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1 VALORISATION DES PRODUITS ET SERVICES PAR L’ANIMATION Par : Mamadou DIARRA, Antoinette FALL CORREA, Abdou Karim DIALLO Durée : 1 semestre Classe : Master2 MODULE 0 – INTRODUCTION GENERALE PAR MAMADOU DIARRA Si l'on parcourt la littérature professionnelle concernant l'utilisation des services documentaires, on se rend compte que la plupart des conclusions aboutissent à la désaffection de ces services; les motifs avancés sont en général les mêmes et la civilisation de l'oralité semble être la raison principale avancée. C'est déjà révélateur d'une certaine conception des services documentaires: celle axée essentiellement sur l'écrit. Or avec l'oralité, il faut penser à d'autres types de ressources et de moyens pour la valorisation des structures documentaires. Dans tous les cas l'objectif de la valorisation est de faciliter la relation d'échange entre l'entreprise et/ou le système d'information documentaire et son environnement. Le concept de valorisation sera l'équivalent du concept de marketing tout le long de ce cours. Ceci amène à situer le marketing avec les concepts d'entreprise, de système, de relation d'échange etc. 0.1 LE SERVICE D'INFORMATION COMME ENTREPRISE Le but de cette partie est moins de définir ce qu'est une entreprise mais de montrer qu'un système d'information documentaire est une véritable entreprise comme le prouve le tableau suivant:

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1

VALORISATION DES PRODUITS ET SERVICES PAR L’ANIMATI ON

Par : Mamadou DIARRA, Antoinette FALL CORREA, Abdou Karim DIALLO

Durée : 1 semestre

Classe : Master2

MODULE 0 – INTRODUCTION GENERALE

PAR MAMADOU DIARRA

Si l'on parcourt la littérature professionnelle concernant l'utilisation des services

documentaires, on se rend compte que la plupart des conclusions aboutissent à la désaffection

de ces services; les motifs avancés sont en général les mêmes et la civilisation de l'oralité

semble être la raison principale avancée. C'est déjà révélateur d'une certaine conception des

services documentaires: celle axée essentiellement sur l'écrit.

Or avec l'oralité, il faut penser à d'autres types de ressources et de moyens pour la valorisation

des structures documentaires.

Dans tous les cas l'objectif de la valorisation est de faciliter la relation d'échange entre

l'entreprise et/ou le système d'information documentaire et son environnement.

Le concept de valorisation sera l'équivalent du concept de marketing tout le long de ce cours.

Ceci amène à situer le marketing avec les concepts d'entreprise, de système, de relation

d'échange etc.

0.1 LE SERVICE D'INFORMATION COMME ENTREPRISE Le but de cette partie est moins de définir ce qu'est une entreprise mais de montrer qu'un système d'information documentaire est une véritable entreprise comme le prouve le tableau suivant:

2

ACTIVITES ENTREPRISES INDUSTRIELLES CENTRES DE

DOCUMENTATION

Production

• Approvisionnement

• Recherches de matières

1eres : meilleur rapport

coût/qualité/prix

• Transformation de ces

mat. 1eres

• Production

• Conception du produit

• Réalisation

• Acquisition (en

fonction des besoins

des utilisateurs)

• Traitement

• Production

• Conception du produit

• Réalisation

MARKETING

• Etude de marché

• Publicité

• Vente

• Etude des besoins des

utilisateurs

• Publicité

• « Vente »

ORGANISATION

• Problèmes d’implantation de

postes de travail

• Liaisons et relations inter-

services

• Structure

• Articulation

harmonieuse des

opérations

documentaires

• Problèmes de

structures

GESTION

• Choix des équipements et du

personnel

• Recherche de moyens

financiers

• Contrôle de gestion

• Maintenance

• Choix des moyens

humains et matériels

• Budgets

• Evaluation et contrôle

de gestion

• Maintenance des

équipements, des

fichiers, des langages

documentaires etc.

3

Un autre parallélisme peut être introduit à partir de l’étude de Baudry, qui distingue

quatre (4) activités économiques fondamentales : fabrication, transport, distribution, et

service. Chacune de ces activités est présente dans le secteur de l’information

documentaire :

• à la fabrication, correspondent les dossiers thématiques, les

bibliographies etc. ;

• au transport, correspond par exemple le prêt inter ;

• à la distribution, les courtiers documentaires, les serveurs de banques de

données ;

• et au service correspond le comptoir de prêt etc.

0.2. LE SERVICE D'INFORMATION COMME SYSTEME

Le service d'information est un système, mieux un système ouvert comme le montre le

tableau qui suit:

Ordre Système ouvert Système fermé

Physico-chimique bougie allumée bougie éteinte

Biologique cellule vivante cellule morte

Un système ouvert est en interaction constante avec son environnement pour maintenir

ses caractéristiques systémiques.

C'est aussi vrai pour le service d'information qui, en tant que système ouvert est obligé d'être

en interaction avec son environnement pour sa survie, et surtout pour légitimer son existence.

Pour certains éléments de l'environnement, l'entreprise n'a aucune maîtrise; ces éléments

constituent ce qu'on appelle le macro-environnement ou environnement externe, constitué du

PEST: environnements Politique, Economique, Social, et Technologique.

Faire le diagnostic de sa situation, consiste pour le SID à classer ces éléments en :

Opportunités et Menaces, selon le modèle suivant:

Eléments Opportunités Menaces

A

B

C …….

4

Exemple:

- Quand on observe l'environnement social des PVD, il y a tendance à l'occidentalisation:

menaces ou opportunité pour tel ou tel SID?

- L'environnement politique: dans la plupart des discours des politiques, le concept de NTIC

apparaît: menaces ou opportunités pour tel ou tel SID?

La décision politique d'implanter un aéroport à NDIASS (CR située à quelques kms. de

Dakar), est saisie comme une opportunité pour beaucoup d'hommes d'affaires, ce qui a

entraîné une intense spéculation foncière en direction de cette zone

Par contre, le SID peut influencer certains éléments de l'environnement: ce sont ceux surtout

de l'environnement interne, qu'il peut classer en Forces et en Faiblesses pour faire le

diagnostic, suivant le modèle suivant:

Eléments Forces Faiblesses

A

B

C

……..

On parle aussi de la méthode ou de la matrice SWOT

Remarque: Dans l'étude de l'environnement ne pas oublier l'environnement concurrentiel ou la

concurrence.

Il existe deux sortes de concurrence: la concurrence directe, facilement détectable, et la

concurrence indirecte plus difficile à détecter.

Exemple : il y a bien une concurrence entre la construction et l'industrie automobile; entre le

mariage et l'automobile etc.

Les concurrents visibles d'une bibliothèque sont les autres bibliothèques etc.

Mais il est largement admis que les musées, le cinéma, les stades, la plage sont en

concurrence avec les bibliothèques (publiques).

0.3. LE SERVICE D'INFORMATION ET LA RELATION D'ECHA NGE

L’idée centrale du marketing repose sur la relation d’échange : partout où elle existe, on

peut appliquer les principes du marketing pour la rationaliser.

Ici la relation d'échange est surtout de type social, d'où le concept de marketing social

(communication sociale) http://www.socialinfo.ch/cgi-bin/dicoposso/show.cfm?id=484

5

Les exemples suivants montrent que la relation d’échange dépasse le cadre commercial, où la

vente ne représente qu’un exemple d’expression de la relation.

Source : Adapté de : Diane Mittermeyer, Le marketing de l’information, une approche

tripartite : décideurs-gestionnaires-clients, Actes du séminaire international sur le marketing

de l’information, Tunis, 4-6 mai 1992.

Face à la diversité des transactions, certains auteurs ont préféré le concept de contrat à celui

de prix trop restrictif. En effet, le contrat peut être le support adapté à toute transaction :

commerciale, sociale, éducative, politique, religieuse…La cinquième transaction (entre le

citoyen et la police, voir fig. ci-dessus) comporte une nuance de taille et reflète mieux la

situation vécue par les SID. Le citoyen ne paie pas directement les taxes à la police, mais à

une partie C (troisième partie) qui peut être le Gouvernement. En d’autres termes, ce n’est pas

le citoyen qui finance les services de police mais le Gouvernement. De même, dans les SID –

ou en tout cas la plupart – l’utilisateur n’est pas celui qui finance. En conséquence, pour les

SID, il faut développer un double marketing, dont l’un est orienté vers le public et l’autre en

6

direction de l’organisme de financement (la tutelle). En réalité, ces deux approches ne sont

pas indépendantes, car un important taux de fréquentation du SID peut entraîner le soutien de

l’organisme de financement et/ou l’organe de tutelle. Il est donc impératif que le gestionnaire

du SID identifie avec précision les composantes de la transaction multiple avec lesquelles son

service effectue des échanges.

En ce qui concerne un Centre National de Documentation (CND) on pourrait identifier les

éléments suivants de la transaction :

Source : Adapté de : Diane Mittermeyer, op. cit.

Un autre scénario concerne le domaine de l’éducation :

7

Source : Adapté de Diane Mittermeyer, op. cit.

8

Un dernier scénario sera consacré à un SID évoluant dans un milieu d’entreprise à but

lucratif :

Source : Adapté de Diane Mittermeyer, op. cit.

Malgré la multiplicité des transactions et des parties, il faut toujours avoir à l’esprit que

le marketing est un processus d’échange volontaire de valeurs. Chaque partie n’échange que

quand elle se sent concernée ; c’est le vrai rendez-vous du « donner » et du « recevoir ». En

tant que processus, le marketing suggère une remise en cause constante de la démarche,

notamment par l’audit marketing, et non une solution définitivement trouvée. Dans la relation

d’échange, l’utilisateur reçoit du SID en général, l’accès à l’information documentaire. En

retour, il contribue au financement de ce dernier par les impôts qu’il paie (même s’il ne

l’utilise pas !), par les droits d’inscription…etc. L’utilisateur supporte aussi d’autres coûts

dont l’estimation est plus ou moins délicate : énergie, temps d’attente, transport…etc. Certains

9

centres de recherches sont évalués par les productions scientifiques de leurs membres, qui

supposent en général l’existence et l’utilisation de leurs SID. Aux Etats–Unis, l’importance

des SID entre en ligne de compte dans l’évaluation et la cotation de certaines universités. Si

l’utilisateur et les SID se retrouvent dans la relation d’échange, en général, ce sont les

organismes de financement (tutelle) qui ne voient pas clairement la rentabilité de leurs

investissements (locaux, salaire, etc.), d’où l’importance de la vision tripartite du maketing :

utilisateur-SID-tutelle , par laquelle le responsable du SID doit convaincre la tutelle du bien

fondé et de l’intérêt de son action, plutôt que de se plaindre constamment de son manque de

soutien, d’intérêt… La reconnaissance ne se décrète pas dans la relation d’échange (l’échange

est volontaire!), mais s’acquiert par l’art de convaincre et par le travail. Dans les PVD, on

peut évoquer beaucoup d’arguments en faveur des SID : participation au développement

économique et social par l’alphabétisation de la population, à la démocratisation de la culture,

à l’intégration de certaines minorités, à la mise à niveau et à la formation permanente des

chercheurs et utilisateurs divers etc.

0.4. LE SERVICE D'INFORMATION ET LA QUESTION DE L'I MAGE

La plupart des études révèlent qu'avoir un Nom et une image sont des préalables

nécessaires à toute action de valorisation. En effet, « le nom est la première image; (…) toute

communication commence par le nom. Ne pas avoir de nom, c’est le degré zéro de la

communication ; donner un nom est le premier acte »[1]

Pour ce qui est de l’image de marque, c’est une machine : elle produit des ventes[2] ;

quant à l’identité, et parlant du monde associatif, Eric Dacheux précise qu’il ne souffre pas

d’un ‘’déficit de communication’’, mais d’un ‘’déficit d’identité’’. Or, « pour reprendre les

idées de D. Wolton, tout en plagiant J. P. Sartre : l’identité précède la communication »[3].

0.4. 1. Le nom

Les résultats des recherches menées dans les PVD montrent qu’il y a une différence très

nette entre le nom officiel des SID (quand il existe) tel qu’il apparaît dans les documents

officiels et leur nom familier, c’est-à-dire celui qui est connu et utilisé en priorité par le

public. Du fait de sa complexité relative, le nom officiel est même parfois ignoré par les

responsables des SID, et presque totalement inconnu des usagers, même internes au service.

L’usager utilise indifféremment les expressions : « aller à la documentation », « aller aux

10

archives », « à la bibliothèque » pour parler de son activité envers les structures

d’information. Ce qui appelle les remarques suivantes :

- la division classique de la profession en trois branches : documentation, archives et

bibliothèque ne préoccupe pas à priori l’usager alors qu’un débat interminable s’instaure

autour de cette question entre les professionnels de l’information documentaire. A ce sujet,

Yves Courrier attire notre attention à travers les propos suivants : « l’unité professionnelle ne

devrait pas être mise en cause, si l’on admet que tous les professionnels de l’information

documentaire sont chargés de la même mission : mettre l’information à la disposition des

utilisateurs »[4] ;

- les SID ne semblent pas comprendre l’enjeu du nom dans le dispositif de

communication. Aussi, plus le nom est court , simple, plus il devient facile à retenir, familier

et affectif pour l’utilisateur. Ainsi, les organisations qui ont un nom relativement complexe

ont réussi à imposer un sigle simple : Unesco, Onudi, Fao etc. Il est à noter que certains sigles

se prêtent plus facilement à la lecture (Unesco) que d’autres (Cnls : Comité National de Lutte

contre le Sida), d’où on assiste très souvent à certains ajustements sur les sigles avec comme

résultats:

- maintien du sigle alors que le nom développé a changé ; ou que le nom ne correspond

plus à l’objet pour lequel il a été créé ; exemples : IFAN (Institut Fondamental Français

d’Afrique Noire, devient Institut Fondamental d’Afrique Noire) ; le franc CFA (Communauté

Française d’Afrique devient Communauté Financière d’Afrique) ; ORSTOM (Institut

Français de Recherche Scientifique pour le Développement en Coopération) ; IRD (Ex

ORSTOM)

- appauvrissement du sigle ; exemple : RESADOC : Réseau Sahélien de

Documentation scientifique et technique ; FTQ : Fonds de solidarité des Travailleurs

Québéquois.

- modification du sigle:SIDA (Service d'Information de Documentation et Archives)

devient SINDA

La suppression des points dans les sigles de manière à faciliter la lecture est aussi une

forme d’appauvrissement. « A specific name for the information service is of paramount

importance in company culture and it must be a name which lends itself to use in the way that

11

Personnel, Accounting, Purchasing and Marketing might.(…) ‘’The information unit’’ or ‘’the

information centre’’ or ‘‘the library’’ implies place ; find a new name, at least lose the ‘‘the’’

as quickly as possible. If inspiration fails, the company name plus ‘information’ will integrate

the unit more firmly into company culture and Central Information Services would soon

become C.I.S. or the more friendly phonetic sibling, CIS. A name such as CIS also fulfils the

marketing rules on brand names – that they should be easy to pronounce, recognize and

remember »[5].

Il est vrai que le hasard fait parfois la beauté et la simplicité de certains noms, mais il

peut y avoir une part d’initiative, disons un hasard prévu, comme cet exemple : AGIR ou

Association Grenobloise des Insuffisants Respiratoires, où le nom est synonyme d’un verbe

d’action qui lui donne tout un symbole et une puissance. Le Canada a bien compris l’intérêt

du nom et de sa simplicité dans la communication : une simple feuille d’érable symbolise tout

ce qui appartient à ce pays ; les organismes publics ou qui ont la mission de service public

sont désignés par une combinaison simple de leur activité suivie de Canada ou de la

localisation. Exemples : Bell Canada, Hydraulique Quebec etc.

A l’inverse, dans les pays africains, on continue d’employer des noms complexes pour

désigner les services, surtout les ministères, comme ces exemples empruntés du cas du

Sénégal :

Ministère de l’Economie, des Finances et du Plan ; Ministère de la Femme , de la

Famille et de l’Enfant[6], sans compter les changements fréquents d’appellation et/ou

d’attribution que connaissent ces entités administratives. Les SID appartenant à de telles

structures ne peuvent avoir que du mal à faire valoir un nom simple qui communique. A

travers le nom et/ou le slogan, on tente d’atteindre un « plus émotif », un « plus solidarité »,

un « plus expérience et métier », « un plus patrie » etc. comme le montrent les exemples qui

suivent :

- Club Med pour désigner le Club Méditerranéen ;

- « Nous épargnons ensemble et nous prêtons ensemble » ;

- La Sénégalaise de l’automobile ; la Française des jeux et les nombreux exemples

inspirés de l’europe communautaire : l’Européenne des… ;

12

- CBAO fondée en 1864 (expérience ?) etc.

