pesticide maroc

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REVUE MENSUELLE DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT - N° 6768 , Avril /Mai 2003 - Dossier de presse 31/91 – Dépôt Légal N° 88 / 91 – ISSN : 1113 - 0237 Directeur et Rédacteur en chef : Pr Ahmed TAFASCA Adresse: 42, Zankat Toubkal, Agdal - Rabat – B.P. 8017 – N. Unies - C.P. : Rabat 10102 - Tél/Fax : (212) 037.77.81.48 - e. mail: [email protected] - Site web: http://www.terrevie.ovh.org Portail de l’Agriculture Marocaine Chercheurs, Professionnels, Enseignants, Journalistes et Etudiants Vous cherchez des données sur l’agriculture, le monde rural et l’environnement au Maroc? Terre & Vie, Revue Mensuelle du Monde Rural et de l’Environnement, vous propose un portail gratuit «marocagri» à l’adresse suivante: http://marocagri.multimania.com Faites parvenir vos remarques et suggestions en vue d’améliorer le portail à l’adresse suivante: [email protected] A- PRESENTATION DE LA ZONE D'ACTION 1- SITUATION GEOGRAPHIQUE La zone d'action de la DPA de Sidi Kacem est limitée au Nord par la Pro- vince de Chefchaouen, au Sud par le Cercle de Sidi Kacem, à l'Est par la Pro- vince de Taounate et à l'Ouest par la Province de Kénitra et le Cercle de Bel Ksiri. 2- CLIMAT Les précipitations, malgré leur im- Ouverture Visite des stands : Biopharma ; MCI ; BCI ; CEVA ; Halib Oued Eddahab Cérémonie de remises des prix : concours d’élevages 2003 Session I : Etudes menées sur les parcours de la région Président : Mr ELYAMANI Rapporteur : Dr ZERDOUNE ˛ La politique nationale de développement pastorale au Maroc ; Mr ELYAMANI & Mr TAZI ; DE Rabat ˛ Ressources phytogénétiques de la région Oued Eddahab-Lagouira : Pr REJDALI,IAV Rabat ; ˛ Plantes toxiques et médicinales invento- riés sur les parcours de la région Oued Edda- hab-lagouira, Pr LEMNEOUER, IAV Rabat ˛ La gestion de la santé des troupeaux ca- melins en zone pastorale ; Pr BENGOUMI ; IAV Hassan II Rabat ˛ Présentation des principaux résultats de l’étude réalisée par le groupement BECOM- Utilisation des pesticides dans l’agriculture Page 2 Economie de l’eau : Le passage du mode d’irrigation gra- vitaire au système localisé et/ou de com- plément pour lutter contre le gaspillage d’eau d’irrigation a constitué depuis l’exercice 1998/1999 l’un des principaux axes d’intervention du CT 11-04 de Kas- ba Tadla en vue d’améliorer l’efficience des réseaux d’irrigation dans la zone (re- fer. Bulletin mensuel de transfert de technologie n°58 du mois de juillet 1999 et Terre et Vie n° 43 du mois d’octobre 2000). Les multiples séances de sensibi- lisation théoriques et pratiques menées durant les cinq dernières années ont abouti aux résultats suivants (La date de Ahmed MESSAADI Directeur du CT 11-04 Kasba Tadla JOURNEES SCIENTIFIQUES SUR LES PARCOURS DU SUD Dakhla le 7 et 8 juin 2003 Suite en page ...............................................5 E 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 Nbre cumulé de stati. de pompage Gravitaire Systèmes d’irrigation P 1453 1460 1438 1392 1359 1352 1337 T 1604 1637 1647 1653 1665 1673 1680 SC 16971 17046 17163 16830 16704 16268 15784 SC 17867 17957 18132 18227 18291 18340 18383 NA 3873 3900 3903 3896 3900 3889 3863 SC 195 210 268 686 798 1262 1770 NA 3884 3912 3919 3924 3933 3940 3945 SC 701 701 701 711 789 810 830 NA 6 6 6 8 10 13 17 NA 5 6 10 20 23 38 65 F 151 177 209 261 306 321 343 Ce n’est ni un poisson d’Avril, ni un poisson de Mai. Après la mule qui a mis-bas dans la région d’Oulmès, au Maroc (voir photo), événement large- ment suivi par la presse nationale et in- ternationale et scientifiquement décrit dans les revues spécialisées (voir Veteri- nary Record, Janvier 2003), les mules et mulets reviennent en force sur la scène médiatique après l’annonce de la nais- sance du premier mulet cloné. La chose ne s’est pas passée chez nous cette fois ci mais dans le pays de l’oncle Sam. Suite en page ...............................................5 Suite en page ...............................................7 Suite en page ...............................................3 E= Exercice - P=Puits - F=Forages - T= Total S.C.= Superficie cumulée (ha) - N.A.= Nombre d’agriculteurs Evolution des différents systèmes d’irrigation Compléme. Localisé Total La direction provincialed’Agriculture de Dakhla organise le 7 et 8 Juin 2003 en collaboration avec la chambre de l’Agriculture d’ Oued Eddahab des journées scien- tifiques sous le thème: Amélioration des parcours dans les provinces du Sud. Les thé- matiques qui seront discutées durant ces journées seront axées sur 4 thèmes princi- paux: 1/ Etudes menées sur les parcours de la région; 2/ Programme de dévellopement pastoral des zones arides du Maroc; 3/ Recherches pastorales dans les zones arides du Maroc et 4/ Recherches pastorales dans les zones arides du Maroc. le programme dé- taillé des différentes interventions est comme suit: LES OPPORTUNITES D’INVESTISSEMENTS AGRICOLES DANS LA ZONES D’ACTION DE LA DPA DE FIGUIG. Par Rahimi Abdelilah, ingénieur d’état, Directeur du CT de Figuig. Page 14 * Economie de l’eau Ahmed Messaâdi ...... ....................................................................................................P.1 * Contribution de l’agriculture en zone bour à l’emergence d’une agro-industrie à Sidi Kacem DPA de Sidi Kacem .......................................................................................................P.1 * Le premier mulet cloné est né ......................................................................................................P.1 * Journée scientifique sur les parcours du sud (Dakhla les 7 et 8 juin 2003) ................................P.1 * Dossier: Utilisation des pesticides dans l’agriculture Préparé par: Dr Professeur Hossaini-Hilali ......................................................P.2 * Guide de l’investisseur dans la Régional d’Ouarzazate (4) ORMVAO.......................................................................................................................P.3 * L’Agriculture dans la Régional de Guelmim-Es-smara DPA de Guelmim............................................................................................................P.4 * Gestion de l’eau: horizon 2030 FAO............................................................................................P.6 * Ecrits coloniaux: Les pâturages marocains M. Sauvge.......................................................................................................................P.8 * 1,1 milliard de personnes sans eau potable ...............................................................................P.10 * Le Président allemand Rau reçoit la médaille Agricola.............................................................P.10 * Erythrée: Céréales et légumes pour sauver la récolte 2003........................................................P.10 * L’OMS et l’UNICEF : faire reculer le paludisme......................................................P.11 * FAO: Quelques pays d'Afrique sub-saharienne ont besoin de plus d'aide alimentaire.............................P.11 * Le lien entre le SIDA et la sécurité alimentaire...........................................................................P.12 * Guide de lapin d’élevage(2)...................................................................................................................P.13 * La gestion des ressources zoogénitiques mondiales........................................................................P.13 * Les opportunités d’ivestissements agricoles dans la zone de la DPA de Figuig .........................P.14

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Page 1: pesticide Maroc

REVUE MENSUELLE DU MONDE RURAL ET DE L’ENVIRONNEMENT - N° 6768 , Avril /Mai 2003 - Dossier de presse 31/91 – Dépôt Légal N° 88 / 91 – ISSN : 1113 - 0237

Directeur et Rédacteur en chef : Pr Ahmed TAFASCAAdresse: 42, Zankat Toubkal, Agdal - Rabat – B.P. 8017 – N. Unies - C.P. : Rabat 10102 - Tél/Fax : (212) 037.77.81.48 - e. mail: [email protected] - Site web: h t t p : / / w w w . t e r r e v i e . o v h . o r g

Portail de l’Agriculture MarocaineChercheurs, Professionnels, Enseignants, Journalistes et Etudiants

Vous cherchez des données sur l’agriculture, le monde rural et l’environnementau Maroc?Terre & Vie, Revue Mensuelle du Monde Rural et de l’Environnement, vouspropose un portail gratuit «marocagri» à l’adresse suivante:

http://marocagri.multimania.com

Faites parvenir vos remarques et suggestions en vue d’améliorerle portail à l’adresse suivante: [email protected]

A- PRESENTATION DE LA ZONE D'ACTION

1- SITUATION GEOGRAPHIQUE

La zone d'action de la DPA de SidiKacem est limitée au Nord par la Pro-vince de Chefchaouen, au Sud par leCercle de Sidi Kacem, à l'Est par la Pro-

vince de Taounate et à l'Ouest par laProvince de Kénitra et le Cercle de BelKsiri.

2- CLIMAT

Les précipitations, malgré leur im-

OuvertureVisite des stands : Biopharma ; MCI ; BCI

; CEVA ; Halib Oued EddahabCérémonie de remises des prix : concours

d’élevages 2003

Session I : Etudes menées sur les parcoursde la région

Président : Mr ELYAMANIRapporteur : Dr ZERDOUNE˛ La politique nationale de développement

pastorale au Maroc ; Mr ELYAMANI & Mr

TAZI ; DE Rabat˛ Ressources phytogénétiques de la région

Oued Eddahab-Lagouira : Pr REJDALI,IAVRabat ;

˛ Plantes toxiques et médicinales invento-riés sur les parcours de la région Oued Edda-hab-lagouira, Pr LEMNEOUER, IAV Rabat

˛ La gestion de la santé des troupeaux ca-melins en zone pastorale ; Pr BENGOUMI ;IAV Hassan II Rabat

˛ Présentation des principaux résultats del’étude réalisée par le groupement BECOM-

Utilisation des pesticides dans l’agriculture Page 2

Economie de l’eau :

Le passage du mode d’irrigation gra-vitaire au système localisé et/ou de com-plément pour lutter contre le gaspillaged’eau d’irrigation a constitué depuisl’exercice 1998/1999 l’un des principauxaxes d’intervention du CT 11-04 de Kas-

ba Tadla en vue d’améliorer l’efficiencedes réseaux d’irrigation dans la zone (re-fer. Bulletin mensuel de transfert detechnologie n°58 du mois de juillet 1999et Terre et Vie n° 43 du mois d’octobre2000). Les multiples séances de sensibi-lisation théoriques et pratiques menéesdurant les cinq dernières années ontabouti aux résultats suivants (La date de

Ahmed MESSAADIDirecteur du CT 11-04 Kasba Tadla

JOURNEES SCIENTIFIQUES SUR LES PARCOURS DU SUDDakhla le 7 et 8 juin 2003

Suite en page ...............................................5

E1996199719981999200020012002

Nbre cumulé destati. de pompage Gravitaire

Systèmes d’irrigation

P1453146014381392135913521337

T1604163716471653166516731680

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Ce n’est ni un poisson d’Avril, ni unpoisson de Mai. Après la mule qui amis-bas dans la région d’Oulmès, auMaroc (voir photo), événement large-ment suivi par la presse nationale et in-ternationale et scientifiquement décritdans les revues spécialisées (voir Veteri-

nary Record, Janvier 2003), les mules etmulets reviennent en force sur la scènemédiatique après l’annonce de la nais-sance du premier mulet cloné. La chosene s’est pas passée chez nous cette foisci mais dans le pays de l’oncle Sam.

Suite en page ...............................................5

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Suite en page ...............................................3

E= Exercice - P=Puits - F=Forages - T= TotalS.C.= Superficie cumulée (ha) - N.A.= Nombre d’agriculteurs

Evolution des différents systèmes d’irrigation

Compléme. Localisé Total

La direction provincialed’Agriculture de Dakhla organise le 7 et 8 Juin 2003 encollaboration avec la chambre de l’Agriculture d’ Oued Eddahab des journées scien-tifiques sous le thème: Amélioration des parcours dans les provinces du Sud. Les thé-matiques qui seront discutées durant ces journées seront axées sur 4 thèmes princi-paux: 1/ Etudes menées sur les parcours de la région; 2/ Programme de dévellopementpastoral des zones arides du Maroc; 3/ Recherches pastorales dans les zones arides duMaroc et 4/ Recherches pastorales dans les zones arides du Maroc. le programme dé-taillé des différentes interventions est comme suit:

LES OPPORTUNITES D’INVESTISSEMENTS AGRICOLES DANS LA ZONES D’ACTION DE LA DPA DE FIGUIG.

Par Rahimi Abdelilah, ingénieur d’état, Directeur du CT de Figuig.Page 14

* Economie de l’eauAhmed Messaâdi ...... ....................................................................................................P.1

* Contribution de l’agriculture en zone bour à l’emergence d’une agro-industrie à Sidi KacemDPA de Sidi Kacem .......................................................................................................P.1

* Le premier mulet cloné est né ......................................................................................................P.1* Journée scientifique sur les parcours du sud (Dakhla les 7 et 8 juin 2003) ................................P.1* Dossier: Utilisation des pesticides dans l’agriculture

Préparé par: Dr Professeur Hossaini-Hilali ......................................................P.2* Guide de l’investisseur dans la Régional d’Ouarzazate (4)

ORMVAO.......................................................................................................................P.3* L’Agriculture dans la Régional de Guelmim-Es-smara

DPA de Guelmim............................................................................................................P.4* Gestion de l’eau: horizon 2030 FAO............................................................................................P.6* Ecrits coloniaux: Les pâturages marocains

M. Sauvge.......................................................................................................................P.8* 1,1 milliard de personnes sans eau potable ...............................................................................P.10* Le Président allemand Rau reçoit la médaille Agricola.............................................................P.10* Erythrée: Céréales et légumes pour sauver la récolte 2003........................................................P.10* L’OMS et l’UNICEF : faire reculer le paludisme......................................................P.11* FAO: Quelques pays d'Afrique sub-saharienne ont besoin de plus d'aide alimentaire.............................P.11* Le lien entre le SIDA et la sécurité alimentaire...........................................................................P.12* Guide de lapin d’élevage(2)...................................................................................................................P.13* La gestion des ressources zoogénitiques mondiales........................................................................P.13* Les opportunités d’ivestissements agricoles dans la zone de la DPA de Figuig .........................P.14

Page 2: pesticide Maroc

TERRE & VIE - N° 67/68 - Avril/Mai 2003

Dans le présent dossier, on présente pour les lec-teurs de Terre & vie deux articles d’actualités publiésdans d’autres journaux. Le premier a été publié dans leMonde quantifiant l’utilisation des pesticides dansl’agriculture en France et les problèmes potentiellesqu’elle engendre. Malgré la législation sévère et lescontrôles réalisés par différents organismes, l’articlesouligne que les efforts doivent être maintenus et dou-blés pour éviter les dérapages et assurer une bonne pro-tection du consommateur et de l’environnement. Ledeuxième article, publié dans l’économiste, rapporteque des quantités non autorisées de pesticides ont ététrouvées dans les haricots destinés à l’export. La quali-té des légumes destinés au marché local reste, en touteévidence, toujours posée.

Agriculture : la révolution verte reste à faire

Quelque 85 000 tonnes de pesticides ont été venduesaux agriculteurs en 2002. Les derniers chiffres rendus pu-blics par l'Union des industries de la protection des plantes(UIPP) montrent un tassement des ventes, à la fois sen-sible pour le tonnage et dans le chiffre d'affaires (1,87 mil-liard d'euros en 2002). La France reste néanmoins ledeuxième pays consommateur au monde de fongicides,herbicides et insecticides, derrière les Etats-Unis. Enoutre, la part des collectivités locales et des jardiniers ama-teurs a même sensiblement augmenté en un an.

Il est vrai que la France est aussi le premier pays agri-cole d'Europe. Il est donc logique que sa consommation deproduits phytosanitaires soit élevée. Nicolas Larmagnac,directeur des relations associatives à l'UFC-Que Choisir,rappelle d'ailleurs aux consommateurs: «La protection desplantes est une obligation. Les consommateurs refusent lesproduits piqués, pas uniformes, pas beaux. Il existe uneforte demande d'amélioration des pratiques agricoles, etles gens ne font pas le lien» Cela ne les empêche pas, eneffet, de demander aux agriculteurs d'«utiliser moins deproduits, et des produits moins nocifs ».

Jusqu'à présent, la question des pesticides avait étééclipsée par l'excédent d'engrais azotés (d'origine animaleou chimique), responsable de la pollution de l'eau par lesnitrates. Une situation qui ne durera pas, selon la directiongénérale de l'alimentation (DGAL) du ministère de l'agri-culture. Le 27 mars, lors du congrès de la FNSEA, HervéGayniard n'appelait-il pas les agriculteurs à « optimiser lespratiques d'utilisation » ? « Nous devons à la fois apporterdes solutions de substitution et réduire leurs effets négatifssur la santé et l'environnement», ajoutait le ministre del'agriculture.

Un rapport de l'Institut français de l'environnement(IFEN), publié le 28 février, fait apparaître une contami-nation généralisée des eaux de surface (des molécules depesticides sont présentes dans 90 % des cas) et souter-raines (58 %). Chaque année, les contrôles exercés par ladirection générale de concurrence et de la répression desfraudes montrent qu'environ la moitié des produits testés(fruits, légumes ou céréales) contiennent des traces de pes-ticides, même si les doses sont très faibles. Les échan-tillons testés dépassant la norme réglementaire sontd'ailleurs de moins en moins nombreux (5,4 % en 2001).

Etudes difficilesMalgré ces données, le manque d'indicateurs sur les

quantités de pesticides utilisées et sur leur mode d'applica-tion est patent. Les statistiques sur les tonnages vendusdoivent être utilisées avec précaution. Leur évolution estfonction de la conjoncture économique. Or, en 2002, cel-le-ci n'a pas été favorable. Au 1er janvier 2000, la mise enplace de la TGAP, la taxe générale sur les activités pol-luantes, avait, en revanche, entraîné un stockage impor-tant. Les molécules sont de moins en moins faiblement do-sées, ce qui peut réduire les tonnages utilisés mais, pourcertains produits, quelques grammes par hectare peuventpersister longtemps dans l'environnement. Les délais dedégradation des molécules dans les eaux et les sols peu-vent être très longs. « Il faut dix ans de recul pour voir unevraie tendance », explique Sylvie Detoc, à l'IFEN.

L'apparition régulière de nouveaux produits sur lemarché rend par ailleurs les études difficiles. Les « nou-veautés » ne sont pas tout de suite repérées. Un observa-toire interministériel des résidus de pesticides doit être ins-tallé avant i,été, afin de commencer à réunir les donnéeséparses. Mais la connaissance à la source, c'est-à-dire cel-

le des pratiques dans les exploitations agricoles, fait dé-faut.

