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1 1918 : l’année de la victoire. Juillet 1918 : Le Friedensturm ou la seconde bataille de la Marne. Au lendemain des succès enregistrés dans l’Oise et dans l’Aisne, le haut commandement allemand décide d’élaborer le dernier plan d’attaque qui permettra de remporter la victoire sur les Alliés. Pour parvenir à déstabiliser le front, les maréchaux Ludendorff et Hindenburg décident de frapper dans la Marne, où le dispositif défensif allié demeure précaire depuis le 28 mai 1918, date de leur offensive éclair dans l’Aisne. Les troupes allemandes sont, en effet, parvenues à repousser les Alliés au sud de la Marne, capturant les villes de Soissons, de la Fère-en-Tardenois et de Château-Thierry. Portant le nom de code de Friedensturm, cette « offensive pour la paix » doit permettre le franchissement de la Marne par la 7. Armee, puis sa ruée sur Paris. Pour l’aider, la 1. Armee et la 3. Armee doivent prendre Epernay et Châlons-sur-Marne pour couper l’accès aux éventuels renforts venant de la Meuse. Confortés par leurs précédents succès militaires et par leur opinion désireuse de voir s’achever le conflit, les Allemands s’élancent à l’assaut des lignes alliées le 15 juillet 1918. Dans la nuit du 14 au 15 juillet, un déluge de feu s’abat sur les premières lignes françaises situées entre les villes de Château-Thierry et de Reims. Tenues par la 9 e armée du général de Mitry et la 5 e armée du général Berthelot, les premières lignes françaises sont conquises rapidement, permettant aux troupes du génie allemand d’établir des ponts flottants sur la Marne. Cependant, ce premier succès rencontré par les Allemands est de courte durée. Contrairement aux offensives précédentes, les Alliés, qui ont retenu leurs erreurs commises en juin 1918, ont établi leur véritable ligne de défense en retrait, afin de la préserver du tir des canons allemands. Dépourvues de leur appui en artillerie, les troupes d’assaut allemandes se heurtent aux défenses alliées. Dans le secteur de la Montagne de Reims, situé au sud de la ville, les troupes allemandes arrachent les hauteurs de la Montagne de Bligny et s’engouffrent dans les vallées de la Marne et de l’Ardre en direction d’Epernay. Les troupes italiennes, françaises et américaines parviennent à enrayer l’avancée ennemie qui subit de lourdes pertes. Au soir du 17 juillet, la situation semble tourner en faveur des Alliés qui ont su tenir leur position le long de la Marne. A l’est de Reims, l’attaque dirigée par la 3. Armee échoue rapidement, se heurtant aux défenses de Champagne. Depuis les offensives de mars, l’armée allemande se trouve incapable d’effectuer la percée attendue du front ouest et, est contrainte de se replier sous le feu de l’artillerie et des bombardiers alliés. Le 18 juillet 1918, le général Foch, commandant en chef des armées alliées, lance sa contre-offensive décisive. Avec l’aide des troupes britanniques et américaines, la 10 e armée du général Mangin et la 6 e armée du général Degoutte attaquent dans la vallée du Soissonnais, en suivant l’Ourcq. Par cette action massive, appuyée par les chars et l’aviation, les Alliés veulent s’emparer de la route reliant Soissons à Château-Thierry, axe de communication majeur pour les Allemands, et obliger ces derniers à se retirer de la poche de Château-Thierry. Les villages d’Oulchy-la-Ville, Courmelles, Parcy-Tigny, Plessier-Huleu sont conquis malgré de lourdes pertes. Cette victoire des Alliés, qui surprend les Allemands sur leur flanc, menace à revers les armées ennemies demeurées dans la poche entre Château-Thierry et Epernay. Le 20 juillet, ordre est donné aux armées allemandes de se replier derrière la Marne. Le 21 juillet, les unités américaines de la 26 e division et les unités françaises de la 39 e division pénètrent dans la ville de Château-Thierry, occupé depuis le début du mois de juin. Du 22 juillet au 8 août 1918, les Allemands doivent se replier sur la ligne formée par la rivière Vesle, repoussés de toute part par les unités françaises, britanniques, américaines et italiennes.

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1918 : l’année de la victoire.

