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LUS UNIVERSITÉ SYNDICALISTE Pour ceux qui en doutaient encore, la véritable nature du gouvernement d’Emmanuel Macron est clairement apparue cet été. En guise de « nouveau monde » et de « nouveau contrat social », ce sont les recettes les plus éculées de la droite libérale qui nous sont présentées. Le tout teinté d’un autoritarisme gran- dissant qui a conduit le Président à des écarts de langage lors de l’affaire Benalla, significatifs de la considéra- tion dans laquelle il tient la démocratie, les corps intermédiaires, les médias. Faisant fi des difficultés croissantes de nombreux salariés et retraités, d’une opinion publique défavorable, le Président entend poursuivre un train de réformes conduites à la hâte, démantelant les garanties collectives, substituant aux principes de solidarité un simple filet d’assistance. Réforme du système de santé, négo- ciation sur l’assurance chômage, reprise des discussions sur les retraites, tout y passe sans compter la réforme constitutionnelle victime des scandales de cet été. L’heure de vérité Les choix politiques déjà actés ont eu beau faire la preuve de leur nocivité, on continue sur la même ligne... avec les mêmes résultats. Comme les mesures prises ont grevé le budget des ménages et que la reprise de l’inflation pèse sur le pouvoir d’achat, la crois- sance est en berne. Le gouvernement s’étant de surcroît privé de recettes (suppression de l’ISF, flat tax...) et lié les mains sur la réduction du déficit budgétaire, l’équation est simple : il faut trouver des postes d’économie et réduire la dépense publique. Les fonctionnaires sont une cible toute trouvée et 4 500 postes seront supprimés au budget 2019. À cela s’ajouteront des suppressions de contrats aidés, des baisses de crédits... L’Éducation n’échappe pas à la cure d’austérité et le ministre de l’Éducation répète lui aussi à qui veut l’entendre qu’il ne veut pas discuter des moyens. Comme il connaît en outre l’équation démographique et l’arrivée de 30 000 élèves supplémentaires dans le second degré, en collège notamment, il a conçu des réformes qui permettront des économies. L’application en 2019 de la réforme du lycée va dans ce sens, en étroite cohérence avec la sélection imposée par Parcoursup dans toutes les formations du supérieur. Quant à la crise de recrutement qui perdure, du fait en particulier de l’insuffi- sance des rémunéra- tions, encore, aucune mesure pour tous mais un développement de l’in- dividualisation des salaires, du recru- tement de contractuels en lieu et place de titulaires. La rentrée 2018 sera celle de l’heure de vérité : des classes chargées, des CIO fermés, des programmes revus à la hâte sans tenir compte du travail des enseignants. C’est cette vérité que le SNES-FSU fera entendre au ministre. n Frédérique Rolet Lédito Du brutal Faire des cadeaux fiscaux aux entreprises et aux plus aisés, s’étonner qu’il n’y ait plus d’argent dans les caisses de l’État pour financer des projets puis feindre de constater que les réformes prévues sont d’autant plus impératives : la méthode est éculée. Individualisation et injustice sociale sourdent des déclarations du Premier ministre. Ainsi, le retour du « travailler plus pour gagner plus » cher à Nicolas Sarkozy, dont tout le monde a fait le constat de l’inefficacité tant pour augmenter substantiellement les revenus des travailleurs que pour contribuer à résorber le chômage. Ainsi la paupérisation assumée des plus démunis et des retraités, comme si les chômeurs l’étaient de leur plein gré et que les retraités ne participaient pas à la prospérité du pays. Ainsi les premières annonces sur la réforme des retraites qui n'ont d'autre objectif que de niveler les pensions par le bas. Imaginer que l’Éducation nationale serait épargnée dans ce coup de rabot budgétaire est illusoire. Cette rentrée se fait donc sous le signe d’une pression toujours plus importante sur les salariés, les chômeurs, les retraités... et d’absence de dialogue social. Cet été a vu fleurir des annonces du Premier ministre comme du ministre de l’Éducation nationale (REP+, formation des professeurs, fusion des académies...), sur lesquelles les discussions n’ont pas eu lieu ou bien ne sont pas closes. Brutalité des annonces, perte des solidarités telle est la méthode de gouvernement d’Emmanuel Macron. Le SNES et la FSU continuent d’œuvrer afin que la riposte collective soit à la hauteur des attaques. n La baisse des recrutements, les difficultés même à pourvoir tous les postes mis aux concours vont se faire durement ressentir à cette rentrée : enseignement non assuré, absence de professeurs, croissance des effectifs par classe... Le gouvernement devra répondre de ses choix éducatifs et budgétaires. Frédérique Rolet, secrétaire générale cho ministériels Maintenant, l’épreuve des faits L’Université Syndicaliste, le journal du Syndicat national des enseignements de second degré — numéro 780 du 29 août 2018 rentrée p. 3 stagiaires p. 6 Réduire la dépense publique. Les fonctionnaires sont une cible CAP22, FUSIONS DES ACADÉMIES, MENACES SUR LES STATUTS... © Franziska / Flickr FONCTION PUBLIQUE RÉSISTER AUX ATTAQUES lire en pages 4-5

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L’USUNIVERSITÉ SYNDICALISTE

Pour ceux qui endoutaient encore,la véritable naturedu gouvernementd’Emmanuel Macronest clairementapparue cet été.

En guise de « nouveau monde » et de« nouveau contrat social », ce sont lesrecettes les plus éculées de la droitelibérale qui nous sont présentées. Letout teinté d’un autoritarisme gran-dissant qui a conduit le Président àdes écarts de langage lors de l’affaireBenalla, significatifs de la considéra-tion dans laquelle il tient la démocratie,les corps intermédiaires, les médias.Faisant fi des difficultés croissantesde nombreux salariés et retraités,d’une opinion publique défavorable,

le Président entend poursuivre untrain de réformes conduites à la hâte,démantelant les garanties collectives,substituant aux principes de solidaritéun simple filet d’assistance.

Réforme du système de santé, négo-ciation sur l’assurance chômage,reprise des discussions sur les retraites,tout y passe sans compter la réformeconstitutionnelle victime des scandalesde cet été.

L’heure de véritéLes choix politiques déjà actés ont eubeau faire la preuve de leur nocivité,on continue sur la même ligne... avecles mêmes résultats. Comme lesmesures prises ont grevé le budget desménages et que la reprise de l’inflationpèse sur le pouvoir d’achat, la crois-sance est en berne. Le gouvernements’étant de surcroît privé de recettes(suppression de l’ISF, flat tax...) et lié

les mains sur la réduction du déficitbudgétaire, l’équation est simple : ilfaut trouver des postesd’économie et réduirela dépense publique.Les fonctionnaires sontune cible toute trouvéeet 4 500 postes serontsupprimés au budget2019. À cela s’ajouterontdes suppressions decontrats aidés, des baisses de crédits...

L’Éducation n’échappe pas à la cured’austérité et le ministre de l’Éducationrépète lui aussi à qui veut l’entendrequ’il ne veut pas discuter des moyens.Comme il connaît en outre l’équationdémographique et l’arrivée de 30 000élèves supplémentaires dans le seconddegré, en collège notamment, il aconçu des réformes qui permettrontdes économies. L’application en 2019de la réforme du lycée va dans ce sens,

en étroite cohérence avec la sélectionimposée par Parcoursup dans toutes

les formations dusupérieur.

Quant à la crise derecrutement quiperdure, du fait enparticulier de l’insuffi-sance des rémunéra-tions, là encore,aucune mesure pour

tous mais un développement de l’in-dividualisation des salaires, du recru-tement de contractuels en lieu et placede titulaires.

La rentrée 2018 sera celle de l’heurede vérité : des classes chargées, desCIO fermés, des programmes revus àla hâte sans tenir compte du travaildes enseignants.

C’est cette vérité que le SNES-FSUfera entendre au ministre. n

Frédérique Rolet

L’éditoDu brutalFaire des cadeaux fiscaux aux entrepriseset aux plus aisés, s’étonner qu’il n’y aitplus d’argent dans les caisses de l’Étatpour financer des projets puis feindre deconstater que les réformes prévues sontd’autant plus impératives : la méthodeest éculée. Individualisation et injusticesociale sourdent des déclarations duPremier ministre. Ainsi, le retour du« travailler plus pour gagner plus » cher àNicolas Sarkozy, dont tout le monde a faitle constat de l’inefficacité tant pouraugmenter substantiellement les revenusdes travailleurs que pour contribuer àrésorber le chômage. Ainsi lapaupérisation assumée des plus démuniset des retraités, comme si les chômeursl’étaient de leur plein gré et que lesretraités ne participaient pas àla prospérité du pays. Ainsi les premièresannonces sur la réforme des retraites quin'ont d'autre objectif que de niveler lespensions par le bas. Imaginer quel’Éducation nationale serait épargnée dansce coup de rabot budgétaire est illusoire.Cette rentrée se fait donc sous le signed’une pression toujours plus importantesur les salariés, les chômeurs,les retraités... et d’absence de dialoguesocial. Cet été a vu fleurir des annoncesdu Premier ministre comme du ministrede l’Éducation nationale (REP+, formationdes professeurs, fusion des académies...),sur lesquelles les discussions n’ont paseu lieu ou bien ne sont pas closes.Brutalité des annonces, perte dessolidarités telle est la méthode degouvernement d’Emmanuel Macron.Le SNES et la FSU continuent d’œuvrer

afin quela ripostecollective soit àla hauteur desattaques. n

La baisse des recrutements, les difficultés même à pourvoir tous les postes mis aux concours vont se faire durement ressentir à cette rentrée : enseignement non assuré, absence de professeurs,croissance des effectifs par classe... Le gouvernement devra répondre de ses choix éducatifs et budgétaires.

Frédérique Rolet,secrétaire générale

choix ministériels

Maintenant, l’épreuve des faits

L ’ U n i v e r s i t é S y n d i c a l i s t e , l e j o u r n a l d u S y n d i c a t n a t i o n a l d e s e n s e i g n e m e n t s d e s e c o n d d e g r é — n u m é r o 7 8 0 d u 2 9 a o û t 2 0 1 8

rentrée p. 3 stagiaires p. 6

Réduire ladépense publique.Les fonctionnairessont une cible

CAP22, FUSIONS DES ACADÉMIES, MENACES SUR LES STATUTS...

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FONCTION PUBLIQUERÉSISTER AUX ATTAQUES

lire en pages 4-5

✦ l’actu2 L’US #780

MERCREDI 29 AOÛT 2018

Le projet de circulairesur le rôle du professeurprincipal dans les collègeset les lycées a fait l’objetd’une nouvelle réunionavec les organisationssyndicales le 5 juillet.

Suite aux fortes critiques que nousavions émises après la premièreprésentation en avril, le texte a évolué.Il réaffirme le rôle des Psy-ÉN, etatténue ce que nous avions dénoncécomme l’instauration d’une hiérarchieintermédiaire en rappelant la notionde volontariat qui était absente de lacirculaire de 1993.

ÉvolutionLe projet présenté début juillet restaitnéanmoins inacceptable en l’état. Nousavons donc continué à dénoncer unevision du professeur principal en« super-prof », censé assurer la coor-dination pédagogique entre les diffé-rents enseignements, appelé à sesubstituer au chef d’établissement pour

organiser certaines actions. Nous avonsrenouvelé nos critiques sur le fait quele rôle du professeur principal ne peutse traduire par une limitation de laliberté pédagogique des professeurs.

Le texte qui va être publié trèsprochainement doit reprendre nosdemandes de modifications, afin qu’ilne soit pas trop imprécis risquantainsi d’inciter certains chefs d’établis-sement à multiplier des tâches impo-sées. Les collègues concernés devrontse rapprocher de leur S1 pourcombattre collectivement ces tenta-tives et alerter leur section acadé-mique et/ou départementale.

Pour le SNES-FSU, le suivi des élèveset la préparation de leur orientationdoivent rester l’affaire de l’ensemblede l’équipe éducative. Le professeurprincipal en est le coordonnateur maisil ne doit se substituer ni au Psy-ÉN niau CPE et ne doit pas assurer demission revenant au chef d’établisse-ment. Le SNES-FSU rappelle sa reven-dication de doublement de l’ISOE pourprendre en compte la totalité de lacharge de travail. n

Emmanuel Séchet

Le ministère sembleenfin décidé à mettreun peu d’ordre dansles usages du numérique,tout en continuantune promotion à tout va.

Le système éducatif génère un nombreinvraisemblable de données numé-riques, tant administratives que péda-gogiques, concernant les élèves et lespersonnels. À l’heure du big data et dela monétisation de la majorité destraces numériques que chacun d’entrenous laisse derrière lui, il est importantde clarifier l’usage qui peut en être fait.

ProtégerLe rapport des Inspections générales« Données numériques à caractère personnelau sein de l’éducation nationale », datantde février 2018 mais diffusé la semainedernière seulement, est sans appel :« dans le champ scolaire les utilisateurs neconnaissent pas le devenir des données qu’ilsrenseignent et sont peu conscients de l’impactdes traitements de ces données par lessystèmes mis en œuvre aussi bien par l’Étatou les collectivités territoriales que par desentreprises privées ». Les rapporteursprécisent qu’il ne s’agit pas de « tomberdans le catastrophisme », mais de s’assurer

que les divers services numériquesemployés se cantonnent « à des utilisa-tions pédagogiques ou administratives »des données générées. L’un d’eux vientd’être nommé Délégué ministériel à laprotection des données (DPD), fonc-tion créée par le Règlement généralsur la protection des données (RGPD)en vigueur depuis mai 2018. Il devraitnotamment relever le défi de donneraux personnels des informations etdes consignes claires dans le maquisdes applications et comment en fairebon usage.

