paris en chansons

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S I R A P en chansons S 1 DE MONTAND À MONTAND 2 DE PANAME À PANAME 2 CD INCLUS

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de Christian Marcadet, préface de Philippe Meyer. À travers l’univers des chansons dédiées à la capitale, ce livre avec deux cd est une plongée inédite toute en images et en mélodies au cœur des atmosphères qui ont contribué au foisonnement du mythe de la capitale.

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Page 1: Paris en chansons

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CD accompagnant l’ouvrage du même nom publié par Paris bibliot

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CD 2DE PANAME À PANAME

1. Léo Ferré, Paname(Léo Ferré), accompagnement orchestre de Paul Mauriat, 1960, 4’34

2. Germaine Montero, Le Cauchemar du chauffeur de taxi (Jacques Prévert / Joseph Kosma), accompagnement par Georges Van Parys et son orchestre, 1963, 4’10

3. Hélène Martin, Saint-Ouen’s blues(Raymond Queneau / Hélène Martin), accompagnement par Jacques Lasry et son ensemble instrumental, 1961, 3’22

4. Monique Morelli, Paris 42 (Louis Aragon / Lino Leonardi), arrangement et direction musicale Louis Bessières, avec Lino Leonardi, 1965, 3’38

5. les Double Six, For Lena (En flânant dans Paris)(Mimi Perrin / Quincy Jones), Mimi Perrin, Christiane Legrand, Claude Germain, Ward Swingle, Jacques Denjean et Jean-Claude Briodin accompagnés par une formation de jazz direction Art Simmons, 1960, 4’10

6. Jean-Roger Caussimon, À la Seine (Jean-Roger Caussimon / Léo Ferré), arrangement et direction musicale Claude Cagnasso, 1973, 3’02

7. Jacques Brel, Les Prénoms de Paris (Jacques Brel / Jacques Brel / Gérard Jouannest), avec François Rauber et son orchestre, 1961, 4’34

8. Philippe Clay, Regarde-toi Paname (Pierre Frachet / Jean Ferrat), avec Jean-Paul Menjeon et son orchestre, 1959, 2’38

9. Pia Colombo, La Rue des Rosiers (S. Reiner / Joel Holmes), accompagnée par Michel Colombier et son orchestre, 1967, 2’44

10. Leny Escudero, Rue de Belleville (Leny Escudero), avec Paul Mauriat et son orchestre, 1963, 2’31

11. Michel Bühler, Rue de la Roquette (Michel Bühler), arrangement et direction musicale Michel Devy, 1976, 3’08

12. Jacques Dutronc, Il est cinq heures Paris s’éveille (Jacques Lanzmann et Anne Segalen / Jacques Dutronc), avec accompagnement d’orchestre, 1968, 2’54

13. Jacques Debronckart, Ma petite alouette (Jacques Debronckart), arrangement et direction d’orchestre Guy Matteoni, 1976, 4’45

14. Maurice Fanon, Vincennes-Neuilly(Maurice Fanon / Gérard Jouannest), arrangement et direction musicale Pierre Louvet, 1982, 2’28

15. Henri Gougaud, Paris ma rose (Henri Gougaud), arrangement et direction musicale Teddy Lasry, 1977, 2’31

16. Renaud, Rouge-Gorge (Renaud Séchan), arrangement et réalisation musicale Jean-Philippe Goude, 1988, 2’11

17. Alain Souchon, C’est déjà ça (Alain Souchon / Laurent Voulzy), réalisation artistique Michel Cœuriot 1993, 3’48

18. Pigalle, Paris le soir (François Hadji-Lazaro), arrangement Pigalle, 1990, 2’52

19. Jean Guidoni, Tout va bien (Pierre Philippe / Astor Piazzolla), arrangement et direction d’orchestre Raymond Alessandrini et Jannick Top, 1983, 5’03

20. Mano Solo, Canal du midi (Mano Solo / Éric Bijon), réalisation collective et Jean Lamoot, 2000, 2’05

21. Mickey 3d, Paris t’es belle (Mickael Furnon), arrangement Mickey 3d, 2009, 3’37

22. Kana, Paname (Kana), arrangement Kana, 2008, 3’38

Durée totale : 74’23

CD 1DE MONTAND À MONTAND

1. Yves Montand, À Paris(Francis Lemarque), accompagné par Bob Castella et ses rythmes,

enregistrement public au Théâtre de l’Étoile, 1953, 3’16

2. Aristide Bruant, Dans la rue (Aristide Bruant), accompagnement d’orchestre, 1912, 3’02

3. Mayol, Ell’ prend l’ boulevard Magenta (Émile Gitral et Vincent Scotto / Vincent Scotto), accompagnement d’orchestre, 1922, 2’47

4. Georgius, Le Piéton(Georgius / Tremolo), accompagnement d’orchestre, 1927, 2’46

5. Mistinguett, Gosse de Paris (Je suis née dans le faubourg Saint-Denis) [de la revue Paris-Miss, 1929] (Léo Lelièvre, de Lima, Henri Varna / René Sylviano),

orchestre Melodic Jazz de E. Mahieux, 1929, 3’15

6. Édith Piaf, Entre Saint-Ouen et Clignancourt (Sur la zone) (Maurice Aubret / Adelmar Sablon), orchestre Wal-Berg, 1937, 3’05

7. Damia, Les Nocturnes (Charles Cluny et Raoul Lepeltier / Gaston Gabaroche),

orchestre Armand Bernard, 1931, 3’12

8. Lys Gauty, Complainte de la Seine (Maurice Magre / Kurt Weill),

avec Wal-Berg et son orchestre, 1934, 3’19

9. Charles Trenet, Ménilmontant (Charles Trenet), avec Wal-Berg et son orchestre, 1939, 3’19

10. Fréhel, Où est-il donc ? [diffusée dans le film Pépé le Moko, Julien Duvivier, 1937]

(Lucien Carol et André Decaye / Vincent Scotto), orchestre Pierre Chagnon 1936, 3’12

11. Jacques Bertin, À Paris, dans chaque faubourg [musique du film 14 Juillet de René Clair, 1933]

(René Clair / Maurice Jaubert), orchestre direction Didier Levallet, 1982, 3’23

12. Maurice Chevalier, Quai de Bercy (Louis Poterat et Maurice Chevalier / Alstone), orchestre direction Jacques Hélian, 1946, 3’24

13. Pierre Dudan, Ciel de Paris (Pierre Dudan), accompagnement d’orchestre, 1950, 2’50

14. Catherine Sauvage, Le Chevalier de Paris (Angèle Vannier / Philippe-Gérard), orchestre André Grassi, 1950, 3’18

15. Patachou, Rue Lepic (Pierre Jacob / Michel Emer), orchestre Jo Boyer, 1950, 2’35

16. Charles Aznavour, Moi j’ fais mon rond (Charles Aznavour / Gaby Wagenheim), Orchestre Virginie Morgan, 1954, 2’48

17. Mouloudji, Le Mal de Paris(Marcel Mouloudji / Pierre Arimi), avec andré Grassi et son orchestre, 1951, 3’21

18. Juliette Gréco, Moulin rouge (Jacques Larue / Georges Auric), avec François Rauber et son orchestre, 1963, 2’43

19. Bing Crosby, Mademoiselle de Paris (Henri Contet / Paul Durand), accompagné par Paul Durand et son Grand Orchestre, 1953, 3’06

20. Nicole Louvier, Monsieur Victor Hugo (Nicole Louvier), accompagnée par Jacques Loussier et son orchestre, 1954, 2’09

21. Cora Vaucaire, La Complainte de la Butte (Jean Renoir / Georges Van Parys),

accompagnement d’orchestre direction Georges Van Parys, 1955, 3’23

22. Annie Fratellini, Le Gars de Rochechouart (Boris Vian / Henri Salvador), accompagnée par K. Clarke, R. Fol, P. Michelot, S. Distel, 1958, 2’45

23. Francis Lemarque, 14 juillet, Rendez-vous de Paname (Francis Lemarque), avec Frank Aussman (cf. Jean-Michel Defaye) et son orchestre, 1958, 2’33

