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À l’écoute des animaux «Tout animal vivant doit rester libre, mais l’homme est responsable de tout animal qu’il a apprivoisé ou qui a perdu la possibilité de vivre libre.» Directeur - Rédacteur en chef : Pierre Challandes Illustrations : Anouk Tank (sauf si précisé) Photos : Pierre Challandes (sauf si précisé) Mise en page : Anouk Tank Impression : Imprimerie Malibu Print Journal officiel de l’Association du Parc d’accueil Pierre Challandes Centre international de protection des animaux Parc d’accueil Pierre Challandes 33, rte de Valavran 1293 Bellevue, GE - CH Tél : +41 (0)22 774 38 08 Fax : +41 (0)22 774 30 70 - CCP : 12-5328-7 www.parc-challandes.ch E-mail : [email protected] no 499 août / septembre / octobre 08 La Chouette Harfang

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Page 1: Parc d’accueil Pierre Challandes 33, rte de Valavran 1293 ...A l’écoute des animaux Association Parc Animalier Pierre Challandes 33, route de Valavran 1 93 - Bellevue Procès-verbal

À l’écoute des animaux

«Tout animal vivant doit rester libre, mais l’homme est responsable de tout animal qu’il a apprivoisé ou qui a perdu la possibilité de vivre libre.»

Directeur - Rédacteur en chef : Pierre ChallandesIllustrations : Anouk Tank (sauf si précisé) Photos : Pierre Challandes (sauf si précisé)

Mise en page : Anouk TankImpression : Imprimerie Malibu Print

Journal officiel de l’Association du Parc d’accueil Pierre Challandes Centre international de protection des animaux

Parc d’accueil Pierre Challandes33, rte de Valavran 1293 Bellevue, GE - CHTél : +41 (0)22 774 38 08Fax : +41 (0)22 774 30 70 - CCP : 12-5328-7www.parc-challandes.chE-mail : [email protected]

no 499août / septembre / octobre 08

La Chouette Harfang

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� A l’écoute des animaux

Association Parc Animalier Pierre Challandes

33, route de Valavran1�93 - Bellevue

Procès-verbal de l’Assemblée Géné-rale de l’association,tenue le 18 juin �008,

à 19H, au Parc

M. Pierre CHALLANDES ouvre la séance à 19 h 05

Le comité présent est composé de :

M. Pierre CHALLANDES, PrésidentM. Michel DUBOIS, trésorier Mme Wanda KINGSTONM. François PERRUCHOUDM. André CURRATMme Geneviève FUHRER

M. CHALLANDES excuse l’absence de MM. Egon NAEF et Philippe PASCHE et souhaite la bienvenue à toutes les personnes présentes

M. CHALLANDES nous lit son rapport :

Il explique à l’Assemblée qu’il voulait s’y prendre un peu à l’avance cette année pour écrire un discours plus fouillé que d’habitude et pas composé à la dernière minute et que cela n’a pas du tout réussi !!! Pourtant ce discours partait d’un bon pied, lundi matin, il s’était levé tôt, afin d’être au Parc avant 5 h 00 pour commencer son travail avant le réveil des animaux et l’arrivée des humains… mais il n’avait pas pensé qu’un des renardeaux récupéré par le Parc ce printemps, n’appréciant pas du tout le temps pluvieux, avait réussi la veille, après avoir joué avec les chiens, à se cacher à l’intérieur, au lieu de passer la nuit dehors avec les autres renardeaux. Trois sont là tous les matins et le soir.

Ils viennent jouer avec les chiens, man-gent puis repartent dès que les premiers enseignants de l’école ou les bénévoles arrivent. Cette année 12 renardeaux, perdus, orphelins, pris dans des cana-lisations, blessés, ont été apportés au Parc… Certains se sont détachés très rapidement de l’homme et ont pris leur indépendance, trois sont morts, mais trois autres sont restés, dont l’un d’eux reste très attaché à ses copains chiens et aux humains. Pour revenir à lundi matin, en ouvrant la porte, ce fut ce renardeau qui tout réjoui l’a accueilli. Il avait passé une excellente nuit à l’intérieur, mais il s’était aussi follement amusé à ren-verser moult objets à l’étage et il avait aussi réussi à ouvrir la volière des petits oiseaux, dont une dizaine était sorti de la volière et qu’il fallut rattraper. Les cailles naines et des tourterelles dia-mant avaient aussi disparu !!! Résultat, la remise en état des lieux et la capture des oiseaux lui prirent le temps réservé à la composition de son rapport.

