oui, la révolte de la jeunesse la tempête parfaite contre...

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Les jeunes lycéens ont réussi à faire plier Sarkozy et Xavier- Darcos, son ministre de l'Education nationale. Ils ont fichu la trouille à ce gouvernement au point de l'obliger à reporter, sa soi-disant réforme, d'un an. Bien plus ils ne sont pas satisfaits de ce recul partiel, ont manifesté à nouveau et se disent prêts à recommencer après les vacances de Noël. C'est une excellente chose que toute une fraction de la jeunesse soit scandalisée. D'un claquement de doigts ce gouvernement accorde des dizaines de milliards aux banques et prétend ne pas trouver le nécessaire pour assurer des postes dans l'éducation nationale. Une excellente chose que les jeunes soient inquiets de la situation que leur réserve les gouvernants. Ils savent aussi avec des parents ou des amis victimes du chômage partiel ou complet, la misère provoquée par la faille du système. Sarkozy a senti que l'explosion de colère de la jeunesse grecque, s'ajoutant à des foyers de révolte en Espagne et en Italie, pouvait être contagieuse. Depuis le samedi 6 Décembre, où la police grecque a froidement abattu à Athènes un adolescent de 15 ans, lycéens, étudiants et jeunes travailleurs manifestent non seulement dans la capitale et à Thessalonique, mais également dans les villes plus petites et dans les îles. Indignée par cet assassinat la jeunesse grecque a laissé exploser sa colère contre la police et le gouvernement réactionnaire de Caramanlis, dévoué à sauvegarder les privilèges des riches, à qui l'on vient d'accorder un plan de sauvetage des banques de 28 milliards d'€, l'équivalent de cinq ans d'investissement pour la santé. À la télévision on nous a surtout montré les vitrines brisées. En réalité cette révolte est celle de la « génération des 700 € », que la grande masse des travailleurs, malmenée par les attaques contre les salaires, les retraites et les services publics, regardent avec sympathie. Ils ont répondu massivement à l'appel de la journée de grève générale appelée par les syndicats, qui ne veulent surtout pas d'un mouvement général, mais qui n'ont pas osé annuler cette journée, par crainte que le mécontentement des travailleurs s'exprime sans eux. Dans le monde, pendant que les dirigeants politiques amusent la galerie, les banques et les entreprises continuent à spéculer. Le financier Madoff qui, aux USA, a escroqué 50 milliards, n'est qu'un capitaliste comme les autres jouant au Monopoly sur le marché. Mais ce petit jeu de la spéculation financière, s'il entraîne des pertes d'argent dans les rangs de la bourgeoisie, implique surtout des fermetures d'entreprises et un chômage massif pour les travailleurs. En mai 68, la révolte des jeunes avait donné le signal d'une grève générale et obligé de Gaulle à reculer. L'histoire ne se répète pas à l'identique mais elle peut faire mieux. Ceux qui n'ont que leur travail pour vivre sont bien plus nombreux aujourd'hui qu'en 1968 et plus exploités encore. Ils ne doivent pas payer la facture de la crise et pour cela doivent se donner les moyens d'imposer leur propre plan de sauvegarde, s'en prendre aux profits des capitalistes et à la propriété privée des banques et des grands moyens de production. La jeunesse peut-elle ouvrir la voie ? Tout nous indique que oui. SOL n°78 - Décembre 2008 Oui, la révolte de la jeunesse contre la crise est contagieuse Cela ne se passe pas dans un pays pauvre mais au Japon, la deuxième puissance économique mondiale. Des personnes âgées multiplient les délits, y compris des agressions à coups de couteau, pour être arrêtées et traînées en prison. Dans quel but ? Dans l'espoir d'y trouver un toit et de quoi manger. Des retraités volent pour être pris et récidivent. Le nombre de personnes âgées incarcérées aurait triplé, atteignant 30 000 personnes. Le capitalisme : la misère s'y développe dans une société soi-disant d'abondance. Japon : la prison comme ultime salut Les PDG des trois grandes compagnies automobiles américaines sont venus à Washington réclamer 34 milliards de $ pour « sauver l’industrie automobile ». Qui sait si ces entreprises sont vraiment au bord de la faillite. Mais si elles font faillite, menacent les PDG, cela mettra en danger toute l’économie américaine. Et c’est vrai qu’un emploi sur 10 aux Etats-Unis dépend, directement ou indirectement, de l’industrie automobile. Bien sur, ce ne sont pas quelques milliards de plus qui sauveront les emplois. Les compagnies automobiles espèrent profiter, elles aussi, des centaines de milliards débloqués par le récent plan de sauvetage financier. Après avoir joué la comédie, Bush et les démocrates ont finalement accepté d’aider les compagnies automobiles, mais à condition qu’elles prouvent qu’elles pourront rembourser. Bref, elles auront les dollars mais seulement si elles « restructurent ». C’est à dire, si les travailleurs de ces entreprises sont obligés de faire des sacrifices – pertes de salaires, diminution des retraites, de l’assurance maladie et des indemnités de chômage. (suite page 2) Les élections du 3 décembre pour les Prud'hommes ont été surtout marquées par une faible participation. 20% de votants sur le 93, contre 28% la dernière fois, en 2002, ça fait 80% d'abstention. A Saint-Ouen, les travailleurs inscrits augmentaient de plus de 5000 par rapport à 2002 (5682 exactement, pour un total de 32 147). Mais les exprimés passaient de 7910 à 7006, soit 904 de moins. Les dirigeants syndicaux, qui voulaient faire la preuve de leur représentativité, ont été assez déçus. D'autres chiffres sont intéressants, ceux des secteurs, Industrie, Commerce, Encadrement, Activités diverses. Sur Saint-Ouen, l'industrie progresse, peu, mais progresse quand même, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Elle passe de 5105 travailleurs à 5215 (+ 7%). Les Activités Diverses n'en sont pas loin, avec 5013 salariés (+6%). Mais les deux gros secteurs sont maintenant le Commerce (11 204 travailleurs, + 27%), et l'Encadrement (10 715, + 38%). Elections Prud'homales : Saint-Ouen a changé La tempête parfaite "The perfect storm" Léo Loïc

