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Évangile selon Matthieu Matthieu 22:1-14 Page 1 Parabole des noces (Matt. 22.1-14) Introduction L’invitation loupe Histoire d’une invitation ratée Ruthanna Metzgar, une chanteuse professionnelle, raconte une histoire qui illustre bien l'importance d'avoir nos noms inscrit dans le Livre. Il y a bien des années, on lui demanda de venir chanter au mariage d'un homme très riche. Selon les indications du carton d'invitation, la réception avait lieu dans les deux derniers étages de la tour Seattle’s Columbia, le gratte-ciel le plus haut de l'émisphère nord. Son mari et elle s'en réjouissaient à l'avance. A la réception, des serveurs leur offrirent des hors d’oeuvres magnifiques et des boissons exotiques. Ils s'approchèrent à la suite du couple nuptial d'un maître d'hôtel qui, derrière un grand livre, accueillait des invités. « Puis-je avoir vos noms, s'il-vous-plaît ? » « Je suis Ruthanna Metzgar, et voici mon mari Roy » Il rechercha les noms indiqués. « Je ne trouve pas vos noms. Pourriez-vous me les épeler s'il-vous-plaît ? » Ruthanna épela son nom lentement. Le maître d'hôtel rechercha à nouveau et finit par lever les yeux du livre : « Je suis désolé, mais vos noms ne sont pas inscrits ici. » « Il doit avoir une erreur, » répondit Ruthanna, « je suis la chanteuse. J'ai chanté pour le mariage. » Le gentleman répondit : « qui vous êtes et ce que vous faites n'a pas d'importance. Sans vos noms inscrits dans ce livre, je ne peux pas vous laisser entrer. » Il appela un garçon et lui dit : « Montrez l'ascenseur de service à ces personnes s'il-vous-plaît. » Les Metzgar suivirent le garçon et passèrent devant les décorées avec art. Près des tables les membres de l'orchestre en livrée se préparaient à jouer. Le garçon laissa Ruthanna et Roy monter dans la cabine de l'ascenseur et pressa le bouton « G » pour le garage. Ils repérèrent leur voiture, et s'éloignèrent en voiture, gardant le silence pendant un long moment. Puis Roy posa sa main sur le bras de son épouse et lui demanda : « Chérie, que s'est-il passé ? » « Quand l'invitation est arrivée, j'étais très occupée » répondit-elle. « Je n'ai jamais pris la peine de répondre au RSVP. Note que je savais que j'allais être la chanteuse au mariage. J'étais certaine de pouvoir aller à la réception sans avoir à répondre ! » Randy Alcorn, Heaven (Tyndale, 2004), pp.31-32; submitted by Lee Eclov, Vernon Hills, Illinois Lecture: Matthieu 22.1-14 Dieu invite son peuple à ses noces (Matt 22.1-6) « 1 Jésus leur parla de nouveau en paraboles et il dit : 2 Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils. 3 Il envoya ses serviteurs pour appeler ceux qui étaient invités aux noces ; mais ils ne voulurent pas venir. 4 Il envoya encore d’autres serviteurs en disant : Dites aux invités : J’ai préparé mon festin, mes bœufs et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt, venez aux noces. 5 Mais, négligeant (l’invitation) ils s’en allèrent, celui–ci à son champ, celui–là à son commerce, 6 et les autres se saisirent des serviteurs, les outragèrent et les tuèrent. » Luc rapporte une parabole similaire, prononcée à une autre occasion. C’est donc une illustration que Jésus a utilisée à plusieurs reprises, pour souligner un aspect important de son invitation : © Un poisson dans le net/Florent Varak http://unpoissondansle.net

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Évangile selon Matthieu Matthieu 22:1-14 Page 1

Parabole des noces (Matt. 22.1-14)

IntroductionL’invitation loupe

Histoire d’une invitation ratéeRuthanna Metzgar, une chanteuse professionnelle, raconte une histoire qui illustre bien l'importance d'avoir nos noms inscrit dans le Livre. Il y a bien des années, on lui demanda de venir chanter au mariage d'un homme très riche.

Selon les indications du carton d'invitation, la réception avait lieu dans les deux derniers étages de la tour Seattle’s Columbia, le gratte-ciel le plus haut de l'émisphère nord. Son mari et elle s'en réjouissaient à l'avance.

