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SEMESTRE BULLETIN MONDIAL DES TRAVAILLEURS CHRÉTIENSMOUVEMENT • FÉVRIER 2017

TERRETOITTRAVAIL

www.mmtc-infor.com

PHOTO I TROISIÈME RÉUNION MONDIALE DES MOUVEMENTS POPULAIRES

FRATERNITÉ

FÉVRIER 2017

Mouvement Mondialdes Travailleurs Chrétiens (MMTC)Bd. du Jubilé, 124B-1080 BruxellessBelgiqueTel. +32 247 22 [email protected]

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ÉDITORIAL | 3

TÉMOIGNAGESUne contribution chrétienne dans la construction de nouvelles bases pour un autre monde | 4

ACTUALITÉRéaffirmer la dignité du travail face aux changements dans le monde du travail | 6Journée mondiale du MMTC sur le Travail Décent | 7L’engagement se répand sur le réseau #IglesiaporelTrabajoDecente | 8

RÉUNIONSManifieste de Santiago des Chevaliers | 9Préparation du séminaire international Avila 2017 | 12L’Asie du Sud-est: Vaincre la pauvrette | 16Vivre la fraternité | 17Afrique l'est: La foi et l´engagement d´un peuple au milieu de tant de difficultés | 19Rome: Un cri d'espoir | 24

VIE DES MOUVEMENTSTanzanie: La fraternité | 28Visite au Sri Lanka | 31

INFOR / Février 2017 3

Ce nouveau numéro d'INFOR vous présente la riches-se des expériences vécues lors des derniers séminai-res continentaux et des visites aux mouvements.

Sebastián Mora, secrétaire général de Caritas Espagne,nous parle de la contribution des chrétiens à la promotiond'initiatives pour faire en sorte qu'un autre monde soit pos-sible. Il nous présente sa vision des actions à mener. Entant que chrétiens, nous devons être le ferment de tout cequi nous entoure sans vouloir nous concentrer sur un pointen particulier. Pour cela il faut le dialogue et le débat. Lemonde d'aujourd'hui ne nous donne que deux options:être pour ou contre. Les réseaux sociaux en sont un exem-ple clair. Cette absence de nuances nous empêche de bâtirun monde différent.

La Déclaration finale du séminaire du Mouvement deTravailleurs Chrétiens d'Europe (MTCE) se pose la ques-tion de savoir ce qui construit notre engagement. Nous sen-tons l'appel de Jésus-Christ qui nous demande d'accompagnerles personnes qui soufrent, de collaborer au changement desmentalités du point de vue social et économique, de partici-per à la vie des institutions pour les mettre au service des per-sonnes. Ce sont les raisons qui poussent le MTCE à proposerun juste partage des richesses: distribution équitable de l'em-ploi afin de permettre aux personnes et à leur famille de viv-re en dignité. Les luttes sociales doivent tenir compte de laCréation et en tant que travailleurs chrétiens nous devonsêtre partie prenante des luttes pour l'environnement. L'ency-clique Laudato si’ nous invite aussi à écouter le cri des pauv-res et le cri de la Terre.

Abraham Canales, le directeur de "Noticias Obreras"(HOAC Espagne) nous parle de l'importance des mobilisa-tions à l'occasion de la Journée Mondiale pour le travail dé-cent. Cette campagne a été développée pendant deux ans.Le coordinateur du groupe de travail à la base de cette ini-tiative a œuvré pour stimuler l'engagement en réseau deplusieurs organisations d'inspiration catholique et des diffé-rents diocèses espagnols.Nous faisons également référence dans ce numéro d'IN-

FOR à la lutte des militants du MTC de la République do-minicaine et de la population de Santiago de Los Caballe-ros contre la destruction de l'environnement. Lutte contrel'exploitation d'une mine à ciel ouvert par la compagnie Fa-conde/Fan-Cambridge qui viole la vie et l'environnement desDominicains sur leur propre territoire.

Le bureau du MMTC a diffusé un questionnaire auprès detous ses mouvements dont les réponses serviront de base auSéminaire international: construisons une societe juste, frater-nelle et durable. Ce sera possible si nous luttons pour la pro-tection sociale pour tous les travailleurs et en particulier pourles travailleurs les plus pauvres. La dignité de tout être hu-main réside dans son droit à un travail, à un travail stable et àun salaire juste. Cette dignité passe par une protection de lasanté physique et mentale et des mesures fondamentales con-tre les accidents de travail. Les travailleurs âgés ont le droit àune retraite bien méritée alors qu'ils sont souvent considéréscomme des personnes inutiles et improductives sur le marchédu travail.

Michel Roncin, aumônier et traducteur bénévole pour lecontinent asiatique, écrit une article, “Vivre la fraternité”. Sila notion de 'fraternité' était difficile à comprendre au départ,après trois jours les participants au séminaire régional ont ex-primé qu'ils vivaient bel et bien une fraternité malgré les dif-ficultés de communication dues à la diversité linguistique etculturelle. Les participants ont fait l'expérience de la fraterni-té, ont pu visiter Singapour et vivre un repas et un échangefraternels.

Séminaire d'Asie du Sud. L'article de Guy Boudaud,aumônier du MMTC, "Vaincre la pauvreté", nous expliqueque trois pays ont été représentés au séminaire, l'Inde, le Né-pal et le Sri Lanka. Deux pays n'ont pu y participer: le Pakis-tan et le Bangladesh. Une grande pancarte "Voir, Juger, Agir"nous a fait comprendre à quel point cette pédagogie a été aucentre du travail et de l'action du mouvement ces quatre der-nières années.

Séminaire d'Afrique de l'Est: Je signais un article qui ex-pose la foi et l'engagement d'un peuple malgré toutes les diffi-cultés et la révision de vie réalisée par les cinq mouvements dela région: Zambien, Tanzanie, Kénya, Ouganda et Rwanda).

Travailleurs domestiques: Les mouvements insistent surle besoin de renforcer le travail de formation avec les travai-lleurs domestiques. Ils font partie de l'un des secteur de tra-vail parmi les plus exploités et les plus défavorisés en termesde droits, un secteur où l'on compte de nombreux enfantstravailleurs. Les travailleurs domestiques vivent des condi-tions difficiles à imaginer, c'est pourquoi nous devons prêterune attention prioritaire à ce secteur dans nos mouvements.

Le mouvement de Tanzanie (Angelo Nzigiye) a menéune réflexion à propos de la construction d'une société frater-nelle, juste et durable. Pour ce mouvement, l'unité dans la di-versité est un autre pilier de la fraternité.

L'engagement d’Ernst Bodenmüller (trésorier duMMTC) au Sri Lanka. L'article nous parle des différents sec-teurs du monde du travail, du projet du MTC, du travail despêcheurs et des formations imparties par le mouvement.

La campagne internationale pour un travail digne et unrevenu de base universel. Notre mission est d'être le fer-ment parmi les travailleurs. En tant que mouvement mondialde travailleurs chrétiens nous ne pouvons accepter que lespersonnes n'aient pas des conditions de vie dignes.

Éditorial

Mariléa Damasio. SecrétaireGénéral du MMTC

4 INFOR / Février 2017

Témoignages

La première chose à la-quelle nous sommesamenés à faire en tant

que chrétiens c’est d’être desferments pour tout ce quinous entoure, et pas seule-ment sur une question parti-culière. Cela implique du dia-logue et de la discussion.Dans le monde d’aujourd’-hui, seules deux options sontpossibles : je suis d’accord ounon, j’applaudis ou je lapide.Les exemples les plus clairssont les réseaux sociaux. Apartir de ce schéma il est im-possible de construire unmonde différent. Nous avons perdu notre

capacité d’admiration, decontemplation, d’analyse.Nietzsche disait qu’une desplus grandes barbaries de l’Ê-tre humain est de perdre lacapacité de contempler cequi se passe et ce qui nousarrive. Parce que nous som-mes tous de la terre, de l’e-au, de la boue transforméesen miracle, c’est ce que répè-tent tant les peuples indigè-nes, autochtones d’Améri-que: ce n’est pas le fait quenous vivions sur Terre, maisque nous sommes la terre,comme le reprend aussi lepape François. Nous devonsrelire cette création où nousnous trouvons tous, cettecréation si merveilleuse queDieu nous a donnée, paspour que nous l’utilisions,

mais pour que nous vivionsavec. Nous sommes une seu-le et même famille humaine,nous sommes un seul etmême monde. Et ce quenous faisons ici est intercon-necté avec ce qui se passedans d’autres pays. Ce qui nous arrive en tant

que monde c’est que la mai-son commune, la maison deDieu, la Terre Mère clamepour tous les dommages queles personnes, que le systèmeéconomique, lui font subir.Notre manière de produire,de traiter, d’empaqueter, detransporter, de conserver, decommercialiser, de consom-mer…, c’est-à-dire, le systè-me économique, est un coupde poignard dans le cœur denotre Mère la Terre. C’estun modèle économique quiextrait des ressources à gran-de échelle de certains terri-toires pour les exporter dansdes lieux très éloignés. C’estune croissance qui va à cha-que fois dans les mains desmoins nombreux, au détri-ment du plus grand nombre.Nous sommes en train d’ex-ploiter la Terre de manièreasymétrique. La pression dece modèle sur les ressourcesnaturelles est insupportable.Il n’y a pas de pitié, on creu-se dans une mine jusqu’à cequ’il ne reste plus aucun mi-nerai. Cette pression se ter-mine évidemment par une

agression contre les droits del’homme.

Discerner d’après la foi

Face à cette réalité, nous de-vons être enracinés dans la foipour discerner une politique,un moyen social et économi-que pour parvenir à configurerune écologie intégrale commel’établit le Pape dans Laudatosi’. Et ce, à partir de trois élé-ments-clés.Le premier élément-clé à

partir de la foi est la coapparte-nance, que nous avons relati-vement travaillé au niveau thé-orique avec l’autre et avecDieu, mais peu travaillé avec laTerre. La Pachamama commedisent les peuples indigènes.Nous ne vivons pas sur la te-rre, nous n’utilisons pas la te-rre, nous sommes la terre.Nous avons peu développé lathéologie spirituelle de la créa-tion. Nous avons développéune théologie de l’incarnation,avec toutes les difficultésqu’entraîne l’option préféren-tielle pour les pauvres; nousavons généré une théologiespirituelle, quelque chose deplus fragile mais qui nous ouv-re à la relation avec Dieu. Ilnous faut encore refermer cecercle avec la création afin quel’on puisse ressentir la coappar-tenance à ces trois niveaux. Le second, est de sauver l’ét-

hique mystique, celle dont par-le aussi le Pape, cette mystique

des yeux ouverts comme le di-sait un certain théologien cat-holique, incarnée dans la réali-té et qui nous fasse savoir vivreet cohabiter dans cette réalitési complexe. A l’heure où nous nous

trouvons, nous sommes face àtrois défis qui nous poussent ànous ré-envisager comme quechrétiens.Le premier est le modèle

anthropo-unique.Dans le mon-de dans lequel nous vivons il y ades centaines de modes de vietrès différents du notre, qui n’aaucune raison d’être meilleurqu’un autre. Sous de nombreuxaspects c’est même le pire. Ilfaut bannir l’idée que l’uniquemodèle de civilisation est le no-tre. A présent la civilisation ducapitalisme est en crise, certes,mais aussi il est vrai qu’il y a be-aucoup de visions du mondedifférentes. La foi nous conduit àcroire réellement en la puissan-ce de l’Esprit Saint, en la plurali-té de la vie.Le deuxième est la nécessité

de remettre en question notremode de développement entant que crecimentismo ditFrançois avec un néologisme ar-gentin. Avec le développementéconomique actuel, il est im-possible d’être pleinement hu-main dans le monde d’aujourd’-hui. Un exemple très concret:pourquoi ne laissons-nous pasles personnes venant d’autrespays franchir nos frontières?

Une contribution chrétienne dans la constructionde nouvelles bases pour un autre mondeNous vivons un changement d’époque marqué par la réelle menace de faire explo-ser les limites de la planète. Au milieu de «l’ignorance informée» (beaucoup de don-nées et aucun horizon clair) nous disposons seulement de cartographies en construc-tion. Le christianisme peut et doit être capable de les éclairer, avec ses orientationset contributions, définissant quels sont les chemins à emprunter.

Témoignages


Parce que le développementéconomique nous y empêche.Le modèle confond croissanceéconomique et développementhumain. Depuis toujours, avecdes nuances, tous les papesl’ont dit, et Paul VI avec unefermeté particulière dans Popu-lorum progressio: «Le dévelop-pement économique n’est paségal au développement hu-main, et c’est à cause de ce dé-veloppement économique qu’ilne peut pas y avoir de dévelop-pement humain intégral».Le troisième défi est d’en finir

avec l’ethnocentrisme, parce quenous mesurons le monde à partirde nous même, nous sommesles «juges suprêmes». En 2006, ily avait près d’un milliard de per-sonnes qui souffraient de la faimdans le monde et en Espagnepersonne n’a parlé de crise. Sou-dain le chômage augmente, il y aplus d’issues sociales et nousnous disons en crise. Mais cemodèle ne fonctionnait déjà pasavant… Tant que cela ne noustouche pas, transformés en nom-bril du monde, nous ne parlionspas de crise. Nous devons être,ou notre point de vue doit être«excentrique». Un chrétien «doitêtre étrange». Dans la mesureoù un chrétien est quelqu’un denormal c’est qu’il est loin de l’É-vangile. En géométrie, excentri-que c’est avoir un point géomé-trique distinct. Le chrétien a unautre point pour mesurer et cepoint ce n’est pas nous. La soli-darité du futur ne va pas être dedonner aux plus pauvres, auxpays les plus pauvres, mais aufait que nous soyons disposés àrenoncer pour que les autrespuissent vivre. Vis simplement,pour que simplement tes pro-chains puissent vivre. La ques-tion de la solidarité du futur nesera pas de combien avons-nousgrandi, mais plutôt de combiennous sommes nous rapetissés

pour que d’autres puissent sedévelopper?Le troisième élément-clé fait

parti du pari pour le bien com-mun jusqu’à arriver à l’écologieintégrale qui prend en comptetoutes les dimensions de la vie.C’est de ce cercle dont parle lepape François. C’est une écolo-gie environnementale, noussommes la terre; une écologieéconomique, comment produi-re d’une autre manière; une éco-logie culturelle, comment sauverles différentes identités dans lemonde; une écologie de la viequotidienne, ce qui se passe enÉquateur a un rapport avec lamanière dont toi tu t’habilles ici.Concrètement: face à la

croissance illimitée, il faut clai-rement prendre consciencequ’il existe des limites, on nepeut pas faire plus.Face à un seul chemin possi-

ble, il faut se rendre comptequ’il est possible d’entrepren-dre des chemins différents,mais à partir de l’incertitude,en sachant que nous allonsnous tromper et que nous dev-rons recommencer.Face à la suprématie des fi-

nances, la technologie et lesurdéveloppement, misons surla valeur de la politique com-me bien commun.Face au paradigme technolo-

gique, défendons la vraie liberté.Nous n’avons jamais été autant

esclaves qu’aujourd’hui. Nousn’avons jamais été moins libresque maintenant et nous avonsnéanmoins une conscience cu-rieuse de l’entière liberté.La question qui nous reste

est: quel genre de monde vou-lons-nous laisser à ceux quinous succèdent, aux enfantsqui sont en train de grandir?La Doctrine Sociale de l’Église

a commencé à envisager dansRerum novarum, la question pa-trons-ouvriers, la question socia-le classique. Cette logique conti-nue d’exister aujourd’hui et ilfaut continuer à travailler dessus.Puis cela s’est élargi à la logiquede la mondialisation de la pauv-reté, ce n’est plus seulement unethématique européenne, maiselle est, au contraire, en rapportavec l’appauvrissement au nive-au mondial avec Mater et ma-gistra et Populorum progressio.Et il y a une troisième étape,dans cette logique, avec BenoitXVI dans Caritas in veritate, lanégation de l’humain où la ques-tion sociale devient une questionanthropologique: Qu’est-ce qu’ê-tre humain, que signifie avoir dela dignité? Maintenant la logique abor-

de une nouvelle dimensionavec Laudato si’. Bien-sûr, ilfaut continuer à réfléchir sur letravail, la mondialisation de lapauvreté, le sens de l’humain,mais il y a une autre nouvelle

logique : comment répondre àl’idée que nous sommes la Te-rre, pas seulement des habi-tants de la Terre? Commentdans un monde inégal et anta-gonique, nous repensons laquestion sociale, la question del’inégalité, du pouvoir écono-mique, entre les espaces géo-graphiquement distants? Com-ment être des personnes etcomment nous repensonsnous en tant que monde?Comme disait Casaldáliga:

«il est tard mais c’est l’heureque nous avons, il est tardmais nous commençons àmarcher car c’est le temps quinous occupe».

