DÉPARTEMENT MUNICIPAL DE TOURISME DE PORTO OFFICES DE TOURISME

CENTRERua Clube dos Fenianos, 254000-172 PortoT +351 223 393 472visitporto@cm-porto.ptGPS: Lat 41.150175 Lon -8.611200 SÉ - CASA DA CÂMARATerreiro da Sé4050-573 PortoGPS: Lat 41.143047 Lon -8.611185

iPoint SerralvesRua de D. João de Castro, 2104150-417 PortoGPS: Lat 41.159697 Lon -8.660039

iPoint Campanhã (jui-oct)Gare de CampanhãLargo da Estação4300 PortoGPS: Lat 41.148793 Lon -8.585853

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DE ALIADOS À TRINDADE

PARCOURSD’

ARCHITECTURE

PORTOPORTO Á

Ce premier trajet entre l’avenue Avenida dos Aliados et la place Largo da Trindade, l’amalgame d’époques, de styles et d’influences architectoniques qui cohabitent et moulent les différentes images de la ville est plus qu’évident. Nous parlons plus concrètement du Néoclassicisme et du Néopaladianisme d’influence britannique, des Beaux-Arts d’influence française, ainsi que du Modernisme, un mouvement international. Ces périodes reflètent différentes perceptions de l’architecture et importantes phases de l’évolution de l’enseignement de l’architecture à Porto, étroitement associé au Dessin et aux Beaux-Arts.

Périodes / Styles:Fin du XIXème siècle : Néoclassicisme tardif ; Néopaladianisme XXème siècle : Beaux-Arts ; Moderne ; Contemporain

Architectes:Alberto Pessoa; Alexandre Burmester; Álvaro Siza Vieira; Amoroso Lopes; António Correia da Silva; Arménio Losa; ARS Arquitetos (Fortunato Cabral, Cunha Leão, Morais Soares); Artur Andrade; Baltasar de Castro; Barry Parker; C. de Almeida; Camilo Korrodi; Carlos Cruz Amarante; Carlos Ramos; Cassiano Branco; David Moreira da Silva; Eduardo Martins; Eduardo Souto de Moura; Ernesto Korrodi; Fernando Távora; Francisco Oliveira Ferreira; Hélder Salvado; João Abel Bessa; João Carreira; João Queirós; José Carlos Loureiro; José Marques da Silva; José Teixeira Lopes; Júlio de Brito; Luís Pádua Ramos; Manoel Passos Júnior; Manuel Marques; Mário de Abreu; Nicolau Nazoni; Pedro Ramalho; Porfírio Pardal Monteiro; Rogério de Azevedo; Silva Sardinha; Ventura Terra; Viana de Lima

Moyen de déplacement : à pied | Distance: 2kmNiveau de difficulté : Faible | Durée: 1h30

Conseils pratiques:

Compte tenu de la topographie irrégulière de la ville, nous vous conseillons de porter des chaussures confortables.

BIENVENUE À PORTOBIENVENUE À PORTO

DE L’AVENUE DES ALIADOS À TRINDADE

EditionMunicipalité de Porto/Département de Tourisme ContenusMunicipalité de Porto/Département de TourismeCITAD – Centro de Investigação em Território, Arquitetura e Design das Universidades Lusíada/arch. Rui Sousa TraductionMunicipalité de Porto/Département de Tourisme DesignWorkstation PhotosMunicipalité de PortoCulturgestFernando Mendes PedroHotel IntercontinentalPorto Digital Depôt Légal358038/13

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Ces CirCuits parCourant l’arChiteCture de porto vous invitent à déCouvrir le patrimoine arChiteCtonique le plus intéressant, lors d’une promenade tranquille où vous pourrez vous laisser séduire par les détails, les Curiosités, les environnements et les véCus.

Ce trajet commence à l’Office du tourisme du centre-ville qui occupe une grande partie du bâtiment du Clube dos Fenianos photo 1, de 1920, projeté par Francisco Oliveira Ferreira (1884-1957). Fondé en 1904, le Club est encore de nos jours une importante référence culturelle.Traversez la rue en sortant de l’Office du tourisme. Vous vous retrouverez alors en pleine place General Humberto Delgado. Son nom rend hommage à l’opposant au régime salazarien, assassiné en 1965 par la police politique.Dans le sens descendant, entre la place Praça General Humberto Delgado et la Praça da Liberdade, s’étend l’Avenida dos Aliados photo 2.

Sa planification fut demandée à l’architecte britannique Barry Parker (1867 – 1947) en 1915, afin de créer une vaste avenue représentant le nouvel esprit né de l’implantation de la République en 1910, ainsi que du premier conseil municipal républicain de Porto, élu par suffrage universel en 1914. Le plan devait également contempler un nouveau bâtiment de la mairie,

faisant le contrepoint avec l’église de Trindade, au bout de l’avenue, et avec le couvent de Lóios de l’ancienne place Praça D. Pedro, puis Praça da Liberdade, au fond, mettant en exergue la séparation de pouvoir entre le Clergé et l’État. Il a été demandé à Barry Parker de créer un centre civique et commercial, moderne et cosmopolite, réfléchissant ainsi la dynamique commerciale et financière qui se concentrait dans cette zone, attirée par les nouveaux accès, notamment le pont Luís I, de Téophile Seyrig, inauguré en 1886, ainsi que l’ouverture de la rue Mousinho da Silveira en 1872 et la gare de S. Bento, de Marques da Silva, inaugurée en 1909. Barry Parker s’est inspiré du style néoclassique du plan de João de Almada e Melo (1703 – 1786), Gouverneur de la Justice et de la Relation de Porto, développé pendant la deuxième moitié du XVIIIème siècle. Cette période vu de grandes transformations grâce aux fonds obtenus par le biais de l’impôt sur le commerce du vin, permettant développer de nouveaux concepts urbanistiques. L’influence de la colonie anglaise, par le biais du consul John Whitehead, a éveillé le

souhait de vastes espaces, éclairés, fonctionnels et propices au loisir, introduisant dans la ville le Néopaladianisme.

