organic pro 4

48
pro organic E.R. : Niko D’hont – Paraît 4 fois par an (mars, juin, septembre, décembre) – Janvier-Février-Mars 2009 – 2 ère année de publication P802085 – Bureau de dépôt: Anvers X – Nederlandstalige versie op eenvoudige aanvraag. Magazine professionnel indépendant pour la distribution de produits biologiques, écologiques, végétariens 4 « MONSIEUR » EST-IL PRêT ? LES COSMéTIQUES NATURELS POUR HOMMES BIO ET COMMERCE éQUITABLE BIèRES BIO NATURELLES ET ARTISANALES MILLéSIME BIO & BIOVAK Compte-Rendu

Upload: organic-retailorganic-pro

Post on 19-Mar-2016

237 views

Category:

Documents


3 download

DESCRIPTION

Magasine pour le bioprofessionel

TRANSCRIPT

Page 1: Organic Pro 4

proorganicE.R. : Niko D’hont – Paraît 4 fois par an (mars, juin, septembre, décembre) – Janvier-Février-Mars 2009 – 2ère année de publicationP802085 – Bureau de dépôt: Anvers X – Nederlandstalige versie op eenvoudige aanvraag.

Magazine professionnel indépendant pour la distribution de produits biologiques, écologiques, végétariens

4n°

« Monsieur » est-il prêt ? les cosMétiques naturels pour hoMMesBio et coMMerce équitaBleBières Bio naturelles et artisanalesMillésiMe Bio & Biovak

Compte-Rendu

Page 2: Organic Pro 4

www.maviesansgluten.fr - E-mail : [email protected]

Retrouvez toute l’expertise céréalière de Priméal au travers de sa gamme

garantie sans gluten, bio, savoureuse, équilibrée et créative !

Page 3: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

Organic Pro edition 4

p 11

p 30

p 35

Magazine professionnel indépendant pour la distribution de produits biologiques, écologiques, végétariens et diététiques dans le Benelux et en France

Par le biais d’une communication indépendante, le but d’Organic PRO consiste à apporter sa contribution au secteur biologique. La rédaction est indépendante de la régie publicitaire.

éditeur responsableNiko D’hontJozef Guislainstraat 44 boîte 1, B-9000 GandTél. +32 (0)9 329 66 96 – Fax +32 (0)9 270 32 [email protected]

tarifs publicitaireswww.organicretail.net

rédactionSarah Braekman ([email protected])Niko D’hont ([email protected])Martine Cosserat

traductionAF Translation

photographieLyra Alves (www.lyra-photography.net)Andy Eeckhaut (www.ignisarts.be)Niko D’hontSarah Braekman

révisionMartine Cosserat

Design‘79 design, Courtrai ([email protected])

impressionDruk in de Weer – Gand

L’éditeur ne peut pas être tenu responsable du contenu des publicités publiées. L’autorisation de publier du contenu dans ce magazine vaut également pour la mise à disposition de ce contenu via n’importe quelle forme/voie électronique. Aucune partie de cette publication ne peut être reproduite sans l’autorisation écrite de l’éditeur responsable.

Nederlandstalige versie op eenvoudige aanvraag.

Ce magazine est imprimé avec des encres végétales sur du papier recyclé.

Foto couverture: Une dame qui étiquette des bananes en République Dominicaine. (© Eric De Mildt)

• ORGANIC NEWS 4• DOSSIER: LE Bio & L’équitaBLELa situation mondiale pousse de plus en plus de consommateurs vers les produits bio et du commerce équitable, car chacun de ces concepts offre des solutions aux problèmes mondiaux d’aujourd’hui. Ce sont ceux que l’on appelle les « culturels creatifs » qui ont un faible pour ces produits et qui se rendent dans votre point de vente. Nous avons discuté avec d’importants acteurs du secteur du commerce équitable et sommes partis en quête des histoires qui se cachent derrière les produits bio et du commerce équitable.

11

• COmptES-RENDuS DE SAlONS: Biofach Et ViVanEssPlus de 46.000 visiteurs et 2900 exposants. Biofach, qui se déroule dans la ville allemande de Nu-remberg est incontestablement la grand-messe du secteur bio. Nous nous y sommes rendus et vous avons rapporté nos impressions sur ce que nous y avons vu.

21

• lE SIROp D’AGAvE: L’étoiLE montantE dEs éduLcorants proViEnt dE L’amériquE LatinELe sirop tiré du cœur de l’agave est délicieux, très sucré, polyvalent et pratique à utiliser. De plus, grâce à son faible index glycémique, il s’agit également d’un édulcorant sain. Toutes les qualités du sirop d’agave font qu’il connaît actuellement un important succès dans le monde bio.

27

• COmptE-RENDu DE SAlON: miLLésimE Bio à montpELLiErAvec plus de 350 exposants venus de divers pays, parmi lesquels il y avait tant des producteurs de vin que des distributeurs, le salon professionnel Millésime Bio s’est profilé fin janvier en tant que plate-forme internationale du vin bio. Le salon a révélé la forte croissance internationale des vins bio et a également mis l’accent sur la future réglementation européenne et le marché du vin bio américain.

30

• lES COSmétIquES pOuR hOmmES ont pErmis dE réaLisEr unE croissancE dans LE marché dEs cosmétiquEsL’époque où les hommes ne voulaient pas être vus à proximité des produits cosmétiques est bel et bien révolue. L’homme moderne apprécie désormais lui aussi ces produits et est devenu avide d’expérimentation. De plus en plus de fabricants de cosmétiques naturels sortent une ligne à part qui répond spécifiquement aux besoins de « Monsieur ».

35

• ChEf’S CORNER: En VisitE dans un nouVEau rEstaurant Bio à WarEgEm (BELgiquE)

38

• BIèRES BIO: toujours VraimEnt artisanaLEs Et naturELLEsLes bières bio sont encore de véritables bières artisanales et naturelles produites par de petits brasseurs. Elles se distinguent des bières ordinaires qui ont également une allure ou une image de marque artisanale, mais qui contien-nent trop de sucre ajouté, de colorants et de conservateurs artificiels. Nous voulions vous faire partager l’histoire d’une dizaine de brasseurs bio et nous nous sommes également rendus chez un cultivateur de houblon bio.

40

• lE BIO Aux uSA (3èmE pARtIE): « thE amErican drEam » chEz un cuLtiVatEur d’hErBEs BioPour ce dernier volet de notre série sur le secteur bio aux États-Unis, nous nous sommes rendus chez un cultivateur d’herbes bio de la région de San Francisco : Jacob’s Farm. Dans les années 70, Larry Ja-cobs et Sandra Belin ont lancé leur petite entreprise. Entre-temps, ils livrent des herbes dans tous les coins des États-Unis et gèrent également une coopérative agricole biologique, à quelques centaines de kilomètres de là, à Baja Mexico.

44

Contenu

Page 4: Organic Pro 4

Organic News

Des huiles essentielles et des hydrolats utilisés dans la décontamination de semences biologiquesUne étude menée par l’organisation néerlandaise Plant Research International (PRI) a révélé que les semences biologiques peuvent être décontaminées au moyen d’huiles essentielles végétales. Un traitement d’une demi-heure avec de l’huile de thym ou un extrait de pamplemousse peut déjà suffire à prévenir l’apparition des maladies bactériennes et fongiques les plus courantes. Jan M. van der Wolf et Yvonne Birnbaum du PRI ont de ce fait étudié les capacités de déconta-mination de toute une série d’huiles essentielles face à plusieurs agents pathogènes qui contaminent habituellement les semences. Traiter les semences de chou durant une demi-heure avec une dilution de 0,1 à 1 % d’huile essentielle suffit déjà à éviter l’apparition de 99 % des maladies bactériennes les plus fréquentes. Durant les expériences, l’huile de thym est celle qui s’est montrée la plus prometteuse, mais les extraits de pamplemousse et d’origan ont également prouvé leur efficacité.

En raison de l’effet puissant des huiles essentielles, il existe un risque de surdosage. Les chercheurs conseillent d’utiliser une solution diluée dans de l’eau, mais les huiles essentielles ne soient pas hydrosolubles. Christel Van Vooren de Netelvuur, une productrice d’huiles essentielles et d’hydrolats de Flandre orientale, propose l’utilisation d’hydrolats pour éviter le surdosage. « L’hydrolat de thym me semble être une al-ternative plus pratique. La partie aqueuse obtenue par entraînement à la vapeur du thym contient maximum 0,2 % d’huiles essentielles et est donc plus sûre. Les hydrolats contiennent tant des molécules aroma-tiques que des molécules hydrosolubles de la plante. Dans les hydrolats, les huiles essentielles sont cependant bien plus hydrosolubles. Les cultivateurs ne doivent dans ce cas utiliser aucun agent émulsionnant.

De plus, les hydrolats coûtent moins cher à l’emploi. Avec 100 litres d’hydrolat de thym, vous pouvez traiter une quantité environ équiva-lente de semences, ce qui n’est pas négligeable ! »

Ecover présente des produits de nettoyage écologique révolutionnaires : les EcoSurfactants

Ecover, le spécialiste des détergents écologiques, a annoncé qu’il a fait un nouveau pas important dans sa quête visant à produire des produits de nettoyage 100 % renouve-lables et écologiques. Il s’agit ici d’un nouveau procédé qui a été baptisé « EcoSurfactant ». Les surfactants, habituellement appelés détergents, sont les

substances actives qui se trouvent dans les produits de nettoyage. La plupart de ces surfactants sont produits à l’aide de matières premières d’origine pétrochimique et via un procédé chimique. « Jusqu’à il y a peu, nous remplacions les ingrédients pétrochimiques par des ingrédients de base végétaux. Pour obtenir un surfactant effi-cace à partir d’une huile végétale, nous avions cependant encore besoin de passer par un procédé chimique. Un développement révolutionnaire a cependant eu lieu et nous pouvons désormais produire un surfactant via un procédé entièrement naturel », affirme-t-on chez Ecover.« Dans les années 60, on a découvert les propriétés exceptionnelles d’une levure qui avait été trouvée dans un nid d’abeille et qui avait permis de fabriquer un surfactant à partir de glucose

On peut ressentir une odeur

On ne peut pas la toucher

mais bien être touché par elle

L’odeur est l’esprit rémanent de la fl eur

Inayat Khan

Fonds européen agricole pour le développement rural : l’Europe investit dans ses zones rurales

NetelvuurCulture d’herbes biologiques et distillerie

sa

• culture biologique (certifi ée BLIK) de plantes aromatiques à des fi ns d’extraction

• distillation à la vapeur de plantes aromatiques pour la production d’huiles essentielles et d’hydrolats (eaux fl orales)

• cours, ateliers, visites d’entreprises et consolidation d’équipes dans le cadre de l’aromatique

Heures d’ouverture : mercredi et samedi de 14.00 h à 17.00 hou sur rendez-vous

Contact: Christel Van VoorenVeldhoek 339931OostwinkelTél. +32 (0)9 259 98 91Tél. portable. +32 (0)472 73 45 [email protected]

advertentie190x136_FR.indd 1 16/02/09 08:50

Page 5: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

5

et d’huile. La levure permet d’établir une liaison entre le sucre hydrosoluble et l’huile non hydrosoluble. Cette liaison est réalisée

grâce à des micro-organismes et est entièrement naturelle. Pourquoi n’a-t-on pas fait cela plus tôt ? Le grand défi consistait à cultiver la

levure à grande échelle, car ce n’est qu’avec elle que l’on pouvait égale-ment produire de grandes quantités de cet EcoSurfactant ».L’EcoSurfactant breveté par Ecover est le « sophorolipide ». « Ce n’est pas l’unique EcoSurfactant, mais d’après nos recherches, il semble qu’il soit le meilleur en raison de quelques propriétés uniques qu’ils possède. Il peut en effet être fabriqué à une vitesse incomparable et, mieux encore, à une température économe en énergie (30 °C). De plus, le sophorolipide est incroyablement efficace dans le cadre du nettoyage de surfaces dures et il n’agresse pas la peau grâce à son pH neutre ».Ecover aura passé les six dernières années à chercher cette solution révolutionnaire. En septembre 2007, on a ouvert deux unités de produc-tion d’EcoSurfactants dans une ancienne coopérative agricole d’Europe de l’Est. Les EcoSurfactants sont ensuite acheminés vers la Belgique

pour être filtrés, raffinés et utilisés dans les produits d’Ecover.Les EcoSurfactants ont été utilisés pour à la fois dans l’Ecover Boatwax, puis dans l’Ecover Car Wash & Wax et l’Ecover CarGlass & Interior Cleaner. Aujourd’hui, Ecover présente une toute nouvelle gamme de produits de nettoyage à base d’EcoSurfactants : le nettoyant pour vitres (500 ml), le spray multi-usages (500 ml), le nettoyant puissant (500 ml) et le nettoyant multi-usages (1 l).

Organic Monitor établit des prévisions pour 2009Organic Monitor, bureau d’études anglais spécialisé dans le marché bio, a établi quelques prévisions pour 2009 dans le cadre de la réces-sion économique mondiale.

AlimentationLa forte croissance que nous avons connue ces dernières années devrait être ralentie, surtout dans les pays fortement touchés par la crise. Le marché du Royaume-Uni est celui qui a le plus souffert, mais

Nouveau règlement CEE pour les produits bio

Depuis le 1er janvier, le règlement européen 2092/91 qui régissait les produits bio n’est plus d’actualité. Il a été remplacé par le règlement 834/2007 qui n’instaure pas de changements fondamentaux mais surtout des modifications sur la forme. Le législateur a recherché plus de

transparence, de lisibilité, plus d’harmonie au plan européen.

Le champ d’application est élargi, incluant l’aquaculture, les levures, la vinification et les semences et plants. Toutefois, à ce jour, il manque les exigences techniques pour ces productions et les cahiers des charges nationaux ou éventuellement privés restent actifs en attendant les règles précises. Ne sont pas concernés : les produits de la chasse et de la pêche, la restauration collective (des règles nationales sont possibles) et les produits transformés destinés à d’autres usages que l’alimentation (cosmétiques, textiles, matériaux de construction, détergents,…).

Ce qui ne change pas - les principes de la bio, les règles de production et de conversion- les intrants chimiques et l’ionisation restent interdits- l’encadrement de la mixité bio/non bio sur les fermes et tout au

long des filières- le système de contrôle et les modalités d’importation- les additifs et auxiliaires autorisés sont cadrés par une liste positive- Interdiction dans un produit d’avoir le même ingrédient bio

et non bio. - Les OGM restent interdits en bio même si le seuil de « pollution »

est relevé à 0,9%. Le contrôle par les OC des garanties non OGM sur tous les intrants agricoles, additifs alimentaires… est renforcé (en-gagement écrit explicite des fournisseurs pour chaque ingrédient)

Des changements sur l’étiquetage avec une phase transitoire pour gérer le stock des étiquettes actuelles.- Produits à 100% ou + de 95% d’ingrédients bio (les 5% restants

peuvent être non bio seulement s’il n’existent pas en bio) : logo européen obligatoire

- Produits à moins de 95% d’ingrédients bio : les ingrédients bio sont indiqués dans la composition.

Il n’y a pas de logo et tous les ingrédients conventionnels sont pos-sibles. Ce point est très critiqué car il autorise la référence à la bio dès qu’un ingrédient bio est introduit dans le produit. Auparavant ceci n’était possible que si le produit était composé au minimum à 70% d’ingrédients bio.

- Pour les produits à base de poisson ou viande sauvage comme in-grédient principal ajouté d’autres ingrédients bio, la mention bio est autorisée dans la liste des ingrédients et dans le même champ visuel que la dénomination de vente

- Un nouveau logo européen est en cours d’élaboration et sera en application en 2010

- L’organisme de contrôle apparaîtra dorénavant par son code d’agrément. En France par ex, le code prendra la forme suivante : FR BIO + numéro de chaque organisme certificateur en remplace-ment du nom de ce dernier qui devient facultatif.

Autres changements- A la production, restrictions à l’introduction d’animaux non bio,

exigences de bien-être animal, liste positive d’intrants utilisables en bio, de produits de nettoyage et de désinfection, précautions et mé-thodes de transformation ne dénaturant pas les produits bio, règles de flexibilité permettant de gérer les situations exceptionnelles et les dérogations

- A l’importation, le processus d’autorisation impliquant une autorisation annuelle du ministère de l’agriculture pour chaque produit sera abrogé. La Commission européenne remplacera ce système par une liste d’organismes certificateurs agréés par l’Union Européenne pour certifier sur place ces produits importés. Ce changement devrait voir le jour d’ici 1 à 2 ans, pas avant.

ImportVoor de import van biologische producten wordt de jaarlijkse herhaalde aanvraagprocedure afgevoerd. De Europese commissie zal een lijst publiceren van erkende certificeringsorganismen die de im-portproducten ter plaatse kunnen certificeren. Deze wijziging wordt in 2010 of 2011 ingevoerd.

Plus d’ informations: http://ec.europa.eu/agriculture/organic

Page 6: Organic Pro 4

Organic News

le reste de l’Europe occidentale continue d’afficher un pourcentage de croissance à 2 chiffres. Les consommateurs sont bien disposés à man-ger bio et il sont convaincus des avantages, mais ils font parfois un pas en arrière, car leur budget ne suit pas. Chez les casseurs de prix comme Aldi ou Lidl, l’alimentation bio attire les consommateurs, tout comme les produits à marque distributeur dans les supermarchés.

Les CosmétiquesLes cosmétiques naturels devraient gagner de l’importance dans les points de vente conventionnels, car de nombreux détaillants lance-ront sur le marché des gammes de cosmétiques naturels à marque distributeur. Les marques existantes et ces produits drapeau risquent donc d’entamer une bataille dans les rayons.Par ailleurs, l’intérêt croissant pour l’égalité sociale et les produits éthiquement responsables stimule fortement le marché du commerce équitable.

Soja et alimentation fonctionnelleLa demande en soja est en augmentation constante, ce qui devrait se poursuivre en 2009. Le succès de ces produits est surtout dû aux plus santé qui leur sont attribués. De nombreux nouveaux aliments fonctionnels sont attendus, mais leur durée conservation est souvent assez limitée.

TextileDans le textile aussi, la prise de conscience croissante des gens joue un rôle important. Le textile doit faire office d’exemple car combinant les principes du bio et du commerce équitable. Outre le processus de production, les acteurs du textile essayent en effet de limiter les émissions de CO2.

La superficie cultivée globale a augmenté de 5 %À BioFach, l’IFOAM a présenté les chiffres internationaux concernant l’agriculture bio pour l’année 2007. L’augmentation de la superficie culti-vée au niveau mondial se poursuit. Pour 2007, le secteur a enregistré une superficie de 32,2 millions d’hectares, soit 1,5 million d’hectares de plus qu’en 2006 (+5 %). La croissance a été la plus forte en Amérique latine et en Afrique. Dans les pays du Sud, au niveau des produits, cette croissance s’est traduite par un élargissement de l’assortiment de fruits tropicaux, de coton, de café et de cacao. De tout le café produit au niveau mondial, 5,3 % est bio ; au Mexique, ce pourcentage grimpe même à 30 %.La croissance dans les pays en développement révèle de plus que l’agriculture biologique peut contribuer à un développement socio-éco-nomique et écologiquement durable significatif, surtout dans les pays les plus pauvres. Tout comme l’année passée, l’Australie conserve la plus grande superficie cultivée bio (12 millions d’hectares). Elle doit cette grande superficie notamment à ses pâturages. L’Australie est suivie par l’Argentine (2,8 millions d’hectares) et le Brésil (1,8 millions d’hectares). Dans la catégorie de la plus grande proportion de bio par rapport à la superficie totale des terres, on retrouve l’Océanie en tête, avec 37,6 % de superficie bio, suivie par l’Europe (24,1 %) et l’Amérique latine (19,9 %). Si nous comparons la proportion de terres certifiées bio avec la superficie des terres agricoles, ce sont l’Autriche (13,4 %) et la Suisse (11 %) qui mènent le jeu.

Le marché bio global représente 46 milliards de dollarsOrganic Monitor a communiqué que le marché bio global avait à nou-veau connu une forte croissance et qu’en 2007, il représentait plus de 46

milliards de dollars.Au niveau mondial, les ventes de produits bio sont réalisées à 97 % en Europe (54 %) et en Amérique du Nord (43 %). Il y a donc toujours un énorme gouffre entre les pays producteurs et consommateurs. Ce gouffre est imputable à deux facteurs de taille : les pays développés ont d’une part de meilleures connaissances et une meilleure éducation et, d’autre part, un plus important pouvoir d’achat.Les plus grands marchés se trouvent en Amérique, en Allemagne, au Royaume-Uni, en France et en Italie. Si nous examinons la situation par continent, nous pouvons déceler d’importantes différences : avec une croissance de 14 %, l’Europe possède le plus grand marché (25 milliards de dollars), avec l’Allemagne, Royaume-Uni, la France, l’Italie et la Suisse comme principaux pays d’écoulement. Les supermarchés jouent un rôle particulièrement important dans la vente de bio, écoulant parfois jusqu’à 80 % du total des produits. L’Amérique du Nord se positionne en deuxième place (20 milliards de dollars), avec une croissance de 15 %. Ici, les États-Unis représentent le plus grand marché, avec à nouveau un rôle important pour les supermarchés et les casseurs de prix.

L’opportunité du bio dans les pays en développementMalgré la crise économique, la demande en produits alimentaires bio continue de croître. La CNUCED, une organisation des Nations unies, s’attend à ce qu’en 2012, les ventes d’aliments certifiés bio atteignent environ 67 milliards de dollars, contre 46 en 2007 et 23 en 2002. Si ces pronostics se vérifient, les ventes d’aliments bio auront donc presque triplé en l’espace d’une décennie. Selon la CNUCED, il s’agit surtout d’une opportunité en or pour les pays en développement, qui produi-sent une grande partie du volume mondial.Dans ces pays, c’est souvent difficile pour les agriculteurs de concur-rencer les méthodes classiques des entreprises agricoles subven-tionnées, et technologiquement avancées du monde occidental qui est riche. C’est pourquoi, la CNUCED conseille à ces agriculteurs de s’orienter vers la culture et l’exportation de produits bio.Selon l’organisation des Nations unies, les agriculteurs bio gagnent plus que ceux qui continuent de travailler selon les méthodes conven-tionnelles. Les produits bio peuvent en effet permettre d’obtenir un prix majoré de 30 à 200 %.Selon les chiffres de la FAO, l’organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture, l’agriculture en Afrique représente 57 % de l’emploi, alors que ce secteur ne représente que 11 % des recettes réalisées grâce à l’exportation. Selon la CNUCED, les techniques agri-coles bio devraient faire croître fortement ce pourcentage. Actuelle-ment, 20 à 24 % des fermes bio se trouvent en Afrique.

Dégringolade des ventes bio à New YorkDans les n° précédents d’Organic PRO, nous avons esquissé l’essor du marché bio aux USA. Depuis, la récession y a fortement touché le consommateur moyen, et on constate une chute dans les ventes. Kara Nielsen du CCD (Center for Culinary Development) analyse ce qui s’est passé chez Whole Foods Market à New York : « Les gens choisissent Whole Foods Market, car ils attachent de l’importance à l’alimentation bio, parce qu’ils pensent que les repas bio

Page 7: Organic Pro 4

7

Organic Pro - Mars 2009

sont plus sains, et en raison de l’assortiment varié. Jusqu’à il y a peu, c’est cela qui faisait l’énorme succès de cette chaîne de

magasins. Les derniers chiffres trimestriels indiquent une dégringolade dans les ventes. La croissance générale de l’alimenta-

tion bio est passée de 20 à 4 % et chez Whole Foods, de 8 à 0,4%. La chaîne a en effet – à juste titre – la réputation d’être chère et les Américains font apparemment attention à leurs dépenses ».La tendance à l’économie chez l’américain moyen se traduit par moins de sorties pour manger et Whole Foods peut parfaitement jouer sur cette tendance en tant que fournisseur de repas de qualité prêts à consommer. Afin de se distancier de son image « chère », la chaîne organise des visites guidées et diffuse des lettres d’informa-tion pour mettre en avant les bonnes affaires et les produits avanta-geux. De plus, ces derniers temps, les cours de cuisine ont souvent pour thème la « cuisine à petit prix ».