Juillet 1918 : Le Friedensturm ou la seconde bataille de la Marne. Au lendemain des succès enregistrés dans l’Oise et dans l’Aisne, le haut commandement allemand décide d’élaborer le dernier plan d’attaque qui permettra de remporter la victoire sur les Alliés. Pour parvenir à déstabiliser le front, les maréchaux Ludendorff et Hindenburg décident de frapper dans la Marne, où le dispositif défensif allié demeure précaire depuis le 28 mai 1918, date de leur offensive éclair dans l’Aisne. Les troupes allemandes sont, en effet, parvenues à repousser les Alliés au sud de la Marne, capturant les villes de Soissons, de la Fère-en-Tardenois et de Château-Thierry. Portant le nom de code de Friedensturm, cette « offensive pour la paix » doit permettre le franchissement de la Marne par la 7. Armee, puis sa ruée sur Paris. Pour l’aider, la 1. Armee et la 3. Armee doivent prendre Epernay et Châlons-sur-Marne pour couper l’accès aux éventuels renforts venant de la Meuse. Confortés par leurs précédents succès militaires et par leur opinion désireuse de voir s’achever le conflit, les Allemands s’élancent à l’assaut des lignes alliées le 15 juillet 1918. Dans la nuit du 14 au 15 juillet, un déluge de feu s’abat sur les premières lignes françaises situées entre les villes de Château-Thierry et de Reims. Tenues par la 9e armée du général de Mitry et la 5e armée du général Berthelot, les premières lignes françaises sont conquises rapidement, permettant aux troupes du génie allemand d’établir des ponts flottants sur la Marne. Cependant, ce premier succès rencontré par les Allemands est de courte durée. Contrairement aux offensives précédentes, les Alliés, qui ont retenu leurs erreurs commises en juin 1918, ont établi leur véritable ligne de défense en retrait, afin de la préserver du tir des canons allemands. Dépourvues de leur appui en artillerie, les troupes d’assaut allemandes se heurtent aux défenses alliées. Dans le secteur de la Montagne de Reims, situé au sud de la ville, les troupes allemandes arrachent les hauteurs de la Montagne de Bligny et s’engouffrent dans les vallées de la Marne et de l’Ardre en direction d’Epernay. Les troupes italiennes, françaises et américaines parviennent à enrayer l’avancée ennemie qui subit de lourdes pertes. Au soir du 17 juillet, la situation semble tourner en faveur des Alliés qui ont su tenir leur position le long de la Marne. A l’est de Reims, l’attaque dirigée par la 3. Armee échoue rapidement, se heurtant aux défenses de Champagne. Depuis les offensives de mars, l’armée allemande se trouve incapable d’effectuer la percée attendue du front ouest et, est contrainte de se replier sous le feu de l’artillerie et des bombardiers alliés. Le 18 juillet 1918, le général Foch, commandant en chef des armées alliées, lance sa contre-offensive décisive. Avec l’aide des troupes britanniques et américaines, la 10e armée du général Mangin et la 6e armée du général Degoutte attaquent dans la vallée du Soissonnais, en suivant l’Ourcq. Par cette action massive, appuyée par les chars et l’aviation, les Alliés veulent s’emparer de la route reliant Soissons à Château-Thierry, axe de communication majeur pour les Allemands, et obliger ces derniers à se retirer de la poche de Château-Thierry. Les villages d’Oulchy-la-Ville, Courmelles, Parcy-Tigny, Plessier-Huleu sont conquis malgré de lourdes pertes. Cette victoire des Alliés, qui surprend les Allemands sur leur flanc, menace à revers les armées ennemies demeurées dans la poche entre Château-Thierry et Epernay. Le 20 juillet, ordre est donné aux armées allemandes de se replier derrière la Marne. Le 21 juillet, les unités américaines de la 26e division et les unités françaises de la 39e division pénètrent dans la ville de Château-Thierry, occupé depuis le début du mois de juin. Du 22 juillet au 8 août 1918, les Allemands doivent se replier sur la ligne formée par la rivière Vesle, repoussés de toute part par les unités françaises, britanniques, américaines et italiennes.