Dans le secteur de l’information documentaire la question du choix du nom est rendue

difficile par l’absence (ou la méconnaissance) d’une figure emblématique pouvant servir de

faire valoir aux services d’information. Les « Instituts Pasteurs », les « Lycées Marie Curie »

etc. ont peu de peine à se forger une image respectable.

0.4. 2. L’image et l’identité

L’image de marque est l’ensemble des représentations tant affectives que rationnelles, qu’un

individu ou un groupe d’individus associe à un produit[7]. C’est l’inventaire des

représentations évoquées par la nomination de cette marque, de ce produit ou de cette

personne. C’est ce qui vient à l’esprit[8]. L’identité est inséparable de l’image : elle reflète ce

que nous sommes réellement, alors que l’image est ce que les autres croient que nous

sommes : « Identity is what one really is, while image only means how one appears to other

people »[9]. Pour A. Etchegoyen, avoir une identité, développer une identité forte signifient

donc que l’entreprise veut être reconnue pour ce qu’elle est à l’extérieur comme à

l’intérieur[10]. L’identité n’existe pas en elle-même sur le papier ; elle n’existe que dans la

conscience des hommes, salariés et /ou clients. Mais elle n’est pas abstraite de l’entreprise

elle-même, de ses lieux, de ses produits, ni de ses hommes. On a pu relever quatre facteurs

clefs pour la constitution d’une identité, tous passant par des points de focalisation de

l’imaginaire. Ce sont : le chef, le produit, les modes de comportement ou les lieux de

production.

La focalisation sur le chef est une évidence dans maintes PME, mais elle ne se limite

pas aux petites structures comme le montre le cas de Michelin.

La focalisation sur le produit est très présente dans l’industrie automobile ou

informatique, comme chez Apple, Peugeot ou Michelin.

La focalisation sur les modes de comportement signifie que dans chaque entreprise, il

peut exister des manières de se comporter considérées comme bonnes ou mauvaises, normales

ou déplacées, des manières de parler, de s’habiller, de se conduire avec l’autre ou de

communiquer. C’est l’acceptation de l’identité qui se rapproche le plus du concept de la

culture d’entreprise. Une identité non partagée est fictive. L’identité ne se décrète pas.

13

Dans les SID des PVD, de telles focalisations sont pratiquement absentes : le produit est

trop général et universel et devient de ce fait anonyme ; les chefs (qui existent rarement du fait

du ‘’one man show’’) sont peu motivés ou sont à la recherche d’autres postes plus valorisants

socialement. Les rares chefs influents du milieu évoluent tous dans les structures

internationales ; les lieux de production sont décrits en termes de « poussière », « stocks

immobiles » etc. ; une manière de se comporter, telle l’exemple du port de la blouse (bleue)

est une façon de dire qu’il faut se protéger contre la poussière.

L’image est une agrégation de quatre facettes complémentaires, dont les deux premières

trouvent leur source dans le service lui-même, les deux suivantes concernent les rapports du

service avec son environnement[11]:

- une facette objective, basée sur des éléments concrets du service tels que secteur

d’activité, taille, lieu, performances, fonds, bâtiment etc. ;

- une facette subjective ou affective, sans fondement rationnel ; elle est par définition

plus difficile à maîtriser et plus tenace. Elle s’appuie parfois sur un souvenir, un événement

passé, la personnalité d’un directeur, d’un fondateur, ou encore un lieu, accueillant ou fermé,

ou un personnel serviable ou revêche…en un mot, c’est ce que l’on appelle la réputation dans

le langage courant. Par exemple on imagine mal les restaurants du cœur sans Coluche,

Médecins du monde sans Bernard Kouchner, l’Institut Curie sans Marie et l’Institut Pasteur

sans Louis… ;

- une facette projective qui relève de l’image de lui-même que le service projette sur son

environnement, qu’on lui prête ou qu’il est censé incarner. Un SID peut bénéficier d’une

grande considération par le fait qu’il valorise ceux qui l’utilisent ou le financent ;

- une facette associative : une organisation reçoit de son environnement une image qui

s’associe à la sienne. En effet, elle profitera ou subira la réputation de ses utilisateurs, de sa

structure de tutelle, de son lieu d’implantation…

De leur côté, M. Boyer et P. Viallon considèrent qu’en plus du nom, chaque entreprise a

plusieurs images, qu’elle le sache ou non[12] et qui sont :

- l’image cognitive. Le produit, l’entreprise, ..sont-ils connus ou pas ? par qui ? sont-ils

confondus avec d’autres ? autant de questions si l’on sait que l’homme juge ce qu’il découvre

14

par rapport à ce qu’il connaît déjà ; l’image cognitive ne coïncide généralement pas avec

l’image rêvée ;

- l’image repérable. Elle correspond à la place qu’occupe le service par exemple dans la

littérature avec ou non des signes classant, etc. ; c’est la notoriété mesurable. Le logo et

l’intensité de sa diffusion ont ici une importance toute particulière, par l’effet qu’il exerce sur

la mémoire visuelle. Le repérage peut concerner les erreurs géographiques, visuelles ou les

attributions abusives : Prisunic, Monoprix, et Uniprix ; Paco Raban et Marco Polo ; Adidas et

Abibas etc. ;

- l’image rêvée. Un nom, une vision, un objet sont un « potentiel évoqué ». Connaître

l’image rêvée est essentiel, mais difficile ;

- l’image voulue. Elle est obtenue en faisant l’inventaire des documents diffusés par

ceux qui ont voulu par le passé faire connaître la structure, promouvoir ses attraits, ses

infrastructures etc. Rassembler ces documents en un dossier est donc un préalable ;

- l’image consensuelle. Elle émane de ceux qui portent le nom du lieu, qui l’habitent,

qui travaillent dans l’entreprise. Leur avis est nécessaire pour toute proposition d’image, voire

tout changement de nom ;

- l’image réelle. C’est celle qui correspond à la facette objective évoquée plus haut,

c’est-à-dire à l’inventaire de l’existant ;

- l’image perçue ou vécue. Elle est plus importante pour le service à l’usager que pour la

stratégie de communication. Ce niveau de vécu immédiat peut être obtenu par un

questionnaire à posteriori.

Selon les mêmes auteurs, l’image tourne autour de trois critères : la qualité, la puissance

et l’activité[13] :

- la qualité : elle implique la difficulté à communiquer avec des publics différents avec

un message unique. Ainsi, si l’on cherche à faire venir davantage d’enfants dans les musées, il

faut savoir qu’on s’adresse à deux publics : les enfants, c’est-à-dire les prescripteurs et les

parents qui sont décideurs. L’action de communication aura pour but de provoquer le dialogue

entre ces deux groupes. Aux enfants, on fera valoir une image des musées différente de celle

15

qu’ils ont jusqu’ici, c’est-à-dire ennuyeux, poussiéreux, tristes et qu’ils peuvent devenir pour

eux un terrain d’aventure, de mystère, d’amusement, d’histoires attrayantes à découvrir.

Quant aux parents, on leur montrera l’intérêt éducatif des musées en insistant sur leur côté

économique par rapport au cinéma[14] ;

- la puissance. La puissance de l’image est directement liée à la taille de l’émetteur, à

son pouvoir financier, mais aussi à d’autres paramètres : l’histoire, la situation géographique

etc. « Tout le monde sait ce qu’est le Club Méditerranée, mêmes ceux qui ne sont jamais

partis ‘avec lui’ en vacances. (…) Sans avoir un centime à débourser, le Maroc est connu.

Qu’en est-il de la Mauritanie ? »[15] ;

- l’activité. Sans une activité intense de la part de l’émetteur, l’image (d’un produit) peut

être faite de préjugés et de stéréotypes : l’Afrique, c’est la danse, la faim, les guerres

tribales…Par contre, il est difficile de ne pas avoir une image claire d’Eurodisney grâce aux

publicités, affiches et spots, articles, émissions et films, relayés par des partenaires.

0.4. 3. Exemples de représentations populaires d’image

Pour le citoyen moyen des pays développés, l’image de l’Afrique, quand elle est

heureuse, renvoie à la danse, à l’accueil (téranga au Sénégal), etc. Le rythme appartient à

l’Afrique, l’harmonie à l’Occident dit-on souvent pour caractériser cette situation. Quand elle

est moins heureuse, l’image de l’Afrique renvoie à la famine, aux guerres tribales etc. Le rôle

des médias occidentaux est ici déterminant dans ces créations d’image. Pourtant, comme le

note J. Chaminade, « le continent africain est un manteau d’Arlequin, tout comme l’Europe ou

les Etats-Unis (où l’on parle 345 langues et où paraissent, chaque jour, 9000 quotidiens…). Il

n’y a pas ‘‘l’Afrique’’, mais des nations africaines très diversifiées, tantôt aisées, rarement

riches, plus souvent pauvres »[16]. Dans le Monde (du Jeudi 2 octobre 1997, p 9) on pouvait

relever : « Pour certains, l’Afrique n’en finit pas de partir à la dérive. La guerre, la famine,

l’illettrisme, l’insalubrité seraient le lot quotidien de ce vaste continent de 700 millions

d’habitants. C’est oublier que l’Afrique compte plus de 50 pays, dont beaucoup ont retrouvé

le chemin de la croissance et du développement. Le Togo veut être l’un des exemples de ce

renouveau africain : un régime stable et démocratique, une économie libérale dotée d’un code

d’investissement très attractif, un taux de croissance qui approche les 10%, un niveau

d’éducation en progression constante, une longue tradition de médiation sur le plan

diplomatique, une presse libre, des richesses insoupçonnées…Qui sait, par exemple, que la

16

production de phosphates, de fer, de marbre ou d’énergie hydroélectrique est parmi les plus

importantes de la planète ? Qui sait que le port de Lomé est le seul port franc en eau profonde

de la côte ouest-africaine ? Qui sait que le pays offre aux hommes d’affaires une des plus

vastes zones franches du continent ? Oui, ce pays que les connaisseurs appellent ‘la petite

Suisse de l’Afrique’ est aujourd’hui une chance pour les investisseurs, comme pour les

touristes. ».

Le Brésil, est le pays du foot ball, de la danse de la Samba , des belles filles…Qui n’a

pas connu ou entendu le nom de Pelé, et combien sont-ils par contre qui retiennent le nom du

président de ce pays ?

L’Allemagne représente le pays de la « bière, des marks, des grosses voitures et des

culottes de cuir, etc. »[17].

La France , c’est Paris, la Tour Eiffel , les Champs Ellysées etc.

Ces différents exemples ont été donnés dans le simple but de faire prendre conscience

qu’un produit (au sens marketing) offre toujours une image, et qu’il faut alors travailler sa

propre image avant qu’elle ne soit façonnée par d’autres ; d’autant plus qu’il est connu

« qu’un client satisfait en fait part à trois personnes alors qu’un client insatisfait en parle au

moins à dix »[18]. En d’autres termes, les critiques (l’image négative) se colportent plus

facilement que les louanges (l’image positive).

NB: Se rappeler toujours qu'il est plus facile de créer une image que de gommer une

image déjà négative.

0.4. 4. L’image des SID dans le contexte des PVD

Il est rare de rencontrer un professionnel qui n’ait pas eu à faire face à la question : est-il

nécessaire de faire des études universitaires pour gérer des livres ?

L’analyse de la littérature consacrée au thème de la bibliothèque[19] fait ressortir les

concepts comme : cimetière, cathédrale (pour évoquer l’ordre et le silence), poussière,

monument, stock etc. pour évoquer le conservatisme. Luce Kellerman[20] qualifiait cet état

« de manie exagérée de l’ordre et de la conservation (on ne dérange pas les documents ou les

dossiers pour ne pas avoir à les ranger), la concentration de l’intérêt sur le matériel,

17

l’outillage, plus que sur les services aux personnes », qui fait que la bibliothèque peut devenir

alors un lieu fermé, temple du savoir, un espace clos et replié sur lui-même.

L’idée de stock (de documents immobiles et poussiéreux) affecte lourdement l’image

qu’ont les utilisateurs des SID ; ce conservatisme est lui-même favorisé par différents

syndromes [21] :

- le syndrome du cumul : certains documentalistes sont fiers de posséder autant de

volumes, l’importance donnée au nombre étant, pour eux, un critère de qualité ;

- le syndrome de la mémoire : d’autres ont un blocage émotionnel et intellectuel et

avouent le caractère sacré, voire tabou des collections anciennes car il s’agit de l’héritage

humain et de la mémoire du monde. Et de penser, immédiatement, aux plus démunis

d’Afrique ;

- le syndrome de l’âge : on a pu constater que des documentalistes de lycées et lycées

professionnels (français) ont récupéré les vieux fonds des bibliothèques de classe, des

amicales de professeurs ou de parents d’élèves, parfois même le contenu des armoires-

bibliothèques instaurées par la circulaire Rouland du 31 mai 1860. C’est dire la fraîcheur

d’ensemble de ces ouvrages…parfois conservés au bénéfice de l’âge ;

- le syndrome de l’affect : certains documentalistes dans les CDI (français) gardent avec

nostalgie, les très vieilles collections « Bibliothèque verte », « Rouge et or », « Spirale » etc.

parce que « ce que nous lisions, enfants, doit être bon pour la jeunesse actuelle ».

Au total, cette apparente richesse fondée sur la gestion de stocks volumineux de

documents et non sur la gestion de flux ne fait qu’affecter négativement l’image des SID : « la

richesse d’une bibliothèque pouvait l’annuler ? » affirmait Jack Lang qui rappelait la formule

de Renan [22].

0.4. 5. Comment améliorer l’image de la profession et des SID

Les solutions préconisées pour l’amélioration de l’image professionnelle sont

nombreuses, variées et parfois même contradictoires : les bibliothécaires pensent que la

féminisation de leur profession est la cause de leur image négative, alors que le recrutement

de femmes policières devait convaincre d’une volonté d’humaniser l’approche policier-

18

citoyen et d’accroître l’image de marque de l’institution policière[23] ; les bibliothécaires ont

été généralement critiqués d’utiliser un langage technique spécifique pour désigner leurs

outils plutôt que de concepts plus simples, dont les utilisateurs auraient moins peur : les

termes comme « uniterm », « index », « thésaurus » etc. devraient être traduits par « liste » ou

par tout autre terme plus simple pour permettre de familiariser le public avec ces derniers, et

leur accessibilité ; au même moment, les magistrats se plaignent de la dévalorisation des

rituels d’autorité, naguère fondés sur le culte de la forme comme modèle distinctif : « ..Le

style judiciaire classique est ainsi celui qui correspond à une autorité entourée d’un

cérémonial destiné à lui attirer la ‘‘vénération instinctive des peuples’’ (…).

Traditionnellement, le comble de l’excellence judiciaire revient à élever le style judiciaire

jusqu’à une esthétique. L’enjeu étant ici de manifester les signes de l’aisance littéraire qui a

toujours constitué en France un signe de distinction sociale mais aussi, et plus

fondamentalement, de sublimer la dépendance du juge par rapport aux affaires, au monde

profane. Atteindre à l’œuvre d’art, à la ‘beauté géométrique’ écrivait un magistrat, c’est faire

comme si la décision dépassait les exigences sociales ordinaires, c’est transcender un

jugement concret en un bien produit par une intention pure et destinée à la consommation, à la

délectation d’initiés raffinés, capables eux aussi d’échapper à la vulgarité de la lecture

intéressée et productiviste, capables d’apprécier par-delà une solution singulière une question

pure de droit en même temps que la maîtrise des règles les plus désincarnées qui soient :

celles de la forme (…). Les tournures lexicales, les constructions grammaticales sont

traditionnellement appréciées d’après leur performance juridique mais aussi en vertu de leur

correction littéraire. Non seulement la Cour de cassation a entendu faire de l’hyper-correction

formelle une tradition et une distinction, mais elle a voulu de surcroît exercer un contrôle

formel sur les juridictions inférieures. Il lui est arrivé de casser des jugements pour des

confusions de temps, des approximations de mots, des recours à des locutions familières, des

défauts d’enchaînement logique »[24].

Comme autre contradiction dans la recherche d’image, les professionnels des SID

considèrent la sous-utilisation des SID comme un manque de reconnaissance sociale ; dans le

même temps, les magistrats attribuent la crise de leur légitimité en partie à l’essor des

contentieux de masse : « le modèle sur lequel ils [les magistrats] avaient jusque-là fondé leur

conception de la fonction judiciaire, leur organisation du travail ou encore la stratégie de

classement social est directement mis en cause par un accroissement très sensible des affaires

soumises à la justice, pire, par le développement irrésistible des contentieux de masse (…) qui

19

ne produisent pas de la distinction sociale et ne mobilisent pas les plus nobles compétences

judiciaires (…). A devoir réguler ce type de contentieux où l’exercice de la brillance

professionnelle se révèle plus qu’inutile, déplacé, et où le nombre et la nature des affaires

produisent de la déconsidération sociale (au sein des luttes de hiérarchisation sociale, la rareté

apparaît distinctive et le ‘social’ dévaluant), les magistrats se sentent devenir des ‘ouvriers du

jugement’, des ‘machines à juger’ »[25].