Entre les rues ouvertes pendant la période «almadine», nous mettons en exergue la rue Rua do Almada photo 3, projetée par Francisco Xavier do Rego (1692 – 1786) et ouverte entre 1761 et 1786). Il vaut la peine d’observer ses façades, recouvertes d’azulejos provenant des usines de céramique qui existaient à Porto et alentours, ainsi que le détail de ses vérandas en fer forgé. Traditionnellement une rue de ferronniers, vous pourrez encore y trouver, après plus de deux siècles, une importante concentration de magasin de quincailleries. Vous y trouverez également une usine artisanale de chocolats, la célèbre Arcádia, fondée en 1933. Au cours de la dernière décennie, une nouvelle génération de commerçants s’est installée dans cette rue donnant un coup de jeune au centre urbain.

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Revenons-en à Avenida dos Aliados. L’esprit des Beaux-Arts qui bouillonnait chez les architectes et les artistes de cette période s’est superposé à la sobriété du plan de Barry Parker. Parmi ces artistes, nous mettons en exergue José Marques da Silva (1869 – 1947), qui a fait de cette avenue un petit, bien que monumental, boulevard. Ayant suivi une formation en Archi-tecture à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris en 1896, il a fréquenté l’atelier de Victor Laloux. A Porto, il dirige l’Ecole des Beaux-Arts entre 1913 et 1939 et fut l’auteur de projets emblématiques de la ville, du plus classique au plus moderne, comme le prouve la Casa de Serralves, partie intégrante de la Fondation portant le même nom.

La nouvelle avenue a été désignée Avenida das Nações Aliadas, en hommage à la victoire des alliés de la 1ère Guerre mondiale. Son uniformité esthétique découle des règles dictées par le Prix d’architecture municipal « Cidade do Porto », spécifiquement créé pour la zone et qui imposait le recours à certains matériels de construction

où devait dominer le granit, une typologie fonctionnelle qui privilégiait les services avec le commerce devant la rue, des angles rotatifs et des cours dont tous les édifices en coin représenteraient les finitions des deux façades au moyen de tourelles coupole ou dômes, se détachant ainsi de la volumétrie des autres façades, et que tous les édifices s’harmonisent dans leur ensemble avec une image qui serait «internationale».

Au bout de la rue, au nord, nous trouvons le bâtiment de la Mairie photo 4. La construction, sous la direction d’António Correia da Silva, démarre en 1920, n’ayant été conclue qu’en 1957 après des modifications apportées au projet initial et introduites par Carlos Ramos.

Le bâtiment est composé de six étages, d’une cave et de deux cours intérieures. La tour centrale fait plus de 70 mètres de haut, et l’accès se fait au moyen d’escaliers de 180 marches. A l’intérieur, nous détachons certains salons où sont réalisées les cérémonies les plus

solennelles, les Assemblées Municipales, ainsi que les Réunions d’exécutif – Salão Nobre, Sala D. Maria, Sala das Sessões. A l’extérieur, vous pourrez admirer les 12 cariatides des sculpteurs Sousa Caladas et Henrique Moreira.

Vous pourrez visiter le bâtiment le premier dimanche du mois, au moyen d’une inscription préalable auprès du cabinet du municipe gabinete.municipe@cm-porto.pt.

Face à la mairie, vous trouverez la statue du poète, écrivain et politicien de Porto Almeida Garrett (1800 – 1854), réalisée par le sculpteur Barata Feyo et inaugurée en 1954 photo 5.

Descendez l’avenue sur la plateforme centrale afin d’avoir une perspective plus vaste qui vous permettra d’admirer les bâtiments des deux côtés.

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Du côté gauche de la mairie, un bâtiment aux lignes modernes marque une rupture de l’unité esthétique de l’avenue. Il s’agit du bâtiment Palácio dos Correios photo 6 de 1952, un projet de Carlos Ramos (1897 – 1969) qui viendrait à exercer une grande influence dans l’enseignement de l’Architecture à l’École des Beaux-Arts de Porto, en tant que professeur et directeur de l’école, de 1952 à 1967.

Juste après, à l’angle de la rue Rodrigues Sampaio, nous mettons en exergue le bâtiment moderne en coin photo 7 de 1954, de Viana de Lima (1913 – 1991), un autre grand nom de l’architecture de Porto, le grand responsable de la candidature de Porto au Patrimoine mondial de l’Unesco, classement attribué en 1996. Il est aussi l’auteur de l’édifice de la Faculté des Sciences Économiques de l’Université de Porto, daté de 1961, considéré comme l’un des ouvrages clés pour comprendre l’architecture portugaise moderne. En poursuivant par le couloir central vous pourrez voir, à gauche, le bâtiment de la Companhia de

Fiação e Tecidos de Fafe photo 8, de Júlio de Brito (1896 - 1965), datant de 1948, avec son donjon originel.À droite, au nº 285-295, vous apercevrez le bâtiment Capitólio photo 9, de 1946, projet d’Eduardo Martins et de Manoel Passos Júnior.Plus en bas, à l’angle de la Rua Ramalho Ortigão, on détache la tourelle du bâtiment Garantia photo 10 de 1955, de Júlio de Brito.

