paris, ville de la diversité ou de...

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Paris, ville de la diversité ou de l’exclusion Introduction : Avoir un regard sur Paris, c’est aussi avoir un regard sur ses habitants… Et que dire des habitants de Paris ? Il est impossible de donner une généralité, Paris est une ville très éclectique 1 , mais comme nous allons le voir, c’est aussi une ville très sectaire 2 . Les exclus sont toujours les mêmes, ils vivent des tragédies quotidiennes, et ces tragédies ont inspiré de très nombreux artistes. Que ce soit pour leur rendre hommage, pour détailler à l’extrême leur misère, pour tenter de les rendre beaux, ou pour aborder les tragédies de l’ordinaire, nous allons voir comment des artistes se sont penchés sur la condition des habitants de Paris. Documents : -Document 1 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « Sept vieillards », 1857 -Document 2 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « Les aveugles », 1861 -Document 3 : Emile Zola, L’Assommoir, 1876 -Document 4 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « Les petites vieilles »,1861 -Document 5 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « A une mendiante rousse », 1861 -Document 6 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « L’amour du mensonge », 1861 -Document 7 : Patrick Modiano, « Une jeunesse », quatrième de couverture et plusieurs extraits, 1981 1 Eclectique = qui est ouvert à plusieurs tendances, qui a des gouts variés, divers 2 Sectaire = intolérant, sévère, exclusif

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Paris, ville de la diversité ou de l’exclusion

Introduction :

Avoir un regard sur Paris, c’est aussi avoir un regard sur ses habitants… Et que dire des habitants de

Paris ? Il est impossible de donner une généralité, Paris est une ville très éclectique1, mais comme

nous allons le voir, c’est aussi une ville très sectaire2. Les exclus sont toujours les mêmes, ils vivent

des tragédies quotidiennes, et ces tragédies ont inspiré de très nombreux artistes. Que ce soit pour

leur rendre hommage, pour détailler à l’extrême leur misère, pour tenter de les rendre beaux, ou

pour aborder les tragédies de l’ordinaire, nous allons voir comment des artistes se sont penchés sur

la condition des habitants de Paris.

Documents :

-Document 1 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « Sept vieillards », 1857 -Document 2 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « Les aveugles », 1861 -Document 3 : Emile Zola, L’Assommoir, 1876 -Document 4 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « Les petites vieilles »,1861 -Document 5 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « A une mendiante rousse », 1861 -Document 6 : Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, Tableaux parisiens, « L’amour du mensonge », 1861 -Document 7 : Patrick Modiano, « Une jeunesse », quatrième de couverture et plusieurs extraits, 1981

1 Eclectique = qui est ouvert à plusieurs tendances, qui a des gouts variés, divers

2 Sectaire = intolérant, sévère, exclusif

I. Le portraits des exclus de la société

A. A la rencontre des marginaux

Dans ces deux poèmes, Baudelaire fait le récit de rencontres, il dresse le portrait de personnes

exclues de la société.

« Sept vieillards » est le cinquième poème de la section des Tableaux parisiens, il est dédié à Victor Hugo. Il se compose de 13 strophes d’Alexandrins, les rimes sont alternée (ABAB) et respectent l’alternance des rimes féminines et rimes masculines. Dans ce poème, l’auteur fait d’abord la description de la ville, puis celle d’une curieuse rencontre (l’extrait ci-après) : sept vieillards exactement identiques. Par la suite, il évoque l’inquiétude que lui provoque cette rencontre, le poussant presque à la folie.

« Les aveugles » est le septième poème de la section des Tableaux parisiens. Il s’agit d’un sonnet (2 quatrains et 2 tercets), les rimes sont embrassées (ABBA) dans les deux quatrains, pour les tercets on a un rime suivie (AA) puis une embrassée (BAAB). Dans ce poème, l’auteur dresse le portrait des aveugles, perdus dans Paris. Il réfléchit à leur condition, mais aussi à la sienne, celle d’un poète incompris dans cette grande cité.

Les Sept vieillards (extrait) : Les aveugles :

« Tout à coup, un vieillard dont les guenilles3 jaunes

Imitaient la couleur de ce ciel pluvieux,

Et dont l'aspect aurait fait pleuvoir les aumônes4,

Sans la méchanceté qui luisait dans ses yeux,

M'apparut. On eût dit sa prunelle5 trempée

Dans le fiel6; son regard aiguisait

7 les frimas

8,

Et sa barbe à longs poils, roide comme une épée,

Se projetait, pareille à celle de Judas.

II n'était pas voûté, mais cassé, son échine9

Faisant avec sa jambe un parfait angle droit,

Si bien que son bâton, parachevant10

sa mine,

Lui donnait la tournure et le pas maladroit

D'un quadrupède infirme ou d'un juif à trois pattes.

Dans la neige et la boue il allait s'empêtrant11

,

Comme s'il écrasait des morts sous ses savates12

,

Hostile à l'univers plutôt qu'indifférent.»