procès verbal de l’assemblée générale

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3A l’écoute des animaux

Heureusement il y avait encore mardi matin … eh bien non, rebelote, le renardeau, le lundi soir, après avoir bien joué avec les chiens, épuisé, écœuré par la pluie qui retombait de plus belle, s’endormit profondément dans le local où est entreposé la nourriture et, à huit heures, en partant, il l’oublia dans ledit local. Mardi martin, de bonne heure, pour pouvoir cette fois préparer son allocu-tion, en voulant ouvrir le local, quelque chose l’empêchait de le faire : tous les outils entreposés derrière la porte étaient tombés et la bloquaient… bien sûr, il avait oublié de faire sortir le re-nardeau qui piaillait derrière la porte, ne comprenant pas pourquoi il ne le laissait pas sortir !

Il lui fallut presque une demi-heure pour parvenir à débloquer la porte, puis il eut droit à un spectacle de cataclysme : seaux renversés, étagères vidées de leurs contenus, sacs éventrés… Renar-deau avait bien récupéré après son coup de pompe de la veille !!! Une fois tout remis en ordre, il n’avait plus le temps de s’occuper de son discours, il fallait nourrir les autres animaux, pendant que Renardeau allait se recoucher… En allant nourrir un groupe de perruches dans une volière derrière la maison, il eut l’agréable surprise de constater que les deux autres renardeaux avaient creusé sous la cabane pour se mettre à l’abris de la pluie et ainsi ils pouvaient pénétrer dans la volière. N’ayant pas le temps de reboucher efficacement ce terrier, il dut rentrer les perruches, afin de ne pas tenter le, ou les diables !!!!!Heureusement, il avait encore ce matin pour travailler et cela tombait bien, car il devait amener son fils à l’aéroport pour 5 h 00 … Mais en arrivant au Parc, il entrevit un chevreuil derrière le portail. Etait-ce une de ses chevrettes qui était sortie de l’enclos ??? Heureu-sement non, en arrivant en haut du chemin, il aperçut de nouveau l’animal et il s’agissait d’un mâle avec ses super-bes bois qui tranquillement partit vers les sangliers et remonta vers la forêt au haut du Parc…Il sortit les chiens, les renards vinrent jouer avec eux et manger, les écureuils relâchés vinrent aussi grignoter les fruits, spécialement les papayes, expo-sés devant la maison… et le discours n’était toujours pas terminé !!!

Nouveaux venus : Durant l’année, nous avons accueilli plusieurs animaux : un binturong qui avait 18 ans et qui est

mort fin février de vieillesse; un jeune macaque de Java; un couple de tamarins à pinceau blanc, des tamarins de Goldy, un blaireau que nous avons remis en liberté et un raton-laveur. Naissances : Les maras ou lièvres de Patagonie ont eu des petits et des bébés moutons de Ouessant sont également nés cette année.

Visites : Durant l’année écoulée nous avons accueilli de nombreux groupes, écoles, loisirs, aînés,… qui ont pris du plaisir à rencontrer nos animaux.

Travaux : Il est à relever que l’’Entre-prise Fimenich est venue pendant une journée bénévolement travailler au Parc.Nous avons également refait 11 volières pour les perroquets.Des constructions importantes sont aussi prévues pour cette année : nous allons recouvrir les parcs extérieurs avec des plaques translucides. Ces travaux coûteront environ fr. 60’000.-- mais sont indispensables.