Sebastián MoraSecrétaire général de

Caritas Espagne @_caritas

Synthèse élaborée et réaménagéepar la rédaction de Noticias Obreras

suite à son intervention dans lecycle des conférences sur la

recherche des alternatives à l’ordreexistant, organisé par la HOAC de

Murcie et le Forum Ellacuría.Publiée dans la revue Noticias

Obreras 1.585 (HOAC Espagne).


Actualité

Le Séminaire a égale-ment passé en revuele rapport de Caritas

Europe sur la pauvreté enEurope et a abordé les pers-pectives du monde du tra-vail à partir de la vision dela doctrine sociale de l'Egli-se, en évaluant le travail ré-alisé par des organisationsd'Eglise et syndicales pourfaire face aux conséquen-ces sur les personnes de lasituation actuelle du mon-de du travail. Enfin, lesmouvements réunis ont ré-fléchi aux défis posés parles changements dans lemonde du travail et sonévolution actuelle pour l'E-glise et la société.

Desafíos del trabajodignoBenoit XVI rappelait

dans Caritas in veritateque le travail décent est«l'expression de la dignitéessentielle de tout hommeet de toute femme» (n.63). Par conséquent, si letravail n'est pas décent, lestravailleurs ne pourrontavoir une vie digne. Lesconditions de travail deplus en plus précaires sontl'une des conséquences lesplus dévastatrices pour lespersonnes, les familles et lasociété. Lors de son allocu-tion au Parlement europé-en en novembre 2014, le

pape François a affirméqu'il "était surtout néces-saire de redonner une dig-nité au travail et garantis-sant aussi les conditionsadéquates pour sa réalisa-tion".Nous ne trouverons des

réponses à la situation ac-tuelle du monde du travailque si nous cherchons desmanières de redonner unedignité au travail. Pour cefaire, il est essentiel de re-penser en profondeur lesens que nous donnons autravail.Nombreux sont les défis

qui se posent à nous : met-tre la personne au centre,proposer un sens et unevaleur du travail qui va au-

delà de l'emploi, assurerdes conditions d'emploidignes permettant d'huma-niser le travail, accès uni-versel à la santé, au loge-ment, à l'éducation, etc.sans que ces droits nesoient conditionnés par unemploi rémunéré. Il fautsavoir que nous sommes àun moment de transforma-tion du monde du travailen raison de l'introductionau travail de la robotisationet de l'informatisation.

Ouvrons la porte à la démocratiePour relever ces défis,

nous devons nous opposerà la soumission des gouver-nements dans leur prise de

décisions, à des mécanis-mes internationaux contrô-lés par les pouvoirs écono-miques qui n'ont aucunelégitimité démocratique.Les intérêts privés ne doi-vent pas être favorisés auxdépens des biens publics.Le TTIP et le CETA sontl'expression de cette "éco-nomie qui tue", qui déshu-manise et n'est pas au servi-ce du bien commun.

A quoi nousengageons-nous?Nous sentons l'appel de

Jésus-Christ qui nous inviteà accompagner la vie despersonnes en souffrance, àcollaborer à un changementdes mentalités au niveau

Déclaration finale du Séminaire du Mouvement des Travailleurs Chrétiens d'Europe

Réaffirmer la dignité du travail face aux changements dans le monde du travail Les mouvements de travailleurs chrétiens d'Europe se sont réunis à Avila du 27 au 30 octobre 2016 pourconnaitre et évaluer les changements qui s'opèrent dans le monde du travail. Sur la base de leurs expérien-ces personnelles et des témoignages des groupes touchés par ces changements, les participants au séminai-re ont analysé les causes et les conséquences de ces changements sur les jeunes et les familles.

Séminaire Avila 2016 MTCE.

Actualité


social et économique, àparticiper aux institutionsafin de les mettre au servi-ce des personnes. Pourtoutes ces raisons, nousproposons:n Une juste redistributiondes richesses.

n Un partage équitable del'emploi permettant auxpersonnes et aux fami-lles de vivre en dignité.

n Que les luttes socialestiennent compte de laCréation; c'est pourquoi,en tant que travailleurschrétiens, nous devonsnous associer aux luttespour l'environnement.L'Encyclique Laudato si’nous invite d'ailleurs àécouter en même tempsle cri des pauvres et le cride la Terre.Pour concrétiser ces pro-

positions, il est nécessaireque le Mouvement des tra-vailleurs chrétiens d'Europe(MTCE) s'engage à travailleravec d'autres mouvementssociaux, organisations syndi-cales et structures d'Eglise.C'est pourquoi nous invitonsles membres de nos mouve-ments nationaux à œuvreren faveur de l'obtention deces objectifs en utilisant tousles moyens dont ils dispo-sent.En tant que MTCE, nous

condamnons les expres-sions de rejet des person-nes immigrés et réfugiésdans bon nombre de nospays.Nous partageons enfin le

souhait du pape Françoisde faire en sorte que toutesles personnes aient accès à"un travail, un toit et uneterre".

Séminaire Avila (Espagne) 2016 MTCE

Al’invitation du papeFrançois, donne-nous assez de cou-

rage et de foi pour résister«au chacun pour soi» auseul souci de la réussite in-dividuelle, à l’emprise del’argent. Toi le Dieu, prochedes petits, des fragiles, despauvres, ne permets pasque nous passions à côtéd’eux sans les voir, sans lesentendre, sans les accom-pagner vers une vie meilleu-re. Une société, juste, dura-ble, fraternelle, c’est celleque tu nous invites à cons-truire malgré toutes les diffi-cultés rencontrées.Aujourd’hui, 7 Octobre,

nous nous tournons verstoi un peu partout dans le

monde avec nos mouve-ments. Donne-nous assezde force et de courage pourêtre les artisans de ce mon-de nouveau. Tu comptessur nous, tu nous fais con-fiance, tu nous appelles àprendre nos responsabili-tés. Ouvre nos yeux, nosoreilles, nos mains, noscœurs et nous saurons in-venter des chemins nouve-aux avec tous ceux et ce-lles qui mettent au cœurde leur vie: la solidarité, lafraternité, la gratuité. Nous te savons au milieu

de nous quand nous cher-chons à changer les condi-tions de travail, quandnous militons pour un tra-vail décent.

Avec toi, tout devientpossible car tu as vaincutoute forme de mort, demal. Avec toi, la résigna-tion, la fatalité n’ont plusleur place dans nos vies.Merci Seigneur d’être

avec nous tous les jours etsoutiens-nous dans notrecombat pour la justice etla paix.

Prière pour la journée du 7 octobre

Journée mondiale du MMTC sur le Travail Décent Seigneur, tu nous confies la terre «croissez, multipliez-vous, dominez la terre»(Genèse 1/28). Au cœur de la création, tu as placé l’homme et tu l’as chargéde faire ce monde selon ton cœur: un monde où il fait bon vivre, un monde oùla miséricorde, la bienveillance l’emportent sur la violence, un monde frater-nel, solidaire où les faibles et les petits sont respectés et aimés.

Guy Boudaudaumônier du MMTC

Le mouvement des travailleurs du Nicaragua.


Actualité

F ruit de la réflexion, ledialogue et le travaildu groupe coordina-

teur de l’initiative «Églisepour le Travail Décent»,ETD (ITD en espagnol) enabrégé, stimule un engage-ment sur le réseau entre lesorganisations d’inspirationcatholique et dans les diffé-rents diocèses espagnols.Au début de cette année

scolaire, une série de docu-ments de sensibilisation etd’information a été produite,pour les groupes, collectifs etindividus qui, dans les diocè-ses, ont l’intention de favori-ser le dialogue à propos dutravail décent, d’informer etde faire prendre consciencede ce concept créé par desresponsables de l’Église et dela société civile. Un matérielqui répond à l’objectif d’an-noncer le concept de travaildécent « vers l’intérieur denos organisations, vers l’Égliseen général et vers la société».En outre, et en poursui-

vant cette deuxième année,ETD a étendu la mobilisa-tion de la Journée Mondialepour le Travail Décent, quiconsolide et répand, dansl’Église et dans la société, no-tre contribution à la sensibili-sation et la revendication dutravail décent, une exigenceurgente face à la situation dechômage, aux inégalités et àla précarisation dont souf-frent des millions d’emplo-yés et leurs familles.

Pour l’ETD, «le program-me politique, les program-mes des entités sociales etentrepreneuriales, dans l’Égli-se et dans nos programmespersonnels…» doivent conti-nuer de s’impliquer pour ladéfense du travail décent,une aspiration essentiellepour le développement per-sonnel et celui des famillesqui travaillent. C’est de cettemanière que cette mobilisa-tion, qui a eu lieu vers le 7octobre, a eu un grand im-pact avec, sur les places etdans les églises d’une cin-quantaine de villes espagno-les, la réalisation d’actions etactivités encouragées par Ca-ritas, CONFER, HOAC, Justi-cia y Paz (Justice et Paix),Jeunesse Étudiante Catholi-que et Jeunesse ouvrière ch-rétienne, qui renouvellent etétendent leurs engagements

en continuant à construire età exiger une société qui dé-fend le travail décent et enimpliquant, avec eux, descentaines de personnes.Selon Milagros Villamarín,

responsable de l’engagementde la HOAC, cette journée«consolide et fait croître l’ini-tiative Église pour le TravailDécent, avec l’incorporationde veillées et actions dans lesnouveaux diocèses avec denouvelles organisations cat-holiques qui s’impliquent. Di-verses Églises diocésaines ontparticipé à ces initiatives. Etnous nous félicitons de l’im-plication des évêques au tra-vers des lettres pastorales».Ce sont des nouveautés con-sidérables qui, malgré qu’ilreste encore beaucoup à fairedans ce domaine, est uneconstatation évidente que«dans le programme de l’É-

glise grandit l’intérêt d’accep-ter, d’approfondir et d’expri-mer la centralité du travailpour la vie des personnes.Une réalité que l’équipe co-ordinatrice de ETD doit dis-cuter et mettre en valeurpour continuer à faire avan-cer les choses», souligne Vi-llamarín, qui prend le relaisde cette célébration, qui situela personne et sa dignité sa-crée au travail au centre detoutes les préoccupations.

L’engagement se répand sur le réseau#IglesiaporelTrabajoDecente (L’Église pour le Travail Décent)La mobilisation lors de la Journée Mondiale pour le Travail Décent, pour la deuxième année consécutive,consolide et étend l’engagement de l’initiative «Église pour le Travail Décent».

Abraham Canales, Directeurde Noticias Obreras (HOAC)

@otromundoesposi

Les militants qui défendent le travail décent.

Réunions


Dans nos partages,nous avons vu plusproches les diverses

réalités de nos peuples etaussi réalisé les violationsconstantes aux droits éco-nomiques, sociaux et cultu-rels. Différents Etats ont sig-né des conventions, desrésolutions dans lesquellesils s’engagent à garantir desdroits dans leur pays maismalheureusement ces droitssemblent être lettre morte.Nous avons aussi pu

constater que des Etats avecleur pouvoir exécutif, légis-latif et juridique –avec une

pratique corrompue d’unemaniérée permanente– sontles acteurs matériels et inte-llectuels de ces violationscontinuelles des droits de lapopulation et surtout la plusvulnérable. Ces violationsse traduisent, entre autres,par l’absence totale ou par-tielle de travail, des salairesde misère, un système pré-caire de santé. Les politiques menées

provoquent l’augmentationdu flux migratoire et aggra-ve la pauvreté et la vulné-rabilité de ces hommes,femmes, petites filles et en-

fants, condamnés à vivredans des conditions inhu-maines. Elles provoquentégalement de la violence

familiale, en augmentationconstante, conséquence dela forte consommation d’al-cool et de drogues.

Militants MMTC dans le séminaire régional.

MMTC des Caraïbes, du Nord et de la région Amérique centrale

Manifieste de Santiago des Chevaliers Nous, déléguées et délégués des mouvements de base et originaires du Salvador, du Guatemala, de Cuba, duMexique, du Nicaragua, de Martinique, du Brésil, du Québec, du Canada et de la République Dominicaine, par-ticipants au séminaire régional du MMTC, saluons fraternellement et solidairement toutes les travailleuses ettravailleurs qui cherchent comme nous la construction d’une société juste, fraternelle et durable.

''Nécessité d’un changement.

Nous voulons un changement.

Nous voulons un changement réel,

un changement de structures. Ce système est insupportable

Nous ne le supportons plus,

les paysans ne le supportent plus, ni les communautés,

Ni les peuples, ni la Mère Terre".