Contemple-les, mon âme ; ils sont vraiment affreux ! Pareils aux mannequins ; vaguement ridicules ; Terribles, singuliers comme les somnambules ; Dardant

13 on ne sait où leurs globes ténébreux.

Leurs yeux, d'où la divine étincelle est partie, Comme s'ils regardaient au loin, restent levés Au ciel ; on ne les voit jamais vers les pavés Pencher rêveusement leur tête appesantie

14.

Ils traversent ainsi le noir illimité, Ce frère du silence éternel. Ô cité ! Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris et beugles, Éprise du plaisir jusqu'à l'atrocité, Vois ! Je me traîne aussi ! Mais, plus qu'eux hébété

15,

Je dis : que cherchent-ils au Ciel, tous ces aveugles ?

3 Guenille = vêtement usé, déchiré

4 Aumône = don fait aux pauvres

5 Prunelle = pupille de l’œil

6 Fiel = la bile, l’amertume

7 Aiguiser = rendre coupant

8 Frimas = brouillard froid qui devient glace en tombant

9 Echine = dos

10 Parachever = terminer quelque chose en y mettant le plus grand soin, parfaire

11 S’empêtrer = s’embarrasser, patauger

12 Savate = chaussure usée

13 Darder = lancer vivement

14 Appesantie = pesant lourd

15 Hébété = ahuri, étourdi, idiot

Compréhension :

Les sept vieillards :

-Classez ces mots en fonction du champ lexical auquel ils se rapportent :

« vieillard, guenilles, aumônes, méchanceté, le fiel, roide comme une épée, voûté, cassé, infirme,

hostile »

vieillesse pauvreté Hostilité

Les aveugles

-Parmi ces termes, lesquels s’appliquent aux aveugles, et lesquels à la ville de Paris ?

Affreux, ridicule, terrible, singulier, ténébreux, chanter, rire, beugler, plaisir

Les aveugles Paris

Réflexion :

-Comment les vieillards sont-ils perçus par la société ? -Comment les aveugles sont-ils perçus par la société ? -Pourquoi Baudelaire fait-il le portrait des exclus de la société ?

B. Description détaillée de la misère

L’Assommoir est un roman naturaliste, mouvement littéraire qui découle du réalisme et dont Zola est

le chef de file. Dans cette œuvre, on suit l’évolution sociale du personnage centrale : Gervaise.

Roman consacré au monde ouvrier, Zola écrit dans la Préface : « J'ai voulu peindre la déchéance

fatale d'une famille ouvrière dans le milieu empesté de nos faubourgs », en d’autres termes, Zola

s’attache, dans ce roman, à décrire précisément la condition sociale des ouvriers, condition

grandement marquée par la misère. Dans cet extrait, nous sommes au début du roman : Gervaise,

inquiète car son amant n’est pas rentré de la nuit, regarde longuement à la fenêtre, dans l’espoir de

le voir rentrer.

Extrait de L’Assommoir d’Emile Zola

« A la barrière, le piétinement de troupeau continuait, dans le froid du matin. On reconnaissait les serruriers à leurs bourgerons16 bleus, les maçons à leurs cottes17 blanches, les peintres à leurs paletots18, sous lesquels de longues blouses passaient. Cette foule, de loin, gardait un effacement plâtreux, un ton neutre, où dominaient le bleu déteint et le gris sale. Par moments, un ouvrier s’arrêtait, rallumait sa pipe, tandis qu’autour de lui les autres marchaient toujours, sans un rire, sans une parole dite à un camarade, les joues terreuses, la face tendue vers Paris, qui, un à un, les dévorait par la rue béante du Faubourg Poissonnière. Cependant, aux deux coins de la rue des poissonniers, à la porte des deux marchands de vin qui enlevaient leurs volets, des hommes ralentissaient le pas ; et, avant d’entrer, ils restaient au bord du trottoir, avec des regards obliques19 sur Paris, les bras mous, déjà gagnés par une journée de flâne20. Devant le comptoir21, des groupes s’offraient des tournées, s’oubliaient là, debout, emplissant les salles, crachant, toussant, s’éclaircissant la gorge à coup de petites verres. »

Compréhension :

-Relevez le champ lexical des ouvriers. - Relevez les indices spatio-temporels. -Quel type de discours est dominant dans cet extrait ?

Réflexion :

-On dit souvent des romans de Zola qu’ils sont « scientifiques », selon-vous, pourquoi ?

16

Bourgeron = blouse d’ouvrier en toile 17

Cotte = blouse courte ou pantalon de travail porté par les ouvriers 18

Paletot = veste qui se porte par-dessus d’autres vêtements 19

Oblique = en travers, en biais 20

Flâne = vient de flâner, se promener sans but précis, en prenant son temps 21

Comptoir = table longue et étroite où sont servies les consommations dans un café.

