Encerclements ou Le Procès de Marie-Antoinette

écriture et mise en scèneSUZANNE GALEA

Encerclements ou Le Procès de Marie-Antoinette est Lauréat 2019 de l’Aide à l’écriture Théâtre de la Fondation Beaumarchais SACD, et Lauréat 2020 de ALT, l’écriture émergente

Dépôt légal SACD n°000393183

Texte et mise en scène Suzanne GALEAAssistante à la mise en scèneAnna MAzziACollaboration artistiqueSylvain GAudu et Antoine GAutiEr

AvecMarianne b.boiLEAuFrançois CAiLLAud Suzanne GALEASylvain GAuduAntoine GAutiErOdile LAviE

Production Le Pavillon 33Avec le soutien de la Fondation Beaumarchais SACD, du Théâtre à Durée Indéterminée, d’Anis Gras - Le Lieu de l’Autre

Durée 1h30 - à partir de 10 ans

16 octobre 1793, Marie-Antoinette vient d’être condamnée à mort par le Tribunal révolutionnaire. En France, c’est l’état d’urgence, la loi des suspects, la guerre civile. Tandis que la procession se rapproche de la plus grande place de Paris où aura lieu l’exécution tant attendue de la reine déchue, sur le plateau télévisé du Grand Débat, on revient sur le procès polémique. Les invités parlementent, théorisent, s’égosillent. Font preuve de mauvaise foi et de panache, parfois. Mais sous les conversations pleines de connivence suinte la peur. Peur de mourir, peur de trahir ses convictions pour sauver sa peau. La peur de l’inéluctabilité de l’Histoire, la grande, celle dont on se souviendra. Alors, les masques tombent, l’intime surgit et nous force à nous regarder dans la glace.

NOTE INTENTION Encerclements aborde le procès de Marie-Antoinette en jouant sur les codes sensationnalistes des émis-sions télévisuelles d’aujourd’hui. L’approche est donc totalement anachronique, il s’agit d’une réflexion sur la manière dont se forme l’opinion à l’heure actuelle et non d’une reconstitution historique. Le terme « d’encerclement » désigne cet enfermement progressif de chacun de nous dans des communautés de pensées (réseaux sociaux, sites d’information etc.) qui renforcent nos certitudes : la manière dont fonctionnent les algorithmes participe à notre propre polarisation politique. Et les événements récents, comme le mouvement des Gilets jaunes ou la vaccination contre le Covid, montrent qu’il est de plus en plus difficile de communiquer en France, que certaines catégories de la population ne parlent visiblement plus le même langage. Mon projet d’écriture est né de ces inquiétudes-là.

J’ai choisi le procès de Marie-Antoinette car c’est un exemple passionnant « d’événement médiatique » controversé, dans un climat conflictuel extrême, au moment même de l’émergence de la presse à scan-dale. Malgré la complexité inouïe du procès, l’ampleur des enjeux, tant sur le plan diplomatique qu’in-térieur, le climat de crise économique, d’insécurité et d’instabilité politique – la Révolution française – le jugement a été organisé à la va-vite, l’accusation a eu recours à des « fake news », au complotisme et au sensationnel. Enfin, l’époque révolutionnaire résonne étrangement avec les enjeux actuels, que ce soit au niveau de l’accroissement des inégalités, du profond sentiment d’injustice ressenti par les classes populaires ou de l’aveuglement de l’élite face aux préoccupations du peuple.

Pour ma première mise en scène, je me suis entourée de personnes de confiance, avec qui j’ai travaillé dans le passé ou dont je connais bien le travail, pour former une équipe soudée, un espace d’expérimen-tations et d’échanges.

‘ L’exécution de Marie-antoinette aura Lieu ce Matin en direct avec nous pLace de La révoLution à paris ‘

‘ Marie-antoinette sert-eLLe de bouc éMissaire pour canaLiser Les peurs actueLLes des Français, #récupération poLitique ? ‘

TRAITEMENTJe souhaite aborder cet épisode, parce qu’il polarise tant de tensions politiques actuelles, de manière joyeuse et décalée. Si nous utilisons ouvertement les codes journalistiques contemporains, en recréant l’ambiance et le ton des émissions politiques qui surfent sur la polémique, il s’agit d’éviter tout réalisme, qui rendrait d’après moi le propos frontal. Tous ces codes sont donc utilisés de manière détournée, l’ana-chronisme jouant un effet miroir voire grossissant des maux qui rongent notre société actuelle et des dangers qui nous guettent si nous ne réagissons pas. Les changements de personnages se font parfois à vue par un simple changement vestimentaire ou postural qui suffit à ouvrir l’imaginaire. Il s’agit tou-jours de suggérer plutôt que de montrer. Enfin, les costumes seront modernes mais parsemés de subtiles touches XVIIIème jetant un trouble sur l’époque.

