panorama de presse · 2016. 12. 19. · lire aussi : > un salari ... entretien accordé par le "...
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PANORAMA DE PRESSE
19/12/2016 08h15
CGT
Panorama réalisé avec Pressedd
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SOMMAIRE
SYNDICALISME(3 articles)
lundi 19 décembre2016
Justice Prison avec sursis et amende pour un des deux dockersCGT du Havre (201 mots)En réaction à l'interpellation de deux d'entre eux, le 31 août dernier, les dockersCGT du port du Havre avaient bloqué le …
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samedi 17 décembre2016
Loi travail : la CGT et le Medef poursuivent le combat autribunal (625 mots)Bien qu'elle ait été promulguée il y a quatre mois, la loi travail continue desusciter des affrontements, non plus dans la…
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lundi 19 décembre2016
" Il faut aller voter " (371 mots)HÉLÈNE RIETSCH Au-delà de leur chapelle (la CGT), Sandrine Barraud, lasecrét…
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ACTUALITE SOCIALE(11 articles)
lundi 19 décembre2016
Educatel sabre plus de 40 %de ses effectifs (651 mots)Le couperet est tombé le 28 novembre. La société de formation à distanceEducatel est en redressement judiciaire. L'activit…
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lundi 19 décembre2016
Agroalimentaire Tilly-Sabco perdra134 emplois lors de sonrachat (185 mots)Après des mois d'incertitude, la société néerlandaise Wedgam Food Link, sur lesrangs pour reprendre l'abattoir Tilly-Sabco…
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lundi 19 décembre2016
Nationaliser l’assurance chômage : ce que changeraitla proposition de Macron (777 mots)Faire revenir l’assurance chômage dans le giron de l’Etat : c’est l’une despropositions chocs du candidat à la présidentie…
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lundi 19 décembre2016
L'OFCE juge « irréaliste en pratique » le projet de revenuuniversel (513 mots)La création d'un revenu universel est une belle idée qui transcende les habituelsclivages…
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lundi 19 décembre2016
Benoît Hamon : « Je milite pour un grand impôt sur le revenufusionné avec la CSG » (1198 mots)Question : Vous vous posez en candidat du changement de modèleéconomique.…
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lundi 19 décembre2016
Emploi public : des effectifs stables grâce aux collectivitéslocales (452 mots)L'Etat, les collectivités locales et les hôpitaux employaient 5,45 millions d'agentsà la …
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samedi 17 décembre2016
Un sentiment de déclassement prégnant (668 mots)Ce sera l’un des sujets au cœur de la campagne présidentielle. Aux Etats-Unis etau Royaume-Uni, le creusement des inégalités a nou…
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lundi 19 décembre2016
Les chiffres priment sur la santé de patients (636 mots)Comment va la santé? Dans l'Aisne, chez les hospitaliers, particulièrement ceuxqui militent au sein du syndicat CGT, elle …
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samedi 17 décembre2016
Des soignants en colère s'invitent au conseil de surveillance del'hôpital (504 mots)Par Cécile Thiébaut [email protected] DENAIN. «À force de presser lescitrons, ils n'ont plus de jus». Alliant le gest…
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samedi 17 décembre2016
AP-HM (774 mots)AP-HM Les secrétaires générales FO et CGT ont lu vendredi une déclarationcom…
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samedi 17 décembre2016
Social (793 mots)Social La CGT, fait acte de solidarité et prend aussi en charge l'accueil des… Page 24
MOUVEMENTS SOCIAUX(3 articles)
lundi 19 décembre2016
Uber : les chauffeurs crient au voleur (1133 mots)Après l’action sur le terrain, vient la discussion. Les conducteurs de véhicules detourisme avec chauffeur (VTC) ont délai…
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lundi 19 décembre2016
VTC : Uber porte plainte contre trois syndicats après un week-end de blocages (367 mots)Quelques chauffeurs de VTC (voitures de transport avec chauffeur) en colèrecontre les plates-formes de réservation comme Uber se s…
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lundi 19 au dimanche25 décembre 2016
Les agents grévistes débarquent au conseil municipal (508 mots)Le conseil municipal de mercredi 14 décembre a été marqué par la présence enmasse des agents de la ville en grève depuis mardi con…
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EUROPE ET INTERNATIONAL(2 articles)
dimanche 18 décembre2016
Les syndicats espagnols veulent récupérer la rue (419 mots)Cette législature doit être celle de la récupération des droits, des salaires, desretraites et des services publics… " Fin…
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vendredi 16 décembre2016
La croissance des salaires est de nouveau en berne, alerte l'OIT(589 mots)
Lire aussi : > Un salari…
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SYNDICALISME
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Justice Prison avec sursis et amende pour un des deux dockers CGT du Havre
lundi 19 décembre 2016Page 8
201 mots
SOCIAL-ECO
E n réaction à l'interpellation dedeux d'entre eux, le 31 août der-nier, les dockers CGT du port du
Havre avaient bloqué le site toute la
journée. Arrêtés à leur domicile pour
« violences » lors de la manifestation
parisienne du 14 juin contre la loi
travail, les deux dockers avaient pas-
sé une nuit en garde à vue. Une pro-
vocation dénoncée immédiatement
par la CGT. Vendredi, le tribunal cor-
rectionnel de Paris a rendu son ver-
dict. L'un vient d'être relaxé faute de
preuve, l'autre a quant à lui écopé de
six mois de prison avec sursis, sen-
tence disproportionnée assortie
d'une mise à l'épreuve (rendez-vous
régulier chez le juge d'application
des peines) et de 1 200 euros
d'amende au titre de dommages et
intérêts. Par ailleurs, le tribunal a an-
nulé plusieurs pièces du dossier pour
vice de procédure. Ainsi la présidente
a-t-elle estimé que, au regard du
Code pénal, les conditions légales de
convocation des deux dockers
n'avaient pas été respectées.M.
d'A.■
Tous droits réservés L'Humanité 2016
B496F3CD8D80790A259719D0E40191DC1A02074C25B82ADC007E1B1
Parution : Quotidienne
Diffusion : 36 931 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015
Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016
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Loi travail : la CGT et le Medef poursuivent le combat au tribunal
Le syndicat de Philippe Martinez avait cité à comparaître Pierre Gattaz, le président del'organisation patronale, pour " diffamation "
samedi 17 décembre 2016Page 14
625 mots
FRANCE
Bien qu'elle ait été promulguée il y a
quatre mois, la loi travail continue de
susciter des affrontements, non plus
dans la rue ou au Parlement, mais sur
le terrain judiciaire. Jeudi 15 dé-
cembre, deux des protagonistes qui
s'étaient empoignés, durant le pre-
mier semestre, au sujet de ce texte
ont, de nouveau, fait parler la
poudre.
Cette fois-ci, devant la 14e chambre
correctionnelle du tribunal de grande
instance de Bobigny. La CGT avait
délivré, par le biais de son avocat, Me
Emmanuel Gayat, une citation à
l'encontre de Pierre Gattaz, le pré-
sident du Medef, pour " diffamation
publique ".
Les faits incriminés résultent d'un
entretien accordé par le " patron des
patrons " au Monde, dans nos édi-
tions du 31 mai, alors que la mobi-
lisation contre le projet de loi El
Khomri atteignait son apogée. La
CGT était à la pointe du combat, mul-
tipliant les opérations de blocage
dans les raffineries et les dépôts
d'essence. Ce qui avait plongé dans
une colère noire les organisations
d'employeurs et des dirigeants
d'entreprise. Dans nos colonnes, M.
Gattaz s'était montré particulière-
ment virulent : critiquant la - "
conception du dialogue social " de la
CGT, qui recourt " au chantage, aux
violences, à l'intimidation, à la terreur
", il s'en était pris à ces " minorités
qui se comportent un peu comme des
voyous, comme des terroristes ". Pour
lui, les " méthodes " de la centrale de
Philippe Martinez " bafou - ai - ent les
lois républicaines ".
" Au-delà de la polémique "
Les mots employés par M. Gattaz ont
" dépassé toute mesure " et se situent
bien " au-delà de la polémique syndi-
cale ", a plaidé Me Gayat. Le fait
d'établir un parallèle entre le syndi-
cat et le terrorisme, alors même que
plusieurs attentats meurtriers ont
endeuillé le pays depuis janvier
2015, est " inadmissible ", -a-t-il
ajouté.
Une analyse partagée, sur certains
points, par le représentant du minis-
tère public. " Assimiler des syndica-
listes à des terroristes (…), d'autant
plus dans le contexte que la France
connaît, c'est quelque chose qui n'est
pas digne, ni conforme à une polémique
saine dans le cadre d'un conflit social,
aussi dur soit-il ", a argumenté Loïc
Pageot, procureur adjoint. Il a donc
invité le tribunal " à entrer en voie de
condamnation ", sans requérir de
peine précise.
" L'intention de M. Gattaz n'était pas
d'assimiler les membres de la CGT à
des djihadistes ", a rétorqué Me Jean
Veil, qui représentait le président du
Medef, absent lors de l'audience. " Le
mot “terroriste” n'est pas un mot inter-
dit ", a-t-il poursuivi, en soulignant
que -celui-ci recouvrait de " nom-
breuses acceptions ".