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Page 1: Oui, la révolte de la jeunesse La tempête parfaite contre ...saintouenluttes.free.fr/pdf/sol78.pdf · Les jeunes lycéens ont réussi à faire plier Sarkozy et Xavier-Darcos, son

Les jeunes lycéens ont réussi à faire plier Sarkozy et Xavier-Darcos, son ministre de l'Education nationale. Ils ont fichu la trouille à ce gouvernement au point de l'obliger à reporter, sa soi-disant réforme, d'un an. Bien plus ils ne sont pas satisfaits de ce recul partiel, ont manifesté à nouveau et se disent prêts à recommencer après les vacances de Noël.

C'est une excellente chose que toute une fraction de la jeunesse soit scandalisée. D'un claquement de doigts ce gouvernement accorde des dizaines de milliards aux banques et prétend ne pas trouver le nécessaire pour assurer des postes dans l'éducation nationale. Une excellente chose que les jeunes soient inquiets de la situation que leur réserve les gouvernants. Ils savent aussi avec des parents ou des amis victimes du chômage partiel ou complet, la misère provoquée par la faille du système.

Sarkozy a senti que l'explosion de colère de la jeunesse grecque, s'ajoutant à des foyers de révolte en Espagne et en Italie, pouvait être contagieuse.

Depuis le samedi 6 Décembre, où la police grecque a froidement abattu à Athènes un adolescent de 15 ans, lycéens, étudiants et jeunes travailleurs manifestent non seulement dans la capitale et à Thessalonique, mais également dans les villes plus petites et dans les îles. Indignée par cet assassinat la jeunesse grecque a laissé exploser sa colère contre la police et le gouvernement réactionnaire de Caramanlis, dévoué à sauvegarder les privilèges des riches, à qui l'on vient d'accorder un plan de sauvetage des banques de 28 milliards d'€, l'équivalent de cinq ans d'investissement pour la santé.

À la télévision on nous a surtout montré les vitrines brisées. En réalité cette révolte est celle de la « génération des 700 € », que la grande masse des travailleurs, malmenée par les attaques contre les salaires, les retraites et les services publics, regardent avec sympathie. Ils ont répondu massivement à l'appel de la journée de grève générale appelée par les syndicats, qui ne veulent surtout pas d'un mouvement général, mais qui n'ont pas osé annuler cette journée, par crainte que le mécontentement des travailleurs s'exprime sans eux.