M. Michel DUBOIS, trésorier, lit son rapport qui fait état d’un résultat positif de fr. 7’462.91 pour l’exercice 2007 (fr. 5’328.60 pour l’exercice 2006)

Le total des charges 2007 se monte à fr. 229’000.-- (fr. 217’925.94 en 2006)

Le coût des frais d’alimentation est de fr. 25’000.-- soit fr. 70.-- par jour

Les 2 journées des Portes Ouvertes ont rapporté fr. 13’152.-- (fr. 9’449.-- en 2006)

Le total des cotisations s’élève à fr. 81’000.-- ce qui représente 2’717 coti-sants (2’672 en 2006)

Les dons se montent à fr. 41’000.-- (fr. 39’090.49 en 2006)

En conclusion, M. DUBOIS nous informe que l’exercice 2007 du Parc présente une situation comptable satisfaisante. Il remercie vivement les nombreux cotisants et donateurs et adresse sa plus vive reconnaissance aussi à tous les nombreux bénévoles.

Les vérificatrices aux comptes, Mmes Christine MANGE et Monique PATEGAY, déclarent

que les comptes annuels concordent avec la comptabilité ;

que cette dernière est régulièrement tenue et les comptes annuels régulière-ment établis ;que le bilan donne une image fidèle de la fortune de l’association au 31 décem-bre 2007 ; que le compte de fonctionnement de l’exercice 2007 indique de façon satisfai-sante l’origine des ressources et l’emploi qui en a été fait, et, que la direction a agi conformément au but statutaire, aux décisions sociales et dans l’intérêt de l’association.

Elles recommandent d’approuver les comptes annuels présentés.

Les membres présents acceptent à l’unanimité le rapport du président, les comptes du trésorier et le rapport des vérificatrices des comptes et donnent décharge aux membres du comité.

M. Pierre CHALLANDES propose que le comité 2007 soit reconduit pour l’exer-cice 2008 et que la cotisation annuelle de base reste à 30.- Frs par membre.

Sous les « divers » il est rappelé que les traditionnelles «Portes Ouvertes» se dérouleront cette année les 20 et 21 septembre 2008 (pâtisseries et volon-taires sont les bienvenus) et que le Vin Chaud aura lieu le samedi 20 décembre 2008. Une personne dans l’assemblée demande où en sont les tractations pour un éventuel déménagement du Parc au Parc du Bois-de-la-Bâtie. M. CHALLAN-DES répond que se projet est tombé à l’eau (le problème des milans ne se pose plus; ils ne reviennent plus depuis que l’Aéroport a fait installer des filets au dessus des parcs).

M. CHALLANDES demande encore à l’assemblée si quelqu’un désire la relec-ture du procès-verbal de l’Assemblée Générale de 2007, parue dans le journal de l’association. Il n’y a pas de demande.

Il remercie les 32 membres présents de s’être déplacés et les invite à boire un verre.

L’assemblée est terminée à 19 h 30.

Geneviève FUHRER, secrétaire

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nouvelles du parc et de l’association

Animaux recueillisCette année fut l’année du renard. En effet pas moins de 13 renardeaux me furent apportés de mars à juin. Ceux-ci, soit orphelins, soit perdus dans des caniveaux ou emportés par des ruisseaux enflés par les fréquen-tes pluies, furent placés dès qu’ils pouvaient manger seul dans les che-nils que je venais de construire, afin qu’ils s’attachent le moins possible à l’humain. La plupart, après avoir creusé eux-même leur sortie purent trouver la liberté, et après quelques jours ne furent plus visibles, bien que toujours nourris. Trois autres, Pif, Paf et… Toto furent plus imprégnés et, si maintenant ils craignent les personnes étrangères, ils viennent néanmoins le matin et /ou le soir pour manger et jouer avec les chiens. La dernière est arrivée il y a dix jours, soit au début du mois de juillet. Elle est âgée de trois mois et demi. Un couple l’avait récupérée âgée de quelques jours. Ils avaient cru, pendant les premières semaines, qu’il s’agissait d’un chaton, en raison de sa couleur gris foncé et de ses oreilles encore petites... Ce ne fut que vers la quatrième semaine, alors que son poil devenait roux qu’il réalisèrent leur erreur! Le «chaton», nommé «Balthus», considéré de sexe mas-culin fut rebaptisé «Bruni». Attaché à Bruni, et pensant pouvoir en faire un animal domestique, ils la gardè-rent en appartement jusqu’à l’âge de trois mois et demi, mais au cours des semaines, ils réalisèrent que c’était impossible et me l’amenèrent.