L'association France-Nature-Environnement (FNE)dénonce « des pratiques aberrantes : surdosages, traite-ments inutiles, rinçage et vidange de fonds de cuve in na-tura, mélange des produits, traitement par grand vent etc.». La surveillance exercée par le réseau de toxicovigilancede la Mutualité sociale agricole (MSA) montre que 50 %des applicateurs seulement portent l'équipement régle-mentaire (combinaison, masque, gants). Lionel Vilain, deFNE, voit dans cette attitude une « insouciance stupéfian-te ». En 2002, sur 2 018 contrôles effectués chez les agri-culteurs par la DGAL, 536 rappels à la réglementation ontété établis et 55 procès verbaux dressés.

Les initiatives prises par de petits groupes d'agricul-teurs témoignent d'une prise de conscience dans une partiede la profession. A la FNSEA, syndicat majoritaire, le res-ponsable de commission environnement, Pascal Ferey, seveut « volontariste sur cette question ». «je ne veux plusque la profession agricole reste le dos au mur en perma-nence, explique-t-il. C'est en train de bouger, même si jeme prends parfois des raclées. » L'argument de la santé desagriculteurs fera mouche, espère-t-il. Sans oublier que cesproduits coûtent cher. La FNSEA prône la généralisationde l'agriculture raisonnée, fondée sur l'adaptation desdoses de pesticides aux besoins réels des cultures. Mais,pour l'heure, celle-ci reste confidentielle.

Pour la DGAL, les fortes baisses d'utilisation souhai-tées « sont devant nous ». Elle souligne que de nombreuxagriculteurs suivent les conseils des techniciens de coopé-ratives, qui sont aussi les vendeurs des produits phytosa-nitaires. Selon certains observateurs, la politique agricoleactuelle, qui exige des rendements élevés, est en cause.Dans son ouvrage Une 3ème voie dans les grandes cul-tures (éditions Agridécisions), le chercheur PhilippeViaux écrit que « l'abandon des rotations par la majoritédes agriculteurs (... ) est probablement la pratique actuellequi a, directement ou indirectement, le plus de consé-quences graves sur le plan agronomique et environnemen-tal ». Les rotations courtes, pratiquées dans la monocultu-re du blé, du mais ou du tournesol, entraînent un recoursde plus en plus important aux pesticides. Selon FrançoisVeillerette, Président du mouvement pour le respect et lesdroits des générations futures (MDRGF), l’agriculturebiologique doit monter en puissance et « les produits chi-miques doivent être le dernier recours ».

Gaêlle Dupont (le monde 23 Avril 2003)---------------------------------------------------------------------

Des pesticides dans des haricots verts made in Maroc

C'est la fin des haricots. Comme si les exportations deproduits agricoles n'avaient pas suffisamment de pro-blèmes (prix, concurrence, contingentement), voilà main-tenant que s'ajoute une malencontreuse et inquiétante his-toire de pesticides (ou produits phytosanitaires si l'on veutfaire plus joli) découverts dans des légumes vendus enFrance. Malencontreuse parce qu'elle risque peut-être defaire annuler aux opérateurs marocains des commandesdont ne voudront plus des clients européens. Malencon-treuse aussi parce que le ratage trouve sans doute ses ori-gines dans des défaillances techniques et dans l'absence decontrôle. Inquiétante parce qu'elle comporte une dimen-sion de sécurité alimentaire, et donc de santé humaine.L'affaire a éclaté il y a quelques jours après que l'Union fé-dérale des consommateurs UFC-Que Choisir ait révélé lerésultat d'une enquête selon laquelle des haricots vertsvendus en France contiendraient des résidus de pesticides.Soixante pour cent des 50 échantillons, originairesd'Afrique et d'Europe, analysés par un laboratoire accrédi-té seraient concernés. Sur ce total, deux échantillons pro-venant du Maroc, c'est ce qui nous intéresse, sont conta-minés en "tétradifon acaricide (produit éliminant les aca-riens)", un pesticide interdit pour ce genre de culture! L'in-cident est grave pour deux raisons. D'abord, l'enquête sou-ligne que les échantillons originaires du Maroc et du Ke-nya étaient plus souvent contaminés que ceux provenantde France. Ensuite, il faut noter que l'UFC-Que Choisir,doyenne des associations de consommateurs d'Europe oc-

cidentale, est à la pointe du mouvement consumériste enFrance. Elle est également membre fondateur du bureaueuropéen des Unions des consommateurs (Beuc), porte-parole du mouvement consumériste européen. Sa mission,qui est de tester, enquêter et agir au nom des consomma-teurs, lui attribue donc le statut de prescripteur numéro undes consommateurs, non seulement dans l'Hexagone, maiségalement en Europe. C'est dire la tempête qui s'annonce!

Que des produits agricoles marocains soient pointés dudoigt par une telle fédération représente des risques et peutmême avoir des incidences sur les exportations made inMaroc.

Contacté par L'Economiste, le secrétaire général duministère de l'Agriculture, Hassan Benabderrazik, au cou-rant de cette affaire, souligne que "les haricots concernésproviennent aussi bien de pays européens que du Maroc".Et d'ajouter, sans pour autant annoncer une quelconquecontre-offensive marocaine, que "le ministère est en trainde reconstituer la traçabilité de la production".

Chez les opérateurs, l'inquiétude est manifeste. TarekKebbaj, président de GPA, l'un des grands groupes expor-tateurs de haricots verts en Europe, ne mâche pas ses mots:"Il y a un dépassement des limites tolérées des produitsphytosanitaires. Il est clair qu'il y a des lacunes au niveaudu contrôle. J'y vois aussi un manque de sensibilisationdes producteurs, une méconnaissance au niveau du contrô-le et de la réglementation..." ''Il ne faut toutefois pas mettretout le monde dans le même panier", tient-il à nuancer. Ilprécise néanmoins que des réactions de mécontentementcommencent déjà à se manifester chez ses clients français.

AbusD'autres exportateurs de haricots verts avouent que des

agriculteurs abusent de l'usage de pesticides et que face auvolume des légumes exportés (40.000 tonnes de haricotsverts par an), certaines marchandises contaminées peuventéchapper parfois à la vigilance des services de contrôle.D'autant plus que les procédures de contrôle se font paréchantillon et ne passent pas systématiquement les résidusde pesticides. Au sein de l'Apefel (Association des pro-ducteurs et exportateurs de fruits et légumes), l'on préciseavoir eu écho du dossier: "C'est un cas isolé, mais l'asso-ciation n'a pas encore été saisie officiellement".

Rappelons qu'en 1997, un incident similaire, relaté parL'Economiste, avait été enregistré sur des cultures de me-lon. Un lot de fruits contenant un pesticide, le Temik. Làaussi, c'est un pesticide interdit pour ce genre de culture(Temik est l'un des pesticides les plus dangereux, moinsde 100 mg provoquent la mort).

En principe, c'est l'EACCE (établissement autonomede contrôle et de coordination des exportations) qui secharge de garantir la conformité des produits alimentairesdestinés à l'exportation. A l'heure où nous mettions souspresse, aucune plainte n'avait été enregistrée à ce sujet parl'établissement de contrôle. A souligner que cet organismedispose depuis octobre dernier de l'accréditation de l'UEpour le contrôle qualité des produits agricoles et agroali-mentaires destinés au marché européen. Pour l'EACCE,qui semble voir dans cette affaire un activisme du lobbydes producteurs européens, il n'y a pas de quoi s'inquiéter.

"Les produits exportés ne peuvent échapper au contrô-le. Par ailleurs, il y a beaucoup de désinformation sur cesujet", explique-t-on auprès de l'EACCE. Des erreurs d'in-terprétation peuvent parfois surgir au niveau des labora-toires, est-il ajouté. "Nous procédons à des contrôles paréchantillon", indique Abdeltif Taraf, chef du départementProduits frais à l'EACCE. Mais une chose est sûre, pour lemoment, il n'y a eu aucune plainte concernant le haricotvert, assure-t-on auprès de l'EACCE. "Tant qu'il n'y a pasd'alerte officielle, il n'y a pas de problème et donc pas detraçabilité", est-il ajouté. Pour sa part, contactée parL'Economiste, la DPVCTRF (direction de la protectiondes végétaux, des contrôles techniques et de la répressiondes fraudes) est restée injoignable.

Cette structure représente une sorte de police phytosa-nitaire aussi bien à l'importation qu'à l'exportation.

En attendant le dénouement de cette affaire en Europe,qu'en est-il des fruits et légumes destinés au marché local?La question reste posée.

Amin RBOUB (l’économiste 4 février 2003)

Page 3: pesticide Maroc

TERRE & VIE - N° 67/68 - Avril/Mai 2003

1- Le rosier:

La rose est une plante utilisée par la parfumerie depuislongtemps. Elle peut aussi être utilisée à des fins médici-nales et cosmétiques.

Pendant très longtemps, le rosier du Dadès a été consi-déré comme étant Rosa Damascena, espèce très différentede celle cultivée en France sous le nom de rose de mai.Mais les études botaniques ont révélé qu'il s'agit de la mê-me espèce ou de variétés très proches issues du type Rosagallica. ou Rosa centrifolia. En Bulgarie, on l’appelle Ro-sa olba ; en Egypte rose Stamboul et Balady ;En Tunise lerosier de l’ ariana ou Nelsri .

Au Maroc, la culture du rosier à parfum est localiséeau sud du Haut Atlas entre la chaîne du M'gouna et leSaghro, dans les vallées communément appelées M'gounaet le Dadès qui se situent d’après la classification d'Em-berger dans l'étage bioclimatique présaharien frais. Iltombe environ 170 mm de pluie par an à Boumalne dades.

Cette culture s’étale sur une longueur de 3200 kml.Les roseraies proprement dites n‘existent pas dans la zone,le rosier à parfum est cultivé essentiellement aux borduresdes parcelles et le long des seguias.

La production moyenne enregistrée au cours des cinqdernières années est de 2600T. Environ 20% de la produc-tion est vendue aux deux unités de distillations installéesdans la zone de production et le reste de la production estséchée pour être revendue par les intermédiaires dans lesprincipales centres urbains du Royaume. Une partie de larose sèche est exportée également vers l’Union Européen.

1-1 Plantation:

Le rosier, comme toute plante buissonnante, dévelop-pe un système racinaire traçant. Il est conseillé donc debien travailler le sol en profondeur en enfouissant la fu-mure organique.

Le rosier craint les sols asphyxiants (sols battants). Lesterres lourdes hydromophes doivent être évitées. Des fa-çons superficielles doivent tenir le sol propre de mau-vaises herbes jusqu’à la plantation.

La mise en place directe de drageons ou de bouturespeut s’effectuer dès le mois d’Octobre et se prolonge aumois de Mars.

Les drageons ou les boutures sont placés dans les tran-chées de 30 à 40 cm de profondeur et couverts de terre lé-gèrement tassée. Les plants peuvent aussi être élevés enpépinière.

La densité de plantation varie de 8.000 à 10.000plants/ha.

1-2 Soins et entretiens:

Les travaux de binage et sarclage doivent se faire detemps en temps, afin de maîtriser les mauvaises herbes,économiser l’eau et faciliter l’aération du sol.

L’utilisation du plastique noir comme paillage peut li-miter le développement des mauvaises herbes et réduireles coûts de main d’œuvre.

a/ Le désherbage chimique:

On peut désherber chimiquement par certains produits(homologués en cultures florales) mais à condition de bienmaîtriser les traitements en évitant l’emploi des produitsphytotoxiques.

b/ La taille:

La taille doit se faire tard mais avant fin Janvier pouréviter les risques de gel au moment de la sortie des bou-tons floraux.

La taille doit être effectuée en veillant à favoriser lapénétration de l’air et de la lumière dans tout le feuillagedes plants.

Sur chaque plant, on élimine les vieilles tiges qui ontfleuri et on garde les plus vigoureux de l’année (3 à 5 ra-meaux). Ces rameaux sont rabattus à 60 ou 80 cm de hau-teur.

Après la taille on doit traiter avec un fongicide à basede moncozébe. Les bois de taille sont écartés des parcelleset brûlés.

c/ Les irrigations:

Au niveau du rosier planté dans les Domaines desArômes dans la région de Khemissat (Maâziz et Tiddes)

l’irrigation se fait par goutte à goutte: les quantités d’eauapportées varient de 3000 à 5000 m3/Ha selon les besoinsdes plants, le type de sol et les précipitations enregistrées.

Quand au rosier cultivée en plein champ les besoins eneau sont de l’ordre de 7.000 m3.

d/ La fertilisation:

L’apport de fumure minérale de fond avant plantationest effectuée en tenant compte des analyses de terre et dufumier déjà enfoui.

Une fumure de redressement peut être apportée ladeuxième année en fonction du développement végétatifdes plants.

Les besoins en fumure (N.P.K) pour une roseraie plei-ne production sont de l’ordre de :

- Avant floraison : 140/60/80/N/P/K,- Après récolte: 40/20/20/N/P/K.( à moduler suivant l’analyse du sol).

L’apport des oligo-éléments a toujours un effet positifsur la production et la qualité de la fleur.

Les éléments NPK exportés par une récolte de 100 kgde fleurs fraîches sont de: 2,9 N; 0,34 P et 1,07 K.

e/ Protection phytosanitaire:

- Maladies cryptogamiques

La rouille cause souvent des dégâts et impose une sur-veillance rigoureuse des plantations de rosier. Le mildiouet l’oïdium sont aussi deux maladies à contrôler.

- Ravageurs

Au démarrage de la floraison jusqu’à la fin de la ré-colte, le traitement contre les attaques de pucerons et decertains coléoptères (cétoine) s’avère nécessaire.

1-3- Récolte:

La récolte de la rose peut se faire à partir de la deuxiè-me année au stade demi-épanouie tôt le matin et tard lesoir, en panier. Les fleurs doivent être étalées en mincecouche à l’ombre avant d’être acheminées vers l’usine.

1-4- Rendements:

Le rendement varie suivant l’emplacement du verger,le type de sol et la conduite de la plantation.

Les rendements obtenus aux roseraies modernes va-rient de 50 à 75 qx/Ha de fleurs fraîches.

1-5- Transformation de la rose à parfum:

Deux grandes unités de distillation de la rose ont étéinstallées dans les zones de production. Par ailleurs, aucours des 3 dernières années cinq petites unités de pro-duction de l’eau de la rose ont été introduites par le secteurprivé dans la région.

a/ La distillation:

Elle consiste à traiter dans les alambics de grande ca-pacité, des roses à l’aide d’eau chaude ou de vapeur ou lesdeux à la fois.

Le distillât obtenu est séparé de la phase aqueuse, pardécantation pour récupérer l’essence et l’eau de la rose. Laréussite de l’opération dépend d’un certain nombre de pa-ramètres tels que la pression, la température, la teneur eneau dans les roses,… etc.

Le rendement de la distillation est de l’ordre de 1 ld’essence par 4 tonnes de roses fraîches soit 0,25 %°.

b/ L’extraction:

L’extraction utilise des solvants volatiles (générale-ment de l’hexane ou de l’essence B.). Souvent, on opèrepar deux ou trois épuisements, de telle sorte que les rosesépuisées reçoivent le solvant neuf et les roses fraîches, dusolvant parfumé (miscella). Le produit de l’extraction estconcentré par distillation partielle dans une colonne, afinde le débarrasser de son solvant : on obtient des produitsaromatiques, avec de la cire (la concrète). Le rendementde l’extraction est de l’ordre de 2,5 à 3,5 %°. La quantitéde solvant tolérée dans la concrète est de l’ordre de 1 à 2%.

2- Le safran:

A Suivre

Document préparé par l’ SECA sur le plan directeur d ‘aménagement et de gestion du parcnational de Dakhla,

Dr HIDANE, Mr AJEBBAR; DPA Dakhla

Session II : Programme de développement pastorale dans leszones arides du Maroc

Président : Mr A OULEHBOUBRapporteur : Mr N.ALLOUSSI˛ Expérience de développement pastoral dans les provinces

de Ouarzazate et Zagora. Mr RAMDANE -ORMVA Ouarzazate˛ Plantation d’arbustes fourragers « cactus » dans les pro-

vinces de Guelmim et d’assa-zag. Mr M. ZARIRA ; DPA Guel-mim.

˛ Amélioration pastorale dans la commune rurale d’OuledDlim : aménagement et impact sur l’environnement économiqueet social des population bénéficiaires. Mr L. OUHBI & A.AL-KAMA. DPA Marrakech.

˛ Film de 15 mn sur l’amélioration pastorale. DPA Marra-kech

Témoignages du président de la CR d’ouled Dlim et du pré-sident de la coopérative pastorale ENNOUR; Région de Marra-kech.

Session III : Recherches pastorales dans les zones arides duMaroc

Président : Pr REJDALIRapporteur : Mme Z. HADJI ˛ Les parcours du Maroc oriental : situation actuelle et pers-

pective ,DrA. MAATOUGUI, INRA Oujda˛ Etude de la dégradation du couvert végétal au Maroc orien-

tal, Dr M.KOUDRIM, INRA Oujda˛ Apport du SIG et de la télédétection dans la gestion des

ressources pastorales de l’oriental du Maroc Dr. H.MAHYOU,INRA Oujda

˛ Organisation des usagers pour la gestion durable des res-sources pastorales, ABECHCHARI, INRA Oujda

˛ Gestion bio-économique des parcours dans les régionsarides du Maroc, Pr ALLALI K, ENA Meknes

Session IV : Mise e œuvre d’une stratégie de développementpastoral dans les provinces du sud

˛ Table ronde avec modérateurs Mr ELYAMANI & MrA.OULEHBOUB ; DE-DERD Rabat

LSTE DES PARTICIPANTS /Ministère de l’agriculture- Rabat- Mr ELYAMANI ; Direction de l’élevage- Mr TAZI ; Direction de l’élevage- Mr OULEHBOUB, Direction de l’enseignement , de la re-

cherche et du développementInstitut agronomique et vétérinaire Hassan II- rabat-Pr LEMNOUER- Pr REJDALI- Pr BENGOUMI- Pr SGHIRIInstitut national de recherche agronomique de centre ré-

gionale d’ Ouejda- Dr MAATOUGUI- Dr EL KOUDRIM-Dr MAHYOU-Dr BECHCHARIEcole nationale de l’agriculture de Meknès- Pr ALLALIOffice régionale de mise en valeur agricole de Ouarzazat-Mr RAMDANE- Dr FADILDirection provinciale de l’agriculture de Marrakech-Mr OUHBI-Mr ALKAMA-Mr BOUNHAR- Mr le président de la commune rurale d’Ouled dlim- Mr le président de la coopérative pastorale EnnourDirection provinciale de l’agriculture de Tata- Mr BOUJIR- Mr ALAMI OUADDANE-Mr KABIRIDirection provinciale de l’agriculture de Guelmim-Mr ZRIRADirection provinciale de l’agriculture de smara-Dr EL FAQIR-Mr DAOUDI ELHASSAN- Mr BELKACEMDirection provinciale de l’agriculture de Boujdour-Mr MEHOUANE- Dr ELGHALLAOUIDirection provinciale de l’agriculture d’Oued Eddahab-Dr HIDANE- Dr ZERDOUNE- Dr MOUJANI- Mr ALLOUSSI- Mr BAHIA- Mr ELKIHAL- Mr TRAIBI- Mr EDDAIFANI- Mr JEBBAR- Mme HADJI- Mme EL IDRISSI

JOURNEES SCIENTIFIQUES SURLES PARCOURS DU SUD

Dakhla le 7 et 8 juin 2003

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Page 4: pesticide Maroc

TERRE & VIE - N° 67/68 - Avril/Mai 2003

Etude réalisé par La Direction Provinciale de l’Agriculture

de Guelmim

DIAGNOSTIC DU SECTEUR

En l'absence d'activité économique d'envergure,l'agriculture reste la principale source de revenus dé-clarée par la population de cette zone qui est forméetraditionnellement d'éleveurs. Toutefois les condi-tions climatiques assez rudes, limitent dans une lar-ge mesure le développement du secteur. La superfi-cie agricole utile est estimée à 230.000 ha.