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En trois semaines, les armées du maréchal Ludendorff viennent de perdre la quasi-totalité du terrain conquis en mai et juin 1918. De leur côté, les Alliés ont payé le prix fort pour stopper le flux ennemi. Les 5e, 6e, 9e et 10e armées françaises ont perdu environ 100 000 hommes, tués, blessés et disparus. Les troupes américaines et italiennes ont respectivement perdu plus de 9 000 soldats. Cette victoire marque un tournant décisif dans la guerre. Longtemps divisés sur la conduite des opérations, et bousculés par les offensives Ludendorff entre mars et juin 1918, les Alliés ont désormais prouvé qu’ils sont capables de coordonner leurs moyens militaires. Fortes de cette victoire, les troupes alliées commandées par le général Foch ne vont cesser de prendre l’initiative de l’offensive sur tous les fronts, et plus particulièrement sur celui des Flandres. Restés relativement calmes depuis avril 1918, les fronts des Flandres, de l’Artois et de la Somme s’animent peu à peu. Australiens, Néo-Zélandais, Américains, Britanniques, Canadiens, Portugais et Français préparent la nouvelle offensive décisive qui enfoncera le front. En juillet 1918, la ville d’Arras, soumise aux bombardements, accueille les troupes canadiennes du général Horne. Installés dans les caves, les soldats canadiens attendent l’offensive qui libérera la ville. Dans la ville de Béthune, les bombardements du mois d’avril ont entièrement ravagé la ville, où seul le beffroi domine les ruines de la cité calaisienne.

Les troupes alliées bénéficient du soutien des services mis en œuvre pour vêtir, nourrir, soigner et distraire leurs soldats. Sur le front de la Meuse, les fourriers acheminent par wagons spéciaux les uniformes propres destinés aux troupes. En Meurthe-et-Moselle, une équipe de projectionnistes de la Section photographique et cinématographique de l’armée (SPCA) assure la mise en place d’une salle de cinéma dans une ferme transformée en cantonnement. Sillonnant le front, ces équipes proposent la diffusion des actualités réalisées par l’armée et la projection de films visant à distraire les soldats et à maintenir leur moral.

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I / Le franchissement de la Marne. Le 15 juillet 1918, les troupes allemandes franchissent la Marne entre Château-Thierry et Reims, tentant d’enfoncer les lignes alliées tenues par la 9e armée du général de Mitry et la 5e armée du général Berthelot. La 1. Armee bouscule les lignes françaises et parvient devant la ville d’Epernay par la vallée de l’Ardre et de la Marne. Elle espère ainsi s’emparer de Reims en la contournant par le sud. Rapidement, les troupes françaises, italiennes, américaines et britanniques s’opposent à l’avancée allemande et reprennent l’initiative de l’attaque. - Photo n° 1 : Au déclenchement de l’offensive allemande, les troupes italiennes du 2e corps d’armée du général Albricci participent aux combats défensifs. Stationnés dans la région ouest de Reims, les soldats italiens des 3e et 8e divisions d’infanterie combattent des éléments supérieurs en nombre. Le premier jour de l’offensive, le 15 juillet, les Italiens présents dans les bois de Vrigny sont écrasés par les obus chimiques et explosifs, et subissent de lourdes pertes. Des renforts traversent la ville d’Epernay en direction du nord pour se porter contre l’offensive allemande. - Photo n° 2 : Les soldats du 14e régiment d’infanterie de ligne, rattaché à la 131e division d’infanterie et commandé par le lieutenant-colonel Bouffard, traverse la localité d’Igny-Comblizy, située à l’ouest d’Epernay. Le régiment, qui a participé à la bataille défensive de la Somme et de la forêt de Retz, se retrouve porté en direction de la Marne et des combats de Mareuil-en-Brie et de la forêt d’Enghuien, où il parvient à stopper les attaques allemandes.

2 / Référence : SPA 9 AD 194

Igny-Comblizy, Marne, le 14e d'infanterie monte en ligne pour l'offensive du 18 juillet 1918.

15/07/1918, opérateur Daniau.

1 / Référence : SPA 8 AD 186

Epernay, Marne, troupes italiennes montant en ligne.

15/07/1918, opérateur Daniau.