Un plan d’action pour plus d’agriculteurs bio en NorvègeCes dernières années, les ventes de produits bio en Norvège ont connu une énorme croissance. Pour répondre à la demande, Lars Peder Brekk, le ministre de l’alimentation, a fait une proposition visant à augmenter le nombre d’agriculteurs bio. Il avance un système d’aides permettant aux régions leaders en bio, d’être subventionnées. Selon Brekk, cela de-vrait stimuler l’inventivité et l’esprit de compétition. Il espère pouvoir parler d’un pourcentage de 15 % d’agriculture bio en 2015.

BELgiqUE

glutenvrijspecialist.be est en ligneGlutenvrijspecialist.be est un nouveau site qui présente de manière exhaustive la centaine de produits alimentaires sans gluten distribués par Hagor-Bioservice via les magasins d’alimentation diététique et naturelle. Outre

les très nombreuses informations concernant l’intolérance au gluten même, le site permet aux visiteurs de télécharger un formulaire de commande. Ce dernier peut ensuite être confié au magasin diététique le plus proche, où la commande peut être retirée.

Nature’s Fountain : restauration événementielle écologique

Nature’s Fountain est une nouvelle initiative qui propose des services de restauration en allant encore plus loin que la

simple démarche bio. Les aliments et les boissons distribués par Nature’s Fountain sont non seulement bio, mais aussi ils sont de préférence produits localement, tiennent compte des saisons et contribuent à la biodiversité. Ainsi, l’entreprise vend entre autres des jus des vergers de Drie Wilgen, qui reverse 3 % de ses recettes à Natuurpunt (organisation qui gère les espaces verts en Flandre de façon écologique). On y trouve des vins avec le logo du WWF et du café produit en forêt. Cette technique de culture permet aux fèves de café de mûrir plus lentement, ce qui leur confère un arôme plus prononcé. Elle attire les oiseaux hibernants, incapables d’aller sur les champs de caféiers traditionnels. Nature’s Fountain investit dans les céréaliculture bio locale, afin que les oiseaux qui vivaient auparavant autour des

champs de céréales (aujourd’hui plus très nombreux en raison de la culture surabondante de maïs), puissent se multiplier.Actuellement, Nature’s Fountain offre surtout ses services de restau-ration à des ONG et lors d’événements, et les boissons sont servies dans des cafés et dans les entreprises, mais l’entreprise n’exclut pas le marché des particuliers.

iles de Paix oeuvre au projet pilote pour une restauration gouvernementale durable

La Tour des Finances à Bruxelles

L’ONG belge Iles de Paix mène depuis un certain temps au projet pilote pour une restauration durable. Dans ce cadre, elle incite les restaurants d’entreprise à rendre durables leur assortiment et leurs procédés. Ce qui est impor-

tant, c’est que l’on se concentre bien sur la durabilité du « système » et non sur une partie, et ce, durant toute l’année. Cette conversion repose sur plusieurs piliers, dont la promotion d’aliments bio issus du commerce équitable. En outre, on souhaite convaincre les exploitants de restaurants d’entreprise d’opter systématiquement pour des produits de saison et des produits locaux, et diminuer la consommation de viande. Actuellement, des tests sont menés dans diverses administrations en Belgique. Un projet important concerne la restauration dans la Tour des Finances à Bruxelles, le plus grand siège administratif du ministère des Finances. Ce projet est conduit en collaboration avec Velt, Ecolife, Wer-

Disponibles chez:

Health XLWijngaardstraat 7, 2800 Malinest. 0477 38 06 06 – [email protected] – www.healthxl.be

Aussi disponible: Cacao Nibs et Maca

BAIES DE GOJI TIBET AUTHENTIC…le secret de la santé provenant du Tibet

Les BAIES DE GOJI remplissent un rôle important dans la médecine traditionnelle chinoise. Elles sont une très riche source de vitamines, de minéraux, d’acides aminés essentiels, d’antioxydants et d’oligoéléments.Les baies de Goji sont également appelées « Happy Berries », car en manger une petite poignée (+ 20 g) tous les jours a un effet positif sur votre bien-être général.

PLUS DE VITAMINE C QUE DANS LES ORANGES !Les baies de Goji contiennent plus de vitamine C par gramme que les oranges.Les baies de Goji ont un taux de bêta-carotène plus élevé que les carottes.

RICHES EN VITAMINES ET EN MINÉRAUX !Les baies de Goji contiennent des vitamines A, B1, B2, B3, B6, C et E.Elles sont aussi une importante source de minéraux tels que du zinc, du fer, du magnésium, du sélénium et du calcium.

EXCLUSIVITÉLE LOGO TIBET AUTHENTIC a été développé en collaboration avec le Tibet Medical College et garantit que nos baies de Goji sont un véritable produit naturel tibétain.

HEALTH XL est le distributeur exclusif des baies de Goji Tibet Authentic pour la Belgique, le Luxembourg et la France.

OR4_HEALTHXL_1_4.indd 2 27/02/09 11:42

Page 8: Organic Pro 4

Organic News

vel, Bioforum Vlaanderen et Netwerk Bewust Verbruiken. Le restaurant d’entreprise de la Tour des Finances est exploité en régie et on étudie la manière dont on pourrait y rendre la cuisine durable. À terme, ce test pourra servir de modèle pour les restaurants d’entreprise dans tous les bureaux régionaux du ministère des Finances. Geert Groffen, traiteur proposant des produits bio issus du commerce équitable, travaille à mi-temps comme conseiller dans le cadre de ces projets et explique son approche. « Avant tout, nous étudions de près la question des ingrédients. On choisit le plus possible des produits bio, du commerce équitable et locaux. Ensuite, nous analysons l’ensemble du re-pas. Il va de soi qu’un steak sauce champignons est moins durable qu’un curry thaï aux légumes de saison. Consommer de grandes quantités de bœuf industriel n’est en effet pas durable, en raison des émissions de gaz à effet de serre qui vont de pair. Le curry thaï permet d’utiliser moins de viande ou de poisson et plus de légumes, et pourquoi pas de prévoir une variante végétarienne encore plus durable avec p. ex. du tofu ». Opter pour la restauration durable ne signifie cependant pas que l’on élimine tous les classiques tels le steak frites. « Cela serait peut-être trop dras-tique. Nous conservons ces recettes en les rendant plus durables, mais il y a aussi un assortiment plus vaste d’alternatives réellement durables.Autre chose importante : une campagne de communication sera orga-nisée, au sein de laquelle les collaborateurs du ministère des Finances seront vivement sensibilisés aux principes de l’alimentation durable ».

2Bio part du bon piedLa nouvelle marque 2Bio est très bien accueillie par les points de vente d’alimentation naturelle. Plus de 100 magasins l’ont déjà intégrée avec enthousiasme parmi leur assortiment. Les magasins bio néerlandais et

français montrent eux aussi de l’intérêt. « Nous avons inclu dans notre gamme la Passata que propose notre producteur Campo. Il s’agit d’une nouvelle récolte de tomates italiennes de type « Roma », qui sont pelées et réduites en purée, et qui forment une délicieuse base pour les sauces à la tomate. On n’y ajoute que du sel marin. Une autre nouveauté est le vinaigre de pommes français de grande qualité et non pasteurisé qui constitue une délicieuse base pour les sauces pour salade », nous dit-on chez 2Bio. Dans les mois à venir, l’assortiment sera encore élargi. Ceux qui souhaitent recevoir de plus amples informations concernant le projet ou les produits de 2Bio peuvent contacter Biofresh à l’adresse de courriel ([email protected]).

PaYS-BaS

Biovak 2009 a attiré plus de 5000 visiteursLes 21 et 22 janvier, le deuxième sa-lon BioVak a eu lieu dans les « IJs-selhallen » de Zwolle. Au total, plus de 5000 visiteurs se sont rendus au salon (sur les deux journées), c.-à-d. deux fois plus que lors de la pre-mière édition de BioVak en 2008. Plus de 160 entreprises se sont pré-

sentées avec un stand – trois fois plus qu’en 2008, donc. Les cinquante ateliers et le débat d’ouverture sur la direction du développement de l’agriculture bio ont suscité beaucoup d’intérêt. Kees van Zelderen, res-ponsable de BioVak, s’est exprimé au nom du Vakgroep Biologische Land-bouw LTO/Biologica, en affichant une grande satisfaction : « Le concept

total de BioVak est une réussite. Renforcé par l’inauguration officielle par la princesse Margriet, BioVak est devenu une plate-forme attrayante pour toutes les entreprises qui font dans le durable. Nous sommes heureux d’avoir pu accueillir de nombreux agriculteurs traditionnels et d’autres intéressés dans conversion. Nous avons également stimulé les entrepre-neurs à continuer à œuvrer individuellement et collectivement à la capita-lisation des valeurs de l’agriculture (bio). C’est avec grande confiance que nous pensons déjà à BioVak 2010 ».Ce qui nous a également frappé, c’était la présentation des viticulteurs bio néerlandais. Les Pays-Bas comptent actuellement déjà environ 80 vigno-bles de plus d’1 ha, dont la plupart se trouvent au-dessus des grandes riviè-res, surtout dans les provinces de la Gueldre et d’Overijssel. Six viticulteurs bio y ont participé, dont divers avaient remporté des médailles de bronze et d’argent de la Nederlandse Nationale Wijnkeuring. La qualité des vins néerlandais s’est fortement améliorée, du fait que les viticulteurs investis-sent beaucoup de moyens dans l’augmentation de leurs connaissances. Et cela était nécessaire, car jusqu’à il y a 10 ans, la viticulture néerlandaise était très limitée ; il n’y avait que quelques vignobles dans le sud du pays. Mais grâce à de nouvelles espèces de raisins qui arrivent à maturité 2 ou 3 semaines plus tôt, les vignobles ont commencé à se propager jusqu’à quelques centaines de kilomètres au nord. Ce que ces nouvelles espèces ont de nouveau, c’est qu’elles sont moins sensibles au mildiou, ce qui fait qu’ils ont besoin de beaucoup moins être aspergées de produits chi-miques. De ce fait, 25 % de la production viticole néerlandaise sont bio.

Natuurwinkel ouvre son 50ème point de venteFin 2008, la chaîne de magasins bio Natuurwinkel a ouvert son 50ème point de vente aux Pays-Bas, à Eindhoven. Pour la

chaîne, il s’agissait de la 9ème ouverture de l’année. Natuurwinkel se concentre principalement sur l’entreprenariat écologique et met tout en œuvre pour contenir le plus possible les émissions de gaz à effet de serre de ses magasins. Les réfrigérateurs et congélateurs sont équipés d’une protection. Des systèmes d’éclairage intelligents sont utilisés. Les emballages et les équipements des magasins sont – dans la mesure du possible – biodégradables ou 100 % recyclés et on utilise de l’électricité verte. Le but est, pour 2013, de réduire la consommation totale d’énergie de 20 % par rapport à 2007.

FraNCE

La région rhône-alpes soutient ses entreprises bio via Organics Cluster

Avec plus de 900 entreprises actives dans la transformation et la distribu-tion de produits bio, la région française Rhône-Alpes est une des plus importantes de France. Au niveau des entreprises de produits alimen-taires et de cosmétiques, elle est

même la première de France. C’est pour cela que les autorités régionales ont décidé de soutenir davantage cette activité économique via Organics Cluster. Cette organisation développe des programmes qui ont pour but d’aider les entreprises bio à grandir et à se dévelop-per. Cela se traduit donc par des formations, des actions de marketing et de l’innovation. À côté de cela, Organics Cluster veut également développer des activités spécifiques visant à

Page 9: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

9

renforcer l’image de la région Rhône-Alpes dans le secteur bio international. Organics Cluster a donc p. ex. organisé un

rassemblement d’entreprises bio régionales au salon MENOPE (Middle East Natural & Organic Products Expo) en décembre 2008 et

elle a également fait en sorte d’assurer une bonne présence à Biofach 2009 (avec 20 entreprises de la région). Les prochains rassemblements sont prévus au salon Natural and Organic Products Europe à Londres et lors d’une conférence sur le marché biologique au Japon. Organics Cluster œuvre également à un programme d’accompagnement au développement d’emballages plus écologiques pour les entreprises bio.

Biofournil s’implique dans le Vendée globeBiofournil, producteur de pains et viennoiseries bio prêts à cuire depuis déjà 30 ans, s’est illustré de manière ludique. L’entreprise a sponsorisé Armel le Cléac’h, qui a participé à l’hallucinant Vendée Globe qui est une course autour du monde en 90 jours avec un petit voilier. Pour son voyage, Armel a emporté tout un stock de produits à base de pain. « Selon les jours, en fonction des conditions prévues et des be-soins, j’ai un ou deuxpetits pains qui m’attendent dans ma « besace »… Réchauffés

à la poêle en quelques minutes, c’est excellent !Et je peux vous dire qu’au-delà même de l’aspect nutritionnel, manger un morceau de pain quand vous êtesseul au milieu de l’océan, c’est super important pour moi : ça me rappelle un peu la maison ! », explique Armel Le Cléac’h. La course cadre parfaite-ment dans la philosophie d’entreprise de Biofournil : les voiliers utilisent la nature pour se mouvoir et sont donc très responsables sur le plan éco-logique ; tout comme Biofournil. La course promeut de superbes mers ; et durant la course, la santé des participants est soigneusement surveillée, tout comme Biofournil surveille la valeur nutritionnelle de ses produits. Le 7 février, le bateau d’Armel est arrivé deuxième.

Des résultats de recherches sur la bio rendus publicsDepuis début février, ils sont regroupés, dans une rubrique dédiée, sur le site de l’INRA. Ces travaux ont fait l’objet d’un colloque Dinabio (dédié à la recherche en bio) qui s’est tenu à Montpellier en mai dernier. Ils con-stituent des apports en matière de défis techniques de la production à la transformation (variétés, itinéraires techniques, conduites d’élevage), d’amélioration et d’évaluation de la durabilité en agriculture biologique (impact sur l’environnement, qualité), et de dynamique de développe-ment de la bio. Sur ce même site, un forum « agriculture biologique » a été mis en place. Ouvert à toutes les personnes, il permet de poser des questions techniques et scientifiques aux chercheurs, de partager des expériences et de proposer des innovations. www.infra.fr

Faiblesse de la recherche française sur la bio malgré les ambitions affichéesC’est l’une des contributions que nous évoquons précédemment et que l’on peut télécharger sur le site de l’INRA. Il s’est agi pour les chercheurs d’apprécier quelle est exactement la place consacrée à l’agriculture bio dans la recherche agronomique des différents pays européens. La mé-

thode utilise une analyse pointue des publications scientifiques recen-sées dans les bases de données pour apprécier grâce à des indicateurs pertinents, les efforts de recherche sur la période 2000-2006. Le résul-tat est sans appel s’agissant de la France puisqu’il confirme un retard dans ce domaine, expliqué par le manque de soutien institutionnel, de moyens humains et financiers consacrés à la bio, au sein des orga-nismes en charge de la recherche agronomique française aujourd’hui encore largement guidée par le modèle productiviste.

Nouveau baromètre de la consommation bio française, des consommateurs confiants malgré la criseEtabli en octobre 2008 à partir d’enquêtes auprès de 1050 personnes, le 6ème baromètre de l’Agence bio indique que le nombre de consom-mateurs et la consommation sont en hausse par rapport à 2007. La perception des produits bio est de plus en plus positive et les grands principes de l’agriculture bio sont bien connus des français qui se disent de mieux en mieux informés. Le prix est toujours le frein majeur à l’acte d’achat et il apparaît que les consommateurs comparent de plus en plus. Ils acceptent de payer un surcoût de 12% en moyenne pour avoir du bio. La hiérarchie des produits bio les plus consommés s’établit ainsi : fruits et légumes (77%), produits laitiers (70%), œufs (64%), epicerie (56%), viande (49%), pain (42%), boissons (40%). Certains produits sont consommés préférentiellement sous leur forme bio par les consomma-teurs bio. Il s’agit des compléments alimentaires, les œufs, le lait, l’huile et les produits du soja. Les principaux lieux d’achat sont les GMS (72%), le marché (45%), les magasins spécialisés (26%), la ferme (24%), les artisans boulangers et bouchers (22%). Et les lieux d’achat varient en fonction des produits. Pro-duits laitiers, boissons, café, thé, infusions, produits à base de soja, bis-cuits, alimentation infantile sont achetés en priorité en GMS. Les fruits et légumes, le fromage, les œufs restent les points forts du marché. Les compléments alimentaires, l’épicerie, le pain, les boissons et les produits du soja sont plus volontiers l’apanage des magasins spécialisés tandis qu’à la ferme, on continue d’acheter plutôt de la viande et des œufs. Ce dernier baromètre indique qu’il y a une augmentation des nouveaux consommateurs (depuis moins de 2 ans) notamment sur certains produits que sont le vin, les produits à base de soja, les jus de fruits et le pain. Les plats préparés suscitent aussi un fort engouement. Enfin, le taux de personnes déclarant avoir des dépenses stables ou en hausse est de 82% et 96% se disent prêts à maintenir ou augmenter leur consommation de produits bio, ce qui est intéressant dans le contexte économique actuel assez difficile. D’ailleurs 76% estime que l’agricul-ture bio est une bonne solution par rapport aux problèmes d’environ-nement et 86% pensent que l’agriculture bio devrait être développée en France. www.agencebio.org

NOUVEaUx PrODUitS

Springfield présente B-complex issu du quinoaLe quinoa est la base d’un complexe de vitamines B particulièrement riche, naturel et liées de manière organique. Un procédé spécial (et breveté) de production et de croissance permet d’augmenter la concentration en vitamines B. Les graines du quinoa sont cultivées dans de l’eau riche en vitamines. Dans la phase très ac-tive de la germination, les vitamines B sont assimilées pour devenir bio-logiquement actives et organiques. On obtient ainsi une concentration

Page 10: Organic Pro 4

Organic News

300 fois plus élevée en vitamines B dont une bonne partie organiques sous leur forme naturelle. Les germes sont cueillis, séchés et réduits en poudre. Ces vitamines B biologiquement actives sont mises à profit efficacement par le corps. Aucune substance alimentaire ou plante ne contient comme le quinoa, des concentrations aussi élevées. Autre chose unique : ce complexe de vitamines B contient de la vitamine B12 végétale sous plusieurs formes actives alors que celles-ci sont normale-ment d’origine animale et sous une seule forme.

Pajottenlander présente 3 nouveautés pour le printemps 2009:

Jus de Pommes-betteraves rouges, avec une superbe couleur rouge. Sain et délicieux. Tous les bienfaits des pommes et des betteraves rouges dans un mélange parfaitement équilibré. Sirop de sureau avec une nouvelle recette et une nouvelle étiquette. Des baies de sureau fraîchement

cueillies, du sirop d’agave et un peu de jus de citron. Voilà les ingré-dients de ce délicieux sirop, à déguster pour atténuer de nombreux petits maux survenant avant et après l’hiver. Nouvel emballage pour les jus de fruits POM de 0,2 L et pour les bou-teilles d’1 L (jus de pomme et boisson aux fleurs de sureau). Les petits POM ont désormais un bouchon à visser refermable de type « twist-off », ce qui les rend bien plus pratiques à emporter.La gamme complète de Pajottenlander comprend désormais 24 jus de fruits et de légumes différents, ainsi que 3 préparations aux fruits. Pour chaque produit, Pajottenlander garantit la plus grande qualité et le meilleur rapport qualité-prix.

terrasana présente Barnhard BodywearTerrasana distribue désormais des sous-vête-ments biologiques. La collection Barnhard Bodywear est entièrement fabriquée en coton bio non blanchi. La culture naturelle rend le coton bio plus doux que le coton ordinaire. Ces produits conviennent donc

parfaitement aux personnes ayant une peau sensible.Les sous-vêtements Barnhard Bodywear sont garantis purs jusqu’ au bout des fibres. Pour la culture du coton, seuls du compost et des pesticides naturels sont utilisés. Pour éviter un épuisement du sol, le coton est cultivé en alternance avec des légumes, le tout en bio. Le coton est produit selon la norme « Global Organic Textile Standard » contrôlée et certifiée par Control Union.

Prodia Pâte de spéculoos sans sucreVu le succès actuel de la nouvelle pâte à tartiner au spéculoos, il n’a pas fallu longtemps pour qu’une variante sans sucre arrive sur le marché. Ainsi, Revogan présente la pâte de spéculoos Prodia, destinée aux personnes qui souhaitent ou qui doivent limiter leur consommation de sucre. La pâte ne contient aucun sucre, mais utilise du maltitol pour obtenir le goût sucré.

Soy: Croque tofou aux haricots de mer et aux safran

Soy est connue depuis longtemps pour ses burgers au tofu et l’entreprise entretient sa réputation et continue d’innover dans ce domaine. Soy a en effet lancé un burger au tofu aux haricots de mer et au safran. Les haricots de mer ressemblent vaguement à des haricots verts, mais il s’agit en réalité des petites feuilles d’une plante marine au goût subtil.Les nouveaux burgers sont riches en protéines, sont une source d’huiles oméga 3, de calcium,

de magnésium et de fibres et les fèves de soja sont 100 % françaises et sont cultivés dans le sud-est du pays.

Le complément aux canneberges de Springfield est aussi efficace qu’un antibiotiqueUne récente étude menée par l’université écossaise de Dundee a ré-vélé qu’un complément spécifique aux canneberges produit les mêmes résultats qu’un célèbre antibiotique contre les infections urinaires chroniques. La cause des cystites est généralement la bactérie E. coli. Les canneberges contiennent des substances que l’on appelle proan-thocyanidines (PAC). Ces PAC empêchent la bactérie de se fixer sur la paroi vésicale. De cette manière elle ne peut causer aucune infection et quitte le corps de manière naturelle.

Cette nouvelle étude est la première dans son genre portant sur l’efficacité d’un complément hautement concentré de canneberges (Springfield Cran-Max) auprès de sujets féminins âgés. La spécificité de Cran-Max, c’est que sa confection met en oeuvre une méthode d’extraction et de concentration brevetée, dans laquelle on utilise aussi bien la chair du fruit que sa peau, ses graines et son jus. L’extrait est ensuite transformé dans une matrice concentrée (BioShield), provenant de la

canneberge même, afin de protéger les principes actifs entre autres contre l’acide gastrique et assurer une diffusion progressive du produit.

Nix Dio : petits ours biologiques, végétariens, sans gluten et sans lactose

Nix Dio présente une nouvelle gamme de petits ours (roses, jaunes, verts et violets) d’origine bio qui, de plus, ne contiennent ni gélatine, ni gluten, ni lactose, mais beaucoup de goût et de souvenirs. [email protected]

Page 11: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

11

Dossier > Fair Trade Bio

Lily Deforce (directrice de Max Havelaar Belgique):

Vers de plus en plus de produits du commerce équitable qui seront aussi bio

Bien que le concept du commerce équitable ait déjà plus de cinquante ans, ce n’est que ces dernières années qu’il s’est fortement développé. Le commerce équitable a parfois connu des débuts difficiles, mais il est aujourd’hui « adulte » et plus actuel et à la mode que jamais. max havelaar a été déterminant dans ce développement. Lily deforce de max havelaar Belgique décrit le rôle du commerce équitable dans la diffusion du bio au niveau mondial et est ambitieuse : « nous aspirons à ce que pour 2012, 50 % de tous les produits du commerce équitable soient bio ».

Vous devez être très contents. selon des chiffres récents, le commerce équitable a le vent en poupe. ou doit-on plutôt parler d’une tempête ?