Les sols à vocation agricole, sont relativementfertiles et constitués essentiellement par les accumu-lations des apports de crues des Oueds dans les Pro-vinces de Guelmim et de Tata et sont maigres et vul-nérables à l'érosion dans les autres Provinces.

Les principales cultures rencontrées sont repar-ties entre les périmètres d'épandage des eaux decrues, les oasis, les périmètres irrigués par épandageet le bour.

Le mode d'épandage occupe environ 125.000 hasoit 54% de la superficie agricole utile de la région.Il se pratique soit sous forme naturelle aux abordsdes Oueds ou dans les dépressions naturelles ou gra-ras qui sont recouvertes de sédiments argileux etinondées par les apports des oueds riverains, soitsous forme artificielle par dérivation des crues desoueds vers les périmètres appelés MAADER.

Les spéculations pratiquées concernent essentiel-lement la céréaliculture (l'orge surtout)

Les rendements réalisés dépendent de l'importan-ce des eaux de crues et varient de 5 à 18 Q/ha.

La superficie cultivée en bour, avoisinera les34.000 ha en année pluvieuse et servira à des spécu-lations en orge essentiellement. Les rendements ob-tenus sont très faibles et ne dépassent guerre 6 Q/ha.

L'irrigation pérenne, concernant les palmeraiesde la région est à la faveur de sources et khettarassortant généralement au niveau d'affleurement géo-logique favorable dans les lits d'oueds.

Elle concerne 12.300 ha. Ces micropérimètresplantés en olivier (303.000 pieds) et en palmier dat-tier (1.300.000 pieds), seront associés aux culturessous étage tels la luzerne, le maraîchage ou l'orge.Les rendements moyens enregistrés sont de l'ordrede 18 kg/pied pour le palmier dattier et 12 kg/piedpour l'olivier. A l'exception du palmier dattier l'es-sentiel de leur production étant destinée à l'autocon-sommation.

L'irrigation par pompage concerne environ 2.000ha, 1 .600 ha sont cultivés en maraîchage intensifcontribuant dans une large mesure à l' absorbation dela main d' œuvre et à l'approvisionnement du mar-ché.

Il est à préciser que la zone de Guelmim, caracté-risée par l'existence d'une nappe relativement impor-tante dont le débit d'exploitation peut atteindre 700l/s, et facilement rechargeable, des sols assez fertileset d'un climat doux notamment en hiver, a connu cesdernières années l'installation d'un grand nombred'investisseurs dans le domaine maraîcher (470 ex-ploitants) dont la production est destinée essentielle-ment au marché national et international. Les résul-tats obtenues dans ce domaine sont très satisfaisant(70 T/ha pour la tomate et 40 T/ha pour la pastèque).

Le reste du territoire de la région correspond àd'immenses terrains de parcours ouverts à tout ve-nant. Estimés à 6.244.000 ha soit 44% de l'ensemblerégional, ces parcours font de cette région, une zoneà vocation d'élevage de type extensif basé essentiel-

lement sur le pâturage et le nomadisme.Les effectifs du cheptel, à dominante caprine,

sont estimés à 313.400 têtes de caprins, 236.000 têtesd'ovins, 44.000 têtes de camelins et 9.000 tètes debovins.

Les conditions d'élevage pastorale conduit surdes parcours généralement à faible production limi-tent, dans certaines mesures, la productivité des trou-peaux.

Par ailleurs, l'élevage sédentaire ou oasien est trèslimité. Il concerne essentiellement les bovins et unnombre réduit de caprins et ovins.

La production animale moyenne annuelle dans larégion Guelmim Es-smara est estimé à :

- 4.320 tonnes de viande rouge;- 2.600 tonnes de lait de bovins;- 6.000 tonnes de lait de camelins.D' autres spéculations d'élevage se pratique au ni-

veau de la région et qui sont en développement no-tamment à Guelmim à savoir l'aviculture et l'apicul-ture. Leurs productions sont estimés respectivementà 105 et 09 tonnes/an.

PROBLEMATIQUE DE DEVELOPPEMENT

1- Contraintes structurelles:

Malgré les efforts déployés par les pouvoirs pu-blics depuis l'indépendance, le développement dusecteur agricole dans cette région se heurte encore àdes obstacles très souvent de type structurel. Il s'agitnotamment des contraintes suivantes:

- le phénomène de la sécheresse qui sévit pourdes périodes plus ou moins longues.

- Les conditions climatiques défavorables et quirestent caractérisées par une faible pluviométrie, destempératures estivales très élevées et des vents fré-quents (Chergui).

- La dégradation du couvert végétal suite à lacharge animale et l'exploitation abusive.

- La désertification du milieu;- La micropropriété au niveau des oasis;

2- Contraintes conjoncturelles

D'autres contraintes d'ordre conjoncturel déve-loppement du secteur à savoir:

- La non maîtrise des ressources hydriques desurface et la méconnaissance des ressources pro-fondes.

- Le statut juridique des terres caractérisé parl'ambiguïté totale.

- Les déplacements de grandes amplitudes effec-tués par les nomades à l'intérieur comme à l'extérieurde la région;

- Le caractère traditionnel des circuits de com-mercialisation marqués par l'insuffisance de l'infra-structure de base;

- Les difficultés d'accès au financement;- Le taux élevé d' analphabétisation notamment

en milieu rural;- Le manque, chez les paysans, d'esprit d'innova-

tion, de diversification et d'intensification;- L'insuffisance des moyens humains et matériels

et des structures d'encadrement;

PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT:

Bien que premier secteur d'intérêt pour la popula-tion de la région, le secteur agricole souffre d' handi-caps qui limitent sa contribution à l'économie régio-nale.

Pour palier à cette situation, les axes stratégiquesde développement de ce secteur se présentent com-me suit:

1- La mobilisation des eaux de surface et la maî-trise des eaux souterraines permettant l'extension etla modernisation du secteur agricole ainsi que le dé-veloppement de l'agro-industrie par:

* La création de barrages de mobilisation et dedérivation des eaux de crue;

* L'aménagement et l'équipement des périmètresà Irriguer;

* La réhabilitation et la construction des seguiaset khettaras ;

* Le renforcement de programmes de prospec-tions des eaux souterraines et l'établissement descartes piézométriques de la région;

2- Développement de la conduite d'élevage ca-melin par:

* l'amélioration génétique;* l'amélioration de l'alimentation;* la valorisation des produits.3- l'amélioration des performances des ovins et

des caprins en stabulation permettant l'intégration,de la femme dans le développement à travers:

* La création d'unités pépinières ovines et ca-prines;

* La valorisation des productions caprines (fro-mageries)

4- la protection et la restauration des palmeraiespar:

* Le remplacement des plants desséchés;* La création de nouveaux vergers;* La valorisation de la production dattière ;* La conservation des sols et la protection des

palmeraies;5- le développement d'autres créneaux d'exploita-

tion du potentiel du secteur par:* L'introduction et le développement de l'élevage

de l'autruche par la création d'un centre de produc-tion de reproducteurs; et

* L'encouragement à la création d'unités d'éleva-ge d'autruche et le développement d'élevage avicole,cunicole et apicole.

MESURES D'ACCOMPAGNEMENT:

En parallèle à ces projets stratégiques et pour leurréussite, des programmes de soutien s'avèrent néces-saire il s'agit notamment de:

* La réalisation des études en matière des par-cours.

* La réalisation des études d'aménagements hy-dro-agricoles des périmètres à irriguer;

* La création d'un centre régional de rechercheagronomique.

* Le renforcement des moyens et des structuresd'encadrement;

* La formation des agents de développement, desagriculteurs, des fils d'agriculteurs et des jeunes pro-moteurs par la création d'un centre régional de for-mation.

* L'instauration d' un système de motivation ap-proprié aux cadres intervenants dans la région;

* L'octroi des crédits aux investisseurs avec destaux préférentiels;

* L'incitation et 'l'encouragement des producteursà s'organiser en institutions opérationnelles;

* Programme de sauvegarde et protection ducheptel.

DPA de GuelmimAvril 2003p

Page 5: pesticide Maroc

TERRE & VIE - N° 67/68 - Avril/Mai 2003

Terre et vie souhaite apporter des éclaircissements surcette première scientifique et technique et ses éven-tuelles conséquences en rapportant un article de syn-thèse signé par Jean Yves Nau et publié dans le Mondedu 30 Mai 203.

IL a vu le jour dans les laboratoires de l'universitéde l'Idaho aux Etats-Unis d’Amérique, le dimanche 4mai. Dénommé Idaho Gem par ses créateurs, l'animalpesait 49 kilogrammes à sa naissance et, près d'un moisplus tard, il se porte comme un charme, comme en té-moignent les clichés diffusés depuis le 30 mai sur le si-te de l'hebdomadaire américain Science. Idaho Gem estle premier mulet de l’histoire à avoir été obtenu à par-tir de la technique du clonage.

Sept ans après la création de Dolly, c'est aussi lepremier clone d'équidé, cette famille de mammifèresherbivores dont les pattes sont terminées par un seuldoigt et qui compte en son sein les chevaux, les ânes,les onagres et les zèbres. Une famille qui a la propriétéde permettre des croisements fertiles entre deux es-pèces - le cheval et l'âne -, donnant naissance à ces hy-brides stériles que sont, d'une part, mules et mulets(croisement âne-jument) et, de l'autre, bardots ou bar-deaux (accouplement d’un cheval et d’une ânesse).

Dirigés par Gordon L Woods (université de l'Idaho)

et Barry J. Pate (université de l'Utah), les chercheursaméricains révèlent sur le site Internet de la revueScience comment ils ont réussi à créer Idaho Gem. Cetanimal a pu être conçu à partir du transfert du noyaud'une cellule (prélevée sur un fœtus de mulet âgé dequarante-cinq jours) dans un ovocyte énucléé d'une ju-ment américaine.

Comme dans le cas de la brebis Dolly, il aura falluprès de 300 tentatives de transfert nucléaire avant d'ob-tenir le premier succès. Plus précisément, les vétéri-naires américains expliquent avoir pratiqué 334 trans-ferts intraovocytaires qui ont donné lieu à 305 implan-tations chez des juments, dont 21 devinrent gravides.C’est après une gestation de 346 jours qu’Idaho Gem avu le jour, le 4 mai. L’équipe américaine précise qu'el-le attend deux autres naissances de mulets clonés dansles prochaines semaines.

« Cette première, fort instructive d’un strict point devue scientifique, ouvre clairement la porte à la pratiquedu clonage des chevaux, a expliqué au Monde Jean-Paul Renard, responsable du programme du clonagedes mammifères à l'Institut national de la rechercheagronomique. Jusqu'à présent, l'obtention d'équidés àpartir de la technique du transfert nucléaire ne se soldaitque par des échecs, à la différence de ce qui était ob-servé dans les espèces bovines ou ovines. »

Dans leur publication, les chercheurs américainsfournissent des détails scientifiques qui éclairent les

raisons pour lesquelles certains embryons clonés pour-suivent leur développement alors que d'autres avortent.Ces nouvelles données pourraient, demain, augmenterles taux d'efficacité de la pratique du clonage dans l'en-semble des espèces mammifères.

Au-delà des seuls aspects scientifiques, le clonagedes chevaux pourrait avoir des conséquences très diffé-rentes de celles du clonage des autres mammifères do-mestiques. Cette technique bouleverserait en effet ladonne sur laquelle reposent les activités récréatives etfinancières des compétitions hippiques et des sociétéspour l'amélioration de la race chevaline.

Quelles seront, les conséquences de la possiblecréation par clonage de la réplique vivante d'animauxdont les pedigrees et les performances font qu'ils va-lent, aujourd'hui, des sommes considérables ? Cettetechnique bouleversera-t-elle la donne sur laquelle re-pose la quasi-totalité des nombreuses activités hip-piques, en perturbant les règles bien codifiées de l'amé-lioration génétique des races d'équidés qui y concou-rent.

Pourra-t-on - et comment continuer à assurer la tra-çabilité du patrimoine génétique qui justifie actuelle-ment le contrôle strict et le coût souvent très importantde la saillie naturelle qui dans certaines races, demeurela seule méthode de reproduction autorisée ?

portance (520 à 680 mm/an) sont marquées par unegrande variabilité inter - annuelle et intra - annuelle '

La zone connaît de temps à autre des sécheressesplus ou moins prolongées.

3- TOPOGRAPHIE

La zone est divisée du point de vue topographie entrois sous-zones agroclimatiques distinctes qui sont:

.- Zone 1 : hautes collines marneuses avec despentes> à 15'% et

. d'altitude de 300 à 500m, située au nord-est, sen-sible à une érosion

intense ce qui diminue la fertilité des sols et limitel'utilisation des moyens

mécanisés.- Zone Il : collines marneuses avec des pentes

moyennes « 15%),située au centre.- Zone III : Terrains plats avec des sols profonds et

fertiles, situés àl'ouest et au sud.

4- TYPES DE SOLS

La zone d'action se caractérise par des sols profondset fertiles sur 87 % de la SAU.

* Les sols, surtout à Had Kourt, sont formés des tirsjuxtaposés aux dehs sur terrasses et vallées rubéfiées etsur les alluvions très récentes.

* Alors qu'à Ouezzane avec un relief montagneuxtrès vallonnée et des collines marno-gréseuses, on ren-contre des sols à couches très minces des sols bruns hu-mifères des sols hamri squelettiques des montagnesmarneuses érodées ,ainsi que des sols tirs noirs et brunssur colluvions rubéfiées très récentes. Ces sols peu pro-fonds et peu fertiles sont aptes aux cultures vivrières etpour la plupart à vocation arboricole.

5- DECOUPAGE ADMINISTRATIF

La zone d'action de la DPA est située dans le prérif;elle couvre le territoire de deux Cercles de la Provincede Sidi Kacem : Cercle de Ouezzane (10 Communesrurales et la Municipalité de Ouezzane) et le Cercle de

Had Kourt (7 Communes Rurales et 2 Municipalités:Had Kourt et Jorf El Melha) ne comprenant pas les C.Rrelevant du Caidat de Khénichet.

6- POPULATION (recensement 1994)

Population totale: 306841 habitantsPopulation rurale: 238932 "soit 77,87 % de la po-

pulation totale" Nombre d'agriculteurs: 29752Nombre de foyers: 52219 (25 % Urbains, 75 %Ru-

raux)

7. INFRASTRUCTURES ROUTIERES

a) Routes

La zone d'action de la DPA Sidi Kacem se caracté-rise par sa situation géographique ouverte sur toutes lesprovinces limitrophes (4) à travers Une infrastructureroutière importante.

b) Pistes rurales

Lâ zohe est dotée d'un réseau de 126 km de pistesrurales réparties sur 15 tronçohs permettant le dévelop-pement d'une population rurale de plus de 50000 habi-tants qui souffrait pour ses déplacements et surtout enpériodes plvieuses.

8. REPARTITION DE LA SUPERFICIE GEO-GRAPHIQUE

l’occupation des terres est dominée par les terrainsde culture qui représentent 70,36% de la surface totale(207.900 ha). Elle se présente comme suit:

SAU (ha): 146.272 (70,3%)- Bour: 143.772- Irrigué: 2.500 (PMH:842 et Pompage:1.658)SNA (ha): 61.628 (29,7%)- Forets: 7.628- Parcours et inculte: 54.000SG (ha): 207.900 (100%)SAU= Superficie agricole utileSNA= Superficie non agricoleSG= Superficie géographique

9- UTILISATION DE LA SÀU

L'utilisation de la SAU est largement dominée parla céréaliculture qui en occupe 63,74%. La ventilationde la SAU par culture est donnée comme suit (Moyen-ne des 5 dernières campagnes agricoles)

Céréales: 63,74% - 93240 haLégumineuses: 4,78% - 6988 haArboriculture: 16,92% - 24751 haCultures Industrielles: 6,12% - 8960 haJachères: 8,30% - 12145 haMaraîchage: 2,32% - 3391 haFourrages: 1,80% - 2635 ha

10- OCCUPATION DE LA SUPERFICIE NONAGRICOLE

Forêts: elles occupent une superficie de 7628 ha soit3.6% de la superficie géographique.

Parcours et incultes: 54000 ha soit 26% de la super-ficie géographique. Ces terres sont couvertes de nom-breuses espèces végétales spontanées annuelles et pé-rennès.

11- RESSOURCES EN EAU

La zone d'action de la DPA est traversée au sud parl'Oued Ouergha, affluent principal de l'Oued Sebou, surlequel a étè construit le barrage de l'Unité (AL Wahda) inauguré en 1997.

Les ressources en eaux superficielles sont impor-tantes et se matérialisent par la réalisation du barrageAL WAHDA et par les oueds Ouergha et Sebou et leursaffluents. Les débits de ces derniers qui sont importantsen hiver peuvent être mobilisés pour servir en été (pos-sibilité de construction de barrages colinaires)

12- STATUTS JURIDIQUES DES TERRESLe statut melk prédomine et concerne 89 % de la su-

perficie totale.Melk: 89,24 %Collectif: 7,57 %Domaine de l'Etat:: 1,86 %Habous:1,33 %

13. STRUCTURE DES EXPLOITATIONS AGRI-COLES

A Suivre

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Page 6: pesticide Maroc

TERRE & VIE - N° 67/68 - Avril/Mai 2003

Les politiques agricoles doivent utiliser toutes lespossibilités qu'offrent les pratiques de gestion del'eau pour augmenter la productivité, promouvoir unaccès équitable à l'eau et préserver la base de res-source...

Depuis un demi siècle, les gains de productivitéconsidérables obtenus dans l'agriculture ont protégéle monde de pénuries alimentaires catastrophiques etécarté la menace de famines de grande envergure. Lagestion de l'eau, dans l'agriculture pluviale commedans l'agriculture irriguée, a été déterminante pourobtenir ces gains. L'un des éléments fondamentauxdes technologies de la Révolution verte, caractériséepar l'application d'engrais et l'utilisation de variétés àrendement élevé, à savoir la gestion améliorée del'eau a permis d'augmenter la productivité - ou laproduction de "récoltes par goutte d'eau" - d'environ100% depuis 1960.

Les 30 années qui viennent apporteront denouveaux défis. Avec la croissance de la populationmondiale - qui devrait atteindre 8,3 milliards en 2030- l'agriculture doit faire face à l'évolution de la de-mande alimentaire, lutter contre l'insécurité alimen-taire et la pauvreté dans les zone rurales, et disputerà d'autres utilisateurs des ressources rares. Pour faireface à toutes ces demandes, indique la FAO, les po-litiques agricoles devront utiliser toutes les possibili-tés que peuvent offrir les pratiques de gestion del'eau pour augmenter la productivité, promouvoir unaccès équitable à l'eau et préserver la ressource debase. La FAO propose une stratégie visant à "ré-in-venter" la gestion de l'eau dans le secteur agricole,qui repose sur la modernisation des infrastructuresde l'irrigation et des institutions, la participation en-tière des usagers des eaux dans la répartition descoûts et des bénéfices, et la relance de l'intérêt pourl'investissement dans les maillons déterminants de lachaîne de production agricole.