Pape François


Réunions

Ces réflexions nous obli-gent à voir, à comprendreet à jouer un rôle de maniè-re solidaire, comme militan-tes et militants du MMTC,à la lumière de l’évangile,de l’enseignement social del’église, des réflexions etdes orientations du papeFrançois qui nous alimen-tent et illuminent notre re-cherche dans la construc-tion d’une société centréesur les personnes et le soinde notre mère-terre.

A) Nous avons visité lamontagne Loma Mirandaet nous avons compris l’im-portance et la vitalité de l’e-au pour les habitants de larégion située entre les pro-vinces de la Vega et de MgrNouel. Nous attirons l’at-tention sur le droit à l’eaureconnu dans les articles 11et 12 du Pacte Internationaldes droits économiques, so-ciaux et culturels des Na-

tions Unies. Nous nousunissons aux habitants re-groupés dans le comité descommunautés unies pourl’eau et la vie, pour exigerque l’Etat dominicain ratifiela décision de la Cour pourque Loma Miranda soit re-connu comme parc nationalafin de garantir tous les mé-

canismes juridiques permet-tant la conversion de ce lieumerveilleux et unique.

B) Nous insistons sur lanécessite de continuer dansla défense du territoire et

dans la lutte contre la cons-truction d’une mine à cielouvert par les compagniesminières canadiennes Fa-conde ou Fan-Cambridgepuisque ces pratiques trans-gressent la vie et l’environ-nement d’un lieu dont lapropriété est l’état domini-cain.

C) Nous sommes indig-nés, attristés par les viola-tions continuelles, la nonreconnaissance et, la dis-crimination que conti-nuent à subir les migrantshaïtiens, hommes et fem-mes avec ou sans papiers.Et ce, alors que leur forcede travail est indispensa-ble à l’agriculture et ád’autres secteurs de l’éco-nomie dominicaine. Nousexigeons aussi du gou-vernement dominicainqu’il prenne toutes lesmesures pour garantirles droits des travai-lleurs, sur la base desconventions internationa-les et dans le respect de ladignité humaine.

D) De la même maniè-re, dans un esprit solidai-re, nous saluons la libéra-tion des responsablessyndicaux guatémaltè-ques, séquestrés injuste-ment lors d’une lutte con-tre l’installation SantaCruz Hydroclub à Hu-

chuetenango. Nous exige-ons aussi la libérationd’autres leaders qui con-tinuent à être emprison-nés dans la ville de SanPablo (département de SanMarcos), pour s’être oppo-sés à l’installation d’uneentreprise hydroélectrique,à capital espagnol.

E) Au Mexique, dansprovince de Ayotzinapa,nous appuyons les reven-dications des éducateursqui s’opposent à la réfor-me de l’éducation publi-que, qui cherche à impo-ser un modèle basé sur lesvaleurs néo-libérales et àenlever aux travailleurstoute vision humaniste.

F) "Nous nous unissonsau cri du peuple en faveurde la canonisation deMgr. Arnulfo Romero,qui a trouvé la force et ladétermination de procla-mer la Bonne Nouvelled'un monde différent etl'espoir du Christ vivantqui marche à notre côté".

Militants MMTC dans le séminaire régional.

Nations, dans leurpouvoirs exécutif,

législatif et judiciaire, sontles auteurs de ces

violations des droits de lapopulation

Réunions


G) Nous exprimons no-tre solidarité avec tous leshommes et les femmestombés dans la lutte,martyrs qui ont défendu lespeuples et leurs territoires,comme c'est le cas de Ber-ta Cáceres Flórez, uneécologiste reconnue, qui adéfendu la communautéLenca sur les rives du RioGualcarque au Pérou. Ellefut assassinée chez elle aumois de mars dernier carelle s'était opposée à laconstruction du barrage deAgua Zarca. C'est le casaussi de Lesbia Urquia Ur-quia, assassinée en juinpour avoir défendu lesdroits territoriaux face àl'exploitation des entrepri-ses étrangères.

H) Nous encourageonsles membres de nos diffé-rentes équipes du MMTC àcontinuer cette tâche com-mune qui consiste à ras-sembler les jeunes autourde cette lutte. Ils sont l'ave-nir de nos mouvements etmalgré l'appel constant dela société au consumérismedont ils sont l'objet, ilscommencent à marcheravec nous afin de transfor-mer la société et de mon-trer ainsi au monde que lajeunesse peut rendre la so-ciété plus juste, plus frater-nelle et plus durable...Comme militants et mili-

tantes chrétiennes desmouvements de notre ré-gion, nous élevons nosvoix prophétiques pour dé-noncer l’injustice et an-noncer la bonne nouvelled’une autre société, ren-due possible, par la réalisa-tion d’actions concrètes desolidarité et d’humanité.Que nos voix unies

soient entendues par lesautorités civiles et religieu-ses pour le respect de laloi, de l’harmonie avec LaTerre Mère et pour la viedes femmes et des hom-mes.

Santiago des Chevaliers, République Dominicaine

30 juillet 2016

Pour une société juste,fraternelle et durable!Vive le MMTC!

Vive les travailleuses ettravailleurs du monde!

Numéro Noms Mouvement Pays

1 Alcira Pérez MTCJ El Salvador

2 Roberto Ramírez MTC El Salvador

3 Marvin Sotelo MTC El Salvador

4 Grey Meneses MTC Nicaragua

5 Elizabeth Romero MTC Nicaragua

6 Félix Marguerite CMT Martinique

7 Dominique Chrosrova CMT Martinique

8 Lidia Ernoux MTC Nicaragua

9 Justo Escalante MTC Guatemala

10 Griselda Ochoa MTC Guatemala

11 Antonio Noval MTC Guatemala

12 Jesús Gabriel Cruz MTCC Mexique

13 Paul Yvon Blanchette MTC Canada

14 Lesvy Patricia Garzón MTC Canada

15 Denis Plante MTC Canada

16 Julián Rigav Bacallao MTC Cuba

17 Berta MTC Cuba

18 Orelien Frisner ACO Haïti

19 Adelet Jean Guilles ACO Haïti

20 Mariléa Damasio MTC Brésil

21 Francia Martínez MTC République Dominicaine

22 Jenny Almonte MTC République Dominicaine

23 José Eduardo Domínguez MTC République Dominicaine

24 Carmen Luisa Almonte MTC République Dominicaine

25 Danilda Sosa MTC République Dominicaine

Les signataires du manifeste de Santiago de los Caballeros

Contenu du séminaireinternational:

nUne évaluation des 4 der-nières années et du pland’action.

nRéalisation de synthèsespar région à partir des sé-minaires.

nChoix d’un plan d’actionpour les années à venir.Par exemple: l’écologie,l’utilisation des ressourcespour la planète, l’attentionaux travailleurs pauvres,aux chômeurs, à ceux quin’ont aucune protection,le fossé riches – pauvres.Tout cela, à partir de lavie et de l’action des mili-tants des équipes de base,en ouvrant leur regard aupays, au continent, à lúni-vers comme la MaisonCommune.

Voir- autour de la situation du travail

La dignité de tout être hu-main, cést son droit au tra-

vail, à un emploi stable, unsalaire juste pour chaque tra-vailleur et travailleuse et safamille. Avoir des conditionsde travail sans risques pourla santé physique ou menta-le et les protections indispen-sables contre les accidents...Prendre également en

considération que les travai-lleurs âgés ont droit à uneretraite plus que méritée, aulieu d´être souvent traitéscomme des travailleurs inu-tiles parce quíls ne produi-sent plus, et que les jeunesont droit à une formationprofessionnelle.

1-Quelle est la réalitépour les travailleurs devotre pays? La menace duchômage? La situationdes travailleurs les plusfaibles, la question desmigrants en provenancedu même pays ou de paysvoisins? Quels sont lescatégories professionne-lles les moins protégées?

Comment sont inclusles handicapés physiqueset mentaux sur le marchédu travail?

Comment se présen-tent les différentes for-mes de chômage, sous-emploi, travail clandestin,sous-traitance... Citer lescatégories les plus attein-tes dans la région, lepays, le continent.

Comment tout cela est-il vécu aujourd´hui dansla région où lón habite?Le 1er Mai 2013, le pape

François condamne la situa-tion de «travail esclave auBangladesh, quand des ouv-riers du textile sont mortspar suite de léffondrementdún hangar sans aucunemesure de sécurité pourceux et celles qui y travai-llaient à la fabrication de vê-tements de grande modevendus très chers à l’étran-ger. Les employeurs qui re-cherchent le bénéfice sanslimite, vont contre Dieu» adit le pape.

2 Connaissons-nous dessituations qui font penserà de l’esclavage moderne?

On voit apparaître denouvelles catégories de tra-vail, plus souvent informe-lles et même clandestines:travail à la maison pour lecompte déntreprises quiexigent une production pa-yée à la journée, à destina-tion spécialement des fem-mes et des enfants, sansgarantie de pouvoir mangerà sa faim, sans respect de lasanté, dans des secteurs deproduction textile, plasti-ques, de cartables, produitsde la terre ou arbres frui-tiers, travaux de nettoyage,contrats de services tempo-raires etc.–Quelles sont les formes

les plus courantes de préca-risation du travail rencon-trées dans nos pays, dansnotre région? Quelles sontles protections sociales quipourraient être mises enœuvre?La protection sociale des

travailleurs, hommes, fem-mes, jeunes, enfants, per-sonnes âgées, handicapésphysique ou mentaux, n’estpas mise en place, de façonadéquate par les politiciens.


Réunions

Préparation du séminaire international Avila 2017

«Batissons une societe juste, fraternelle et durable»Ce sera possible, si nous luttons pour une protection sociale, Etendue à tous les travailleurs, spécialement lesplus pauvres.

Ce qui rend la dignité de chaque être humain estleur droit au travail, untoit, la terre, l'eau propre,leur nourriture, leursécurité, l'éducation, la santé, la liberté...

Ce qui fait la dignité de tout être humain,cést son droit au travail, à un toit, à une terre, à l eau potable,

à se nourrir, à la sécurité, à la formation, à la santé, à la liberté...

Comme mouvement dÉglise,Jésus-Christ nous envoie annoncer et réaliser

sa Bonne Nouvelle à toutes les nations

Réunions


En effet, ceux-ci sont tropsouvent élus avec láppuides élites financières et lagrande majorité des médias,Cette protection dépendtoujours des gens du peuple,à condition quíls sórgani-sent pour exiger des politi-ques publiques spécifiquesrépondant aux différents be-soins et pour suivre de prèsleur application, spéciale-ment au service des travai-lleurs les plus pauvres.

3 Quelles sont les mani-festations populaires qui sefont jour dans votre pays,dans votre continent, auniveau de la planète? Parexemple, la mise en placed’un revenu de base univer-sel pour tous ou une protec-tion sociale, etc.

4 Quelles sont les mou-vements populaires, de tou-tes catégories d’âges, aveclesquels nous pouvonsnous unir pour renforcerlúnion face l’adversité, auxinjustices commises contrela classe des travailleurs, entenant compte spéciale-ment des catégories lesplus vulnérables?

5 Donner quelques exem-ples.Existe-t-il dans votre pays,

des organisations syndicalesnouvelles qui se créent? Citer quelques exemples

du type: recyclage dórdurespubliques dans les grandesvilles ou dáutres formes delutte à partir de nouvellesassociations populaires? Considérant que, dans

chaque pays, il y a déja denombreuses réalisationsde solidarité entre famillesde travailleurs, du même vi-llage, quartier, lieu de tra-vail, coopératives, mouve-ments populaires, etc.

–Donner un ou plu-sieurs exemples que vousconnaissez, et peut-êtredans lequel vous êtes con-cernés personnellement (nepas dépasser 5 lignes pourchaque cas cité).–Connaissez-vous des

gens qui nónt pas le revenuminimum pour vivre dé-cemment?–Quelle sont les politi-

ques publiques qui seraientnécessaires pour mettre finà la tendance au gaspillage et

à léxcès de consommationdans votre pays et au niveaudu monde? (5 lignes).–Pourquoi est-il si diffici-

le de partager aujourd´hui?Quelle en est la cause pro-fonde au niveau de la per-sonne, comme au niveaucollectif? (5 lignes).

Voir autour de la situationde la Terre

Le pape François critiquele capitalisme ce mercredides Cendres 2016Il demande que la terre et

lárgent soient répartis «pourtous». Quíl y ait moins díné-galités sociales.Le souhait est que le Ju-

bilé sur la `Miséricorde ser-

ve à «construire une socié-té sans discrimination, soli-daire, basée sur une justerépartition des ressourcespour que tous et chacun aitsa part égale de la terre etde lárgent.../… et ne resteplus seulement dans lamain de quelques- uns. Sije ne me trompe, plus oumoins 80% de la richessede l´humanité se trouventdans les mains de 20% despersonnes», se lamente lePape.

Considérant la diversitédes cultures des peuplesdans chaque continent, lamanière traditionnelle devivre, de manger, de se vê-tir... la manière ancestraledéntrer en contact avec laNature, la Maman-Terre,source de vie qui produit enabondance les alimentspour tous, sans exclusion,Considérant le contact

permanent avec toute laplanète, ses ressources mi-nières, énergétiques, médici-nales ou autres, aujourd´huisaccagées par des étrangersqui, sous prétexte de diffu-ser la `civilisation´, ont en-vahi des territoires entierspar la colonisation et conti-

nuent à exploiter des biensqui ne leur appartiennentpas pour les revendre à leursbénéfices personnels. Ils ontsouvent capturé des natifsdu pays, comme esclavespar centaines de milliers,pour les revendre commemain-d’œuvre dans dáutrescontinents, imposant undieu inconnu représenté parune croix et foulant auxpieds les symboles des divi-nités indigènes. Ces faits etbeaucoup d’autres relevantde la domination culturellesont les méfaits historiquesde conquérants qui ont dé-barqué avec les troupes co-loniales, en provenance despays riches, cherchant à dé-truire tout ce quíls rencon-traient. Considérant que lesracines culturelles de cespays envahis, continuent vi-vantes, quélles sont commel’ADN. Cést dans cet ADN,que les forces génétiques setrouvent emmagasinées enchaque personne, en chaquepays et sont transmises auxdescendants, pour le bien oupour le mal. Ces racines con-tinuent aujourd´hui, en beau-coup de peuples, déthnies,de nations antiques et pro-duisent une manière nouve-lle de vivre en solidarité dansune économie moderne.

1- Pourquoi y a-t-il tantde personnes et de payssans ressources qui souf-frent et meurent des con-séquences de la faim?

2- Quelle est la situationde la terre dans notrepays?

3- Est-ce que je connaisdes exemples de luttepour reconquérir la terre,réduire les inégalités?

4 - Est-ce que je connaisdes expériences ou de

nouvelles manières de pro-duire, de partager la terre?