« C’est exact. Le commerce équitable a gagné énormément d’impor-tance. Tous les indicateurs de marché signalent d’ailleurs que cette évolution va se poursuivre, tant pour le bio que pour les produits conventionnels. Ce succès est surtout dû à l’entrée dans le segment des grands fournisseurs de produits alimentaires qui pourvoient leurs marques de qualité d’un label « commerce équitable ». Le fabricant de chocolat néerlandais Verkade et le fabricant belge de sucre de canne Candico sont de beaux exemples de cette tendance. Si plusieurs marques de qualité font un pas dans la direction du commerce équitable, cela a un énorme impact auprès des autres. Il y a encore beaucoup d’autres entreprises qui souhaitent s’embarquer dans l’aventure et presque aucune ne souhaite revenir en arrière. Cela prouve qu’il s’agit d’un choix social qui les aide également sur le mar-ché. Et à l’autre bout de la chaîne logistique, les nouvelles sont bonnes aussi. Les coopératives agricoles du Sud trépignent plus que jamais à l’idée de se lancer dans le système du commerce équitable ».

pourriez-vous nous rappeler comment le commerceéquitable fonctionne ?« Tout part d’un prix équitable pour les produits agricoles livrés. Pour cela, nous collaborons mondialement avec plus de 700 coopératives agricoles qui, ensemble, regroupent 1,5 million d’agriculteurs ».« Nous calculons le prix minimum qui permet de pouvoir parler d’une ac-tivité économique rentable. Ensuite nous conservons ce prix minimum, quel que soit le prix réel sur le marché, et même s’il dépasse notre prix minimum. À cela, s’ajoute la prime du commerce équitable, octroyée non pas à l’agriculteur, mais à la coopérative à laquelle il appartient. Rien que pour toutes les bananes vendues en 2008 aux Pays-Bas, en Belgique et en France, cette prime supplémentaire s’est élevée à plus d’un million de dollars. A l’échelle de l’entreprise agricole cela représente peu et un agri-culteur n’y gagne pas grand-chose. Cela étant, en octroyant ce montant à la communauté, vous pouvez tout de même en faire quelque chose : cela représente beaucoup d’argent dans le Sud et peut faire la différence.La prime est diversement utilisée. En Afrique, elle sert surtout aux infras-tructures de base : hôpitaux, écoles, routes, etc. En Amérique latine, les pays sont plus développés et les investissements vont à des projets plus avancés : par exemple améliorer les techniques agricoles. On équipe les producteurs de bananes de systèmes de transport automatique sur câble servant à accrocher les régimes de bananes ».

de mauvaises langues ont dit que les prix actuels des matières premières sont tellement élevés que tout est déjà vendu à des prix équitables… « C’est vrai que les prix des matières premières sont actuellement élevés, mais le commerce équitable est bien plus que ce prix minimum. P. ex., la prime qui est octroyée en sus du prix minimum ou du prix du marché est investie dans quelque chose d’utile à la communauté. D’autre part, un prix plus élevé ne garantit certainement pas que chaque maillon de la filière en profite. Avec le commerce équitable, par contre, cette garantie est réelle ».

quelle est la position de max havelaar par rapport au bio ?« Très positive ! Nous trouvons le bio très important, mais notre finalité est différente et consistera toujours à combattre la pauvreté avant tout. Le bio et le combat de la pauvreté vont cependant bien ensemble. Le carac-tère durable du bio est important aussi pour l’agriculture du commerce équitable du Sud. Cela fait déjà plusieurs années que nous incitons nos coopératives agricoles à se convertir au bio. Et avec succès, car de plus en plus décident d’investir leurs primes du commerce équitable dans une conversion au bio. Le nombre de produits du commerce équitable bio disponibles augmentera donc fortement dans les années à venir ! ».

jusqu’où l’environnement est-il important pour un producteur du commerce équitable non biologique ?« Un des piliers du cahier des charges du commerce équitable est l’écologie. Le label impose aux coopératives plusieurs conditions dans ce sens. Les agriculteurs du commerce équitable font de l’agriculture intégrée : certains engrais ou pesticides sont interdits et nous exigeons qu’ils aménagent des bassins de sédimentation, etc. Ainsi, les premiers pas consciencieux vers le bio sont déjà faits. D’ailleurs, certains pro-duits du commerce équitable sont en réalité déjà bio, mais ils ne sont pas certifiés, car les coopératives ne sont pas encore prêtes à franchir cette étape sur le plan administratif ».

Le bio et le commerce équitable partagent à peu près le même public d’acheteurs. pensez-vous qu’ils vont continuer à grandir en parallèle ? Et est-ce que ces concepts vont bien ensemble ?« Bien sûr ! L’agriculture équitable est une agriculture familiale à petite échelle. Moyennant le soutien et les connaissances en la matière qui sont nécessaires, ces agriculteurs peuvent assez facilement faire le pas vers le bio. Nos coopératives s’en rendent très bien compte, ce qui les amène à investir de plus en plus dans la conversion car elles savent qu’elles recevront un prix plus élevé pour leur récolte.

Page 12: Organic Pro 4

Dans les années à venir, nous allons, nous, investir de plus en plus dans le bio. Nous voulons que pour 2012, 50 % des produits issus du commerce équitable portent un label bio. Au niveau mondial, 34 % des produits Max Havelaar sont bio. En Belgique, ce pourcentage grimpe à 42 %, aux Pays-Bas à 37 %, et en France, on arrive carrément à 50 % ».

Les agriculteurs du commerce équitable évoluent donc dans la direction du bio. Est-ce que cela fonctionne aussi dans l’autre sens, c’est-à-dire du bio vers le commerce équitable ? « C’est vrai que cela fonctionne plutôt du commerce équitable vers le bio. Dans l’autre sens, comme coopérative agricole bio, on est souvent proche du commerce équitable. Il est clair qu’il est plus facile de pas-ser du bio au commerce équitable que du commerce équitable au bio, d’abord s’agissant du délai qui peut aller jusqu’à 3 ans pour passer en bio alors que dans l’autre sens, cela peut être beaucoup plus rapide ».

des études récentes révèlent que les consommateurs se per-dent souvent au milieu des innombrables labels du commerce équitable. qu’en pensez-vous ?« Nous remarquons également que de très nombreux nouveaux labels apparentés au « commerce équitable » ou au « commerce durable » font leur apparition, chacun possédant sa propre idéologie

et ses propres règles. A notre niveau, nous sommes très stricts : tout doit être issu du commerce équitable, sauf si cela n’est vraiment pas possible. Chez de nombreux collègues, il n’en va pas ainsi et il devrait y avoir une protection légale pour encadrer le commerce équitable. Si des labels débarquent en mettant la barre trop bas, ils vont faire une concurrence déloyale aux coopératives du Sud et aux partenaires occidentaux possédant un réel certificat de commerce équitable ».

on a déjà entendu sur le marché des personnes se plaindre du fait que ces certificats sont très chers. « Ce reproche est parfois évoqué, c’est vrai. Je pense cependant que ce n’est pas la mer à boire. Ce qu’il y a de positif, c’est que la croissance du commerce équitable rendra la certification plus efficace et meilleur marché. Nous devons également voir comment la FLO (Fairtrade Labelling Organizations International) peut collaborer dans le cadre de la certification bio et « Fairtrade » pour les produits qui répondent aux deux critères. Des pourparlers ont récemment été entamés entre la FLO et l’IFOAM pour déterminer la manière dont nous pourrions collaborer. Max Havelaar souhaite stimuler le bio auprès de ses partenaires du Sud et faciliter l’accès à ces certifications séparées. Mais ici aussi, nous pouvons être certains que plus le bio et le commerce équitable se développeront dans le Sud, plus la certification se fera de manière rapide et efficace ».

Le commerce équitable et le bio offrent une importante valeur ajoutée

depuis le début des années 70, oxfam fairtrade est active dans le commerce de gros de produits issus du commerce équitable. au départ, ces derniers n’étaient destinés qu’aux « magasins du monde » en Belgique, mais ils ont ensuite été exportés vers d’autres pays européens. ces dernières années, eux aussi jouent la carte du bio : un tiers de l’assortiment porte déjà un label bio.

67 produits bioJeroen Brugge responsable du marketing chez Oxfam Fairtrade, a ré-cemment fait le compte : « 67 produits sur les 180 que nous proposons sont biologiques, ce qui équivaut environ à un tiers de notre assorti-ment. Ce nombre a nettement augmenté ces dernières années. Nous affichons une claire préférence pour les produits bio, car ils cadrent dans notre philosophie et offrent également des avantages sur le mar-ché. Un bon produit de qualité qui est issu du commerce équitable et qui est en plus bio offre tout simplement une très importante valeur ajoutée. Cela profite également à l’image de notre marque Oxfam Fairtrade. Il s’agit cependant aussi d’une affaire complexe et contrai-gnante pour nos partenaires du Sud et pour notre organisation ».

« Ces dernières années, le chiffre d’affaires d’Oxfam Fairtrade a forte-ment augmenté, principalement en raison de notre choix consistant à proposer nos produits dans les canaux de vente au détail classiques en Belgique (supermarchés) et de l’augmentation de l’exportation (vers la France, les Pays-Bas, la Suède, le Portugal et le Luxembourg). Entre-temps, cette exportation représente plus de 10 % du chiffre d’affaires d’Oxfam Fairtrade ».

Pas d’assouplissement des normesL’année passée, le commerce équitable a connu un important essor et chez Oxfam Fairtrade, on ne peut que s’en réjouir. Cela étant,

Jeroen Brugge signale qu’il y a également des risques liés à ce succès : « Nous devons veiller à ce que cette économie d’échelle du marché du commerce équitable n’entraîne pas un assouplissement des normes régissant le commerce équitable. Voilà pourquoi cela fait déjà quelques années que nous insistons auprès des autorités afin de faire protéger légalement le commerce équitable et d’également établir des lois défi-nissant les critères qui s’y rapportent. Si des produits soi-disant issus du commerce équitable mais qui mettent la barre trop bas arrivent sur le marché, ils vont faire une concurrence déloyale au vrai commerce équitable et les coopératives agricoles du Sud en seront les victimes ».

Un développement de produits axés sur le marchéKarel Braem est développeur de produits chez Oxfam Fairtrade. Il a participé au lancement de nombreux produits bio de l’assortiment d’Oxfam Fairtrade. Le fait qu’un produit se retrouve ou ne se retrouve pas dans le catalogue d’Oxfam Fairtrade semble dépendre de plusieurs critères : « Nous cherchons des produits qui ont leur raison d’être sur le marché, mais nous tenons surtout compte de leur potentiel de marché. Un produit du commerce équitable doit lui aussi répondre aux besoins des consommateurs. Outre les produits où il est uniquement question de remplissage (chose qui a lieu en partie dans le Sud et en partie ici), nous avons également de très nombreux produits pour lesquels nous combinons différents ingrédients issus du commerce

Là où elle peut le faire, Oxfam Fairtrade opte pour le bio, mais elle demande également de l’indulgence en raison de la complexité qu’implique la transition

Dossier > Fair Trade Bio

Page 13: Organic Pro 4

13

équitable. Nous n’allons pas inutilement ajouter des ingrédients issus du commerce équitable, mais si dans notre

chocolat nous pouvons également intégrer de la noix de coco issue du commerce équitable afin de lancer une barre chocolatée au goût

coco, nous n’hésiterons pas à le faire. Nous devons cependant égale-ment veiller à ce que les prix de nos produits du commerce équitable restent dans les proportions des prix acceptables sur le marché, car une différence de prix trop importante aurait un effet contraire ».« Ce principe s’applique également aux produits du commerce équitable bio. Nous optons pour un produit biologique, mais si nous remarquons que cela mènerait à un produit trop onéreux, nous préférons laisser tomber l’idée, car le produit se vendrait trop peu. Nous devons toujours tenir compte du marché et des ventes, sans quoi nous et nos partenaires du Sud serions les victimes des mauvaises ventes ».Quant au fait qu’une variante biologique d’un produit ait du succès ou pas, cela est également fort variable. « La plupart de nos produits bio sont des réussites. Notre café bio se vend p. ex. à merveille et dépasse les variantes ordinaires. Pour d’autres produits, la différence est parfois moins spectaculaire ».En ce qui concerne la proportion d’ingrédients issus du commerce équitable des produits Oxfam Fairtrade, nous plaçons la barre plus haut que pour la plupart des autres produits. Karel Braem : « Un très grand nombre de nos produits sont issus à 100 % du commerce équitable : café, riz, jus. Pour les produits composés, la règle veut que minimum 51 % des ingrédients (en poids) soient issus du commerce équitable. Pour une certification de commerce équitable chez Max Havelaar, 20 % suffisent

parfois ». (pour des ingrédients significatifs, comme p. ex. la confiture de fraise au sucre issu du commerce équitable ; pour d’autres produits, il faut atteindre 50 %, ndlr)

Le bio n’est pas toujours inaccessibleLeo Ghysels est responsable du département de production chez Oxfam Fairtrade et il se rend souvent chez les partenaires du Sud. Il est bien au courant de la situation de nombreuses coopératives du commerce équitable. « La plupart des coopératives agricoles du Sud sont intéressées dans le commerce équitable et dans le bio aussi. Chez elles, le bio est avant tout un choix économique. Le problème pour le bio, c’est que les critères sont très difficiles à satisfaire. Surtout pour les petites entreprises qui ne sont pas encore à même de répondre aux critères sur le plan ad-ministratif. Un autre problème important est que la certification bio est trop onéreuse pour certains producteurs. Ces deux aspects font que les petites communautés agricoles en particulier doivent déclarer forfait. Si l’on veut réellement développer le bio en masse auprès des producteurs du commerce équitable, la solution réside dans une certification plus efficace et meilleur marché ». Bien que la majorité des coopératives du commerce équitable ne soient pas encore bio, les partenaires d’Oxfam Fairtrade ont fourni de nombreux efforts afin de rendre l’agriculture plus écologique. « Les critères de certi-fication limitent l’utilisation de pesticides et imposent une épuration des eaux usées. Autre chose intéressante : certains producteurs se mettent à utiliser des panneaux solaires ou des éoliennes pour leur consommation énergétique ».

Organic Pro - Mars 2009

oft.be

Commerce équitable

Bio & FairtradeOxfam Fairtrade en pince pour le

bio! Plus d’un tiers de nos produits équitables sont issus de l’agriculture

biologique, produit dans le respect de l’homme et de l’environnement.

Commerce équitableDécouvrez les produits bio dans un magasin du monde-Oxfam,

un supermarché ou un magasin d’alimentation naturelle dans les environs. Vous trouvez un aperçu des adresses et des produits sur

le site Internet oft.be

ed. o

ft: M

a9 -

038

Page 14: Organic Pro 4

«Œuvrer à une culture durable du cacao en lien avec nos partenaires»andré deberdt est président de l’association Bio EquitaBLE, ainsi que du fabricant de chocolat bio KaoKa, une des entreprises partenaires de Bio EquitaBLE. il passe la moitié de l’année auprès des coopératives de cacao de l’équateur, de são tomé-et-principe (archipel situé le long de la côte ouest de l’afrique) et de Vanuatu (archipel d’îles volcaniques situé à l’est de l’australie et au nord-est de la nou-velle-calédonie). il nous résume son expérience en matière de bio et de commerce équitable dans le sud.

inhabituel« Bio Equitable a été fondée en 2002, car nous ne voulions pas nous soustraire à la responsabilité que nous portons, sur le plan humain et social, dans le cadre de nos achats de produits bio. À cette époque, la combinaison bio/commerce équitable était perçue comme étrange. Au fil des années, nous avons assisté au dévelop-pement presque parallèle des deux concepts. Durant cette période, de nombreuses exigences écologiques ont d’ailleurs été ajoutées au cahier des charges du commerce équitable. Aujourd’hui, j’estime que 40 % du commerce équitable est également bio. Dans les années 2000, cela était encore impensable. Si nous continuons sur cette voie, nous assisterons à une fusion des deux notions. De plus en plus de produits du commerce équitable deviendront donc bio, ce qui est une très bonne chose ! »

Mettre la barre plus haut« Dans les années 2000, tout comme Max Havelaar et FLO, nous avons été gagnés par le concept du commerce équitable, mais pour nous, le principe ne pouvait d’aucune manière aller de pair avec l’uti-lisation de pesticides et d’engrais artificiels. Nous voulions également qu’il y ait un lien très étroit entre les producteurs du Sud et nous-mêmes, les fabricants bio européens. Dès le départ, nous avons beau-coup misé sur l’échange de connaissances. C’est ainsi qu’est née Bio Equitable. En discutant avec FLO et Max Havelaar, nous remarquons qu’elles s’attachent avant tout à une croissance rapide du segment du commerce équitable, malgré une évidente sympathie envers le bio et une volonté pour que les agriculteurs du commerce équitable dans le

André Deberdt (Kaoka)

Dossier > Bio Fair Trade

Sud évoluent dans cette direction. Disons simplement que la démarche est un peu différente et qu’un label tel que Bio Equitable place la barre plus haut. Il s’agit d’aboutir à un développement durable dans le Sud. Le point de vue de Bio Equitable est clair : on ne peut parler de durable que si les méthodes agricoles et la culture sont également durables et donc bio ».

Etre partenaires avec les producteursDepuis 1987, André Deberdt accompagne les produc-teurs de cacao dans le Sud et achète leur produc-tion. Il sait comme personne comment ces derniers sont ignorants au concept du bio. Est-il difficile de convaincre les producteurs locaux d’adopter la démarche bio ? « Notre approche est à la fois partenariale et com-merciale. Le commerce équitable classique se focalise

plutôt sur le commerce à prix équitable. Avec Bio Equitable, on ne peut pas parler d’une relation client-fournisseur, mais bien d’un réel partenariat ». « Le petit producteur de cacao n’est de toute manière pas un fervent utilisateur d’engrais artificiels et de pesticides pour la simple raison qu’il s’agit de produits onéreux. Donc, dans ce sens, il n’est pas difficile de lancer une production de cacao bio dans ces pays. Mais il faut aussi soutenir et former les fournisseurs pour qu’ils obtiennent également une certification bio. Pour eux, par contre, il est plus facile d’opter pour les méthodes conventionnelle et les produits chimiques qui vont de pair. Grâce aux prix plus élevés des produits bio et à la garantie d’avoir toute l’aide nécessaire, il est possible de convaincre les producteurs de cacao d’opter pour le bio. En pratique, cela revient à leur fournir de l’outillage et à former des personnes sur place, ca-pables ensuite de former les producteurs aux techniques bio. Ce ne sont donc pas des Français qui vont expliquer tout cela là-bas ? « Non, pour un bon fonctionnement, il faut travailler avec des per-sonnes locales qui connaissent la culture et la mentalité du pays ».

« Alors que chez nous, il s’agit d’une question de conviction et de philosophie, le choix du bio dans le Sud est surtout financier. Mais, à terme, ils remarquent que c’est plus sain pour eux, pour les oiseaux et meilleur pour la biodiversité en général. Après quelques années, plus personne ne veut travailler autrement qu’en bio et ils sont tout aussi convaincus de la plus-value dégagée ».

KAOKA, partenaire de BIO EQUITABLE, s’active depuis 20 ans pour la culture biologique et

équitable du cacao

Page 15: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

15

«Œuvrer à une culture durable du cacao en lien avec nos partenaires»

Bio EquitaBlE: hEt Bio fairtradE laBElLandbouw conform aan de internationale reglementering van biolo-

gische landbouwContractueel engagement tussen de verwerkende bedrijven en de land-

bouwers of landbouwerscoöperatieven en tussenpersonen in de handel.De verwerkende bedrijven nemen alle kosten voor voor biologische certi-

ficering van de partners op zichAlle middelen (ook financiële en technische ondersteuning) worden ter

beschikking gesteld van de landbouwers om te voldoen aan de regels van BIO EQUITABLE en dat met alle respect voor de lokale cultuur en gebruiken.

Het hanteren van een contractuele minimumprijs moet de producenten en hun medewerkers de zekerheid bieden op een menswaardig bestaan et voldoen voor de behoeften van de medewerkers en hun families. Daarbij wordt ook rekening gehouden met de economische rendabiliteit van de activiteit.

De verwerkers in het Westen respecteren de elementaire rechten van de persoon. Iedere exploitatie van producenten en het niet respecteren van arbeids- en sociale rechten wordt uitgesloten. Ook de kinderbescherming is vereist en kinderarbeid is niet toegestaan.

Bio Equitable staat synoniem voor een duurzame landbouw met behoud van de het lokale landelijke sociale weefsel.

La culture du cacao menacéeAu niveau mondial, la culture du cacao est actuellement bouleversée, signale André Deberdt. « La demande continue d’augmenter chaque année, mais la production régresse. « Cela est lié à l’âge de la majorité des plantations de cacaoyers. Un cacaoyer fournit des fèves de cacao entre sa 5ème et sa 60ème année. Puis, plus rien. De très nombreuses plantations de cacaoyers sont entre-temps « vieilles ». Et le renouvellement n’est pas si simple : lorsqu’on veut éliminer l’ancien cacaoyer, on est souvent confronté au pourridié et il n’y a aucune solution concrète.

Nous avons donc dû chercher une solution par nous-mêmes. Pour cela, nous avons démarré plusieurs projets pilotes pour étudier l’efficacité du renouvellement et fait de grands progrès avec nos producteurs. Partout dans le monde, les producteurs seront confrontés à ces problèmes durant les années à venir ». Selon André Deberdt, cet exemple illustre bien la plus-value de Bio Equitable : « Nous avons aménagé des pépinières pour y faire pousser les nouveaux petits cacaoyers et avons mis au point une technique inédite permettant de renouveler les anciennes plantations de cacaoyers. En fait, le partenariat entre les producteurs et les transforma-teurs permet bien plus de progrès qu’en conventionnel»

travailler à augmenter les rendementsPour Bio Equitable, une culture efficace et un bon rendement sont importants : « Une plantation de cacaoyers ordinaire fournit 300 à 350 kg de cacao par hectare. Avec une approche plus élaborée, nous souhaitons atteindre 800 kg par hectare. Nos partenaires font en sorte que les arbres ne deviennent pas trop hauts, car cela nuit au rendement. On peut augmenter la récolte en réduisant les distances entre les plants ». Cette approche s’inscrit parfaitement dans la philosophie de Bio Equitable, explique André Deberdt : « Le prix minimum du commerce équitable est une bonne chose, mais ce n’est pas suffisant. Si au fil des ans, les produc-teurs de cacao peuvent accroître leur production, ils augmenteront leurs recettes, même si les prix du marché baissent. Actuellement, les prix du cacao sur le marché sont très élevés. Le cacao conventionnel coûte 600 dollars/tonne de plus que le prix minimum fixé par le commerce équi-table. Si l’on augmente le volume produit, on peut être mieux armé en cas de chute des prix et offrir plus de garantie aux futurs producteurs ».

Euro-Nat - 07340 Peaugres - Tél. : 04 75 32 43 60 - Fax : 04 75 67 30 24

E-mail : [email protected] - www.douce-nature.fr

100% BiologiqueCommerce équitable

❍ origine Bénin❍ traçabilité du producteur au consommateur

❍ bio : conforme au référentiel Ecocert "Textile Biologique"

❍ commerce équitable selon la charte Bio Équitable contrôlée par Ecocert

❍ développement durable : emballages compostables en amidon de maïs

Page 16: Organic Pro 4

L’organisation brésilienne iBd a vu le jour dans les années 80 et, avec son label « Ecosocial », elle met l’accent sur le contexte local et les besoins spécifiques des différentes cultures et minorités. dans ce cadre, les critères écologiques, sociaux et économiques sont mis sur le même pied d’égalité, car : « Le progrès réellement durable est ce à quoi nous aspirons ».Jorge Vailati se félicite du succès rencontré aujourd’hui par le commerce équitable auprès des consommateurs. « C’est vers cela qu’il faut tendre : une parfaite interaction et une reconnaissance réciproque entre les agriculteurs, les transformateurs et les utili-sateurs finaux ». Mais, le spécialiste Brésilien se méfie de l’oppor-tunisme que le succès de ce marché a fait naître. « Nous avons souvent affaire à des entreprises qui soumettent des demandes de certification qui n’aboutissent pas. Au premier contact exploratoire, on s’aperçoit souvent qu’elles ne respectent pas la législation sociale ou environnementale locale, donc que l’obtention d’une production sûre et hygiénique n’est pas leur priorité… Parce que nous commen-çons par les critères de base : se tiennent-elles aux lois de leur pays ? Si ce n’est pas le cas, nous estimons qu’elles cherchent uniquement à obtenir le certificat pour pouvoir vendre leurs produits à un prix plus élevé grâce au label Ecosocial sans égard pour l’intérêt des collaborateurs, la communauté et l’environnement. « Poverty is a great way of making money, these days ! ».

