par le trou de la serrure -...

19
Par le trou de la serrure Jacqueline Bordeau

Upload: doannhi

Post on 13-Sep-2018

214 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2

Par l

e tr

ou d

e la

serr

ure

Par le trou de la serrure

Jacqueline Bordeau

13.76 541304

----------------------------INFORMATION----------------------------Couverture : Classique

[Roman (134x204)] NB Pages : 194 pages

- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 15.58 ----------------------------------------------------------------------------

Par le trou de la serrure

Jacqueline Bordeau

Jacq

uelin

e Bo

rdea

u

Page 2: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 2

Page 3: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 3

À Michel Maryline, Annabelle, Gaétan Elsa et Loane Sébastien, Anna

Page 4: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 4

Page 5: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 5

Avis de recherche

Page 6: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 6

Page 7: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 7

C’est un peu comme une recette, une recette dont

on fait la nouvelle. Alors je m’applique, défriche mes souvenirs, les vrais et ceux qui bourgeonnent, fleurissent à tout vent, que j’imagine, brode, effeuille…

Alors… il me faut un personnage, deux guère plus. Dure, dure l’histoire à raconter !

Du huis clos, de l’intime, du fait-divers ? En tout cas je ne dirai rien de moi, trop complexes

et trop risquées me sont les confidences ! Pour ça il faut des mots, beaucoup de mots !

Je révise le story-board : le lieu m’a-t-on dit, un seul il vaut mieux vu que dans le temps on réduit le créneau. Dans un agenda ça prendra quelques jours coincés entre deux dimanches voir même quelques heures. Pas trop de descriptions, d’introspection, quatre à six pages et un point de bascule quelque part avant le point final.

– De bascule… j’vois pas ! Dans le groupe on s’interroge !

Page 8: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 8

L’atelier « écriture » nous réunit à huit chaque lundi : sept femmes, un homme, un puzzle autour des mots, une mosaïque de styles.

Quelques précisions de plus et la bride se lâche, moins de mors aux mots qui dévalent dans les têtes, prennent pignon sur page et enfin la mijotent, la nouvelle. Drôle de nom tout de même pour un concentré d’évènements, un ersatz ficelé joliment pour séduire et surprendre le lecteur en une poignée de minutes.

Qu’est-ce qui fait qu’une prose devient nouvelle et fait des autres les anciennes ?

Ma voisine au quart de tour démarre sur sa feuille. Regard alentour : les stylos s’activent, courent, s’élancent pour composer et moi… je sèche !

Des personnages, j’en ai trop qui me taraudent. Ils sont partout, au bout du monde, dans ma rue, les jours d’avant, ceux à venir. Ils vivent, se souviennent, regrettent, projettent, aiment et haïssent. En choisir un donne du chagrin aux autres. Fixer un lieu m’entraîne à le décrire : je me délecte en verbes et qualificatifs pour l’habiller, le croquer. Et puis je pense, écris tout haut ce qui se rêve. Je m’épanche, découpe des ribambelles, des phrases au long cours qui dérivent… essoufflent les virgules. Faire court me prend à la gorge, j’étouffe !

Autour de moi je sens bouillonner les cervelles, griffonner les stylos dans un ballet de pointes et de

Page 9: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 9

mines. Le temps file quenouille, à sept mains ils écrivent et moi je divague faute de cadre, explore le paysage par la fenêtre…

Soudain me viennent des images et sans ambages elles me jettent sur le blanc de ma feuille, me plongent dans un agenda où je bascule tête par-dessus bord…

Le temps imparti à l’écriture des nouvelles fait choir tous les crayons. Vient l’heure des découvertes : comme si s’ouvrait une malle aux trésors chacun lit son histoire. On écoute, on rit, chute dans les intrigues, saute du coq à l’âne dans l’univers de l’autre. Puis vient mon tour et je déballe l’objet de mes tourments :

– À Noël France m’a offert un agenda. Avec dessus, des saisons, des mois, des jours mais aussi des lunes, pleines, en quart, en demi, un agenda normal à part entière me direz-vous, à mettre entre toutes mains !

