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Ressources Naturelles Développement 3 e trimestre 2016 JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE les infos de RND Éditeur responsable : Nadine Godet - Rue de la Fontaine, 17C - 6900 Marloie (Marche-en-Famenne) / N° agréation : P401047 À DÉCOUVRIR page 24 À NE PAS RATER page 3 page 8 Participez au concours «Tourisme, pierre, Innovation» en province de Luxembourg DOSSIER page 10 Les nouvelles technologies au service de la forêt et de la pierre 14, 15 et 16 octobre : le Week-End du Bois et des Forêts d'Ardenne Les lauréats du concours HLL en bois Retrouvez page 13 VIGIBOISWALLONIE Tout sur l’innovation forêt-bois… © Pierres et Marbres de Wallonie - S. Schmitt/www.globalView.be

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Ressources Naturelles Développement3e trimestre 2016JUILLET - AOÛT - SEPTEMBRE

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À DÉCOUVRIR page 24

À NE PAS RATER page 3

page 8 Participez au concours «Tourisme, pierre, Innovation» en province de Luxembourg

DOSSIER page 10

Les nouvelles technologiesau service de la forêtet de la pierre

14, 15 et 16 octobre :le Week-End du Bois

et des Forêts d'Ardenne

Les lauréatsdu concours HLL en bois

Retrouvez page 13

VIGIBOISWALLONIETout sur l’innovation forêt-bois…

© Pierres et Marbres de Wallonie - S. Schmitt/www.globalView.be

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RND Ressources Naturelles Développement asblRue de la Fontaine, 17C

B-6900 MARLOIE (Marche-en-Famenne)Tél. 084 32 08 40 - Fax 084 32 08 59 - E-mail : [email protected] - www.portailpierre.be

Les Infos de RND sont réalisées avec le soutien financierde la Wallonie, de l’Union européenne et de la Province de Luxembourg

PROVINCE DELUXEMBOURG

Équipe de rédaction:Nadine Godet, Marie-Caroline Detroz, Bastien Wauthoz, Pierre Warzée,

Thomas Dorthu, Jérémie Deprez, Frédéric Castaings

2 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016

Toute reproduction, même partielle, des textes et des documents de ce numéroest soumise à l’approbation préalable de la rédaction.

Photos © RND sauf indication contraire.

éditorial sommaire

www.espacemedia.com Conception et réalisation :

Réseau bois- Le Week-End du Bois et des Forêts d’Ardenne 2016 . . . . . . . . 3

- Le regard du Ministre René Collin sur le Week-End du Bois :«Les entreprises du secteur bois doivent s’ouvrirau grand public » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

- Participez à la campagne de communication dela Fédération Wallonne des Menuisiers Belges (FWMB) . . . . . . 7

- Concours Habitat Léger de Loisir en bois : 4 lauréats et l’aventure continue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

- Maladies d’essences forestières : le cas du douglas . . . . . . . . 30

Réseau pierre- Participez au concours «Tourisme, Pierre, Innovation» . . . . . . 8

- Quatre partenaires tracent la route de l’ardoiseen Ardenne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28

Le dossier du trimestre- Quand les nouvelles technologies

se mettent au service de la forêt et de la pierre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10

VIGIBOIS Wallonie, tout sur l’innovation forêt-bois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13

RND, tisseur de liens…

J’allais me consacrer à la rédaction de cet éditorial lorsque j’ai ludans un magazine bien connu en Wallonie, traitant de l’actualitébelge et internationale, un article de Philippe Maystadt consacré àla crise actuelle. Il y commentait une phrase du philosopheAbdennour Bidar : « toutes nos crises contemporaines, à tous lesniveaux de civilisation, sont des crises du lien ».

Ainsi, selon Ph. Maystadt, la crise écologique est due à la rupturedes liens de l’homme avec la nature ; la crise des inégalités, au res-serrement des liens entre l’homme et le capital ; la crise sociale, àl’affaiblissement du lien que constitue la classe moyenne dans lasociété, etc., etc. Et de conclure qu’il faut recréer les liens rompus,desserrer ceux qui étranglent.

Cette lecture tombe à pic, au même moment nous présentons enpremières pages de nos Infos de RND, le Week-End du Bois ausujet duquel le Ministre Collin relève qu’il répond parfaitement àsa volonté de renouer le LIEN existant autrefois entre le consommateuret les entreprises du bois.

C’est en effet l’objectif prioritaire de notre événementiel annuel :amener - ramener - le grand public dans l’entreprise et chezl’artisan, près de chez lui. Contrer les effets négatifs de la mondia-lisation, de la vente en ligne… renouer avec le local, s’inscrire dansles circuits courts, instaurer l’économie circulaire.C’est non seulement riche d’expérience pour le visiteur, ajoute leMinistre, mais c’est aussi une promotion supplémentaire pourl’entreprise. Cela permet aux citoyens d’appréhender les réalitésde l’entreprise et d’un secteur que l’on ne connaît pas forcémenttrès bien…

Des liens, il s’agit aussi d’en tisser des nouveaux. Nous nous y em-ploierons à l’occasion du Week-End du Bois en invitant la toutejeune génération en forêt : grâce au DNF et à des guides nature, leVendredi du Bois se déclinera en une cinquantaine de circuits dé-couvertes de la forêt wallonne et grand-ducale pour près de 1 000élèves de 5e et de 6e primaires.Outre tous les avantages de la transmission d’un savoir in situ,cette journée sera l’occasion de créer du lien social au travers del’intergénérationnel.

Créer les liens, c’est aussi et surtout le travail de RND au quotidien.Par exemple lorsque nous remettons chaque jour nos deux portailsinternet, celui de la pierre et celui du bois, sur le métier. Il s’agitqu’ils soient les plus complets possible, qu’un maximum d’entreprisesy soient reprises avec des données actualisées. Le but ? Permettreaux consommateurs, aux concepteurs, aux prescripteurs… d’identifieret de localiser le professionnel wallon du bois ou de la pierre quipourra répondre à sa demande. Bientôt nos portails permettrontaussi de créer du lien entre les professionnels des secteurs, nous enreparlerons.

Et puis, il y a nos « Infos de RND » par lesquelles nous créons du lienavec les 12 000 lecteurs que vous êtes chaque trimestre en Wallonie.Tel un damas, y sont mis en lumière le vécu des entreprises, leursréalités de terrain, les évolutions, les avancées technologiques, lesproblématiques, les actualités… de la filière forêt-bois et du secteurde la pierre en Wallonie.

Avec les ressources naturelles wallonnes comme trame, nous nousefforçons de tisser des liens solides, féconds et pérennes… telsceux qui nous unissent.

Nadine Godet, Directrice

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6 Points d’Accueil(un par province wallonne et un au Grand-Duché)

- BOIS DE LAUZELLES à Ottignies (Brabant Wallon)- MOBIC SA à Harzé (Province de Liège)- MAISON DU TOURISME de Fleurus (Province de Hainaut)- STABILAME à Mariembourg (Province de Namur)- Chantier en cours de la MENUISERIE MAQUET à Fauvillers

(Province de Luxembourg)- Centre d’accueil en forêt du BURFELT à Insenborn (Grand-

Duché de Luxembourg)

NOUVEAUTÉS

Trois journées dédiées à la forêt,à la filière forêt-bois etau tourisme en forêt d’Ardenne !

Le Week-End du Boiset des Forêts d’Ardenne 12ème édition • 14-15 et 16 Octobre 2016Partout en Wallonie et au Grand-Duché de Luxembourg

Vendredi BoisJournée en forêt pour des élèves de 5e et 6e primaire en forêt

Encadrement assuré par les agents du DNF, les guides naturede nos régions et les élèves de l’enseignement secondairespécialisé, sur des thématiques liées à la multifonctionnalitéde nos forêts. A ce jour, près de 1000 élèves ont réponduprésents et visiteront la forêt aussi bien en Wallonie qu’auGrand-Duché de Luxembourg !

4 Balades Gourmandes à véloLe dimanche 16 octobre, les quatre massifs forestiers parte-naires du projet Forêts d’Ardenne vous accueillent pour unebalade en vélo assortie d’une dégustation de produits deleurs terroirs.

Plus d’infos : www.leweekenddubois.com

� Portes d’entrée vers les activités locales, infos sur les dif-férents circuits proches via le stand RND présent surplace

� Expositions de photographies et/ou présence d’un arti-san du bois

� Distribution de Goodies packs� Visite et animation de la structure accueillante

© Parc chlorophylle© Menuiserie Maquet

© Cabanes de Rensiwez

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réseau bois

CONTACT :Thomas DORTHU – 084 32 08 49 – [email protected]

Infos pratiques, programme et inscriptions : www.leweekenddubois.com

Initiation au débardage au cheval, promenade champignons, grimage nature, démonstration d’une chaîne d’assemblage d’une maison à ossature bois, tournage, parc à thème, dégustation d’un menu forêt…

Les possibilités sont multiples !

� Comme chaque année, 2 Ministres en soutien de l'événement : les Ministres Collin et Marcourt

� Plus de 100 activités proposées aux visiteurs � 3 journées dédiées à la forêt, à la filière forêt-bois et au tourisme

en forêts d’Ardenne� Plus de 47.000 visiteurs (faisons plus qu’en 2015!)� 6 points d’accueil à travers le territoire � 4 balades gourmandes à vélo� Au moins 800 élèves de 5e et 6e primaire en forêt� 8 grappes d’activités, regroupant chacune une dizaine d’activités� Et des milliers de moments inoubliables passés en famille ou

entre amis !

Rendez-vous www.facebook.com/weekenddubois

Nos partenaires :

Une organisation de :

Il y a très certainement uneformule faite pour vous !

N’attendez plus !

© OT Beloiel © OT Beloiel© Mobic SA

4 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016

Le Week-End du Bois et des Forêts d’Ardenne 2016 c’est…

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© Cabanes de Rensiwez © OT Beloiel

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016 - 5

Depuis sa prise de fonction en 2014, le Ministre wallon de la Nature, de la Forêt, de laRuralité et du Tourisme, René Collin soutient activement le Week-End du Bois et desForêts d’Ardenne. À l’approche de la 12e édition, nous avons rencontré le Ministre pourrecueillir son sentiment sur cet événementiel et sur ce qu’il apporte à la filière forêt-bois.

le « Bois local ». Je pense que comme je le faispour l’agriculture et pour l’agroalimentaire, ilest essentiel qu’il y ait un réflexe citoyen enfaveur de l’achat et de l’utilisation du bois local.C’est l’une des vertus du Week-End : promou-voir le savoir-faire et les compétences de nosentreprises, ainsi que la qualité du bois produitdans les forêts wallonnes ».

Renouer le lien qui existait autrefois entre leconsommateur et les entreprises du bois, c’estune volonté et un défi pour le Ministre quiinsiste sur ce point. Et le décideur politiqueentend bien prolonger sa stratégie bien au-delàdu seul Week-End du Bois…

« La rencontre entre consommateurs et profes-sionnels, c’est très important et, d’une manièregénérale, je considère qu’on ne visite pas assezles entreprises. Je suis d’ailleurs en train demettre en place, au niveau du CommissariatGénéral au Tourisme, un nouveau produit tou-ristique qui va dans ce sens. Si on veut donnerune information digne de ce nom aux citoyenssur l’économie, sur les métiers et l’emploi de cesecteur, il est essentiel que les entreprisesouvrent leurs portes. C’est un enrichissementpersonnel pour celui qui visite, mais c’est aussiune promotion supplémentaire pour l’entre-prise.

Je pense qu’il est essentiel aussi pour mieuxapprécier la valeur des choses. Visiter uneentreprise permet de prendre conscience de lanoblesse du travail réalisé, de la qualité desmatières premières utilisées, mais aussi dedécouvrir toutes les technologies qui sontmises en œuvre dans les processus de fabrica-tion pour arriver au produit fini. Cela permetenfin aux citoyens de comprendre toute unesérie de contraintes qui s’appliquent auxentreprises et que le grand public ne mesurepas toujours. Tout cela contribue à renforcerle lien sociétal ».

Oui à l’exploitationet à la replantation !

Quand le grand public observe la forêt et sonfonctionnement, un sujet revient souvent sur ledevant de la scène : l’exploitation forestière.Mal perçue mais surtout mal comprise, certainsy voient une agression sur le milieu forestier.Cette évolution de notre société et ce « décro-chage » par rapport à la réalité de terrain sontd’ailleurs source de différents problèmes que leMinistre n’hésite pas à qualifier « d’hérésies ».

« Faire vivre la forêt, c’est aussi l’exploiter. Ona trop vécu par le passé des hérésies écono-miques avec des bois à maturité qui n’étaientpas exploités ou des parcelles qui ne sont plusvalorisées alors qu’elles pourraient être replan-tées. Ce sont des choses sur lesquelles je tra-vaille. Quand j’étais Député provincial, j’ai misen place une prime d’aide à la replantation.Aujourd’hui, en tant que Ministre, j’ai pris l’ini-tiative de rencontrer toutes les Provinces pour

Oui à la multifonctionnalité !Oui à l’économie !

L’un des thèmes mis en avant pour l’édition2016 du Week-End du Bois et des Forêts d’Ar-denne est la multifonctionnalité des forêts. Unsujet qui captive le Ministre pour qui « le Week-End est l’occasion de montrer que la forêt estvraiment multifonctionnelle et qu’elle doit le res-ter. C’est d’ailleurs le premier principe du Codeforestier puisque la multifonctionnalité y estcitée avant toute autre considération. Je pensequ’il faut valoriser l’ensemble des fonctions de laforêt lors du Week-End du Bois [NDLR : fonctionssociale, économique et environnementale] et jele fais avec d’autant plus de déterminationqu’outre les compétences « forêt» et « ruralité »,j’assure également la responsabilité de la natureet de la politique touristique.

