péritonites bactériennes

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1 Péritonites bactériennes L3 2012-2013 D.Thomas

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Péritonites bactériennes. L3 2012-2013 D.Thomas. 1 – Définition – Généralités. * péritonite = inflammation aiguë du péritoine, localisée ou généralisée, dont la cause est le plus souvent infectieuse. * réaction locale puis générale peut rapidement → décès. - PowerPoint PPT Presentation

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Page 1: Péritonites bactériennes

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Péritonites bactériennes

L3

2012-2013D.Thomas

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1 – Définition – Généralités.

* péritonite = inflammation aiguë du péritoine, localisée ou généralisée, dont la

cause est le plus souvent infectieuse.

* réaction locale puis générale peut rapidement → décès.

* ⇒ diagnostic rapide et traitement = urgence chirurgicale.

* péritonites = infections mixtes dues à des bactéries aéro et anaérobies avec fort inoculum bactérien.

* pvt être communautaires ou nosocomiales.

communautaires : les bactéries trouvées sont celles de la flore de l'organe atteint.

nosocomiales : la flore est modifiée par le séjour hospitalier, la prise d'antiacide, l'antibiothérapie initiale, etc. et les bactéries retrouvées pvt ëtre multirésistantes.

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2 - Classifications des péritonites :

* péritonites primaires = péritonites bactériennes spontanées sans brèche de la cavité péritonéale ou du tractus gastro-intestinal.

* péritonites secondaires = dues à la perforation ou à la nécrose du tractus intestinal ou à l’extension d’un foyer infectieux locorégional.

* péritonites tertiaires = persistent ou apparaissent au moins 48 heures après une péritonite primaire ou secondaire apparemment correctement traitée.

On a l’habitude d’associer les péritonites secondaires nosocomiales aux péritonites tertiaires en raison de leur profil de résistance bactérienne comparable.

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---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Tableau 1 : classification des péritonites

L Muller, JY Lefrant. Division Anesthésie Douleur Urgences Réanimation. Service de réanimation chirurgicale. CHU Nîmes

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Péritonite primitive ou primaire Spontanée de l’enfant ou de l’adulte jeune (pneumocoque)

Bactérienne spontanée du cirrhotiqueTuberculeuseCathéter de dialyse péritonéale

Péritonite secondaire Perforation intra-péritonéale- Perforation gastro-intestinale- Nécrose de paroi intestinale- Pelvi-péritonitePost-traumatique- Traumatisme fermé- Traumatisme par plaie pénétrantePost-opératoire- Lâchage d’anastomose- Lâchage de suture- Lâchage de moignon- Iatrogénie : perforation perendoscopique, radiologieinterventionnelle

Péritonite tertiaire Évolution péjorative d’une péritonite secondaire

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Tableau 2 : classification pratique des péritonites secondaires et tertiaires

L Muller, JY Lefrant. Division Anesthésie Douleur Urgences Réanimation. Service de réanimation chirurgicale. CHU Nîmes

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Péritonite secondaire communautaire Perforation intra-péritonéale- Perforation gastro-intestinale- Nécrose de paroi intestinale- Pelvi-péritonite- Iatrogénie : perforation endoscopique, radiologie interventionnelleen situation ambulatoirePost-traumatique- Traumatisme fermé- Traumatisme par plaie pénétrante

Péritonite nosocomiale Péritonite secondaire post-opératoire- Lâchage d’anastomose- Lâchage de suture- Lâchage de moignon- Iatrogénie : perforation endoscopique, radiologie interventionnelleen cours d’hospitalisationPéritonite secondaire non post opératoire- Perforation gastro-intestinale spontanée en cours d’hospitalisation- Nécrose de paroi intestinale spontanée en cours d’hospitalisationPéritonite tertiaire- évolution péjorative d’une péritonite secondaire sans nouvelleperforation digestive.

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3 - Epidémiologie bactérienne des péritonites :

les espèces isolées au cours des péritonites communautaires ←flore digestive commensale qui colonise le liquide péritonéal.