II. Transformer le laid en beau

« Les petites vieilles » est le sixième poème de la section des Tableaux parisiens, il est dédié à Victor Hugo. Il est

composé de quatre parties de 9, 3, 3 et 6 strophes d’Alexandrins. Les rimes sont alternées (ABAB) et respectent

l’alternance entre rimes féminines et rimes masculines. Dans ce poème, l’auteur fait encore une fois le portrait

de personnages exclus de la société, mais cette fois ci, il met l’accent sur leur déchéance puisque ces vieilles

femmes aujourd’hui délaissées étaient, par le passé, admirées de tous.

Les petites vieilles, (dédié à Victor Hugo)

« Ces monstres disloqués22

furent jadis23

des femmes, Éponine

24 ou Laïs

25 ! Monstres brisés, bossus

26

Ou tordus, aimons-les ! Ce sont encor des âmes. Sous des jupons troués et sous de froids tissus (…) Telles vous cheminez, stoïques

27 et sans plaintes,

À travers le chaos des vivantes cités, Mères au cœur saignant, courtisanes

28 ou saintes,

Dont autrefois les noms par tous étaient cités. Vous qui fûtes la grâce ou qui fûtes la gloire, Nul ne vous reconnaît ! Un ivrogne incivil Vous insulte en passant d'un amour dérisoire

29 ;

Sur vos talons gambade30

un enfant lâche et vil. Honteuses d'exister, ombres ratatinées

31,

Peureuses, le dos bas, vous côtoyez les murs ; Et nul ne vous salue, étranges destinées ! Débris d'humanité pour l'éternité mûrs ! Mais moi, moi qui de loin tendrement vous surveille, Œil inquiet, fixé sur vos pas incertains, Tout comme si j'étais votre père, ô merveille ! »

Compréhension :

-Relevez le champ lexical de la déchéance physique.

-Relevez le champ lexical de la féminité. - Dites si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses et justifiez en citant le texte

22

Disloqué = démembré, déboité, désarticulé 23

Jadis = autrefois 24

Éponine = nom d’une déesse gauloise, d’une sainte catholique, mais aussi d’un personnage du roman « Les misérables » de Victor Hugo 25

Laïs = nom de plusieurs prostituées de la Grèce antique 26

Bossu = personne qui a une bosse sur le dos 27

Stoïque = qui supporte la douleur et l’adversité avec courage 28

Courtisane = prostituée qui ne travaillait que dans les rangs les plus élevés de la société 29

Dérisoire = très faible, ridicule 30

Gambader = batifoler, bondir, s’ébattre 31

Ratatiné = rabougri, flétri, rapetissé

Affirmations Vrai/Faux Citations

Le poète estime qu’il ne faut plus aimer les vieilles femmes.

Les vieilles femmes, au sein de la ville sont très discrètes.

Ces femmes ont toujours été exclues.

Les vieilles femmes ne sont remarquées que par des personnes également exclues de la société.

Le poète a une attitude bienveillante envers « les petites vieilles ».

Réflexion : -Quelles idées transmettent les mots « jadis » et « autrefois », ainsi que l’emploi du passé simple ? -Baudelaire se compare au père des vieilles femmes, qu’en déduisez-vous de son rôle envers elles en tant que poète ?

III. L’esthétique Baudelairien

« A une mendiante rousse » est le troisième poème de la section des Tableaux parisiens, il est

composé de 56 vers répartis en 14 quatrains. Chaque quatrain possède trois vers impairs et un vers

pair et les rimes sont suivies (AABB). Au début de ce poème, Baudelaire fait l’éloge de la beauté

d’une jeune mendiante, petit à petit, l’auteur nous entraine dans ses pensées, avant de mieux

revenir brusquement à la réalité.

« L’amour du mensonge » est le treizième poème de la section des Tableaux parisiens, il est

composé de six quatrains d’Alexandrins et les rimes sont alternées (ABAB). Dans les deux premières

strophes de ce poème, Baudelaire se place en spectateur et nous fait la description d’une femme en

insistant sur sa beauté. Dans les deux strophes suivantes, il nous fait part de son admiration et de ses

interrogations quant à son identité. Enfin, dans les deux dernières strophes, il explique que cette

beauté apparente n’est que superficielle, mais il revendique son gout pour cette illusion.

A une mendiante rousse

L’amour du mensonge

« Blanche fille aux cheveux roux, Dont la robe par ses trous Laisse voir la pauvreté Et la beauté, Pour moi, poète chétif

32,

Ton jeune corps maladif, Plein de taches de rousseur

33,

A sa douceur. Tu portes plus galamment

34

Qu'une reine de roman Ses cothurnes

35 de velours

Tes sabots36

lourds. (…) - Cependant tu vas gueusant

37

Quelque vieux débris gisant Au seuil de quelque Véfour

38

De carrefour ; Tu vas lorgnant en dessous Des bijoux de vingt-neuf sous Dont je ne puis, oh ! pardon ! Te faire don. Va donc ! sans autre ornement

39,

« Quand je te vois passer, ô ma chère indolente40

, Au chant des instruments qui se brise au plafond Suspendant ton allure harmonieuse et lente, Et promenant l'ennui de ton regard profond ; Quand je contemple, aux feux du gaz qui le colore, Ton front pâle, embelli par un morbide attrait, Où les torches du soir allument une aurore, Et tes yeux attirants comme ceux d'un portrait, Je me dis : Qu’elle est belle !et bizarrement

41 fraîche !