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- Photo n° 3 : Une colonne de tracteurs transporteurs de chars Renault FT-17 traverse la périphérie d’Epernay pour préparer la contre-offensive planifiée le lendemain matin 18 juillet 1918. Ces tracteurs d’artillerie spéciale (AS) assurent le déplacement d’un char à la vitesse du pas d’un homme. Ils sont initialement développés pour le transport des munitions et du ravitaillement. Equipé d’un moteur Renault de 40 chevaux, le char Renault FT-17 peut évoluer sur un terrain bouleversé par l’artillerie à la vitesse oscillant d’un à huit kilomètres par heure. Son équipage se compose de deux hommes, un conducteur mécanicien et un chef de char tireur. Ce dernier est armé soit d’un canon de 37 mm, soit d’une mitrailleuse Hotchkiss de 8 mm.

- Photo n° 4 : Sur la route menant à Epernay, les déplacés tentent de fuir les combats et les bombardements déclenchés depuis le 15 juillet. Emportant leurs derniers biens, les familles déplacées prennent le chemin de l’exode.

3 / Référence : SPA 9 AD 204D

Epernay, Marne, tracteurs Renault spéciaux pour chars d'assaut.

17/07/1918, opérateur Daniau.

4 / Référence : SPA 9 AD 206G

Epernay, Marne, évacués sur la route.

17/07/1918, opérateur Daniau.

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- Photo n° 5 : Au lendemain de l’attaque allemande menée contre Epernay, les troupes alliées partagent un moment de répit. Des soldats italiens du 2e corps d’armée du général Albricci se reposent près du pont enjambant la rivière Cubry. Ces derniers assistent au bain d’un soldat écossais, appartenant probablement à la 51e division britannique. Ces soldats participent à bataille de la Marne, par la prise du village de Marfaux le 28 juillet, point défensif situé sur la route d’Epernay. - Photo n° 6 : Près de Reims, une compagnie d’infanterie progresse à travers champs pour contre-attaquer les positions allemandes. Depuis l’offensive sur la Marne, les troupes allemandes ont tenté de progresser en direction de Reims, point crucial dans le dispositif français. Ne parvenant pas à déborder la ville par l’est, les armées allemandes se concentrent vers la Montagne de Reims, située au sud de la ville. Les points défensifs de la cote 240 et de la Montagne de Bligny sont attaqués par les Allemands le 19 juillet. Les troupes du 1er CAC (corps d’armée colonial) commandé par le général Mazillier résistent aux assauts, infligeant de lourdes pertes à l’ennemi. Le 20 juillet, l’ordre de contre-attaquer est donné. Durant quatorze jours, les attaques françaises dirigées par la 77e division alpine, appuyées par les chars Renault, s’engagent à repousser les Allemands sur un terrain escarpé. Le 1er août, les Allemands sont repoussés à la Marne et doivent se replier.

5 / Référence : SPA 9 AD 200D

Epernay, Marne, troupes italiennes et écossaises au repos et prenant leur bain.

17/07/1918, opérateur Daniau.

6 / Référence : SPA 9 AD 213D

Près de Reims, compagnie d'infanterie se portant à l'attaque.

20/07/1918, opérateur Daniau.

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- Photos n

os 7 et 8 : Des soldats français se reposent dans les ruines de la ferme de la

Bourdonnerie, située près de Dormans. Le 24 juillet, les troupes françaises ont repoussé à la Marne les unités allemandes qui avaient réussi à franchir la rivière et à établir une tête de pont dès le soir du 15 juillet. Des unités de pionniers allemands parviennent à établir dans la nuit plusieurs ponts flottants sur la Marne, entre Treloup, Dormans et Mareuil-le-Port, offrant la possibilité aux troupes allemandes de déferler en direction d’Epernay. Après trois jours de combats, le village de Dormans est finalement repris le 20 juillet par le 32e régiment d’infanterie de ligne. Au moment de l’offensive allemande, le génie avait fait dynamiter les ponts qui se dressaient sur la Marne. Un opérateur de la SPCA (Section photographique et cinématographique de l’armée) filme le pont de Mont-Saint-Père détruit.

7 / Référence : SPA 46 BO 2054 Près de Dormans, Marne, dans la ferme de la Bourdonnerie, cantonnements de soldats.

24/07/1918, opérateur Maurice Boulay.

8 / Référence : SPA 46 BO 2044 Près de Château-Thierry, Aisne, pont détruit sur la Marne.

24/07/1918, opérateur Maurice Boulay.

