pas de liberté sans règles - saez.ch

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Organe officiel de la FMH et de FMH Services www.bullmed.ch Offizielles Organ der FMH und der FMH Services www.saez.ch Bollettino ufficiale della FMH e del FMH Services Bulletin des médecins suisses Bollettino dei medici svizzeri Schweizerische Ärztezeitung Editores Medicorum Helveticorum Editorial 1421 Pas de liberté sans règles FMH 1423 Effets de SwissDRG sur les soins ambulatoires Tribune: entretien sur la création du Swiss Brain Council 1447 «Es ist zentral, eine verständliche Sprache zu sprechen» Horizons 1461 La jeune génération doit tout réinventer «Et encore…» par Erhard Taverna 1464 La grande prospection 38 18. 9. 2013

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Page 1: Pas de liberté sans règles - saez.ch

Organe officiel de la FMH et de FMH Services www.bullmed.ch Offizielles Organ der FMH und der FMH Services www.saez.ch Bollettino ufficiale della FMH e del FMH Services

Bulletin des médecins suisses

Bollettino dei medici svizzeri

Schweizerische Ärztezeitung

Editores Medicorum Helveticorum

Editorial 1421

Pas de liberté sans règles

FMH 1423

Effets de SwissDRG sur les soins ambulatoires

Tribune: entretien sur la création du Swiss Brain Council 1447

«Es ist zentral, eine verständliche Sprache zu sprechen»

Horizons 1461

La jeune génération doit tout réinventer

«Et encore…» par Erhard Taverna 1464

La grande prospection

3818. 9. 2013

Page 2: Pas de liberté sans règles - saez.ch

SOMMAIRE

FMH

Editorial1421 Pas de liberté sans règles Werner Bauer

SwissDRG1423 Effets de SwissDRG sur

les soins ambulatoires Michael Lobsiger, Timo Tondelli, Wolfram Kägi,

Stefan Felder Sur la base des données fournies par une grande compa-

gnie d’assurance, les auteurs ont analysé les transferts

d’activités entre les secteurs stationnaire et ambulatoire.

Cela a permis d’esquisser une première tendance, avant

de procéder aux analyses approfondies.

1426 Nouvelles du corps médical

Organisations du corps médical

SSDV1428 Un jubilé attestant d’une histoire et

d’une performance impressionnantes Jürg Hafner La Société suisse de dermatologie et vénéréologie fête

cette année son 100e anniversaire.

Autres groupements et institutions

Swisstransplant1429 Don d’organes:

à vous d’améliorer la situation Franz Immer Il manque 1268 organes en Suisse. Swisstransplant sou-

haite améliorer la situation et a donc lancé une cam-

pagne de sensibilisation à la mi-septembre. Quels en

sont les tenants et aboutissants et pourquoi Swisstrans-

plant mène-t-elle sa campagne dans l’environnement

immédiat des hôpitaux?

Autres groupements et institutions

Ligue suisse contre le cancer1432 Brustkrebs: Eine Anziehpuppe erleichtert

Gespräche zwischen Eltern und Kindern Sabine Jenny La Ligue suisse contre le cancer propose un nouvel

outil pour aider les enfants à parler avec leur maman

de sa maladie au quotidien. «Madame Tout-

Le-Monde» permet aux enfants d’appré-

hender de manière ludique l’évolution de

la maladie et le déroulement des traite-

ments.

Courrier

1433 Courrier au BMS

FMH Services

1434 Tiefere Prämien für Sie und Ihre Mitarbeiter

FMH Insurance Services

1435 Zahlungseingang pünktlich FMH Factoring Services

1436 Emplois et cabinets médicaux

Tribune

Interview1447 «Es ist zentral, eine verständliche

Sprache zu sprechen» Bruno Kesseli Le Swiss Brain Council nouvellement créé est une orga-

nisation nationale qui réunit non seulement des

groupes d’intérêts des domaines de la neurologie cli-

nique et des neurosciences, mais aussi des organisations

de patients. Dans cet entretien, Jürg Kesselring, son pré-

sident, précise l’esprit du Swiss Brain Council.

Point de vue1450 Recovery – ein neuer Behandlungsansatz

in der Psychiatrie Michael Kammer-Spohn Information, implication, autodétermination et liberté de

choix, reconnaissance du potentiel d’évolution: voici les

quatre valeurs clé de l’approche psychiatrique présentée

dans cet article.

1453 Spectrum

Page 3: Pas de liberté sans règles - saez.ch

SOMMAIRE

RédactionDr et lic. phil. Bruno Kesseli(Rédacteur en chef)Dr Werner BauerProf. Dr Samia HurstDr Jean Martinlic. oec. Anna Sax, MHADr Jürg Schlup (FMH)Prof. Dr Hans StalderDr Erhard Tavernalic. phil. Jacqueline Wettstein (FMH)

Rédaction EthiqueDr théol. Christina Aus der Au, p.-d.Prof. Dr Lazare BenaroyoDr Rouven Porz

Rédaction Histoire médicaleProf. Dr et lic. phil. Iris RitzmannDr ès sc. soc. Eberhard Wolff, p.-d.

Rédaction Economielic. oec. Anna Sax, MHA

Rédaction DroitMe Hanspeter Kuhn (FMH)

Managing EditorAnnette Eichholtz M.A.

Secrétariat de rédactionElisa Jaun

Adresse de la rédactionEMH Editions médicales suisses SAFarnsburgerstrasse 8, 4132 MuttenzCase postale, 4010 BâleTél. 061 467 85 55, fax 061 467 85 56Courriel: [email protected]: www.bullmed.ch

EditeurFMH Fédération des médecins suissesElfenstrasse 18, Case postale 170,3000 Berne 15Tél. 031 359 11 11, fax 031 359 11 12Courriel: [email protected]: www.fmh.ch

ProductionSchwabe AG, Muttenz

Marketing EMHDr Karin Würz, responsable marketing et communicationTél. 061 467 85 49, fax 061 467 85 56Courriel: [email protected]

AnnoncesPublicitéDr Karin WürzCheffe placement des annoncesTél. 061 467 85 49, fax 061 467 85 56Courriel: [email protected]

«Offres et demandes d’emploi/ Immeubles/Divers»Matteo Domeniconi, personne de contactTél. 061 467 85 55, fax 061 467 85 56Courriel: [email protected]

«Office de placement»FMH Consulting ServicesOffice de placementCase postale 246, 6208 OberkirchTél. 041 925 00 77, fax 041 921 05 86Courriel: [email protected]: www.fmhjob.ch

AbonnementsMembres de la FMHFMH Fédération des médecins suissesElfenstrasse 18, 3000 Berne 15Tél. 031 359 11 11, fax 031 359 11 12

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Abonnement annuel: CHF 320.–,porto en plus

© 2013 by EMH Editions médicalessuisses SA. Tous droits réservés. Toutereproduction d’article, y inclus électroni-quement et la traduction, en totalité ou par extrait, est soumise à l’autorisation écrite des éditions.

Paraît le mercredi

ISSN 1661-5948

ISSN 1424-4012 (édition électronique)

IMPRESSUM

Horizons

Sous un autre angle1454 Freiheit, Gleichheit, Treue Thomas Schlich La Société suisse de chirurgie fête cette année son 100e

anniversaire. Pour marquer l’événement, le BMS a décidé

de publier deux articles sur des sujets chirurgicaux. Voici

le premier consacré à l’histoire de la médecine et au

groupe de travail pour les questions d’ostéosynthèse

avec ses spécificités tout helvétiques. Le second article,

qui paraîtra dans la prochaine édition, traitera de la ques-

tion des études cliniques en chirurgie.

1457 Desperately seeking … oder P wie Peripherie

Dominik Heim Un peu de glamour dans le BMS où il sera question de

Madonna et de la pénurie de médecins en périphérie: un

sujet bien moins people.

1458 Dana Zátopek Adolf Jens Koemeda Vous souvenez-vous d’Emil Zátopek? Il a raflé trois mé-

dailles d’or lors des Jeux olympiques de 1952 et ce ne

furent de loin pas

ses seuls exploits.

L’auteur a rendu

visite à sa femme,

Dana, qui a elle

aussi été cham-

pionne olympique

en gagnant la

médaille d’or au

lancer du javelot.

Depuis, son jave-

lot s’est trans-

formé en manche

à balai.

Horizons

Notes de lecture1461 La jeune génération doit tout réinventer Jean Martin Jean Martin présente le livre «Petite Poucette» du philoso-

phe et historien Michel Serres. Le nom «Petite Poucette» se

réfère à la jeune génération qui «travaille du pouce» sur

des smartphones et autres tablettes. Cette génération

vit-elle dans un monde trop virtuel sans véritable con-

naissance du monde réel?

Vitrine1463 Feierabend Anja Kathi Moor Mettez-vous à la place du patient qui attend son méde-

cin. Cela se passe-t-il vraiment comme dans le présent

poème?

Et encore…

1464 La grande prospection Erhard Taverna On ne peut pas reprocher grand-chose aux chercheurs

d’or, mais qu’en est-il de la prospection des données ou

du «Data Mining» en langage informatique? Un gigan-

tesque volume de textes est scanné, puis trié selon des

modèles sémantiques, lexicaux et syntaxiques. Les don-

nées privées n’y échappent pas, or qui ose s’en indigner?

Anna Deutsche Fotothek

Page 4: Pas de liberté sans règles - saez.ch

E d i t o r i a l F M H

Editores Medicorum Helveticorum1421Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38

Nous découvrons régulière-ment des lois et des règle-ments qui nous étonnent ou nous exaspèrent car derrière eux se cachent une main éta-tique, et bien souvent une cer-taine volonté de contrôler nos faits et gestes. Les administra-tions, employeurs, assurances et autres organisations riva-lisent également d’imagina-tion pour édicter des directives

lorsqu’il s’agit de canaliser et de réglementer nos activités. Aux quatre coins du monde, une pléiade de dispositions

incompréhensibles est à l’œuvre: en Californie, les femmes vêtues d’un tablier de cuisine ne sont pas autorisées à conduire une voiture. A Los Angeles, gare à celui qui donne le bain à deux bébés en même temps, c’est interdit. Au Kansas, attraper les poissons avec les mains est aussi prohibé que la chasse aux canards avec des mulets. En Allemagne, vous de-vez être en possession d’une autorisation officielle si vous souhaitez vous baigner dans les canaux des eaux usées. En Grande Bretagne, une loi stipule que le monstre du Loch Ness, s’il existe, est une espèce protégée. Et enfin, en Angle-terre, un timbre à l’effigie de la reine ne doit pas être apposé la tête en bas sur une enveloppe.

Alors que ces paragraphes saugrenus et superflus repré-sentent une face de la dynamique réglementariste, c’est un autre aspect de la question qui motive mon propos.

L’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue (ISFM) se voit occasionnellement reprocher une bureaucratie débordante et une avalanche de règlements, ce qui provoque la plupart du temps de la colère: la colère de de-voir attendre trop longtemps l’octroi de son titre de spécia-liste; la colère du responsable d’une clinique qui trouve que la reconnaissance de son établissement de formation prend trop de temps ou ne répond pas à ses souhaits; la colère des organisateurs ou des participants à des cours de formation continue qui ne sont pas d’accord avec le nombre de crédits attribués ou qui estiment que la nécessité d’un justificatif est aussi indigne qu’inacceptable.

La vocation première de cet éditorial n’est pas d’assurer que les responsables de l’ISFM font tout leur possible pour un traitement rapide et allégé des demandes. Accessoirement, il faut aussi mentionner la surcharge de travail à laquelle doivent faire face les délégués des sociétés de discipline qui

évaluent toutes les demandes selon un système de milice. Mais nous cherchons des solutions. En revanche, il s’agit pour moi ici de préciser que beaucoup ne comprennent souvent pas l’importance de régulations appropriées et de processus réglementés afin de maintenir le plus haut niveau possible de liberté et d’autonomie, et ce notamment aussi dans la formation postgraduée et la formation continue.

En Suisse, l’organisation de la formation postgraduée revient aux médecins. Cependant, faut-il le rappeler, l’ISFM répond à un mandat de la Confédération, les titres de spécia-liste étant aujourd’hui des titres d’Etat, et les cursus de forma-tion postgraduée accrédités par le DFI. Ainsi, il est évident que ces titres et ces reconnaissances ne peuvent pas être dis-

tribués comme des places gratuites de cinéma. Vous me direz que la plupart des établissements de formation fourniraient également un excellent travail sans un concept formel de for-mation et sans visite, et que la majorité des demandes de titre seraient correctes. Mais nous devons garantir, et aussi justi-fier, la qualité de la formation, des objectifs de formation accessibles, l’égalité juridique et la comparabilité des cursus. Pour y arriver, nous n’avons pas besoin de nous encombrer de paragraphes inutiles mais nous devons établir clairement les programmes, uniformiser les processus et rester raisonnables en matière de contrôle. Si tel n’était pas le cas, nous risque-rions le reproche de ne pas assumer notre responsabilité, et le mandat de la formation ne serait plus entre les mains des médecins.

Il en va de même pour la formation continue, dont l’orga-nisation est aujourd’hui du ressort des médecins. Si elle est toute naturelle et obligatoire pour les pilotes, les ambulan-ciers ou encore la police, certains médecins estiment ne pas avoir besoin de cet arsenal ni de ce «jardin d’enfants» parce qu’ils sont en mesure d’approfondir eux-mêmes leurs connaissances. Mais cette critique ne tient plus. Certaine-ment pouvons-nous encore améliorer les systèmes mais si nous ne montrons pas de manière crédible que nous prenons la formation continue au sérieux, d’autres prendront notre place pour formuler les règles et les directives.

La liberté implique des devoirs auxquels il s’agit de répondre par une réglementation appropriée, alors que la liberté infinie échoue sur les rives de la contrainte.

Dr Werner Bauer, président de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue (ISFM)

Pas de liberté sans règles

Le plus haut niveau possible de liberté et d’autonomie repose sur des régulations appropriées et des processus réglementés.

Si nous ne montrons pas de manière crédible que nous prenons la formation continue au sérieux, d’autres formuleront les règles à notre place.

Page 5: Pas de liberté sans règles - saez.ch

1423Editores Medicorum Helveticorum

S w i s s D R G F M H

Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38

Enoncé du problèmeL’analyse longitudinale a pour but de vérifier si l’introduction de la rémunération au forfait par cas des traitements stationnaires aigus (SwissDRG) a une influence sur la répartition du travail entre les sec-teurs stationnaire et ambulatoire, notamment sur les prestations (individuelles) fournies en amont ou en aval d’un traitement stationnaire. Servent ici d’indi-cateurs, le nombre de consultations ambulatoires données au cours d’une période déterminée avant et après le traitement stationnaire ainsi que les points tarifaires facturés à cet égard. La figure 1 offre une re-présentation graphique de la situation. La période de temps examinée varie entre 5, 10 et 20 jours. En outre, une différenciation entre traitement ambula-toire à l’hôpital et en cabinet médical ainsi qu’entre médecin de famille et spécialiste est possible.

Données et méthodeLa présente analyse se fonde sur les données relatives à la demande de prestations médicales de près de 68 000 assurés de Helsana Assurance-maladie, qui ont reçu des soins stationnaires au moins une fois au 2e trimestre en 2010, 2011 ou 2012**. En revanche, la demande de prestations ambulatoires par des assurés sans séjour stationnaire n’a pas été examinée.

Pour identifier l’effet de la rémunération au for-fait par cas sur la demande de prestations ambula-toires avant ou après un traitement hospitalier, il convient de prendre en considération le fait que la rémunération des soins stationnaires aigus différait de canton à canton avant l’introduction de Swiss-DRG au 1er janvier 2012. Dans toute la Suisse orien-tale et dans le canton de Fribourg, on appliquait une tarification des processus et prestations (PLT). Dans les deux Bâles, le canton de Soleure et celui de Lu-cerne, les hôpitaux de soins aigus étaient rémunérés selon des forfaits journaliers (FJ) pour les coûts de

traitement des patients. Le canton d’Argovie repré-sentait un cas particulier. En effet, alors que l’Hôpital cantonal d’Aarau avait recours, comme base de rémunération, à un modèle de cheminement intégré du patient (MCIP) qu’il avait lui-même développé, dans tous les autres hôpitaux publics ou subvention-nés par les pouvoirs publics en Argovie, on facturait selon des forfaits par division (ABP). Il est intéressant de noter que, déjà avant l’introduction de SwissDRG, une grande partie des cantons de Suisse romande, centrale et méridionale utilisaient des forfaits par cas liés au diagnostic (AP-DRG). Dans ce contexte, on est quasiment face à une situation dans laquelle les can-tons AP-DRG serviraient de groupe de contrôle, en utilisant une méthode fondée sur les «écarts dans les différences» (difference in difference). Celle-ci consiste à comparer les différences entre les régions AP-DRG et les régions disposant d’un autre système de rémuné-ration, avant et après l’introduction de SwissDRG. Ainsi, il est possible de tenir compte d’une tendance générale (indépendante du système de rémunéra-tion) à une plus grande quantité de prestations am-bulatoires et des différences non observables entre les systèmes de rémunération (pour autant que ces différences restent constantes sur la durée). Par ail-leurs, une régression multivariée nous permet de contrôler toute une série de facteurs influents tels que les caractéristiques des patients (entre autres, fac-

Michael Lobsiger a, Timo Tondelli b, Wolfram Kägi a, Stefan Felder b

a B,S,S. Conseil économique, Bâle

b Département «Health Economics», WWZ, Université de Bâle

* Une version détaillée de ce rapport intermédiaire effectué sur mandat de la FMH et de H+ dans le cadre de la recherche concomitante en rapport avec l’introduction de SwissDRG est disponible sous www.fmh.ch → Tarifs hospitaliers → Recherche concomitante.

** Nous remercions Helsana Assurance-maladie SA pour les données mises à disposition ainsi que Mathias Früh d’Helsana Assurance- maladie SA pour son aide à la préparation des données.