Connaissons –nous desgens qui nónt pas le reve-nu minimum pour vivredécemment?Citons un cas de travai-

lleur que nous connaissons,qui a faim et ná pas le mini-mum pour vivre décem-ment avec sa famille (4 à 5lignes).Au Kenya le pape François

constate les mille difficultésdúne population entasséedans les banlieues de gran-des villes, et sans un mini-mum de ressources matérie-lles pour vivre avec leurfamille, dans une situationde néo-colonialisme: Refuserléau à une famille, sousnímporte quel prétexte quece soit, est une grande injus-tice surtout quand on en tiredes profits au détriment deceux qui en ont un besoinurgent. Ce contexte díndif-férence et d´ hostilité dontsouffrent les quartiers popu-laires (favelas), sággravequand la violence s´étend.Ce ne sont pas des cas isolés,mais une conséquence denouvelles formes de colonia-lisme qui prétendent que lespays africains sont des «piè-ces dún mécanisme, partiedún engrenage gigantesque»(Jean-Paul II).

5- Est-ce que je connaisdes actions pour l’accès àl’eau potable, pour la pro-preté du quartier?Beaucoup de produits, de

minerais, entre les plus pré-cieux, dans des pays nonsuffisamment développés,sont achetés à bas prix etextraits par des moyens lesplus modernes, jusqu´à épui-sement du sol et du sous-sol,

et vendus à des prix élevés àl´étranger au bénéfice deméga-entreprises internatio-nales. Cést le cas du pétro-le, cause de tant de guerreset qui pourrait-être substituépar des carburants non-po-lluants. Cést aussi le cas deléau potable commerciali-sée dans des régions déserti-ques.

6 Citer des cas de cegenre dans ton propre

pays et cite les politiquespubliques qui sópposent àcette destruction de la na-ture.

Voir autour d’un toit pourvivre

«Je l’ai déjà dit et je lerépète: un logement pourchaque famille. Il ne faut ja-mais oublier que Jésus est nédans une étable parce qu’iln’y avait pas de place dansles auberges, que sa familledût abandonner sa maison etfuir en Égypte, persécutéepar Hérode. Aujourd’hui, il ya beaucoup de familles sanslogement, parce qu’elles nel’ont jamais eu ou parce qu’e-lles l’ont perdu pour diversesraisons. Famille et logementvont de pair ! Mais un toit,pour qu’il soit une maison,

doit aussi avoir une dimen-sion communautaire: le quar-tier, et c’est précisémentdans le quartier que l’oncommence à construire cettegrande famille de l’humanité,à partir de ce qui est plus im-médiat, de la coexistenceavec le voisinage». Discoursdu pape François aux partici-pants à la rencontre mondia-le des mouvements populai-re, Octobre 2014.

7- Quelle est la situationde l'accès au logementdans votre pays? Com-ment sont touchés les tra-vailleurs?

8- Qu'elle la politiquepublique de votre pays surcette question?

Voir autour de la situationde la femme

Les femmes, de plus enplus dans le monde, se sontaffranchies dúne situation desoumission, au cours des siè-cles, mais ne sont pas enco-re, parvenues à prendre laplace qui leur revient sur leplan du marché du travail,de la politique, du genre, delÉglise... ou tout simplementdúne rémunération égaleaux hommes pour un mêmetravail matériel ou social.

Un écrit du pape Françoispeut nous servir pour la Ré-flexion Evangélique qui nousamène à découvrir le Projetde Dieu concernant la placedes femmes dans la sociétéque lón veut construire.Dans un texte édité par le

Vatican le 3 mai 2016, lepape François reconnaît que«très peu de choses ont étéfaites pour les femmes en si-tuations difficiles, méprisé-es, marginalisées et réduitesen esclavage». Nous devonscondamner la violence se-xuelle subie par les femmeset éliminer les obstacles quiempêchent leur pleine in-sertion dans la vie sociale,politique, économique etecclésiale. Si lón pense quecést juste, manifester cetappel comme je le fais pourque dans tous les pays dumonde, les femmes soienthonorées, respectées et quesoit mis en valeur leur indis-pensable contribution socia-le».

1- Quelques donnéessur la situation de la fem-me au sein du marché dutravail dans votre pays? Etau sein de la société?

2- Comment la lutte desfemmes est perçue dansvotre région?

3- Comment sont-ellesprésentes dans lénsemblede la lutte de la classe destravailleurs à commencerpar le quartier, les lieuxde travail, les mouve-ments populaires pour ladéfense de la démocratie,les questions de genre, depolitiques sociales, pour ladéfense des enfants, etc.?

4- Connais-tu des ac-tions menées par les fem-mes: raconte-les.


Réunions

En tant que mouvementde l'Église, Jésus-Christnous envoie pour

annoncer et mettre cesbonnes nouvelles à toutes

les nations

Réunions


Voir autour de lafraternité

La violence augmente unpeu partout, des attentats fré-quents sont commis, le terro-risme tue au nom dún dieuvengeur, il y a des menacesde coups dÉtat dans certainspays. Il a de plus en plusd´émigrés, qui fuient leurpays en raison de la persécu-tion, pour résider dans uneautre patrie, où ils pourrontsurvivre avec leur famille.

Lón parle souvent dábo-lir la corruption, commedún péché originel. Elle estsurtout pratiquée par lesgens riches, les grandes en-treprises, les politiciens, lesdétenteurs du pouvoir -dequelque parti que ce soit(cést une tentation pourtous, sans distinction, et onprétend punir les coupableset avec raison, quand il y ades preuves irréfutables.Mais au fonds de tout cela,

quést-ce qui est en jeu?Dieu ou lárgent? La prisedu pouvoir? Sauver l´écono-mie de marché? Ou bâtirune société solidaire, justeet durable?

1- Connais-tu des ac-tions entreprise pour fairereculer la violence dansun quartier, une ville, unpays?Les diversités religieuses

en chaque pays, les diocèseslocaux, les paroisses, les

´pastorales... on constatesouvent des opinions oppo-sées, voire contradictoires,des fermetures au dialogue,des refus de changementsde mentalité, mais on assis-te aussi à des regroupe-ments entre des églises oudes religions qui permettentde donner quelques pas enavant.

2-Connais-tu des initia-tives de dialogue vécuesentre religions différente?

AGIR: Faire grandir le Royaume de Dieu

Nous allons choisir un plan d’action à la prochaine assemblée générale en Juillet 2017. AGIR PERSONNEL:–Pas de vrai changement possible sans conversion personnelle, sans changement de mentalité: personnellement,

qu’est-ce que je suis appelé à changer dans ma vie?AGIR COMME MOUVEMENT DANS CHAQUE PAYS:Quelles actions ont déjà été entreprises par le mouvement pour promouvoir une société juste, fraternelle et dura-

ble avec d'autres organisations de la société civile? Donner des exemples concrets.–Qu'est-ce que la prise de conscience, quelles actions mener pour la formation des membres de notre mouve-

ment? Donner des exemples concrets.AGIR COMME MMTC:–Quelles propositions pour l'ensemble du travail MMTC autour de ces questions: travail, terre, toit, paix? Quelle

action commune promouvoir? Comment les groupes de base peuvent-ils coopérer?

JUGER: Écouter la parole de Dieu

A partir de cette réalité, nous nous laissons interpeller par ce que disent les textes de l'évangile et les textes de lapensée sociale de l’Eglise:

Nous avons vu un grand nombre de situations inacceptables: nous pouvons en reprendre 3 ou 4 lignes.–Quelles sont les causes de ces situations?–En quoi, elles sont contraires à ce que nous cherchons? Une société fraternelle, juste et durable?–Quelles paroles de Jésus nous invitent à changer ces situations? Recherchons des passages d’évangile ou des affir-mations de la pensée sociale de l’Eglise?

–Quels encouragements, nous trouvons dans les paroles du pape François: dans La joie de l’Evangile, dans Lauda-to si’ dans ses textes pour les milieux populaires?

–Quelles actions, nous pourrions mener pour les changer? Avec qui nous nous pourrions agir?–La société juste? Quelle est l'opinion des mouvements?–La société fraternelle?–La société durable?–Les valeurs et les principes qui sont en jeu?Reprendre les passages de La Joie de lÉvangile qui se réfèrent à ces questions.Reprendre les passages de léncyclique Laudato si’ qui se réfèrent à ces questions.Reprendre les passages de léncyclique Laborems exerce qui se réfèrent à ces questions.

P lusieurs grandes ques-tions communes auxpays de l’Asie du Sud

étaient au centre des inter-ventions et des débats de ceséminaire d’une semaine: laprotection sociale des travai-lleurs inorganisés (plus de90% des travailleurs en Inde),la défense des travailleurs do-mestiques les plus exposés àtoutes les exploitations, lechômage avec en particulierdes emplois pour les jeunes(ils seraient un million cha-que mois à arriver sur le mar-ché du travail). Le séminairea commencé par des visitesoù ont été mis en valeur lesinitiatives nouvelles venantsurtout de femmes qui, à l’in-vitation du mouvement, s’or-ganisent pour faire vivre leurfamille. Ces visites ont permisd’engager la recherche surdes bases positives. Sans ou-blier les grandes difficultés vé-cues dans les différents pays,ce regard a apporté un ventd’optimisme et a donné ouredonné aux participants cet-te confiance dans leur capaci-té à faire bouger les choses.Se révolter contre le scandalede la pauvreté, c’est chercherà répondre aux besoins essen-tiels d’une population: un lo-gement, un travail, un salaire,un accès à l’éducation, auxsoins. C’est aussi donner laparole, permettre d’exister etd’être considéré.

De nombreux débats surune manière d’avancer onteu lieu. Les initiatives degroupes déterminées à fairedu neuf sont importantesmais comment en mêmetemps faire appliquer par lesresponsables politiques lesconventions qui existentdéjà, les droits inscrits dansles constitutions des pays.Par exemple, pour les tra-vailleurs domestiques, ilexiste une convention inter-nationale mais seulement24 pays l’ont signée. C’estla même chose pour l’inter-diction du travail des en-fants: une loi existe maisest-elle vraiment appliquéepartout? On pourrait ajouterd’autres exemples par rap-port aux constitutions des

différents pays. L’avenir estdans la mobilisation de lasociété civile. Cette situa-tion n’est pas propre à l’Asiedu Sud et elle appelle l’ac-tion citoyenne pour qu’unesociété juste, fraternelle etdurable devienne toujoursplus une réalité.

Les interventions du sé-minaire ont permis de reve-nir sur le voir-juger-agir.Permettre des prises deconscience de la réalité estessentiel, apprendre à voir,c’est déjà avancer vers la re-cherche de solutions. Lapensée sociale de l’Eglise


Réunions

Séminaire de L’Asie du Sud-est

Vaincre la pauvretteVoilà le cœur de la réflexion menée par les vingt cinq participants du séminaire de l’Asie du Sud qui s’est tenuà Chennai (anciennement Madras). Trois pays étaient représentés à ce séminaire: l’Inde bien sûr mais aussi leNépal et le Sri Lanka. Le MMTC est également présent dans deux autres pays: le Pakistan et le Bengladesh.Une grande banderole mettait en valeur «le Voir-juger-agir» au cœur de la pédagogie de notre mouvement etle plan d’action des quatre dernières années «Bâtir une société, juste, fraternelle et durable».

Les membres du séminaire.

Ensemble, nous avonsmieux compris que,baptisés, croyants enJésus-Christ, nous nepouvons pas rester les

bras croisés

Réunions


S ingapour est une Cité-Etat de 718 km2 avecune population de

5,45 millions d’habitants,dont 3,87 millions seule-ment sont résidents. La citéest située aux confins de lapéninsule malaysienne et estentourée des îles qui for-ment l’Indonésie. Son climatest équatorial. Sa populationest composée en grande ma-jorité de chinois, avec desminorités malaise et indien-ne. Elle compte une popula-tion de 1,34 millions de tra-vailleurs étrangers. C’estune cité futuriste avec sesnombreux buildings aux for-mes variées et parfois sur-prenantes. Sa propreté est lé-gendaire. C’est une citéprospère où l’argent est roi,et sa population laborieusesous contrôle. Le pays estmembre de l’ASEAN (Asso-ciation des Pays de l’Asie duSud-Est) qui comprend unedizaine de pays à la popula-tion, aux dimensions et auniveau de vie extrêmementvariés: Birmanie, Thaïlande,Vietnam, Laos, Cambodge,Philippines, Malaysia, Singa-pour, Brunei et Indonésie.C’est donc le Mouvement

local, le CFSM (ChristianFamily and Social Move-ment) qui a organisé sur pla-ce le Séminaire Régional etqui a accueilli les autres dé-légations, dans les locaux dela paroisse Sainte-Thérèse.Vous vous souvenez sans

doute du thème de l’Assem-blée Générale du MMTCen 2013 à Haltern-Am-See:«Construisons une Sociétéjuste, fraternelle et dura-ble». C’est l’un des aspectsde ce thème, la fraternité,qui a été mis en exergue.Ce sont donc vingt-cinq per-sonnes qui se sont ainsi réu-nies pour enrichir la réfle-xion sur la fraternité.Nous avons d’abord

éprouvé beaucoup de diffi-cultés à parler de la fraterni-té, car nous avons constatéque le terme ‘Fraternité’était à peine existant dansnos langues respectives, outout au moins extrêmementpeu usité. Nous parlons d’a-mour, de solidarité, mais l’i-dée de fraternité nous aparu quelque chose de toutà fait abstrait. Et puis dansdes sociétés qui développentsans cesse l’esprit de compé-tition, depuis l’école primai-

re, parler de fraternité nesemble pas avoir beaucoupde sens. Au-delà des difficul-tés de langage, nous avonsdonc vu que vivre la frater-nité n’était pas du tout évi-dent dans notre contexteéconomique et social quipousse à la promotion indi-viduelle et qui écrase ceuxqui n’arrivent pas à suivre lerythme imposé. Dans les familles, nous

n’avons souvent plus la pos-sibilité de prendre nos repasensemble, parce que chacuna son rythme de travail oud’étude, ses cours particu-liers en dehors de l’école.D’ailleurs le nombre de di-vorces a beaucoup augmen-té ces dernières années dansnos différents pays. Les rai-sons en sont sans doute di-verses; mais aujourd’hui,pour vivre, les deux mem-bres du couple doivent tra-vailler; alors les conditions

ouvre des perspectives etnous permet de vivre notrefoi au Christ au cœur de lasociété. L’évêque de Jaipura repris l’histoire de cettepensée à partir de RerumNovarum jusqu’à La joiede l’évangile: L’aumônierdu mouvement de l’Inde adressé un tableau de la si-tuation des travailleurs del’Asie du Sud en faisant ap-paraître les causes de lapauvreté et des avancéespossibles. Des personnesengagées avec les travai-lleurs domestiques ont dittout le travail mené pourl’application de la conven-tion internationale pour lestravailleurs domestiques.Ensemble, nous avons

mieux compris que, baptisés,croyants en Jésus-Christ,nous ne pouvons pas resterles bras croisés. Avec d’au-tres partenaires, croyants enJésus Christ ou non, nousavons mieux réalisé quenous pouvions contribuer àchanger ce monde. Ce sémi-naire a été un appel à l’ac-tion et chaque pays s’estdonné des priorités. Ayantvécu une véritable expérien-ce de fraternité, nous sortonsde ce séminaire avec unnouveau souffle et un nouve-au dynamisme.