Le souvenir massif, royale et lourde tour, La couronne, et son cœur, meurtri comme une pêche, Est mûr, comme son corps, pour le savant amour. Es-tu le fruit d’automne aux saveurs souveraines ? Est tu vase funèbre attendant quelques pleurs, Parfum qui fait rêver aux oasis lointaines, Oreiller caressant, ou corbeille de fleurs ? Je sais qu'il est des yeux, des plus mélancoliques Qui ne recèlent point de secrets précieux ; Beaux écrins

42 sans joyaux

43, médaillons

44 sans reliques

45,

Plus vides, plus profonds que vous-mêmes, ô Cieux ! Mais ne suffit-il pas que tu sois l'apparence, Pour réjouir un cœur qui fuit la vérité ?

32

Chétif = maigre, frêle, de faible constitution 33

Taches de rousseur = petites taches brunes sur la peau 34

Galamment = avec élégance 35

Cothurnes = Chaussures portées par des acteurs à l’époque de l’Antiquité Grecque 36

Sabot = chaussure de bois 37

Gueusant = en faisant la quête, en mendiant 38

Véfour = Grand restaurant parisien 39

Ornement = Décoration, accessoire, artifice 40

Indolente = nonchalante, paresseuse, fainéante

Parfum, perles, diamant, Que ta maigre nudité, Ô ma beauté ! »

Qu'importe ta bêtise ou ton indifférence ? Masque ou décor, salut ! J'adore ta beauté. »

À une mendiante rousse Compréhension :

-Relevez dans le poème « À une mendiante rousse » le champ lexical de la beauté, puis celui de la pauvreté. -Choisissez, parmi les propositions, la fin de la phrase correcte et justifiez en citant le texte:

Début de la phrase fin de la phrase Citations

Le poète apprécie la jeune femme parce qu’elle…

-est rousse. -est pauvre. -est belle.

Malgré sa pauvreté, le poète trouve qu’elle…

-est plus élégante qu’une reine. -devrait porter plus d’ornements.

La jeune femme recherche … - à manger parmi les débris. -de l’argent parmi les débris.

La jeune femme souhaiterait que le poète lui donne …

- à manger. - de l’argent.

Le poète aime l’apparence physique de la jeune femme et souhaite…

-qu’elle continue à être belle malgré sa pauvreté. -qu’elle puisse être encore plus belle avec des parfums, perles et diamants.

Réflexion :

-Cette jeune femme possède-elle une beauté naturelle ou artificielle ?

L’amour du mensonge

Compréhension :

-Relevez dans le poème « L’amour du mensonge », le champ lexical de la beauté.

41

Bizarrement = étrangement 42

Ecrin = boite, coffret utilisé pour ranger des bijoux, des objets précieux 43

Joyaux = pierres précieuses 44

Médaillon = bijou de forme circulaire 45

Reliques = restes du corps d’un saint qui est l’objet d’une grande vénération

-Classez les mots suivants en fonction de s’ils se rapportent, dans ce poème, à l’être ou au paraitre. Des yeux mélancoliques/Des secrets précieux/Beaux écrins/Joyaux/Médaillons/Reliques/ L’apparence/La vérité/Masque/Décors/beauté

L’être Le paraitre

Réflexion : -Selon vous, l’auteur préfère-t-il l’être ou le paraitre ? (justifiez en citant le texte) -Dans le premier poème, l’auteur décrit la femme en fonction de sa beauté et de se pauvreté. Selon vous, laquelle de ces caractéristique appartient à l’être et laquelle appartient au paraitre ? -Baudelaire admirerait-il autant cette femme si elle n’était pas belle ? -Une femme qui userait d’artifices pour être belle serait-elle admirée de Baudelaire ?

IV. Le récit des tragédies ordinaires

Chez Modiano, les conditions de vie des habitants sont très présentes. Les descriptions du roman,

sont marquées par les inégalités sociales: la chambre de bonne d’Odile s’oppose l’appartement

luxueux de Bejardy… Mais le cœur du roman est plus axé sur les péripéties des deux personnages

principaux. Il est vrai qu’il ne leur arrive aucune grande aventure, aucun drame déchirant, cependant,

leur quotidien est marqué par de multiples et ordinaires tragédies. Le texte présenté ci-après est la

quatrième de couverture du roman Une jeunesse, elle est suivie de sept courts extraits de ce roman.

Dans un Paris où ils sont livrés à eux-mêmes46

, deux très

jeunes gens, Odile et Louis, font l'«apprentissage de la

ville47

» et d'une vie de hasards, d'expédients48

et

d'aventures.