La rentrée 2018 du numériqueLe dossier « Le numérique au service del’École de la confiance » en ligne sur lesite du ministère est l’habituel inven-taire à la Prévert des bienfaits du numé-rique dans les apprentissages. Leministre a même qualifié « d’intelligenceartificielle » les exercitiels qu’il entendmettre en place en 2019 en mathéma-tiques et en français, des services quiexistent depuis longtemps dans ledomaine marchand. Le numérique estdevenu la routine de nos métiers, maisle ministère continue de s’exprimercomme s’il s’agissait d’une nouveautéet du seul lieu possible d’innovation.Une méconnaissance de nos pratiquesqui n’est pas non plus nouvelle… n

Valérie Sipahimalani

numérique Au rapport !

Les enseignants n’ont pas attendu des injonctions ministérielles pour utiliser les nouvellestechnologies dans leur enseignement.

L’agenda du SNES-FSU

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professeur principalLa barque est trop chargée !

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les instancesn Le 29 août ➔ BN

Réunion du Bureau national du SNES-FSUqui portera sur l’analyse des conditionsde la rentrée

n Le 5 septembre ➔ InternationalRéunion du secteur internationalresponsable de l’engagement du SNES-FSU dans les instancesinternationales des syndicatsde l’éducation

n Les 11 et 12 septembre ➔ CNRéunion du Conseil national du SNES quicomprend les élus à la Commissionadministrative nationale (CN) ainsiqu’un représentant par S2 et un par S3

n Le 18 septembre ➔ CSEERéunion de rentrée du Bureaudu Comité syndical européende l’éducation (CSEE) à Bruxelles

n Les 18 et 19 septembre ➔ FSURéunion du CDFN, comité délibératiffédéral national, « l’assembléenationale » de la FSU

audiences etgroupes de travail

n Le 20 septembre ➔ OrientationRéunion du collectif Psy-ÉN et DCIO du SNES-FSU dans le cadre des journées nationalesde l’ACOPF (association des Psy-ÉN/EDO)

n Le 25 septembre ➔ CIOAudience au MEN du groupe des 9(associations et syndicats de psychologuesde l’EN) pour la défense des CIO

les stageset colloques

n Les 27 et 28 août➔ Hors de FranceOrganisé à Paris pour les représentantsdu SNES à l’étranger

n Le 30 août ➔ RetraiteStage retraite organisé par l’académie d’Aix-Marseille

paritarismen Le 12 septembre ➔ Agrégés

CAPN de titularisation 

n Le 13 septembre ➔ AgrégésCAPN classe exceptionnelle 2018

actionn Les 23 au 26 août ➔ Débat

Participation du SNES avec la FSU aux journéesde l’Université d’été des mouvements sociauxorganisées par de très nombreuses ONG parmilesquels ATTAC, Emmaüs, DAL, Alternatiba,les économistes atterrés, la LDH, OXFAM...

n Le 30 août ➔ PresseConférence de presse de rentrée du SNES-FSU

n Le 5 septembre ➔ PresseConférence de presse de rentrée de la FSU

n Le 22 septembre ➔ PaixMarche pour la paix à Paris organiséepar le Mouvement de la paix

n Le 3 octobre ➔ RetraitésMeeting organisé par le groupe des 9

n Le 9 octobre ➔ RetraitésAction nationale du groupe des 9

Et Le 31 août… ➔ PrérentréeTous les membres de la directiondu SNES-FSU sont dans leurétablissement. Tous assurentun service devant élèves.

Alerte effectifs :un site pour tout savoir

La rentrée 2018 sera marquée par uneforte augmentation des effectifsdans les collèges et les lycées :plus de 25 000 élèves supplémentairesalors que le nombre de professeursstagne. Face au risque considérablede dégradation des conditions detravail des personnels, le SNES-FSUlance le sitehttps://www.alerte-effectifs.frLe site Alerte Effectifs permet auxpersonnels du secondaire de consulterles prévisions d’effectifs détailléespar académie sous forme de bulletinmétéo parodique. Il permet égalementd’évaluer l’impact de haussesd’effectifs de quelques élèves parclasse sur le temps de travail global.Des témoignages vidéosd’enseignants permettent d’envisager

les conséquencesconcrètes de ceshausses : difficultéspédagogiques, inégalités...Enfin, les enseignants

sont invités à participer à uneenquête sur la situation dans leurétablissement. n

l’actu ✦3L’US #780

MERCREDI 29 AOÛT 2018

À vouloir deséconomies de postes,les effectifs par classevont exploser àla rentrée.

En octobre dernier, le ministre préten-dait supprimer des postes sans« impact » sur le terrain.

Le Premier ministre affirmait cetété, privilégier le primaire, « aidé » encela par la démographie du secondaire.De la communication politique à laréalité, il y a la détérioration des condi-tions de rentrée des personnels et desusagers.

À la rentrée, 26 000 élèves supplé-mentaires viennent grossir les rangsde l’enseignement général et techno-logique secondaire. Depuis 2009, leseffectifs de tout le second degré ontaugmenté de 300 000 (5,6 %).

Ce n’est pas près de s’arrêter puisquela génération la plus fournie depuis1981 a commencé à entrer au collègeen septembre 2017. Cette cohorte 2006-2012, au volume de naissances d’unniveau inconnu depuis trente-cinq ans,va « peupler » le collège jusqu’en 2022et le lycée jusqu’en 2027 !

Suppression = détérioration !En collège, les effectifs explosent dansles trois prochaines années puisque lesgénérations 2003-2005 vont quitter lecollège, remplacées par celles de 2007-2009 nettement plus nombreuses. Àtaux de redoublement constant, à larentrée 2020 les collèges publics aurontabsorbé 76 000 élèves supplémentairesen trois ans. Cette année, c’est parti-culièrement en Cinquième que leseffectifs remontent.

Les effectifs de lycée stagnent et vontconnaître une faible augmentation l’anprochain. Cela explique en partie la

volonté gouvernementale de mettreen œuvre en septembre 2019 la réformedu lycée simultanément en Secondeet en Première. La démographieconstitue pour lui un effet d’aubaineà saisir dans l’espoirde masquer la baissedes moyens et la dété-rioration des condi-tions de travail qu’elleinduit. La note serasalée entre 2021 et2027 quand devrait entrer au lycée l’im-portante cohorte 2006-2012.

Le ministère prétendait indolore lasuppression, au budget 2018, de2 600 emplois de stagiaires au prétextede postes non pourvus aux concours.À l’inverse, le SNES-FSU est en mesure

d’en révéler les impacts négatifsconcrets.

Augmentation du nombre d’élèvespar classe : économie de 45 classes dansle Nord par augmentation des seuils

jusqu’à un élève parclasse pour toutes lescatégories de collèges ; àBordeaux, il manque120 emplois pour main-tenir le taux d’encadre-ment.

Suppression de moyens d’enseigne-ment : aucun financement desbilangues ni des chorales dans laSomme ; partout les langues anciennesen collège sont, quand elles le sont,financées sur la marge, malgré lapropagande ministérielle vantant leur

« rétablissement ».Surcharge de travail : hausse impres-

sionnante de 3,5 % des heures supplé-mentaires prévues à Versailles.

Pour une autre politique,il faut des profs !Les réformes ont donc aussi pour butde se conformer aux politiques austé-ritaires du gouvernement : ne plusinvestir dans l’éducation, supprimerdes postes, ne plus recruter de fonc-tionnaires qualifiés. Ces visées poli-tiques récurrentes vont à l’encontre desintérêts de la jeunesse. Le SNES-FSUréclame de vrais prérecrutements etdes réformes pédagogiques qui nesoient pas otages de choix économiquesidéologiques. n Grégory Frackowiak

conditions de rentrée Élèves en plus, profs en moins

Forte augmentation des effectifs et baisse du nombre d’enseignants, résultat : des classes surchargées à la rentrée.

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Le ministre donnedes consignes au CSPpour les futursprogrammes de SES. Et cen’est pas très rassurant...

Dans un courrier adressé à SouâdAyada, présidente du CSP, le 3 juillet,Jean-Michel Blanquer affirme que « laproposition de rendre plus « mathéma-tique » certaines disciplines », avancéepar le CSP, « est (…) souhaitable dans lechamp des sciences économiques etsociales ». Aucune justification expli-cite n’est donnée : on apprend seule-ment que, pour le ministre, «  ilconvient de renforcer les approches microé-conomiques, nécessaires pour comprendreles mécanismes fondamentaux de l’éco-nomie ».

RecommandationsLa microéconomie étant fortementmathématisée, on peut supposer queson renforcement dans les pro -grammes viendrait justifier, et mettre

en œuvre nécessairement, un renfor-cement de la dimension « mathéma-tique » des SES.

On ne commentera pas l’interven-tionnisme fort du ministre dans laconfection des programmes, auquel ilnous avait déjà habituéssous Chatel. Mais sonargument peut légitime-ment faire naître desinquiétudes quant auxcontenus des futursprogrammes, si la réformeest maintenue.

Certains l’ont noté1, lamicroéconomie est enréalité déjà très présentedans les programmes actuels de SES,en particulier en classe de PremièreES, où elle occupe la moitié duprogramme d’économie, avec pasmoins de 7 chapitres et 25 notions. Ilest donc pour le moins curieux delaisser entendre que la microéconomieserait actuellement trop peu étudiéeen SES. Quant au caractère soi-disantincontournable de cette approche

pour comprendre «  les mécanismesfondamentaux de l’économie », onrappellera quand même que lamacroéconomie est tout aussi fonda-mentale, et surtout que les Scienceséconomiques et sociales ne se rédui-

sent pas à l ’étude des« mécanismes fondamen-taux de l’économie »... ceque le ministre reconnaît– pour la forme – dans soncourrier.

Mais le vrai enjeu estsans doute ailleurs. Cela faitdéjà de nombreuses annéesque certains lobbiesproches du patronat très

présents au sein de l’Académie dessciences morales et politiques, elle-même représentée au groupe de travailsur les programmes de SES, font pres-sion sur la discipline, pour tenter de« neutraliser » ce qu’ils voient commeune approche trop « critique » desmécanismes de marché. Un de leursarguments essentiels consiste àdemander que la microéconomieprenne une place croissante dans lesprogrammes. L’intérêt de ces lobbiespour la microéconomie tient à son utili-sation dans leur combat pour présenterle capitalisme comme un systèmeparfait et indépassable.

Quand le ministre prétend rendrela discipline plus scientifique en yintroduisant davantage de microéco-nomie, il se fait le porte-parole de ceslobbies dans leur entreprise de déna-turation des Sciences économiqueset sociales et d’instrumentalisationpolitique de l’enseignement. Une vigi-lance extrême s’impose donc dansl’avenir proche... n Romain Gény

1. Voir communiqué de presse de l’APSES,8 juillet 2018.

Application immédiatedes repères annuelsPar respect pour le travail des ensei-gnants, le SNES-FSU avait demandéque ces nouveaux programmes etrepères annuels ne soient pas appli-cables à la rentrée 2018 et que letemps de la réflexion et de la commu-nication soit pris. Il n’a pas étéentendu. Les repères annuels doiventstructurer les programmes dès laphase d’écriture et non être écrits aposteriori. C’est le sens des proposi-tions du SNES-FSU depuis la phased’écriture des programmes (voir siteCol lege-programmes-2016-Et-maintenant).

Paru en juillet, le programme dechorale induit la participationchaque année à plusieurs projets età plusieurs concerts, dont «  larentrée en musique » et les cérémo-nies commémoratives, alors quecela devrait relever des choix péda-gogiques des pro fesseurs d’éduca-

tion mu sicale . Enoutre, aucune dota-tion com plémentairen’a été accordée dansla plu part des acadé-mies pour la chorale.Nous sommes doncbien loin des deux

heures pour tous les collèges annon-cées par le ministre dans son « planchorale ».

Au lycée, applicables à la rentrée2019 en Seconde et Première et en2010 en Terminale, les nouveauxprogrammes sont en cours d’écriture,et devraient être finalisés d’icioctobre.

Le SNES-FSU demanded’ores et déjà une consul-tation de la profession etorganisera sa propreconsultation. n

Sandrine Charrier

programmes Inacceptable !

Des choixéconomiques etpas pédagogiques

Le ministrese pose enporte-paroledes lobbies

www.snes.edu

POUR EN SAVOIR PLUS

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Le contenu des futurs programmes de SES traduit un fort interventionnismedu ministre de l’Éducation nationale.

SES Subtile pression du ministre...Au-delà d’un manquede respect pourle travail desenseignants, la méthode et le calendriersont inadmissibles.

De nouveaux programmes de fran-çais, mathématiques et EMC parusau BO fin juillet sont applicables àcette rentrée en collège. C’est inac-ceptable à plusieurs titres : le comitéde suivi des programmes ne s’est pasréuni préalablement pour réaliser unbilan des programmes en vigueur ;la profession n’a pas été consultée et,enfin, les délais sont trop courts pourque les professeurs puissent s’appro-prier ces modifications.

Modifications importantesIl ne s’agit pas de « simples ajuste-ments » contrairement à ce qu’affichela communication minis-térielle. Des repères deprogression annuels ontégalement été écritspendant l ’été par laDGESCO et non connusà ce jour. Ils seront appli-cables dès la rentrée.

