paul ahyi à moscou, 1974 - amrouche · la pensée de l’artiste. par l’extrême exigence...

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PAUL AHYI 27 AVRIL - 30 JUIN 2007 Espace Berggruen 70, rue de l’Université 75007 Paris Tél.: 33 (0)1 42 22 12 51 Fax : 33 (0)1 42 22 14 44 [email protected]

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PAUL AHYI

27 AVRIL - 30 JUIN 2007

Espace Berggruen

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Paul Ahyi à Moscou, 1974

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La vocation de Paul Ahyitrouve sa source dans sesorigines familiales.Né en 1930 de parentstogolais, il sera éduquépar une princesse de lacour d’Abomey, fille“d’amazone”, épouse de sonpère installé au Dahomeydans les années 20.Pendant ces précieusesannées de l’enfance, ilaura sous les yeux les bas-reliefs du Palais Royal etles grandes sculpturescommémoratives des sou-verains passés. Il les contemple à loisir etles dessine dès l’âge de sept ans. Aujourd’huiencore, plus de 70 ans après, il en conserve unsouvenir émerveillé.Il sera à vie marqué par la richesse de cet artde cour, souvent monumental, alliant lapuissance des volumes et la floraison descouleurs aux matières nobles tels que le bois, lefer, le bronze et la céramique vernissée, maisaussi les textiles.

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PAUL AHYICHARPENTIER DES CORPS

Paul Ahyi au Palais Royal d’Abomey, Bénin,1958, tenant le sabre votif de Glele

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Tous ces éléments imprégneront profondémentl’esprit du jeune enfant et constitueront lesfondements de sa vocation précoce d’artistepluridisciplinaire.Bien que formé à la rude école française desBeaux-Arts, sa maîtrise du classicismeoccidental ne lui fait pas oublier sa culture

d’origine. Toute sa techniquebrillante acquise à force d’untravail acharné, il la mettra auservice de ses racines pour enexalter avec virtuosité la richesse.Etudiant à Lyon, puis à Paris dansl’atelier de Souverbie, il garde enpermanence l’Afrique au cœur.A cette période, vers 1955, il faitplusieurs rencontres qui serontdéterminantes pour sa formationintellectuelle et artistique : à Lyon,

Paulin Joachim, écivain et journaliste béninoisqu’il retrouvera à Paris au sein du groupede Présence Africaine ; à Paris, MadeleineRousseau qui l’introduit au Musée de l'Hommeoù il découvre toutes les cultures africaines ;sans oublier ses rencontres avec Cheikh AntaDiop dont les théories visionnaires ne le laissentpas indifférent.

Le cœur, une des clefs de l’œuvred’Ahyi - œuvre sculpté et peint,œuvre écrit : son recueil de poésiele plus fameux s’intitule : Moncœur saigne, ce cœur présentsurtout dans les visages de sespersonnages aux têtes puissantes,les fronts bombés surplombantles faces concaves creusées en“cœur” délimitées par les arcades

Paul Ahyi au Musée de l’IFAN,Dakar, Sénégal, 1951

Assibi, sculpture monumentale dansle jardin de l’artiste à Lomé, 1992

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sourcilières arquées et les mentons curvilignes.Cœur encore que la sensualité exprimée par leregard des yeux en forme de cauris et lesbouches pulpeuses et sensuelles. Son art estempreint de passion. Passion omniprésente del’homme et de la nature, mais passion toujourssous contrôle, le Maître garde la main ! Il retientla main armée de la gouge ou du ciseau, la dirigeet la commande. Associée à la tête, la mainexécute, elle concrétise l’action, elle matérialisela pensée de l’artiste.

Par l’extrême exigence qu’ils’impose, le sculpteur atteint lamaîtrise. Exigence de soi et exigencede la matière. Tout sera choisi avecrigueur : l’iroko et l’acajou, le toti –un bois de fer – et l’ébène royal deTabligbo, tous séchés patiemmentpuis sculptés avec science et art. L’artiste est en communion avec lamatière, il fait corps avec elle. Quandil pétrit l’argile de Bassar, il pétrit sapropre chair et lui donne la vie, sa viequ’il partage fraternellement.Grand charpentier des corps, il en estaussi le cœur.