Guy BoudaudAumônier du MMTC

Vivre la fraternitéC’est la Cité-Etat de Singapour qui a accueilli du 13 au 15 Novembre 2015 le Sé-minaire Régional du MMTC pour l’Asie de l’Est. Y participaient les quatre mou-vements du MMTC de la région, à savoir l’ACO du Japon, le KaNoJang de Corée,le MCW de Taiwan et le CFSM de Singapour.

Singapour.

de travail influent beaucoupsur la vie du couple, et sil’un d’eux perd son emploi,c’est vraiment la galère, carbeaucoup de familles viventà crédit. La famille élargiejoue encore un rôle impor-tant, mais les relations ten-dent à se distancier. Dans l’entreprise, la compé-

tition est très forte et chacun aplutôt tendance à voir soncollègue de travail comme unrival, car chacun a peur deperdre son emploi. Les travai-lleurs migrants qui sont deplus en plus nombreux dansnos sociétés vieillissantes sontaussi vus comme des rivaux,des gens qui viennent pren-dre notre travail, alors qu’enréalité ils font la plupart dutemps les travaux que les lo-caux ne veulent plus faire, lestravaux sales, difficiles et dan-gereux, comme dans les cen-trales nucléaires naufragéesau Japon. Souvent les médiasemblent prendre plaisir à pu-blier les méfaits commis pardes étrangers. Elles parlentfréquemment de l’augmenta-tion globale des ‘crimes’ com-mis par les étrangers, la plu-part du temps sans prendresoin de mentionner de quel‘crime’ il s’agit; or on s’a-perçoit que le principal ‘cri-me’ des étrangers est d’êtredes travailleurs sans papiers.Mais cela contribue à aug-menter la peur et la méfianceà l’égard des étrangers dans lapopulation en général. LesAborigènes de Taiwan, leshommes de la terre, sont par-fois vu comme des étrangersdans leur propre pays.Certains vieillards vivent

seuls, isolés. Parfois ils n’ontplus de lien avec leurs en-fants. Certains enfants vou-draient venir en aide à leurs

parents, et ils sont supposésle faire légalement, mais ilsn’ont pas eux-mêmes les mo-yens de les aider, car ils ontdu mal à faire vivre leur pro-pre famille. La couverture so-ciale des personnes âgées estinsuffisante. Dans un payscomme la Corée, ce sont lestravailleurs retraités qui ont leplus contribué au miracleéconomique du pays, mais ilssont sacrifiés jusqu’au bout,privés de la reconnaissanceque la société devrait leur

manifester. Beaucoup sontcomme des parias, sans aidedigne de ce nom. Alors ilscontinuent à faire des petitsboulots tant qu’ils le peuvent,ramasser des cartons et desbricoles qu’ils vendent, poursurvivre. Les suicides de per-sonnes âgées sont fréquents.Heureusement certaines asso-ciations leur viennent en aideet pratiquent réellement lafraternité auprès d’eux.Dans les grandes villes d’A-

sie, souvent les gens qui vi-vent dans une même cité nese connaissent pas et culti-vent une certaine distanceentre eux, comme pour pro-téger leur anonymat ou leurintimité familiale. Dans lesparoisses aussi le lien entre

les chrétiens tend à se distan-cier. Les Mouvements d’en-gagement social ne se sententpas forcément les bienvenus.La place est plus aux ‘groupesspirituels’ qui portent peud’intérêt aux problèmes so-ciaux et semblent plutôtchercher à se protéger dumonde extérieur.Les mouvements ressen-

tent profondément tout cetenvironnement peu favora-ble à la fraternité; mais ils nebaissent pas les bras pour au-

tant. Une citation du Livrede l’Exode est revenue plu-sieurs fois dans la réflexion.C’est la Parole que Dieuadresse à Moïse: «J’ai vu lamisère de mon peuple qui ré-side en Egypte. J’ai prêté l’o-reille à la clameur que luiarrachent ses surveillants(Ex. 3/7)». Les militants ontconscience que Dieu attendaussi d’eux qu’ils écoutent laclameur de ceux qui souf-frent et qu’ils réagissent. Ilssavent que leurs possibilitéssont limitées, car ils ne sontqu’un petit nombre et qu’ilssont eux-mêmes happés parles longues heures de travailqui pèsent sur leurs épaules.Mais ils ont souligné à diver-ses reprises que le change-

ment devait d’abord venird’eux. Ne pas attendre queles autres changent, mais agiren premier pour montrerqu’un changement est possi-ble. S’ouvrir aux autres, neserait-ce qu’ébaucher un sou-rire, car un simple sourirepeut contribuer à ouvrir descœurs et à gagner la confian-ce. Certains militants sontdéjà engagés auprès des Abo-rigènes, d’autres auprès destravailleurs migrants ou desfemmes étrangères mariées àdes gens du pays; d’autresfont campagne pour l’aban-don du nucléaire; d’autresencore manifestent leur soli-darité avec des travailleurs li-cenciés; d’autres soutiennentle travail d’associations quiviennent en aide aux person-nes âgées ou aux handicapés,etc. Toutes ces actions sont àpoursuivre et à développerpour qu’une réelle fraternitéhumaine puisse s’instaurer.Si la notion de ‘fraternité’ a

été difficile à appréhender audépart, au terme de ces troisjours de séminaire les partici-pants ont exprimé avoir euconscience d’avoir vécu en-semble une réelle fraternité au-delà des difficultés de commu-nication dues à la diversité deslangues et des cultures. Ils ontaffirmé avoir réellement expé-rimenté ce qu’était la fraterni-té. Tous les participants ont ex-primé aux militants du CFSMleur reconnaissance pour leuraccueil chaleureux, et aussipour leur avoir fait découvrirSingapour et les avoir intro-duits dans leurs propres fami-lles pour un repas et un échan-ge fraternels.


Réunions

Michel Roncin Aumônier en Asie

Les militants du Séminaire régional Asie de l'Est.

Réunions


Rwanda, le pays auxmille collines, mais enréalité, pays de mille

difficultés qui sont surmon-tées à chaque seconde à par-tir des actions réalisées enEglise avec les militants duMouvement de TravailleursChrétiens de Rwanda. Cefurent trois jours de travailintensif entre des militantsde six pays, et, ensuite, neufjournées vécues avec lesmembres de la base duMouvement du Rwanda.Nous avons commencé

par le séminaire régional delÁfrique de lÉst qui séstdéroulé sur le thème de lafraternité, thème choisi lorsde lÁssemblée Générale de2013, dans lóbjectif de par-tager les expériences desmembres des mouvementsdu MMTC, contribuant àbâtir un monde où les tra-vailleurs sont respectés dansleurs droits au travail etdans la vie quotidienne.Les militants des mouve-

ments affiliés au MMTC,présents au séminaire, sontconvaincus que cést seule-ment par la justice et la fra-ternité que nous serons ca-pables de contribuer à unesociété juste, fraternelle etsolidaire. Lors de l’ouvertu-re, il a été rappelé que c’estpar le pardon que la sociétérwandaise a pu surmonter

les terribles évènements de1994.

VOIR

Chaque pays a présentéles actions menées par lesmembres du mouvement.Zambie. Responsabilité

dans la vie du mouvement.Le pays est et fut organisépar différentes tribus, au-jourd´hui il y a une unité etla lutte continue pour unevie plus juste pour les chré-tiens comme pour les non-chrétiens. Tous sont desêtres humains animés parlámour, la simplicité et le

respect de láutre. Le docu-ment envoyé par le MMTC,pour la préparation du sémi-naire, a permis de donnerune bonne vision de la so-ciété. Il a été mis en relief,la situation des femmes etde leurs familles qui viventdans une grande pauvretéet dont la plus grande partiene connait pas leurs droits.Avec les possibilités de mi-cro-financements, on arriveà améliorer les conditionsde vie et on devient plussensible dans la connaissan-ce de ses droits de citoyen-nes et de citoyens. En lienavec cette découverte, lerenforcement du travail au

niveau de l´éducation pourtous les représentants dedifférents groupes, nousamène aussi à discuter surles conditions de vie et detravail des réfugiés.Tanzanie. Nous sentons

la nécessité de mener des ac-tions. Faire quoi ? Encoura-ger les gens à chercher unprojet nouveau de société oùse pratique la justice. Toutcela viendra à partir de nosactions. Tous les militantsdonnent leur contribution fi-nancière, une fois par semai-ne. Comme dans la Zambie,nous vivons un complexedínfériorité. Le mouvementpropose dínclure les fem-

Séminaire régional Afrique l'est

La foi et léngagement dún peuple au milieu de tant de difficultésCést un temps de grâce! Un temps de libération! La tête haute, les bras entrelacés, frères, nous verrons poin-dre le jour, où viendront la victoire, le peuple dans les rues, écrivant l´histoire, les enfants souriant dans toutle pays.

Séminaire régional Afrique l'est.

mes dans la direction delÉglise et fait un travail derenforcement avec les fem-mes plus pauvres qui organi-sent une banque qui sáppe-lle ISA. Nous organisonsaussi le renforcement du ni-veau éducationnel pour ai-der les personnes à choisirleur vote et pour la forma-tion de groupes de base. Kenya. Tous nous som-

mes nés frères et sœurscomme Adam et Eve. Crééspar un Dieu unique. Notreobjectif primordial est dái-der la classe des travailleursde notre pays pour amélio-rer les conditions de vie.Organisation de projets éco-nomiques, pour les mem-bres du mouvement : créa-tion d’élevage de poulets,chèvres, abeilles. En coopé-ratives économiques: Bio-gaz, plantation dárbres.Nous travaillons aussi avecles groupes vulnérables(handicapés). Le travail enéglise, cést le moyen pourle chrétien de vivre la frater-nité, la démocratie, la soli-darité. Et grâce à cet agir,nous réalisons des actionscollectives pour vivre lavraie fraternité qui porte lenom de Paix.Nous cherchons à mettre

en œuvre la Doctrine Socia-le de lÉglise, en renforçantles groupes de base qui sontles piliers de notre mouve-ment, cherchant à devenirun vrai mouvement de for-mation. Pour solidifier leVoir-Juger-Agir, nous ren-forçons aussi la Révision deVie. Une grande partie des

femmes restent en dehorsde tous les engagements dupays, beaucoup émigrent

pour travailler. Dans la cam-pagne pour l’élection prési-dentielle, nous nous som-mes réjouis de constaterque les femmes ont aussides droits et peu à peu pou-rront occuper un plus grandespace dans la société.Ouganda. Comment

contribuer pour que touspuissent vivre ensemble laréalité, sans exclure láutre,respectant les différences?Nous travaillons la questiondu genre – comment leshommes peuvent aider les

femmes? Les femmes nóntpas la même responsabilitécivile ou politique que leshommes. En plus, beau-coup de femmes vivent etsouffrent, victimes de la vio-lence.Peu à peu il ságit dén

arriver à ce qu’une femmequi a souffert de la violencepuisse aider les autres à selibérer. Le gouvernement de

lÓuganda a signé la con-vention de lÓIT, mais il dé-pend de la consolidation des

actions au niveau des mou-vements du pays pour fairepression sur les parlementai-res. Une grande partie dupays est victime du chôma-ge et beaucoup de chô-meurs en arrivent à accep-ter un emploi avec unsalaire plus bas ; même entravaillant en régime horaireplus élevé ils acceptent unsalaire réduit. Avec eux, ilný a plus de contrat signéet il ný a pas dórganisa-tions assez fortes pourquón puisse revendiquer.

Cést dans ces conditionsque des jeunes et des en-fants, qui n’ont pas l’âge, enviennent à travailler.Rwanda. Nous travai-

llons à la formation de nosmembres à partir des ac-tions (des faits vécus) dansnos équipes de base. Unegrande partie des militantspratiquent et vivent delágriculture. Nous avons des faits bien

concrets aussi, d’actionsavec les réfugiés qui vien-nent du Burundi comme les

problèmes concernant ladistribution dáliments. Unede nos actions principalesaujourd´hui cést lémploides travailleurs domesti-ques, victimes dúne grandemarginalisation. Dans la ma-jorité des cas, ils ne sont bé-néficiaires dáucun type deprotection de la part des loisdu travail. Nous essayonsde renforcer nos actionsdans le sens de politiquespubliques qui les défendent.

JUGER

Aussitôt après la présen-tation de chaque pays, lePère Christian nous a aidésà renforcer la réflexion sur:une société juste, fraterne-lle et durable faisant le lienavec la Doctrine Sociale del´Église. Construire. Ce mot évo-

que pour nous une relationde travail ensemble entre lesmouvements du MMTC.Société. Premier aspect

la Bible: le travail fait partiede la création en vue de bâ-tir une société solidaire.La Bible. Dans le livre

de la Genèse nous est con-tée l´histoire de la création -le travail nést pas une pu-nition, la punition vient en-suite. Le regard de Dieucomme créateur cést le tra-vailleur.Le travail est une riches-

se, il unifie la vie (de l´êtrehumain, comme de la natu-re et de tout lúnivers). Letravail cést línstrumentque nous pouvons utilisercontre la pauvreté. Le tra-vail qui inclut aussi le re-pos, lequel contribue àpoursuivre le travail. (Exo-de 3,6-11). La terre aussi


Réunions

Cést seulement par la justice et la fraternitéque nous serons capablesde contribuer à une

société juste, fraternelleet solidaire

Réunions


doit se reposer. Dieu est lecréateur, et Jésus aussi,comme son Père, travaillepour le projet de Création.Il a vécu une vie d´homme,une vie de travailleur: char-pentier (Marc 6, 3).Ce sont les fondements

principaux de nos actions. Ilest important de valoriser letravail qui fait partie de tou-te personne humaine sansexception, lá séxprime no-tre dignité. «Qui ne travaillepas ne mange pas». La puni-tion est infligée par ceux quiexploitent injustement letravail des autres et leur reti-rent le pain de la bouche.L´Église cést nous tous.