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- Photo n° 9 : Près de la Chapelle Monthodon, située au sud de Dormans, des brancardiers français nettoient le champ de bataille où se sont affrontés Français, Américains et Allemands pour le contrôle du passage sur la Marne. Entre le 15 juillet et le 16 juillet 1918, les troupes allemandes franchissent la Marne et parviennent à établir une tête de pont sur la rive sud, menaçant directement la route de Paris. Pour les repousser, les troupes franco-américaines de l’armée Degoutte parviennent à contenir l’avancée allemande, et à stopper celle-ci devant le bois de Breuil, situé au sud de la Chapelle Monthodon. - Photo n° 10 : L’aviation française et l’aviation américaine jouent un rôle déterminant dans la victoire. Pour stopper la progression ennemie, les escadrilles de bombardiers décollent des camps d’aviation de l’Aisne et de la Marne pour bombarder les ponts flottants dressés par le génie allemand sur la Marne. Pour échapper au repérage des

avions alliés, les pionniers allemands dressent plusieurs ponts et passerelles immergés à vingt centimètres sous le niveau de l’eau. Cependant, plusieurs passerelles sont détruites, interdisant l’arrivée de renfort sur la tête de pont allemande implantée sur la Marne dès le 15 juillet. Au camp d’aviation de Linthelles, un mitrailleur de queue de l’escadrille n° 117, dite du « coq à la bombe », prépare ses mitrailleuses Lewis installées sur un bombardier Breguet 14. 10 / Référence : SPA 47 BO 2129

Près de Sézanne, Marne, avion de bombardement, le nettoyage des mitrailleuses.

24/07/1918, opérateur Maurice Boulay.

9 / Référence : SPA 46 BO 2052

Près de la Chapelle Monthodon, Aisne, brancardiers ramenant un cadavre.

Juillet 1918, opérateur Maurice Boulay.

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- Photo n° 11 : Sur la cote 202 près du village de Courtemont dans l’Aisne, des artilleurs américains tirent une pièce d’artillerie lourde sur voie ferrée. Depuis le 19 juillet, les Allemands ont refranchi la Marne, se repliant à la suite de la contre-offensive dirigée par le général de Mitry au fond de la poche de Château-Thierry. Les unités d’artillerie franco-américaines sont déployées près de la rive sud de la Marne pour soutenir la contre-attaque de la 73e division d’infanterie dans les localités de Courcelles et de Passy-sur-Marne.

- Photo n° 12 : Le président du Conseil et ministre de la Guerre Georges Clemenceau préside la remise de la fourragère au 33e RIC (régiment d’infanterie coloniale), qui a participé à la défense d’Epernay lors de l’offensive allemande du 15 juillet. Appartenant à la 10e DIC (division d’infanterie coloniale) du général Marchand, le 33e RIC s’illustre lors des combats du bois du Roi et de Reuil, aux côtés des 52e et 53e RIC, qui permettent de stopper l’avancée allemande devant Epernay.

12 / Référence : SPA 9 AD 253D

Epernay, Marne, une fillette offre des fleurs à M. Clemenceau.

29/07/1918, opérateur Daniau.

11 / Référence : SPA 72 Y 3381

Près de Courtemont, Aisne, cote 202, pièce de 190 mm sur voie ferrée conduite par des Américains.

22/07/1918, opérateur Baguet.

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II/ Château-Thierry délivré. Après les combats de la cote 204 du mois de juin, les troupes franco-américaines du général Degouttes dominent la ville de Château-Thierry, toujours occupée par les Allemands depuis le 1er juin. Ces derniers ne parviennent pas à percer les lignes allemandes qui protègent l’accès à la ville. Grâces aux succès remportés sur les rives de la Marne, à l’est de Château-Thierry, les unités de la 26e division américaine et de la 39e division française pénètrent dans la cité le 21 juillet 1918.

- Photo n° 13 : Des soldats de la 3e division d’infanterie américaine préparent leur repas dans la cour de la ferme de la Bourdonnerie, située dans la commune de Crézancy, à l’est de Château-Thierry. Depuis le début du mois de juin 1918, les troupes américaines tiennent un rôle déterminant dans ce secteur de front, en interdisant aux troupes allemandes de franchir la Marne. Lors de l’attaque du 15 juillet, les unités allemandes parviennent à prendre pied sur la rive sud, repoussant Français et Américains. La ferme de la Bourdonnerie devient l’enjeu de combats acharnés, où les Américains se sont retranchés. Le 17 juillet, la contre-offensive du général Mangin oblige les Allemands à se replier derrière la Marne, évacuant Château-Thierry dans la nuit du 20 au 21 juillet.