" Cris de jeune fille outragée "
L'autre conseil de Pierre Gattaz, Me
Dominique de Leusse, s'est étonné
que la CGT pousse " des cris de jeune
fille outragée quand on lui dit qu'elle
utilise des méthodes de voyous ou de
terroristes ". " C'est son langage depuis
longtemps ", a-t-il fait remarquer en
se prévalant notamment d'un tract
d'une section syndicale de la CGT,
dans une entreprise de construction
navale à Lorient, qui tire à boulets
rouges contre les " djihadistes patro-
naux ".
L'expression " terrorisme social " ou,
plus encore, " patrons voyous " est une
sorte de lieu commun dans la phra-
séologie de la CGT, pour Me de
Leusse. " Ce qui serait permis à la CGT
ne le serait pas - à Pierre Gattaz - ? ",
s'est-il interrogé.
Jugement le 16 février.
Bertrand Bissuel■
par Bertrand Bissuel
Tous droits réservés Le Monde 2016
B09903C784004507C52214D09103E11A1C52094F75082EA711E3A9E
Parution : Quotidienne
Diffusion : 267 897 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015
Audience : 2 313 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016
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" Il faut aller voter "TRÈS PETITES ENTREPRISES La CGT bat la campagne, appelant les salariés, " souvent dans laprécarité sociale ", à passer aux urnes
lundi 19 décembre 2016Édition(s) : Charente
Page 13371 mots
H ÉLÈNE RIETSCHAu-delà de leur chapelle (la CGT),
Sandrine Barraud, la secrétaire géné-
rale de l’union locale CGT Grand An-
goulême et Leïla Raymond appellent
d’abord les salariés des très petites
entreprises (moins de 11 salariés) à
voter les 30 décembre et 13 janvier
(sur le site election-
tpe.travail.gouv.fr). Samedi, avec
d’autres syndicalistes, elles ont collé
des affiches et distribué des tracts à
Angoulême comme elles le font aussi
dans les bassins d’emploi excentrés.
" Il faut savoir que 95 % des salariés
de la région travaillent dans les très
petites entreprises, et 75 % en Cha-
rente. Soit en France 4 millions de
salariés (1) ", rappelle Sandrine Bar-
raud. L’objectif de l’élection consiste
à désigner les conseillers
prud’homaux et, pour la première
fois depuis la loi de 2015 sur le dia-
logue social et l’emploi, des repré-
sentants aux commissions paritaires
régionales interprofessionnelles. " Ce
sont des instances paritaires – 10
sièges employeurs, 10 sièges salariés
– lieux de dialogue, on en aura une
par région ", détaille la syndicaliste.
Les membres de l’union locale CGT fai-saient campagne samedi. PHOTO THI-
BAUD MORITZ
" Nous, à la CGT, nous militons pour
l’universalité des droits et pour qu’il
y ait une représentativité au mieux
de tous les salariés du public et du
privé. Il faut aller voter, et rappeler
que les salariés vont désigner ceux
qui les défendront devant les
prud’hommes ", soulignent les deux
membres de l’union locale Grand An-
goulême.
Plus grande fragilité
En jeu, la précarité de l’emploi et "
la plus grande fragilité " des salariés
des TPE souvent isolés. " 98 % des
dossiers TPE que nous traitons
concernent des licenciements abu-
sifs, du harcèlement moral, des sala-
riés payés avec deux-trois mois de re-
tard ou des cas d’horaires extensibles
", précisent les jeunes femmes. " Avec
des contrôles du travail de moins en
moins nombreux, et du coup des dos-
siers qui s’empilent ", ajoute Leïla
Raymond.
Comment voter ? Soit par Internet,
chaque salarié concerné a dû recevoir
un code électeur personnel, soit par
courrier. En Nouvelle Aquitaine, 20
syndicats présentent des candidats.
Pour tout savoir, consulter le site du
gouvernement (election-tpe. tra-
vail.gouv.fr) ■
Tous droits réservés Sud Ouest 2016
E696D3C78FB0FB03159E1B20860CF13519D26E44755F2639B27B581
Parution : Quotidienne
Diffusion : 252 584 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015
Audience : 1 114 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016
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ACTUALITE SOCIALE
↑ 9
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FORMATION
Educatel sabre plus de 40 %de ses effectifsA Saint-étienne-du-Rouvray (Seine-Maritime), les salariés del'ex-leader de la formation privée àdistance se mobilisent pour garder leurs emplois. Ils dénoncent l'opacité de la gestion de leur en-treprise.
lundi 19 décembre 2016Page 8
651 mots
SOCIAL-ECO
L e couperet est tombé le 28novembre. La société de forma-tion à distance Educatel est en re-
dressement judiciaire. L'activité est
transférée à Paris. La réorganisation
envisagée est sanglante. D'ici à jan-
vier, le siège social de Saint-étienne-
du-Rouvray, à la fois centre adminis-
tratif et de rencontre des enseignants
et des élèves, sera fermé. Cinquante-
huit emplois disparaîtront « En re-
prenant Educatel en 2012, Mathieu
Rousseau avait promis d'investir.
Rien n'est venu. Nous savions que
quelque chose ne collait pas mais la
brutalité de cette annonce est un
choc », racontent Amélie Bulthel, as-
sistante du service pédagogique, et
Thomas Roirant, télécommercial.
S'ajoutent les modifications des
contrats de 74 professeurs désormais
assignés à leur domicile pour ensei-
gner. Les 8 000 à 10 000 élèves
d'Educatel devront se contenter de
relations par écrans ou téléphones
interposés « Nous avions l'habitude
de travailler ensemble, de nous en-
traider. Qu'en sera-t-il une fois le site
fermé ? Le télétravail impose des
aménagements dans nos logements.
Comment notre temps de travail va-
t-il être évalué ? » s'inquiète Joëlle
Caffiaux, professeur de biologie. Une
inquiétude partagée par le maire
communiste de Saint-étienne-du-
Rouvray. Hubert Wulfranc demande
à la préfète de Seine-Maritime
d'organiser une table ronde sur
l'avenir de l'entreprise et de ses
134 salariés, notant au passage
qu'elle a perçu 60 000 euros de fonds
publics pour le maintien de l'emploi.
« Nous voulons convaincre le tribu-
nal de commerce d'accepter le lance-
ment d'un appel d'offres de cession.
Chercher un repreneur est la seule
solution pour que nous puissions
garder notre emploi et rester à Saint-
étienne-du-Rouvray », explique élo-
die Bargança, représentante du comi-
té d'entreprise dans la procédure qui
oppose les salariés à Mathieu Rous-
seau. Le gérant d'Educatel, par
ailleurs à la tête de trente-six autres
sociétés de conseil, gestion
d'entreprises et location et gestion
d'immobilier. Mais surtout des mai-
sons mères d'Educatel, Hugo mana-
gement et participations (HMP) et
Place Victor Hugo (PVH).
« En fait, ce qui ne va pas, c'est le
train de vie princier des deux hol-
dings de Mathieu Rousseau dont dé-
pend Educatel. Elles refacturent ex-
cessivement au point de mettre
l'entreprise en difficulté, déplore élo-
die Bargança. Le groupe vampirise
toutes les ressources de la société en
lui facturant des frais intergroupes
exorbitants. » Deux millions et demi
d'euros sur un chiffre d'affaires de 7,5
millions d'euros. Le comité
d'entreprise attend le rapport com-
plet de l'expertise qu'il a fait réaliser.