Rien ne limite son inspiration : s’ilquitte le bois il s’attache au fer ou aubronze, il emprisonne la lumière dansdes vitraux sertis au béton.Tous ces métaux, tous ces bois,toutes ces matières sont ses enfants etses vassaux. Il les éduque et les élèveau rang qu’il leur choisit au sein du vastepanthéon des dieux et des ancêtres d’Afrique.

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La Fleur, vitrail, FondationPaul Ahyi, Agnassan,Togo, 1990

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Togbé, l’Ancêtre, l’Ancien ou le Vieux au Togo,le chef spirituel, n’est jamais loin dans sonœuvre. Il est présent dans toutes ses créationspuisqu’il en est la genèse.Ainsi l’œuvre est à la fois moderne et ancréedans la tradition. Ne parlons pas d’influence,Paul Ahyi est lui-même cette tradition vivante,

vécue dès son enfance auBénin et au Togo ; paysoù le culte des ancêtrestrès vivace est exprimépar une sculpturefoisonnante, sur bois leplus souvent, avecparfois des adjonctionsde métal, de tissu et deterre crue.Du Nord au Sud du Togo,

les grands styles traditionnels de la statuairemoba, ntem et évé cohabitent dans sonimaginaire. Ils y sont présents par les formes, lesmatériaux, et les thèmes illustrés.La géométrie règne sur les volumes : le cylindredes têtes et des corps flirte avec le carré.Tout exprime la solidité et la force active. Brute,la surface est domestiquée à la gouge et à larâpe.La forme finie épouse parfois l’aspect originelde l’arbre ou de la branche, se glissant dans

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Bas-relief monumental, Banque Togolaise du Commerce et de l’Industrie (BTCI),Lomé, ciment teinté, 1982

Détail d’un élément d’architecture, boissculpté, maison de l’artiste à Lomé

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l’aspect primordial donné par la nature : unefourche devient des bras tendus vers le ciel ou laterre, un nœud devient un abdomen de femmegravide, une bosse un sein ; un creux retravaillé,repercé, devient un piège à lumière ou unecavité reliquaire : un gîte à vaudou. Des éléments seront volontairement déforméspour accentuer leur valeursymbolique : fortes têtes aux traitsexpressifs prêts à donner de lavoix, mains puissantes en battoirs,plaquées aux corps comme pour leprotéger et le préparer à l’actionréfléchie.Ce motif de la main si présent dansla sculpture de Paul Ahyi est unrappel éloquent de sa filiation ; onle retrouve en effet fréquemmentsur des statues d’ancêtres de stylentem ou kabyé, dans lessanctuaires dédiés au culte desancêtres.Des chevilles de bois épaissespercent les corps y enfonçantprofondément les vœux mystiqueset les serments comme au cœurdes statues fon du culte vaudou.Hérissant les flancs ces empreintesmagiques enferment les secretsloin des regards profanes. L’art nese livre pas toujours facilement, ilfaut s’initier, apprendre.Selon le matériau utilisé, lessculptures seront frontales, janusenlacées, ou silhouettes filiformes.

Détail de la porte d’entrée de la Fondation PaulAhyi, Agnassan, Togo, 2005

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Des têtes monumentalesépouseront à l’égyptienne lesfûts de colonnes trapuesoffrant au soleil et au ventleurs visages émerveillés. Des

pétales de céramique fleuriront les façades demonuments et les murs de nuées de papillonsmulticolores. Chaque forme a son but, sonmessage. L’œuvre est toujours parlante,utilitaire.Paul Ahyi est libre dans sa culture, c’est uncréateur en continu, il s’exprime avec ce qu’iltrouve et découvre là où il est. A chaquematériau classique un autre peut être substitué,élargissant ainsi le champ de la créativité. Unobjet de hasard, parfois simple ustensile,changera alors de statut ; revisité, il sera anoblipar l’œil du sculpteur. Une casserole deviendracasque, une cuillère épée.Comme souvent sur les statues très honorées desautels évé, des éléments étrangers viennent secoller à la pièce d’origine, inclusions de cuivre

ou de fer, en colliers, plaques ou pointesà tête plate d’asen. Des mosaïques defines perles bigarrées font miroiter etchanter leurs reflets, à la surface sombredes bois lourds d’iroko ou d’acajou, etplus encore à celle de l’ébène deTabligbo aux larges veines bicolores,sans négliger le toti, ce bois si dur qu’ony taille les mortiers.Armé de ses outils : le ciseau et lemaillet, la râpe et la gouge, l’herminetteet la bédane, la boucharde et la sciottedes marbriers, il ne craint aucunematière, il les maîtrise toutes des plusanciennes aux plus modernes commel’aluminium.