24. Yves Montand, Pour Pierrette et Pierrot (Michel Trévières / Henri Crolla),

accompagné par Bob Castella et son ensemble 1958, 2’52

Durée totale : 72’23

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Pour des générations et des générations, Paris aurareprésenté un nouveau monde, un lieu où s’affran-chir, où refaire sa vie, où devenir l’acteur de sondestin. Ce mélange de vitalité, de tonicité, de diver-sité et de beauté étonne et enchante tous ceux quidécouvrent la ville. Comme la poésie et le roman, la chanson va d’unParis à son contraire. Elle met tout son talent àcélébrer cette métropole où l’homme, enfin à l’abride son ennemi naturel, le voisin, peut vivre, aimer,s’amuser, entreprendre et penser sans entraves.Toute cette liberté la grise. La gueule de bois laguette. Elle la soigne par la description horrifiée oucompatissante des formes extrêmes que peuvent yconnaître le dénuement et la solitude. Entre cesdeux contrastes, histoire de se reposer un peu, lachanson brocarde les travers des puissants, la naï-veté des gogos, la vanité du plus grand nombre, larouerie des Parisiens et leur éternel sentiment desupériorité. À moins qu’elle ne se contente, d’unsiècle à l’autre, de croquer une scène de rue, debrosser un tableau de la vie ordinaire, de regardercouler la Seine, de décrire une place, un carrefour,un pont, le métro, un «coin de Paris» dont le charmeinattendu émerveille d’autant plus qu’il est fait d’im-palpables petits riens. Tous les flâneurs le saventd’expérience : à Paris, il arrive à la banalité d’avoirpresque du génie. La chanson en fait ses délices.

Philippe Meyer

Ce livre accompagné de deux CD de 46 chansons propose une plongée toute en images et en mélodies au cœur des atmosphères qui ont contribué au mythe de Paris.

L’auteur, Christian Marcadet, est chercheur au CNRS, spécialistede la chanson d’expression française.

Paris bibliothèques208 pages, 250 illustrations.SIRA P en

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1. Léo Ferré, Paname(Léo Ferré), accompagnement orchestre de Paul Mauriat, 1960, 4’34

2. Germaine Montero, Le Cauchemar du chauffeur de taxi (Jacques Prévert / Joseph Kosma), accompagnement par Georges Van Parys et son orchestre, 1963, 4’10

3. Hélène Martin, Saint-Ouen’s blues(Raymond Queneau / Hélène Martin), accompagnement par Jacques Lasry et son ensemble instrumental, 1961, 3’22

4. Monique Morelli, Paris 42 (Louis Aragon / Lino Leonardi), arrangement et direction musicale Louis Bessières, avec Lino Leonardi, 1965, 3’38

5. les Double Six, For Lena (En flânant dans Paris)(Mimi Perrin / Quincy Jones), Mimi Perrin, Christiane Legrand, Claude Germain, Ward Swingle, Jacques Denjean et Jean-Claude Briodin accompagnés par une formation de jazz direction Art Simmons, 1960, 4’10

6. Jean-Roger Caussimon, À la Seine (Jean-Roger Caussimon / Léo Ferré), arrangement et direction musicale Claude Cagnasso, 1973, 3’02

7. Jacques Brel, Les Prénoms de Paris (Jacques Brel / Jacques Brel / Gérard Jouannest), avec François Rauber et son orchestre, 1961, 4’34

8. Philippe Clay, Regarde-toi Paname (Pierre Frachet / Jean Ferrat), avec Jean-Paul Menjeon et son orchestre, 1959, 2’38

9. Pia Colombo, La Rue des Rosiers (S. Reiner / Joel Holmes), accompagnée par Michel Colombier et son orchestre, 1967, 2’44

10. Leny Escudero, Rue de Belleville (Leny Escudero), avec Paul Mauriat et son orchestre, 1963, 2’31

11. Michel Bühler, Rue de la Roquette (Michel Bühler), arrangement et direction musicale Michel Devy, 1976, 3’08

12. Jacques Dutronc, Il est cinq heures Paris s’éveille (Jacques Lanzmann et Anne Segalen / Jacques Dutronc), avec accompagnement d’orchestre, 1968, 2’54

13. Jacques Debronckart, Ma petite alouette (Jacques Debronckart), arrangement et direction d’orchestre Guy Matteoni, 1976, 4’45

14. Maurice Fanon, Vincennes-Neuilly(Maurice Fanon / Gérard Jouannest), arrangement et direction musicale Pierre Louvet, 1982, 2’28

15. Henri Gougaud, Paris ma rose (Henri Gougaud), arrangement et direction musicale Teddy Lasry, 1977, 2’31

16. Renaud, Rouge-Gorge (Renaud Séchan), arrangement et réalisation musicale Jean-Philippe Goude, 1988, 2’11

17. Alain Souchon, C’est déjà ça (Alain Souchon / Laurent Voulzy), réalisation artistique Michel Cœuriot 1993, 3’48

18. Pigalle, Paris le soir (François Hadji-Lazaro), arrangement Pigalle, 1990, 2’52

19. Jean Guidoni, Tout va bien (Pierre Philippe / Astor Piazzolla), arrangement et direction d’orchestre Raymond Alessandrini et Jannick Top, 1983, 5’03

20. Mano Solo, Canal du midi (Mano Solo / Éric Bijon), réalisation collective et Jean Lamoot, 2000, 2’05

21. Mickey 3d, Paris t’es belle (Mickael Furnon), arrangement Mickey 3d, 2009, 3’37

22. Kana, Paname (Kana), arrangement Kana, 2008, 3’38

Durée totale : 74’23

CD 1DE MONTAND À MONTAND

1. Yves Montand, À Paris(Francis Lemarque), accompagné par Bob Castella et ses rythmes,

enregistrement public au Théâtre de l’Étoile, 1953, 3’16

2. Aristide Bruant, Dans la rue (Aristide Bruant), accompagnement d’orchestre, 1912, 3’02

3. Mayol, Ell’ prend l’ boulevard Magenta (Émile Gitral et Vincent Scotto / Vincent Scotto), accompagnement d’orchestre, 1922, 2’47

4. Georgius, Le Piéton(Georgius / Tremolo), accompagnement d’orchestre, 1927, 2’46

5. Mistinguett, Gosse de Paris (Je suis née dans le faubourg Saint-Denis) [de la revue Paris-Miss, 1929] (Léo Lelièvre, de Lima, Henri Varna / René Sylviano),

orchestre Melodic Jazz de E. Mahieux, 1929, 3’15

6. Édith Piaf, Entre Saint-Ouen et Clignancourt (Sur la zone) (Maurice Aubret / Adelmar Sablon), orchestre Wal-Berg, 1937, 3’05

7. Damia, Les Nocturnes (Charles Cluny et Raoul Lepeltier / Gaston Gabaroche),

orchestre Armand Bernard, 1931, 3’12

8. Lys Gauty, Complainte de la Seine (Maurice Magre / Kurt Weill),

avec Wal-Berg et son orchestre, 1934, 3’19

9. Charles Trenet, Ménilmontant (Charles Trenet), avec Wal-Berg et son orchestre, 1939, 3’19

10. Fréhel, Où est-il donc ? [diffusée dans le film Pépé le Moko, Julien Duvivier, 1937]

(Lucien Carol et André Decaye / Vincent Scotto), orchestre Pierre Chagnon 1936, 3’12

11. Jacques Bertin, À Paris, dans chaque faubourg [musique du film 14 Juillet de René Clair, 1933]

(René Clair / Maurice Jaubert), orchestre direction Didier Levallet, 1982, 3’23

12. Maurice Chevalier, Quai de Bercy (Louis Poterat et Maurice Chevalier / Alstone), orchestre direction Jacques Hélian, 1946, 3’24

13. Pierre Dudan, Ciel de Paris (Pierre Dudan), accompagnement d’orchestre, 1950, 2’50

14. Catherine Sauvage, Le Chevalier de Paris (Angèle Vannier / Philippe-Gérard), orchestre André Grassi, 1950, 3’18

15. Patachou, Rue Lepic (Pierre Jacob / Michel Emer), orchestre Jo Boyer, 1950, 2’35

16. Charles Aznavour, Moi j’ fais mon rond (Charles Aznavour / Gaby Wagenheim), Orchestre Virginie Morgan, 1954, 2’48

17. Mouloudji, Le Mal de Paris(Marcel Mouloudji / Pierre Arimi), avec andré Grassi et son orchestre, 1951, 3’21

18. Juliette Gréco, Moulin rouge (Jacques Larue / Georges Auric), avec François Rauber et son orchestre, 1963, 2’43

19. Bing Crosby, Mademoiselle de Paris (Henri Contet / Paul Durand), accompagné par Paul Durand et son Grand Orchestre, 1953, 3’06