Je pense cependant qu’aujourd’hui, le grandpublic, nos concitoyens, manquent d’informa-tions pour prendre toute la mesure de l’impor-tance économique de la forêt. Il est vital de rap-peler, lors d’évènements comme celui-ci, que laforêt reste un secteur capital pour l’économiewallonne. Une filière où différents maillonstirent profit de la forêt : les propriétaires, tousles métiers de la forêt et tous les métiers de latransformation. Il ne faut jamais oublier quec’est la fonction économique qui fait vivre laforêt et qui permet sa consolidation ».

Et d’ajouter que « Le grand public est davan-tage sensible à l’aspect touristique, à la prome-nade, et il sous-estime trop souvent cetteimportance économique. C’est pourquoi il fautaussi exposer le savoir-faire de celles et de ceuxqui sont les acteurs de ce volet économique.

Le Week-End du Bois c’est aussi l’occasion dedonner un coup de projecteur sur un projet quede nombreuses entreprises partagent, qui estporté par l’Office Économique Wallon du Bois :

Le regard du Ministre René Collinsur le Week-End du Bois

«Les entreprises du secteur bois doivents’ouvrir au grand public»

Le Ministre René Collin.

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6 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016

réseau bois

les sensibiliser à l’action qui avait été mise enœuvre en Province de Luxembourg : il fautgénéraliser cet appui à la petite propriété fores-tière privée pour mieux la valoriser, d’autantplus que nous avons bien besoin de maintenirune production de bois en suffisance pourconserver nos entreprises de transformation.

Le Week-End du Bois à toute son importanceégalement par rapport aux thèmes que je viensde développer. Il permet de donner une infor-mation à la fois ciblée et globale sur la forêt,sur son rôle, sur la multifonctionnalité… C’estbien sûr une plus-value par rapport aux infor-mations qui sont déjà données par les servicespublics, mais aussi par le reste du monde asso-ciatif ».

Oui à un nouveau tourismeforestier !

Il y a quelques années, ce qui n’était encore quele « Week-End du Bois » a évolué pour devenirégalement la vitrine des « Forêts d’Ardenne ».Un projet que le Ministre a soutenu et qu’ilcontinue de porter. « Il y a un nouveau défi quele Week-End du Bois permet d’illustrer : faire ensorte que le projet de valorisation touristiquedes massifs forestiers entre dans une phasebeaucoup plus concrète. C’est un objectifimportant ! La Wallonie étant une destinationtouristique verte, la forêt est donc un élémentd’attractivité essentiel.

Mais le Gouvernement wallon a souhaité allerau-delà de cette idée, en renforçant le position-

nement touristique des massifs forestiers avecl’implantation d’équipements « structurants ».Pour le moment, le CGT travaille avec les inter-communales, les équipes qui portent les massifset RND pour étudier l’implantation d’équipe-ments les plus adéquats. Les premiers devraientvoir le jour en 2017. Il est important qu’on puissedémontrer concrètement que cette ambition defaire de la forêt une ressource touristique est entrain de prendre véritablement forme ».

À ce sujet, nous avons justement consacré ledossier du précédent numéro des Infos de RNDà l’Habitat Léger de Loisir (HLL). Qu’en pense leMinistre en charge de la Forêt et du Tourisme ?

Je suis sensible à la demande des touristes enmatière de HLL, bien sûr, mais je veillerai, enparallèle, à préserver la multifonctionnalité dela forêt. Dans le cadre des travaux du CoDT, j’aifait en sorte, avec mon collègue Carlo Di Anto-nio, qu’en zone forestière, l’octroi de permissoit facilité pour les structures habitables àusage de loisir. Des conditions existeront bienévidemment : limitation du nombre deconstructions par hectare, plafonnement deleur surface, encouragement pour les équipe-ments ne nécessitant pas un raccordement augaz ou à l’électricité et intégration de ces habi-tats dans le cadre du projet de valorisation tou-ristique des massifs forestiers.

Oui pour perpétuer l’évènement !

Le Week-End du Bois et des Forêts d’Ardenneest un évènement de poids dans le paysagerural, à l’instar de la Foire agricole de Libramontet de la Foire forestière organisée une année

Certains scieurs ont pris conscience qu’ouvrir leurs portes au grand public permet de mettre en avant la qualité de leurs produits et de mieux valoriser certains atouts comme leur originelocale.

sur deux. Trois évènements complémentaires etcohérents d’après le Ministre.

« Les trois évènements ont chacun leur rôle etse renforcent mutuellement. Je pense que c’esttrès important de donner la chance auxcitoyens d’aller voir les entreprises, d’aller à larencontre des artisans et de découvrir la forêtd’une autre manière, ce qu’un salon ne permetpas de faire. On ne peut pas mieux connaîtreun élément de patrimoine ou de l’économiequ’en allant sur place !

C’est certainement ce qui a fait le succès au fildes années du Week-End du Bois. Toutes lesaméliorations qui y ont été apportées pourmieux organiser et informer les visiteurs, ainsique pour diversifier les activités à faire sur place,sont de nature à consolider ce succès et je tiensbeaucoup à ce que cette organisation soitpérenne car elle répond à un véritable besoin ».

Pour conclure, et en guise de message à l’in-tention des visiteurs du Week-End du Bois etdes Forêts d’Ardenne 2016, le Ministre ajoute :« La forêt est vraiment un poumon pour notrerégion. Nous avons pris conscience du change-ment climatique et nous savons que la préser-vation de la forêt est un élément déterminantà cet égard. C’est aussi un poumon pour lafaune et la flore, bien entendu. Mais la forêtc’est aussi une fonction récréative que l’on doitconsolider. La promenade en forêt, c’est gra-tuit, accessible à tout le monde et c’est béné-fique en matière de santé. Pour toutes ces rai-sons, nous avons un devoir de préservation dela forêt vis-à-vis de nos enfants et petits-enfants, il est important de se le rappeler et sur-tout d’y travailler au quotidien… ». �

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Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016 - 7

Au mois d’avril dernier, la FWMB a lancé unevaste campagne de communication dans le butde promouvoir la main-d’œuvre locale etcontrer les effets néfastes de la main-d’œuvreétrangère et du dumping social sur l’activité desentreprises du secteur.

Cette campagne a déjà connu un certain succèspuisque près de 1 500 autocollants et près de800 affiches (A3) ont d’ores et déjà été distri-bués. La FWMB se réjouit donc de constater quecette campagne répond à une demande réelledu secteur d’afficher clairement sa volonté dedéfendre la main-d’œuvre locale. Les autocol-lants (format 45 x 34 cm) et affiches (A3) sontdisponibles en français et en allemand.

Un nouveau format d’autocollant (168 X126 mm), plus petit et plus adapté aux vé-hicules privés est désormais également dis-ponible.

Vous n’avez pas encore vos autocollants, maisvous souhaiteriez participer à la campagne ?Rien de plus simple. Complétez le bon de com-mande ci-dessous et ensuite passez cherchervotre commande dans la Confédération localede votre choix (dont l’adresse vous sera com-muniquée à la réception de votre commande).La commande est gratuite.

Tous ensemble pour défendre la main-d’œuvre localeParticipez à la campagne

de communication de la FWMB

BON DE COMMANDEÀ COMPLÉTER ET À RENVOYER :

par courrier à l’adresse : FWMB Asbl Avenue Prince de Liège, 91 Bte 6 – B 5100 JAMBES

par mail : [email protected] encore par fax au 081/20.69.20

Société : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Nom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .N° de TVA : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Souhaite commander gratuitement : . . . . . . . . . . . . (nombre) exemplaires de l’autocollant au format 45x34 cm . . . . . . . . . . . . (nombre) exemplaires de l’autocollant au format 168x126 mm . . . . . . . . . . . . (nombre) exemplaires de l’affiche A3

en version française en version allemande (Cochez la case de la langue de votre choix)

LIVRAISON : Veuillez choisir la Confédération locale ou vous souhaitez aller retirer votre commande :

Namur (FWMB) Verviers Brabant wallon

Tournai Le Roeulx Liège

Libramont Mons Charleroi

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8 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016

Suite au succès remporté en 2015, par lepremier appel à idées « Tourisme » sur lethème de la forêt et du bois, la Province deLuxembourg a décidé de nous confier lamême opération mais sur le thème de lapierre. Nous avons rencontré Bernard Moi-net, Député provincial en charge de l’Éco-nomie, des Ressources naturelles et duTourisme pour en savoir plus.

M. le député Moinet, vous venez delancer un appel à idées pour le tou-risme pierre en province de Luxem-bourg. En quoi s’inscrit-il dans la poli-tique touristique et économique de laProvince ?

D'abord, rappelons que nous avons mené uneaction similaire sur la forêt l'année dernière. Cet appel à idée en est le pendant naturel.

Ces deux actions s'intègrent dans une volontéde créer une offre touristique intégrée etmoderne en province de Luxembourg.

Et pour ce faire nos ressources naturelles sontde véritables atouts. Ancrées dans le sol, elles

constituent non seulement l’image de notreterritoire et un atout incontestable en termepaysager mais elles sont aussi constitutives denotre économie, de notre culture, de nossavoir-faire, donc de notre identité. Voilà pour-quoi je souhaite que soit mis en évidence l’as-pect intégré de la ressource.

Mais j’ai également évoqué sa modernité. Nosressources ou plus exactement nos matériauxnaturels ont en effet comme particularité de tra-verser le temps (siècles, millénaires) en s’adap-tant à chaque époque aux divers usages quel’homme leur a donnés, aux besoins évolutifs dechaque société (pour la construction, le géniecivil, l’ameublement, l’art, les loisirs...). En étantintemporels nos matériaux naturels s’inscriventdans notre histoire bien sûr mais aussi dans leprésent et notre futur ; c’est cet aspect intem-porel qui fait des matériaux naturels, des maté-riaux modernes. C'est pourquoi je souhaite vrai-ment que les participants au concours soientattentifs à traduire la modernité de la pierre autravers d’un projet innovant, créatif.

Enfin je voudrais dire aux candidats et futurscandidats que nous essayerons de concrétiser

les meilleurs projets sur le terrain grâce à unprojet Interreg « Ardenne Attractivity » queRND a déposé avec la FTLB et destiné, commeson nom l’indique, à développer l’attractivitéde notre territoire par le tourisme.

réseau pierre

Vue de la partie occidentale du château fort de Bouillon (XIIIe–XIXe siècles).

Dolmen d’Oppagne à Weris.

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ParticiPez au concours

tourisme, Pierre, innovation

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Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016 - 9

Pourquoi la pierre ?

Le tourisme pierre est vraiment au cœur de notrepotentiel touristique. Regardez autour de vous,les châteaux forts comme celui de Bouillon, deLa Roche ou d’Herbeumont, les grottes de Hot-ton, la mine de la Morépire, nos vieux bâtimentscivils, religieux (basilique de Saint-Hubert, palaisabbatial), les mégalithes de Wéris, autantd'exemples qui participent à la richesse de notrepatrimoine et par conséquent de notre offre tou-ristique. De plus, on croise souvent des pierresremarquables quand on se promène à pied, àcheval ou en vélo qui sont autant de repères quiilluminent nos paysages. Sans compter qu'onpeut parfois y pratiquer l'escalade.

Mon souhait c’est de parvenir à proposer uneoffre touristique structurée autour du bois biensûr en Province de Luxembourg (pour ce faire,on bénéficie du projet Forêts d’Ardennes sub-sidié par la Région wallonne et coordonné parRND) mais aussi autour de la pierre. C’est pour-quoi j’ai demandé à RND et aux opérateurs tou-ristiques provinciaux d’intégrer le secteur de lapierre dans leurs projets et particulièrement lesprojets européens.

C’est d’autant plus nécessaire que l’étude pros-pective pour la valorisation des ressources natu-relles en province de Luxembourg menée par leProfesseur Bodson de l’UCL à la demande deRND (c'était encore Valbois à l'époque) avaitpointé que l’identité pierre en province deLuxembourg s’atténuait. Nous nous devons deréagir en soutenant le secteur économique dela pierre mais aussi en mettant en valeur notrepatrimoine historique, naturel en n’oubliantsurtout pas les jeunes générations, commenous le faisons avec l'action « Pierre, dis-moiqui tu es » menée par RND au niveau des écolesprimaires de notre Province.

Nous attendons vos projets créatifs, qu’ils pro-posent du jamais vu ou une nouvelle façon devoir une offre déjà existante, et innovante,c’est-à-dire reposant sur des concepts ou destechnologies adaptées aux touristes du 21e siècle.Faites chauffer vos neurones, peaufinez vosconcepts et envoyez-nous vos projets avant le31 janvier 2017 ! �

Pour en savoir plus…Règlement, formulaire de

candidature et dossier complet :www.rnd.be

Personne de contact :Bastien Wauthoz

[email protected]él. 084/32 04 86

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On n’appréhende plus aujourd’hui nos ressources naturelles - pierre et bois en tête - comme on le faisait il y a encore quelquesdécennies tant le nombre d’outils à disposition a explosé. Et de l’avis des spécialistes que nous avons rencontrés pour élaborerce dossier, ce n’est rien par rapport aux profondes mutations qui sont attendues dans les prochaines années. Est-ce à dire quece que l’on a créé, mis en œuvre, perfectionné jusqu’à aujourd’hui serait demain à jeter? Car, immanquablement, quand onévoque nouvelles technologies, on a aussitôt l’image de la nouvelle économie engendrée par Internet et des start-up tellesUber ou Airbnb qui remettent profondément en cause des modes de fonctionnement jusque-là admis de tous.

