petit daudet n°32

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  • 8/18/2019 Petit Daudet N°32

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    LE PETIT DAUDETPériod ique gratu i t - N°32 - l iguedusud. fr - éd i t ion du 6 avr i l 2016

    « v ivre c ’es t lu t ter, qu i n ’a pas lu t té , n ’a pas vécu »

     

    La France est au défi deson identité, laquellene peut être résuméeau discours idéologique

    ambiant, refusant toute consi-dération charnelle dans la défi-nition de ce que nous sommes.Cette incapacité à dire, voire àreconnaître, ce que la majoritédes Nôtres sait spontanémentn’est rien d’autre que le résul-tat d’une utopie politique et

    idéologique à l’œuvre depuisdes siècles dans notre pays.

    Cette identité nous la connais-sons : fils et filles des petites pa-tries, fiers de nos attaches et denos communs enracinés, nousparticipons à une belle Nationconstruite au fil des siècles au-tour de l’alliance entre le Trôneet l’Autel, alliance qui n’oublia jamais les héritages des com-

    munautés primitives et du Toutgréco-latin. Ne choisissant ja-mais ni Rome, ni Athènes, nitout à fait Paris, la France est

    d’abord un savant équilibre. Unéquilibre pour lequel certainsmoururent et que d’autres neparvinrent jamais à comprendretout à fait.

    Puisqu’il faut bien l’admettre :la France fut toujours inégali-taire. les méandres de son His-toire, la grandeur de sa voca-tion, les évolutions complexesde ses rapports internes ne se

    limitèrent jamais à un fatraslégislatif dont les arcanes, sicomplexes fussent-elles, n’at-teignirent pas le tissu quasipoétique constitutif du pays.

    Mais l’époque politique est auxmédiocres. Et les médiocresont besoin d’une raison raison-nante sur les seuls cadres decontours bien actés. Que Clo-vis aie fondé la Nation dans

    son baptême, que les rois aientporté des vœux pour la dé-fense du pays, que le pays réelaie fait son ultime sacrifice en

    1914, voilà qui dépasse l’en-tendement de ceux qui n’ontque leurs contrats à la bouche.Ces boutiquiers de l’identitéla font alors varier à l’encan :la France serait la sécurité so-ciale, les centrales, l’égalité desgenres. Bruno Le Maire, bon re-présentant du cosmopolitismeaseptisé, parle même dans sondernier ouvrage du peuple de1789 et de la révolution du nu-

    mérique.

    Ces idéologues organisent doncl’ensemble de leurs combatscontre toutes les évidences par-tagées par la majorité du pays :les courbettes à l’islamisme seconfondent alors avec les fla-gellations devant la Turquieislamiste, le sort des chrétiensd’Orient s’amalgame rapide-ment à celui de la cohorte des

    migrants, et le tour est joué.

    C’est à l’inverse que nous nousemployons !

    Jacques Bompard, député-maire d’Orange

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    Les chiffres sontalarmants : moins 30 %

    en Irak, moins 58% enSyrie et moins 14% auLiban. Les persécutions desgroupes terroristes au Proche-Orient ont engendré la désertiondes chrétiens d’Orient deleur berceau originel. Ciblesprivilégiées des armadasdjihadistes, ils sont passés de2 millions à 850 000 en Syrieen sept ans (2008-2015) ; demême, un million d’entre eux

    ont quitté le Pakistan dans celaps de temps. Persécutions,déplacements, morts : tel estle quotidien des chrétiens duProche-Orient.

    Pour autant, alors que l’Europeouvre largement ses portesà l’immigration clandestinemassive – notamment africaine,le nombre de visas accordésaux chrétiens d’Irak et de Syrie

    est en baisse. Une politiquepréventive, visant à lutter contrele terrorisme. Car les djihadistesde l’Etat islamique «ont profité dela crise des réfugiés, notammentau moment de ce chaos, peut- 

    être, pour certains d’entre eux,se glisser [parmi les réfugiés] »

    se justifie Bernard Cazeneuve.Si prompt à saluer l’engagementdes Musulmans de Francemanifestant leur solidarité àl’égard des chrétiens d’Orientet des minorités persécutées,le ministre de l’Intérieurn’applique pas franchementl’accueil généreux auquel ilavait pourtant souscrit le 1eraoût 2014. Bernard Cazeneuve,accompagné du ministre des

    affaires étrangères, avait eneffet indiqué avoir donné desinstructions à leur consulat àBagdad et à Erbil pour permettrel’accueil et la protection desdéplacés si l’urgence le justifiait.