Du côté gauche, au nº 184, s’élève la façade de l’ancienne clinique Casa da Saúde da Avenida photo 11, de 1930, de Francisco de Oliveira Ferreira, disciple de Marques da Silva.Encore du côté gauche, nous attirons votre attention sur le bâtiment nº138/168, projeté en 1925 par Marques da Silva, afin d’y abriter le siège du Journal de Notícias photo 12. L’Avenue dos Aliados s’affirmait non seulement comme un centre d’affaires et de commerce, mais aussi comme le centre névralgique des informations de la région.À côté, le bâtiment de la banque Caixa Geral de Depósitos photo 13 a été construit par Porfírio

Pardal Monteiro (1897 – 1957), architecte-chef de l’institution, daté de 1930. Une fois sur place, ne manquez pas de visiter la galerie Culturgest au rez-de-chaussée.

Regardez à présent sur votre droite et observez le bâtiment de la banque Banco do Funchal, ancien siège du journal Comércio do Porto, au nº 107-109 photo 14 de 1932, et la façade orientée vers la Rua Elísio de Melo et avec une entrée par la Rue do Almada, nº 128, du Garage Comércio do Porto photo 15, de 1930. Cet exemple de juxtaposition de langues esthétiques distinctes du même auteur est de Rogério de Azevedo (1898 – 1984), élève de Marques da Silva à l’Ecole des Beaux-Arts de Porto, plus tard professeur à cette même école de 1940 à 1968, ayant projeté le bâtiment orienté vers l’avenue, conformément aux règles du Prix d’architecture municipal «Cidade do Porto» et qui, dans le projet du garage, a donné libre cours à son talent d’architecte moderne.

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Du coin de la Rue do Almada, il est possible d’observer le Garage Comércio do Porto, considéré comme le paradigme du Modernisme à Porto. A l’époque perçu comme un manifeste de la modernité technologique et formelle appliqué à un nouveau programme – un garage – ce qui l’a rendu incroyablement moderne est le refus d’exubérance décorative de l’éclectisme dominant, traduit dans un bâtiment sans décor, où l’expressivité est donnée par le béton armé. Les préoccupations qui sont ici exprimées sont également modernes en ce qui concerne les conditions de sécurité et d’hygiène, de ventilation et d’éclairage, ainsi que le nouveau sens d’espace et l’utilisation moderne des matériaux. Consacrées à un garage et à des bureaux, ces fonctions peuvent être lues depuis l’extérieur.

À l’angle de l’Avenida dos Aliados, au nº 89, vous verrez le Café Guarany photo 16, inauguré en 1933, aussi de Rogério de Azevedo, avec une décoration du sculpteur Henrique Moreira. En 2003, Guarany a entièrement été restauré. Sur

l’un des murs, vous apercevrez les peintures de Graça Morais.

Les deux bâtiments suivants, sont tous deux de Marques da Silva : à gauche, au nº 2, le bâtiment construit pour la banque Joaquim Emílio Pinto Leite photo 17 de 1922 et à droite au nº 1, le bâtiment construit pour l’ancienne compagnie d’assurance A Nacional photo 18 de 1919. Les deux bâtiments établissent entre eux une agréable harmonie. Rapprochez-vous du bâtiment qui se trouve du côté droit, au nº 1 afin de pouvoir apprécier dans le détail la décoration sculpturale qui met en exergue les dots de l’architecte et aussi de l’artiste plastique qu’était Marques da Silva, fils d’un sculpteur de pierres.

Entre ces deux bâtiments, sur la plateforme centrale, vous trouverez l’allégorie à la Jeunesse photo 19 du sculpteur Henrique Moreira de 1929. Elle fut à l’époque une source de débats animés dans la société conservatrice de ce temps, étant

désignée La demoiselle de l’Avenue. Plus en haut, vous pourrez voir Les Garçons, une sculpture en bronze doré du même auteur de 1932.

Traversez désormais la place Praça da Liberdade. Au centre de cette place se détache la statue équestre de D. Pedro IV photo 20 du sculpteur Célestin Anatole Calmels, inaugurée en 1866. A la base, le monument illustre deux moments importants de l’histoire de la ville: le débarquement à Mindelo de l’armée de D. Pedro pendant les luttes libérales (1832-1833) qui opposaient les «libéraux» partisans de D. Pedro aux «Miguelistas», fidèles à D. Miguel, dans la lutte pour le trône qui opposait ces deux frères et la remise du cœur de D. Pedro aux représentants de la ville en témoignage de sa gratitude pour leur fidélité. Le piédestal représente D. Pedro offrant la lettre constitutionnelle à la ville. Le cœur de D. Pedro est religieusement conservé dans l’église de Lapa.

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Le bâtiment de la Banque du Portugal photo 21, s’impose du côté droit de la Place. Datant de 1918, l’ébauche du projet brouillon des architectes Ventura Terra (1866-1919) et de José Teixeira Lopes (1872-1919) a été conclue, à la mort de ces deux derniers, en 1922 par José Abecassis. La banque fut ensuite inaugurée en 1934. Sur le fronton de l’entrée, vous pourrez admirer des sculptures de Sousa Caldas représentant l’Activité, entourée du Commerce et de l’Industrie. Concluant l’avenue au sud, vous trouverez le Palácio das Cardosas photo 22. L’histoire du bâtiment date du XVème siècle lorsque l’évêque D. João de Azevedo a décidé de fonder à Porto le Couvent de Santo Elói pour les Chanoines séculiers de S. João Evangelista, plus connus sous le nom des frères Lóios. A la fin du XVIIIème siècle, l’état de dégradation dans lequel se trouvait le couvent a mené à des travaux en 1798, interrompus par les luttes libérales qui ont dicté la fuite de l’ordre religieux, soutenant les Miguelistas.

Suite à l’extinction de cet ordre religieux, le bâtiment a été vendu aux enchères publiques, ayant été acquis par un riche propriétaire de la bourgeoisie libérale de Porto, nommé Alberto Cardoso, qui terminerait l’ouvrage commencé par les religieux. Suite à son décès, la propriété appartenait à ses filles, connues comme les “Cardosas”, le bâtiment étant populairement désigné de Palais des Cardosas.Le bâtiment, qui occupe presque tout le quartier, a déjà été la cible de plusieurs occupations. Depuis juillet 2011, il est un Hôtel de la chaîne Intercontinental. Le projet d’architecture est de Hélder Salvado et le design d’intérieurs d’Alex Kravetz.