NOTE scENOgRAphIquESi le texte interroge la déformation sensationnaliste de l’actualité, je souhaite au contraire, pour le spec-tacle, questionner la simplicité de l’acte théâtral. La scénographie est modulable et évolutive : dix blocs de plexiglas transparents afin de composer différents espaces de jeu.- Le plateau télé : dans le premier acte, cinq pupitres en arc de cercle, la présentatrice étant placée au centre des invité.e.s, dans une disposition d’émission politique. Dans le deuxième acte, alors que le ton se dégrade peu à peu, les blocs de plexiglas seront placés de manière à former des bancs et une table basse, afin de créer une ambiance de talk-show, plus détendue. Les invités seront invités à boire un verre ou déguster de la brioche en dénonçant l’aveuglement de l’élite face aux difficultés de ‘la plèbe’.- Un micro sur pied, en avant-scène, légèrement en retrait du plateau télé, permet d’isoler les per-sonnages intervenant hors de l’émission. Il offre aussi la possi bilité de basculer dans une autre tempo-ralité, dans un espace intérieur proche du rêve. Des monologues introspectifs nous plongent ainsi dans l’intimité, les doutes et les peurs des invité.es.- Pour les temps de reportage qui offrent à voir des artisans ou des aristocrates versaillais, les comédiens joueront proches public ou bord plateau, dans un espace plateau déconstruit.

Ces différents espaces permettent également de créer différents rapports au public. Sur le plateau télé, le public joue presque son propre rôle, en étant le témoin privilégié de l’émission. Avec le micro, l’es-pace est plus intime, le public devient alors confi-dent. Puis dans la salle, le rapport est direct, sans filtre, proche du théâtre forum ou de rue. On bascule dans une dimension onirique dans la dernière partie de la pièce, qui met en scène un jeu télévisuel ab-surde et macabre, un mélange de Squid Game et de Koh-Lanta au cours duquel les invité.e.s meurent les un.e.s après les autres sous la houlette d’un algo-rithme désincarné et sans scrupules.

Enfin, nous souhaitons laisser des traces de chaque événement : au fil du spectacle, des objets viennent coexister sur le plateau, afin de faire interagir diffé-rents espaces.

Cette scénographie est un outil de jeu aussi bien pour les spectateur.ices que pour les acteur.ices, elle veut mettre en valeur les corps et ouvrir les imagi-naires. Le jeu, en étant placé au centre du dispositif, nous permet de révéler, dans la joie, toute la cruauté du texte.

La pluie d’été, d’après Marguerite Duras, 2017

Le plancher de Jeannot, d’Ingrid Thobois, 2020

Précédents spectacles de la compagnie

François cAILLAuD suit un cursus d’Études théâtrales à l’Université Paris III puis rejoint les Cours Florent et l’Atelier internatio-nal de Blanche Salant. Parallèlement, il fait ses débuts sur les planches avec la compagnie rouennaise Etcaetera, avec laquelle il monte plusieurs spectacles dont Après la Pluie, de Sergi Belbel et Transit de François Bourgeat. Il travaille ensuite avec diverses compagnies et metteurs en scène : I’m a Bird Now de Adlene Amrane avec LaLuna Negra, Douces Vengeances… d’Hanok Levin, qu’il mettra lui-même en scène, ainsi que d’autres créations mêlant théâtre et expression corporelle. François tourne aussi dans de nombreux courts-métrages, dont Wet Dating de Solène Belleux. Enfin, François a coécrit Faux Départ avec Léa Deneuville, dans lequel il est dirigé par François Zaïdi. Très intéressé par la dimension sociale que le théâtre peut apporter hors des enceintes conventionnelles, François est engagé depuis 2019 dans la compagnie Nomad’ I Serane, pour réfléchir autour des questions de genre et d’égalité dans nos sociétés contemporaines.