De nos jours, il est facile de gagner de l’argent sur le dos des pauvres ! Nous devons donc tous rester vigilants ! ».« Ce que nous recherchons, c’est le progrès pour la communauté locale et pour cela nous engageons un dialogue directement avec elle. Nous sommes très exigeants pour être sûrs que les revenus supplémentaires profitent à la communauté locale. Nous élaborons une liste de priorités et faisons en sorte que la prime du commerce équitable soit utilisée pour les projets mentionnés. De plus, il est important que ces pro-jets soient – dans la mesure du possible – exécutés par des entreprises locales. Ainsi, l’argent issu du commerce équitable profite aussi à l’économie locale ».

Jorge Vailati (IBD)

« iBd : surtout ne pas perdre de vue le développement local et le progrès »

Jorge Vailati (IBD) : « Tous nos partenaires travaillent selon les

méthodes de l’agriculture biologique ou biodynamique. C’est le caractère

durable de ces modes de productions qui est pour nous primordial ».

Dossier > Fair Trade Bio

www.primeal.fr - mail : [email protected]

En choisissant le quinoa bio PRIMEAL, vous participez vous aussi au commerce équitable en solidarité avec les paysans de l’Altiplano bolivien

100% bio - 100% équitable - 100% traçabilité

Depuis 20 ans, PRIMEAL s’engage au développement d’une filière quinoa...

Page 17: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

17

dans cette deuxième partie de notre dossier sur le bio et le commerce équitable, nous allons examiner de plus près

plusieurs projets qui réunissent bio et commerce équitable en même temps. Ces producteurs confirment la réussite

qu’est la fusion de ces deux concepts et la durabilité supplémentaire que le bio offre dans ces pays.

Le quinoa bio du commerce équitable apporte de l’espoir sur les hauts plateaux boliviensIl n’y a presque aucun endroit au monde où le caractère durable de l’agriculture biologique est aussi essentiel que sur l’Altiplano bolivien. Sur ce haut plateau (entre 3500 et 4000 mètres au-dessus du niveau de la mer), on cultive du quinoa depuis aussi longtemps que l’on puisse s’en souvenir. Cette plante particulièrement nutritive est étroitement liée à la célèbre culture inca et est une des rares plantes qui poussent sur l’Altiplano. Avec l’arrivée de la colonisation européenne, cette culture est cependant tombée dans l’oubli. La population andine ne l’a plus cultivée que pour sa propre consommation. C’est Didier Perréol du groupe français Euro-Nat qui a découvert ces graines sacrées chez les Incas, à la fin des années 80, et qui a lancé leur importation vers l’Eu-rope, donnant ainsi une nouvelle vie à la culture du quinoa en Bolivie.

Divers produits à base de quinoa sont commercialisés sous la marque Priméal. Tous sont certifiés bio et « fairtrade » par Bio Equitable. Tout le quinoa utilisé provient d’une coopérative située au sud de l’Altiplano, dans les régions d’Oruro et de Potosi (près de la frontière avec le Chili et l’Argentine) et est également certifié Bio Equitable. Ces régions en hauteur sont arides et ont l’air désertiques et ce n’est qu’à proximité du célèbre lac salé (qui est d’ailleurs particulièrement photogénique) Salar d’Uyuni que le climat est quelque peu plus doux. Le climat général est sec et la température est particulièrement instable en raison de la hauteur. Ici, on peut donc considérer qu’une culture est un demi miracle. Le quinoa est donc une aubaine pour ce pays, en raison de ses propriétés nutritives et de son adaptation au climat de l’Altiplano.

La culture du quinoa est toutefois également extrêmement fragile, vu que la couche fertile du sol dans cette région ne dépasse pas les 60 cm. Une culture intensive risque de rendre les hauts plateaux infertiles en raison de l’érosion du sol. Les fournisseurs de quinoa de Priméal utilisent les versants pour leur culture, car ces derniers sont plus exposés aux vents et sont de ce fait mieux armés contre les invasions de parasites.

Pour la population, la culture du quinoa est une importante source de revenus, mais à cette hauteur et avec les moyens limités, elle repré-sente également un travail manuel très ardu. Le quinoa est semé en octobre et récolté en mai. Avant l’ensemencement, le sol est labouré et éventuellement fertilisé avec des excréments de lama. Par la suite, on procède au labourage et on trace des sillons d’un mètre de large dans

lesquels on sème une dizaine de graines de quinoa par mètre. L’humidi-té du sol suffit pour faire germer les graines et les pluies ou l’irrigation ne sont donc (heureusement) pas nécessaires.

Lors de la récolte, les plantes de quinoa sont fauchées et entassées afin de sécher. Ensuite, on bat les tas de manière artisanale, soit en mar-chant sur les épis de blé, soit en les frottant les uns contre les autres.

Les grains sont ensuite éventés et emballés. Puis, ils partent en direction de l’usine Jatariy, où ils sont lavés et séchés. Ce procédé est essentiel pour éliminer la saponine contenue dans le quinoa, car elle a un goût amer. Ensuite, le quinoa est transporté au port d’Arica (Chili), pour finalement arriver en Europe.

L’importance de la culture du quinoa bio pour l’économie locale est de taille. La Bolivie est le pays le plus pauvre de l’Amérique du Sud et le caractère montagneux et les hauteurs de ce pays compliquent son dé-veloppement économique. L’intérêt croissant que l’on porte au quinoa dans les pays occidentaux permet le développement d’une nouvelle activité économique. La quantité de quinoa exporté, surtout depuis le changement de siècle, a fortement augmenté et le commerce équitable permet une répartition équitable de ces revenus. Avec leur approche Bio Equitable, les importateurs tels que Euro-Nat ont rendu la culture et la transformation plus efficaces et les revenus sont utilisés par les communautés locales pour la construction d’hôpitaux, d’équipements sanitaires, etc. Le caractère biologique de cette culture est également crucial, car il garantit une culture durable du quinoa à long terme dans ces régions désertiques. Mais la chose qui est peut-être la plus importante dans toute cette histoire, c’est la fierté que la population locale doit et attache à son quinoa, une plante qui est indéniablement liée à sa culture et à son passé, et l’espoir d’un futur meilleur que ce commerce lui offre.

Canaan Fairtrade : De l’huile d’olive bio et équitable de PalestineCanaan Fairtrade est le plus important exportateur d’huile d’olive de la Palestine. Cette entreprise a été fondée en 2004 par Nasser Abufarha, d’origine palestinienne, et qui a travaillé aux États-Unis. Il a obtenu son doctorat à l’université Wisconsin-Madison et a appris à connaître le système du commerce équitable aux États-Unis. En 2004, il a décidé de fonder l’organisation palestinienne du commerce équitable et, quelque temps plus tard, il a lancé Canaan Fairtrade. Cette organisation est axée sur la production d’huile d’olive bio du commerce équitable et d’autres produits traditionnels palestiniens (amandes, tomates séchées, épices, tahiné, zahtar, savon, etc.). Ici, les traditions séculaires font bien sûr office de fil rouge. Tout n’a cependant pas été simple. Le contexte palestinien n’était pas adapté à ce genre d’organisation : l’économie s’était écroulée, il n’y avait pas de règles pour l’huile d’olive du com-merce équitable et les banques n’étaient pas prêtes à investir de l’argent dans une région où il subsiste un danger de mort. Entre temps, Canaan Fairtrade est devenue une réussite et regroupe 1700 producteurs. Depuis déjà quelques années, les produits de Canaan sont distribués aux États-Unis, en Australie, en Allemagne, au Dane-mark, aux Pays-Bas, etc. Ils ont obtenu une certification bio américaine de la NSDA en 2007 et un agrément européen depuis fin 2008. C’est IMO, le certificateur bio suisse, qui contrôle si l’huile d’olive est pro-duite de manière équitable (Fair for Life) et biologique. Depuis 2008, en tant que premier producteur d’huile d’olive au niveau mondial, Canaan a obtenu un label de commerce équitable de la FLO.Le prix moyen payé aux producteurs palestiniens pour leur huile d’olive

Page 18: Organic Pro 4

a désormais doublé. « Mais, le commerce équitable n’est pas unique-ment une question de prix », précise Abufarha, bien que le label qui a permis d’augmenter les revenus soit vital pour de nombreux produc-teurs palestiniens. « Nous avons donné de l’espoir, et un échange qui reconnaît les droits des producteurs palestiniens et la valeur des liens qu’ils entretiennent avec la terre ». En raison de la situation politique en Palestine, pour certains oléiculteurs, il n’était carrément plus intéres-sant de récolter les olives d’autant que le prix de l’huile ne suivait pas et qu’il y a des difficultés pour la commercialiser. On ne récoltait plus que pour la vente locale et les besoins personnels.

Nasser Abufarha insiste également sur l’importance du commerce équitable dans le cadre du développement. « Cela fait des années que l’Europe et les États-Unis dépensent des millions pour aider les régions palestiniennes, mais je sais par expérience que cet argent est rarement bien dépensé. Avec des moyens plus modestes, Canaan Fairtrade a déjà accompli bien plus ».

Jusqu’en 2008, Canaan opérait depuis une petite usine située à Berquin, près de Jenin (sur la côte ouest de la Jordanie). Ici, les bouteilles étaient remplies et il y avait de l’espace pour le stockage. Le pressage de l’huile se faisait dans plusieurs centres locaux comme il y en a tant en Palestine. Mais, pour le contrôle de qualité, c’était compliqué. En novembre 2008, Canaan a ouvert (toujours à Berquin) une usine avec une toute nouvelle presse à huile, achetée en Italie. Cette presse a permis d’augmenter le rendement et de maîtriser le contrôle qualité. Il y a une capacité

de stockage de 280.000 litres, des locaux pour le développement de produits et un espace de réception. Une autre nouveauté chez Noble House est la gamme de Dr. Bronner. L’importation en Europe est effectuée par l’entreprise néerlandaise Agro Bio Connection. La distribution locale se fait par pays. Actuellement, l’entreprise cherche encore des distributeurs pour la Belgique et la France.

alce Nero et ses coopératives partenaires biologiques du Sud

Depuis plus de 30 ans qu’elle existe, la coopérative Alce Nero réunit des agriculteurs, des apiculteurs et des producteurs bio en Italie. L’assorti-ment qu’elle propose inclut aussi de nombreux ingrédients ou produits provenant d’ailleurs. Ces derniers

sont tous issus du commerce équitable, certifiés bio et rassem-blés dans la gamme « Il Biologico Equosolidale ».

Dossier > Bio Fair Trade

Un voyage culinaire... biologique et équitable

SÉLECTIONNÉS AVEC SOIN PAR BIOSANO

Il Biologico dal 1973

Carolinalei 6 | B-2930 Brasschaat | T +32 3 664 17 69 | F +32 3 664 16 13 | [email protected] | www.biosano.be

OR4_NERO_190x136.indd 2 17/03/09 11:10

Page 19: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

19

Tout comme Alce Nero, les partenaires fournisseurs sont tous organisés en coopératives et beaucoup sont affiliés à la Coopera-

tiva Sin Fronteras qui soutient de très nombreuses coopératives du commerce équitable en Amérique latine.

Pour le sucre de canne, Alce Nero collabore avec CEPICAFE. Cette coopérative péruvienne a permis aux planteurs de canne à sucre de mener une existence digne et, chose non moins importante, de stimuler la production de sucre de canne bio au Pérou. Le système de préfinance-ment propre au commerce équitable a été crucial dans ce projet.Le miel Millefiori d’Alce Nero provient des bois fleuris du nord de la pro-vince argentine de Salta. La coopérative Norte Grande a été fondée en 2001 et regroupe plus de 100 apiculteurs, pour un total de 7000 ruches, assurant une production annuelle de miel de 140 tonnes. Depuis 2007, les produits de Norte Grande sont certifiés « fairtrade ».L’APPTA (Asociación de Pequeños Productores de Talamanca) du Costa Rica fournit Alce Nero entre autres en cacao pour la fabrication de chocolats, biscuits et en-cas ainsi que des bananes et du concentré de mangues pour la confection de jus de fruits. Les plus de 1100 membres se trouvent dans la réserve d’indiens de la région de la jungle isolée de Talamanca et produisent ensemble plus de 240 tonnes de cacao bio. La demande sur le marché est tellement importante qu’elle dépasse l’offre. L’APPTA investit donc actuellement pour rendre plus efficace la culture du cacao et mieux répondre à la demande.Quant aux jus d’orange et de mandarines bio d’Alce Nero, ils provien-nent du Brésil. La Cooperativa Ecocitrus de l’état fédéré Rio Grande do Sul compte 42 familles membres et 150 familles partenaires qui tra-vaillent toutes en bio. La coopérative gère l’entière chaîne de production bio et offre à ses membres et partenaires une protection sociale, des for-mations, un soutien technologique, des possibilités de financement et assure également le marketing de ses produits (sur le marché brésilien). Grâce à cette approche, Ecocitrus contribue à une agriculture durable, équitable et économiquement rentable dans la Caí Vallei.Le café bio d’Alce Nero est produit sur les plateaux du Costa Rica, du Nicaragua et du Pérou. Les fèves de café sont récoltées et torréfiées par La Alianza (association de 250 caféiculteurs du Costa Rica), Prodecoop (coopérative de plus de 2300 petits caféiculteurs du nord du Nicaragua) et CEPICAFE (Pérou). Le fait de mélanger des fèves de café provenant de diverses régions permet d’obtenir un café avec un arôme très riche et un goût suave.

Personnes récoltant du thé d’Unitea sur les collines du Nilgiri (Inde).

Alce Nero a également des coopératives partenaires en Inde. La Fédération des Petits Agriculteurs de la région de Khaddar rassemble 900 riziculteurs répartis sur les éperons de l’Himalaya à Khaddar. Ils y cultivent un riz basmati d’excellente qualité. La prime du commerce équitable a permis à cette petite coopérative d’agriculteurs de louer les services d’ingénieurs agricoles qui les aident à optimiser la culture et la récolte et à réduire les coûts. Et par définition, on paie désormais un prix équitable aux petits riziculteurs.

Dans le Sud de l’Inde, Alce Nero collabore avec Unitea. Cette organi-sation fournit du thé vert d’excellente qualité, qui est cultivé sur les collines situées en hauteur de Nilgiri (à la frontière des états fédérés de Tamil Nadu et de Kerala). La certification « fairtrade » permet aux plus de 1300 travailleurs d’Unitea de mener une existence décente.En Belgique, les produits d’Alce Nero sont distribués par Biosano qui, depuis 1998 distribue et importe des aliments bio secs, du vins et des graines en provenance du Sud. Les aliments secs et les vins sont principalement d’origine italienne. L’entreprise fournit les meilleurs magasins d’alimentation naturelle et diététique et des restaurants et communique sur la proximité qu’elle entretient avec les producteurs, avec qui elle travaille sur la base de prix équitables. Ses partenaires sont de préférence des petites structures, entreprises ou coopératives d’agriculteurs et elle est attachée aux projets d’emplois sociaux. Le commerce équitable et le bio sont complémentaires, comme le dit Lode Speleers, le gérant de Biosano et Il cherche de ce fait activement des produits de qualité qui soient certifiés « fairtrade » et bio. Outre les produits d’Alce Nero, Biosano distribue aussi d’autres produits, eux aussi issus du commerce équitable, dont les sirops, confitures, confits et biscuits de Mondoh, le rhum de Papagayo, les confitures et sirops de Vlierbos et le café de La Terra e il Cielo.

Élevage de truites bio du commerce équitable au Pérou

Depuis 2007, l’« Asociación de Productores de Trucha Ecológica, Bio-Trucha Andina Perú » est partenaire d’Oxfam Fairtrade. Depuis peu, elle livre des truites bio en canettes.

Cette coopérative piscicole se trouve dans le district péruvien d’Arapa, au nord-ouest du lac Titicaca, à la frontière de la Bolivie et du Pérou, dans la partie méridionale des Andes. L’Arapa compte environ 10.000 habitants. La plupart des habitants vivent de l’agriculture et de la pêche à petite échelle.L’association a été fondée en 2005 et compte actuellement dix membres, tous pêcheurs ou petits agriculteurs. Bio Trucha Andina se concentre en grande partie sur l’élevage biologique de truites. Tous les membres sont conscients de l’importance de la préservation de l’environnement. Garder le lac propre et préserver la qualité de l’eau font partie des priori-tés écologiques de l’organisation. Ce n’est que de cette manière que l’on peut faire de la pêche et de l’agriculture durable dans cette région montagneuse.

Élevage de truites bio et du commerce équitable dans le lac Arapa, un lac affluent du lac Titicaca.

Le groupe dispose de 375 cages qui flottent sur l’eau dans lesquelles les truites sont pêchées avec une épuisette. Les poissons sont entre autres nourris avec du quinoa.La vente de truites bio en canettes via Oxfam Fairtrade donnera un nouveau souffle au groupe. Dans un premier temps, la prime « fair-trade » servira à renforcer Bio Trucha Andina.

Page 20: Organic Pro 4

SUPER PUISSANTEXTREMEMENT ECOLOGIQUEGrâce à la technologie brevetée des EcoSurfactants

Jamais la nature n’avait été aussi puissante ! Ecover lance une gamme de produits d’entretien développés selon la technologie pionnière des EcoSurfactants.

Les EcoSurfactants nettoient les surfaces dures avec effi cacité.• A base de composants d’origine végétale, ils sont produits dans le respect du • développement durable. Maintenant encore plus écologiques et économiques sur le plan énergétique.Ils respectent la peau grâce à leur pH neutre.• Aucune saleté, aucune graisse ne résistera à leur puissance naturelle !•

Proposez la nouvelle gamme en rayons et exploitez le véritable pouvoir de la nature !

NOUVELLE FORMULE !

w w w . e c o v e r . c o m

Page 21: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

21

Le secteur bio reste immuablemême la crise économique n’arrive pas à déstabiliser un salon professionnel comme Biofach (et, par extension, le secteur bio ?). c’est ce qui est ressorti de la 20ème édition du salon Biofach, qui s’est déroulé à nuremberg. du 19 au 22 février, l’organisation a recensé 46.771 visiteurs provenant de 129 pays différents. 39 % des visiteurs n’étaient pas allemands, ce qui souligne le rôle déterminant de Biofach en tant que salon bio international.

Compte-rendu > BioFach / Vivaness (Nuremberg)

Malgré la crise économique, ce ne fut donc aucunement une édition en mineur. Et pour cause : le secteur bio est en plein essor et même les pessimistes pensent que la crise ne peut faire que ralentir ou au pire faire stagner la croissance de notre secteur. De plus, Biofach a fêté son 20ème anniversaire et les visiteurs sont venus en masse pour célébrer l’événement. Durant le salon, la presse allemande (journaux, radios et TV) a d’ailleurs consacré une grande attention à Biofach et au secteur bio, ce qui est toujours un bon signe qui ne peut qu’encourager la consommation.

La visite de la commissaire européenne !Neige ou pas, pour cette édition, de nombreux dignitaires politiques se sont également rendus à Nuremberg. Si l’année passée on se plai-gnait encore de l’absence du ministre de l’agriculture allemand, cette année, il n’y avait aucune raison de se plaindre : c’est la commissaire européenne à l’agriculture, Mariann Fischer-Boel, qui a inauguré le salon ! Dans son speech, elle a mis l’accent sur le long chemin que le secteur bio a déjà parcouru. Elle a abordé le sujet de la nouvelle réglementation et de l’importance que cette dernière revêt et a souli-gné à quel point il est important d’avoir un logo bio européen afin de

gagner la confiance des consommateurs pour des produits provenant d’autres états membres dans un contexte d’internationalisation croissante.

Le DanemarkLe 20ème anniversaire du salon n’a pas été la seule chose qui a motivé la visite de la commissaire européenne à l’agriculture, puisque le thème de ce salon était son pays d’origine. En optant pour le Dane-mark, l’organisation a fait mouche : le pays est un des plus impor-tants d’Europe en termes de développement de marché. Le marché bio danois a en effet connu une fantastique croissance de 33 %. Au total, ce pays de 5,4 millions d’habitants et 45.370 fermes compte 2.889 entreprises agricoles biologiques, qui cultivent 6 % des terres agricoles danoises. En moyenne, les Danois dépensent 80 euros par an en alimentation biologique. Des chiffres impressionnants ! À titre de comparaison : en Autriche, on y consacre 64 euros, en Allemagne, 56 euros, au Royaume-Uni, 47 euros, en Suède, 42 euros, en Italie, 32 euros, aux Pays-Bas, 28 euros et en France, 27 euros.

La commissaire européenne à l’agriculture, Mariann Fischer-Boel, a inauguré le salon.

(photo: Nürnberg Messe)

Page 22: Organic Pro 4

Sur les pages suivantes, nous vous fournirons un aperçu des choses marquantes que nous avons vues en rendant visite aux exposants.

Cette année, Noble House débarque avec deux produits cosmétiques. Après un an de développement, une nouvelle gamme complète d’huiles corporelles mangeables à base d’huiles essentielles se retrouve finalement sur le

marché. La gamme comprend dix variantes : Pazzionata, Cinnamona, Jasminum, Vanilla, Torso, Nerolina, Rosas, Lavandula, Babynero et Babyluna.

Dr. Bronner’s a présenté le Magic Soap en provenance des États-Unis. Les savons purs de Castille de Dr. Bronner’s nettoient sans être agressifs et adoucissent et rafraîchissent la peau. Ces savons sont multifonctionnels

et peuvent donc être utilisés pour la peau et les cheveux. Dr. Bronner propose également un savon pour les mains et le corps, une lotion, un baume pour les lèvres et un baume pour le corps.

Les nouveautés que l’on retrouve dans la gamme de Coslys sont un déodorant au parfum d’agrumes, un conditionneur et un gel nettoyant pour bébés. Coslys a aussi présenté ses bons vieux shampooings, qui sont

désormais également disponibles dans de plus petites bouteilles.

Comme chaque année, Dr. Hauschka sort une nouvelle ligne de maquillage, qui cette fois fait dans les couleurs pastel. Pour rendre la vie plus facile aux vendeurs, Dr. Hauschka a créé un « Point of Sale kit » pour sa ligne de

maquillage, qui peut être adapté chaque année aux différentes couleurs et tendances.

GDI joue sur le succès récents des baies de goji en lançant le jus de goji. En Belgique, il sera lancé sous la marque Martera. À l’étranger, le jus de goji sera distribué sous une marque de distributeur. « La certification bio de notre jus de goji est en cours de validation et

nous espérons que Certisys nous fournira bientôt notre certificat ».

Le brasseur de bière aux herbes Jessenhofke commer-cialise désormais sa bière bio également dans de petits fûts de 15 litres et a offert à tous ses visiteurs – surtout aux heures tardives – une bonne petite bière fraîche au fût.

En début d’année, De Aardappelhoeve a présenté de petites grenailles bio, et elle proposera bientôt également des pommes de terre nouvelles bio d’Égypte et d’Israël.

L’entreprise anglaise Community Foods a développé un snack aux fruits sain. Les « Crazy Jack Fruitfingers » sont fabriqués à base de fruits comprimés et sont condition-nés dans de pratiques emballages individuels.

Cette année, le spécialiste de la nourriture biologique pour animaux Yarrah gâte les chats avec un nouveau snack pour chats. Les sticks à mâcher à la viande et au poisson bio ne contiennent aucun additif artificiel ni aucun sucre ajouté.

Cette année, cela fera 25 ans que la marque Simon Lévelt est active dans la vente de café et de thé durable et bio. Pour l’occasion, elle lance un café spécial : Certified. Ce café arabica au goût délicat, provenant du fournisseur péruvien Pronatur, est le seul café en Europe à être certifié Bird Friendly. Le Café Organico Certified sera disponible à partir du 1er mars (café moulu).