A droite, sur la façade du rez-de-chaussée, vous trouverez la pharmacie Vitália photo 23, œuvre datant de 1932, d’Amoroso Lopes (1913 – 1995) et Manuel Marques (1890 – 1956), avec une façade aux lignes géométriques modernistes où se détache une croix qui semble être suspendue, à partir de laquelle toute la façade a été composée.Toujours au rez-de-chaussée, renait le Café

Astória photo 24, au même endroit où il avait surgit lors des premières décennies du XXème siècle. Fermé pendant les années 70, le café et l’intégralité du bâtiment ont alors été occupés par une banque.

Nous ouvrons ici une parenthèse pour mentionner l’importance des cafés de Porto pour l’histoire de la ville. En effet, ils sont depuis toujours des points de rencontre et de réunions informelles et donc, un levier de nombreux des mouvements les plus progressistes aux niveaux artistique, politique et philosophique. Pendant la deuxième moitié du XIXème siècle, à l’angle de celle qui s’est successivement désignée Praça Nova, Praça D. Pedro puis Praça da Liberdade, on y trouvait de nombreux cafés qui se caractérisaient par leur élégance et le fait d’accueillir les figures les plus illustres de Porto. Ils disparaissent au fil du temps et les espaces sont désormais occupés par des services tertiaires, notamment les banquiers.

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Exemple d’un nouveau type d’occupation, fruit de la globalisation de nouvelles habitudes de consommation, il s’agit du Café Imperial photo 25. Inauguré en 1935, il fut projeté par Ernesto Korrodi (1889-1944) et son fils Camilo Korrodi (1905-1985), au style Art Déco, doté de fresques du sculpteur Henrique Moreira et un vitrail de Ricardo Leone. A la fin de ce siècle, le café a été fermé puis rouvert en tant que McDonald’s, dont le projet d’adaptation est signé par Alexandre Burmester, qui a préservé le plus possible l’intérieur.

A côté de l’ancien Café Imperial, vous trouverez le bâtiment de l’ancienne banque Banco Nacional Ultramarino photo 26, également signé Ernesto Korrodi, 1920.

Sur la Praça da Liberdade, la Confeitaria Ateneia, par Júlio de Brito, résiste encore au temps, où il est encore possible de prendre un café sans se presser, étant le point de rencontre de générations successives.

L’encadrement urbanistique et paysagistique de l’Avenida dos Aliados n’a pas toujours été comme de nos jours. L’aménagement initial – qui avait recours au pavage à la portugaise, en calcaire et basalte, sur les trottoirs latéraux et dans le couloir central, et les jardins existants dans le couloir central, a été modifié en 2005 à cause de l’ouverture de la ligne de Métro D, qui ferait la tant souhaité connexion à Gaia, traversant le tableau supérieur du pont Luís I.

Le projet d’intervention, remis aux architectes Álvaro Siza Vieira (1933) et Eduardo Souto de Moura (1952), ce dernier étant l’architecte en chef des projeteurs du Métro de Porto, a dû résoudre quelques problèmes techniques, notamment en ce qui concerne la localisation des bouches d’accès de la station des Aliados, par Souto de Moura, qui a impliqué l’élargissement du trottoir, réduisant la plaque centrale. Compte tenu l’impossibilité de préserver l’intégralité du pavage à la portugaise, les architectes ont opté pour un pavage en cubes de granit, gagnant ainsi en unification et amplitude de l’espace public.

Les interventions de réhabilitation urbanistique dans l’Avenida dos Aliados se poursuivront au cours des années à venir puisque l’Avenida et l’espace alentour ont été classés par Porto Vivo, SRU, comme zone d’intervention prioritaire, ayant été divisée en plusieurs quartiers.La société Porto Vivo, SRU a comme mission la promotion, la réhabilitation et la reconversion urbaine du centre-ville, l’élaboration de stratégies d’intervention, et agir en tant que médiateur entre propriétaires, investisseurs et locataires, ayant à sa charge, si nécessaire et dans les limites légaux, l’opération de réhabilitation.

Le quartier du Palácio das Cardosas a été classé par cette entité comme Zone d’intervention prioritaire et est déjà en phase avancée d’intervention. L’objectif est de rendre à ce quartier l’importance d’autrefois, récupérant des immeubles pour des fins résidentielles, contrariant ainsi la tendance pour le dépeu-plement du centre-ville et attirant le commerce diversifié de qualité.

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Sur la Praça das Cardosas photo 27 une zone privée d’accès public se trouvant derrière l’hôtel Intercontinental, vous trouverez des panneaux explicatifs de l’histoire de cette zone.Maintenant que vous vous trouvez au bout de la rue, tournez le dos au Palácio das Cardosas et appréciez cette nouvelle perspective. Dans la même position, vous verrez sur votre gauche la Rua dos Clérigos, mise en évidence par l’ex-libris de la ville - l’ensemble de l’église et la tour de Clérigos photo 28, de l’architecte italien Nicolau Nazoni (1691 - 1773), construite pendant la première moitié du XVIIIème siècle.

A droite du Palácio das Cardosas, vous trouverez la Praça Almeida Garret. Cette place accueille deux infrastructures représentant, du point de vue architectonique, deux époques et écoles différentes : la gare ferroviaire de S. Bento photo 29 et la Station de Métro de S. Bento photo 30. La première de Marques da Silva et la deuxième d’Álvaro Siza, deux références obligatoires de l’architecture de Porto, deux époques différentes, deux ouvrages

qui se complètent en termes de fonctionnalités, dans une rencontre d’architectes qui se répétera à Serralves (Casa de Serralves de Marques da Silva et Musée d’art contemporain de Siza Vieira).