Mais les salariés ont déjà retracé une
partie de l'historique économique de
leur entreprise grâce aux documents
que leur patron a été contraint de
fournir après un passage devant le
tribunal pour entrave au fonctionne-
ment des instances du personnel. Ils
se sont notamment aperçus d'un
drôle de micmac autour d'un im-
meuble de 600 mètres carrés dans le
19e arrondissement de Paris, pro-
priété d'Educatel mais exclu de la re-
prise. Le cabinet Mazars, 4e mondial
de conseil en entreprise, qui a imagi-
né l'opération, a transféré la proprié-
té du bâtiment à une société pilotée
par Hervé Rousseau, le cousin de Ma-
thieu, et Henri Calef, tous deux as-
sociés du cabinet Mazars. « Le plus
troublant est que cet immeuble ac-
quis pour 270 000 euros a été cédé
pour près de 2 millions d'euros
quelques jours seulement après la
période de trois ans durant laquelle il
ne pouvait pas être vendu. Le redres-
sement judiciaire a suivi », remarque
Pierre-Hugues Poinsignon, avocat
des salariés. ■
par Sylvie Ducatteau
Tous droits réservés L'Humanité 2016
0398D3E88A50580505A21090A108E1AC1E528E4465512E07C7C632F
Parution : Quotidienne
Diffusion : 36 931 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015
Audience : 363 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016
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http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJIXC9IVU1BXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDA4XzAxMzE3MjAyLnhtbCIsInR5cGUiOiJ0b3AiLCJfX2tleSI6ImQ5ZTYxMGE5NTM5M2JlZDdiODgyMDQ4MDBhYzRlMjk2In0http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJIXC9IVU1BXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDA4XzAxMzE3MjAyLnhtbCIsInR5cGUiOiJ0b3AiLCJfX2tleSI6ImQ5ZTYxMGE5NTM5M2JlZDdiODgyMDQ4MDBhYzRlMjk2In0http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJIXC9IVU1BXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDA4XzAxMzE3MjAyLnhtbCIsInR5cGUiOiJhcnRpY2xlIiwiX19rZXkiOiIyYmExYTljYmZlNzExZWJkYzQ0OGRmNDQ1Zjc4M2FjNCJ9http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJIXC9IVU1BXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDA4XzAxMzE3MjAyLnhtbCIsInR5cGUiOiJhcnRpY2xlIiwiX19rZXkiOiIyYmExYTljYmZlNzExZWJkYzQ0OGRmNDQ1Zjc4M2FjNCJ9
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Agroalimentaire Tilly-Sabco perdra134 emplois lors de son rachat
lundi 19 décembre 2016Page 8
185 mots
SOCIAL-ECO
A près des mois d'incertitude, lasociété néerlandaise WedgamFood Link, sur les rangs pour re-
prendre l'abattoir Tilly-Sabco Bre-
tagne, en redressement judicaire de-
puis juillet dernier, a été retenue par
le tribunal de commerce de Brest
vendredi. Mais cette reprise laissera
sur le carreau 134 salariés, le groupe
agroalimentaire ayant décidé de ne
garder que 61 emplois sur 195. « On
s'attendait à des licenciements, mais,
quand ça tombe, c'est autre chose,
c'est un coup de massue. Le fait que
cela se passe pendant les fêtes est en-
core plus difficile », a déclaré Corinne
Nicole, déléguée CGT du site, à l'AFP,
rappelant au passage que l'entreprise
basée à Guerlesquin (Finistère) em-
ployait encore 875 personnes en
2000. La lente agonie de l'usine de
transformation de produits à base de
poulet se poursuit. En décembre
2014, Tilly-Sabco avait échappé à la
faillite grâce à son rachat par trois in-
vestisseurs, mais 120 emplois avaient
déjà été détruits à l'époque.C. R.■
Tous droits réservés L'Humanité 2016
469C93E48980BC0105C611203209717810628F40A52D2F24105EA9D
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http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJIXC9IVU1BXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDA4XzAxMzE3MjE2LnhtbCIsInR5cGUiOiJ0b3AiLCJfX2tleSI6IjliYTQ4ZjkyYzI0NzAwODZhMDRhZWZkM2Q0NDlmZjc3In0http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJIXC9IVU1BXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDA4XzAxMzE3MjE2LnhtbCIsInR5cGUiOiJ0b3AiLCJfX2tleSI6IjliYTQ4ZjkyYzI0NzAwODZhMDRhZWZkM2Q0NDlmZjc3In0http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJIXC9IVU1BXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDA4XzAxMzE3MjE2LnhtbCIsInR5cGUiOiJhcnRpY2xlIiwiX19rZXkiOiIxZmM3MmI4YzlkMTIyNjUzYTg4NWFmZDIyNTQ2OTU2NyJ9http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJIXC9IVU1BXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDA4XzAxMzE3MjE2LnhtbCIsInR5cGUiOiJhcnRpY2xlIiwiX19rZXkiOiIxZmM3MmI4YzlkMTIyNjUzYTg4NWFmZDIyNTQ2OTU2NyJ9
-
Nationaliser l’assurance chômage : ce que changerait la proposition de Macron
Budget incertain, pertes de pouvoir pour les syndicats, indemnisation des chômeursselon les majorités politiques… L’étatisation voulue par le candidat à la présidentielle aurait denombreuses répercussions.
N° 11065lundi 19 décembre 2016
Édition(s) : PrincipalePage 14
777 mots
EXPRESSO
F aire revenir l’assurancechômage dans le giron de l’Etat :c’est l’une des propositions chocs du
candidat à la présidentielle Emma-
nuel Macron.«Les pouvoirs publics de-
vraient reprendre à leur charge la stra-
tégie et les décisions relatives à
l’Unédic», a-t-il déclaré lors d’un dis-
cours à Montpellier, mi-octobre. En
effet, les Français ne le savent pas
toujours, mais les allocations qu’ils
touchent lorsqu’ils sont privés
d’emploi ne dépendent en rien du
gouvernement. Les conditions de
leur indemnisation relèvent unique-
ment des partenaires sociaux (patro-
nat et syndicats). Décryptage des
multiples conséquences d’une éven-
tuelle étatisation de l’assurance chô-
mage.
L’Unédic, c’est quoi ?
Simple association loi 1901, l’Union
nationale pour l’emploi dans
l’industrie et le commerce, créée
en 1958, est un régime un peu à part
dans le paysage de la protection so-
ciale à la française. C’est, avec les re-
traites complémentaires, le seul sys-
tème de protection géré de façon ex-
clusive par le patronat et les syndi-
cats. Tous les deux ans, ils se mettent
d’accord, via une convention, sur le
financement (niveau des cotisations
patronales et salariales) et les règles
d’indemnisation (durée de cotisa-
tion, montant des allocations…). Le
gouvernement est ensuite chargé
d’avaliser, ou non, cette convention.
En cas d’échec des négociations, ce
qui est rare mais fut le cas cette an-
née, c’est l’Etat qui reprend la main -
il a décidé cette fois-ci de prolonger
la convention en vigueur, et
d’accorder quelques mois de plus aux
partenaires sociaux pour aboutir à un
accord.
Que signifie une étatisation ?
Etatiser l’Unédic, c’est retirer aux
syndicats et au patronat la gestion de
l’assurance chômage afin de la
confier au gouvernement. A charge
alors, pour lui, de décider des res-
sources financières du régime et des
conditions d’indemnisation des chô-
meurs. La récente proposition
d’Emmanuel Macron pour booster le
pouvoir d’achat des salariés va
d’ailleurs dans ce sens, puisqu’elle
revient à soustraire aux partenaires
sociaux un des deux piliers financiers
de l’Unédic. En effet, en remplaçant
les 2,4 % de cotisations chômage des
salariés par une hausse de 1,7 point
de la contribution sociale généralisée
(CSG, un quasi-impôt, prélevé à la
source), il transfère à l’Etat le pou-
voir sur les ressources. Les syndicats
et le patronat ne pourraient plus se
prononcer que sur la seule contribu-
tion patronale (4 %), dont on peut
penser qu’elle serait aussi supprimée
: l’ancien ministre de l’Economie
souhaite baisser de 6 points supplé-
mentaires les cotisations des em-
ployeurs.
Quelles conséquences pour le finan-
cement…
Le risque d’une fiscalisation du fi-
nancement de l’assurance chômage,
induite par son étatisation, «c’est la
fragilisation des ressources de
l’Unédic, estime Carole Tuchszirer,
chercheuse au Conservatoire natio-
nal des arts et métiers. En effet, le
choix d’asseoir le financement du ré-
gime sur les salaires était une façon de
s’assurer une ressource stable et pé-
renne, à l’inverse de l’impôt, très dé-
pendant des aléas politiques».
Autre conséquence, problématique
pour un gouvernement : une natio-
nalisation devra conduire au trans-
fert de la dette de l’Unédic (30 mil-
liards d’euros) à l’Etat. «C’est même
l’une des raisons pour laquelle une
partie du patronat est pour : leur refiler
le bébé de la dette», estime Denis Gra-
vouil, membre de la direction de
la CGT.
… pour les salariés…
Côté négatif, l’étatisation «fera dis-
paraître le caractère assurantiel» du
régime, rappelle l’économiste Michel
Husson, de l’Institut de recherches
économiques et sociales. Un système
où «les cotisations des salariés
donnent droit à une indemnisation plus
ou moins proportionnelle à leur sa-
laire». Cette garantie ne sera effecti-
vement plus assurée, puisque le lien
direct entre cotisations et allocations
sera coupé. Le gouvernement, en
fonction de ses orientations poli-
tiques, aura alors les mains totale-
ment libres pour décider, par
exemple, de réduire drastiquement le
↑ 12
http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJMXC9MSUJFXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDE0XzljZTdkYmQ0NGJlMmQzZTJlYjA5YjE2M2YxZjNlYmQ0LnhtbCIsInR5cGUiOiJ0b3AiLCJfX2tleSI6Ijc1ZDdmMjM3YzViYzkxODNmMjM5ZDljNWE2MmI1NGEwIn0http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJMXC9MSUJFXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDE0XzljZTdkYmQ0NGJlMmQzZTJlYjA5YjE2M2YxZjNlYmQ0LnhtbCIsInR5cGUiOiJ0b3AiLCJfX2tleSI6Ijc1ZDdmMjM3YzViYzkxODNmMjM5ZDljNWE2MmI1NGEwIn0http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJMXC9MSUJFXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDE0XzljZTdkYmQ0NGJlMmQzZTJlYjA5YjE2M2YxZjNlYmQ0LnhtbCIsInR5cGUiOiJhcnRpY2xlIiwiX19rZXkiOiJiZDYyMjg3NjM4ZThiMTcxMmIwYWM4ZTE4OTU0Njc0MCJ9http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJMXC9MSUJFXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDE0XzljZTdkYmQ0NGJlMmQzZTJlYjA5YjE2M2YxZjNlYmQ0LnhtbCIsInR5cGUiOiJhcnRpY2xlIiwiX19rZXkiOiJiZDYyMjg3NjM4ZThiMTcxMmIwYWM4ZTE4OTU0Njc0MCJ9
-
niveau de l’indemnisation, voire de
réintroduire la dégressivité des allo-
cations, en place de 1986 à 2001. Au-
trement dit, même contestés par cer-
tains syndicats (comme la CGT), les
accords négociés sous forme de com-
promis au sein de l’Unédic entre le
patronat et, ces dernières années, la
CFDT, assuraient aux salariés une
couverture relativement élevée du
risque chômage.