Correspondance: FMH / Département Tarifs et économie de la santé pour les médecins hospitaliersFroburgstrasse 15CH-4600 OltenTél. 031 359 11 11Fax 031 359 11 12

Effets de SwissDRG sur les soins ambulatoires*

Figure 1

Les prestations dans le domaine ambulatoire en amont et en aval.

Durée du traitement

Traitement en amont(ambulatoire)

Traitement en aval

(ambulatoire)

Séjour à l’hôpital

(stationnaire)

Les transferts d’activité entre le secteur stationnaire et les soins ambulatoires sont fréquents. Les pressions économiques ainsi que le nouveau financement hospitalier sont susceptibles de générer des mouvements encore plus accentués entre les acteurs du système de santé. Après un premier état des lieux sous l’ancien régime, marqué par la coexistence de multiples systèmes de rétribution des hôpitaux et publié il y un an, les auteurs ont maintenant pu analyser l’évolution des habitudes après l’introduction de SwissDRG sur la base des données d’un grand assureur et nous présentent leurs résultats dans cet article. S’il n’y a pas de change-ments massifs, on peut néanmoins déjà observer certaines tendances. Une étude plus détaillée sera effectuée secondairement, après l’obtention des chiffres officiels de la statis-tique des hôpitaux émis par l’OFS et en recourant aux informations disponibles chez New Index au sujet des médecins en pratique libre.

Dr Pierre-François Cuénoud, vice-président de la FMH,responsable du domaine Tarifs et économie de la santé pour les médecins hospitaliers

Page 6: Pas de liberté sans règles - saez.ch

S w i s s D R G F M H

Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38 1424Editores Medicorum Helveticorum

teurs sociodémographiques, situation contractuelle, degré de gravité, PCG) ainsi que celles des hôpitaux (type d’hôpital, case-mix des patients traités, etc.).

Résultats: nombre de consultationsLe tableau 1 présente le nombre de consultations dans le secteur ambulatoire avant et après traitement stationnaire, pour les périodes de 5, 10 et 20 jours. A titre de comparaison, la première ligne indique la moyenne des consultations en amont et en aval pour le système tarifaire SwissDRG.

Les résultats montrent qu’après l’introduction de SwissDRG, les consultations ambulatoires ont aug-menté dans les régions qui avaient recours aux sys-tèmes PLT et FJ, en comparaison avec les cantons uti-lisant le système AP-DRG. Pour la période de 20 jours, l’augmentation est respectivement de 6.4 % (PLT) et de 5.6 % (FJ). On peut constater une hausse des consultations pour toutes les périodes; comme on pouvait s’y attendre, les effets sont moindres sur les périodes plus courtes.

La distinction entre avant et après le traitement stationnaire met en évidence une plus forte augmen-tation des consultations ambulatoires en amont du séjour stationnaire dans les régions ayant recours aux systèmes PLT et FJ, après l’introduction de Swiss-DRG, alors qu’on constate une plus forte augmenta-

tion des consultations ambulatoires après le séjour hospitalier dans les régions qui facturaient aupara-vant avec des forfaits journaliers.

De plus, les résultats montrent que c’est en pre-mier lieu le secteur de la pratique privée ambulatoire qui est concerné par les transferts. Par contre, il n’y a pas d’effets significatifs visibles pour le domaine am-bulatoire hospitalier. Ces résultats se fondent sur des évaluations effectuées avec une période de 20 jours.

Pour les médecins de famille, il n’y a guère d’élé-ments indiquant une hausse des consultations après l’introduction de SwissDRG. Mais chez les spécia-listes, les régions facturant anciennement avec les systèmes PLT et FJ enregistrent, par rapport au système AP-DRG, une forte hausse des consultations avant et après un traitement stationnaire.

Nombre de points tarifaires facturésLe tableau 2 résume les résultats concernant les points tarifaires facturés pour les périodes de 5, 10 et 20 jours. A titre de comparaison, la ligne ø SwissDRG donne la moyenne des points tarifaires facturés avec le système tarifaire SwissDRG. L’analyse distingue entre points TARMED et point TARMED + points des analyses de laboratoire.

Les coefficients évalués montrent une augmenta-tion des coûts après l’introduction de SwissDRG. Toutefois, les effets ne sont pas significatifs, hormis une exception (FJ pour la période de 5 jours). Pour la période de 20 jours, l’augmentation est respective-ment de 3.5 % (PLT) et de 2.8 % (FJ) pour les points TARMED et de 5.5 % (PLT) et 3.2 % (FJ) pour les points TARMED + points des analyses de laboratoire.

Pour la période de 20 jours, la distinction entre les domaines ambulatoires en amont et en aval ne change en principe rien à l’affirmation donnée plus haut. Les effets ne sont pas significatifs. En considé-ration des deux autres périodes (5 et 10 jours), on n’observe un coefficient significativement positif que pour le système de rémunération FJ dans la période de 5 jours et les traitements en aval (points tarifaires TARMED + points des analyses de labora-toire) et pour le système de rémunération PLT dans la période de 10 jours et les traitements en aval (points tarifaires TARMED + points des analyses de labora-toire).

De plus, les résultats montrent que c’est le do-maine de prestations ambulatoire en cabinet médical qui est avant tout concerné. En particulier dans les régions facturant anciennement avec un système de forfaits journaliers (FJ), on constate des hausses de coûts significatives après l’introduction de Swiss-DRG, tant pour l’ensemble que si l’on différencie entre amont et aval (période de 20 jours). Pour les régions qui utilisaient auparavant le système PLT, les coefficients évalués indiquent également une aug-mentation des coûts. Toutefois, les effets ne sont pas significatifs, sauf en ce qui concerne l’effet sur le sec-teur ambulatoire après traitement stationnaire. Dans

Tableau 1

Evolution des consultations en amont et en aval en comparaison avec SwissDRG (période: 5, 10 et 20 jours).

Ambulatoire en amont et en aval

Période 5 jours 10 jours 20 jours

ø SwissDRG 1,23 2,33 3,98

PLT 0,077* 0,157** 0,229**

FJ 0,106*** 0,173*** 0,255***

Remarque: * / ** / *** significatif au niveau 10 % / 5 % / 1 %. Systèmes tarifaires: PLT: tarification des processus et prestations, FJ: forfaits journaliers.

Tableau 2

Evolution des points tarifaires en amont et en aval en comparaison avec SwissDRG (période: 5, 10 et 20 jours).

Ambulatoire en amont et en aval

Période 5 jours 10 jours 20 jours

Points tarifaires TARMED

ø SwissDRG 207,4 392,8 677,9

PLT 9,81 15,09 23,94

TP 16,04* 14,30 18,62

Points tarifaires TARMED + points des analyses de laboratoire

ø SwissDRG 244,5 460,1 788,2

PLT 15,17 25,65 43,01

FJ 19,36* 17,44 25,14

Remarque: * / ** / *** significatif au niveau 10 % / 5 % / 1%. Systèmes tarifaires: PLT: tarification des processus et prestations, FJ: forfaits journaliers.

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S w i s s D R G F M H

Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38 1425Editores Medicorum Helveticorum

le secteur ambulatoire hospitalier, on ne constate pas d’effets significatifs.

De (faibles) éléments indiquent une augmenta-tion significative des points tarifaires facturés par le groupe des médecins de famille, dans les cantons où l’on facturait autrefois avec le système FJ. Cela vaut aussi bien pour le domaine ambulatoire en amont que pour celui en aval. Par contre, pour le groupe des médecins spécialistes, les effets montrent une hausse des coûts significative pour les régions qui utilisaient auparavant un système de forfaits journaliers (en amont et en aval) ainsi que pour celles utilisant au-trefois un système PLT (en aval).

RésuméLes effets de l’introduction de SwissDRG font l’objet d’une analyse longitudinale portant sur les transferts partiels de la prise en charge stationnaire vers les soins ambulatoires. Pour ce faire, un fichier de don-nées complet de Helsana Assurance-maladie est à disposition. Pour l’analyse, une approche du type «écarts dans les différences» a été choisie. Il s’agit en fait de comparer les différences entre les régions (an-ciennement) avec AP-DRG et les régions disposant (autrefois) d’un autre système de rémunération, avant et après l’introduction de SwissDRG. L’observa-tion se limite aux régions qui utilisaient les systèmes PLT et FJ.

Par rapport aux cantons utilisant le système AP-DRG, les consultations ambulatoires ont augmenté après l’introduction de SwissDRG, dans les régions qui avaient recours aux systèmes PLT et FJ. Pour les cantons qui, avant 2012, facturaient selon le système PLT, l’effet de SwissDRG est plus grand pour les consultations situées en amont que pour celles situées en aval. Et, pour les cantons qui, avant l’in-troduction de SwissDRG, avaient recours au système tarifaire FJ, l’effet sur les domaines en amont et en

aval est à peu près le même. Les effets portent princi-palement sur les prestations ambulatoires fournies en cabinet médical. Pour les spécialistes, on observe des effets significatifs; le nombre de consultations augmente plus fortement que dans les cantons qui utilisaient le système tarifaire AP-DRG avant l’intro-duction de SwissDRG.

Par rapport au système AP-DRG, on ne constate dans l’ensemble aucune augmentation significative des points tarifaires facturés en ambulatoire. Pour les traitements après un séjour hospitalier, seules les pé-riodes de 5 jours (FJ et PLT) et de 10 jours (PLT, seule-ment TARMED + points des analyses de laboratoire) enregistrent des coefficients significativement posi-tifs. Une analyse différenciée entre cabinets médi-caux et secteur ambulatoire hospitalier montre que, dans la pratique privée ambulatoire, il y a une plus forte augmentation des points tarifaires facturés que dans le système AP-DRG. Dans le domaine ambula-toire hospitalier, on ne constate pas d’effet significa-tif. Des éléments indiquent une hausse des coûts chez les médecins de famille des cantons qui rému-néraient selon des forfaits journaliers. S’agissant des spécialistes, des éléments probants existent pour une augmentation des coûts dans le domaine en amont et en aval dans les cantons qui, avant 2012, factu-raient selon des forfaits journaliers, ainsi que pour une augmentation des coûts dans le domaine en aval dans les cantons qui utilisaient le système tarifaire PLT avant l’introduction de SwissDRG.

Une prochaine étape consistera à évaluer les données de la statistique médicale des hôpitaux et de la statistique des hôpitaux (OFS) ainsi que les don-nées de New Index. A cette occasion, l’accent sera mis sur l’aspect du transfert global de traitements du secteur stationnaire au secteur ambulatoire et en sens inverse.

Sujets d’actualité du forum

Venez débattre avec nous! Dans la rubrique forum nous présentons régulière-ment des sujets d’actua- lité politique, économique et scientifique ayant trait au système de santé. Donnez votre avis ou commentez les affirmations de vos confrères. Pour accéder au forum: www.bullmed.ch/forum/

Page 8: Pas de liberté sans règles - saez.ch

1426Editores Medicorum Helveticorum

Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38

Personalien

Praxiseröffnung / Nouveaux cabinets médicaux / Nuovi studi medici

BL

Bernhard Anton Bader, Praktischer Arzt, Hauptstrasse 39, 4450 Sissach

TG

Till Afflerbach, Facharzt für Psychiatrie und Psychotherapie, Rheinstrasse 11, 8500 Frauenfeld

Todesfälle / Décès / Decessi

Joseph Zihlmann (1924), † 11. 8. 2013, Spécialiste en médecine interne générale, 1752 Villars-sur-Glâne 2

Heidi Landolt-Ziegler (1923), † 16. 8. 2013, 8142 Uitikon Waldegg

Blaise Volet (1924), † 20. 8. 2013, Spécialiste en gynécologie et obstétrique, 1222 Vésenaz

Hans Rudolf Hunziker (1936), † 28. 8. 2013, Facharzt für Kardiologie und Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, 3550 Langnau im Emmental

Stefan Zurbriggen (1939), † 2. 9. 2013, Facharzt für Radiologie, 3900 Brig

Ärztegesellschaft des Kantons Bern

Ärztlicher Bezirksverein Bern Regio

Zur Aufnahme als ordentliches Mitglied in un-selbständiger Tätigkeit hat sich angemeldet:

Anne vom Berg, Fachärztin für Chirurgie FMH, Spital Netz Bern Tiefenau, Tiefenaustrasse 112, 3004 Bern

Zur Aufnahme als ordentliches Mitglied hat sich angemeldet:

Caroline Buri, Fachärztin für Psychiatrie und Psychotherapie FMH, Halteneggweg 3, 3145 Nie-derscherli

Einsprachen gegen diese Vorhaben müssen in-nerhalb 14 Tagen seit dieser Veröffentlichung

Sujets actuels de forum Joignez la discussion en ligne sur www.saez.ch

Prof. Dr Peter Tschudi, Institut de médecine générale de l’Université de Bâle

Médecine générale: y a-t-il une toile de sauvetage?Afin d’asseoir durablement le métier de médecin de premier recours, il faut notamment le valoriser. Sans délai!

Prof. Dr David Holzmann, directeur suppléant de la clinique d’oto-rhino-laryngologie et de chirurgie cervico-faciale de l’Hôpital universitaire de Zurich

Révision de la Loi sur les épidémiesQue doit en dire le corps médical?

Prof. Dr Thierry Carrel, directeur de clinique Service de chirurgie cardiovasculaire de l’Hôpital universitaire de Berne, Hôpital de l’Ile

A la recherche d’indicateurs de qualité: comme les offices fédéraux font fausse route à partir d’une bonne idéeRapport 2011 de l’OFSP sur les indicateurs de qualité des hôpitaux suisses: pourquoi l’éclat de la nouvelle transparence et d’une véritable comparabilité est trompeur.

F M H

Nouvelles du corps médical

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Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38 1427Editores Medicorum Helveticorum

N o u ve l l e s d u c o r p s m é d i c a l F M H

schriftlich und begründet beim Präsidenten des Ärztlichen Bezirksvereins Bern Regio eingereicht werden. Nach Ablauf der Einsprachefrist ent-scheidet der Vorstand über die Aufnahme der Gesuche und über die allfälligen Einsprachen.

Gesellschaft der Ärztinnen und Ärzte des Kantons Solothurn

Zur Aufnahme als ordentliche Mitglieder per 29.8.2013 haben sich angemeldet:

Dreifuss Markus, Facharzt für Kinder- und Ju-gendpsychiatrie und -psychotherapie FMH, Dornacherstr. 8, 4600 Olten

Ducommun Jean-Claude, Facharzt für Radiologie FMH, Gefässpraxis Solothurn, Zuchwilerstr. 41, 4500 Solothurn

Göbel Gyula, Facharzt für Oto-Rhino-Laryngo-logie FMH, Bahnhofstr. 16, 4702 Oensingen

Herkert Norbert, Praktischer Arzt FMH, Gösger-str. 36, 5012 Schönenwerd

Hummel Johannes, Facharzt für Kardiologie und Allgemeine Innere Medizin FMH, Florastr. 14, 4600 Olten

Klarer Alexander, Facharzt für Intensivmedizin und Allgemeine Innere Medizin FMH, Bürger-spital Solothurn, IDIS, Schöngrünstr. 42, 4500 Solothurn

Pavlidis Dimitrios, Facharzt für Kinder- und Ju-gendmedizin FMH, GZ Schönenwerd AG, Bahn-hofstr. 13, 5012 Schönenwerd

Rodriguez Daniel, Facharzt für Allgemeine Innere Medizin, Medgate Health Center Solothurn, Luzernstr. 5–11, 4500 Solothurn

Schori Rolf, Facharzt für Allgemeine Innere Medi-zin FMH, Hausarztpraxis Dünnere, Bachstr. 18, 4614 Hägendorf

Tschager Christian, Facharzt für Allgemeine Innere Medizin FMH, Emmenholzweg 33, 4528 Zuchwil

Tsogkas Georgios, Facharzt für Gynäkologie und Geburtshilfe FMH, GZ Schönenwerd AG, Bahn-hofstr. 13, 5012 Schönenwerd

Vela Vicente, Facharzt für Allgemeine Innere Medizin FMH, GZ Schönenwerd AG, Bahnhof-str. 13, 5012 Schönenwerd

Wolfensberger Patrick, Facharzt für Radio-Onko-logie/Strahlentherapie FMH, Radio-Onkologie Solothurn AG, Schöngrünstr. 42, 4500 Solo-thurn

Zosso Sascha, Facharzt für Neurochirurgie FMH, Rückenpraxis Solothurn RPS, Hauptbahnhof-str. 8, 4500 Solothurn

Einsprachen gegen diese Aufnahmen sind mit Begründung innert 10 Tagen seit Publikation beim Co-Präsidenten der Gesellschaft der Ärz-tinnen und Ärzte des Kantons Solothurn ein-zureichen.

Ärztegesellschaft des Kantons Luzern

Zur Aufnahme in unsere Gesellschaft haben sich für die Sektion Stadt gemeldet:

Huwyler Mirjam, Fachärztin für Urologie FMH, Urologik, Gemeinschaftspraxis Urologie Lö-wencenter, Zürichstrasse 5, 6004 Luzern

Stephan Steuer, Facharzt für Allgemeine Innere Medizin FMH, Zentrum für Notfallmedizin ZNF, Luzerner Kantonsspital LUKS, 6000 Luzern 16

Für die Sektion Gäu haben sich zur Aufnahme gemeldet:

Sandra Karrer, Fachärztin für Psychiatrie und Psychotherapie FMH, Praxis am Aabach, Sagi-weg 2, 6294 Ermensee

Stefan Portmann, Facharzt für Allgemeine Innere Medizin FMH, Unimedica Ruswil, Rüediswiler-strasse 8, 6017 Ruswil

Einsprachen sind innert 20 Tagen nach der Pu-blikation schriftlich und begründet zu richten an: Ärztegesellschaft des Kantons Luzern, Schwa-nenplatz 7, 6004 Luzern.