3 – 1 : Composition de la flore intestinale de l’homme adulte

* EstomacpH acide101-103 UFC/g

* Intestin grêlepH neutre, O2 ↘flore ↑ du duodénum à l’iléon.* flore duodénum jéjunum : 104 à 106UFC/g de contenu

intestinalespèces AAF : Entérobactéries, Streptococcus, Lactobacillus* flore iléale : + importante : 105 à 107UFC/gflore ANA stricte prédominante : Bacteroïdes + flore AAF

* Colonsegment le + riche en bies : 106 à 1011UFC/g↑ importante des ANA

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* Fécès

109 à 1011UFC/g

40% du pds des selles ↔ microorganismes.

Réf : Ph. Montravers ANA BG- CG+

Estomac 101-103 -/+ -/+ ++

Jejunum 104 + + +

Iléon 106 +/++ +/++ +/++

Colon 109-1011 ++++ +++ ++

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3 -2 : Epidémiologie

* les prélèvements des liquides péritonéaux sont le plus souvent polymicrobiens : environ 2 à 4 espèces ≠ / prélèvement.

* micro-organismes les plus fréquemment retrouvés  : - AAF : Escherichia coli ( 60 à 70 %) et Enterococcus spp (10 à 30 %) - ANA strictes - genre Bacteroides avec une nette prédominance de

l’espèce Bacteroides fragilis présente dans 20 à 45 % des cultures 

- genre Clostridium (5 à 20 %).- autres bactéries : - BG- :genres Klebsiella (10 à 20 %),

Enterobacter et Proteus (5 à 10 %), Pseudomonas aeruginosa (10 à 20 %) -CG+ : genres Staphylococcus, Streptococcus et Peptostreptococcus. - Candida albicans : 3 à 5 %.

Les bactéries aérobies, en particulier E. coli, agissent en synergie avec les anaérobies stricts dans la pathogénie des péritonites.

Les péritonites d’origine sus-mésocolique ont une flore différente des péritonites d’origine sous-mésocolique.

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4 - Diagnostic des péritonites

4 - 1 – essentiellement clinique

* en général assez évident.

forme classique : douleur abdominale majeure accompagnée de

nausées et vomissements et de signes d’irritation péritonéale (défense et/ou contracture abdominale, douleur du Douglas au toucher rectal)

+ syndrome fébrile important (T° > 38°5).

* ∆ difficile qd choc septique, SDRA, sujet âgé.

4 - 2 - ∆ biologique

aucun signe biologique spécifique.

signe le + fréquent : hyperleucocytose à polynucléaires neutrophiles.

4 -3 – Imagerie

ASP : performance ∆ faible

écho. abdo. : peu d’ intérêt.

TDM (tomodensitométrie) = examen de référence.

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4- 4 – Examens bactériologiques

4 - 1 : les prélèvements (conférence de consensus français 2001)

* liquide péritonéal : préservation des ANA ⇒ limitation du contact

avec l’air + transport immédiat au labo.* 1 à 2 paires d ’hémocultures avant la mise en route du ttt ATB.* liquide de drainage : inutile

4 - 2 : Examen direct – Culture

* Examen direct +++coloration de Gram → bactéries (± levures → labo

Parasito- Myco).(±coloration cytologique).

* Culture +++GS aéro 24h à 37°CGS ana 48 h minimum à 37°C. Réincuber si besoin.+ milieux pour BGN et pr Entérocoque = gain de temps+ recherche de Candida (labo Parasito- Myco).

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4-3 : antibiogramme

* obligatoire sur toutes les bactéries isolées?

recommandation de la SFAR ( Conférence de consensus 2000) : « étudier la sensibilité sur les espèces prédominantes ».

* « la surveillance de la résistance constitue une deuxième

justification de l’étude bactériologique des prélèvements ».

