optique physique

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1 Chapitre 1. Ondes Lumineuses Introduction * L’optique est la partie de la physique qui étudie la lumière et les phénomènes qu’elle engendre. Les radiations lumineuses sont des ondes électromagnétiques dans la gamme des longueurs d’onde UV-visible-IR. * La propagation est régie par les équations de Maxwell, qui permettent d’une part, la description exacte de la propagation sous forme d’une onde électromagnétique et d’autre part les propriétés structurales des champs électrique et magnétique. * Dans le cadre de l’optique physique, on étudie la propagation sous forme d’une onde, l’interférence et la diffraction.

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Page 1: Optique Physique

1

Chapitre 1. Ondes Lumineuses

Introduction

* L’optique est la partie de la physique qui étudie la

lumière et les phénomènes qu’elle engendre. Les

radiations lumineuses sont des ondes électromagnétiques

dans la gamme des longueurs d’onde UV-visible-IR.

* La propagation est régie par les équations de Maxwell,

qui permettent d’une part, la description exacte de la

propagation sous forme d’une onde électromagnétique et

d’autre part les propriétés structurales des champs

électrique et magnétique.

* Dans le cadre de l’optique physique, on étudie la

propagation sous forme d’une onde, l’interférence et la

diffraction.

Page 2: Optique Physique

2

1. Vibrations et Ondes

1.1. Vibration

* Une vibration est une grandeur physique mesurable

(scalaire ou vectorielle) périodique dans le temps. Sa

période temporelle est T (seconde) et sa fréquence est ν

(Hertz)

f (t) f (t T) | 1/ T

* Une vibration harmonique est de la forme

(t) a.cos( .t) | 2

Ou a est amplitude, ω la pulsation et ωt est l’argument

(phase temporelle).

* Sous forme complexe la vibration harmonique est

donnée par

(t) a.exp( j. .t)

1.2. Onde Plane

*Une onde est une vibration qui se propage dans l'espace

(milieu de propagation) à la vitesse v. Elle est de la forme

(Onde harmonique plane)

a exp j( t k.r)

Elle s’écrit à l’aide de l’amplitude complexe comme

.exp j( t) | a.exp( jk.r)

La phase spatiale (argument de l’amplitude complexe) est

k.r 2 .(u.r) /

Page 3: Optique Physique

3

La longueur d’onde et le vecteur d’onde sont donnés par

vT |k (2 / )u

Le vecteur u représente la direction de propagation de

l’onde donné par

x x y y z zu u .e u .e u .e

Le vecteur r, point d’espace qui subit la perturbation est

x y zr x.e y.e z.e

La phase spatiale est

k.r 2 . / | x y zr.u x.u y.u z.u

Ou ξ est la projection du vecteur r sur la direction de

propagation

* On appelle surface d’onde l’ensemble des positions

géométriques (forme géométrique) où la phase spatiale est

constante appelée équiphase. Par conséquent

k.r 2 . / cste

cste plan

1.3. Onde sphérique

* Une onde sphérique (surface d’onde sphérique) est

donnée par

a exp j( t k.r)

.exp j( t)

a.exp( jkr)

Page 4: Optique Physique

4

L’amplitude est de la forme

a cste / r Elle est inversement proportionnelle à r, l’amplitude

diminue en fonction de r, l’onde est amortie.

La phase spatiale est

kr 2 .r / Le module du vecteur d’onde et le module du vecteur-

position sont

k 2 / 2 2 2 1/ 2r (x y z )

La surface d’onde est donnée par l’équiphase

kr 2 .r / cste r rayon cste sphère

1.4. Equation de propagation

*Les ondes plane et sphérique sont solution de l’équation

de Lambert (équation de propagation). Elles obéissent à 2 2 2/ v . t

2 2 2 2 2/ z / v . t

La vitesse de propagation est v et la direction de

propagation est l’axe z.

* L’énergie lumineuse se propage selon des courbes

perpendiculaires en tout point aux surfaces d’onde.