- Photo n° 14 : Dans Château-Thierry libéré et en ruine, un officier américain regarde le pont détruit qui franchissait la Marne. Suite à l’offensive allemande du 15 juillet, les troupes franco-américaines retranchées dans les hauteurs de Château-Thierry, parviennent à repousser les assauts de l’ennemi. Le 21 juillet, après cinq jours de combats acharnés sur la cote 204, des bataillons de la 39e division d’infanterie française et de la 26e division d’infanterie américaine parviennent à contre-attaquer et à libérer Château-Thierry, qui est évacué par les Allemands dès le 20 juillet.

13 / Référence : SPA 47 BO 2086

Crézancy, Aisne, Américains faisant leur cuisine dans la cour de la Bourdonnerie.

17/07/1918, opérateur : Maurice Boulay.

14 / Référence : SPA 44 BO 2000

Dans Château-Thierry délivré, Aisne, Américain contemplant la destruction du pont.

23/07/1918, opérateur Maurice Boulay.

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- Photo n° 15 : Dans les ruines de Château-Thierry libéré, des soldats américains de la 26e division posent devant une barricade allemande. Dès la chute de la ville en juin 1918, des combats de rue s’étaient déjà déroulés, où les marsouins du 53e régiment d’infanterie coloniale combattirent aux cotés des Américains. Derrière les deux Sammies se profile la façade de l’hôtel de ville. Grâce à la résistance de la 3e division américaine, les unités de la 26e division peuvent pénétrer dans la ville le 21 juillet, en grande partie détruite par les bombardements. - Photo n° 16 : Certains habitants de Château-Thierry, restés chez eux pendant l’occupation allemande du 1er juin 1918 au 21 juillet 1918, subissent le pillage de leur maison. Les objets de valeur et autres pouvant être réutilisés par les industries de guerre allemandes sont rassemblés dans l’église Saint-Crépin pour être expédiés vers l’Allemagne.

15 / Référence : SPA 44 BO 2003

Dans Château-Thierry délivré, vue du pont, Américains devant une barricade allemande.

23/07/1918, opérateur Maurice Boulay.

16 / Référence : SPA 45 BO 2021

Château-Thierry, Aisne, quelques habitants restés pendant l’occupation de la ville.

23/07/1918, opérateur Maurice Boulay.

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III / L’offensive sur l’Ourcq et la Fère-en-Tardenois. Depuis le succès de leur offensive du 28 mai 1918, les troupes allemandes occupent la poche de Château-Thierry, entre les villes de Soissons et de Reims, menaçant directement la route de Paris. Au lendemain des contre-offensives victorieuses du 18 juillet, le général Foch, commandant en chef des armées alliées, décide d’entamer la réduction de celle-ci en l’attaquant par l’est et par l’ouest. Dans le secteur de l’Ourcq, les Alliés progressent en direction de la Fère-en-Tardenois. La 10e armée du général Mangin et la 6e armée du général Degoutte reçoivent l’aide des divisions britanniques et américaines.

- Photo n° 17 : Les 70e et 71e brigades d'artillerie britanniques de la 15e division Scottish débarquent leurs matériels dans la gare de Clermont. La 15e division britannique participe ainsi à l'offensive menée sur Soissons et s'illustre lors de la prise de Buzancy dans l’Aisne le 28 juillet 1918. Cet artilleur britannique pose devant une pièce d’artillerie de 18 livres, très répandue dans les unités d’artillerie de campagne britanniques et des Dominions.

- Photo n° 18 : Sur la route qui relie Chaudun à Longpont, des anciennes positions allemandes ont été prises à partie par l’artillerie alliée. Plusieurs soldats allemands ont été tués. Pour contre-attaquer les Allemands lancés sur la Marne, le haut commandement français engage le 18 juillet une importante offensive au sud-ouest de Soissons, dans la région de l’Ourcq. En deux jours, les troupes alliées progressent de plus de 15 kilomètres, enfonçant le front allemand et menaçant la route de la Fère-en-Tardenois, par où le ravitaillement de l’ennemi est acheminé. Ce succès permet aux Alliés de faire en deux jours de combats plus de 17 000 prisonniers.