A la réception, des serveurs leur offrirent des hors d’oeuvres magnifiques et des boissons exotiques. Ils s'approchèrent à la suite du couple nuptial d'un maître d'hôtel qui, derrière un grand livre, accueillait des invités.

« Puis-je avoir vos noms, s'il-vous-plaît ? »

« Je suis Ruthanna Metzgar, et voici mon mari Roy » Il rechercha les noms indiqués. « Je ne trouve pas vos noms. Pourriez-vous me les épeler s'il-vous-plaît ? »

Ruthanna épela son nom lentement. Le maître d'hôtel rechercha à nouveau et finit par lever les yeux du livre : « Je suis désolé, mais vos noms ne sont pas inscrits ici. »

« Il doit avoir une erreur, » répondit Ruthanna, « je suis la chanteuse. J'ai chanté pour le mariage. »

Le gentleman répondit : « qui vous êtes et ce que vous faites n'a pas d'importance. Sans vos noms inscrits dans ce livre, je ne peux pas vous laisser entrer. »

Il appela un garçon et lui dit : « Montrez l'ascenseur de service à ces personnes s'il-vous-plaît. »

Les Metzgar suivirent le garçon et passèrent devant les décorées avec art. Près des tables les membres de l'orchestre en livrée se préparaient à jouer. Le garçon laissa Ruthanna et Roy monter dans la cabine de l'ascenseur et pressa le bouton « G » pour le garage.

Ils repérèrent leur voiture, et s'éloignèrent en voiture, gardant le silence pendant un long moment. Puis Roy posa sa main sur le bras de son épouse et lui demanda : « Chérie, que s'est-il passé ? » « Quand l'invitation est arrivée, j'étais très occupée » répondit-elle. « Je n'ai jamais pris la peine de répondre au RSVP. Note que je savais que j'allais être la chanteuse au mariage. J'étais certaine de pouvoir aller à la réception sans avoir à répondre ! »

Randy Alcorn, Heaven (Tyndale, 2004), pp.31-32; submitted by Lee Eclov, Vernon Hills, Illinois

Lecture: Matthieu 22.1-14

Dieu invite son peuple à ses noces (Matt 22.1-6)« 1 Jésus leur parla de nouveau en paraboles et il dit : 2 Le royaume des cieux est semblable à un roi qui fit des noces pour son fils. 3 Il envoya ses serviteurs pour appeler ceux qui étaient invités aux noces ; mais ils ne voulurent pas venir. 4 Il envoya encore d’autres serviteurs en disant : Dites aux invités : J’ai préparé mon festin, mes bœufs et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt, venez aux noces. 5 Mais, négligeant (l’invitation) ils s’en allèrent, celui–ci à son champ, celui–là à son commerce, 6 et les autres se saisirent des serviteurs, les outragèrent et les tuèrent. »

Luc rapporte une parabole similaire, prononcée à une autre occasion. C’est donc une illustration que Jésus a utilisée à plusieurs reprises, pour souligner un aspect important de son invitation :

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Évangile selon Matthieu Matthieu 22:1-14 Page 2

En Matthieu En LucNoces du fils du roi Noces d’un hommeRepas de noce Un grand repasDeux invitations Une seule invitationLes invités refusent et se montrent violents Ils donnent différentes excusesLes invités qui refusent sont détruits Les invités qui refusent sont laissés

Un thème commun : L’invitation de l’Evangile ressemble à une célébration joyeuse, c’est royal La vie avec Dieu est comparée à un mariage Le RSVP est obligatoire pour en bénéficier.

Comme le souligne Henry Bryant : La description du royaume que Dieu réserve aux siens nous laisse rêveurs. Au festin, il y a de quoi apaiser la faim et la soif de toute âme. Tout est prêt, préparé dans sa grâce pour fêter le mariage du Fils avec son épouse, prélude à l’héritage promis (Apoc. 19.6-9). Son invitation résonne à travers les pages de sa Parole : O vous tous qui avez soif, Venez vers les eaux, Même celui qui n’a point d’argent ! Venez, achetez et mangez,

Venez, achetez du vin et du lait, Sans argent, sans rien payer ! (Esaïe 55:1) Il y a abondance de joies devant ta face, Des délices éternelles à ta droite. (Psaumes 16:10-11)

Henry Bryant, Matthieu (Editions CLE, p. 270).