Ärztegesellschaft Thurgau

Zum Eintritt in die Ärztegesellschaft Thurgau hat sich angemeldet:

Nathalie Anita Buadak-Lublovary, Allgemeine Innere Medizin, Hauptstrasse 118, 8274 Täger-wilen

Einsprachen gegen die Aufnahme sind inner-halb von 10 Tagen seit der Publikation beim unterzeichneten Sekretariat schriftlich zu er-heben.

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1428Editores Medicorum Helveticorum

Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38

La Société suisse de Dermatologie et de Vénéréologie SSDV fête ses 100 ans

Un jubilé attestant d’une histoire et d’une performance impressionnantes

Cette année, la Société suisse de Dermatologie et de Vénéréologie fête ses 100 ans

d’existence. Et elle fête même deux fois son anniversaire.

Le jour de la date de sa fondation, soit le 24 avril, a eu lieu à Genève lors des Rencontres romandes de Derma-tologie et Vénéréologie la «vraie fête d’anniversaire». La deuxième et grande fête brillera de ses feux ce mois, du 18 au 20 septembre à Montreux, dans le cadre festif de la Réunion annuelle, en présence de tous nos invi-tés d’honneur en provenance du pays et de l’étranger (organisation: Prof. Dr M. Gilliet et l’équipe de Derma-tologie de la Clinique universitaire de Lausanne).

Pour marquer durablement l’événement, la SSDV publie à l’occasion du jubilé un ouvrage intitulé «Spirit and soul of Swiss Dermatology and Venerol- ogy 1913–2013» et comptant 600 pages, qui donne une image vivante de notre discipline médicale.

Les maladies de la peau ont souvent de graves conséquences pour les patients touchés. Les illustra-tions historiques des siècles passés en donnent une idée impressionnante et, en principe, cette assertion n’a rien perdu de son actualité dans notre monde moderne. La dermatologie et vénéréologie est une «discipline d’organe» par excellence. Elle réunit de façon exemplaire des principes relevant de la méde-cine interne et de la chirurgie, et touche «sur 360°» à toutes les autres spécialités médicales. Cette variété est l’une des caractéristiques de notre discipline.

Deux changements de paradigme ont modifié fondamentalement la dermatologie et la vénéréo- logie au cours des 100 dernières anneés. Durant les années quarante, les antibiotiques furent découverts et l’application clinique a été introduite. Jusqu’à ce moment-là, la dermatologie était très marquée sous tous les aspects, et spécialement dans la thérapie en milieu stationnaire, par les maladies infectieuses sexuellement transmissibles, pour lesquelles il y eut soudain une thérapie efficace à disposition en mode ambulatoire. Le deuxième changement de paradigme

est tout récent. Avec l’immense développement de la biologie moléculaire et de l’immunologie, la physio-logie pathologique moléculaire a fait son entrée au cours des vingt dernières années dans la dermato-logie, placée jusqu’alors sous le signe de la morpholo-gie, et a donné un nouveau visage à nombre de mala-dies. L’organe qu’est la peau est assez aisément acces-sible à la recherche et s’est développé dans maints sujets scientifiques en un véritable organe modèle, d’où émanent aujourd’hui d’importantes impulsions pour la recherche médicale dans son ensemble.

Les questions de style de vie ont également in-fluencé et modifié notre spécialité. A cet égard, nous ne pensons pas tant à la dénommée médecine esthé-tique, mais bien plus à la puissante épidémie de can-cers de la peau dont nous mesurons à peine la pleine dimension. Le comportement qui a changé en ma-tière de loisirs à partir des années soixante doit être désigné comme le principal responsable de ce phéno-mène. Avec les spécialités orientées vers la chirurgie plastique et l’oncologie médicale, notre discipline a multiplié ses efforts dans le domaine de la dermato-chirurgie et de la dermatooncologie au cours des der-nières années, afin de pouvoir donner année après année la meilleure réponse possible au flot toujours croissant de patients atteints du cancer de la peau.

La dermatologie suisse jouit au plan internatio-nal d’un grand prestige et donne régulièrement des impulsions scientifiques d’avant-garde. Mais ce sont les patients qui sont le moteur de nos efforts, qui nous confient leur sort au plan de la santé. Si au-jourd’hui et à l’avenir nous réussissons à apporter un soutien efficace à nos patients, alors notre profession et notre vocation auront pris tout leur sens. C’est là notre plus grande motivation, en qualité de méde-cins – femmes et hommes – que de poursuivre dans notre voie, et c’est aussi l’immense rétribution im-matérielle par excellence de notre profession.

La SSDV remercie ici pour leur collaboration fructueuse ses disciplines voisines, qui sont plus de quarante, ainsi que les organisations profession-nelles qui les soutiennent; elle se réjouit à la perspec-tive des festivités joyeuses et amicales lors du week-end de septembre au Centre de congrès & musique à Montreux.

Jürg Hafner

Président SSDV

Correspondance: Prof. Dr Jürg Hafner Dermatologische Klinik UniversitätsSpital CH-8091 Zurich Tél. 044 255 25 33 Fax 044 255 89 88

juerg.hafner[at]usz.ch

La dermatologie suisse jouit d’un grand prestige et donne régulièrement des impulsions scientifiques d’avant-garde.

Références

– Spirit and soul of Swiss Dermatology and Venerology 1913–2013. Neuchâtel: Editions Alphil; 2013). ISBN 978-2-940489-46-6.

– The Challenge of Skin Diseases in Europe – Euro-pean Dermatology Forum Whitebook. 4th Ed. Berlin: ABW Wissenschafts-verlag;2013. ISBN 978-3-940615-38-1.

S S DV O R G A N I S AT I O N S D U CO R P S M E D I C A L

Page 11: Pas de liberté sans règles - saez.ch

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Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38

Don d’organes: à vous d’améliorer la situationIl manque 1268 organes en Suisse. Soucieuse d’améliorer cette situation, Swisstrans-

plant, la Fondation nationale suisse pour le don et la transplantation d’organes, a

lancé mi-septembre une campagne nationale pour le don d’organes. Quelles en sont

les raisons et pourquoi Swisstransplant mène-t-elle campagne dans les hôpitaux et

dans les milieux qui gravitent autour de ceux-ci?

Les médias grand public ont relaté dernièrement qu’il existe en Suisse un besoin urgent d’organes de donneurs. Ils ont ainsi ravivé une controverse dont les retombées sont clairement visibles dans les com-mentaires des versions en ligne des articles corres-pondants. Nous les avons lus pour prendre la tempé-rature et identifier les malentendus. Vous serez de plus en plus confronté à ces arguments dans les pro-chains jours et les prochaines semaines, étant donné que nous avons commencé mi-septembre notre cam-pagne afin de sensibiliser la population sur le thème du don d’organes et de l’urgence du besoin.

En fait, je suis mort…Il faut expliquer la campagne et son concept avant de traiter les idées reçues les plus fréquentes à propos de la médecine de transplantation. Pour la première fois, nous lançons une campagne nationale: dans les espace publiques, affiches et présence dans les hôpi-taux, les cabinets des médecins de famille et lors des congrès, distribution de documents informatifs et re-lations avec médias. Ainsi, nous empruntons volon-tairement une approche très directe: on voit des pho-tos de personnes dans la fleur de l’âge; rien n’évoque la maladie et la mort. Au-dessus des photos se trouvent des titres grands, tels que «Je suis mort de-puis 3 ans...» ou «Je suis mort depuis 5 mois...». On peut lire dans le texte supplémentaire: «... C’est vrai. Mais quelqu’un était là pour me faire don de son or-gane, ce qui me permet d’être encore en vie.»

Où disparaît la volonté?Une raison explique pourquoi nous souhaitons nous faire passer notre message dans les milieux des hôpi-taux et des cabinets médicaux: c’est là que l’on décide si la volonté du donneur se traduira par un don. L’an-née dernière, 37 organes au total ont été importés en Suisse alors que seulement sept organes de Suisse ont pu être attribués à un receveur étranger. Cette ten-dance existe depuis des années et continue de s’ag-graver: si 504 patients ont encore été transplantés en 2011 (y compris donneurs vivants), le nombre des pa-tients transplantés en 2012 ne s’élevait plus qu’à 453 (–10 %) et, sans les organes importés, à 416 (–17 %). On pourrait en conclure que la population suisse

profite certes de la volonté de donneurs dans d’autres pays, mais qu’elle-même est trop peu dispo-sée au don, ce qui dénoterait un manque de solida-rité, pour ne pas dire de l’égoïsme. Or, ce n’est pas le cas. Notre population n’est généralement pas moins disposée au don que la population des pays voisins; la disposition au don d’organes est au contraire éle-vée dans toutes les régions linguistiques. Pourtant, on estime qu’environ 300 donneurs potentiels dé-cèdent chaque année dans les unités de soins inten-sifs en Suisse. Ce nombre est plus de trois fois plus élevé que le nombre de donneurs signalés par les hô-pitaux (en 2012, il s’agissait de 89 donneurs en état de mort cérébrale). Même si les intensivistes en Suisse pensent donc plus souvent au don d’organes que la moyenne européenne, de nombreux don-neurs potentiels se perdent toutefois dans le proces-sus de don. La cause principale est de toute évidence un taux de refus important, s’élevant à 52 % (avec des variations dans les grands hôpi taux entre 23 % et 89 %), mais souvent également un manque de moyens dans les hôpitaux.

Arguments contre les idées reçuesMener un entretien sur un possible prélèvement d’organes est une tâche difficile qui exige beaucoup de tact, notamment lorsque la décision ne peut plus être prise par la personne concernée elle-même. Nombreux sont les Suisses qui n’ont toujours pas de carte de donneur d’organes, confrontant ainsi leurs proches, déjà plongés dans un immense chagrin, au défi de prendre une décision qui, selon eux, corres-pond à la volonté de la personne décédée, et ce dans l’urgence. On comprend que cette situation n’est pas idéale pour prendre des décisions rationnelles et il y a là un risque de perdre des organes malgré la volonté du donneur. Plus vous vous familiarisez, en tant que

Franz Immer

Médecin spécialiste en chirurgie cardiaque et directeur de Swisstransplant

Correspondance: PD Dr Franz F. ImmerSwisstransplantLaupenstrasse 37Postfach 7952CH-3001 BerneTél. 031 380 81 33Fax 031 380 81 32

De nombreux donneurs potentiels se perdent toutefois dans le processus de don.

S w i s s t r a n s p l a n t AU T R E S G R O U P E M E N T S E T I N S T I T U T I O N S

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S w i s s t r a n s p l a n t AU T R E S G R O U P E M E N T S E T I N S T I T U T I O N S

Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38 1430Editores Medicorum Helveticorum

médecin, avec les objections et aux sensibilités à ce sujet ainsi qu’aux faits qui y sont liés, plus vous réus-sirez à rendre la discussion objective. Les objections les plus fréquentes sont les suivantes:

Objection 1: Une mort cérébrale ne signifie pas être mortLes personnes n’appartenant pas au milieu médi - cal confondent souvent mort cérébrale et coma. Lorsqu’elles lisent dans le journal des histoires de personnes qui se sont réveillées après des années de coma, elles en concluent que celles-ci auraient été as-sassinées si leurs organes avaient été prélevés. A l’in-verse du coma, la mort cérébrale est un état irréver-sible, et les prélèvements d’organes sont uniquement réalisés en cas de mort cérébrale. Une personne est en état de mort cérébrale lorsque son cerveau n’est plus irrigué et qu’il s’arrête de fonctionner de ma-nière irréversible. De l’extérieur, une personne en état de mort cérébrale ne se distingue pas d’une per-sonne inconsciente: sa peau est rose, sa cage thora-cique se soulève et s’abaisse, son cœur bat. Le sys-tème cardiovasculaire se maintient toutefois unique-ment grâce à des appareils de soins intensifs. Si on arrête la respiration artificielle, le cœur et la circula-tion s’arrêtent également. Deux médecins doivent prouver, indépendamment l’un de l’autre, la mort cérébrale. Pour la diagnostiquer, ils effectuent une série d’examens standardisés. Conformément à l’or-

donnance sur la transplantation d’organes, les exa-mens cliniques stipulés dans les directives de l’ASSM doivent être utilisés, ceux-ci se fondant sur sept signes cliniques. On contrôle par exemple si des réflexes de base, commandés par le cerveau, tels que le réflexe de toux ou le réflexe de déglutition, fonctionnent encore. De plus, on vérifie que le patient ne recommence pas à respirer de lui-même lorsqu’on éteint le respirateur artificiel. La mort cérébrale est donc constatée avec certitude avant un prélèvement d’organes, et une mort cérébrale est une mort effective et irrémédiable, les organes ne pouvant être maintenus en vie qu’artifi-ciellement.

Objection 2: La transplantation d’organes est une prolongation des souffrances et non pas de la vieLes patients transplantés doivent prendre des immu-nosuppresseurs tout au long de leur vie, ces médica-ments, comme tous les autres, ayant des effets indé-sirables. Il est erroné, ou plutôt prétentieux, de croire toutefois que ces effets indésirables sont si impor-tants qu’une transplantation d’organes n’entraînerait en fait pas une prolongation de la vie, mais unique-ment des souffrances. D’une part, notre expérience chez Swisstransplant montre que, chez la grande majorité des receveurs, une qualité de vie excellente est possible pendant des années. C’est d’ailleurs ce que nous souhaitons montrer avec les personnes au centre de notre campagne actuelle. D’autre part, considérer qu’il est mieux qu’une personne en souffrance meurt n’est défendable qu’au vu de sa propre vie et il est pré-tentieux ou du moins problématique de juger de la vie d’un autre. En tant que médecins, nous savons quelle volonté de vivre et quel amour de la vie animent un patient condamné s’il a une lueur d’espoir de pouvoir continuer à vivre grâce à un traitement. Seuls ceux qui l’ont vécu peuvent le comprendre: les personnes avec qui nous avons affaire tous les jours à Swisstrans-plant, parmi lesquelles 11 sont le visage de notre cam-pagne. Il s’agit ici de rappeler qu’il est de notre devoir de tout faire pour permettre à nos patients de conti-nuer à vivre. En d’autres termes, il convient de tout mettre en œuvre pour lutter contre les idées reçues afin de gagner un organe qui permet de prolonger la vie. En effet, comme tout autre domaine de la méde-cine, la médecine de transplantation continue éga-lement d’évoluer lorsqu’elle est appliquée, lors des transplantations. La qualité de vie des transplantés, nettement meilleure aujourd’hui qu’il y a encore quelques années, en est la preuve et des améliora-tions suivront encore.

Objection 3: La transplantation d’organes est contraire à l’éthiqueLes réserves d’ordre éthique soulevées par la trans-plantation d’organes sont les plus difficiles à réfuter de manière rationnelle, car il s’agit ici d’une question fondamentale de l’existence humaine. L’«âme» d’une

Pour sa campagne, Swisstransplant a choisi un approche très direct.

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Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38 1431Editores Medicorum Helveticorum

personne en état de mort cérébrale continue-t-elle à vivre? Est-il juste de se substituer au destin et de sau-ver la vie d’une personne en lui faisant profiter de la mort d’une autre personne? L’âme d’une personne peut-elle reposer en paix, si ses organes continuent de vivre dans une autre personne? Nous devons faire

avec ces questions, nous disposons «uniquement» des faits médicaux et ceux-ci prouvent clairement la mort cérébrale comme un événement irréversible, comme la mort qui nous définit comme personne. A l’in-verse, l’«âme» ne peut pas être mesurée, elle est diffé-rente pour chaque individu et chacun de ces concepts est légitime. Il serait faux et contre-produc-tif de vouloir influencer l’avis de patients pour les «convaincre» du don d’organes. Par contre, il est de notre devoir d’informer ouvertement et clairement les proches d’une personne en état de mort cérébrale sur le don d’organes, notamment pour respecter la volonté de la personne décédée et pour soulager ses proches.

Parallèlement à ces préoccupations éthiques fondamentales, il faut également tenir compte de l’éthique en termes de justice: l’attribution des or-ganes est-elle équitable, c’est-à-dire qu’une personne riche et influente n’a-t-elle pas plus de chance de béné-ficier d’un don d’organes que le «citoyen lambda»? Le scandale en Allemagne a étayé ces soupçons. En Suisse, il est cependant clairement établi que les struc-tures de Swisstransplant garantissent une répartition juste, reposant uniquement sur les critères des groupes d’experts en tenant compte de l’urgence, du bénéfice médical, du temps sur la liste d’attente et du besoin.

Conformément à l’ordonnance sur la transplantation d’organes, les examens cliniques stipulés dans les directives de l’ASSM doivent être utilisés, ceux-ci se fondant sur sept signes cliniques.

Nous pouvons également assurer qu’on ne laisse pas mourir un blessé grave qui possède une carte de don-neur dans le but de prendre ses organes. Le don d’or-ganes est seulement possible en cas de mort cérébrale et si celle-ci a été confirmée par des médecins indé-pendants. De plus, les victimes d’accidents mortels

sont souvent si gravement blessées qu’elles perdent tout leur sang et que la question du don d’organe ne se pose même pas. Le don d’organes n’entre en ligne de compte que si les traitements n’ont aucune chance de succès et que le cerveau a cessé de fonctionner entièrement et de manière irréversible.

J’espère avoir réussi à montrer que le don d’organe ne pose pas de problème sur le plan éthique. Dans le quotidien professionnel, il convient également de le garder présent à l’esprit, de recueillir et de respecter la volonté du donneur potentiel de manière claire et transparente aux services des urgences et unités de soins intensifs: il s’agit là d’une condition pour offrir aux personnes sur liste d’attente la chance d’une deu-xième vie. Merci beaucoup pour le travail que vous accomplissez dans cet esprit!