20. Nicole Louvier, Monsieur Victor Hugo (Nicole Louvier), accompagnée par Jacques Loussier et son orchestre, 1954, 2’09

21. Cora Vaucaire, La Complainte de la Butte (Jean Renoir / Georges Van Parys),

accompagnement d’orchestre direction Georges Van Parys, 1955, 3’23

22. Annie Fratellini, Le Gars de Rochechouart (Boris Vian / Henri Salvador), accompagnée par K. Clarke, R. Fol, P. Michelot, S. Distel, 1958, 2’45

23. Francis Lemarque, 14 juillet, Rendez-vous de Paname (Francis Lemarque), avec Frank Aussman (cf. Jean-Michel Defaye) et son orchestre, 1958, 2’33

24. Yves Montand, Pour Pierrette et Pierrot (Michel Trévières / Henri Crolla),

accompagné par Bob Castella et son ensemble 1958, 2’52

Durée totale : 72’23

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Pour des générations et des générations, Paris aurareprésenté un nouveau monde, un lieu où s’affran-chir, où refaire sa vie, où devenir l’acteur de sondestin. Ce mélange de vitalité, de tonicité, de diver-sité et de beauté étonne et enchante tous ceux quidécouvrent la ville. Comme la poésie et le roman, la chanson va d’unParis à son contraire. Elle met tout son talent àcélébrer cette métropole où l’homme, enfin à l’abride son ennemi naturel, le voisin, peut vivre, aimer,s’amuser, entreprendre et penser sans entraves.Toute cette liberté la grise. La gueule de bois laguette. Elle la soigne par la description horrifiée oucompatissante des formes extrêmes que peuvent yconnaître le dénuement et la solitude. Entre cesdeux contrastes, histoire de se reposer un peu, lachanson brocarde les travers des puissants, la naï-veté des gogos, la vanité du plus grand nombre, larouerie des Parisiens et leur éternel sentiment desupériorité. À moins qu’elle ne se contente, d’unsiècle à l’autre, de croquer une scène de rue, debrosser un tableau de la vie ordinaire, de regardercouler la Seine, de décrire une place, un carrefour,un pont, le métro, un «coin de Paris» dont le charmeinattendu émerveille d’autant plus qu’il est fait d’im-palpables petits riens. Tous les flâneurs le saventd’expérience : à Paris, il arrive à la banalité d’avoirpresque du génie. La chanson en fait ses délices.

Philippe Meyer

Ce livre accompagné de deux CD de 46 chansons propose une plongée toute en images et en mélodies au cœur des atmosphères qui ont contribué au mythe de Paris.

L’auteur, Christian Marcadet, est chercheur au CNRS, spécialistede la chanson d’expression française.

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Page 3: Paris en chansons

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Christian MarcadetPréface de Philippe Meyer

Page 4: Paris en chansons

Couverture :

Joséphine Becker aux Folies Bergère (détail), février 1949. © Studio Lipnitzki / Roger-Viollet. (Photographie recadrée et retouchée).

Quatrième de couverture :

En fond : plan monumental, plan Foldex, par Roland Forgues, 1944 © BHVP /R. Smah

CD1, de Montand à Montand :

Détails des illustrations suivantes :

Joséphine Becker aux Folies Bergère, février 1949© Studio Lipnitzki /Roger-Viollet (photographie recadrée et retouchée)

Edith Piaf, en 1936 © Boris Lipnitzki / Roger-Viollet

Eldorado, Aristide Bruant dans son Cabaret, affiche de Toulouse-Lautrec, 1892 © Musée Carnavalet /Roger-Viollet

Yves Montand à Paris, 1er juillet 1960 © Roger-Viollet

Mistinguett, affiche de Jean-Dominique Van Caulaert, 1941 © Bibliothèque Forney /Roger-Viollet

Juliette Gréco au théâtre Bobino, Paris, mars 1961© Studio Lipnitzki / Roger-Viollet

CD 2, de Paname à Paname :

Détails des illustrations suivantes :

Joséphine Becker aux Folies Bergère (détail), février 1949© Studio Lipnitzki / Roger-Viollet (photographie recadrée et retouchée)

Jacques Dutronc, pendant une séance de photos devant la boutique Ted Lapidus avec le photographe Jean-Marie Périer, 1967 © Georges Kelaïdites /Roger-Viollet

Saint-Germain-des-Près, affiche photographique, vers 1960 © BHVP /R. Smah

Les Pêcheurs en Seine, vue sur la Tour Eiffel et sur le pont Alexandre-III,port des Champs-Elysées, 1938 © Roger Schall / Musée Carnavalet /Roger-Viollet

Programme de Moulin Rouge pour La Revue Mistinguett, dessin de E. Halouze, 1925 © Roger-Viollet

Fête de la musique à Paris, 21 juin 1995 © Roger-Viollet

© ADAGP, Mistinguett, affiche de Jean-Dominique Van Caulaert, 1941, p. 54Pigalle St Germain des Prés, affiche d’André Morvan, p. 179© Association Willy Maywald/ADAGP 2012 : Mannequin en tailleur de Jacques Fath(collection printemps-été 1952) devant les bouquinistes quai Saint-Michel, photographie de Willy Maywald, 1952, p. 140.© Paris bibliothèques, 2012

Paris bibliothèques est l’éditeurdes bibliothèques de la Ville de Paris.

Paris bibliothèques,3, impasse de la Planchette75003 - Pariswww.paris-bibliothèques.org

ISBN : 9782843311789

Bibliothèque patrimoniale spécialisée dans l’histoire de Paris,la littérature et les spectacles, la Bibliothèque historique de la Villede Paris, installée dans l’hôtel de Lamoignon dans le Marais,conserve près de trois millions de documents – livres et journaux, cartes et plans, manuscrits, photographies, affiches, cartespostales anciennes et estampes, etc. Tous ces documents,en particulier son fonds photographique, régulièrement enrichidepuis le milieu du XIXe siècle, témoignent des transformationsde la capitale comme du bouillonnement de la vie culturelleparisienne au cours des siècles.

Établissement de référence dans le domaine de la musique,la Médiathèque musicale de Paris (MMP) met à la dispositionde tous les mélomanes, praticiens amateurs ou professionnels,des collections représentatives de tous les genres musicauxsans exclusive. À côté de sa fonction de centre de documentationspécialisé, elle a aussi pour mission la préservation du patrimoinesonore édité. Riches de 8 000 disques 78 tours, 100 000 disquesvinyles et 50 000 Cd, les fonds conservés, qui en font la troisièmecollection publique française, représentent une véritable mémoirede l’histoire de l’enregistrement sonore.

Le présent ouvrage invite à une plongée en images et en mélodies à travers les trésors de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris et de la Médiathèque musicale de Paris.

Page 5: Paris en chansons

SOMMAIRE

AVANT-PROPOS DE BERTRAND DELANOËPRÉFACE DE PHILIPPE MEYER« EN PARLANT UN PEU DE PARIS » DE CHRISTIAN MARCADET

LA CHANSON DANS L’HISTOIRE DE PARISAUX ORIGINESCÉLÉBRATION DE PARISINTERPRÈTES DE LÉGENDES

LES LIEUX DE LA CHANSON / LES PARISIENSLES RUES ET LES QUARTIERS DE PARIS EN CHANSONSLA SEINE, LES QUAIS, LES PONTSDANS PARIS, À PIED, EN VOITURE OU EN MÉTRO TYPOLOGIE SOCIALE DES PARISIENS

ESPACES SYMBOLIQUES ET MYTHOLOGIE DE PARIS LES HEURES DE PARISPARIS EST UNE FÊTEPARIS, VILLE DES AMOURSPARIS PERDU

INDEX DES CHANSONS CITÉESDISCOGRAPHIE / BIBLIOGRAPHIE / VIDÉOGRAPHIECRÉDITS

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Page 6: Paris en chansons

Ce livre est publié à l’occasion de l’exposition :Paris en chansonsprésentée à la Galerie des bibliothèques /Ville de Paris, 22, rue Malher, Paris 4e, du 8 mars au 29 juillet 2012.Site dédié : www.chansons.paris.fr

Juliette Gréco est marraine de cette exposition.