Lorsqu’ils me la présentèrent sous le nom de Bruni, je demandai si je pou-vais me permettre de l’appeler par son prénom : «Carla» ! Pendant une semaine Carla eut beaucoup de peine à s’habituer à son nouveau domicile, dans le chenil. Terrorisée par le nou-vel environnement, elle restait tapie dans son abri et se montrait agres-sive aussi bien à mon égard qu’avec les chiens ou les autres renardeaux lorsqu’ils s’approchaient de son parc. Je ne pouvais pas la laisser sortir car, paniquée, elle serait partie n’importe où, n’ayant aucun repère sécurisant. Je commençais à être pessimiste quant à son avenir libre, lorsque su-bitement, un matin elle m’accueillit ainsi que mes chiens en glapissant et en remuant la queue, venant vers nous en rampant pour se faire caresser. C’était gagné ! Je lui ouvris la porte, et elle partit en courant dans le champ, poursuivie par un des renardeaux, Toto. Heureuse de pouvoir courir dans un grand espace, elle partait en zigzaguant, sautait par-dessus les plantes, les chiens, puis s’arrêtait quelques minutes pour repartir aussi vite. Après une demi-heure, fatiguée, elle revint vers moi, se laissa attraper et enfermer dans son parc où elle s’endormit durant le reste de la journée. Le soir je la lais-sai à nouveau sortir et, après avoir un peu couru, elle me suivit.

Pour qu’elle ait des points de repè-res, je fis en sa compagnie le tour de la maison, qu’elle visita aussi. Puis elle joua dans le pré avec les autres renardeaux, d’un mois plus âgés, mais elle a rapidement appris à les rabrouer lorsqu’ils se montrent trop dominants et, depuis ce jour, elle refuse de regagner son parc. Elle vit librement et c’est quatre renardeaux qui viennent, chaque matin et cha-que soir jouer avec les chiens, puis repartent dans la nature. Toto et Carla sont les plus familiers et s’ins-tallent volontiers à l’intérieur de la maison, pour autant que je sois seul.

Un renard polaireNous retournons dans le cercle polaire; en effet, depuis le début du mois nous hébergeons un renard polaire placé chez nous par le zoo de Servion. Le zoo venait de faire l’ac-quisition d’un couple de renardeaux polaires, et le responsable craignait que ce mâle âgé de huit ans ne sup-porte pas ces nouveaux venus dans son enclos.

Nous l’avons placé dans l’enclos voisin de celui des renardes Poggia et Zig-Zag. Il s’y sent parfaitement à l’aise et, curieux, il vient souvent voir qui passe dans les couloirs. Ac-tuellement il est en mue et son poil est gris, seule sa queue est encore revêtue de sa fourrure hivernale toute blanche. Son aspect est un peu hirsute, mais il sera très élégant je l’espère, pour les portes ouvertes les 20 et 21 septembre !

Trois écureuilsCe printemps nous avons aussi ré-cupéré trois bébés écureuils, tom-bés du nid ou dont le nid avait été détruit par des corneilles. Nourris au biberon, ils ont été placés dans une grande cage à l’entrée, et de là ils ont repris progressivement le chemin de

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critch ...» reprirent dès la lumière éteinte, puis quelque chose me sauta dessus… un des chats avait profité pour monter à l’étage et, au lieu de faire la chasse aux souris, il me fai-sait la cour! Il était minuit et demi et je n’avais plus sommeil, cela d’autant plus que les loups à crinière s’étaient mis à aboyer, et leurs espèce de glapissements sonores et graves résonnaient dans la nuit. Je me levai, fit descendre le chat et attaquai ces derniers textes.

Donc si vous avez reçu le journal avant les portes ouvertes et que vous pouvez le lire aujourd’hui, c’est grâce aux souris, renards et autres compères qui m’empêchèrent de perdre mon temps dans mon lit de camp, et m’obligèrent à me remettre au travail! Portes ouvertesSamedi 20 et dimanche 21 septembre 2008 de 11h à 19h

Bellevue, le 16 juillet 2008P. Challandes

la liberté, revenant régulièrement se ravitailler dans les fruits placés à l’entrée. Ils adorent les melons, avo-cats et papayes.