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Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38

Brustkrebs: Eine Anziehpuppe erleichtert Gespräche zwischen Eltern und Kindern

Krebskranke Eltern oder Verwandte, die unsicher sind, wie sie mit Kindern über eine Krebserkrankung sprechen sollen, konsultieren häufig ihren Arzt oder ihre Ärztin mit der Bitte um Unterstützung. Mit der Illustrationspuppe «Madame Tout-Le-Monde» bietet die Krebsliga neu ein hilfreiches Instrument an, um mit jüngeren Kindern ins Gespräch zu kommen, ihnen «Brustkrebs» verständlich zu machen und sie zu ermuntern, Fragen zu stellen. Entwickelt wurde die Illustrationspuppe von Fabienne Roth Duss, die 2011 selber vor der Situation stand, ihre beiden Töchter im Kleinkindalter mit ihrer Brustkrebs- Erkrankung konfrontieren zu müssen.

Ein Bastelbogen und ein Computerspiel machen MutDas Prinzip der Puppe ist einfach: Als Projektions-fläche soll sie helfen, die Situation, die derzeit für das Kind in seinem Alltag mit der kranken Mutter ak-tuell ist, zu thematisieren. Dabei gilt es, den momen-

tanen Krankheits- und Therapieverlauf auf der Puppe abzubilden. «Madame Tout-Le-Monde» wechselt ihre Kleider und verändert ihr Haar, hat einen kah-len Kopf, trägt bunte Kopftücher und Mützen. Es können ihr Verband und Prothesen angeheftet und mit ihr Chemo- und Radiotherapie erklärt werden. Natürlich kann man Positives vorwegnehmen. Dann versieht man «Madame Tout-Le-Monde» einfach mit einer Kurzhaarfrisur, um zu zeigen, dass die Haare später, nach der Chemotherapie, wieder nachwach-sen werden. Analog zur Papierpuppe steht auch eine Website als virtuelles Puppenspiel zur Verfügung. «Madame Tout-Le-Monde» macht Mut und gibt Hoffnung, ohne zu beschönigen.

Ärztinnen und Ärzte sowie andere Fachperso-nen, die mit Brustkrebsbetroffenen zu tun haben, können die Bastelmappe bei der Krebsliga oder auf der Projektwebsite bestellen, um sie kostenlos an Be-troffene weiterzugeben: Die Mappe umfasst ver-schiedene A3-Bastelbögen. Gemeinsam mit dem Kind können Figuren und Kleider ausgeschnitten, besprochen und bemalt werden. Das Online-Spiel enthält neben der Welt der «Madame Tout-Le-Monde» weitere Beratungs- und Unterstützungsan-gebote. Zum Brustkrebsmonat Oktober 2013 wird das Angebot um eine App ergänzt. 2014 soll das An-gebot auf Französisch und Italienisch vorliegen.

Sabine Jenny

Projektleitung, Krebsliga Schweiz

Korrespondenz:Krebsliga ZentralschweizHirschmattstrasse 29CH-6003 LuzernTel. 041 210 25 50

info[at]krebsliga.info

www.krebsliga.info

Brustkrebs-Monat Oktober: «Gemeinsam um die Welt» Im Oktober möchte die Krebsliga anlässlich des Info-Monats-Brustkrebs ein besonderes Zeichen der Solida-rität setzen und gemeinsam mit vielen Menschen ein Mal die Welt umrunden. Das entspricht 40 000 km, die spazierend, joggend oder per Velo zurückzulegen sind. Organisieren Sie im Oktober mit Freunden oder Kollegen einen Lauf oder eine Velotour. Auch als Un-ternehmen können Sie sich an der Aktion beteiligen. Bestellen Sie Flyer und rosa Ansteckschleifen oder unseren Thekensteller, der bereits mit 50 Flyern und 50 rosa Schleifen bestückt ist. Als Botschafterinnen en-gagieren sich die Triathletin Nicola Spirig, die Snow-boarderin Tanja Frieden, die Rollstuhl-Athletin Edith Hunkeler, die Schwimmerin Swann Oberson und die Hochspringerin Beatrice Lundmark. Mehr Informatio-nen: www.krebsliga.ch/brustkrebs

Die Illustrations-Mappe mit Puppe und Anleitung kann von Ärzten und Pflegenden bezogen und kostenlos an Betroffene abgegeben werden. Bestellungen: Krebsliga Schweiz, Kundendienst/Versand, Postfach 110, 3766 Boltigen; shop[at]krebsliga.ch; www.krebsliga.ch/broschueren; www.madame-tout-le-monde.ch

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1433Editores Medicorum Helveticorum

Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38

Briefe an die SÄZ

Curafutura est un nouveau nom, mais elle con-tinue la politique unilatérale critiquée depuis des années par des médecins, des patientes et des patients et leurs organisations, mais aussi des économistes [5]: 2 % des moyens sont attri-bués à la prévention et 98 % à la réparation. La protection contre la maladie touche nécessaire-ment le marché libre, mais cela ne peut justifier son sacrifice à des intérêts économiques ou idéologiques particuliers. Or l’année passée, la Loi de prévention, d’une portée modeste, sou-tenue par la FMH, fut balayée par les forces politiques dont font partie le Dr Cassis et d’autres responsables des assureurs-maladie: une fois de plus une petite tentative de préven-tion fut écrasée. On ne peut plus continuer dans cette voie et curafutura n’y apporte au-cune solution. La tâche prioritaire du système de santé est la protection de la santé avec la parti-cipation de la population dans la mesure du possible. C’est une tâche fondamentale et une question d’éthique.

Dr Roland Niedermann, médecine interne générale, Genève

1 Cassis I. Time is over. Bull Méd Suisses. 2012;93(23):843, respectivement «La prise de risque d’Ignazio Cassis», Le Temps du 3 mai 2013.

2 Cassis I. curafutura regarde vers l’avenir. Bull Méd Suisses. 2013;94(33):1223–4.

3 Spectrum, «Breite Akzeptanz der öffentlichen Gesundheitsförderung». Bull Méd Suisses. 2013;94(23):899.

4 Le modèle SUVA, les quatre piliers de la SUVA : www.suva.ch

5 Les rapports de l’OCDE consacrés au système de santé suisse de 2006 et 2011.

RéponseDans son plaidoyer pour une politique globale de promotion de la santé, notre confrère gene-vois Roland Niedermann déplore une action trop unilatéralement axée sur la guérison («cu-rare») de la part des caisses-maladie et de la politique de la santé de la Confédération. Il a raison. Je suis aussi d’avis qu’une politique de santé digne de ce nom devrait avoir une per-spective de santé publique. Or, une telle poli-tique de santé nationale n’existe pas à l’heure actuelle. La Suisse moderne née en 1848 n’avait pas con-féré à la Confédération la tâche de mener la politique de santé et ne l’a pas fait à ce jour, de sorte que cette politique est restée aux mains des cantons. La Confédération n’est compé-tente que pour l’assurance-maladie et l’assu-

Une question d’éthiqueLe Dr Ignazio Cassis a démissionné de la vice-présidence de la FMH suite à la décision démo-cratique des médecins de refuser activement la loi sur le Managed Care que lui (et son parti) ont fortement soutenu [1]. Quelques mois après, il est le président de curafutura, et déclare [2]: «‹Curare› signifie traiter, soigner. ‹futuro› signifie avenir. Curafutura est donc synonyme d’une couverture des soins orientée vers l’avenir, et est le nom et le programme d’une associa-tion (d’assureurs-maladie) nouvellement créé dont je suis le président.»Il exprime sa priorité: soins / cura / care. Cette priorité ne correspond pas à: – la biologie: son génome et sa fonction

contiennent des éléments préventifs: un grand nombre de gênes n’ont aucun autre rôle que de prévenir les accidents de la répli-cation, réflexes innés par ex. quand on touche une plaque chaude, etc...

– la vieille sagesse populaire: «Prévenir c’est mieux que guérir», toujours vivante et sou-haitée par la population suisse. [3]

– la bonne politique: «Gouverner c’est pré-voir»

– la médecine hippocratique: notre serment met l’Hygie (la promotion de la santé et la prévention) non seulement au même ni-veau que la Panacée (les soins, cura, care) mais encore avant les soins. Le serment de Genève dit «Je considérerai la santé de mon patient comme mon premier souci», vous li-sez bien la santé et pas uniquement les soins. Et n’oublions pas notre déontologie, art. 2: «Le médecin a pour mission de proté-ger la vie de l’être humain, de promouvoir et de maintenir sa santé, de soigner …».

Le programme du Dr Cassis, de curafutura, des assureurs-maladie et en général de notre sys-tème de santé est unilatéralement axé sur la réparation. Une seule assurance est conforme à la biologie, à l’aspiration des gens, à la bonne gouvernance, à la médecine hippocratique, au serment de Genève, et à la déontologie de la FMH lorsqu’elle déclare: «La SUVA est mieux qu’une assurance: elle regroupe la prévention, l’assurance et la réadaptation. Elle est gérée par les partenaires sociaux…» [4].

Le temps est venu de mettre en accord le sys-tème de santé suisse avec l’éthique de la vie et de la médecine.

rance-accidents (art. 117 Cst.), tandis que les autres domaines relèvent de la souveraineté des cantons. Gare à quiconque tenterait une cen-tralisation: le peuple s’y oppose fermement – avec, souvent, le soutien massif du corps médical! – comme l’a montré par exemple la votation du 1er juin 2008 sur l’article constitu-tionnel (05.055). Le peuple a peut-être tort, mais les règles d’une démocratie directe sont démocratiques, justement.De ce fait, la politique nationale de santé se li-mite pour l’essentiel au domaine de la LAMal, donc à l’art de guérir (curare), comme l’indique du reste sincèrement le nom – curafutura – de la nouvelle association «Les assureurs-maladie in-novants». Et il en restera ainsi jusqu’à une nou-velle votation populaire. C’est bien pour cela que nos assureurs sont des assureurs-maladie, et non des assureurs-santé! Il est toutefois inté-ressant de relever que deux des quatre caisses fondatrices (Helsana et la CPT) sont présidées par un professeur de santé publique et qu’une autre (Sanitas) en a élu un dans son conseil d’admi nistration. Cela témoigne de la volonté de ces assureurs d’inclure une dimension «santé publique» dans leur action. Force est de prendre acte qu’en vertu de la Constitution, la prévention et la promotion de la santé sont restées des prérogatives cantona-les. Pour que cela change, mon confrère Nie-dermann pourrait lancer une initiative popu-laire pour l’instauration d’une politique glo-bale de promotion de la santé dirigée par la Confédération. Avec le succès de son initiative contre les salaires abusifs, Thomas Minder a montré que les rêves pouvaient devenir réalité. Une petite rectification avant de conclure: des membres du PLR comme Felix Gutzwiller et moi-même avaient résolument soutenu – et non combattu – la loi sur la prévention! L’échec du projet n’y change rien.

Dr Ignazio Cassis, conseiller national, président de curafutura,

médecin spécialiste en prévention et santé publique

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Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38

Interview mit Prof. Dr. med. Jürg Kesselring, Präsident des Swiss Brain Council

«Es ist zentral, eine verständliche Sprache zu sprechen»

Mit dem Swiss Brain Council (SBC) besteht seit kurzem eine gesamtschweizerische

Organisation, in der Interessengruppen aus den Bereichen Klinische Neurologie

und Neurowissenschaften, aber auch Patientenorganisationen vereint sind. Präsi-

dent Jürg Kesselring erläutert im Gespräch die Idee, die hinter dem SBC steht.

Im Bereich Neurologie/Neurowissenschaften gibt es schon eine ganze Reihe von Organisationen und Fachgremien. Braucht es da noch einen «Swiss Brain Council»?

Jürg Kesselring: Der Anstoss zur Gründung des Swiss Brain Council kam von dessen europäischem Pen-dant, dem European Brain Council. Die Idee war, in der Schweiz etwas Ähnliches ins Leben zu rufen,

nämlich eine Organisation, in der sowohl die klinisch tätigen Neurologen als auch die Neurowissenschaft-ler und die Patientenorganisationen vertreten sein sollten. Zwar gab es in der Schweiz verschiedene Dachorganisationen wie die Swiss Federation of

Clinical Neurosocieties SFCNS für den klinischen Bereich oder die Swiss Society of Neuroscience, in der die Neurowissenschaftler organisiert sind. Und es gibt Patientenorganisationen wie die Multiple Sklerose Gesellschaft, Parkinson- und Alzheimer-Vereinigung usw. Eine umfassende Allianz, wie sie nun mit dem Swiss Brain Council gebildet wurde, gab es in der Schweiz bisher nicht.

Was sind die grundsätzlichen Ziele des Swiss Brain Council?

Einerseits soll der SBC eine Art Lobbyorganisation sein und als Ansprechpartner für die Politiker und die Bevölkerung zur Verfügung stehen. Dabei ist es wichtig, dass es gelingt, sich in einer allgemein ver-ständlichen Art auszudrücken und so die Neurowis-senschaften und die Krankheiten, die das Nervensys-tem betreffen, bekannter zu machen. Ein weiteres Anliegen, das ich persönlich sehr hoch gewichte, ist der Dialog zwischen Grundlagenwissenschaftlern und Klinikern.

Interview: Bruno Kesseli

bkesseli[at]emh.ch

«Eine umfassende Allianz, wie sie nun mit dem Swiss Brain Council gebildet wurde, gab es in der Schweiz bisher nicht.»

Brückenbauer zwischen Interessengruppen: Jürg Kesselring in seinem Büro im Rehabilitationszentrum Valens. Fotos: BK

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Warum ist Ihnen dieser Dialog so wichtig?

Weil wir voneinander lernen, uns gegenseitig in der jeweiligen Tätigkeit anregen können! Ich habe dies eindrücklich erlebt im Rahmen des Nationalen For-schungsprogramms «Krankheiten des Nervensys-tems», des NFP 38, das von 1993–2001 lief. Eine Auf-lage war damals, dass Grundlagenwissenschaften und Klinik zusammenkommen und dass Universi-täts- und andere Kliniken zusammenarbeiten müss-ten. Das ist in diesem Rahmen gut gelungen, und das

Programm war nicht zuletzt deshalb meines Erach-tens sehr erfolgreich.

Sind denn solche Kontakte nicht ohnehin institutionali-siert?

Aus meiner Sicht besteht in diesem Bereich Verbesse-rungsbedarf, auch wenn es punktuell immer wieder interessante Initiativen gibt. Zum Beispiel führen wir selbst in Valens seit 15 Jahren die Retraite des in Zü-rich beheimateten Zentrums für Neurowissenschaf-ten durch. Die Wissenschaftler dieses Zentrums kommen einmal im Jahr für drei Tage hierher, und sie schätzen es besonders, dass ihnen auch Patienten vorgestellt werden. Wenn der Dialog nicht aktiv ge-pflegt wird, besteht die Gefahr, dass man in Klischees verhaftet bleibt. Aus der Perspektive des Wissen-schaftler kann dies dann zugespitzt etwa so tönen: «Ja, die Klinik ist halt eher etwas für die Dummen, die kümmern sich um Blasenprobleme, Schuhe und Ähnliches.» Als Kliniker würde man dagegenhalten: «Ach, diese Wissenschaftler mit ihren Mäusen und Fadenwürmern …». Und das ist eben schade, weil es in beiden Bereichen viel Neues und Spannendes gibt.

Sie scheinen sich gerne als Brückenbauer zu betätigen. War das der Grund, dass Sie zum Präsidenten des Swiss Brain Council gewählt wurden?

Vermittlerfunktionen sind mir immer ein wichtiges Anliegen. Ich glaube, dies liegt nicht daran, dass ich mich nicht festlegen könnte, sondern dass ich die Menschen mit ihren Verschiedenheiten gern habe. Mitgespielt hat vielleicht auch, dass ich geogra-phisch in der Peripherie tätig bin und dadurch weni-ger als Interessenvertreter eines Zentrums wahrge-nommen werde.

Swiss Brain CouncilDer Swiss Brain Council (SBC) entstand auf Ini- tiative des European Brain Council. Offiziell ge-gründet wurde der SBC am 6. Juni 2013 anläss-lich des «2nd Congress of the Swiss Federation of Clinical Neuro-Societies» (SFCNS) in Montreux.Der Swiss Brain Council versteht sich als Interes-senvertretung zum Thema Gehirn. Er trägt der Wichtigkeit von Gehirnerkrankungen Rechnung und fördert die Erforschung derer Krankheitsbil-der. Der SBC ist offen für alle Interessierten aus den Bereichen Medizin, Industrie und Öffent-lichkeit sowie für alle von Hirnerkrankungen Be-troffenen. Damit ist eine Plattform geschaffen, um aktive Lobbyarbeit in Richtung Regierung und Politik zu betreiben, sowie Journalisten, Politikern und Vertretern der Wirtschaft Er-kenntnisse der Gehirnforschung und Folgen der Gehirnerkrankungen näherzubringen.

Jürg KesselringProf. Dr. med. Jürg Kesselring ist Chefarzt für Neurologie und Rehabilitation am Rehabilita- tionszentrum in Valens. Er lehrt seit 1996 als Titularprofessor für Klinische Neurologie und Neurorehabilitation an der Universität Bern so-wie seit 1998 im Bereich Neurowissenschaften an der Universität Zürich und an der ETH Zürich. 2005–2012 war Jürg Kesselring Präsident der Schweizerischen Multiple Sklerose Gesellschaft. Im Dezember 2010 wurde er zum Mitglied des Internationalen Komitees vom Roten Kreuz (IKRK) kooptiert, für das er zwischen 1978 und 1982 im Rahmen mehrerer Missionen als Arzt tätig war. Von 2008–2011 war Jürg Kesselring zudem Präsident der Sankt-gallischen Kulturstif-tung. Neben zahlreichen Fachpublikationen hat er als Autor unter dem Titel «Leise Laute» und «Mit anderen Worten …» im Basler Verlag Johan-nes Petri Gedichtbände veröffentlicht.

«Voneinander lernen»: Jürg Kesselring ist der Dialog zwischen Klinikern und Grundlagenwissenschaftlern ein zentrales Anliegen.

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Sie wollen mit Ihrer Organisation aber auch die Laien er-reichen. Gibt es dazu schon konkrete Projekte?