Page 5: Optique Physique

5

L’intensité instantanée est proportionnelle au module de

l’amplitude au carré

a.exp( jk.r).exp j( t) * 2E . a

L’intensité moyenne est obtenue à partir de la valeur

moyenne temporelle (temps intégration du détecteur) de

l’amplitude au carré 2I a

1.5. Polarisation de l’onde

* Quand l’onde est vectorielle (norme, direction, sens), on

distingue deux directions : direction de propagation et

direction de vibration appelée polarisation.

* On définit le type longitudinal quand la polarisation est

parallèle à la propagation. Quand la polarisation est

orthogonale à la propagation alors on a le type

transversal.

* Le plan de polarisation est le plan qui contient le

vecteur-polarisation. On distingue différents états de

polarisation: linéaire, circulaire et elliptique.

* Soit une onde plane vectorielle transversale définit par

x yx y.e .e

La direction de propagation et la phase

zk (2 / ).e

Page 6: Optique Physique

6

k.r k.z

x a.cos( t k.z)

y a.cos( t k.z )

Nous avons

x / a cos( t k.z)

y / b cos( t k.z).cos( ) sin( t k.z).sin( )

y xsin( t k.z).sin( ) ( / b) ( / a).cos( )

xcos( t k.z).sin( ) ( / a).sin( )

En élevant au carré les deux membres de l’égalité, on a 2 2 2 2 2 2

y x x y xsin ( / b) ( / a) .cos 2. . cos / a.b ( / a) .sin

L’équation de la trajectoire est obtenue en éliminant le

temps entre ψx et ψy soit 2 2 2

x y x y( / a) ( / b) 2. . cos / a.b sin

* Les états de polarisation sont fonction du déphasage

entre les deux composantes. L’onde est dite non polarisée

quand le déphasage est aléatoire.

Etat polarisation elliptique. Le déphasage est constant,

l’équation est de la forme 2 2 2

x y x y( / a) ( / b) 2. . cos / a.b sin

Etat polarisation elliptique droite. Le déphasage est π/2,

l’équation est de la forme 2 2

x y( / a) ( / b) 1

Page 7: Optique Physique

7

Etat polarisation circulaire. Le déphasage est π/2, le

grand axe de l’ellipse est égal au petit axe (a=b).

L’équation est de la forme 2 2

x y( / a) ( / a) 1

Etat polarisation plane. Le déphasage est nul, l’équation

est de la forme

x y(a / b).

Animation

1.6. Indice de réfraction

* L’indice de réfraction est une caractéristique intrinsèque

du milieu de propagation. Il renseigne sur le

comportement du milieu vis-à-vis de la lumière

(interaction rayonnement-matière). Il est égal au rapport

de la vitesse de la lumière dans le vide (célérité c) et de la

vitesse dans le milieu.

n c / v * L’indice n est supérieur à l’unité. Exemple : l’indice de

l’air est 1, l’indice de l’eau est 1.33 et pour le verre est de

1.51.

* Un milieu homogène est un milieu dont l’indice de

réfraction est le même en tout point. Un milieu isotrope

Page 8: Optique Physique

8

est un milieu dont l’indice de réfraction ne dépend pas de

la direction considérée (Exemple : l’air ou l’eau). Un

milieu anisotrope est un milieu dont l’indice dépend du

trajet suivi par la lumière (Exemple : cristaux). Un milieu

dispersif est un milieu dont l’indice dépend de la longueur

d'onde. La vitesse de l’onde lumineuse dépend de la

fréquence (exemple violet et rouge).

n fct( )

La formule de Cauchy donne l'indice de réfraction en

fonction de la longueur d'onde 2n( ) a b /

Les paramètres a et b dépendent du matériau. Dans le cas

l’eau 3 2n( ) 1.3242 3.0348.10 /

2. Onde électromagnétique et Lumière

2.1. Equations de Maxwell

* Maxwell, après avoir construit la théorie de

l’électromagnétisme (1876) (Equations de Maxwell),

affirme que la lumière est une onde électromagnétique

OEM qui se propage dans le vide à la célérité de 3.108

m.s−1.