De l'eau pour les cultures. Les besoins en eaudes êtres humains et des animaux sont relativementfaibles - l'homme boit en moyenne quatre litres d'eaupar jour, mais pour le nourrir chaque jour il faut jus-qu'à 5 000 litres d'eau. C'est pourquoi les cultures vi-vrières et les cultures de fibres végétales absorbent laplus grosse part de l'eau douce prélevée sur lessources naturelles pour l'usage de l'homme, soit 70%des prélèvements mondiaux.

Selon le récent rapport de la FAO Agriculturemondiale: horizon 2015/30, la production vivrièremondiale devra augmenter de 60% pour combler lesdéficits nutritionnels, faire face à la croissance dé-mographique et s'adapter à l'évolution des régimesalimentaires dans les trois prochaine décennies. Lesprélèvements en eau pour l'agriculture devraient aug-menter de quelque 14% pendant la même période, cequi représente une croissance annuelle de 0,6%, enbaisse par rapport à la croissance de 1,9% enregistréependant la période 1963-1999. Une grande partie decette hausse concerne les terres arables irriguées,dont la superficie globale devrait passer de 2 mil-lions de km2 à 2,42 millions de km2. Dans un grou-pe comprenant 93 pays en développement, l'efficaci-té d'emploi de l'eau dans l'irrigation - c'est-à-dire, lerapport entre la consommation d'eau par cultures etla quantité totale d'eau prélevée - devrait augmenterde 38% à 42%.

Estimation des prélèvements mondiaux en eauSecteur 1950 1995Agriculture 79% 69%Industries 14% 21%Municipalités 7% 10% "Si les gains en matière de gestion de l'eau obte-

nus depuis 50 ans se maintiennent," indique la FAO,"la pression sur les ressources diminuera, tandisqu'augmenteront les possibilités de transfert de l'eaupour d'autres usages non-agricoles." Elle signale ce-pendant que les gains de productivité obtenus dans lepassé sont le résultat d'investissements stratégiquesnon seulement dans les infrastructures de maîtrise del'eau, mais aussi dans la recherche et la vulgarisationagricole. Les tendances actuelles dans ces domainesdéterminants de la chaîne de production sont forte-ment à la baisse. Pour faire face aux défis à venir, ilfaut relancer les investissements agricoles qui servi-ront à soutenir un ensemble de mesures associant larecherche, l'amélioration des pratiques améliorées, lerenforcement des capacités pour les usagers de l'eauet la promotion du commerce agricole mondial.

Les progrès tiendront également au passage de ceque la FAO appelle "une culture de la gestion del'offre" à une de la "gestion de la demande". Le mo-dèle induit par l'offre est à la base de la majeure par-tie de la mise en valeur des eaux au cours du dernierdemi-siècle, les grandes institutions nationales et or-ganismes d'Etat ayant mis sous irrigation des super-ficies agricoles considérables. Toutefois, les résultatsont été moins heureux lorsqu'il a fallu gérer les sys-tèmes une fois construits. Les décisions étaient engénéral prises à l'échelon le plus élevé et de manièrebureaucratique, ne laissant guère de souplesse auxusagers en aval dans le choix des modes de culture,des calendriers et des programmes de distribution del'eau. Devant le peu de fiabilité des distributionsd'eau les agriculteurs ont souvent été obligés de sur-exploiter les nappes phréatiques. On s'est aperçudans les années 80 que de nombreux projets d'irriga-tion étaient devenus une charge excessive pour lesbudgets nationaux et une source de dégradation pourl' environnement.

Selon la FAO, les réformes radicales de l'irriga-tion, entreprises à partir des années 90, ont été trèspositives et ont débouché sur le transfert systéma-tique des responsabilités aux associations localesd'usagers de l'eau et sur l'adoption de stratégies in-duites par la demande. Aujourd'hui, les agriculteursinterviennent davantage dans les décisions et la priseen charge des coûts de fonctionnement et d'entretiendes systèmes d'irrigation. "L'une des grandes priori-tés de la modernisation est d'évaluer l'état des sys-tèmes d'irrigation et de déterminer les solutionsd'ordre pratique qui permettront d'obtenir des ser-vices de distribution d'eau fiables avec la souplessevoulue pour prendre en compte une demande va-riable" indique la FAO. En dernier lieu, c'est l'usagerqui doit décider du niveau de service dont il a besoinet qu'il accepte de payer.

"Effets externes négatifs". La gestion de l'eaudans le siècle qui commence n'est pas seulement unproblème de production agricole. "L'objectif spéci-fique est d'assurer un approvisionnement en eaufiable et suffisant pour les cultures" indique la FAO,"mais la gestion aura toujours des répercussionsconsidérables sur les activités économiques, les pro-cessus de l'environnement et la santé." Comme c'estle cas pour l'industrie, des pressions sont exercéessur l'agriculture pour qu'elle réduise ses "effets ex-ternes négatifs", en particulier ceux associés à l'ap-plication des engrais et des pesticides.

Les problèmes d'environnement doivent fairepartie de la modernisation de l'usage et de la gestionde l'eau. Les prélèvements dans les cours d'eau et leslacs et la construction d'infrastructures d'irrigationdéplacent immanquablement les zones humides na-turelles qui sont elles-mêmes des éléments très pro-ductifs des système agro-écologiques. Le drainagerésultant de l'irrigation est souvent la cause de pertes

de qualité de l'eau, de la propagation de maladiesd'origine hydrique et de la dégradation des sols par lasaturation en eau et la salinisation. Afin de réduireces problèmes, indique la FAO, la gestion modernedes eaux doit reposer sur l'évaluation stratégique del'environnement et l'analyse des coûts et avantages,la surveillance continue de l'environnement et l'inté-gration de l'irrigation dans le contexte plus large del'environnement.

Mais il faut être davantage conscient que la ges-tion rationnelle des eaux a des retombées concrètes,en particulier la viabilité socio-économique de la to-talité des zones rurales, grâce à la mise en valeur ducapital social nécessaire pour gérer les systèmes d'ir-rigation et au développement des infrastructures detransport et de commercialisation pour vendre lesproduits agricoles. Les effets positifs de l'irrigationsur l'environnement sont notamment la création desystèmes de zones humides artificielles, de micro-climats et la biodiversité qui y est associée. La ges-tion des terres pour l'agriculture non irriguée aide àlutter contre l'érosion des sols et protège les zones enaval contre les inondations. "Reconnaître la diversitéet l'ampleur de ces effets externes est fondamentalpour le développement durable," indique la FAO. Enrevanche, une gestion axée uniquement sur les cul-tures deviendra non viable en termes d'économie etd'environnement.

Interventions des pouvoirs publics. Selon laFAO, l'intervention des pouvoirs publics sera déter-minante pour aider à "ré-inventer" la gestion deseaux agricoles. La FAO recommande une approchestratégique pour la mise en valeur des ressources enterres et en eaux afin de satisfaire les demandesconcernant les produits vivriers et les matières pre-mières agricoles, et une sensibilisation plus grandeaux gains de productivité que peuvent produire unusage rationnel de l'eau.

Les agriculteurs et les ménages doivent être assu-rés d'un "engagement stable" en ce qui concerne lesressources en terres et en eaux, ce qui veut dire desrégimes fonciers et des droits d'usage de l'eau suffi-samment souples pour promouvoir l'avantage com-paratif des denrées alimentaires de base et des cul-tures de rapport. Ces droits doivent aller de pair avecl'accès aux crédits et aux financements ruraux et ladiffusion des technologies et des bonnes pratiques enmatière d'usage des eaux. Par ailleurs, les stratégiesde gestion doivent s'écarter des systèmes d'irrigationclassiques et adopter des technologies pro pauvres,abordables, comme par exemple la collecte de l'eauà petite échelle.

Au niveau du périmètre d'irrigation, les pro-grammes de modernisation aideront à retirer toute lavaleur des coûts irréversibles et à réduire la pressionsur les fonds publics. Les stratégies de modernisa-tion devraient transformer les systèmes rigidesd'obligations et réglementations en systèmes beau-coup plus souples de fourniture de services. L'agri-culture devrait - et peut - assumer ses responsabilitésen matière d'environnement de manière beaucoupplus efficace en réduisant le plus possible les impactsnéfastes sur l'environnement de la production irri-guée et en s'attachant à restaurer la productivité desécosystèmes naturels.

Enfin, la politique et les investissements des gou-vernements doivent aider les marchés locaux, afinque les produits agricoles s'adaptent plus efficace-ment aux demandes locales. Cela signifie des inves-tissements dans les biens publics fondamentaux, telsque les routes et l'entreposage, ainsi que dans les ca-pacités institutionnelles, mais aussi une plus grandeouverture au progrès de l'investissement privé à

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TERRE & VIE - N° 67/68 - Avril/Mai 2003

départ 1996 étant celle du recensement général del’agriculture) :

Il ressort de ce tableau que le système gravitairele plus dominant a reculé de 10% (de 95% en 1996 à85% en 2002). Le modèle de régression ajusté à lacourbe représentative de son évolution est parabo-lique convexe décroissante à partir de l’exercice1998/1999 date du lancement de la campagne desensibilisation

Les systèmes d’irrigation localisée et de complé-ment ont passé de 5% en 1996 (1% pour le localiséet 4% pour l’aspersion) à 15% en 2002 dont le gout-te à goutte occupe 10% de la superficie irriguée et5% pour l’aspersion. Le graphique n°2 ci aprèsillustre la tendance de la courbe d’évolution du sys-tème localisé qui présente l’allure antagonique parrapport à celle du gravitaire.

Les mesures prises en matière d’incitation desagriculteurs à l’adoption des techniques d’irrigationmodernes (arrêtés conjoints n°1994-01 et 1995-01du 09/11/2001) accompagnées d’actions de sensibili-sation ont donné un coup d’accélérateur au rythmed’aménagement des propriétés agricoles en sys-tèmes d’irrigation sous pression.

Si les courbes représentatives sus indiquées des2 systèmes d’irrigation gravitaire et localisée gar-dent leurs monotonies dans le temps, elles se croise-ront en 2010 et partageront la superficie irriguée jus-qu’à 2015, date de la reconversion totale du modegravitaire en goutte à goutte. Le système d’irrigationde complément a connu aussi une légère croissancedepuis l’exercice 2001/2002 (graphique n°3), maisune telle évolution peut être négligée devant celle dugoutte à goutte en raison du faible taux de subven-tion appliqué à ce système (30% pour l’aspersion et40% pour le localisé) d’autant plus qu’il nécessiteune pression relativement forte et que le localisés’adapte à presque toutes les cultures.

Le tableau ci dessus montre également la recon-version de plusieurs puits en forages, ce qui ex-plique le faible taux de croissance (2.8%) de la su-perficie totale irriguée. Ce phénomène est dû princi-palement au tarissement de la nappe phréatique dansquelques communes rurales, et surtout au coût ducreusement du puits qui revient plus cher en raisonde la forte concurrence des unités de forage par rap-port aux puisatiers traditionnels. Ainsi le prix du fo-rage qui était de 2000 dh/ml en 1990 n’est actuelle-ment que de 500 dh/ml (tubage compris) en plus dela rapidité d’exécution (10 à 15 mètres/jour). Ce quia encouragé aussi certains exploitants locataires deseaux superficielles à se doter de forages dont le coûtd’investissement revient moins cher par rapport auxcharges locatives des eaux superficielles qui dépas-sent 600 dh le module (non compris les frais de lamain d’œuvre) surtout au moment des stades cri-tiques des cultures en l’absence des pluies.

Contraintes

Des progrès ont été certes réalisés dans la ratio-nalisation des ressources hydriques, mais comme lemontre le graphique n° 4 ci après, le résultat reste endeçà des niveaux escomptés.

L’une des principales contraintes qui entraventla croissance rapide des systèmes d’irrigation mo-dernes réside dans l’inadéquation des structuresagraires. En effet, la rentabilité des projets d’irriga-tion n’est pas importante pour les tailles modestesdes exploitations et leur éparpillement engendrés parla persistance des statuts juridiques (melk et collec-tif). Ce problème peut être résolu par l’organisationdes agriculteurs en associations d’irrigants pour ré-

duire les coûts d’investissement et de fonctionne-ment des réseaux et tirer le meilleur profit des res-sources en eau. Mais le spectre de l’analphabétismeassocié à certaines attitudes fondamentales qui ré-gissent les rapports sociaux au sein d’une catégoried’agriculteurs constituent le goulot d’étranglementpour un accroissement exponentiel de l’irrigationsous pression, malgré les services offerts par lesagents d’encadrement et le système incitatif instaurépar le Ministère de l’Agriculture. Ce qui expliqueaussi l’absence d’une véritable organisation desmarchés agricoles pouvant assurer les conditionsd’écoulement et de stockage des produits.

Il y a lieu de signaler aussi la difficulté d’obtenirl’autorisation relative à l’utilisation du domaine pu-blic hydraulique. En effet, plusieurs exploitants (lespusillanimes) ont renoncé à l’aménagement de leurspropriétés agricoles en systèmes d’irrigation locali-sée et/ou de complément tout simplement parmanque de ce document qui constitue entre autresl’une des pièces exigées du dossier de demande desubvention.

Rentabilité des systèmes:

Déterminer avec certitude les valeurs ajoutées ti-rées des capitaux investis nécessite l’étude desconditions techniques propres à chaque exploitation.Néanmoins, une enquête soigneusement menée au-près de certains agriculteurs ayant procédé à la re-conversion de leurs modes d’irrigation a révélé quela méthode moderne permet d’obtenir une augmen-tation significative de la productivité. Un tel accrois-sement qualitatif et quantitatif résulte de la compen-sation du déclin des rendements dû au gâchage de lacouche arable et à la défloraison de la végétation oc-casionnée par la submersion des parcelles irriguéespar la méthode traditionnelle. Certains d’entre euxont déclaré que les rendements peuvent être amélio-rés de 25 à 35% selon les cultures sans compter legain en main d’œuvre chargée de l’irrigation et de lafertilisation. D’autre part, le système gravitaire né-cessite 16 heures pour irriguer un hectare, alors que3 heures suffisent pour arroser la même superficieau moyen du goutte à goutte. En terme monétaire, lesfrais de carburant par cheval vapeur et par hectares’élèvent à 12 dh en mode gravitaire contre 2 dh seu-lement en système localisé ; Ces valeurs étant rame-

nées à l’unité de puissance ( cheval vapeur) pour lasimple raison que la profondeur de pompage d’eaudiffère considérablement d’un point à un autre, cequi entraîne une variation proportionnelle de puis-sance pour une même superficie et une même cultu-re.

De même, les économies d’eau que l’on peut réa-liser par les méthodes modernes peuvent varier de5000 à 10000 m3/ha/an selon les caractéristiques im-posées par la nature du sol et de la culture. Si parexemple les besoins annuels d’un hectare d’agrumessont de 7000 m3, la quantité apportée par la métho-de traditionnelle pourrait dépasser 16000 m3. L’ap-port du système localisé est contrôlable et oscilleraitaux alentours de 8000m3 selon l’opérateur.

Constat des installations :

Par manque d’une concurrence parfaite et de bu-reaux d’études spécialisées en la matière dans la ré-gion, les projets d’irrigation réalisés n’ont pas étéconçus dans un esprit d’optimisation des contraintespropres à chaque exploitation pour le meilleur résul-tat technique et économique. Toute une panoplied’organes de distribution qui répondent aux exi-gences de chaque propriété est disponible au marchénational, alors que sur le terrain on ne trouve quequatre types de distributeurs de même caractéris-tiques quelles que soient les pratiques culturales, latexture du sol, la qualité de l’eau, la topographie et laconfiguration de la parcelle. La disposition des gout-teurs installés dans la zone est presque identique.Leur choix n’est pas adapté aux conditions dechaque parcelle. La pluviométrie horaire enregistréeest pratiquement constante dans toutes les exploita-tions avec 1.78 mm/h en arboriculture et 4.16 mm/hen maraîchage.

En tout cas, l’ouverture sur ces nouvelles tech-niques a entraîné incontestablement l’améliorationde tous les paramètres de production, et en consé-quence une meilleure rentabilité de l’exploitationainsi que l’émergence et le renforcement d’un enca-drement intensif en matière de pilotage de l’irriga-tion fertilisante et de maintenance des équipements.

Ahmed MESSAADIDirecteur du CT 11-04 Kasba Tadla

Economie de l’eau :

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grande échelle.

Trois thèmesLa FAO définit trois "thèmes proactifs" pour la

gestion des eaux agricoles dans les années qui vien-nent:

Modernisation. "Lorsque l'irrigation a un avan-tage comparatif, les institutions responsables de l' ir-rigation doivent se tourner vers les services et amé-liorer leurs performances économiques et environne-mentales - grâce par exemple à de nouvelles techno-logies, à la modernisation des infrastructures, à l'ap-plication de principes administratifs rationnels et à lapromotion de la participation des usagers. La tâcheessentielle qui consiste à fournir des services d'irri-gation doit être liée plus étroitement à la productionagricole et aux besoins des autres usagers au niveaudu bassin."

Participation. "Le partage des avantages d'unebase de ressources naturelle commune pourra se ré-véler difficile à négocier. Mais les avantages écono-miques peuvent être considérables si les transfertsdes terres et des eaux sont réalisés de manière noncontraignante dans un cadre réglementaire bienconstruit. Ces initiatives ne pourront aboutir qu'encas d'adhésion résolue au principe de la participationdes usagers aux décisions concernant la planificationet les investissements et du partage entier et transpa-rent des informations économiques et environne-mentales."

Investissement. "Pour inciter les particuliers etles groupes d'usagers à investir dans la maîtrise del'eau, il faut un avantage comparatif clair, pour servirles marchés locaux et les marchés d'exportation.. Ilfaut pour cela réunir à la fois des micro-crédits pourles petits exploitants, un crédit commercial bien ré-glementé pour les nouveaux et grands exploitants etun financement à des conditions de faveur pour lesgrandes infrastructures publiques."