Ein bereits formuliertes Ziel besteht darin, die soge-nannten «Brain Fairs» besser zu etablieren. Diese Ver-anstaltungen, die ein breites Publikum ansprechen und allgemeinverständlich sind, sind sehr beliebt, aber vielleicht noch etwas zu sehr auf die Universi-tätsstädte konzentriert. Ausserdem werden wir in der

Geschichtsträchtiger Arbeitsweg: Nicht selten durchwandert Jürg Kesselring nach getaner Arbeit die Taminaschlucht.

Schweiz 2014 ein «Year of the Brain» organisieren, wie es auch für Europa geplant ist. Für Studenten wollen wir beispielsweise Fortbildungsangebote im Internet ausbauen, bei denen klinische Fallvorstel-lungen mit der Vermittlung von theoretischem Hin-tergrundwissen kombiniert werden.

Laienorganisationen, Kliniker und Grundlagenwissen-schaftler im selben Boot: Sind da nicht Interessen- konflikte vorprogrammiert?

Gewisse Ängste sind diesbezüglich sicher vorhan-den, zum Beispiel, dass bei der Bearbeitung des «Sponsoringmarktes» Konkurrenzen entstehen kön-nen. Auch da wird es unsere Aufgabe sein, zu vermit-teln. Ganz wichtig ist auch, eine gemeinsame Spra-che zu finden – und diese ist nicht einfach gegeben, sondern muss im Dialog entwickelt werden. Wenn

ich verstanden werden will, darf ich nicht einfach voraussetzen, dass mein Gegenüber meine Sprache schon kann. Ich muss eine Sprache finden, die dem Gesprächspartner angemessen ist. Diese Sprach-pflege ist etwas ganz Wichtiges, keinesfalls nur eine Koketterie, die zum Beispiel darin bestehen kann, in der Freizeit ein wenig Gedichte zu schreiben.

Am 26. August fand in Bern ein erstes Arbeitstreffen mit Vertretern der im Swiss Brain Council zusammenge-schlossenen Gruppierungen statt. Was wurde dort er-reicht?

Neben der Zusammenkunft von Vertreterinnen und Vertretern der erwähnten Gruppierungen war auch die Schilderung des «Human Brain Projects», das be-reits im Vorfeld wegen seiner Dimensionen und am-bitiösen Ziele viel mediale Aufmerksamkeit erfahren hatte, von Wichtigkeit, vor allem im Hinblick auf eventuell mögliche Synergien. Diese sehe ich aber vor allem auch mit dem «Swiss Neuroscience Web», in dem neurowissenschaftliche Ausbildungspro-gramme koordiniert werden. Am Horizont leuchtet schon der erste gemeinsame Kongress der SFCNS und der SSN in Basel im Herbst 2016.

«Wenn ich verstanden werden will, darf ich nicht einfach vorausset-zen, dass mein Gegenüber meine Sprache schon kann.»

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Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38

Recovery – ein neuer Behandlungsansatz in der Psychiatrie

Die Recovery-orientierte psychiatrische Behandlung umfasst vier Schlüsselwerte:

Personenorientierung, Betroffeneneinbezug, Selbstbestimmung und Wahlfreiheit

sowie die Anerkennung eines Wachstumspotentials. Von einer therapeutischen Hal-

tung, die das autonom selbstbestimmte Wohl der Patienten ernst nimmt, könnte

neben der Psychiatrie möglicherweise die gesamte Medizin profitieren.

«Recovery» könnte mit Gesundung übersetzt wer-den. Der Begriff umfasst einen Subjekt- oder Perso-nen-orientierten, ganzheitlichen Ansatz im Umgang mit Erkrankungen und Lebenskrisen. Aufgrund der damaligen psych iatrischen Behandlungspraxis mit einem kon struktiv-kritischen Anspruch gründeten vor 20 Jahren in Amerika von psychischer Krankheit betroffene Menschen die «Recovery-Bewegung». Rasch schlossen sich Fachleute und Angehörige die-ser Bewegung an, auch in der Schweiz gewinnt die «Recovery-Orientierung» zunehmend im psychiatri-schen Behandlungskontext an Bedeutung. In der so-matischen Medizin, insbesondere im Bereich Reha-bilitation, findet ganz ähnlich eine Erweiterung der Behandlungsperspektive unter der Bezeichnung «Pa-tientenorientierung» statt. Neben der Rückbesin-nung auf klassische ärztlich-therapeutische Tugen-den bietet sich dadurch auch die Chance, soge-nannte «schwierige» Patienten «ins Boot» zu holen, sie in der Wahrnehmung einer hilfreichen Behand-lung zu unterstützen.

Recovery als «State of the art»«Gesundung ist eine Haltung, eine Einstellung und ein Weg, die täglichen Herausforderungen anzuge-hen. Es ist ein selbstgesteuerter Prozess, um Sinn und Zielsetzung ins Leben zurückzugewinnen.» «… Re-covery beinhaltet eine Wandlung des Selbst, bei der einerseits die eigenen Grenzen akzeptiert werden und andererseits eine ganze Welt voller neuer Möglichkei-ten entdeckt wird» [1].

Der Recovery-Ansatz will den individuellen, be-troffenen Menschen – die Person im philosophischen Sinne – in den Mittelpunkt einer Behandlung rücken, ohne dass primär Defizite benannt und aufgezählt werden oder Abweichungen von einer scheinbaren Normalität definiert werden. Neu ist dieser Ansatz nicht, er deckt sich mit einer sozialpsychiatrisch- psychotherapeutischen Haltung, wie sie schon lange, aber nicht immer und überall, praktiziert wird. Gerade psychisch oder auch chronisch kranke Men-schen fühlen sich oft missverstanden oder entmu-

tigt, wenn ihre, durchaus auch von einer Erkrankung geprägten, Lebenserfahrungen pathologisiert oder lediglich als Symptome gedeutet werden.

Die Recovery-orientierte psychiatrische Behand-lung umfasst vier Schlüsselwerte, nämlich Personen-orientierung, Betroffeneneinbezug, Selbstbestim-mung und Wahlfreiheit sowie die Anerkennung eines Wachstumspotentials. Was als «Graswurzel-Be-wegung» aus Selbsthilfe- und Patientenorganisationen begann, hat mittlerweile in vielen Ländern grosse Resonanz gefunden und eine Vielzahl von Veröffent-lichungen hervorgebracht. Im britischen Gesund-heitssystem ist die Recovery-Orientierung teilweise gesetzlich verankert. Haltung, Werte und Verfahren der wissenschaftlichen Medizin und der relevanten Psychotherapieschulen werden anerkannt, allerdings wird ein Perspektivenwechsel gefordert. Das oft un-realistische und unklar definierte Behandlungsziel einer vollständigen Heilung wird zugunsten eines subjektiven Sinnkonzepts der individuell Betroffenen ersetzt. Ein patientenorientierter Behandlungsansatz wird von psychiatrisch-professioneller und von ge-

Michael Kammer-Spohn

Med. prakt. Michael Kammer-SpohnFacharzt für Psychiatrie und PsychotherapieKlinik St. PirminsbergKlosterwegCH-7312 Pfäfers

michael.kammer-spohn[at]psych.ch

Wichtige Helfer im Recovery-Ansatz: «Peers», die selbst von einer psychischen Krankheit betroffen sind und eine spezifische Ausbildung abgeschlossen haben.

Po i n t d e v u e T R I B U N E

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setzgeberischer Seite anerkannt. In der aktuellen Leit-linie «Bipolare Störung» der Deutschen Gesellschaft für Psychiatrie und Psychotherapie, Psychosomatik und Nervenheilkunde (DGPPN) sind zentrale Punkte einer «Recovery-orientierten» Behandlung aufgenom-men: Trialogische Zusammenarbeit, Förderung von Selbstmanagement, Peerberatung sowie partizipative Entscheidungsfindung, angemessene Informa-tionsvermittlung (mit Einfluss auf Adherence, Selbst-bewusstsein und Lebensqualität), Empfehlung zu Selbsthilfegruppen und der Einbezug von Angehö-rigen [2]. Im Erwachsenenschutzrecht wird die Selbstbestimmung der Betroffenen bei der Rechts-gültigkeit von Patientenverfügungen oder bei einer Errichtung einer Betreuung betont [3].

Recovery und Ethik Die Wertvorstellungen des Recovery-Ansatzes decken sich mit unserem humanistisch geprägten Menschen-bild und unseren ethischen, in der Medizin vorherr-schenden Vorstellungen, die schon ansatzweise im hippokratischen Eid ausgedrückt sind. Schon in der Antike, beispielsweise bei Aristoteles, geht es bei ethischen Überlegungen um Sinnstiftung, um das Er-tragenkönnen von schwierigen Lebenssituationen oder auch um eine Einbettung des individuellen Menschen in die Gemeinschaft mit Angehörigen und Mitbürgern. Im Eid des Hippokrates werden

moralische Handlungsanweisungen und Werte für das ärztliche Handeln aus der besonderen Perspek-tive des Arztes im Hinblick auf das Wohl des Patien-ten aufgezählt. Dieses Ethos als Selbstverpflichtung wirkt in neuerer Zeit in der «Deklaration von Genf» und in der Schweiz in den Standesregeln weiter: Der Arzt soll sich «nicht beeinflussen lassen durch Alter, Krankheit oder Behinderung» und «jedem Men-schenleben von seinem Beginn an Ehrfurcht ent-gegenbringen und (…) ärztliche Kunst nicht in Wider-spruch zu den Geboten der Menschlichkeit» anwen-den [4]. «Es ist Aufgabe des Arztes, menschliches Leben zu schützen, Gesundheit zu fördern und zu er-halten, Krankheiten zu behandeln, Leiden zu lindern und Sterbenden beizustehen. (...) Jede medizinische Behandlung hat unter Wahrung der Menschen-würde und Achtung der Persönlichkeit, des Willens und der Rechte der Patienten zu erfolgen» [5]. Aus-gehend von diesen ethischen Überlegungen ist es wichtig, in der Arzt-Patienten-Beziehung, die in einer multidisziplinären Behandlung einer Behand-

lungsteam-Patienten-Beziehung entspricht, die Auto-nomie der Patienten zu achten und zu fördern. Dem entspricht in der Arzt-Patienten-Beziehung (oder Therapeut-Patienten-Beziehung) ein Ausbalancieren zwischen einem paternalistischen und einem delibera tiven Modell. In Letzterem ist ein Ziel der ärztlichen oder therapeutischen Tätigkeit, auf eine informierte Einwilligung (informed consent) der Pa-tienten hinzuarbeiten. Gemeinsam mit den Patien-ten wird partnerschaftlich über Behandlungsmög-lichkeiten beraten und ein Konsens für die Therapie gesucht [6].

Recovery in der therapeutischen PraxisWenn auch viele Elemente einer solchen Behand-lung schon in jeglicher psychotherapeutischen und psychiatrischen, ja in jeder ärztlichen Behandlung integriert sind, gibt es neue oder bislang zu wenig be-achtete Ansatzpunkte, die vor allem auf die Haltung der Ärzte und Behandler abzielen und eine Bereiche-rung der Behandlungsmöglichkeiten bedeuten kön-nen.

Recovery versteht sich als ein individuell persön-licher, tiefgreifender, lebenslanger Prozess. Eine «Ge-sundung» ist Änderungen unterworfen, nicht linear und auch bei den schwersten Erkrankungen möglich. Damit es Patienten möglich wird, im Sinne von Em-powerment Selbstbefähigung wiederzuerlangen, in Krisen ihr Leben selber in die Hand zu nehmen und selbstbestimmt durchs Leben zu gehen, braucht es Menschen, die an die Betroffenen glauben und die Hoffnung behalten. Menschen erleben ihr Leben als sinnvoll und lebenswert, wenn es gelingt, die eigene Biographie, den eigenen Weg zu akzeptieren. Dazu gehört der oft schmerzliche Prozess, die Krankheit und Behandlung in die eigene Lebensgeschichte zu integrieren. Auch kann die Erkrankung zu einem Ge-winn im Umgang mit sich selbst und eigenen Erfah-rungen führen. Betroffene können so Widerstands-kräfte und konstruktive Anpassungsfähigkeiten (Resi-lienz) entwickeln und sie können lernen, sich von demoralisierender Resignation und Selbststigmatisie-rung zu bewahren [7]. Um Patienten in diesem Sinne unterstützen zu können, ist die Schulung einer sol-chen Haltung der multidisziplinären Therapeuten sinnvoll.

Ein wesentliches Moment des Recovery-Ansatzes ist der Einsatz von «Peers». Darunter zu verstehen sind Mitarbeiter im Behandlungsprozess, die selbst von einer psychischen Krankheit betroffen sind oder waren und eine spezifische Ausbildung abgeschlos-sen haben. Ein Vorteil der Peer-Beratung ist da zu er-warten, wo diese ihre eigene Erfahrung von Behand-lungen, Krankheitssymptomen, Einschränkungen und Umgangsmöglichkeiten mit Reaktionen der Mitmenschen mitbringen und so auf einer hierar-chisch gleichwertigen Stufe mit Patienten stehen können. Patienten fühlen sich ihnen gegenüber we-der abhängig noch ausgeliefert und schätzen eine

Es gibt neue oder bislang zu wenig beachtete Ansatzpunkte, die vor allem auf die Haltung der Ärzte und Behandler abzielen.

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«neutrale» Beratung. Peers haben Krisen überwun-den, kennen ihre eigenen Grenzen und die der Mit-menschen [8]. Die Erfahrung der Peer-Mitarbeiterin-nen selbst zeigte bisher, dass sie unbefangen Abläufe hinterfragen, glaubwürdig eine fehlende Nähe zum Betroffenen aufzeigen und bewusst eine Vermittler-rolle einnehmen können. Dennoch kann es auch Schwierigkeiten geben: Die Entlohnung ist noch un-gelöst, die jeweilige Belastbarkeit sollte sorgfältig be-achtet werden, und es muss auch mit Ausfallzeiten gerechnet werden.

Fazit und AusblickWird unter dem Namen «Recovery» lediglich «alter Wein in neue Schläuche» gefüllt? Eine ganzheitliche und nicht nur auf Funktionalität gerichtete thera-peutische Haltung sollte doch eigentlich Standard sein. Doch der «alte Wein» wird oftmals im Keller ge-lagert und ist für manche Berufsgruppen wie Pflege-fachleute schwer zugänglich. Die «neuen Schläuche» ermöglichen einen interdisziplinären, aktuellen Be-handlungsansatz, und dieser entspricht, da von Be-troffenen selbst mitentwickelt, in hohem Masse den Wünschen von Patienten. Dazu gehört, dass die Deu-tungsmacht über «krank und gesund» mehr in die Autonomie der Patienten fällt, wobei die Gesundung (Recovery) für sie eine Aufgabe und Anforderung darstellt. Das hilft, dass sich Betroffene aktiv und ge-stalterisch in ihrer Autonomie wahrnehmen kön-nen. Die Zusammenarbeit mit «Peers» am Patienten ist ein wichtiges neues Element der Behandlung.

Die betroffenen Menschen mit einer sinnstif-tenden und prinzipiell zukunftsfähigen Lebens- und Krankheitsbewältigung im Fokus der Behandlung zu bewahren, ist durch die Reichhaltigkeit der dadurch möglichen zutiefst menschlichen Begegnungen er-füllend. Wichtig scheint, darauf zu achten, dass not-wendige Behandlungen bei urteils- oder handlungs-unfähigen Patienten, die beispielsweise psychotisch, suizidal, fremdgefährlich oder dement sind, verant-wortungsvoll durchgeführt und nicht unter dem Vor-

wand einer falsch verstandenen Patientenautonomie unterlassen werden. Es besteht eine gewisse Gefahr, den Recovery-Ansatz als Feigenblatt für eine thera-peutische Untätigkeit zu benutzen.

Es ist zu wünschen, dass sich die Recovery-Hal-tung weiter ausbreiten kann. Dies bedingt allerdings Änderungen im Rollenverständnis der Akteure des Gesundheitswesens und beinhaltet vermehrt ein Sinn- und Ressourcen-orientiertes statt ein eher Defi-zit-orientiertes Behandlungsverständnis. Eine Bedin-gung ist sicherlich, dass Behandelnde ihre Zeit prio-ritär der Beziehung zu Patienten widmen können und sich so Vertrauen und Sicherheit entwickeln kann. Von einer therapeutischen Haltung, die das subjek-tive, autonom selbstbestimmte Wohl der Patienten ernst nimmt und reflektiert, könnte neben der Psych iatrie möglicherweise die gesamte Medizin profitieren.

Literatur

1 Deegan PE. Gesundung und die Verschwörung im Geiste der Hoffnung. 1996. www.promentesana.ch

2 Deutsche Gesellschaft für Psychiatrie und Psychothera-pie: S3-Leitlinie Bipolare Störungen (Langversion). 2012: 34–44.

3 Schweizerisches Zivilgesetzbuch vom 10. Dezember 1907 (Stand 1.1.2013). www.admin.ch/ch/d/sr/210/index.html: Art. 370ff. und Art. 388.

4 Weltärztebund: Genfer Deklaration; www.wma.net/en/30publications/10policies/g1/index.html

5 FMH: Standesordnung; www.fmh.ch/fmh/rechtliche_grundlagen/standesordnung.html

6 Emanuel JE, Emanuel L. Vier Modelle der Arzt-Patient-Beziehung. In: Wiesing U. (Hrsg.): Ethik in der Medizin. Stuttgart. 2012. 109f.

7 Amerig M, Schmolke M. Recovery: Das Ende der Unheilbarkeit. Bonn: Psychiatrie Verlag; 2012.

8 Utschakowski J, Sielaff G, Bock T. (Hrsg.). Vom Erfahrenen zum Experten. Wie Peers die Psychiatrie verändern. Bonn: Psychiatrie Verlag; 2009.

9 Weitere Informationen zu Recovery finden sich auf www.promentesana.ch

Ein wesentliches Moment des Recovery-Ansatzes ist der Einsatz von «Peers».