Elle a un regard prophéti-que. Tu es un travailleurqui participe à la créationde Dieu, qui est en cours etqui atteindra une dimen-sion divine (Royaume desCieux). Ce projet du Créa-teur est de construire unesociété juste, fraternelle etdurable. Notre dignité con-siste à résister à tout ce quiva contre le Projet du Ro-yaume de Dieu, renversantles valeurs divines de lajustice, du partage, de lamiséricorde, du pardon. Ilnous faut choisir entreDieu ou lárgent. Cela sup-pose une conversion, ennous personnellement etdans nos engagements avecles autres, pour résister,sans violence, aux pres-sions de destructions quiatteignent le monde entier,aujourd´hui plus que ja-mais. La Révision de Viepratiquée régulièrementdans nos équipes de basenous aidera.

LÉncyclique Rerumnovarum de Léon XXIII.

en 1891, nous donne uneanalyse profonde de la con-dition des ouvriers dansune époque de graves con-flits et dágitation fébrile.Cést encore aujourd´huiune référence fondamenta-le où la Doctrine Socialede l´Église nous rappelleles recommandations évan-géliques sur le respect dela dignité humaine, les rap-

ports entre la productionindustrielle et le travail, lessources bibliques qui ap-puient cette réflexion...Sont exposés quelques

principes fondamentaux,clairement expliqués danslÉncyclique, comme parexemple: les causes du con-flit, les ambiguïtés proposé-es par des idéologies oppo-sées, la propriété privée etla destination universelledes biens de la Terre... Quelques éléments de la

Doctrine Sociale de l’Egli-se: On dit que «nous som-mes tous des pauvres, mais

pas aussi pauvres que nousnáyons quelque chose à of-frir»: solidarité entre les per-sonnes, diminuer le fardeaude láutre. Sans fraternité, ily n’a pas de justice.Une société digne de

l´homme. La propriété auRwanda est une valeur.Peut-on imaginer construireune société sur la peur. Lajustice comme valeur est le

complément indispensabledans une société, commelést aussi lÉvangile.Lámour est la première

recommandation pour Jé-sus: sans amour nous nepouvons rien faire. Si la fa-mille ne sourit pas, la socié-té non plus ne pourra sou-rire. La famille, premierservice de la société. En termes de responsabi-

lité: prendre soin des en-fants et des jeunes qui vontentrer dans la «marche-en-avant» de la construction dela société. Comment notreMouvement œuvre pour le

futur de la mission? Si tunás pas une vision claire, tunáuras pas de projet deconstruction de la famille,de l´économie, du travail.Les aspects essentiels pourla famille: le père, la mèreet lénfant (ouverts sur la so-ciété). Tout va ensemble, lafamille et la société.Etaient présents pour

nous aider dans nos réfle-

xions à partir de la DoctrineSociale, l´Évêque de Kigaliet le président de la Com-mission pour l’apostolat deslaïcs. L´évêque souligne quele séminaire se réalise aumoment de lánnée de lamiséricorde. Lórganisationde la vie va avec la manifes-tation de la miséricorde deDieu à travers son fils Jésus.Il nous aime tous, sans ex-clusion, il est límage et lereflet de la miséricorde divi-ne. Nous sommes invités àoffrir notre vie. Les mem-bres de láction catholiquereprésentent láction de


Dieu sur la terre. Il inviteles participants à entrer parla porte de la cathédralecomme dans un pèlerinage.Dans la rue, les militantssont accueillis par les insti-tutions de notre société quiont un engagement avec lapopulation. Outre la référence à la

doctrine sociale de lÉglise,il est aussi fait état de réfle-xion à partir des écrits deJean-Paul II: lÉglise a quel-que chose à dire et à vivresur la question sociale. Elleest experte sur les questionsd´humanité comme uneSage dans le monde. Les as-pects culturels et sociauxsont visibles à partir de nosactions dans le monde:Important: La Doctrine

Sociale de lÉglise est pourtous, et pas seulement pourles catholiques.

AGIR (quelquesorientations)

Après la réflexion surlímportance de notre enga-gement irremplaçable dansun Agir concret et collectif,au niveau local, régional eten lien avec lénsemble duMMTC, nous avons reprisnotre réflexion qui touchechacune de nos équipes:Nous avons parlé de la

campagne de 0,50 € (cin-quante centimes). Cést tou-jours un défi avec les mouve-ments-contacts; il nous fautcontinuer à en discuter avecla base. Les mouvements affi-liés continuent le travail deconscientisation de leursmembres. Tous entrepren-nent des actions directesdans le diocèse où le mouve-ment est présent et où tousont beaucoup dáctivités.

Tentatives dátteindre lesjeunes pour quíls puissentdécouvrir límportance desactions de chaque militantdans un engagement à labase.Sur la campagne du 7 oc-

tobre sur le Revenu deBase Universel – la vraieprotection sociale pour tousles pays- chacun agit suivantses possibilités; le travailconsiste à faire prendreconscience de ce quést untravail qui mérite un salairedigne. Importance de con-tacter les parlementaires.Dans la majorité des pays,le salaire minimum est trèsbas, dans dáutres, il n’y apas de salaire minimum lé-gal, comme cést le cas auRwanda.

Travailleurs domesti-ques: Tous les mouvementsprésents ont signalé quelún de leurs axes de lutteest le renforcement du tra-vail de formation avec lestravailleurs domestiques,car cést une des catégoriesprofessionnelles la plus défa-vorisée dans ses droits so-

ciaux et extrêmement ex-ploitée, mêmes les enfantssont utilisés pour ce genrede travail.Les «domestiques» souf-

frent de conditions quíl estimpossible dímaginer, céstpourquoi la sensibilisationde cette catégorie devracommencer par nos propresmembres.La majorité des travai-

lleurs domestiques sont desjeunes et nous, membres duMMTC, présents à ce sémi-naire, en lien avec des grou-pes de base de lÓuganda,nous avons pu vivre et par-tager nos préoccupations

communes et réfléchir pourla suite. Tous ont demandéune meilleure formation,pas seulement socio-politi-que mais aussi professionne-lle. Les demandes de forma-tion sont nombreuses:couturière, maçon, carrier,charpentier. Nous avons ex-pliqué aux groupes rencon-trés, la mission du MMTC:formation socio-politique,économique et sociale etaussi élargir cette même for-mation auprès des travai-lleurs dáutres pays. Maischacun ayant une réalitédifférente, il nous faut réflé-chir ensemble.


Réunions


La Doctrine Sociale de lÉglise est pour tous,et pas seulement pour les catholiques

Réunions


Mariléa a fait la présen-tation des travaux réali-sés par le MMTC, ainsique des difficultés rencon-trées ces dernières années.Aujourd´hui le fonctionne-ment du mouvement mon-dial est financé unique-ment par la cotisation desmembres affiliés. Et les sé-minaires continentaux ourégionaux sont soutenuspar des travailleurs dÁlle-magne à travers lÉglise(KAB/représenté par Welt-notwerk). Les coûts sup-plémentaires éventuelssont assumés par leMMTC.Nous avons eu la présen-

ce du représentant du Mi-nistère de la CommunautéAfricaine qui regroupe lespays du continent qui enfont partie. Il nous a ditlímportance de líntégrationde la région. Civilisationafricaine à líntérieur de larégion. Société civile dans lasociété. Líntégration des pays

sést faite en 1967. En 1977il y a eu une grave crise quia pris fin en 2000. La struc-ture dépend de la politique.A cette époque, il y a eudeux présidents et un mi-nistre. Avec un coup d´étatmilitaire en Tanzanie, ungrand conflit est survenu.Mise en route de lÁgir

pour les mouvements pré-sents au séminaire:

n Renforcement du tra-vail de formation auprès deséquipes de base.

n Faire régulièrement,en équipe, une Révision deVie à partir de faits con-crets, vécus par un ou plu-sieurs militants, à la lumiè-re de Jésus-Christ (Ancien,Nouveau Testament, Doc-

trine Sociale de lÉglise,Orientation actuelle don-née par le pape François).Utiliser la méthodologie duVoir-Juger-Agir, Ceci vautégalement pour les Sémi-naires ou les Journées orga-nisées localement.

n Préparation des délé-gués en vue de lÁssembléeGénérale en 2017.

n Organisation dúngroupe pour aider à la coor-dination de lÁfrique delÉst avec un représentantde chaque pays pour le ren-forcement du travail de larégion. Les représentantssont: Angelo (Tanzanie),Justin (Zambie) qui doitconsulter le mouvement deson pays, Peter (Kenya),Evariste (Rwanda), James(Ouganda).

Mes conclusions: Ici comme représentante

du Mouvement Mondial deTravailleurs Chrétiens, nousvoulons remercier voustous, pour láccueil et lórga-nisation des travaux, en lien

avec les équipes de base duMouvement: les jeunes quisuivent la formation dáp-prentis de manutention desbicyclettes, les groupesdágriculteurs en plantationsde bananes, dánanas, lesjeunes travailleurs domesti-ques, les femmes fortementinsérées dans tous les grou-pes. Merci aux coordina-

teurs du Mouvement deRwanda (Innocent, Evaris-te, Josefina, Emmanuel, Jus-tino), merci à lÁumôniernational du mouvement,aux personnels du CentreSaint-Paul, qui, avec beau-coup de tendresse, ont mar-qué leur présence avec cou-rage et détermination, auxmilitants de la KAB et deWeltnotwerk qui se dé-vouent entièrement à lamission par leurs contribu-tions pour que la vie soitplus légère, plus facile à por-ter et pour que le peuplepuisse se reconstruire aprèsde si terribles évènementsqui ont marqués l´histoirede chacune et de chacun.

Je tiens à témoigner icique même si je suis néedans un pays pauvre et dansune favela de la cité de Riode Janeiro, il m’était impos-sible dímaginer de vivrequasi sans salaire principale-ment à la campagne. Compagnons, à tous un

très grand merci pour lepartage et la confiance entre

nous, nous continueronsrenforcés dans la Mission.Je crois que le monde

sera meilleur, quand le pluspetit qui souffre croira enplus petit que lui.

Mariléa Damasio. SecrétaireGénérale du MMTC

Je tiens à témoigner ici que même si je suis née dans unpays pauvre et dans une favela de

la cité de Rio de Janeiro, il m’était impossible dímaginer de vivre quasi sans salaire

principalement à la campagne

La rencontre promuepar le pape François etconvoquée par le Con-

seil Pontifical Justice et Paixensemble avec le Comité or-ganisateur des mouvementspopulaires, a été une fois deplus un magnifique cadeau,une rencontre majuscule! Se-lon le pape François, il s'estagi d'une rencontre d'hom-mes et de femmes issus de di-verses luttes, cultures, reli-gions, ayant tous une grandesoif de justice et de solidarité,de transformation, d'espoir…des “poètes sociaux”. L’IIIè-me Rencontre des mouve-ments populaires a été un"signe des temps" pour tousles participants mais aussipour toutes les personnesconvaincues de la force despeuples, de leur rôle-clé dansles processus de changementde nos sociétés.Parmi les participants, plu-

sieurs délégués du MMTC:Xavier de la ACO de France,Manolo de l'HOAC d'Espag-ne, Edilma du MTC du Gua-temala, Ramón du MCT deRépublique Dominicaine, MªJosefa du MTC de Cuba,Manolo Copé, coordinateurdu MTCE et moi-même.

Travaux réalisés

“Les journées se sont dé-roulées dans un climat derespect, de tolérance et dedialogue démocratique, en-

tre femmes et hommes dediverses cultures, langues,religions et idéologies. Desdébats ont eu lieu, non seu-lement à propos du droit detout être humain à un loge-ment digne, mais aussi dudroit au travail et à un salai-re juste afin que les person-nes ne soient plus des instru-ments pour les puissants.Tous ensemble nous pou-rrons améliorer la dure réali-té vécue par nos peuples,une réalité imposée par laculture de l'égoïsme" (MariaJosefa, MTC Cuba).Divers dialogues et réfle-

xions ont été faits, sur desquestions qui touchent à lavie de millions de personnes.Les 3T ont été commentésavec force lors des ateliers etdes débats. Il est urgent depoursuivre la mise en œuvre

de politiques publiques of-frant aux gens les trois condi-tions fondamentales pourleur subsistance: une terre àcultiver, un travail digne maisaussi un salaire social permet-tant aux travailleurs sans em-ploi et à leur famille de vivreen dignité, et des logementset des quartiers accueillantspour les personnes et leur fa-mille, avec des conditions etdes infrastructures garantis-sant le logement, la santé, l'é-ducation et la culture.Outre les 3T, nous avons

débattu de trois situationsfondamentales au niveau in-ternational. Trois panels dediscussion ont été organisés:Peuple et démocratie; Terri-toire et nature; et Réfugiés etpersonnes déplacées. Certai-nes propositions en sont res-sorties. Le premier panel a

mis en évidence dans un ca-dre d'affaiblissement des dé-mocraties le besoin urgentque les peuples participentdans la prise de décisions. Ilest aussi proposé d'élaborerun "agenda des mouvementssociaux" pouvant influer surles gouvernements, et depromouvoir la démocratieparticipative et le dialogueavec les institutions publi-ques. La crise écologique sans

précédent que nous vivonsaujourd'hui entraîne de nom-breuses conséquences pourles peuples. Une réponse estcelle que le pape appelle l'"écologie intégrale". Le soinde la "terre mère", les propo-sitions pour "créer et renfor-cer des réseaux mondiauxpouvant planifier et coordon-ner des actions de protection


Réunions

Rome: III Rencontre Mondiale des Mouvements Populaires

“Un cri d'espoir”150 personnes venant de plus de 65 pays sont se retrouvées à Rome, du 2 au 5 Novembre 2016. Convoquéespar les "droits sacrés" de la Terre, du Toit et du Travail (les 3 T), qui continuent d'être violemment bafouéspartout dans le monde. Un nouveau cri des mouvements populaires pour dire qu'un autre monde est possibleet qu'il est possible d'être de meilleures personnes.

Rencontre avec le Pape.