La gare de S. Bento, de Marques da Silva, dont la construction s’est étendue de 1896 à 1916, doit son nom au fait d’avoir été bâti à l’endroit même où se trouvait autrefois le Couvent de S. Bento d’Avé-Maria. Alors qu’il se trouvait encore à Paris, Marques da Silva commence à travailler sur le projet de construction de cette gare. Sa proposition initiale était clairement plus audacieuse. La façade du bâtiment traduisait le même language des plateformes, en ayant recours au fer fondu et au verre. Ayant été refusée, l’option est passée par le dessin d’un bâtiment plus classique, avec une façade dominée par deux tourelles et revêtue, à l’intérieur, de panneaux d’azulejos de Jorge Colaço. Leur monumentalité symbolise l’importance attribuée à l’accès et mobilité en tant que progrès fondamental pour une centralité de la ville nouvelle et dynamique.

De part et d’autre de la Praça Almeida Garret, vous trouverez des accès souterrains à la ligne D du métro de Porto, reliant Porto à Gaia par la plateforme supérieure du pont Luís I. Ainsi, en 2003, le pont Infante a été construit de sorte à pouvoir écouler le trafic routier qui se rendait en ville. Cette ligne est celle ayant la plus grande étendue de tunnel souterrain avec environ 7 km, traversant tout le centre-ville. La station de métro de S. Bento, de Álvaro Siza Vieira, est une station excavée à partir de la surface, en cinq niveaux : le niveau de surface, le niveau de la haute mezzanine, qui relie avec la cote haute de la ville, facilitant l’accès aux zones de Sé et de Batalha; le niveau de la basse mezzanine, le niveau du Quai et le niveau du Sous-quai. La configuration et amplitude de la basse mezzanine sont parfois exploitées pour la réalisation d’événements culturels. Le revêtement est en azulejo artisanal de l’usine Viúva Lamego, où l’on peut apercevoir ici et là, discrètement, des dessins fluides de l’architecte Álvaro Siza.

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Si nous projetons notre regard sur l’Avenida D. Afonso Henriques, qui permet d’accéder au tablier supérieur du Pont Luís I, au sommet, à droite, nous verrons le Morro da Sé et la silhouette austère de la Cathédrale de Porto photo 31 au style roman, construite au XIIème siècle, mais ayant subi de nombreuses interventions et modifications qui se sont prolongées jusqu’aux années 40 du XXème siècle.

Devant la Cathédrale s’érige le bâtiment-tour de Casa da Câmara photo 32. Construit au XVème siècle pour des réunions de la mairie, il était composé de gros murs en granit. A l’étage se trouvait la salle du Sénat, au deuxième étage la salle d’audiences et au rez-de-chaussée un entrepôt. A la fin du XVIIIème siècle, le bâtiment était déjà en ruines obligeant la mairie à déplacer ses installations. En 1875, le bâtiment serait détruit par un incendie, restant en ruines jusqu’en 2000. Cette année-là, il fut transformé, conformément au projet de Fernando Távora (1923-2005), en “mémorial des longues années de vie et d’histoire de la ville de Porto”. Conclue en

2001, l’actuelle construction respecte la sobriété de la construction primitive et les 100 paumes de hauteur, dûment signalées à l’extérieur. Depuis 2005, comprend également un Office du Tourisme Municipal.

Fernando Távora, nom fondamental de l’archi-tecture de Porto, fut l’un des fondateurs d’ODAM – Organisation des architectes modernes, en 1947, et est l’un des grands mentors de l’ «École de Porto». Il fut en effet maître et professeur de nombreux architectes consacrés, parmi lesquels Álvaro Siza.

Devant la gare ferroviaire S. Bento, vous pourrez admirer un autre bel exemple d’art en azulejo portugais sur la façade de l’église des Congregados.C’est à partir d’ici que nous débuterons notre parcours jusqu’à Rua Sá da Bandeira, qui représente le mieux l’évolution architectonique moderne de la ville.

La toponymie rend hommage à Bernardo de Sá Nogueira de Figueiredo, un noble et politicien portugais du temps de la monarchie constitutionnelle.

La rue est ouverte en 1836, engloutissant des ruelles, des potagers et des exploitations, expropriant au passage des usines. Son prolongement est passé par de nombreuses phases jusqu’en 1939, débouchant sur une grande artère de la ville, essentielle pour le décongestionnement et la distribution du trafic grandissant.

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Entre les nombreux bâtiments méritant notre intérêt que l’on trouve dans cette rue, nous ne mentionnerons que quelques-uns.

A droite et à gauche, au début de la rue, vous trouverez deux magnifiques bâtiments d’influence beaux-arts photo 33. Un peu plus loin, du côté gauche, au nº 15, vous trouverez un salon de coiffure pour hommes qui résiste au passage du temps. Projet de Manuel Marques datant de 1929, l’ancienne Barbearia Tinoco photo 34, préserve encore son mobilier d’époque.Du même côté, au nº 21, ressort la façade du bâtiment de l’Hôtel Peninsular photo 35. Presque en face, du côté droit, au nº 56, vous pourrez remarquer le détail hors du commun des coquilles Saint-Jacques qui ornent le toit d’un bâtiment photo 36.

Un peu plus loin, au nº 84, l’hôtel-théâtre inauguré en 2010, projet de Nini de Andrade e Silva et de Miguel Brito Nogueira, s’élève à l’endroit de l’ancien théâtre Baquet. Inauguré

en 1859, il a accueilli de nombreuses pièces et opérettes, genre à la mode très apprécié du public de l’époque, jusqu’à ce que, lors de cette fameuse nuit du 20 mars 1888, lors d’un opéra-comique ayant affiché complet, c’est acharné un violent incendie ayant fait plus de cent victimes et détruit entièrement le théâtre.