Ici, rien de tout ça ! Le progrès technologique ne veut pas faire table rase du passé, au contraire… Les nouveaux outils à notreservice seront très pointus, hyperspécialisées, avec des caractéristiques de mise en œuvre qui les prédestinent à des usagesprécis. Ils compléteront ceux que nous utilisons déjà, en les enrichissant et en nous permettant de disposer d’un panel pluslarge de données pour prendre les bonnes décisions, au bon moment.

L’évolution est en route, il s’agit de ne pas laisser passer les opportunités qui peuvent aider à une meilleure connaissance denos ressources naturelles. C’est pourquoi notre asbl s’est positionnée comme chef de file d’un projet Interreg V A GrandeRégion intitulé “Regiowood II” qui vise à renforcer la gestion durable en forêt privée grâce, notamment, aux nouvellestechnologies. Ce projet associe des laboratoires de recherche universitaires wallons, français et allemands en pointe dans leursdomaines respectifs. En leur donnant la parole, c’est aussi l’occasion de présenter “Regiowood II” qui va être trèsprochainement évalué par les instances de la Grande Région… en espérant qu’elles lui réserveront un accueil favorable.

Quand les nouvellestechnologiesse mettent au servicede la forêt et de la pierre

© Anton Balazh / Shutterstock.com

10 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016

dossier du trimestre

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Que de nouvelles technologies et de nou-veaux noms apparus en quelques années :drones, satellites, LiDAR, orthoimages, tech-nologies multispectrales et hyperspectrales,radars imageurs, outils de géoréférence-ment, systèmes d’information géogra-phiques, modélisations 3D… la liste sembleinépuisable.

Pourtant des laboratoires ont déjà intégréces diverses technologies dans leurs travauxet suivent le rythme effréné du progrès. Spé-cialistes de la pierre ou de la forêt, leursapproches diffèrent - et c’est bien normal carles problématiques à résoudre ne sont pas lesmêmes - mais elles convergent néanmoinsvers une même finalité : tirer le meilleur desnouvelles technologies. Descriptif…

Forêt : survol ou orbite?

Regiowood II a permis pour la première foisde réunir trois partenaires scientifiquesincontournables en Grande Région dans le

suivi forestier à distance : l’Unité des Res-sources forestières de Gembloux Agro-BioTech (Université de Liège), le département detélédétection et de géomatique de l’Univer-sité de Trèves et le Service Régional de Trai-tement d’Image et de Télédétection de l’Uni-versité de Strasbourg.

Première rencontre, elle est avec PhilippeLejeune qui dirige l’Unité des Ressourcesforestières de Gembloux Agro-Bio Tech. Auxyeux du représentant wallon, « trois techno-logies récentes sont incontournables ».

«La plus déterminante, c’est le LiDAR aérien[NDLR : voir le descriptif ci-dessous]. Avec debonnes données, on peut calculer les hau-teurs de peuplements, faire du comptaged’arbres et réaliser en quelque sorte de ladendrométrie à distance. Nous avons l’avan-tage en Wallonie de disposer d’un premierjeu de données LiDAR régional qui date de2009, que la Région wallonne a actualisé en2013. Cela nous a permis de développerl’outil ForEstimator : sur une zone forestière

définie, il est capable d’évaluer la hauteurdominante d’un peuplement de résineux demanière aussi fiable qu’une mesure de ter-rain. Point sombre du LiDAR, l’acquisitiondes données est coûteuse, les actualisationsne se font que tous les 5 à 6 ans ».

Seconde évolution majeure «et qui va prendrede l’ampleur à mon avis, c’est le drone. Cetoutil ouvre des possibilités totalement nou-velles car il permet d’acquérir des données demanière autonome et à très haute résolution- jusqu’à 3 cm quand les meilleurs satellitesplafonnent à 50 cm. On peut penser que d’ici5 à 10 ans, nous serons parvenus à miniaturi-ser le LiDAR et à l’embarquer sur un drone, çava être génial ! Néanmoins, le drone ne peutpas couvrir de très grandes surfaces, sa miseen œuvre va de quelques hectares à 1000 ha.Il reste très performant pour évaluer rapide-ment une future coupe rase de 2 ou 3 hec-tares ou encore pour un suivi sanitaire de peu-plements circonscrits».

Philippe Lejeune, professeur et chef de service en chargede l’Unité des Ressources forestières - Gembloux Agro-BioTech (Université de Liège)

Le principe du LiDAR est très simple : unémetteur-récepteur mobile de rayons laser àtrès haute fréquence balaye l'espace. Aucontact d'un élément - sol, arbre - le rayonest renvoyé en direction du LiDAR.

Cette interaction entre les éléments de lacanopée et les impulsions laser permet dedécrire de manière très précise la structure3D du couvert forestier. Chaque point dunuage correspond au point d’impact d’uneimpulsion laser avec un objet de la surfaceterrestre et est défini par ses coordonnées (x,y et z). Les données x et y sont les coordon-

nées planimétriques du point. Z correspondà l’altitude du point. Ces coordonnées sontcalculées grâce à un GPS et à une stationinertielle installés sur l’avion.

Le temps mis par un écho pour faire l’aller-retour (à la vitesse de la lumière) entre l’avionet un obstacle permet de calculer la distancequi les sépare. Cette distance, couplée à ladirection du faisceau et à la position GPS del’avion, permet ainsi de localiser spatiale-ment le point d’impact.

Les précisions des positions ainsi obtenues

sont comprisesentre 20 et30 cm pour lescoordonnées xet y et 15 et20 cm pour lacoordonnée z.

Les densités depoints de volsLiDAR peuventvarier de un àvingt points parm2.

La technologie LiDAR : “Light Detection And Ranging”

Le drone, associé à des outils de calcul 3D, permet d’estimer la hauteur des peuplements forestiers (Université de Liège)

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016 - 11

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Enfin, il y a une troisième et dernière révolu-tion technologique perçue par PhilippeLejeune… « Les progrès informatiques etplus précisément l’évolution des logiciels dereconstruction photogrammétriques qui per-mettent maintenant de réaliser des modèles3D en tous points comparables à la réalité.Le génie informatique et la puissance desprocesseurs ont également permis aux logi-ciels statistiques de beaucoup progresser ».

Au sein de l’Unité des Ressources forestièresde Gembloux Agro-Bio Tech, 4 personnestravaillent actuellement sur ces trois axes, leplus souvent en les combinant.

Mais ce qui étonne, c’est de ne pas entendrenotre Wallon prononcer une seule fois le mot“satellite”… et c’est normal pour lui. « Noussommes moins enclins à utiliser cette techno-logie. La forêt wallonne est très morcelée et,dès les années nonante, nous sommes partissur d’autres types d’outils comme la photo-grammétrie. Pour autant, nous ne boudonspas l’image satellitaire. Nous avons intégréles images Sentinel-2 dans nos travaux. Ellesont l’avantage d’être gratuites, de prendreun cliché très large (230 km) et de pouvoir

examiner sur le même point, très souvent(environ tous les 5 jours). Par contre, si lecapteur est au-dessus des nuages, pas sûrque chaque image soit exploitable ! ».

Comme le conclut Philippe Lejeune, « enWallonie, nous sommes plus des dendromé-triciens, des gens proches du terrain. Au plushaut, nous utilisons l’avion. Rhénanie-Palati-nat et Lorraine appartiennent à des terri-toires bien plus vastes, où le satellite est plusrentré dans les mœurs».

Effectivement, l’approche de nos partenairesrhénans-palatins et lorrains n’est pas la nôtre- les encadrés en bas de cette page et de lasuivante vous le montreront. Mais c’est jus-tement ces différences qui les rendent sicomplémentaires, et si utiles à Regiowood II.

Regiowood II, le meilleur desnouvelles technologies

Avec ses 2375000 ha, plus du tiers de sonterritoire, la forêt constitue en GrandeRégion un enjeu en matière de développe-ment durable. Il faut optimiser sa gestion

alors que l’on observe une tendance préoc-cupante avec une forêt qui n’est pas toujoursrégénérée après coupe, loin s’en faut !

Au départementde télédétectionet de géomatiquede l'Université deTrèves, SaschaNink termine sathèse sur l’obser-vation de la terreen vue de carto-

graphier les volumes de bois en Rhéna-nie-Palatinat. Associé à Regiowood II, ilnous détaille sa vision sur l’intégrationdes nouvelles technologies dans lemonde forestier.

Pour nous, les nouvelles technologies sont unrenfort très important pour relever les défisactuels liés à la gestion forestière. Le point leplus important est de répondre à unedemande croissante pour des informationsmises à disposition très rapidement, et sur-tout géolocalisées.

C’est dans ce contexte qu’on observe unmouvement assez nouveau avec l'intégration

des données issues d'images de télédétectionsatellitaire dans les inventaires forestiers. Cesont aussi bien des informations qualitatives(distribution des espèces d'arbres, âge desarbres…) que quantitatives (répartition duvolume de bois par exemple). C’est une évo-lution technologique très importante.

Bien que la télédétection, en elle-même, nesoit pas véritablement une “nouvelle” tech-nologie, le développement rapide et continude nouveaux capteurs (optique, laser, radar...)offre régulièrement de nouvelles opportuni-tés à évaluer sur le terrain.

Le système d’observation de la terre mis enplace par l’Agence Spatiale Européenne, avecla génération des satellites Sentinel, va consti-tuer une plateforme de référence pour la sur-veillance des forêts.

Sentinel-2 va permettre une couverture com-plète de la Grande Région avec seulementquelques images. En plus, le temps de répé-tition est seulement de 5 jours. Cela offre des

perspectives très prometteuses pour la carto-graphie des espèces d'arbres et, pour les peu-plements résineux, on pourra aller jusqu’àune cartographie des volumes sur pied.

À mon avis, pour faire face aux défis qui nousattendent, il faut absolument combiner lesdonnées et les sources d’information. Le rap-prochement entre outils d’observation de laterre et données d’inventaire terrestre permetde générer des cartes plus proches de la réa-lité, précieuses pour la prise de décisions.

Ces nouvelles technologies sont donc utiles àtous : gestionnaires de la forêt publique, pro-priétaires privés, décideurs. Pour autant, ellesne sont pas destinées à remplacer les inven-taires forestiers de terrain, au contraire ! Laconnaissance de terrain reste primordiale carelle reflète la vérité au sol.

Les nouvelles technologies apportent uncomplément d’informations, elles ne se sub-stituent pas aux méthodes et outils utilisésactuellement.

La vision de l’Université de Trèves :«Associer nouvelles technologies et outils actuels»

Exemple de suivi des coupes entre 2003 et 2009 sur plu-sieurs communes vosgiennes (Université de Strasbourg)

dossier du trimestre

12 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016 suite du dossier en page 21

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VIGIBOISWALLONIERelais d’information sur la veille forêt-bois

7NUMERO

UN GRATTE-CIEL EN BAMBOULe bambou possède de nombreuses pro-priétés qui en font un bon matériau deconstruction : grande résistance à la traction,légèreté, élasticité… De plus, le bambou,matériau naturellement abondant, croît en6 à 8 ans avec une fibre qui semble plusrésistante que toute autre fibre naturelle.

Une forêt de bambou produit 30 % d’oxy-gène de plus qu’une forêt d’arbres de lamême taille et retient 35 % de plus de car-bone. Son système de racine - rhizome -dispense de replantation. Sa résistance àla traction avoisine celle de l’acier et sa ré-sistance en compression est plus élevéeque celle du béton, de la brique ou du boistraditionnellement utilisé en structure.

Une équipe d’architectes a donc décidé deconstruire un ensemble de tours formantun gratte-ciel dont l’architecture veut s’ap-parenter à une forêt de bambous à traverslaquelle la lumière peut pénétrer. Chaquemodule mesure 20 mètres de haut, formantdes tours de hauteurs différentes, la tour laplus haute atteint les 200 mètres. Elles sontreliées les unes aux autres augmentantainsi la solidité de la structure.

Les jonctions entre bambous sont réaliséespar des raccordements en acier inoxydableafin de consolider à nouveau l’ensemble dugratte-ciel. Les piliers des fondations sontégalement élaborés à base de bambous.

La façade de la structure est couverte d’unfilm recyclable ETFE - Ethylène tétrafluo-roéthylène - issu de la fluorite, un minéralcommun, sans additif chimique. Ce film estauto-nettoyant, résistant à l’eau et aux va-riations de températures.

Au-delà du design unique de ce gratte-ciel,les architectes ont voulu démontrer à l’ex-

trême que des bâtiments de grande hauteurpouvaient être bâtis selon les principes dela construction durable et à partir de maté-riaux naturels.

Le bambou est utilisé en construction depuislongtemps mais de manière moins brute,par exemple sous forme d’éléments préfa-briqués de qualité pour l’enveloppe du bâti-ment, pour les murs rideaux, pour les fe-nêtres… et de plus en plus en associationavec d’autres matériaux comme l’acier etle béton.

Ici, chercheurs et fabricants ont développédes techniques et méthodes innovantes,

plus respectueuses de l’environnement, afinde rendre encore plus performants et du-rables les matériaux et structures à basede bambou.

Une part croissante de composants sur-me-sure est également proposée à base debambou, ainsi que des aides à la conception(calculs, analyses, personnalisation). Au-jourd’hui, il est ainsi possible de fabriquerdes placages stratifiés en bambou, descontreventements bambou/acier, du bam-bou lamellé-collé, des pare-soleil en bam-bou, des auvents en bambou…

Source : CRG Architects

VIGIBoIs WALLonIe/Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016 - 13

Illustration © CRG Architects

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14 - VIGIBoIs WALLonIe/Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016

Le designer Chao Chen du Royal Collegeof Art, à Londres, a développé un matériauqui réagit et se transforme au contact de lapluie. Pour cela, il s’est inspiré de la pommede pin dont les écailles s’ouvrent par tempssec et se referment par temps humide.