Une nuit d’enferMardi soir, j’avais décidé de rester au Parc afin d’avancer dans la rédaction de mes textes pour le journal, car, même en arrivant tôt le matin, les renardeaux qui sont maintenant plutôt de jeunes renards (ils ont presque la taille adulte) me prennent beaucoup de temps pour jouer, man-ger, et surveiller leurs bêtises (vol d’objets oubliés sur une table, porte de la chatterie mal fermée et razzia sur la nourriture des chats…) Donc, mardi soir, j’avais décidé, après avoir nourris les animaux vers 19h30, de m’enfermer dans mon bureau et de travailler sur mes textes. A 22h30, fa-tigué et ayant enfin terminé le texte sur la chouette Harfang je voulus dormir au moins jusqu’à 4h00, avant de m’attaquer aux nouvelles du Parc. Eh bien, ce ne fut pas le cas ! A peine étendu sur mon lit de camp et la lumière éteinte, que : «critch, crotch crrrriii, critch»... toute une famille de souris se mit à galoper dans l’isola-

tion du plafond, à ronger le pain sec, le bois, à sauter sur le sol, à se pour-suivre avec des cris aigus… Je ne savais pas que nous étions à nouveau squattés par ce «charmant rongeur», tout comme je ne me souvenais pas que des souris pouvaient être si bruyantes ! Pourtant je réussis un peu à m’assoupir quand mes chiens se mirent à aboyer. Je me levai, allumai la lumière ce qui mit en fuite la gent trotte menu, et je descendis pour gronder les chiens. Mon regard fut alors attiré par la lampe d’en-trée qui s’était allumée… Bien sûr, ce devait être mes jeunes renards, d’ailleurs il y avait Toto juste devant la porte, qui regardait vers la table, sur laquelle je pus apercevoir, en me penchant, deux renards adultes en plein repas, qui se goinfraient de ba-nanes. Je ne les connaissais pas, mais ce devait être eux les responsables de toutes ces peaux de bananes et bananes à moitié consommées que je ramasse certains matins depuis plus d’un mois ! Je sortis, ce qui les mit en fuite, passai aux toilettes et remontai me coucher. Il était minuit et je pouvais encore me reposer quatre heures, mais «critch, critch… boum»… bruits de casseroles, puis chute d’un objet plus important… non ce n’étaient pas les souris, cela provenait d’en bas.

Je descendis dans le local des chats, tout était tranquille. Nouveau bruit de chute d’un objet, mais à côté, dans le local des frigos et réserve de nourriture. Je devinai alors qui en était le responsable : c’était Toto, il avait dû me suivre à mon insu lorsque je m’étais rendu aux toilet-tes, et était entré dans la pièce ! Je sortis pour me rendre dans ce local, et heurtai du pied deux hérissons qui trottinaient dans la nuit... lorsqu’on n’est chaussé que de nu-pieds, c’est une rencontre qui a un certain piquant ! Enfin j’ouvris la porte derrière laquelle effectivement Toto grattait, furieux de se trouver en-fermé ! Il fila dans la nuit. Je remon-tai me coucher en espérant pouvoir un peu somnoler, mais les «critch,

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Jusqu’à ce jour, l’été 2008 n’a pas été pro-digue en soleil et les canicules ne nous ont pas assommés ! Mais je ne sais pas ce que la fin du mois de juillet et août nous préparent, alors autant se rafraîchir en avance en partant pour le Grand Nord d’où sont originaires les chouettes Harfang. Cette grande chouette blanche vit dans la toundra arctique. La toundra est un terme russe qui désigne la formation végétale cir-cumpolaire, qui n’existe qu’autour du Pôle Nord sur une surface de plus de huit millions de km2, soit 6% des terres émergées. Dans les régions nordiques, la profondeur à laquelle le sol reste gelé en per-manence détermine en grande partie le type de végétation poussant en surface. Progressive-ment, les conifères de la taïga sont remplacés par des saules et des bouleaux nains, puis par des herbacés et, en se rapprochant du Pôle, par des mousses et des lichens. Puis, sur la banquise, la flore n’est représentée que par quelques algues microscopiques. Les conditions climatiques de ces ré-gions sont rudes et les sols ne dégèlent qu’en surface durant les trois mois d’été, dont la température moyenne ne dépasse pas les 10° C. Les précipi-tations, plutôt faibles, ne dépassent pas 600 mm par année et tombent généralement sous forme de neige, ac-compagnées d’un vent violent nommé blizzard. Si durant l’été boréal le soleil ne se couche quasiment pas, rasant l’horizon sans disparaître, au solstice d’hiver le soleil n’apparaît quasiment plus et les températures descendent : peu d’animaux peuvent résister. Sous ces latitudes quelques herbivores se sont adaptés à ce climat, tels que les rennes et les bœufs