Compte-rendu > BioFach / Vivaness (Nuremberg)

Page 23: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

23

Chez le spécialiste des huiles alimentaires Emile

Noël, les projecteurs étaient rivés sur la nouvelle gamme de

produits d’hygiène et de beauté de la marque Emma Noël. Il s’agit d’une sélection de 50 produits, tous certifiés Cosmébio. Emma Noël rassemble 7 familles de produits : des huiles de soin et de beauté, des huiles de massage, des savons, des savons liquides, des gels pour la douche et des shampooings.

Speick a présenté « Speick Thermal », une gamme de produits de soin pour le corps et le visage pour les peaux exigeantes et sensibles. Les produits contiennent de l’eau thermale ultra douce et enrichie en silice des thermes de Schlangenbad (pour une peau plus robuste et élastique), des extraits de Spirulina Platensis et les habituels extrait de Speick.

DSM est une entreprise belge qui s’occupe des marques artisanales Le Repaire des Gourmets et Terra Mare Biologique. Terra Mare propose une gamme de terrines biologiques à la volaille, aux légumes (100 % végétariennes), aux crevettes et au poisson (saumon).

Saint Jean, produit entre autres des pâtes et des quenelles bio préemballées. Au salon, la marque a présenté des nouveaux raviolis bio au basilic, des cannellonis

ricotta-épinards et des tagliatelles fraîches.

Natuurvlees Dobbelaere a présenté une gamme de repas bio précui-sinés sous la marque Dobio : boulettes bio sauce tomate, carbonnades à la flamande, vol-au-vent et sauce bolognaise.

Biovita a présenté un jus biologique de noni en provenance du Costa Rica. Ce jus est le résultat d’un processus de maturation naturel (8 à 12 semaines). Il s’agit ici d’un jus 100 % pur qui ne contient donc pas d’eau, de poudre ou de pulpe. Le jus de noni est entre autres connu pour ses excellentes vertus (régénération cellulaire, action analgésique, combat des maux

articulaires et musculaires chroniques et effet antidépresseur).

Hyson Tea est un producteur de thé premium du Sri Lanka qui propose une gamme très complète. Les sols fertiles et le climat chaud et humide du pays offrent les conditions idéales à la culture du thé. À Biofach, la marque a présenté son vaste

assortiment de thés bio. Leur qualité supérieure est aussi due au peu de temps qui s’écoule entre la récolte et le conditionnement en pots hermétiques ou en « silky bags ». Hyson est distribuée par Biovita.

Mondolio , de Puteaux, près de Paris, est spécialisée dans l’importa-tion d’huile d’olive (principalement bio) de Tunisie. L’entreprise importe également des amandes et des dattes en provenance du même pays.

Chez Gandaham et Le Larry, les principales nouveautés présentes dans l’assortiment étaient le yogourt bio à la vanille au lait de chèvre et les petites boules de fromage de chèvre bio à l’huile et aux herbes.

De Rit a présenté une nouvelle variante dans sa gamme de biscuits. Il s’agit des cookies au chocolat et aux amandes.

Brasserie Brunehaut a continué d’œuvrer à la distribution internationale de sa gamme de bières bio. Le stand a également été un point de rassemblement pour tous les collègues exposants avant ou après la fermeture du salon au soir.

IRVAI est un spécialiste des repas précuisinés et plus précisément des quiches. Depuis quelque temps, la marque propose également une gamme de quiches bio vendues sous la marque Organic & Taste. Les quiches

sont 100 % bio et sont produites sans additifs ou conservateurs. Une nouveauté dans la gamme sont les quiches aux champignons et aux légumes d’été grillés.

Page 24: Organic Pro 4

• spreadables • cubes • young ripened

All our products are produced

according the authentic cheese

process of fermentation, curd

separation and ripening.

100% vegetable

0% cholesterol

100% bio-organic

tempting range of soya based cheese ...

•biofun•BIOFUN • Legeweg 135-137, bus 10 - B-8020 Oostkamp - Belgium • T: 0032 50 289 220 • [email protected] • www.soyagarden.net

Biofun_flyer0209.indd 1 25/02/09 17:24

Page 25: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

25

Pains et Traditions est une boulangerie de

taille moyenne. L’entreprise se concentre sur la produc-

tion de pains artisanaux traditionnels selon d’anciennes méthodes de cuisson. Actuel-lement, 40 % de la production sont déjà bio.

Happy Company est un producteur belge de pralines « happy » aux ingrédients bio. Il s’agit de mini fruits de mer au chocolat, de truffes et de pralines qui sont également certifiés « fairtrade ».

Pourquoi les chips seraient-elles toujours faites à partir de pommes de terre? Trafo innove en proposant des chips de carottes, de betteraves rouges et de panais.

Chez Euro-Nat, nous avons découvert une gamme de crackers à l’épeautre au quinoa, qui sont p. ex. idéaux pour l’apéritif.

Le spécialiste en cosmétiques et en produits d’hygiène bio Melvita a fait découvrir à ses visiteurs une nouvelle gamme de savons bio aux délicieuse senteurs disponibles en divers parfums : bois de rose, cannelle-orange, rose-fram-

boise, patchouli, etc. Cette gamme répond à la demande grandissante en savon, dans le but de remplacer les gels de douche et autres (probablement en raison de la crise économique). Une autre nouveauté est la gamme Algascience. Dans cette gamme, Melvita a utilisé des matières premières provenant de la mer (entre autres des algues) pour le développement d’une huile et d’un gel minceur, d’un gel de douche, de sels de bain, de scrubbings et d’autres produits encore.

Nature & Aliments est une des plus anciennes entreprises bio de France (fondée en 1913) qui soient encore actives. Au salon, elle avait mis l’accent sur sa gamme Plaisance Bio, qui avait été lancée récemment. Cet assortiment

contient plusieurs desserts bio en poudres, mais aussi des adjuvants pour la cuisine, tels que de l’agar-agar, de la levure classique et sans gluten, ainsi qu’un assortiment de soupes solubles bio.

Chez Côteaux Nantais, il y avait diverses nouveautés. L’extension des vergers suit bien son cours et à Remouillé, 10 hectares de nouveaux pommiers ont été plantés et le bassin d’approvisionnement en eau a été aménagé. On y a également investi dans plus de cultures de fraises et de rhubarbe. On œuvre également avec ferveur à l’élargissement de la gamme de fruits transformés en essayant d’apporter de la diversité. Récemment, on a également lancé une compote et une purée de reine- claudes et une compote de mirabelles et de quetsches.

Ces produits originaux sont très bien accueillis par les consommateurs. L’entreprise souhaite également mettre sur pied quelques projets dans le cadre du commerce équitable, entre autres pour le sucre et les mangues à utiliser dans un

jus pomme-mangue ou une purée de mangues. Biofournil a présenté un nouveau pain blanc bio (Pain de Mie) qui peut être conservé durant trois mois.

Biokorn Biscuits a présenté une gamme de biscuits bio du commerce équitable, comprenant quatre variantes : coco, muesli-chocolat, chocolat et cacao.

Le producteur de produits bio frais et surgelés Bioline a dévoilé une nouvelle gamme de lasagnes bio, comprenant trois variétés : verte, végétarienne et bolognaise. Arthur Van der Heyden de Bioline a souligné qu’en tant qu’entreprise 100 % bio,

Bioline souhaite jouer un rôle précurseur en matière d’emballages écologiques et conviviaux pour les consommateurs. C’est pour cela qu’elle a lancé des emballages 100 % biodégradables (entièrement en papier/carton) qui se dégradent entièrement de manière naturelle et qui sont inoffensifs pour l’environnement. Les produits peuvent être préparés tant au micro-ondes qu’au four traditionnel.

Nature & Compagnie est spécialisée dans l’alimentation sans gluten. Outre la gamme existante de repas prêts à l’emploi, il y a désormais aussi un assortiment de biscuits, de tartes (Tatin), de farine fermentante et de pâtes.

Compte-rendu > BioFach / Vivaness (Nuremberg)

Page 26: Organic Pro 4

Sur le stand d’Ecover, ce sont surtout les nouveaux produits aux biosurfactants qui ont attiré l’attention. La marque a également présenté sa gamme de cosmétiques et, pour le marché allemand, il y avait aussi une gamme de systèmes

de recharge à utiliser chez soi.

Ethletic produit des produits responsables sur le plan éthique et écologique : sneakers, balles et ballons de sport, tous fabriqués en caoutchouc certifié FSC. La production s’inscrit dans le cadre du commerce équitable

et porte un label « fairtrade » Max Havelaar.

Rosies est la nouvelle entreprise de De Halm. Elle se spécialise dans les céréales, les graines et les noix pour les personnes qui souffrent d’allergies (gluten, lait, œufs et

levure). Tous les produits sont soumis à un strict contrôle avant de quitter l’entreprise. Lors du développement des produits, on accorde également une grande attention au goût, car on ne souhaitait pas faire de concessions à ce niveau. Chez Rosies, on essaye également d’être innovant en ce qui concerne les mélanges, et les emballages ont un aspect particulièrement attrayant.

Riegel est le plus grand distributeur allemand de vins bio et est un des plus importants dans ce domaine en Europe. C’est surtout le vaste assortiment de vins bio provenant d’à peu près tous les pays qui est impressionnant. L’assortiment

comprend cependant également des vins bio du commerce équitable (Stellar Organics d’Afrique du Sud).

Madara a présenté Flower Dust, un nouveau lait hydratant qui donne à la peau une brillance dorée qui met en valeur le bronzage. En même temps, ce lait hydrate et rafraîchit la peau. Flower Dust contient des plantes de la région baltique : algues, plantain, souci,

camomille, églantier et mica naturel. La marque a aussi lancé Flower Attack, un kit de remèdes naturels contre un « phénomène naturel » : la cellulite. Flower Attack contient un gel de douche, une crème anti-cellulite est une huile raffermissante.

Amigos International s’investit en tant qu’entreprise dans le but de stimuler le commerce dans les pays en développement, afin d’aider à combattre les disparités en termes de revenus dans le monde. Tous les producteurs sont « 100 % PICO » (Produced in Country of Origin) et

respectent les travailleurs et la nature. Dans l’assortiment d’Amigos International, on retrouve la marque de chocolat Organic Meltdown.

En achetant ce chocolat, on a le plaisir de savourer une délicieuse barre chocolatée doublement certifiée et on contribue en même temps à combattre les changements climatiques et le déboisement de la forêt tropicale. Pour chaque barre chocolatée d’Organic Meltdown

vendue, on peut sauver un arbre de la forêt tropicale. À l’intérieur de l’emballage de chaque barre, il y a un numéro unique qui permet – via Google Earth – de découvrir l’arbre qui est associé à cette barre.Autre nouveauté : Escoffee, une gamme de cafés cultivés entre des arbres fruitiers, ce qui offre l’ombre et l’habitat nécessaires aux oiseaux et aux insectes.

Il y a de nombreuses nouveautés chez Provamel. Les visiteurs ont pu goûter les nouveaux Bio Soya Nuggets & Filets. Les Provamel Soya Filets et Nuggets ont une structure robuste, un goût délicieux et toutes les caractéristiques bénéfiques du soja : entièrement sans cholestérol, faciles à digérer et riches en protéines de soja de qualité supérieure et en graisses polyinsaturées. Grâce à leur emballage transparent, les Nuggets et Filets peuvent être vus par vos clients et, sans leur bande-étiquette, ils sont également plus écologiques.

Une autre nouveauté importante est le Provamel Bio Soya Yofu Citron Vert & Mélisse, une alternative végétale qui combine la fraîcheur du citron vert aux propriétés calmantes de la mélisse. Les pots de Yofu de 500 g ont tous une bande-étiquette 100 %

recyclable, ce qui leur permet de contenir beaucoup moins de matière synthétique et plus de matériaux recyclables.

Oxfam Fairtrade était également présente afin de promouvoir son assortiment de produits bio et du commerce équitable. Parmi les nouveautés, il y avait les gommes aux fruits légèrement acidulées aux goûts cassis et pamplemousse. Ces gommes sont préparées à base de concentré de jus d’orange et de sucre de canne non raffiné du commerce équitable et contiennent des extraits naturels de fruits et de

plantes, ainsi que du guarana.

Compte-rendu > BioFach / Vivaness (Nuremberg)

Page 27: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

27

Le sirop d’agave: le must des édulcorants

Les incas et les aztèques le savaient déjà : le sirop issu du cœur de l’agave est délicieux, très sucré, polyvalent et très facile à utiliser. de plus, il a un in-dex glycémique et une valeur calorique très faibles, ce qui en fait un édulcorant de choix pour la santé. c’est ainsi que le sirop d’agave connaît actuellement un essor fulgurant dans le monde du bio.

On a beaucoup parlé des édulcorants ces dernières années. En Occident, nous avons en effet tendance à consommer trop de sucres raffinés, ce qui nous expose fortement au diabète et aux maladies cardiovasculaires à un âge plus avancé. C’est ce qui explique l’arrivée sur le marché de nombreux nouveaux édulcorants durant la dernière décennie. Aujourd’hui, on peut se féliciter de voir le temps des édulco-rants artificiels toucher à sa fin, laissant de plus en plus de place sur le marché à des alternatives plus saines. Parmi ces dernières, le sirop d’agave figure en bonne place.

Un cœur juteuxL’agave pousse surtout au Mexique et en Amérique du Sud. Le jus de cette plante est utilisé depuis déjà 9000 ans pour son pouvoir édul-corant et pour ses vertus médicinales. Il possède des propriétés pour combattre l’indigestion, les flatulences, la jaunisse, la dysenterie et la croissance bactérienne excessive dans les intestins, et on l’appli-quait aussi comme désinfectant sur les blessures et pour combattre la chute des cheveux et adoucir les brûlures (coups de soleil notam-ment). A cette longue liste de bienfaits, on ajoute aujourd’hui des pistes dans le domaine des traitements contre le cancer (médecines alternatives).Les Incas et les Aztèques l’utilisaient pour brasser du pulque, une boisson alcoolisée populaire qui, plus tard, a servi de base à la téquila.L’agave, qui est une plante vigoureuse, charnue et coriace, est assez facile à cultiver en bio, entre autres parce qu’elle évolue dans son milieu naturel (Amérique Centrale et du Sud).

Le faible index glycémique et la polyvalence sont des atouts convaincants

Dossier > Édulcorants

Page 28: Organic Pro 4

Les plantes sont récoltées lorsqu’elles ont 8 à 10 ans. On ote la rosette de feuilles et on conserve le tronc, qui pèse de 25 à 150 kg. Le cœur juteux est lavé et pressé. Le jus obtenu est filtré jusqu’à obtenir un liquide collant, transparent et doux. Puis, une évaporation par chauf-fage permet d’obtenir un produit visqueux, mielleux, jaune comme le blé, et stable : le sirop d’agave.

sirop d’agave: édulcorant biologiqueconfitures biologiques au sirop d’agave

www.bezegaard.beO’Bio nv +32 (0)9 388 38 38

faible gi

OR_Bezegaard_92,5x136.indd 2 10-03-2009 20:17:29

Ce procédé ne comprend aucune étape de raffinage et est donc exempt d’additifs chimiques. Toutes les vitamines et miné-raux, dont la plante regorge, sont préservées. 100 g de sirop d’agave contiennent 3 mg de calcium, 1,5 mg de magnésium, 7 mg de phosphore et du fer.

Un index glycémique basLe sirop d’agave possède une faible valeur glycémique et donc, il ne cause pas de hausse brutale du taux insulinique du sang, ce qui est intéressant pour les patients diabétiques, mais aussi pour tous les autres. En effet, de manière générale les pics d’insu-line dans le sang incommodent fortement le corps. Les sucres traditionnels provoquent cette

situation : de grandes quantités d’insuline, produites par le pancréas en peu de temps, puis transportées vers le sang sont nécessaires pour les métaboliser. L’index glycémique du sirop d’agave se situe autour de 30-39, ce qui est peu par rapport à d’autres édulcorants : entre 58 et 68 pour le sucre raffiné, 54 pour le sirop d’érable pur, entre 62 et 85 pour le miel ordinaire du commerce.

Dossier > Édulcorants

Page 29: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

29

Surtout composé de fructoseDans un édulcorant, le type des sucres présents a son importance pour la santé. Ainsi, le sirop d’agave est composé à 90-93 % de fruc-tose, un sucre qui, en raison de son origine naturelle, est à préférer. La partie restante (7 à 10 %) est surtout composée de glucose, d’inuline et d’une toute petite quantité de saccharose. Cette composition rend le sirop d’agave également moins cariogène.

Plus sucrant et moins riche en caloriesLe pouvoir édulcorant du sirop d’agave étant plus fort que celui du sucre raffiné, il en faut moins pour obtenir le même effet. De plus, sa valeur calorique est très faible (3 kcal/g ). Ainsi, dans une recette, lorsqu’on remplace le sucre par du sirop d’agave, il faut réduire la proportion.

« Le sirop d’agave renforce le goût fruité »Nous avons discuté avec quelques fournisseurs de sirop d’agave. Bezegaard-O’Bio qui cultive des baies bio, utilise ses fruits dans des gelées, confitures et jus et importe du sirop d’agave bio qu’il distribue comme tel et qu’il incorpore dans ses produits transformés. Sa gamme est distribuée par Biofresh-Devahill, Marma, De Nieuwe Band, Cleyland et Biokeuken. Hagor Bioservice (filiale de l’entreprise néerlandaise Natudis) distribue aussi du sirop d’agave dans le Benelux.

Pour Hendrik Verbeure de Bezegaard-O’Bio : « Outre des consommateurs férus d’alimentation naturelle, notre clientèle compte depuis longtemps de nombreux diabétiques. Et ces patients optent bien trop souvent pour des produits peu biologiques tels que le maltitol et d’autres édulcorants. Notre agave bio offre une alternative saine depuis 16 ans déjà et ne présente que des avantages pour la santé. Ce faisant, nous nous focalisons de manière consé-quente sur la provenance, la qualité et la composition du sirop d’agave. De plus, nous intégrons l’agave dans nos confitures, qui en plus de la santé profite au goût car la molécule du fructose a le pouvoir d’accen-tuer le goût des fruits. Et comme le pouvoir sucrant est plus important, le nombre de calories ingérées est diminué d’un tiers ».

Nous voyons les ventes du sirop d’agave augmenter de manière constante, et le rythme de croissance accélère légèrement. De nom-breux fabricants préfèrent actuellement le sirop d’agave au sirop de blé dans multiples applications, car ce dernier est difficile à conserver et instable. Le sirop d’agave se conserve facilement et résiste bien aux fluctuations de température. Ainsi, il est utilisé pour améliorer la conservation du pain et de la patisserie, du fait qu’il retient l’eau. Son point de congélation étant plus bas, les crèmes glacées obtenues sont plus crémeuses. Enfin, il est facile à utiliser dans la cuisine pour des préparations chaudes ou froides et pour la cuisson. Il se dilue parfaitement et a un goût pratiquement neutre.

« Surtout populaire auprès des personnes au régime »Pour Hagor Bioservice: « Depuis des années, nous distribuons du sirop

d’agave de chez Allos et Geo Organics. La croissance des ventes est énorme. Par rapport à l’année passée, les chiffres ont quintuplé. Nous supposons que cela est dû à l’attention particulière que la presse spécia-lisée accorde à ce produit. Nous pensons que le sirop d’agave est acheté surtout par des gens qui suivent un régime car les avantages sont importants. La valeur calorique et le taux glycémique plus faibles attirent l’attention. De plus, le produit a meilleur goût que les autres édulcorants. On peut l’utiliser dans pratiquement tout. Ici au bureau, p. ex., de nombreuses personnes en utilisent dans le café ».

Un Mexicain étanche sa soif avec le jus de l’agave. Cette photo date de l’époque 1862-1877. (Photo : Antíoco Cruces et Luis Campa)

Page 30: Organic Pro 4

Foire > Millésime Bio (Montpellier)

Millésime Bio: le grand rendez-vous des pros du vin bioavec plus de 350 exposants, vignerons et metteurs en marché en 2009, millésime Bio se positionne comme le grand événement professionnel consacré au vin bio et veut devenir le rendez-vous à l’échelle mondiale alors que la demande augmente de même que l’offre.

Millésime Bio a démarré très localement puisque l’événement était destiné au départ à valoriser les vins bio régionaux, ce qui était déjà un bel objectif puisque Languedoc Roussillon est leader en France pour le vin bio avec en 2009, 6140 hectares de vignobles pour 410 exploitations. Cette année, le salon a passé la vitesse supérieure avec toujours une forte présence des vins régionaux (près de 100 expo-sants), mais aussi une bonne représentation de toutes les autres régions françaises de production en particulier la Vallée du Rhône (55 exposants), Val de Loire, Bordeaux , Provence, … A la fin 2007, la France compte 22000 hectares de viticulture biologique. Côté international, le salon a fait une large place aux vins italiens (40 exposants de Toscane et Piémont pour la plupart) et espagnols (30 exposants de Rioja, Navarre, Alicante, Valence,…). Ces 2 pays sont fortement producteurs. Fin 2006, ils affichaient respectivement 34000 et 16000 hectares de viticulture bio. Quelques autres pays étaient représentés de façon très ponctuelle (Afrique du Sud, Portugal, pays d’Europe de l’Est, Amérique du Sud …). Et avec un tiers des visiteurs, la dimension internationale est bien marquée ce qui a décidé les organisateurs à installer dorénavant le salon près des aéroports régionaux alternativement Montpellier et Perpignan pour plus de facilité. Millésime Bio se veut avant tout un lieu propice à la dégustation et l’accent est mis sur l’obligation de contrôle et certification bio de tous les vins présentés et sur l’équité de présentation de tous les stands (verres, tables, identification…) donnant ainsi autant de chance au petit producteur qu’au négociant de grands volumes. C’est

aussi un lieu de débats où il a été question cette année du marché américain des vins bio et de l’avenir de la viticulture bio en France et en Europe.

Ces dernières années, Millésime Bio a connu une forte croissance. Au début, il s’agissait en effet d’un événement local servant à promouvoir les vins bio de la région (Languedoc-Roussillon). La région est généralement réputée comme étant un précurseur de la culture de vignes bio, avec une surface cultivée de 6140 hectares et 410 vignobles bio.

Le vin bio a Le vent en poupe aux etats unisAutour de 5000 hectares de viticulture bio au total soit 2,6% de la surface viticole cultivée, c’est la production enregistrée en 2005 avec des tailles d’exploitations très variables. Elle se concentre sur 3 états : Orégon, Washington et Californie et augmente fortement chaque année. Cette offre répond à une de-mande de vin bio qui grandit plus vite encore que celle du vin en général : de 20 à 24% depuis 1990 même si les quantités restent très minimes (0,4% du marché total du vin). Après la France et la Grande Bretagne, les Etats-Unis sont le 3ème marché pour les vins bio avec 4 principales régions consommatrices : Californie, New York, Floride et Texas. Les vins bio issus de l’importation proviennent surtout de France, Italie, Espagne. Mais la France a été quelque peu dépassée par les vins de marque sur lesquels,

elle ne s’est guère positionnée et les étiquettes traditionnelles restent inaccessibles outre Atlantique. C’est pourquoi la région Languedoc Roussillon a créé la marque Sud de France qui englobe aussi les vins bio et dont elle fait la promotion, entres autres à Biofach. Toutefois, aujourd’hui les vins de marque s’essoufflent au profit de vins plus haut de gamme de plus en plus prisés par les américains. La demande de vin bio s’inscrit dans la tendance plus globale, aux Etats-Unis, d’augmentation de la consommation des pro-duits bio, équitables et/ou naturels pour des raisons de santé, d’obésité, de recherche du bien-être et de prise de conscience so-ciétale et environnementale. Pour Paul Chartrand qui dirige la société américaine Chartrand Imports, spécialisée dans l’im-portation de vin bio aux USA : « Même si la crise s’amplifie encore, le bio va continuer à se développer car il trouve >

Page 31: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

31

un ancrage dans des logiques totalement opposées à celles qui ont engendré les problèmes actuels. Par contre les prix acceptés pour le bio sont aujourd’hui plus bas qu’il y a 4 ou 5 ans même si le marché du vin concerne les revenus les plus élevés » Toujours s’agissant du vin, c’est la qualité, en nette amélioration, qui explique l’engouement croissant car ce critère est essentiel dans l’acte d’achat avant la caractéristique bio qui finalement ne constitue pas un plus. D’ailleurs, c’est cette même raison même si elle se nomme goût et rapport qualité/prix qui est largement avancée par les metteurs en marché pour expliquer le développe-ment de la consommation de vin bio en Europe. Aux Etats-Unis, néanmoins, les attentes des consommateurs sont très variables dû au profil multi-culturel des américains et le marché est assez irrationnel.