Au delà de ces spécificités (parfois contradictoires), en général pour améliorer l’image

d’une profession, les études s’accordent à retenir les éléments suivants : l’existence d’un code

de déontologie, une formation adaptée, la qualité des prestations, une association

professionnelle dynamique et forte et un service de relation extérieure[26].

Nous avons déjà parlé de la déontologie et des prestations ; les relations publiques

seront abordées plus tard ; il reste alors à examiner ici la question des associations

professionnelles et celle de la formation.

0.5. DIFFERENTES APPROCHES DE LA VALORISATION

A l’origine conçu comme technique adaptée aux seules entreprises commerciales évoluant

dans un contexte concurrentiel, le marketing s’est progressivement étendu à d’autres secteurs,

du moment qu’une relation d’échange s’établit entre une unité et un public, entre un

organisme et ses « clients ». On parle ainsi de marketing social (que d’aucuns qualifient

« d’ennoblissement » du marketing), de marketing politique, etc. pour rendre compte de ces

différentes adaptations du marketing. Selon Philip Kotler, ce mouvement du marketing peut

être divisé en trois grands moments : l’optique centrée sur l’organisation, l’optique marketing,

et sa variante qui prend de l’ampleur et tend à devenir autonome appelé « marketing

sociétal »[27].

0.5. 1. Orientation centrée sur l’organisation

Elle correspond à la période de la révolution industrielle, caractérisée par des marchés

vastes, une demande importante, une clientèle moins sophistiquée et une concurrence si faible

qu’il n’était pas nécessaire d’étudier au préalable les besoins des clients. L’équation à

résoudre par les entreprises était de produire en grande quantité afin de répondre à la demande

du marché. La priorité était donnée à la production et à l’organisation technique. Du coup, les

postes de responsabilité sont occupés par des ingénieurs. L’approche centrée sur

20

l’organisation comprend elle-même trois développements qualifiés de « périodes primitives

du développement du marketing ». Ce sont : l’orientation produit, l’orientation production et

l’orientation vente.

0.5. 2. Orientation produit

L’organisation est convaincue que si le produit est bon, il sera sollicité par le client,

d’où son acharnement à développer de « bons » produits ou « d’améliorer » les produits

existants ; problème symptomatique de cette orientation : la qualité des produits est plutôt

définie par l’organisme.

0.5. 3. Orientation production

La préoccupation de l’organisation est d’améliorer l’efficacité et l’efficience de la

production et de la distribution, pour pouvoir offrir de bons produits aux moindres coûts, car

on considère que c’est la baisse des coûts de production qui est la clé du succès de

l’entreprise : en effet, elle pourra baisser ses prix, donc accroître ses ventes et ses profits.

0.5. 4. Orientation vente

Vers les années trente, avec la dépression, on s’est rendu compte que l’offre et la

distribution du produit ne suffisaient plus et qu’il fallait encore en plus de cela convaincre les

gens de l’acheter, d’où le développement de la publicité et la vente personnelle. Plus tard, on

s’est rendu compte que malgré tout, la décision d’achat appartient toujours au consommateur

quelle que soit la qualité du produit ou la force de persuasion des vendeurs.

0.5. 5. Orientation client ou marketing

Conscient du rôle déterminant du client dans la décision d’achat, on a commencé alors

vers les années cinquante à s’intéresser plus à ce que les clients voulaient et à ce dont ils

avaient besoin. C’est l’avènement de l’orientation client ou marketing qui « consiste à

déterminer les besoins, désirs et perceptions des marchés cibles et à les satisfaire »[28]. Elle

contribue à limiter trois sortes de risques [29] :

- le risque de surproduction, par le biais d’une meilleure connaissance des capacités

d’absorption du marché ;

21

- le risque d’inadaptation du produit au marché, par le biais de l’étude préalable des

besoins et des souhaits des clients ;

- le risque d’un achat ponctuel non renouvelé.

Une variante de l’orientation marketing constitue le marketing sociétal qui en plus des

caractéristiques de son aîné, inclut une préoccupation pour le bien-être du consommateur et la

société dans son ensemble.

Schématiquement, on peut caricaturer les différentes orientations comme suit :

- orientation centrée sur l’organisation : « il faut vendre ce que l’on produit » ;

- orientation centrée sur le marché : « il faut produire ce que l’on vend ».

Et sur des repères historiques [30] :

- 1930 : pas de marketing : « choisissez la voiture de la couleur que vous voulez, pourvu

qu’elle soit noire » ;

- 1960 : le marketing classique : « dites-nous quelle couleur vous voulez » ;

- 1990 : le marketing flexible : participation du consommateur : « voyons ensemble,

quelle couleur est à même de servir au mieux votre objectif, et pourquoi ».

La confusion est pourtant très fréquente entre ces différentes orientations comme le

constatait dès 1980 Alan Andreasen : « a major misapplication of marketing in public service

organizations (particularly libraries) is to confuse a marketing orientation with a selling

orientation » [35][31]. Cela a été repris plus récemment par Kurt Murphy qui constate que

l’analyse du discours des bibliothécaires exprime davantage une volonté « faire des relations

publiques » que du véritable marketing[32] tandis que Ken Bakewell écrivait que malgré

l’importance du concept pour les bibliothécaires, il est trop souvent mal compris : « too often

it [le marketing] is regarded as a synonym of promotion, publicity or selling »[33]. Les

bibliothécaires auraient donc tendance à avoir une orientation vente lorsqu’ils parlent de

marketing. Pour Maureen Keane, d’autres par contre ont tendance à avoir une orientation

produit : « most librarians are ‘’product-oriented’’ instead of ‘’consumer-oriented’’ »[34].

Théodore Levitt qualifie de « myopie marketing » l’orientation produit ; selon lui, cet oubli du

22

client entraîne une vision à court terme, automatiquement néfaste pour l’entreprise[35]. En

effet, selon R. Darmon, M. Laroche et J. Pétrof « on estime qu’environ la moitié des nouvelles

entreprises (petites pour la plupart d’entre elles) font faillite au bout de deux ans. On attribue

habituellement ce taux de faillite substantiel à la méconnaissance de la fonction marketing et à

sa performance déficiente. La plupart des petites entreprises ont été crées sur la base d’un

produit nouveau ou de la connaissance technique d’une industrie spécifique. La

caractéristique majeure de telles firmes repose sur leur orientation plus marquée vers la

production que vers la satisfaction des clients »[36]. En fait, à travers cette rapide revue de la

littérature, grâce à Réjean Savard, il apparaît que les bibliothécaires n’ont qu’une vision

parcellaire de la question comme l’indique E. Wood : « …they have caught only a part of the

marketing idea »[37]. Le tableau qui suit, devenu une référence classique des spécialistes

francophones, aide à mieux comprendre les nuances qui existent entre les différentes

optiques.

23

Tableau 0.5.1 Différence entre l’approche centrée sur l’organisation et l’approche

marketing en milieu documentaire

Point de départ Approche centrée sur

l’organisation

Approche marketing

Attitude face au client : Ils doivent se satisfaire du

produit

Le SID doit s’ajuster à leurs

besoins

Approche face aux clients : On attend que les clients se

présentent

On va au-devant des clients

Relation avec les clients : Instrumentale (la plus brève

possible)

Relation d’aide et ouverte

Délai pour l’obtention du

service/produit :

Dépend des services

techniques et des acquisitions

Dépend des besoins des

clients

Offre d’un service/produit : Limitée à ce qu’on trouve sur

place

Ouverte sur l’extérieur et

selon l’approche réseau

Innovation : Sert surtout à baisser les coûts

de production

Doit permettre de mieux

servir les clients

Attitude face aux

services/produits :

Le SID offre ce qu’il produit

sans plus

Le SID s’efforce de produire

ce qu’il doit offrir

Evaluation du besoin

d’information :

Limitée : en termes de

documents imprimés surtout

Large : en termes

d’information (audiovisuel,

etc.)

Rétroaction face au service

offert :

En fonction de l’efficience

interne surtout

En fonction de l’efficacité par

rapport aux clients surtout

Source : Réjean Savard. - Principes directeurs pour l’enseignement du marketing dans

la formation des bibliothécaires, documentalistes et archivistes, Unesco, 1988.

0.6. LE MARKETING EST POSITIF

L’analyse des règlements intérieurs des SID laisse apparaître que ceux-ci insistent trop

sur les interdictions que sur les services offerts aux usagers. Ceci a des conséquences néfastes

sur les chiffres de fréquentation ; « beaucoup de non-usagers ou d’ex-usagers mettent en avant

la rigidité des règlements intérieurs pour expliquer leur réticence ou leur déception »[38].

24

Gérard Ermisse conseille justement « d’adopter, là comme ailleurs, un langage positif et de

présenter nos services sous leur meilleur jour. Par exemple, ne mettons pas sans cesse en

avant les interdictions ou les contraintes que nous imposons au public pour des raisons de

sécurité ou de conservation : insistons au contraire sur le service rendu et les facilités »[39].

Le marketing est en effet positif : dans de nombreux domaines, les interdictions font place à

l’éducation. La Sécurité routière l’a compris, qui joue plus sur l’éducation des usagers que sur

les sanctions. Le message de la TAG (Transport de l’Agglomération de Grenoble) est une

belle illustration : « pour voyager avec l’esprit tranquille, n’oubliez pas d’oblitérer votre ticket

sur le quai, avant de monter dans le tram » ; les compagnies d’assurance parlent d’assurance-

vie à la place d’assurance décès ; les femmes de ménage se font appeler « technicienne de

surface » ; le démarcheur est devenu un commercial…L’expérience du pamiblé (pain

composé de 15% de mil et 85% de blé) n’a pas connu de réussite au Sénégal, même si le

Gouvernement comptait beaucoup sur elle pour réduire l’importation de blé qui pèse trop sur

la balance commerciale du pays ; le mil (céréale locale) fait en effet référence à la

consommation de campagne, à la paysannerie et à la pauvreté. Pourtant, le même pain

commercialisé sous le nom de « pain riche » a connu un succès éclatant. Il faut plus que

jamais penser positif dans le domaine du marketing et des affaires en général. « Thinking

today is also thinking positively. We’re living in an it’s possible time. Heart transplants,

landings on the moon, televised pictures from jupiter, laser beams, computers that work in

nanoseconds, are part of our lives »[40]. Dans le même ordre d’idée, des tentatives de création

de nouveaux concepts à la place de bibliothèque/bibliothécaire se font jour : informatiste,

médiateur, ingénieur-documentaliste, veilleur etc. tentent de réhabiliter le concept de

bibliothécaire qui, en plus de ses connotations négatives, ne permet plus de prendre en charge

toutes les dimensions actuelles du métier. Il existe cependant des opposants pour qui, le plus

important réside dans le contenu et non le concept lui-même.

[1] BOYER, Marc, VIALLON, Philippe. – La communication touristique. – Paris : PUF,

1994. – 127p. [p 67]. – (Que sais-je ?)

[2] MATRICON, Claude. – Le système marketing. – Paris : Dunod, 1993. – 510p. [p 264]

[3] DACHEUX, Eric. – Communication persuasive : il faut se passer des agences-conseils !. –

Communication et langage, n° 105, 3ème Trim. 1995, p 29-44 [p 44]

25

[4] COURRIER, Yves. – La crise des services d’information documentaire et la société post-

industrielle. – Colloque AIESI/ALISE ‘’Théorie et pratique dans l’enseignement des Sciences

de l’information’’, Montréal, Canada, 25-26-27 mai 1988, p 333-353

[5] DE SAEZ, Eileen Elliot. – Marketing concepts for libraries and information serv ices. –

[London] : Library Association, 1993. – 145p. [p 62]

[6] Ce Minstère est devenu en juillet 1998, date de la mise en place du dernier gouvernement,

Minstère de la Famille , de l’Action sociale et de la Solidarité nationale

[7] DI SCIULLO, Jean. – Marketing et communication des associations. – Paris ; Lyon ;

Genève : Juris Service, 1990. – 317p. [p 95]

[8] MATRICON, Claude, op. cit., p 174

[9] cité par :DE SAEZ, Eileen Elliot, op. cit., p 109

[10] ETCHEGOYEN, Alain. – Le pouvoir des mots : dictionnaire critique de l’entreprise

contemporaine. – Paris : Dunod, 1994. – 227p.

[11] SALAÜN, Jean-Michel. – Marketing des bibliothèques et des centres de documentation.

– Paris : Cercle de la librairie, 1992. – 133p. [p 104]. – (Collection Bibliothèque)

[12] BOYER, Marc, VIALLON, Philippe. _ La communication touristique. – Paris : PUF,

1994. – 127p. [p 67]. – (Que sais-je ?)

[13] BOYER, Marc, VIALLON, Philippe. _ La communication touristique, op. cit., p 89 et

suiv.[14] DI SCIULLO, Jean, op. cit. , p 62

[15] BOYER, Marc, VIALLON, Philippe op. cit. , p 90

[16] CHAMINADE, Jacques. – Le marketing et les nations africaines. – Revue Française du

marketing, n° 112, 1987/2, p 29-47 [p 46]

[17] BOYER, Marc, VIALLON, Philippe, op. cit. , p 90

[18] DE QUATREBARBES, Bertrand. – Usagers ou clients ? marketing et qualité dans les

services publics. – Paris : Ed. d’organisation, 1996, p 257

[19] CHAINTREAU, Anne-Marie, LEMAÎTRE, Renée. – Drôles de bibliothèques… : le

thème de la bibliothèque dans la littérature et le cinéma. – Préf. de Roger Chartier. – Paris :

Cercle de la librairie, 1990. – 285p

[20] cité par : DARTOIS, Claire. – Approche de la ‘’relation d’information’’ dans un centre

de documentation. – Documentaliste, vol. 28, n° 2, mars-avril 1991, p 63-66 [p 66]

[21] ELOY, Gilles. – Désherbage des documents dans les CDI. - Inter CDI , n° 142, juillet-

août 1996, p 7-11

26

[22] Colloque international sur l’avenir des grandes bibliothèques, organisé par la

Bibliothèque Nationale [de Paris], 30 janvier-2 février 1990 p 255

[23] DAGENAIS, Bernard. – A la recherche d’une image institutionnelle positive pour la

police. – Communication et Organisation, n° 3, mai 1993, p 225-261

[24] BANCAUD, Alain. – Les désarrois des magistrats. – Regards sur l’actualité, n°171,

1991, p 51-69 [p 54 et suiv.]

[25] Ibid. , p 60-61

[26] DAGENAIS, Bernard, op. cit

MEYRIAT, Jean. – Déontologie du documentaliste : énoncé des principes. – Documentaliste,

vol. 28, n° 1, janv.-fev. 1991, p 38-39

MEYRIAT, Jean. – Déontologie : une perception collective ? – Actes de la journée du 6

novembre 1992 organisée par Inter association ABCD sur le thème ‘’Une déontologie :

pourquoi ?’’. – Paris : ADBS Editions, 1994. – 98p.

ROBERTS, Winston. – Conférence inaugurale. – Congrès de Vichy, 11-13 juin 1994. –

Bulletin d’information de l’Association des bibliothécaires français, n° 164, 3ème trim.

1994, p 35-45 op. cit

[27] cité par : SAVARD, Réjean, PAINCHAUD, Mireille. - L’attitude des bibliothécaires-

documentalistes envers le marketing. - Documentaliste-Sciences de l’information, vol. 33, n°

2, 1996, p 67-74 [p 69]

[28] Ibid. , p 70

[29] DI SCIULLO, Jean. – Marketing et communication des associations. – Paris ; Lyon ;

Genève : Juris service. – 317p. [p 22]

[30] GUILLOUX, Véronique. – Technologie de l’information, distribution et marketing

flexibles. – Direction et Gestion des Entreprises , n°138-139, nov. 1992-fév. 1993, p 67-73

[31] cité par : SAVARD, Réjean, op. cit. , p 71

[32] Ibid.

[33] Ibid.

[34] Ibid.

[35] Ibid.

[36] Ibid.

[37] Ibid.