Réunions


de l'environnement". Mettreaussi en pratique les 3R, à sa-voir, "Réduire, Réutiliser,Recycler" afin de promouvoirdes changements de prati-ques et de réduire les nive-aux de pollution environne-mentale. Autre proposition:exiger l'application "du droitde consultation établi par laRésolution 169 de l'OIT [àpropos des peuples indigèneset des populations tribales],pour toute initiative se déve-loppant sur leurs territoires". Face au drame des mi-

grants et des réfugiés, la mi-gration forcée est un actedéshumanisant en raison du"harcèlement, de la discrimi-nation et de la criminalisa-tion opérés par les autoritésdes pays dans lesquels nousarrivons". La culture de la fra-ternité, de l'accueil demandel'existence d'une "citoyenne-té universelle". Création d'unfonds mondial dans le cadredes Nations Unies, pour per-mettre des interventions im-médiates face à des situationsde risque; ou encore, recon-naissance internationale desmigrants et des personnes

déplacées pour des raisonsde faim ou des raisons écono-miques sous le statut de "ré-fugié". Nous partageons l'expérien-

ce des personnes qui luttent,en particulier celle de VandanaShiva, éco-féministe reconnue,qui dénonce que "tous ceuxqui défendent la nature et lesdroits des peuples sont pour-suivis". Malgré ces difficultéssupplémentaires, Shiva soulig-ne l'importance de "vivre com-me le demande le Tout-Puis-sant, dans le respect de la terreet de la création ”. Chacund'entre nous est "Terre". Onne peut nous dissocier d'elle.Ce sont les puissants qui ontcréé cette séparation qu'il ap-pelle écoapartheid: dans notreconscience et dans la réalité,en produisant des personnessans toit et sans terre. Commele dit le pape, "la révolutionc'est de retourner dans notre“maison commune”, la Terre"."Une fois à la maison, nous de-vons respecter celle-ci”.Je voudrais également sou-

ligner la participation de l'ex-président de l'Uruguay, Mu-jica, un référent mondial

clair en raison de sa cohéren-ce et de sa simplicité. “Lechangement culturel néces-saire", nous a-t-il dit dans sonintervention, "est un change-ment culturel qui va au-delàdes changements structurelsqui ne modifient pas le com-portement des personnes etne proposent qu'une culturebasée sur les valeurs capita-listes et dont la marque defabrique est le marché, quiimpose le gros des déci-sions".

Propositions d'action

La rencontre a permis l'éla-boration de trois documents1:1) Propositions d'action trans-formatrice; 2) Synthèse destravaux de la rencontre, quiexpliquent et approfondissentles propositions d'actiontransformatrice; et 3) les 41motions et demandes adres-sées au pape, aux autorités etaux peuples des pays à pro-pos de situations et de problé-matiques particulières. Les Propositions d'Action

Transformatrice sont le do-cument le plus contraignantde la rencontre. Elles indi-

quent que "la cause com-mune et structurelle de lacrise socio-environnementa-le est la tyrannie de l'argent,c'est-à-dire le système capi-taliste dominant et une idé-ologie qui ne respecte pas ladignité humaine". Notre ca-marade Edilma du MTC duGuatemala a été chargée delire les conclusions finalesau Pape François et à l'en-semble des participants à larencontre. Voici les septpropositions:

1) Nous souhaitons fairemémoire de Bertha Caceres,porte-parole de notre premiè-re Rencontre assassinée pouravoir promu des processusde changement et nous exi-geons la fin des persécutionsde tous les militants populai-res. Comme peuples, défen-dons le droit à la paix basésur la justice sociale.

2) Dans la perspectived’une démocratie participa-tive et entière, nous propo-sons d’impulser des méca-

1 Disponibles sur http: www.movimientospopulares.org

Rencontre avec le Pape.

nismes institutionnels quigarantissent un accès effec-tif des mouvements populai-res, communautés autoch-tones et du peuple à la prisede décisions politiques etéconomiques.

3) Dans la perspective dela destination universelle desbiens de la nature, nous reje-tons la privatisation de l’eauet nous exigeons qu’elle soitconsidérée comme bien dudomaine public en lien avecla Déclaration des NationsUnies pour qu’aucune per-sonne ne soit privée del’accès à ce droit humain élé-mentaire.

4) Dans la perspective d’u-ne réforme agraire intégraleet populaire, nous proposonsd’interdire le brevetage et lamanipulation génétique detoutes formes de vie, en parti-culier des semences. Nousfaisons notre la défense de lasouveraineté alimentaire et ledroit humain à une alimenta-tion saine, sans produits agro-toxiques, pour mettre fin auxgraves problèmes alimentai-res dont souffrent des centai-nes de millions de personnes.

5) Dans la perspectived’une réforme du travail jus-te qui garantit un accès pleinà un travail digne, nous pro-posons de mettre en place

un salaire social universelpour tous les travailleursqu’ils soient du secteur pu-blic, privé ou populaire.

6) Dans la perspectived’une réforme urbaine inté-gratrice qui garantisse l’accèsà un logement digne et à l’-habitat, nous proposons dedéclarer l’inviolabilité du lo-gement familial pour éradi-quer les expulsions qui lais-sent les familles sans toit.

7) Dans la perspective deconstruire des ponts entre lespeuples, nous proposons deconstruire une citoyennetéuniverselle sans ignorer lesidentités d’origines. Abattezles murs de l’exclusion et dela xénophobie, accueillantdignement ceux qui sevoient obligés d’abandonnerleur foyer.

Oui, nous sommesaccompagnés!

“Vous allez vous trompersouvent... mais c'est l'amourqui permet de construire unevie digne". "Je vous félicite, jevous accompagne, je vousdemande de continuer àouvrir de nouvelles portes etde lutter. Cela me donne dela force, cela nous donne dela force et cette force prendracine", a dit François en re-cevant les travaux présentés.

Nombreux sont les messa-ges du pape François quinous invitent à poursuivre lechemin, à construire, à en-courager... Je vous invite àlire en profondeur le texte dupape que nous ne pouvonsreproduire ici pour des rai-sons d'espace. Nous pouvonscependant reprendre certai-nes de ses contributions quisont comme un souffle d'airfrais qui nous aide à penseraux difficultés."La structure injuste qui re-

lie toutes les exclusions dontvous souffrez, peut se conso-lider et se transformer en unfouet (...) qui vous rend es-claves, vous vole la liberté,frappe sans aucune miséri-corde et menace constam-ment les autres, pour abattretous comme des bêtes tantque le voudra le dieu-argent.Qui gouverne alors? L’ar-gent. Comment gouverne-t-il? Avec le fouet de la peur,de l’inégalité, de la violenceéconomique, sociale, culture-lle et militaire qui engendretoujours plus de violencedans une spirale toujoursplus grande qui ne semble ja-mais finir. Que de douleur etque de peur! Il y a –je l’ai ditrécemment– un terrorismede base qui découle ducontrôle mondial de l’argent

sur la terre et qui menace l’-humanité tout entière (...)Mais le terrorisme commen-ce quand «tu as chassé lamerveille de la création, l’-homme et la femme, et quetu y as mis l’argent. Ce systè-me est terroriste». Toute ladoctrine sociale de l’Église etle magistère de mes prédé-cesseurs se rebelle contre l’i-dole de l’argent qui règne aulieu de servir, tyrannise et te-rrorise l’humanité. Et face à"cet appel froid de la peur", ilnous propose la miséricorde,c'est-à-dire l'amour envers lespersonnes, et de s'émouvoirde la souffrance d'autrui,pour réagir et avancer dansla construction d'une nouve-lle humanité". Le pape François a fait sien

le cri des «3T» dont l'intelli-gence humble favorise unprojet-pont des peuples faceau projet-mur de l’argent. Unprojet qui vise au développe-ment humain intégral face àl'atrophie morale de ce systè-me qui empêche le dévelop-pement de l'être humaindans son intégralité, dévelop-pant l'hyper-consumérisme,un énorme fossé d'inégalitéset une dégradation profondede la "maison commune".Face au sentiment de honteproduit par le drame des mi-grants, des réfugiés et despersonnes déplacées, "consé-quence d'un système socioé-conomique injuste et desguerres qu'ils n'ont pas cher-chées"... François demandeaux mouvements populaire"d'exercer cette solidarité sispéciale présente parmi ceuxqui ont souffert (…) Peut-être que grâce à votre exem-ple et votre insistance, cer-tains Etats et organisations


Réunions

Les participants des différents mouvements.

Réunions


internationales ouvriront lesyeux et adopteront les mesu-res appropriées pour accuei-llir et intégrer pleinement lavie de tant de personnes.«Donner l’exemple et récla-mer est une manière de fairede la politique» qui pourFrançois veut aussi dire "par-ticiper aux grands débats", encohérence avec cette phrasequ'il aime à répéter: «La poli-tique est l’une des formes lesplus élevées de la charité, del’amour». En même temps, ilsignale deux risques dans lesrelations entre les mouve-ments populaires et la politi-que: «le risque de se laisserencadrer», acceptant sans cri-tique la politique sociale en-vers les pauvres mais sans lespauvres, "devenant de sim-ples gestionnaires de la misè-re existante; et «le risque dese laisser corrompre», qui estun vice qui n'épargne rien nipersonne, et dont le meilleurantidote est pour ceux quichoisissent une vie au servicedes autres d'agir avec honnê-teté et avec un sens fort del'austérité et de l'humilité, in-sistant sur le fait que cette

austérité est morale et hu-maine, et qu'il s'agit de "lafaçon de vivre, de mener savie, de s'épanouir en fami-lle».

La contribution du MMTC

“Ce qui compte pour lestravailleurs et les classes po-pulaires c'est l'analyse et lespropositions concrètes afinde parvenir à des solutions.Une Eglise ouverte et à l'é-coute des personnes les plusdéfavorisées et qui soutientaussi celles qui restent de-bout malgré les situations dif-ficiles auxquelles elles sevoient confrontées. Nosmouvements doivent être at-tentifs à ce qui se passe dansd'autres pays où malgré lessituations existantes, des per-sonnes continuent debout etluttent dans la dignité... Il estde notre ressort de formulerdes propositions alternativesface à ces situations” (Xavier,ACO France).“Nous qui avons partici-

pé, avons l'espoir, la créativi-té, l'utopie. Nous croyons aubesoin de la participation du

peuple dans la vie politique,convaincus que ce mondepourra changer et se trans-former” (Manolo, HOAC Es-pagne).“Ces journées nous prou-

vent qu'il est possible de tra-vailler main dans la main,croyants et non croyants,unis par la même soif de jus-tice, les mêmes envies de fai-re de ce monde un endroitplus aimable... J'ai participéaux rencontres en tant quecoordinateur du MTCE, unestructure de coordination eu-ropéenne au sein de laquellenous sommes convaincus dubesoin de telles rencontresau niveau continental. Jequitte Rome avec l'objectifd'avancer vers la mise enœuvre de tels événementsen Europe" (Manolo Copé.Coordinateur MTCE).La contribution du MMTC

est fondamentale lors de cesrencontres; elle l'est aussipour le travail que nous vou-lons réaliser comme mouve-ment international.–Une première tâche est

de lire les conclusions de larencontre et d'y réfléchir, et

de voir dans chaque conti-nent et dans chaque payscomment nous pouvons tra-vailler ensemble.–Parmi les conclusions de

la rencontre nous avons lacinquième proposition, à sa-voir le besoin d'une réformedu travail juste garantissantl'accès total au travail digne.Nous proposons la mise enœuvre d'un salaire social uni-versel pour tous les travai-lleurs, dans le secteur public,privé et dans le monde popu-laire. Cette proposition s'ac-corde parfaitement au travailque nous réalisons depuisquelques années au sein duMMTC. Il est fondamentalde poursuivre ces lignes d'ac-tion pendant ces prochainesannées et de faire en sorteque le travail entamé avec lescampagnes du 7 octobre por-te ses fruits partout où noussommes présents.–En juillet 2017 nous réa-

liserons notre rencontremondiale et aurons la possibi-lité de recueillir les contribu-tions et les interpellations dupape François afin d'alimen-ter notre plan d'action futurau sein du MMTC.

Charo Castelló, militante del'HOAC, coprésidente duMouvement Mondial desTravailleurs Chrétiens et

membre du Comité organi-sateur de la Rencontre desMouvements Populaires

Les participants aux groupes de travail.

VOIR

«L’unicité basique du socia-lisme de Nyerere est enraci-née dans les sociétés tradi-tionnelles africaines, la visiondu socialisme de Nyerere etune contribution africaine ori-ginale étaient basées sur la re-construction et la régénéra-tion de la communauté desvillages comme étant la basede la vie en communauté etde la vie politique» (Frater-nity in Christ; NyenyembeJordan, Pauline publicationAfrica 2005 P 19).Bien que le MTC-Tanzanie

soit encore à ses débuts, lavie fraternelle en son sein estaussi ancienne que les mem-bres les plus âgés de la com-munauté qui ont traversécinq régimes en Tanzanie de-puis l’indépendance, avecl’esprit de l’undugu c’est-à-dire la fraternité parmi la ma-jorité qui résiste à tous les ef-forts qui ont été effectuéspour la faire disparaître parune modification systémati-que des modes de productionet des styles de vie.Aujourd’hui, certains mem-

bres de notre mouvement vi-vent cette fraternité au quoti-dien, alors que d’autres laconsidèrent comme une théo-rie. Cependant, dans l’ensem-ble, la fraternité d’aujourd’huidu MTC-Tanzanie est palpi-tante puisque nous percevons

ses valeurs et l’importancequ’elle a pour construire unesociété juste et durable.Le MTC Tanzanie, avec le

programme HISA (House-hold Investment Savings As-sociation), recommande uneavancée basée sur trois axespour raviver l’esprit de solida-rité fraternelle parmi sesmembres. Nous insistons sur les ren-

contres hebdomadaires desmembres, réunions pendantlesquelles ils prient ensem-ble, réfléchissent à la Parolede Dieu et échangent sur denombreuses questions à lafois personnelles et concer-nant le groupe. Les deuxprogrammes permanents eten constante évolution pro-posés dans l’intérêt de tous

sont les suivants: Première-ment, comment construireun groupe juste, fraternel etdurable ou une Petite Com-munauté Chrétienne. Deuxièmement, «Partager

le pain», le partage des expé-riences de vie individuellesde la semaine précédentec’est-à-dire les épreuves oules réussites vécues par lesmembres dans leur foyer; lesmoments où ils ont repris desforces ou ceux où ils ont ren-contré des menaces au coursde la semaine; de nouvellesidées ou opportunités diffé-rentes qui les ont inspirés oudécouragés, etc.Les rencontres sont encou-

ragées par trois actions solidai-res, qui sont censées être desactivités concrètes, pratiques

en vue de progrès pour legroupe ou la PCC (PetiteCommunauté Chrétienne).Premièrement, les membresindividuels sont encouragés àéconomiser une partie de leurrevenu hebdomadaire par l’a-chat d’actions (HISA); moyen-nant quoi les fonds rassem-blés peuvent à terme êtreempruntés par des membresqui en ont besoin et rembour-sés avec intérêts après unedurée déterminée Cela facilitela croissance économique in-dividuelle par des initiativesd’investissement personnellesou familiales d’où l’importan-ce des foyers ou de l’accrois-sement de capital familial àdes fins d’investissements.La deuxième action consiste

à créer un fonds de développe-

Tanzanie: Construire une société fraternelle juste et durable

La fraternitéLa fraternité est un terme traduit littéralement en Kiswahili par «Ndugu», un mot utilisé par lesTanzaniens pour exprimer la fraternité masculine ou féminine parmi les membres de la commu-nauté depuis plus de 25 ans, en particulier au cours du régime de feu le président Nyerere. La phi-losophie ujamaa énoncée par Nyerere était essentiellement une application pratique de la vie dansune solidarité fraternelle.