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Détail de la porte d’entrée, cuivregravé, maison de l’artiste à Lomé

Incrustation de perles de verre dans une de ses œuvres

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On définit souvent l’artafricain comme un art sacré.Si cette définition n’est quepartiellement exacte, elle adu moins le mérite de nousfaire comprendre pourquoicet art n’est jamaisgratuitement décoratif, qu’ilest un messager et unmédium, didactique avanttout. Le beau n’est vrai quechargé de sens.Chaque œuvre a une placedans la société. L’artiste traditionnel africainpeut donner libre cours à son talent à l’intérieurdes limites fixées par les canons du style liés àune fonction précise.Certes, l’artiste contemporain africain estdégagé de ces contraintes. Mais un hommecomme Paul Ahyi reste proche des thèmesclassiques de sa culture africaine et plusparticulièrement togolaise et béninoise,proximité librement choisie cela va de soi, bienqu’une part d’inconscient ne soit pas à excluredans ces contrées où les esprits ont tant depuissance occulte.

Étude en terre cuite pour la sculpturemonumentale Force Féconde, Dakar, 1978

La Joie de vivre, (détail), céramique murale, maison de l’artiste à Lomé, 1987

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Qui peut dire si ces statues d’hommeset de femmes représentent de simplescouples ou s’ils sont des repré-sentations d’ancêtres fondateurs declans et de lignages à l’instar desgrandes figures moba et tchamba ?Et ces femmes tenant un enfant sont-elles de simples mères de famille oufaut-il les considérer aussi commedes déesses mères, des déesses terres,fécondant les champs d’ignames desmonts kabyié et assurant la per-

pétuation de la race et de la coutume ?Sans doute la juste réponse est-elle oui aux deuxhypothèses. D’autres sujets de son œuvre nous ramènent àcette interrogation mariant culture traditionnelleet modernité, tant par les formes africaines, quepar le sens et l’interpellation du futur qu’elleprovoque : la faim, la surpopulation, le chaudronculturel prêt à exploser pour la liberté ?Ancêtres, couples, jumeaux, travailleurs,manifestants tous sont ici réunis par Paul Ahyi,dans la joie et le tumulte des saisons de la terre.Mais aussi dans la peine et dans l’angoisse,celles d’hier comme celles d’aujourd’hui. Que craignent ces atlantes aux corps martyrisés,ces titans et ces “Saint-Sébastien” qui serontpeut-être Fusillés demain matin à l’aube, pourreprendre le titre d’une de ses plus célèbressculptures ? Quelle faute ont-ils commis pourmériter ce châtiment, ont-ils trahi les secretsinitiatiques de leur société secrète ou ont-ils toutsimplement laissé s’exprimer leur penséed’hommes libres ?Le sculpteur nous pose la question, c’est bien le

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Femme adultère, 2003, (détail)

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but de son travail, produire, provoquer, initier !L’œuvre de Paul Ahyi ne se résume pas, elle esttrop riche et multiple dans ses thèmes et sesdisciplines pour ne pas échapper à la contraintedes commentaires. C’est là toute sa force, allierles contraires en harmonie, faire dialoguer lepassé et le futur de l’Afrique et de l’humanité.L’artiste donne un cours magistral où le travailest glorifié, il propose une méthode de patienceet de rigueur loin des sentiers faciles de lacréation complaisante.C’est un maître exigeant mais généreux quiadresse son œuvre aux jeunes artistes à venir sursa terre d’Afrique.Pierre Amrouche, Lomé 2007

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Portrait d’une femme peule, dessin à la plume, 1955-56