Le Roi représente Dieu le Père. Le Fils représente Dieu le Fils. Que représentent les invités ? L’invitation au mariage est l’invitation de Dieu lancée au peuple de Dieu à accepter cette alliance

de rédemption, cette alliance que Dieu veut faire eux. Les prophètes de l’AT utilisent l’image du mariage pour décrire l’union entre Dieu et les hommes.

En Jér 2 & 3 et en Os 3, Dieu se lamente même qu’Israël se comporte comme une femme infidèle.

Plusieurs ont même supposé que le merveilleux poème d’amour du Livre des Cantiques faisait écho à l’amour de Dieu pour son peuple.

En tous cas, le plan de Dieu est d’offrir à Dieu le Fils son épouse.

J’ai vu pas mal de mariages. Tous sont magnifiques, parce que les mariés illuminent leur monde. Parfois, il y a un mariage particulièrement somptueux. Beaucoup d’argent est investi dans la cérémonie et dans le repas de noces. C’est vraiment impressionnant… Imaginez le mariage que Dieu organise ! Lors du simple festin d’Assuérus (cf. Esther) la fête a duré 180 jours (Est 1.4) Esaïe parle même d’un repas gigantesque : « L'Éternel des armées fera Pour tous les peuples,

sur cette montagne Un festin de mets succulents, Un festin de vins vieux, De mets succulents, pleins de moelle, De vins vieux, clarifiés » (25:6).

Ce sont les noces d’un Roi ! Si vous aviez été invités au mariage du Prince Charles de Lady Di, n’auriez-vous pas au moins apprécié l’invitation ? La possibilité d’un bon repas ?!

Les invitations étaient personnalisées, et le roi a délégué ses serviteurs pour leur adresser. Mais les invités sont plutôt froids. Ils prendront la décision plus tard. Un peu comme les jeunes qui décident au dernier moment s’ils se rendront au groupe de jeunes !

Le Roi, finalement généreux, insiste une deuxième fois. Cette fois-ci « tout est prêt », il n’y a qu’à se régaler ! Je suis touché de l’insistance du Roi. Il aimerait vraiment la présence de ceux qu’il invite. Il est aimant dans son attention, il est bienveillant en pourvoyant à tout pour le bonheur de ses invités.

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Évangile selon Matthieu Matthieu 22:1-14 Page 3

Les premiers serviteurs = les prophètes et serviteurs de l’Ancien TestamentLes seconds serviteurs = Jean-Baptiste, les apôtres, le Fils de Dieu

Deux types de réactions qui identifient les différents rejets que l’on oppose à Dieu : L’indifférence. Trop occupé par le travail. Luc ajoute l’exemple de celui qui a acheté « cinq paires

de bœufs » et il veut les essayer. C’est assez drôle, parce qu’on imagine bien le langage actuel, je viens d’acheter une BMW, et je vais l’essayer, ou j’ai acheté un ordinateur, et je vais l’essayer.

La violence. On reprend ici la description précédente : le peuple Juif a tué la plupart des prophètes que Dieu lui envoyait. « Mais ils se soulevèrent et se révoltèrent contre toi. Ils tournèrent le dos à ta loi, tuèrent tes prophètes qui les conjuraient de revenir à toi, et se livrèrent à de grands outrages. » (Néhémie 9:26)

Dieu prend note du RSVP refusé (Matt 22.7)« 7 Le roi fut irrité ; il envoya son armée, fit périr ces meurtriers et brûla leur ville »

On se dit que c’est un peu raide. Refuser une invitation à un mariage, et voilà qu’il faut en mourir ! C’est qu’en fait, ce mariage, cette invitation, est l’invitation à l’Evangile. Accepter ou rejeter l’invitation c’est accepter ou rejeter le salut que Dieu offre. Et comme cette histoire se termine mal, au point qu’ils tuent les représentants du roi, le roi manifeste sa juste colère.