Source: FAO

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TERRE & VIE - N° 67/68 - Avril/Mai 2003

par M. SAUVAGEProfesseur à l'Institut Scientifique Chérifien

Depuis quelques années, on parle de plus en plus duproblème des pâturages marocains. Sans doute, les dif-ficultés économiques nées de.la guerre nous ontcontraints à envisager la responsabilité humaine dansdes domaines où, jusqu'alors, on pensait que la Natureétait suffisamment grande personne pour se passer denotre intervention. En outre, le retour à une économiede paix se trouve avoir coïncidé avec une fâcheuse sé-rie d'années sèches,de sorte qu'a l'obsession des ticketsd'alimentation succède I'obsession de l'eau avec sesconséquences multiples, jusque dans les moindres dé-tails de notre vie quotidienne. L'élevage, qui est une desrichesses fondamentales de l'économie marocaine, estrouve directement menacé par cette pénurie d'eau.Mais si l'on fait des efforts louables et efficaces pourprospecter méthodiquement et scientifiquement les res-sources hydrauliques du sous-sol, il ne semble pas quel'on accorde toujours le même soin a l'étude des pâtu-rages qui, de toute évidence, conditionnent la santé et lavaleur du cheptel. Pour beaucoup, cette étude est pure-ment affaire des techniciens. C'est en réalité un problè-me beaucoup plus complexe, et si je vous en expose iciles grandes lignes, c'est que j'ai pensé qu'une # Semai-ne pédagogique», qui se proposait l'étude du milieu,pouvait réunir, en particulier venant des campagnesmarocaines, des éducateurs qui tôt ou tard auront unparti à prendre et un enseignement à professer pour laconservation ou la régénération des pâturages maro-cains

Les caractéristiques des pâturages marocains

Chaque fois qu'il s'agit d'une ressource naturelle,I'homme, et surtout le citadin, a une tendance regret-table à considérer qu'il s'agit d'une richesse infinie etdans laquelle il peut puiser sans se soucier du lende-main. Récemment, un officier des Affaires indigènesme rassurait en guise de conclusion en affirmant:: #il yaura toujours assez d'herbe pour nos troupeaux». Effec-tivement, nous sommes impuissants à chiffrer valable-ment le fourrage dont dispose chaque année le troupeaumarocain, et cette absence de bilan donne l'illusion del'infini. Mais il y a toujours quelques traits caractéris-tiques qui permettent de prévoir les limites qu'il ne fautpas dépasser.

Le printemps marocain offre à l'observateur super-ficiel une richesse de végétation, d'autant plus plaisan-te qu'elle se traduit par des floraisons plus massives. Leblanc des asphodèles, le jaune ou le bleu des lupins,I'orangé des soucis, le violet des vipérines, le vermillondes pavots, le jaune moutarde de certaines crucifères,toutes ces teintes drapent le sol d'une débauche qui faitillusion. Malheureusement, la plupart de ces plantesconstituent un médiocre aliment pour le bétail, lorsqu'ilne les refuse pas complètement. La grande férule et leslupins sont toxiques; l'asphodèle, si commun dans lesterres de parcours, est à peine brouté, et encore faut-ilpour cela qu'il n'y ait rien de meilleur à l'ombre de sestouffes. Toutes ces pullulations sont en général le ré-sultat d'une sélection à rebours: les bonnes plantes four-ragères sont broutées les premières et avec un tel achar-nement dès leur germination qu'elles n'arrivent pas aproduire suffisamment de graines pour se maintenircontre la concurrence vitale que leur opposent lesquelques espèces délaissées du troupeau. La richessedes couleurs que nous offre le printemps marocain esten réalité le plus souvent le signe de cet évincement desplantes fourragères au profit de quelques espèces sansvaleur ou nuisibles, et traduit au contraire la pauvretédu pâturage.

Des les premières fortes chaleurs, la plupart desplantes se fanent, puis se dessèchent. Sans doute,quelques-unes de celles que le bétail refusait à l'étatvert, deviennent comestibles. Mais il suffit de contem-

pler au mois de septembre le troupeau décharné reni-flant une terre nue et poussiéreuse, à la recherche desbrins de paille oubliés la veille, pour être convaincu dela fugacité du pâturage.

Enfin la plupart des terres de parcours ont un solpauvre, voire même squelettique, laissant souvent ap-paraître la roche sous-jacente. La végétation y est clair-semée et les multiples sentes que le piétinement dutroupeau a tracées s'inscrivent sur la terre comme un ré-seau éternellement stérile. Sauf au moment des fortespluies de printemps, où la croissance du végétal l'em-porte momentanément, il n'est pas d'endroits où ne selise cette fragilité du pâturage à l'action du troupeau.L'aspect, en #peau de panthère» que revêt le bled, enparticulier aux adrets des collines, n'est pas contraire-ment à ce que l'on peut croire, I'aspect normal de la vé-gétation marocaine, mais l'expression d'une dégrada-tion faite par l'homme et les troupeaux, et trop souvententretenue pour se cicatriser.

Le cycle d'une année suffit pour se convaincre deces trois caractéristiques des pâturages marocains: pau-vreté, fugacité fragilité. Mas si l'on compare le mêmepâturage d'une année à l'autre, on est étonné de voircombien il enregistre fidèlement les fluctuations du cli-mat. Si les pluies d'automne arrivent trop tard alors queles nuits sont déjà froides, beaucoup de graines ne ger-ment pas et le pâturage ne reverdit que par ses plantesvivaces. S'il n'y a pas de pluies de printemps, les plantesannuelles achèvent leur cycle biologique en quelquessemaines, toute leur vie étant consacrée à l'ultime stade,la production de graines au détriment de la croissance.C'est ainsi que la taille d'une plante peut varier d'uneannée à l'autre et au même lieu, du simple au décuple,et la maturité des graines peut être décalée de un à troismois. Cette précarité du pâturage est la conséquence del'irrégularité du climat dont nous avons, depuisquelques années, trop d'exemples défavorables pourqu'il soit nécessaire d'insister.

Le problème technique

Est-il possible techniquement de remédier, aumoins dans une certaine mesure, aux principales fai-blesses que présentent les pâturages naturels du Maroc? Bien que la question n'ait pas encore fait l'objet de re-cherches suffisamment nombreuses et surtout prolon-gées, on peut toutefois citer ici les méthodes généralesqui sont assurées de réussir. Il ne faut pas perdre de vuequ'il ne saurait être question, sur le plan général, de mé-thodes purement culturelles, qui ne sont à envisager quedans des cas spéciaux d'élevage intensif et dans desconditions de sol et d'humidité ou de pluviosité supé-rieures à la moyenne.

La pauvreté des pâturages est facile a améliorer parune simple réglementation de la charge en bétail. L'ex-périence montre, en effet, que la seule mise en défense,c'est-a-dire l'interdiction de pacage pendant plusieursannées, fait réapparaître aussitôt de nombreuses plantesfourragères. Des officiers d'affaires indigènes, desContrôleurs civils, le Service de L'élevage, le Servicedes Eaux et Forêts, des colons se sont livrés à cet essaiqui a été concluant sous tous les climats du Maroc et,l'on peut même dire, quel que soit le sol. Seule la duréede cette mise en défense est variable selon l'endroit etselon le but recherche. Mais depuis les riches terres duRharb jusqu'aux limons désertiques, dés la première an-née, la parcelle protégée se reconnaît à son pâturageplus dense et plus élevé.

On a tendance à croire que la flore naturelle n'estpas suffisante pour régénérer ou améliorer les pâtu-rages. Pour ma part, je crois qu'il ne faut pas trop es-compter de l'apport de plantes exotiques (hors le casdes cultures irriguées). On est assure que la flore au-tochtone est adaptée non seulement au climat avec sessévères irrégularités, mais aussi dans une large mesureau pâturage excessif. On ne sait si on peut en dire au-tant des plantes exotiques, et de toutes façons on ne

peut raisonnablement pas espérer trouver la plante rareet merveilleuse qui offrirait d'autant plus de poussesvertes qu'elle serait plus broutée et qu'il ferait en mêmetemps plus chaud et plus sec !

L'expérience montre que malgré l'épuisement despâturages, il reste presque toujours, à l'abri des touffesde doum, d'asperges épineuses, de jujubier ou simple-ment d'asphodèles quelques pieds de bonnes fourra-gères, légumineuses ou graminées, capables de réense-mencer le terrain si elles sont protégées quelque temps.On peut, si l'on désire une amélioration plus rapide, fa-voriser cette reconquête par des ensemencements artifi-ciels et aussi par des arrachages, au moins partiels, desplantes nuisibles comme la grande férule. Mais ces ex-périences doivent être faites en parfaite connaissancedes associations végétales réalisables et toujours com-porter des parcelles-témoins, sans lesquelles touteconclusion est illusoire.

On ne peut penser, dans I'état actuel de nos connais-sances et de nos moyens techniques, remédier directe-ment à la fugacité des pâturages. Il faudrait pour celamodifier le climat, et en particulier la pluviosité. Danscertains cas, on peut introduire des plantes vivaces dontle feuillage se maintient au moins une partie de l'été. Laseule solution générale est la constitution de réserves defourrage qui ont l'avantage de remédier également à laprécarité des pâturages résultant des irrégularités du cli-mat. Il n'est pas sans intérêt de signaler qu'un fourraged'appoint peut être fourni par des arbres ou des ar-bustes, qui conservent, grâce à un système radiculaireextrêmement étendu et profond, un feuillage vert pen-dant l'été. L'emploi du caroubier, du frêne, du betoumet aussi du cactus inerme, du mûrier, est classique. Onvoit dans ce cas que l'utilisation des plantes exotiquespeut donner des résultats excellents

Ainsi, si l'on met à part les perfectionnements di-vers, dictés le plus souvent par les conditions locales, laméthode se réduit au schéma général suivant. La surfa-ce destinée à un troupeau est divisée en deux partieséquivalentes, la première exploitée et la seconde miseen défens pour la reconstitution et l'amélioration éven-tuelle des pâturages. La rotation entre ces deux partiesvariera de deux à cinq ans selon les régions, le sol et lesmoyens techniques dont on peut disposer. De même lapartie exploitée doit être divisée en deux parcelles, cha-cune étant réservée, alternativement d'une année àl'autre, au pacage et à la récolte du fourrage.

En dehors des aménagements notables que ce sché-ma doit comporter selon les régions (on conçoit que lespâturages d'Arbaoua, de Timhadit et de Tiznit ne relè-vent pas du même traitement), on constate que ce sché-ma revient en moyenne à diminuer la surface livrée auxtroupeaux au quart de la surface actuelle, ou plus exac-tement à répartir la charge en assurant une rotation parquart de la surface.

Le problème humain

C'est alors qu'intervient le point de vue humain.Lorsqu'une solution technique de cette sorte est propo-sée à un administrateur, sa réaction est catégorique: # Ilest impossible d'imposer aux pasteurs de réduire la sur-face livrée aux troupeaux sans une compensation équi-valente. Il faut donc, parallèlement, faire des culturesde fourrage ou des pâturages irrigués». Or, d'une part cen'est pas possible partout et, d'autre part, c'est évoluervers l'élevage intensif. C'est donc déplacer le problème.

En réalité, il y a incompatibilité entre le point devue technique et le point de vue humain. Pour le pasteurmarocain, le pâturage est une ressource, sans doute va-riable d'une année à l'autre, mais qu'on exploite selon lavitalité du troupeau, sans se soucier, ni de l'évolution dupâturage par surcharge, ni de la qualité du bétail obte-nu. Pour le pasteur marocain, le seul idéal est le

Les pâturages marocains: Problèmes techniques, problèmes humains, problèmes d'éducation (107)

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TERRE & VIE - N° 67/68 - Avril/Mai 2003

nombre. Voici, d'après un article récent de M. De-salbres, les résultats d'un tel usage:

Si, après les pluies de l'automne et de l'hiver, letroupeau trouve une nourriture qui l'alimente convena-blement jusqu'à juillet, à partir du mois d'août jusqu'aumilieu de l'hiver il y a un déficit alimentaire qui faitperdre aux animaux 15 a 20 % de leur poids. La crois-sance des jeunes est arrêtée pendant quatre cinq moisde l'année Cette alimentation déficiente retarde leur dé-veloppement. C'est pourquoi un boeuf n'atteint son for-mat définitif qu'a sept ans, pour ne peser que trois centskg environ. Le rendement en viande est faible: 150 kgseulement, alors qu'en France un boeuf fournit ledouble. La meilleure vache laitière donne huit litres delait. La production quotidienne d'une vache ordinaireest de un litre et demi à deux litres. Une chèvre de Mal-te ou de Murcie produit davantage. Et il faut ajouter lespertes par mortalité qui sont parfois très élevées,lorsque la sécheresse dure trop longtemps et amène àI'hiver un troupeau de santé déficiente. D'après les sta-tistiques citées par le même auteur, les années sèchesde 1945, 1946 et 1947 ont provoqué la perte par mor-talité de la moitié du cheptel.

Ainsi l'économie actuelle aboutit:- à un rendement médiocre, parce que la croissance

est lente;- à une fluctuation annuelle importante du poids, à

cause du déficit alimentaire;- à une perte substantielle les années sèches, et évi-

dement; d'autant plus grande que la sécheresse a étéplus prolongée.

il ne s'agit pas d'ailleurs de faits bien connus, maisque l'on relie rarement aux caractéristiques des pâtu-rages, lorsqu'on essaie d'y remédier. Un peu partout, ons'est ingénie à trouver pour le bétail un aliment d'été.En particulier dans de nombreuses régions e t surtoutdans le Sud marocain sous l'impulsion de plusieurs of-ficiers d'affaires indigènes, on a fait de nombreusesplantations de cactus inerme. Souvent également on acherché à utiliser des concasseurs, qui réduisent lestiges végétales trop dures en débris mangeables. Enfinde leur côté, les services vétérinaires s'attachent à en-rayer les épidémies et à diminuer la mortalité à la nais-sance.

Tous ces efforts ont pour résultat d'améliorer unpeu la qualité du cheptel, mais surtout d'augmenter sonnombre en réduisant les chances de perte par mortali-té, en atténuant les effets du climat. Il ne faut pasperdre de vue que le troupeau est le capital de la popu-lation rurale et que cette conception, non éduquée,aboutit à la seule multiplication des bêtes. Il est parti-culièrement significatif de constater que le cheptel ma-rocain, évalué à 25 millions de têtes en 1944, est tom-bé en 1947 à 12 millions et demi, par suite des annéessèches, et est déjà en 1949 remonté à près de 19 mil-lions de têtes.

L'opposition des deux points de vue

Bien entendu, il n'est pas question de critiquer lesefforts faits jusqu'à présent, dont les intention~ sontlouables et le~ résultats appréciable par certains côtés.Mais on ne peut manquer d'être frappé par l'oppositionformelle entre les deux points de vue. Le techniciencherche à améliorer les pâturages, dont l'épuisement luiparaît être une cause importante du mauvais état ducheptel, et son remède consiste à répartir la charge, enréduisant par rotation la surface livrée au pacage. Il estbien évident que le résultat ne saurait être atteint si letroupeau augmente, et qu'il est souhaitable au contrairede le réduire progressivement pour obtenir une qualitémeilleure et plus stable. De ce fait, le technicien re-

cherche avant tout l'amélioration de la qualité du chep-tel. L'administrateur a certainement le même souci,mais ses remèdes provoquent en même temps l'aug-mentation du troupeau.

Je ne pense pas que l'on puisse ignorer cette oppo-sition indéfiniment; il faudra faire un choix, et d'autantplus rapidement que d'autres facteurs ont une incidencedirecte sur ce problème pâturage-troupeau. En effet, leshabitudes pastorales sont peu à peu modifiées par le dé-veloppement économique du Maroc, D'abord les sur-faces cultivées à l'européenne sont chaque année plusgrandes et sont strictement interdites au pacage. Le-Service des Eaux et Forêts, en vue d'assurer la régéné-ration des forêts dont il a la charge, est obligé de pro-céder à des interdictions de parcours partielles ou to-tales, temporaires ou définitives selon le cas. Ainsi, in-dépendamment des solutions adoptées pour l'améliora-tion de l'élevage, la surface disponible pour les pâtu-rages diminue inexorablement.

En particulier les pasteurs du Moyen Atlas, ne pou-vant plus transhumer vers les plaines en hiver, sontobligés de conserver leurs troupeaux sur les plateaux.Sans doute commencent - ils à constituer des réservesde nourriture, surtout sous forme de graines, sans dou-te aussi se mettent-il construire des étables. Mais à pei-ne la neige a-t-elle fondu que le troupeau est lâché surun pâturage qui en est encore à son repos hivernal. Onpeut raisonnablement douter du bienfait d'une telle mé-thode. Bien plus, ces troupeaux de montagne devien-nent une sorte de caisse d'épargne qui peu à peu s'ouvreaux masses citadines, européennes comme musul-manes. Ne faut-il pas craindre que sous peu, le rêve dechacun ne soit d'avoir son petit troupeau de moutons enmontagne ?

Obscurément, on compte sur quelque bonne séche-resse pour limiter le développement du cheptel et le ra-mener à un chiffre raisonnable, mais en même temps onmultiplie les abreuvoirs pour parer à la soif. Indénia-blement, si l'on n'y prête pas garde, on va vers la ruinedes pâturages de montagne.

Parce que le climat marocain est trop irrégulier, ilest impossible d'estimer la valeur des pâturages exis-tants. Et la conséquence la plus fâcheuse est qu'onrisque de s'apercevoir de leur ruine lorsqu'il sera troptard, ou qu'il faudra des sommes astronomiques pourréparer le mal causé par l'insouciance générale. En de-hors du cas tristement spectaculaire, où à cause de lapente et de la nature du terrain, le surpâturage entraîneune érosion de sol, ce n'est que d'après le résultat d'unemise en défens qu'on peut vraiment savoir si le pâtura-ge est définitivement ruiné ou non. La simple prudencedemande donc que l'on garde une marge de sécurité,d'autant plus importante que la pluviosité à des infidé-lités plus grandes.

Il faut donc, par expérimentation, trouver danschaque région la charge maxima qui permette d'assurerla nourriture complète du troupeau et de le conserver,quelle que soit l'année, en équilibre numérique. Sansdoute, I'expérience d'autres pays peut servir, et il estsuggestif de comparer quelques statistiques françaiseset marocaines. Le cheptel ovin et caprin, le plus nom-breux et le plus destructeur, surtout en ce qui concerneles chèvres, entre pour 85 % du total, soit environ 17millions de têtes actuellement. La superficie des pâtu-rages est évaluée a 8 millions d'hectares, de sorte que lacharge dépasse deux bêtes par hectare. C'est sensible-ment la charge réalisée dans I'Aveyron, un des départe-ments français les plus spécialisés dans I'élevage dumouton, mais pour un climat notablement plus fidèle etassurant aux pâturages richesse, continuité et stabilité.

Ainsi, de toute évidence, le cheptel marocain esttrop nombreux pour être de qualité ou si l'on veut, lesdeux faits étant indissolublement liés, les pâturagessont trop épuisés pour nourrir un bétail de qualité

Problème d'éducation

La difficulté ne réside pas dans le choix que le bonsens commande, mais dans les multiples conséquencesque ce choix comporte. Si l'on veut réellement amélio-rer l'élevage marocain, il faut, parallèlement, améliorerles pâturages. Je vous ai dit précédemment commentcette amélioration est possible. Mais dans ce genred'expérience, coûteuse mais surtout gênante parcequ'elle bouscule de vieilles habitudes, il faut être sûr deréussir. Une fois de plus, il faut rappeler que le climatmarocain à des sautes d'humeur d'autant plus néfastesqu'elles sont imprévisibles. Les agriculteurs et les fo-restiers ont appris à leurs dépens qu'il y a des années oùles expériences les plus classiques se soldent par unéchec total. A quoi servirait de refaire un beau pâtura-ge, si l'année où il est ouvert au parcours, un troupeaupléthorique l'appauvrit immédiatement, avec leconcours malencontreux d'une sécheresse exception-nelle ? Il faut - et c'est un impératif autant techniquequ'éducatif - il faut garder une marge de sécurité en li-mitant, et même en diminuant, la charge des pâturages.En somme, tout revient à se fixer au préalable commeobjectif de faire porter le même poids de viande par unnombre moins grand de bêtes.