* Equation de propagation 2 2E E / t

Page 9: Optique Physique

9

2

0 0. .c 1 | 2

0. .v 1

(ε0,ε) sont les permittivités diélectriques du vide et du

milieu ; μ0 est la perméabilité magnétique du vide et v la

vitesse de propagation dans le milieu. La permittivité du

milieu peut s’exprimée en fonction de la permittivité

relative par

r 0.

L’indice de réfraction du milieu est

rn c / v

* Champ électrique et magnétique solution de l’équation

de propagation sont de la forme (solution plane)

0E E .expi( t k.r) | 0B B .expi( t k.r)

2.2. Onde électromagnétique

* A partir des équations de Maxwell on détermine les

propriétés structurales de l’onde électromagnétique qui

sont résumées dans cette expression

B (u E) / c

* Par conséquent l’onde électromagnétique est transverse

(champs sont et perpendiculaires à la direction de

propagation), les champs E et B sont orthogonaux entre

eux et forme avec la direction de propagation un trièdre

directe. Les amplitudes sont reliés par

Page 10: Optique Physique

10

0 0E c.B

* La description d’une onde électromagnétique est

suffisante par la connaissance du champ électrique E (B

est complètement).

* La polarisation de l’onde est associée à la direction du

champ électrique E. L’intensité de l’onde

électromagnétique est associée au vecteur de Poynting.

2

0 0s (E B) / ( .c .(E B)

2

0s .c. E .u

* 2

0 0I s.s c.E / 2

Page 11: Optique Physique

11

2.3. Spectre électromagnétique

* On classe les ondes électromagnétiques en différentes

catégories en fonction de la longueur d’onde et du mode

de production.

Page 12: Optique Physique

12

2.4. Spectre visible

* Le spectre visible s’étend du rouge (780 nm) au violet

(380 nm) en passant par orange, jaune, vert, bleu, indigo.

La lumière peut être polychromatique (plusieurs

longueurs d’onde), ou monochromatique (une seule

longueur d’onde). Une lumière blanche contient tout le

spectre visible.

2.5. Sources lumineuses

2.5.1. Sources thermiques

Les corps portés à une certaine température (Soleil ;

Ampoule) émettent de la lumière (incandescence). Une

lampe à incandescence est formée par un filament de

Tungstène porté à haute température (~3000 K) par effet

Joule et placé dans une ampoule (Verre ou Quantz)

Page 13: Optique Physique

13

contenant un Halogène (Iode gaz tampon qui réagit avec

le Tungstène et le recycle) destiné à limiter l’évaporation

du filament. Le spectre solaire et raies de Fraunhofer

2.5.2. Sources spectrales

* Lampes à décharge à basse pression (Hydrogène ;

Oxygène ; Sodium ; Mercure) : Les niveaux excités sont

peuplés par la décharge électrique. Un flux d’électrons

excite des atomes ou des molécules à l’état gazeux qui

retombent à l’état fondamental (transition spontanée) en

produisant un rayonnement ayant un spectre de raies

quasi-monochromatiques.

2.6. Polarisation de la lumière

2.6.1. Production de la lumière polarisée

Un polariseur est un système optique (qu'on considérera

plan) possédant deux directions privilégiées. L'une

d'entre elles, appelée axe de transmission, est telle que le

polariseur transmet la composante du champ électrique

Page 14: Optique Physique

14

incident parallèle à l'axe de transmission et arrête la

composante perpendiculaire.

La lumière sortant d'un polariseur est polarisée

rectilignement, parallèlement à la direction de l'axe de

transmission, quelle que soit la nature de la lumière

incidente. En outre, si la lumière incidente est polarisée

rectilignement selon la direction perpendiculaire à l'axe

de transmission, alors aucune lumière ne sort du

polariseur.

2.6.2. Loi de Malus

Considérons deux polariseurs, l'un à la suite de l'autre,

dont les axes de transmission respectifs font un angle α.