Dans le monde, pendant que les dirigeants politiques amusent la galerie, les banques et les entreprises continuent à spéculer. Le financier Madoff qui, aux USA, a escroqué 50 milliards, n'est qu'un capitaliste comme les autres jouant au Monopoly sur le marché. Mais ce petit jeu de la spéculation financière, s'il entraîne des pertes d'argent dans les rangs de la bourgeoisie, implique surtout des fermetures d'entreprises et un chômage massif pour les travailleurs.

En mai 68, la révolte des jeunes avait donné le signal d'une grève générale et obligé de Gaulle à reculer.

L'histoire ne se répète pas à l'identique mais elle peut faire mieux.

Ceux qui n'ont que leur travail pour vivre sont bien plus nombreux aujourd'hui qu'en 1968 et plus exploités encore. Ils ne doivent pas payer la facture de la crise et pour cela doivent se donner les moyens d'imposer leur propre plan de sauvegarde, s'en prendre aux profits des capitalistes et à la propriété privée des banques et des grands moyens de production.

La jeunesse peut-elle ouvrir la voie ? Tout nous indique que oui.

SOL n°78 - Décembre 2008

Oui, la révolte de la jeunesse contre la crise est contagieuse

Cela ne se passe pas dans un pays pauvre mais au Japon, la deuxième puissance économique mondiale. Des personnes âgées multiplient les délits, y compris des agressions à coups de couteau, pour être arrêtées et traînées en prison. Dans quel but ? Dans l'espoir d'y trouver un toit et de quoi manger. Des retraités volent pour être

pris et récidivent. Le nombre de personnes âgées incarcérées aurait triplé, atteignant 30 000 personnes. Le capitalisme : la misère s'y développe dans une société soi-disant d'abondance.

Japon : la prison comme ultime salut

Les PDG des trois grandes compagnies automobiles américaines sont venus à Washington réclamer 34 milliards de $ pour « sauver l’industrie automobile ». Qui sait si ces entreprises sont vraiment au bord de la faillite. Mais si elles font faillite, menacent les PDG, cela mettra en danger toute l’économie américaine. Et c’est vrai qu’un emploi sur 10 aux Etats-Unis dépend, directement ou indirectement, de l’industrie automobile. Bien sur, ce ne sont pas quelques milliards de plus qui sauveront les emplois. Les compagnies automobiles espèrent profiter, elles aussi, des centaines de milliards débloqués par le récent plan de sauvetage financier. Après avoir joué la comédie, Bush et les démocrates ont finalement accepté d’aider les compagnies automobiles, mais à condition qu’elles prouvent qu’elles pourront rembourser. Bref, elles auront les dollars mais seulement si elles « restructurent ». C’est à dire, si les travailleurs de ces entreprises sont obligés de faire des sacrifices – pertes de salaires, diminution des retraites, de

l’assurance maladie et des indemnités de chômage.

(suite page 2)

Les élections du 3 décembre pour les Prud'hommes ont été surtout marquées par une faible participation. 20% de votants sur le 93, contre 28% la dernière fois, en 2002, ça fait 80% d'abstention.

A Saint-Ouen, les travailleurs inscrits augmentaient de plus de 5000 par rapport à 2002 (5682 exactement, pour un total de 32 147). Mais les exprimés passaient de 7910 à 7006, soit 904 de moins. Les dirigeants syndicaux, qui voulaient faire la preuve de leur représentativité, ont été assez déçus.

D'autres chiffres sont intéressants, ceux des secteurs, Industrie, Commerce, Encadrement, Activités diverses. Sur Saint-Ouen, l'industrie progresse, peu, mais progresse quand même, contrairement à ce qu'on pourrait penser. Elle passe de 5105 travailleurs à 5215 (+ 7%). Les Activités Diverses n'en sont pas loin, avec 5013 salariés (+6%). Mais les deux gros secteurs sont maintenant le Commerce (11 204 travailleurs, + 27%), et l'Encadrement (10 715, + 38%).