Ann Fr Anesth Réanim 2001;20:suppl 2; 350-367

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5 - Traitement des péritonites

5-1 : Ttt chirurgical

Objectifs :

* identifier la source de contamination

* supprimer la source de contamination.

* identifier les germes en cause

* réduire la contamination bactérienne

* prévenir la récidive ou la persistance de l’infection.

5-2 : Ttt médical

* expansion volémique

* sonde naso gastrique

* antibiothérapie

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Antibiothérapie des péritonitesconsensus SFAR ( Société Française des Anesthésistes Réanimateurs)

Ttt 1ère ligne :

* amoxicilline / acide clavulanique + gentamicine ou tobramycine* ticarcilline / acide clavulanique + gentamicine ou tobramycine* cefoxitine* cefotaxime ou ceftriaxone + imidazolés* aminosides + imidazolés

* céfépime + imidazolés* piperacilline + tazobactam* imipénème

Ann Fr Anesth Reanim 2001; 20 : suppl 2; 350-367.

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Ttt des entérocoques

recommandé en cas d’isolement d’Entérocoques.

Ttt probabiliste en cas

* d’infection post opératoire et liée aux soins

* de ttt ATB préalable par céphalosporines et autres ATB sélectionnant les

entérocoques

* d’immunodépression

* de patients valvulaires ou porteurs de matériel intravasculaire

*d’infection récidivante

Ttt probabiliste cible E.faecalis :

ampicilline, piperacilline/tazobactam, vancomycine.

pas de ttt probabiliste sur E. faecium Vanco R sauf haut risque (greffé hépatique, infection postop. hépatobiliaire, portage connu).

Mazuski JE et al. Surg Infect 2002;3:175-233.

Solomkin J et al. Clin Infect Dis 2003; 37:997-1005.

Solomkin J et al. Clin Infect Dis 2010; 50:133-164.

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Algorythme de prise en charge des levures en fonction de l’examen direct

Examen direct

Positif Négatif

Cultures

Traitement Positives Négatives

Pas de traitement

Dupont H. et al. Arch Surg.2002;137:1341-7

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Conclusion bactériologique

Apport de la microbiologie dans le diagnostic, le ttt et le suivi thérapeutique

Examens microbiologiques peu contributifs pr le ∆ de péritonite.

cepdt, la nature de certains microorganismes ( Entérocoque, Candida) ds le LP et

la positivité des hémocultures pvt évoquer des formes de pronostic + grave.

de +, complications infectieuses post-opératoires statistiquement + élevées si souches

R aux ATB prescrits en début de ttt.

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Conclusion généraleConclusion générale

* prise en charge des péritonites doit être précoce et adaptée

* collaboration pluridisciplinaire

* adaptation des traitements médicaux et chirurgicaux

* pronostic réservé

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Bacteroïdes fragilis

bacilles à Gram négatif, ANA strict.

famille des Bacteroidaceae = famille très

importante de bactéries anaérobies,

en particulier au niveau du tractus intestinal.

Pouvoir pathogène

* isolés de suppurations anaérobies, le plus souvent lors de péritonites.

* responsable de septicémies à point de départ digestif.

.

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* Facteurs de virulence de B. fragilis :

- l’aéro tolérance : liée probablement à la présence d’1 catalase et d’1superoxyde dismutase

on la trouve à des degrés variables

- ptés d’ adhérence à la muqueuse du TD grâce à des fimbriae

- capsule polysaccharidique

- LPS : - actif que celui des Entérobies

- la production d’enzymes (héparinase, neuraminidase)

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Culture – identification

mise en culture doit être rapide

aspect du pus svt évocateur : abondant,

d’odeur nauséabonde

exigent des milieux enrichis qui doivent être préparés extemporanément ou

maintenus à l’ abri de l’ O2 de l’ air ds 1 enceinte ana.

la +part des Gram – ana pvt être isolés sur milieu Néo – Vanco

si + sg, en 48 h : col de Bacteroides : larges, brillantes, rondes, de 3 à 5 mm de , parfois muqueuses, beige parfois marron.