Moi je dirai plutôt à mettre en de bonnes mains sous de bonnes lunes… un agenda de cocagne où l’on a dessiné, programmé tout de la nature à pousser, chiendent, légumes, fruits, aromates en verdure, le pot pourri du jardinier en Rabelaisie tant ce qu’on vous promet vous fait saliver et lécher les babines ! Vous fait acheter des paniers, grands, très grands pour des récoltes, des cueillettes abracadabrantesques à faire péter le ventre de toutes les grenouilles du monde. Plus gros, plus beaux, tu meurs !

Page 10: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 10

Illustré de chairs ventripotentes, de bedons, de double menton, à plein régime il étale hampes dodues et pleines grappes. Des photos de citrouilles obèses où loger beaucoup plus qu’un carrosse, de pommes à ne pas confier aux sorcières, si rouges et si grosses que l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois qui en pèsent dans des cosses géantes, de haricots verts sans fils à la réputation cousue de fil blanc… Point n’est besoin d’ajouter qu’échiner, bêcher, sarcler, biner, amender vous tiennent par le collet, manches retroussées, sueur au front sous le joug d’un univers à pattes, mandibules, crochets et ailettes… n’y manque que la mouche du coche dont La Fontaine voudrait bien volontiers se défaire moyennant une panière de fraises… s’entend sans le veau, ne vous déplaise !

Quand on vous assène qu’au clair de la lune tout croît, on y croit tous et l’ami Pierrot devait forcément se rincer l’œil !! Cette foutue lune qui n’a de cesse de descendre pour mieux monter nuitamment, bottant les fesses aux étoiles qui piquent des choux comme aux graines au piquet dans leurs sachets, aux semis plantons dans les pots miniatures. Elle était là qui me toisait, son œil dans ma tombe car c’est là que j’irai pas d’un pied mais des deux tant le jardin, la terre me pompe, lumbagos, courbatures ficelés aux reins dès que pelle et râteau allument dans ma main des ampoules et… l’œil goguenard des nains !

Ceux du voisin, à sept dans son allée ! Ils mataient

Page 11: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 11

libidineux ma croupe chue à quatre pattes sur le sol, effarée que j’étais par les meutes de pucerons sangsues à croupetons sur les bourgeons.

Dans l’agenda de France, rien sur les nains ! Pas d’engrais, pas de taille encore que leur barbe… ça me démangeait de laisser dériver le sécateur dans les branches du bas ! Rien qui puisse leur faire espérer d’y gagner quelques centimètres de plus ! Pourtant ce n’était pas faute d’être arrosés la pluie n’ayant cessé depuis deux jours de pleurer… les nez des noisetiers de couler…

Ce jeudi-là je me suis demandé si c’était le soleil pâlichon qui me mettait en joie ? Je me sentais légère, belle au jardin dormant dans l’allée où se pointaient déjà quelques feuilles charmantes, le fait du prince ! J’avais si bien bêché, il avait si bien plu ! Pourtant quelque chose m’agaçait, un désordre, un vide, une absence… que dis-je, un rapt, un enlèvement !

Chez le voisin, les nains ! Ils avaient disparu ! Non pas qu’ils me manquaient mais… On se fait à tout ! Surtout quand c’est chez le voisin !

Cherchant la clef du mystère j’ai d’abord cru à un nettoyage de printemps, petit coup de karcher dans les jardins de banlieues, cure de jouvence, thalasso pour les nains… c’est l’affaire d’une semaine me suis-je dit : vendredi en huit ils seront revenus tous les sept rasés de frais plus émoustillés que jamais dans leur défroque de plastique !