Côté positif, cette étatisation est
l’occasion, dans l’esprit d’Emmanuel
Macron, d’ouvrir l’assurance chô-
mage aux travailleurs indépendants
(artisans, micro-entrepreneurs…).
Même si, selon Carole Tuchszirer, «il
est tout à fait possible d’intégrer au-
jourd’hui les indépendants dans le ré-
gime, via par exemple une cotisation
sur la valeur ajoutée, sans avoir à
l’étatiser».
… et pour les partenaires sociaux ?
Autre conséquence, plus subtile : les
partenaires sociaux se trouveraient
non seulement privés de la gestion
de l’Unédic, mais aussi d’un pan es-
sentiel de la négociation collective.
«Syndicats et patronat négocient régu-
lièrement des accords interprofessio-
nels sur la sécurisation des parcours
professionnels, dont certaines mesures
(ruptures conventionnelles, taxation
des contrats courts, droits rechar-
geables…), pour devenir concrètes,
doivent être déclinées au niveau de
l’Unédic, explique Carole Tuchszirer.
L’étatiser, c’est rendre les partenaires
sociaux dépendants du gouvernement
pour mettre concrètement en œuvre
tout ou une partie de leurs accords.» ■
par Luc Peillon
Tous droits réservés Libération 2016
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Parution : Quotidienne
Diffusion : 88 395 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015
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L'OFCE juge « irréaliste en pratique » le projet de revenu universelPour ne pas dégrader la situation des bénéficiaires de minima sociaux, il faudrait dépenser 480milliards en plus, a calculé le think tank de gauche.
N° 22342lundi 19 décembre 2016
Page 5513 mots
FRANCE—INTERVIEW
La création d'un revenu universel est
une belle idée qui transcende les ha-
bituels clivages politiques.
L'écologiste Yannick Jadot la sou-
tient, Benoît Hamon en a fait un axe
de sa campagne et Manuel Valls a ré-
cemment évoqué la possibilité de
créer un tel dispositif, tout comme
Nathalie Kosciusko-Morizet à droite.
Comme l'écrivent les économistes de
l'Observatoire français des conjonc-
tures économiques (OFCE) dans une
étude sur le sujet, le revenu univer-
sel, qui pourrait se substituer aux
prestations actuelles, est soutenu «
par des sociaux-démocrates qui
veulent compléter la protection so-
ciale telle qu'elle existe, par des par-
tisans de la décroissance, afin de gé-
rer la fin du travail, comme par des
marxistes pour modifier le rapport de
force entre les travailleurs et le capi-
tal ». Pourtant, l'idée d'une allocation
de base pour tous n'a pas séduit ce
think tank classé à gauche. Les deux
économistes qui ont écrit la note,
Guillaume Allègre et Henri Sterdy-
niak, la jugent « irréaliste en pratique
».
Fin 2014, 4,1 millions de personnes
recevaient en France un minimum
social, ce qui représentait 7,1 mil-
lions de bénéficiaires en tenant
compte des personnes à charge. Il
existe 10 minima sociaux, parmi les-
quels le RSA ou le minimum
vieillesse. L'Etat providence assure
aussi dans l'Hexagone des services et
des prestations universelles comme
l'éducation, l'assurance-maladie ou
les allocations familiales et des pres-
tations sous conditions de res-
sources, telles la prime d'activité et
les allocations logement. Bref, « le
système actuel est ainsi relativement
généreux et ciblé », résument les au-
teurs. Pour eux, la société française
a le choix : « maintenir un système
bien ciblé avec ses difficultés de ges-
tion ou passer à un système univer-
sel, plus simple, mais qui sera obli-
gatoirement moins équitable et soit
plus coûteux, soit moins généreux ».
Un financement
impossible
Le problème, c'est que, selon leurs
calculs, « pour ne pas dégrader la si-
tuation des actuels bénéficiaires de
minima sociaux, le revenu universel
devrait être au minimum de 785 eu-
ros par mois par adulte, de 1.100 eu-
ros pour les plus de 65 ans et les han-
dicapés, et les moins de 18 ans de-
vraient recevoir 315 euros. Une telle
prestation coûterait 588 milliards
d'euros, soit (compte tenu des écono-
mies de prestations réalisables) des
dépenses supplémentaires de l'ordre
de 480 milliards, 22 points de PIB ou
encore 35 points de CSG »,
poursuivent-ils. En clair, c'est impos-
sible à financer, soulignent les deux
chercheurs de l'OFCE, favorables en
revanche à un allégement des condi-
tions d'obtention du RSA. Ils rap-
pellent aussi que chacun a « le droit
d'obtenir un emploi », comme le pré-
ambule de la Constitution de 1946 le
stipulait. Or « la société renoncerait à
l'objectif de fournir un emploi à cha-
cun. Elle s'estimerait quitte en ayant
versé le revenu d'existence ». ■
par Guillaume De Calignon
Tous droits réservés Les Echos 2016
EA97638A8CA00F0865931800BE06816E1752C54B55B72A45FFF65F5
Parution : Quotidienne
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Audience : 566 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2015/2016
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Benoît Hamon : « Je milite pour un grand impôt sur le revenu fusionné avec laCSG »Le candidat assume le relèvement « inévitable » des prélèvements obligatoires.Le revenu univer-sel ferait l'objet d'une « conférence citoyenne » en 2019.
N° 22342lundi 19 décembre 2016
Page 51198 mots
FRANCE—INTERVIEW
Question : Vous vous posez en
candidat du changement de modèle
économique. Par quoi commencer ?
Il faut d'abord remettre en cause le
paradigme sur lequel sont basées
toutes les politiques, à savoir la
croissance du PIB. Tout le monde
continue de fantasmer sur des taux
qui ont disparu au début des années
1970. Cette convention du PIB garde
une utilité. En revanche, elle est ca-
duque pour être le seul critère sur le-
quel fonder des politiques écono-
miques. Cela doit nous amener à en-
gager une politique de transition
énergétique, à revoir le partage du
temps de travail et le financement de
la protection sociale.
Question : Vous positionnez-vous
comme le candidat de la décroissance
?
Pas du tout. Dans certaines coopéra-
tives agricoles bretonnes que j'ai pu
visiter, la transition vers le bio crée
20 % d'emplois en plus. Dans ce
secteur-là, comme ceux de la santé,
de la transition énergétique, de la ré-
novation thermique, je n'ai aucun
problème à dire qu'il faut de la crois-
sance. Ce débat entre croissance et
décroissance est stupide. Je consi-
dère qu'il faut seulement essayer
d'orienter au maximum la richesse
que l'on crée dans des secteurs où
l'impact de la production humaine
sur l'écosystème et la législation so-
ciale est neutre ou bénéfique.
Question : Vous mettez en garde
contre la raréfaction du travail due à
la révolution numérique et vous par-
lez de taxe sur les robots. Le progrès
technologique est-il pour vous une
menace ?
Il serait absurde de vouloir ralentir le
progrès technologique. La question
posée est de savoir comment celui-ci
est accompagné de choix politiques
en matière de protection sociale ou
d'organisation du travail. Quand je
parle de taxe sur les robots, c'est pour
que tout le monde comprenne bien
que le travail ou l'intelligence hu-
maine ne sont plus les seuls facteurs
de création de richesses. Ce que je
propose, c'est donc de transférer les
cotisations patronales assises sur le
travail vers une taxe sur la valeur
ajoutée ou le chiffre d'affaires. Il
s'agit d'une vieille revendication so-
cialiste. C'est une façon de pérenni-
ser notre système de protection so-
ciale dans un environnement où le
travail se raréfie.
Question : Vous proposez également
de créer un revenu universel très
élargi. Quel en sera le coût ?
Le premier étage que je conçois pour
ce revenu universel est de revaloriser
le RSA de 10 % et d'en étendre le bé-
néfice aux jeunes de 18 à 25 ans, et
ce sans conditions de ressources. Ce-
la représente un coût de 19 milliards
d'euros, qui passera par des recettes
nouvelles ou des réorientations de la
dépense publique. Je pense qu'il faut
revoir complètement notre système
fiscal. Je milite pour un grand impôt
sur le revenu qui fusionne IR actuel
et CSG, avec 10 tranches. Par ailleurs,
il faut un impôt unique sur le patri-
moine qui fusionne tout ce qui existe
(ISF, taxe foncière, droits de muta-
tion). Le but est d'améliorer le rende-
ment de l'impôt et de faire en sorte
que les prélèvements sur les derniers
déciles soient plus importants.