Face à l’ancien théâtre, nous apercevons le bâtiment du café A Brasileira photo 37, projeté par Francisco de Oliveira Ferreira en 1915. «A Brasileira» se détache par sa façade d’où ressort un parasol en fer et verre de 1916. Il fut autrefois l’un des cafés les plus fréquentés grâce à son intérieur raffiné. La boutique de café “A Brasileira” ouvre ses portes en 1903, appartenant à Adriano Teles, un émigrant de Minas Gerais, Brésil, où il s’était consacré au monde du café. Décidé à répandre sa marque et à consolider l’habitude de prendre un café, il offrait une tasse à café à toute personne achetant du café en grains. De même, la publicité qu’il en faisait avec la célèbre phrase “Le meilleur café est celui d’A Brasileira” est intéressante. En effet, elle était

composée d’azulejos placés dans des endroits stratégiques de passage et imprimée sur des tasses que quelques grands-mères portugaises peuvent encore avoir et font l’objet de désir des collectionneurs. Le succès des ventes mène à l’agrandissement des installations, en acquérant les bâtiments contigus et en ouvrant le café “A Brasileira”.Après Porto, Adriano Teles ouvre « A Brasileira » à Lisbonne, en pleine place du Chiado, en 1905, puis “A Brasileira » à Braga en 1907.

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Continuez sur votre gauche par la Rua do Bonjardim et vous verrez le restaurant A Regaleira, où est née le fameux sandwich Francesinha, et le magasin Cardoso Cabeleireiros photo 38, au nº 105. Ce magasin fabrique et commercialise des perruques depuis 1906.

Vous atteindrez ensuite la Praça D. João I, où vous trouverez de nombreux bâtiments importants de l’architecture moderne de Porto.

A gauche, vous apercevrez le Théâtre Rivoli photo 39, un projet de Júlio de Brito et les frises du sculpteur Henrique Moreira, datant de 1932 puis repensé en 1997 par Pedro Ramalho (1937). En face, vous trouverez le Palácio Atlântico photo 40, de 1950, un projet d’ARS Arquitectos (composé des architectes Fortunato Cabral, Cunha Leão et Morais Soares). Il est décoré de panneaux artistiques en mosaïque polychromée signés Jorge Barradas et fut construit afin d’abriter le siège de l’ancienne banque Banco Português do Atlântico.

A droite, vous pourrez observer celui qui fut autrefois - en 1945 - le bâtiment le plus haut du Portugal, signé Rogério de Azevedo (1898-1984) et Baltasar de Castro (1891-1967), le célèbre Rialto photo 41.

Les sculptures vigoureuses qui entourent la place, les « Corcéis », du sculpteur João Fragoso en 1954 sont remarquables.

En quittant la Praça D. João I et vous retrouvant une nouvelle fois dans la Rua Sá da Bandeira, traversez pour vous rendre à la Rua Passos Manuel et montez-la du côté gauche afin de mieux apprécier les bâtiments décrits ci-après.

Au nº 44, vous trouverez le siège du Clube Ateneu Comercial do Porto photo 42, fondé en 1869. Occupant ces installations depuis 1885, il abrite une bibliothèque comprenant plus de 40 000 titres et 80 000 volumes, parmi lesquels nous mettons en exergue la première édition facsimile de l’ouvrage “Os Lusíadas” de Luís de Camões, datant de 1572.

Plus vers le haut, au croisement avec la Rua Santa Catarina, vous verrez les anciens entrepôts Armazéns Nascimento photo 43, de Marques da Silva, 1914. Le bâtiment serait par la suite converti en café, le célèbre Palladium, fréquenté par des commerçants aisés. Les occupations successives qu’a connu ce bâtiment depuis sa construction ont considérablement modifié son intérieur.

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En face, au croisement de la rue Santa Catarina et Passos Manuel, s’élève le bâtiment de l’ancienne Casa Inglesa photo 44, projet de Francisco de Oliveira Ferreira, datant de 1923.

Faites désormais une petite incursion sur votre droite, direction Rua 31 de Janeiro.Au croisement de la Rua Santa Catarina et 31 de Janeiro, vous pourrez voir sur votre droite la façade de l’ancienne Ourivesaria Reis & Filhos photo 45, qui abrite désormais un magasin de mode. Regardez la façade et admirez le détail du toit peint. José Teixeira Lopes (1872-1919) est l’auteur de ce projet d’architecture, avec la collaboration de son frère, le sculpteur António Teixeira Lopes.En face, vous verrez l’une des librairies les plus anciennes de la ville, la librairie Latina photo 46, récemment réaménagée.Au bout de la rue 31 de Janeiro, à gauche, vous verrez l’église de Santo Ildefonso photo 47, construite entre 1730 et 1737. A l’intérieur, vous pourrez admirer l’œuvre de taille de Nicolau Nazoni, un architecte ayant eu une grande

importance pour la ville. Les azulejos de la façade sont signés Jorge Colaço.