Page 12: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 12

La semaine écoulée pas de nains chez le voisin et pas d’enfants chez moi ! Retenus chez leur père, l’ex de mes amours, le tourment des heures de « retours au domicile de la mère » encadrées par jugement. Passé vingt-trois heures et douze appels sans réponses il m’a fallu partir à point pour le commissariat. Pour qui sait que rien ne sert de courir, la main courante que l’on dépose, elle, n’en finit pas de… perdre haleine sur le papier sans rien rattraper de ce qui est coursé ! Un attrape-nigaud(e) en l’occurrence qui m’avait acculée déjà plusieurs fois derrière un bureau force de police face à moi. Toujours dans la même pièce vide de toute âme, pleine d’un fatras de plaintes, de problèmes, d’un capharnaüm surréaliste aussi : des objets récupérés à droite et à gauche dans des perquisitions en attente d’être identifiés, répertoriés voir archivés.

Non, le nom du père n’avait pas changé depuis la dernière fois ! Il y a quinze jours ? C’est cela même ! Oui je suis déjà venue ! La quatrième fois ? Oui c’est possible… je m’étais résignée depuis longtemps à la routine administrative mais curieusement je me sentais épiée ! Se seraient-ils équipés d’un mouchard depuis la fois dernière ? Une vitre sans tain, une caméra ? Plus l’officier de police tapait sur son clavier omniprésent sur le minuscule bureau laissant juste respirer la chaise avec son occupant plus mon dos se plombait plus je prenais conscience de l’espace restant derrière moi avec les risques que cela comportait : je

Page 13: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 13

subodorai plusieurs regards jetés sur moi. Des témoins, que faisaient-ils là ? Il s’en dotait tellement pour se trouver mille excuses aux manquements répétés de la garde partagée qu’il ne pouvait quand même pas les avoir convoqués ici céans ! Oui, je voulais bien dater, signer… prendre le double pour l’avocat !

Ma chaise tirée, sac à la main, au revoir monsieur ! Non, j’espère qu’il comprendra… qu’il n’y aura pas de prochaine fois. Bon courage… oui merci, il en faut !

Un quart de tour et ils étaient tous là à me fixer… au moins une cinquantaine !

Soixante quatre exactement précisa le fonctionnaire. Ce qui faisait un solitaire puisque par sept c’est la fratrie ! Parmi eux des petites séries, des grandes, toutes barbues, tous nains de plastique. Je savais qu’au moins sept d’entre eux m’avaient reconnue !

Ils attendaient qu’on vienne les chercher, leurs propriétaires avaient beaucoup de mal à les identifier… rien qui ne ressemble plus à un nain qu’un nain, oui pas facile… aucun problème, j’excusais ce bazar inattendu… au revoir, sans prochaine fois !

Depuis trois mois déjà un mystérieux voleur ou une Blanche-neige en mal de nains écumaient tous les jardins du département faisant main basse (futé le kidnappeur…) sur les sujets à bonnets pointus.

Page 14: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 14

Sur le papier, là s’arrête ma lecture je lève les yeux pour regarder mon auditoire et poursuivre par ce que je n’ai pas eu le temps d’écrire, la chute :

– Soucieuse de sauvegarder ma vie privée je n’ai rien dit à mon voisin, me suis échinée au jardin incognito !

Quelques sourires et ma voisine me regarde l’air désolé. Me chuchote :

– Je ne savais pas que tu étais divorcée… – Ah ! Non, le divorce je l’ai inventé… J’avais bien dit que je ne me laisserai pas aller aux

confidences ? Que le rose pendu soudain aux lobes de mes oreilles n’évoquait rien de moins que l’atmosphère surchauffée de la pièce ?

– Alors… – C’est mon point de bascule ! Voilà qui tombait à point, de quoi me donner de

l’aplomb, retomber sur mes pieds : mon histoire collait à la recette.

– Les nains ? – Ma voisine n’a récupéré que le soixante-

quatrième. Il se sent seul sous l’albizzia.