L’exposition

Comité d’honneur :

Bertrand DelanoëMaire de Paris

Danièle PourtaudAdjointe au Maire chargée du Patrimoine

Christophe GirardAdjoint au Maire chargé de la Culture

Laurence EngelDirectrice des Affaires Culturelles

Jean-Marie BorzeixPrésident de Paris bibliothèques

Comité d’organisation :

Francis PilonSous-directeur de l’Education artistique et des Pratiques culturelles

Hélène StragChef du Bureau des bibliothèques et de la lecture

Emmanuelle TouletResponsable de la Bibliothèque historique de la Ville de Paris

Gilles PierretResponsable de la Médiathèque musicale de Paris

Carole MédrinalDirectrice de Paris bibliothèques

Commissaires de l’exposition : Emmanuelle Toulet et Gilles Pierret

Conseiller scientifique Christian Marcadet

Scénographie Anne GratadourAvec le concours du service « Ateliers événements » du Service technique du génie civilet des aménagements intérieurs (STGCAI)

Graphisme Robaglia design, Antoine Robaglia Assisté de Nathalie Bigard

Scénographie sonore De Préférence, Philippe Wojtowicz

Le livre

Direction éditorialeMarie-Brigitte Metteau

Création graphiqueRobaglia design, Antoine Robaglia Assisté de Nathalie Bigard

Photogravure / ImpressionMusumeci S.p.A.

L’ouvrage est réalisé avec la participation de la SAEML Parisienne de photographie,délégataire de service public pour la reproductiondes collections de la Ville de Paris.

Remerciements de l’éditeur :

La Parisienne de photographieNathalie Doury Delphine Desveaux Marion PercevalCécile Gallais

Bibliothèque historique de la Ville de ParisEmmanuelle TouletRachid Smah

Médiathèque musicale de ParisGilles PierretNoël Lopez

Et tout particulièrement à :Hélène PhénixMarion Moutafis Romain PontaudPhilippe RolletPhilippe Wojtowicz

Nous adressons nos remerciements aux personnes et institutions qui ont permis la réalisation de cette exposition :

Atelier Robert DoisneauBibliothèque Forney Claudette JoannisForum des ImagesGalerie Photo12Institut National de l’Audiovisuel (INA)Les Amis d’Edith PiafLes Amis de Jean SablonMaison des artistes de Pont-aux-DamesMichel GinièsMusée Carnavalet Musée GallieraMusée de MontmartreLa Parisienne de Photographie

Que soient également remerciés Deezer, l’Institut National de l’Audiovisuel (INA) et la RATP, partenaires de l’exposition, Paris en chansons.

Partenaires

Chaîne nationale généraliste, France Inter a su s’imposer, au fil d’une programmation à la fois innovante et en prise directeavec les préoccupations des citoyennes et des citoyens, commela première radio généraliste du service public. Tout au long de l’année, France Inter accompagne desmanifestations culturelles. Véritable acteur du monde musical,la chaîne soutient des artistes, des jeunes talents, des tournéesde musiciens de la scène française et internationale, des concerts,des festivals…France Inter a choisi de soutenir l’exposition et l’ouvrage Parisen chansons qui associent documents sonores et iconographiques. France Inter, partenaire de Paris en chansons, propose à sesauditeurs une balade musicale à travers Paris et sur son antenne.

Une exposition et un livre à vivre sur France Inter et franceinter.frToutes les Éditions Radio France sont sur kiosque.radiofrance.fr

Le Fonds d’Action Sacem est fier et heureux de participerà l’exposition Paris en chansons.Le Fonds d’Action Sacem est partenaire de cette exposition qui fait résonner plus de 400 chansons puisées dans un répertoirede près de 2 800 titres recensés autour du thème mythique de Paris.Le Fonds d’Action Sacem est particulièrement soucieux de faireconnaître à un large public la richesse de ce patrimoine musicalà travers les différents parcours proposés dans l’exposition.À travers leurs textes et leurs musiques, les auteurs etles compositeurs ont su créer des chansons qui de génération engénération se sont gravées dans nos mémoires et dans nos cœurs.En accordant ses aides à tous les courants de la création musicale, le Fonds d’Action Sacem conduit une politique de mécénatdiversifiée.Il se donne pour objectifs de : - favoriser la venue d’enfants et adolescents à la création musicale- promouvoir la musique originale de film- passer commande à des compositeurs- révéler de jeunes talents jazz- soutenir la poésie- encourager les artistes et le répertoire français.Le Fonds d’Action Sacem se conjugue au passé, au présentet au [email protected] www.sacem.fr

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Toutes les « chansons de Paris» ont durablement imprégné notre mémoirecollective, celle des Parisiens bien sûr, mais aussi celle de tous ceux à quielles ont inspiré le rêve d’une ville-monde. Les chansons écrites sur Parisau cours des siècles, et surtout depuis la fin du XIXe siècle, forment aujourd’huiun corpus considérable, de plusieurs milliers de titres, qui ne cesse de s’accroître.Paris s’y révèle une source d’inspiration perpétuelle, inspirant et accueillanttous les sentiments.

Parmi les thèmes qui parcourent ce répertoire sur plus d’un siècle, un grandnombre reflète l’attachement à la ville, parfois magnifié par la douleur del’éloignement. Est-il de Paris une évocation plus poignante que celle de Fréhel– dans le film Pépé le Moko – se rappelant, de l’autre côté de la Méditerranée,son succès de naguère : « Où est-il mon moulin de la place Blanche, mon tabacet mon bistrot du coin… » ? Cet amour de Paris n’exclut pas cependantla critique, ni la désillusion. La chanson de la misère parisienne dénonce,au travers de destins tragiques d’enfants de la rue, de filles perdues oude mauvais garçons, la pauvreté et l’exclusion dont souffre la capitale depuistoujours, et contre lesquelles elle continue aujourd’hui de lutter.

Les chansons de Paris nous accompagnent dans tous les quartiers de la capitale,mais s’attardent plus volontiers dans le berceau de la bohème et des artistes,à Montmartre, Pigalle ou Saint-Germain-des-Prés. Elles nous emmènent sur lesquais de la Seine, nous font descendre dans le métro ou monter sur la tour Eiffel.Loin d’une promenade touristique sans saveur, elles nous entraînent surles traces d’un Paris pétri de souvenirs amoureux, tristes ou joyeux, d’un Parisen fête, ou d’un Paris menacé, au passé à jamais révolu.

Paris est une reine et une rengaine : elle habite la chanson française et nous livreun patrimoine de refrains et d’images, pour la première fois révélé par le présentouvrage et l’exposition qui l’accompagne, comme un hommage aux artistesde légende dont le souvenir hante les rues de la ville qu’ils ont chantée.

AVANT-PROPOSDE BERTRAND DELANOË

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Pour des générations et des générations, Paris aura représenté un nouveaumonde, un lieu où s’affranchir, où refaire sa vie, où devenir l’acteur de sondestin. Ce mélange de vitalité, de tonicité, de diversité et de beauté étonneet enchante tous ceux qui découvrent la ville. « Paris est dans le moral ce que nos montagnes sont dans le physique,on y respire plus librement », écrit Restif de la Bretonne. Et le grand zélateurde l’état de nature, le père de Paul et Virginie, Bernardin de Saint-Pierre,renchérit avec une grande perspicacité : « C’est là que les ambitions,les préjugés et les tyrannies des provinces viennent se perdre et s’anéantir.Là, il est permis de vivre obscur et libre. Là, il est permis d’être pauvre sansêtre méprisé. L’homme affligé y est distrait par la gaieté publique et le faibles’y sent fortifié des forces de la multitude. »

PRÉFACEDE PHILIPPE MEYER

LE VIEUX : Ce lieu s’appelait, je crois, Paris.LA VIEILLE : Ça n’a jamais existé, Paris, mon petit.LE VIEUX : Cette ville a existé, puisqu’elle s’est effondrée. C’était la ville de lumière, puisqu’elle s’est éteinte depuis… quatre cent mille ans… Il n’en reste plus rien aujourd’hui,sauf une chanson.LA VIEILLE : Une vraie chanson ? C’est drôle ! Quelle chanson ?LE VIEUX : Une berceuse, une allégorie : «Paris sera toujours Paris…»Eugène Ionesco, Les Chaises