[38] BERTRAND, Anne-Marie. – Bibliothèque municipale : la carte et le territoire. – In :

Bibliothèque et évaluation/sous la direction de Anne Kupiec, avec la collab. de Anne-Marie

Bertrand, Max Buthen, Alain Caraco, [et al.]. – Paris : Cercle de la librairie, 1994. – 197p. [p

27

50]. – (Collection Bibliothèques)

[39] ERMISSE, Gérard. – Les services de communication des archives au public. –

München : New Providence, 1994. – 306p. [p 12]

[40] CRONIN, Blaise. - The marketing of library and information services/édité par Blaise

Cronin. – London : Aslib, 1981. – (Aslib reader services, vol.4) CRONIN,p 297

28

MODULE 1 – LES DOCUMENTS IMPRIMES

Par Antoinette FALL CORREA

Introduction

Les populations que les bibliothèques sont censées servir sont composées de différentes

communautés. La grande majorité de ces communautés n'est pas usager des bibliothèques, et

risque de ne jamais l'être. A moins qu'elle ne se rende compte que la bibliothèque a pour

mission de répondre à tous ses besoins d'information, d'éducation et de culture.

Aussi, ajuster les services offerts avec les besoins réels des populations ressort des

fonctions primaires de gestion de la bibliothèque. La politique d'ajustement s'étale sur 3

paliers.

� Le premier est l'aboutissement d'une phase de recherche. Après avoir mené des

enquêtes on analyse les données recueillies.

� Le deuxième palier correspond à une phase d’élaboration : l’analyse des données

aboutit sur des propositions de service à mettre en place ou des produits à

confectionner.

� Le troisième palier est un moment d’action qui consiste à faire connaître l'offre de la

bibliothèque.

Une offre que la Fédération Internationale des Associations de Bibliothèques et de

bibliothécaires - IFLA - résume en quelques points:

- une information scientifique et culturelle, actuelle;

- une initiation à l’exploitation de toutes les ressources de la bibliothèque : catalogues,

fonds documentaire, outils de références (documents imprimés ou électroniques);

- un service pour malvoyants ou handicapés moteurs;

- une information sur la vie des communautés locales (agenda culturel, sportif ou

autre…);

- des bibliographies thématiques sur demande;

- le prêt des locaux de la bibliothèque pour abriter les rencontres d’associations

communautaires;

- la coordination du réseau du service documentaire au sein des communautés

desservies;

29

- la permanence d’un comptoir de renseignements;

- l’existence d’un fonds documentaire approprié aux besoins des populations;

- la disponibilité de locaux adéquats.

- La disponibilité d’une connexion Internet liée à des services appropriés.

Faire connaître les services offerts par la bibliothèque c’est reconnaître les liens devant

exister entre elle et les communautés qu’elle dessert. Ces liens vont être instaurés et

pérennisés à travers une stratégie de valorisation du patrimoine de la bibliothèque comprenant

les locaux, les collections et les services.

La mise en valeur de l’organisation spatiale de la bibliothèque et les actions

d’animation liées à l'exploitation des collections imprimées constituent les deux premières

parties du présent module prises en charge par Mme Antoinette Fall Corréa. La dernière partie

portant sur les supports non-livres sera développée par M. Karim Diallo.

Toutes les recherches concernant les services de bibliothèque en Afrique montrent que

la première utilisation qui est en faite concerne les locaux. (Malgré le rapide développement

d’Internet au Sénégal, leader dans la sous région, seule 6% de la population utilise ce média).

- C’est un espace d’étude et de travail pour les élèves, les étudiants et même pour les

adultes de la communauté. Ce qui s'explique par l'existence de tables, de chaises, de

lumière, de calme. On y vient avec ses documents, notamment les cours du professeur.

Un espace individuel de travail, à la maison ou à l’école, est un luxe qui n’existe pas

pour plus de 90% de la population scolaire. Population qui représente l’essentiel de la

clientèle des bibliothèques. Les pics de fréquentation de la bibliothèque au moment de

la préparation finale des examens, non pour emprunter des ouvrages et partir, mais

pour trouver une place où réviser ses cours, en est une preuve flagrante.

La population non scolaire va venir pour écrire des lettres, remplir des formulaires

pour eux mêmes ou pour les voisins ; lire les quotidiens dans le calme, etc.

- C’est un espace de rencontre et de détente. Durant les périodes creuses, hors de la

pression des examens, durant le ramadan par exemple, on va à la bibliothèque pour

jouer au scrabble, pour lire la presse ou les Bandes Dessinées…On cherche un

endroit, un abri où

30

- mener ce type d’activités, le plus souvent en groupe. La bibliothèque devient avec les

jeux éducatifs un lieu de rencontre où l’on vient en groupe de la même classe, du

même quartier ou du même âge, ou encore en famille, pour jouer, échanger ou

emprunter un livre juste avant de rentrer à la maison généralement au moment de la

fermeture. Si cette utilisation est ponctuelle chez les adolescents et chez les adultes,

elle tend à devenir constante chez les enfants de l'école élémentaire.

- C’est un espace d’information, on vient à la bibliothèque pour demander des

renseignements concernant tout ce qui à rapport à l’écrit, à l’éducation scolaire, à la

vie culturelle. A la rentrée scolaire, des parents pour la plupart illettrés, il est vrai,

viennent naturellement à la bibliothèque demander à acheter de la papeterie ou des

manuels scolaires. Si la bibliothèque n’en dispose pas, ils s’attendent, au moins, à

recevoir des bibliothécaires l’information requise pour en trouver. On vient aussi se

renseigner sur les inscriptions scolaires, les concours professionnels ou académiques,

quand ce n'est pas pour demander des conseils pour les devoirs, etc.…

Le client à une utilisation de l’espace-bibliothèque qui est sienne et qui ne correspond

pas toujours au dessein du bibliothécaire. C’est pourquoi l’on ne peut réduire la valorisation

de l’espace à la mise à disposition de quelques locaux spécifiques aux activités d’animation

comme par exemple une salle de conférence pour les adultes et un espace "conte" pour les

enfants. Il faut ici penser à une utilisation optimale de toutes les surfaces disponibles pour une

meilleure visibilité de la bibliothèque.

Ce comportement des usagers démontre que la première action d’un programme de

valorisation ayant pour objectif d’augmenter le pourcentage de la communauté qui fréquente

la bibliothèque, est d’attirer l’attention de celle-ci sur l’existence même de la bibliothèque en

tant qu’espace et des possibilités qu’elle offre, avant bien sûr de parler de l’adéquation de son

contenu aux besoins de la population.

1.1 La mise en Valeur de la bibliothèque par l'organisation spatiale

1.1.1 Les bâtiments

La première rencontre du public avec la bibliothèque se fait par la façade du bâtiment.

Le visiteur va continuer, confiant ou circonspect, la découverte des espaces intérieurs pour, à

la sortie, conforter son impression par l’examen des abords extérieurs.

31

Une façade qui, par de larges baies vitrées ou à défaut une simple vitrine, donne à voir

ce qui se passe à l’intérieur – rayonnages aux couleurs vives où sont exposés de beaux livres,

ou des titres accrocheurs – est une invite à entrer.

Lorsque l’on ne dispose pas d’une vitrine sur rue, le hall d’entrée de la bibliothèque

peut être aménagé pour servir d’attrait. L’on y trouvera de belles affiches qui habillent le mur,

des présentoirs avec des livres ou des titres de périodiques qui font l’actualité, ou encore une

natte dans un coin avec un jeu de logo pour le bonheur des tout-petits.

Les matériaux utilisés, la couleur et le style de l’architecture rendent une ambiance

distincte qui influe sur l’attrait du bâtiment. Un style simple à lire, des allées verdoyantes, un

bâtiment à angles droits, des couleurs contrastées, tout cela crée une atmosphère vivante et

calme, une invitation à la détente, au voyage de l’esprit.

A l'intérieur du bâtiment, le visiteur prend conscience d’un calme plus profond. Il est

isolé des bruits extérieurs et trouve là des salles de lecture et de référence propices à l’activité

intellectuelle. Et pourquoi pas aussi, à l’heure du conte, des enfants confortablement assis sur

des nattes et des coussins, subjugués par la merveilleuse histoire qu’ils vivent aussi

intensément que le héros du livre qui leur est lu.

Un patio, jardin intérieur, prolonge la bibliothèque en un espace clos de rencontre et

d’échanges. Est-ce la nouvelle vision de l’arbre à palabre ? De la case des initiés, du bois

sacré ? Avec ses gradins de pierre ou ses banquettes en bois, il invite aussi à la lecture. Une

lecture plus détendue où l’on peut tendre les bras au ciel et se déplier les jambes. Il est clos,

objet d’une surveillance discrète de la part du bibliothécaire, les documents restent sécurisés.

Un escalier intérieur ! faut-il monter ? les marches courtes, donc faciles à franchir

semblent un appel. Pour corroborer l'appel, un présentoir de nouveaux titres, à la forme

originale meuble les pieds de l’escalier.

Prenons les escaliers…Tiens, des adolescents! Dans un espace multimédia. Ils ont des

livres et des écouteurs. C’est une salle d’étude confortable, comme il n’y en a ni à l’école ni à

la maison. La bibliothèque c’est vraiment bien !

Un second point d’information ? il double le principal, situé à l’entrée de la

bibliothèque, et vient rompre le silence des espaces intérieurs. Il est à la croisée de deux

32

allées dont l'une mène à une immense salle de conférence et l’autre à un petit local

pompeusement dénommée « salle polyvalente ».

La salle de conférence, bien sûr, permet les « grand-messes », les grands

rassemblements. Mais la salle polyvalente ? Elle répond aux besoins de la communauté. Elle

va abriter les rencontres des associations locales, les jeunes, les handicapés ou les retraités,

etc. Elle peut servir à des cours d’alphabétisation pour adultes, ce sera la contribution de la

bibliothèque à la lutte contre l’analphabétisme. Elle peut servir à faire de courtes formations

ou du renforcement scolaire pour élèves en difficultés. La bibliothèque ne faisant que prêter la

salle ou au besoin la louer à un prix symbolique pour que toutes les couches de la

communauté puissent en bénéficier.

Ouf ! Voilà notre visiteur rassuré. La bibliothèque est un bien public dont tout le

monde peut jouir sans discrimination.

Il rejoint la sortie, et, n’étant plus impatient de découvrir ce qui se trouve à l’intérieur

du bâtiment, peut maintenant examiner à loisir les abords extérieurs de la bibliothèque.

Première remarque : le tableau d’affichage. Il est surtout utilisé pour les annonces de la

communauté (associations ou individus). Un téléphone public est disponible ainsi qu’un

parking pour automobiles et un autre spécifique aux motocycles avec même des plots de

sécurité (pour enchaîner les mobylettes et les vélos). Pour le confort de ceux qui attendent

l’ouverture de la bibliothèque, ou bien sortent manger leurs sandwichs dehors, il y a deux ou

trois bancs de pierre coquillagé, une corbeille à papier, le tout abrité par des fromagers géants.

Il y est même prévu une aire de jeux avec toboggans et balançoires pour canaliser l’énergie

débordante des petits avant ou après l’heure du conte ou la séance vidéo. A la saison froide,

lorsque la nuit tombe vite, il n’y aura rien à craindre car un chemin bien éclairé conduit

jusqu’à l’enseigne lumineuse qui surplombe l’entrée de la bibliothèque.

Partis de la façade du bâtiment, nous avons accompagné le visiteur de la bibliothèque,

dans les espaces intérieurs, propices au travail intellectuel comme les salles de lecture et

l’espace ‘conte’. Avec lui, nous avons apprécié les différentes formes d’espace

d’échanges: les salles de conférence, la salle polyvalente et surtout le jardin intérieur,

réminiscence de l’espace de rencontre conçu par la tradition africaine. Pour finir, harassés et

comblés sur les bancs qui symbolisent l’esprit d’ouverture à autrui, d’accueil, de

33

disponibilité, fondement de la bibliothèque.

Cependant, on a beau être en Afrique, la seule action des esprits ne suffit pas à

convoyer le message de la bibliothèque vers la communauté.

Il va falloir des méthodes plus directes, telles que la signalisation par exemple. Une

signalisation aussi bien à l’intérieur du bâtiment qu’à l’extérieur, dans l’espace

communautaire.

1.1.2 La signalisation

1.1. 2. 1 Interne

A l’intérieur, le visiteur, devenu lecteur, s’approprie les lieux grâce à une signalisation

qui s’impose dès le service d’accueil et d’orientation. Ce service présente toujours un plan

clair, suffisamment détaillé et facilement lisible, des différentes aires de la bibliothèque. Le

plan peut-être accompagné ou non d’une maquette représentant le bâtiment en miniature sur 3

dimensions. En plus du plan ou de la maquette, à l’entrée de chaque espace physique, une

plaque bien visible en annonce le contenu.

En fait, toutes les indications pratiques sont marquées de façon visible et facile à

comprendre quelque soit la forme utilisée.

- Une forme écrite pour les catalogues et les rayonnages.

- Une forme visuelle pour les tableaux graphiques : des panneaux suspendus au plafond,

fixés au mur ou sur des éléments du mobilier conçus à cet effet.

- Une forme interactive pour les terminaux et les bornes de consultation des systèmes

informatiques.

- Une forme orale pour les postes de renseignement.

1.1.2. 2 La signalisation externe

Elle a pour objet de conduire à la bibliothèque. Aussi des bornes d’annonce émaillent

les principales artères pour arriver au panneau posté à l’entrée de la bibliothèque.

En amont, la bibliothèque sera indiquée dans le plan de la ville ou de la localité, ainsi

que sur les dépliants du Syndicat touristique.

34

Transmettre une image synthétique et facilement mémorisée demeure l’objet de la

signalisation sous ces différentes facettes, pour y arriver, il faut parfois faire appel à des

professionnels capables d’élaborer une signalétique, non seulement efficiente mais de plus, en

harmonie avec le style architectural du bâtiment.

1.1.3 La décoration

Les bas-reliefs de la façade principale, évoquant la marche harassante des esclaves aux

pieds enchaînés; le jeu contrasté des couleurs qui habillent le hall d’entrée : ocre qui rappelle

le sable des dunes environnantes, vert de l’océan qui baigne la presqu’île, rouge flamboyant

du soleil couchant; dans le patio, des sculptures en pierre; tout cela participe au choix

décoratif de l’architecte pour la bibliothèque.

Le long des murs, dans les salles et les bureaux, quelques îlots de surfaces

spécialement traités, recouverts soit de bois, de liège ou d’un revêtement entoilé. Ils sont prêts

à recevoir des tableaux : portraits de grands hommes, pas forcément le président de la

République, art naïf, art abstrait…

Dans le hall d’exposition, des structures mobiles, suspendues aux montants des

rayonnages; des panneaux de grille métallique où s’accrochent des livres ou des objets en

trois dimensions.

Pour arriver à ce résultat, il a fallu en amont penser à laisser 10% des surfaces murales

libres, les réservant à la décoration. Ce qui permet d’agrémenter la vision en coupant

l’enfilade des rayonnages muraux avec des œuvres d’art, des posters ou même des panneaux

d’information.

L’intégration des arts graphiques aux œuvres de l’esprit illustre la plénitude de la

vocation de la bibliothèque en tant qu’espace culturel.

Texte à lire: Gascuel, Jacqueline.- Espaces d'animation.- In:Animation et Bibliothèques.-

Lyon:ENSB, 1984.-60p.

35

1.1.4 La définition des aires d’animation

Le Hall d’accueil : aux dimensions importantes, parfois plus grand que la salle polyvalente,

amorce la présentation des expositions ;,

La salle d’exposition : à la surface allongée, bénéficie de grandes surfaces murales grâce à

des cloisons et des redents (coins saillants). Un éclairage zénithal et des spots orientables

conservent la transparence depuis l’extérieur.

La salle polyvalente : elle est destinée à plusieurs types d’activités.

La salle de conférence/ amphithéâtre : présente un volume unique garantissant une bonne

acoustique et une bonne visibilité d’ensemble, avec une capacité d’accueil modulée en

fonction de la population à desservir.

Les activités qui se déroulent dans les aires d’animation : conférences, réunions, théâtre,

formation permanente, heure du conte etc., n’ont pas toujours de liens avec les collections de

la bibliothèque ; en outre, leurs horaires et leurs modalités de fonctionnement diffèrent des

règles de la bibliothèque. « Elles peuvent avoir lieu en soirée, le dimanche, être payantes ou

placées sous la responsabilité d’animateurs extérieurs ». C’est pourquoi il faut une certaine

autonomie de la bibliothèque dans ce domaine: une position excentrique (extrémité ou aile du

bâtiment). « Une telle solution a comme principal avantage de faciliter une utilisation

maximale de ces locaux : y sont programmées non seulement les rencontres dont la

bibliothèque est responsable, mais aussi toutes celles qui ont lieu à l’initiative d’autres

acteurs culturels.