17 / Référence : SPA 55 W 2311

Clermont, débarquement d'artillerie anglaise. Type d'artilleur anglais.

19/07/1918, opérateur Jacques Ridel.

18 / Référence : SPA 55 W 2342

Longpont, Aisne, route de Chaudun, cadavre allemand le long de la route.

20/07/1918, opérateur Jacques Ridel.

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- Photo n° 19 : Devant les ruines de l’abbaye cistercienne du XIIe siècle, des soldats du RICM (régiment d’infanterie coloniale du Maroc) commandé par le lieutenant-colonel Modat, se reposent au lendemain de la capture du village. Situé dans l’axe de progression de la 38e division du général Guyot de Salins, Longpont est conquis dans la matinée du 18 juillet lors de l’attaque conduite par le 1er bataillon du RICM du commandant Dorey. Avec l’aide de la 2e division américaine et du 8e RTA (régiment de tirailleurs algériens), les marsouins et les tirailleurs du BTS (bataillon de tirailleurs somalis) s’emparent ensuite du village de Parcy-Tigny le 19 juillet, menaçant l’axe Soissons-Château-Thierry.

- Photo n° 20 : Les chars d’assaut légers Renault FT-17 trouvent leur efficacité lors des combats de la Marne et de l’Ourcq. Lors de l’offensive du 18 juillet, les 1er, 2e et 3e bataillons de chars légers sont déployés pour fournir un appui rapide à l’infanterie.

19 / Référence : SPA 55 W 2321

Longpont, Sénégalais dans la cour de l'abbaye.

20/07/1918, opérateur Jacques Ridel.

20 / Référence : SPA 55 W 2337

Longpont, Aisne, char d'assaut Renault au repos.

20/07/1918, opérateur Jacques Ridel.

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- Photo n° 21 : Des soldats américains de la 1re division d’infanterie américaine Big Red

One sont soignés à l’hôpital n° 12. Installé dans le village de Pierrefonds-les-Bains, l’hôpital de campagne américain recueille, dès le premier jour de l’offensive alliée, de nombreux blessés. Ces derniers proviennent des combats menés devant Missy-aux-Bois, situé sur la route de Soissons à Paris.

- Photo n° 22 : Un soldat écossais appartenant à la 34

th Division britannique du

général Nicholson traverse Oulchy-la-Ville libérée le 25 juillet. Rattachée au 30e corps d’armée français, la 34

th Division est composée d’éléments écossais, dont ceux du 8th

Argyll

Sutherland Highlanders qui s’illustrent le 1er août par la prise de la colline de Beugneux, point culminant de la vallée de l’Ourcq et du Soissonnais.

21 / Référence : SPA 55 W 2333

Pierrefonds, arrivée de blessés américains au poste de secours.

20/07/1918, opérateur Jacques Ridel.

22 / Référence : SPA 57 W 2394

Oulchy-la-Ville, Aisne, caisson d'artillerie allemand détruit.

27/07/1918, opérateur Jacques Ridel.

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IV / Somme et Nord-Pas-de-Calais en juillet 1918. Dans les territoires de la Somme et du Nord-Pas-de-Calais, la situation militaire demeure relativement stable. Depuis les dernières offensives du mois d’avril 1918, le front qui se dessine devant Arras et Ypres est relativement épargné par les offensives majeures qui sont lancées dans l’Aisne et dans la Marne. Or, le succès rencontré par les Alliés dans la Marne encourage l’état-major à projeter une offensive décisive dans cette région. Pour le moment, les soldats alliés vivent dans les ruines des villes de la Somme et du Pas-de-Calais. - Photos n° 23 : Dans les villes de la Somme et du Pas-de-Calais, les contingents étrangers se croisent au fur et à mesure des relèves. Dans la ville de Beauval, située au sud de Doullens, des troupes britanniques, américaines, françaises et néo-zélandaises se rencontrent. Des membres de la police militaire américaine surveillent un carrefour, où plusieurs soldats anglais déblaient la rue touchée lors d’un bombardement.