Question : Vous assumez donc un re-
lèvement du niveau des prélève-
ments obligatoires ?
Inévitablement. La France ne
manque nullement de richesses, avec
un patrimoine net de 200.000 euros
environ en moyenne par adulte. Le
principal problème, c'est que cette ri-
chesse est très inégalement répartie.
Il faut comprendre que le revenu uni-
versel est un instrument incroyable
de redistribution. Pour son finance-
ment, le niveau des prélèvements
augmentera, mais principalement et
quasiment exclusivement sur les plus
hauts revenus. Cette politique de re-
distribution doit également être as-
sociée à une lutte drastique contre
l'évasion fiscale et la fraude aux coti-
sations ainsi qu'une remise à plat des
niches fiscales.
Question : Quelle serait la seconde
étape du revenu universel ?
A terme, l'idée est qu'il inclue des
prestations déjà existantes : les mi-
nima sociaux, les allocations fami-
↑ 15
http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJFXC9FQ0hPXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDA1XzAyODg2MDMwLnhtbCIsInR5cGUiOiJ0b3AiLCJfX2tleSI6IjI1Yzg1ZGMwZThiYjBhOWQzZDMwYjI2MjdhNmY1ODA2In0http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJFXC9FQ0hPXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDA1XzAyODg2MDMwLnhtbCIsInR5cGUiOiJ0b3AiLCJfX2tleSI6IjI1Yzg1ZGMwZThiYjBhOWQzZDMwYjI2MjdhNmY1ODA2In0http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJFXC9FQ0hPXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDA1XzAyODg2MDMwLnhtbCIsInR5cGUiOiJhcnRpY2xlIiwiX19rZXkiOiJmNTRkYjFiMWJjM2ZmNGFhMGY5YTFiZDdiMDk2ZDM0YyJ9http://nouveau.pressedd.fr/article/downloadpublisherpdf/from/PANORAMA/account/?data=eyJjbGlyZWYiOiI5MzgwMDUxMCIsInBhdGgiOiJFXC9FQ0hPXC8yMDE2XC8xMjE5XC9NQUlOXC9hcnRpY2xlc1wvYXJ0aWNsZV8wMDA1XzAyODg2MDMwLnhtbCIsInR5cGUiOiJhcnRpY2xlIiwiX19rZXkiOiJmNTRkYjFiMWJjM2ZmNGFhMGY5YTFiZDdiMDk2ZDM0YyJ9
-
liales, les aides au logement. Pour ar-
rêter son périmètre définitif,
j'organiserai une grande conférence
citoyenne en 2019. La question du
périmètre ne peut pas être tranchée
par un seul programme présidentiel.
Cela représenterait entre 300 et 450
milliards d'euros. Cela fait beaucoup,
mais quand la France a créé la Sécu-
rité sociale après guerre, c'était une
mesure équivalente à son PIB.
Question : Comment comptez-vous
passer aux 32 heures ?
Je suis pour maintenir la durée légale
du travail à 35 heures hebdoma-
daires. Mais le CICE doit être utilisé
pour inciter au partage du temps de
travail, selon des critères qui doivent
être calibrés. Je veux poser le prin-
cipe du droit inconditionnel au
temps choisi et celui d'une négocia-
tion de la réduction du temps de tra-
vail. Il faut commencer cette négo-
ciation par les branches. On doit of-
frir l'opportunité de bouger aux sec-
teurs qui veulent le faire, et après on
tirera un bilan. Je ne crois pas aux
vertus de la contrainte dans ce do-
maine.
Question : Votre programme est coû-
teux. Abandonnez-vous l'objectif
d'un déficit sous les 3 % de PIB ?
Oui. Ce critère des 3 % ne s'entend
plus dès lors qu'il faut procéder à des
investissements importants pour fi-
nancer la transition énergétique,
mais aussi celle de notre modèle de
développement. Par ailleurs, gardons
à l'esprit qu'il y aura un effet levier de
l'argent public sur l'économie.
Question : Un effet levier de long
terme…
Oui. J'assume le fait qu'il est indis-
pensable de consentir des investisse-
ments afin de changer notre modèle
de développement. Enfin, je précise
qu'il n'y aura pas uniquement des
instruments budgétaires. Je pense
notamment à la BPI, qui ne remplit
que partiellement son rôle au-
jourd'hui.
Question : Quel rôle pour l'Europe ?
L'Allemagne doit comprendre qu'il
n'y a plus de deal politique possible
en dehors de la mutualisation de la
dette et d'un effacement de la dette
de certains pays. Il y a urgence : mor-
ceau par morceau, le projet européen
est en train de s'effondrer.
Question : A la différence de certains
à gauche, vous ne parlez pas de pro-
tectionnisme…
Contrairement à Arnaud Montebourg
ou à Jean-Luc Mélenchon, je reste fa-
rouchement persuadé que l'Europe
reste le lieu où l'on peut agir. Pour
autant, je ne suis pas un partisan du
libre-échangisme effréné, et l'Europe
doit être au moins autant protection-
niste que les Américains. Mais, sur-
tout, l'urgence au niveau européen
est que nous redéfinissions ensemble
quelles sont nos préférences collec-
tives en dehors du marché. ■
par Renaud Honoré et Gré-
goire Poussielgue
Benoît Hamon
Candidat à la primaire de la Belle
Alliance populaire
Tous droits réservés Les Echos 2016
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↑ 16
-
Emploi public : des effectifs stables grâce aux collectivités localesLa fonction publique employait 5,45 millions de fonctionnaires hors contrats aidés en 2015, selonl'Insee.
N° 22342lundi 19 décembre 2016
Page 4452 mots
FRANCE—BUDGET
L'Etat, les collectivités locales et les
hôpitaux employaient 5,45 millions
d'agents à la fin de 2015, un chiffre
stable par rapport à 2014, selon les
données provisoires publiées par
l'Insee et le ministère de la Fonction
publique vendredi. Ce nombre attei-
gnait 5,65 millions, en hausse de 0,1
% en intégrant les contrats aidés,
mais ces derniers sont avant tout un
outil de politique de l'emploi, donc
ne conduisent pas à des créations de
postes pérennes.
L'an dernier, les effectifs de fonction-
naires se sont donc stabilisés, après
trois années consécutives de hausse.
Derrière cette tendance globale se
cache cependant une modification de
structure.
L'hôpital en hausse
Cette fois, ce n'est pas l'Etat qui a tiré
à la baisse le nombre d'agents, titu-
laires et contractuels de la fonction
publique : hors contrats aidés, ses ef-
fectifs ont progressé de 0,2 % après -
0,3 % en 2014. La hausse des postes
dans l'éducation et la justice n'a pas
été compensée par des baisses dans
les autres ministères. A cette pro-
gression au sein des effectifs de l'Etat
s'est ajoutée la poursuite de la hausse
du nombre d'agents à l'hôpital, à un
rythme moindre qu'en 2014 cepen-
dant (+0,2 % après +0,7 % hors em-
plois aidés).
C'est l'inversion de la politique
d'emploi des collectivités territo-
riales qui a permis la stabilisation de
l'emploi public. Après avoir progres-
sé de plus de 350.000 sur les dix der-
nières années et de 0,8 % rien qu'en
2014, leurs effectifs ont baissé de 0,3
% en 2015. Et le mouvement devrait
se poursuivre. D'après La Banque
Postale, les collectivités ont donné
en 2016 un fort coup de frein sur les
frais de personnel (64,9 milliards
d'euros), qui auraient progressé de
1,6 % contre 2,2 % en 2015. Le ba-
romètre RH des collectivités locales
Randstad-AdCF-Villes de France
montrait en octobre 2016 que 44 %
des collectivités envisagent mainte-
nant une réduction de leurs effectifs,
contre 26 % en 2015.
L'année 2016 marquera-t-elle du
coup un retournement de tendance,
cinq ans après la première baisse glo-
bale du nombre de fonctionnaires,
tous employeurs confondus ? A voir.
L'Etat devrait encore cette année ti-
rer les effectifs de la fonction pu-
blique à la hausse. C'est en tout cas
ce que prévoit le projet de budget
pour 2017 : 14.000 créations nettes
de postes l'an prochain. ■
par L. De C. Et M. Q.
Tous droits réservés Les Echos 2016
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-
Un sentiment de déclassement prégnant
samedi 17 décembre 2016668 mots
ÉCONOMIE
Ce sera l’un des sujets au cœur de la campagne présidentielle. Aux Etats-Unis
et au Royaume-Uni, le creusement des inégalités a nourri le sentiment de dé-
classement et la montée des mouvements anti-élite.
Dans quelle mesure ce constat vaut-il aussi pour la France ? Les inégalités
ont-elles augmenté sous le mandat de François Hollande ? « Répondre à ces
questions est plus délicat qu’il n’y paraît, car cela dépend de quelles inégalités
on parle : revenu, patrimoine, possibilité d’ascension sociale », prévient Michael
Forster, à la division des politiques sociales de l’Organisation de coopération
et de développement économiques (OCDE).