Côté réglementation, l’USDA distingue 3 sortes de vin bio :

« 100% organic » quand tous les ingrédients sont bio « organic » pour les vins dont au moins 95% des

ingrédients sont bio « made with organic grapes » qui nécessite au moins 70%

des ingrédients bio.

Beaucoup de vins bios européens se situent dans la 3ème catégorie en raison de l’ajout de sulfites ou de nitrites non autorisé dans les 2 premières. Mais USDA est peu connu par le consommateur, d’autant que les points de vente spécialisés bio proposent en général beaucoup de vins qui ne sont pas certifiés mais qualifiés de naturels, de durables…Les acteurs qui veulent exporter du vin bio vers les Etats-Unis doivent obtenir l’agrément NOP (National Orga-nic Program) qui a quelques exigences spécifiques, plus restrictives que la réglementation européenne.

Millésime 2009: un excellent cru reflétant un marché dynamiqueCette année a vu la fréquentation augmenter de 50% avec 1700 visiteurs dont 700 entreprises des métiers d’achat du vin témoignant que ce salon est hautement professionnel. Cette hausse a concerné surtout les importateurs étrangers, les cavistes et le négoce français qui représentent tous ensemble près de 75% du public du salon.Outre tous les moyens mis en place par les organisateurs pour draîner un maximum de professionnels, cette croissance forte tient au développement du marché du vin bio. Le tout dernier baromètre de l’Agence Bio en France (fin 2008) confirme cette analyse en révèlant que le vin bio a un très fort taux de recrutement de nouveaux clients (+29% de consommateurs de moins d’un an). Par ailleurs, la demande devient mondiale et les volumes négociés sont de plus en plus impor-tants. Du côté des exposants aussi, le salon est de plus en plus prisé puisque le volume de vin représenté s’est établi à 601 000 hectolitres soit 30% de plus qu’en 2008. Pour beaucoup de vignerons présents, l’objectif est de trouver de nouveaux marchés, surtout à l’export. Ils sont souvent convaincus que les possibilités sont réduites s’agissant du marché français où l’on consomme globalement de moins en moins de vin comme par exemple au retaurant. Ils visent plus volontiers la clientèle d’acheteurs américains, pays nordiques, japonnais… où la tendance est inverse.

Un concours pour repérer et primer les meilleurs vinsLe Challenge Millésime Bio dont c’était la 2ème édition est orga-nisé par l’AIVB à l’automne et la remise des prix se fait sur le salon avec comme idée : faire connaître la qualité des vins bio et inciter à toujours plus de qualité. Les vins sont dégustés à l’aveugle par un jury de professionnels des métiers d’achats du vin : sommeliers, courtiers, metteurs en marché, importateurs…Cette année, 486 vins étaient en compétition. 138 médailles ont été décernées par le jury : 22 d’or, 62 d’argent et 49 de bronze. Parmi les médailles d’or 5 ont reçu une mention spéciale (voir photo) : 2 vins du Languedoc Roussillon, 1 italien, 1 espagnol et 1 alsacien.

L’Italie est le leader européen dans la production de vin bio, avec 34.000 hectares de vignes biologiques. La France est deuxième et comptait fin 2007 22.000 hectares. L’Espagne est le numéro trois européen, avec 16.000 hectares.

Conférence sur l’avenir de la viticulture bio. De gauche à droite : Louis Delhon et Thierry Julien de l’AIVB (organisation), Elisabeth Mercier de l’Agence Bio (France), Andréa Ferrante de l’AIAB (coordinateur d’Orwine en Italie), Marianne Monod (Ministère de l’Agriculture de France), Monique Jonis de l’ITAB (partenaire d’Orwine pour la France) et Serge Jacquet (Viniflhor France).

>

Page 32: Organic Pro 4

Beursverslag > Millésime Bio (Montpellier)

vers un régLement européen pour La vinification bio en 2010Les débats devraient débuter en septembre 2009 sur la base des travaux menés depuis 3 ans dans le cadre du programme de recherche Orwine coordonné par l’Italie et impliquant l’Allemagne, la Suisse et la France. Orwine apporte beaucoup d’éclairages qui vont faciliter le travail du législateur. Le pro-chain règlement commun devrait permettre au consommateur d’y voir enfin plus clair et faciliter les échanges commerciaux surtout avec les pays hors Europe qui ont aujourd’hui beaucoup de mal à s’y retrouver. Non réglementée officiellement jusqu’à lors, la vinification relève de chartes privées qui ont toutes été passées au crible pour connaître les procédés utilisés aujourd’hui, repérer les conver-gences et les divergences afin de jeter les bases d’un cadre com-mun. Les principaux points à arbitrer concernent la limitation des doses de sulfites au plan qualitatif et au plan quantitatif, la gestion des fermentations avec l’usage de nutriments azotés, les conditions de chaptalisation. Les attentes des consommateurs ont été évaluées de façon qualitative dans les 4 pays partenaires, ce qui a permis de pro-poser des recomandations précises pour les décideurs, pour les responsables d’organisations professionnelles, pour les instituts de recherche et les services de conseil. L’étude a montré que les vins bio continuent d’avoir une image négative côté qualités gustatives même si, dans la réalité, les choses ont bien changé. Les consommateurs attendent du vin bio qu’il soit sain, pur et naturel et sont très suspicieux sur la questions des sulfites dans les vins conventionnels. De l’avis des metteurs en marché euro-

péens, les pays du nord importent de plus en plus de vin bio. Mais ils pointent la nécessité de plusieurs actions déterminantes : une communication adéquate pour pallier le manque de connais-sances général sur le sujet, la réglementation de la vinification, l’amélioration du rapport qualité /prix et la connaissance quanti-tative du marché européen.Des enquêtes ont été menées auprès des producteurs pour appréhender l’état actuel de la production de vin bio en Europe, ses besoins et ses contraintes. Elles montrent que les viticulteurs ont en moyenne des petits domaines et qu’ils ont des pratiques proches du conventionnel avec les outils chimiques en moins. Le niveau de SO2 est une préoccupation importante. Les viticulteurs bio tendent à fractionner et réduire les apports. Il en ressort des teneurs en SO2 bien en dessous des limites des conventionnels. Mais la qualité des vins paraît pouvoir encore être améliorée. C’est pourquoi des expérimentations ont été menées sur des méthodes de vinification novatrices (conformes à l’éthique de l’agriculture bio) notamment pour réduire les doses de SO2 et pour améliorer la qualité des vins bio.

www.barnhardbodywear.com

Bio Cotton

TerraSana présente

Barnhard BodywearPour dames et hommes

Consciemment mieux ! Design, confort et une coupe parfaite. Avec Barnhard Bodywear, vous ne vous souciez pas que de vous-même, mais aussi de l’environnement. La nouvelle collection de sous-vêtements de TerraSana est fabriquée avec 100 % de coton biologique, qui est produit de manière socialement responsable, sans pesticides. En choisissant de façon réfl échie, Barnhard Bodywear est consciemment mieux.

NOUVEAU

Page 33: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

33

Oui, les hommes sont prêts pour les cosmétiques naturels !L’époque où les hommes ne voulaient pas être vus à proximité des produits cosmétiques dans les supermarchés est bel et bien révolue. L’homme moderne a désormais lui aussi découvert ces produits et il est devenu avide d’expérimentation. au grand bonheur du secteur des cosmétiques, car le département des produits pour hommes est à peu près le seul moteur de croissance du secteur. ces dernières années, la régression qu’a connue le marché de cosmétique fémnine a été entièrement contrebalancée par la croissance dans le segment pour hommes. Le marché des cosmétiques biologiques et écologiques a suivi cette même tendance. (photographie: Andy Eeckhaut)

Le marchéEn 2007, aux Pays-Bas, l’entièreté du marché des cosmétiques a affiché une faible croissance de 0,4 %, qu’il a su réaliser uniquement grâce à la croissance d’un segment qui jusqu’à il y a quelques années était quasiment insignifiant : les cosmétiques pour hommes. Durant cette même année, cette niche a d’ailleurs connu une croissance de 10 % par rapport à l’année précédente, ce qui la porte à un chiffre d’affaires de 292 millions d’euros. Le département pour hommes représente désormais 17 % du marché des cosmétiques. Le nombre d’hommes qui s’intéressent aux cosmétiques double tous les deux ans. Seuls 18 % des femmes trouvent qu’il s’agit d’une évolution étrange ; les autres trou-vent cela (très) positif ! 91 % des hommes utilisent quotidiennement du déodorant, 35 % soignent la peau de leur visage avec une crème et 21 % utilisent des produits nettoyants pour le visage.

La simplicitéLes hommes ne consomment pas leurs cosmétiques de la même manière que les femmes. 28 % des hommes délèguent l’achat de ces produits à un membre de leur famille ou à leur partenaire. Les hommes ont plus de mal à choisir, mais une fois qu’ils ont trouvé un bon produit, ils sont très fidèles à leur marque. Les femmes essayent plus volontiers de nouveaux produits et sont moins fidèles à une marque ou à un produit. Les hommes aiment également la simplicité. Les produits doivent être clairs et faciles à utiliser. Cela explique le succès des produits 2 en 1 dans le segment pour hommes.

Des études de marché ont révélé que les hommes qui achètent des cosmétiques écologiques et biologiques sont des personnes qui

Dossier > Cosmétiques

Page 34: Organic Pro 4

NOUVEAU

Info tél 00 32 (0)3 653 25 41www.noble-house.tk

bouteillesen plastique 100% récyclé

LAVER LA CONSCIENCE EN PAIX également shampouiner et hydrater

FAIR TRADE & BIO

au minimum 70 à 100%

03•Organic Retail mrt 09.indd 2 09-03-2009 12:37:45

Page 35: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

35

attachent de l’importance à l’environnement et à leur santé et qui prennent les choses en main concrètement. Généralement, le choix de ces hommes qui optent pour ces produits découle aussi de leur préférence pour l’alimentation biologique. Et ils retrouvent bien sûr ces deux types de produits dans les magasins bio ; les cosmétiques pour hommes y ont donc bel et bien leur place…

Lorsqu’il s’agit de ce que l’on appelle les « specialty products » pour les cheveux, la mousse à raser et les déodorants, les hommes préfè-rent choisir eux-mêmes. 30 % des hommes estiment qu’il n’est pas nécessaire d’acheter un produit supplémentaire et utilisent ce qu’ils trouvent dans l’armoire de leurs femmes. Il semble cependant que de plus en plus d’hommes souhaitent avoir leurs propres produits et qu’ils les achètent eux-mêmes.

La peauEn matière de soins de la peau, les hommes ont cependant d’autres besoins que les femmes. Bien que la structure cutanée soit identique, la peau d’un visage d’homme est beaucoup plus épaisse et plus riche en fibres collagéniques et est donc plus robuste. Un rasage fréquent est très néfaste pour la peau et est la cause de nombreux problèmes cutanés au niveau du visage. Chaque rasage menace le film hydrolipidique – la couche protectrice naturelle – du visage, ce qui entraîne une déshydrata-tion et un dessèchement. Conséquence : irritation, infections, rougeurs, microlésions, etc. Pour cette raison, les dermatologues conseillent aux hommes des lotions après-rasage sans alcool et sans parfum afin de limiter les dégâts.

Chez les hommes, la testostérone engendre un surplus de sébum et donc

une peau plus grasse que celle des femmes. Voilà pourquoi les crèmes soignantes pour la peau pour femmes sont totalement inadéquates. Des produits comme les crèmes de jour pour femmes sont généralement fabriquées à base de rétinol, ce qui fait que ces crèmes sont trop grasses pour la peau d’un homme. Il est conseillé d’hydrater la peau d’un homme au moyen d’une crème légère qui rééquilibre le taux d’hydratation. Les hommes ont plus de muscles dans leur visage, ce qui fait que leur peau se relâche moins rapidement, mais ils ont par contre plus vite des pro-blèmes de rides d’expression. Pour cela, ils peuvent utiliser des produits à la vitamine A. Les produits aux acides de fruits irriteront cependant rapidement la peau des hommes qui est déjà fort agressée.

Nous avons demandé à quelques producteurs de gammes de cosmétiques pour hommes quel regard ils portent sur ce segment de marché. Voici quelques morceaux choisis…

Kai Alan Thomas (Alva)« Au départ, le marché des cosmétiques naturels pour hommes a suivi l’exemple du marché conventionnel. Les cosmétiques pour hommes semblaient bien tourner et les producteurs de produits naturels ont donc suivi. Nous assistons maintenant à une tendance inverse : le marché conventionnel voit que nous tournons très bien et puise son inspiration dans notre approche naturelle. Cela étant, en tant que représentants du marché natu-rel, nous devons continuer de prouver que ces produits fonctionnent tout aussi bien que leurs anciens produits

auxquels ils sont habitués. Les hommes sont en effet extrêmement fidèles à leur marque ».

Amanda Gerentes Chevilliat (Melvita)

« En développant, en 2008 une ligne de soins pour Homme abordant l’Arbre dans toutes ses dimensions – racine, sève, aubier, bourgeon, feuille ou baie – nous entendons souligner l’intime proximité qui lie l’homme et la nature. Cette gamme, orientée autour des pouvoirs des arbres, est composée d’un gel nettoyant, d’un déodorant, d’une crème à raser, d’un baume après-rasage hydratant mais aussi de de soins comme d’un fluide anti-age defatiguant et d’un contour des yeux, pour le corps un gel douche énergisant est récemment venu compléter l’offre. Techniques et efficaces, les Bouleau, Hêtre, Chêne, Tilleul,

Dossier > Cosmétiques

Des études de marché ont révélé que les hommes qui achètent des cosmétiques écologiques et biologiques sont des personnes qui attachent de l’importance à l’environnement et à leur santé et qui prennent les choses en main concrètement.

Page 36: Organic Pro 4

Cyprès ou Pin viennent dynamiser de confortables textures fluides et légères, protectrices ou réparatrices, et une agreable senteur naturelle fraîche et ambrée, tres appréciée.Une séduisante génération de nouveaux soins labellisés Bio pour Homme qui répond aux exigences masculines modernes et qui plait énormement! »

Dana Van Oeteren (Amanprana)« Le principe de base de la première gamme au monde de cosmétiques bio 100 % mangeables d’Amanprana est : «

Ce que tu ne peux pas manger, tu ne le mets pas sur ta peau ». Il a suffisamment été prouvé que ce que vous étalez sur votre peau se retrouve en partie dans votre sang et votre système lymphatique. La nouvelle gamme d’Amanprana contient donc des huiles de jour, pour le corps et de massage 100 % naturelles, 100 % actives, 98 à 100 % bio et 100 % mangeables. Cela cadre parfai-tement dans la philosophie d’Amanprana : renforcer votre vitalité de manière douce et sereine, sans faire de

tort au corps, et sans excès. Les produits ne contien-nent aucun produit chimique, dérivés du pétrole ou isolats, et sont exclusivement composés d’huiles végétales accentuées aux huiles essentielles. Cette ligne est une fête pour la peau et un bien-être pour votre moi. Elles protègent, nourrissent et hydratent la peau, mais ont également une valeur thérapeutique pour votre moi. Elles possèdent une intelligence naturelle, ont un pouvoir antioxy-dant élevé (indice CARO élevé), contiennent de nombreuses subs-tances protectrices et sont parfaitement protégées dans une petite bouteille violette spécialement conçue (qui ne laisse pas passer la lumière visible, mais bien les ultraviolets et les infrarouges, ce qui

permet à l’huile de jour de rester active à 100 % jusqu’à la date d’ex-piration). Les huiles de jour d’Amanprana sont bien assimilées par la peau sans laisser une sensation grasse et assurent une hydrata-tion parfaite de la peau. Leurs huiles essentielles parviennent dans chaque cellule de notre corps et soutiennent votre moi au moyen de vibrations positives. Dans cette gamme, nous avons également créé une variante spécifique pour hommes : TORSO. Il s’agit d’une huile rafraîchissante, stimulante, relaxante et purifiante qui renforce l’im-munité et qui est composée d’huile d’amande extra vierge d’Andalou-sie, d’huile d’olive extra vierge de La Rioja et d’huile de palme rouge durable de Colombie comme base pour le vétiver, le bois de santal, l’encens et le lavandin. Cette huile de jour, pour le corps et de massage masculine est très polyvalente : les hommes peuvent l’utiliser en tant qu’huile soignante, qu’huile de massage, dans ou après le bain ou la douche, pour soigner leur visage, pour hydrater leur peau sèche ou simplement en tant que parfum aguichant ».

Delphine Ung (Sicobel)« En général, les hommes veulent surtout des produits hydratants, purifiants ou anti-âge. Les hommes qui ont la peau grasse apprécient particulièrement les gels ou produits purifiants qui éliminent la brillance non désirée. Les hommes qui ont une peau sensible achètent beaucoup de gels de rasage ou de produits de soin de la peau adaptés. Notre nouvelle gamme pour hommes est principalement composée d’ingrédients naturels qui conviennent parfaitement aux produits masculins, à savoir du gingembre, de l’huile de babassou, du tamanol, des extraits de chêne, etc.Au niveau des parfums, nous avons opté pour des senteurs fraîches avec des touches d’agrumes ou de menthol. »

Anna Handschuh (Speick)

« Auparavant, les cosmétiques pour hommes étaient souvent conditionnés dans des tubes foncés. Ce n’est aujourd’hui plus le cas. Nous remarquons même que de nombreux cosmétiques pour femmes sont conditionnés dans des emballages froncés. Les rôles au sein de notre société évoluent et cela se répercute sur le marché des cosmétiques. Les hommes n’ont plus peur des cosmétiques et les conditionnements ne doivent plus du tout avoir un aspect viril. Finalement, les produits qui ont du succès sont le reflet d’un certain style de vie.

Dossier > Cosmétiques

Page 37: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

37

Les hommes doivent de plus en plus s’affirmer dans un monde d’émancipation inversée, ce qui les conduit à l’idée que

leurs soins ont intérêt à aller au-delà du simple « wash and go ». De nombreux hommes sont cependant encore un peu perdus dans

ce nouveau monde, raison pour laquelle il est également important de bien spécifier quels sont les avantages d’un certain produit et pourquoi il est important qu’ils l’utilisent.Le marché est également plus mûr qu’avant, lorsque l’on ne vendait que des produits classiques à rincer, tels que des mousses à raser ou des savons. Il existe même des stations de santé spécifiques pour hommes. Ces produits particuliers à un sexe demandent un autre type de marketing. Les hommes s’attendent à des messages publici-taires avec de vrais hommes qui ont une histoire. Voilà pourquoi on voit souvent des hommes célèbres vanter les mérites de produits à ra-ser. Les hommes ont besoin de s’identifier à ces visages. Si Beckham utilise un certain produit, de nombreux hommes qui le voient vou-dront aussi ce produit. Ce sont surtout les jeunes hommes qui sont facilement influencés par ce type de publicité. Ils achètent en effet leurs cosmétiques eux-mêmes, tandis que les hommes de l’ancienne génération confient cette tâche à leurs femmes. Speick se focalise actuellement surtout sur les soins de rasage et pro-pose de ce fait une entière gamme de 6 produits de rasage. Notre Pre-Shave place p. ex. les poils en position droite, ce qui les rend plus facile à raser. Il y a ensuite l’Intensive Cream, la Body Lotion, le Bio-Active Deo Spray et le Shower Gel, qui peut également être utilisé comme shampooing. Ce concept 2 en 1 plaît beaucoup aux hommes ».

Marianne Van Nieuwenhuijse (Terrasana, distributeur de Logona et Sante)

« Nous croyons beaucoup en ces marques, car elles offrent tout ce qu’un homme moderne trouve important. L’assortiment est composé de produits de base dont tout homme a besoin, comme des mousses à raser, des produits après-rasage et un bon gel pour le visage. Cela fait déjà quelques années qu’il existe cette tendance chez les hommes à attacher de l’importance à une apparence soignée. Et cela fait aussi longtemps que l’on ne s’étonne plus non plus de voir des hommes utiliser des crèmes de jour et de nuit.De nombreux hommes cherchent à soigner leur peau sèche et sensible. Les produits de Logona et de Sante conviennent parfaitement pour cela, entre autre grâce à l’absence de colorants, d’arômes et de conservateurs artificiels, tels que les parabènes. Tous les produits contiennent en outre des ingrédients soignants.Personnellement, j’ai un faible pour la mousse à raser de Santé. Elle est fabriquée à base d’huile, ce qui rend le rasage beaucoup plus agréable. La mousse à raser ordinaire est fabriquée à base d’eau et contient souvent des substances agressives servant à faire fortement mousser le produit. Ces types de produits dessèchent la peau, alors que ceux de Santé nour-rissent directement la peau.

Les produits des gammes pour hommes ont une bonne odeur qui plaît aux hommes, mais aussi aux femmes. Nous nous attendons à ce que le marché des cosmétiques pour hommes continue de grandir ».

Pieter De Cooman (Weleda)« Le marché des produits de soin pour le visage pour hommes est en pleine expansion. Des études portant sur la consommation aux Pays-

Bas ont révélé que tous les deux ans, le nombre d’hommes qui utilisent des produits de soin pour le visage double. Actuelle-ment, un homme sur trois utilise déjà quotidienne-ment un produit de soin pour le visage. Plus de 50 % des hommes achètent eux-

mêmes leurs produits de soin pour le corps. Seuls 20 % laissent un membre de leur famille choisir pour eux. Les hommes sont détermi-nés dans leur choix : lorsqu’ils ont choisi leur marque, il continuent à l’acheter durant des années. Les hommes exigent que le soin de leur peau soit pratique. Ils préfèrent de ce fait les produits qui combinent plusieurs fonctions en un. De plus, les produits de soins doivent avoir une odeur masculine et discrète est un aspect masculin.Le marché des produits de soin pour le visage naturels pour hommes est encore assez restreint, mais Weleda répond toutefois à la demande existante. Nous faisons en sorte que nos produits répondent aux souhaits et aux caractéristiques physiques des hommes. Les huiles de sésame et de jojoba confèrent à la crème une texture douce. De plus, l’huile de sésame régule la fonction des glandes sébacées, favorise la formation de la couche cornée de l’épiderme, stimule le métabo-lisme cutané et prévient le dessèchement. La cire d’abeilles soigne et protège contre le dessèchement. La cire de carnauba a une fonction protectrice : elle combat le dessèchement sans empêcher la sécrétion naturelle de la peau. Et la racine de guimauve hydrate et relaxe. Nous proposons une gamme contenant ces ingrédients, qui inclut une crème hydratante, une crème à raser et un baume après-rasage ».

Page 38: Organic Pro 4

Jan De Vry du restaurant De Postelein à Waregem

restaurateur bio, quand on veut, on peut !à la fin de l’année dernière, jan et floor ont ouvert un nouveau restaurant bio à Waregem, en flandre occidentale. ce n’est pas un coup d’essai, puisqu’ils sont à l’origine de ‘t Bloemenhuisje à oostkamp (près de Bruges) qui est un succès. a regret, ils ont quitté ce magnifique endroit pour s’établir dans un « trou » du marché bio : Waregem. nous avons échangé avec jan sur sa passion du métier et du bio et le long chemin qu’il a parcouru en tant que restaurateur.