Les programmes d’EMC et de fran-çais posent des problèmes de fond.Ceux d’EMC remettent en cause lapluralité des pratiques pédagogiques.L’esprit critique semble relégué ausecond plan au profit de l’appren -tissage de valeurs et de règles :https://www.snes.edu/ Programmes-d-EMC-Des-ajustements-en-forme-de-recadrage. html.

Quant au français, l’étude de lalangue renvoie à une conceptionpasséiste de la grammaire (voir siteà Ajustements-des-programmes-de-francais-college-rentree-2018).

À marcheforcée sansles enseignants

✦ nos métiers4 L’US #780

MERCREDI 29 AOÛT 2018

Intitulé « Service public,se réinventer pour mieuxservir », ce rapportd’experts sur laréforme de l’État aété commandé parle Premier ministreà l’automne dernier.

Son contenu a fuité dans la presse mi-juillet puis a été publié dans son inté-gralité par Solidaires Financespubliques. Le gouvernement, pour nepas ouvrir des conflits tous azimuts,souhaitait en différer la publication enoctobre, préférant une communicationsectorielle au fur et à mesure des déci-sions. « Valoriser la prise de risque » estpourtant une des préconisations de cerapport que le gouvernement et lePrésident reprennent à leur comptepour justifier la casse du statut.

Réduire la dépense publiqueLes 22 propositions de réforme desexperts visent à permettre « à moyenterme une trentaine de milliards d’écono-mies ». Elles s’attaquent à de nombreuxpans de la Fonction publique. Pour lesauteurs, la dépense publique « n’est passoutenable » et « la réponse aux insuffisancesdu service public et son adaptation nepeuvent passer par une hausse de la dépensepublique... celle-ci [étant] très nettementsupérieure à celle de ses voisins » (57 % du

Faisant fi du dialogue social,le gouvernement dessineun avenir bien sombrepour la Fonction publique.

Par deux communiqués, en date du 21juillet puis du 3 août, la FSU a vivementréagi contre la philosophie générale durapport CAP 22 et contre les mesuresretenues pour l’Éducation nationale.

Pour la FSU, « sans assumer publiquementla teneur de ce rapport, le gouvernement en adéjà largement anticipé certaines préconisationsdans son document d’orientation “Refonderle contrat social avec les agents” : recoursaccru au contrat, remise en cause des CAP,réduction du périmètre de services, manage-ment au service de l’individualisation contrel’intérêt général…Toutes ces attaques contreles agent-es et les statuts constituent de nouvellesmises à mal des services publics et de leursmissions d’intérêt général. Une orientationque la FSU réfute absolument car elle ne permetpas de répondre aux besoins de la populationsur la base de valeurs comme celles de l’égalitéet de la solidarité sur l’ensemble du territoire.C’est aussi une orientation qui dégraderait lesconditions d’emploi et de travail des plus decinq millions d’agent-es. »

Pour l’éducation, la FSU note que lesmesures annoncées comme devant

être mises en œuvre, dont certainesétaient en partie déjà connues, « s’ins-crivent dans une orientation qu’elle nepartage pas : fusion des académies qui risquede dégrader le service public et qui préfigureune régionalisation accrue de la politiquede l’Éducation nationale, profilage des postes,développement des parts individualisées desrémunérations et recours aux heures supplé-mentaires…, autant de fausses solutionsaux problèmes d’attractivité des métiers del’enseignement (…) Pour prétendre répondreaux enjeux, le gouvernement choisit desprojets axés sur l’individualisation despersonnels, une gestion plus technocratiquedu système éducatif donnant de plus en plusde poids au local et évite de répondre à biendes questions comme celle des moyens àmettre en œuvre : créations de postes néces-saires, revalorisation des conditions detravail, des rémunérations, véritable déve-loppement de la formation initiale etcontinue. Porteuse depuis toujours d’un réelprojet éducatif au service de la réussite detous les élèves, et défendant l’expertise profes-sionnelle des personnels, enseignants et non-enseignants, et leurs métiers, la FSUdemande au ministre de l’Éducation à êtrereçue dès la rentrée pour faire le point surces mesures, et l’ouverture de discussionsavec les organisations syndicales sur chacunde ces sujets. » n

De CAP22 aux documentsde la DGAFP, la volontédu gouvernement deréduire au silence les élusdes personnels estévidente, l’opposition desorganisations syndicales,sans faille.

L’objectif affiché dans CAP22 est clair :« donner une plus grande liberté de gestionaux managers », avant de préciser : « Celasuppose de supprimer les CAP mobilité etpromotion ». Ce rapport éclaire d’un journouveau les documents produits fin

mai par la DGAFP(1) qui indiquaientclairement la volonté du ministère dene plus consulter les CAP sur les opéra-tions de gestion en amont de la prisede décision, mais uniquement sur lesorientations de gestion puis de lesinformer a posteriori des décisionsqu’elle aurait prises.

De plus, le ministère de la Fonctionpublique entend appliquer dans lepublic ce que le gouvernementa imposé dans le privé : la fusion desCHSCT et des comités techniques.Obtenue de haute lutte en 2010 lorsdes accords de Bercy, cette instanceoblige les employeurs publics àrespecter leurs obligations en

matière de santé et de conditions detravail.

Opposition unanimeLa FSU avec l’ensemble des organisa-tions syndicales a dénoncé ces orien-tations. Chacun sait le rôle essentieldes CAP pour garantir les droits detoutes et tous, défendre les situationsindividuelles, garantir l’égalité de trai-tement et obtenir des améliorationsprofitables à l’ensemble des personnels.Ce projet donnerait clairement davan-tage de marge de manœuvre aux chefsde service et d’établissement. Quantaux CHSCT, le travail syndical menépar le SNES et la FSU a déjà porté sesfruits dans l’Éducation nationale etcontraint le ministère et les rectoratsà modifier leurs pratiques, par exemplesur les épreuves d’EAF ou la réformedes STI.

Les élections professionnelles quise dérouleront du 29 novembre au6 décembre revêtent donc un enjeumajeur pour montrer au gouver -nement l’attachement des personnelsau paritarisme, pilier du statut quiprévoit notamment que les fonction-naires participent, par l’intermédiairede leurs représentants, à leur gestioncollective et à l’organisation des servicespublics. n Xavier Marand

(1) Direction générale de l’administration et de la Fonction publique.

PIB alors que la moyenne européenneciblée est de 47 %). Les insuffisancesdevront donc être comblées par une« refondation de l’administration », un

« changement de gouvernance publique »et accompagnées d’économies subs-tantielles notamment en « évitant lesdépenses publiques inutiles ».

Ce n’est pas une rupture, mais uneaccélération brutale des politiques du« vieux monde » que le gouvernementavait déjà entamée par ses réformesdepuis février et ses « chantiers derefondation du contrat social avec lesagents publics » lancés fin juin.

Changer de modèle Morceaux choisis : « ... offrir davantaged’agilité et de souplesse aux employeurspublics et leur donner des marges demanœuvre accrues dans leur politique derecrutement », « ... assouplir le statut pouroffrir la possibilité d’évolutions différen-ciées, notamment des rémunérations  »,«  donner la possibilité au managementde recruter, faire évoluer et promouvoirles talents sans autrescontraintes préalablesque celles de droitcommun, de sa respon-sabilité et des moyensalloués. Cela supposede supprimer les CAPmobilité et promotionactuelles...  ». On retrouve tous lesingrédients du nou veau managementpublic, notamment la logique d’au-tonomie débridée pour ce quiconcerne le second degré. Les chefsd’établissement deviennent ainsi, etencore plus qu’aujourd’hui, des« managers » pouvant recruter lesenseignants, décider de leur salaire.

Ajoutons à cela la recommandationde passer « d’un pilotage des effectifs à unpilotage par la masse salariale... ce qui

supposerait de ne plus recourir à des mesuresgénérales de revalorisation (point d’indicenotamment)... »  et « celle d’élargir le recoursau contrat de droit privé comme voie“normale” d’accès à certaines fonctions duservice public ».

On voit bien en quoi ces propositionssont génératrices d’économies sur ledos des fonctionnaires dans leurgrande majorité. On voit nettementmoins bien en quoi ces mesuresseraient de nature à améliorer le servicerendu aux usagers.

L’avenir du public... c’est le privé !Pour « éviter les dépenses publiquesinutiles », « les doublons », le rapportpropose d’achever la décentralisation

pour dessaisir l’État.Les rapporteursconsidèrent un peuvite que « la formationest une compétencedécentralisée même sil’État garde quelques(sic) prérogatives ».

Moins surprenante est la propositionde confier aux Régions l’orientationscolaire.

Autre piste d’économie, la révisiondu périmètre des académies pour lefaire correspondre à celui des Régionset mutualiser les moyens.

Résumons cette pensée complexe :le public, improductif, coûte un pognonde dingue, confier au privé une partiede ses missions, voilà l’avenir ! n

Fabienne Bellin

action publique 2022 Un rapport à charge

CAP 22 La FSU dénonceles dangers

paritarisme Un modèle essentiel

S’attaquer au paritarisme, c’est remettre en cause l’égalité de traitement.

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Perte d’autonomie : quel financement ?La perte d’autonomie est liée à des problèmes de santé et, à ce titre, relève d’une prise en charge par la Sécurité sociale. C’estl’enjeu de la loi annoncée par le gouvernement. Actuellement, comme pour la réforme des retraites aucun projet officiel n’estconnu, mais des hypothèses circulent. Le président de la République s’est exprimé à ce sujet. Tout en reconnaissant la

nécessité d’un financement pérenne, il a ajouté : « Nous ne l’avons pasaujourd’hui ». Il a aussi jugé intéressante la piste d’une deuxième journéetravaillée non payée. Quant à la proposition d’une complémentaire obligatoire àpartir d’un certain âge, cela rappelle un projet abandonné dans les années 2000 dufait de son coût, combinant financement public au titre de la solidarité etassurances individuelles encouragées par des incitations fiscales. Ces annonces ne combleront pas les dépenses restant à la charge des personnesconcernées à domicile ou en établissement. La revendication des organisations deretraités du groupe des 9 est claire : création d’un droit à l’autonomie avecfinancement dans le cadre de la Sécurité sociale. Il convient de dégager lesfinancements nécessaires. Ces derniers existent.

Éducation, système de santé, justice... Il ne s’agit pas de comptes d’apothicaires mais biende 30 milliards d’économies à réaliser aux dépens de la Fonction publique.

Tous les ingrédientsdu nouveaumanagement public

Nouvelles attaques contre les retraitésLe Premier ministre annonce la fin de l’indexation despensions. Au nom de la « maîtrise des dépenses » : après legel des pensions en 2108, + 0,3 % en 2019 et 2020 alors quel’inflation constatée est de 2,3 %. Cette nouvelle attaquecontre les retraités s’ajoute à la hausse de 1,7 point de laCSG qui se traduit par une perte moyenne de 500 euros paran pour 9 millions de retraités. Au printemps, des mesures spécifiques pour 100 000retraités ont été annoncées. Mais le rapport d’applicationde la loi fiscale ne constate « aucun ciblage particulier » decette disposition. Il confirme également qu’une majorité deretraités ne seront pas concernés par la suppressionprogressive de la taxe d’habitation pour « compenser » lahausse de la CSG. En cette rentrée, la colère des retraitésest légitime. Ils le feront savoir.

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L’USUNIVERSITÉ SYNDICALISTEnos carrières p.II nos services p.III

GUIDE PRATIQUE

Dans la précipitation et sans concer-tation, le ministère entend imposer àmarche forcée ses réformes voire anti-ciper certaines mesures en classe deSeconde dès cette année. Des notesde service ou des circulaires devraientparaître cet été pour cadrer le nouveaurôle que l’accompagnement per -sonnalisé devrait jouer en matièred’orientation et de consolidation enmathématiques et en français, demême pour les tests de positionne-ment auxquels chaque élève deSeconde devra se soumettre enseptembre. Pour davantage de détails : https://www.snes.edu/Rentree-2018-Evalua-

tions-nationales-et-accompagnement-personnalise-en-Seconde.html

En tout état de cause, les réformesdu Baccalauréat et des lycées publiéesau JO du 17 juillet 2018, dont lesmodalités devraient s’appliquer dèsla rentrée 2019, vont dominer lesdébats de l’année à venir. Ce sera uneannée décisive pour la mobilisationcontre des réformes qui organisentle démantèlement d’une Éducationde moins en moins nationale. Toutel’actualité est disponible en tempsréel sur le site du SNES-FSU :https://www.snes.edu/Lycee-bac-post-bac-s-informer-et-agir.html

ParcoursupL’échafaudage du dispositif d’affecta-tion dans l’enseignement supérieur,Parcoursup, se complexifie constam-

ment. Dans la ligne du Plan Étudiantslancé par le gouvernement à l’automne2017 et de la loi Orientation et réussiteétudiante (8 mars 2018), l’accès à l’en-seignement supérieur est désormaisréglé par une nouvelle plate-formequi remplace APB (Affectation post-bac). Les personnels des lycées sontappelés à compléter une « ficheavenir » et à se prononcer sur la capa-cité à réussir du candidat à la pour-suite d’étude pour chacun de sesvœux. Ce profil sert de base à la sélec-tion opérée par l’ensemble des forma-tions de l’enseignement supérieur quisont contraintes, désormais, deprocéder à des classements locaux descandidats. Les critères de ces classe-ments sont protégés par le secret desdélibérations de jurys.