À la sortie du premier polariseur, le champ électrique est

polarisé rectilignement selon la direction u1, du premier

axe de transmission. Après le second polariseur, souvent

appelé analyseur, la lumière est polarisée rectilignement

selon u2, direction de son axe de transmission. Le champ

électrique après le premier polariseur est noté

1 11E E .u

Après l'analyseur, le champ transmis est :

2 2 22 1E E .u E .cos .u

Page 15: Optique Physique

15

Comme l'intensité de l'onde électromagnétique est

proportionnelle au carré de l'amplitude du champ, on en

déduit la loi de Malus : 2

2 1I I .cos

En conclusion, quand on place successivement un

polariseur et un analyseur, l'intensité lumineuse après le

polariseur est liée à l'intensité après l'analyseur par la loi

de Malus, qui fait intervenir l’angle entre les axes de

transmission du polariseur et de l'analyseur.

2.6.3. Polarisation par dichroïsme

Un polaroïd est réalisé à l'aide de feuilles plastiques

enduites d'un matériau organique à grandes molécules

puis étirées. On obtient alors une grille organique qui va

absorber le champ électrique sauf quand celui-ci est

perpendiculaire à la direction des molécules. On a alors

un très fort coefficient d'absorption dans la direction des

molécules (T=0,0002%) et une transmittance de l'ordre

de 50% dans la direction perpendiculaire. On obtient

donc à la sortie une onde polarisée rectilignement.

Page 16: Optique Physique

16

2.7. Milieux dispersifs

2.7. 1. Loi de Cauchy

Pour la lumière visible, une approximation satisfaisante

des variations de l'indice avec la longueur d'onde est

donnée par la Loi de Cauchy 2n( ) a b /

Où λ0 est la longueur d'onde dans le vide et où a (sans

unité) et b (en mètre carré) caractérisent le milieu. On

remarque que pour un milieu non dispersif, b = 0 et qu'un

milieu est de moins en moins dispersif si b tend vers 0.

2.7.2. Indice de réfraction référence

Pour mesurer un indice de réfraction dans un milieu

dispersif, il faut une radiation monochromatique de

référence, comme la raie D du Sodium (longueur d'onde

dans le vide λD = 587,6 nm. L'indice absolu nD de l'eau à

20°C est 1,333 ; celui d'un verre ordinaire est compris

entre 1,511 et 1,535. L'indice de l'air est égal à

1,000 292 6 dans les conditions normales de température

et de pression.

Page 17: Optique Physique

17

2.7.3. Pouvoir dispersif

Dans le domaine du visible (longueurs d'onde dans le

vide comprises entre 380 nm et 780 nm), la dispersion est

caractérisée par le nombre d'Abbe ou la constringence qui

définit le pouvoir dispersive d’un milieu. Le nombre

d'Abbe V se définit en fonction des indices de réfraction à

différentes longueurs d'onde, correspondant à des raies

spectrales de Fraunhofer de certains éléments :

D F Cv (n 1) /(n n )

F et C désignant deux raies de l'hydrogène : la rouge de

longueurs d'onde dans le vide λF = 486,1 nm et la bleu λC

= 656,3 nm. D désigne une raie de sodium jaune de

longueur d'onde dans le vide λD = 587,6 nm.

2.7.4. Classification des verres

On classe alors les verres en type Crown (moins dispersif)

ou Flint (plus dispersif) suivant que le nombre d'Abbe est

inférieure ou supérieure à 50.

Le verre flint (silex en anglais) est un type de verre ou

l’indice de réfraction est grand (1.45 et 2) et le nombre

d’Abbe faible (inférieur à 50) qui entraine une grand

dispersion chromatique. Le verre crown (fabrication des

lentilles produit à partir d’un silicate alcalin) est un type

de verre ou l’indice de réfraction est faible et le nombre

Page 18: Optique Physique

18

d’Abbe grand qui entraine une faible dispersion

chromatique.