36

Surfaces des espaces d’animations : mesures indicatives pour les bibliothèques publiques en

France

Espace Objectif surface Population/

Taille

Hall (ou page

d’accueil)

Informations

Sur les activités culturelles

47 m2

169 m2

5000 habitants

150 000 habitants

Aires d’exposition Vulgariser les productions

artistiques

Modulables :

Halls, jardins

Salle, couloirs…

Salle polyvalente Ateliers d’expression,

Séminaires, travail en

groupe

85m2 85 personnes

maximum

Amphithéâtre

THéâtre, concerts, grandes

conférences

(à partir de 300

places ?)

Capacité d’accueil

modulée

Heure du conte Activités avec les petits 33m2 30 enfants

Total des surfaces d’animation par rapport à la surface totale de la bibliothèque :

� 32,5 % pour 5 000 habitants

� 21,8% pour 20 000 habitants

INDICATIFS POUR LES BIBLIOTHEQUES PUBLIQUES EN FRANCE

"La Bibliothèque dans la ville", ouvrage rédigé par le Service des Bibliothèques, sous la

responsabilité de Marie—Françoise BISBROUCK (1) présente des mesures indicatives pour

les espaces d’animation.

Ces programmes prévoient deux points d’appui pour les animations : le hall d’accueil et la

salle polyvalente. Le hall d’accueil est expressément défini comme le lieu où se fait

"l’information sur les activités culturelles" et "où s’amorce une exposition". Sa taille varie de

47 m2, pour une ville de 5.000 habitants, à 169 m2 pour 150.000 habitants. La taille de la

salle polyvalente évolue aussi en fonction de la population, mais dans des proportions

moindres.

37

A ces deux zones principales, s ‘ajoutent d’autres lieux : pour les enfants, l’heure du conte et

l’atelier d’expression ; en liaison avec la discothèque : I’ auditorium ; sans implantation

précise, la salle de travail en groupe.

Le total représente 21,8 % à 32,5 % de la surface de l’ensemble des services publics.

Ce total suit une courbe sinusoïdale : le point le plus élevé, 32,5 %, est celui des villes de

5.000 habitants et le plus faible, 21,8 %, celui des villes de 20.000 habitants. Au delà, il

recommence à croître jusqu’à 25 % (50.000 habitants) pour décroître ensuite. Il est indexé sur

l’importance du public à desservir, mais l’effet de cette indexation est limité par l’existence de

certains seuils, minimal et maximal.

Une salle polyvalente n’est jamais prévue pour plus de 85 personnes (85 m2), une salle

d’heure du conte pour moins de 30 enfants (33 m2). La capacité moyenne de la salle

polyvalente est de 2,23 places par tranche de 10.000 habitants + 9 places de base quelle que

soit la taille de l’agglomération. (Gascuel,1984….)

Par delà des programmes indicatifs très rigoureux, il faut garder en tête toute la diversité des

réalisations, en France comme ailleurs. C’est que la définition des aires d’animation dans un

espace tel que la maison des jeunes, le centre d’éducation sportif et culturel ou le centre

culturel, qui habituellement abrite les bibliothèques publiques en Afrique francophone, repose

sur des objectifs et des ambitions diverses.

L’étude des plans de 5 projets de bibliothèque publique au SENEGAL dans le cadre d’un

atelier de l’Ecole d’architecture de l’Université de Laval (Canada) devrait aider à nourrir notre

réflexion pour amener chacun à répondre à 2 questions principales: où situer les lieux

d’animation ? Quelle importance leur donner ?

38

Plan Gonthier

Plan Audet

Espaces d’animation : � 2 amphithéâtre � 3 salle polyvalente � 4 cour interne

39

Plan Morelle

Plan Virginie Dupont

Espaces d’animation � 2 cour d’entrée � 3 la salle

polyvalente � 4 salle

d’exposition � 7 théâtre

Espaces d’animation : � 1 la salle polyvalente � 2 théâtre � 3 salle d’exposition � 4 accueil

40

Plan Caron Espaces d’animation :

2 amphithéâtre 3 salle d’exposition 11 salle de conférence à l’étage 12 jardin

41

1.1.5 Les activités de promotion

Il manquait un espace culturel à la localité. En voici un. En plus du mérite d’exister, il

possède des atouts non négligeables : des espaces pensés en fonction des populations, une

signalétique appropriée et même l’apport d'artistes plasticiens pour la décoration.

Alors pourquoi le taux de fréquentation est-il en deçà des projections ?

Les trois premiers points du module 1 montrent comment mettre en valeur

l’agencement physique du bâtiment.

La valorisation appartient au fonctionnement quotidien de la bibliothèque. Elle demeure

une action permanente de bonne gestion. Pour trouver une solution au problème du faible taux

de fréquentation, il faut aller au-delà de « bien faire ce que l’on a à faire ». Il faut faire

connaître ce que l’on a fait de bien. Il faut communiquer. Communiquer avec des cibles

précises et des moyens bien définis.

1.1. 5. 1 La campagne de promotion

La communication va se faire à travers une campagne de promotion dont on a défini à

l’avance les objectifs, les contenus, les coûts et les résultats attendus.

Contrairement à l’action de mise en valeur qui, parce que permanente, est souvent

diffuse dans la routine du travail quotidien, la promotion se présente souvent comme une

action « coup de poing ».

A un instant T le bibliothécaire s’arrête pour différentes causes (dont ici, le constat d'un

faible taux de fréquentation), fait le diagnostic de la situation et met en œuvre les solutions

envisagées.

Pour promouvoir la bibliothèque en tant qu’entreprise la campagne de promotion

envisagée peut se donner 3 objectifs

- D'abord faire connaître l’existence et les missions de l’institution aux différents

segments de la population locale

- Ensuite, amener les autorités locales à une reconnaissance officielle de la bibliothèque

- Enfin, situer la bibliothèque dans l’environnement physique de la localité.

42

Pour atteindre le 3e objectif, la localité devra, tout comme pour les autres organismes,

monuments ou places jugés importants, installer le long des principales artères une

signalisation facilement repérable qui facilite le cheminement jusqu’à la bibliothèque. En

général, des panneaux indicateurs où l’on retrouve le nom accompagné du logo de la

bibliothèque et la direction à suivre.

La prise en charge de la signalisation externe de la bibliothèque, par les services de la

municipalité ou ce qui en tient lieu, sera facilitée si le 2e objectif est atteint.

Intéresser les autorités politiques, administratives, coutumières ou religieuses à la

bibliothèque, demande une implication particulière des personnalités représentatives de

l’institution bibliothèque. Il peut s’agir du représentant de la maison mère si la bibliothèque

est sous tutelle. Au Sénégal, le Directeur de la lecture publique par exemple, pour une des

bibliothèques du réseau de lecture publique. Ou le représentant du Recteur pour une des

bibliothèques du réseau universitaire situé hors du campus principal. Il peut s’agir du

président ou des membres du Conseil d'Administration de la bibliothèque. Il peut s’agir du

directeur de la bibliothèque.

Quelque soit l’autorité représentant la bibliothèque, la première démarche à

entreprendre sera d’écrire une lettre pour présenter ou rappeler l’existence et les missions de

la bibliothèque et pour demander une audience. La visite aux autorités se fera avec une

délégation dirigée par le représentant officiel de la bibliothèque accompagné des membres du

personnel et si possible des membres de la communauté, usagers de la bibliothèque.

L’audience devrait se terminer par une invitation à venir officiellement visiter la

bibliothèque. La visite des notoriétés de la communauté à la bibliothèque devra se préparer

avec minutie. Elle pourra coïncider avec une journée " portes ouvertes" par exemple, avec les

journalistes de la presse écrite, parlée et télévisuelle de la localité et même hors des frontières

de la localité.

Un autre volet de cette implication, sera, la présence des responsables de la bibliothèque

aux manifestations de la communauté, qu'elles soient politiques, culturelles, éducatives ou

autres.

43

En ce qui concerne le premier objectif, faire connaître l’existence et les missions de

l’institution aux différents segments de la population locale, un programme spécifique de

sensibilisation devra être élaboré.

Exemples d'activités à mettre en œuvre lors de la campagne de sensibilisation.

- Des affiches présentant la bibliothèque, sur toutes les places publiques, dans les lieux

de rencontre, dans les lieux de passage et même sur les moyens de transport en

commun.

- L'édition d'agendas à distribuer dans les entreprises ou de calendriers dans les petits

commerces et dans les institutions scolaires (associer les logos des entreprises ou des

commerces à celui de la bibliothèque pour couvrir les frais de publication).

- Des dépliants pour les visiteurs (journées portes ouvertes) et à distribuer dans les

manifestations organisées dans la localité.

- Faire diffuser des spots à la radio et à la télévision (proposer des thèmes de travail, sur

les nouveaux titres, sur le contenu de vos animations: expositions, conférences, etc.,

aux responsables des émissions culturelles et éducatives des radios et TV locales et

nationales).

- A l'occasion d’évènements nationaux ou internationaux (journée du livre de jeunesse,

le 2 avril ou du droit d'auteur le 23 avril), proposer des activités en invitant la presse.

- En collaboration avec le ministère de la culture ou de l'éducation nationale, prendre un

stand à la foire du livre.

- Organiser des concours de lecture dans les écoles et dans les associations de jeunes ou

de quartiers.

Conclusion de l’organisation spatiale

La première partie du module 1 s’est évertuée à souligner quelques procédés de

valorisation des espaces

- A travers une" succession cohérente de lieux correspondant à des états d’esprit"

allant ainsi du caractère attractif d’un hall d’entrée animé, au calme reposant

des salles intérieures où l’esprit peut vagabonder sans entrave.

- A travers une signalétique harmonisée au style architectural qui facilite la

lisibilité des espaces.

44

- A travers l’intégration d'œuvres d’art plastique au message écrit que véhicule la

bibliothèque

- Enfin à travers la présentation de divers instruments d’information et de

communication

Une description ramassée peut présenter cette première partie comme l’art et la manière

d’embellir le contenant. Qu’en est-il du contenu ?

Ce sera l'objet de la seconde partie du module 1 qui s’arrête sur la question des

collections imprimées. Elle va examiner comment leur composition, leur présentation dans

l’espace et leur utilisation peuvent contribuer à leur donner une plus value.

2.1 La mise en valeur des collections imprimées

Valoriser l’institution, en tant qu’entité physique, devrait contribuer à faire venir plus

de monde à la bibliothèque. Une fois que cet objectif est atteint, à quoi sert de valoriser les

collections ?

La mission de la bibliothèque même dans les pays pauvres, ne peut pas se restreindre à

fournir à des jeunes, issus de milieux défavorisés, un local, une table, des chaises et de la

lumière pour réviser la leçon du maître. La bibliothèque- surtout dans les pays en

développement- a pour ambition de contribuer à former des hommes et des femmes à « la tête

bien faite » et non pas des usagers à « la tête bien pleine ».

Pour que la bibliothèque ne serve pas seulement à trouver une place pour apprendre par

cœur les cours du professeur, à se faire « une tête bien pleine », la valorisation des collections

aura comme objectif de permettre une exploitation maximale des fonds par les différents

publics de la bibliothèque.

Apprenant de manière autonome en utilisant un plateau de savoirs plus étendu et

diversifié que la seule leçon du maître, l’usager acquiert ainsi « une tête bien faite » comme

préconisé par les préceptes éducatifs de Rabelais.1

-----------------------------------------

1- Rabelais, 1534.- La vie inestimable du grand Gargantua, père de Pantagruel.

45

2.1.1 La composition des collections

Le contenu des collections imprimées devra fournir un plateau de savoirs étendu,

diversifié et approprié aux besoins des différents publics qui composent la communauté

desservie par la bibliothèque.

Il n’y aura pas ici une énumération des différents genres d’ouvrages ou de sujets que

toute bibliothèque doit posséder. Il nous faut juste noter quelques éléments destinés à donner

un plus au fonds de la bibliothèque.

- Prévoir une collection sur la tradition orale et sur la culture locale contemporaine.

- Prévoir un fonds spécial adolescents : avec des collections de romans policiers, de

science- fiction, de techniques et découvertes, de biographies de personnes célèbres

pouvant leur servir de modèles.

- Prévoir un fonds de références disponible en permanence. Ce fonds ne s’arrête pas aux

usuels et autres dictionnaires. Il englobe la totalité des classes de la Dewey dont les

différents items seront acquis en double. , en prévision des prêts à domicile d'une part

et de la consultation sur place, d'autre part.

En fait, ce fonds de référence double la collection entière de bibliothèque.

- Assurer l’actualité du fonds par un renouvellement des ouvrages scientifiques tous les

5 ans et de la fiction tous les 10 ans.

2.1.2- La présentation visuelle des collections

L’organisation matérielle des collections peut prendre deux grandes options.

2.1.2.1 Un regroupement par support

Un regroupement de tous les documents selon leurs supports, donne les documents

imprimés d’un coté, et de l’autre, les non-livres. La seconde option consiste à regrouper le

fonds par thème indépendamment du support. Quelque soit l’option choisie, il faudra que la

présentation visuelle attire la clientèle, donne envie de venir au livre, de le feuilleter, de le

lire. Le mot clientèle est employé à dessein, car il fait référence à la librairie. Le souci majeur

de la librairie est d’éveiller l’envie d’acheter chez ceux qui entrent dans les lieux. Le souci du

bibliothécaire va être de donner à l’usager l’envie d’avancer jusqu’aux rayons, d’en sortir un

46

livre, de le feuilleter et de l’emporter avec lui. Pour que le lecteur qui pénètre dans les salles

de lecture, n’aille pas directement à un coin de table, étaler ses cahiers et y plonger la tête

jusqu’à la fermeture de la bibliothèque.

Contrairement aux enfants de l’école élémentaire, qui par leur comportement

considèrent la bibliothèque comme un lieu de détente et de loisir, la majorité des adolescents,

élèves du secondaire et étudiants, la considèrent d’abord comme un lieu d’étude.

Cette vision largement partagée par beaucoup de bibliothécaires, ne doit pas faire de la

bibliothèque un lieu austère où le visiteur est écrasé par la solennité ambiante quand il n’est

pas repoussé par la tristesse des lieux.

2.1.2.2 L’option « librairie »

Cette option pour la présentation des collections imprimées de la bibliothèque permet

beaucoup de souplesse dans l’aménagement des salles de lecture.

- Eriger des comptoirs, où l’on peut s’accouder, le long des rayonnages de 2m de haut

est une invite à s’arrêter, à lire, à prendre des notes.

- Poser une petite table au détour d’un passage, y empiler quelques ouvrages sur un

thème donné, c'est en faire un îlot, que l’on est curieux de visiter.

- Ne pas oublier de faire un gros clin d’œil aux adolescents en regroupant tous les titres

de leurs collections préférées.

- Pour un réseau de bibliothèque, renouveler régulièrement les titres de chaque

bibliothèque, en procédant à une rotation organisée des fonds. (Faire en sorte qu’en

amont les différentes bibliothèques n’achètent pas les mêmes titres)

- Réserver des emplacements fixes à certains types de collections (les nouvelles

acquisitions, l’actualité littéraire ou scientifique …)

- Augmenter la longévité des ouvrages par un programme de reliure ou de plastification

des ouvrages les plus fragiles ou les plus demandés.

Ces aménagements donnent une plus grande lisibilité aux espaces de lecture. Pour que

l’attrait demeure et que la bibliothèque évolue avec les nouvelles vagues d’usagers, il faut

penser à changer le mobilier et l’aménagement au moins tous les 10 ans. A déplacer certaines

collections, à modifier le fonctionnement des services, etc.

47

La méconnaissance par les populations des services que propose la bibliothèque nous a

conduit à élaborer une stratégie de valorisation qui repose largement sur l’amélioration de la

qualité du cadre et la mise en scène des collections. Ce jeu ayant pour finalité une meilleure

exploitation des ressources de la bibliothèque, la mise en œuvre de relations entre le livre et

un public ciblé.

2.1.2.3 Les activités d’animation

Mettre en place des techniques de médiation qui rapprochent les ressources de la

bibliothèque des publics cibles, c’est faire vivre la bibliothèque par des activités d’animation.

L’objectif étant de faciliter l’accès du lecteur à la collection de livres; de faire acquérir à la

population d’autres habitudes en les invitant à participer aux activités culturelles organisées

par la bibliothèque.

Pour mener à bien une politique d’animation il est indispensable de connaître

l’environnement juridique et politique national de la bibliothèque; d’avoir une connaissance

approfondie de la collection grâce à l’aide de comités de lecture composés du personnel de la

bibliothèque et de partenaires, ou des clubs de lecture réunissant adultes et enfants

périodiquement, chacun présentant le livre qui lui a été confié ; d’avoir aussi une bonne

connaissance du public : âge, taille, intérêt.

En définissant des modalités pour augmenter l’utilisation des collections, la première

action du bibliothécaire sera de préciser les segments de la population qui utilise la

bibliothèque. Ensuite de déterminer les activités d'animation à mettre en œuvre.