Au décret du 9 mars 2018, relatif àla procédure nationale de préinscrip-tion pour l’accès aux formationsinitiales du premier cycle de l’ensei-gnement supérieur qui modifie lecode de l’éducation, s’ajoutent demultiples textes colmatant au couppar coup les brèches d’un dispositifconçu dans l’improvisation la plustotale. Pour retrouver l’ensemble destextes réglementaires et leur analyse,voir : https://www.snes.edu/Le-goulet-d-etranglement.html n

n Lycée

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En attendant la réforme, prévue pourla rentrée 2019, les séries technolo-giques ne verront pas d’évolution àcette rentrée. Les modifications concer-neront les affectations en BTS et laréforme des formations supérieuresd’arts appliqués.Néanmoins pour les séries technolo-giques les questions de maintenanceet de renouvellement des équipementsse posent déjà, notamment dans lesséries STI2D et STL. Les Régions ontréduit les budgets. Le problème derecrutement d’enseignants de spécia-lité ne se résout pas ; certains départsen retraite ou mutation ne seront pascompensés, ce qui met en péril nombrede sections de BTS. Dans la série industrielle, l’attractivitéde l’enseignement d’exploration CIT(Création et innovation technolo-giques) est en baisse, alors que celle dela Seconde spécifique de l’hôtelleriesemble avoir repris deux ans après lamise en œuvre de la réforme. Pour l’accès des bacheliers profes-sionnels en BTS, le décret n° 2017-515du 10 avril 2017 portant expérimenta-tion de modalités d'admission reste envigueur, ce qui, conjugué aux politiquesde quotas et à Parcoursup, risque denuire à l’affectation d’autres bacheliers. Dans les formations supérieuresd’arts appliqués, la mise en œuvre duDNMADE (Diplôme national desmétiers d’art et du design) dont lestextes réglementaires ont été publiés

par arrêté au JO du 18 mai 2018 risquede modifier l’organisation des forma-tions. Cette mise en œuvre ne devraitpas, selon le ministère, introduired’annualisation des services. Les ensei-gnants conserveraient leur poste etleurs pondérations en BTS ou DMA(Diplôme des métiers d’art). Pour la formation continue desadultes, dans les GRETA, il y a peud’avancées pour les formateurs et CFC(Conseiller en formation continue) ;seuls les ordonnateurs et intendantsvoient leurs indemnités réévaluées. Letexte réglementaire devrait paraîtreavant la rentrée. n

La rentrée 2018 verra la mise en placed’une mesure médiatique : l’interdic-tion du téléphone portable aucollège... voire au lycée via le règle-ment intérieur. Présentée comme uneinterdiction pure et simple, la loimaintient le statu quo en négatif dela précédente. Le règlement intérieurde l’établissement qui fixera lesrègles : permission ou interdictionde l’utilisation du téléphone ou detout autre terminal de communica-tion électronique (tablettes, etc.)dans l’établissement en général, envoyage et en sortie, mais aussi enclasse pour un usage pédagogiquepar les élèves. Ce dernier point, quiréduit la liberté pédagogique desprofesseurs, n’est pas acceptable. LeSNES-FSU demandait un cadrenational pour cette loi.

REP+La circulaire du 17 juillet précise « lesmodalités de déploiement de 15 000 stagesdans le secteur public pour les élèves detroisième des REP+ ». Elle concerne les

services de l’État et ceux relevant dusecteur public hospitalier. Pensez àen informer vos élèves.Autre promesse de campagneajournée et détournée : la revalorisa-tion annuelle de 3 000 euros de laprime REP+. Le 2 juillet, le ministèrede l’Éducation nationale a annoncé

n Collège un nouveau moratoire puisque l’aug-mentation à la rentrée 2018 ne seraque de 1 000 euros. Ensuite, à partirde 2019, les personnels exerçant dansun établissement REP+ recevraientde nouveau 1 000 euros de plus maisle reste des 3 000 euros promis pour-rait s’adosser, à compter de 2020,

« aux progrès des élèves et à l’accomplis-sement du projet d’établissement qui ycontribue ».

L’objectif affiché est de favoriser letravail collectif. Le SNES-FSU l’arappelé, ce travail existe déjà. L’en-semble des équipes, dont le chef d’éta-blissement, recevrait ou non cette partsoumise à conditions et liée au« mérite ». Attribuée sur des critèrestrès discutables, elle augmentera lapression managériale et seule unefrange très limitée des personnels larecevra.

Le SNES-FSU restera vigilant pourassurer l’égalité de traitement entreles personnels de REP+.

Nouveaux programmesà la rentrée 2018Les programmes de français, mathé-matiques et EMC sont modifiésdès la rentrée 2018 (voir analyse duSNES-FSU : https://www.snes.edu/Nouveaux-programmes-en-college-a-la-rentree-2018.html). Des repères deprogression annuels, publiés dans unenote de service à la rentrée, doiventégalement s’appliquer. Il est regrettablequ’ils ne figurent pas dans lesprogrammes eux-mêmes.

Outre les problèmes de fond poséspar les programmes de français etd’EMC, ni les programmes ni les repèresn’ont fait l’objet d’une consultation.

ChoraleLe nouvel enseignement facultatif dechorale se met en place : « 72 heuresannuelles dont au moins une heure hebdo-madaire », ainsi que le précise l’arrêtémodifiant la liste des enseignementsfacultatifs au collège paru au JO du2/02/2018. Mais de nombreux établis-sements attendent toujours un abon-dement des dotations pour sa mise enœuvre effective.

Quant au programme de chorale,paru au BO du 26 juillet 2018, le SNES-FSU appelle les enseignants à exercerleur liberté pédagogique concernantle choix du répertoire, le nombre et lanature des concerts et manifestationsdans lesquels ils s’engagent. n

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✦ nos carrièresII L’US #780

MERCREDI 29 AOÛT 2018

Hors-classeAcquis du SNES-FSU en 1989 aprèsdes actions d’ampleur, l’accès à la hors-classe est un débouché de carrière quipermet une amélioration substantielledu traitement indiciaire au-delà du 11e

échelon de la classe normale.L’année 2018 a vu la mise en œuvre

du principe issu des mesures PPCRselon lequel « tout fonctionnaire doitpouvoir dérouler une carrière complète surau moins deux grades », ce qui permetde garantir à tous l’accès à la hors-classe avant le départ en retraite, selonun barème national élaboré en ce sens.

Dans ce nouveau cadre, le SNES-FSU continue son action pour rendreeffectif l’accès de tous à la hors-classe :le nombre de promotions a augmentéen 2018, permettant à 11 652 collèguesd’obtenir la hors-classe, soit 10 % deplus qu’en 2017.

L’examen pour l’accès à la hors-classeest automatique. Il est conseillé de véri-fier votre dossier individuel sur I-Prof(diplômes, activités professionnelles...).Pour les professeurs certifiés, CPE, Psy-ÉN et PEGC, les CAPA se réunissentde mai à juillet. Pour les professeursagrégés, les CAPA se réunissent dejanvier à avril pour établir les propo-sitions rectorales, la CAPN de nomi-nation ayant lieu fin juin.

Informations supplémentaires dansL’US spéciale Hors-classe à paraître etsur notre site :http://www.snes.edu/Bienvenue-dans-la-rubrique-Acces-a-la-Hors-Classe.html

Le passage d’unéchelon à un autredétermine l ’aug-mentation du trai-tement indiciaire. Classe normale : lacarrière comporteonze échelons, par-courus à un rythme commun et presque unique, plus favo-rable que précédemment, la durée de séjour dans chaqueéchelon ayant été raccourcie.

Les collègues ayant dans l’année deux ans d’anciennetédans le 6e échelon et ceux ayant deux ans et demi d’an-cienneté dans le 8e sont éligibles à une réduction d’un ande la durée de séjour dans ces échelons, dans la limite d’uncontingent de 30 % des promouvables.

L’examen de cette réduction d’ancienneté est automa-tique. Il se fait sur la base de l’appréciation finale arrêtéeà l’issue du « rendez-vous de carrière » (cf. ci-contre). Il alieu en CAPA pour les professeurs certifiés, AE, CPE etPsy-ÉN (cf. calendrier rectoral) ou en CAPN (pour les pro-fesseurs agrégés et les personnels détachés relevant de la« 29e base »). Hors-classe, classe exceptionnelle, professeurs de chairessupérieures : l’avancement s’effectue selon un rythmeunique, plus favorable que précédemment.

Le SNES-FSU revendique une accélération de l’ensemblede la carrière, un rythme d’avancement unique et plusfavorable, l’accès de tous à la classe exceptionnelle en finde carrière.

Informations supplémentaires dans L’US spéciale Évaluation-avancement d’échelon à paraître et sur notre site :

www.snes.edu/Bienvenue-dans-la-rubrique-Avancement-d-echelon.html n

pour les professeurs agrégés et lespersonnels détachés), est communi-quée dans les quinze jours suivant larentrée. S’ouvrent alors les délais derecours et de contestation que peutsuivre tout collègue ayant été évalué.

L’appréciation arrêtée à l’issue de ceprocessus servira pour les campagnesd’avancement en 2019-2020.

Toutes les informations sur lesrendez-vous de carrières : www.snes.edu/Bienvenue-dans-la-rubrique-Rendez-vous-de-carriere.html

Le SNES-FSU revendique la décon-nexion totale entre l’évaluation et ledéroulement de la carrière. Il aideratous les collègues à combattre lesdérives managériales qui seraientmises en œuvre. Il revendique uneextension du contrôle par les CAPAde la totalité du nouveau processusd’évaluation. n

Classe exceptionnelleCe nouveau débouché de carrière estaccessible aux collègues étant à lahors-classe, il permet d’atteindre enfin de carrière les échelles-lettre derémunération A (professeurs certifiés,CPE, Psy-ÉN) et B (professeursagrégés, professeurs de chaires supé-rieures).

Mais les modalités d’accès restenttrop restrictives : le SNES-FSU veilleraà ce que les promotions effectuées béné-ficient en priorité aux collègues les plusproches de la retraite. Il revendique unaccès à la classe exceptionnelle élargià tous, afin que chacune et chacunpuisse partir en retraite avec l’indicede pension le plus élevé possible.

Informations supplémentaires dansL’US spéciale Classe exceptionnelle, àparaître et sur notre site :http://www.snes.edu/Bienvenue-dans-la-rubrique-Acces-a-la-Classe-exceptionnelle.html

Pour toutes les opérations degestion, n’oubliez pas de faire parvenirau SNES-FSU votre fiche syndicale desuivi individuel. n

n Avancement de grade

n Les « rendez-vous de carrière »

Déconnecter évaluation et déroulement de carrière pour lutter contre les dérives managériales.

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n Avancement d’échelon

Se voir affecté pour la première foisou demander sa mutation sont sansconteste des moments importantstant de sa vie professionnelle quepersonnelle. Comme tout acte degestion, le « mouvement », dans lecadre du paritarisme, se fait sous lecontrôle des élus des personnels quisiègent en commissions. De ce pointde vue, avec ses 70 élus nationaux etses 1 382 élus académiques, le SNES-FSU est majoritaire au sein de cescommissions. Avec ses équipes mili-tantes, il met en œuvre un très impor-tant dispositif d’information, d’aideet de conseil. En réponse à unedemande du SNES, le ministère s’estengagé à rééquilibrer le barème dèsle prochain mouvement afin que toutdemandeur puisse espérer obtenirsatisfaction dans un délai raisonnable.

Calendrier prévisionnel 2018-2019 Mi-novembre-début décembre 2018 :formulation des vœux pour le mouvement interacadémique et lesmouvements spécifiques nationaux ;publication de L’US spéciale « Mou vement2019 » et des fiches syndicales de suiviindividuel « Mutations Inter 2019 ». Mi-janvier-début février 2019 : véri-fication des barèmes interacadé-miques dans l’académie d’origine,groupes de travail préparatoires d’af-

fectation des mouvements spéci-fiques nationaux. Mars 2019, première quinzaine :commissions paritaires nationales demouvement interacadémique etrésultats. Début mars 2019 : publication d’unencart spécial « Mouvement Intra 2019 »dans L’US. Avril-mai, juin 2019 : étapes dumouvement Intra en fonction descalendriers académiques. Fin juin-juillet 2019 : affectationsdes TZR, en fonction des calendriersacadémiques.

À chaque étape du mouvement, leSNES-FSU et ses élus renseignent etapportent aide et soutien aux deman-deurs de mutation. Les syndiqués sontprioritairement conseillés puis infor-més du résultat de leur demande.Pour toutes les opérations de gestion,n’oubliez pas de faire parvenir auSNES-FSU votre fiche syndicale desuivi individuel. n

n Mutations et affectations

Sont concernés les professeurs certi-fiés et agrégés, les CPE et les Psy-ÉNappartenant à la classe normale deleur corps et situés, au cours del’année scolaire 2018-2019, dans la2e année du 6e échelon, ou ayant entre18 et 30 mois d’ancienneté dans le8e échelon, ou situés dans la 2e annéedu 9e échelon.

Modalités de l’évaluation Pour les professeurs certifiés et agré-gés, les CPE : une inspection en situa-tion professionnelle (classe, CDI, viescolaire… selon la situation) suivie d’unentretien avec l’inspecteur puis d’unentretien avec le chef d’établissement. Pour les Psy-ÉN : un entretien avecl’inspecteur puis un entretien avec leDCIO. Pour les Psy-ÉN-DCIO : un entretienavec l’inspecteur puis un entretienavec le DASEN.