Ils ont pour eux leur innocence et croisent sur leur route

des individus singuliers49

, émouvants mais quelquefois

peu recommandables qui les entraînent dans des chemins

de traverse50

.

Mais, en définitive, aussi trouble et aussi chaotique que

soit un début dans la vie, il se métamorphose, avec le

temps, en un beau souvenir de jeunesse, que les deux

héros de ce livre sont désormais seuls à partager.

Extrait 1 :

- Vous êtes là parce que vous vous intéressez à la musique ? demanda encore Bellune.

Sa voix douce et sa gravité inspiraient toujours confiance. Elle fît un signe affirmatif de la tête.

- Ça tombe bien, dit Bellune. Je travaille pour une maison de disques. Je peux vous aider, si vous voulez...

Extrait 2 : Louis rejoignit la salle des Pas-Perdus. Il était trop tard pour aller dîner rue de la Croix-Nivert. Il se dirigeait vers les escaliers par où l'on sort de la gare quand il remarqua, à gauche, le petit buffet aménagé dans le passage vitré. Il y pénétra, s'assit à une table, commanda un café au lait et deux tartines.

Il n'y avait pas d'autres consommateurs que lui, en raison de l'heure tardive. Sauf, à une table du fond, une fille qui paraissait dormir, le front posé contre son bras replié. Louis ne voyait que ses cheveux châtains.

46

Etre livré à soi-même = ne dépendre que de soi, n’avoir aucune aide, aucune personne pour vous secourir. 47

« L’apprentissage de la ville » fait écho à l’expression « l’apprentissage de la vie », c’est-à-dire les différentes expériences, échecs et réussites desquels on tire un apprentissage personnel. Ici, avec le mot « ville », on souhaite simplement placer cet apprentissage de la vie au sein de la ville, avec toutes les conséquences que cela implique. 48

Expédient = moyen utilisé pour se sortir des problèmes, échappatoire 49

Singulier = particulier 50

Chemin de traverse = raccourcis

Extrait 3 : Pour ne pas trop souffrir de la faim, ils dormaient et restaient allongés le plus longtemps possible. Ils perdaient la notion du temps, et, si Brossier n'était pas revenu, ils n'auraient plus jamais quitté cette chambre, ni ce lit où ils écoutaient de la musique en se laissant dériver peu à peu. La dernière image du monde extérieur, c'étaient les flocons de neige qui tombaient toute la journée dans l'encadrement de la fenêtre.

Extrait 4 : Il se tourna vers Louis :

- Lui, nous allons essayer de lui donner une bonne situation. J'espère qu'il se montrera à la hauteur...

(…)Dites-moi, Louis... J'ai pris rendez-vous avec mon ami Bejardy... jeudi à trois heures... chez lui...

Vous devriez vous raser, mon vieux... vous avez l'air d'un clochard...

Extrait 5 : Il déboutonnait son corsage et elle n'opposait aucune résistance. Maintenant, elle était allongée sur le ventre, il faisait glisser sa jupe et son slip et lui caressait les fesses. Elle éprouvait du dégoût en se rappelant ses doigts trop soignés. Elle regardait devant elle, le menton contre le bord du canapé. Les lumières de l'avenue se brouillaient à travers le rideau de gaze comme le contour des meubles et des objets. Dehors, il pleuvait. Là, au moins elle était à l'abri. Il suffisait de ne pas bouger et, selon l'une des expressions de Bellune qu'elle aimait bien, de se fondre dans le décor. Si ce type pouvait l'aider...

Extrait 6 :

- Voilà... ce voyage en Angleterre... C'est pour rendre un service à Bejardy...

Et après avoir pris son souffle, il lui donna des détails d'une voix précipitée, comme s'il craignait qu'elle l'interrompît. Tous les détails. Qu'il était chargé par Bejardy de faire passer en Angleterre une somme de près de cinq cent mille francs en espèces, qu'il toucherait un pourcentage là-dessus et que l'astuce consistait à se mêler à un groupe des « Jeunesse-Échanges franco-anglais » pour franchir la douane sans risque. Stewart, le directeur de « Jeunesse-Échanges », était lui-même dans le coup, paraît-il.

Elle l'écoutait, les yeux grands ouverts. Quand il eut fini, ils restèrent un instant silencieux.

-Je suis sûre qu'ils avaient cette idée en tête depuis le début, dit-elle.

- Oh oui... certainement...

Louis haussa les épaules. On verrait bien ce qui se passerait. Il devina qu'elle pensait la même chose que lui.

Extrait 7 : L'enveloppe contenait une coupure de presse jaunie :

« Hier soir, les inspecteurs de la police judiciaire ont arrêté dans une pension de famille de Neuilly, rue Charles-Lafitte, Roland Chantain de Bejardy, vingt-cinq ans, meurtrier présumé de l'Américain Parker.

