page 1/7madame...actnce iranienne golshifteh farahani, 30 ans, dont la moitié passée devant les...

14 BOULEVARD HAUSSMANN75438 PARIS CEDEX 09 - 01 57 08 50 00

08/09 FEV 13Hebdomadaire Paris

OJD : 422851

Surface approx. (cm²) : 3580N° de page : 1

/7

SYNGUE7412425300505/GTG/OTO/2

Eléments de recherche : SYNGUE SABOUR - PIERRE DE PATIENCE : uniquement le film de Atiq Rahimi, sortie en salles le 20/02/13, passagessignificatifs

SAINTALENTIN

NOS 50 COUPSDE CŒUR

LES DEFILES HAUTE COUTURE COTE VIP



OJD : 422851


/7



covERsforv

GOLSHIFTEH»PARA

LE GOÛT ,DE LA LIBERTE

Star dans son pays, la comédienne IRAME^K, contrainte àLEXIL se réinvente en France. À l'occasion d'un magnifiquerôle de femme afghane JA'SOLMISE dans "Syngué Sabour",

elle se prête à une séance de mode glamour. Rencontreavec une TRAGÉDIEXXE gaie comme un pinson.

PAR ISABELLE GIRARD PHOTOS BILLY NAVA RÉALISATION SOPHIE MICHAUD



OJD : 422851


/7



Mise en beaute Sisley parTima Roivainen avec PhytoBlanc Intensive lightningSerum, maquillage avecPhyto Blanc Lighlening

Compact Foundation n° 02White Pelai, Phyto SourcilPerfect Brun n° 3, PhytoKhol Perfect Black n" I,

le nouveau mascaraSo Intense Deep Black n° I

et le Phyto Up ShineSheer Nude n" i

CARTEBLANCHE

CHEMISIER

A COL LAVALLIERE

EN CRÊPE DE CHINE

ET PANTALON

JAQUARD IMPRIMÉ

ANIMAL L ENSEMBLE

CÉLINE MANCHETTE

MAISON RABIN

KAYROUZ, ESCARPINS

PIERRE HARDY



OJD : 422851


/7



D'ABORD IL Y A LESBLEU PASSE. JAUNE Pdifférentes burqas qu'ellibaisse inlassablement laune voilette, selon qu'éEnsuite il y a les bruitsmouches qui tourohomme, allongeavec une vai

RS SAFRAN POUDRE.Ce sont les couleurs deset dont elle relevé ou ra

grillagée comme on levéchez elle ou qu'elle sorte

les bombes, des chars et destour du corps inanimé d'un

"é sur un vieux matelas défonce,sion dans le bras Enfin il y a la

ie l'homme inanimé, qui s'agite pour sur-vivre dans cette désolation Elle va chercher de l'eau, dela nourriture des medicaments fait sa priere dit a sesdeux petites filles d'aller jouer dans le jardin sec et dela-bre Elle est lasse maîs animée par la rage du desespoir etla volupté d'avoir récupère ce dont on l'avait jusqu'alorsprive la parole Elle ne cesse pas de parler, a Dieu dansle vide, a son mari, a elle-même, au rythme d'une ka-lachnikov enrailleeC'est elle l'héroïne du dernier film du réalisateur franco-afghan Atiq Rahimi, tire de son livre « Syngue Sabour,pierre de patience » * prix Goncourt 1998, long mono-logue magistral tenu de bout en bout par l'éblouissanteactnce iranienne Golshifteh Farahani, 30 ans, dont lamoitié passée devant les cameras « Je me suis battuepour obtenir le rôle Si je ne l'avais pas eu, je l'auraisdéclame dans la rue », dit-elle en prenant son air têtu« Cette femme jusqu alors totalement soumise et qui s'affranchit de tout par le verbe me bouleverse Son mangisant devient sa "pierre de patience", cette pierre lé-gendaire a qui on livre tous ses secrets jusqu'à ce qu elleéclate A la fin du film, elle n'a plus besoin de personne,elle trace son chemin, se libère de son corps et de sondestin tout trace Elle devient libre Je veux croire quecette femme e est moi »A l'évidence, Golshifteh est de cette graine de combattanteLe jour ou la guidance de l'islam lui interdit de quitterTéhéran pour aller faire des essais pour un film a Londreselle decide de saisir la premiere occasion pour s'enfuir« Les autorites iraniennes n'avaient deja pas aime que jejoue dans le film de Ridley Scott "Mensonges d'Etat"Damned ' Je ne portais pas le voile a I ecran et, de sur-croît, c'était une production americaine » Un double pe-che Quelques mois plus tard, profitant d'une faille dans