De tout temps la patience de Dieu a connu des limites : “Alors l’Éternel dit : Mon Esprit ne restera pas toujours dans l’homme, car celui–ci n’est que chair,

et ses jours seront de 120 ans.” (Genèse 6:3) “Un homme qui mérite d’être repris et qui raidit la nuque sera brisé tout d’un coup et sans

remède.” (Proverbes 29:1) “22 Et toi, Belchatsar, son fils, tu n’as pas humilié ton cœur, quoique tu aies connu tout cela. 23 Tu

t’es élevé contre le Seigneur des cieux ; tu as fait apporter devant toi les vases de sa maison, et vous y avez bu du vin, toi et tes grands, tes femmes et tes concubines ; tu as loué les dieux d’argent, d’or, de bronze, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient pas, qui n’entendent pas et qui n’ont pas la connaissance, et tu n’as pas glorifié le Dieu qui a dans sa main ton souffle et toutes tes voies. 24 C’est pourquoi il a envoyé cette extrémité de main qui a tracé cette écriture. 25 Voici l’écriture qui a été tracée : Mené, mené, téqel et parsîn. 26 Et voici l’explication de ces mots. Mené : Dieu a compté ton règne et y a mis fin. 27 Téqel : Tu as été pesé dans la balance et tu as été trouvé léger. 28 Parsîn : Ton royaume sera divisé et donné aux Mèdes et aux Perses. […] Cette même nuit, Belchatsar, roi des Chaldéens, fut tué. (Daniel 5:22-30)

Et sur Jézabel, la fausse prophétesse : “21 Je lui ai donné du temps pour se repentir, mais elle ne veut pas se repentir de son inconduite. 22 Voici que je la jette sur un lit ainsi que dans une grande tribulation et ceux qui commettent adultère avec elle, à moins qu’ils ne se repentent de ses œuvres.” (Apocalypse 2:21-22)

Hélas, le verset 7 s’accomplira bientôt à la lettre. « 7 Le roi fut irrité ; il envoya son armée, fit périr ces meurtriers et brûla leur ville ». Falvius Joseph est l’historien de l’antiquité qui a vu cette période. Son livre relate cette guerre que mènera Rome contre Jérusalem et retrace l’accomplissement de ce que Jésus annonce ici :

Déjà les soldats mettaient le feu aux portes : l’argent, en fondant, livra bientôt passage à la flamme qui attaqua les boiseries, d'où elle s'élança avec violence pour gagner les portiques. Quand les Juifs virent le feu autour d'eux, leurs âmes et leurs corps s'affaissèrent : dans cet abattement, nul ne songea à se défendre ou à éteindre l'incendie ; ils restaient stupides et contemplaient ce spectacle. Découragés par leurs pertes, ils ne songeaient pourtant pas à

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Évangile selon Matthieu Matthieu 22:1-14 Page 4