2.8. Détecteurs optiques

2.8.1. Définition

Un détecteur convertit un rayonnement optique en

signaux électriques plus faciles à mesurer. On distinguera

les détecteurs thermiques et les détecteurs photoniques.

Pour les détecteurs thermiques, le processus physique de

conversion est basé sur l’absorption de la lumière qui se

traduit par une élévation de température (échauffement

du corps) d’un matériau absorbant qui est ensuite

convertie en signal électrique (photon-température-

électron). Pour les détecteurs photoniques, le processus

physique de conversion est basé sur effet

photoélectrique qui convertit directement les photons

incidents en électrons (photon-électron).

2.8.1. Détecteurs thermiques

On distingue trois types de détecteurs thermiques :

Thermopiles, bolomètres et pyroélectrique.

Un thermocouple est formé de deux conducteurs

différents soudés en V. Une tension proportionnelle au

Page 19: Optique Physique

19

flux est alors générée par effet thermoélectrique (effet

Seebeck).

Un bolomètre utilise la variation de résistivité d'un

matériau induite par la variation de sa température

consécutive à l'absorption du rayonnement.

Un pyroélectrique est constitué d'un cristal isolant dont

la maille ne présente pas de centre de symétrie. Un

changement de température se traduit par une tension

transitoire (lumière modulée, impulsion lumineuse de

quelques μs)

2.8.2. Détecteurs photoniques

On distingue trois types de détecteurs photoniques:

Photoémissif, photoconducteur et photovoltaïque.

Un photoémissif est constitué d’un matériau

photosensible (matériaux semi-conducteurs) qui par effet

photoélectrique permet l’éjection ou la libération

d’électrons libres.

Un photoconducteur est constitué d’un matériau (semi

conducteurs intrinsèques ou extrinsèques) qui par effet

photoélectrique permet la modification de la conductivité

électrique du matériau due à la création d’électrons semi

libres

Page 20: Optique Physique

20

Un photovoltaïque est constitué d’un matériau (semi

conducteur inhomogène) qui par effet photoélectrique

permet la modification de la barrière de potentiel de la

jonction.

Page 21: Optique Physique

1

Chapitre 2.

1. Emission lumineuse

1.1. Notion de Transition

Le processus d’émission de la lumière résulte d’une

transition électronique. Une transition correspond au

passage d’un niveau d’énergie à un autre.

Lors d’un apport d’énergie extérieur, un atome à

l’état fondamental s’excite et subit une transition vers un

niveau d’énergie supérieur. Spontanément il effectue une

autre transition radiative avec restitution l’énergie

(libération d’un photon).

1.2. Notion de train d’onde

La lumière est alors émise par trains d’ondes

provenant des atomes d’une source. Un train d'ondes est

une onde de durée de vie finie (limitée dans le temps).

Page 22: Optique Physique

2

La durée de vie τ est appelée temps de cohérence

auquel on associe une longueur de cohérence L définit par

L = τ.v

Où v est la vitesse de propagation de l'onde. Un même

atome émet au cours du temps une succession de trains

d’ondes.

1.3. Notion de cohérence

Le processus d’excitation et de désexcitation se

produit au hasard au cours du temps: il n’y a aucune

relation entre le temps qui marque la fin d’un train

d’onde et le temps qui marque le début du train d’onde

suivant. On dit il n’y a pas de relation de phase entre les

trains d’ondes.

La phase est constante sur un train d’ondes donné

pendant le temps de cohérence (durée de vie du train

Page 23: Optique Physique

3

d’onde), mais varie aléatoirement d’un train d’onde à

l’autre.

Sur une durée de détection, la phase prendra toutes

les valeurs possibles entre 0 et 2π. La polarisation aussi

change de manière aléatoire d’un train d’ondes à l’autre.

Elle prendra toutes les directions possibles.

Une source monochromatique (une seule longueur

d’onde) correspond à une source lumineuse avec des

trains d’onde de grande durée de vie donc de grande

longueur de cohérence.