le systeme de contrôle, elle s'enfuit « La chance ' Les dic-tatures heureusement ne sont pas toujours infaillibles »explique-t-elle en piochant une poignee d'amandes etd'abncots secs « La chance a un revers cela s appellel'exil Aujourd'hui, je n'ai plus de chez moi »Nouvelle poignee d'amandes et d'abncots secs « Je nepossède plus la maison a deux etages avec le joli jardinde mon enfance L'exil, c'est aussi un trou noir C'esttout perdre C'est tout recommencer c'est une petitemort Moi, je la transforme en petite mue Je veux êtrejoyeuse C'est la moindre des politesses quand on estencore en vie, non7 »

le shah, Khomeyniet des surprises-partiesGolshifteh sait de quoi elle parle Elle est nee en 1983.en pleine guerre Iran-Irak Ce jour-la, son pere n'a paspu la serrer dans ses bras II etait en cavale, la police se -crete de Khomeyni aux trousses « Mon pere avait d'abordete un opposant au shah avant de devenir un opposanta l'ayatollah » Golshifteh a grandi dans le bruit dessirenes et I ' odeur acre des bombes Elle a connu les abnsantiaenens et les speakerines de la tèlevision annon-çant le moment ou il fallait descendre « Alerte rouge,disaient elles, descendez dans le calme » Sa mere avaitinstalle de quoi survivre, des couvertures des medica-ments des boîtes de conserve Elle disait a ses trois en-fants de ne pas montrer leur peur « Tenez vous droitset attendez sans crainte », leur répétait-elle Depuis,Golshifteh se tient droite et n'a plus peur de rienElle a grandi dans une famille d'intellectuels bohèmes

"LA CHANCEA UN REVERS :

CELA S'APPELLELEXIL..."



OJD : 422851


/7



NOIRGRAPHIQUE

ROBE EN CADY

DE SOIE STRETCH

NOIR ET CONTRASTE

EN SATIN, GIVENCHY

PAR RICCARDO TISCI.

Mise en beauté Sisleypar Tiina Roivainen avecSisleya Concentré Anti-

Phytobuste Formule Phylo-Aromatique, maquillageavec le nouveau Phyto

Blanc Lightening CompactFoundation n° 02 White

Petol, Phyto Sourcil PerfectBrun n° 3, le nouveau

mascara So Intense DeepBlack n° I et le Phyto LipShineSheerNuden°1.