De plus, les chiffres de l’Insee sont à manipuler avec précaution. Début dé-
cembre, l’institut a dévoilé une estimation avancée – et donc soumise à ré-
vision – des indicateurs d’inégalités pour 2015. Les données définitives ne
seront pas publiées avant septembre 2017. Et celles de 2016, avant sep-
tembre 2018… Dit autrement : le bilan complet de ce quinquennat en la ma-
tière ne sera pas connu avant deux ans.
Effets à retardement
Pour donner tout de même quelques tendances, les experts se penchent
d’abord sur le « coefficient de Gini ». Celui-ci varie de 0 à 1, la valeur 1 repré-
sentant le seuil d’inégalité de revenu le plus fort. Selon les premières mesures
de l’Insee, il devrait s’établir à 0,296 en 2015, en légère hausse par rapport à
2014 (0,293). « Les années précédentes, ce coefficient avait fortement baissé, pas-
sant de 0,305, en 2012, à 0,291, en 2013, effaçant ainsi la hausse des inégalités
constatée depuis la crise », explique l’Insee. En 2015, l’indice de Gini reste donc
un peu inférieur à son niveau de 2011.
Pour M. Forster, cela tient moins aux mesures gouvernementales qu’aux effets
à retardement de la récession. « En 2009, les amortisseurs sociaux ont joué à
plein. En 2010 et 2011, la hausse du chômage a fait augmenter les inégalités de
revenu, qui ont baissé les deux années suivantes grâce au début de la reprise éco-
nomique, avant de se stabiliser », résume-t-il.
L’autre façon de mesurer les inégalités est de rapporter le niveau de vie des
20 % les plus riches à celui des 20 % les plus modestes. En 2015, ce rapport
s’élevait à 4,5, en hausse par rapport à 2014 (4,4), mais toujours inférieur à son
niveau de 2012 (4,6).
Le taux de pauvreté remonte
Plus inquiétant, en revanche : le taux de pauvreté a atteint 14,3 % de la po-
pulation en 2015. Après avoir baissé en 2013 puis remonté en 2014, il retrouve
son niveau de 2012, largement supérieur à celui de 2008 (13 %). Et ce, en partie
↑ 18
http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/12/16/un-sentiment-de-declassement-pregnant_5050087_3234.html
-
Le taux de pauvreté a atteint 14,3 % de la population en 2015.
du fait de l’augmentation du nombre de chômeurs de longue durée vivant sous
le seuil de pauvreté.
Enfin, le niveau de vie médian s’est établi à 20 150 euros en 2014, soit
1 679 euros net par mois (le chiffre 2015 n’est pas encore connu). Ce niveau
stagne depuis la crise, alors qu’il avait augmenté de 1,4 % par an entre 1996 et
2008.
Mais ce résultat masque de grandes variations d’une année sur l’autre, et selon
les classes sociales. En 2013, par exemple, les 10 % de ménages les plus aisés
ont été beaucoup plus concernés par la hausse de la fiscalité appliquée après
l’élection de M. Hollande, que le reste de la population. De même, si le taux
de pauvreté des chômeurs (36,6 %) a globalement reculé de 0,7 point en 2014,
celui des travailleurs indépendants a augmenté (18,8 %, + 0,9 point), du fait de
la hausse du nombre d’autoentrepreneurs…
Dans tous les cas, « la redistribution de l’Etat providence atténue les inégalités
de revenu », rappelle Jonathan Goupille, de l’Ecole d’économie de Paris. Dans
une étude sur le sujet, il démontre que les inégalités avant impôts et transferts
sociaux depuis les années 1980 se sont bien moins creusées en France qu’aux
Etats-Unis.
Mais cela ne se retrouve pas toujours dans la perception des Français. « Le sen-
timent d’insécurité s’est renforcé ces dernières années, à savoir la peur de perdre
ses revenus dans le futur et la conviction de vivre moins bien que ses parents »,
ajoute M. Forster. En cause, selon lui, la précarisation croissante du marché du
travail, la difficulté d’accéder à la propriété et aux inégalités au sein du sys-
tème scolaire.
Le taux de pauvreté a atteint 14,3 % de la population en 2015.
FLICKR / FACEMEPLS
Par Marie Charrel
Tous droits réservés http://www.lemonde.fr 2016
ad9373d08f80520c35ff17105206513b1ac26f41e5b927279e6c002
Parution : Quotidienne
Audience : 20 594 000 lect. - © AudiPresse One Global2016_v3
↑ 19
-
Les chiffres priment sur la santé de patients
lundi 19 décembre 2016Édition(s) : Toutes éditions
Page 3636 mots
SANTÉ
C omment va la santé? Dansl'Aisne, chez les hospitaliers,particulièrement ceux qui militent au
sein du syndicat CGT, elle ne va pas
très fort. C'est le constat - qui ne
change pas - dressé par Olivier Fe-
nioux, le secrétaire départemental,
alors qu'une rencontre le 25no-
vembre avec l'exécutif de l'Agence
régionale de santé des Hauts-de-
France, à Lille, a laissé les délégués
du syndicat dans l'expectative la plus
complète. «Nous avons pu nous dé-
placer à deux représentants par
structure alors qu'auparavant, deux,
c'était pour l'ensemble de la déléga-
tion de l'Aisne!», se satisfont les élus
CGT. Une satisfaction de courte du-
rée puisqu'aujourd'hui, les émissaires
du syndicat, tel Philippe Hachet, le
secrétaire CGT du centre hospitalier
de Saint-Quentin (l'hôpital référent
du département avec 2300agents), se
désolent. «On est tombé sur une
équipe hermétique. Des technocrates
qui ne tiennent aucun compte des
besoins des personnels et des pa-
tients.» L'analyse est partagée de La
Fère à Château-Thierry en passant
par Prémontré, Saint-Gobain, Sois-
sons, Laon ou encore Chauny. Dans
les hôpitaux, les maisons de retraite,
le public comme le privé.
Patient «lingot d'or»
Chauny où des locaux vétustes
tardent à être rénovés. Où, comme
ailleurs, la tension dans les effectifs
- l'hôpital manque d'urgentistes -
contraint les soignants à accomplir
leurs tâches dans des délais et une
ambiance peu compatibles avec les
exigences de soins de qualité. «Ne
pas pouvoir prendre correctement
soin des malades, c'est le pire qui
puisse exister quand on fait nos mé-
tiers. Finalement, le fait qu'on ne
puisse pas bien traiter les patients est
générateur de risques psychosociaux
pour le personnel», relève Philippe
Hachet. À Saint-Gobain, les 286a-
gents ont connu dix directeurs en
quinze ans. À Villiers-Saint-Denis,
on déplore que «nos interlocuteurs
parlent en chiffres et nous en pa-
tients», tandis que Marie-Laure Com-
pin, secrétaire adjointe du syndicat
au CH de Soissons (1600 agents),
qualifie le management de «délé-
tère». Olivier Fenioux résume: «On
est catastrophé par l'absence géné-
rale de dialogue social dans nos éta-
blissements. Et au final, on s'aperçoit
que l'on est victime d'une gestion po-
litique de nos déficits. La tarification
des actes a diminué. Là où une ap-
pendicite coûtait 1000euros, elle en
vaut 500 maintenant. Ça oblige à
multiplier les soins sans augmenta-
tion des moyens.» Pour le secrétaire
CGT, «des économies de bouts de
chandelles alors qu'un véritable in-
vestissement déboucherait sur des
économies». À l'établissement de
santé mentale de Prémontré, on
l'illustre ainsi: «La pénurie de per-
sonnel dans les centres médico-psy-
chologiques crée des listes d'attente
d'un, voire deux ans. Pendant ce
temps, la situation des patients se
dégrade et à la place d'une prise en
charge de prévention, on arrive sur
une hospitalisation de trois ou quatre
mois.» L'élue CGT du centre hospi-
talier gérontologique de La Fère ac-
centue le trait: «L'usager, c'est un lin-
got d'or. S'il a la bonne maladie, tout
sera fait pour en tirer le maximum
d'argent», regrette-t-elle. Face à un
tel constat, une information que tous
prennent avec précaution: le minis-
tère a débloqué un crédit de 267mil-
lions d'euros pour les Hauts-de-
France. L'Aisne serait assurée d'en
recevoir dix. «Si c'est en plus, on ver-
ra. Mais si c'est 10 pour l'Aisne sur
267, c'est pour nous inadmissible»,
conteste la CGT des hospitaliers.
Yves Klein ■
Tous droits réservés L'Aisne Nouvelle 2016
CA9683B286A0C70E65821070320E9178108299486515279A5B8DCA4
Parution : Quotidienne
Diffusion : 16 392 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2015↑ 20
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Des soignants en colère s'invitent au conseil de surveillance de l'hôpital
samedi 17 décembre 2016Édition(s) : Valenciennes
Page 2212504 mots
P ar Cécile Thié[email protected] DE-NAIN. «À force de presser les citrons,
ils n'ont plus de jus». Alliant le geste
à la parole, cette infirmière en colère
et ses camarades d'autres services
sont allés jusqu'à déposer lesdits
fruits à la table du conseil. Les repré-
sentants de la direction ont même eu
droit à un cadeau de Noël: une blouse
pour «faire une immersion dans un
service, dans le cadre de votre forma-
tion continue», s'est amusé Chris-
tophe Lauwers, le secrétaire CGT de
l'hôpital.