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1930 : Naissance à Abomey, Bénin1949 - 1952 : Etudiant à l'Institut français, Dakar1952 : Formation à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts, Lyon1957 : Médaille et 1er Prix d'Anatomie Artistique, d'Analyse et dePerspective1958 : Médaille et 2e Prix de Décoration1959 : Médaille et 1er Prix de PeintureDiplôme de l'Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts, Paris 1960 : Auteur du Drapeau du Togo1965 : 1er Prix de Sculpture, Togo1970 : Officier de l'Ordre du Mono, Togo1985 : Officier des Arts et Lettres, Commandeur des PalmesAcadémiques FrançaisesProfesseur d'Arts Plastiques, professeur de l'Ecole d'Architecture etd'Urbanisme, LoméPUBLICATIONSDepuis 1960, Paul Ahyi a publié de nombreuses études sur l’Artaux Editions SAO-IFE :Réflexions sur l’Art et la Culture en AfriqueMe voici devant toi avec ma différenceIntroduction à l’Art NègreLa Coiffure Africaine Tomes I et IIL’Art d’Aéroport, un faux problèmeMotifs et symboles africains dans l’Art et l’ArchitectureGestes créateurs I et II

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Paul Ahyi, Lomé, 2007REPÈRESBIOGRAPHIQUES

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ŒUVRES PUBLIQUES

Côte d’IvoireGrande sculpture en marbre La Légende de la Terre et du CielBurkina FasoVitraux et grandes céramiques décoratives de la Banque Centrale desEtats d’Afrique de l’Ouest (BCEAO)BéninGrande mosaïque dansl’Espace Culturel del’Institut de Dévelop-pement et d’EchangesEndogènes (IDEE)Vitraux du Couvent desReligieuses de Tofo etMonastère de KokoubouSénégalForces Fécondes à laBCEAO

TogoDécoration sculpturale dela façade du SarakawaCéramique murale de laBCEAO et deux monumentsde l’Amitié Germano-TogolaiseVitraux de l’Eglise des Franciscains et du Temple Protestant deKodjoviakopéCoréeGrande sculpture rehaussée de céramique Présence AfricaineSculptures monumentales au Nigeria, Vatican et aux Nations UniesŒuvres picturales en Allemagne, Canada, Chine, Espagne, Japon,Libye, Russie, Yougoslavie

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Paul Ahyi décoré de l’Ordre du Mono par leGénéral Eyadema, 1970

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EXTRAITS D’ARTICLES DE PAUL AHYILe modernisme africain ne doit pas être synonyme d’une nouvelle singerie,d’une recopie servile et automatique de tous les poncifs déversés surl’Afrique par ceux qui la voient de l’extérieur. Et si jamais nous faisonsl’erreur de croire que nous pouvons faire nôtre le modernisme des autres sansy changer quoi que ce soit, nous courrons le risque d’une aberration. (…)

Modernism and cultural revival, 1974J’utilise mon lot d’appareils ultra modernes pour graver le marbre, de foursélectriques pour cuire mes céramiques, de tubes de peinture pour mes toiles.Mais je ne peins pas des Mona Lisa, je ne sculpte pas des Apollon duBelvédère. Pas plus que je ne cède à la fascination devant un masque Boboou une poterie Ifé. Je les considère comme partie intégrante d’un passé donttous les crédits sont intégralement épuisés. Ce qui importe c’est ce quel’Africain peut faire pour accoucher son futur immédiat. Car le vrai défi pourla culture Africaine Noire contemporaine n’est pas de se complaire dans lerôle de conservateur de ce que fut l’homme Noir, mais de révéler ce qu’il estcapable de laisser en héritage aux générations de demain. (…)Tout art devient infini, devient poésie, en abandonnant peu à peu ses qualitésspécifiques, c’est-à-dire sa finitude. Car nous devons prendre garde à ne pasconfondre artiste et artisan, labeur et travail artistique. De nos jours toutes lesproductions artisanales sans exception sont qualifiées d’art. Ceci n’aboutitqu’à plus de confusion. Chaque art a ses techniciens. Chaque art peut êtreenvisagé à partir d’un point de vue spécifique. Mais cela ne signifie pasnécessairement que le résultat de chaque effort sera de l’art, au sens strict duterme. (…)

Architecture, art et technique ?

