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Page 1: Par Bruno Didier . d’Insectes - inra.fr · PDF filen°48-51 (1983) et les n°52-55 (1984). Remi Coutin, ... Au fil des ans, à divers titres ... Le cafard moscovite dans le rouge

Alexis Nouailhat, illustrateur, participe à Insectes depuis le n°115

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� 1967

Quelques chercheurs, ingénieurset techniciens de l’INRA se ras-semblent autour d’une « éthiquerendant vains et puérils les secretsde la capture, de l’élevage, de lacollection ainsi que le splendideisolement du chercheur spécialisécomme du naturaliste de terrainou du collectionneur 1». Ils lancentles Cahiers de liaison, outil de com-munication, de « liaison » entretous les amateurs d’insectes. Le premier article de ce bulletin,« Utopie ou sagesse ? Essai de colla-boration constructive » évoque la réa-lisation d’un réseau, la mise en com-mun et l’exploitation scientifique descollections et un questionnaire estproposé aux lecteurs. L’utopie du titren’est pas feinte : « Je n’engage que moi-

même en disant que le carton à insectes,à fond constellé de trous d’épingles mesemble un matériel périmé dont il estsage de prévoir le remplacement. »

� Premiers pas

C’est dans le numéro 4 de janvier1970, qu’est annoncée la créationtoute récente de l’Office pour l’infor-mation entomologique. Le sigleOPIE apparaît dès lors en couver-ture et, en janvier 1971, le premierlogo. Mais la numérotation a été ou-bliée ! D’où une erreur récurrentesur les Cahiers suivants, jusqu’aunuméro 8 (qui est en réalité le 9).Le numéro 10 (1er semestre 1973)est marqué par un premier change-ment de maquette : une bande decouleur orange apparaît sur lagauche de la couverture, illustréepar le dessin de la Maison de l’OPIE.

L’éditorial la décrit et indique qu’elleest « […] non seulement sortie de terremais va devenir, dès maintenant, pro-gressivement fonctionnelle ». À partirdu numéro suivant, la mention « re-vue trimestrielle » est portée sur lacouverture, mais cette périodicité nesera effective qu’à partir de 1974. Lacouverture de ce n°11 montre égale-ment pour la première fois unephotographie, celle d’un nid debourdon, faisant écho à une séried’articles de ce numéro à thème.L’ours – c’est le premier – désigne le

Par Bruno Didier .

La saga d’InsectesAprès 42 années de parution, Insectes pourrait faire figure d’ancêtre dela presse associative et naturaliste grand public francophone.Pourtant, la revue fière de 150 numéros et de quelques mues réussiesdepuis son éclosion se sent toujours jeune. Voici non pas son histoiredétaillée mais une chronique de son développement progressif.

1 Éditorial de Pierre Grison

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directeur de publication, JacquesLecomte, et le gérant de publication,Bernard Servais. L’abonnement estde 10 F, le prix au numéro est de 3 F.

� Liaison dangereuse ?

1979 : les Cahiers de liaisons ne pa-raissent plus depuis de nombreuxmois. Dans son éditorial, J. Lecomte« past president » écrit : « Dans touteassociation, l’arrêt de la circulation del’information est une cause de stérilisa-tion et de mort. […] Il est absolumentessentiel de rendre la vie au bulletin deliaison. […] j’ai proposé de régler le plusrapidement possible le problème du re-tard en publiant deux grands numérosqui […] nous mettront à jour. Vousvoyez aujourd’hui le premier de cesnuméros, vous verrez le second danspeu de temps, je le souhaite. Ensuite,vous verrez dans des délais raison-nables le n°1 de 1981 […] ou bien vousne le verrez pas et je serai le premier àconsidérer que l’OPIE en pleine déca-dence ne mérite plus qu’on lui accordedes attentions sans espoir. » Les n°31 à35, couvrant le dernier trimestre1978 et l’année 1979, sont regrou-pés en 1 volume. Le prix de ce nu-méro de « rattrapage » est de 30 F,égal à celui de l’abonnement.

