paplar, transmusicales 2009 - samedi

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Paplar, Transmusicales 2009 - Samedi

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À la Feria de Béziers, il y a bien plus de sangria et de bière qui coulent en quatre

jours que cinq éditions des TransMusicales et deux saisons de Beaujolais réunis à Rennes.

Malgré ça, il n’y a pas un flic avec un alcootest à vingt bornes à la ronde. C’est la grand « free picole party ». Ici, il y a pas un rond-point de Rennes au Parc Expo sans un gendarme à traquer le moindre gramme d’alcool dans le sang de nos chers festivaliers. Et là je me suis dit pourquoi à Béziers ils nous laissaient vivre notre rassemblement festif jusqu’à plus soif ? Y aurait-il une manœuvre politique derrière tout ça ? Je m’interroge... J’ai compris ! Ils ne veulent pas que les gens discutent des dernières estocades de la cor-rida de l’après-midi. Ce qu’ils veulent, c’est que tout le monde boive en écoutant et en dansant sur le concert de Ricoune (un artiste languedocien à la plume rava-gueuse, à découvrir absolument !) ou le concert annuel de Gilbert Montagné… Si, si, c’est vrai ! Tout à coup, je comprends mieux : les gendarmes rennais sont là

pour contribuer à maintenir le niveau d’intelligence de tout ce beau monde. Ils veulent que nos esprits soient intacts afin de mieux apprécier cette programmation musicale quasi-inconnue. Car il en faut de l’attention pour la découverte. Vous ne savez pas la chance que vous avez. On fait tout ici pour vous garder éveillés. Alors ce soir, quand vous soufflerez en allant ou en revenant du Parc Expo, vous sourirez à ce gendarme qui vous veut du bien. Aujourd’hui, vous êtes là à lire Paplar une bière à la main, debout et les pieds croisés. Soit cette lecture vous fait passer le temps, soit vous cherchez à étoffer votre culture musicale, ou tout sim-plement vous faites mine de lire car vous n’avez pas envie de parler avec une éventuelle connaissance et être obligé de lui faire la bise. Dans tous ces cas, vous êtes aux Trans et cela représente pour moi bien plus qu’un festival. C’est une ouverture d’esprit, une curio-sité à grande échelle. Et en parlant d’échelle, je n’ai jamais vu un espace détente et VIP aussi grand qu’au Parc Expo. Je me serais cru à la Criée de Sète.

Armand Gonzalez sort son billet

Tout est sous contrôle chez The Guests Only. Le nom (« avec  un  S  à Guests,  t’oublies  pas »), son abréviation (« TGO »), le concept originel (« on  invitait des musiciens à  venir  jouer  avec  nous »), le graphisme (« le  visuel  est aussi  important  que  la  musique »), le Myspace (traduit en Anglais). Même les répétitions sont filmées, puis ana-lysées lors de débriefings nocturnes… Autant dire que ce trio malouin pas né de la dernière pluie sait ce qu’il veut. « Cette année, on s’était fixé pour objectif de  faire les  TransMusicales. On  s’est  pointé  dans  le  bureau  de Jean-Louis Brossard pour lui filer notre maquette. Il a ac-croché sur un titre et nous a rappelé pour nous proposer une résidence à l’Ubu. » Depuis, Pierre, David et Sam ont plaqué leurs boulots respectifs pour se consacrer corps et âme à leur passion commune. « La musique, c’est no-tre vie. On fait donc tout en sorte désormais pour que ça marche. On habite une baraque qu’on a transformée en studio de répétition et d’enregistrement. Depuis un mois et demi, on est hyper assidu et on bosse comme des ma-lades. » Conscients de l’importance d’une prestation aux Trans, les TGO travaillent d’arrache-pied leur musique éti-quetée « Club/Rock ». Cet après-midi à l’Ubu, ils présen-teront quelques morceaux de leur EP, tout simplement intitulé Greatests Hits, ainsi que certains titres composés depuis. « Ce sera un set dansant. Tout dans l’énergie. » À 15h15, on tâchera de faire un effort…Ce samedi à 15h15, à l’UBU.

C’est plus sûr avec toutes ces grèves, autant se pointer directement dans le bureau de Jean-Louis Brossard. Au moins, le boss des TransMusicales ne pourra pas dire qu’il n’a pas reçu la maquette. C’est ce qu’ont fait les TGO. Bien leur en a pris.