- Photo n° 24 : Dans la ville d’Aire, située sur la rivière Lys, des soldats français, anglais et portugais achètent des légumes à une commerçante. Lors de l’offensive allemande sur la Lys, du 8 au 9 avril 1918, les troupes portugaises de la 2e division du général Machado furent à peu près anéanties. En effet, elles durent affronter le seul jour du 8 avril, plus de 80 000 Allemands, alors qu’elles ne totalisaient que 20 500 hommes disponibles.

24 / Référence : SPA 19 LO 1360

Aire, Pas-de-Calais, soldats alliés achetant des légumes.

Juillet 1918, opérateur Lorée.

23 / Référence : SPA 19 LO 1341

Beauval, Somme, maisons détruites par les bombardements.

17/08/1918, opérateur Lorée.

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- Photo n° 25 : Sur la Grand’ Place de Béthune, le beffroi demeure débout malgré les bombardements. Jusqu’à présent peu bombardée, la ville de Béthune subit entre le mois de février et le mois d’avril 1918 d’importants bombardements. Les obus explosifs et incendiaires ravagent la cité qui doit être entièrement vidée de sa population.

- Photo n° 26 : Dans Arras en ruine, des soldats canadiens ont établi leur cantonnement dans les caves de la Grand’ Place. Le corps canadien de l’armée du général Horne occupe la ville, s’apprêtant à lancer une nouvelle offensive en août 1918 sur la Scarpe. Cette attaque conduit directement au dégagement d’Arras et à la reprise de l’avancée alliée, stoppée depuis les batailles de 1917.

25 / Référence : SPA 20 LO 1423

Béthune, Pas-de-Calais, la Grand’ Place, le beffroi et l’hôtel de ville.

Juillet 1918, opérateur, Lorée.

26 / Référence : SPA 21 LO 1456

Arras, Pas-de-Calais, dans une maison de la Grand’ Place, installation de soldats.

30/07/1918, opérateur Lorée.

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V / Le soutien aux armées.

L’année 1918 marque un tournant dans l’effort de guerre des Alliés. Avec l’arrivée des États-Unis dans le conflit, les moyens mis à la disposition des armées alliées deviennent sans cesse croissants, supplantant ceux des Allemands. Sur le front, les services auxiliaires apportent leur concours dans différentes missions, fournissant aux armées les possibilités de se battre et de repousser les assauts allemands.

- Photo n° 27 : Des équipes chargées de l’acheminement de l’habillement déposent des ballots d’uniformes neufs destinés aux troupes.

- Photo n° 28 : Dès les premiers jours

du conflit, des sections sanitaires anglaises créées à l'initiative de multiples comités de bénévoles ou d'associations caritatives participent aux côtés des sections françaises à l'évacuation des blessés. Au total, les Britanniques formeront 30 sections dont la moitié affectée à des divisions françaises. Au château du Fayel, dans l’Oise, les volontaires du Hackett-Lowther Unit posent décorées de la croix de guerre devant leur ambulance.

28 / Référence : SPA 53 W 2281

Le Fayel, une conductrice et son ambulance décorées de la croix de guerre.

05/07/1918, opérateur Jacques Ridel.

27 / Référence : SPA 41 BO 1934

Forêt de Marcaulieu, près de Saint-Mihiel, Meuse, déchargement de vêtements et de chaussures.

03/07/1918, opérateur Maurice Boulay.

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- Photo n° 29 : Une équipe de projectionnistes de la Section photographique et cinématographique de l’armée (SPCA) installe une salle de cinéma ambulante dans une grange de Meurthe-et-Moselle. Au cours de la guerre, la Section met en place, dès le mois de mai 1915, les « cinémas aux poilus » puis en juillet 1917 les cinémas-cantonnements, où sont diffusées les actualités produites par l’armée et les fictions. On compte ainsi plus de 400 salles de projection installées sur le front. - Photo n° 30 : Un personnel d’une section colombophile entraîne ses pigeons voyageurs. Durant la Grande Guerre, de nombreux animaux sont employés pour transmettre les messages destinés aux commandements.

29 / Référence : SPA 33 GO 1468

Marbache, Meurthe-et-Moselle, déchargement de l'écran par les projectionnistes de la SCA.

22/07/1918, opérateur Auguste Goulden.

30 / Référence : SPA 32 GO 1437

Nancy, Meurthe-et-Moselle, lâcher de pigeons pour l'entraînement.

14/07/1918, opérateur Auguste Goulden.