Il a cherché à transposer cela dans le do-maine du bâtiment. Il a d’abord cherché àreproduire la structure des écailles de

pommes de pin en créant des lamelles bi-matériaux avec une face en bois et uneface en styrène de respectivement 0,6 et0,25 mm d’épaisseur, ainsi que des lamellescomposées uniquement de différentes es-sences de bois assemblées de manière àce que les fibres sur une face soient per-pendiculaires aux fibres de l’autre face. Toutle projet s’est ensuite focalisé sur le contrôledes courbures des lamelles en fonction del’humidité et des applications recherchées.

Plusieurs applications ont ainsi vu le jour.Dans la première, Chen a développé unabri recouvert de tuiles laminées qui s’ou-vrent les jours ensoleillés, mais se refermentles unes sur les autres pour fournir un abriquand il commence à pleuvoir. Imaginez untel abri utilisé au milieu d'un parc ou d'unautre espace public : les utilisateurs aurontle sentiment qu'ils sont debout sous une

C’est une nouvelle colle, entièrement bio-sourcée à base de déchets agricoles, quipourrait remplacer les colles à base d’urée-formaldéhyde, connues pour émettre desgaz nocifs. Ces dernières sont encore utili-sées notamment dans les panneaux de par-ticules et les panneaux de fibres (MDF).

Une alternative existe à ce jour pour se sub-stituer aux colles à base de formaldéhyde :celles à base de Diisocyanate-4,4’ de di-phénylméthane (MDI). Cependant, l’expo-sition prolongée à ce composé organiqueprésente des risques pour la santé des tra-

sorte d'arbre, quand il pleut tous les car-reaux seront fermés pour couvrir toute lasurface de l'abri.

Dans une seconde application, il a déve-loppé une surface architecturale qui réagità l'eau en se courbant vers l'intérieur selondifférentes formes géométriques. D’opaque,la surface devient à claire-voie mais, dansune autre variante, elle peut aussi changerde couleur en révélant une surface coloréedessous.

D’autres applications sont en cours de dé-veloppement allant du plus simple, commeun détecteur d’humidité pour plante d’ap-partement, au plus complexe.

Source : http://www.chaochen-design.com/water-reaction-1.html

Surface en bois réagissant à l’humidité (sec en haut,humide en bas) - Photo © Chao Chen

Différentes courbures pour des compositions différentes des lamelles - Photo © Chao Chen

VIGIBOISWALLONIE Relais d’information sur la veille forêt-bois - N° 7

BIO MIMÉTISME : UNE CLOISON ET UN TOIT QUI RÉAGISSENT À L’HUMIDITÉ

UNE NOUVELLE COLLE SANS FORMALDÉHYDE POUR LE BOIS

vailleurs qui doivent s’en protéger par leport d’équipements de protection indivi-duelle lors de la manipulation de cette colle.

Les principales recherches menées actuel-lement poursuivent deux objectifs : résoudreles problèmes d’émission de gaz en prove-nance des colles à base de formaldéhyde,supprimer tout risque lors de manipulationde cette nouvelle colle à base de MDI.

Source : Oregon State University

Panneaux de fibres MDF

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VIGIBoIs WALLonIe/Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016 - 15

LES PROPRIÉTÉS DU BOIS POUR L’EMBALLAGE

NOUVEAU PRODUIT IGNIFUGE SANS COMPOSÉ HALOGÉNÉ

De récentes études confirment, de manièreindépendante, les qualités du bois en ma-tière d’emballage.

Le consortium EMABOIS, composé del’Université Autonome de Barcelone et deplusieurs centres de recherche français, aprésenté plusieurs études et recherches surles propriétés microbiologiques du bois pourl’emballage alimentaire.

De nombreux tests ont été réalisés, desméthodes et protocoles d’analyses chi-miques et microbiologiques mis à l’épreuvesur le bois. Tous démontrent l’innocuité mi-crobiologique et chimique des surfaces boisen contact avec des aliments frais tels queles fruits, légumes, poissons et produits lai-tiers.

Certaines essences de bois ont, de surcroît,un effet antimicrobien plus élevé et sontparticulièrement recommandées pour rem-placer les contenants en plastique. C’est lecas notamment de l’épicéa, du pin et du

peuplier. Ces travaux confirment par ailleursdes recherches antérieures menées sur lebois en contact avec le poisson frais.

Source : www.fcba.fr

IMPRESSION DE BOIS EN 3D

La société MakerBot qui fabrique des im-primantes 3D pour les professionnels et legrand public vient de mettre sur le marchédes fils composites de PLA avec soit dubois, du métal (fer ou bronze) ou de lapierre calcaire. Chaque matière a une busespécifique, mais il est possible de permuterfacilement de l’une à l’autre pour formerdes pièces bi ou tri-matériaux.

À titre d’exemple, le marteau de la photoa été réalisé entièrement en impression3D et est assez résistant pour être utilisépour de petits travaux. Le heurtoir de porteest lui entièrement réalisé en bois compo-site par impression 3D.

Ces nouvelles possibilités de l’impression3D, accessibles à tous, ouvrent la porte àde multiples applications notamment dansle domaine de l’ameublement. Par

exemple, on pourra déposer des surfacesmagnétiques sur des supports de boiscomposites.

La société japonaise NTS annonce avoirdéveloppé un nouveau produit ignifuge ap-plicable sur des surfaces en bois. Ce nou-veau produit forme un film dont l’épaisseurest seulement de 1 micron.

Le produit consiste en une association departicules ignifuges et d’un polymère spé-cial. Il ne contient ni phosphore, ni métallourd, ni composé halogéné. L’agent igni-fuge peut être appliqué directement en

mono-couche sur du bois à partir d’une so-lution aqueuse ou dissous dans un solvantorganique.

Cet agent ignifuge forme une couche « car-bonisée » après contact avec le feu, laquelleest suffisamment étanche pour éviter quel’oxygène ne vienne en contact avec la sur-face du bois.

Source : Nikkei TechnologyAgent ignifugesans halogène

Pièce mono et bi-matériaux en bois composite par impression 3D

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16 - VIGIBoIs WALLonIe/Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016

VIGIBOISWALLONIE Relais d’information sur la veille forêt-bois - N° 7

AMÉLIORATION DES PERFORMANCES DU SOUDAGEPAR FRICTION DU BOIS

Le soudage par friction du bois est une technologie qui a étédéveloppée depuis une vingtaine d’années (l’un des premiersbrevets remonte à 1996) avec des résultats particulièrement in-téressants. Néanmoins, l’une des grandes faiblesses de ce pro-cédé réside dans la sensibilité des soudures aux variationsd’humidité et de température. En effet, celles-ci provoquent desphénomènes de gonflement ou, au contraire, de rétractation dubois. Dans ces conditions, les soudures sont soumises à destensions fortes qui conduisent à des ruptures.

L’École Polytechnique Fédérale de Lausanne et son départe-ment IBOIS ont cherché à améliorer les performances méca-niques des soudures en modifiant l’état de surface du bois.Plus précisément, le laboratoire a taillé des rainures dans leséléments de bois destinés à être soudés. Il a ensuite mesuré larésistance à l’arrachement des assemblages avant et après lesavoir soumis à un cycle d’une durée totale de 12 semainesavec des changements de températures hebdomadaires, dontdes périodes à 10 °C et 95 % d’humidité.

Le schéma ci-dessous représente les différents états de surfacetestés par IBOIS.

Les résultats montrent de nettes différences. Le profil 3 qui pré-sente de petites rainures de 3,5 mm de profondeur et des arêtesavec un angle de 45 ° donne le meilleur résultat avant vieillis-sement, mais c’est le profil 4 avec des rainures plus profondes(7 mm) qui résiste aux variations de température et d’humidité.

L’un des obstacles à l’industrialisation du procédé de soudagedu bois par friction était la résistance des soudures aux variationsde température et d’humidité. L’utilisation de rainures lève cetobstacle et ouvre la voie vers une industrialisation.

Contact : [email protected] - Laboratoire IBOIS, EPFL(Suisse)

Aperçu des différents profils de surface des éléments prêts à souder(les dimensions sont en mm).

PERCEPTION PAR LES USAGERSDES MATÉRIAUX UTILISÉS ENCONSTRUCTION

De nombreuses études ont permis d’établir un lien entre laprésence de matériaux naturels dans l’environnement intérieurdes bâtiments et la sensation de bien-être et de bonne santé.

Cependant, architectes, bureaux d’études et constructeurspeuvent se poser légitimement la question : « qu’est-ce qu’unmatériau naturel pour les usagers ? »

Une étude menée par l’université des sciences naturelles etl’institut technologique du bois en Norvège tente d’y répondre.Avec l’aide d’un échantillon représentatif de la population, ilsont mesuré la perception des personnes vis-à-vis de l’aspectnaturel ou synthétique de différents matériaux.

Les résultats figurent dans le tableau ci-dessus. À l’évidence,moins le matériau contient de produits synthétiques et moinsil a été transformé, plus il est naturel. Le pin scié brut est vrai-ment totalement considéré comme un produit naturel. On re-marquera cependant que les panneaux OSB (panneaux delamelles de bois minces, longues et orientées) sont plutôt bienévalués à l’opposé du bois polymère, situé dans le fond duclassement. De manière surprenante, un feuillu comme lefrêne n’est pas perçu comme naturel par 100 % de la popula-tion.

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VIGIBoIs WALLonIe/Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016 - 17

MIEUX VALORISER LA LIGNINE

Au fur et à mesure que les applications in-dustrielles de la cellulose se développent,de la classique pâte à papier aux biocarbu-rants, la production de « déchets » à basede lignine augmente jusqu’à représenter50 millions de tonnes par an.

Actuellement, ces déchets riches en ligninesont généralement brûlés après séchage.Or la lignine contient de nombreux anneaux

aromatiques (voir schéma) qui présententun intérêt élevé pour l’industrie chimique,or ces composés aromatiques ne sont ob-tenus actuellement qu’à partir de pétrole.Afin de mieux valoriser ce sous-produit, plu-sieurs voies sont explorées.

Tout d’abord, la valorisation directe. La for-mule chimique de la lignine présente dessimilarités avec les fractions lourdes du pé-trole. Ainsi aux Pays-Bas, l’université deWageningen, en coopération avec l’entre-prise H4A, a montré que l’inclusion de li-gnine dans l’asphalte des routes diminuaitla résistance au roulement des véhiculeset le bruit émis. En outre, elle permet à l’as-

phalte de garder ses performances méca-niques à plus haute et basse température,limitant ainsi l’usure des routes. Jusqu’à50 % de lignine peut être ajouté.

À noter que la lignine est utilisée depuislongtemps sur les routes non goudronnéesde Scandinavie, du Canada et des États-Unis comme agglomérant en surface pouréviter la formation de poussière.

Ensuite, la voie chimique « traditionnelle ».En effet, des chercheurs de l’université duWisconsin, à Madison (USA), ont développéun nouveau procédé qui permet de trans-former la lignine en molécules plus simplessans grande dépense énergétique. La tech-nique qui a fait l’objet d’un dépôt de brevetconsiste à oxyder la lignine en présenced’acides faibles à 110 °C.

Puis, la voie biologique. La société BiomeBioplastics et l’université anglaise de War-wick (Centre for Biotechnology and Biorefi-nin) ont réussi à montrer qu’en laboratoire,et à l’échelle pilote, des enzymes sécrétéespar des bactéries pouvaient « découper » lalignine de façon sélective et ainsi produiredes molécules hydrocarbonées de valeur.L’un de leurs objectifs est la production depolyester.

Plusieurs bactéries capables de générer detelles enzymes ont été identifiées, notam-ment celles présentes dans le système di-gestif des termites et Rhodococcus jostii,une bactérie vivant dans la terre. L’objectifest d’optimiser cette production d’enzymepour obtenir des rendements de dégrada-tion de la lignine industriellement intéres-sants.

Enfin, le génie génétique. Il s’agit de modi-fier les gènes de certains arbres, et notam-ment du peuplier, pour rendre la structurechimique de la lignine moins stable et doncplus facile à transformer en molécules detype polysaccharides pour fabriquer descarburants ou des polymères (voir articleen page 18 de Vigibois Wallonie n° 1 - 1er

trimestre 2015).

En parallèle, les chercheurs de l’universitéde Caroline du Nord (USA) ont découvertun procédé permettant d’extraire plus faci-lement la lignine de la biomasse. En mé-langeant celle-ci avec des liquides ioniquesprotiques (des solutions peu chères obte-nues à partir d’acide acétique et d’amines)à moyenne température, ils ont réussi à ex-traire la lignine dans la solution. Des résidusriches en cellulose sont ensuite facilementrécupérables sous forme solide, tandis quela solution riche en lignine est distillée pourrécupérer d’un côté le liquide ionique pro-tique et de l’autre la lignine sous forme so-lide noire. Les chercheurs affirment que leurprocédé consomme moins d’énergie queles traitements séparatifs existants.