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S p e c t r u m T R I B U N E

Niger: nouveau traitement préventif contre le paludisme

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saison des pluies et la prolifération

des moustiques, le risque de contrac­

ter le paludisme au Niger est impor­

tant. Afin de diminuer le nombre de

cas de cette maladie pouvant parfois

être mortelle, Médecins Sans Fron­

tières (MSF) vient de terminer le

premier tour de distribution d’une

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commandée depuis une année par

l’Organisation mondiale de la santé

(OMS): la chimioprévention du pa­

ludisme saisonnier (CPS). A ce jour,

ce sont plus de 184 000 enfants qui

ont reçu ce traitement préventif

dans les aires de santé.

(MSF)

Psychische Leiden in der Schweiz noch immer tabu

Das Tabu psychischer Krankheiten

ist eines der letzten und einschnei­

dendsten unserer Gesellschaft. Dies

belegt auch eine neue repräsen­

tative Studie im Auftrag der Wer­

ner Alfred Selo Stiftung in Koopera­

tion mit Pro Mente Sana. Während

wir über körperliche Krankheiten

offen sprechen, bleiben psychi­

sche Themen wie Depression,

Angst, Sucht oder Schizophrenie

strikt im engsten familiären Rah­

men. Zu gross sind Scham und

Angst vor Diskriminierung. Das hat

fatale Folgen und endet nicht sel­

ten im Suizid. Um das Tabu zu bre­

chen, hat die Stiftung die neue

Kampagne «Psyche krank? Kein

Tabu!» lanciert.

(Werner Alfred Selo Stiftung)

Wie viele Stunden Arbeit dürfen es sein?

Österreich: ArbeitszeitdiskussionSpitalärztevertreter Harald Mayer, Vizepräsident der Österreichischen Ärztekammer (ÖÄK), ist er­staunt, dass die Diskussion um den 12­Stunden­Arbeitstag für Aufregung sorgt, während die For­derung nach einer gesetzlichen Begrenzung der zulässigen Dienstdauer von Spitalärzten auf maxi­mal 25 Stunden nicht interessiert. Dabei seien 32­Stunden­Dienste unter der Woche, am Wochen­ende sogar bis zu 49 Stunden am Stück, nicht nur Raubbau an der Gesundheit der betroffenen Spi­talärzte. Vielmehr sollten auch die Patienten das Recht haben, von einem ausgeruhten Arzt ver­sorgt zu werden. Qualitätsdiskussionen seien müs­sig, wenn man diesen Aspekt ausser Acht lasse. Die Zustimmung innerhalb der Ärzteschaft zu einer Verkürzung der maximal zulässigen Dienst­dauer sei jedenfalls so hoch wie noch nie und wachse von Umfrage zu Umfrage.

(Österreichische Ärztekammer)

Hand-Transplantation: Schweizer Forschungs-Erfolg Jahr für Jahr verlieren in der Schweiz 15 bis 20 Men­schen durch Unfall ihre Hand. Insbesondere bei Patienten, die beide Hände verloren haben, ist die

Handtransplantation bei geeigneten Voraussetzun­gen die beste Behandlungsmethode. Das Hauptpro­blem dabei: Die Patienten müssen immunsuppri­miert werden. Diese Therapie ist mit unerwünsch­ten Nebenwirkungen und Einschränkungen der Lebensqualität verbunden. Im Laborversuch mit Ratten konnte nun aber die systemische Immunsup­pression durch eine lokale Behandlung der trans­plantierten Gliedmasse ersetzt werden. Gelungen ist dies einem Forschungsteam der Univer sitätsklinik für Plastische­ und Handchirurgie des Inselspitals und des Departements Klinische Forschung (DKF) der Universität Bern um den Naturwissenschaftler Dr. Thusitha Gajanayake aus Sri Lanka.

(Universitätsspital Bern)

Für über 15 Personen im Jahr wird das Unvorstellbare Realität: Sie verlieren ihre Hände durch einen Unfall.

L’effet préventif du dialogue

Pères et mères sont les principaux référents aussi pour les adolescents. L’intérêt des parents et un dia­logue confiant constituent un des fondements du

développement sain de leurs fils et filles. Un dia­logue ouvert est particulièrement important dans le cas de la consommation de tabac et d’alcool. Les études montrent que les adolescent­e­s dont les pa­rents s’intéressent à leurs sorties boivent moins que ceux dont les parents en sont peu informés. Il est donc utile pour les parents de savoir que les jeunes souhaitent que leur père et leur mère s’inté­ressent à eux et à leurs habitudes. Pour les parents, il est bon également de savoir que des règles claires donnent aux jeunes un cadre qui leur permet de se repérer. Addiction Suisse soutient les parents dans leur rôle et met à leur disposition des informations détaillées.

(Addiction Suisse)

L’intérêt des parents et un dialogue confiant constituent un des fondements du développement sain des enfants.

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1454Editores Medicorum Helveticorum

Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38

Der Erfolg der AO-Osteosynthese und das kulturelle Umfeld der Schweiz

Freiheit, Gleichheit, Treue

Die operative Knochenbruchbehandlung mit Hilfe von Metallimplantaten wie Schrauben und Platten, die Osteosynthese, ist heute eine chirurgische Stan-dardtherapie. In den 1950er Jahren wurde sie jedoch von den meisten Chirurgen als zu riskant abgelehnt. Als die Osteosynthese sich schliesslich weltweit ver-breitete, führten sowohl Befürworter als auch Kritiker ihre Akzeptanz auf die Aktivitäten der Arbeitsgemein-schaft für Osteosynthesefragen, kurz AO, zurück. Die AO wurde 1958 in Biel von 13 jungen Chirurgen ge-gründet, um die damals noch umstrittene Behand-lungsmethode unter kontrollierten Bedingungen zu erproben. Innerhalb von zwei Jahrzehnten entwi-ckelte sich diese Vereinigung zu einem multinationa-len Unterfangen mit Tausenden von Mitgliedern und Mitarbeitern weltweit. Sie etablierte spezielle mit der AO assoziierte Produktionsfirmen zur Herstellung der von ihren Mitgliedern benutzten Instrumente und Implantate. Mit dem durch den Verkauf erworbenen Gewinn begann die AO früh, ein Labor zur experi-mentellen Erforschung der Knochenbruchheilung unter Osteosynthese und ein Dokumentationszen-trum zur klinischen Erforschung der Effekte der Osteo-synthese zu finanzieren. AO-Chirurgen veranstalteten Instruktionskurse für Kollegen, schrieben Lehrbücher und organisierten chirurgische Austauschprogramme zum Erlernen ihrer Technologie. Die spezielle AO-Ver-sion der Osteosynthese wurde schliesslich zur Stan-

dardtherapie, die AO-Ausbildungskurse wurden zum Muss für angehende Traumatologen, die AO-Lehr-bücher zu Bestsellern in allen wichtigen Sprachen, und der Verkauf der von der AO entwickelten Instru-mente und Implantate wurde zu einer Quelle sub-stantiellen ökonomischen Gewinns [2]*.Letztlich beruhte die erfolgreiche Ausbreitung der AO-Technologie auf der Kontrolle eines ganzen En-sembles heterogener Elemente. Dazu gehörten Prakti-ken, Objekte, Personen, Institutionen, die alle in einer neuen Weise zusammengebracht wurden. Aus diesem Ensemble soll im Folgenden ein bestimmter Komplex herausgegriffen und genauer betrachtet werden. Da-bei geht es um die Kontrolle des Zugangs zu Instru-menten und Implantaten und die damit verbundene Kontrolle von Praktiken. Insbesondere soll ein spezi-fischer kultureller Aspekt dieses Kontrollkomplexes betrachtet werden. Zu diesem Zweck müssen wir zum Anfang der Gruppe zurückkehren.

Thomas Schlich

Professor für Geschichte der Medizin an der McGill Uni - versität, Montreal, Kanada

1 Steinke H, Schmid RA, Wolff E (Hrsg.). Schnitte, Knoten und Netze. 100 Jahre Schweize-rische Gesellschaft für Chirurgie. Incisions, nœuds et réseaux. Les 100 ans de la Société Suisse de la Chirurgie. Zürich: Chronos; 2013. ISBN 978-3-0340-1167-9. www.chronos-verlag.ch

* Die weiteren Literatur-angaben finden sich unter www.saez.ch → Aktuelle Nummer oder → Archiv → 2013 → 38.

thomas.schlich[at]mcgill.ca

100 Jahre Schweizerische Gesellschaft für Chirurgie (SGC/SSC)Die Schweizerische Gesellschaft für Chirurgie (SGC/SSC) hat in diesem Jahr ihren 100. Geburts-tag gefeiert (www.sgc-ssc.ch). Zum Jubiläum er-schien ein Sammelband über einhundert Jahre Chirurgie in der Schweiz mit medizinhistorischen Beiträgen, Reflexionen über die Chirurgie und Einschätzungen technischer Trends [1]. Die SÄZ veröffentlicht mit freundlicher Genehmigung des Chronos-Verlags Auszüge aus zwei Beiträgen. Wir beginnen mit einer Skizze des Medizinhistorikers und Spezialisten der Chirurgiegeschichte Tho-mas Schlich (McGill University, Montreal) über die Entwicklung der Arbeitsgemeinschaft für Os-teosynthesefragen (AO) und das speziell Schwei-zerische an ihr. Es folgt ein Artikel in der nächsten Ausgabe über Evidenz statt Eminenz in der Chir-urgie von der Medizinjournalistin Felicitas Witte.

Die Instrumentenbox für die AO-Kompressionsplatte, wie im ersten AO-Lehrbuch 1963 abgebildet. (Mit freundlicher Erlaubnis der AO Foundation.)

1913 – 2013

S o u s u n a u t r e a n g l e H O R I Z O N S

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Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38 1455Editores Medicorum Helveticorum

Schweizer Milieus: das Zusammenfinden der AO-GründungsmitgliederDie Zentralfigur für die Formierung der AO war zwei-fellos Maurice Müller aus Biel. Müller hatte sich in den frühen 1950er Jahren die technisch schwierige Methode der Kompressionsosteosynthese zu eigen ge-macht und sammelte in der Folgezeit eine Anzahl von Chirurgen um sich, denen er seine Technologie an-vertraute, eben die frühe AO-Gruppe [3]. Die Auswahl beruhte auf persönlicher Bekanntschaft. Zunächst trat er zum Beispiel mit Robert Schneider in Kontakt, den er aus seiner Jugend in Biel kannte. Er hatte mit ihm das gleiche Gymnasium besucht. Beide waren Mitglieder desselben Ruderclubs gewesen. Als Schwei-

zer Spezifikum kommt der Militärdienst hinzu, wo sich beide wieder trafen. In der Tat hatte sich beim Militär eine ganze Reihe der frühen AO-Chirurgen kennengelernt. Und, wie Zeitzeugen betonen, bedeu-tete Kennenlernen in diesem Kontext etwas anderes als etwa ein Zusammentreffen auf einem Kongress. Wenn man drei Tage lang zusammen eingeschneit war, wie es im Militärdienst vorkommen konnte, hatte man sich auf eine andere Art und Weise ken-nengelernt als bei einem Kongressbesuch [4]. So er-

weiterte sich der Kreis der frühen AO. Schneider sei-nerseits empfahl einen weiteren Chirurgen, Walter Bandi, den er – und das ist wiederum typisch – von der Studentenverbindung Zähringia her kannte [5].

Die AO-Chirurgen kamen zudem alle aus einem spezifischen professionellen Milieu. Sie waren chirur-gische Chefs in mittleren und kleineren Spitälern – ein weiteres typisch schweizerisches Milieu [6] – und ein ganz anderes als das der akademischen Chirurgie jener Zeit. Die Ausnahme bildete Maurice Müller, der zur Gründungszeit der AO selbst keine solche Po-sition innehatte, sondern als Gastoperateur in ver-schiedenen Spitälern seine Technik der operativen Knochenbruchbehandlung anwandte. Diese spezielle Situation trug wohl in entscheidender Weise zur frü-hen Verbreitung der Technik und schliesslich zum Zu-sammenschluss der an ihr interessierten Chirurgen zur AO bei. Ausser Müller waren die AO-Gründungs-mitglieder keine Knochenfachleute, besassen aber in ihren Spitälern genügend Unabhängigkeit, um neue Techniken wie die Osteosynthese auszuprobieren.

Die AO selbst wurde im November 1958 als Ver-ein schweizerischen Rechts gegründet. Dem Zivilge-setzbuch folgend, verabschiedete die Gruppe ihre Sta-tuten und wählte einen Vorstand. Robert Schneider zum Beispiel wurde Obmann, Maurice Müller Sekre-tär [7]. Man vermied die Bezeichnung «Vorsitzen-der» und betonte damit den egalitären Charakter des Zusammenschlusses. Eine Besonderheit der AO be-stand darin, dass die Aufnahme neuer Mitglieder an Einstimmigkeit gebunden war. Offensichtlich wollte man die Expansion vorsichtig, planmässig und har-

Gruppenfoto der AO-Instruktoren am Ende des ersten AO-Kurses in Davos 1960. Maurice Müller in der Mitte im Korb. (Siehe auch Heim 2011, 80. Mit freundlicher Erlaubnis der AO Foundation.)

In den 1950er Jahren wurde die Osteosynthese von den meisten Chirurgen als zu riskant abgelehnt.

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Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38 1456Editores Medicorum Helveticorum

monisch gestalten. Das Milieu der autonomen Chef-chirurgen der kleinen und mittleren Krankenhäuser spiegelte sich in dem Aufnahmekriterium wider, dass alle Vereinsmitglieder fachlich in einer unabhängi-gen Position zu sein hatten [8]. Im Frühjahr und im Herbst traf man sich jeweils an wechselnden Orten zu den AO-Tagungen. In diesem institutionellen Rah-men diskutierten die Chirurgen ihre Probleme und Anliegen, verhandelten fachliche und organisatori-sche Dinge und – sie kontrollierten sich gegenseitig.

Die AO und die bündische Kultur der SchweizBeides, der fachliche Austausch und die Kontrolle, wurde durch den speziellen Charakter des Vereins erleichtert. Die AO folgte nämlich dem Muster des Bunds, der Konföderation. Die Konföderation ist ein kulturelles Motiv, das im Schweizer Kontext eine be-sondere Wirkkraft entfaltete. Wie etwa von dem His-toriker Manfred Hettling beschrieben, gilt das Recht der Bürger auf die freie Gründung von Vereinigun-gen als ein besonders wichtiges organisatorisches Prin-zip der schweizerischen Gesellschaft. Wichtig für die AO war die Tatsache, dass der Bund als Zusammen-schluss von Gleichen konzipiert ist, die, wie Hettling schreibt, im «kritischen und freien Dialog unterein-ander» stehen [9]. In diese kollektive Vorstellung vom Bund sind Werte wie Freiheit, Gleichheit, Einheit und Treue eingeschrieben [10].

Die AO mobilisierte die moralische und emotio-nale Wirkkraft dieses bündischen Ideals. Das war sicherlich keine bewusste Strategie, sondern einfach eine als natürlich empfundene Art und Weise des Zu-sammenschlusses. Sie war jedoch von grosser Bedeu-tung für die Funktion der AO. Wie im Schützenver-ein oder in der Studentenverbindung waren auch in der AO emotionale Erlebnisse der Freundschaft und Loyalität von grösster Bedeutung [11]. Die Historike-rin Lynn Blattmann hat vorgeschlagen, für solche Vereinigungen die aus der ethnologischen Literatur stammende Kategorie des «Männerbunds» anzuwen-den [12]. Die frühe AO hatte in der Tat vieles mit den Vereinigungen des Männerbund-Typs gemeinsam. Es gab bestimmte Geselligkeitsrituale, formalisierte Akte männlichen Wettbewerbs und der Verbrüderung sowie eine tiefempfundene Gruppensolidarität. Die Vereinigung bot Gelegenheit, Freundschaften zu schliessen, und zeichnete sich durch den reichlichen Gebrauch von Familienmetaphern aus – die AO-Chir- urgen bezeichneten sich oft ausdrücklich als «Fami-lie» und sprachen von ihren Gründer-«Vätern». In den Beschreibungen des AO-Erlebnisses, wie in den

Beschreibungen der Schützenfeste des 19. Jahrhun-derts, tauchen immer wieder die Begriffe «Treue», «Einheit» und «Begeisterung» auf [13].

Bündische Werte und Chirurgie«Die Mitglieder sollen bestrebt sein, sich gegenseitig nach Möglichkeit zu fördern.» [14] Harmonie war sowohl ein zentrales Element des AO-Selbstbilds als auch ihrer Präsentation nach aussen. So betonte Mau-rice Müller beim ersten öffentlichen Auftreten der AO im Ausland auf dem Kongress der Deutschen Ge-sellschaft für Chirurgie in München im April 1963: «Die offene Diskussion ohne Neid und Eitelkeit von 15 Chirurgen und Orthopäden, aus den verschiedens-ten Schulen kommend, wirkte sich überaus positiv aus. […] Indem manuell mehr und weniger begabte Chirurgen miteinander arbeiteten, war es möglich, zu erkennen, was eine Methode – richtig angewen-det – leisten und inwieweit diese Methode verallge-meinert werden kann» [15]. Hier haben wir das Prin-zip der Kontrolle der Anwendung der Methode, ver-mittelt durch Freundschaft und freien Austausch. Der Hauptvorteil der AO, so Müller, liege «in der tiefen Freundschaft» zwischen den AO-Mitgliedern. «Wie angenehm ist es, bei komplizierten Fällen stets jeman-den um Rat fragen zu können! […] So ist es – neben dem fachlichen Gewinn – ganz besonders die mensch-liche Seite der AO, die wir nicht mehr missen möch-ten» [16].

Man kann daher sagen, dass das kulturelle Motiv des Bunds den führenden AO-Chirurgen dabei half, eine Gruppe loyaler Gefolgsleute um sich zu scharen und so die neue Behandlungsmethode in einer länd-lichen und kleinstädtischen Umgebung zu erproben – und das ohne die Hilfe, ja sogar gegen die konserva-tive medizinische Elite an den damaligen Universi-tätskliniken.