sauver le reste, mais, comme si déjà le Temple était en feu, ils exaltaient leur fureur contre les Romains. La flamme se répandit ce jour-là et la nuit suivante ; car ce ne fut que par sections, et non d'un seul coup, que les portiques en devinrent la proie.3. [236] Le lendemain[19], Titus donna l'ordre à une partie de ses troupes d’éteindre le feu et de rendre praticables les abords des portes, pour faciliter la montée des légions. Lui-même réunit les chefs, qui s'assemblèrent au nombre de six […] Titus tint conseil au sujet du Temple. Les uns étaient d'avis d'appliquer la loi de la guerre : jamais les Juifs ne cesseront de se révolter, tant que le Temple où ils se rassemblent de tous les endroits du monde subsistera. Quelques-uns conseillèrent de l'épargner, si les Juifs l'évacuaient et que personne n'y plaçât des armes, mais de l'incendier, s'ils y montaient pour combattre car ce ne serait plus alors un temple, mais une citadelle, et d'ailleurs le sacrilège serait imputable non à eux, Romains, mais à ceux qui les y contraignaient. Titus déclara que, même si les Juifs montaient sur le Temple pour combattre, lui-même ne se vengerait pas sur des objets inanimés de fautes commises par des hommes, et qu'il ne brûlerait jamais un si bel ouvrage. Ce serait une perte pour les Romains, comme du reste la conservation de ce monument ajouterait à la gloire de son principat[23]. Alors, Fronton, Alexandre et Céréalis s'enhardirent et se rangèrent à l'opinion de Titus. Celui-ci congédia donc le conseil, donna l'ordre aux chefs de faire reposer les autres troupes, afin de les fortifier pour le combat, et manda à sa garde, composée de l'élite des cohortes, de frayer une route à travers les ruines et d'éteindre le feu.4. [244] Pendant ce jour-là, la fatigue et l'abattement des Juifs arrêtèrent leurs offensives ; mais le lendemain, ils rassemblèrent leurs forces, reprirent courage et, vers la deuxième heure, sortirent par la porte de l'est et coururent jusqu'aux postes qui gardaient le Temple extérieur. Les soldats des postes reçurent avec fermeté leur attaque, opposèrent de front la ligne de leurs boucliers et, semblables à une muraille, serrèrent leurs rangs. Il était pourtant évident qu'ils ne pouvaient pas résister longtemps à la multitude et à la furie des assaillants. Alors César, qui observait le combat de la tour Antonia, prévint l'instant de la déroute et se porta à leur secours avec l'élite de ses cavaliers. Les Juifs ne purent soutenir le choc et la plupart, voyant tomber ceux du premier rang, tournèrent le dos ; mais chaque fois que les Romains se retiraient, ils faisaient volte-face et les attaquaient de nouveau, pour fuir de nouveau devant leur retour offensif. Enfin, vers la cinquième heure du jour, les Juifs eurent le dessous et s'enfermèrent dans le Temple intérieur.5. [249] Titus retourna à la tour Antonia ; il avait résolu de donner l'assaut avec toutes ses troupes le lendemain vers l'aurore et de cerner le Temple que Dieu, depuis longtemps, avait condamné au feu. La succession des temps amenait le jour fatal, qui fut le dixième du mois de Loos[24]. A cette même date le Temple avait autrefois été brûlé par le roi de Babylone[25]. Mais l'origine et la cause de l'incendie doivent être attribuées aux Juifs eux-mêmes. Car, dès que Titus se fut retiré, les factieux, après quelques instants de repos, tirent une nouvelle attaque contre les Romains ; les postes qui gardaient le Temple engagèrent le combat avec ceux qui cherchaient à éteindre le feu du sanctuaire intérieur et qui, repoussant les Juifs, les poursuivaient jusqu'au Temple. C'est alors qu'un des soldats, sans attendre d'ordre, sans scrupule devant une telle entreprise, mais poussé par une sorte d'impulsion surhumaine, saisit un tison enflammé, et, soutenu par un de ses camarades, lança le feu à travers une fenêtre dorée, située du côté du nord et donnant accès aux habitations construites autour du Temple. Quand la flamme jaillit, les Juifs poussèrent un cri qui répondait à leur douleur : ils coururent en foule pour l'éteindre, sans souci de leur vie, sans ménager leurs forces, en voyant se consumer le monument qui avait été jusque-là l'objet de toute leur vigilance.6. [254] Un coureur vint annoncer la nouvelle à Titus, qui se reposait alors sous sa tente des fatigues du combat : il s'élança tel qu'il était et courut vers le Temple pour arrêter l'incendie. Derrière lui vinrent tous ses lieutenants, que suivaient les légions frappées de stupeur : dans une troupe si nombreuse, subitement mise en branle, il y avait de la confusion et des cris. César, de la voix et de la main, ordonnait aux soldats d’éteindre le feu ; mais on n'entendait pas sa voix parmi les clameurs plus fortes encore qui assourdissaient les oreilles ; on ne prenait pas garde non plus aux signes que faisait sa main, car les uns étaient distraits par le combat ; les autres par leur propre fureur. Ni l'exhortation, ni la menace ne retenaient l'élan des légions qui avançaient ; tous se laissaient conduire par leur seule colère. Beaucoup, pressés autour des portes, se foulèrent aux pieds les uns les autres ; beaucoup, qui tombaient parmi les débris encore brûlants et fumants des portiques, éprouvèrent le malheureux sort des vaincus. Quant ces soldats furent arrivés près du Temple, ils feignirent de ne pas même entendre les ordres de César et crièrent à ceux qui les précédaient de jeter les tisons. Cependant les factieux étaient dès lors impuissants à porter secours ; le massacre et la déroute régnaient partout. On égorgeait un très grand nombre de gens faibles et sans armes, partout où on les rencontrait ; autour de l'autel une multitude de cadavres s'amoncelaient ; sur les degrés du Temple le sang coulait à flots, et les corps de ceux que l'on venait de massacrer roulaient d'une marche à l'autre.[…]3. [420] Le nombre total des prisonniers faits pendant toute la guerre s'éleva à quatre-vingt-dix-sept mille ; celui des morts, pendant tout le siège, à onze cent mille. La plupart étaient des Juifs, mais non tous de la ville même ; beaucoup étaient venus de tout le pays à la fête des Azymes quand la guerre les enveloppa soudain ; ainsi, l'espace étroit où ils étaient confinés produisit d'abord une maladie pestilentielle et aggrava, peu de temps après, la famine. La preuve certaine que la ville contenait une population si considérable, nous la trouvons dans le recensement de Cestius, qui voulait montrer à Néron, plein de mépris pour cette nation, la prospérité de sa capitale. Il pria les grands-