Dans tous les cas, le délai maximalentre les deux entretiens ne peutdépasser 6 semaines.

L’évaluation des personnels déta-chés se déroule différemment :contacter le secteur Hors de France([email protected]).

Les critères de l’évaluation sontdéfinis nationalement par des grillescorrespondant aux différentes situa-tions ; les entretiens et leur contenusont cadrés par le « Document de réfé-rence » national édité par le ministère.

À l’issue du rendez-vous de carrière,un compte rendu est établi selon unmodèle national : il comporte la grilled’évaluation accompagnée des appré-ciations littérales des évaluateurs. Lecollègue peut y ajouter ses propresobservations.

Calendrier des étapes Juillet 2018 : les collègues concernéspar un « rendez-vous de carrière » en2018-2019 ont été avisés par l’admi-nistration. Octobre 2018-mai 2019 : déroule-ment des « rendez-vous de carrière ».Chaque collègue concerné est aviséun mois à l’avance des dates du « ren-dez-vous ». Septembre 2019 : l’appréciationfinale de la valeur professionnelle,effectuée par le recteur (ou le ministre

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Collègues ayant eu unrendez-vous de carrièreen 2017-2018L’appréciation finale de la valeurprofessionnelle sera communiquée dansles quinze jours suivant la rentrée.S’ouvriront alors les délais de recours :s’adresser impérativement à la sectionacadémique du SNES-FSU pour êtreconseillé au mieux et soutenu danscette démarche.

nos services ✦IIIL’US #780

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Toute heure effectuée avec les élèves(cours, groupe, TP, TD, TPE, AP, sou-tien, chorale, atelier de pratique artis-tique, etc.) compte pour une heure dansle service d’enseignement.

Réduction/allégement du service Complément de service dans un autreétablissement d’une autre communeou dans deux autres établissements :1 heure. Heure de préparation, dite « de vais-selle » pour les professeurs de sciencesphysiques-chimie ou SVT affectés encollège et y assurant au moins huitheures d’enseignement, s’il n’y a pasde personnel exerçant dans les labo-ratoires : 1 heure. Les allégements au titre des missionsparticulières exercées au sein de l’éta-blissement (cabinet d’histoire-géographie, laboratoires de technolo-gie, SVT, sciences physiques-chimie,coordination de discipline, coordina-tion TICE, etc.) sont accordés par lerecteur sur proposition du conseil d’ad-ministration. Les allégements de ser-vice pour mission particulière à l’éche-lon académique sont accordés par lerecteur.Réductions et allégements sont cumu-lables.

Pondération des heuresToutes les heures d’enseignement sontprises en compte dans la limite dumaximum de service (incluant les éven-tuels allégements ou réduction) dansles cas suivants : Les dix premières heures effectuéesen cycle terminal des lycées : coeff. 1,1. Heure effectuée en STS et sectionsassimilées : coeff. 1,25. Heure effectuée en CPGE : coeff. 1,5. Heure effectuée en établissementclassé REP+ : coeff. 1,1.Les pondérations constituent unereconnaissance de la charge de travailspécifique de certaines situations d’enseignement. Leur objectif est dediminuer cette charge de travail parréduction du service hebdomadaire

d’enseignement. Les professeurs n’ontrien à compenser : ce temps libéré leurappartient ; le chef d’établissement nepeut en disposer.

Heure supplémentaireToute heure d’enseignement effectuéeau-delà du maximum hebdomadaire deservice (incluant les éventuels allégements,réductions ou pondérations). Les HSA (heure supplémentaireannuelle) sont inscrites à l’état VS. Encas de pondération, on détermine lapremière HSA après calcul des pondé-rations. Une seule HSA peut être impo-sée par nécessité de service, sauf dansles cas suivants : raison de santé (cer-tificat médical), temps partiel, profes-seur stagiaire, enfants en bas âge,études ou préparation d’un concours,service en documentation...

Les HSE (heure supplémentaire effec-tive), payées à l’unité, correspondentà des heures effectuées de manièreponctuelle (participation à l’heure devie de classe, par exemple...). Elles nepeuvent en aucun cas servir à rému-nérer des activités relevant des mis-sions particulières. Il faut exiger quesoit pris en compte dans le service toutce qui peut statutairement l’être. Onpeut toujours refuser une activité quiest proposée en HSE. n

n Décompte du service, heures statutaires

Service d’enseignementDéterminé et remis lors de la préren-trée par le chef d’établissement, ceservice est fondé sur des droits statu-taires. Il est défini hebdomadaire-ment pour l’année scolaire (saufsituations qui nécessiteraient unerépartition par quinzaine afin dedisposer de plages horaires pluslongues et donc plus pertinentespédagogiquement). Un professeur nepeut pas se voir imposer des regrou-pements horaires sur une partie del’année qui transformeraient sonemploi du temps.

Le service est calculé sur la base dumaximum défini pour chaque corps(18 heures pour les certifiés et15 heures pour les agrégés), diminué

Ventilation de service (état VS)Récapitulatif officiel du service d’en-seignement, il comporte, pour chaqueclasse attribuée à l’enseignant, lenombre d’élèves, le nombre d’heureshebdomadaires et les pondérationsle cas échéant. Il constitue le bilan dunombre total d’heures d’enseigne-ment, des missions particulièresouvrant droit au paiement à l’annéed’IMP, des allégements ou réductionsde service dus et établit le nombreéventuel d’HSA. Transmis au rectoratpar le chef d’établissement, il doitvous être soumis pour approbationet signature. Sa vérification est essen-tielle pour votre traitement.

Temps partielLe temps partiel est de droit pour rai-sons familiales, pour créer ou repren-dre une entreprise et, dans certainscas, sur avis du médecin de préven-tion. Pour les autres situations, il estsur autorisation. Un refus éventueldoit être motivé par l’administration.Circulaire 2015-105 du 30-06-2015.

Toutes les précisions sur la durée, laquotité de service possible ainsi quela rémunération et les indemnitésafférentes sont disponibles sur le sitedu SNES-FSU. n

Refuser les heures supplémentaires au-delà de la première est tout à fait possible. Les textes réglementaires le prévoient. Les sections académiques du SNES-FSU vous accompagnent dans vos démarches.

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Contractuels : mêmes obligations deservice et droits syndicaux que les per-sonnels titulaires. Prise de fonction : signer le plus rapi-dement possible un PV d’installationdans l’établissement pour déclencherle paiement du salaire. Remplacements ponctuels : lescontractuels doivent être employéspour toute la durée du congé de l’agentà remplacer. Si la durée du rempla -cement est inférieure à un an, et quele contrat couvre une/plusieurspériode(s) de vacances scolaires, lecontrat ne doit être ni interrompu nisuspendu. Si les contrats successifscouvrent finalement l’année, l’agentdoit être rémunéré jusqu’à la veille dela rentrée scolaire (décret n° 2016-1171du 29 août 2016/circulaire n° 2017-038du 20 mars 2017).

Assistant d’éducation (AED) : statut crééen 2003. CDD établi par le chef d’établisse-ment, après accord du CA. D’une duréemaximum de trois ans, renouvelablejusqu’à une durée totale de six ans, lescontrats sont très souvent d’un an. Service à temps plein : 1 607 heuresannuelles réparties sur 39 à45 semaines. Crédit de formation (à déduire dutemps de travail annuel) : 200 heurespour un temps plein.

Le SNES-FSU a obtenu un congépour examen sans récupération (duréede la session augmentée de deux joursde préparation).

Assistant pédagogique (AP) : AED obli-gatoirement recrutés sur la base d’undiplôme de niveau bac +2, avecpriorité aux étudiants se destinantaux carrières de l’enseignement. Missions : « fonctions d’appui aux per-sonnels enseignants pour le soutien et l’ac-compagnement pédagogiques » (circu-laire n° 2006-065 du 5 avril 2006). Ilspeuvent se voir confier des servicesmixtes (AP et AED). Service réparti sur 36 semainesmaximum. Crédit de 200 heures pourla préparation. À ce crédit, s’ajoute lecrédit formation.

Accompagnants des élèves en situationde handicap (AESH) : recrutés en appli-cation de l’article L.917-1 du code del’éducation et du décret 2014-724 du27 juin 2014. Un contrat couvrant l’an-née scolaire est établi jusqu’au 31 août.Au terme de six années d’accomplis-sement des fonctions, le contrat està durée indéterminée.

Chômage : inscription le lendemainde la fin du contrat à Pôle emploi etconstitution d’un dossier au rectorat. n

n Services

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Une journée nationale de lutte contre la précarité est organisée chaque année par la FSU et leSNES pour améliorer les conditions de travail des agents non titulaires de la Fonction publique.

en fonction des allégements ou réduc-tions de service qui sont dus (voirdécompte du service). Est décomptéecomme heure supplémentaire touteheure au-delà de ce maximum deservice ainsi calculé.

Professeurs nommés en CPGELe service d’enseignement est régipar les décrets de 1950 et la circulaire2004-056.

Professeurs documentalistesService d’information-documentationde 30 heures en CDI plus 6 heures consa-crées aux relations avec l’extérieur.

CPE et Psy-ÉN : 35 heureshebdomadaire.

n Non-titulaires

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✦ nos traitements et pensionsIV L’US #780

MERCREDI 29 AOÛT 2018

NOUS CONTACTER☛ STANDARD . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 00☛ SECRÉTARIAT GÉNÉRAL . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 30

☛ POUR OBTENIR DIRECTEMENT UN CORRESPONDANTOU SON SECRÉTARIAT Rémunérations, statuts, carrières...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 12 Action sociale ...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 12 Protection sociale, retraites...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 12 Congés maladie ...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 12 Autres congés, disponibilité, détachement ...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 64 Emploi ..... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 64 Mutations...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 64 Formation, recrutement...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 57 Droits et libertés...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 11 Problèmes juridiques...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 30 Enseignants hors de France...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 41 International...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 27 45 Moyens budgétaires, programmation, Région ...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 13 Publications...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 28 00 Formation syndicale ...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 13

☛ ENSEIGNEMENTS, VIE SCOLAIRE, RECHERCHE ET MÉTIER Enseignements technologiques ...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 26 Lycées...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 26 Collèges...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 79 Métier...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 26 Contenus, programmes...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 79 Vie des établissements, conseil d’administration ...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 13 Post-bac ...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 26 Documentalistes ...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 79 CNED....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 64 Entrée dans le métier...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 57 Formation continue...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 57 Formation continue des adultes...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 26

☛ CATÉGORIES Agrégés...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 12 Certifiés, AE, PEGC...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . 01 40 63 29 64 Psy-ÉN ...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 11 CPE...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 57 AED, AESH...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 00 TZR...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 64 Contractuels...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 13 Retraités...... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 29 11

☛ PETITES ANNONCES....... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 01 40 63 28 00

Nom ________________________________________________________________________________________________________________________________

Prénom ___________________________________________________________________________________________________________________________

Sexe : nn H nn F Date de naissance_________________________________________________________________

Adresse _________________________________________________________________________________________________________________________

Complément d’adresse _________________________________________________________________________________________________

CP ____________________________________ Localité ____________________________________________________________________________________

Courriel __________________________________________________________________________________________________________________________

Téléphone ______________________________________________________________________________________________________________________

Catégorie ______________________________________________________________________________________ Échelon ______________________

Discipline _______________________________________________________________________________________________________________________

Nom de l’établissement ________________________________________________________________________________________________

CP étab. _____________________________________Ville étab. ______________________________________________________________________

Le SNES-FSU ne fonctionne que grâce aux cotisations de ses adhérents. La cotisation peut être mensualisée en 10 prélèvements en parvenant au SNES-FSU avant le 15 octobre. Elle donne droit à un crédit d’impôt de 66 % de son montant dont bénéficient tous les adhérents, qu’ils soient imposables ou non.

ADHÉREZ EN LIGNEsur www.snes.eduVous avez la possibilité de renseigner et éditervotre bulletin d’adhésion, l’imprimer pour leremettre au trésorier de votre établissementou payer en ligne si vous le souhaitez.

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JE ME SYNDIQUE AU SNES-FSU — DEMANDE D’ADHÉSIONCoupon à remettre au représentant du SNES-FSU de votre établissement ou à envoyer au siège du SNES, 46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13

Valeur du point d’indiceLa valeur annuelle du point d’indiceest de 56,2323 € depuis le 1er février2017. Cette revalorisation (+ 0,6 % au1/07/2016 et + 0,6 % au 1/02/2017) aprèssix années de gel a été obtenue grâceà l’intervention résolue du SNES et dela FSU. Le gouvernement a décidé uni-latéralement de geler à nouveau cettevaleur pour 2018 et 2019. Profondé-ment injuste, cette décision est inac-ceptable pour le SNES-FSU. Les fonc-tionnaires ne peuvent servir devariable d'ajustement pour traiter desdéficits publics.

Heures supplémentairesUne HSA (heure supplémentaireannuelle) donne lieu à une rémunéra-tion forfaitaire annuelle payée en neuftranches d'octobre à juin. Le taux desHSA dépend du corps auquel on appar-tient et du maximum de service dû. Lapremière HSA est mieux rémunéréeque les autres (décret n° 99-824 du17 septembre 1999). Depuis la publica-tion du décret n° 2008-199 augmentantles HSE (heures supplémentaires effec-tives) de 9 %, les suppléances de courtedurée sont rémunérées comme lesautres HSE : 1/36 d’une HSA, majoréede 25 %.