Page 15: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 15

La sieste

Page 16: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 16

Page 17: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 17

Au téléphone on m’avait dit de venir en début

d’après midi. Elle pourrait ainsi préparer avec moi les questions à poser… à ne pas poser surtout tant un rien suffisait à l’impatienter ! J’avoue que je m’étais longtemps effrayée de le rencontrer. Son audace et son irrespectueux talent avaient déstabilisé bon nombre de journalistes, les plus aguerris soient-ils aux interviews de personnalités difficiles. J’allais, j’en avais peur, tout droit à l’échafaud mais curieusement depuis que j’avais sonné à la porte du château j’avais repris du poil de la bête. Surtout quand pieds nus elle m’avait ouvert personnellement ! N’avaient-ils pas de domestiques ? Lui, le grand, le magnifique ? Pas de petites gens à ses basques ?

D’emblée cela m’a impressionnée et rassurée tout à la fois !

– Mademoiselle ? – Dubois, Claire Dubois… c’est moi qui vous ai

appelée ce mardi. – Enchantée. Entrez ! Si elle ne savait pas qui j’étais moi je la

reconnaissais. Egale à elle-même sur les photos que

Page 18: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 18

j’avais rassemblées pour ma thèse, fardée, ses cheveux noir-corbeau se devinant sous un catogan de soie imprimée, elle respirait l’élégance un peu coincée des beautés périmées. N’empêche, « elle était classe » et je suivis son sillage parfumé « numéro 5 » jusqu’à la terrasse sans prendre le temps de m’imprégner des lieux ! Sur le point de nous jeter dans la lumière catalane qui inondait le jardin elle se retourna et à voix basse me souffla :

– Chut ! Le maître dort… Ouf ! Mes espadrilles et ses pieds nus sur les dalles

ne l’avaient pas éveillé ! Sous le grand parasol de toile délavée cuite par le

soleil, l’homme se repose. Enfin je crois ! Rien d’alangui pas d’abandon du corps. Rigide il semble décidé à ne pas s’immerger dans les plongées intimes qui laissent hébétés, frustrés de ne pas savoir où les limbes de l’âme nous ont tant fait errer. Assis en équerre, épousant au plus juste l’angle droit de la chaise, jambes croisées il tient une clé enserrée dans sa main et dans le vide elle pend. J’essaie de masquer le sourire qui me vient aux lèvres à la vue de ce bel hidalgo sur le retour qui se la fait jeune encore en noircissant ses cheveux. Je me dis même qu’ils doivent se faire des séances de teinture commune avec elle qui le couve à cet instant d’un regard attendri. Difficile de les imaginer avec des cheveux blancs ! Intemporels ils sont et c’est pour ça que je suis là !

Page 19: Par le trou de la serrure - multimedia.fnac.commultimedia.fnac.com/multimedia/editorial/pdf/9782332688675.pdf · l’on flaire le mensonge bien avant que d’y mordre, de petits pois

2 19

Fines moustaches conquérantes, yeux clos, visage perlé de gouttes de sueur il tient la pause, se lit de l’intérieur. Nous nous apprêtons à quitter silencieusement la terrasse elle et moi quand mon regard au sol s’échoue sur une assiette posée à son côté sous la main cramponnant la clé. De faïence blanche, de nombreuses fois coquée au point de perdre sa carapace sur une grande auréole centrale elle ne semble pas mise là par hasard. Très intriguée j’ai suivi mon hôtesse sur la pointe des pieds. Une question de plus me suis-je dit ! Il fallait que je sache ! Pourquoi se munir d’une clé pour dormir à poings fermés ?

La fraîcheur de la salle des blasons nous a saisies, elle devant et moi derrière dans les effluves « numéro 5 » plus accentués par la chaleur torride laissée dehors.

Dans le château qui n’en a que le nom les pièces distribuent une atmosphère de folie élégante ponctuée par endroit de clins d’œil plus rustiques avec ces petits paravents d’osier. Que peuvent-ils bien cacher ? Discrètement je me penche : rien que le radiateur… Je me souviens alors qu’elle les a en horreur !…

Dans cette salle toute en longueur la nudité couvre les murs, splendeur lisse qui fait vibrer l’horizon céleste du plafond troué par un désir illuminé d’infini. Je me renverse, le cou tendu. Prête à franchir la porte vers l’autre pièce, elle s’arrête :