«services en souffrance»
Comme nous le relations la semaine
dernière, les agents du centre hospi-
talier sont à bout, particulièrement
depuis que la direction a entrepris,
avec un certain succès d'ailleurs, de
rétablir les comptes, qui étaient sé-
rieusement dans le rouge fin 2014. Ce
scandale avait déjà poussé des mani-
festants CGT et UNSA à s'inviter au
conseil de surveillance. Rebelote
donc deux ans après, pour dénoncer
«un manque de moyens, de person-
nels. Tous les services sont en souf-
france», à en croire le secrétaire CGT.
«Aujourd'hui, on ne passe que trois
minutes par chambre, on ne peut pas
plus», témoignait encore cette infir-
mière, qui a pointé du doigt aussi la
vétusté du matériel informatique qui
alourdit les tâches administratives.
Rendez-vous lundi avec
le cahier de doléances
«Touche pas à mes repos», «bien trai-
tant mais pas con»: les slogans qui
noircissaient «le mur de la colère» -
une immense banderole placardée
sur les grilles de l'hôpital, en disait
long sur leur ras-le-bol. Sous-effec-
tif, rappels sur les jours de repos,
heures supplémentaires non
payées...: l'ensemble des récrimina-
tions, portées ce vendredi, sera ins-
crit sur un cahier de doléances que
Christophe Lauwers a promis de ve-
nir déposer sur le bureau du directeur
lundi. Selon l'attention reçue, la CGT
n'exclut pas d'appeler à la grève. Le
directeur Éric Lagardère n'a pas at-
tendu, lundi, pour répondre aux ma-
nifestants. «Le groupement hospita-
lier de territoire (GHT) est la solution
pour sauver l'hôpital public», a-t-il
argué, répondant en particulier au
syndicaliste de Maubeuge se vantant
que la CGT ait fait reculer ce projet,
la cause de tous les maux, «le moyen
de supprimer des emplois», dixit
Christophe Lauwers. Sur ce sujet, les
deux parties semblent irréconci-
liables. Pour autant, le directeur s'est
montré à l'écoute: «Je m'engage à
faire l'effort sur le matériel informa-
tique», a-t-il répondu à l'infirmière.
Il a rappelé aussi qu'il travaillait à
consolider l'emploi des agents: «Une
vingtaine de CAE sont aujourd'hui en
CDI et bientôt titularisés, et j'en suis
fier, comme je suis fier de mon hôpi-
tal». Son esprit d'ouverture suffira-t-
il à calmer les esprits? Mouvement à
suivre... ■
Tous droits réservés La Voix du Nord 2016
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AP-HM
AP-HM
samedi 17 décembre 2016Édition(s) : Marseille - Bouches-du-Rhône
Page 5774 mots
A P-HMLes secrétaires générales FO et CGT
ont lu vendredi une déclaration com-
mune et quitté le conseil de sur-
veillance.
Le sénateur-maire de Marseille Jean-
Claude Gaudin, qui préside
l'instance, s'est dit « attentif » au vo-
let social et annonce une rallonge en
provenance du gouvernement.
Marseille
Le conseil de surveillance de vendre-
di à l'hôtel de ville n'a pas été le
même pour tout le monde. En sortant
de son bureau pour rejoindre la
séance, Jean-Claude Gaudin (LR) qui
préside l'instance, évoquait la piste
« de bonnes nouvelles ». Du côté des
secrétaires générales FO et CGT, Au-
drey Jolibois et Danielle Ceccaldi, le
message a été aussi clair qu'éclair et
adressé au maire : « L'AP-HM va mal,
nos hôpitaux sont malades, le per-
sonnel hospitalier est en grande
souffrance, les conditions de travail
ne sont plus acceptables, ils ne
peuvent plus assurer la qualité des
soins et les patients sont en danger. »
Danielle Ceccaldi (CGT) et Audrey Joli-bois (FO) ont quitté le conseil de sur-
veillance après lecture de leur déclara-tion commune. Photo N.F.
L'interrogation a porté ensuite sur
l'avenir de l'hôpital public sous la
pression des différentes lois et autant
de politiques d'austérité. Un scud vi-
sait ensuite « les membres de la di-
rection générale ». Des fonction-
naires « de passage, sans connais-
sance des exigences, des besoins, des
attentes des Marseillais. Il ne sont
pas préoccupés par le devenir et
l'offre de soins mais plutôt leur
feuille de route établie par le minis-
tère et leur carrière personnelle ».
Demandant au maire « de nous aider
à sauver nos hôpitaux marseillais et
à ouvrir les négociations que ré-
clament les personnels ». Il n'y aura
pas eu de réponse en séance. Ce que
FO traduit en « déclaration de
guerre » consommée avec « à la ren-
trée en janvier des actions beaucoup
plus fortes ». La CGT estimant qu'ils
sont désormais « face à leurs respon-
sabilités et ne pourront pas dire qu'ils
ne savaient pas. Ça va monter cres-
cendo car le personnel est très moti-
vé. »
« Turbulence excessive »
à l'issue du conseil de surveillance le
maire nous a indiqué être « attentif
dans les demandes des syndicats sur
les effectifs et les conditions de tra-
vail. Mais je n'accepte pas qu'on dise
que cela pourrait porter atteinte à la
qualité des soins. » Pour lui, l'AP-HM
est dans « le top des CHU ». Il entend.
Mais à l'évocation de la mobilisation
des agents du jeudi 15 décembre, au
cours de laquelle la direction géné-
rale a littéralement fui le dialogue
social craignant sans doute le cour-
roux méditerranéen des agents épui-
sés, il tranche : « Ces choses-là ne
m'échappent pas. Je donne toujours
instruction à Mme Geindre de faire
tous les efforts d'écoute et éventuel-
lement de dialogue. à condition que
ce soit un vrai dialogue et pas des
manifestations avec une turbulence
excessive. » Mais place à ces « bonnes
nouvelles » dont « le gouvernement
qui a fait savoir qu'il abonde en cette
fin d'année de 10 millions supplé-
mentaires à ce qu'il donne normale-
ment pour venir en aide à l'AP-HM ».
Il en a été de même l'an dernier. « Là-
dessus je n'ai rien à dire », admet le
maire tout rappelant son regret « que
Mme Touraine ne vienne pas inaugu-
rer la Timone 2 ». Aucun risque. Pour
autant le Cref va se poursuivre.
D'ailleurs, le DG de l'ARS Paca qui
s'en va à la retraite « a félicité Mme
Geindre pour ses efforts d'économie
et de gestion ». Et il y aurait paral-
lèlement « une augmentation de 2%
des recettes a dit le Pr Rossi », pré-
sident de la commission médicale
d'établissement.
C'est sur ce caractère dit opération-
nel des projets que le gouvernement
vient de valider le financement du
biogénopôle à hauteur de 23 millions
d'euros sur un total de 46. Le pré-
sident Jean-Claude Gaudin nous a
confirmé, « l'éligibilité de l'AP-HM
au Copermo » (comité interministé-
riel de la performance et de la mo-
dernisation de l'offre de soins) pour
le projet Conception-Timone, la nou-
velle maternité et la réhabilitation
des immeubles de grande hauteur
(IGH) Timone et Nord. Le dépôt des
projets aura lieu dans le premier se-
mestre 2017. Personne ne s'opposera
à ces projets sur le fond car le CHU
en a besoin. La question étant quel
sens on donne à cette modernité ?
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D'évidence la feuille de route est te-
nue. C'est bien tout le problème car
la saignée des postes va se pour-
suivre.
Nathalie Fredon
Tous droits réservés La Marseillaise 2016
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Parution : Quotidienne
Diffusion : 1 018 549 visites (France) - © OJD Internet déc.2014
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SOCIAL
Social
samedi 17 décembre 2016Édition(s) : Provence
Page 5793 mots
S ocialLa CGT, fait acte de solidarité et
prend aussi en charge l'accueil des
réfugiés. C'est le cas à Tourves jus-
qu'au 31 mars.
Et après ? L'organisation syndicale
interpelle l'État pour que les pouvoirs
publics cessent de ne gérer qu'une si-
tuation d'urgence.
Var
« Et après le 31 mars, qu'est-ce qui se
passe ? » La question est posée par le
secrétaire générale de l'Union dépar-
tementale CGT 83, Olivier Masini. Le
responsable syndical pointe les res-
ponsabilités de chacun en matière
d'accueil des réfugiés dans le dépar-
tement. « Pour notre part, nous, la
CGT, avons mis en action la solida-
rité, dans l'urgence. Au sein des col-
lectifs, mais aussi en tant
qu'organisation syndicale, notam-
ment à travers le CMCAS d'EDF », ex-
plique l'homme.