Car on ne réalise pas assez la perte sous tous les rap-ports que représente la mort, chaque année à l'orée del'hiver, du bétail sous-alimenté, surpris par le froid ousubitement gave de vert. De 1944 à 1947, le cheptel aperdu 12 millions et demi de têtes, ce que M. Desalbresévalue à la somme de 48 milliards de francs. Quel beaubudget pour un service de l'amélioration du cheptel,mais aussi, que d'herbe engloutie pour rien !

Pour ma part, je reste convaincu que rien de vrai-ment durable et efficace ne sera fait, tant qu'on n'aurapas compris qu'il faut lier, au point de vue technique etau point de vue humain, l'éducation des masses pasto-rales. C'est toute une habitude à donner, et c'est peut-être aussi quelques intérêts égoïstes à combattre. C'estencore un mode de pensée à créer. Le pasteur sait, de-puis la pacification, que son troupeau est à l'abri dupillage. Il faut maintenant le convaincre qu'on peut lemettre également a l'abri des coups du climat, et cela estavant tout un problème d'éducation. Voilà pourquoi j'aicru pouvoir égarer quelques instants les travaux de la#Semaine», loin de ses préoccupations purement péda-gogiques. M. le Directeur nous avait proposé l'étude dumilieu. Les pâturages marocains sont un milieu avectoute cette complexité que M. Robert vous a définie ré-cemment, mais aussi un milieu qui est à un tournant deson évolution. Il dépend un peu de nous d'en suivre enspectateur la ruine, ou bien, au contraire, de participer àsa conservation. Je pense aux thèmes qu'il peut fournirdans les excursions géographiques que recommandentnos collègues MM. Raynal et Cauchy; je pense aussi etsurtout à l'action que pourront avoir les maîtres desécoles rurales.

Un mot encore. J'ai volontairement évité toutexemple concret, parce que j'ai pensé qu'ils auraient al-longé inutilement cette exposé, mais l'excursion prévuepour la fin de la semaine permettra d'illustrer ce que jeviens de vous dire.

Bibliographie

CHARNOT (A.).-La toxicologie au Maroc. Mém.Soc. sc. nat. Maroc, n° XLVII, 823 p., 247 fig., 16 pl.hors texte, Rabat, 1945

DESALBRES (J.).-La question fourragère au Ma-roc. Bull. Soc. agriculteurs Maroc, n° 21, pp. 12 à 26,Rabat, 1949.

DOCUMENTS du Service de l'élevage.LABORATOIRE des recherches du Service de

L'élevage, Alimentation et aliments du bétail au Maroc.Publ. Serv. élevage, 204 p; 3° éd., Rabat. 1947

(Article tiré de site http://membres:lycos.fr/maroca-gri)

Les pâturages marocains: Problèmes techniques, problèmes humains, problèmes d'éducation (107)

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TERRE & VIE - N° 67/68 - Avril/Mai 2003

Johannes Rau, Président de la Répu-blique fédérale d'Allemagne, a reçu au-jourd'hui la médaille Agricola gravée enson honneur par la FAO en reconnais-sance de son engagement continu dans lalutte contre la faim dans le monde.

La médaille lui a été remise par leDirecteur général de la FAO, M. JacquesDiouf, au cours d'une cérémonie à Ber-lin.

La FAO a décerné cette distinctionau Président Rau en guise de témoigna-ge de sa considération pour ses effortsinlassables visant à promouvoir une al-liance mondiale contre la faim et la pau-vreté. Il nous a ainsi fait prendre davan-tage conscience que dans notre mondeactuel, nous sommes plus que jamais dé-pendants les uns des autres, a soulignéen substance M. Diouf.

Soutien aux opérations d'urgence

M. Diouf a mis l'accent sur la contri-bution généreuse de l'Allemagne qui aoffert expérience, savoir-faire et res-sources financières pour appuyer lesprogrès en agriculture et assurer la sécu-rité alimentaire dans les pays en déve-loppement. Récemment, l'Allemagne asoutenu les opérations d'urgence de laFAO en Afghanistan et l'élaboration dedirectives internationales pour le droit à

l'alimentation. Dans son allocution lors de la Jour-

née Mondiale de l'Alimentation 2001 àRome, le Président Rau avait attiré l'at-tention sur la sécurité mondiale, le com-merce mondial équitable et progrès tech-nologique. Il avait appelé à la constitu-tion d'une alliance internationale contrela faim et la pauvreté, en vue d'établir unmonde de paix libéré de la faim.

« L'Alliance internationale contre lafaim » est le thème de la Journée Mon-diale de l'Alimentation 2003. Cette Jour-née est célébrée chaque année le 16 oc-tobre, date anniversaire de la création dela FAO.

La médaille Agricola honore des per-sonnalités qui se sont distinguées parleur engagement et leur soutien en fa-veur d'une production agricole durable,de la sécurité alimentaire mondiale et dela coopération internationale.

Avant le Président Rau, plusieursleaders mondiaux ont reçu cette mé-daille: le Président égyptien Hosni Mu-barak, le Premier ministre espagnol JoséMaría Aznar, le Président françaisJacques Chirac, le Roi Fahd d'Arabiesaoudite, le Roi de Thaïlande BhumibolAdulyadej, le Président chinois JiangZemin et le Président ghanéen JerryRawlings.

Source: FAO

Le Président allemand Rau reçoit la médaille Agricola

Michel Camdessus, GouverneurHonoraire de la Banque de France etancien Directeur général du Fondsmonétaire international a appelé hierles pays développés à une aide delong-terme et les pays en développe-ment à l'adoption de politiques delong-terme pour attaquer les racinesde la faim et de la pauvreté.

S'adressant au Comité de la sécuri-té alimentaire mondiale, réuni au siè-ge de l'Organisation des NationsUnies pour l'alimentation et l'agricul-ture (FAO), M. Camdessus a soulignél'importance d'une eau propre et a dé-claré que 100 milliards de dollars sup-plémentaires par an étaient néces-saires pour fournir de l'eau potable au1,1 milliard d'individus qui en sont dé-pourvus aujourd'hui.

Selon M. Camdessus, la responsa-bilité de fournir une eau propre et sai-ne aux populations du monde en déve-loppement incombe en premier lieuaux pays en développement eux-mêmes. Il est important que ces der-niers aient une politique de l'eau. Il lesa ainsi incités à rendre public leursprogrammes d'action pour la réalisa-tion des objectifs de développementde l'ONU pour le millénaire et les apoussés à établir une gouvernancetransparente.

Il a conseillé aux gouvernementsde ces pays de doubler l'aide officielleau développement pour les besoins eneau et de s'attacher à la cibler vers lespauvres. M. Camdessus a qualifié leProgramme Spécial pour la SécuritéAlimentaire de la FAO d'"excellentexemple" d'aide au développementbien ciblée.

"Nous avons peut-être perdu unebataille contre la faim", a déclaré M.Camdessus, "mais nous n'avons pasperdu la guerre. Nous disposons deressources et de stratégies que nousn'avons pas suffisamment exploitéesjusqu'ici."

Il a cité l'"impressionnant potentielde la recherche" et le potentiel insoup-çonné que représente une participationplus active des femmes dans les pro-cessus de prise de décisions concer-nant l'alimentation et les objectifs dedéveloppement pour le millénaire.

M. Camdessus a réitéré l'appel duPrésident français Jacques Chiracpour que les pays développés adoptentun moratoire sur les aides aux expor-tations agricoles à destination del'Afrique pendant toute la durée ducycle de Doha de négociations agri-coles à l'OMC.

Source: FAO

La FAO aide les agriculteurs éry-thréens à retrouver leur capacité pro-ductive en leur distribuant des se-mences de céréales et de légumi-neuses pour sauver la récolte de2003.

La sécheresse de 2002 -- la pireen dix ans -- a fortement affaibli lacapacité productive des agriculteurset affecté toutes les régions, plus par-ticulièrement Debub et Gash Barka,les deux greniers à blé de l'Erythrée.

La récolte de 2002 n'a représentéque 11 pour cent de la récolte an-nuelle prévue.

Dans beaucoup de régions, lesquantités de blé et d'orge récoltéesétaient inférieures aux niveaux de se-mences requis. Cette faiblesse n'adonc pas permis de mettre de côtédes quantités de semences destinéesà être replantées lors de la saison sui-vante.

Les agriculteurs continuent desouffrir également des conséquencesde la guerre frontalière avec l'Ethio-pie. Ils ont peu d'argent liquide pouracheter des semences.

Souvent, les faibles quantités desemences stockées par les agricul-teurs pour la saison suivante des se-mis sont consommées par les fa-milles qui n'ont plus rien d'autre àmanger.

En Erythrée, la situation alimen-taire est alarmante. Les deux-tiers dela population -- 3,4 millions de per-sonnes -- sont confrontées à des pé-nuries alimentaires. Parmi elles, 1,4million de personnes ont besoin del'aide alimentaire d'urgence.

Un projet TCP de 400 000 dollars

Dans le cadre de son programmede coopération technique (PCT), laFAO vient de lancer en Erythrée unprojet d'une valeur de 400 000 dol-lars.

L'Organisation fournira son assis-tance technique (services, intrants)pour aider les communautés rurales àreprendre leurs activités agricoles.

La FAO distribuera 400 tonnes desemences de céréales et de légumi-neuses à quelque 30 000 familles.Cela permettra de cultiver non moinsde 15 000 hectares qui fournirontquelque 12 000 tonnes de nourritured'une valeur estimée à 5 millions dedollars environ.

Le projet de distribution de se-mences de céréales et de légumi-neuses démarre en juin 2003 et de-vrait prendre fin en janvier 2004. Ilépaule en quelque sorte un projetsuédois de distribution de semencesdans les régions de Debub et GashBarka.

Un fossé énorme

Les besoins de l'Erythrée en se-mences de céréales et de légumi-neuses sont évalués à 16 247 tonnes(blé, orge, sorgho, mil. maïs et teffétant les principales céréales alorsque les pois chiches, les haricots etles grains de sésame sont les autresprincipaux apports nutritionnels).

En Erythrée, la FAO collaboreétroitement avec les ONG. Jusqu'ici,la FAO, les ONG et les donateurs ontpromis ou ont déjà fourni 5 640tonnes de semences. Le ministèreérythréen de l'agriculture, de son cô-té, a acheté 2 862 tonnes.

En tenant compte du fait que 20pour cent des semences (3 250tonnes)seront assurées par les agri-culteurs eux-mêmes, un trou de 6333 tonnes devra être comblé.

Quelque 2 000 tonnes supplé-mentaires de semences seront proba-blement achetées par le ministère del'agriculture. Cela laisse un fosséénorme de 4 000 tonnes qu'il faudracombler rapidement.

A moins qu'une assistance d'ur-gence ne soit fournie, quelque 100000 agriculteurs n'auront rien à plan-ter et seront incapables de relancerleur production lors du retour despluies en juin 2003.

Source: FAO

Erythrée: Céréales et légumes pour sauver la récolte 2003

Des femmes marocaines à 5 Km de Tetouan, située au nord du Maroc, et au Sud de l’Europpe

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TERRE & VIE - N° 67/68 - Avril/Mai 2003

Selon le rapport publié par l’Organi-sation mondiale de la Santé (OMS) et leFonds des Nations Unies pour l’Enfance(UNICEF) sur le paludisme en Afrique,cette maladie continue de prélever unlourd tribut : plus de 3000 enfants afri-cains en meurent chaque jour. Ce rapportsouligne en outre que les nouveaux anti-paludiques efficaces ne sont pas encoreaccessibles aux personnes qui en ont be-soin et que seule une faible proportiondes enfants exposés au paludisme sontprotégés par des moustiquaires impré-gnées d’insecticide véritablement effi-caces. Le rapport qui a fait l’objet d’uneprésentation officielle par le Président duKenya, Mwai Kibaki, à l’occasion de laJournée africaine du paludisme, brosse untableau du combat livré contre cette ma-ladie à l’échelle du continent et relèvel’urgence de rendre les antipaludiques ac-cessibles aux personnes les plus expo-sées.

Faire reculer le paludisme

« L’initiative Faire reculer le paludis-me a réalisé des progrès considérablesdepuis son lancement en 1998, mais desefforts accrus sont nécessaires pour com-battre cette maladie dévastatrice qui en-trave le développement de nombreuxpays d’Afrique. » a déclaré le Dr GroHarlem Brundtland, Directeur général del’OMS. « Le paludisme continue de res-serrer son étau autour de l’Afrique. En in-tensifiant les efforts de lutte, nous pou-vons inverser cette tendance. »

Selon les estimations, 20 % de la po-pulation mondiale – principalement dansles pays les plus pauvres du monde – estexposée au risque de contracter le palu-disme. On dénombre plus de 300 millionsde cas aigus et au moins un million de dé-cès chaque année. Quatre-vingt-dix pourcent des décès dus au paludisme sont en-registrés en Afrique, au sud du Sahara etconcernent généralement des enfantsâgés de moins de cinq ans.

« Le paludisme tue un enfant africaintoutes les 30 secondes et demeure l’unedes plus graves menaces pour la santé desfemmes enceintes et de leurs nouveau-nés », a déclaré Carol Bellamy, Directeurexécutif de l’UNICEF. « Nous savonscomment et nous pouvons atteindre notrecible de réduire de moitié la charge mon-diale du paludisme d’ici 2010, mais celasuppose des investissements et une vo-lonté politique beaucoup plus importants.»

Le Rapport sur le paludisme enAfrique incite la communauté mondiale àintensifier ses efforts et notamment à :

* Accroître les investissementsmondiaux pour soutenir la mise enoeuvre des programmes de lutte contre lepaludisme dans les pays d’endémie ;

* Accorder une place plus impor-tante au paludisme dans les priorités sani-taires des pays d’endémie ;

* Promouvoir une participationaccrue du secteur privé dans la fournitureet la distribution d’antipaludiques de qua-lité et de moustiquaires imprégnées d’in-secticide ;

* Mettre les nouvelles associa-tions médicamenteuses antipaludiquesextrêmement efficaces à la dispositiondes populations à risque.

Le Rapport sur le paludisme enAfrique reconnaît que les efforts dé-ployés à l’échelle mondiale ont déjà per-mis d’enregistrer des progrès considé-rables dans un certain nombre de pays quiont adopté des stratégies de lutte antipa-ludique présentant un bon rapportcoût/efficacité et davantage axées sur lesplus vulnérables, à savoir les femmes et

les enfants en bas âge.Il est réjouissant de constater que les

moustiquaires imprégnées d’insecticideoffrent une bonne protection contre le pa-ludisme. Si elles sont correctement utili-sées et associées à un traitement précoceau niveau de la communauté, la transmis-sion du paludisme pourra reculer de 60 %et le taux global de mortalité chez les en-fants en bas âge diminuer d’environ uncinquième.

En Tanzanie, un projet pilote commu-nautaire de trois ans a permis de faire pro-gresser de 10 à 50 % la proportion denourrissons protégés par des mousti-quaires imprégnées d’insecticide et defaire reculer de plus de 25 % le taux demortalité infantile. Un autre programmecommunautaire en Zambie s’est traduitpar une couverture nette de plus de 60 %des individus à risque.

Une formation a été dispensée en Ou-ganda à des agents de santé communau-taires et à des mères d’enfants en bas âgedans plus de 10 districts pour leur ap-prendre à reconnaître les symptômes dupaludisme et entreprendre un traitementmédical immédiat, dans le cadre d’unestratégie de prise en charge du paludismeà domicile. Cette stratégie encourage laparticipation active des officines localeset de l’industrie pharmaceutique aux ef-forts de lutte antipaludique. Les premiersrésultats obtenus permettent d’observerun net recul du nombre de cas de paludis-me ne faisant pas l’objet d’une hospitali-sation chez les moins de cinq ans. LeGhana et le Nigéria ont aussi adopté cet-te stratégie.

« Le Rapport sur le paludisme enAfrique montre comment le partenariatmis en place pour faire reculer le paludis-me accroît son assistance aux pays d’en-démie pour leur permettre de poursuivrele combat contre cette maladie. Le parte-nariat mondial se trouve actuellement àun stade crucial de son existence : il doitconserver et renforcer les appuis qu’il apu réunir jusqu’ici. Nous devons absolu-ment honorer les engagements que nousavons pris il y a cinq ans pour ne pas dé-cevoir une nouvelle génération d’enfantsafricains. Cela serait inacceptable. », adéclaré le Dr Nafo-Traoré, Secrétaireexécutif du Secrétariat du PartenariatRBM.

Faire reculer le paludisme

L’initiative Faire reculer le paludisme(RMB) a été lancée en 1998 avec l’objec-tif déclaré de réduire de moitié la chargedu paludisme d’ici 2010. Ses partenairesfondateurs – le Programme des NationsUnies pour le Développement, l’UNI-CEF, la Banque mondiale et l’OMS – ontdécidé de mettre en commun leursconnaissances et leurs ressources pourlutter de concert contre le paludisme àl’échelle mondiale, et plus particulière-ment en Afrique.

Depuis le lancement de cette initiati-ve, les dépenses internationales engagéesdans la lutte contre cette maladie ont plusque triplé et se montent actuellement àUS $200 millions par an. Des plans stra-tégiques détaillés de lutte contre le palu-disme ont été élaborés dans plus de 30pays d’Afrique où cette maladie est endé-mique et le nouveau Fonds mondial delutte contre le SIDA, la tuberculose et lepaludisme a injecté des ressources sup-plémentaires non négligeables dans lamise en oeuvre de ces plans.

L’initiative RBM est un partenariatmondial dans lequel sont associés despays d’endémie palustre, des donateursbilatéraux et multilatéraux, des représen-tants du secteur privé et des ONG et qui a

permis d’attirer l’attention de la commu-nauté mondiale sur le problème du palu-disme, de dégager des ressources supplé-mentaires et de réunir un consensus surles instruments et les interventions priori-taires nécessaires pour combattre cettemaladie.

Au Sommet d’Abuja, tenu au Nigériale 25 avril 2000, 44 chefs d’Etats afri-cains ont réaffirmé leur détermination àfaire reculer le paludisme et fixé des ob-jectifs intermédiaires pour l’Afrique. Ilsont incité les dirigeants d’autres pays àsoutenir leurs efforts et à reconnaîtrel’importance de la lutte contre le paludis-me en tant que maladie de la pauvreté.

A la suite du Sommet d’Abuja, le 25avril a été déclaré « Journée africaine dupaludisme » et une résolution adoptée ul-térieurement par les Nations Unies aconsacré la Décennie 2001-2010 « Dé-cennie pour faire reculer le paludisme

dans les pays en développement, notam-ment en Afrique », accordant ainsi uneplace importante au paludisme dans lesobjectifs de développement des NationsUnies pour le Millénaire.

Sur les 44 pays signataires de la Dé-claration d’Abuja en 2000, 25 pays afri-cains d’endémie ont présenté des projetsvisant à financer l’accélération de la miseen oeuvre de leurs plans nationaux de lut-te contre le paludisme, qui ont été ap-prouvés par le Fonds mondial de luttecontre le SIDA, la tuberculose et le palu-disme.