Vie des mouvements


Les membres du CWM Tanzanie

ment social. Ceci est une con-tribution obligatoire à un tauxfixe pré-décidée par consensusdes membres du groupe aprèsde longues délibérations. Lescontributions servent à alimen-ter différentes mesures de pro-tection sociales, ces besoins so-ciaux qui surpassent lescapacités individuelles (ex: desbesoins résultants des enterre-ments ainsi que d’autres céré-monies qui demandent l’enga-gement communautaire, maisaussi pour certains incidentsinattendus qui nécessitent unerapide mobilisation de fonds).On fournit aussi des fonds delancement pour les groupes oules activités des PCC.Dernier point, mais non le

moindre, concernant le déve-loppement de fonds ecclésial.Encore une fois c’est une con-tribution obligatoire pré-déci-dée en accord avec le groupeet payée par chaque membrepour le développement de l’É-glise à tous niveaux en com-mençant par les Petites Com-munautés Chrétiennes; lesquasi-paroisses; jusqu’à l’épis-copat et le niveau nationalc’est-à-dire la Conférence Épis-copale de Tanzanie.Le fonds visent à créer de

bonnes habitudes d’arrange-ments convenus au préalablepour les événements à venirplutôt que de rester passif etêtre dépassé par les événe-ments, et commencer à réagirsur ce qui peut se présenter.Les trois fonds stratégiquessont censés stimuler le déve-loppement entre les membresdu MTC-Tanzanie individue-llement, collectivement et ins-titutionnellement. Ils formentla base de l’expérimentation etde la mise en œuvre active detoutes les idées qui provien-

nent des échanges fréquentslors des rencontres hebdoma-daires parmi les membres. Parconséquent, des pratiques as-surées sont habilitées pour l’in-tégrité d’une vie de solidaritéfraternelle. Les ressources obte-nues des trois fonds donnentaux groupes de base/PetitesCommunautés Chrétiennesles moyens de devenir la voixde ceux que l’on n’entend pas,en particulier les personnes

vulnérables de différents typesdont les migrants. Ces ressour-ces transforment petit à petitles groupes de base en platefor-me d’apprentissage et de pro-motion non seulement pourles membres mais aussi pourles personnes marginaliséesnon-membres. La discussion pendant les

rencontres hebdomadairesest généralement ciblée surplusieurs questions dont ce-lles portées sur l’économiesociale, l’environnement, lapolitique et beaucoup d’au-tres sujets qui influencentleur mode de vie quotidiendans leur région. Les inter-ventions recherchées ne sontpas discriminatoires, ellesprennent en considérationtous les résidents de la régionen dépit de leurs religions,appartenance ethnique ouconfession; bien-sûr pendant

les mises en œuvre leur con-sentement est toujours re-cherché avant que les pre-mières soient incluses dans leprogramme puisque tout estfait volontairement. Les femmes en particulier

ont été exemplaires dans cet-te vie de solidarité fraternelle.Elles se sont démarquées dansla réalisation de leur groupeanimant les groupes de basede WWM avec le programme

HISA: maintenant, elles pren-nent le dessus tout particuliè-rement en devenant les gar-diennes du trésor du groupepuisque la plupart d’entre-elles sont considérées dignesde confiance et assistent régu-lièrement aux rencontres heb-domadaires. Petit à petit, leurassurance dans la dynamiquedu groupe enrichit le dialo-gue, pendant les rencontres;en particulier leur position fer-me concernant les évaluationsde prêt et les recouvrementsdes créances.Elles ont aussi une position

d’influence une fois qu’une in-tervention a été décidée; tan-dis que leur esprit maternel estleur meilleur atout pour les ac-tes de charité du groupe/PCC.Il n’est pas rare aujourd’hui

que plus de cinquante pourcent des rôles de dirigeantssoient accordés à des femmes

dans nos groupes de base/Pe-tites Communautés Chrétien-nes. Bien-sûr la situation diffè-re lorsque l’on s’élève dans lahiérarchie compte tenu d’unniveau de scolarisation limitéqui tend à les exclure des pos-tes à responsabilités.Certains groupes de base/

Certaines Petites Commu-nautés Chrétiennes ont ex-périmenté des transforma-tions à un rythme soutenu;telle la Petite CommunautéChrétienne de la Vierge Ma-rie de la paroisse de Rukora,l’avant-poste de Kabindi quien est un exemple typique.À l’origine, c’était une PCC

de vingt foyers très pieux.Avec l’introduction de l’outild’évolution de l’HISA, la PCCs’est agrandie et est passée àenviron 159 membres qui ontgénéré un portefeuille d’éco-nomies de plus de 40 millionsde shillings tanzaniens redistri-bués aux membres en avrildernier. À la fin du cycle opé-rationnel, chaque action d’unevaleur de 2.000 shillings tan-zaniens a rapporté un profit de1.000 shillings tanzaniens. Enplus de cette réussite, la PCCa capitalisé 350.000 shillingstanzanien pour le fonds de dé-veloppement social et environ280.000 pour le fonds de dé-veloppement ecclésial. Et celaen dehors des autres contribu-tions de routine obligatoiresfaites directement à l’Églisecomme le demande la hiérar-chie. Pour nos communautés

qui sont composées de pay-sans aux pratiques agricolesrudimentaires, c’est une réus-site, une voie claire vers deplus grandes transformations. Cependant, les disparités

économiques parmi les


Vie des mouvements

Les femmes en particulieront été exemplaires danscette vie de solidarité

fraternelle

membres de la communau-té, surtout les différences en-tre les rescapés, les rescapésstables et les segments entre-prenants, la communautépose un grand défi en inté-grant leurs économies. C’estlà qu’intervient l’importancede la fraternité en tant quelien commun pour la réussi-te d’une vie collective etintègre.

JUGER

Le MTC-Tanzanie estd’accord avec la déclarationdu MMTC (MouvementMondial des TravailleursChrétiens) sur le fait que lafraternité est “le lien”, “lapasserelle ” qui incarne lesmots “juste” et durable. Tout ceci est basé sur les

expériences concrètes accu-mulées sur la courte périodependant laquelle nous avonsactivement fait l’expériencedu programme HISA. La fra-ternité est une condition pré-alable sans laquelle le parta-ge et le dialogue entre lesmembres surtout lorsqu’ilest question des problèmespersonnels et sensibles se-raient impossibles; la révi-sion de vie (partage du pain)demande de l’altruisme etune entière confiance en sesvoisins/membres du groupe.Le sacrifice de soi requis

pour les différentes contri-butions obligatoires pour lesmembres du groupe debase/de la PCC a besoind’un sens et d’une compré-hension de la solidarité fra-ternelle sans lesquels lesmembres manqueraient demotivation.C’est la raison pour la-

quelle vivre dans la frater-nité impose des conditionsnécessaires spéciales dontl’esprit d’altruisme “fais à

autrui ce que tu aimeraisque l’on te fasse”. Cepen-dant une fois parvenu àcela, vivre dans la fraterni-té nous donne de la joie etnous rend heureux. Il y acet état d’être ensembledans la pensée et l’esprit

qui peut se traduire par lemot “communion”, c’estune porte essentielle versl’accomplissement des qua-tre besoins humains fonda-mentaux: physiologique,social, spirituel et intellec-tuel. Cela prépare la voie àla création d’une sociétéjuste et durable. Cependant créer la fra-

ternité demande certainesconditions dont l’honnête-té, l’engagement mutueldans le processus de déci-sion, une bonne ambiancefavorisant l’ouverture d’es-prit et le dialogue, la récon-ciliation et l’améliorationdu traitement des conflitsdans un esprit dédié au ser-vice en toute humilité.

L’unité dans la diversitéest un autre pivot importantde la fraternité; cela signifieque les membres ne doiventpas nécessairement être uni-formes ni similaires, maisqu’ils doivent tenir comptede leurs différences afin

d’intégrer leurs divers ta-lents pour contribuer à hau-teur de leurs capacité et deleur unicité et ensuite rece-voir selon leurs besoins.Cela aide à valoriser chacun,ce qui est la valeur principa-le de la fraternité.La fraternité confirme que

notre foi est une façon effica-ce de promouvoir la commu-nion et la participation à desactes d’amour et de charitécomme d’authentiques disci-ples de Jésus Christ. “Pourvivre l’Évangile dans un es-prit d’amour et de service”avec l’amour inconditionnelpour nos proches, paix ettranquillité prévalent. Comme nous l’avons déjà

mentionné, la fraternité de-

mande de l’honnêteté, sy-nonyme de justice et intégri-té, et dans la Bible l’honnête-té est décrite comme lapureté du cœur. L’honnêtetévient d’un cœur et d’un espritpurs, clairs et sans faux-sem-blant. De ce fait, avec la viefraternelle nos actions suiventun fil directeur et n’en déro-gent que peu ou proues cequi devrait contribuer à trans-former la planète en un mon-de durable. Entre autres, nousavons choisi l’Évangile selonSaint Jean 2:14-26 commetexte nous guidant dans nosefforts pour vivre une vie defraternité jour après jour.“Mes frères et mes sœurs

à quoi cela sert-il aux hom-mes de dire qu’ils ont la foisi cela ne transparaît pasdans leurs actions? Ainsitout comme le corps sansesprit est mort, ainsi la foisans action est morte”.

AGIR

Le MTC-Tanzanie a faitpasser des résolutions pouradopter des mesures qui ve-rront des transformationsparmi ses membres et parminos voisins. Une de ces me-sures est la diffusion des mét-hodes de l'HISA dans tousles diocèses participants detelle façon qu’elles soientadaptées par tous dans leursgroupes de base/PCC.Il y a déjà certaines prémis-

ses de succès dans les septdiocèses participants: Morogo-ro, Dar-es-Salaam, Tanga,Mbinga, Songea, Bukoba etRulenge-Ngara. C’est seule-ment le début d’un long che-min pour construire une socié-té juste, fraternelle et durable.

Angelo Nzigiye MTC-Tanzanie

Vie des mouvements


Actions de solidarité du CWM Tanzanie.

Vie des mouvements


Le Sri Lanka est très inté-ressant parce qu’il possè-de une grande diversité

de paysages: plages, forêts tropi-cales, hautes montagnes, nom-breux lacs etc. Près de la capita-le Colombo, le climat est trèschaud alors qu’il fait très froid à2.500 m d’altitude. Il y a beau-coup de touristes. La populationse divise entre les riches et lespauvres. Il y a une partie qui bé-néficie du tourisme mais beau-coup de gens sont sans emploi.Le MTC axe son action en di-rection des plus pauvres et estactif dans sept diocèses et diffé-rents groupes cibles.Nous avons rencontré des

groupes actifs de femme qui tra-vaillent dans l’agriculture, l’arti-sanat, les fleurs, les ateliers decouture et autres projets. J’ai ététrès impressionné par la créativi-té, la solidarité et la bonne am-biance parmi les membres deces groupes.Un autre groupe cible sont les

migrants:Le gouvernement se félicite

d’avoir un grand nombre de sri-lankais émigrés dont la plupartenvoie de l’argent chez eux auSri Lanka. Cependant 90% deces émigrés sont des femmestravaillant comme femme deménage et leurs conditions detravail sont celles d’esclaves mo-dernes. C’est la raison pour la-quelle le MTC est intervenudans ce secteur.Le MTC a des projets dans 4

domaines:1. Les femmes qui envisa-

gent de partir. Il existe des sé-minaires pour encourager les

femmes à rester au Sri Lankapour éviter de terribles expérien-ces.

2.Préparation pour les fem-mes qui ont décidé de partir.Il existe des séminaires pour pré-parer les femmes leur expli-quant leurs droits et leur don-nant des conseils sur la conduiteà tenir dans le pays d’accueilpour les faire respecter.

3. Centre d’assistance pourles femmes qui ont desproblèmes au travail.Elles écri-vent au MTC quand elles ontdes problèmes. Une responsabledu MTC, Sudharma engagealors des démarches auprès duMinistère de l’émigration pourle suivi des dossiers ou des plain-tes déposées.

4. Aide à la réintégrationaprès le retour à la maison.Ces femmes ont vécu dans lemonde du luxe. Pour la plupartle retour dans son foyer est dé-cevant et frustrant car elles vien-nent d’un milieu rural sans eauni électricité.A mon avis, l’action du MTC

est efficace dans pour ce domai-ne et répond bien aux besoins deces femmes. Quel beau travail.

Agriculture biologique

Les groupes dans les diffé-rents villages organisent des sé-minaires et donnent des conseilspour l’agriculture biologique. Ilsréalisent aussi des activités com-munes et des projets.

Aide pour les familles depêcheurs

Les familles de pêcheurs sontle plus grand groupe de travai-lleurs non organisés le long de lacôte. Ils font face à beaucoup deproblèmes. Les maris sont sou-vent les seuls à gagner de l’ar-gent pour leur famille. Mais cerevenu est très bas parce qu’il ya une rude concurrence et lemarché dépend des saisons.Malheureusement, beaucoupd’hommes dépensent leur ar-gent dans l’alcool et la famille ensouffre énormément. Les en-fants sont souvent sans éduca-tion et doivent aussi travaillerparce qu’il n’y a pas d’argent. LeMTC aide les familles dans diffé-rents projets. Il donne la possibi-lité aux femmes de participer àdes groupes d’épargne et de cré-dit et d’échanger leurs expérien-ces pour résoudre certains

problèmes. Il essaie d’éduquerdes enfants.Je suis très impressionné par

le bon travail de nos sœurs etfrères de MTC Sri Lanka. Celamontre qu’il travaille vraimentsur le terrain pour améliorer lasituation des personnes qui enont besoin. En outre, j’ai admiréun autre phénomène. Pendantmon séjour, j’ai été porté parune atmosphère, une solidaritéet une hospitalité conviviale etbon enfant. On sentait que nousétions une famille. C’est bienl’esprit de notre mouvementmondial.Je remercie tous mes frères et

sœurs qui m’ont accompagnémais surtout Sudharma Kumu-dumala et Joseph AnthonyManchanayaka.

Visite au Sri LankaDu 19 au 26 septembre 2016, j’ai rendu visite au MTC Sri Lanka (Mouvement des Travailleurs Ch-rétiens) avant de participer –avec notre aumônier international Guy Boudaud– au séminaire régio-nal de l’Asie du sud à Chennai (Inde).

Femmes au Sri Lanka qui effectuent un travail avec des plantes et de l'artisanat.

Ernst Bodenmüller Trésorier de WMCW

photo itroisiÈme rÉunion …mtceurope.org/mm/infor2-17-fr.pdfsemestre bulletin mondial des...

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