Chef’s corner > Belgique

pourquoi as-tu choisi Waregem ?Jan: « Sur le plan strictement géographique, il y avait un petit « trou » à combler dans cette région. Autour de Bruges, le marché est actuellement saturé, et nous devions de toute façon trouver un autre endroit. Waregem nous a semblé idéal. Floor y a grandi et, jusqu’à récemment, il n’y avait aucun restaurant pour les gens en quête d’un bon repas bio, malgré la demande. Nous avons trouvé un bâtiment qui nous convenait et avons tenté le coup. Depuis, nous avons acquis la certitude que c’était un bon choix. Nous recevons souvent des gens qui sont soulagés d’avoir enfin un restaurant bio près de chez eux. Nous proposons une carte végétarienne assez variée, dont 4 plats sont végétaliens, ce qui attire de nombreux végétariens de loin. De plus, l’emplacement du restaurant est parfait. Nous nous trouvons dans une rue principale du centre de Waregem, juste entre l’hippodrome et le marché, près de quelques grands bureaux et entreprises. Nous avons donc assez de clients à tout moment de la semaine et du week-end. Mais, pour bien des Waregemois, c’est une nouveauté. Il arrive que l’on nous demande un cola, c’est pourquoi, je suis actuellement à la recherche d’un bon cola bio. Je ne veux pas de Coca-Cola chez moi ».

d’où vient ta vocation pour le bio ?Jan: « J’ai grandi avec. Mon père mangeait déjà macrobiotique quand je suis né. J’avais trois ans lorsqu’il a construit une grande serre où il cultivait des fraises bio pour notre consommation personnelle, mais aussi pour la vente. A cette époque, il y avait eu un appel destiné aux membres de la VELT (Vereniging voor Ecologische Leef- en Teeltwijze) pour motiver les nouveaux producteurs à cultiver à plus grande échelle, pour créer une production locale pour les magasins d’alimentation naturelle de la région de Lierre. Mon père a réagi à cette demande et a commencé les travaux. Dans la serre, il y avait aussi cornichons, poti-rons, poivrons et courgettes. Puis, nous avons rapidement eu un jardin de 2000 m². Les légumes étaient vendus à la première criée bio de Koningshooikt. Lorsque nous étions adolescents, nous nous sommes un peu rebellés et le « régime » s’est un peu assoupli. Une fois par semaine, nous avions droit à un plat à la viande, souvent une fricassée à la viande bio issue de notre production. Plus tard, mon père a cuisiné pour la paroisse universitaire d’Anvers. Comme je l’aidais, j’ai eu envie de poursuivre une carrière dans cette direction. Mais comme mes parents n’étaient pas d’accord., je suis devenu professeur et je cuisinais seulement pendant mon temps libre pour des groupes de yoga ou de méditation. Ma cuisine se mariait bien à cette ambiance. Peu après, le centre de formation m’a proposé de travailler pour eux en permanence. J’ai fait cela pendant un an, mais c’était mal payé. J’ai dû travailler comme homme à tout faire pour ganer plus. Un jour, un couple d’amis m’a proposé de transformer le grenier au-dessus de leur tea-room, ‘t Bloemenhuisje, pour y faire une salle de conférence.

Cette pièce est finalement devenue notre salle de séjour, car peu après, ils nous ont vendu le fond de commerce du tea-room ».

‘t Bloemenhuisje n’est pas resté un tea-room typique, n’est-ce pas ?Jan: « Non, l’idée du tea-room ne me plaisait pas vraiment, mais nous avons commencé ainsi car il y avait une clientèle fixe et je n’avais pas les diplômes nécessaires pour lancer un vrai restaurant. En deux ans, j’ai achevé la formation nécessaire pour pouvoir cuisiner à la carte. Ce fut éprouvant, mais c’était la seule façon d’arriver à ce dont je rêvais : un restaurant bio où l’on peut avoir un plat du jour et choisir à la carte. Sans zèle, j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai commencé à étoffer la carte des snacks en y ajoutant peu à peu d’autres mets, d’abord des crêpes salées fourrées, puis des fricassées à la viande, au poisson ou végétariennes. Dès que la culture gastronomique s’est installée, nous avons relevé le défi de proposer aussi des plats du jour frais bio. Au début, je n’en vendais que trois par jour, puis le succès est arrivé. La combinaison est une grande réussite. Nous avons envi-sagé de devenir un restaurant végétarien, mais le faire à Oostkamp n’était pas une bonne idée et cela ne l’est pas non plus actuellement à Waregem. Aujourd’hui, nous attirons des femmes végétariennes qui viennent avec leur mari qui lui, mange de la viande, ou bien des ménages dont l’un est végétarien et qui ont quelque chose à fêter. Ça fonctionne comme ça. Peu de restaurants proposent des plats végé-tariens à la carte car cela demande plus de travail et de nombreux restaurateurs n’en ont pas envie. En plus, c’est un peu risqué, car les végétariens restent peu nombreux. On n’apprend d’ailleurs assez peu sur le végétarisme à l’école ».

Page 39: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

39

Est-ce qu’il était question de cuisine végétarienne et bio pendant ta formation ?Jan: « Pas du tout. Les écoles de cuisine enseignent la cuisine tradition-nelle française, donc de la viande avec une sauce riche, des pommes de terre et un soupçon de légumes. Cela va totalement à l’encontre de mes convictions. Mes fricassées non végétariennes sont composées à 50 % de viande ou de poisson et à 50 % de légumes. Heureusement, quelques professeurs allaient à contrecourant. Mark Peeters, p. ex., aimait utiliser de la viande coûteuse dans ses plats. Un restaurateur choisira dans ces cas-là spontanément des associations viande-légumes qui favorisent le taux de légumes. Cette personne m’a appris à préparer beaucoup de délicieux plats aux légumes. J’entretiens encore toujours une relation particulière avec ces professeurs qui, de leur côté, sont fiers de ce que j’ai entrepris. Pour le reste, pendant ma formation, j’ai surtout appris ce qu’il ne faut pas faire, du moins, si l’on veut lancer un restaurant bio. Mais hélas, nous faisons partie d’une race rare ».

comment cela se fait-il ?Jan: « Cela signifie qu’il faut travailler plus dur. Mes carottes ne sont pas fournies sous vide et coupées en morceaux, elles proviennent de chez l’agriculteur bio et doivent être préparées. Toutes ces heures de travail coûtent de l’argent. Un cuistot ordinaire paye volontiers un peu plus pour ces carottes préemballées, car elles réduisent fortement ses heures de travail. Nous n’avons pas ce choix. Nous sommes der-rière les fourneaux de 6 h du matin à 10 h du soir. Mais je ne voudrais pas travailler autrement. Mes produits sont honnêtes avec 99 % d’ingrédients bio. La seule exception sont quelques herbes, que je suis allé chercher à Istanbul. Depuis que nous avons déménagé à Ware-gem, notre viande aussi est bio. Pour cela, je n’ai pas encore trouvé de grossiste, mais je bénéficie d’une belle ristourne chez Bioplanet, qui fournit une viande de bonne qualité. La différence dans la cuisine est notoire. Je peux enfin cuire ma viande au lieu de la bouillir. On ne l’asperge pas d’eau, et aucune eau n’est relâchée pendant la cuisson non plus. La viande cuit plus vite et on peut mettre davantage de mor-ceaux dans la poêle. La viande bio me permet de gagner du temps. En outre, j’utilise environ 20 kg de légumes par jour. Je vais les chercher chez le grossiste Biofresh ou chez Biobrugs Ommeland (un collectif de fermiers bio de la région brugeoise). Depuis Waregem, il est plus difficile d’aller à Bruges et je fais désormais également appel au gros-siste pour les légumes. Pour le poisson, je préfère le poisson sauvage (dont la pêche est limitée) au poisson bio, car le poisson bio est issu d’élevages et je ne suis pas très enthousiaste à cette idée. Mon poisson est congelé directement après avoir été pêché. Ce n’est plus vraiment du poisson frais, mais il convient parfaitement pour les fricassées. De plus, j’arrive à doser facilement et je ne perds pas de morceaux. Car vu leur coût, il faudrait bien sûr répercuter cela sur les clients ».

avec des produits si exclusifs, on s’attendrait à ce que tes plats soient plus chers…Jan: « Je fais tout moi-même ! Cela permet de limiter le prix. Je suis assez idéaliste pour faire cela. Les gens qui ont l’habitude des repas bio voient qu’ici, ils paient le même prix que dans les autres restaurants bio. Le restaurant tourne d’ailleurs bien. Je ne sais pas si je souffre de la crise, car je n’ai pas de points de comparaison ici à Waregem, mais je sais bien qu’actuellement, j’ai une moyenne de 25 couverts par jour et c’est déjà fabuleux. Naturellement, le fait d’avoir inauguré le restaurant pendant la Waregem Koerse (les courses hippiques annuelles pour lesquelles Waregem jouit d’une réputation nationale et qui attirent beaucoup de monde, ndlr) a été parfait sur le plan promotionnel. Nous sommes situés juste entre l’hippodrome et le marché ; donc vers l’heure de midi, il y avait foule ici. Nous avons accueilli 500 personnes en 4 jours. J’avais mis 6 plats au menu, chaque fois une fricassée pour un public large et une pour les plus aventureux. Les choix ont été bien reçus. Les gens optent de plus en plus pour un repas sain. Je m’attend encore à une progression ».

tu cuisines bio, mais le restaurant n’est pas certifié…Jan: « Je ne suis pas fan du système de certification actuel. Il n’est pas adapté à la cuisine d’un restaurant. On vous demande de dévoiler toutes vos recettes. Je suis contre cela. De plus, mes recettes ne sont pas fixes ; elles varient en peu selon la disponibilité des ingrédients saisonniers dans le circuit bio. Aussi, lorsque certains ingrédients ne sont pas fournis ou qu’ils sont différents de ce que nous avions demandé, il nous faut modifier le plat du jour prévu. En fait, je regarde ce que j’ai comme ingrédients le matin et je travaille à partir de cela ; je suis simplement créatif avec les choses dont je dispose. Dans ces conditions, impossible de fournir mes recettes à l’avance. Par contre, les contrôleurs peuvent consulter mes factures, et il est immédiatement clair que nous exploi-tons un restaurant bio. Je n’attache pas tellement d’importance à une certification. Ma clientèle fixe sait que je travaille avec du bio. Je suis plus attaché à la communication honnête avec mes clients. S’il m’arrive de ne pas réussir à trouver de viande bio, cela est annoncé au tableau. Ainsi, les clients savent à quoi ils peuvent s’attendre et acceptent volontiers ces contre-temps. Ils sont compréhensifs. Un organisme de contrôle n’est pas si flexible. J’entends que l’on va instaurer un nouveau système ; je suis curieux de voir comment il va fonctionner ».

peut-on s’attendre à d’autres nouveautés ?Jan: « Le jardin doit encore être aménagé, mais ce projet sera étalé sur plusieurs années. Je veux une terrasse entourée d’arbres fruitiers et de jardinets d’herbes potagères. Je pourrai alors utiliser ces ingrédients dans la cuisine. Quoi de plus agréable que de dîner sous un arbre dont proviennent les fruits du dessert que vous êtes en train de manger ? Plus tard, je veux prévoir une véranda où les groupes pourront être servis à part. À part cela, j’ai récemment lancé un buffet de fricassées que j’espère développer davantage. La première fois, les gens ont été agréablement surpris. J’avais proposé un tajine d’aubergines, des carottes aux poireaux, du topinambour aux oignons et à la moutarde, un plat de viande bovine mauresque, une cassolette de poisson, du poulet à l’escabèche, une fricassée brugeoise aux lamelles de tofu et un plat de légumes mexicain avec un supplément de crudités. C’est surtout la réaction des enfants qui a été géniale. Le fait de pouvoir entièrement décider eux-mêmes du contenu de leur assiette les rend euphoriques. Je les emmène derrière le buffet et leur explique exactement ce qu’il y a dans les petits pots. On n’a jamais tant goûté ! Je laisse d’ailleurs toujours les enfants choisir eux-mêmes ce qu’ils veulent sur leur plat de crudités lorsqu’ils commandent une fricassée. Ainsi, on a toujours des petits mangeurs satisfaits ».

Page 40: Organic Pro 4

Les vraies bières artisanales et naturellesLes bières bio sont encore de vraies bières artisanales et naturelles de petits brasseurs. Elles se distinguent des bières ordinaires qui ont également une allure ou une image de marque artisanale, mais qui contiennent trop de sucre ajouté, de colorants et de conservateurs artificiels. Et contrairement à ce que certains pourraient penser, nous avons fait le test pour vous : la plupart sont vraiment délicieuses et leurs goûts n’ont rien à envier à ceux des grandes marques ordinaires ! c’est ce que nous avons conclu après nous être rendus dans de nombreuses brasseries en Belgique, en france et aux pays-Bas.

Dossier > Bières bio

10 brasseurs, 3 paysNotre périple nous a conduit à la Budelse brasserie à Budel (aux Pays-Bas), et en Belgique, le pays de la bière par excellence, à la brasserie de Brunehaut, la brasserie Guldenboot à Opwijk, la brasserie Den Hopperd à Westmeerbeek, la brasserie Jessenhofke à Hasselt, la brasserie de Silenrieux, mais aussi dans le parc naturel De Liereman à Oud-Turn-hout et dans une fromagerie: Het Hinkelspel, à Gand. Dans le Nord de la France, nous nous sommes rendus à la Brasserie Moulins d’Ascq (Villeneuve d’Ascq) et à la Brasserie Castelain (Bénifontaine). Il ne s’agit ici que de quelques-unes des brasseries bio que l’on retrouve dans cette partie de l’Europe occidentale. Plus on part à la recherche de brasseurs de bières bio, plus on en découvre. La bière bio est-elle donc le domaine exclusif de petits brasseurs? Oui et non. Il y a un peu moins de 10 ans, une brasserie belge a lancé une variante bio d’une célèbre bière blanche ordinaire : Dentergems. Cette version bio eut cependant peu de succès (Liefmans, la brasserie qui brassait la Dentergems a d’ailleurs fait faillite en 2007), mais le lancement de bières bio était probablement quelque peu précoce à cette époque. Bien que le marché des bières bio ne remporte toujours pas un succès inouï, la catégorie est en claire croissance. Le succès de l’assortiment de bières bio dans les magasins bio dépend cependant aussi beaucoup de l’endroit, du profil de la clientèle et de la motivation dont on fait preuve lorsque l’on promeut ces produits auprès des exploitants de magasins.

Le goût !Cela étant, ce qui détermine le succès de la bière bio, ce n’est pas tant l’origine biologique, mais bien le goût. Et dans ce sens, il y a de fortes similitudes avec le marché du vin bio. La bière et le vin sont des produits qui procurent du plaisir et même le plus féru des adeptes du bio ne peut y échapper. La nouvelle génération de bières bio est de ce fait brassée entièrement dans cette optique. Voilà pourquoi la plupart des brasseurs ont opté pour des bières très soignées qui sont brassées à l’instar du style des bières régionales belges (à haute fermenta-tion). Certains brasseurs optent spécifiquement pour des matières premières que les consommateurs de bio connaissent bien, comme l’épeautre et le sarrasin, alors que d’autres brassent une variante bio d’une pils, une bière de froment blanche et une bière aux fruits bio.

Il ne faut même pas avoir une brasserie pour pouvoir lancer une bière biologique. Plusieurs de nos interlocuteurs se limitent en effet au développement de recettes et font brasser leur bière auprès d’un brasseur externe. À chaque fois, il s’agissait de Proefbrouwerij à Lochristi (Gand, Belgique). Cette brasserie est spécialisée dans les petits brassins réalisés sur demande et était parfois impliquée dans le développement de la recette en collaboration avec le client.

Les recettesLes connaisseurs ne manquent pas de recettes de bières bio. Les variations possibles en termes d’ingrédients et de quantités offrent des possibilités quasi infinies. Ce qui contraste fortement avec les ma-tières premières bio, qui ne sont disponibles qu’en quantités limitées, ce qui donne régulièrement du fil à retordre aux brasseurs.

Outre l’eau (en moyenne 90 à 95 % de la bière), l’orge est la principale composante de la bière. Du fait que l’orge ne contient de nature que peu de sucre, pour la production de bières, il faut d’abord transformer l’orge en un moût riche en sucre. Cela se fait par le biais du maltage et de saccharification. Le maltage a lieu dans une malterie: l’orge bras-sicole est trempée dans de l’eau et ensuite disposée dans un four à air durant quelques jours. Avec la chaleur, l’orge humide se met à germer.

Photo: Brunehaut

Page 41: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

41

Lors de la germination, l’orge produit des enzymes qui, plus tard, transformeront la fécule présente dans la céréale en

sucres. Après la germination, les céréales sont séchées, chauffées, voire torréfiées, pour ensuite être pressées et débarrassées de leurs

radicelles. C’est ainsi que l’on obtient le malt.Dans la brasserie, le malt est d’abord concassé, ce qui permet de sépa-rer l’ivraie de la mouture. Ce procédé permet d’éliminer les drêches. Le malt est hydraté avec de l’eau que l’on chauffe en étapes, ce qui forme la « maische ».En raison de l’augmentation de température, les enzymes qui ont fait leur apparition lors du maltage commencent à réagir. Elles transfor-ment la fécule des céréales en sucres, qui se dissolvent dans l’eau. Le produit liquide qui en résulte s’appelle le moût. Suite à son extraction, le moût est cuit. Après avoir refroidi, on incorpore des levures et de l’air. L’ajout d’air est nécessaire pour un développement rapide des levures qui ont besoin d’oxygène pour se reproduire. Une première phase de fermentation a lieu. Ce n’est que lors de la deuxième phase de fermentation (dite « de garde ») que la bière acquiert un goût puis-sant et que du gaz carbonique apparaît.

Les différentes méthodes de fermentationEn fonction de la température à laquelle le processus de fermentation se déroule, on parle d’une fermentation basse ou haute. La fermentation basse se déroule à une température comprise entre 6 et 8 °C. Le procédé se déroule lentement afin que les levures puissent couler au fond de la cuve. La fermentation complète se fait en quelques semaines. Il s’agit de la méthode de brassage habituelle pour obtenir entre autres les pils. La fermentation haute se déroule à une température comprise entre 15 et 20 °C. Ce procédé se déroule de manière plus brusque ; la fermentation ne dure pas plus de quelques jours et les levures se retrouvent à la surface du brassin. Ce procédé est souvent utilisé en Belgique et en Angleterre. Il existe une troisième méthode, qui est très unique : la fermentation spontanée. À notre connaissance, celle-ci n’a lieu que dans la brasserie Cantillon, en région bruxelloise. Les bières qui fermentent spontanément sont appelées lambics. La fermentation spontanée se déroule en expo-sant le moût à l’air ambiant durant 24 heures dans des cuves ouvertes. Les levures (dites « sauvages ») présentes dans l’air et les micro-orga-nismes logés dans les barriques de chêne engendrent une fermentation spontanée. La brasserie Cantillon est d’ailleurs reconnue en tant que brasserie biologique de gueuzes et de Kriek.

Dix brasseurs de bières bio, dix histoiresPour la plupart de nos interlocuteurs, la bière bio est une aventure passionnante. Jugez par vous-même...

BrUNEhaUtLa brasserie de Brunehaut a été fondée en 1890 dans le village homonyme, situé à proximité de Tournai (Hainaut (B)). Elle propose trois bières bio à haute fermentation refermentées en bouteille: une bière blanche à base de malt et de levures biologiques (5 % Vol.), une bière blonde pur malt (6,5 % Vol.) et une bière ambrée à base de trois différentes sortes de malt (6,5 % Vol.). Brunehaut exporte ses bières de par le monde, jusqu’au

Japon et aux États-Unis. La brasserie est la première à proposer ses bières destinées à l’exportation aussi dans des fûts recyclables.

BUDELSLa brasserie Budels date de 1870 et est toujours restée une entreprise familiale. Elle est établie dans le petit village de Budel (dans l’extrême sud des Pays-Bas, à deux pas de la frontière belge). La brasserie propose un vaste assortiment de bières artisanales. En 1998, Budels a présenté sa première bière bio et entre-temps, elle propose déjà trois bières bio à basse fermentation. Il y a tout d’abord une pils bio à base de malt et de houblon cultivés biologiquement. Les bières sont de plus brassées en utilisant de l’électricité verte. Ensuite, il y a la Budels Witte Parel, une blanche bio à base de malt de froment, de malt d’orge, de houblon, de coriandre et d’écorces d’agrumes. La troisième variante est la Budels Honey, une bière spéciale à base d’orge, de houblon et de miel bio. Toutes les bières sont brassées à 100 % avec de l’électricité verte produite à partir de sources d’énergies renouvelables.

CaStELaiNLa Brasserie Castelain de Bénifon-taine (Pas-de-Calais (F)) a été la première brasserie française à lancer une bière bio en 1986 (la Bio Jade). Il s’agit d’une bière blonde à basse fermentation (4,5% Vol.) à laquelle on n’a ajouté ni sucres, ni colorants, ni conservateurs. La bière se caractérise par sa fraîcheur, mais elle possède en même temps un certain corps.

Parmi les ingrédients, nous avons noté Perle et Spalter Select et les variétés de malt d’orge Trémois et Volga. Le procédé de brassage traditionnel avec infusion fait doucement ressortir les arômes du malt et les houblonnages successifs apportent une légère touche amère et un parfum de houblon. Une longue conservation apporte à la Bio Jade plus de douceur et de finesse.

gagELEErLa bière bio Gageleer provient du parc naturel De Liereman à Oud-Turnhout (B), près de la frontière néerlandaise. Pour le brassage de sa bière, Gageleer s’est inspirée du parc naturel même. C’est en effet là que pousse le myrte des marais. Cette plante à

floraison précoce (fin mars – mi-avril) et de couleur rouge se caracté-rise par son odeur particulière qui contient une huile aromatique et qui possède des propriétés insecticides. Jusqu’à la fin du Moyen Âge, aux Pays-Bas, les bières étaient aromatisées au myrte des marais. Une interdiction de l’Église et le soudain Reinheitsgebod allemand (la loi qui n’autorisait plus que l’utilisation de céréales maltées, d’eau, de houblon et de levure pour faire de la bière) seraient la raison pour laquelle l’ajout de cette plante est tombé dans l’oubli. Dans les années 80, un brasseur amateur eut l’idée d’à nouveau lancer une bière au myrte des marais. Pour cela, il prit contact avec les volontaires de Natuurpunt qui gèrent le parc naturel, et leur demanda de pouvoir y cueillir un peu de myrte des marais. Le brassin d’essai fut un succès et on décida donc de lancer une bière bio au myrte des marais sous le nom de Gageleer. La bière a rapidement eu un grand succès dans la taverne du site naturel et a fini par être distribuée dans les magasins d’alimentation naturelle.

Page 42: Organic Pro 4

Dossier > Bières bio

La Gageleer est une bière blonde dorée pur malt à haute fermentation refermentée en bouteille (alcool 7,5 %). Le goût du myrte des marais dans la bière est unique ; pour le reste, il s’agit d’une bière avec une touche fruitée.

gULDENBOOtLa brasserie Guldenboot est l’entreprise qui produit la bière bio Leireken. Leo De Smedt, autrefois copropriétaire de la brasserie d’Affligem, a lancé cette brasserie en 2003 et a lancé la Leireken. Il s’agit d’une famille de quatre bières : Sarrasin Blonde, Sarrasin Brune, Blanche d’Épeautre et depuis l’été 2008, Fruits

Sauvages. La Sarrasin Blonde et la Sarrasin Brune ont une teneur en alcool de 6 % et n’ont pas été filtrées. La variante blonde possède un goût caractéristique de sarrasin et a un arrière-goût légèrement amer avec une note épicée. La Sarrasin Brune allie goût plein et fraîcheur élégante. La Blanche d’Épeautre est une bière légèrement fruitée avec un beau col de mousse blanc. Au niveau du goût, on rencontre une délicate touche de houblon et une note d’agrumes.La Leireken Fruits Sauvages est une nouveauté remarquable. Cette bière combine d’une manière bien à elle des fraises, des framboises, des baies de sureau, des myrtilles, des grenades et des guignes. Chez Guldenboot, on met l’accent sur cette bière, car elle est difficile à brasser sans additifs artificiels et interdits par la certification bio (édulcorants artificiels et autres). Le nom « Leireken » fait référence à un conducteur de trains qui devait faire partie d’une ambitieuse

ligne de chemin de fer de transport de marchandises reliant Anvers à Douai, dans le Nord de la France. Ce conducteur légendaire, appelé Valère, est resté ancré dans les mémoires de la population de la région d’Alost et a donné son nom entre autres à cette bière.