Dix-huit pays d’endémie ont déjà ré-duit ou supprimé les taxes et droits dedouane sur les produits antipaludiquescomme les moustiquaires et les insecti-cides, améliorant ainsi l’accès à ces pro-duits essentiels.

Source:

L’OMS et l’UNICEF réclament de toute urgence une intensi-fication des efforts déployés pour faire reculer le paludisme

L'Organisation des Nations Uniespour l'alimentation et l'agriculture(FAO) a appelé à davantage d'annoncesd'aide alimentaire et à l'accélération dela distribution de l'aide alimentaire d'ur-gence en Erythrée, en Ethiopie et enMauritanie pour prévenir des faminespotentielles. Qualifiant les perspectivesglobales des récoltes en Afrique austra-le de "favorables en général" à l'excep-tion du Zimbabwe, de certaines partiesdu Swaziland et du sud du Mozam-bique, le rapport souligne que les pers-pectives de l'alimentation et des récoltesdans les autres parties de l'Afrique sub-saharienne restent mauvaises, 25 paysse trouvant en situation d'urgence ali-mentaire.* Ce chiffre reste inchangé de-puis que la FAO a publié son dernierrapport sur la région en décembre 2002.

La situation des récoltes et des ap-provisionnements en Afrique sub-saha-rienne indique que la situation des ap-provisionnements dans plusieurs paysde l'Afrique sub-saharienne, en particu-lier en Erythrée, en Ethiopie, en Mauri-tanie et au Zimbabwe reste maussadeessentiellement à cause des graves sé-cheresses lors des saisons agricoles pré-cédentes. Le rapport réclame "des me-sures spécifiques" telles que des centresde distribution d'eau et de nourriture etun meilleur accès aux marchés, pour ve-nir en aide au secteur de l'élevage. L'es-calade et/ou la poursuite des conflitsdans un certain nombre de pays, tels leBurundi, la République centrafricaine,la République démocratique du Congo,la République du Congo et le Liberia, aaggravé l'insécurité alimentaire en per-turbant les activités agricoles. La des-truction massive des ressources, lespillages et le déplacement de populationen République centrafricaine laissentprésager d'une production alimentaireréduite pour cette année. Dans la Répu-blique du Congo, une résurgence descombats dans les zones entourant la ca-pitale Brazzaville a provoqué le dépla-cement d'au moins 84 000 personnes.Une épidémie de virus Ebola dans la ré-gion de la Cuvette a détérioré davantagela situation humanitaire.

Le rapport lance un appel à une as-sistance pour relancer l'agriculture dansles nombreux pays touchés par lesconflits et des conditions climatiquesdéfavorables, tels l'Angola, le Burundi,la Côte d'Ivoire, la République démo-

cratique du Congo, le Liberia, la SierraLeone, l'Ouganda et le Zimbabwe. Ilconviendrait de fournir des semences,outils et fertilisants pour aider les agri-culteurs à reprendre la production agri-cole. En Afrique australe, le rapport in-dique que les agriculteurs ont besoind'aide pour commercialiser les excé-dents disponibles dans les meilleuresconditions possibles et pour préparer laprochaine saison de récoltes.

Le rapport indique que les besoinsen importations céréalières en Afriquesub-saharienne en 2003 devraient resterélevés, reflétant principalement les ef-fets des sécheresses de l'an passé enAfrique australe, orientale et occidenta-le. La FAO fixe les besoins alimentairestotaux à 4,6 millions de tonnes, contre 2millions qu'elle avait estimés en2001/2002. Les promesses d'aide ali-mentaire en céréales pour 2002/2003,comprenant celles reportées à partir de2001/2002, s'élèvent à 2,1 millions detonnes sur lesquelles 1,7 million detonnes ont été distribuées jusqu'ici.

La situation des récoltes et des ap-provisionnements en Afrique sub-Saha-rienne est basée sur des informationscollectées par la FAO à partir de diffé-rentes sources sur le terrain: les Agencesdes Nations Unies, les gouvernements,les organisations non-gouvernementaleset les représentants de la Conférencepour le développement de l'Afrique aus-trale (CDAA) et du Comité PermanentInter-Etats de lutte contre la sécheresseau Sahel (CILSS ). Une informationcomplémentaire plus détaillée sera dis-ponible dès que la mission conjointe dela FAO et du Programme AlimentaireMondial sur l'évaluation de l'approvi-sionnement alimentaire en Angola, auLesotho, au Malawi, au Mozambique,au Swaziland, en Zambie et au Zimbab-we sera achevée.

*Les 25 pays en situation d'urgencealimentaire sont: l'Angola, le Burundi,le Cap-Vert, la République centrafricai-ne, la République démocratique duCongo, la République du Congo, la Cô-te d'Ivoire, l'Erythrée, l'Ethiopie, la Gui-née, le Kenya, le Lesotho, le Liberia,Madagascar, le Malawi, la Mauritanie,le Mozambique, la Sierra Leone, la So-malie, le Soudan, le Swaziland, la Tan-zanie, l'Ouganda, la Zambie et le Zim-babwe.

Source: FAO

Quelques pays d'Afrique sub-saharien-ne ont besoin de plus d'aide alimentaire

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TERRE & VIE - N° 67/68 - Avril/Mai 2003

En dépit de l’abondance desressources naturelles, l’Afriquesubsaharienne n’est certes pasun lieu de rêve pour un agricul-teur. Sécheresses, inondations etautres calamités récurrentes fontdes ravages, tandis que la pau-vreté chronique, les problèmessociaux, les politiques ineff i-caces et les troubles intérieurscontribuent aussi aux pénuriesalimentaires et à la malnutritiongénéralisée.

Et au cours des dix dernièresannées est venu s’ajouter le virusVIH/SIDA dans cette partie dumonde, où jusqu’à 80 pour centde la population dépend del’agriculture pour se procurernourriture et revenus. Tandis quela maladie continue de tuer desmillions de personnes tout enlaissant des quantités d’autresmourir de faim car ils sont tropa ffaiblis, trop jeunes ou troppauvres pour cultiver la terre,l’Afrique australe connaît uneforme différente de crise — quiaugmente, à son tour, les possi-bilités de propagation du virus.

Ceci est le message qui res-sort d’un nouveau documentaired’une demi-heure, SowingSeeds of Hunger, réalisé par laFAO en collaboration avec Tele-vision Trust for the Environment(TVE), une société de films in-dépendante implantée àLondres; il sera diffusé sur BBCWorld cette semaine.

Le film illustre comment lacrise du sida touche directementdes millions de personnes infec-tés par la maladie — dont beau-coup sont des travailleurs agri-coles, comme Barnabus et MaryChabala. Vu que le virusVIH/SIDA a tendance à frapperdans la période de vie la plusproductive, de 15 à 49 ans, nom-breux sont les champs d’Afriqueaustrale qui sont désormais enjachère. En conséquence, les fa-milles comme les Chabala nonseulement perdent des culturesvivrières et commerciales, maisaussi des ressources précieuses,comme bétail et outils. “Nousavons dû vendre tout ce quenous avions pour acheter à man-ger et payer nos frais médicaux”,explique Mary.

Malheureusement, les ser-

vices de santé dans cette partiedu monde ne sont pas à la hau-teur des exigences des personnestouchées par l’épidémie. Dansune situation de ce genre, la nu-trition est fondamentale.“Lorsque les gens sont mal nour-ris, ils n’ont pas la force de ré-sister à l’infection et le sida sedéveloppe d’autant plus vite”,explique Karel Callens, un nutri-tionniste de la FAO travaillantdans la région, qui a fourni unappui technique au documentai-re. “L’alimentation ne prétendpas guérir du VIH/SIDA, maiselle peut aider les gens à vivreplus longtemps et à mener unevie plus productive.”

L’alimentation peut servir de prévention

Dès lors qu’une personnemeurt du sida, les difficultés semultiplient généralement pourles membres de la famille quirestent, en particulier lesfemmes et les enfants. Dans cer-taines communautés, parexemple, la coutume veutqu’une femme perde son accès àla terre et à d’autres biens à lamort de son mari. La productionvivrière étant fréquemment latâche des femmes, ces traditionspeuvent nuire à toute la famille.Par ailleurs, les membres de lafamille se déplacent à la re-cherche de nourriture ou de tra-vail, augmentant les risques decontracter le VIH et de le rame-ner chez eux.

Pour d’autres, le sexe com-mercial peut s’avérer la seulepossibilité de survie. Dans lefilm, Mercy, 19 ans, se livre à laprostitution au bord d’une routeà grande circulation pour nourrirses deux jeunes frères. Les joursles plus prospères, dit-elle, elleaura des rapports avec 10hommes au moins — et pour unbon prix, elle le fera sans préser-vatif. “J’ai besoin d’argent”, lan-ce-t-elle d’un air de défi.

La prise de conscience duVIH/SIDA se diffuse dans toutel’Afrique australe, mais commele montrent les commentaires deMercy, les rapports protégés neremplissent pas un ventre vide.“Les gens qui ont un accès suffi-

sant à la nourriture ne se retrou-vent pas contraints à vendreleurs corps pour manger”, ex-plique Marcela Villarreal, Chefdu Service de la population et dudéveloppement de la FAO et co-ordonnatrice pour les questionsliées au VIH/SIDA. “La sécuritéalimentaire en soi peut être unmoyen de prévention.”

L’agriculture est par consé-quent essentielle pour aider à at-ténuer certains des effets del’épidémie. Les politiques quigarantissent aux femmes un ac-cès égal à la terre, au crédit et àl’éducation ont une importancefondamentale. Mais la FAO aideà apporter des mesures plus im-médiates à la région, comme despratiques d’allègement destâches, des cultures qui requiè-rent moins de travail du sol etl’agriculture de conservation,une méthode économique quiprotège de la dégradation en uti-lisant moins d’eau et d’engrais.[Cliquer ici pour en savoir plussur les activités de la FAO dansle domaine.]

Et l’avenir?

Le film présente certaines desinitiatives communautaires quisont nées de la crise — des orga-nisations comme Kubatsirana,un groupe de soutien bénévoletravaillant au Mozambique quiaide à dispenser des soins à do-micile, à fournir de la nourritureet à sensibiliser les personnes lesplus vulnérables.

Mais le nombre saisissantd’enfants devenus orphelins dusida — 11 millions pour la seuleAfrique subsaharienne —montre qu’il reste encore beau-coup à faire. “Que faites-vousquand vous n’avez jamais reçud’amour ou d’affection étant en-fant parce que vos parents sontmorts quand vous étiez très jeu-ne?”, demande Stephen Lewis,l’envoyé spécial des NationsUnies pour le VIH/SIDA enAfrique. “15 ou 20 ans plus tard,Dieu seul sait quels effets désta-bilisateurs ceci aura sur ces en-fants.”

Pour cela, nombreux sontceux qui estiment que la criseréelle en Afrique australe tou-

chera son paroxysme lorsque cesorphelins deviendront adultes.Sole, 14 ans, a eu plus de chan-ce: depuis la mort de ses parentsdu sida il y a trois ans, il habiteavec ses trois frères et sœur ca-dets dans une cabane et reçoitune assistance alimentaire deKubatsirana. Mais comme beau-coup d’autres orphelins, les pa-rents de Sole sont morts avantd’avoir pu transmettre des géné-rations de savoir-faire agricole etde connaissances sur les variétéset les outils à leurs jeunes en-fants. Sans ces connaissances,Sole, ses deux frères et sa sœursont incapables de produire leurpropre nourriture ni de se procu-rer des revenus pour l’acheter, etleurs perspectives d’avenir sefont encore plus sombres.

Secouer le monde

C'est l’Afrique qui supporteles plus grosses conséquences dela crise actuelle du VIH/SIDA:le continent abrite plus de 75pour cent des 42 millions de per-sonnes que l’on estime infectéespar la maladie. Mais les ten-dances dans le reste du mondene sont pas moins alarmantespour autant: en Inde, parexemple, il devrait y avoir 25millions de séropositifs d’ici lafin de la décennie, tandis que lestaux d’infection montent enflèche dans d’autres zones del’Asie, des Caraïbes et de l’Eu-rope de l’Est.

“Nous espérons que ce filmservira à secouer le monde”, dé-clare William D. Clay, Chef duService des Programmes nutri-tionnels de la FAO. “S’il faut ac-célérer les mesures pour com-battre la crise en Afrique austra-le, d’autres pays ont égalementbesoin de prendre des mesuresdrastiques immédiates avant queles taux d’infection n’atteignentdes proportions épidémiques.Aucune partie du monde n’est àl’abri de la maladie, et la FAOexhorte tous les secteurs — de lasanté au social et à l’agriculture— à travailler de concert pouratténuer l’impact du VIH/SIDAet enrayer sa transmission.”

Source: FAO

Un documentaire de BBC World:

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TERRE & VIE - N° 67/68 - Avril/Mai 2003

Un vaste programme d’élevage et deconservation s’attache à assurer l’avenir dela race arabe, célèbre pour sa beauté et sa ré-sistance. Le programme bénéficie de l’assis-tance technique de la FAO dans le cadre deses travaux permanents de conservation dela diversité génétique animale mondiale.

Le Centre "King Abdul Aziz" pour leschevaux arabes poursuit deux programmescomplémentaires: l’un destiné à conserver lalignée consanguine indigène et l’autre visantà assurer la reproduction de chevaux arabesindigènes à partir de chevaux d’importation.

Voici plus de 15 ans que le Centre acommencé à documenter les lignées consan-guines de 2 500 chevaux autochtones duroyaume dans un ‘stud-book’. L’ouvrage,conforme aux normes de l’Organisationmondiale des chevaux arabes, comporte unedescription de 1 720 chevaux, et 400 autresdevraient être recensés prochainement.

"Nous faisons cela pour sauvegarder unaspect remarquable de la culture islamiquearabe", explique le directeur du Centre, M.Sami Sulaiman Al Nuheit.

Les tribus de Bédouins du désert consi-déraient le cheval comme un don de Dieu etun membre honorable de leurs foyers. L’éle-vage est encore le gagne-pain le plus impor-tant dans les zones arides. Les troupeaux desbédouins parcourent à chaque saison degrandes distances à la recherche de nourritu-re et d’eau et la race s’est adaptée à ce modede vie.

Le cheval arabe était élevé pour sa natu-re douce et sa grande beauté, mais aussi poursa résistance aux longs déplacements dans ledésert, et sa rapidité et sa réactivité en cas deconflit tribal durant ces périples.

Ces caractéristiques ont fait du chevalarabe une race très prisée. Les Européenscherchant à améliorer leurs chevaux de sel-le, par exemple, les importaient pour lescroiser avec les souches indigènes.

Renforcer les compétences en améliora-tion génétique

Expert en élevage de reproducteurs,Bruce William McCrea travaille au Centresous les auspices d’un projet de la FAO fi-nancé par le gouvernement saoudien. M.McCrea s’occupe des programmes d’accou-plement des chevaux arabes importés dumonde entier. Il aide également à accroîtreles compétences de sélection des races che-valines.

Quelque 20 citoyens saoudiens sont ins-crits aux cours de formation du Centre, situéà une heure de la capitale, Riyad. "Nousvoudrions constituer un petit noyau de ma-nagers qui pourraient offrir leur assistancedans d’autres zones du pays", indique M. AlNuheit. "Nous devons encore recourir auxexperts étrangers pour nous tenir à jour desdernières avancées technologiques. Toute-fois, nous sommes fiers de pouvoir direqu’un certain nombre de jeunes Saoudiensont acquis une expérience dans la reproduc-tion des chevaux arabes."

Races locales à risque La demande de produits d’élevage dans

le monde en développement devrait doublerau cours des 20 prochaines années, comptetenu de la croissance démographique, del’urbanisation et de l’accroissement des re-venus.

Pour répondre à cette demande, l’agri-culture animale s’intensifie et repose de plusen plus sur quelques races pouvant produirede hauts rendements. En conséquence, lesraces locales moins productives mais pré-cieuses d’un point de vue génétique sontmenacées. On estime déjà à 35 pour cent lesraces de mammifères et à 63 pour cent lesraces d’oiseaux menacées d’extinction –

dont 60 pour cent dans les pays en dévelop-pement. Et des races locales restantes, raressont celles qui sont reproduites dans le butd'augmenter leur productivité, une occasionmanquée d’aider les pays en développementà nourrir leurs populations.

Le transfert des animaux des pays déve-loppés aux pays en développement entraînesouvent le croisement, voire le remplace-ment de races locales, mettant en péril la di-versité des animaux domestiques. Dans lespays en développement, les races du mondeindustrialisé sont considérées plus produc-tives. Le problème, toutefois, est que cesanimaux ne sont adaptés qu’aux conditionsdes pays d’où ils proviennent, et nombred’entre eux ne peuvent survivre dans l’envi-ronnement souvent rigoureux des pays endéveloppement.

Le recours au plus grand nombre deraces différentes que possible sera probable-ment la manière la plus avantageuse deconserver et de développer le pool géniqueanimal. "Il est important de conserver lesraces locales car elles requièrent une alimen-tation de qualité inférieure et sont plus résis-tantes aux aléas climatiques, aux parasites etaux maladies", explique Ricardo Cardellinodu Groupe de ressources animales de laFAO. "Elles continueront d’être la base de lasécurité alimentaire locale. Leur disparitionou remplacement par des races exotiques au-ra un impact sur les populations humaines etsur l’environnement."

Evaluer l’état des ressources zoogéné-tiques mondiales

La FAO coordonne le processus d’éla-boration du premier Rapport sur l’Etat desressources zoogénétiques mondiales, dans lebut de:

* analyser les données sur les races ani-males pour déterminer l’état des ressourcesgénétiques des animaux d’élevage dans lemonde;

* évaluer les politiques et technologiestraditionnelles et nouvelles pour mieux utili-ser, développer et conserver ces ressources;

* identifier les priorités des pays pourpouvoir prendre des mesures immédiates;

* renforcer les capacités des pays à gérerleurs ressources.

"La plupart des races à risque ne sontpas soutenues par des initiatives établies deconservation et de gestion ou par des poli-tiques, et les taux d’extinction sont en aug-mentation", affirme M. Cardellino.

Le Rapport vise à promouvoir une utili-sation et un développement judicieux desressources génétiques des animaux d’adap-tation locale, à améliorer la sécurité alimen-taire, à renforcer la protection de l’environ-nement et à lutter contre la pauvreté. Il viseégalement à sensibiliser davantage et à en-courager une meilleure utilisation des pra-tiques traditionnelles d’élevage des petitsagriculteurs et des nomades.

Quelque 140 pays ont convenu de pré-senter des rapports par pays qui cernerontles mesures prioritaires à prendre pourmieux utiliser et conserver la gamme entièredes races animales domestiques. La FAOencouragera et soutiendra ces actions aux ni-veaux national et régional durant tout le pro-cessus.

A cette fin, elle a mis au point une basede données en ligne – le système d’informa-tion sur la diversité des animaux d’élevage(DAD-IS) – pour aider les pays à collation-ner et à stocker les informations sur les res-sources zoogénétiques. Un projet du rapportintégral sur l’Etat des ressources zoogéné-tiques mondiales devrait être achevé en2005.