The Guest Only

I come from Pop

À Brest, on ne fait pas que Miossec ou métalleux. On pra-tique aussi la pop. « Pendant un moment, il y avait chez nous une grosse tendance metal et punk, explique Fran-çois, le guitariste du trio. La  scène  pop-folk,  très  indé, avait du mal à émerger. Mais ça a changé : aujourd’hui, le  punk  et  le  métal  constituent  une  niche  comme  une autre. » Avec ce qu’ils appellent leur « pop douce », Pas-cal, Laurent et François s’exportent donc dès la création du groupe. La Picardie, le Sud, Paris et Rennes, de nom-breuses fois. Ce samedi, ils retrouvent la capitale breton-ne dans le cadre des prestigieuses TransMusicales, sans pression particulière. « On flippera dix minutes avant de monter sur scène, c’est tout. » Conçu à la base comme le projet solo de Pascal, I come from pop est désormais un groupe à part entière. « Pascal en reste le compositeur principal, explique le guitariste. Laurent et moi essayons de  perturber  ou  d’appuyer  ses  chansons. » Comme le nom l’indique si bien, ICFP apprécie les Beach Boys, les Beatles, Elliot Smith, mais également —ce qui s’entend davantage sur scène— les groupes du label Constella-tion. Un bon bol de pop ne fera de mal à personne en cette quatrième après-midi des Trans…Ce samedi à 14h30, au 4Bis.

Comme leur nom l’indique, les trois Brestois font de la pop, bien à l’ancienne. De celle qui nous replonge dans notre chambre d’adolescent, avec les posters et tout.

© Rod

Les TrAns fOrMenT LA Jeunesse…Si vous croisez quelque 200 jeunes âgés de 12 à 25 ans avec un appareil-photo, un carnet à la main et un stylo, ils doivent certainement être partie in-tégrante du dispositif d’action culturelle des Trans. En partenariat avec le CRIJ, des établissements scolaires du dépar-tement et des maisons de quartiers, ils sillonnent, à l’instar de Corentin et Xa-vier, les allées du festival à la rencontre du public, des artistes et des profes-sionnels. Leurs travaux seront présen-tés lors des Trans 2010. La relève est là, dormons tranquille.

PAPLAr eT ses TrOIs BOuGIesPour ceux qui veulent venir fêter avec nous le lancement de notre troisième saison, rendez-vous ce jour à 17 heu-res, au bar Le Papier Timbré (près du Théâtre du Vieux Saint-Étienne). Jean-Marie, le patron du lieu, a préparé un cocktail gratuit à votre attention.

The Carps

« On s’est rencontrés à l’église à l’âge de 17 ans. On a mis plusieurs années avant de comprendre qu’on ne pourrait pas copier nos artistes préférés et qu’il nous fallait inventer quelque chose de nouveau et d’excitant. Nous avons des influen-ces très diverses, trop longues à énumérer. Nous sommes fans de tout ce qui fait avancer. Nous venons de Toronto, une des plus belles scènes du monde. Toronto est à une heure de la frontière américaine. C’est une ville assez violente : près de cent affaires criminelles par an sont liées au port d’arme. On écrit des chansons sur des filles aux gros seins ou sur le fait de tomber amoureux. Mais on s’est dit qu’on pouvait également écrire sur la violence, comme dans Compton to Scarboro. Sinon, on a découvert la France en octobre 2007, lors d’un incroyable concert à la Flèche d’Or à Paris. »

en fouillant dans nos archives, on a retrouvé un mail et une photo que nous avait envoyés The Carps il y a deux ans. et qu’on n’avait pas encore publiés...

T’es TrOP vIPCette année, une nouveauté à l’espace VIP : l’espace Very VIP. Pour faire partie de ce quarteron de privilégiés, il faut débourser 75 euros par soirée et par tête de pipe. J’ai dit «Tête de pipe», moi ?

POTIOn MAGIqueEncore un nouveau succès pour la Brigade d’Intervention Culturelle de la région Nord-Pas-de-Calais et sa dé-sormais célèbre sélection de la Mar-mite. Après Osni, TV Glory et Cercueil qui ont enflammé le 4Bis ces derniers jours, c’est au tour de Roken is Dode-lijk, découvert aux Bars en Trans en 2007 et revu au Printemps de Bourges 2008, de revenir fouler les planches rennaises aujourd’hui au 4Bis. Delbi, en concert hier soir dans un troquet, reviendra-t’il dans deux ans ?