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Portrait de jeune fille

Huile sur toile, 196057 x 46 cm

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UN ARTISTE AFRICAIN FACE AU POUVOIRENTRETIEN PAUL AHYI - PIERRE AMROUCHE

PIERRE AMROUCHE - Paul, tu quittes Paris et l’atelier de Souverbie vers1960, diplômé. Comment se passe ce “retour au pays natal” du jeunerévolutionnaire que tu étais à l’époque, influencé par le groupe d’AliouneDiop, fondateur de Présence Africaine, ainsi que par Madeleine Rousseau etson ami Cheikh Anta Diop ?.PAUL AHYI - J’avais en effet la tête pleine d’idées neuves et d’espoirs. Lesrégimes progressistes, comme la Chine de Mao, me semblaient un modèlepour la jeune Afrique des indépendances et j’avais hâte de mettre mon savoiret ma virtuosité au service de mes frères Africains. Dès mon retour à Loméle président Sylvanus Olympio, le premier élu de notre jeune République, meconvoqua et me demanda d’aller enseigner au nord du pays, à Sokodé. Ce futmon premier contact avec le Togo profond. Curieusement c’est enenseignant là-bas que j’ai rencontré une grande partie de l’élite future duTogo.

PIERRE AMROUCHE - Et le général Eyadéma, quand le rencontres-tuphysiquement ?PAUL AHYI - En 1970, il m’a fait venir chez lui et m’a demandé d’exécuterune sculpture en marbre de 36 tonnes pour la nouvelle Présidence alors enconstruction. Ce projet de statue en marbre lui tenait à cœur, il venaitrégulièrement voir l’avancement du travail ; je crois qu’il fut impressionnépar la vigueur du jeune sculpteur plein de force que j’étais. Il savait déjà queje n’étais pas de son bord, mais seul comptait pour lui le travail bien fait.En 1974 le Togo, comme d’autres pays africains, fut marqué par la crise del’authenticité, un pseudo retour aux sources qui pour moi n’avait rien deNègre, au sens noble, et que je trouvais appauvrissant ; j’aurai dû changermon prénom chrétien de Paul pour un prénom traditionnel au goût dupouvoir ! Bien évidemment je refusai et conservai mon prénom de baptêmepour la signature de mes œuvres. Des officiers zélés s’empressèrent de lefaire savoir au Général Président, me dénonçant comme un dangereuxcontestataire – ce que Eyadéma savait depuis longtemps – il fit le sourd etcontinua à me passer des commandes !

PIERRE AMROUCHE - Comment Eyadéma était-il avec toi ?PAUL AHYI - En vérité Eyadéma a toujours montré du respect pour montravail, il ne m’a même pas tenu rigueur d’avoir refusé de faire son effigie ;j’ai laissé cela aux Coréens du nord, ils avaient l’habitude des portraitsofficiels !

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PIERRE AMROUCHE - Dans Lomé on voit tes œuvres partout, depuis l’aéroportjusqu’aux grands hôtels, les banques, les écoles. Tu as mis l’art dans la villedonc dans la vie, comme tu aimes à le souligner.PAUL AHYI - C’est vrai, et la liste de mes œuvres pour des commandespubliques au Togo serait trop longue, il est certain que j’ai été un privilégiésur ce plan. Mais avant tout c’est le travail qui était choisi, pas les idéespolitiques de l’artiste ! Grâce à mon travail j’ai rencontré certains grandsdirigeant Africains : Senghor, Mobutu, Houphouèt Boigny, etc. Avec tousj’ai entretenu des rapports courtois et avant tout professionnels ; je me suistrès vite éloigné de la politique et mes idées révolutionnaires sont restées enveilleuse !