En prolongeant votre regard tout droit, nous apercevrons les façades de deux bâtiments emblématiques de la ville : l’ancien café et cinéma Águia D’Ouro photo 48 et le Cinéma Batalha photo 49. Le premier date de 1839, ayant été réaménagé en 1931. En 1989, le cinéma ferme ses portes et est abandonné. Ayant fait l’objet d’une intervention récente, il abrite désormais l’hôtel B&B qui a su préserver la façade.Juste à côté, vous verrez le Cinema Batalha, un projet de 1946 d’Artur Andrade, toujours en attente d’une récupération. L’architecte (1913-2005) fut le membre fondateur de l’ODAM – Organisation des architectes modernes. Ainsi, cet ouvrage est un signe important d’une nouvelle génération moderne. Pendant les années 40, les cinémas étaient considérés comme des symboles de modernité et prestige, des espaces de référence de la ville. L’emploi d’un langage formel moderne était

perçu comme une conséquence naturelle. Le bâtiment s’organise autour d’une salle, autour de laquelle tous les autres espaces fonctionnaient, notamment les vastes “foyers”, éclairés par les grandes fenêtres de la façade. A l’époque, deux artistes ont collaboré avec Artur Andrade – Júlio Pomar et ses fresques néoréalistes, et A. Braga et son bas-relief placé sur la façade. En ce qui concerne Pomar, la censure ordonnera la destruction. Par ailleurs, pour l’œuvre d’A. Braga, la représentation a été modifiée (un faux et un marteau ont été supprimés).

Un peu plus loin, en pleine place de Batalha, vous apercevrez la façade jaune ocre du théâtre national de São João photo 50.Le Real Teatro de São João a été construit conformément au projet de l’architecte et scénographe italien Vincenzo Mazzoneschi, ayant officiellement été inauguré le 13 mai 1798. Détruit en 1908 par un incendie, José Marques da Silva fut chargé de sa reconstruction en ayant recours au béton, tout en préservant l’inspiration française de la décoration, si caractéristique de

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l’époque. Inauguré en 1920, le bâtiment s’est dégradé jusqu’à son acquisition en 1992 par l’état. En 1993, le procès de restauration a été attribué à l’architecte João Carreira. En 2012, il est reclassé comme Monument National.Vous pourrez visiter le théâtre national São João tous les samedis à 12:00, en soumettant une réservation préalable la veille jusqu’à 18:00 à rp@tnsj.pt.

Revenez un peu sur vos pas, direction Rua Passos Manuel. Ensuite, au croisement, tournez à droite.Vous y trouverez deux icones du Modernisme de Porto face à face: le Coliseu do Porto et le garage Passos Manuel.Au nº 178, vous trouverez le Garage Passos Manuel photo 51, un projet de 1930 de l’architecte Mário de Abreu qui comprenait du stationnement automobile, un étage de bureaux et un dernier étage réservé au logement. Il comprenait également des espaces commerciaux. Nous mettons en exergue le recours au néon en tant qu’élément décoratif innovant, configurant,

dans ce cas, le plan du Portugal, reposant sur la surface en verre.Il y a actuellement, au quatrième étage, un espace polyvalent de culture et loisir.En face, au nº 137, vous trouverez une autre icône du Modernisme, le Coliseu do Porto photo 52, un projet de 1941 de Cassiano Branco (1897-1970), de Júlio de Brito (1896-1965) et de Mário de Abreu.Ouvrage de Cassiano Branco, avec l’intervention d’autres architectes, notamment celle de Mário Abreu, le Coliseu est considéré comme une œuvre emblématique du modernisme portugais de la première génération. Essentiellement connu en tant que salle de spectacles, le Coliseu a également été exploité en tant que salle de cinéma et pour différents événements culturels. L’intérieur de la salle et la façade, avec une tour de 42 mètres, donne à cet ouvrage une forme expressionniste qui met l’accent sur le sens spectaculaire de l’architecture – et n’oublions pas que nous parlons d’un bâtiment consacré au spectacle.

L’utilisation de matériels riches et luxueux tels que des marbres, du plâtre, du cuivre et du fer forgé dénonce les influences Art Déco de Cassiano Branco, tout en offrant une certaines spectacularité aux espaces. Malheureusement, l’intégralité du projet n’a pas abouti. En effet, suite à plusieurs problèmes avec l’entrepreneur, l’architecte s’en est éloigné. Le Coliseu do Porto abrite en outre l’espace du cinéma Passos Manuel, qui revêt désormais des fonctions polyvalentes.

En descendant la Rua Passos Manuel jusqu’au croisement avec la Rua Santa Catarina, nous trouverons, à droite, le Café Majestic photo 53, de l’architecte João Queirós. Inauguré en 1921 sous le nom Café Elite, c’est en 1922 qu’il adoptera le nom Majestic. A l’époque, il était fréquenté par l’élite de la société. Le café se dégrade entre 1960 et 1980, jusqu’à ce qu’il soit déclaré immeuble d’intérêt public et patrimoine culturel en 1983. C’est alors qu’il est racheté par l’actuel propriétaire qui a procédé à sa restauration.

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Juste à côté du café, vous trouverez la Casa Alvão, l’une des boutiques de photo les plus anciennes de la ville, qui est établie au même endroit depuis 1901.En poursuivant vos pas dans la Rua Santa Catarina, levez votre regard une fois que vous serez au nº 200 afin d’admirer le détail des azulejos qui font la publicité de l’ancien Grande Bazar do Porto photo 54.

En face, au nº 197, se trouve l’un des hôtels les plus anciens de la ville, le Grande Hotel do Porto photo 55, un projet de 1880 de Silva Sardinha (1845-1906), d’inspiration victorienne, orné d’un petit parasol en verre et fer. L’hôtel subi une rénovation depuis 2008, attribuée à l’atelier Cremascoli, Okumura, Rodrigues, Arquitectos, dont le design d’intérieur est signé Fernando Marques de Oliveira.

En tournant à gauche pour prendre la Rua Formosa, vous pourrez admirer les azulejos qui décorent la façade de l’épicerie Pérola do Bolhão photo 56, fondée en 1917. C’est l’un

des établissements de commerce traditionnel que vous trouverez dans cette partie autour du marché du Bolhão. Traversez la rue et prenez la Rua Alexandre Braga. Profitez-en pour apprécier, au sommet de l’immeuble faisant l’angle de la Rua Formosa, le belvédère en fer forgé photo 57.