La seule ville qui soit aussi un monde

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Cette ville de tous les possibles, de toutes les ouvertures, de toutesles rencontres, cette ville du recommencement est aussi une ville capablede broyer les vies. Trois p’tits tours au grand manège des illusions exquises,et puis s’en vont à la fosse commune. Comme la poésie et le roman,la chanson va d’un Paris à son contraire. Elle met tout son talent à célébrercette métropole où l’homme, enfin à l’abri de son ennemi naturel, le voisin,peut vivre, aimer, s’amuser, entreprendre et penser sans entraves. Toute cetteliberté la grise. La gueule de bois la guette. Elle la soigne par la descriptionhorrifiée ou compatissante des formes extrêmes que peuvent y connaîtrele dénuement et la solitude. Entre ces deux contrastes, histoire de se reposerun peu, la chanson brocarde les travers des puissants, la naïveté des gogos,la vanité du plus grand nombre, la rouerie des Parisiens et leur éternelsentiment de supériorité. À moins qu’elle ne se contente, d’un siècle à l’autre,de croquer une scène de rue, de brosser un tableau de la vie ordinaire,de regarder couler la Seine, de décrire une place, un carrefour, un pont,le métro, un « coin de Paris » dont le charme inattendu émerveille d’autantplus qu’il est fait d’impalpables petits riens. Tous les flâneurs le saventd’expérience : à Paris, il arrive à la banalité d’avoir presque du génie.La chanson en fait ses délices.Il s’agit, à travers cette exposition, de prendre notre place dans la longuecohorte de ceux qui ont aimé Paris, de mêler leurs voix si diverses, deredonner vie à leurs mots et à leurs mélodies. Paris, disait déjà Charles Quint,« est la seule ville qui soit aussi un monde ». Mais c’est également un mythe,une représentation, une « cosa mentale» que ses habitants, permanentsou provisoires, n’ont cessé d’enrichir, de conforter et qu’ils ont souvent jetéscomme un reproche à la face d’une cité qui les décevait, ainsi quedes amoureux dépités qui s’en prennent à l’objet de leur amour, trop éloignéde leurs rêves. Depuis que l’on écrit sur Paris, depuis que l’on chantecette ville, on l’exhorte à se montrer à la hauteur des espoirs qu’on a fondésen lui (ou en elle, puisque, souvent sous les mêmes plumes, le masculinet le féminin alternent pour la décrire ou pour l’apostropher), on l’exhorteà se tenir sur les hauteurs où l’ont placé(e) ceux qui l’ont évoqué(e)ou décrit(e) avant soi.Dans ces reproches se mêlent bien des sentiments. On y trouve de la nostalgie,qui est le regret fraternel des gens et des choses disparus et non l’illusionqu’ils pourraient revenir. On y perçoit aussi la crainte, si répandue et sijustifiée aujourd’hui, de ne pas savoir donner une figure moderne à cette villeoù tant de libertés publiques et privées s’inventèrent. Qu’est-ce quela modernité, en effet, sinon reprendre un héritage et lui donner une nouvelleexpression, un nouvel élan ?Faute d’y parvenir, nous ne laisserions derrière nous qu’un musée, un mondepétrifié, une belle endormie. Un seul baiser ne suffira pas à la réveiller(et d’ailleurs, j’ai passé l’âge de me prendre pour le prince charmant).Mais en réveillant le mythe, en rassemblant tant de chansons, il est certainque cette exposition confortera ceux pour qui Paris doit rester… un nouveaumonde, un lieu où s’affranchir, où refaire sa vie, où devenir l’acteur de son destin.

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Si les chansons de Paris résonnent aujourd’hui encore dans notre mémoire etnotre cœur comme autant de refrains familiers, que nous disent-elles au vrai deParis ? Disons-le d’entrée de jeu, on chercherait en vain des correspondancesparfaites avec la réalité. C’est bien plutôt une palette de représentationssymboliques, chantées sur tous les tons, d’une ville de culture et d’histoire, deflâneries et de divertissements, qui émane de ces couplets mélancoliques et deces refrains enjoués. De sorte qu’à sa façon, la chanson est un instrument desplus précieux pour comprendre le cœur et l’esprit de cette ville qui depuis dessiècles fascine, au point d’être aujourd’hui encore la destination préférée desvoyageurs du monde entier.Les chansons dédiées à Paris – au sens large du thème – forment à elles seulesun corpus considérable qu’il serait vain de tenter d’embrasser. Un choixs’imposait, qui fût suffisamment représentatif des regards et des propos divers,sinon divergents, sur la ville, qui tous illustrent et célèbrent Paris, à travers sesrues et ses quartiers, et les gens qui y résident ou l’ont élue comme ville idéale.Nous n’avons donc pas jugé utile de retenir ici les chansons par trop liées auxévénements jalonnant l’histoire de la ville – et par conséquent de la France –,puisque leur thème principal s’attachait plus à commenter les grandes heures denotre histoire. Rappelons que Paris, après la Révolution, est demeurée durant unsiècle et demi sous la tutelle de l’État, tant les gouvernements successifs ontcraint la capitale et l’humeur du peuple parisien. Et il aura fallu attendre 1977 pourque Paris élise un maire, bien qu’il n’ait encore, à cette date, que des prérogativesréduites.Pour les mêmes raisons, nous avons également écarté toutes les chansons quiavaient plus particulièrement trait à la banlieue, sans ignorer pour autant que dansl’ensemble organiquement lié qui réunit Paris, l’agglomération parisienne et laRégion Île-de-France, la banlieue est d’évidence le résultat des politiquesdémographique et urbaine décidées à Paris et occasionnées par sondéveloppement. D’ailleurs, les quartiers périphériques de Paris comme Grenelle,les Batignolles, Montmartre, Ménilmontant ou Bercy, rattachés à la ville en 1841,sont eux aussi à l’origine la banlieue de Paris. Cependant, cette thématique de labanlieue, omniprésente aujourd’hui dans l’imaginaire des auteurs de chansons etdes groupes, justifierait amplement à elle seule une autre recherche plus cibléeet une valorisation distincte. Nous avons donc ici privilégié le Paris, réel et symbolique, qui est décrit et vantédans les chansons de variétés et principalement dans le répertoire populaire duXXe siècle, si riche à ce sujet, sans oublier les chansons du XIXe siècle interprétéeslors des spectacles de salon des premières sociétés chantantes, et ensuite àl’occasion des rendez-vous littéraires et festifs des caveaux et des goguettes.Nombreux étaient alors les auteurs-chanteurs qui se produisaient simultanémentdans ces petits lieux parisiens et sur les scènes des premiers cafés-concerts. Enfin,nous avons fait place aux créations actuelles, dans leur diversité, avec leur valeur

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« EN PARLANT UN PEU DE PARIS »DE CHRISTIAN MARCADET

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relative et leur ton parfois polémique. Pourtant, en dépit de ce foisonnement deregards – chantés ! – sur la ville et de leur degré de vraisemblance, la chanson nesaurait traduire qu’imparfaitement la complexité et l’effervescence d’une capitale,faite aussi de bruits, d’odeurs et d’atmosphères particulières.Sans chercher à réunir un hypothétique – et impossible – ensemble exhaustif deschansons sur Paris, nous avons inventorié plus de 2 800 titres qui ont été chantésen public à différentes époques et presque tous commercialisés sur des supportsmatériels, des premiers rouleaux gravés à la fin du XIXe siècle (par des précurseurscomme Yvette Guilbert, Charlus, Victor Lejal, Polin) aux actuels disques compacts,ou CD, en passant par les disques en cire qui leur succédèrent, communémentdénommés « 78 tours », et les microsillons (33 et 45 tours confondus). Certes, tous ces titres n’ont pas connu le même succès populaire, ni joui de lamême longévité, et ils sont loin d’avoir des qualités poétiques, informatives ouévocatrices équivalentes. Cependant, chacune à sa façon, toutes ces chansonsdécrivent la ville, la désignent, la qualifient et la glorifient (Paris sera toujours Paris,On ne voit ça qu’à Paris...), même si quelques-unes modèrent singulièrement leurenthousiasme ou font état d’un réel dépit (Quitte Paris, Paris rombière, Allô Paris...).Sur tous les tons et selon des procédés stylistiques variés, les beaux quartiers, lesgrands boulevards, les rues ordinaires et même les fortifs et la zone, qui ceinturaientParis à l’orée du XXe siècle, ont alimenté de nombreuses chansons, qu’ils en soientle sujet principal ou simplement le décor, lié a une circonstance ou une intriguesentimentale. Cet imposant corpus s’impose dès lors comme une voie privilégiéeet originale pour mieux connaître la société et le cadre de vie des Parisiens àdifférentes époques. Afin de dresser le vaste panorama de ce genre singulier qu’estla « chanson de Paris », nous avons voulu raviver l’intérêt pour un grand nombre dechansons populaires consacrées à Paris, qui furent diffusées en leur temps par leschanteurs des rues et par les artistes dans les salles de spectacle – café-concert,cabaret, music-hall... – et dont la mémoire collective a conservé des traces écriteset sonores. C’est en s’appuyant sur cet ensemble de chansons qu’a pu être établieune sélection représentative, susceptible de jalonner ce parcours de Paris à traversla chanson. Cet ouvrage se présente comme un voyage dans le temps et dansl’espace, et dévoile successivement les différentes dimensions de la célébrationde Paris en chansons par la grâce d’interprètes de légende, depuis la géographie etla typologie sociale jusqu’aux symboles qui ont forgé le mythe de cette ville plurielle.