Page 24: Optique Physique

4

2. Interférences

2.1. Terme d’interférence

Deux ondes lumineuses monochromatiques issues de

deux sources S1 et S2 avec une même longueur d’onde et

un même état de polarisation se superposent en un point

M de l’espace. On note r1 la distance S1M et r2 la distance

S2M. L’amplitude complexe résultante en M s’écrit

1 2E E E= + 1j( t kr )

1 01E E .e ω −= 2j( t kr )

2 02E E .e ω −= 1 2jkr jkrj t

01 02E e .(E .e E .e )− −ω= +

L’intensité au point M est proportionnelle au carré de

l’amplitude s’écrit *I E.E∝

2 1 2 1jk (r r ) jk(r r )* 2 201 02 01 02E.E E E E .E (e e )− − −= + + +

1 2 1 2I I I 2 I I .cos= + + ϕ

2 1k(r r ) 2 . /ϕ = − = π δ λ

p / 2 /= ϕ π = δ λ

On appelle le nombre p ordre d’interférence (numéro de la

frange). Pour une frange claire (Imax) il est entier et pour

une frange sombre il est demi-entier (Imin).

Page 25: Optique Physique

5

Le déphasage ϕ ne dépend que de la variation du

chemin optique δ. Le chemin optique étant le produit du

chemin géométrique par l’indice de réfraction du milieu.

L’intensité peut s’écrire sous la forme

1 2 12I I I J= + +

12 1 2J 2 I I .cos(2 . / )= π δ λ

On constate qu’elle est composée de deux termes : terme

qui représente les intensités I1 et I2 des deux sources et

terme supplémentaire J12 appelé terme d’interférence.

L’interférence ne dépend que la différence de marche.

Interférence = terme d’interférence non nul

2.2. Franges d’interférence

Sur l’écran, on observe une variation d’intensité due

à la variation du terme d’interférence (déphasage entre les

deux ondes qui est dû à la différence de marche)

On observe des zones claires qui correspondent à une

interférence constructive quand les deux ondes sont en

phase (franges brillantes) et des zones sombres qui

correspondent à une interférence destructive quand les

deux ondes sont en opposition de phase (franges sombres).

L’ensemble des franges constitue un interférogramme.

Page 26: Optique Physique

6

On appelle frange d’interférence l’ensemble des

points M qui ont le même état d’interférence. On

distingue les franges brillantes d’intensité maximale (I =

Imax) et les franges sombres d’intensité minimale (I = Imin).

Distribution de l’intensité

1 2 1 2I( ) I I 2 I I .cosϕ = + + ϕ

1 2 1 2I( ) I I 2 I I .cos(2 . / )δ = + + π δ λ

Interférence constructive : Intensité maximale : franges

claires

maxI I( 2 .m) I( m. )= ϕ = π = δ = λ

max 1 2 1 2I I I 2 I I= + +

Interférence destructive : Intensité minimale : franges

sombres

minI I( (2m 1). ) I( (2m 1). / 2)= ϕ = + π = δ = + λ

min 1 2 1 2I I I 2 I I= + −

Page 27: Optique Physique

7

2.3. Intensité moyenne et Visibilité

Détermination des intensités des sources I1 et I2 en

fonction des intensités Imax et Imin de l’interférogramme.

Nous avons

max 1 2 1 2I I I 2 I I= + +

min 1 2 1 2I I I 2 I I= + −

Alors on obtient par identification

1 2 max minI I (I I ) / 2+ = +

1 2 max min2 I I (I I ) / 2= −

On note I0 l’intensité moyenne de l’interférogramme et V

la visibilité des franges

0 max minI (I I ) / 2= +

max min max minV (I I ) /(I I )= − +

Page 28: Optique Physique

8

L’intensité peut s’exprimer en fonction de l’intensité

moyenne et de la visibilité

max min max minI( ) ((I I ) / 2) ((I I ) / 2).cosϕ = + + − ϕ

0I( ) I .(1 V.cos( ))ϕ = + ϕ

0I( ) I .(1 V.cos(2 . / ))δ = + π δ λ

On appelle interfrange la distance i entre deux franges de

même nature. Elle est obtenue pour un déphasage de 2π,

qui correspond à une variation du chemin optique λ et

une variation de l’ordre d’interférence (numéro de frange)