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prêtres de deviser quelque moyen pour recenser la population. Or, la fête, appelée Pâque, approchait ; on y sacrifie de la neuvième heure à la onzième et, pour chaque sacrifice, il y a une confrérie d'au moins dix hommes, car il n'est pas permis de prendre ce repas seul, et souvent on s'assemble au nombre de vingt. Les prêtres comptèrent donc deux cent-cinquante-cinq mille six cents victimes. Si l'on suppose dix personnes pour se partager chacune, on obtient le chiffre de deux millions sept cent mille hommes[55] tous purs et saints ; car ni les lépreux, ni ceux qui souffrent de gonorrhée, ni les femmes, pendant la menstruation, ni les autres personnes souillées d'une manière ou d'une autre, ne peuvent participer au sacrifice, non plus que les hommes de race étrangère venus à Jérusalem par dévotion.[…]Livre 7, 11. [1] Quand l'armée n'eut plus rien à tuer ni à piller, faute d'objets où assouvir sa fureur - car si elle avait eu de quoi l'exercer, elle ne se serait abstenue par modération d'aucune violence - César lui donna aussitôt l'ordre de détruire toute la ville et le Temple, en conservant cependant les tours les plus élevées, celles de Phasaël, d'Hippicos, de Mariamme, et aussi toute la partie du rempart qui entourait la ville du cité de l'ouest. Ce rempart devait servir de campement à la garnison laissée à Jérusalem ; les tours devaient témoigner de l'importance et de la force de la ville dont la valeur romaine avait triomphé. Tout le reste de l'enceinte fut si bien rasé par la sape que les voyageurs, en arrivant là, pouvaient douter que ce lieu eût jamais été habité. Telle fut la fin de Jérusalem, cité illustre, célèbre parmi tous les hommes, victime de la folie des factieux. [http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Flajose/guerre7.htm]

Il y a trois paraboles qui évoquent le jugement de Dieu. Cette troisième est la plus percutante des trois. Non seulement ceux qui désobéissent au commandement de Dieu ont rejeté son messager, Jean-Baptiste, et n’entreront pas dans le royaume (parabole des deux fils), non seulement ceux qui tuent le Fils perdront le privilège du leadership du peuple de Dieu et périront à jamais loin de Dieu, mais en plus, la ville brûlera.

Nous vivons une période où le jugement de Dieu est mis en veilleuse. C’est aujourd’hui le temps de l’invitation, de la grâce. Il ne faudrait pas pour autant imaginer que le Lion de Juda ne rugira pas de nouveau…

Dieu invite toute personne à ses noces (Matt 22.8-10)« 8 Alors il dit à ses serviteurs : Les noces sont prêtes, mais les invités n’en étaient pas dignes. 9 Allez donc aux carrefours, et invitez aux noces tous ceux que vous trouverez. 10 Ces serviteurs s’en allèrent par les chemins, rassemblèrent tous ceux qu’ils trouvèrent, méchants et bons, et la salle des noces fut remplie de convives »