    Pour autant, les dernièresattaques terroristes de Parisont freiné ces velléités : de 300visas accordés aux chrétiensirakiens en janvier 2015, on en

    compte plus que 84 en janvier2016 – soit 72 % d’accordsen moins. En somme, uneporte ouverte à l’immigrationillégale, close aux individusemployant des moyens légaux.

    La situation n’a pas manquéd’attirer l’attention de Gérard

    Bapt, député socialiste ; « Il estassez paradoxal que la Franceaccueille mieux les clandestinsque ceux qui viennent par desvoies légales », a-t-il déclaré.L’Assemblée des évêques deFrance s’est fait l’écho de cetteprotestation légitime : le 18mars 2016, elle alarmait de« sa vive inquiétude face auxlenteurs et aux difficultésd’obtention de visas pour la

    France pour les réfugiés etdéplacés à Erbil en Irak ».

    Certes, la France ne peutse permettre d’accueillirdavantage d’individus encette période d’immigrationmassive. En revanche, favoriserl’accueil illégal au détrimentdes populations munis de visaslance un signal fort : plébisciterde la sorte la clandestinité au

    détriment des voies légalesparticipe à une défaillancediplomatique grave, dontla prévention à l’égard duterrorisme ne constitue qu’unprétexte spécieux.

    MOINS DE VISAS POUR LES CHRÉTIENS D’ORIENT :

    LA PORTE OUVERTE ÀL’IMMIGRATION CLANDESTINE !

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    Regroupant les cou-rants  radicaux del’Islam, l’islamisme acela de commun avec

    l’islam qu’il est bien évidem-ment religieux mais égalementtranscendé par une idéologiepolitique conquérante. L’isla-misme prône l’application dela charia et la création d’Etatsislamiques. Le caractère com-munautaire de l’Islam lui per-

    met de se distiller à l’interna-tional, facilitant par là-mêmel’action transfrontalière duterrorisme islamique, à l’instarde la crise migratoire.

    La plupart des islamistes quiont frappé le cœur de Paris aucours de l’année 2015 étaientconnus des services de ren-seignements occidentaux, demême que leurs réseaux. Mul-

    tirécidivistes, voire condam-nés à de nombreuses reprises,ils détenaient des motivationsque les instances judiciairesne pouvaient ignorer. Et pour-tant : ils ont borné leurs ver-dicts à des peines dérisoires,d’un laxisme coupable.

    Pour exemple : Farid Melouk.Terroriste notoire, connu desservices depuis les huit atten-

    tats du « réseau des poseurs debombes  », est affilié successi-vement au GIA, à Al-Qaïda etaujourd’hui à l’Etat Islamique.Passé à plusieurs reprisesentre les mains de la justicefrançaise, ainsi que de la jus-tice belge, il ne présentait pro-bablement pas un curriculumvitae suffisamment impor-tant pour écoper de plus deneuf ans de prison. Il semble

    cependant suffisant pour enfaire une grande figure du ter-rorisme international, dontbeaucoup sont prêts à prendreexemple. La prison, à défautd’avoir eu un effet coercitif,

    en aura fait un martyr de l’im-périalisme occidental. A l’is-sue de ses quelques années deprison, c’est sans aucune dif-ficulté qu’il a rejoint la Syrie(2015), où il a désormais prisla tête d’un camp d’entraîne-ment et d’un groupe armé d’Al-gériens ralliés à Daech. Justiceest faite !

    L’administration dilettante de

    la justice est d’autant plus cho-quante qu’un terroriste commeFarid Melouk est au cœur d’unréseau. Mohamed Beghal, Ché-rif Kouachi, Ahmed Laidou-ni, Abdelhamid Abaaoud,...,y contribuaient. Tous avaientun lien avec Farid Melouk, lienque neuf ans de prison n’ont,sans surprise, pas altérés. En2010, en Auvergne, Farid Me-louk, Chérif Kouachi, Ahmed

    Laidouni se retrouvent. Tousrendent visite à Mohamed Be-ghal, assigné à résidence dansle Cantal.

    Le cas de Farid Melouk n’estmalheureusement pas iso-

    lé. Les auteurs des attentatsde janvier et novembre 2015étaient également connus desservices de renseignement,notamment du fait de leursliens étroits avec Farid Me-louk. Combien de «  fichés S   »se préparent encore à frapper ?Jusqu’à quand la dictature du« prêt à penser   » nous impo-sera-t-elle un « pas d’amalga- mes  » empêchant la France de

    se munir des armes adaptées àun combat que les idéologiesoccidentales rendent inégal ? Il eût été légitime de penserque la réalité meurtrière desattentats de 2015 imposeraitde manière unanime une évi-dence décriée par beaucoup.Mais c’eût été sous-estimer latoute-puissance de l’idéologie,pour laquelle la sécurité la plus

    élémentaire des français passeaprès le « vivre ensemble », audétriment du bon sens.