Trois groupes principaux utilisent les ressources de la bibliothèque :

- les jeunes adultes composés essentiellement d’étudiants, de lycéens, de collégiens et

autres adolescents ;

- les néo- alphabètes et parfois pour les activités "hors les murs" de la bibliothèque, les

enfants de la rue ;

- les élèves de l'école primaire.

48

a) L'adolescent et la recherche documentaire

Pris en charge par le bibliothécaire de l’école, du centre culturel ou de la bibliothèque

municipale, l'adolescent sera initié à la recherche documentaire. Pour d’abord se familiariser

avec le fonds de la bibliothèque, l’organisation matérielle des collections, les outils de

recherches comme les catalogues on line ou sur fiches, la composition du fonds, les méthodes

de classement des ouvrages, etc. L’initiation lui permet de poser ses propres repères et de se

sentir à l’aise dans la bibliothèque. Après ce premier stade d’initiation. La formation à

l’utilisation des ressources de la bibliothèque peut se poursuivre avec l’étude des ouvrages de

référence, les encyclopédies générales et spécialisées, les différents types de dictionnaires, les

annuaires, les atlas, etc.

Dans un 3e degré, elle s'affine pour apprendre aux futurs étudiants comment procéder à

une lecture en diagonale, à une prise de notes ; comment présenter une liste de références, des

schémas, des diagrammes etc.

Il va s’en dire qu’une telle formation va se faire sur la base d’un programme conçu et

élaboré d’un commun accord entre le bibliothécaire, le corps professoral et l’équipe

administrative des institutions d’enseignement qui accueillent les usagers de la bibliothèque.

Ces programmes spécifiques de formation se déroulent en début d’année académique,

hors de la pression des examens. Il ne peut remplacer un programme général d'animations, qui

comprend, des conférences, des expositions, des rencontres auteurs / public, des journées"

porte ouverte", des concours de poème, des concours de nouvelles, des concours de lecture,

l’heure du conte, des présentations de livres, des jeux de mots, des projections de films, des

clubs de lecture, des récitals de poésie, des lectures théâtrales, etc.

Programme établi en direction des jeunes comme des autres cibles de la bibliothèque et

qui n'oublie pas de privilégier l’oralité dans les zones d’alphabétisation restreinte.

Exemple de plan de formation à l'utilisation de la bibliothèque

Le Plan de Formation à l’utilisation de la bibliothèque : il divise l’enseignement du premier et

du second degré en 5 niveaux et liste les activités de formation pour chaque niveau

49

NIVEAU 3 classe de 6e/5e

Activités à mettre en place : montrer comment

- faire des recherches dans un dictionnaire

- utiliser une encyclopédie générale

- utiliser un index et un sommaire

- utiliser un fichier auteur ou titre

- élaborer une liste de références

- prendre des notes

- sortir l’idée principale ; les mots clés

- lire une carte ; des schémas, des diagrammes

NIVEAU 4 Classe de 4e/3e

Activités : expliquer

- l’utilisation du fichier matière

- l’utilisation du catalogue online

- l’utilisation d’une encyclopédie générale

- l’utilisation d’un dossier documentaire

- l’utilisation d’un atlas

- le mécanisme de la prise de notes

NIVEAU 5 Classe de Seconde

Activités : montrer comment

- lire les périodiques (actualités, disciplines enseignées)

- faire des résumés

- lire en diagonale

- faire une bibliographie

50

- utiliser des dictionnaires spécialisés, dictionnaires de citation, dictionnaires de

nomenclature, dictionnaires bibliographiques, etc.

- faire de la recherche sur Internet

NIVEAU 6 CLasse de Première et Terminale.

Activités : montrer comment

- utiliser des dictionnaires de synonymes

- utiliser des dictionnaires géographiques

- utiliser des dictionnaires du bon usage des langues

- utiliser des bibliographies spécialisées

- acquérir des méthodes de recherche y inclus sur Internet

Cf. Plan de formation à l’utilisation de la bibliothèque. In CORREA A.F- Les programmes

de bibliothèque en milieu Scolaire. Barcelone IFLA : Presession seminar on school

librairies :15-20 août 1993.36p. multigraphiées

b) Les néo- alphabètes et la quête du savoir

Les néo- alphabètes composent le second segment de la population auquel s’adressent

les activités d’animation de la bibliothèque.

En milieu rural, comme à la périphérie des métropoles urbaines, ce ne sont pas les plus

nombreux parmi les usagers de la bibliothèque. Mais c’est un groupe sensible qu’il faut

absolument attirer et maintenir. Nous avons adjoint à ce groupe les enfants de plus en plus

nombreux qui vivent marginalisés dans les coins de mauvaise réputation des quartiers les

plus pauvres autour des villes. Ce sont les enfants de la rue, dont le sort a été rendu public

grâce à l'action de deux grandes organisations caritatives, Enda Tiers-monde et ATD Quart-

monde.

Les organisations de ce type sont à l’origine des écoles de la rue. On les retrouve aussi

dans les ECB, écoles communautaires de base, qui essaient de récupérer tous les enfants non

scolarisés dans le circuit officiel, quel qu’en soit la cause.

51

La bibliothèque doit faire sienne le credo de ces organisations.

« Savoir, c'est avoir la conscience d'être quelqu'un,

pouvoir donner une signification à ce que l'on vit, à ce

que l'on fait, pouvoir s'exprimer. Savoir, c'est

avoir une place dans le monde, connaître ses racines, se

reconnaître d'une famille, d'un milieu. Savoir, c'est vivre

des expériences dont on ne sort pas humilié mais fier.

Un tel savoir est la condition fondamentale de toute

promotion, de toute vie humaine digne d'être vécue.

Il est donc le tout premier partage qui nous est

demandé: ni le social, ni le spirituel, ni aucun contenu

humain ne peut être accueilli par l'ignorant. »

Nous avons rassemblé ces deux groupes de population - néo- alphabètes et les enfants

de la rue, car ce sont des « aspirants » au savoir – des aspirants dont la quête ne repose pas sur

des pré-requis installés par l’école occidentale.

Il faut que la bibliothèque les apprivoise d’abord, en intégrant dans son kaléidoscope de

connaissances leurs propres pré-requis culturels basés sur le savoir traditionnel africain, le

savoir local, le savoir endogène.

Il s'agit des connaissances accumulées à travers les ans qui existent dans chaque

communauté.

• Ce savoir couvre en général, les domaines de la santé, de l'agriculture, de

l’éducation et du développement des enfants.

• La bibliothèque devra se joindre aux mouvements qui se créent pour la

reconnaissance et la valorisation du savoir local d'une part, et d'autre part organiser

des programmes pour la collecte et la diffusion de l’information sur le savoir local.

En donnant une place juste au savoir local sous toutes ses formes, la bibliothèque

légitime son existence au regard d’une frange importante de la population.

52

La deuxième action en faveur de cette cible consiste à les amener à recevoir

l’information culturelle et scientifique moderne en utilisant si besoin est des procédés

spécifiques comme le « re packaging of information » c'est à dire le ré emballage du

contenu de l’information sous une forme accessible à ceux qui ne maîtrisent pas

l’écrit.

Par exemple la vulgarisation, par voie d'affiche d’une information importante durant les

périodes de diarrhée endémique. L’affiche indique par des schémas simples les différents

gestes à accomplir pour sauver un enfant déshydraté.

A la tête de la direction des bibliothèques publiques au Sénégal dans les années 1975,

M. Raphaël Ndiaye reprend sous forme de diaporama commenté en langues nationales, le

contenu du livre pour enfant de Théodore N. Ndiaye, « le Voyage de Biram ». Ce diaporama

est projeté à de petits talibés non scolarisés qui apprécient beaucoup, car ils ont ainsi

l’occasion de visiter, en compagnie de l’oncle de Biram, chauffeur de camion, les différentes

régions du Sénégal.

Textes à lire

PATTE, Geneviève.- la vie des bibliothèques

gpatte@club-interne

Geneviève Patte, bibliothécaire, a crée La Joie par les livre et l’a dirigée jusqu’en 2001, Elle

poursuit son travail international au sein de l’association Laissez-les lire.

c) Les élèves de l'école primaire

Le dernier groupe ciblé par les activités d’animation à la bibliothèque comprend les

élèves et enseignants de l’école élémentaire.

Pour les élèves, l’objectif est d’améliorer leurs aptitudes en lecture.

Pour les enseignants, l’objectif est de les amener à utiliser de vrais livres avec des

histoires intéressantes pour l’enseignement de la lecture. Le résultat recherché, faire acquérir

le goût de la lecture, peut être atteint soit en agissant directement avec de petits groupes

d'enfants à la bibliothèque, soit à travers un programme plus ambitieux qui cherche à ancrer

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l'utilisation des ressources de la bibliothèque dans le processus d'enseignement -apprentissage

de l'école.

les techniques d'animation autour du livre

Nombre de techniques aident à atteindre ces objectifs. Elles sont pratiquées par des

bibliothécaires, des conteurs ou des personnes spécialisées dans la lecture. On les désigne

souvent sous le vocable d’animateurs.

Les activités d’animation autour du livre ont pour objet de donner une âme au livre, de

mettre en place une relation entre le livre et le public cible. Pour arriver à cette familiarité

entre le livre et le public visé, il faut soi-même en tant qu’animateur bien connaître les livres

dont on veut parler quelque soit la technique de présentation choisie.

Les animations favorisent la familiarisation du jeune au livre. Il y a animation parce que

la seule présence du livre ne suffit pas, il faut agir avec lui.

Lire des livres aux autres est un moment de plaisir partagé. Un moment d’écoute et

d’échange. Un plaisir dont il ne faut pas exclure les petits. Il faut commencer avec eux le plus

tôt possible. En réalité dans ce domaine, il n’y a pas d’experts. C’est une activité à la portée

de tous ceux qui aiment le livre et les enfants. La meilleure approche étant la simplicité et la

créativité.

Le public cible

En tant qu’animateur, donc intermédiaire entre le livre et l’enfant, nous participons à

l’acte d’éducation – un éducateur qui enseigne à l’enfant à découvrir le livre, mais qui lui

aussi, apprend beaucoup des enfants par l’écoute.

Une bonne introduction des livres et de la lecture aux enfants, doit intégrer la

participation des enfants. C’est pourquoi, il est nécessaire de prendre en compte des facteurs

tels que l’âge, le vécu et l’environnement culturel.

- Entre 0 et 3 ans : il s’agit de dire de façon rythmée et agréable à l’oreille, de petites

histoires illustrées accompagnées souvent de comptines.

- Ensuite vient l’heure du conte jusqu’à 6/7 ans

- Puis la lecture jusqu’à 12 ans et au delà

54

Cependant, il faut éviter d’enfermer les livres dans des tranches d’âge ; il faut donner à

chacun la possibilité selon ses aptitudes.

Le choix des livres

Les qualités littéraires et graphiques sont des facteurs très importants, ensuite

viennent l’intérêt du lecteur / animateur et celui du public potentiel.

- Des livres qui parlent de thèmes universels : la naissance, la mort, la séparation, toutes

choses qui touchent.

- Pas de livres qui présentent la discrimination (raciale, féminine ou contre les

handicapés) comme une situation normale

- Des documentaires simples qui présentent les autres parties du monde.

- Si possible des textes bilingues pour les tout petits : français + langue locale. Sinon

faire une double lecture : présentation de l’histoire en langue locale puis lecture en

français.

La préparation

Consignes valables quelques soit la technique choisie.

Quelque soit le sujet ou le genre, l’histoire que nous voulons partager avec les autres,

doit devenir notre propre histoire. Nous devons la lire plusieurs fois, pour bien la comprendre,

en comprendre le déroulement, les personnages, comme si nous l’avions écrite.

C’est alors que l’on peut la raconter avec authenticité c’est à dire avec des expressions

justes dans le ton, dans la voix et dans les attitudes du corps, que l’histoire soit triste ou

joyeuse, qu’elle fasse peur ou qu’elle fasse rêver.

Cela veut dire que si nous voulons, par notre action amener l’enfant à aimer la lecture,

nous devons nous même être de grands lecteurs, mêmes de livres pour enfants.

- durée d’une séance d’animation: 30 à 45 minutes, au maximum

- avant de commencer à raconter l’histoire d’une manière ou d’une autre, il faut toujours

préparer les enfants par une sorte d’activité d’éveil qui va capter leur attention vers

vous.

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- Au cours de la narration, ne pas oublier d’introduire des moments de silence, qui eux

aussi font revenir l’attention des enfants vers le conteur.

La lecture à voix haute

- Pour lire à haute voix, il faut savoir parler distinctivement et être à l’aise avec le livre

choisi (respecter les mots du livre, être face au public).

- L’animateur tient le livre contre sa poitrine, ouvert face au public, à la hauteur des

yeux des enfants, qui peuvent ainsi suivre page après page, le texte et les illustrations.

Il va modeler sa voix pour rendre les différents moments du texte.

- La lecture expressive à haute voix permet aux enfants de partager l’émotion des

personnages et des mots, aiguise leur curiosité, leur fait partager le plaisir de lire un

livre ; elle aide à leur développement mental et les conduit à la lecture.

La Présentation d’un livre

- Ne pas l’apprendre par cœur mais bien connaître son contenu pour en parler à l’aise.

- Poser des questions pour voir si le thème ou l’intrigue est bien compris, répondre à des

questions.

- Expliquer les mots nouveaux et / ou qui semblent un peu difficiles

- Pour les plus grands : 12 / 15 ans. Privilégier les documentaires qui peuvent présenter

un intérêt certain pour le public ciblé.

Le conte

Conter c’est raconter avec ses propres mots. Le livre n’est pas montré lorsqu’on raconte

l’histoire. Pour conter, il faut bien se préparer pour dire l’histoire d’un bout à l’autre sans

support.

Il faut conter avec conviction, comme si c’est vous qui l’aviez écrit, avec enthousiasme

parce que vous aimez l’histoire, avec une voix expressive et une attitude qui accompagne

l’histoire.

A la fin du conte, présenter le livre, montrer les illustrations en feuilletant page après

page. Le conte doit amener les enfants au livre, leur donner envie de lire ou de se faire

raconter à nouveau le livre.

56

En conclusion : on peut dire retenir deux choses :

- Pour être un bon conteur, il faut un don, il faut être doué pour cela.

- Pour être un bon lecteur, il n’y a pas besoin de don particulier. On n’a pas

besoin d’équipement, de matériel pour une grosse mise en scène. On a

seulement besoin d’un livre et d’une grosse envie de rendre les enfants

heureux, heureux de vous écouter. Si vous donnez une âme aux histoires

présentées, elles seront sans aucun doute appréciées par l’auditoire.

d) Programmes d'animation à l'école primaire:

Utiliser les collections de la bibliothèque pour l'apprentissage de la lecture

Textes à lire:

BOTHA, Debbie. Teaching Teachers to teach with books: the experience of READ.- In

Reader Development and Reading Promotion : Recent experiences from Seven Countries

in Africa.- Publication (INASP),

Conclusion du module 1

Pour les pays en développement, maximiser les utilisations de l'espace - bibliothèque,

répond à une demande effective des populations. Partant de ce constat, la première partie du

module 1 a d' abord souligné l'importance d'un cadre adéquat pour la bibliothèque en parlant

de la structure bâtie. Puis elle a décliné les diverses possibilités de mettre en valeur les abords

extérieurs ou les espaces internes.

De la répartition des espaces - entrée, hall d'accueil et d'exposition, salles de lecture, de

conférence, du conte, vidéothèque, etc.- à la signalisation interne comme externe, elle s'est

évertuée à mettre en lumière quelques pratiques ayant pour objectif d'attirer l'attention de

l'usager effectif ou à venir. C'est ainsi que cette première partie du module s’achève sur les

activités à dérouler en vue de promouvoir l'institution.

Le constat évoqué précédemment, ne doit, cependant pas nous amener à réduire

l'essence de la bibliothèque à des murs, un bâtiment, une architecture.

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L'essence de la bibliothèque repose sur le partage du Savoir. Ainsi que le rappellent les

fondateurs de l'organisation caritative ATD Quart-monde "....le savoir est le tout premier

partage qui nous est demandé: ni le social, ni le spirituel, ni aucun contenu humain ne peut

être accueilli par l'ignorant".

C'est pourquoi la valorisation du patrimoine aura comme fondement de ses actions la

mise en relation d’un public donné avec les collections de la bibliothèque, quelque soit leur

support. La mise en valeur des collections imprimées sera ainsi l'objet de la seconde partie du

module. Dans cette partie, nous nous sommes attelés à attirer l'attention sur les " parents

pauvres" de nos fonds, à savoir, les collections spécifiques aux adolescents, le savoir local et

les références. L'enrichissement de ces fonds et leur exploitation par les publics appropriés

ayant un impact direct sur la reconnaissance et l'appropriation de la bibliothèque comme une

institution culturelle endogène.