Autorisation de cumulLes fonctionnaires doivent consacrerl’intégralité de leur activité profession-nelle aux tâches qui leur sont confiées.Les « œuvres de l’esprit » ne sont pasconcernées par l’interdiction de cumul.En outre, les activités d’enseignementfont partie de la liste limitative des acti-vités qui peuvent être autorisées encumul à titre dérogatoire à conditionqu’elles demeurent « accessoires ». Lademande doit obligatoirement être for-mulée par écrit. En cas d’absence deréponse dans un délai d’un mois, l’au-

torisation est supposée refusée. Letemps partiel n’est pas un obstacle àl’autorisation. Décret n° 2017-105 du27 janvier 2017.

Accompagnement éducatifIl est rémunéré par des HSE pour lesprofesseurs. En réponse au SNES-FSUqui contestait le taux inférieur prévupour les CPE et les documentalistes,l’arrêté du 21  janvier 2009 (JORF du23/01) l’a relevé à 30 € (brut). La diffé-rence est réduite, mais elle demeure.Pour les autres intervenants, le tauxhoraire est de 15,99 €. n

n Rémunérations

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Indemnité de suivi et d’orientation (ISOE) Versée mensuellement, l’ISOE com-prend une part fixe mensuelle (101,13 €)versée à tous les enseignants. Les CPEont une indemnité du même montant.Les professeurs documentalistes etPsy-ÉN EDO perçoivent une indemnitéspécifique annuelle de 767,10 €. LeSNES-FSU revendique l’alignementsur le montant de l’ISOE. Forfaitaire,l’ISOE est proportionnelle à la quotitétravaillée en cas de temps partiel. Liéeà nos missions, elle ne peut faire l’objetd’aucune codification des tâches.La part modulable est liée à l’exercicede la fonction de professeur principal.Son montant varie selon les niveaux ;les agrégés conservent l’indemnitéantérieure de la Sixième à la Seconde.

Déplacements domicile-travail Une prise en charge partielle de l’em-ployeur est prévue pour les abonne-ments à un mode de transport collectif,ainsi que pour les abonnements à unservice public de location de vélos. Cetteprise en charge s’applique sur tout leterritoire, elle est égale à la moitié ducoût de l’abonnement, dans la limited’un plafond de 86,16 €/mois. Lademande est à formuler auprès dusecrétariat de l’établissement. Décretn° 2010-676 du 21 juin 2010.

Effectifs pléthoriquesUne indemnité pour effectifs plétho-riques (1 250 €) est due pour tout ser-vice comportant au moins 6 heuresd’enseignement avec plus de 35 élèves(décret n° 2015-477).

Prime d’entrée dans le métier Revendiquée par le SNES-FSU, cetteprime a été créée à la rentrée 2008.1 500 € brut versés en deux fois(novembre et février) aux enseignantsdu second degré, CPE, Psy-ÉN affectéslors de leur titularisation dans un éta-blissement ou un service relevant duministère de l’Éducation nationale. La

plupart des anciens contractuels béné-ficiaires d’un reclassement sont écartésdu bénéfice de cette prime. Décretn° 2008-926.

Tuteur Les montants annuels bruts sont de150 € pour un étudiant en M1, de 300 €pour un étudiant en M2 et de 1 250 €pour un stagiaire.

n Indemnités

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CongésEn cas de congé de maladie (ou derenouvellement), il faut absolumentrespecter le délai de 48 heures pour faireparvenir l’avis d’arrêt de travail àl’établissement, sous peine de recevoirun premier avertissement de la partde l’administration.En cas de récidive de retard dansl’acheminement d’un autre avis dans les24 mois suivant le premier arrêt de travailtransmis avec retard et avecavertissement de l'administration,une réduction de salaire de moitié estappliquée pour la période comprise entrela date d’établissement du nouvel aviset la date d’envoi de celui-ci (sauf en casd’hospitalisation ou si l’agent justifiedans un courrier, adressé dans les huitjours suivant l’avis d’arrêt, del’impossibilité d’envoyer cet avisen temps utile).

Association de publication créée par leSyndicat national des enseignements desecond degré, ADAPT a pour objectif d’ali-menter la réflexion sur le système éducatif,les disciplines et les pratiques pédagogiques,

d’établir un lien entre recherche et enseignement, de permettre deséchanges d’idées et de services entre collègues, bref de valoriser toutce qui peut améliorer et faciliter l’exercice du métier d’enseignant.

Nous vous invitons à visiter le site des éditions ADAPTwww.adapt.snes.edu

Les ouvrages peuvent être commandés à ADAPT-Éditions,46, avenue d’Ivry, 75647 Paris Cedex 13

Tél. : 01 40 63 28 30 – Fax : 01 40 63 28 15 – Mél : [email protected]

Un service du SNES-FSU

Retraite

PensionsLes pensions de retraite ont étéaugmentées de 0,8 % au 1/10/2017 aprèsquatre années de quasi-gel. Le SNES-FSUrevendique leur revalorisation annuelle au1er janvier par indexation de leur montantsur les salaires et le rattrapage despertes importantes de pouvoir d’achatsubies. Le SNES-FSU exige la suppressionde l’augmentation de la CSG pour tous.

Demande d’admissionUn an environ avant le départ, formulerla demande d’admission à la retraite.Le dernier jour d’activité doit correspondreau dernier jour du mois travaillé. Pourévaluer le montant de la pension,contacter une permanence du SNES-FSU.Le relèvement de l’âge du droit à la retraiteet d’une retraite sans décote estmaintenu, mais les conditions d’un départanticipé ont été élargies par le décret du2 juillet 2012. D’autres situationsparticulières ouvrent ce droit plus tôt :handicap, invalidité de l’agent ou deson conjoint, parents de trois enfantsou d’un enfant handicapé, services actifs. Voir le site du SNES-FSU : www.snes.edu/-Preparer-sa-retraite-.html

Retraite additionnelleLe versement de la prestation de laretraite additionnelle ne peut interveniravant la retraite. S’il a lieu au moment dela retraite, il est opéré en deux temps, lesdroits acquis au cours de la dernièreannée d’activité étant comptabilisésultérieurement.

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nos métiers ✦5L’US #780

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✦90 €C’est le montant de la « contribution vieétudiante et des campus » qui vient sesubstituer à la cotisation de Sécuritésociale. Problème : elle est également duepar les salariés, y compris les enseignantsstagiaires, qui relèvent d’un autre régimeet en étaient exonérés.

Mi-juillet, les ministresde l’Éducation etde l’Enseignementsupérieur ont faitconnaître leursarbitrages.

Résumons : une académie par Régiondébut 2020, sans modèle unique d’or-ganisation au nom de l’adaptation àchaque « territoire », décrétée gaged’efficacité. En même temps, il s’agitde « faire de l’académie l’échelon de décisionstratégique pour la mise en œuvre de la poli-tique éducative » et de travailler sur lerôle du recteur dans le dialogue degestion. Des évolutions non sans consé-quence sur les établissements et lagestion des personnels.

Bruno Lévéder,secrétaire général duSNASUB-FSU, nouslivre l’analyse de sonsyndicat.

L’US : Quelle est votre position sur la pers-pective de fusions d’académies ?Nous y sommes absolument opposés !Celle-ci n’est soutenue par aucunargument d’intérêt général, de renfor-cement du service public. Les régions

Promesse de campagnedu candidat Macron,le ministère met en œuvreen cette rentrée 2018une première étapede la revalorisationde l’indemnité REP+.

Les 3 000 euros annoncés seraientaccordés en trois temps. Une augmen-tation de 1 000 € de l’indemnitéactuelle (2 312 €) sera a priori versée àpartir de septembre 2018. Une nouvelleaugmentation, dont le montant n’a pasété divulgué à ce jour, aura lieu à larentrée 2019. Le soldeserait versé à partir de2020 aux équipes remplis-sant certaines conditionsde mérite, notammentquant à leur projet d’éta-blissement et aux « progrèsdes élèves ». L’éducationprioritaire a souvent ététerrain d’expérimentation.On se souvient de la tenta-tive de recrutement localpar les chefs d’établissement dans leréseau ÉCLAIR en 2011, qui s’étaitsoldée par un échec. Le ministre tentecette fois d’introduire par la petite portel’intéressement collectif et le salaire aumérite. Mais sur quels critères juger

de la performance d’une équipe ? Cetoutil du néomanagement a fait desravages dans le privé. Vouloir l’intro-duire dans l’éducation prioritaire estla marque d’un aveuglement idéolo-gique qui ne sert les intérêts ni desélèves ni des personnels.

D’autres revendications à défendreLes salaires octroyés aux personnels del’Éducation nationale ne reconnaissentpas suffisamment leurs qualificationset ne sont pas assez attractifs. Le SNES-FSU continue de revendiquer une reva-lorisation. Pour l’éducation prioritaire,il demande l’attribution de la prime auxAED, qui en sont injustement exclus.

De même, les lycées auprofil comparable à celuides collèges REP et REP+doivent revenir dans legiron de l’éducation priori-taire et bénéficier desmêmes moyens, ainsi quedes mêmes conditionsd’exercice et de rémunéra-tion pour les personnels.Comme les textes leprévoient, la carte de l’édu-

cation prioritaire doit être révisée dansles semaines qui viennent pour unemise en application à la rentrée 2019.Ce sera pour le SNES-FSU l’occasiond’y porter ces revendications. n

Valérie Sipahimalani

Dans le nouveau mondejupitérien, une chose nechange pas : l’obsessionde la réduction du nombrede fonctionnaires etde la masse salariale.

Dans un entretien à Ouest-France le1er août, MM. Philippe et Blanquerconfirmaient vouloir « rééquilibrer lesmoyens du secondaire vers le primaire » etprécisaient : « la démographie nous yaide ». Certes, en injectant quelquesmoyens dans le premier degré où leseffectifs baissent, et en en supprimantdans le second où ils montent, on peutfaire quelques économies, mais ce seranettement insuffisant pour atteindreles objectifs affichés (– 50 000 emploissur cinq ans dans la Fonction publiqued’État).

Pour le gouvernement, le vrai gise-ment de moyens réside dans l’augmen-tation de la charge de travail despersonnels. C’est donc le statut qu’ilfaut attaquer.

La Cour des comptes est un alliéfidèle dans cette lutte contre le statutet elle y va de son travail de sape. Enoctobre 2017, elle préconisait d’intégrerle remplacement dans les missionsliées, d’annualiser les obligations deservice et de développer la bivalence.

Dans un rapport de mars 2018 surle recours croissant aux personnelscontractuels, elle préconisait d’« assou-plir le cadre de gestion des enseignants titu-laires, notamment les obligations de service,et améliorer le taux d’emploi effectif des titu-laires remplaçants ».

Complaisances sénatorialesFin juillet, c’est le Sénat qui s’est penchésur le métier enseignant et son« malaise ». Les objectifs affichés sontlouables : enrayer la crise de recrute-ment, répondre au malaise croissantdes enseignants. Mais le diagnostic estsuperficiel et les préconisations sontdéconnectées de la réalité. Le rapport– comme le SNES-FSU qui revendiqueque du temps soit libéré pour le travailen équipe – pointe l’isolement profes-sionnel comme une des causes dumalaise enseignant, mais se borne àpréconiser d’augmenter encore l’auto-

nomie des établissements et de créerdes hiérarchies intermédiaires. Etlorsqu’il s’agit d’« adapter le cadre d’exer-cice aux réalités du métier et aux objectifsdu système éducatif », on retrouve lesbonnes vieilles recettes (porter à deuxle nombre d’HSA imposables, rendrela participation au remplacement obli-gatoire et annualiser les services) quin’ont d’intérêt que budgétaire etseraient de nouvelles dégradations desconditions d’exercice.

Pour le SNES-FSU, il faut com men -cer par donner la parole aux personnelset entendre ce qu’ils demandent : lafin de la réunionite, l’intégration destemps de concertation au temps deservice, et des équipes pluriprofession-nelles étoffées (un CPE par tranche de250 élèves, deux professeurs documen-talistes par établissement et un Psy-ÉN pour 800 élèves). n

Émmanuel Séchet

académiques sont mises en œuvredepuis à peine deux ans et déjà enter-rées. C’est un choix politique d’aligne-ment des académies sur la carte desRégions. Rien d’autre ! Pour le minis-tère, il s’agirait de rendre l’Éducationnationale « plus lisible » pour les autresadministrations. L’autre raison– presque chuchotée celle-ci – seraitque les recteurs d’une même régionacadémique ont du mal à se coor-donner. Ceci ne suffit en rien à étayerune réorganisation territoriale d’unetelle ampleur ! D’ailleurs la questioncruellement absente est celle desinégalités territoriales. Et pourtant,il y a un sujet.L’US : Quel sens y voir alors ?Il y a sans doute la conjonction de deuxchoses : une approche technocratiqueet un risque de régionalisation despolitiques éducatives, avec ce que cecipeut signifier en termes d’inégalité ;ensuite l’opportunité de développerdes organisations académiques cher-chant à pallier sur le dos du servicepublic et des personnels le manque demoyens induit par l’austérité budgé-taire chronique.L’US : Tu veux parler de fusions de serviceset d’économies d’échelle ?Bien sûr ! Il y a en conséquence les réor-ganisations des services, les fusions àl’échelle de nouvelles académies, et dessuppressions de postes administratifs.