Les titres des chansons qui ont servi à formuler notre propos et qui illustrent cet ouvrage sont signalés dans le texteentre parenthèses et imprimés dans une couleur différente. Un index général de tous les titres cités, avec leursauteurs et compositeurs, les dates de création et leurs interprètes de référence, figure en annexe de ce volume.

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Afin d’illustrer sur un double CD cette rétrospective des chansons de Paris, nousavons dû procéder à une sélection rigoureuse – quoique subjective – parmi descentaines de titres, dont un grand nombre figure déjà dans de nombreuses antho-logies. Nous souhaitions inclure des chansons originales, oubliées parfois, qui ontvocation à montrer des facettes méconnues de la capitale, de ses ambiances etde la vie de ses habitants.Je cherche ParisLa sélection des titres embrasse tout juste un siècle de chansons, depuis Dans

la rue, gravé par Aristide Bruant en juillet 1912 chez Pathé Frères, sur unphonogramme à saphir, jusqu’au Paname en reggae du groupe

mauricien Kana, enregistré en numérique sur un CD MVSMusic commercialisé en 2008. Cette présentation chro-

nologique nous permet ainsi de mieux suivre lesévolutions thématiques et stylistiques qui ontmarqué le répertoire des chansons de Paris.Nous avons pris pour principe de respecterun ordre relativement chronologique enfonction des dates de création et d’en-registrement des œuvres. Ensuite,nous avons choisi de ne retenir qu’unseul titre de chaque artiste, afin d’in-clure un plus grand nombred’auteurs, compositeurs et inter-prètes. Nous avons cependant faitune exception : pour Yves Mon-tand, parce qu’il représente legenre à son apogée et parce queson répertoire s’impose comme uneréférence incontournable. Dans tousles autres cas, même pour des chan-teurs comme Aristide Bruant,

Mistinguett, Maurice Chevalier, Fréhel,Francis Lemarque, Mouloudji, Édith Piaf et

Léo Ferré, qui plus que d’autres exaltent lacapitale, nous avons préféré ne montrer qu’un

seul aspect – parfois insolite – de ces artistes. Il en est ainsi du fantaisiste Mayol, qui, sur le titre pro-

posé, Ell’prend l’boul’vard Magenta, s’amuse avec unecertaine finesse en nous épargnant ses habituelles poses équi-

voques et maniérées, et qui nous laisse imaginer son jeu de scène exquis. AinsiÉdith Piaf au tout début de sa carrière, lors d’un de ses premiers passages enstudio, livre dans Entre Saint-Ouen et Clignancourt un rarissime témoignage dece que pouvait être le genre authentique des chanteurs des rues au début duXXe siècle. À des lieues de ses comportements racoleurs, Maurice Chevalier quantà lui chante ici un truculent Quai de Bercy, une tranche de vie bien parigote dontil est d’ailleurs l’auteur. Avec Moi j’fais mon rond, Charles Aznavour campe un per-sonnage symbolique familier du pavé de Pigalle... et nous offre en prime uneleçon d’argot bien parisien – un procédé stylistique assez rare dans les chansons.

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UN FLORILÈGE DE CHANSONS SUR DEUX CD

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Annie Fratellini, qui s’imposa durant quelques années comme une immense chan-teuse de jazz française avant de revenir à sa famille d’origine, le cirque, interprèteici une version sensible et légèrement sophistiquée du Gars de Rochechouart deBoris Vian. Enfin, exemple de chanson poétique dédiée à un décor parisienaujourd’hui disparu : la mise en musique d’un texte de Raymond Queneau parHélène Martin, Saint-Ouen’s blues, qui n’avait pas encore, à ce jour, été rééditéesur CD. Parmi les générations plus actuelles, mentionnons ce Canal du Midi, écritet chanté par un Mano Solo fragile et tendu, et le Tout va bien de Pierre Philippeet Astor Piazzola, chanté par Jean Guidoni, qui dresse le tableau hallucinantd’un Paris dévasté par le cataclysme d’une guerre civile ima -ginaire. Le même principe de pondération nous a incité à choi-sir des titres de toutes les époques et de tous lesstyles, et il nous a plu de glisser quelques perlesde fantaisie et de sensibilité dans ce bouquetde chansons avec des titres de Georgius,les Frères Jacques, Mouloudji, Patachouet Jacques Debronckart. En revanche,ont été écartées certaines chansonsqui parlaient de Paris mais restaienttrop marquées par un autre thème,passionnel, social ou existentiel. D’autres titres auraient pu complé-ter ce florilège poétique et musical.Dans certains cas, nous n’avons puen trouver une version enregistrée– il en est ainsi de certains titres duXIXe siècle (Paris s’en va, Ronde desmicrobes de la Seine, Trimardeur duboul’ exter...) et de l’entre-deux guerres(Les Clochards de Paris, J’ai r’trouvémon bistrot, ou encore ce petit joyau iné-dit de Jean Tranchant, J’aime Paris...). Dansd’autres cas, les documents sonores à notredisposition ne correspondaient pas aux critèresd’écoute actuels ; enfin, les chansons ont été réuniesdans la limite des autorisations de reproduction qui nousont été accordées.Cependant, de Mayol à Catherine Sauvage, de Fréhel à Pigalle, dePierre Dudan aux Double-Six, sans oublier les contemporains, Renaud, Jean Guidoni, Mano Solo, Mickey 3d et Kana, nous croyons que toutes les couleurs ettous les regards sur Paris sont bien présents dans notre sélection.

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LA CHANSON DANS L’HISTOIRE DE PARIS

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Passant par ParisParis n’a pas toujours été un sujet de chanson au même titre que les thèmeséternels de l’amour, la mort, l’amitié ou la fuite du temps. D’ailleurs, la chansontraditionnelle – celle qui appartient au folklore et dont les auteurs sont restésanonymes et dont les conditions de production demeurent inconnues – ne s’estpas montrée prolixe sur Paris, ses habitants, leurs us et coutumes. De fait, nousne connaissons que peu de ces chansons qui décrivent la ville ou en restituentles différentes dimensions (Passant par Paris, À Paris la grande ville...). Et pourcause : la plupart de ces chansons ont été écrites loin de Paris ; leurs auteurs,aujourd’hui oubliés, s’attachaient plus à parler des villes et des bourgs qui leurétaient familiers, des gens de leur entourage, de leurs joies et de leurs peines. Cependant, il est un versant important du répertoire des siècles écoulés quis’attache à Paris et y fait une référence explicite : il s’agit des chansons politiques,

destinées pour la plupart à informer leur auditoire des événements qui agitaientla capitale. En conséquence, ces chansons avaient pour principal objectifd’émouvoir, de prendre parti ou de faire réagir. Durant près de trois siècles, unimpressionnant ensemble de chansons de révolte et d’hymnes révolutionnairess’est formé : les soulèvements de 1648, réclamant le départ du cardinal Mazarin(La Chasse donnée à Mazarin par les paysans, Chanson des barricades de Paris...),la Révolution de 1789 (La Prise de la Bastille, Chanson de Messieurs les forts dela Halle – Not’ bon roi s’plaît z’à Paris...), les journées révolutionnaires de février1848, qui se conclurent par la proclamation de la IIe République (Les Tombeauxde juin, Le Bal et la Guillotine...), les grandes heures de la Commune (La Semainesanglante...) et les tribulations politiques de la IIIe République, dans un climat socialtendu (La Ravachole...). Ces œuvres engagées, qui font partie intégrante dupatrimoine historique immatériel de la capitale, ont mobilisé l’ardeur deschansonniers de toutes obédiences et enflammé le peuple de Paris, et leur succèss’est répandu bien au-delà des frontières de la ville.