musqués pour la partie eurasiatique de la toundra, et les caribous et mouflons du Canada pour le nord du Canada. Ces animaux se contentent de la faible végétation, mais migrent en hiver vers le sud pour rechercher leur nourriture. Des rongeurs, de la famille des campa-gnols, les lemmings, vivent aussi sous ces climats. Très prolifique durant l’été, ils servent, durant l’hiver, de garde-manger pour les chouettes Harfang et aussi pour les renards polaires, qui avec les ours blancs et les loups po-laires sont les carnassiers de ces lieux inhospitaliers et les principaux préda-teurs des Harfang.

Durant l’été boréal, de nombreuses espèces d’oiseaux viennent nicher dans la toundra et sont aussi des proies po-tentielles, mais sitôt leur progéniture

indépendants elles migrent plus au sud. Les chouettes Harfang et les lagopèdes sont les seuls oiseaux sédentaires pouvant supporter les hivers rigoureux de ces régions. Les plumes qui recouvrent aussi entièrement les tarses et les doigts, sont partout si serrées et si abondantes qu’elles cachent parfois le bec et les serres. Elles constituent un parfait isolant thermique lors de l’hiver boréal durant le-quel la température descend en dessous des –50° C . Non seulement la couleur blan-che est un excellent isolant, empêchant la dispersion de la chaleur corporelle, mais elle permet également un camouflage presque parfait sur la neige. Pour le mâle cet avantage disparaît en été, lorsque la neige fond par endroit, laissant apparaître le sol et les herbes. La femelle, grâce aux stries gris brun du plumage, est mieux camou-flée lorsqu’elle couve au sol. Depuis 2002 le Parc héberge un couple de ces rapaces de la famille des hiboux. C’est le zoo de la Garenne qui nous a offert une femelle née en 2002 et son frère d’un an

son aîné. Familiers, les deux Harfang avaient été installés dans le couloir qui se trouve derrière les parcs des lynx, pumas et léopard. Dans ce couloir, ils avaient la place pour voler sur une longueur de plus de 80 mètres, mais ils devaient tenir le milieu du couloir large de 1,60 mètres, car leur envergu-re approche 1,50 mètres. Confiants, les deux Harfang nous regardaient passer à côté d’eux sans broncher ni être effa-rouchés, tournant la tête pour dévisa-ger les visiteurs de leurs grands yeux orange doré. Comme chez les autres membres de leur famille, les strigi-dés, les yeux ne roulent pas dans leur orbite et ils sont obligés de tourner la tête pour regarder de côté et suivre les déplacements. Chez les hiboux et les chouettes, le champ de vision des deux yeux, braqué vers l’avant,

La chouette harfang ou harfang des neiges

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se chevauche largement, ce qui leur permet de juger très exac-tement les distances. L’Harfang a aussi une très bonne vision de jour, car en raison de l’été boréal, pendant lequel le soleil ne se cou-che quasiment pas, il doit chasser de jour, ce qui en fait le plus diurne des nocturnes !