Source/ FAO

La gestion des ressources zoogénétiques mondiales

RENEUVELLEMENT DES REPRO-DUCTEURS

IMPORTANCE DU PRECHEPTEL

Une cage-mère coûte nettement plus cherque la lapine qui s’y trouve. Il faut impérati-vement peupler une cage-mère par une lapi-ne productive.

La gestion du précheptel et du renouvele-ment est donc primordiale pour une bonnerentabilité de l’élevage.

Pour effectuer rapidement le remplace-ment des reproducteurs défaillants, prévoirun prétroupeau permanent de jeunes lapinesgestantes, à savoir :

∑ 30 à 35% de places (par rapport auxcages-mères) pour les futures reproctrices de4 à 16 semaines d’âge, elles peuvent être 2ou 3 par cage.

∑ 30 à 35% de places (par rapport auxcages-mères) pour les femelles gestantes ouen attente. Ces cages sont nécessairementdans le local matérnité.

1.D’autre part, le préccheptel male com-pertera 15 à 18 sujets pour 100 cages-méres.

Le précheptel sera alimenté de la maniéresuivante.

ALIMENTATION

S’assurer tous les jours que les laperauxont de l’aliment à volonté et que les abreu-voirs automlatiques fonctionnnent bien .lesmangereoires et les abreuvoirs seront net-toyés réguliérement.

L’aliment lapin engrais fabriqué avec desmatieres premieres de qualité :

- assuire de très bonnes performances(croissance.indices de consommation.dév-loppement musculaire).

- Réduit les risques sanitaires du sevrage etde l’engraissement.

Pendant les 10 premiers jours après sevra-ge un rationnement est conseillé :

-50 g le premier jours puis progression ré-guliére pour arriver à une distribution à vo-lonté.

L’ANGRAISSEMENT

Quelques chiffres :- piods moyen au servage 35 jours :

850g- poids moyen d’abattage : 2 ,3Kg- Age moyen d’abattage : 77 Jours- Indice de consommation engraissement :

3,10- Indice de consomation économique glo-

bal :3,8

CONDUITE D’ELVAGE ET CONDI-TIONS D’AMBIANCE

Pour un poids moyen d’abattage de 2,3Kg, la densité ne doit absolument pas dépas-ser 17 lapins au m2’’ de cage, soit :

6 lapins par cage de 0,35 m2Le local d’engraissement doit être séparé

de la maternité. Si le bâtiment est divisé encompartiments, il faut regrouper des lape-raux du même âge dans chacun d’eux.

- Température : 20 à 22° de 4 à 6 semaines,16 à 18 ensuite.

- Ventilation : prévoir :- Un volume supérieur à 0,2m3/Kg de

poids vif (optimum : 0,25 m3/KG).- Les débits d’air suivants :* Hiver : 0,8 à 1m3/KG de poids vif au mi-

nimum Renouvellement : 3 à 4 volumes parheure.

* Eté : > 4 m3/Kg poids vif au maximum.- Les vitesse d’air au niveau des animaux

de 0,15 à 0,20m/s en hiver et de 0,20 à0,40m/s en été.

- Eclairage : obscurité totale sauf pendantles soins effectués à intevalles réguliers.

Chaque cage disposera d’une fiche ou se-ront notées les informations concernant leslapereaux :

-Nombre (entrés et sortis) ;- Origines ;- Poids.Remarques :

* Allaitement contrôlé : sur les cinq pre-miers jours suivant la mise-bas, n’ouvri laboîte à nid que 15 à 30 mn/jour entre 8h 00et 9h 00 le matin –Intérét : réduction despertes au nid.

* Stimulation de la réceptivité des lapinesallaitantes (saillies à 10 jours) :

J 0 (9ème jours après mise-base) à 9heures, fermetures des nids

J 1 à 9 heures : ouverture des nids-allaite-ment

J 1 à 9 h 30 :saillies.

ELEVAGE DES LAPEREAUX SOUSLA MERE

LA MISE-BAS

Trois Jours avant la date présumée de mi-se-bas, nettoyer et désinfecter avec soin laboite à nid puis la garnir de copeaux ou depaille.

Chaque jour la boite à nid des cages oùl’on attend une mise bas.

Le jour de la mise-bas effectuer lescontrôles des lapereaux et les travaux néces-saires :

. Compter les lapereaux nés ;

. Le cas échéant enlever les morts-nés ;

. Egaliser les portées en limitant à 8 (voir9) le nombre de laperaux ;

. Remplir la fiche individuelle de la mère ;

. Repérer la cage avec une pince à linged’une couleur choisie.

PENDANT L’ELEVAGE EN MATER-NITE

. Vérifier les nids tous les jours et noter leslapereaux morts ;

. En cas de mortalité de la lapine avant 15jours et en l’absence de pathologie grave(staphylococcie, colibacille 1 103, etc…) fai-re adopter les laperaux par les autres mèresayant une petite portée du même âge.

N.B : L’adoption tardive est toujours diffi-cile (risque d’échec).

LE SERVAGE

Il intervient à 28 jours ou plus, le plus gé-néralement en reliant les lapereaux de la ca-ge-mère pour les transporter dans la partieengraissement. Inscrire le nombre de lape-raux sevrés sur la fiche individuelle de la la-pine.

Un sevrage plus tardif (33 à 35 jours) ^per-met d’augmenter le poids des laperaux au se-vrage et d’améliorer leur résistance.

Le choix des reproducteurs sera, le caséchéant, réalisé au sevrage. Il ne faudra rete-nir que les laperaux issus de mère saines, pe-sant au moins 600grammes à 28 jours ou 900grammes à 35 jours et appartenant à des por-tées de 6 laperaux au moins. Effectuer lesexage et identifier les animaux.

La lapine est gestante : identifier sa cageavec une pince à linge d ‘une autre couleur.

La lapine n’est pas gestante : la présenterle jour même au mâle.

N.B. : Si la palpation est effectuer avant 10jours, les erreurs d’aapréciations sont fré-quentes, au delà de 14 jours il existe desrisque d’avortement.

La productivité de l’élevage, et par consé-quence sa rentabilité, dépend d’une bonnegestion des interventions de reproduction.L’utilisation d’un planning d’élevage (circu-laire ou linéaire) ou d’un simple agenda, per-mettra de connaître chaque matin toutes lesopérations à effectuer dans la journée.

- les lipines qui doivent être palpées.- Les lapines qui doivent être présentées au

mâle :. Lapines ayant mis bas le jour même ou

plusieurs jours auparavant selon le rythme dereproduction choisi;

. Lapines ayant refusé d’être saillies laveille ;

. Lapines palpées et non gestantes ;

. Lapines non encore gestantes le jour dusevrage de leur portée.

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TERRE & VIE - N° 67/68 - Avril/Mai 2003

Par Rahimi Abdelilahingénieur d’état,

Directeur du CT de Figuig.

Préambule : Personne ne peut nier le rôle que joue l’in-formation entant que catalyseur dans “le pro-cessus d’investissement”, en particulier dansle domaine agricole. En effet, nombreux sontles promoteurs qui veulent investir dans cesecteur, mais faute d’un système d’informa-tion cohérent et une vision stratégique, soustendue par la réalité socio-économique, per-mettant à la fois de prendre en compte lesspécificités et les contraintes de chaque zo-ne, on constate que ‘’la réaction’’ entre lepromoteur et son environnement connaîtparfois une lenteur insurmontable, aboutis-sant dans certains cas à un échec inévitable.Ainsi l’objectif de cet article est d’orienter etd’informer sur l’environnement agricole, etsur les opportunités d’investissement quiexistent au niveau de la zone d’action de laDPA de Figuig, toute en se basant sur lesprincipales productions ayant une haute va-leur ajoutée, sans se pencher sur les détailstechnico-économiques de chaque filière. Eten essayant de chercher un certain nombred’alternatives qui prennent en considérationla spécificité de la zone, et qui tentent derendre les obstacles naturels un atout et nonpas une contrainte.

I) PRESENTATION DE LA ZONE

1) Situation géographique :La zone d’action de la DPA de Figuigs’étend sur une superficie de 2.940.000 ha,elle est limitée au Nord par la province deJerrada, à l’Est et au Sud par la frontière ma-roco-algérienne, à l’ouest par la province deBoulmane, et d’Errachidia.Elle couvre cinq communes rurales (CR deTendrara, CR de Maâtarka, CR de Béni-Guil, CR de Abou lakhal, et la CR de Figuig)et 2 communes urbaines ( CU de Bouarfa etla CU de Figuig).

2)Population :Selon les dernières statistiques de 1994, lazone d’action abrite 64.700 habitants, soit0.24% de la population nationale alors que lasuperficie représente 4% de la superficie to-tale du pays.La densité de la population est à peu prés de2 habitants/km2.Cette population est répartie de façon hétéro-gène et non équilibrée entre centres urbainset centres ruraux (voir tableau 1).

a) Population urbaine :Les deux villes importantes au niveau démo-graphique et économique, sont les villes deFiguig et de Bouarfa.En effet, le recensement de la population de1982 à permis de constater un doublement dela population de Bouarfa par rapport à la si-tuation de 1952 (13.500 habitants), évolutionqui s’est confirmée en 1994 avec 19631 ha-bitants. Alors que Figuig, ancienne cité ethaut lieu d’urbanisation oasienne, s’est ca-ractérisée par une quasi-stagnation de sa po-pulation économique, elle a passé de 12 000hab en 1960 à 14 245 hab en 1994.b) Population rurale :

Contrairement à la population urbaine, la po-pulation rurale à connu un rythme d’évolu-tion très faible, sur la période de 1982 à1994, dû essentiellement à l’exode rural versles centres urbains.3)Caractéristiques agro-écologiques : a) Climat :Le climat de la zone est de type méditerra-néen qui subit fortement l’influence du Sa-hara. En effet, la région se trouve en positiond’abri par rapport aux influences atlantiques,les chaînons de kebdana, Béni iznassen etJerrada jouent le rôle de barrière. De ce fait,la zone est caractérisée par un climat aride àsupérieur frais vers le nord, et saharien supé-rieur tempéré vers le sud.b) Précipitations :Les précipitations sont faibles et irrégulières.Elles se tiennent en moyenne entre 150 et200mm à Bouarfa , 200 à 250mm à Tendra-ra, et 100 et 150mm à Figuig. Plus encore, lazone n’enregistre qu’un nombre limité dejours de pluie et une grande variabilité desprécipitations d’une année à l’autre. Concen-trées dans le temps, les pluies sont pour laplupart, sous forme d’averses orageuses,avec un maximum en automne, et une im-portance sensible des orages estivaux.c) Température :La continentalité fort prononcée, l’altitude(900-1600m), la sécheresse de l’air, la gran-de ouverture sur le désert, sont autant desfacteurs qui favorisent les grandes oscilla-tions thermiques entre les saisons, et entre lejour et la nuit.Les températures moyennes maximales etminimales, sont respectivement de l’ordre de42°C en Juillet-Août, et –4°C en Décembre-Janvier.Les vents sont très fréquents et violents, pou-vant occasionner en été de véritables tem-pêtes de sable. Ils entraînent aussi une éva-poration importante, ce qui compromet ledéveloppement des cultures, surtout dansl’oasis de Figuig.

d)Les sols :Les sols sont peu évolués, présentant desprofils peu profonds (l’épaisseur varie entre20 et 40 cm). Ils ont une texture limoneuse àsabla-limoneuse, avec d’une manière géné-rale, une faible teneur en matière organiqueet une forte tendance à la battance, ce quileur donne une structure peu stable et favori-se leur rapidité de dégradation, et une réduc-tion du drainage interne. De plus l’encroûte-ment calcaire affleure très largement.Les sols de montagnes et de collines sont parcontre très dégradés, caillouteux, et très peu

profonds ; Dans l’oasis de Figuig,les types de sols rencontrés sontgénéralement minéraux calcima-gnesiques bruts ou des sols miné-raux bruts d’apport éoliens ; onpeut rencontrer également dessols limoneux on sablo-argileuxpauvres en matière organique.

3)Les ressources hydriques :Compte tenu de l’aridité du cli-mat, les ressources en eau sonttrès limitées. Leur alimentationest faible et une bonne partie est

localisée dans les profondeurs. Elles sontconstituées par :a) Les eaux de surface : Comprennent un réseau d’oueds dont l’acti-vité ne se manifeste qu’en période de crues.Pour bénéficier de ces eaux, des Ghdirs (litsdes petits oueds barrés de petites digues), desJboubs (citernes enterrées cimentées), ontété construits par la population.Dans l’oasis de Figuig l’oued le plus impor-tant est l’oued zouzfana, qui traverse l’oasisde l’Est et passe en Algérie pour se perdredans le sahara.L’apport moyen annuel en eau de crues dans

le bassin versant de l’oued (zousfana) estcompris entre 60 et 80 millions de m3.b) Les eaux souterraines :Comprennent des nappes phréatiques pro-fondes dont l’étendue et le volume sont en-core mal connus. Dans l’oasis de Figuig, leseaux superficielles pérennes sont presque in-existantes, alors que les principales res-sources hydriques sont issues des eaux sou-terraines (Eau de la nappe profonde et eau dela nappe phréatique), ramenées au niveau del’oasis par le système des Khettaras.Les eaux de la nappe profonde sont locali-sées dans le réservoir souterrain des cal-caires triasiques, limité à l’Est par un systè-me de cassures qui constituent un barragesouterrain à l’écoulement vers l’est, donnantainsi naissance aux sources de Figuig. Lanappe phréatique qui s’étend sur 35km2, estexploitée par une soixantaine de puits quiservent à l’irrigation du périmètre Berkoukset des nouveaux périmètres d’extension auNord.c) Les systèmes d’alimentation en eau po-table : Les ressources en eau disponible sont uni-quement souterraines. Dans la province deFiguig, deux systèmes d’alimentation sonten fonction. En effet, la ville de Figuig reçoitson eau potable de 2 forages assurant un dé-bit global de 65 l/s, alors que la ville deBouarfa dispose de 8 forages donnant 53 l/s.

4) Le réseau de transport :L’infrastructure du transport est un facteurdéterminant pour dynamiser les échanges etsurmonter les formes d’enclavement, dans lebut d’intégrer la zone dans l’espace national.Le flux économique inter et intrarégions estassuré à 99% par la route qui demeure lemoyen fondamental de transport des per-sonnes et des marchandises.a) Le réseau routier :Au total, la province de Figuig dispose deprès de 1866 km de routes de toute catégoriedont 460km sont des routes principales avec2 grands axes perpendiculaires, l’un direc-tion Nord-Sud : Oujda-Figuig (la nationale17), l’autre est-ouest, reliant Bouarfa à Erra-chidia (la nationale 10). Les 1406km restantsont des chemins tertiaires dont 154km revê-tus et 1252km non revêtus.b) Le réseau ferroviaire :Ce moyen de transport constitue l’un desmoyens les plus efficaces pour donner uncoup de fouet au développement écono-mique et social. Or la seule ligne existante,est celle reliant Oujda à Bouarfa, longue de280km, destinée essentiellement aux trans-port des produits miniers et matériaux deconstruction.5) Statuts fonciers :Il existe trois types de statuts dans la zoned’action de la DPA de Figuig, le collectif quicaractérise la majorité des terrains de par-cours, le melk qui représente une petite su-perficie, et les terres domaniales qui fontpartie du domaine privé de l’état.Les terres collectives sont placées sous la tu-telle du Ministère de l’intérieur par le biaisde mandataires particuliers, elles sont inalié-nables et imprescriptibles, et tous les descen-dants d’un ayant droit peuvent légalementjouir de leur usage.I) POTENTIALITES DE LA ZONE :1) Importance des parcours :La zone d’action de la DPA est un agrégat demilieux naturels à la fois diversifiée et com-plémentaires, exploité depuis des siècles parun groupement humain caractérisé par le no-madisme, les échanges et l’interdépendance.Cependant, ces immenses étendues sont for-tement dépendantes du climat qui présente laprincipale force motrice de l’écosystèmepastoral, et détermine le niveau de produc-tion et conditionne ainsi le fonctionnementglobal de tous les processus biologiques,

physiques et sociaux régissant le système.Les principales formation pastorales quiconstituent le couvert végétal des parcourscomprennent des formations steppiques :- Les steppes à alfa (stipa tenacissima)- Les steppes chaméphytiques à armoiseblanche du (Artemisia herba alba)- Les steppes à chénopodiacées (Arthrophy-tim scaparium)- Les steppes à thymilea microphylla- Les faciès salés (Atriplex nummularia)- Les parcours à bases de Naoea mucronata.b)Autres ressources des parcours : - Truffes du désert ou terfèzes :Appelées localement « Terfass » tuberculesqui représentent la forme de fructificationsexuée des champignons ascomycétes quidépendent d’une association symbiotiqueavec les racines des plantes hôtes.Ces tubercules sont très appréciés par lesmarchés locaux et régionaux, comme parcertains marchés étrangers, notamment lespays du moyen orient.En année normale, l’exploitation des truffeset leur commercialisation (plusieurs cer-taines de tonnes représentant des dizaines demillions de dirhams) peuvent constituer uneressource d’appoint pour une large part de lapopulation.En effet, le ramassage des truffes emploiedes milliers de bergers, des ouvriers tra-vaillant dans d’autres secteurs et des « sansemploi ».Cependant, la production des champignonsterféziens est fortement liée au niveau desprécipitations automnales et printanières, àla densité et à la vigueur des plantes hôtesaux quelles ils sont associés.Par ailleurs, les nouvelles perspectivesqu’offrent les truffes pour le développementde la zone et l’augmentation des revenus dela population méritent une attention particu-lière.- Les ressources cynégétiques :La zone d’action de la DPA de Figuig par saposition géographique, l’immensité de sonespace, et ses biotopes spécifiques, détientune richesse faunistique importante qui luiconfère le privilège d’être une région dechasse par excellence. Elle bénéficie de po-tentialités cynégétiques importantes, en par-ticulier en matière du gibier noble : mouflonà manchette, gazelles et outarde, en plus dulièvre, et de perdreaux.La zone dispose de 3 réserves permanentesd’une superficie de 1.627.000 ha et 3 ré-serves triennales d’une superficie de 745.00ha.Il est à signaler que les actions réalisées dansle cadre du projet de développement pastoralet de l’élevage dans l’oriental, en particulierles mises en défens, les plantations et le dé-veloppement des points d’eau permanents,ont considérablement amélioré les nichesécologiques du gibier, dont on a pu enregis-trer une augmentation sensible, les plusgrands bénéficiaires sont le lièvre et l’outar-de, avec retour de quelques oiseaux migra-teurs et de quelques gazelles dans certainesmise en défens. Cependant le gibier a souffert de plusieursannées consécutives de sécheresse et d’uneconcurrence toujours plus accrue des ani-maux domestiques qui continuent à envahirles territoires giboyeux à la suite du dévelop-pement des moyens de transport d’eau etd’animaux.Par ailleurs, la promotion du tourisme cyné-gétique, doit bénéficier d’une attention parti-culière, en raison du rôle socio-économiqueque cette activité est appelée à jouer dans larégion.

2) Productions animales :

A Suivre

Commune

BouarfaFiguigAbou lakhalBéni-GuilMaâtarkaTendrara

PopulationTotale196301424518629014862311328

Populationrurale

--

1862901486235687

Nbre d’agri-culteurs

2641260275259212571331

Tableau 1 : Répartition de la population selon les communes