AUX ORIGINES

Double page précédente.La rue Mouffetard, photographiede Charles Marville, 1867.

Ci-dessus.Vue du Pont-Neuf et de l’îledu Palais, gravure à l’eau-forte de Nicolas Perelle d’après IsraëlSivestre, vers 1663.

L’Hôtel de Ville de Paris aprèsl’incendie sous la Commune,photographie de Charles Marville,vers 1875.

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Allons Paris, vieux camarade,Tire la corde du beffroi,Sois de granit..., sois barricade !Défends-toi, Paris, défends-toi !...Eugène Pottier, Défends-toi Paris, 1870

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Les musiciens des ruesS’il est acquis que l’on a toujours chanté à Paris dans les tavernes au Moyen Âgeet bientôt dans toute la ville, où déambulaient les chanteurs des rues et du Pont-Neuf, nous ne possédons que très peu de témoignages sur ce quechantaient ces artistes, et rien ne permet d’affirmer qu’ils chantaient Paris. Toutau plus sait-on que ces baladins reprenaient les airs traditionnels à boire et leschansons galantes, qu’ils créaient aussi des refrains nouveaux sur les faits dumoment et sur la vie quotidienne. Ce genre trivial de divertissement chanté,parfois caustique, est alors dénommé « pont-neuf », du nom du lieu où ces

saltimbanques se retrouvent en nombre (L’Enfant de Paris). Lethème de Paris n’émerge pas non plus en tant que tel dans lessalons de l’Ancien Régime, ni dans ceux que l’on fréquentaitpendant la Révolution et sous l’Empire. Très rares sont leschanteurs qui choisissent la ville comme sujet de chansons,même si de nombreux événements mis en chansons sedéroulent dans un cadre parisien.C’est au XIXe siècle que la chanson dévolue à Paris prend sonvéritable essor. Deux phénomènes ont amorcé cette ascension.Le premier est la profonde mutation des milieux du spectacle,alors en voie de professionnalisation avec, en 1851, la créationde la Sacem, Société des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs deMusique, une initiative inédite qui permit enfin aux auteurs, auxcompositeurs et à leurs éditeurs de pouvoir vivre de leur métieret d’y puiser des profits parfois substantiels, à conditioncependant de séduire les spectateurs en leur proposantrégulièrement des nouveautés. Simultanément, les principauxéditeurs de chansons s’installent à Paris, se regroupant dans etautour du faubourg Saint-Martin (Faubourg Saint-Martin). Cettesituation nouvelle a constitué la première étape de l’industrie duspectacle à Paris. Elle s’est prolongée par l’ouverture despremiers cafés-concerts, qui commencèrent à se développerdans Paris à partir de 1860, sur les boulevards intérieurs du

Temple et Saint-Martin comme aux Champs-Élysées, avec l’Alcazar d’été,l’Eldorado, la Scala, les Ambassadeurs, le Ba-Ta-Clan...Mais la seconde raison du développement économique et culturel du domainede la chanson est d’ordre sociétal. Paris, au XIXe siècle, se transforme radicalementet devient une grande ville moderne, avec son industrie, ses métiers, ses moyensde communication et l’amélioration progressive des conditions d’existence deses habitants. Il aura fallu aussi que leur temps de loisir s’accroisse et que lesmodestes moyens des couches populaires leur permettent d’accéder au café-concert et de se retrouver dans les lieux de convivialité que sont les fêtes, lesbals et les cafés (Viens Poupoule).Les premières chansons consacrées à Paris apparaissent entre 1865 et 1910. Lesquartiers de Paris, leur population, les scènes cocasses ou tragiques qui s’ydéroulent, avec tout l’imaginaire que charrie ce théâtre de la rue, deviennentbientôt un thème en vogue, qui se propage au café-concert et à travers les petitsformats, feuilles volantes bon marché vendues le plus souvent au coin des rues.

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Les Cris de Paris : Joueur de flûte et de tambourin,gravure à l’eau-forte d’Abraham Bosse, vers 1630.

Page de droite.Les Véritables Cris de Paris à lamode, gravure à l’eau-forte deJacques Chiquet, vers 1740.

Double page suivante, à gauche.Les Cris de Paris, lithographie de Carle Vernet, vers 1820.

À droite.Chanteur de rue, photographied’Eugène Atget, vers 1898.

Page 20.« Paris nouveau, chansonnette en20 arrondissements par A. Joly »,Cinq centimes illustrés, 1er mai 1859.

Page 21.Rue Tirechape (rue disparue du 1er arr.), photographiede Charles Marville, 1865.

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Et nous devons à la géniale inspiration d’Aristide Bruant et, dans une moindremesure, de Jules Jouy, de connaître un grand nombre de chansons dites«parisiennes » par la lettre et par l’esprit, qui témoignent de cette périodeprécédant la Première Guerre mondiale. Pourtant, les deux grandes époques decréation de chansons de Paris, celles qui se font à tout propos l’écho de la viedans la cité, celles qui exaltent la prestigieuse Ville lumière, qui la portent au rangde symbole de grâce et de perfection, sont encore à venir.

Il revient aux Années folles et aux années trente, périodes de tous les possibles,de s’imposer comme le premier temps fort de cette glorification de Paris, quiculmine avec les tours de chant de deux vedettes emblématiques, Mistinguett etMaurice Chevalier. Cependant, le plus copieux florilège et, surtout, le plus inspiréet le plus diversifié, apparaît après la Libération avec une nouvelle générationd’auteurs et de chanteurs, tous parisiens de cœur : Yves Montand, FrancisLemarque, Léo Ferré, Patachou, Colette Renard, Mouloudji et Philippe Clay, etquelques autres qui avaient entamé leur carrière avant la guerre, comme ÉdithPiaf, Charles Trenet, Lucienne Delyle, Germaine Montero...Entre ces deux périodes, durant l’Occupation, l’élan donné à la glorification deParis par la chanson a été de fait mis en berne, car les plaisirs connaissaientalors un goût amer et les circonstances ne permettaient plus de s’exprimerlibrement, ni de faire état de sa joie de vivre dans ce Paris « outragé » et«martyrisé », qui plus que jamais demeurait le symbole de la France (DouceFrance, L’Europe s’ennuyait...).

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Chanteurs des rues place de la Bastille, photographiede Louis Vert, vers 1900.

À droite.«Les Maîtres chanteursà Mazas», paroles et musique d’O. Bloch, Le Courrier de Mazas,affiche éditée par Léon Hayard,vers 1890.

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Chanteurs et musiciensambulants, quatre cartes postalesillustrées par Lubin de Beauvais,entre 1902 et 1906.

Le Pont-Neuf et les bains,photographie stéréoscopiquede Léon et Lévy, vers 1865.

À droite.Rue des Trois-canettes,photographie de Charles Marville,vers1860.

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1. Léo Ferré, Paname(Léo Ferré), accompagnement orchestre de Paul Mauriat, 1960, 4’34

2. Germaine Montero, Le Cauchemar du chauffeur de taxi (Jacques Prévert / Joseph Kosma), accompagnement par Georges Van Parys et son orchestre, 1963, 4’10

3. Hélène Martin, Saint-Ouen’s blues(Raymond Queneau / Hélène Martin), accompagnement par Jacques Lasry et son ensemble instrumental, 1961, 3’22

4. Monique Morelli, Paris 42 (Louis Aragon / Lino Leonardi), arrangement et direction musicale Louis Bessières, avec Lino Leonardi, 1965, 3’38

5. les Double Six, For Lena (En flânant dans Paris)(Mimi Perrin / Quincy Jones), Mimi Perrin, Christiane Legrand, Claude Germain, Ward Swingle, Jacques Denjean et Jean-Claude Briodin accompagnés par une formation de jazz direction Art Simmons, 1960, 4’10

6. Jean-Roger Caussimon, À la Seine (Jean-Roger Caussimon / Léo Ferré), arrangement et direction musicale Claude Cagnasso, 1973, 3’02

7. Jacques Brel, Les Prénoms de Paris (Jacques Brel / Jacques Brel / Gérard Jouannest), avec François Rauber et son orchestre, 1961, 4’34