Konklusion: Technologie, Kontrolle, KulturDas Beispiel zeigt, wie wichtig die spezifische kultu-relle Umgebung der Schweiz für die Kontrolle und damit den Erfolg der neuen Technologie war. Es lohnt sich also, in der Erforschung medizinisch-technischer Innovation die spezifischen kulturellen Gegebenhei-ten des jeweiligen Kontextes der Innovation ernst zu nehmen. Die Vereinskultur der Schweiz war für die Durchsetzung der Osteosynthese nach AO-Prinzi-pien ebenso wichtig wie etwa der rostfreie Stahl ihrer Knochenplatten. Gleichheit, Einheit und Treue ste-hen in diesem heterogenen Ensemble historischer Be-dingungen neben Schraubengewinden und Labor-versuchen, und sie erklären ein Stück weit, warum die operative Knochenbruchbehandlung gerade von der Schweiz aus revolutioniert werden konnte.

Warum sich vor diesem Hintergrund die AO-Osteosyn-these in der DDR einfacher etablierte als in den USA, können Sie im kompletten Aufsatz von Thomas Schlich lesen. (Anm. d. Red.)

Wie im Schützenverein oder in der Studentenver- bindung waren auch in der AO Freundschaft und Loyalität von grösster Bedeutung.

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Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38

Desperately seeking … oder P wie Peripherie

Es gab Zeiten im «English book corner», da lagen sie alle auf, die Ludlums, die Forsyths, die Crichtons und die Folletts. Auch John le Carré gehörte dazu, nein, gehört, denn der Altmeister legt mit A delicate truth 50 Jahre nach The spy who came in from the cold (1963) nochmals nach. Etwas verschlungen zwar, etwas kompliziert. Und man verzeihe mir die Be-hauptung – etwas mehr «straight forward» waren die Alten schon und auch spannender. Aber da war alles noch etwas einfacher. Schliesslich herrschte noch der kalte Krieg, in dem sich der russische Agent im Speisewagen enttarnte, indem er Rotwein (!) zu Fisch trank (James Bond: From Russia with love, 1963).

Jetzt ist vor nicht allzu langer Zeit ein Neuer hin-zugekommen, ein Unikum fast, ein Kuriosum, denn die Geschichten spielen in Frankreich, und die Buchsprache ist englisch. Europa ist so fasziniert davon, dass man mit organisierten Busreisen ins Périgord zu den Stätten seiner Romane an die Ufer der Dordogne pilgert. Martin Walker heisst der Neue, und er hat soeben seinen sechsten Roman The resistance man, vorgelegt. Jetzt liegt Walker dort, wo früher eben die Clavells und die Cusslers ausgestellt waren. Und Donna Leons commissario Brunetti in Venedig hat mit Bruno, the chief of police in St-Denis, sein französisches Pendant erhalten.

Und wo ist jetzt diesmal der Bezug zur Medizin? War es bei meinem letzten Beitrag das Remake im Film und die Rückbesinnung auf die Empirie, so ist es diesmal die Peripherie, die französische Provinz, die so schön kontrastiert zur Stadt, zu Paris, wo alles schneller, effizienter (und besser?), aber auch kühler und unpersönlicher ist. Diese Peripherie gibt es bei uns auch, und Brunos provinzielle Sorgen kennen wir. Der kleine Dorfladen verschwindet und die gros- se Migros kommt. Die Konditorei (mit den besten Florentinerli der Region – meine Hommage an die Geschwister Schenk in Frutigen) und das kleine Café um die Ecke verschwinden, und Starbucks Coffee

kommt. Und – da gibt es noch die kleinen Spitäler und die Hausarztpraxen in der Peripherie, auf dem Land, in den Hügeln und im Bergtal. Bürokratische Zwänge, gesetzliche Vorschriften und veränderte Abrechnungssysteme bedrohen jetzt diese provin-zielle Idylle, sofern man diese Situation als idyllisch sieht. Denn nicht ungern etikettiert man diese Pro-vinz auch etwas mit einem Hauch von kulturarmer Verstaubtheit, von Rückständigkeit und von «nicht mehr à jour»-Sein. Und so ist es schwierig geworden, medizinische Nachfolger in diese periphere Situa-tion zu finden. Es verlangt eine breite Ausbildung, es verlangt die Bereitschaft, häufig da zu sein, es ver-langt auch die Bereitschaft, aktiver Teil dieser Peri-pherie zu sein. Anonymität ist schwierig. Der Land-arzt, der Chirurg/Mediziner am kleinen Spital ist wie Bruno, der Dorfpolizist, eine erkannte Person. Dafür kennt man dann gewisse Zusammenhänge, man kennt die Geschichten, und man kennt die Patien-ten. «Local knowledge is a wonderful thing. I don’t know what we’d do without it», schreibt Walker. Wie das doch auch auf die Medizin zutrifft!

Die heutige Zeit ruft zwar nach Globalisierung, nach Bündeln von Ressourcen (auf dass es billiger werde), nach Poolen von Seltenem – und das Zuletzt-gesagte macht ja auch Sinn. Daneben aber gibt es das Häufige. In der Chirurgie ist dies die Allgemein-chirurgie, die Chirurgie eben des Häufigen und des Alltags. Diese Chirurgie und diese Medizin – mit ihren Grauzonen zu den Spezialitäten – in einer ge-wissen Peripherie zu erhalten, das sollte doch eigent-lich bei entsprechender Einstellung und Ausbildung auch Sinn machen. «I’m happy here ... I’m busy, I think that I’m useful, and I live in a place that I love among a lot of people that I like. It’s a way of life that pleases me ...» sagt Bruno zu seiner Freundin Isabelle, die es nach Paris zieht. Es sind solche Nachfolger, die für die weissgewordene Mediziner-Generation in der Peripherie jetzt dringend gesucht sind. Desperately seeking Susan (1985) hiess der Film, mit dem Madonna berühmt wurde. Desperately seeking doctors!

Und um es in musikalischer Allegorie ausblen-den zu lassen: Es ist hocherfreulich, dass die ergrau-ten Black Sabbath dreiundvierzig Jahre nach ihrem Debutalbum auf «13» immer noch so wuchtig, grob, hart und gradlinig daherkommen. Und es regnet gar am Schluss im Stück Dear father (2013), so wie alles im allerersten Stück Black Sabbath (1970) mit Regen, Donner und der Kirchenglocke begonnen hat.

Aber – man geniesst jetzt auch die neue, rauhe Stimme von Alex Hepburn, und freut sich, dass die früh verstorbenen Janis Joplin und Amy Winehouse eine Nachfolgerin gefunden haben.

Dominik Heim

Korrespondenz:PD Dr. med. Dominik HeimChefarzt ChirurgieSpital FrutigenCH-3714 Frutigen

dominik.heim[at]spitalfmi.ch

Der Film «Desperately seeking Susan» machte Madonna berühmt. Heute gilt: «Desperately seeking doctors.»

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1458Editores Medicorum Helveticorum

Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38

Dana Zátopek

Die Olympiasiegerin im Speerwurf von Helsinki wird demnächst 91 Jahre alt. Sie geht leicht gebückt, ei-nen Stock in der Hand. Und sie lacht: «Schön! Ich habe mich auf dich gefreut, ich wusste aber nicht, ob du kommst ... die Überschwemmungen.»

«Es ging. Nur bei Regensburg war es ziemlich schlimm.»

«Sag mir, wann haben wir uns zum letzten Mal gesehen?» «Es ist schon lange her. 1997. Dein Mann lebte noch. Und es war nicht hier, sondern in eurem Haus ‹Nad Kazankou›».

Eine Begegnung nach sechzehn Jahren. Unser Ge-spräch fängt zögernd an. Ich stelle Fragen, Dana fragt auch – es scheint mehr als aus blosser Höflich-keit. Wir reden über «Topek» (Emil, ihren Mann), über seinen Tod, über ihre schweren Jahre danach. Kinder haben sie keine, dafür zahlreiche Freunde. Seit sechs Jahren lebt Dana Zátopek, Gewinnerin einer olympischen Gold- und einer Silbermedaille im Speerwurf, nicht mehr in ihrem Einfamilienhaus in Prag-Troja, sondern nicht weit von dort in einer bequemen Wohnung. Ein kleiner Garten ist dabei, er ist für sie sehr wichtig.

Ich rechne: «2007, mit fünfundachtzig also, musstest du den Umzug bewältigen. Das war be-stimmt nicht einfach.» «Nein! Ich war total erledigt.

Viele Freunde haben mir allerdings geholfen. Am schwierigsten fand ich die Trennung von manchen Dingen, die mir wichtig waren. Anders ging es aber nicht, ich konnte nicht alles, was in einem Haus Platz hatte, in einer kleinen Wohnung unterbrin-gen. Topek half mir dabei.»

Ich schaute sie an. Eines wusste ich: Einen Teil seiner Asche bewahrte sie in einem blauen Tonkrug in der Wohnung auf.

«Ja, ich fragte ihn damals oft: behalten, was meinst du? Oder Freunden schenken? Oder doch lieber entsorgen? ... Ich spreche auch sonst ab und zu mit ihm. Es tröstet mich.»

« Deine Goldmedaille hast du aber nicht ver-schenkt?»

Adolf Jens Koemeda

Korrespondenz:Dr. med. Adolf Jens Koemeda«Breitenstein»CH-8272 Ermatingen

Der Autor mit Emil Zátopek im Jahr 1997. Dessen Ehefrau Dana war Koemedas Trainerin in der CSSR Leichtathletik- Junioren-Nationalmannschaft. (Foto: D. Zátopek)

Dana ZátopekSpeerwerferin aus Tschechien, 91 Jahre alt.Olympische Spiele Helsinki 1952: Goldmedaille; Olympische Spiele Rom 1960: Silber. Zwei Mal Europameisterin; seit 1958 Weltrekord-halterin im Speerwurf: 55,73 m (Holzspeer; spä-ter Laminat). 1992 erhielt sie die internationale sportliche Auszeichnung «Fair Play». Für ihre Sportkarriere erhielt sie vom Olympischen Ko-mitee den europäisch-olympischen Preis 2012.

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Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38 1459Editores Medicorum Helveticorum

«Ich nicht. Topek schon. Er gab sie Mimoun, dem ewig Zweiten. Topek hatte ein sehr gutes Herz.»

«Wenn wir schon von Emil reden, Dana: 1997, bei meinem letzten Interview mit euch, wirkte er leicht verändert; das Gedächtnis, zum Beispiel, funk-tionierte nicht mehr so gut. Und während der drei Stunden leerte er vier Bierflaschen. Wie war das damals für dich?»

«Nicht leicht. Ertragen konnte ich das alles nur deshalb, weil ich wusste, wie es dazu gekommen war.»

«Darf ich fragen?»«Dass wir ‹das Manifest der zweitausend Worte›

unterzeichnet haben, weisst du sicher. Bald bekam Topek von den Kommunisten die Retourkutsche. In Prag, wo wir wohnten – kein Job für ihn, niemand wollte/durfte ihn anstellen. Deshalb die zugeteilte Arbeit in einem geologischen ‹Erkundungsteam›: Bohrungen, Wasser suchen, Leitungen legen, man

zog von Ort zu Ort. Sie lebten in einer Maringotka (Wohnwagen aus Holz), Arbeit von sieben bis sieben. Und was machten er und seine Kumpels nach Feier-abend? Weiter in der windigen Maringotka hocken? Sicher nicht! Man ging in das nächste Lokal. Und man becherte.»

«Da hat auch der Ruhm nicht viel geholfen. Nach Helsinki, von wo ihr beide 1952 insgesamt vier Medaillen nach Prag brachtet, wurdet ihr doch zum bekanntesten Sportlerehepaar der Welt gekürt.»

«Ja, so war es. Danach haben die Parteileute natürlich nicht gefragt.»

Dana stand auf, sie hielt sich am Tisch fest, an der Stuhllehne und dann an einer alten Truhe, die sie seinerzeit selber bemalt hatte. Aus der Küche, eigentlich eine Kochnische, brachte sie Kekse und Mineralwasser.

«Ich sehe, zu Hause läufst du ohne Stock.»«Ja, es geht. Und trotzdem: die wachsende

Schwäche, oft Schwindel, die abnehmende Kraft ... das Älterwerden ist nicht leicht. Für uns ehemalige Spitzensportler ist es wahrscheinlich noch schwerer als für Leute, für die ihr Körper nie ein wichtiges Kapital war. Und man will auch nicht ein wandeln-des Ersatzteil-Lager sein: Krücke, Brille, Hörgeräte ... aber noch zu den Medaillen: Nein, meine habe ich nicht verschenkt. Fotos, Sportgeräte, viele Gegen-stände von damals, all das wird im Alter viel wichti-ger. Und das ist gut so.»

«Nach einer kurzen Zeit der Höchstleistungen und der allgemeinen Bewunderung kommt wieder der Alltag. Du hast das akzeptiert – nicht alle schaf-fen es – und gleich symbolisch dargestellt. Ich fand es toll: Aus deinem alten Holzspeer, der dir 1952 die olympische Goldmedaille brachte, hast du dir mit Emils Hilfe einen Küchenbesen gebastelt.»

«Das stimmt. Jetzt ist halt vieles anders als zu meiner Zeit. Aber nein, ich jammere nicht.»

«Also auch dann nicht, wenn du siehst, was aus dem Sport geworden ist?»

«Geschäft, Sportgeschäft ... Sportindustrie. Ach ja, ein bisschen traurig macht es mich schon. Viel-leicht sollte man in Zukunft all das nicht Sport nen-nen. Zirkusakrobaten benützen auch ihren Körper, sie nennen sich allerdings nicht Sportler, sondern Artisten. Ich weiss nicht, wahrscheinlich ist alles nur ein tragisches Nebenprodukt unserer langen Frie-densperiode und des chronischen Wohlstandes. Kommerz, ja, auf allen Gebieten, überall. Das Rad der Zeit kann man aber nicht zurückdrehen. Mögli-cherweise sollte man sich über Dinge, die man nicht ändern kann, weniger Gedanken machen. Vielleicht haben sie auch ihre gute Seite.»

«Konkret, bei der Sportvermarktung: Glaubst du das? Sportgeist, Sportideale ... alles weg!»

«Nicht immer.»«Du bist wohl sehr tolerant.»«Ja, kann sein. Die Toleranz ist aber auch eine

Sache des Alters, genauer: der Körperkräfte; wenn

Ein sehr besonderer Küchenbesen: Sein Stiel war einmal der Holzspeer, mit dem Dana Zátopek 1952 die Goldmedaille bei den Olympischen Spielen gewonnen hat.

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Bulletin des médecins suisses | Schweizerische Ärztezeitung | Bollettino dei medici svizzeri | 2013;94: 38 1460Editores Medicorum Helveticorum

diese Kräfte schwinden, wird man automatisch tole-ranter – nicht nur sich selber, auch anderen Men-schen gegenüber. Altersmüde wäre ein unschönes Wort, das andere finde ich viel eleganter.»

Viertel vor zwölf, wir beraten, wie es nun weiter-geht. Dana wäre bereit, etwas zu kochen, ich schlage ein Restaurant vor; sie ist einverstanden. Da ich nicht weiss, ob es dort ruhig ist, frage ich noch: «Wie kamst du zum Sport, Dana? Standen vor allem deine Eltern dahinter? Oder war es auch die kommunisti-sche Überzeugungsarbeit?»

«Weder noch, mein Lieber! Meine Eltern sicher nicht. Vielleicht spielte hier mein Körper eine wichtige Rolle ... den musst du mögen, dann bist du auch gelenkig, geschickt, die Bewegung bereitet dir Freude. Ja, so war es bei mir. Und ausserdem ist es sehr wichtig, welchen Turnlehrer du in der Schule hast. Meinen fand ich toll. Und das zählt! Er war vom Sport begeistert und er konnte auch die meisten in unserer Klasse begeistern – mich auf alle Fälle.»

«Glück gehabt! Aber bevor wir aufbrechen, die letzten zwei Fragen: Während deiner langen und erfolgreichen Sportkarriere – was stand bei dir im Vordergrund, was war für dich die wichtigste Ener-giequelle?»

«Hu, nicht einfach. Aber vielleicht ... schon der Ruhm.»

Ich schaute sie an. Ich war enttäuscht. Ruhm also.

«Ja, so ist es. Dazu sollte man stehen ... wenn man kein Lügner ist. Der Ruhm ist doch wichtig und, Gott sei Dank, nicht nur auf die aktiven Sport-jahre bezogen. Schau: Es sind etwa drei Monate her, damals ging ich noch ohne Stock. Im Tram kommt ein grossgewachsener und gutgekleideter Mann auf mich zu: ‹Sie sind doch … Frau Zátopek, nicht wahr?›, fragt er. Ich nicke. Er beugt sich zu mir und gibt mir einen Kuss auf die Hand. Und nach einer kurzen Pause sagt er noch: ‹Zum ersten Mal sehe ich Sie nicht auf Zeitungspapier, sondern lebendig.› Mir kommen sofort die Tränen.»

«Solche Erinnerungen behält man natürlich. Aber Ruhm ...»

«Nein, der Ruhm selber ist nicht schlecht, ob-wohl deine Privatsphäre oft darunter leidet. Dank meiner Medaillen kam ich mit interessanten Leuten ins Gespräch, die für mich, eine Normalbürgerin, sonst unerreichbar gewesen wären. Weltberühmte Wissenschaftler waren dabei, bekannte Künstler, Politiker, sogar einigen Staatsoberhäuptern durfte ich die Hand schütteln. Interessante Kontakte schätzt doch jeder Mensch. Nein, nein, gegen Ruhm selber ist nichts einzuwenden. Es kommt nur darauf an, wie du mit ihm umgehst. Und das lernte ich – hauptsächlich dank Topek – mit der Zeit ganz gut … denke ich. Für Sportler, für junge Menschen vor allem, konnte ich bei den Politikern manches durch-setzen, was ich als eine ältere, ruhmlose Witwe nie hätte durchsetzen können.»

