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Pathologie Générale Inflammation et Cicatrisation Pr Gérard ABADJIAN USJ 2014

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Pathologie Générale

Inflammation et Cicatrisation

Pr Gérard ABADJIAN USJ 2014

1.  Généralités 2.  Déroulement général des différentes étapes de Ia

réaction inflammatoire 3.  Fibroses 4.  Réactions inflammatoires à corps étrangers 5.  Inflammations granulomateuses 6.  Inflammation liée aux infections virales 7.  Inflammations d'origine parasitaire et mycotique 8.  Pathologies auto-immunes 9.  Pathologies des greffes et transplantation de

cellules, tissus et organes

Généralités L'inflammation ou réaction inflammatoire: •  réponse des tissus vivants, vascularisés, à une agression. Ce processus comprend : •  phénomènes généraux

–  Biologiquement par le syndrome inflammatoire –  Cliniquement de façon variable, le plus souvent par de la fièvre et

éventuellement une altération de l'état général

•  phénomènes locaux : –  l'inflammation se déroule dans Ie tissu conjonctif vascularisé.

•  cartilage, cornée •  tissus épithéliaux

•  But : éliminer l'agent pathogène et de réparer les lésions tissulaires.

Étiologies •  Multiples •  infection :

–  contamination par des micro-organismes (bactéries, virus, parasites, champignons) ; # - syn. inflammation

•  agents physiques : –  traumatisme, chaleur; froid, radiations;

•  agents chimiques : –  caustiques, toxines, venins;

•  corps étrangers : exogènes ou endogènes; •  défaut de vascularisation :

–  réaction inflammatoire secondaire à une nécrose par ischémie;

•  agression dysimmunitaire: –  anomalie de la réponse immunitaire, allergies, auto-immunité.

•  Agent pathogène inflammation différente # Hôte.

Acteurs et déroulement de Ia réaction inflammatoire

•  Intervention: –  des cellules, des vaisseaux, –  modifications de la matrice extracellulaire et –  Nombreux médiateurs chimiques :

•  pro ou anti-inflammatoires, modifier ou entretenir la réponse inflammatoire.

•  Quelque soit son siège, et la nature de l'agent pathogène, –  le déroulement présente des caractères morphologiques généraux et

des mécanismes communs.

•  Variations: –  nature de l'agent pathogène, à l'organe, au terrain physiologique de

l'hôte. –  Tous ces éléments conditionnent l'intensité, la durée de la réaction

inflammatoire et l'aspect lésionnel.

Les composants des réponses inflammatoires

Notions d'inflammation aiguë et d'inflammation chronique

•  Inflammation aiguë –  réponse immédiate à un agent agresseur –  de courte durée (quelques jours ou semaines) –  installation souvent brutale –  phénomènes vasculo-exsudatifs intenses.

•  lnflammation chronique –  Inflammation n'ayant aucune tendance à Ia guérison spontanée –  évolue en persistant ou en s'aggravant pendant plusieurs mois

ou plusieurs années. •  inflammations prolongées: I'agent pathogène initial persiste •  Inflammation aiguë récidive de façon répétée •  d'emblée sous une forme apparemment chronique. La phase aiguë

vasculo-exsudative est passée inaperçue

Rôle de I'examen anatomopathologique au cours d'une réaction inflammatoire

•  réactions inflammatoires sont morphologiquement non spécifiques

•  caractère aigu ou chronique: éléments de pronostic –  sévérité de la destruction tissulaire, risque de séquelles

•  Certains cas: cause de l'inflammation : –  inflammations granulomateuses dites spécifiques –  Inflammations: agent pathogène identifié

Déroulement général des différentes étapes de la réaction inflammatoire

•  Réaction vasculo-exsudative •  Réaction cellulaire •  Détersion •  Phase terminale de réparation et cicatrisation.

Réaction vasculo-exsudative

•  quatre signes cardinaux cliniques – Rougeur, chaleur, tuméfaction, douleur

•  trois phénomènes : – congestion active – oedème inflammatoire – diapédèse leucocytaire.

•  Congestion active •  vasodilatation artériolaire

puis capillaire –  augmentation de I'apport sanguin –  ralentissement courant circulatoire –  mécanisme nerveux (nerfs

vasomoteurs) –  l'action de médiateurs chimiques.