La présentation visuelle des collections, le point suivant, aborde une vision "clientéliste"

de la bibliothèque. Il faut comme à la librairie" taper à l'œil du client" pour qu'il entre et

ressorte avec un livre sous le bras. Le dernier point propose des activités d'animation autour

du livre avec à l'appui des expériences menées au Sénégal et en Afrique du Sud. Ces

expériences révèlent que la mise en relation entre les collections et le public repose en premier

lieu sur la volonté d'agir, l'expertise s'acquérant avec la pratique. Une pratique fondée sur un

programme étudié et planifié de concert avec l'ensemble des parties prenantes et qui va se

justifier par l'évaluation des impacts. Car la valorisation du patrimoine, par les activités de

promotion ou d'animation, demeure un volet de la gestion des services de bibliothèques.

58

MODULE 2 – LES NON-LIVRES

PAR ABDOU KARIM DIALLO

INTRODUCTION

Les modules précédents vous ont permis de comprendre :

- le concept d’animation

- la pédagogie de l’animation

- l’animation et la diffusion des connaissances

- où situer les activités d’animation dans une bibliothèque.

Le présent module a pour objectif le « comment faire concrètement une animation en

dehors de « l’espace-livre » : du « support-livre » ; comment donner à voir, « donner à

entendre », enfin comment « instaurer le dialogue avec le public ».

Certains esprits curieux ont déjà eu l’occasion de buter sur le terme proxémique, créé il

y a quelques années par le père fondateur des travaux sur l’espace et la communication (cf

Bibliographie en fin de module). En tant qu’étude des systèmes d’appropriation culturelle, la

proxémique entretient d’étroits rapports avec le processus langagier : les réunions, les

plateaux de télévision, les conférences, interviews, tables rondes, congrès et expositions, etc.

rentrent dans le cadre de ce que l’on peut appeler « les manifestations orales ».

2.1. L’ANIMATION AUDIOVISUELLE : PROPOSITIONS D’AN IMATIONS

Rappelons que l’animation consiste à donner vie au document audiovisuel dans la

bibliothèque médiathèque, pendant toutes ses heures d’ouverture, avec l’ensemble des

moyens dont dispose l’établissement. Son objectif est de déclencher la curiosité des lecteurs,

et de leur donner les outils pour découvrir et apprécier l’ensemble d’un fonds audiovisuel

original et spécifique.

Les conditions nécessaires à la mise au point d’animations audiovisuelles

59

Le service audiovisuel est partie prenante du projet culturel de l’ensemble de la

bibliothèque. Cependant, le vidéothécaire pratique un métier un peu différent de ses collègues

de l’écrit.

2.1.1. CONNAITRE LE FONDS AUDIOVISUEL

– Visionner des films. Certes, le bibliothécaire ne lit pas tous les livres qu’il

propose. Il a cependant une connaissance professionnelle des auteurs qui lui

apporte des références, et la possibilité de parcourir les ouvrages. Le

vidéothécaire, face à un

– réalisateur et à un titre inconnus, n’a pas d’autre solution que de mettre la

cassette dans le magnétoscope, pour pouvoir ensuite en parler aux lecteurs en

connaissance de cause. La première animation de l’établissement pourrait être

d’organiser des visionnements pour le personnel de la médiathèque.

- METTRE EN VALEUR UNE SELECTION DE TITRES

Il est intéressant de présenter un choix de cassettes sur des tables avec les livres, ou

de constituer une documentation écrite, filmographie thématique, tracts, dépliants. Le

lecteur intéressé demandera au vidéothécaire de plus amples renseignements : là se

retrouve le bénéfice du temps passé à visionner les films ou à rechercher une

documentation. Le vidéothécaire saura alors convaincre le lecteur d’emporter une

cassette inattendue.

– Mettre en œuvre les animations. Le public ne connaît qu’un nombre restreint de

films. Lui donner la curiosité d’en découvrir d’autres demandes du temps. Un

document audiovisuel diffuse dans un auditorium par exemple, doit avoir été

annoncé par une information, être présenté par la personne qui a choisi le document,

se dérouler en présence du vidéothécaire qui sent les réactions de la salle, parle avec

les spectateurs, en tire les conclusions. Le document audiovisuel n’est pas une chose

facile, qui attire à elle toute seule. Il a besoin d’une médiation. L’heure du conte est

un moment traditionnel en bibliothèque. Pourquoi ne pas instituer l’« heure du

film », pendant laquelle le vidéothécaire serait disponible pour écouter, commenter,

être présent autour de la découverte d’images étonnantes ?

60

2.1.2. ORGANISER LA CONSULTATION SUR PLACE

Parfois se pose la question de l’utilité de la consultation sur place, les lecteurs préférant

aujourd’hui regarder tranquillement les films chez eux. Elle est cependant la seule façon de

faire vivre les images sur place, faute de quoi le service audiovisuel ne peut que rester une

entité abstraite dans la médiathèque. On peut en effet feuilleter un livre pour se faire une idée

de son contenu, le magnétoscope et l’écran sont nécessaires pour tester une cassette vidéo.

Des écrans dans la bibliothèque sont donc la première forme d’animation audiovisuelle, ils

concrétisent la présence et la familiarité de l’image animée, incitent à la découverte et à la

curiosité.

Le lieu de la consultation en libre accès sera confortable pour le spectateur, et non dans

un lieu de passage, ou bruyant, ou face à une fenêtre.

L’animation préprogrammée de quelques écrans est stimulante pour l’imagination du

vidéothécaire, et le plaisir de l’utilisateur. Le lecteur curieux peut être surpris, qui tombe sur

des images inattendues au hasard de sa visite. La programmation de tels écrans, pour être

efficace, doit résulter d’une grande connaissance des goûts de son public.

L’ ANIMATION -EVENEMENT

On peut créer un événement spécifiquement audiovisuel, en rassemblant quelques films

forts qui sont présentés sur trois jours, en présence des réalisateurs ou d’autres intervenants,

éventuellement dans une grande salle hors de la médiathèque. Ce peut être sur un thème, ou

la rétrospective d’un réalisateur, ou encore en relation avec un événement de la vie locale, ou

une date historique. À ce moment, ce sont les autres secteurs de l’établissement qui se mettent

au service de ce projet, en présentant des livres, documents sonores, exposition, liés aux

discours tenus par les films. Selon l’implication des partenaires extérieurs, la proposition peut

se déployer sur d’autres lieux : par exemple, un travail préalable sur les films concernés peut

être effectué dans plusieurs classes de lycée.

2.2. L’EXPOSITION

Comment réaliser une exposition

I INTRODUCTION : PARTIR D ’UNE CONCEPTION DYNAMIQUE DE LA BIBLIOTHEQUE

61

Objectif : pour informer – rechercher la qualité, rechercher l’originalité

II CHOIX D ’UN THEME

– faire connaître un fonds inconnu, riche en informations

– l’actualité

III CAMPAGNE D ’ INFORMATION : A L ’ INTERIEUR ET A L ’EXTERIEUR DE LA BIBLIOTHEQUE

IV LA COLLECTE DES DOCUMENTS

– Recherche exhaustive ; dans d’autres unités documentaires, collectivités,

associations ; personnes privées ; les Ambassades

V LA SELECTION

– retenir les éléments informatifs concernant directement le thème

VI LA MAQUETTE

– est essentielle pour estimer l’espace réel à exploiter

VII LE DECOR

– plantes vertes

– objet d’art, drapets, tissu d’ornement, musique, etc

VIII LA SIGNALISATION

– indiquer le circuit à suivre

IX INFORMATION DU PUBLIC (SENSIBILISATION )

– Radio-TV

– Lettres, affiches, cartes d’invitation

X MEMOIRE : INAUGURATION OFFICIELLE

Immortaliser…… (« le livre d’or ») où les autorités politiques, administratives, les

invités de marque pourraient apposer leur impression et signature.

62

CONCLUSION : Les conséquences sur le plan bibliothéconomique :

– connaissance/accroissance du fonds documentaire

– fidélisation, gain d’un public

– mais, attention risque de pertes de documents précieux

2.2.1. PREPARATION D ’UNE EXPOSITION

Exposition (nom de la manifestation) du… au …

Espace : (le lieu)

I. Conception globale

– conseil scientifique (patronné par un directeur renommé)

– architecture/scénographie

– documentation

– missions

II. Travaux

– cimaises (manutention, montage, démontage)

– électricité (dispositif, matériel, câblage)

– menuiserie (socles, mobilier spécifique)

– peintures (fourniture, pose)

– vitrines

– encadrement

– signalétique (panneaux, lettrage)

– éclairage (lumière, installation, matériel)

III. Audiovisuel

– dispositif audiovisuel (équipement, installation)

– parcours sonore

– maintenance

IV. Droits (prendre l’attache du Bureau des Droits d’Auteur)

– droits photographiques

– droits d’exposition

– droits de reproduction

63

V. Régie des œuvres (dans le cas où des objets précieux viennent d’un autre pays)

– transport des œuvres (emballage, convoiement, transport, douane)

– assurances

VI. Sécurité

– dispositifs de conservation (contrôle atmosphérique, etc.)

– alarmes (anti-flamme)

– personnel d’accueil et de surveillance

VII. Publications

– affiche

– catalogue (conception, fabrication)

– petit journal

VIII. Communication

– dossier de financement

– carton d’invitation

– dossier de presse

– mailing

IX. Budget prévisionnel : montant

2.2.2. REALISER UN PANNEAU

POURQUOI ?

Á Pour communiquer le résultat d’une re-

cherche.

Á Pour informer un large public en sti-

mulant sa curiosité.

Á Pour provoquer l’émotion, la réflexion,

en créant un courant d’intérêt.

+ Un panneau est fait pour être vu et lu à

distance.

Comment ?

Á En ne retenant que l’essentiel de votre re-

cherche

Á En sélectionnant un minimum de textes et

d’illustrations pour l’exprimer.

Á En les organisant de façon claire et esthé-

tique sur un fond sélectionné en fonction du

lieu d’accrochage.

Á En prévoyant le matériel et le temps

nécessaire à sa réalisation.

64

À vous de faire…

1)Sélectionneztexteset illustrations

LA dominante du panneau peut être le texte

ou l’illustration

Pas de redondance texte/illustration

25 % du fonds doit rester apparent.

TEXTES ILLUSTRATIONS

- Explications, document historique,

poème…

- Légende accompagnant l’illustration (elle

justifie son choix).

- Photos, graphiques, dessins… : élément

important du panneau ou accompagnement

de texte

- Pour faire voir, suggérer, expliquer,

questionner.

Critères de

sélection

Critères de réalisation Critères de

sélection

Critères de réalisation

- Rapport avec le

sujet

- Brèveté

- Phrases courtes.

- Titres courts.

- Lisibilité : taille des

lettres, titre court

typographie : caractère

droit, écriture

horizontale.

- Légendes écrites dans

le prolongement de

l’image.

- Rapport avec le

sujet.

- Pouvoir

signifiant.

- Caractère

esthétique

- Netteté.

Mise en valeur de

l’illustration par :

- Encadrement.

- Fond de couleur.

- Découpage (contours

d’un mo-nument, d’un

personnage).

65

2) REALISEZ VOTRE PANNEAU EN VOUS AIDANT DE CES EXEMPLES DE COMPOSITION :

POUR METTRE EN POUR RENDRE COM- POUR EXPOSER UN POUR EXPLIQUER

VALEUR UN TEXTE PTE D’UNE LECTURE SUJET ECONOMIQUE, UNE EVOLUTION

OU UNE IMAGE SCIENTIFIQUE LE DEROULE-

MENT D’UN

PHENOMENE

Quelques clés pour réussir :

Lisibilité. Plan apparent.

Clarté des informations.

Présence de tous les éléments importants.

Maquette avant réalisation définitive.

66

2.2. 3. SIGNALETIQUE DE L ’EXPOSITION

a) DISPOSITION DES TITRES

Reprenant le travail de structuration du discours élaboré lors de la phase de

conception, les différents moments de la visite peuvent être signifiés à l’aide de

titres, sous-titres, ou noms de séquence ; ils sont alors disposés de la manière la plus

lisible possible, à l’aide de lettrage contrecollé sur cimaises, pochoirs ou panneaux.

Le titre de l’exposition, ainsi que les dates et heures d’ouverture et de fermeture au

public sont présentés à l’entrée de l’espace d’exposition.

b) ÉLABORATION DES PANNEAUX

Les panneaux d’exposition remplissent souvent un rôle pédagogique auprès du

public. Leur présentation établit un rythme, souligne les articulations, accompagne le

visiteur dans son parcours ; elle met en valeur l’importance des œuvres présentées ou

éclaircit un point que les objets seuls ne peuvent exprimer.

Néanmoins, la présentation de ces textes s’avère délicate, parce que l’on met en

présence deux rythmes différents de découverte : la présence visuelle des objets

saisis par son immédiateté, forme un spectacle qui réjouit l’œil et propose, entre les

œuvres, des liens qui s’organisent selon leur propre système ; en revanche, la lecture

des textes suppose de la part du visiteur un effort de déchiffrage, impose le

stationnement dans un espace qui n’est guère propice à cet exercice. Aussi faut-il

concevoir précisément la place et le rôle des outils didactiques, afin de faire

converger ces deux supports.

Les panneaux doivent donc contenir des informations extrêmement concises ; il faut

épurer le discours, ne retenir que ce qui est essentiel à la compréhension du

parcours ; distinguer les éléments d’information qui ont leur place dans l’exposition

de ceux qui viendront enrichir le discours scientifique.

c) PRESCRIPTIONS TECHNIQUES

– LA SALLE : en fonction des possibilités de l’établissement, de la bibliothèque en ce

domaine et des choix quant à la localisation

67

– LE mobilier : porter son choix sur des mobiliers pas trop lourds, empilables et pliables

(voir « Expovit » google) ; schéma en fin de chapitre.

– LES SUPPORTS : la manipulation des panneaux doit pouvoir s’effectuer sans risque de

détérioration (plastification des panneaux, encadrements, etc ; l’accrochage à étudier

pou le lieu d’accueil (perforations ou accroches disposées au dos des panneaux).

– LA SONORISATION : si la salle n’est pas déjà équipée, on installera de matériel de

sonorisation : amplificateur, petite table de mixage, microphones et câbles

– L’ ENREGISTREMENT : enregistrer la manifestation n’augmente pas énormément les

contraintes techniques, mais permet de mieux profiter de l’opération, par l’archivage, de

fixer un événement éphémère qui, bien souvent garde son intérêt pendant un laps de

temps.

d) La promotion de la manifestation s’effectue par des communiqués et dossiers de

presse, des affiches. Les publications, actes, comptes rendus, bibliographies

apportent une plus-value déterminante. Leur forme envisageable avec l’édition d’un

véritable livre, d’une publication électronique, sur un site internet.

2.2.4. MECENAT ET PARRAINAGE

Il est de plus en plus fréquent que les budgets d’exposition se révèlent insuffisants ;

soumis à de multiples impératifs, les établissements ont de plus en plus de difficultés à

réserver à l’animation des sommes importantes, et il est souvent besoin de faire appel à des

partenaires extérieurs. Les aides sont multiples, et peuvent provenir d’horizons totalement

différents : elles peuvent varier suivant le moment de la programmation et le sujet de la

manifestation, et l’on peut dire qu’il y a autant de partenariats possibles que d’expositions

réalisables : il est donc utile de connaître les filières et les organismes susceptibles d’être

intéressés par un mécénat d’exposition.

Tout d’abord, il faut distinguer deux types de partenariat : le parrainage et le mécénat

proprement dit. Le parrainage se traduit par une collaboration institutionnelle, souvent établie

avec un organisme public de prestige qui confère à la manifestation une reconnaissance

scientifique préalable : il s’agit plus d’une stratégie de communication que d’un véritable

soutien, puisque ce partenariat institutionnel sera annoncé sur les cartons d’invitation et les

publications ; il est rarement accompagné de participation financière, mais reste important à

prendre en compte, car il peut aider à convaincre un sponsor éventuel.

68

Plus intéressante financièrement, la recherche de sponsors est une opération de longue

haleine, qui doit débuter dès la phase initiale de conception si l’on veut lui donner une chance

d’aboutir. Il peut s’agir d’une aide de l’État, dans le cadre des politiques d’aide à la

valorisation de fonds des bibliothèques publiques.