Fonds de tiroir

Berlin est vraiment la ville de toutes les déviances. Califor-nienne d’origine, Jessie Evans y a été chercher le cabaret de Marlen Dietrich pour donner de l’authenticité à son per-sonnage old-school. Elle est revenue costumée comme une nageuse de l’Allemagne de l’Est, les muscles en moins. Tatouée par contre. Il n’en fallait pas davantage pour se faire admettre en prison. Son don pour le Monopoly ne lui vaut qu’une « visite simple ». Loin de la case départ (cela fait dix ans que Jessie arpente le milieu de la musique) et de la Rue de la Paix, les Trans l’envoient en cellule distraire les résidentes. « J’ai vécu une expérience  inédite que  j’ai  res-sentie comme un privilège. » Bertrand Cantat aurait aimé sa-voir que la zonzon accordait des pass artistes. « Les admissions récentes étaient plus faciles à convaincre. Les longues peines, en revanche, avaient envie de me casser la gueule. Mais  il  faut comprendre  leur situation. Je suis  libre et pas 

elles. Pourquoi devraient-elles  entendre mes conneries ? » Finalement, Jessie fait ses preuves, montre ses tatouages et intime le respect. La situation est, somme toute, la même qu’à l’extérieur. Si, en prison, on ne joue pas à chat ma-ton, chat minou, dehors, on ne danse que sous l’emprise des drogues. « Les  gens  ont  peur  de  bouger  leur  corps. Les musiques électroniques ont pris  le  relai du  rock’n’roll mais c’est tellement artificiel qu’on dirait que les gens sont aussi bousillés qu’en  taule… » Bertrand a bien essayé de faire « checker le booty » de ses voisins de geôle, il s’est fait enfiler. « Les filles se sont rapprochées à la fin du concert. Dans une prison pour hommes, il y aurait tout de suite eu le tabou de l’homosexualité. Une main dans le dos et tu es taxé de gay et mis en quarantaine pour l’éternité. » Jessie, ma grand-mère t’as prêté son maillot, j’aimerais bien que tu lui prêtes tes idées…

si Jessie evans arbore le look d’une nageuse est-allemande qui n’a battu aucun record du monde, elle n’a pas passé le contrôle anti-dopage. Direction prison.

Laisse ma zonzon zen…

Invitée Vedette

J’ai bien dormi. Je suis très sage : c’est-à-dire que je n’ai pas beaucoup bu. Je n’ai pas donné ma culotte en spectacle. Je n’ai ni prêté ni loué ma bouche à n’importe quel badgé (ou non d’ailleurs), adolescent ou enfant du festival. Ne me suis pas réveillée avec un homme-surprise dans mon lit, ni comme surprise dans le lit d’un homme. D’ailleurs là, je suis dans notre bureau Paplar pour écrire mon « papier ». C’est vrai, je bois une bière en travaillant, mais bon... Il faut quand même bien se nourrir aussi. Or, chez nous en Belgique, nous avons une formule mathématique très appréciée dans les bistros qui dit avec raison : 1 bière = 1 tartine ). Les gaz d’échappe-ment de la ville ne suffisent pas toujours à nourrir son homme ou sa femme. Pas plus que les gouttes de pluie chargées de H2SO4 ne servent à hydrater mon petit corps de poulet. Plus tard, quand j’aurai fini d’écrire, je boirai encore sept bières. Huit coupes de Champagne, ainsi que trois ou quatre shots de Vodka. Je n’ai pas mis de culotte comme ça personne ne la verra. Je compte également me rincer le gosier avec une douzaine d’huîtres : dix dans la bouche et une par narine. Il parait que ça réveille.Je t’aime. Enfin je crois. Et toi ? Jill.

Jill Wertz, notre invitée belge, revient au Parc expo, là où l’aventure des vedettes a commencé il y a deux ans. elle est plus apaisée qu’hier.

n’en PArLOns PLusJean-Louis Brossard, le directeur des TransMusicales, a réussi son coup. Depuis des années, on le bassinait, le pauvre, sur le retour du festival au Liberté, « Oh oui, c’était tellement mieux avant... » Depuis deux jours, finis tous les atermoiements. Plus aucun festi-valier digne de ce nom (et ayant vécu l’apocalypse de la soirée de jeudi) ne souhaite y retourner. La Liberté, désor-mais, c’est le Parc Expo. Au Parc Expo, on circule facilement. Certes sous les goutelettes, mais on circule. Au Parc Expo, on boit des coups facilement, sans attendre dix plombes, qu’on soit public lambda ou VIP (ou mieux encore Very VIP). Certes, il faut désigner pour cela un capitaine de soirée en amont.