Elections Prud'homales : Saint-Ouen a changé

La tempête parfaite"The perfect storm"

Léo

Loïc

Page 2: Oui, la révolte de la jeunesse La tempête parfaite contre ...saintouenluttes.free.fr/pdf/sol78.pdf · Les jeunes lycéens ont réussi à faire plier Sarkozy et Xavier-Darcos, son

Saint-Ouen Luttes, animé par des communistes révolutionnaires, des anarcho-syndicalistes, des membres d'associations de chômeurs, de quartiers, entend dénoncer la société capitaliste et ses défenseurs de droite, d'extrême droite, de gauche, plurielle ou pas. Considérant que le capitalisme est un frein au développement de l'humanité, nous sommes convaincus que seuls les travailleurs ont la capacité et la force de changer cette société, non par les élections, mais par leurs propres luttes. Les colonnes de cette feuille sont ouvertes à tous ceux et à toutes celles qui se retrouvent dans cette démarche.Pour nous écrire : SOL, 1 bis rue Godillot 93400 SAINT-OUEN. SOL est disponible à la librairie Folie d'Encre, 53 avenue Gabriel Péri à Saint-Ouen ou sur le site : http://saintouenluttes.free.

SOL Saint-Ouen Luttes N°78 - 21 décembre 2008

Education : le public à l'heure du privé

La ligne 14, Saint-Lazare-Olympiades, pourrait être prolongée jusqu'à la Mairie de Saint-Ouen... en 2017, si tout va bien. L'objectif est de désengorger la ligne 13. Sauf que la ligne 14 est elle-même saturée. A ses débuts, en 1998, elle était fréquentée quotidiennement par 100 000 voyageurs. En 2007, dix ans plus tard, elle en transportait 450 000. Ce n'est pas en additionnant deux problèmes qu'on a une solution !

En attendant, nous avons de nouvelles rames sur la 13. Moins de places assises, et plus de places debout à condition de pouvoir y rentrer. Il a fallu certainement de longues et coûteuses études pour mettre au point cette extraordinaire invention.

13 + 14 = 0

C’est maintenant annoncé : l’agglomération de Plaine Commune sera équipé très prochainement de 50 stations velcom, avatar du velib, mais spécial Seine-Saint-Denis. Le nom change mais l’équipementier reste le même, c’est l’entreprise J.C. Decaux, qui après quelques rebondissements se voit confier ce marché par la mairie de Paris comme une extension du réseau parisien. Oui… Mais vous devrez changer de velo dès que vous passerez le périph’ car les bornes ne sont pas compatibles !

Pour les 330 000 habitants de l’agglomération, l’installation des 450 vélos peut légitimement sembler dérisoire. Les transports en commun dans cette zone sont souvent saturés de monde et leur passage très irrégulier, Le service payant velcom ne couvrira pas les besoins importants en métro et en bus. A qui profite l’affaire alors ?

Le 11 juillet dernier, le conseil d’Etat a annulé la décision du tribunal administratif de Paris saisie par la société Clear Channel qui

dénonçait le non-respect de la loi de concurrence, en raison de l’absence d’appel d’offres sur ce nouveau marché que représente la banlieue. Grâce à la Mairie de Paris qui va débourser 7 millions d’euros à J.C. Decaux, il va fleurir du béton. 300 stations vont accueillir 4500 vélos dans un rayon d’1,5 km autour de la capitale, en échange de supports supplémentaires pour les annonceurs publicitaires, activité de J.C. Decaux, grâce à laquelle il réalise une bonne partie de ses profits.

Si vous avez la malchance d’habiter en dehors du rayon du marché juteux, et aussi marre d’attendre le bus, de vous entasser dans le métro, opter pour la marche à pied, ce sera un entraînement pour les futures manifestations qui s’annoncent… nécessaires. Les travailleurs du velib ont d’ailleurs à plusieurs reprises mené des grèves pour protester contre leur condition de travail et pour des augmentations de salaire. L’entreprise assure ses marges de profit mais les travailleurs n’en voient pas la couleur !

Velcom, velib : les profits s'affichent

(suite de la page 1) Cela fait près de 30 ans que les travailleurs de l’automobile font des concessions pour « sauver les emplois » mais l’emplois continue à diminuer par dizaines de milliers alors que le niveau de vie des travailleurs baisse, et pas seulement dans l’industrie automobile. En fait les restructurations ont servi à obtenir encore plus de profits, qui sont redistribués aux actionnaires ou injectés dans le casino financier. La seule différence avec la situation actuelle c’est que maintenant les compagnies ont encore plus besoin d’extraire du cash pour éponger leurs pertes financières à un moment où il est devenu difficile d’emprunter. Ce qui accélère la montée du chômage et la baisse de la consommation, et conduira les compagnies à un nouveau round de restructuration. Bref, les entreprises, pour améliorer leur situation financière à court terme, font exactement tout ce qu’il faut pour détruire l’économie. C’est la logique du système...