8. Philippe Clay, Regarde-toi Paname (Pierre Frachet / Jean Ferrat), avec Jean-Paul Menjeon et son orchestre, 1959, 2’38

9. Pia Colombo, La Rue des Rosiers (S. Reiner / Joel Holmes), accompagnée par Michel Colombier et son orchestre, 1967, 2’44

10. Leny Escudero, Rue de Belleville (Leny Escudero), avec Paul Mauriat et son orchestre, 1963, 2’31

11. Michel Bühler, Rue de la Roquette (Michel Bühler), arrangement et direction musicale Michel Devy, 1976, 3’08

12. Jacques Dutronc, Il est cinq heures Paris s’éveille (Jacques Lanzmann et Anne Segalen / Jacques Dutronc), avec accompagnement d’orchestre, 1968, 2’54

13. Jacques Debronckart, Ma petite alouette (Jacques Debronckart), arrangement et direction d’orchestre Guy Matteoni, 1976, 4’45

14. Maurice Fanon, Vincennes-Neuilly(Maurice Fanon / Gérard Jouannest), arrangement et direction musicale Pierre Louvet, 1982, 2’28

15. Henri Gougaud, Paris ma rose (Henri Gougaud), arrangement et direction musicale Teddy Lasry, 1977, 2’31

16. Renaud, Rouge-Gorge (Renaud Séchan), arrangement et réalisation musicale Jean-Philippe Goude, 1988, 2’11

17. Alain Souchon, C’est déjà ça (Alain Souchon / Laurent Voulzy), réalisation artistique Michel Cœuriot 1993, 3’48

18. Pigalle, Paris le soir (François Hadji-Lazaro), arrangement Pigalle, 1990, 2’52

19. Jean Guidoni, Tout va bien (Pierre Philippe / Astor Piazzolla), arrangement et direction d’orchestre Raymond Alessandrini et Jannick Top, 1983, 5’03

20. Mano Solo, Canal du midi (Mano Solo / Éric Bijon), réalisation collective et Jean Lamoot, 2000, 2’05

21. Mickey 3d, Paris t’es belle (Mickael Furnon), arrangement Mickey 3d, 2009, 3’37

22. Kana, Paname (Kana), arrangement Kana, 2008, 3’38

Durée totale : 74’23

CD 1DE MONTAND À MONTAND

1. Yves Montand, À Paris(Francis Lemarque), accompagné par Bob Castella et ses rythmes,

enregistrement public au Théâtre de l’Étoile, 1953, 3’16

2. Aristide Bruant, Dans la rue (Aristide Bruant), accompagnement d’orchestre, 1912, 3’02

3. Mayol, Ell’ prend l’ boulevard Magenta (Émile Gitral et Vincent Scotto / Vincent Scotto), accompagnement d’orchestre, 1922, 2’47

4. Georgius, Le Piéton(Georgius / Tremolo), accompagnement d’orchestre, 1927, 2’46

5. Mistinguett, Gosse de Paris (Je suis née dans le faubourg Saint-Denis) [de la revue Paris-Miss, 1929] (Léo Lelièvre, de Lima, Henri Varna / René Sylviano),

orchestre Melodic Jazz de E. Mahieux, 1929, 3’15

6. Édith Piaf, Entre Saint-Ouen et Clignancourt (Sur la zone) (Maurice Aubret / Adelmar Sablon), orchestre Wal-Berg, 1937, 3’05

7. Damia, Les Nocturnes (Charles Cluny et Raoul Lepeltier / Gaston Gabaroche),

orchestre Armand Bernard, 1931, 3’12

8. Lys Gauty, Complainte de la Seine (Maurice Magre / Kurt Weill),

avec Wal-Berg et son orchestre, 1934, 3’19

9. Charles Trenet, Ménilmontant (Charles Trenet), avec Wal-Berg et son orchestre, 1939, 3’19

10. Fréhel, Où est-il donc ? [diffusée dans le film Pépé le Moko, Julien Duvivier, 1937]

(Lucien Carol et André Decaye / Vincent Scotto), orchestre Pierre Chagnon 1936, 3’12

11. Jacques Bertin, À Paris, dans chaque faubourg [musique du film 14 Juillet de René Clair, 1933]

(René Clair / Maurice Jaubert), orchestre direction Didier Levallet, 1982, 3’23

12. Maurice Chevalier, Quai de Bercy (Louis Poterat et Maurice Chevalier / Alstone), orchestre direction Jacques Hélian, 1946, 3’24

13. Pierre Dudan, Ciel de Paris (Pierre Dudan), accompagnement d’orchestre, 1950, 2’50

14. Catherine Sauvage, Le Chevalier de Paris (Angèle Vannier / Philippe-Gérard), orchestre André Grassi, 1950, 3’18

15. Patachou, Rue Lepic (Pierre Jacob / Michel Emer), orchestre Jo Boyer, 1950, 2’35

16. Charles Aznavour, Moi j’ fais mon rond (Charles Aznavour / Gaby Wagenheim), Orchestre Virginie Morgan, 1954, 2’48

17. Mouloudji, Le Mal de Paris(Marcel Mouloudji / Pierre Arimi), avec andré Grassi et son orchestre, 1951, 3’21

18. Juliette Gréco, Moulin rouge (Jacques Larue / Georges Auric), avec François Rauber et son orchestre, 1963, 2’43

19. Bing Crosby, Mademoiselle de Paris (Henri Contet / Paul Durand), accompagné par Paul Durand et son Grand Orchestre, 1953, 3’06

20. Nicole Louvier, Monsieur Victor Hugo (Nicole Louvier), accompagnée par Jacques Loussier et son orchestre, 1954, 2’09

21. Cora Vaucaire, La Complainte de la Butte (Jean Renoir / Georges Van Parys),

accompagnement d’orchestre direction Georges Van Parys, 1955, 3’23

22. Annie Fratellini, Le Gars de Rochechouart (Boris Vian / Henri Salvador), accompagnée par K. Clarke, R. Fol, P. Michelot, S. Distel, 1958, 2’45

23. Francis Lemarque, 14 juillet, Rendez-vous de Paname (Francis Lemarque), avec Frank Aussman (cf. Jean-Michel Defaye) et son orchestre, 1958, 2’33

24. Yves Montand, Pour Pierrette et Pierrot (Michel Trévières / Henri Crolla),

accompagné par Bob Castella et son ensemble 1958, 2’52

Durée totale : 72’23

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Pour des générations et des générations, Paris aurareprésenté un nouveau monde, un lieu où s’affran-chir, où refaire sa vie, où devenir l’acteur de sondestin. Ce mélange de vitalité, de tonicité, de diver-sité et de beauté étonne et enchante tous ceux quidécouvrent la ville. Comme la poésie et le roman, la chanson va d’unParis à son contraire. Elle met tout son talent àcélébrer cette métropole où l’homme, enfin à l’abride son ennemi naturel, le voisin, peut vivre, aimer,s’amuser, entreprendre et penser sans entraves.Toute cette liberté la grise. La gueule de bois laguette. Elle la soigne par la description horrifiée oucompatissante des formes extrêmes que peuvent yconnaître le dénuement et la solitude. Entre cesdeux contrastes, histoire de se reposer un peu, lachanson brocarde les travers des puissants, la naï-veté des gogos, la vanité du plus grand nombre, larouerie des Parisiens et leur éternel sentiment desupériorité. À moins qu’elle ne se contente, d’unsiècle à l’autre, de croquer une scène de rue, debrosser un tableau de la vie ordinaire, de regardercouler la Seine, de décrire une place, un carrefour,un pont, le métro, un «coin de Paris» dont le charmeinattendu émerveille d’autant plus qu’il est fait d’im-palpables petits riens. Tous les flâneurs le saventd’expérience : à Paris, il arrive à la banalité d’avoirpresque du génie. La chanson en fait ses délices.

Philippe Meyer

Ce livre accompagné de deux CD de 46 chansons propose une plongée toute en images et en mélodies au cœur des atmosphères qui ont contribué au mythe de Paris.

L’auteur, Christian Marcadet, est chercheur au CNRS, spécialistede la chanson d’expression française.

Paris bibliothèques208 pages, 250 illustrations.SIRA P en

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DEMONTAND

À MONTAND

CD accompagnant l’ouvrage du même nom publié par Paris bibliot

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CD accompagnant l’ouvrage du même nom publié par Paris bibliot

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