Compréhension :

-Dans la quatrième de couverture, relevez le champ lexical de l’insécurité et de l’incertitude. - Associez chacun des extraits précédents à une des phrases de la quatrième de couverture :

Extrait 1 Extrait 2

-Odile et Louis, font l'apprentissage d'une vie

de hasards, d'expédients et d'aventures.

Extrait 3 Extrait 4 Extrait 5 Extrait 6 Extrait 7

-Ils croisent sur leur route des individus

singuliers, émouvants.

-Ils croisent sur leur route des individus peu

recommandables

-Ils croisent sur leur route des individus qui

les entraînent dans des chemins de traverse.

Extrait 4

Réflexion : -Selon vous, pourquoi Odile et Louis ont-ils tant de difficulté à vivre à Paris ? Pourquoi peut-on dire qu’ils sont exclus de la société ?

V. Activité type Bachibac Question de langue : Dans le quatrième extrait d’Une jeunesse, expliquez le sens des mots « Mon vieux » et « clochard » : « Vous devriez vous raser, mon vieux... vous avez l'air d'un clochard... » Mon vieux : Clochard : Question d’argumentation : Dans la société actuelle, pensez-vous que ce qui a le plus d’importance est l’être ou le paraître ? Argumentez. (250 mots) Essai : A travers les poèmes de la section des Tableaux parisiens de Baudelaire et le roman « Une jeunesse » de Modiano (ou d’autres auteurs français que vous connaissez), montrez comment la thématique de l’exclusion sociale et la misère est prédominante. (300 mots)

Correction :

I. Le portraits des exclus de la société

A. A la rencontre des marginaux

Compréhension :

Les sept vieillards :

-Classez ces mots en fonction du champ lexical auquel ils se rapportent :

« vieillard, guenilles, aumônes, méchanceté, le fiel, roide comme une épée, voûté, cassé, infirme,

hostile »

vieillesse Pauvreté hostilité

Vieillard Voûté Cassé Infirme

Guenilles Aumônes

Méchanceté Le fiel Roide comme une épée Hostile

Les aveugles

-Parmi ces termes, lesquels s’appliquent aux aveugles, et lesquels à la ville de Paris ?

Affreux, ridicule, terrible, singulier, ténébreux, chanter, rire, beugler, plaisir

Les aveugles Paris

Affreux Ridicule Terrible Singulier Ténébreux

Chanter Rire Beugler Plaisir

Réflexion :

-Comment les vieillards sont-ils perçus par la société ? Les vieillards sont pauvres et en mauvaise santé, la société les perçoit comme mauvais, hostiles. Ils sont donc rejetés. -Comment les aveugles sont-ils perçus par la société ? Les aveugles sont perçus comme effrayants, laids voire ridicules. Ils sont donc rejetés de la société. -Pourquoi Baudelaire fait-il le portrait des exclus de la société ? Les exclus de la société sont tous des marginaux, Baudelaire, par son statut de poète est aussi un marginal. En dressant le portrait des marginaux, Baudelaire peut exprimer ce qu’il ressent intérieurement : le mal être que lui provoque la ville, l’incompréhension, la solitude... En parlant de ces personnages singulier, c’est aussi de lui-même que parle Baudelaire « Pendant qu'autour de nous tu chantes, ris et beugles, Éprise du plaisir jusqu'à l'atrocité, Vois ! Je me traîne aussi ! »

B. Description détaillée de la misère

Compréhension :

-Relevez le champ lexical des ouvriers. « serruriers, bourgerons bleus, maçons, cottes blanches, les peintres, longues blouses, un ouvrier» - Relevez les indices spatio-temporels. « A la barrière, le froid du matin, Paris, Faubourg Poissonnière, rue des poissonniers » -Quel type de discours est dominant dans cet extrait ? Le discours dominant dans cet extrait est le discours descriptif.

Réflexion :

-On dit souvent des romans de Zola qu’ils sont « scientifiques », selon-vous, pourquoi ? Les romans

de Zola sont qualifiés de scientifiques pour deux motifs : d’abord, la démarche de l’auteur qui, avant

d’écrire un roman, recueille de nombreuses informations (spatio-temporelles, concernant le langage,

la fabrication de tel ou tel objet, le fonctionnement de telle ou telle machine…). Ensuite, ses romans

sont qualifiés de scientifiques à cause de l’importance qui est accordée à la description. La

description est omniprésente dans tous ses romans, elle est extrêmement détaillée et très précises.

Quand Zola décrit la misère sociale, il le fait avec une telle rigueur que la description semble

scientifique.

II. Transformer le laid en beau

Compréhension :

-Relevez le champ lexical de la déchéance physique. « Disloqués, brisés, bossus, ratatinées, le dos bas, débris, mûrs »

-Relevez le champ lexical de la féminité. « Des femmes, des jupons, tissus, Mères, courtisanes, saintes, la grâce » - Dites si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses et justifiez en citant le texte

Affirmations Vrai/Faux Citations

Le poète estime qu’il ne faut plus aimer les vieilles femmes.