Les premiers invités sont donc écartés. Pas définitivement. Mais pour longtemps. Zacharie 12 à 14 annoncent le retour futur au Messie. Rom 9 à 11 nous apprend qu’Israël a été temporairement mis de côté. Et que les nations sont greffées aux promesses de la Nouvelle Alliance, jusqu’à ce que la totalité des païens soient rentrée. Actes 13:45-46 Les Juifs, voyant les foules, furent remplis de jalousie, et ils contredisaient avec

des blasphèmes ce que disait Paul. 46 Paul et Barnabas leur dirent alors ouvertement : C'est à vous d'abord que la parole de Dieu devait être annoncée, mais, puisque vous la repoussez, et que vous ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, voici : nous nous tournons vers les païens.

Actes 28:28 Sachez donc que ce salut de Dieu a été envoyé aux païens : eux, ils l'écouteront.

L’invitation est large : il faut parcourir les rues, se tenir dans les carrefours, proclamer l’invitation. Dieu invite tous les hommes à venir à lui ! Ésaïe 55.1 « O vous tous qui avez soif, Venez vers les eaux, Même celui qui n’a point d’argent !

Venez, achetez et mangez, Venez, achetez du vin et du lait, Sans argent, sans rien payer ! » Matthieu 11:28-30 : « 28 Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai

du repos. 29 Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez du repos pour vos âmes. 30 Car mon joug est aisé, et mon fardeau léger. »

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Évangile selon Matthieu Matthieu 22:1-14 Page 6

Apocalypse 22:17 « L'Esprit et l'épouse disent : Viens ! Que celui qui entend, dise : Viens ! Que celui qui a soif, vienne ; que celui qui veut, prenne de l'eau de la vie gratuitement ! »

Et parmi ceux qui répondent à l’invitation de l’Evangile, on trouve des gens bons et mauvais ! C’est par la même invitation que Rahab, la prostituée, a reçu le salut, au même titre que le

prophète Daniel, le plus grand homme parmi les hommes de l’Ancien Testament. Matthieu 21:31 Lequel des deux a fait la volonté du père ? Ils répondirent : Le premier. Et Jésus

leur dit : En vérité je vous le dis, les péagers et les prostituées vous devanceront dans le royaume de Dieu.

Luc 15.1-2 Tous les péagers et les pécheurs s’approchaient de Jésus pour l’entendre. 2 Les Pharisiens et les scribes murmuraient et disaient : Celui–ci accueille des pécheurs et mange avec eux.

La salle fut remplie de convives ! J’imagine que le jour où Christ sera revenu, le banquet sera immense, rassemblant les rachetés de tous les temps et de tous les pays, ce sera puissant ! Apocalypse 19:7 Réjouissons–nous, soyons dans l'allégresse et donnons–lui gloire, car les noces

de l'Agneau sont venues, et son épouse s'est préparée. Apocalypse 19:9 L'ange me dit : Écris : Heureux ceux qui sont appelés au festin de noces de

l'Agneau ! Puis il me dit : Ce sont les paroles véritables de Dieu. Apocalypse 21:2 Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle

Jérusalem, prête comme une épouse qui s'est parée pour son époux. Apocalypse 21:9 Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes remplies des sept dernières

plaies vint et me parla, en disant : Viens, je te montrerai l'épouse, la femme de l'Agneau.

Dieu prend note du protocole refusé (Matt 22.11-14)« 11 Le roi entra pour voir les convives, et il aperçut là un homme qui n’avait pas revêtu un habit de noces. 12 Il lui dit : Mon ami, comment es–tu entré ici sans avoir un habit de noces ? Cet homme resta la bouche fermée. 13 Alors le roi dit aux serviteurs : Liez–lui les pieds et les mains, et jetez–le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. 14 Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. »

Imaginez des gens qui se répartissent dans la ville de Lyon, et qui disent : « venez vite aux noces du Président de la République, Place Bellecour, ça commence dans 10 minutes ! » IL y a quelques SDF trop contents d’être invités… il y a quelques paparazzis, trop contents d’être invités… peut être un député, peut être un ou deux religieux… finalement une foule de quidam.