«Und die letzte Frage, Dana: Läufer wie Emil, dein Topek, einer war, haben wir Europäer heute nicht mehr. Sollten wir nur seufzen und uns damit abfinden?»

«Ja, wahrscheinlich, leider … da bin ich pessimis-tisch. Mit dem Laufen muss man früh anfangen ... und dann durchhalten. Überall, wo Trams und Busse fahren, oder die Eltern ihre Sprösslinge mit dem Auto in die Klavierstunde oder gar zum Training kut-schieren, kann es doch keine breite Basis von künfti-gen Spitzenläufern geben. Na ja! Aber in den techni-

schen Disziplinen bleiben wir gut und werden den Vorsprung vermutlich noch ausbauen … Also – bre-chen wir auf?»

Wir gingen natürlich zu Fuss. Das Restaurant war auch nicht weit, etwa vierhundert Meter ... für einen aktuellen Olympioniken eine Strecke von etwa fünf-undvierzig Sekunden.

Dana bestellte weissen Hauswein, ein Viertele, anschliessend gemischten Salat. Dann Riesengarne-len mit Salzkartoffeln: «Keine Seniorenportion, bitte. Normal.»

«Dank meiner Medaillen kam ich mit interessanten Leuten ins Gespräch, die für mich, eine Normalbürgerin, sonst unerreichbar gewesen wären.»

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La jeune génération doit tout réinventer

Michel Serres est ce philosophe et historien des sciences français, qui a commencé par être officier de marine avant de se tourner vers l’épistémologie puis l’enseignement, en particulier depuis trente ans à l’Université de Stanford. Il pose un regard érudit, perspicace, incisif mais aussi empathique sur notre monde et son évolution. Avec des allures de feu d’ar-tifice intellectuel. La liste de ses ouvrages est impres-sionnante (plus de soixante). Il fut un temps où mon espoir était de lire la plupart de ce qu’il écrivait, j’ai massivement échoué. Un des derniers, court, me donne l’occasion de reprendre contact: Petite Pou-cette. Cette héroïne représente les jeunes d’au-jourd’hui, elle tient son nom du fait qu’ils travaillent beaucoup, constamment, avec leurs deux pouces, sur leur tablette ou leur I-phone.

Premières lignes: Ce nouvel écolier n’a jamais vu «veau, vache, cochon ni couvée» (élément de phrase du fabuliste La Fontaine – je pense pour ma part sou-vent au fait que plus nombreux chaque jour sont les enfants qui ne savent guère d’où, dans la nature, vient le lait, s’il est normal que les vaches n’aient pas de cornes, avec quoi on fait du pain et si c’est sous la terre ou en l’air qu’on trouve des oignons, des ara-chides, des pêches ou des ananas pour les mettre en conserve). «En 1900, la majorité des humains sur la planète travaillaient au labour ou à la pâture; en

2011, la France ne compte plus que un pour cent de paysans. Sans doute faut-il voir là une des plus fortes ruptures de l’histoire (…) Son espérance de vie va vers quatre-vingt ans. A leur mariage ses ar-rière-grands-parents s’étaient juré fidélité pour une décennie à peine». Rappelant aussi que, aujourd’hui, le multiculturalisme est de règle.

«Quelle litterature, quelle histoire compren-dront-ils, heureux [Petite Poucette et ses contempo-rains], sans avoir vécu la rusticité, les bêtes domes-tiques, dix conflits, cimetières, blessés et affamés, sans avoir expérimenté dans la souffrance l’urgence vitale d’une morale?». Qui peut répondre?

Nous peinons tous à imaginer l’impact de la dis-ponibilité immédiate, par les moyens d’aujourd’hui de (presque) tout ce qui est connu et l’a été à cours de

l’histoire (encore que la qualité des informations ne soit pas garantie). La mémoire, ce qu’a mémorisé chacun, critère majeur de qualification scolaire et académique il y a encore une génération, perd beau-coup de son importance. «Les jeunes sont formatés par des médias, diffusés par des adultes, qui ont méticuleusement détruit leur faculté d’attention en réduisant la durée des images à sept secondes…»; «Nous avons transformé notre société du spectacle [du multimédia] en une société pédagogique dont la concurrence écrasante, vaniteusement inculte, éclipse l’école et l’université».

Fin de l’érudition au sens classique? «Si elle a consulté un bon site sur la Toile, Petite Poucette peut en savoir autant ou plus sur le sujet traité, la décision à prendre, le soin de soi, qu’un maître, un directeur, un grand patron, un élu. Combien d’oncologues avouent avoir plus appris sur les blogs des femmes at-teintes d’un cancer du sein qu’à la faculté? Les spé-cialistes d’histoire naturelle ne peuvent plus ignorer ce que disent, en ligne, les fermiers australiens sur les mœurs des scorpions ou les guides des parcs pyré-néens sur le déplacement des isards [chamois]. Le partage symétrise l’enseignement; le retournement du vieil iceberg [dont la pointe était le professeur] fa-vorise une circulation à double entente». Ce qui ap-pelle évidemment des changements de paradigme,

dans l’enseignement, dans la pratique médicale, ail-leurs – changements dans les accents mis sur telle ou telle dimension du rôle du professionnel (savoir, compétences, qualités relationnelles et de transmis-sion).

On entend de plus en plus de préoccupations et de critiques sur la difficulté d’institutions presti-gieuses (par exemple et parmi d’autres ce qu’on ap-pelle en France les Grandes Ecoles, portes d’entrée aux emplois élevés de l’Etat et de l’économie) à s’adapter – à cause de rigidités et traditions – à la so-ciété actuelle mobile, moins hiérarchique, plus flexible. Serres a une forte métaphore: «Je vois nos institutions luire d’un éclat semblable à celui des constellations dont les astronomes nous apprennent qu’elles sont mortes depuis longtemps déjà».

Jean Martin

jean.martin[at]saez.ch

La Petite Poucette représente les jeunes d’aujourd’hui, elle tient son nom du fait qu’ils travaillent beaucoup avec leurs deux pouces, sur leur tablette ou leur I-phone.

Michel SerresPetite Poucette

Paris: Ed. Le Pommier, 201284 pages. 16 CHFISBN 978-2-7465-0605-3

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A propos de l’accumulation de données person-nelles par des intervenants divers et multiples, thème devenu banal mais pas moins inquiétant: «Pe-tite Poucette – individu, client, citoyen – laisse-ra-t-elle l’Etat, les banques, les grands magasins… s’approprier ses données propres, d’autant qu’elles deviennent une source de richesse. Il peut en résulter un regroupement des partages socio-politiques par l’avènement d’un cinquième pouvoir, celui des don-nées».

Autre préoccupation lancinante, que personne n’entend aborder de front parmi les décideurs de la politique ou de l’économie: nos sociétés peuvent-elles continuer à affirmer de manière crédible l’ob-jectif d’assurer l’emploi de (presque) tous? Serres: «La productivité, augmentant verticalement, et la crois-

sance démographique raréfient de plus en plus le tra-vail; une aristocratie en bénéficiera-t-elle seule?». Je sais que les nouvelles technologies, parmi d’autres, sont créatrices d’emplois. Mais, rien que sur un point: est-il imaginable que tout un chacun ait les compétences qui seront alors requises? Alors que, jusqu’au milieu du XXe siècle, il y avait quantité de travaux qui ne nécessitaient que des muscles et des articulations en relatif bon état.

Sur le rôle, pourtant plus nécessaire que jamais du politique, Serres relève qu’il n’y a plus des conducteurs et des passagers mais que tout le monde veut être conducteur (je trouve aussi que nos sys-

tèmes démocratiques vivent des dérives selon quoi tout le monde serait aussi compétent, pour décider de tout, qu’un autre, ce dernier fût-il conseiller fédé-ral). «Il n’y a plus de puissants dans l’arène politique, désormais occupée par des décidés. Fin de l’ère du décideur» (j’ai trouvé un rien énigmatique).

Il fait l’éloge des réseaux qui remplacent les anciens groupes de référence: «Agonisent les vieilles appartenances: fraternités d’armes, paroisses, partis, syndicats, familles en recomposition; restent les groupes de pression, obstacles honteux à la démocra-tie» (bonne chose que quelqu’un le dise clairement). Cela étant, il faut se souvenir que: «Sanguinaires, ces appartenances exigeaient que chacun fît sacrifice de sa vie: martyrs suppliciés, femmes lapidées, héré-tiques brûlés vifs, prétendues sorcières immolées, soldats inconnus alignés par milliers, camps d’exter-mination et goulags…».

«A ces appartenances, à ces faux dieux mangeurs de victimes infinies, je préfère, dit Serres revenant à aujourd’hui, notre virtuel immanent, qui comme l’Europe ne demande la mort de personne. Ne plus construire un collectif sur le massacre d’un autre et le sien propre». Utile, au sein des turbulences que connaît l’Union européenne, de rappeler qu’elle a as-suré durant plus d’un demi-siècle déjà une convivia-lité inconnue auparavant.

Des remarques particulièrement stimulantes sur la (nouvelle) importance de l’algorithmique* et du procédural: «Observez Petite Poucette manipuler un téléphone portable: elle déploie sans hésitation un champ cognitif qu’une part de la culture antérieure, celle des sciences et des lettres, a longtemps laissé en jachère, que l’on peut nommer procédural. Ces pro-cédures sont en passe de concurrencer l’abstrait, la géométrie par exemple, et pénètrent les savoirs et les techniques (…) Désormais, l’atterrissage d’aéronefs sur des pistes fréquentées, une longue opération du rein ou du cœur, la fusion de deux sociétés indus-trielles, le dessin d’une puce, exigent des conduites différentes de la déduction du géomètre ou de l’in-duction expérimentale». Pourtant aussi philosophe lui-même, Serres voit cette discipline en grave déca-lage: «Le collectif, le technologique, l’organisation-nel se soumettent plus, aujourd’hui, à ce cognitif procédural qu’aux abstractions déclaratives que la philosophie consacre depuis deux millénaires. Sim-plement analytique, elle ne voit pas ce cognitif s’ins-taurer. Elle rate notre temps».

J’ai entendu des commentateurs faire à ce petit livre la critique que l’auteur y décrit des préoccupa-tions déjà largement connues et discutées par d’autres, intellectuels ou politiques. C’est en partie vrai. Mais il reste à mon sens un maître à penser dynamique (et at-tachant, avec son accent du Sud-Ouest qui ne saurait paraître à l’écrit!). En fait, il refuserait probablement le terme de maître à penser et préférerait être vu comme quelqu’un qui pointe les problèmes et accouche des questions (comme Socrate), cherchant à stimuler ceux qui le lisent à réfléchir et à agir.

* Est dit algorithmique un processus systématique de résolution décrivant les étapes vers le résultat; un algorithme est une suite d’instructions permettant de donner la réponse à un problème.

Un regard érudit, perspicace, incisif mais aussi empathique sur notre monde et son évolution.

Ont-ils vu veau, vache, cochon ou couvée?

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Feierabend

Guten Tag!Wo tut’s denn weh?Sticht, pocht oder drückt es?Stösst es Ihnen manchmal sauer auf,oder schlucken Sie alles runter?Wie steht’s um den Stuhl?Können Sie Wasser lösenoder haben Sie es mehr in den Beinen?Schmerzen in der Brust,oder stockt Ihnen eher der Atem?Wie viel rauchen Sie,saufen Sie,was nehmen Sie sonst für Drogen,und woran sind Ihre Verwandten verstorben?Worauf reagieren Sie allergisch?Keine offenen Fragen?Dann dürfen Sie sich nun entblössen.Ich schaue Ihnen tief in die Augen,nachdem Sie mir Ihre Zähne gezeigt haben.Strecken Sie mir mal die Zunge raus!Jetzt halten Sie mal kurz die Luft an,ich will auf Ihr Herz hören undIhren Puls fühlen.Kann ich den Schmerz hier auslösen, oderwo drückt der Schuh?Zu guter Letzt klopfe ich mit dem Hammer noch die Reflexe.Auch wenn Ihnen nicht mehr zu helfen ist,versuchen wir es doch.Wenn alles gesagt und das Problem erfasst ist,kommen wir einander nicht näher.Haben wir uns verstanden?

Kathi Anja Moor, Buchs

V i t r i n e H O R I Z O N S

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La grande prospection

Dans le langage courant, le terme de «prospection» évoque l’activité des chercheurs d’or ou l’exploration des potentialités du marché. L’informatique parle de data mining (en français, «prospection» ou «explo­ration de données»), faisant référence au traitement automatique de larges volumes de données liées sta­tistiquement. Un grand nombre de personnes utilisent des algorithmes. En effet, les moteurs de recherche et les correcteurs d’orthographe font partie du quotidien. Il en va de même des programmes de reconnaissance de l’écriture, des profils de clients ou de la cryptologie, qui servent à protéger les rapports médicaux ou à effectuer des enquêtes fiscales. Les consommateurs, c’est­à­dire nous tous, ne s’en inquiètent pas, tant que cette industrie minière digitale leur permet de dé­couvrir des informations utiles et agréables.

Une exploration assez poussée peut mener à des découvertes. Le terril des métadonnées foisonne de nouvelles opportunités de carrière. «Compter plutôt que lire», telle est la nouvelle devise adoptée depuis que Google Book Search a numérisé 15 millions de livres. Le déchiffrage du pseudonyme de l’auteure d’Harry Potter à l’aide d’un programme d’analyse de texte a au moins permis de combler le creux média­tique de l’été. La combinaison de la statistique et de l’analyse stylistique ont fait naître une nouvelle dis­cipline: la «culturomique». Il s’agit d’un mélange entre les sciences culturelles, la linguistique et l’éco­nomie qui cherche les tendances cachées à l’intérieur des corpus, parmi les innombrables phrases et les mots qui les composent. Les linguistes informaticiens et les informaticiens spécialistes de la littérature, qui y consacrent des thèses, veulent déchiffrer les langues en se servant des méthodes mathématiques de la génomique. C’est de là que vient d’ailleurs le terme «culturomique» qui, par analogie à cette science, fait référence au décodage du patrimoine génétique de toutes les cultures. Qui est capable de lire des millions de livres? La lecture à distance de larges corpus vient compléter la méthode traditionnelle, c’est­à­dire le pénible travail de lecture et d’interprétation d’œuvres individuelles. Les algorithmes remplacent l’interpréta-tion subjective par des recherches évaluables et quantita-tives. Le diplôme de master en technologies du lan­gage de l’EPFZ correspond aux profils professionnels recherchés actuellement par les bibliothèques et les éditeurs. Ils satisfont également à la demande dans les domaines de la sociolinguistique, de la psycholin­guistique, de la neurolinguistique, de la patholinguis­tique, de l’informatique judiciaire et de la recherche en filtration de données. Dans tous les cas, un gigan­tesque volume de textes est scanné, puis trié selon des modèles sémantiques, lexicaux et syntaxiques. L’une des premières prises de position concernant ce pro­

cédé s’intitule «Comment ne pas lire un million de livres» [1]. Plusieurs professions utilisent depuis long­temps des mots déclencheurs et des profils d’auteurs à des fins d’identification. Si Google offre gratuite­ment aux consommateurs un jeu géographique, un sous­produit de Streetview [2], c’est sans doute pour redorer son blason après les constantes violations des droits d’auteurs et de la vie privée dont elle s’est ren­due coupable. Un autre programme [3] permet d’ef­fectuer l’analyse statistique de plus de 5 millions de livres numérisés, qui ont été publiés entre les années 1800 et 2000 en anglais, en français, en allemand et en espagnol. Pour vous donner une petite idée de ce que signifie l’exploration de données, cela représente un volume de données d’environ 500 milliards de mots.

Les textes sont découpés en lettres, en phonèmes et en mots. Les fragments qui en résultent se nom­ment des n­grammes; ils permettent entre autres de créer des programmes tels que Loading Friendship, pro­priété de Facebook. Des cercles et des lignes de diverses couleurs établissent une carte du réseau social à partir du carnet d’adresses de l’utilisateur. Twitter propose également des «nuages d’amis» similaires, ou clusters. Il s’agit de graphiques colorés montrant exactement qui est en relation avec qui, et à quelle fréquence. Les ennemis de l’Etat tels que Julian Assange, de Wiki­Leaks, et Edward Snowden, de l’Agence nationale de la sécurité américaine (la NSA), ont rendu publique l’efficacité des programmes d’espionnage. Le fait que ses filiales du monde entier collectent des données, qu’il s’agisse d’e­mails privés, de conversations télé­phoniques, de recherches sur Internet, de communi­cations cryptées ou de données provenant d’achats en ligne, n’est un secret pour personne.

Le plus surprenant, c’est que ces nouvelles sont accueillies avec une certaine indifférence. Si elles n’avaient pas été utilisées à des fins stratégiques lors de batailles électorales, elles seraient tout simplement passées inaperçues durant le creux des vacances d’été. Une saturation médiatique ou un désintérêt pour tout ce qui touche à la politique, combiné à une certaine tendance à oublier les conséquences des dictatures, peuvent expliquer ce phénomène. Peut­être avons­nous trop besoin de nous sentir en sécurité et avons­nous peur de remettre en question notre sentiment naïf de liberté. Peut­être que les défenseurs de la cause nous énervent simplement parce qu’ils nous rap­pellent que ces technologies si pratiques et faciles à utiliser contribuent inexorablement à la surveillance par l’Etat. «Cela n’arrive qu’aux autres», voilà ce que pense tout un chacun, avant de reprendre sa petite vie bourgeoise.

Erhard Taverna

1 http://people.lis.illinois.edu/

2 www.geoguessr.com

3 www.ngrams.googlelabs.com

erhard.taverna[at]saez.ch

E T E N CO R E . . .

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A N N A

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www.annahartmann.net

La dernière page du BMS est gérée librement par Anna, indépendamment de la rédaction.