DEN hOPPErD (KaMELEON)Den Hopperd est la plus petite brasserie de bière bio que nous qu’il nous a été donné de voir. Il s’agit ici d’un hobby qui a soudainement escalé, dit le propriétaire même. Mais cet amateur en sait long sur le brassage de la bière. Dans sa région, ses bières sont très appréciées. Ces bières à haute fermentation refermentées en bouteille sont com-mercialisées sous le nom de Kameleon. Le nom fait référence au dé-veloppement des levures qui assurent une évolution continue du goût durant la refermentation. Il en existe de trois variantes : la Kameleon Ginseng (alcool 6,5%), une bière fruitée possédant une touche amère et contenant du ginseng, la Kameleon Amber (alcool 6%), une bière légèrement douceâtre et amère, et la Kameleon Tripel, la plus forte des trois variantes (alcool 8,5%) avec un goût douceâtre et sec.

hEt hiNKELSPEL (LOUSBErg)Lousberg est le nom de la bière de dégusta-tion ambrée à haute fermentation provenant de la fromagerie bio Het Hinkelspel de Gand (B), qui travaille avec du lait cru. Cette bière a été spécialement développée par la fromagerie afin d’accompagner les fromages produits par Het Hinkelspel. Cela faisait déjà des années qu’Alexander Claeys de Het Hinkelspel trouvait dommage que l’on ne boive toujours que du vin rouge avec le fromage, plus précisément avec un plateau

portrait d’un cultivateur de houblon bio : Joris Cambie

Tout comme l’orge, le houblon est un des principaux ingrédients de la bière. Joris Cambie est le seul cultivateur de houblon bio en Belgique (établi dans la région de Poperinge (Westhoek). Doucement mais sûrement, il a été convaincu par les possibilités de la culture biologique, du moins pour d’autres cultures, telles que celles du froment, des choux de Bruxelles, etc.). Pour le houblon, qui est générale-ment reconnu comme étant une plante très fragile, cela ne lui semblait pas

faisable. Il a cependant tout de même expérimenté en convertissant au bio une partie de ses plantations. Juste au moment où il allait abandonner la conversion au bio de ses plantations de houblon (en raison de possibilités d’écoulement insuffisantes et de la législation qui l’obligeait à effectuer une conversion globale, du fait qu’il avait une culture ordinaire en parallèle), il est entré en contact avec un client anglais. Celui-ci était intéressé dans son houblon bio pour la production d’une bière bio en Angleterre. Joris Cambie décida alors de se lancer.Entre-temps, le marché des bières bio a évolué et vu la disponibilité limitée de la plupart des variétés de houblon, Cambie n’a pas à se plaindre de l’intérêt du marché. « Pour certaines variétés doubles ont, je suis même le seul producteur en Europe. Le houblon bio n’est que peu disponible ; je connais des brasseurs anglais qui vont ache-ter leur houblon bio en Nouvelle-Zélande ! », déclare-t-il.

Grâce à son succès, le cultivateur de houblon de Poperinge œuvre actuellement à l’extension de ses cultures. Comment cela se fait-il que dans sa région personne n’essaye de suivre ses pas ? « Le houblon, même ordinaire, est difficile à cultiver, car les cultivateurs ordinaires sont confrontés à des maladies ou des fléaux contre les-quels il n’existe que peu de moyens de lutte chimiques. Mon principe de base est différent : pour moi, tout commence avec un bon sol qui contient beaucoup d’organismes vivants. J’investis beaucoup de moyens et de temps dans la fabrication d’un bon compost visant à améliorer la structure du sol et à favoriser les organismes vivants qui s’y trouvent ».Les débuts ont été difficiles, mais ces dernières années, la culture se passe plutôt bien. « Mon rendement s’est stabilisé et augmente à chaque année. Ce qui est difficile, c’est qu’en tant qu’agriculteur bio, vous devez vous-même trouver une solution à tous les problèmes. Vous recevez parfois quelques informations de l’université, mais la plupart des choses, vous les apprenez par l’expérience et en expéri-mentant ». Mais le fait qu’il soit intéressant de cultiver du houblon bio est évident : « En tant que cultivateur biologique, je peux désor-mais cultiver des variétés de houblon que même les cultivateurs de houblon conventionnels n’osent pas cultiver en raison de leur fragi-lité. Selon la variété, j’estime que mon rendement actuel équivaut à deux tiers ou trois quarts de celui des cultivateurs conventionnels. Et en trouvant encore quelques solutions, je pense que dans quelques années, j’atteindrai la barre des 90 %. Si l’on consacrait 10 % de tous les moyens que l’on investit actuellement dans le développement de pesticides et d’engrais chimiques à la recherche de solutions biologiques, je suis certain que la culture biologique progresse-rait bien plus vite ».

Page 43: Organic Pro 4

43

Organic Pro - Mars 2009

de fromages. Comme tous les connaisseurs, il trouve que le vin blanc est beaucoup plus adapté. Il était cependant convaincu que

la bière pouvait aussi parfaitement accompagner le fromage. Vu qu’il est établi en Belgique, le pays de la bière, il a cherché son salut

dans la bière. « Après quelques expérimentations en collaboration avec les gens de la brasserie d’essai, nous avons obtenu une bière de luxe avec un taux d’alcool de 8 %. Le gaz carbonique présent dans la bière est idéal en raison de son action neutralisante et du fait qu’il équilibre la sensation gustative qui persiste après avoir mangé du fromage. Sa légère touche d’agrumes (provenant du houblon de Virginie) et son arôme floral font que cette bière est idéale en combinaison avec (entre autres) nos fromages ».

MOULiNS D’aSCqLa brasserie bio Moulins d’Ascq a vu le jour il y a dix ans à Villeneuve d’Ascq (dans le département du Nord, (F)). La brasserie a été aménagée dans ‘La Ferme du Sens’, une ancienne ferme datant de 1861, où l’on trouve également une boulangerie bio et un magasin bio.

Ces dernières années, cette brasserie artisanale a grandi (production annuelle de 2000 hectolitres) et actuellement, cinq bières non filtrées et non pasteurisées Moulins d’Ascq y sont proposées. Il s’agit ici de bières à haute fermentation refermentées en bouteille. Il y a une blonde (alcool : 6,2 %), une ambrée avec des touches fruitées et caramélisées (alcool : 6,6 %), une blanche (alcool : 5 %) et une triple forte (alcool : 8 %). Pour Noël, une bière de Noël à la robe cuivrée complète l’assortiment (alcool : 7 %).

JESSENhOFKE« Beer, Bed and Breakfast ». Voilà comment Jessenhofke promeut sa formule Bed & Breakfast dans la Jessenhofstraat à Hasselt (B). Gert et Christel Jordens proposent à leurs hôtes un agréable séjour et la possibi-lité de « vivre la brasserie » dans leur élégant B, B & B.

Ils invitent en effet les gens à passer une journée dans leur brasserie et à suivre le procédé de production de A à Z.

Gert Jordens, qui est informaticien de formation, se passionne depuis longtemps pour la bière et a réalisé ses premiers brassins au début du siècle. La recette de la Jessenhofke est le

résultat de nombreuses expérimentations.La Jessenhofke est une bière de dégustation forte à laquelle on a ajouté des épices et de l’ail. Ce dernier ne se goûte cependant pas. Les connais-seurs décrivent cette bière comme étant équilibrée et maltée, avec des touches épicées et houblonnées et un excellent arrière-goût. La Jessen-hofke connaît actuellement une extension internationale et est déjà disponible dans de nombreux pays européens.

SiLENriEUxSilenrieux se trouve dans le sud de la province de Namur (B). Dans la région, au début des années 90, il a été décidé de relancer la culture du sarrasin et de l’épeautre. La brasserie a été lancée afin de proposer une possibilité de transforma-

tion de plus pour ces deux plantes. Avec l’aide de spécialistes du brassage de l’université de Louvain-la-Neuve, deux bières ont été créées : la « Joseph », une bière d’épeautre et la « Sara », une bière de sarrasin. Les deux bières contiennent respectivement 50 % d’épeautre et 50 % de sarrasin. Ce qui est étonnant, c’est que ces céréales ne sont pas maltées. L’orge ajoutée est par contre bien maltée. En 1999, la brasserie a décidé de se convertir au bio pour la production de ces bières. Il s’agit ici de bières à haute fermentation qui ont entre-temps également été exportées avec succès aux États-Unis, au Japon, au Canada, en Norvège et en Italie. La Sara (6 % d’alcool) est une bière de sarrasin blonde et fraîche qui jouit de l’importante valeur nutritive du sarrasin (qui stimule la digestion et diminue la tension artérielle). La Joseph (5 % d’alcool) est une bière d’épeautre blonde et subtile qui a subi une double haute fermentation et qui possède un goût fruité.

encart pub centrale biere 190x655 2.pdf 30/01/09 12:21:54

Page 44: Organic Pro 4

Le bio aux USA > 3ème partie

Jacob’s Farm, une ferme de plantes aromatiques bio en Californie

Un rêve américain bio

cachée dans le vert paysage vallonné de pescadero, au sud de san francisco, jacob’s farm cultive des plantes fraîches bio aux arômes extraordinaires. pendant les années 70, Larry jacobs et sandra Belin ont lancé cette petite entreprise dans le climat si doux et clément de californie. tout devait être bio, car le couple est formellement contre les pesticides. quelques décennies plus tard, jacob’s farm est devenue un des acteurs phares sur le marché américain des plantes aromatiques fraîches bio et gère aussi une grande entreprise agricole, bio également, au mexique.

Sandra et Larry forme un couple qui travaille dur et qui désirait utiliser ses connaissances en culture bio pour en faire une activité économique. Or, non seulement, ils ont contribué à la préservation de la nature, mais en plus, ils ont offert un cadre social à des réfugiés mexicains. Ces derniers ont été embauchés à la ferme pour la cueillette et l’emballage. Ils ont pu y travailler dans un cadre agréable qui – encore aujourd’hui – contraste fortement avec les autres emplois (généralement malsains ou dangereux) que les réfugiés mexicains se voient offrir aux États-Unis.

En 1985, le lien avec les voisins mexicains se fit encore plus étroit lorsque Jacob’s Creek, qui avait entre-temps connu un grand succès, alla créer quelques fermes filiales de l’autre côté de la frontière, près de Del Cabo (sur la péninsule de Baja). L’impact de cet investissement fut énorme. L’économie autour des fermes s’est complètement épanouie.

Les familles qui y travaillaient ont eu l’opportunité de créer une entre-prise familiale qui leur offrait une sécurité financière transmissible de génération en génération. Aujourd’hui, 400 familles mexicaines sont impliquées dans le projet de Del Cabo.

Une culture localeChez Jacob’s Farm, l’accent est mis sur la production de diverses plantes. L’intérêt croissant des américains pour les loisirs culinaires à la maison fait de cette activité un business florissant. La qualité des pro-duits est bien maîtrisée. Chez Del Cabo, au Mexique, on s’est spécialisé surtout sur le basilic, mais il y a aussi des tomates-cerises et d’autres fruits et légumes bio. La récolte est surtout destinée à des super-marchés conventionnels et bio de Californie et des états voisins. Près de San Francisco, la période hippie a laissé un vibe très

Page 45: Organic Pro 4

Organic Pro - Mars 2009

45

fort de préservation de la nature et de passion pour l’alimentation saine, qui est aujourd’hui stimulée par la mode du bio, et cela occasionne une demande croissante des consommateurs.

Depuis quelques années, tant ici qu’en Europe, les gens recherchent des produits cultivés localement, dont les avantages environnementaux sont évidents. Mais en pratique, la philosophie du local ne fonctionne pas dans un pays comme l’Amérique. Par exemple, Jacob’s Farm livre sur la côte est de l’Amérique, surtout en hiver. Chez Whole Foods (chaîne de supermarchéss), les produits, qui sont récoltés localement, sont d’abord acheminés vers un hangar situé à des centaines de kilo-mètres, pour ensuite être distribués dans tous les Whole Foods et donc entre autres celui qui se trouve près de la parcelle de production. Ce qui est frappant, c’est l’impact de tout cela sur l’organisation de Jacob’s Farm. « En été, les magasins bio de la côte achètent leurs plantes chez les fermiers locaux. En hiver, ces fermes, petites, ne savent pas fournir tout ce dont certains supermarchés bio ont besoin, alors ils font appel à nous. Mais ce n’est pas idéal pour notre entreprise. Nous préfèrerions trouver un marché constant », nous explique Kurt Jacobsen, directeur de l’entreprise à Pescadero.

CertificationJacob’s Farm et Del Cabo sont toutes deux des entreprises certifiées bio. A la certification obligatoire dans le cadre de la sécurité alimentaire et à celle de l’état, s’ajoute Oregon Tilth, qui est une organisation sans but lucratif réalisant la certification d’entreprises bio. Par ailleurs, elle organise des formations et fait de la recherche. Jacob’s Farm a choisi Tilth parce que plus stricte que l’USDA (l’institution gouvernemen-tale). Cette dernière approche l’appellation bio de manière un peu plus souple, surtout sous pression de l’industrie de la viande et des produits laitiers. Il était donc logique pour Jacob’s Farm d’opter en plus pour le label d’Oregon Tilth.Kurt Jacobsen : « Pour devenir membre, nous avons dû soumettre un plan de gestion bio, prouver nos connaissances du mode de culture bio et mettre sur papier les chances de succès de l’entreprise. Une fois par an, l’organisation vient contrôler les factures, effectue des contrôles sur le terrain et dans le stock et compare les produits achetés et la récolte. Ainsi, on réduit beaucoup le risque que des produits conventionnels soient vendus comme bio ».

Jacob’s Farm ne cultive pas de produits conventionnels et ne voit donc aucun inconvénient à cette approche. Par contre, le pragmatisme est de rigueur en cas de rupture. « Dans ce cas, nous pouvons être amenés à acheter des plantes conventionnelles. Nous le notifions naturelle-ment aux acheteurs et tous les labels bio sont ôtés des emballages. Ces produits sont transportés dans des boîtes séparées afin qu’il ne puisse jamais y avoir de confusion ».

L’importationDepuis le début, Jacob’s Farm est une entreprise florissante. Ces dernières 13 années, Larry et Sandra sont habitués à une croissance de 10 à 25 % par an. Ce développement est certainement dû à la mode du culinaire, mais il y a – surtout en Californie et dans les états voisins – plus de consommateurs qui réfléchissent et qui optent pour le bio pour diverses raisons et il semble même y avoir plus de demande que d’offre. La société sœur mexicaine Del Cabo augmente sa production, malgré la mauvaise réputation des produits mexicains. « Les gens pensent tou-jours qu’ils sont de moins bonne qualité que les produits américains. Des rumeurs persistent laissant penser que les pratiques sont moins hy-giéniques et certains consommateurs américains en tiennent compte. Mais l’entreprise Del Cabo est suivie de très près par Larry et Sandra, et au Mexique, la culture bio est soutenue par le gouvernement. C’est surtout l’exportation du Mexique vers les États-Unis qui est rendue compliquée par des procédures bureaucratiques laborieuses imposées par le gouvernement américain. Et même, il arrive que ce protocole soit trop long pour permettre aux plantes de rester fraîches. Les produits se fanent et nous devons parfois les jeter », raconte Kurt.

L’essor de l’organic aux États-Unis a un impact sur la concurrence « ordinaire ». Ces dernières années, Jacob’s Farm fait face à de toujours plus de concurrence de grandes entreprises agricoles traditionnelles américaines. Ces dernières, évaluant bien le potentiel de ce marché, dé-cident souvent de créer un département bio. « Elles le font alors surtout pour les herbes ou légumes faciles à cultiver. Leur choix est purement professionnel et non philosophique », explique Kurt.

Des clients avec un important pouvoir d’achatLorsqu’on lui demande quel est le profil du client typique qui achète des produits de Jacob’s Farm et Del Cabo, Kurt répond : « Outre les adeptes traditionnels du bio, il y a des clients avec un important pouvoir d’achat qui se rendent généralement dans les supermarchés conventionnels. Ils cherchent la qualité et croient au bio. Ils voient les chefs cuisiniers des restaurants étoilés américains opter résolument pour le bio et décident de les suivre dans ce choix. Le prix des plantes bio ne diffère pas non plus beaucoup de celui des plantes fraîches conventionnelles de qualité, donc cela ne représente pas un obstacle en soi. La forte croissance de notre chiffre d’affaires est due à ce type de clients ». Dans les super-marchés bio, Jacob’s Farm vend surtout aux consommateurs bio qui réfléchissent à leur mode de vie. Ce type de client cuisine beaucoup plus souvent (surtout par rapport aux américains traditionnels qui ne savent pas cuisiner) et il le fait entre autres parce qu’il a confiance en sa propre cuisine.

© P

aolo

Vesc

ia

… l’exportation du Mexique vers les États-Unis reste un problème épineux. “Les gens croient encore toujours que les produits mexicains sont de moins bonne qualité que les produits américains”.

Page 46: Organic Pro 4

Et la récession ne fait pas peur à Jacob’s Farm. L’expérience a appris à ses fondateurs que, pendant ces périodes, on économise sur tout sauf sur la nourriture. Chez Jacob’s Farm, on continue aussi à faire attention à garder des prix très proches de ceux pratiqués en conventionnel.

Les défisJacob’s Farm continue à innover et a encore quelques défis à relever. Ainsi, il y a le problème des frais de transports sans cesse en hausse (+ 50000 dollars en 2008). Actuellement l’option du biodiesel issu de graines de moutarde est étudiée. Il est moins cher, et ses déchets peu-vent être utilisés comme herbicides ou insecticides naturels.

Pour faire face à la demande en hiver, Jacob’s Farm désire investir dans des serres pour le département de Pescadero, mais le prix des terrains est tellement élevé en Californie qu’il ne resterait pas d’argent pour les panneaux solaires et il faudrait alors chauffer les serres de manière non écologique et donc très coûteuse. De plus, il faut aussi consacrer de l’attention à l’aventure mexicaine. Il y a maintenant 12 zones à coordonner au Mexique. On y cultive plus de produits qu’à Pescadero, et cela nécessite plus de connaissances en matière de culture bio.

Carton, maïs ou plastique ?Un dernier défi a trait aux emballages. Jusqu’à présent, des petites boîtes en plastique sont utilisées, mais elles coûtent cher à transporter et en plus, les prix du plastique explosent en raison de la hausse du prix du pétrole. C’est pourquoi,

même si les clients ne se plaignent pas beaucoup des emballages, l’en-treprise veut passer à une alternative biodégradable. Le carton n’étant pas satisfaisant car le consommateur veut voir les produits, Jacob’s Farm étudie si un sachet biodégradable ne serait pas la solution. Les emballages à base de maïs ne sont pas une alternative. Kurt nous ex-plique pourquoi : « Nous ne pouvons pas en garantir la biodégradabili-té, car les sachets sont généralement jetés avec les déchets de légumes, ce qui gêne le processus de biodégradation ». Jacob’s Farm espère cependant pouvoir convaincre les consommateurs d’opter pour les emballages en carton en continuant de fournir des efforts en matière de fiabilité et de mise en confiance.

Le bio aux USA > 3ème partie

retailorganicV.U. Niko D’hont – Verschijnt 5 maal per jaar (februari, april, juni, september, november) – Juni/Juli/Augustus 2008 – 1ste jaargang

P802085 – Afgiftekantoor: Antwerpen X – Version Française sur simple demande

Onafhankelijk vakblad voor de distributie van biologische, ecologische, vegetarische en dieetproducten in de Benelux en Frankrijk

1nr

GLUTENVRIJE VOEDING: STERKE GROEI VERWACHT

KOOKBOEKSCHRIJFSTER VALÉRIE CUPILLARD

SHAMPOO: SCHUIM KAN NU NATUURLIJKER

VOEDZAME ONTBIJTGRANEN

NIEUWMAGAZINEVOOR DE PROFESSIONAL

retail

organicV.U. Niko D’hont – Verschijnt 5 maal per jaar (februari, april, juni, september, november) – September/Oktober/November 2008 – 1ste jaargang

P802085 – Afgiftekantoor: Antwerpen X – Version Française sur simple demande

Onafhankelijk vakblad voor de distributie van biologische, ecologische, vegetarische en dieetproducten in de Benelux en Frankrijk

2nr

SOJA: GOUDEN BOON MET VELE GEDAANTENNATUURLIJKE TANDPASTA TERUG NAAR DE ESSENTIE

CONSEQUENT ECOLOGISCH DENKEN ALS WINKELIER

BIOLOGISCHE INGREDIËNTEN ZIJN KRACHTIGER

NIEUWMAGAZINEVOOR DE PROFESSIONAL

REPORTAGEBIO IN THE

Organic PRO est-il dévoré dès qu’il arrive dans la boîte aux lettres de votre magasin ?

DÉSIRERIEZ-VOUS OBTENIR UN EXEMPLAIRE SUPPLÉMENTAIRE ?En tant que professionnel du secteur bio, vous avez droit

à un exemplaire gratuit de chaque numéro de notre magazine. De plus, nous garantissons à nos annonceurs

un groupe cible quasi complet de magasins bio, de restaurants bio et d’autres décisionnaires du secteur.

Mais peut-être serait-il plus pratique pour vous de recevoir plusieurs exemplaires par parution afi n que vos collaborateurs puissent eux aussi découvrir les dernières actualités, nos comptes-rendus de salons, nos dossiers détaillés et bien d’autres choses encore qui ont trait à notre secteur.

CELA EST DÉSORMAIS POSSIBLE! Pour seulement 16 euros par an, vous pourrez recevoir 2 exemplaires dans votre boîte aux lettres. Mais peut-être désireriez-vous en recevoir 3 exemplaires ou plus ? Cela est également possible !

INTÉRESSÉ(E) ? Envoyez-nous un courriel à [email protected]ès paiement, vous recevrez une facture.*

2 exemplaires à chaque parution: > €16 euros par an HTVA (5 numéros)

3 exemplaires à chaque parution > €31 euros par an HTVA (5 numéros)

4 exemplaires à chaque parution: > €45 euros par an HTVA (5 numéros)

5 exemplaires à chaque parution: > €59 euros par an HTVA (5 numéros)*Pour rappel, les frais encourus pour la littérature professionnelle sont fi scalement déductibles.

Page 47: Organic Pro 4

Provamel Yofu constitue une alternative crémeuse et très digeste aux yaourts laitiers. La toute nouvelle variété de ce délice sain ne manquera pas de séduire grâce à son arôme frais et subtil de citron vert et mélisse. Vous pouvez trouver les produits Provamel dans les magasins bio. Plus d’info sur www.provamel.com

PROVAMEL. PRENEZ SOIN DE VOTRE AVENIR

Nouveau : Provamel Bio Yofu Citron Vert et Mélisse

NOUVEAU

0388_Ad_EchoBio.indd 1 28-01-2009 14:51:35

Page 48: Organic Pro 4

Mar

atho

n C

reat

ive

+32

3 6

53 3

3 77NOUVEAU

I N F O T E L 0 0 3 2 ( 0 ) 3 6 5 3 2 5 4 1 • W W W . N O B L E - H O U S E . T K

Un délice pour ta peauUn parfait bien-être pour TOISI VOUS NE POUVEZ PAS LE MANGER, NE L’ APPLIQUEZ JAMAIS SUR VOTRE PEAUAMANPRANA 100% HUILE DE JOUR, DE CORPS ET DE MASSAGE BIO

06•Organic Retail mrt09.indd 2 09-03-2009 12:26:18