Réaction vasculo-exsudative

•  Oedème inflammatoire –  Liquide (exsudat) : eau et de protéines

plasmatiques –  tissu conjonctif interstitiel ou les cavités

séreuses –  gonflement des tissus –  aspect pâle, peu colorable et distendu du tissu

conjonctif –  augmentation de la perméabiliré de la paroi des

petits vaisseaux sous l'effet de médiateurs chimiques

•  Rôle et conséquences: –  apport local de médiateurs chimiques et de

moyens de défense –  dilution des toxines accumulées dans la lésion –  limitation du foyer inflammatoire par une

barrière de fibrine –  ralentissement du courant circulatoire par

hémoconcentration, favorise la diapédèse leucocytaire.

Réaction vasculo-exsudative

•  Diapédèse Ieucocytaire –  Migrarion des leucocytes en dehors de la microcirculation –  Accumulation dans le foyer lésionnel

•  Traversée active des parois vasculaires: –  polynucléaires, 24 premières heures, –  24 à 48 h les monocytes et les lymphocytes.

1.  Margination des leucocytes 2.  Adhérence aux cellules endothéliales 3.  Passage trans-endothelial

Réaction vasculo-exsudative

Réaction vasculo-exsudative

•  Phase ou réaction cellulaire : –  formation du granulome inflammatoire ou tissu de granulation

inflammatoire.

•  Composition cellulaire: –  Le foyer inflammatoire, cellules provenant :

•  du sang •  du tissu conjonctif local.

•  Rôles du granulome inflammatoire: –  Détersion –  Réaction immunitaire –  Sécrétion de multiples médiateurs

Phase ceIlulaire

•  Réaction cellulaire : du sang, –  après diapédèse, migration vers le foyer lésionnel par

chimiotactisme. –  agents chimiotactiques (tissus altérés, des bactéries et

leucocytes) se fixent sur des récepteurs membranaires des leucocyles,

–  activation de cytosquelette et mobilisation.

Phase ceIlulaire

•  Réaction cellulaire : du tissu conjonctif local –  Fibroblastes, cellules endothéliales, mastocytes et macrophages résidents. –  Multiplication cellulaire, transformation, différenciation –  Polynucléaires : accumulation

•  durée de vie courte (3-4 jours), libération enzymes, hématopoièse –  Monocytes :

•  macrophages activés, phagocytose, sécrétion de nombreux médiateurs, coopération avec les lymphocytes

–  Lymphocytes B : •  Transformation en plasmocytes sécrétant des immunoglobulines;

–  Lymphocytes T : •  activation, sécrétion de nombreux médiateurs, acquisition de propriérés

cytotoxiques, et coopération avec les lymphocytes B –  Fibroblastes :

•  Modification en myofibroblastes : acquisition de propriérés contractiles, synthèse des constituants de la matrice extra-cellulaire.

Phase ceIlulaire

•  Tissu de granulation : –  variation en fonction du temps

•  Polynucléaires : –  stigmate morphologique de

l'inflammation aiguë •  Granulome inflammatoire contient

plus de cellules mononucléées après quelques jours ou semaines d'évolution

•  Tissu de granulation s'enrichit en fibroblastes et en cellules endothéliales (néo-vaisseaux), influence de facteurs de croissance : Bourgeon chanu

•  Composition du tissu de granulation: –  variation en fonction de la cause de

I'inflammation

Phase ceIlulaire

•  Rôles du granulome inflammatoire –  Détersion: Assurée par les phagocytes (polynucléaires et

macrophages). –  Développement: réaction immunitaire lymphocytaire B et/ou T –  Sécrétion de multiples médiateurs:

•  Recrutement cellulaire, •  Phagocytose, •  Défense immunitaire, •  Modification de la matrice conjonctive.

•  Lésions tissulaires: métabolites toxiques et protéases libérés dans l'espace extra-cellulaire (leucocytes activés: phénomènes de chimiotactisme, de phagocytose).

Phase ceIlulaire

Détersion

•  Succède à la phase vasculo-exsudative, •  Contemporaine de la phase cellulaire. •  Nettoyage du foyer Iésionnel: •  Élimination :

–  tissus nécrosés (issus de l'agression initiale ou du processus inflammatoire),

–  agents pathogènes –  exsudat

•  La détersion prépare obligatoirement la phase terminale de réparation-cicatrisation. –  Détersion incomplète: évolution vers inflammation chronique.