Contact « valorisation directe » : Ted Slaghek - TNO - E-mail : [email protected]

Contact « voie chimique » : Shannon S.Stahl - University of Wisconsin-Madison -E-mail : [email protected]

Contact « voie biologique » : Tim Bugg -Department of Chemistry - University ofWarwick – E-mail : [email protected] [email protected]

Contact « procédé séparation lignine » :Ezinne C. Achinivu - Department of Che-mical & Biomolecular Engineering - NorthCarolina State University - E-mail : [email protected]

Schéma de valorisation de la lignine

Structure moléculaire de la lignine

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18 - VIGIBoIs WALLonIe/Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016

VIGIBOISWALLONIE Relais d’information sur la veille forêt-bois - N° 7

Face à la percée sur le marché des amé-nagements extérieurs (terrasse, bardages)des composites bois-polymère, dont la ré-sistance aux intempéries est supérieureau bois brut, l’organisme canadien FPIn-novations a testé une solution simple pourrenforcer la résistance des lames de boisde résineux à la fissuration.

Le principe apparaît excessivement facilepour sa mise en œuvre puisqu’il s’agit sim-plement de créer des rainures sur l’unedes faces des lames suivant le schémaci-contre. Cette solution est déjà largementutilisée de façon empirique, souvent pouraugmenter l’adhérence des lames de ter-rasse ou pour faciliter l’écoulement del’eau. Néanmoins, aucune étude scienti-fique n’avait été réalisée jusqu’à présent.

ce qui concerne les autres profils, leur per-formance s’est révélée différente selon lebois employé.

Source : Value to Wood Programme

DE SIMPLES RAINURES POUR AMÉLIORER LA RÉSISTANCE AUX INTEMPÉRIES

De nombreuses études montrent que la prin-cipale faiblesse des composites bois-poly-mère réside dans le fait que les fibres debois continuent à absorber la vapeur d’eau,même enrobées dans leur matrice polymère.Le phénomène est bien sûr plus marquédans les environnements à fort taux d’hu-midité ou au contact prolongé avec l’eau.Cette absorption d’eau se traduit par desdéformations, une diminution des propriétésmécaniques et une sensibilité accrue auxattaques microbiennes.

Néanmoins, il est encore souvent passésous silence que le gel a un effet « multipli-cateur » sur les effets négatifs de l’humidité.Une première étude américaine sur le sujetconclut que pour diminuer la sensibilité augel des composites bois-polymère, ilconvient d’utiliser plutôt des fibres de boisrésineux (pin, épicéa, douglas…) et un po-lymère de dureté élevée.

Contact : Will Srubar – E-mail : [email protected] - Department of Civil, Environ-mental, and Architectural Engineering - Sus-tainable Infrastructure Materials Laboratory- University of Colorado Boulder - USA

SENSIBILITÉ DES COMPOSITES BOIS-POLYMÈRE AU GEL

Composite bois-polymère

Lors des tests, les lames de bois ont étéutilisées pour créer une terrasse et ont étéexposées aux intempéries en conditionsréelles ; le bois ayant au préalable été sé-ché et ayant subi un traitement antifongiqueclassique, suivi d’un badigeon à l’huile.

Après une, trois ou cinq années de vieillis-sement en extérieur, le résultat est im-pressionnant en ce qui concerne la lon-gueur des fissures puisque celle-ci a étéréduite de 90 % après un an et encore de84 % après 3 ou 5 ans pour les variétésde résineux les plus sensibles à la fissu-ration et jusqu’à -70 % pour les autres.

Parmi les différents profils de rainures,seul le profil 4 avec une section médianeplate ne s’est pas révélé performant. En

La société Tri-Star a dévoilé son nouveauconditionnement éco-conçu pour la venteà emporter : salades, sushi, pâtisserie…destiné à mettre en valeur les aliments etleur accorder plus de visibilité dans l'em-ballage et sur les rayonnages.

L'emballage, dénommé Coalesce™, estconstitué d'un réceptacle en bois déroulé,issu bien sûr de forêts gérées durable-

DES EMBALLAGES EN BOIS POUR LA VENTE À EMPORTERDE PRODUITS ALIMENTAIRES

ment, et d’un couvercle rabattable donttoute la surface est transparente.

Le réceptacle peut être imprimé sur toutesles faces (intérieur et extérieur). Le cou-vercle est en polyéthylène téréphtalate re-cyclé (rPET). Il est disponible aujourd'huien 2 contenances : 0,5 et 1 litre.

Source : http://www.tri-star.co.uk

Schéma des différents profils de rainures testés

Un emballage facile à recycler

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VIGIBoIs WALLonIe/Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016 - 19

Il s’agit ici d’aborder design et technique àtravers la réalisation d’un « roadster » enbois… Ce concept-car, baptisé Setsuna,est proposé par Toyota. Non homologuéepour la circulation sur route, la voiture estéquipée néanmoins des bases de fonction-nement : elle peut rouler, tourner, s’arrêter.

Deux places, motorisation électrique, lon-gueur de 3 mètres, largeur de 1,48 mètre,hauteur de 97 cm sont les caractéristiquestechniques affichées par le constructeur.

Les panneaux extérieurs ont été réalisésen bois de cèdre japonais retenu du faitde sa souplesse et de son grain spéci-fique ; le châssis est lui conçu en bois debouleau japonais, reconnu pour sa rigidité.

Les panneaux constituant le corps du vé-hicule (86 au total, tous travaillés à lamain) ont été assemblés puis fixés selondes techniques japonaises : « Okuriani » -queue d’aronde - qui ne nécessitent niclou ni vis, et « Kasabi » - tenon mortaise- qui permettent des changements partielsen cas d’usure.

Le plancher du véhicule est réalisé en boisde zelkova du Japon, arbuste d’ornement,choisi pour sa solidité et sa durabilité. Lessièges sont en bois d’aralia, arbuste d’or-nement également, sélectionné pour satexture douce. Une partie des sièges estrecouverte de cuir. L’aluminium est pro-

posé sur les roues, les armatures dessièges ainsi que le volant afin de créer uncontraste avec le bois.

La finition est laquée à la main. Pour cer-tains éléments (rétroviseurs, sièges, volantnotamment), un laquage spécifique a étéeffectué : une fois la laque appliquée, elleest essuyée afin de la fixer autour desgrains du bois et de créer un effet de tex-ture particulier.

La couleur et l’aspect du bois changentavec le temps, et selon l’environnementdans lequel évolue la voiture, ainsi qu’enfonction du soin qui lui est apporté. Sym-boliquement, la voiture garde la mémoireet les traces du passé…

Source : Toyota

UNE VOITURE EN BOIS

Illustration Setsuna © Toyota

Illustration Setsuna © Toyota

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Partenaires :

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avec le soutien de :

Pour tout complément d’information :

Frédéric [email protected]él. : 084 32 08 44

GSM : 0495 32 36 13

Opportunités d’affaires…

recherche de partenaire industriel /offre de technologie :systèmes d’éléments de façade modulaire(Réf. : TOCZ20150513002)

Un centre technique tchèque a développéun système d’éléments de façade modulaireen bois pour le revêtement des cloisons debâtiments dans le cadre de la rénovationénergétique des bâtiments.

Ces éléments sont particulièrement adaptésaux bâtiments passifs ou HQE.

Des partenaires industriels sont recherchésafin de développer la production de ces élé-ments sous licence.

recherche de partenaire / offre detechnologie :système de construction innovant(Réf. : TOES20150626001)

Un cabinet d’architecture espagnol a misau point un nouveau système de construc-tion basé sur une structure en bois préfa-briquée.

Cette structure est montée sur une plate-forme métallique permettant ainsi un mon-tage rapide par deux à trois opérateurs sans

équipements lourds. Toutes les pièces sontmontées par boulonnage ou au marteau.

Ce cabinet recherche une entreprise deconstruction de maison préfabriquée pourtransférer sa technologie.

offre de technologie :Production de briquettes à partir dedéchets d’ameublement comportantde la mousse polyuréthane(Réf. : TOES20151214001)

Un groupe de recherche espagnol a déve-loppé un nouveau processus pour la fabri-cation de briquettes à partir de déchetsd’ameublement comportant de la moussepolyuréthane. Ces briquettes permettentune valorisation énergétique de ce type dedéchet, évitant ainsi les problèmes environ-nementaux et atténuant aussi les problèmesde transport, manutention et stockage. Lesbriquettes, à haute densité d’énergie, peu-vent être utilisées en combustible pour lescentrales thermiques ou pour les chaudièresindustrielles.

Les annonces suivantes proviennent d’entreprises et centres techniques en Europe qui recherchentune technologie spécifique ou qui proposent un savoir-faire ou une coopération avec un partenairepour un projet collaboratif.

Elles nous sont transmises par l’intermédiaire de notre partenaire “Enterprise Europe Network”.

Assemblage

Exemple de briquette

Les sociétés de traitement des déchets oules industries d’ameublement intéresséespar l’exploitation de cette technologie sontrecherchées pour un accord de licence ouune coopération technique.

offre de technologie :solution aqueuse ignifuge et antibactérienne(Réf. : TOTR20151210002)

Une société turque spécialisée dans lesproduits chimiques et matériaux isolants adéveloppé une solution aqueuse qui peutaisément être appliquée sur n’importe quelmatériau bois. Cette solution retarde l’in-flammation et la combustion du matériaud’environ 50 % à 60 %. De plus, cette solu-tion protège le bois contre les bactéries, lesmoisissures, les insectes et les vers.

Cette société recherche un accord de li-cence avec des partenaires industriels dansle domaine des produits chimiques.

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Paul de Fraipontest responsabledu SERTIT (ServiceRégional de Trai-tement d’Imageet de Télédétec-tion), une unité del’Université deStrasbourg.

Partie prenante au projet Regiowood II, ilse montre particulièrement optimiste surles potentialités des satellites.

Aujourd’hui, il n’y a aucune difficulté à diffé-rencier les essences feuillues des essencesrésineuses. Pour aller vers plus de dissocia-tion, il faut disposer de clichés qui couvrentles différentes phases phénologiques desarbres : débourrement, sénescence, durée dela saison de végétation. C’est ainsi que l’ondétecte les signatures particulières du hêtre,du chêne, de l’épicéa, du douglas, dumélèze… L’idéal pour nous serait d’avoir uneimage par jour, or ces images ont un coût. Ceserait rapidement impossible à financer.

Or nous vivons actuellement de profondsbouleversements en matière de télédétectionsatellitaire, des changements de nature àlever ces freins.

Tout d’abord, il y a le satellite Sentinel-2. Ilnous permet de travailler sur des photos encontinu, disponibles gratuitement. C’est uneouverture très importante pour une différen-ciation fiable de beaucoup d’essences.

Autre progrès, l’intégration prochaine duLiDAR sur un satellite dédié. De quoi très pro-chainement estimer les volumes sur pied.

Mais pour moi, le plus grand bond c’est laTHR, à savoir la Très Haute Résolution. Deuxsatellites optiques d’observation de la Terre,dénommés Pléiades, nous envoient desimages en mode panchromatique de 50 cmde résolution et, en mode multispectral, de2 m de résolution. Techniquement, on rivaliseavec la photographie aérienne ; financière-ment, le coût est particulièrement compétitifpar rapport à l’avion!

Avec Pléiades, sur les zones à peuplementsmélangés, le pixel sera beaucoup plus carac-téristique et pourra correspondre à la cou-ronne d’un arbre. On atteint là un niveau dedétail qui autorise toutes les audaces.

L’emboîtement des résolutions est un champtrès vaste qui n’a pas encore fait l’objet desuffisamment de recherches dans le mondeforestier. Il va devenir de plus en plus néces-saire d’adapter la résolution aux besoins, enprivilégiant la complémentarité des outils.Des images, issues de satellites d’un certainâge, seront suffisantes pour localiser les phé-nomènes de déboisement. C’est seulementsur ces zones que l’on mettra en œuvre laTHR, avec par exemple des zooms qui nousalerteront sur une éventuelle replantation.

Le monde de la télédétection satellitaire estactuellement en ébullition avec, notamment,un territoire tout nouveau à défricher : lacombinaison des approches. Dans cedomaine, Regiowood II sera un projet parti-culièrement déterminant.

La vision de l’Université de Strasbourg :«La complémentarité des satellites en orbite»

Exemple de rendu détaillé des volumes de bois sur pied estimés sur un ensemble de parcelles (Université de Trèves)

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016 - 21

dossier du trimestre suite de la page 12

Chaque région constitutive de la Grande Région, etpar conséquent la Grande Région elle-même, pâtis-sent de l’absence d’un outil détaillé, complet etactualisé de suivi du couvert forestier. Les inventairesrégionaux existants ne fournissent pas les informa-tions nécessaires. Regiowood II se focalisera, dans unpremier temps, sur la création d’un outil de monito-ring conçu à partir des données issues des nouvellestechnologies (satellites, LiDAR, photos aériennes…)permettant dès lors d’optimiser l’action des orga-nismes de gestion et d’aide à la forêt et de favoriserl’émergence d’UNE politique forestière cohérenteentre les régions partenaires du projet c’est-à-direpour l’ensemble de la Grande Région.

Second objectif, identifier des massifs forestiers “cri-tiques”, à savoir des zones de non-reboisement oud’abandon de parcelles. Ces zones feront l’objetd’analyses qualitatives et quantitatives fines en met-tant “en compétition” les outils technologiquesmaîtrisés par les trois universités. Le but sera alorsde formuler des stratégies de reconquête de la forêt,adaptées aux conditions écologiques et socio-éco-nomiques de ces secteurs délaissés. Pour viabiliserl’outil après la clôture de Régiowood II, les parte-naires constitueront un catalogue payant de pro-duits et services non plus seulement à l’usage despropriétaires et gestionnaires forestiers mais de tousles acteurs de la forêt. Nous vous en reparlerons!