Seront sans doute envisagées desmesures d’accompagnement individuel.Promesse est faite qu’il n’yaura pas de mobilitégéographique forcée etque l’emploi public seraréparti sur le territoire.Mais on peut craindre defortes dégradations desconditions de travail, des pertes d’ex-pertises professionnelles et de connais-sances des réalités du terrain, et donc

des fonctionnements plus « techno »des services affectant la vie des établis-

sements. Par ailleurs,l’idée d’un pilotage etd’une « GRH de proxi-mité » renforcés laisseentrevoir des logiquesmanagériales d’individua-lisation accrue dans la

gestion des personnels avec l’objectifd’une flexibilisation du travail. n

Propos recueillis par Benoît Teste

fusions des académies Le point de vue du SNASUB-FSU

statutsTravail de sape

De fortes dégradations des conditions de travail sont à craindre dans les rectorats.

Ils persistent !Le 16 juillet les ministres J.-M. Blanquer(Éducation nationale) et F. Vidal(Enseignement supérieur) ont confirmé leurprojet de faire coïncider académies etRégions (13) sur le territoire métropolitain(c’est déjà le cas outre-mer). Le modèled’organisation des rectorats ne serait pasunique et l’échelon départemental auraitdavantage de poids dans la gestion des« ressources humaines ». L’objectif affichéest d’effectuer de nouvelles économiesbudgétaires. Il s’agit certainementdavantage de renforcer le niveau régionalselon les standards de la Commissioneuropéenne, et de réduire le rôle de l’Étatdans la gestion du système. Derrière lesaspects technocratiques, les enjeux sontlourds pour l’Éducation nationale et lesenseignants. On ne voit pas comment lataille des académies et le rôle accru duniveau régional peuvent diminuer lesinégalités territoriales. Des systèmesd’affectation et/ou de recrutementrégionalisés des enseignants du seconddegré sont à redouter. Avec la FSU, le SNES

informera les collèguesdes suites de ce dossieret organisera lesmobilisationsnécessaires.

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La Cour des comptes dans son exercice favori : la chasse aux fonctionnaires.

POUR EN SAVOIR PLUS

Disciplines : réfléchir avec le SNES-FSU Le SNES-FSU a un projet éducatif, une réflexion sur le métier, surl’enseignement des différentes disciplines : programmes, contenus,pratiques, il travaille ces questions avec les collègues syndiqués quile souhaitent, et sans regard hiérarchique. Il est à la fois critique àl’égard des réformes et force de proposition. Des fiches réalisées par les militants du secteur contenusdu SNES-FSU sont à diffuser dans les établissements, stages,réunions, etc. aux collègues syndiqués ou non, qu’ils entrent dansle métier ou qu’ils enseignent depuis plusieurs années :https://www.snes.edu/Le-SNES-FSU-et-la-reflexion-sur-les-disciplines.html

Profs-docs : indemnité revaloriséeL’indemnité de sujétion des professeurs documentalistesa été revalorisée cet été (arrêté du 18 juillet 2018) de 590,04à 767,10 euros.Depuis la mise en place de la revalorisation issue de PPCR,le SNES-FSU n’a eu de cesse de rappeler l’engagementgouvernemental d’une véritable revalorisation de cetteindemnité. Pourtant, cette augmentation de 23 % ne répondpas pleinement à la revendication du SNES-FSU d’un montantde cette indemnité égal à celui de l’ISOE.Nous continuerons à réclamer cette mesure de justice.

Objectif :flexibilisationdu travail

éducation prioritaire Hausse de l’indemnité REP+

Le salaireau mériteréintroduitpar la petiteporte

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✦ sur le terrain6 L’US #780

MERCREDI 29 AOÛT 2018

le second degré près desoixante ans en arrière,puisque le CAPES recrute àbac +4 (licence + 1 an depréparation) depuis 1959.Dans l’éventualité d’uneadmissibilité en L3, dans lecadre d’un concours scindé en deux,les lauréats seraient à disposition del’employeur encore plus tôt. Pis encore,les admissibles seraient là encoreutilisés (comme contractuels !) auxdépens de leur formation.

Le SNES-FSU est favorable à ce quela formation dans le cadre des ÉSPÉsoit revue. L’année de stage est troplourde, réduire l’horaire du service enresponsabilité à un tiers de servicerendrait aux stagiaires le temps nécessaire pour se former et entrersereinement dans le métier. Cetterevendication du SNES-FSU se heurteà la volonté du ministère d’utiliser lesstagiaires comme moyens d’enseigne-ment ou d’éducation. Le projet d’utiliserles AED comme remplaçants procèded’ailleurs de la même logique éculée etnéfaste. n

Marianne Auxenfants

En 2017, 14 % des postes aux concoursexternes étaient restés non pourvus.Alors que la session 2018 offrait 20 %de postes en moins aux concoursexternes, la part de postes non pourvusest toujours de 12 % : la crise de recru-tement est donc toujours là.

Plus alarmant encore : le nombred’inscrits s’est tassé, et une part crois-sante renonce à se présenter auxécrits. C’est dire si la mise en placede « prérecrutement » serait salutaire.

Las, en fait de prérecrutementM. Blanquer entend transformer lestatut de certains AED, qui participe-raient à des activités pédagogiques ausein de l’établissement scolairepouvant aller jusqu’au remplacementde professeur moins coûteux que lescontractuels. Former les AED sur letas, aux dépens de leur temps d’étude,ce n’est pas prérecruter !

Sécuriser les étudesPour le SNES-FSU, de véritablesprérecrutements permettent à des« élèves-professeurs » de se consacrerpleinement à leur formation et deréussir. Ce statut garantit un salaireet des cotisations retraite contre l’en-gagement à servir ensuite l’Étatplusieurs années après le concours.Qu’attend le ministre pour rétablirles aides financières aux candidatsaux concours ?

Le Premier ministre a de son côtéannoncé en août la réforme de laformation, afin de la rendre plusprofessionnalisante. La place duconcours de recrutement serait modi-fiée, la gouvernance des ÉSPÉ chan-gerait pour donner plus de place àl’employeur.

Pour le SNES-FSU, il est nécessaired’avoir une haute maîtrise de la disci-pline pour l’enseigner. Un concoursde recrutement placé en L3 ramènerait

L’académie de Rennes compte468 stagiaires. Conséquence directe dela baisse du nombre de postes auxconcours, ils sont 75 de moins que l’andernier mais les conditions d’accueilet de formation dans les établissementsscolaires et à l’ÉSPÉ n’en sont pasaméliorées pour autant !

Ils seront 402 stagiaires à mi-temps :recrutés avec un M1 Métiers de l’En-seignement, de l’Éducation et de laFormation, ils doivent mener de frontun demi-service en établissement etune formation les mercredis et jeudisà l’ÉSPÉ pour valider le M2. Un nombreimportant d’entre eux a déjà un M2 etvit mal la nécessité de suivre des ensei-gnements peu adaptés à leur parcoursantérieur.

66 stagiaires sont à temps plein etne bénéficient que de cinq journées deformation dans l’année. Face à unschéma de formation initiale complexe,des lauréats des concours ont appréciéde pouvoir compter, jusqu’au 19 juillet,sur l’aide des militants du SNES. Laprésence syndicale en marge de l’ac-cueil institutionnel des stagiaires àRennes, est l’occasion pour les militantsdu SNES-FSU de les rencontrer, derassurer et conseiller... Cet accompa-gnement se poursuit dans les établis-sements et lors des permanences à

l’ÉSPÉ à Rennes et Brest. Deux stagesspécifiques sur les mutations sontorganisés... Mettre l’expérience collec-tive à la disposition des jeunes collèguesest un enjeu important pour notresyndicalisme de propositions et delutte ! n Frédérique Lalys

Tout commence en octobre 2017 : desélections internes sont organisées ausein de l’ÉSPÉ afin d’élire un nouveaudirecteur pour une prise de fonctionau 1er novembre 2017. Sa nominationdoit être ratifiée par les ministères del’Éducation nationale et de l’Enseigne-ment supérieur. Cependant, celle-cin’a jamais eu lieu  laissant l’ÉSPÉ deRouen à la dérive !

Lassé de ne pas être officiellementinstallé, M. El Gharras, élu en octobrepar les personnels de l’ÉSPÉ, refuse decontinuer à assurer l’intérim et metfin à sa mission le 30 avril 2018. Trèsinquiets, les personnels, les usagers etles organisations syndicales (principa-lement le SNES-FSU et le SNESup-FSU) se mobilisent afin d’alerterl’opinion publique : interpellations durectorat et des ministères, assembléesgénérales, blocage des locaux. L’absencede directeur, sans manquer de créerun climat anxiogène, empêche l’ÉSPÉde fonctionner correctement etcompromet la titularisation des ensei-

gnants stagiaires. Chaque stagiairereçoit trois avis dans le cadre de la vali-dation de son année : celui du chefd’établissement, celui du corps d’ins-pection et celui du directeur de l’ÉSPÉ !

Le ministre sort de son silence…C’est finalement le 31 mai, lorsd’une visite en Normandie, que leministre Blanquer s’exprime sur laquestion. Comme trop souvent, parvoie de presse, sans qu’aucune infor-mation préalable n’ait été donnée auxpersonnels de l’ÉSPÉ ou au rectorat,preuve du peu d’intérêt que ce gou -vernement porte au dialogue social.

Il annonce que cette absence denomination est due à la réorganisationde la formation des professeurs àl’échelle des académies de Caen etRouen. La fusion est bel et bien enmarche. Fin juillet, une nominationparaît au BO et les annonces se confir-ment car ce n’est pas un directeur quiest nommé mais une « administratriceprovisoire » ! Ce ne sont plus de simples

paroles mais désormais des actes : noussommes à un jet de pierre du rattache-ment de l’ÉSPÉ de Rouen à celle deCaen.

La rentrée s’annonce inquiétante,pour les personnels comme les usagers.Comment va fonctionner l’ÉSPÉ ? Quevont devenir les futurs candidats auxconcours ? La formation des nouveauxstagiaires pourra-t-elle se dérouler dansles mêmes conditions que les annéesprécédentes ? Autant de questions dontnous craignons d’ores et déjà lesréponses… n Morane Le Deunf

recrutementLa cote d’alerte

(sur la question des évaluations, del’organisation de la formation, etc.),la charge de travail de ces jeunescollègues reste le point noir : suivi dela formation, préparation des courspour plusieurs niveaux, et validationd’un Master parfois fortement« conseillée » localement au-delà descadres réglementaires par l’ÉSPÉ, lesstagiaires auront, cette année encore,fort à faire. Ils pourront toutefois s’ap-puyer, comme dans toutes les acadé-mies, sur une équipe de militants duSNES-FSU pour les épauler dans cetteannée décisive ! n

Pierre Priouret

Florilège...n ÉSPÉ : École supérieure du professorat

et de l’éducation.

n Master MEEF : Master Métiersde l'enseignement, de l'éducationet de la formation.

n Moins 2 600 emplois de stagiaires en 2018.

n En quinze ans, le nombre de candidatsaux concours a baissé de 30 %.

n Mémo stagiaireà consulter sur le site duSNES-FSU :

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Le niveau de recrutement et la formation des futursprofesseurs envisagés par le gouvernement révèlentla conception pédagogique qu’il tente d’imposerdans le second degré : des méthodes formatées pardes spécialistes, un métier d’exécutant répondant àdes injonctions permanentes, une déqualificationdes professeurs des collèges et lycées. La dévalorisationsalariale et la désaffection de candidats aux concoursqu’elle entraîne, vont dans cette même direction.

à Rouen Sans pilote !

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Le SNES-FSU a accueilli les stagiairesle 28 août, avant leur prise officielle deposte. Près de 600 stagiaires ont ainsipu rencontrer « en vrai » les militantsqui les ont aidés, conseillés et suivisdepuis le printemps dans la procédured’affectation. Cette dernière semainede vacances était aussi consacrée à unepremière séquence de « formation d’ur-gence », afin d’apporter un peu plusde sérénité à des stagiaires forcémentstressés par leur prise de poste.

Alors que l’ÉSPÉ a trouvé un rythmede croisière – en attendant de nouvellesréformes –, et que depuis 2013 le SNES-FSU y a permis des avancées concrètes

à Toulouse Premiers pas

à RennesAider l’entrée dans le métier :une priorité syndicale !

stagiaires Recrutement et formation : à revoir

économie et société ✦7L’US #780

MERCREDI 29 AOÛT 2018

Au-delà du principe dela sélection désormaisgénéralisée à toutesles formations, lamécanique deParcoursup renforceles logiques dediscrimination sociale.

Si la ministre de l’Enseignement supé-rieur reconnaît aujourd’hui au dispo-sitif le défaut de la lenteur, elles’enferme dans un discours de déni,répétant à l’envi que le système seraitplus « humain ». À ce jour, près de150 000 candidats ne sont toujours pasfixés sur leur avenir d’étudiant.Certains attendent que leur vœu préfé-rentiel se débloque pendant que lesautres sont en attente ou sans aucuneproposition.

Orientation par défautPrévue dans la loi Orientation et réus-site étudiante, une prime à la mobilité,pouvant s’élever jusqu’à 1 000 euros,sera versée à ceux qui seraientcontraints d’accepter une affectationhors académie et hors-vœux. Cettemesure, en forme d’aveu,institutionnalise finale-ment l’orientation pardéfaut et ne résoutaucune des difficultésmatérielles auxquellessont confrontés lesjeunes les plus fragilessocialement. Comment trouver unlogement en dernière minute ?Comment le financer ? On voit malcomment les CROUS pourraientrépondre in extremis à la demande delogement. Combien seront ceux qui

renonceront à leur inscription fautede toit ou de revenu ? Les affectationstardives ne peuvent qu’aggraver lesproblèmes financiers. Pourtant prévi-sible, la paralysie des listes d’attentecondamne ainsi des dizaines demilliers de jeunes à des choix corné-liens : accepter ce qui reste, s’endetterpour une inscription dans une forma-tion privée ou plus simplementrenoncer. Le gouvernement peut ainsise féliciter d’avoir poussé dehorsnombre de jeunes bacheliers grâce àun dispositif à la fois anxiogène,dissuasif et bureaucratique. Il a faitainsi le choix de restreindre l’accès àl’enseignement supérieur.