MARIANNE B.BOILEAu est chanteuse et comédienne. Après des études d’Arts appliqués et d’Histoire de l’art, elle se forme au chant lyrique, au jazz classique, ainsi qu’à Jacques Lecoq et à l’École du Jeu. Elle joue dans La Guerre de Troie n’aura pas lieu, adaptée de l’oeuvre de Jean Giraudoux par Hervé-Claude Illin et est l’interprète principale de la bande originale du film d’Alix Gentil, La Mue. En 2019, Marianne fonde son collectif Voxcetera. Elle écrit et interprète la même année son seule en scène Péronnelle !. Suite à sa rencontre avec la compagnie L’Echoscène, Marianne collabore à la réation de la pièce de Matei Visniec De la sensation d’élasticité lorsqu’on marche sur des cadavres mise en scène par Audrey Jean et de La Cantatrice chauve lors de la lecture donnée au Centre Culturel Roumain en 2020.

Suzanne gALéA commence le théâtre et la télévision très jeune. Après deux ans de prépa lettres, un Master d’Histoire en poche et un bref passage par l’Ambassade de France en Argentine (où elle danse le tango mais montre peu de dispositions pour la di-plomatie), Suzanne intègre l’Atelier international de théâtre de Blanche Salant, puis l’école du Jeu. Depuis, elle travaille en tant que comédienne pour différentes compagnies parisiennes, récemment avec le Collectif Clac ou la Compagnie Ouintch, et crée en 2018 son premier seule-en-scène à la Maison des Métallos, Le Syndrome Prévert, mis en scène par Luca Stefanini et programmé au théâtre des Déchargeurs en 2022. En parallèle, elle commence l’écriture. Elle a publié Match, un premier roman d’anticipation en 2016, aux Éditions Inspire et Zarbi, livre jeunesse, aux éditions Rue de l’échiquier, en 2018 qui fait partie de la sélection pour le prix UNICEF 2021. En 2019, elle est lauréate de l’aide à l’écriture Théâtre de la fondation Beaumarchais SACD. Suzanne fait également de la voix off depuis 2018, et enregistre régulièrement pour Radio Nova, TSF Jazz.

EquIpE

Anna MAzzIA a fait ses premiers pas sur un plateau à Avignon, d’abord au Chêne Noir puis au Conservatoire. En parallèle, elle pra-tique la danse classique, contemporaine, le hip-hop et le jazz. Ses étés sont rythmés par différents projets au festival d’Avignon aux côtés d’Anne Karine Lescop, Roméo Castellucci, Thierry Thieu Niang, Jérome Bel, Anne Laure Liégeois ou encore Blandine Savetier qu’elle assiste lors de sa création du feuilleton théâtral L’Odyssée de Philippe Jaccottet au jardin Ceccano et au Mucem. Après un bref passage à Melbourne où elle s’essaye à quelques cours de théâtre en anglais, elle rentre à Avignon et obtient son baccalauréat littéraire. Anna poursuit sa formation théâtrale à l’EDT91 qui prépare aux concours des écoles nationales.

Odile LAvIE intègre la formation d’acteurs de Luc Faugère à Bordeaux tout en étudiant à l’université d’Arts du spectacle, puis en 2011 l’École du Jeu. En 2012, elle cofonde la compagnie File Agathe et débute la création de L’autre Whitechapel, en duo avec Benoît Michel. En 2013 elle entre dans l’équipe de L’Enjeu pro, exercice pour acteurs joyeux, de Delphine Eliet, programmé tous les mois au Centquatre. Lors du festival Le Merveilleux à Brassempouy, elle coécrit avec Paul Toucang un seule en scène, joué notam-ment lors du festival de Nanterre Sur scène. En 2016 elle joue dans CityTwo, pour la chaîne Voyage. Odile travaille avec différentes compagnies, comme le Collectif Clac, et joue pour Laura Mariani dans Le jour où j’ai compris que le ciel était bleu, finaliste du Prix Théâtre 13 en 2021.