Qui sait quand cette spirale destructrice s’arrêtera ? En tous cas, pour les travailleurs de General Motors, Ford et Chrysler, le seul moyen d’arrêter l’hémorragie c’est de dire « non ! » aux pressions pour obtenir des concessions.

La tempête parfaite"The perfect storm"

La hantise de nombreux chefs d'établissement de l'Education Nationale de Saint Ouen semble être le départ vers le privé des élèves issus des « classes moyennes », les nouveaux Audoniens qui arrivent le plus souvent de Paris. Chacun déploie sa stratégie pour améliorer sa réputation ou tout simplement pour rassurer les parents.

Au collège Jaures, la sélection par le choix de l'allemand, ou du latin et du grec, c'est fini ! A la place, des représentants des parents d'élèves ont eu la surprise de constater que des « classes de niveau » avaient bien été constituées, mais d'après d'autres options : pour la sixième à option musique, aucune exigence de pratique d'un instrument, mais des élèves presque tous issus de milieux relativement favorisés. A l'inverse, dans la 6ème à option cinéma, plus de la moitié des élèves cumulent les difficultés scolaires, les années de retard, la nécessité d'un soutien personnalisé... Le principal se défend d'avoir constitué des classes d'élite et des classes de relégations, bien sûr, mais il refuse de communiquer aux représentants des parents les résultats des évaluations à l'entrée en 6ème pour chaque classe, pour ne pas faire naître des rumeurs à ce sujet !

Pour éviter que de « bons

élèves » partent dans le privé, on leur assure donc les mêmes conditions de sélection... Au détriment des autres puisqu'on ampute ainsi les autres classes des élèves qui auraient pu tirer leurs camarades vers le haut. Un ghetto de riches dans le ghetto du 93 en quelque sorte.

Au lycée Blanqui, le partenariat avec Sciences Po se poursuit depuis quelques années déjà. L'image de l'établissement s'est nettement améliorée, à tel point que des élèves originaires de Paris souhaiteraient eux aussi être admis. Le dispositif a effectivement permis à quelques élèves de Saint Ouen d'intégrer une école prestigieuse, mais cela veut-il dire qu'il s'agisse d'une mesure sociale ? Pas vraiment car n'importe qui ne sera pas admis bien sûr, et que l'assouplissement de la carte scolaire va encore accentuer les choses.

Une prime aux classes moyennes qui vivent dans une ville populaire, bien plus qu'une aide aux élèves issus des classes populaires.

Tant mieux si les bahuts de la ville ont des motifs de satisfaction, des projets ambitieux, une bonne réputation alentour... L'objectif d'une instruction de qualité demeure mais elle doit être valable pour tous, sans discrimination. Paul

Eglantine

Sam

Au 17-19 rue jules Vallès, une trentaine de familles s'opposent à un propriétaire peu scrupuleux. Les trois immeubles à cette adresse devaient à l'origine devenir des résidences pour étudiants, mais ont finalement été cédés à des marchands de sommeil, qui ont loué les appartements mais n'ont jamais voulu entretenir les locaux et les ont laissés se dégrader. A partir de 2005, pour protester contre cette situation, de nombreuses familles ont entamé une grève des loyers, ce qui a permis aux propriétaires d'obtenir des arrêtés d'expulsion. En juillet 2008, c'est la mobilisation des habitants de l'immeuble et d'habitants du quartier qui a pu les empêcher. Un nouveau gérant strasbourgeois a repris les immeubles et veut en finir avec les occupants. Après avoir voulu couper l'eau à une trentaine de familles, en toute illégalité, il a cherché à les empêcher d'accéder à leurs logements en posant de nouveaux digicodes et en faisant venir des agents de sécurité avec des chiens. Il tente cette semaine de faire poser des portes antisquatt, en fracturant au besoin la porte des habitants ! Ce gérant immobilier, le promoteur Brun Habitat, est par ailleurs l'objet de centaines de plaintes en Alsace : il aurait abusé plusieurs entreprises du bâtiment et de centaines d'accédants à la propriété...

Avec le soutien de l'association Droit Au Logement, en présence de plusieurs élus municipaux, une manifestation des habitants le 26 novembre a permis d'interpeller le propriétaire. Mais face aux nouvelles provocations et aux nouvelles tentatives pour chasser les habitants, la mobilisation et la solidarité de tous reste nécessaire.

Loïc

Non aux expulsions rue Jules Vallès

Kalim