    Source : Lyon Capitale, n°754,avril 2016, p.39-43

    L’ISLAMISME : JUSQU’ÀQUAND ET À QUELLE PRIX ?

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    ❏J’approuve et souhaite être contacté par Jacques Bompard ou son représentant

    ❏J’adhère à la Ligue du Sud pour l’année 2016

    ❏ Adhésion simple : 20 € ❏ Adhésion couple : 30 €

      ❏ Adhésion bienfaiteur : 1 000 €  ❏ Ou plus : ……… € (dans la limite de 7 500 €)

     

    ❏Je souhaite aider financièrement la Ligue du Sud :

    ❏ Montant libre : ………. €  chèques à l’ordre de La Ligue Du Sud.

    Nom : ………………………………………………………………………………………… Prénom : ……………………………………………………………………………

    Adresse : ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

    Ville : ……………………………………………………………………………………………………………… Tél. : ………………………………………………………

    Courriel : ………………………………………………………………………………………………@……………………………………………………………

    à renvoyer à Ligue du Sud - Clos Cavalier - 84100 Orange - [email protected] - 06 62 71 79 54- www.liguedusud.fr

    LE GOUVERNEMENT TURCÀ L’ÉPREUVE DE LA DÉMOCRATIE

    Alors que les accords turco-eu-ropéens viennent d’être ratifiés,

    la conduite du gouvernement deRecep Tayyip Erdogan soulèvede lourdes interrogations quantà sa nature démocratique.

    La condamnation des voix del’opposition en constitue unexemple révélateur : demande delevée de l’immunité parlemen-taire des deux co-présidents du HPDet de trois députés

    du parti, remise enquestion de la légi-timité des rendusde la Cour Consti-tutionnelle,... :les exemples sontnombreux et lesattaques répétées.Züthü Arslan, Pré-sident de la Cour,déclarait à cetégard que s’il étaitnaturel que « les

    décisions des tribunaux [soient]contestées, [il condamnait cepen- dant] vigoureusement toutes lesdéclarations dirigées contre [lui- même] et [ses] collaborateurs,laissant entendre que le tribu- nal rend des décisions fondéessur des jugements personnels ».Le témoignage est sans appel :l’AKP n’hésite pas à utiliser l’in-timidation face à un tribunalqui reconnaissait le 25 février

    la violation des droits des deux journalistes du Cumhuriyet ar-

    rêtés par le gouvernement.

    Car l’absence de liberté d’ex-pression constitue l’autre ver-sant d’un régime partial : misesous tutelle de journaux suppo-sés aux mains de l’opposition,saisie des quotidiens de l’oppo-sition Zaman et Today’s Zaman,

    remplacement des membres dela rédaction au profit de jour-nalistes proches du gouverne-ment... « C’est un jour de hontepour la liberté de la presse enTurquie », a déclaré Sevgi Aka-rçesme, rédactrice-en-chef deToday’s Zaman après que lesservices de sécurité du gou-vernement soient intervenusà grands renforts de canon àeau et de gaz lacrymogènes au

    sein de la rédaction. Pour au-tant, le Gouvernement se dé-

    fend de toute pratiques exces-sives : « Notre gouvernementn’a aucun rapport avec cela.Personne ne devrait s’interrogersur la liberté de la presse en Tur- quie », s’indigne le premier mi-nistre Ahmet Davutoglu.

    Par delà les excès et les répres-sions partisanes,c’est à l’ambiguï-té du Code Pé-

    nal qu’échoie engrande partie l’ab-sence de quali-té démocratiquede l’AKP. Utilisésà loisir, ses ar-ticles 125 (contrele terrorisme) et229 engendrentdes excès. Ce der-nier, qui permetau gouvernementde condamner les

    insultes proférées à l’encontredu président, est employé sansparcimonie. La Commission deVenise du Conseil de l’Europe l’ad’ailleurs souligné : avec 1845affaires en attente d’instruction,ces saisies répétées relèventdavantage de l’usage dévoyédu Code que d’une posture rai-sonnable visant à refreiner lesplaintes à l’égard du PrésidentErdogan...