Personne n’a le temps de s’habiller. Personne n’a le temps de se parer de vêtements de noces. On imagine donc un service du protocole qui donne un vêtement pour participer aux noces… Voici votre vêtement…

Et puis il y a un gars qui rentre, et qui dit, « moi j’aime bien mes vêtements ; moi je pense que je suis suffisamment bien habillé pour être à ces noces ; moi je veux pas les vêtements du roi… » Ca peut être important le protocole…

A la fin de la Seconde Guerre mondiale, le chef de l’état russe offrit un banquet imposant pour honorer Winston Churchill, le premier ministère britannique. Les Russes arrivèrent habillés de leurs plus beaux uniformes – des uniformes militaires, couverts de médailles, et de rubans – mais leur hôte d’honneur arriva avec sa veste à fermeture éclair qu’il avait toujours porté pendant les années de guerre à Londres. Il pensait que ce serait une touche nostalgique que les Russes apprécieraient. Ben non ! Ils se sentirent humiliés et prirent comme une insulte que leur hôte d’honneur n’avait pas eu la considération de mettre ses plus beaux vêtements !

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Évangile selon Matthieu Matthieu 22:1-14 Page 7

Bien sûr que le vêtement est ici le symbole du salut. C’est ce qui couvre la nudité révélée par le péché. Cf. Genèse 3 Cf. Josué

“1 Il me fit voir le souverain sacrificateur Josué, debout devant l’Ange de l’Éternel, et Satan debout à sa droite pour l’accuser. 2 L’Éternel dit à Satan : Que l’Éternel te réprime, Satan ! Que l’Éternel te réprime, lui qui a fait porter son choix sur Jérusalem ! N’est–ce pas là un tison arraché du feu ? 3 Or Josué était couvert de vêtements sales et se tenait debout devant l’Ange. 4 Celui–ci, prenant la parole, dit à ceux qui étaient devant lui : Otez–lui les vêtements sales ! Puis il lui dit : Vois, je t’enlève ta faute pour te revêtir d’habits précieux. 5 Je dis : Qu’on mette sur sa tête un turban pur ! Et ils mirent le turban pur sur sa tête et ils lui mirent des vêtements. L’Ange de l’Éternel se tenait là.” (Zacharie 3:1-5)

“Je me réjouirai pleinement en l’Éternel, Mon âme sera ravie d’allégresse en mon Dieu ; Car il m’a revêtu des vêtements du salut, Il m’a couvert du manteau de la justice, Comme le fiancé s’orne d’une parure tel un sacrificateur, Comme la fiancée se pare de ses atours.” (Esaïe 61:10)

Le roi questionne cet homme qui ne peut rien répondre : il n’a aucune excuse. Vouloir être avec Dieu couvert par ses propres vêtements, sa propre justice, est impossible ! Vouloir que Dieu nous accepte parce que l’on est quelqu’un de bon, ou de normal est largement insuffisant. Les « bons et les mauvais » de la société doivent être couverts par le sang de Jésus.

Le sort réservé à cet homme qui n’a pas respecté le protocole du roi représente l’expulsion de la présence de Dieu. L’entrée en enfer. « 13 Alors le roi dit aux serviteurs : Liez–lui les pieds et les mains, et jetez–le dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents. »

Conclusion« 14 Car il y a beaucoup d’appelés, mais peu d’élus. » Tout le monde est appelé Peu d’élus, dans le sens où peu de personnes vont y répondre :

Par indifférence Par violence Par arrogance

La parabole offre une vue globale de l’irritation de Dieu. Elle raccourcit les siècles de patience de Dieu.

2 Pie 3.8 Mais il est un point que vous ne devez pas oublier, bien–aimés : c’est que, devant le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour ; 9 le Seigneur ne retarde pas (l’accomplissement de) sa promesse, comme quelques–uns le pensent. Il use de patience envers vous, il ne veut pas qu’aucun périsse, mais (il veut) que tous arrivent à la repentance. 10 Le jour du Seigneur viendra comme un voleur. En ce jour–là, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre, avec les œuvres qu’elle renferme, sera consumée.

Cette parabole touche un point secondaire : le rôle des serviteurs… 2 Cor. 5:20 Nous sommes donc ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu exhortait par nous ; nous vous en supplions au nom de Christ : Soyez réconciliés avec Dieu !

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Évangile selon Matthieu Matthieu 22:1-14 Page 8

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