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22 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016

dossier du trimestre

Le secteur de la pierre naturelle est éga-lement friand de nouvelles technologies.Cela fait maintenant trois ans que nousrevenons vers vous avec un panel denouvelles technologies découvertesdans les travées du Congrès de l'Indus-trie Minérale. Les drones, bien sûr, maisaussi l'imagerie optique ou laser, modé-lisation et big data, etc. Nous vous pro-posons un double éclairage avec Jean-Pierre Tshibangu de la FacultéPoly technique de Mons et Julien Van-neste de Lhoist.

Selon vous quelles technologiesrécentes sont les plus prometteuses ?

J-P. Tshibangu : « Il y en a tellement ! Entermes d’exploration beaucoup d’équipeseuropéennes (projet COPERNICUS) tra-vaillent sur la télédétection des minéraux etroches par les méthodes hyperspectralespour mettre en évidence des indices minéra-lisés sur de grandes régions. En outre desrecherches se font pour mesurer des carac-téristiques physiques, chimiques et minéralo-giques des matériaux géologiques au labo etsur le terrain, en continu ou non. La mise aupoint de tels capteurs pourra permettred’équiper des machines d’abattage (exempleun mineur continu) qui vont faire de la sélec-tivité automatiquement. Le positionnementet l’automatisation des machines de forageet la mesure en continu des paramètres(poussée, vitesse de rotation, vitessed’avance…) permettront de faire une mise àjour de la géologie au fur et à mesure desavancements, ce qui peut aider dans la cali-bration du processus d’abattage à l’explosif.Des plateformes logicielles de plus en plus

performantes permettent aujourd’hui defaire de la conception et de la planificationd’exploitation. Le travail commence par unemodélisation géologique volumétrique quipermet d’intégrer un nombre important decaractéristiques liées au gisement ainsi queleur variabilité spatiale. Il est ensuite possibled’utiliser ces modèles pour planifier et opti-miser l’exploitation (simulation des avance-ments, optimisation des opérations deminage, prise en compte des contraintesenvironnementales et sécuritaires par lamodélisation géomécanique) ».

J. Vanneste : « Je suis né dans la génération« technologique », c’est-à-dire qui a toujourstravaillé avec l’assistance de logiciels de res-source minière avec notamment l’utilisationde modèle numérique souvent par blockmo-del, chaque bloc peut accepter une variétéd’informations différentes qui permettent degérer la planification et de faire des scénarios(modélisation 4D) qui prennent en compteles contraintes techniques et légales, ainsique les besoins de nos clients.

En tant qu'ingénieur des mines et planifica-teur, mon travail consiste à réaliser les plansd'exploitation de nos carrières. Je pars d'unetriple source de données : un modèle géolo-gique, un modèle topographique et le per-mis d'exploitation qui fixe le périmètre légalde nos opérations. Point important égale-ment, je suis soumis à une contrainteconstante qui est de répondre aux exigencesde nos clients. Il faut donc que mon pland'exploitation fournisse les matériaux enquantités et en qualités nécessaires pour quel'usine puisse répondre à leurs demandes. Lemodèle numérique me permet de gérer toutcela simultanément.

Le développement actuel des drones en car-rière me permet d'avoir un modèle topogra-phique précis pour mettre à jour mesmodèles et les réconcilier avec la réalité de lacarrière. J’ai besoin que le modèle topo soitprécis à 2 cm près et dans un format stan-dardisé que je peux intégrer dans mes logi-ciels. Grâce à sa rapidité d'acquisition, ledrone facilite le respect de mes délais. Enplus c’est un gain immense en terme desécurité, puisqu'on évite qu'un géomètre sebalade dans la carrière et près des fronts detaille.

J’ai parfois des doutes avec les dronistes caril y a des gens qui ont acheté des drones etqui veulent me vendre des services de géo-mètre. Or c’est un vrai métier. Je préfère tou-jours travailler avec un géomètre qui a apprisà piloter un drone plutôt qu’un droniste quise prétend géomètre.

Mais les drones en carrière peuvent rendrede nombreux services. J’ai fait appel à unesociété spécialisée qui m’avait proposé unpack d’analyse complet. Nous avons effectuéun survol par drone de l’une de nos carrièresfrançaises et l’analyse des données traitées,nous a notamment permis d’identifier despistes d’amélioration en matière de design,de configuration et de sécurité de notre site. Une autre technologie que nous avons intro-duite dans nos carrières est le scanner laser.Il permet d'optimiser nos tirs de mine. Le

Jean-Pierre Tshibangu a 59 ans.Ingénieur civil des mines avec une maî-trise et un doctorat en sciences appli-quées avec une orientation en méca-nique des roches, il est chef du Servicede Génie Minier de la Faculté Polytech-nique de Mons.

www.umons.ac.be/mecaroc

Modélisation de la Carrière d'Antoing. Les différentes couleurs correspondent à des qualités différentes des calcaires.

© Um

ons

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Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016 - 23

scanner balaye la paroi et on peut modéliserl’épaisseur de pierre à miner et selon cetteépaisseur, le logiciel propose un plan deminage adapté qui est transmis à trans-mettre aux foreurs. On gagne grandementen sécurité en minimisant le risque de projec-tions. L’effet recherché porte également surla productivité en obtenant une meilleuregranulométrie et un meilleur étalement dutapis de tir. Outre l’investissement assezimportant, cette technologie a nécessité uncertain temps d’apprentissage mais elle estaujourd’hui parfaitement maîtrisée par notreéquipe de minage, notamment pour para-métrer le programme de modélisation enfonction de la réalité de la carrière ».

À l'avenir, qu'est-ce qui vous sembleprometteur ?

J-P. Tshibangu : « Pour moi les approches demodélisation qui partent de la récolte desinformations sur le terrain pour cheminervers la simulation en fin de vie en passant par

la modélisation géologique prendront deplus en plus d’importance dans l’industrieextractive ». En effet, l’environnement forte-ment peuplé en Europe ne pourra que menerà des contraintes de plus en plus fortes vis-à-vis de l’industrie minérale. Pour rencontrerces contraintes, l’exploitant devra aller versdes approches intégrées pour lui permettrede gérer en temps réel une masse impor-tante de données et adapter ses modèles dupoint de vue de la productivité et de la sécu-rité. L’avantage de ces approches est derendre le système dynamique au cours dutemps ».

J. Vanneste : « Je rentre justement de Parisoù se tenait une conférence avec la firme quinous fournit le logiciel minier pour la gestionde nos carrières et de nos modèles. Elle nousa présenté ce qu'elle proposait et ce quenous pourrions obtenir à l'avenir. Elle poussepour que l’outil soit interactif pour que l’in-formation soit mieux partagée entre les utili-sateurs et qu’on puisse gérer les données quiviennent de diverses sources (foreur, géo-

logue, ingénieur de planification et de pro-duction, etc.). Poussé à l’extrême on pourraitmême imaginer de surimposer le modèle auterrain via la réalité virtuelle ».

Sur quels développements travaillez-vous actuellement aux Facultés ?

J-P. Tshibangu : «Au niveau de l’Université,deux grands centres de recherche ont étécréés grâce aux fonds Objectif 1 de l’UnionEuropéenne : MULTITEL et MATERIA NOVA.À l’échelle de notre Université ces centresont de gros moyens matériels et humains,mais à l’échelle européenne et mondiale,nous pensons que leur taille reste faible.

En ce qui concerne le Génie Minier, la pertedes compétences en Europe (de manièregénérale) et le fait que nous sommes pour lemoment en Belgique les seuls à avoir gardéune orientation véritablement « mines » nousdonne une spécificité qui fait que noussommes reconnus assez bien en Belgique età l’étranger.

Pour nous le rêve est de mettre au point unedémarche de collecte optimum de donnéesde terrain afin de l’intégrer dans unedémarche d’orientation de l’exploitationdes ressources minérales. L’exploitation àlaquelle on devrait aboutir devra valorisercomplètement les gisements et rencontrerles contraintes environnementales et socié-tales ». �

Julien Vanneste est géologue et ingé-nieur des mines. Il travaille chez Lhoistdepuis mars 2008 où il est responsablede la planification des sites belges.

www.lhoist.com/be_fr

Image surimposant photo en couleurs naturelles et modélisation géomécanique (tunnel de la carrière de Lessines).

© Lh

oist

Modélisation géologique d'un gisement faillé. Les failles sont marquées en noir et on remarquele décalage des couches géologiques.

© Um

ons

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L’été a été un moment fort pour leconcours Habitat Léger de Loisir en boisorganisé par RND grâce au soutien finan-cier du Ministre Marcourt. C’est en effet le14 juillet dernier qu’a eu lieu officiellementla proclamation des résultats du concourslancé en octobre 2015 et clôturé en 2016.Cet événement a été l’occasion d’exposer,en recréant tout un espace forestier plusvrai que nature, les 21 projets sélectionnésparmi les 73 projets déposés.

Rondement menée par le Président de RND,André Bouchat, Bourgmestre de Marche et Sé-nateur honoraire, la proclamation des résultatsa été l’occasion de resituer les différents objec-tifs du concours : développer une nouvelle offred’hébergement de qualité pour les touristes etpar là contribuer au rayonnement touristique età l’attractivité de notre territoire ; engager lesentreprises wallonnes de la transformation etde la construction bois qui concrétiseront lesprojets sur le terrain, sur la voie de l’innovationet de la diversification et dans une logique decircuits courts ; contribuer à l’implémentationdes premiers équipements touristiques sur lesmassifs forestiers partenaires du projet « Forêtsd’Ardenne ». Découvrons plus en détail les 4projets et leurs auteurs respectifs.

Le premier prix a été octroyé au projet AR-BORway proposé par Marine Leclercq et Jé-rémie Lepère, deux jeunes architectesd’Arbor Architecture, basé à Herbeumont.

Leur projet se veut contemporain, épuré etsimple. Marine Leclercq nous confie que «notre motivation à participer à ce concoursa été de répondre de manière engagée enproposant des constructions esthétiques,parfaitement intégrées au cadre et aux ma-gnifiques paysages qui nous entourent. Laproblématique de camping nous est fami-lière et c’est ce qui a animé notre réflexionarchitecturale ».

La construction proposée a été pensée dansun contexte escarpé et forestier, d’unegrande quiétude. Parti d’une base de cube,celui-ci se déstructure et trouve son élan par

des coupures obliques, comme pour se pro-jeter vers le paysage. L’architecture se metau service de la nature en imitant ses formeset ses lignes légères. La structure proposée,souple et dynamique est en ossature bois(sapin). À l’intérieur, l’ambiance « total bois»(frêne, chêne) dont l’organisation se veutsimple compact et fonctionnelle, et lagrande ouverture accompagnée d’une ter-rasse invitent à la détente et la contempla-tion de la nature. La lumière y pénètrelargement et l’avancée du toit permet de seprotéger des rayons d’été.

Tous les éléments de la construction (sauf lesbardeaux) peuvent être préfabriqués afin defaciliter le montage et favoriser un mode deconstruction rapide et économique.

Marine Leclerq nous a fait part de tout sonenthousiasme à pouvoir travailler sur un petitlogement en bois où toute la créativité ar-chitecturale pouvait s’exprimer : «Celachange des logements types caravanes quel’on voit encore trop souvent. Travailler surla conception architecturale, l’organisationintérieure de ce type de logement à taille hu-maine (35 m²) où des perspectives deconcrétisation sont possibles, c’est ce quinous a vraiment à Jérémie Lepère et moi-même enthousiasmés. »

Josiane Pimpurniaux, collaboratrice de Jean-Pol Van Rey-broeck, et André Bouchat.

Exposition des 21 projets à la Vieille Cense.

Concours Habitat Léger de Loisir en bois :4 lauréats et l’aventure continue

réseau bois

24 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016

ARBORway

4 projets… 4 façons originales de créer une nouvelle forme d’habitat touristique de qualité

Jérémie Lepère – Arbor Architecture

Marine Leclercq – Abor Architecture

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rcq et Jérémie Lepère

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De gauche à droite : José Perard Collard (Féd. Wallonne des Menuisiers), Bernard Moinet (Député provincial – Prov Lux.), René Collin (Ministre wallon), André Bouchat(Président - RND), Alain Collard ( Féd. des Campings), Marie-Caroline Detroz (project manager - RND) Michel David et André Feller (administrateurs - RND)

Céline Finzinger,architecte belge,basé à Souillac (Fr)lauréat du Prix duDesign et de l’In-novation nous aproposé un projettout à fait original« Les pieds dansl’eau ». «Ce quim’a le plus parlé,nous confie-t-elle, c’était de travailler sur unsujet très séduisant : un habitat en plein na-ture. Il me semble que cela ferait rêver n’im-porte quel architecte. Nous avons tous

encore en tête les cabanes dans les bois denotre enfance ». Et ce concours a été pourCéline Finzinger l’occasion d’imaginer devraies cabanes dans des sites exceptionnels.Des cabanes pas uniquement accessiblesmais innovantes par rapport aux offres exis-tantes.

Son projet s’est concentré sur la conceptiond’un volume élancé qui se contracte et se di-late en hauteur. Il en résulte une forme fluidequi invite au voyage, à la contemplation enl’habitant mais aussi en l’observant telle unesculpture qui ponctue le paysage. La struc-ture est entièrement en bois : charpente enlamellé collé contreventée et ceinturée pardes chevrons. Elle est habillée de bardeaux

de bois imputrescibles (châtaignier ou mé-lèze). Des bandeaux de fenêtres rythment levolume et cadre le paysage à 360 degrés. Cequi permet de voir sans être vus. La proposi-tion sur pilotis ou sur flotteurs permet aussid’investir des lieux pour l’instant inexploitéstels des zones inondables, des berges deruisseaux, des plans d’eaux et par là mêmerenforcer l’expérience et le sentiment de dé-paysement. Le plan dodécagonal et les fe-nêtres toutes identiques facilitent l’usinageet le respect du budget.