Chaque fois que nous passions dans le couloir, c’était un plaisir de pouvoir observer ces grands rapaces blancs de si près. Le couple se distingue par un dimorphisme sexuel assez accusé : le mâle de taille inférieure à sa compagne porte, comme beaucoup d’animaux arctiques, une livrée presque complè-tement blanche. La femelle présente sur un fond clair des stries grises et noires, ce qui décompose complète-ment sa silhouette et lui permet d’être camouflée pendant l’incubation, tâche qui lui incombe complètement. Le mâle est responsable du ravitaillement et de la défense du nid, ce qui trois ans plus tard nous a posé quelques problè-me concernant notre passage dans le couloir ! En effet, en mai 2005 le mâle se mit à courtiser sa sœur en lui appor-tant les proies mortes que nous leur distribuons. Il le faisait en marchant très droit, la queue relevée, devant sa femelle; puis, après qu’ils eurent trouvé un emplacement adéquat, le mâle l’appelait avec des hululements sourds et saccadés auxquels elle ré-pondait par d’autres hululements plus gloussés, puis elle prit possession de l’emplacement. En raison de l’absence d’arbres l’Harfang niche à même le sol, dans une dépression que le couple gratte dans la terre. Ils creusèrent donc le sol pour former une petite cavité dans laquelle elle pondit trois œufs, un tous les deux jours.

Seule la femelle couve, nourrie par le mâle qui lui apporte la nourriture avec beaucoup de cérémonial, la queue relevée avec les mêmes hulu-lements sourds et saccadés auxquels la femelle répond, comme lorsqu’il lui fait sa cour. Il dépose la nourri-ture devant elle. Elle ne quitte pas ses œufs ni ses petits pendant les dix premiers jours, car même durant l’été boréal, la température peut

subitement s’abaisser bien au-dessous de 0°C. Si la femelle devait s’absenter du nid pour chasser, les œufs ou les jeunes ne survivraient pas à de telles chutes de température. Pour la même raison la femelle commence de couver dès le premier œuf pondu. L’incuba-tion dure 32 à 34 jours, et les éclosions suivent à deux jours d’intervalles, ce qui dans des pontes importantes, jusqu’à dix œufs, donne de fortes dif-férences de taille chez les jeunes. Ces pontes font généralement suite à une explosion démographique des popula-tions de lemmings, qui peuvent avoir lieu tous les quatre à cinq ans.

Mais si le rôle du mâle est d’apporter de la nourriture à sa famille, il est aussi responsable de leur sécurité, et depuis la ponte du premier œuf, le passage dans le couloir était devenu des plus périlleux ! Il fallait se munir d’un seau pour se protéger des attaques du mâle qui nous volait dessus, ses terribles serres en avant. Malheureusement ses œufs ne furent pas fécondés et après 34 jours la femelle quitta sa cavité. Ainsi le passage dans le couloir ne posa plus de problème. L’année suivante, le couple fut déplacé dans un enclos vide, mais une nouvelle fois les œufs ne furent pas fécondés. C’était peut-être dû à la consanguinité.

L’hiver dernier, j’ai récupéré un nouveau mâle que j’ai installé dans un premier temps dans un enclos voisin, puis dans le même enclos, les deux mâles ne se cherchant pas de noises. Comme le mois de mai approchait et que ni l’un, ni l’autre des deux mâles ne se décidait à

courtiser la femelle, je retirai le frère, et rapidement celle-ci repéra un lieu pour creuser une cavité dans laquelle elle pondit cinq œufs; sans toutefois que son nouveau soupirant lui fasse une cour acharnée ou n’essaye de protéger le nid lorsque nous entrions dans le parc ! Malheureusement les fortes pluies que nous avons subies en juin inondèrent une nuit la cavité et, le matin, je retrouvai la femelle sur un tronc, contemplant ses œufs dans l’eau. Espérant que l’inondation venait de se produire, j’entrepris de déplacer les cinq œufs un peu en arrière, au sec, dans une cavité que je protégeai par une digue. La femelle m’observa sans attaquer, de même que le mâle, toujours timide. Mais dès que j’eus ter-miné mon travail, elle regagna le nid et couva pendant 34 jours, tandis que le mâle se mit à défendre sa femelle et à la nourrir. Cependant il n’y eût pas d’éclosion, soit en raison de l’inonda-tion, soit que le mâle n’ait pas accom-pli son devoir. Nous verrons l’année prochaine !

Bellevue, le 16 juillet 2008 P. Challandes

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Et surtout, n’oubliez pas le calendrier 2009 qu’Anouk mijote avec amour et talent, et qui paraîtra à cette occasion !

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