Sylvain gAuDu suit des études de design industriel et travaille sur des projets d’ingénierie. En 2011, il multiplie les cours, les ate-liers et les créations et finit par intégrer en 2014 l’Ecole du Jeu. En 2016, il joue dans Violences de Didier-Georges Gabily mis en scène par Simon-Elie Galibert au théâtre de Ménilmontant. En 2017 il crée Vous, avec Antoine Gautier, d’après Outrage au public de Peter Handke pour le festival Magic-Barbès en partenariat avec le centre culturel FGO-Barbara. Il joue dans les ENjeUX Pro dirigés par Delphine Eliet à la MC93 et au Tarmac. Il cofonde la compagnie Le Pavillon 33 et met en scène La pluie d’été de Marguerite Duras, grand prix du jury du festival Nanterre sur Scène, programmée au théâtre de Belleville à l’automne 2021. En 2018, il tra-vaille sur sa deuxième mise en scène, Le Plancher de Jeannot d’Ingrid Thobois qui obtient un compagnonnage au Théâtre Gérard Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis et qui sera créé au théâtre des Déchargeurs début 2022. En 2021 il prépare avec Antoine Gautier une adaptation de Richard 2 de William Shakespeare en collaboration avec Anis Gras. En 2022 il jouera à Avignon dans l’Ébloui mis en scène par Quentin Perriard.

Antoine gAuTIER est acteur, vidéaste et créateur lumière. Il co-fonde en 2011 le collectif Cepa Possible avec lequel il réalise plu-sieurs court-métrages et créations vidéo pour le spectacle. Il suit une formation en sciences physiques et médiation scientifique à l’université avant d’intégrer en 2013 l’école du Jeu où il obtient son diplôme en 2017. Il créé la même année la compagnie de théâtre Le Pavillon 33. Ce double parcours, dans les sciences et le théâtre, l’amène à rencontrer la compagnie les sens des mots (Thibault Rossigneux) pour laquelle il travaille en tant que chargé de production depuis 2014. Il travaille depuis avec les metteur.euses en scène Mélissa Bertrand, Anissa Daaou, Sylvie Desbois, Roxane Driay, Olivier Dubois, Pablo Dubott, Noémie Durantou Reilhac, Sylvain Gaudu, Erika Guillouzouic, Morgane Helie et avec lesquel.les il joue ou crée les lumières de spectacles. Il collabore régulièrement avec Valentin Bourdeau et Jérôme Montignies pour les créations vidéo des Vidéonautes. Antoine Gautier est repré-senté par Jocelyne Resneau de l’agence JR Talents.

Sylvain Gaudu et Antoine Gautier fondent Le Pavillon 33 en 2017. A l’aide des artistes et technicien.nes qui les entourent, ils s’attachent à la création de spectacles aux sujets ancrés dans la société et teintés d’onirisme.

Nous imaginons aujourd’hui un pavillon comme le lieu symbolique de nos experimentations et de notre creation. Il devient a la foisnotre etendard et notre foyer.

En 2017, la compagnie crée La pluie d’été d’après le roman de Marguerite Duras. Elle est lauréate du Grand prix du jury du festival Nanterre sur scène la même année. Le spectacle explore la destinée singulière d’Ernesto qui s’émancipe en absorbant les connaissances du monde. A travers l’émancipation, la compagnie questionne les déterminismes et la porosité du monde. Elle continue son exploration des singularités avec la création en 2020 du spectacle Le plancher de Jeannot d’Ingrid Thobois, qui aborde les processus d’isolements sociaux et mentaux des individus et des sociétés à travers un monologue paranoïaque et poétique. La compagnie prépare pour 2021-2022 la création de son prochain spectacle Richard II, de William Shakespeare. En parallèle, elle invite la metteuse en scène Suzanne Galéa à diriger la création de son texte Encerclements ou le Procès de Marie-Antoinette, texte lauréat 2019 de l’Aide à l’écriture Théâtre de la Fondation Beaumarchais SACD.

Parallèlement à ses créations, la compagnie mène des ateliers de pratique amateure notamment sur le territoire de Colombes dansle nord des Hauts-de-Seine où elle est implantée.

CONTACTcontact@lepavillon33.frSylvain Gaudu 06 49 52 67 51 / Antoine Gautier 06 47 82 32 92www.lepavillon33.frSiège social 11 bvd Edgar Quinet 92700 Colombes