«Toute ma réflexion s’est basée sur ‘’Com-ment habiter la nature, dormir en forêt, s’in-tégrer sans perturber’’ Ce sont des questionsqui me touchent ». Par ailleurs, la contrainte

limitant les propositions à 35 m²apportait selon Céline Finzingerune réflexion intéressante autourde la création d’espaces restreintset modulaires qui faire référenceau mouvement des « Tiny Houses»,un courant intéressant en pleindéveloppement inhérent à la crisedu logement mais attaché aussiet surtout à un mode de vie plussimple et plus responsable.

Concours Habitat Léger de Loisir en bois :4 lauréats et l’aventure continue

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016 - 25

Les piedsdans l’eau

4 projets… 4 façons originales de créer une nouvelle forme d’habitat touristique de qualité

Céline Finzinger, architecte

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26 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016

Commençons par le premier prix étudiant,Perrine Sovet, porte-parole du grouped’étudiantes, nous a partagé tout son en-thousiasme d’avoir réfléchi, imaginé et depouvoir inscrire le projet Leaf’House dansle cadre de son cursus.

« Nous avons d’abord réalisé un travail per-sonnel sur une meilleure connaissance dumatériau bois, de ses différentes utilisationspossibles en matière de construction etd’aménagement. Ensuite, nous avons consti-tué notre équipe. Nous avons dû confronternos idées, échanger et arriver à inscrire dansle projet l’identité et la personnalité de cha-cune d’entre nous. Il nous a fallu plus d’unedouzaine d’esquisses avant d’arriver à ce quenous avons proposé aujourd’hui ». Ce fut unvéritable défi ! C’était en effet la premièrefois qu’elles avaient l’occasion de travaillersur un projet d’une certaine envergure, utili-sant un matériau naturel qu’elles n’avaientpas l’habitude de travailler, et avec la pers-pective éventuelle d’une concrétisation.

Après avoir observé et réalisé toute unesérie de clichés montrant chacune desétapes d’une feuille qui tombe d’un arbreet de sa position lorsqu’elle arrive au sol,Perrine Sovet et son équipe ont utilisé ledessin pour construire la forme en 3D. Àl’intérieur de cette forme architecturaletoute particulière, elles ont réfléchi àl’agencement intérieur. Cet aménagement,

modulable et ludique à la fois est organiséde façon à optimiser l’espace et permettreun confort maximal à l’ensemble de ses oc-cupants. L’habitat, reposant sur un systèmede pilotis, est composé de grandes baies vi-trées offrant une continuité entre les es-paces intérieurs et extérieurs.

MiraCube est un projet qui fait référenceaux miradors ou le toit-terrasse permetl’observation de la nature et de jouir d’unevue exceptionnelle sur le paysage tout encréant une zone personnelle cachée de lavue de tous.

Daniele Napoleone, porte-parole dudeuxième groupe d’étudiants, attire notreattention sur le fait qu’ils se sont concen-trés sur le respect dess 1000 euros/m².

« Nous avons voulu nous concentrer surune structure simple, en privilégiant l’ossa-ture bois, et l’utilisation des matériaux lo-caux comme le douglas, le pin… oùl’organisation spatiale a été structurée au-tour d’un open-space. Raison pour laquellela zone de nuit est en mezzanine. Cela aété un véritable challenge de participer àce concours, être dans des conditions simi-laires aux professionnels, même si nousn’avions pas leur expérience. Nous allions

être jugés par des professionnels et despersonnes inconnues. Ce qui nous a motivéégalement est que nous rivalisions face àdes architectes qualifiés ».

L’accès au module se fait par le biais d’unepasserelle liée aux principaux axes piétonsdu camping.

réseau bois

Leaf’ House

Mira Cube

© Perrine Sovet, Yasmina N’CIri, Céline Roland, Elsa Lubwa Nzembele, Chantal Sila

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© Elise Lacour, Laura Lizzo, Danièle Napoleone et Laurie Servais

Deux projets étudiants venant de l’École supérieure des Arts de la Fé-dération Wallonie Bruxelles (Arts²) basée à Mons ont chacun reçu unprix. Poussés par leur professeur d’informatique et de dessin d’archi-tecture, Bruno Henaut, deux groupes d’élèves en Master I option archi-tecture d’intérieur se sont constitués :

• Perrine Sovet, Yasmina N’Cliri, Céline Roland, Esla Lubwa Nzembele,Chantal Sila pour proposer le projet Leaf’House (Premier Prix Étu-diant)

• Daniele Napoleone, Laurie Servais, Elise Lacour et Laura Lizzo, pourle projet MiraCube (Deuxième Prix Étudiant).

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Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016 - 27

Concrétiser des habitats touristiques en bois di-rectement issus de ce concours ! C’est la volontéde RND, mais c’est également le souhait forte-ment exprimé par nos 4 lauréats. Chacun desprojets proposés peut en effet apporter uneidentité forte au lieu sur lequel ils s’implanterontet seront, comme le précise Céline Finzinger,l’illustration que le bois permet la réalisation deformes atypiques.

Pour les 4 lauréats, le rôle de RND reste indis-pensable et ne s’arrête pas à l’organisation duconcours. Il est essentiel à la bonne suite duconcours. Pour Céline Finzinger et Marine Le-clercq, le rôle de RND consiste maintenantmettre les acteurs clés en liaison, les coordonneret s’assurer que la concrétisation des projets sefasse en valorisant les matériaux, les essences etles savoir-faire locaux. Perrine Sovet et DanieleNapoleone espèrent que par la promotionmenée par RND, leurs projets vont constituer unvéritable tremplin pour eux, une reconnaissanced’un travail estudiantin de qualité et une belleentrée dans leur future vie active.

Les propos tenus par les 4 lauréats rejoignentpleinement notre ambition : créer plusieurs vi-trines autour de cette thématique et cela dansdes sites hautement stratégiques par rapport autourisme.

Mais nous ne l’emprunterons pas seuls !

Nous connaissons le soutien du Ministre Collinau projet des Forêts d’Ardenne et de sa volontéde développer de nouvelles formes d’héberge-ments touristiques. De nouvelles avancées auniveau du Code Wallon du Tourisme et des nou-velles possibilités en termes d’implantation lais-sent à penser que de nouvelles perspectivespour ce type d’habitat vont être possibles au-jourd’hui.

Nous connaissons également le soutien du Mi-nistre Marcourt saluant notre initiative commeexemplaire. Elle répond à la volonté du ministred’engager les entreprises de la transformationet de la construction bois sur la voie de l’inno-vation et de la diversification, avec cette plus-value de s’inscrire dans une logique de circuitscourts. Nous espérons que ce soutien se pour-suivra tout au long de la concrétisation.

Le député provincial Bernard Moinet, encharge du Tourisme, de l’Économie et des Res-sources Naturelles a voulu de par sa présence àla proclamation des résultats le 14 juillet derniermontrer l’intérêt et l’importance qu’il porte à cetype d’initiatives, tout à fait complémentaire àl’appel à idée ‘Tourisme, Forêt, Innovation’ qu’ilavait lancé en 2015. Il soutient RND dans sesdémarches de diversification en matière d’hé-

bergement touristique et veut ainsi renforcerl'attractivité touristique du territoire provincial.

Pour RND, ce concours n'est qu'une premièreétape. Il s'agit maintenant de structurer la de-mande. Ainsi, nous allons, en collaboration avecla Fédération des Campings, partenaire duconcours, promouvoir le HLL bois vers les inves-tisseurs potentiels (propriétaires et/ou gestion-naires de campings). L’exposition des 21 projetssera présentée au Salon Camp’air le 15 no-vembre prochain à Marche-en-Famenne.

De même et, en collaboration avec la Fédéra-tion wallonne des Menuisiers Belges, elle aussipartenaire du concours, RND va mener des ac-tions destinées à promouvoir ce nouveau typede produit auprès des entreprises wallonnes dela construction bois.

Le but visé par RND c’est de croiser l’offre et lademande et de faire remonter vers les profes-sionnels wallons de la construction bois une de-mande du secteur touristique qui soit structuréede telle sorte qu’ils puissent y répondre en pro-posant des prix qui « tiennent la route ».

Les collaborations initiées entre RND et les ad-ministrations compétentes (DGO4- Aménage-ment du Territoire, DGO6- Recherche etInnovation, Commissariat Général au tourisme)dans la mise en œuvre de ce concours vont sepoursuivre et s’intensifier dans la phase deconcrétisation tant pour aider les propriétaireset gestionnaires de campings, de zones de loisirhabitables, mais également les entreprises de laconstruction bois dans le développement desprototypes. �

La suite… vers la concrétisation de ces projets !

Dès à présent, découvrez notre brochure reprenant les 21 projets qui témoi-gnent de la créativité et du savoir-faire de leurs concepteurs. Puissent-ils êtresource d’inspiration pour les prescripteurs et opérateurs touristiques désireuxde promouvoir une offre d’hébergement touristique durable et de qualité !

Puissent-ils être également sources d’innovation et de diversification pourles entreprises de la construction bois désireux de s’ouvrir vers de nouvellesniches de marché intégrant le matériau bois local et les compétences locales.

RND est à votre disposition pour concrétiser ces projets.

CONCTACT : Marie-Caroline DETROZ - [email protected] - Tél. 084.32.08.47

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28 - Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016

Quatre partenaires tracentla route de l’ardoise en Ardenne

L'ardoise est un matériau emblématique denos régions. Utilisée depuis l'époque ro-maine, elle couvre une bonne partie de nosbâtiments. Elle a également donné lieu àune exploitation industrielle souterrainecomparable aux mines de charbon des bas-sins houillers. Avec ses mineurs de fond, sesluttes sociales et ses anecdotes plus oumoins extraordinaires. Pour valoriser aumieux ce patrimoine, quatre acteurs touris-tiques de Belgique, de France et du Grand-Duché de Luxembourg se sont associés etont créé la Route de l'Ardoise en Ardenne.

Les collines qui cachentdes montagnes

Il y a à peu près 400 millions d'années, l'Ar-denne ne se composait pas du tout de collinesverdoyantes comme aujourd'hui. C'était unfond marin profond et calme dans lequel sedéposait une argile fine, noircie par la matièreorganique des restes de plantes et d'alguesconservée dans ce milieu privé d'oxygène. Cesargiles, une fois durcies et transformées enroche ont été comprimées en schiste ardoisierlors de l'orogenèse calédonienne qui fera del'Ardenne une chaîne de montagnes compa-rables aux Alpes. Pendant des millions d'an-nées, l’érosion aplanit ces montagnes pour enrévéler un cœur d'ardoise exposé au flanc desvallées au creux des collines ardennaises.

Le schiste ardoisier est une roche formidablecar elle se délite finement et permet de fabri-quer des ardoises fines et légères, une particu-larité connue et exploitée depuis l'époqueromaine. Le schiste ardoisier n'a pas servi qu'àcouvrir les toits, il a également été utilisé pardes générations d'écoliers qui étaient armésd'une ardoise et d'une touche en lieu et place

d'un cahier et d'un bic. Les tailleurs de pierreen ont également fait des croix de schiste pournos défunts, des objets d’usage quotidien(éviers, porte-plumes, jeux de construction…)ou spécifiques (résistances, tables de labora-toire…) ou encore des spécimens utilisés dansl’architecture (mœllons, revêtements de murs,les abat-sons de nos églises…), nous laissant unpatrimoine exceptionnel ponctuant notre patri-moine bâti, nos cimetières et nos chemins.Enfin, le schiste ardoisier constitue un matériaude construction exceptionnel comme en témoi-gnent les châteaux de Bouillon (B), Herbeu-mont (B), La Roche-en-Ardenne (B), Bourscheid(L) ou Vianden (L).

De l'industrie au tourisme

Dès le 17e siècle, le schiste ardoisier est exploitéde manière industrielle dans des ardoisièresstructurées et spécialisées dans la productiond'ardoises. Au fil du temps, les exploitations àflanc de colline pénètrent toujours plus profon-dément dans les boyaux de la terre jusqu'àdevenir, au 19e et au 20e siècles, des mines sou-terraines modernes avec puits et chariots, où lemarteau pneumatique et les explosifsmodernes succèdent au pic et à la poudrenoire. Le travail de ces mineurs est aussi fasci-nant que pénible et « il fallait bien être durcomme un Ardennais pour le mener à bien jouraprès jour » nous dit Louis Soquay, un des der-niers scailtons (mineurs d'ardoise) de la régionde Bertrix encore en vie.

Les ardoisières ardennaises ont fermé, vaincuespar les fruits de nos luttes sociales et la concur-rence étrangère. Aujourd'hui, ce passé indus-triel se visite dans quatre lieux emblématiques(voir encadrés) qui viennent de structurer leuroffre touristique dans une Route de l'Ardoiseentre France, Belgique et Luxembourg.

Plus qu'une route, un réseau

« Le véritable initiateur de cette Route de l'Ar-doise est en fait Philippe Cayla, géographe àl'Université d'Angers », nous dit VincentAnciaux, le coordinateur de cette initiative.«Philippe nous a montré à quel point nos siteset nos offres touristiques étaient complémen-taires », ajoute Daniel Manant d'Ardois'Alle.«Et c'est Vincent qui a structuré ce projet dansune charte, ce qui a vraiment consolidé ceréseau », précise Yves Crul d'Au Coeur de l'Ar-doise. Et Doris Thilmany de conclure : « LaRoute de l'Ardoise est inscrite dans la MarqueArdenne car notre démarche va au-delà de nossites touristiques. Elle participe de la personna-lité et de l'unicité de notre région ».