� Imago pour les uns

C’est en janvier de cette même an-née 1979 qu’est édité, parallèle-ment aux Cahiers de liaison, le pre-mier n° d’Imago, publié par lasection élevage de l’OPIE Île-de-France. Trois fois par an (générale-ment en février, juin et octobre),Imago propose des notes d’éle-

vage, des notes de terrain, des an-nonces destinées aux échangesentre les éleveurs du groupe. En 1980 paraît le volume 14 desCahiers de liaison rassemblant lesn°36 à 39 (spécial zones humides).Des difficultés ressurgissent quiobligent à publier en 3 volumessuccessifs les n°46-47 (1982), lesn°48-51 (1983) et les n°52-55(1984). Remi Coutin, dans sonéditorial, en appelle aux auteurs :« je ne peux publier que les manus-crits de ceux qui écrivent et qui meconfient leurs textes. Et malgré lespromesses des uns et des autres pourles quatre numéros de 1984 qui de-vaient paraître en un temps record, jeviens seulement de recevoir les ma-nuscrits originaux ci-inclus. »Pour son n°22 (1986), Imago sedonne un sous-titre : biologie et éle-vage des insectes. La revue est pu-bliée par le service de publicationsde l’INRA et devient trimestrielle.Le n°67 des Cahiers de liaison (spé-cial Année européenne de l’envi-ronnement : Les insectes protégés enEurope : bilan & perspective) sera ledernier et c’est sous une maquettedésormais plus professionnelle queparaîtra le n°69, sous le titre actuelInsectes. La maquette est signée parl’Agence Digitalis et la fabricationconfiée à l’imprimerie Laboureur.

� Insectes pour tous

Le nouveau rédacteur en chef estRemi Coutin et la revue se dote d’uncomité de lecture. Une agence s’oc-cupe du placement publicitaire. Leprix du numéro, de 22 pages, est de40 F. Robert Guilbot, secrétaire gé-néral de l’OPIE et directeur de la pu-blication, signe l’éditorial. Extrait : « Insectes : un autre monde parminous, nouvelle formule de nosCahiers de liaison […] Moins confi-dentielle, plus accessible, riche denouvelles rubriques : interviews, re-portages, fiches techniques,… elle ap-portera aux enseignants et à leursélèves des informations pratiques surdes expérimentations illustrant lesprogrammes scolaires, elle donneramatière aux animateurs socio-cultu-rels pour sensibiliser leur public au

monde des insectes, elle tiendra infor-més les naturalistes sur toute l’actua-lité de l’entomologie. »Insectes passera à 26 pages pourson 79e numéro. En 1992, c’est au tour d’Imago de« disparaître » dans la fusion réaliséeavec Insectes (n°83). Suite à enquête, ils’avère en effet que les trois quartsdes lecteurs sont abonnés aux deuxrevues. D’autre part, les coûts d’édi-tion, de plus en plus élevés « interdi-sent tout recrutement de person-nel… ». Insectes proposera donc despages supplémentaires estampilléesImago traitant d’élevage, publiant desnotes de terrain et des informationsspécifiques à ces thèmes. Insectes pas-sera alors à 30 pages à partir du n°84.

Le n°100 (1er trimestre 1996) inau-gure une nouvelle maquette, due àAlain Thierry, et un format de 32 pages ; abandonnant le fond vert,la couverture est désormais blanche ;la présentation intérieure subit uncoup de jeune. Un an plus tard, lespages d’éco-entomologie du sitewww.inra.fr/opie-insectes/ – toujourstrès actives – font leur apparition,dans une Toile alors faiblement peu-plée. Créateur et « tenancier » dusite, Alain Fraval, de l’INRA, alors ré-dacteur en chef du Courrier del’Environnement, collaborait à la re-vue depuis quelques années.

Insectes « série verte » (n°68 à 99)

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� Insectes du futur

Le passage de la revue à 40 pages s’ef-fectue en 2000 (n°116). La maquetteactuelle, de Pascale Motto, apparaît aun°120 et la couverture est remaniéeau 1er trimestre 2004. Une enquête2

réalisée en 2002 dégage une impres-sion de satisfaction globale, avec ce-pendant « une tendance marquée àtrouver que ce n'est pas assez ». L’augmentation de la paginationpermet d’aborder occasionnelle-ment ou plus ou moins régulière-ment (rubriques récurrentes) dessujets variés couvrant le champ del’entomologie (biologie, physiologie,éthologie…) et tous ses domainesd’application (de la protection de labiodiversité à la médecine ou à laprotection des plantes en passantpar les rites d’entomophagie…), etintéressant les amateurs, les profes-sionnels et le « public cultivé ». Lesoutils informatiques modernes per-mettent (sans coût supplémentaire)une illustration plus abondante etde meilleure qualité de chaque li-vraison ; ils élargissent aussi (gratui-tement) le champ des recherchesdocumentaires, via Internet.Longtemps tâche accomplie par descollaborateurs de l’OPIE à temps

partiel, l’élaboration d’Insectes 3 estdevenue une activité bien identifiée,confiée de plus en plus à des « pro-fessionnels ». Marie Guillaume,journaliste scientifique, est recrutéeà mi-temps en 1999, spécifique-ment pour réaliser la revue, avec A.Fraval. Lui succédera Bruno Didier,de même formation, désormais em-ployé à plein temps. Le pari d’un passage à 48 pages,tenté début 2007, n’aura hélas tenuque le temps de cinq numéros, pourdes raisons budgétaires. Nous avons