Mais l’on peut également se tourner, avec plus ou moins de bonheur, vers les entreprises

privées, qui parfois mènent une véritable politique de mécénat et consentent des aides non

négligeables à certaines manifestations. Cette recherche est difficile, souvent décourageante,

et il est important de délimiter très scrupuleusement quels sont les besoins à combler et quel

type d’entreprises peut y répondre. On réfléchira donc plus particulièrement aux sociétés

intéressées par les thèmes abordés lors de la manifestation, à celles avec lesquelles on a déjà

travaillé par le passé et qui seraient tentées de renouveler l’expérience ; on se gardera de

solliciter dans une même manifestation deux entreprises directement concurrentes ; on fera

l’inventaire des besoins d’équipement ou de location de matériel qui pourraient être

directement pris en charge par des sociétés privées, allégeant de ces postes un budget trop

serré ; on tentera de contacter la personne chargée du mécénat afin de lui présenter le projet.

Il est donc important de concevoir un dossier de demande de mécénat, afin que le projet

attire l’attention et soit pris en compte. À la fois synthétique et séduisant, ce document doit

présenter l’exposition, décrire assez précisément son contenu ainsi que les thématiques

abordées, présenter une sélection de reproductions d’œuvres présélectionnées, les

collaborations institutionnelles envisagées et, le cas échéant, les autres manifestations

organisées dans ce cadre. Un budget prévisionnel, indiquant les principaux postes de dépense,

doit être joint, ainsi qu’une proposition de partenariat.

69

2.3. LES CONGRES, COLLOQUE, CONFERENCE, SEMINAIRE, ETC.

2.3.1. La société Technicongrès (24, avenue de l’Opéra 75 001 Paris) a une expertise

confirmée pour l’organisation des « manifestations orales » en titre. Elle est connue sur le

plan international car ses experts viennent d’horizons géographiques et de professions divers.

Vous pouvez les consulter sur les questions d’organisation.

La gestion informatisée d’un congrès

L’apport de l’informatique dans le cadre de la gestion d’une manifestation : ses

avantages et ses limites : gestion de fichier, gestion des inscriptions, réservations hôtelières,

comptabilité, gestion de programme technique ou scientifique.

70

Réussir un séminaire

Tout ce qu’il faut savoir pour organiser un séminaire :

Le choix du lieu,

Les séminaires à thèmes :

– Séminaire de remise en forme

Les techniques et matériels d’animation :

– vote électronique,

– vidéo disc interactif…

Les techniques de communication lors de la tenue d’un congrès

La communication entre orateurs et participants.

L’animation de groupes de travail.

Les techniques et matériels facilitant la communication : matériel d’interprétation

simultanée, pupitre à infrarouge, téléprompteur.

La communication entre participants, organisateurs et exposants.

L’information sur le lieu du congrès, le journal vidéo, les journaux lumineux, la vidéo

interne.

Les outils de promotion d’un congrès

Réalisation d’un plan marketing pour promouvoir une manifestation auprès des

exposants, des congressistes, des médias, des organismes officiels…

• l’utilisation du marketing téléphonique,

• les techniques de promotion auprès des médias,

• la constitution et la gestion d’un fichier,

• la création d’un réseau à l’étranger…

La check-List de l’organisateur

Analyse de la liste des différentes tâches à accomplir et des moyens à mettre en œuvre

pour organiser une manifestation.

Une check-list sera remise à chaque participant.

71

L’audio-visuel au service d’un congrès, d’un séminaire

Le rôle de l’audio-visuel dans le cadre de la réalisation d’une manifestation.

Analyse de certaines techniques audio-visuelles que l’on peut utiliser comme outils

d’animation et de la communication.

– la vidéo,

– l’animation laser,

– le vote électronique,

– la visioconférence…

Le voyage parrainé

Parmi les différentes méthodes de stimulation, le voyage parrainé est une des techniques

appelée à se développer. Comment organise-t-on un voyage parrainé et quels en sont les

retombées, les coûts…

L’exposition liée au congrès

Conception et organisation d’une exposition réussie.

Le planning d’un congrès

Le planning informatique et le planning manuel.

Congrès et Média

Collaboration entre journalistes et organisateurs : les règles du jeu.

Le marketing direct

Comment augmenter le nombre de congressistes grâce aux techniques de marketing

direct : fichiers, mailing, téléphone, télex…

Choix du lieu géographique d’un congrès

Recensement des critères du choix

Gestion d’un programme scientifique

Comment réaliser l’équilibre du programme scientifique et en gérer l’organisation.

72

La diététique du congressiste

Analyse des besoins du congressiste et des contraintes de la restauration de groupe. .

L’audiovisuel et les congrès

Support d’information et d’animation : les techniques, les équipements et leurs coûts.

Organisation d’un congrès international

Les techniques spécifiques aux congrès internationaux : promotion, gestion,

communication.

Equipement et aménagement d’une salle

Recherche du confort optimum du congressiste afin de favoriser la communication.

La téléconférence : le développement des congrès.

La psychologie du congressiste

Motivations et appréhensions des congressistes, facteurs qu’il faut prendre en compte

dans l’organisation d’un congrès.

Techniques de communication – Conseils aux orateurs

Les moyens d’éviter la déperdition ou la distorsion du discours.

Diffusion d’information sur le lieu du congrès

Les équipements et les techniques disponibles.

Promotion d’un congrès international

2.3.2. LE PROJET

Manifestation orale (nom de la manifestation) du… au… Espace :

I. Conception

– conseil scientifique (le cas échéant)

– documentation

– missions à définir

73

II. Organisation matérielle

– location de salle (le cas échéant)

– location et/ou installation de mobilier (tables, estrades, chaises…)

– location et/ou installation de matériel de sonorisation, d’enregistrement, de

projection, d’éclairage

– rémunération du régisseur (dans le cas de personnel extérieur)

III. Participants extérieurs à la manifestation

(établissement de contrats ou conventions)

– honoraires ou cachet (selon la catégorie professionnelle)

– frais de transport et de séjour

– droits d’édition et de diffusion, sur papier et/ou internet

IV. Publications (conception, fabrication)

– affiche

– brochure ou dépliant

– actes sur papier et/ou internet (le cas échéant)

– frais de transcription de l’enregistrement sonore

V. Communication

– cartons d’invitation

– communiqués et dossier de presse

– publipostage (mailing)

VI. Budget prévisionnel (arrêté à ………….)

VII. Liste des sponsors

– mécène

– sociétés privées

– organismes scientifiques

74

2.3.3. Comment participer à une manifestation scientifique

Vous souhaitez ou devez, vous-même, participer à une manifestation scientifique. Comment s’y

prendre ?

PRÉSENTER ORALEMENT UN TRAVAIL

POURQUOI ?

Á Pour communiquer le résultat d’une

recherche.

Á Pour introduire un échange, un débat.

Á Pour entraîner l’adhésion d’un

auditoire.

À vous de faire…

Comment ?

Á En ayant prévu une solide organisation

matérielle.

Á En maîtrisant les moyens d’exposition et

d’expression.

Á En gérant le temps.

Á En étant attentif à votre auditoire.

1) AVANT L’ARRIVEE DE VOTRE

AUDITOIRE :

Á Vérifiez votre travail : classement

de vos feuilles, de vos illustrations,

fonctionnement des appareils

(projection – son…), orientation du

tableau, feutres, chiffon,

disposition des tales…

Á Écrivez votre plan au tableau, ou

préparez-le avant sur une feuille

accélérez pour provoquer une action.

Créez des moments de silence pour

laisser reprendre souffle, réfléchir,

apprécier, prendre des notes.

- ton : variez-le selon les sens : passez

de l’informatif au persuasif, à

l’interrogatif, à l’humoristique…

• Le geste : évitez l’immobilité, la

gesticulation : faites des gestes modérés

et significatifs ;

- gestes codés de la communication

75

« papier-board ».

Á Faites quelques exercices

respiratoires pour vous détendre

et réguler votre souffle.

Á Placez votre montre en évidence

sur la table.

2) Tout au long de l’exposé :

Á Maîtrisez les moyens

d’exposition :

• Annoncez le plan que vous avez

transcrit au tableau.

• Commencez chaque partie en

rappelant sa place dans le plan.

Articulez les différentes parties

par des phrases de liaison, des

mots-liens (ex : nous venons de

voir… maintenant…)

• Faites des phrases courtes.

Expliquez les mots difficiles et

écrivez-les au tableau.

• Développez les sigles.

• Commentez les illustrations

projetées avec une règle, sans

les cacher !

Á Maîtrisez les moyens

d’expression :

• La voix : évitez l’uniformité et

les excès :

- volume assez fort pour être

courante (index levé qui invite à

l’attention…),

- gestes qui accompagnent et appuient

le discours (va-et-vient de la main qui

indique les fluctuations d’une

évolution…).

• Le regard : de lui dépend beaucoup

votre contact avec l’auditoire :

- regardez l’ensemble de votre public

en arrêtant vos yeux tantôt sur l’un

tantôt sur l’autre.

- utiliser l’expression de votre regard

pour accompagner vos paroles :

émotion, perplexité, conviction…

Á Gérez votre temps :

• Tenez compte du minutage inscrit sur

vos fiches.

• Ne vous laissez pas interrompre par des

questions.

• En cas de retard, raccourcissez une

partie plutôt que de supprimer la

conclusion.

Á Soyez attentif à votre auditoire

• Maintenez son attention en éveil en

variant vos moyens : débit, ton.

• Ménagez un temps disponible pour ses

questions et vos réponses.

76

audible mais pas forcé.

- Débit : trop lent il ennuie, trop

rapide il noie ; faites-le varier :

ralentissez pour expliquer,

PRÉPARER UNE COMMUNICATION ORALE

Pourquoi ?

Á Pour passer d’un travail écrit à une communication orale.

Comment ?

Á En reformulant votre sujet en vue d’une communication orale.

Á En prenant en compte l’auditoire auquel vous allez vous adresser (attentes – niveau – comportement).

Á En organisant sur un support adéquat l’essentiel de votre communication.

Á En chronométrant la durée de chaque partie de votre exposé.

À vous de faire…

1) Relisez votre sujet et posez-vous les questions :

Á Quelles informations, Á En combien de temps ?] ----- Que dois-je transmettre à mon auditoire ?

Á Avec quels moyens techniques ?

2) Pensez à votre auditoire :

Á Le sujet est-il nouveau pour lui ? [Précisez bien le sujet dans l’introduction.

Á Comment va-t-il se repérer dans votre exposé ? [ Faites un plan : vous l’annoncerez dès le

début de votre communication.

Á Comment soutenir son attention dans un passage [ Songez à accompagner la parole par un

Plus difficile ? schéma, une illustration…

77

Á Aura-t-il le temps de noter telle donnée importan- [ Prévoyez des silences dans votre chrono-

te ? métrage.

Á Serez-vous audible ? [ Entraînez-vous à parler lentement et d’une

voix claire. Répétez les mots et expres-

sions difficiles.

3) Constituez un « aide-mémoire » à partir

de vos notes, des illustrations que vous avez

sélectionnées, du plan que vous avez établi.

Il vous évitera les oublis, les digressions, il

assurera votre parole.

Á Présentation matérielle :

• Utilisez des feuilles simples, écrivez

d’un seul côté, numérotez les feuilles.

• Employez le style télégraphique, les

abréviations.

• Aérez la mise en page : numérotez les

différentes parties et soulignez leur

titre, décalez les sous-parties.

• Repérez avec des couleurs les passages

importants.

• Encadrez les citations, écrivez en

majuscules le nom de leurs auteurs.

Á Contenu :

• Sur la première feuille notez le plan.

• Écrivez l’introduction sur la seconde.

• Une feuille par partie : notez pour chacune lles

subdivisions, les idées principales, les données

difficiles à mémoriser (noms propres, chiffres,

citations…).

• Écrivez la conclusion sur la dernière feuille.

• Notez, par un signe de couleur suivi d’un numéro

les passages, que vous illustrerez et inscrivez le

même numéro en haut à droite de l’illustration

correspondante.

3) 4) Entraînez-vous à haute voix en vous chronométrant,

éventuellement avec un magnétophone.

Á Indiquez sur chaque feuille le temps que vous

prévoyez pour en exposer le contenu.

Á Préservez un temps disponible pour les questions de

votre auditoire et vos réponses.

Á Vérifiez que vos prévisions ne dépassent pas le

temps imparti.

2.3.4. Les imprimeries

Le nombre d’imprimeries, d’ateliers de micro-éditions, de cyber-café, se multiplie

actuellement de façon spectaculaire. Ces structures peuvent vous aider à confecter vos

produits documents parfois à moindre coût Les « annuaires téléphoniques » sont des sources

d’informations. Consultez-les.

78

2.3.5. Agenda culturel en Afrique

Á Manifestations culturelles : expositions, conférences, etc.

Cf www.africinfo.org

www.africultures.com

Á Personne ressource : M. Pape FAYE, animateur culturel, Expert dans les techniques

d’animation et de communication à Dakar : [email protected]

CONCLUSION DU MODULE 2

L’ambition d’une animation dans la bibliothèque, dans la médiathèque (secteur livre ou

audio-visuel), on l’aura compris, est d’affirmer la place et le sens d’une offre de lecture

quelque soit le support. À mon sens, il n’y a pas de « mode d’emploi » spécifique à

« l’audiovisuel », mais il y a une sensibilisation, une mobilisation, une volonté de faire vivre

ce média parfois déconcertant et complexe. Proposer à un public de découvrir de nouvelles

formes d’images demande beaucoup d’imagination, d’énergie et de persévérance, mais

permet aussi des contacts et rencontres avec des réalisateurs, des animateurs culturels. Enfin,

l’image animée ou non, langage contemporain par excellence a tous les atouts pour être dans

la bibliothèque médiathèque une force de proposition de projets innovants.

Montez des expositions, faites des conférences, des prises de parole, assistez autant que

possible à des séminaires, colloques et autres. Votre expérience sociale sera les meilleures

leçons. L’animation ne saurait donc se restreindre à de stricts prolongements de collections ou

à leur mise en valeur exclusive, comme en témoigne la finalité civique par laquelle les

bibliothécaires revendiquent un rôle politique des établissements documentaires. L’animation

peut contribuer à faire des bibliothèques (surtout publiques) des lieux de sociabilité et de

rencontre fructueuse, à donner des points de repère ou à alimenter le débat sur les grandes

questions de notre époque. En définitive, l’animation participe à l’affirmation d’une image

légitime de la bibliothèque et de son patrimoine aux yeux de la collectivité.

79

BIBLIOGRAPHIE

� BLETON, Jean.- Construction et aménagement des bibliothèques.- Paris : Éditions du

Cercle de la Libraire, 1986.- 274 p.

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� DEMBELE, Diango ; KONATE, Augustine.- Lecture à haute voix au Mali : un atelier

animé par Marc Roger.- In Takam Tikou, le bulletin de la joie par les livres, 2002,

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� PATTE, Genevieve. Laissez-les lire, Les enfants et les bibliothèques. , Nouvelle

édition completée et mise ajour. Paris, Ed. de l’Atelier, 1987.

� PATTE, Genevieve et Sigrun, Hannesdottir. Library work for children and young

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pays en développement. Paris, Saur, 1984.

� GASCUEL, Jacqueline.- L’aménagement de la bibliothèque.- In Notre Librairie.-

avril-juin 2002.- No hors-série.- p.33-38

� GASCUEL, Jacqueline.- Un espace pour le livre : Guide à l’intention de tous ceux qui

construisent, aménagent ou rénovent une bibliothèque.- Paris : Éditions du Cercle de

la Libraire, 1993.- 420 p.-(collection Bibliothèque)

� GIAPPICONI, Thierry; CARBONE,Pierre.- Management des bibliothèques. -Paris :

Éditions du Cercle de la Librairie, 1997.- 264 p.

� GUIDELINES FOR PUBLIC LIBRARIES./ prepared for the IFLA section of public

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� GUILLON, Jean Michel.- Animations en bibliothèque.- In Takam Tikou, le bulletin de

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� QUINONES, Viviana.- Faire vivre une bibliothèque jeunesse : Guide de l’animateur.-

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Acte du Séminaire IFLA/ALP tenu à Gaborone, Botswana, 20-25 juin 1994.- Dakar :

Bibliothèque-Lecture-Développement, 1996.- 205 p.-(Project report no 8)

� The story : a report on the sub-regional seminar on reading animation .- Bangkok:

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� HALL E. T., La dimension cachée, Ed. Seuil, Paris, 1971.

� MOLES A. et ROHMER E., Psychologie de l’espace, Casterman, Paris, 1978.

� MOUCHON J. et al, Espèces d’espaces, Paris, 1982.

� GARNEGIE D., Comment parler en public, Paris, Hachette.

WEBOGRAPHIE

www.technicongrès.ch

www.infoasso-08.org.

www.africinfo.org

www.africultures.co