Nous avons l'opportunité de participer à uneréunion de ces quatre acteurs et nous avons étéfrappés par deux choses. Tout d'abord, ils for-ment un groupe uni par leur amour des ardoi-sières et de l'épopée dont elles témoignent etpar la volonté d'avancer ensemble. Ensuite,c'est un groupe ouvert, car discutant librementde sujets parfois difficiles, et riche d'un dyna-misme porteur d'idées nouvelles et d'innova-tions. Autant dire qu'ils ont accueilli à brasouverts la possibilité de rentrer un projet dansle cadre de notre appel à idées (voir ailleursdans cette revue). « Chacun apporte de sontemps, nous dit Daniel Manant, comme pour larevue de présentation de la route. Ceux qui ontla plume facile ont participé aux textes, Doriss'est chargée de la mise-en-page, etc. ». « Onavance pas à pas », continue Vincent Anciaux,« avec comme objectifs de stabiliser l'animationdu réseau, et de mieux structurer notre com-munication, entre autres via la MarqueArdenne ».

L'un dans l'autre, ce sont plus de 20 000 visi-teurs annuels, dont une majorité visite AuCœur de l'Ardoise, qui s'intéresse à ce patri-moine exceptionnel. « Mais on devrait fairebien plus », nous dit Yves Crul, confiant. « Avecune offre touristique structurée, nous voulonsà terme que le touriste puisse parcourir la routeet trouver au fil de son parcours des points d'in-térêt et de quoi se loger et se sustenter ».

Nous pouvons vous assurer que les idées, lamotivation et l'énergie pour y arriver ne man-quent pas. Et il n'est pas impossible que RNDapporte prochainement sa pierre à ce bel édifice.

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Maison de l’ardoise à Rimogne.

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Maison de l'ArdoiseRimogne (FR)

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Les quatre sites, tant au niveau de leur histoire que de leur géologie, sont complémentaires. Les ardoisières deRimogne se sont développées au cœur du village même, à l’écart pour Alle et Bertrix. Haut-Martelange reste unespace préservé où les ateliers, restaurés, sont le siège de démonstrations. La géologie de chacun de ces territoiresa donné naissance à des schémas d’exploitation différents, dont on peut ressentir l’ambiance et leur organisationspécifique en les visitant.

Rimogne fut l'un des principaux bassins ardoisiers françaiscomme en témoigne son Puits Saint-Quentin et sa Maisonde l'Ardoise installée dans l'ancienne centrale électrique dela mine. Elle propose un parcours vivant et moderne autourde l'épopée de l'ardoise.

Tél. +33 (0) 324 327 360www.village-ardoise-rimogne.fr

Au Cœur de l'Ardoise Bertrix (BE)

Les guides, tous anciens scailletons ou fendeurs d'ardoise,vous raconteront le quotidien des mineurs et de cetteindustrie qu'ils ont vécu et qu'ils font revivre en vous invi-tant à un repas du mineur dans les salles de l'ardoisière.

Tél. +32 (0) 61 414 521www.aucoeurdelardoise.be/fr

Musée de l'Ardoise Haut-Martelange (LU)

Dans cet ensemble cohérent de 8 hectares, on découvrel'architecture industrielle et sociale d'une ardoisière. Lavisite comprend la démonstration du métier ardoisier, ladescente facultative dans une galerie du 19e siècle et à lafin, le tour en train industriel.

Tél. +352 (0) 23 640 141www.ardoise.lu

Ardois'AlleAlle-sur-Semois (BE)

Ardois’Alle est une des deux mines à visiter. On y découvreles secrets de l'exploitation de l'ardoise dans sa salle thé-matique et à l'aide d'une projection cinématographique, eton y touche la nappe aquifère prisonnière des galeries deschiste.

Tél. +32 (0) 497 454 374www.ardoisalle.be

Pour plus d’infos sur la Route de l’ardoise : [email protected]

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Le douglas (Pseudotsuga menziesii var.menziesii (Mirb.) Franco), parfois égale-ment appelé pin d’Oregon ou sapin de dou-glas, bien qu’il ne s’agisse pas d’un pin nid’un sapin, est un arbre originaire de lacôte Ouest de l’Amérique du Nord où iln’est pas rare de croiser des individus de80 m de haut et de 2 à 3 m de diamètre.C’est un arbre à croissance rapide qui pro-duit un bois rouge aux excellentes qualitésmécaniques et d’une durabilité naturelleélevée. Il peut être destiné à de multiplesusages, que ce soit en ossature bois, encharpente, en bardage, parquet, meublesou en lamellé-collé, voire en constructionnavale. Les plus belles grumes seront réser-vées pour la fabrication de feuillets de pla-cages et de panneaux contreplaqués.

Le douglas en Wallonie

Les premières plantations dans nos forêts wal-lonnes remontent à plus d’un siècle. Aujour-d’hui, on rencontre encore quelques-unes deces parcelles ou reliquats de parcelles dissémi-nées en différents endroits : dans les régions deVielsalm, de Saint-Vith, de Malmedy mais aussià Malvoisin, à la Croix-Scaille, à Mirwart, à Nas-sogne, à Tintange… pour n’en citer quequelques-uns. L’Inventaire Permanent des Res-sources Forestières de Wallonie, qui a notam-ment pour objectif d’assurer un suivi actualiséde la forêt wallonne, a pu mesurer plusieurs deces vieux individus : une hauteur dépassant les50 m, un individu près de Bouillon mesurant62 m, plus de 300 cm de circonférence à1,50 m du sol pour des volumes individuels deplus de 10 m3, certains dépassant les 16 m3.

Son essor en Wallonie n’a cependant, réelle-ment démarré qu’après la Seconde Guerremondiale et il a fallu attendre 1950 pour qu’ilpuisse être repris de manière distincte dans lesrecensements nationaux. Depuis, les surfacesconsacrées au douglas n’ont cessé d’augmen-ter, surtout ces dernières années. Entre 2001 et2011, les surfaces occupées ont augmenté deplus de 50 %. La plus forte évolution estconstatée en forêt privée où l’augmentation estde 58 %, contre 43 % en forêt publique. Lesdouglasaies sont donc nombreuses et repré-

sentent à elles seules plus de 20 % des peuple-ments âgés de moins de 10 ans en Wallonie. Enterme de matériel sur pied, le douglas repré-sente 5 % du volume marchand total sur pied,toutes essences confondues. Cette valeur vaaugmenter dans les années à venir au vu dunombre de jeunes peuplements. Les peuple-ments mélangés, principalement avec l’épicéa,ont également vu leurs surfaces augmenter deplus de 20 % sur la même période. Ces mêmesparcelles représentent presque 12 % des peu-plements âgés de 10 ans maximum.

Le douglas figure donc actuellement parmi lesprincipales essences résineuses de reboise-ment, juste derrière l’épicéa. Malheureuse-ment, il n’échappe pas aux problèmes sani-taires en forêt. Touché par des maladies qui luisont spécifiques ou non, le plus alarmant cesont des nouveaux pathogènes encore incon-nus il y a quelques années que l’on vient dedétecter. La suite de l’article survolera les prin-cipales maladies rencontrées, connues ourécemment découvertes.

Les principaux pathogènes

• La rouille suisse du douglas (Phaeco-cryptopus gaeumannii (Rhode) Petr. (Ch.)

La rouille suisse est une maladie spécifique du

douglas, c’est également la plus répandue. Ils’agit d’un champignon ascomycète originaired’Amérique du Nord et découvert en Suisse en1925. On la détecte principalement sur lesjeunes plantations. C’est un agent pathogènede faiblesse, cela signifie qu’il affecte les indivi-dus déjà affaiblis. La mortalité des plants estassez rare.

Comment la reconnaître ?Rougissement des aiguilles d’un an et chuteprématurée de celles-ci, âgées d’au moins deuxans, ainsi qu’une présence de deux rangées deponctuations noirâtres de part et d’autre de lanervure centrale à la face inférieure desaiguilles atteintes.

Mesures de protections :Aucun remède curatif, seuls quelques moyenspréventifs - installer le douglas en bonne sta-tion - favoriser un mélange d’essences - réaliserune plantation avec des plants issus de plu-sieurs provenances recommandables - effec-tuer des éclaircies suffisamment fortes (en éli-minant les individus dominés ou affaiblis) pourfavoriser la circulation de l’air au sein du peu-plement, afin de diminuer l’humidité.

• Le Phomopsis du douglas ou chancredéprimant (Phacidium coniferarum (Hahn)Di Cosmo et al. = Phomopsis pseudotsugaeWilson)

Maladies et essences forestières :le cas du douglas

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La rouille suisse cause un jaunissement et la chutedes aiguilles les plus âgées.

Un chancre ceinturant suite à une attaque par le Phomopsis.

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Le point de vue des pépiniéristes forestiers

Les Infos de Rnd - 3e trimestre 2016 - 31

Il s’agit d’un champignon pathogène quiaffecte surtout les plants qui viennent d’êtretransplantés même s’il peut attaquer des arbresplus âgés. La mortalité peut être assez élevéedans les jeunes plantations.

Comment le reconnaître ?Un brunissement suivi d’un dessèchement del’écorce sur les jeunes pousses. L’arbre réagitpour se protéger en produisant un bourrelet cor-tical entre la partie saine et la partie malade, cebourrelet deviendra un chancre suivant l’avan-cée de la maladie. Il s’ensuit un dépérissementde la partie supérieure de la zone attaquée. Sou-vent, les plants perdent leur pousse terminale etprennent un aspect buissonnant. Sur les jeunesplants de moins de 5 cm de diamètre à 1,50 mdu sol, l’infection peut progresser rapidement etpeut entraîner la mort de l’arbre. Les arbres plusgros cicatrisent de leurs lésions.

Mesures de protections :Si l’arbre est faiblement atteint, l’éliminationdes branches chancreuses et une protectionfongicide appropriée peuvent sauver l’arbre.Dans le cas contraire, si les attaques survien-nent dans de jeunes plantations ou si les arbressont fortement atteints, il est préférable d’éli-miner les plants infectés en les brûlant en pre-nant soin de ne pas inoculer la maladie parcontact aux plants sains.

• Le Sirococcus conigenus (Sirococcus coni-genus (Dc.) Cannon & Minter)

C’est également un champignon qui peut atta-quer les arbres de tout âge. Le Sirococcus serencontre particulièrement dans les peuple-ments en conditions froides et humides. Lesjeunes plantations sont particulièrement vulné-rables et peuvent être sévèrement défiguréessuite à des attaques répétées et en mourir.

Comment le reconnaître ?Les rameaux d’un ou deux ans souffrent d’unechute des aiguilles à leurs extrémités. Il y a éga-lement une présence de nécroses ainsi que laformation d’une crosse bien caractéristique.

Mesures de protections :Il n’existe aucun moyen de lutte actuellementconnu.

• Contarinia pseudotsugae

Il s’agit d’une larve de cécidomyie, un insecteparasite du douglas récemment découvertcomme pathogène dans nos contrées. Il estassez largement dispersé dans les peuplementsde douglas en Wallonie, causant des dégâtsparticulièrement importants dans les jeunesplantations. On a d’ailleurs pu le détecter enassociation avec le Sirococcus conigenus. Il est

encore trop tôt pour estimer son impact géné-ral sur la douglasaie wallonne.

Comment la reconnaître ?Les symptômes consistent en une galle provo-quant une coloration brunâtre et une torsiondes aiguilles de l’année.

Mesures de protections :Il est encore trop tôt pour déterminer quelmoyen de lutte est efficace.

Comme on peut le constater, les symptômesdes différentes maladies peuvent paraître assezsemblables au premier abord et demandentdonc un examen plus attentif. D’autant plusqu’aux maladies précédemment citées, s’ajouteun autre problème : le rougissement physiolo-gique. Ce rougissement, rencontré en fin d’hi-ver ou au début du printemps, résulte d’unmauvais contrôle de l’évapotranspiration del’arbre, lors d’une insolation importante qui nepeut être compensée par la présence d’eauxdans le sol (sol gelé par exemple). Les symp-tômes sont, comme son nom l’indique, un rou-gissement des aiguilles depuis les extrémitésvers le centre. On comprendra dès lors, les pro-blèmes du forestier pour identifier avec certi-tude l’agent pathogène responsable d’un peu-plement infecté.

D’autres pathogènes peuvent encore l’affecter,par exemple : l’Armillaire, le Botrytis, la fontedes semis… pour ne citer qu’eux. Mais contrai-rement au cas du frêne, fortement touché parla Chalarose, les maladies du douglas, bienqu’elles soient plurielles, restent relativementmarginales, la plupart des peuplements se por-tant bien. �

Durant l’année 2015-2016 une légère diminution de la demande en plants de douglass’est fait sentir.

Cette diminution peut être probablement liée au fait que les conditions climatiques deces deux dernières années ont été favorables à l’expansion de la rouille suisse avec deuxhivers doux consécutifs et un printemps 2016 particulièrement humide. Elle a en effet étédétectée plus fréquemment. La découverte de nouveaux pathogènes sur le douglas a étéégalement médiatisée, ce qui a pu rendre le propriétaire plus méfiant. Il est cependantdifficile de dire s’il jette son dévolu sur une autre essence.

Le douglas se vend toujours très bien. Il faut dire que la diminution de la demande decette année survient après cinq années consécutives d’une demande toujours croissante,avec un pic pour l’année 2014-2015. Il est vrai que l’épicéa fait un retour en force maisce que l’on constate surtout de plus en plus, ce sont des parcelles peuplées d’essencesmélangées. Majoritairement un mélange d’épicéa et de douglas.

Pertes des aiguilles et extrémités de rameaux en crosses,caractéristique du Sirococcus.

Rameau de Douglas contaminé par la Contarinia.

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