Faux « Ces monstres disloqués furent jadis des femmes, (…) aimons-les ! Ce sont encor des âmes. »

Les vieilles femmes, au sein de la ville sont très discrètes.

Vrai « vous cheminez, stoïques et sans plaintes, À travers le chaos des vivantes cités, (…) Honteuses d'exister, ombres ratatinées, Peureuses, le dos bas, vous côtoyez les murs »

Ces femmes ont toujours été exclues. Faux « Dont autrefois les noms par tous étaient cités. Vous qui fûtes la grâce ou qui fûtes la gloire »

Les vieilles femmes ne sont remarquées que par des personnes également exclues de la société.

Vrai « Un ivrogne incivil » « un enfant lâche et vil » « moi » le poète

Le poète a une attitude bienveillante envers « les petites vieilles ».

Vrai « moi qui de loin tendrement vous surveille (…) Tout comme si j'étais votre père »

Réflexion : -Quelles idées transmettent les mots « jadis » et « autrefois », ainsi que l’emploi du passé simple ? Les mots « jadis », « autrefois », et l’emploi du passé simple transmettent une idée de passé très lointain, mais aussi une rupture avec le présent, un changement de situation, une différence voire une opposition. -Baudelaire se compare au père des vieilles femmes, qu’en déduisez-vous de son rôle envers elles en tant que poète ? Le poète se veut, à travers ses écrits, bienveillant et protecteur, tout comme un père pour ses filles. Là où il les voit exclues et rejetées, il invite à les aimer, à les respecter, à ce souvenir de ce qu’elles ont été par le passé.

III. L’esthétique Baudelairien

À une mendiante rousse :

Compréhension :

-Relevez dans le poème « À une mendiante rousse » le champ lexical de la beauté, puis celui de la pauvreté. Champ lexical de la beauté : « Blanche fille, la beauté, douceur, galamment, ma beauté » Champ lexical de la pauvreté : « trous, pauvreté, jeune corps maladif, sabots, gueusant, vieux débris gisant, ta maigre nudité » -Choisissez parmi les propositions, la fin de la phrase correcte et justifiez en citant le texte:

Début de la phrase fin de la phrase Citations

Le poète apprécie la jeune femme parce qu’elle…

-est rousse. -est pauvre. -est belle.

« Ô ma beauté »

Malgré sa pauvreté, le poète trouve qu’elle…

-est plus élégante qu’une reine. -devrait porter plus d’ornements.

« Tu portes plus galamment Qu'une reine de roman Ses cothurnes de velours Tes sabots lourds. »

La jeune femme recherche … - à manger parmi les débris. -de l’argent parmi les débris.

« Cependant tu vas gueusant Quelque vieux débris gisant Au seuil de quelque Véfour »

La jeune femme souhaiterait que le poète lui donne …

- à manger. - de l’argent.

« Des bijoux de vingt-neuf sous Dont je ne puis, oh ! pardon ! Te faire don. »

Le poète aime l’apparence physique de la jeune femme et souhaite…

-qu’elle continue à être belle malgré sa pauvreté. -qu’elle puisse être encore plus belle avec des parfums, perles et diamants.

« Va donc ! sans autre ornement, Parfum, perles, diamant, Que ta maigre nudité »

Réflexion :

-Cette jeune femme possède-elle une beauté naturelle ou artificielle ? Cette jeune femme possède

une beauté naturelle, elle est belle malgré sa pauvreté, elle est belle sans bijoux, sans parfum, sans

vêtements luxueux, d’ailleurs le poète admire son corps et sa grâce, mais pas ce qui l’habille.

L’amour du mensonge

Compréhension :

-Relevez dans le poème « L’amour du mensonge », le champ lexical de la beauté. Champ lexical de la beauté : « allure harmonieuse, contemple, front pâle, embelli, yeux attirants, belle, fraîche, beauté » -Classez les mots suivants en fonction de s’ils se rapportent, dans ce poème, à l’être ou au paraitre. Des yeux mélancoliques/Des secrets précieux/Beaux écrins/Joyaux/Médaillons/Reliques/ L’apparence/La vérité/Masque/Décors/beauté