Du côté de la CGT et du CMCAS d'EDF,on a mis de suite la solidarité en
marche pour accueillir les réfugiés.photo g.ST.V.
Pour mémoire, rappelons que le Var
accueille plusieurs centres d'accueil
et d'orientations. « Des millions de
personnes fuient les bombes et sont
jetées sur les routes à la recherche
d'une terre d'accueil. Au risque de
leur vie, des millions d'enfants, de
femmes, d'hommes traversent la Mé-
diterranée pour atteindre l'Europe
dans l'espoir d'y trouver refuge. Cer-
tains de ces réfugiés sont logés dans
notre département depuis plusieurs
mois, suite au démantèlement de la
" jungle " de Calais, notamment à
Pierrefeu et Tourves. Aussi à Toulon,
La Seyne et Hyères. Sachant qu'à Ca-
lais, 80% des personnes sont éligibles
au statut de réfugié. Mais certains de
ces centres d'hébergement fermeront
leurs portes au 31 mars 2017.
Qu'adviendra-t-il alors d'eux ? »,
poursuit Olivier Masini. C'est le cas à
Tourves.
Un projet d'accompagnement
Pour Olivier Masini, « une réflexion
générale doit s'engager sur l'avenir
face à une situation très inquié-
tante ». D'autant que le climat de
haine et de racisme prend toujours
un peu plus de consistance. A l'image
de ce qui se passe à la Région, où Es-
trosi vote une motion contre les mi-
grants, avec le FN. Explication et pé-
dagogie sont plus que jamais à l'ordre
du jour... Mais « l'après n'est pas pré-
paré alors que la situation ne va pas
s'arranger. A ce jour, la France est
loin des 24 000 migrants qu'elle de-
vait prendre en charge au niveau eu-
ropéen sur deux ans. Une goutte
d'eau pourtant, au regard des 65 mil-
lions habitants du territoire national.
C'est à l'État de prendre ses respon-
sabilités. Aujourd'hui et demain. No-
tamment pour organiser l'accueil de
ceux qui sont actuellement dans le
Var, toujours en attente d'un statut
de réfugié, après la fermeture des
centres. Les enfants vont-ils être sco-
larisés sur place ? Va-t-on encore les
déplacer alors qu'ils ont besoin d'un
moment de répit. C'est inacceptable,
la préfecture ne font que gérer
l'urgence ! Nous avons interpellé le
préfet par courrier en ce sens. » Pas
de réponse.
La CGT ? Un acteur à temps complet
dans le dossier, puisqu'elle a pris les
devants avant que l'État ne lui de-
mande quelque chose. Une question
de valeur et d'engagement. A
Tourves, c'est dans un centre de va-
cances du CMCAS d'EDF que 45
jeunes Erythréens, de 13 à 18 ans,
sont hébergés depuis novembre.
« Rappelons que notre CE est
construit sur le socle de la justice, de
la dignité, de l'équité et de la soli-
darité. L'héritage du Conseil national
de la Résistance », insiste Jean-Mi-
chel Fernandez, secrétaire général
CGT Énergie 83. « Toutes les organi-
sations ont voté il y a un an
l'ouverture de centres gérés par la
CMCAS pour accueillir des réfugiés,
mais aussi de créer des conditions fa-
vorables d'hébergement », poursuit
Laurent Pojaghi, président du CM-
CAS de Toulon. Quelque 800 per-
sonnes ont ainsi été pris en charge
sur toute la France. Dans le Var, « il
a fallu se réorganiser parce que l'on
pensait accueillir des familles : leur
apporter des vêtements, via le Se-
cours populaire, trouver une struc-
ture d'accompagnement, des éduca-
teurs spécialisés. Ici, si la gestion est
effectuée par une association, Forum
réfugiés, nous, nous mettons en
place un projet de vie et
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d'accompagnement. » Grâce aux bé-
névoles, surtout. Au programme :
lecture, langue, accompagnement
social, activités pour les jeunes. Il ne
s'agit pas que de leur trouver un lit.
« Nous construisons tout cela petit à
petit. On a encore trois mois pour
mener le projet à bien », conclut
Laurent Pojaghi.
G.ST.V. ■
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MOUVEMENTS SOCIAUX
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Uber : les chauffeurs crient au voleur
Après plusieurs jours de manifestations des VTC contre leurs conditions de travail, lesdiscussions prévues ce lundi au ministère des Transports seront sans doute tendues.
N° 11065lundi 19 décembre 2016
Édition(s) : PrincipalePages 16-171133 mots
FRANCE
A près l’action sur le terrain,vient la discussion. Les conduc-teurs de véhicules de tourisme avec
chauffeur (VTC) ont délaissé di-
manche le blocage des aéroports pa-
risiens pour préparer leurs négocia-
tions avec les pouvoirs publics. Ce
lundi, le secrétaire d’Etat aux Trans-
ports, Alain Vidalies, doit réunir tout
le monde autour de la même table,
les plateformes de VTC et les repré-
sentants des chauffeurs qui, jus-
qu’à présent, se regardent en chiens
de faïence quand ils ne s’envoient
pas carrément des noms d’oiseaux.
Objectif : trouver une base de discus-
sion entre les deux parties.
Les VTC réclament une remontée des
tarifs des courses et de la commission
qu’ils perçoivent en guise de rému-
nération : «Nous avons fait ce qu’il fal-
lait pour arrêter la mobilisation devant
les aéroports. Si nous n’obtenons pas
de réponse à notre demande sur les ta-
rifs, nous reprenons le mouvement»,
prévient Sayah Baaroun, le leader
d’Unsa VTC, une organisation pro-
fessionnelle nouvellement créée. «Le
marché est en croissance et les nou-
veaux tarifs permettent aux chauffeurs
d’avoir un taux d’occupation plus im-
portant», considère de son côté Gré-
goire Kopp, le porte-parole d’Uber
pour la France. Depuis plusieurs mois
pourtant, la tension monte entre les
grandes plateformes, comme Chauf-
feurs privés, Allo Cab ou Uber, et
les 22 000 conducteurs qui y pro-
posent leurs services.
Comment en est-on arrivé là ?
Uber a connu une sorte d’état de
grâce lors de son arrivée sur le mar-
ché français. Et pour cause. Jusqu’en
octobre 2015, les chauffeurs de VTC
qui proposaient leurs services via
cette plateforme bénéficiaient de ta-
rifs considérés comme confortables.
Après cette date, l’entreprise améri-
caine a décidé de baisser ses prix
de 20 %, officiellement pour ré-
pondre à la concurrence. Cette ris-
tourne est l’une des causes de la dé-
gradation des relations avec les VTC
- qui a pris un nouveau tournant di-
manche soir quand Uber a annoncé
avoir porté plainte contre trois syndi-
cats et certains de leurs responsables
pour«diffamation» et «menace» après
les échauffourées en marge du mou-
vement des chauffeurs de ce week-
end.
La commission prélevée par Uber sur
chaque course pour rémunérer ses
services a, de son côté, augmenté
de 20 %. Résultat de cet effet de ci-
seau, le chiffre d’affaires des chauf-
feurs, constitué par le prix des
courses, a baissé tandis que leurs
charges progressaient, puisque le re-
cours à la plateforme numéro 1 en
France coûte désormais plus cher.
D’où la bronca de la semaine écou-
lée. Histoire de calmer le jeu, Uber a
certes annoncé un relèvement de 13
% de ses tarifs, «qui ne compense ce-
pendant pas les baisses précédentes»,
selon les syndicats.
Autre point de friction, les «décon-
nexions». «Les plateformes peuvent
choisir unilatéralement de déconnecter
un chauffeur», déplore Laurent
Grandguillaume, député PS de Côte-
d’Or et auteur d’une loi sur le «trans-
port public de particuliers» qui doit
être définitivement votée ce lundi.
En clair, les plateformes peuvent re-
tirer au chauffeur la possibilité d’être
alimenté en ligne par les demandes
de courses. Or ces déconnexions ne
souffrent pas le moindre recours. «Il
s’agit d’un licenciement par bouton,
poursuit le député. Il n’est pas pos-
sible de le contester et un chauffeur
peut se trouver durant quinze jours
dans cette situation»«Nous avons un
groupe de travail sur cette question»,
réagit prudemment le porte-parole
d’Uber France. Une manière à peine
voilée d’accepter de futures conces-
sions. Les syndicats de chauffeurs
pourraient à l’avenir être consultés
dès lors qu’une déconnexion est
contestée.
Uber, comment ça marche ?
Le modèle économique d’Uber et des
plateformes concurrentes repose sur
la combinaison de trois tarifs. Au-
jourd’hui, un client qui s’assoit à
l’arrière d’un VTC pour une course
s’acquitte d’1 euro de prise en
charge, auquel s’ajoute 1 euro pour
chaque kilomètre parcouru,
plus 25 centimes par minute passée.
Sur un trajet à 6 euros, la commission
atteint 1,50 euro «et après, il faut
payer l’essence et les traites ou la loca-
tion d’un véhicule à 40 000 euros», dé-
taille Sayah Baaroun.
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