•  2 mécanismes : –  Détersion interne –  Détersion externe.

•  Détersion interne •  Elimination:

–  Tissus nécrosés, certains agents pathogènes (micro-organismes infectieux, corps étrangers) par phagocytose,

–  Liquide d’oedème: •  circulation lymphatique, •  résorbtion par les macrophages par pinocytose.

•  Phagocytose: –  englobement dans le cytoplasme du phagocyte d'une particule

étrangère vivante ou inerte, puis digestion par les enzymes lysosomiaux.

–  La digestion complète ou incomplète avec des résidus rejetés hors de la cellule ou qui s'accumulent dans le macrophage.

•  Phagocytes: –  Polynucléaires, phagocytes des bactéries et petites particules –  Macrophages, macro-particules.

Détersion

•  Détersion externe

•  Spontanée: –  Liquéfaction du matériel nécrosé (pus, caséum) –  Élimination par fistulisation à la peau ou dans un conduit naturel

bronchique, urinaire, ou intestinal.

•  Chirurgicale : –  Parage chirurgical –  Indispensable lorsque les lésions sont trop étendues, profondes,

ou souillées.

Détersion

Réparation et cicatrisation •  Réparation tissulaire suit une détersion complète •  Cicatrice

–  Impossibilité de régénération (ex: neurones ou cellules musculaires myocardiques)

–  Destruction tissulaire importante et/ou prolongée. •  Réparation

–  Restitution intégrale du tissu –  Agressions limitées, brèves, peu destructrices dans un tissu capable de

régénération cellulaire. •  Processus de réparation

–  Nombreux facteurs de croissance –  Interactions complexes entre les cellules et la matrice extra-cellulaire –  Régulation des proliférations et biosynthèses celIulaires. –  Étapes de la réparation tissulaire:

•  Bourgeon charnu •  Constitution d'une cicatrice •  Régénération épithéliale

•  Bourgeon charnu •  nouveau tissu conjonctif •  Remplace : granulome inflammatoire et tissus détruits

–  leucocytes du tissu de granulation, des fibroblastes et myofibroblastes, et néo-vaisseaux sanguins

–  matrice extra-cellulaire lâche –  glycosaminoglycanes (acide hyaluronique), de collagène de type

lll et de fibronectine –  > fibres collagènes type l, < fibroblastes, néo-vaisseaux et

leucocytes, –  < volume : action contractile de myofibroblastes.

•  Le bourgeon charnu évolue –  Cicatrice –  Reconstiturion d'un tissu conjonctif identique au tissu préexistant

à l'inflammation.

Réparation et cicatrisation

•  Constitution d'une cicatrice

•  marque définitive laissée par le foyer inflammatoire après la phase de bourgeon charnu.

•  tissu conjonctif fibreux (prédominance de collagène) prenant la place des tissus définitivement détruits

•  structure d'une cicatrice se modifie progressivement pendant plusieurs mois

Réparation et cicatrisation

Résultats de l'inflammation aiguë

•  Régénération épithéliale

•  Parallèlement à la répararion conjonctive •  cellules épithéliales détruites sont remplacées par la prolifération

des cellules situées autour du foyer inflammatoire.

•  Revêtements (peau, muqueuses), •  l'épithélium régénère, de la périphérie jusqu'au centre de la perte

tissulaire, comblée par le bourgeon charnu. •  Régénération:

–  Restitution complète –  mode métaplasique (ex : régénération de l'épithélium cylindrique

bronchique sous la forme d'un épithélium malpighien) –  mode atrophique avec disparition de certaines fonctions spécialisées

(ex : disparition de cils vibratiles).

Réparation et cicatrisation

•  Parenchyme (foie, glandes exocrines, rein, etc.)

•  régénération épithéliale: –  importance de la destruction initiale du tissu (intensité de la destruction

de la trame conjonctive de soutien) –  pouvoir mitotique des cellules épithéliales

•  Exemple des hépatites : •  hépatires virales aiguës communes:

–  Trame conjonctive de soutien intacte –  régénération hépatocytaire à partir d'hépatocytes non nécrosés, –  formation de nouvelles travées hépatocytaires normales et sans

cicatrice •  hépatites virales aiguës graves

–  destruction hépatocytaire et conjonctive initiale importante –  Régénération : travées hépatiques épaissies er désorganisées,

associées à des territoires de cicatrice.

Réparation et cicatrisation