Identification : biochimique (galerie API 20A), enzymatique (ID32A) ou spectrométrie de masse.

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Antibiogramme

sensibilité spécifique aux imidazolés

(métronidazole ou MTR) et une résistance

naturelle aux aminoglycosides.

Les Bactéroides produisent des bétalactamases qui inactivent les pénicillines et céphalosporines à l'exception des céphamycines.

Les produits les plus actifs sont le métronidazole et ses dérivés ou la clindamycine

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Clostridium perfringens

Isolé en 1898 d’appendicites aiguës

par Veillon et Zuber

Son importance comme agent des gangrènes

gazeuses apparut au cours

de la 1ère guerre mondiale

C. perfringens peut être à la fois resp. d’infections exogènes ( gangrène gazeuse) et endogènes ( péritonites, entérocolites nécrosantes…)

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gde variété de tableaux cliniques : myonécrose ( le + svt après plaie souillée), cholécystite gangréneuse, septicémie puerpérale ( infection gravissime devenue exceptionnelle), entérocolite nécrosante, pneumonie nécrosante.

tableau le + caractéristique = gangrène gazeuse 80% des gangrènes gazeuses st causées par C. perfringens la myonécrose se manifeste par 1 nécrose du tissu musculaire avec formation de gaz

+ signes cliniques toxémiques

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5 toxines la + importante = toxine alpha (phospholipase C), produite par ttes les souches de l’ espèce.

C. perfringens autres facteurs enzymatiques non toxiques, dt l’hémolysine O , labile à l’ O2, active sur GR de mouton, cheval, souris

C. perfringens intoxications alimentaires classiquement : diarrhée ou colite 6 à 18 h après l’ ingestion d’ aliments

contaminés. Epidémies surtt ds les collectivités en gériatrie (type A surtt ); entérotoxine libérée après lyse bienne fuite liquidienne

pas internalisée ; agit rapidement sur la perméabilité par l’ intermédiaire de l’ AMP cyclique

C. perfringens peut aussi entérites nécrosantes (type B ou C)

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Culture et identification de C. perfringens

Facile

des milieux sélectifs avec ATB

col plates, irrégulières, hémolytiques

si boîte 1h à 4°C après la 2 halos d’ hémolyse :

hémolyse complète au contact

de la colonie + 1 halo trouble

de lyse incomplète (hémolyse )

caractères bioch.

galeries d’ identification rapide : bien pr C. perfringens

Sensibilité aux antibiotiques

C. perfringens est S à de nbx ATB ; qq souches R aux CF en particulier orales ( cefixime ; cefpodoxime) on préfèrera employer les pénicilines ou le métronidazole

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Escherichia coli (cf cours Entérobactéries)

→ BGN

→ Famille : Enterobacteriaceae

Genre Escherichia

Espèce type : E .coli

→ commensale TD

espèce dominante flore aérobie : 107–108/g de selles chez l’adulte.

→ pouvoir patho. important et varié : infections intestinales et extra-intestinales : IU , suppurations diverses, méningites et septicémies…

→ Gpe 1 des Entérobactéries

R acquise stable

30 à 50% R Ampi par production d’une βlactamase plasmidique

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Genre Enterococcus (cf cours endocardites)

cg + en paires ou courtes chaînettes en milieu liquide→18 espèces → fréquence d’ isolement : E. faecalis 80%

E. faecium 10%

→ Pouvoir pathogène reste controversé* situations pathologiques indéniables (pyélo, endocardites, méningites)* isolement d’ 1 Entérocoque ds 1 urine ou 1 pt plurimicrobien pose svt 1 pb d’ interprétation* Schmit et col. 1/3 des souches isolées au labo + à 1 colonisation qu’ à 1 infection symptomatique

→ posent svt 1 pb thérapeutique car R naturelle à la +part des - lactamines, acquisition ht niv de R aux aminosides et émergence de souches R aux glycopeptides