OJD : 422851


/7



Son pere est acteur et metteur en scene II répète sanscesse cette phrase de Brecht « Celui qui combat peutperdre, maîs celui qui ne combat pas a deja perdu » Samere est peintre C'est a Strasbourg qu'elle a étudie lesarts plastiques Ses parents ont quitte r Iran du shah pourrevenir en 1978, ventre a terre, au moment de la chutedu regime ils voulaient être les premiers a ressentir cequ'ils appelaient le « goût de la liberte » La besse serade courte duree Avec l'amvee de Khomeym, ils reprennent le chemin de la resistance Pourtant, le soir,toute l'intelligentsia iranienne defile chez eux, tous ceuxque sa mere présente a ses enfants comme la seule aris-tocratie - les cinéastes, les poetes, les ecrivains qui dis-cutent jusqu'à l'aubeLa vie n'est pas toujours commode « Maîs on se debrouillait », se souvient Golshifteh Tres tôt, on lui en-seigne la prudence « On apprend a jouer avec les situa-tions A dire que l'on est en priere toute la journee, qu'ala maison on ne boit pas d'alcool et qu'on n'écoute pas derock Maîs avec mes freres, on a quand même organiseplein de surprises-parties ' Si la police intervenait, on avaitle choix entre recevoir des coups de fouet et payer uneamende Alors on payait l'amende »Golshifteh aime parler des paradoxes de son pays et despetits arrangements avec la vie quotidienne « Si vousvouliez vous baigner nu, vous entriez dans l'eau avec vosvêtements et vous vous déshabilliez une fois dans le bainfc l'ai fait cent fois ll suffisait qu'un copain vous apportedes vêtements secs » Et le voile7 « On le porte II necache pas tous les cheveux fi tombe parfois Pour les gens,comme moi, qui ne sont pas croyants, il s'agit plutôt d'unattribut traditionnel, comme un costume Je sais, c'est dif-

"MON PAYS ESTPÉTRI DE

CONTRADICTIONS"

Sale a comprendre Mon pays est petn de contradictionsl'Etat iranien peut financer des films et, au dernier moment, les boycotter ou construire des salles de theâtre etinterdire qu'on y joue des pieces f aurais pu rester On nem'aurait pas mise en pnson Maîs je n'aurais pas ete au-torisée a travailler comme je l'entends Quand un regimedemande a une comédienne de cacher ses cheveux etson corps, je croîs qu'il faut prendre le large »Elle nf Saute corinne un cabri Aime faire le zouave Elleessaie des robes chez Gucci ou Valentino, des paires de sti-lettos, des sarouels en dentelle, tout en faisant des gri-maces, comme si elle jouait a la poupée Joyeuse, natu-relle, exquise « Ca caille ici », dit-elle en s emparant dusèche-cheveux dont elle fait couler l'air chaud le long deses bras, de ses jambes de son cou

"je suis une nomadetoujours en cavale"Dans son pays. Golshifteh etait une star « C'était LizTaylor », confirme sa compatnote. la réalisatrice Mar-jane Satrapi, qui l'a engagée pour son film « Poulet auxprunes » « Je voulais une fille dont on tombe immé-diatement amoureux et qui soit capable de mettre envnlle le cœur de Mathieu Amalnc » Golshifteh s'estimposée avec sa voix doublée d'un delicieux accentfarsi, son piaillement de canan réjoui, son visage gra\ eet pur de tragédienne radicale qui ne s'économise pas,ses cheveux en cascade, son port de danseuse etoile, sonprofil de tanagra et son immense sac de voyage qu'elletrimballe toujours avec elle « Je suis une nomade loujours en cavale, allant de famille d'accueil en familled'accueil Maîs une nomade de luxe », lâche-t elledans un eclat de nre cristallin et sonore a faire décro-cher les glaciers de l'Himalava Quand elle est a Pans,elle vit chez son ami l'écrivain Jean-Claude Carriere- scénariste du film avec Atiq Rahimi -, dans « uneancienne maison de passe » (dans le IX') Elle va s'en-voler pour Rome puis Los Angeles afin de plancher surun projet de theâtre Sans oublier les trois mois passesau Kurdistan pour un tournage « Lexil ne peut pasavoir que des inconvénients j'ai recrée une familled'amis dans chaque ville » •

• En salles le 20 fevrier Le livre est paru aux editions POL

oo



OJD : 422851


/7



® INTERVIEW KJMAKING OF VIDÉO SURWWW UEFIGAR&fR/MADAME

page 1/7madame...actnce iranienne golshifteh farahani, 30 ans, dont la moitié passée devant les...

Documents