Machine à trierEn amont, le jeu des classements avaitdéjà opéré un tri sur la base de logiquesde discrimination liées en effet, à l’ori-gine géographique et sociale. Lescritères de sélection frappés du sceaudu secret de la délibération des juryssont certes inconnus, hacun a puconstater les grandes disparités de trai-tement entre les classes issues deslycées de centre-ville et ceux des péri-phéries. Incontestablement,Parcoursup a renforcé la machine àtrier, pourtant dénoncée par leministre, dans l’opacité la plus totale.

Fort de ce constat, le prési-dent du Conseil départe-mental de Seine-Saint-Denisa saisi le Défenseur des droitsafin de faire la lumière surles mécanismes de relégationqui semblent ici à l’œuvre.Élus, organisations syndi-

cales dont la FSU, étudiants de l’UNEFet lycéens de l’UNL, parents d’élèvesavec la FCPE, tous ont aussi interpelléles ministres, la CNIL et maintenantle Défenseur des droits pour demanderla levée du secret des algorithmes

locaux et dénoncer ce qui ressemblebien à un tri en fonction de l’originesociale et géographique deslycéens. Étant donné le nombre depersonnes concernées et les questions

de discrimination et de relations desusagers avec le service public qui seposent, le gouvernement est au pieddu mur et se doit d’apporter des solu-tions immédiates.

Le SNES-FSU demande dans les plusbrefs délais un bilan de Parcoursuppour une refonte du système d’affec-tation post-bac et un plan d’urgenced’investissement dans l’enseignementsupérieur. n Claire Guéville

Parcoursup Le goulet d’étranglement

Anxiété, autocensure, violent rappel des hiérarchies : la ministre a fait de l’été de milliersde bacheliers un véritable enfer... pour les préparer à la vie active ?

Chiffres truqués !Le ministère de l’Enseignement supérieurpublie un tableau de bord quotidien deParcoursup au nom de la transparence,mais truque les chiffres et change les règlesdu jeu en cours de partie. Considérés comme« inactifs », près de 50 000 candidats ont étéeffacés des compteurs fin juillet. Enliste d’attente, ils sont pourtant bien réels...Et c’est sans compter les 15 000« sans proposition », devant la commissionacadémique ou en phase complémentaire.En face, les formations supérieures peinentà remplir. La date limite d’inscription,notamment en BTS et CPGE, vient d’êtreavancée d’une semaine, quitte à forcer la mainaux quelques 88 000 candidats qui espéraientencore obtenir leur vœu préféréntiel.En panne de solution, ne resterait-il doncplus au gouvernement que le mensonge ? n

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Accepter cequi reste...ou renoncer

Après les premièresrencontres avec le Haut-commissariat à la Réformedes retraites (HCRR), laFSU continue de s’opposerau passage à un régime parpoints dont tous les objectifsne sont pas affichés.

La continuité du salaire dans lapension, garantie par un taux deremplacement fixé clairement, n’estpas évoquée par le HCRR. Ce silencelourd de présupposés ne rend guèrecrédible la volonté affichée du gouver-nement de restaurer la confiance desFrançais dans leursystème de retraite.

Le passage à unrégime par points ou encomptes notionnelsvoulu par l’exécutifannonce la liquidationdes droits garantissant un niveau depension aux fonctionnaires, comme lecalcul sur l’indice des six derniers moiset la réversion sans condition d’âge nide ressources. Les conséquences immé-diates d’une telle réforme « systé-mique » seraient l’individualisation dela retraite, la fin des repères collectifscomme les bornes d’âge, les annuitésrequises, les bonifications…

Le slogan de campagne « un euro cotisédonne les mêmes droits, quel que soit lemoment où il a été versé, quel que soit lestatut de celui qui a cotisé » est en rupturetotale avec l’histoire de notre systèmede retraites, produit des luttes sociales.Il réduit le système à de la contributivitéfondée sur une stricte équivalenceentre les pensions perçues au cours dela retraite et les cotisations versées aucours de la carrière.

Renouveler le contrat entre les géné-rations suppose un accord sur le niveaufutur des pensions et le retour à leurindexation sur les salaires. Cette ques-tion décisive est consciemmentcontournée. Si le gouvernement voulaitvéritablement « sauver » nos retraites,il s’interrogerait sur le niveau de viequ’il convient d’assurer aux retraités.Il assumerait le fait de consacrer unepart croissante du PIB aux pensions.

Quelle solidarité ?Les documents fournis par le HCRRindiquent que les pensions au titre dela solidarité représentent actuellement20 % du montant des pensions etqu’elles jouent un rôle redistributif. La

FSU a insisté sur le faitque, si elles jouent un rôleaussi important, c'estqu'elles compensent – enpartie seulement – l'affai-blissement de la solidaritéinterne du système.

Or, la réforme annoncée renforceson caractère contributif, c’est-à-diredes inégalités entre les assurés en faveurde ceux qui ont les plus longues et lesmeilleures carrières. En effet, la retraitepar points prendra en compte la totalitéde la durée d’activité. Communiquersur les vertus redistributives d’unrégime par points est une tartufferiequand on a auparavant affaibli la soli-darité interne du système.

Le SNES, avec la FSU, combattracette réforme « systémique » qui s’at-taque au code des pensions et au statutde la Fonction publique. n

Érick Staëlen

retraite Concertation

La fin annoncéedes repèrescollectifs ?

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La FSU a déjà élaboré deux publicationswww.snes.edu/

FSU-4-PAGES-RETRAITES.html

POUR EN SAVOIR PLUS

✦ droits et libertés / international8 L’US #780

MERCREDI 29 AOÛT 2018

Le secteur public,notamment celui del’éducation, continue àfaire l’objet d’attaquesgraves avec une nouvellesérie de limogeages.

C’est par un décret-loi publié le 8 juilletque le gouvernement a annoncé laradiation de 18 632 fonctionnaires.Cette mesure punitive qui touche ànouveau des enseignants et universi-taires vient s’ajouter à la longue sériede limogeages enclenchée après latentative de coup d’État du 15 juillet2016. La radiation signifie non seule-ment que nos collègues perdent leuremploi et leur rémunération mais qu’illeur est aussi interdit de sortir du terri-toire et que leur passeport estconfisqué. La levée de l’état d’urgencele 19 juillet ne marque en aucun casun terme à la politique de répressionet à ses conséquences dramatiquespour les personnels et leurs familles.

AcharnementLe syndicat enseignant EGITIM SENestime que 13 0000 fonctionnairessont à ce jour sous le coup d’une radia-tion (dont 69 % relèvent du champ del’éducation). D’après des donnéescommuniquées à  la mi-août, 1 300employés du secteur public auraientété réintégrés. 53 suicides sont àdéplorer. Les travaux de la Commis-sion OHAL (Commission administra-

tive de recours mise en place en 2017)n’apportent aucune lueur d’espoir auxpersonnels qui se sont lancés, avecl’appui de leur syndicat, dans la contes-tation de leur procédure de radia-tion. C’est ce qui conduit EGITIM SENà exiger l’annulation de tous lesdécrets-lois qui ont été pris au coursdes deux années de l’état d’urgence.« Nous ne renoncerons jamais à notre luttelégale et légitime. Nous élargirons mêmela solidarité à l’international jusqu’à ce quetous les personnels limogés ou suspenduspuissent réintégrer leurs fonctions ». C’esten ces termes que la direction natio-nale d’EGITIM SEN entend poursuivrela lutte. n

Odile Cordelier

Turquie Nouvelles purgesdans la Fonction publique

migrantsDroits maritimes bafoués

HongrieAvec l’adoption par le Parlement le 20 juillet d'une mesure visant à taxer les soutiensfinanciers à toute initiative éducative ou campagne médiatique promouvant l'immigration,le gouvernement a franchi un nouveau cap dans sa politique anti-migrants.Le texte de loi prévoit que les « activités de propagande qui présentent l'immigration sousun angle positif » seront taxées à hauteur de 25 %. Si les formulations retenues présententun caractère vague, l'objectif affiché est parfaitement clair pour ce qui concerne le secteurde l'éducation qui est cité en tant que tel. Il s’agit bien de s'attaquer directement à la libertéd'expression et plus particulièrement à la liberté d’enseignement sur les questions liées àl’immigration. Que signifie « présenter l’immigration sous un angle positif ? » Que risquent lesenseignants et universitaires qui traiteraient de ces questions dans leur cours, en critiquantla politique menée par le Premier ministre Orban pour « lutter contre l'immigration » ?Une mesure qui s'inscrit malheureusement dans la logique du paquet législatif déjà adoptéen juin et marqué par l'introduction de poursuites pénales pour toute personne ayant portéassistance aux migrants entrés illégalement en Hongrie. Affaire à suivre dès la rentréescolaire en lien avec les syndicats enseignants hongrois. n O. C.

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LʼUniversité Syndicaliste no 780 du 29 août 2018, le mensuel du Syndicat national des enseignements de second degré (FSU) 46, avenue dʼIvry, 75647 Paris Cedex 13. Tél. : 01 40 63 29 00 – Directeur de la publication : Xavier Marand([email protected]) – Rédacteur en chef : Hamda Elkhiari – Régie publicitaire : Comdhabitude publicité, Clotilde Poitevin : 7, rue Émile-Lacoste, 19100 Brive, tél. : 05 55 24 14 03, [email protected] – Publicité : GMF (p. 2),CASDEN (p. 7), CASIO (p. 8) – Compogravure : C.A.G., Paris – Imprimerie : SIEP, Bois-le-Roi (77) – Abonnements : 1) Personnels de lʼÉducation nationale : France : 30 € ; étranger et DOM-TOM : 44 €. 2) Autres : France 42 € ; étrangeret DOM-TOM : 56 € – N° CP 0123 S 06386 – ISSN no 0751-5839. Dépôt légal à parution. Pages spéciales jointes sous film : Courrier de S1 n° 1 ; 4 p. Syndicalisation ; 2 affiches A2 ; lettre dʼadhésion.

La loi Schiappa sur laprotection de l’enfance faitl’unanimité... contre elle.

Fait rarissime dans un domaine oùtous les acteurs œuvrent généralement

dans un but commun, les associationsdénoncent toutes la nouvelle loi, maisaussi l’attitude du secrétariat d’État àl’Égalité entre les femmes et leshommes.

Elles dénoncent une loi totalementvide dans un domaine délaissé par lespolitiques, et ce malgré tous les effortsde communication et annonces dugouvernement.

Et surtout aucune des avancéesattendues en matièrede protection desmineurs victimesd’agressions sexuellesn’est actée.

La grande promessede fixer un seuil légalpour le consentementd’un mineur à un acte sexuel est restéelettre morte. L’ajout dans la loi d’unephrase symbolique sur la vulnérabilitédue au jeune âge de la victime, loind’être une innovation, ne fait qu’en-tériner ce que pratiquent les tribunauxdepuis des années. Elle ne fixe aucune©

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limite qui permettrait d’éviter lesdrames qu’ont vécu des fillettes de 11ans dont le viol par des adultes n’a pasété reconnu au motif qu’elles n’ont pasprotesté.

Le volet éducatif est lui aussi indi-gent : les trois séances d’éducationsexuelle par an à effectuer à l’écolesont une innovation... qui date d’il y a17 ans, date à laquelle la loi les arendues obligatoires. Et rien n’est

prévu, en termes detemps dégagé ou deformation, pour que lesenseignants puissentles mener à bien.

Encore une fois, leschangements et avan-cées promises n’ont pas

passé le cap des effets d’annonce. Pire, le secrétariat d’État s’en est

pris aux associations qui luttent depuisdes décennies pour les droits desenfants et dénoncent la vacuité decette loi. Les enfants sont les grandsperdants. n Aurélia Sarrasin

enfance Dans les limbes

Le volet éducatifest lui aussi indigent

L’été s’est encorerévélé meurtrier enMéditerranée.

Les États européens n’appliquenttoujours pas les droits maritimes essen-tiels et refusent les naufragés secourus. 

Ces derniers, des enfants en bas âge,des femmes et des hommes qui ontéchappé à la mort, sont d’abord perçuscomme des intrus avant d’être consi-dérés et traités comme des êtreshumains. Et pour eux le droit interna-tional séculaire ne semble pas devoirs’appliquer. 

Pas seulement l’ItalieIl serait facile de blâmer un gouverne-ment italien d’extrême-droite quirevendique cette politique ignoble.Mais force est de constater que laFrance n’a pas ouvert ses ports et n’aproposé d’accueillir qu’une poignée demigrants, après de longs atermoie-ments. Alors que partout dans l’Union

européenne les lois contre l’immigra-tion n’ont jamais été aussi sévères, unpas dans l’horreur a encore été franchi,et les récents accords entre les Étatsde l’UE visent à financer le maintiendes migrants en Libye. Or de trèsnombreuses sources y dénoncent lescrimes contre l’humanité qui y sontperpétrés à grande échelle, avec lesoutien de l’État et le financement del’Union européenne. n A. S.