Plus loin, au nº 94, vous pourrez voir un autre projet de Marques da Silva, de 1938. Nous mettons en exergue le détail de la signature de l’architecte photo 58 sur la façade de l’immeuble.En traversant la rue, vous vous retrouverez face à l’entrée de la station de métro du Bolhão photo 59, de Eduardo Souto de Moura. Vous pourrez y admirer le panneau d’azulejos de Júlio Resende (1917-2011) inspiré de la vie du marché et des vendeuses (nous vous suggérons vivement de visiter le Lugar do Desenho, consacré à son ouvrage, à Gondomar).

Pénétrons à présent dans le marché du Bolhão photo 60. Celui-ci doit son nom à la source d’eau sur laquelle il repose, ainsi qu’à la fontaine

- qui se trouvait autrefois dans les alentours – désignée Fonte do Bolhão.Projet de Correia da Silva, construit entre 1914 et 1917, il s’étend sur tout un pâté de maisons, et se développe autour d’une fontaine à quatre tuyaux. Le marché occupe deux étages reliés au moyen d’un escalier, autour d’une cour centrale répartie en deux espaces extérieurs par le biais d’une galerie couverte et datant des années quarante.A l’extérieur, le bâtiment abrite plusieurs établissements orientés vers les quatre rues qui le délimitent. Les tourelles qui font guise de finition des angles dénotent une influence des Beaux-Arts. D’autre part, le fronton orienté vers la rue Formosa est décoré de sculptures représentant le commerce et l’agriculture. Répertorié en 2006 comme immeuble d’intérêt public, il est en attente de travaux de récupération.En sortant du marché, à Rua Sá da Bandeira, vous pourrez observer les intéressants détails d’azulejos et de fer forgé sur les portes et les vérandas, dont certains témoignent l’influence de l’Art nouveau, outre le fait d’être en rapport avec les établissements de commerce traditionnel.

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Montez la Rua Sá da Bandeira.

En arrivant au croisement de la Rua Sá da Bandeira et Fernandes Tomás, vous verrez sur votre gauche le bâtiment désigné Palais du Commerce photo 61 qui occupe tout un pâté de maison. Il fut projeté en 1941 par David Moreira da Silva, le gendre de Marques da Silva.Bâtiment imposant, on y remarque, parmi de nombreux autres détails, les verres bombés spécialement importés de Belgique et posés sur une menuiserie en bronze, ainsi que la tourelle faisant guise de finition à l’angle de la Rua Sá da Bandeira et Fernandes Tomás. On remarque également l’ensemble de scul-ptures qui orne la façade orientée vers la Rua Sá da Bandeira.

Poursuivez votre montée de la Rua Sá da Bandeira et vous apercevrez, à gauche, au nº 633/673, le bâtiment DKW/ENEDA photo 62, projeté en 1951 par Arménio Losa (1908-1988) et Cassiano Barbosa (1897-1970) réservé à l’exploitation d’un garage, d’établissements

commerciaux, de bureaux et de logements. Le garage occupe toute la surface du terrain sur deux étages superposés, tandis que les établissements commerciaux occupent le rez-de-chaussée. Les compartiments/bureaux peuvent être rassemblés et désassemblés, créant ainsi des espaces de différentes tailles en fonction des besoins, dévoilant ainsi une manière moderne de conception des espaces adaptée aux nouveaux styles de vie.

Outre l’intéressante distribution de volumes, la visière se trouvant à l’entrée ainsi que l’escalier hélicoïdal de l’intérieur méritent également qu’on les observe.

Tournez à gauche et prenez la Rua Guedes de Azevedo.

Ici, vous trouverez sur votre droite l’image singulière de la petite église de Fralelos, datant du XIXème siècle, et derrière, la structure hélicoïdale en béton armé apparent qui forme le Silo-Auto photo 63, un projet de 1964 d’Alberto

Pessoa (1919-1985) et João Abel Bessa, qui prétendait résoudre les problèmes de stationnement que l’on constatait à l’époque.

Juste en face, sur votre gauche, vous apercevrez la tour de l’hôtel D. Henrique photo 64. Projeté par C. de Almeida, José Carlos Loureiro (1925) et Luís Pádua Ramos (1931-2005) pendant les années 60, il fut d’abord pensé pour abriter des bureaux. Il fut par la suite adapté pour accueillir un hôtel alors qu’il était déjà en phase de construction. Une galerie commerciale dotée de jardins intérieurs et bénéficiant d’accès directs depuis les rues du Bolhão et du Bonjardim vient compléter ce projet. L’hôtel comprend un restaurant panoramique au 17ème étage, que l’on peut apercevoir de l’extérieur grâce au brise-soleil.

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En poursuivant jusqu’à la Rua Guedes de Azevedo, tournez à gauche pour prendre la Rua do Bonjardim, l’ancienne route de Guimarães. A la première à droite, vous apercevrez sur votre droite la station de métro de Trindade photo 65, projetée en 1996 par Souto de Moura.Toutes les lignes de métro se croisent dans cette station. Ainsi, vous pourrez accéder à la ligne D - celle qui fait le trajet Porto-Gaia - par le quai du sous-sol.

Traversez la Rua da Trindade. Vous pourrez en profiter pour visiter l’église de Trindade photo 66, du style néoclassique et construite au XIXème siècle conformément au projet de l’architecte Carlos Cruz Amarante. Face à l’église, vous apercevrez l’arrière du bâtiment de la mairie, plus sobre et sans ornements. C’est ainsi que nous terminons ce parcour, en espérant qu’il ait éveillé en vous l’envie de découvrir d’autres rues, d’autres zones, partant ainsi à la découverte de l’histoire et des histoires que renferme la ville, qui n’attendent que votre regard pour se dévoiler.

Notes:

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