L’être Le paraitre

Des secrets précieux Joyaux Reliques La vérité

Des yeux mélancoliques Beaux écrins Médaillons L’apparence Masque Décors Beauté

Réflexion : -Selon vous, l’auteur préfère-t-il l’être ou le paraitre ? (justifiez en citant le texte) Ce poème s’intitule « L’amour du mensonge », ici, le mensonge correspond au paraitre : « Mais ne suffit-il pas que tu sois l'apparence, Pour réjouir un cœur qui fuit la vérité ? », L’auteur exprime donc clairement son amour de l’esthétique visuelle, il fait l’éloge du paraître et n’accorde que peu d’importance à l’être « Qu'importe ta bêtise ou ton indifférence ». -Dans le premier poème, l’auteur décrit la femme en fonction de sa beauté et de se pauvreté. Selon vous, laquelle de ces caractéristique appartient à l’être et laquelle appartient au paraitre ? La caractéristique de la pauvreté de la femme correspond à l’être : cette femme est pauvre, c’est un fait. Mais malgré sa pauvreté, elle est belle, Baudelaire apprécie de la regarder, il ne cherche pas à savoir si c’est une belle personne, si elle possède de bons principes ou de beaux idéaux, sa beauté est donc associée au paraître. -Baudelaire admirerait-il autant cette femme si elle n’était pas belle ? Étant donné son goût pour la beauté et l’apparence, aussi digne que soit cette femme, si elle n’était pas belle, Baudelaire lui accorderait très probablement peu de considération. -Une femme qui userait d’artifices pour être belle serait-elle admirée de Baudelaire ? Pour Baudelaire, ce qui compte, ce n’est pas nécessairement que la beauté soit naturelle ou artificielle, ce qui compte, c’est avant tout le résultat, la présence effective de la beauté. De fait, une femme qui utiliserait des artifices, si le résultat est esthétique, serait probablement admirée de Baudelaire.

IV. Le récit des tragédies ordinaires

Compréhension :

-Dans la quatrième de couverture, relevez le champ lexical de l’insécurité et de l’incertitude. « Livrés à eux-mêmes, une vie de hasards, d'expédients et d'aventures, peu recommandables, trouble, chaotique » - Associez chacun des extraits précédents à une des phrases de la quatrième de couverture :

Extrait 1

Extrait 2

Extrait 3

Extrait 4

Extrait 5

Extrait 6

Extrait 7

-Odile et Louis, font l'apprentissage d'une

vie de hasards, d'expédients et

d'aventures. Extraits 2, 3, et 6

-Ils croisent sur leur route des individus

singuliers, émouvants. Extrait 1

-Ils croisent sur leur route des individus

peu recommandables Extraits 5 et 7

-Ils croisent sur leur route des individus

qui les entraînent dans des chemins de

traverse. Extrait 4

Réflexion : -Selon vous, pourquoi Odile et Louis ont-ils tant de difficulté à vivre à Paris ? Pourquoi peut-on dire qu’ils sont exclus de la société ? Odile et Louis ont du mal à vivre à Paris car ils sont pauvres, et différents du reste de la société: elle souhaite être chanteuse, artiste et lui n’a plus de famille. Dans cette ville, bien que tous les univers se côtoient, encore une fois, pour certains, il est plus difficile de vivre à Paris que pour d’autres.

V. Activité type Bachibac Question de langue : Dans le quatrième extrait d’Une jeunesse, expliquez le sens des mots « Mon vieux » et « clochard » : « Vous devriez vous raser, mon vieux... vous avez l'air d'un clochard... » Mon vieux : Mon vieux est une expression familière qui transmet une proximité entre les personnes qui se parlent, elle signifie « Mon vieil ami » Clochard : Clochard est un terme familier qui évoque une personne pauvre, qui vit dans la rue et dont l’apparence est souvent négligée. Question d’argumentation : Dans la société actuelle, pensez-vous que ce qui a le plus d’importance est l’être ou le paraître ? Argumentez. (250 mots) Thèse : Dans la société actuelle, le paraitre à souvent plus d’importance que l’être Argument : Le paraitre donne une certaine image de soi qui peut être utile Exemple : Pour se rendre à un entretien d’embauche, il faut soigner son apparence pour avoir l’air sérieux et obtenir un poste. Argument : Le paraitre n’est pas toujours le reflet de soi-même, mais il sert souvent à juger les gens

Exemple : Beaucoup de jeunes gens suivent la mode afin de ressembler à leurs idoles, même si finalement, ils n’ont pas la même personnalité qu’eux, ils souhaitent être comparé à ces personnes. Essai : A travers les poèmes de la section de Tableaux parisiens de Baudelaire et le roman « Une jeunesse » de Modiano (ou d’autres auteurs français que vous connaissez), montrez comment la thématique de l’exclusion sociale et la misère est prédominante. (300 mots)

I. Dresser le portrait des marginaux

Baudelaire choisi souvent de dresser le portrait de personnes exclues de la société à cause de leurs

différences très marquées (exemple : A une mendiante rousse, Les sept vieillards, Les petites vieilles,

Les aveugles, Le jeu, La servante au grand cœur dont vous étiez jalouse)

II. Faire le récit d’une misère « classique »

Modiano, à travers les péripéties de ses deux héros nous offre le récit d’une autre forme de misère,

moins marginalisée mais tout autant fréquente et quotidienne. Odile et Louis ne sont pas

spécialement marginaux, on pourrait les croiser dans la rue et ne pas les remarquer, néanmoins, ils

sont pauvres et doivent vivre des situations parfois dangereuses afin de survivre

III. La misère comme sujet d’écriture

De nombreux autres auteurs ont évoqué les tragédies des habitants de Paris, mais le maître en la

matière est très probablement Zola qui, à travers toutes ces œuvres s’attache à décrire

minutieusement la misère de ses personnages.