PIERRE AMROUCHE - Artiste au Togo, as-tu fait ton travail comme tul’entendais librement ? PAUL AHYI - Le seul Etat en fait avec lequel j’ai eu un vrai problème est leNiger, qui a mutilé, sans mon accord, une sculpture que j’avais réalisée en1984 à Niamey, uniquement pour satisfaire aux exigences de la Conférenceislamique qui devait se réunir là. Les têtes et les seins de mes statues étaienttrop présents pour ces puritains : ils les ont rasés ou noyés dans un bloc deciment ! Plus tard ils m’ont demandé de les refaire et j’ai bien sûr refusé. Cen’est donc pas la dictature qui a attaqué mon œuvre, c’est la théocratie et sondogmatisme, tout compte fait c’est le pire régime que l’on puisse subir : celuide l’ignorance.Mon dilemme a été de vivre sous un régime devenu de plus en plusinsupportable. Si j’ai tenu la route sans déviation, je dirai que c’est surtoutgrâce à ma recherche constante de neutralité. Ce n’est pas aisé, il faut unehaute dose d’abnégation pour ne pas succomber à certaines facilités. Prendredu recul par rapport à certains avantages et préférer le strapontin au fauteuil.La sagesse m’a appris que rentrer les mains nues dans l’antre du lion, ce n’estpas du courage mais de la témérité. Le samouraï sait que son sacrifice seraitapprécié par son peuple, mais nous, sommes-nous prêts à apprécier un telsacrifice ?

Pierre AmroucheLomé, janvier 2007

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LISTE DES ŒUVRES EXPOSÉES

1 - L’Africain témoin, I1983Acajou massif52 cm

7 - L’Africain témoin, II2004Acajou massif96 cm

8 - Le couple III, 1980Eau-forte sur aluminium95,5 x 95,5 cm

9 - L’appel, 1980Zota73,5 x 94 cm10 - La sentence, 2004Zota103 x 106 cm

11 - La famille, 1980Laiton émaillé162 cm

12 - Tête de jeune fille II,2005Bois verni34 cm

13 - Tête de jeune fille III,2006Bois36 cm

2 - Le couple, 1976Laiton et bois massif50 cm

3 - Les amoureux sanstête, 2000Ébène de Tokpli massif130 cm

5 - Voici l’enfant, 2005Bois de Toti(Pterocarpus erinaceus)146 x 80 cm

6 - Otage II, 2004Zota56 x 68 cm

4 - La jeune fille etle souverain, 2004Bois de Kaké(Proposis Africana)155 cm et 158 cm

14 - Reste avec moi, 1976Zota140 x 50 cm

15 - Otage I, 2004Zota65 x 70 cm

16 - Le baiser, 1998Acajou massif116 cm et 107 cm

17 - Jour de colère, 2004Zota72,5 x 70,5 cm

19 - Otage III, 2004Zota70 x 65 cm

20 - L’accouplement, 2005Bois de Toti(Pterocarpus erinaceus)90 x 115 cm

18 - Les révoltés, 2005Bois de Toti(Pterocarpus erinaceus)125 x 70 cm

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26 - Le couple II, 1980Céramique et perles51 x 46 cm

27 - Les oiseaux, 1965Bois et fer43 cm

28 - Jeune Princesse I,2001Céramique émaillée80 cm (tête : 29 cm)

29 - Jeune Princesse II,2006Céramique émaillée87 cm (tête : 37 cm)30 - La danse d’amourchez les Bororo, 1972Laiton190 cm31 - L’homme en colère II,2004Bois de Kaké(Proposis Africana)85 cm32 - L’homme en colère I,2000Bois de Kaké(Proposis Africana)100 cm33 - Tête de jeune fille IV,2005Bois de Kaké(Proposis Africana)32 cm34 - L’épreuve, 1985Zota70,5 x 71 cm35 - La mère et son enfant I,2000Bois de Toti(Pterocarpus erinaceus)115 cm36 - Les oiseaux, 1974Zota62 x 68 cm37 - Femme adultère ouÉlément témoin, 2003Acajou massif101 cm38 - La mère et son enfant II,2000Acajou verni120 cm

39 - L’étau, 1975Acajou massif50 cm

21 - Portrait de jeunefille I, 2004Bois de Toti(Pterocarpus erinaceus)56 cm

22 - Tête de jeune fille,2004Bois36 cm

23 - Homme support,2004Bois108 cm

24 - L’homme qui hurle,2001Acajou120 cm

25 - Les contestataires,2005Bois de Kaké(Proposis Africana)et de Toti(Pterocarpus erinaceus)40 cm - 120 cm125 cm - 130 cm

LES DIMENSIONS SONT DONNÉES À TITRE INDICATIF; POUR LES SCULPTURES, SEULES LESHAUTEURS SONT MENTIONNÉES.LES PRIX DE VENTE SONT DISPONIBLES SUR DEMANDE À L’ESPACE BERGGRUEN.