cependant toujours cet objectif d’ap-porter plus d’information, de lien, àtous ceux qui, comme nous, commevous, sont passionnés par les in-sectes et leur environnement. Pourdes raisons de coût pour l’associa-tion, Insectes sera-t-il un jour dématé-rialisé et livré par câble ou par réseausans fil – ou par… puce ? Peut-être.La métamorphose ne sera pas facile.Nous veillerons avant tout à ce qu’ilremplisse toujours sa mission d’in-formation et de présentation de l’en-tomologie avec simplicité et rigueur :la saga d’Insectes continue ! r

Cette page promotionnelle accompagnait la3e de couverture du n°100

2 Voir à www.inra.fr/opie-insectes/enq2002.htm3 À (re)lire l’éditorial d’Insectes n° 143 (2006) quidétaille les forces de travail engagées.

Les chevilles ouvrières Les directeurs de la publication successifs :Jacques Lecomte, Pierre Grison, GermaineRicou, Remi Coutin, Robert Guilbot. Au fil des ans, à divers titres (gérant de publi-cation, rédacteur en chef, rédacteur en chefadjoint, secrétaire de rédaction, maquettiste,etc.), ils ont œuvré au sein de l’OPIE, à larédaction des Cahiers de liaison, d’Imago etd’Insectes : Claudine d’Amico, VéroniqueBizé, Guy Bouloux, Thierry Bourgoin, BrunoDidier, Alain Fraval, Marie Guillaume, HervéGuyot, Claire Minost-Halgand, PhilippeMothiron, Bernard Servais, Sophie Talbot.Hors OPIE, nombreux sont ceux et cellesqui ont œuvré à la réalisation d’Insectes.Contribuent régulièrement au maintien desa qualité et à son évolution : PascaleMotto (maquette), Nicole Aufrère (impri-merie), Christine Tardy (PAO), AlexisNouailhat (illustrations), Claire Brenot(aide logistique).

1 À (re)lire l’Épingle « Proton et Photon », en ligne à www.inra.fr/opie-insectes/epingle07.htm#dic. Et prendre note de ces deux informations livrées depuis : a) plusieurs des blattes cosmonautes ont mis bas ; b) c’est dans un ministère qu’on les avait finalement trouvées.

2 Toutes ces blattes (Blattodea) sont originaires d’Afrique ; elles sont désormais cosmopolites.

� Le cafard moscovite dans le rouge

Autrefois, à Moscou et dans les environs, tout le monde avait plein de cafards chez soi.Pouchkine rapporte comment chez une dame, la vaisselle était confiée, une fois les chandelleséteintes, à ces aimables insectes domiciliaires, qui se précipitaient par centaines pour accom-plir cette tâche avec délectation. Aujourd’hui, le cancrelat se fait rare au point que l’inscriptionde certains sur la liste des espèces en danger est sérieusement envisagée.Les appartements communautaires soviétiques avec recoins et fuites d’eau étaient leur paradis.Les immeubles et les meubles modernes ne plaisent pas aux cafards russes traditionnels.L’avenir de la Blatte orientale, Blatta orientalis, inquiète Alexander Lagunov, entomologiste, quiréclame son classement. Jusqu’au milieu du XXe siècle, c’était le cafard le plus banal chez lesgens ; il était arrivé en Russie avec l’invasion mongole (vers 1230) et les paysans le voyaientd’un bon œil car il portait chance.Introduite au XVIIIe siècle par des soldats depuis la Prusse, la Blatte germanique, Blattella ger-manica, l’a supplantée petit à petit. Puis s’est raréfiée ; sans doute s’est-elle déplacée dans lescaves et les soupentes où il fait désormais assez chaud. Pour A. Lagunov, l’espèce est à inscrireau livre rouge et une population pourrait être installée au zoo de Tchéliabinsk. Au cas où on enaurait besoin et pour ne pas répéter la pénible (il a fallu trois mois de traque) récolte des 64individus nécessaires à une mission spatiale, en 2007 1 ; D’autres espèces prennent patte à Moscou, en envahisseuses, comme la Blatte des meubles,Supella longipalpa (qui aime les équipements modernes) et la Blatte américaine, Periplanetaamericana 2, bien acclimatées. AF

D’après « Days of Moscow's Cockroaches Numbered », The Moscow Times, n° 3941 du 11 juillet 2008.

EN ÉPINGLE - voir les autres Épingles à www.inra.fr/opie-insectes/epingle08.htm