HeIn ?Pour ceux qui ne savent toujours pas ce qui se passe au Village du festival, nous rappelons que celui-ci accueille chaque jour les directs de Canal B, avec des lives de vos groupes préfé-rés et que, par ailleurs, les radios de la Férarock émettent elles aussi en direct du site.

Lettre à un amoureux inconnu

Mais il existe des jeux pour ça. « Pierre, feuille, ciseau », « Chat perché », « Pile ou face », « Chat bite », « Cache-cache », « La roulette russe », « Le concours de la plus petite quéquette»... Bon, Jean-Louis, promis, on ne t’embête plus, t’as gagné...

#1. Le Père Noël est une petite crevure. #2. Terry Lynn aka Carlos Valderrama. #3. Plus 6%. #4. Tu m’as pas vu quand j’ai pas bu ? #5. Tortue Ninja.

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#6 et 7. Saltonpaper.blogspot.com : les artsites du festival se dessinent. #8. C’est la danse des canards... #9. Marge Simpson.

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Carte blanche à Modul Club

SAISON 3 - 80e numéroRédacteurs en chef / Sylvain Chantal et Jerome Taudon – Invité / Armand Gonzalez Graphisme / Gregg Bréhin – Journalistes / Marie Gallic, Jocelyn Borde, Marion Bourgeon, Jill Wertz – Photos / DoTheAndyGibbon, Mathieu Jouen, Hans Kruger – Thanks / Gwenola Lebris et l’équipe des TransMusicales – Imprimerie / Imprimedia – [email protected] Paplar reçoit le soutien du Conseil Régional des Pays-de-la-Loire et du Conseil Général de Loire-Atlantique.

Billet doux

Le public de ce festival est un des plus bigarrés de france. Cependant, en s’y penchant de plus près, on peut voir que l’on a tous le même programme de vie.

Là, le festival est bel et bien lancé. Nos cernes nous arrivent aux genoux, on suce tous des bonbons pour la gorge pour prouver que même sans tekni-val on peut gober des cachets, on a passé notre temps à alterner entre le chaud et le froid niveau température et ambiances. On se sent comme un ac-teur porno un jour de tempête de neige alors qu’il doit pratiquer la brouette ja-ponaise contre un arbre. L’abnégation de ce métier, on n’y pense pas assez, alors rendons grâce à ces artisans. Mon thème du jour : la journée type du fes-tivalier. Réveil des huit potes de cham-brée, puis recherche de dignité perdue. Les parents qui paient le loyer de leurs chérubins doivent savoir que, durant la semaine des Trans, les auberges de jeu-nesse se trouvent dans chaque studio. Vous vous recomptez un peu comme à la colo pour savoir qui on a perdu en route. L’avantage, c’est que tu peux pratiquer l’échange de potes, c’est dans le règlement intérieur. On se lave les dents six fois tellement l’haleine pes-tilentielle nous empêcherait d’embras-ser la plus grande nympho du festival. On ne nomme personne, on laisse un blanc, tu le remplis à ta guise. Ensuite, on va manger un kebab, parce que ce festival c’est une aventure organique.Bon, honnêtement, difficile de juger équitablement tous les groupes pré-sents depuis le début, du fait de la ran-

çon du succès on va dire pour pouvoir continuer à être invité. Ainsi on a pu voir des néons bleus durant Beast, mis une heure trente à comprendre que l’étage était une deuxième salle à l’étage (la réunion durant laquelle le nom a été choisi a dû être un grand moment de brainstorming). Les Trans, c’est aussi un peu cela, beaucoup de temps adossé à une porte à tenter de comprendre les groupes serbes qui redéfinissent la musique. Parfois tu te sens un peu dépassé par toutes ces innovations et tu regrettes le temps des tubes simples et populaires. Oui, l’an prochain, c’est décidé vous irez à Bobital. Que de la musique conçu pour la douche, du tube honteux pour te savonner et chanter gaiement. Étrange d’ailleurs à quel point on aime se toucher sous l’eau sur de la musique affreuse. Cependant, ce n’est pas parce que l’on vient aux TransMu-sicales que nous sommes des aigris de l’aigreur. Je boucle ce dernier papier sur le concert de l’année. Les Caennais de Gablé nous ont juste donné envie de jeter nos places à la poubelle pour les concerts restants tellement ils risquent d’être aussi inutiles qu’un bouquet de côtes de porcs pour Diam’s. On va faire un effort cependant, et on se donne ren-dez vous ce soir sur Mr Oizo. Flat beat nous donnera, si ça se trouve, envie d’user d’user de « Petit Marseillais » à la lavande en plein Hall 9.

∞ Un jour sans fin ∞