égale à 1( 2∆ϕ = π ; ∆δ = λ ; p 1∆ = )

On appelle frange centrale la frange qui correspond à une

différence de marche nulle. La frange centrale est une

frange claire d’ordre zéro (numéro de frange centrale est

p=0)

2.4. Systèmes interférentiels

Dans la réalité, deux sources lumineuses distinctes

ne produisent pas d’interférence. L’observation du

phénomène nécessite un dispositif qui divise, puis

Page 29: Optique Physique

9

superpose la lumière issue d’une seule source appelé

interféromètre

On distingue deux catégories de dispositifs

interférentiels: interféromètres à division du front d’onde

et interféromètres à division d’amplitude.

Dans le dispositif de division du front d’onde : on

prélève sur un faisceau incident deux faisceaux provenant

de deux endroits différents du front d’onde. Dans le

dispositif de division d’amplitude: une surface

partiellement réfléchissante opère une division du flux

lumineux incident. Les deux faisceaux émergeants sont

cohérents et interfèrent après avoir parcouru des chemins

différents.

Page 30: Optique Physique

10

3. Dispositif division du front d’onde

3.1. Fentes de Young

Description du dispositif

Le dispositif de Young est un système constitué d’une

source principale S et de deux fentes S1 et S2 percées dans

un écran opaque qui jouent le rôle de sources secondaires

(division de front d’onde). L’écran d’observation est

perpendiculaire à l’axe entre les sources. Les franges sont

rectilignes et non localisées.

Différence de marche

On note r1 et r2 la distance entre les deux sources

secondaires et le point d’observation M. On note s la

distance entre les deux sources et D la distance entre les

sources et l’écran d’observation.

Page 31: Optique Physique

11

1

s / 2

OS 0

0

=����

2

s / 2

OS 0

0

−=

����

x

OM y

D

=�����

1 11r S M OM OS= = −� ����� ����� ����

2 22r S M OM OS= = −� ����� ����� ����

1

x s / 2

r y

D

−=�

2

x s / 2

r y

D

+=

D’où 2 2 2 1/ 2

1r ((x s / 2) y D ))= − + + 2 2 2 1/ 2

2r ((x s / 2) y D ))= + + +

Page 32: Optique Physique

12

Avec les conditions

s D x D y D≪ ≪ ≪

En appliquant un développement limité on obtient 1/ 2

1 1 1r D.(1 ) D.(1 / 2)= + ε = + ε 1/ 2

2 2 2r D.(1 ) D.(1 / 2)= + ε = + ε 2 2 2

1 ((x s / 2) y ) / Dε = − + 2 2 2

2 ((x s / 2) y ) / Dε = + + 2 2

1r D ((x s / 2) y ) / 2D= + − + 2 2

2r D ((x s / 2) y ) / 2D= + + +

La différence de marche (équation des franges) due au

dispositif est

2 1(r r ) s.x / D− = δ =

La différence de marche dépend de la coordonnée x

(direction des sources) et des caractéristiques du dispositif

interférentiel (distance entre sources et distance source-

écran).

Intensité et interfrange

L’intensité sur l’écran est donnée par

0I(x) I .(1 V.cos(2 .s.x / D ))= + π λ

L’intensité en M (x, y) ne dépend pas de la coordonnée y :

les franges sont rectilignes et parallèles à l’axe y (même

état d’interférence sur l’axe des y).

L’interfrange produit par le dispositif

i .(D /s)= λ

Page 33: Optique Physique

13

Un éloignement de l’écran entraine une augmentation de

l’interfrange et elle diminue quand on écarte les sources

secondaires

Cas 1. Différence de marche lame

Soit une de verre d’épaisseur e et d’indice n introduite

devant la source S2.

La différence de marche introduite par la lame est

lame ne e (n 1).eδ = − = −

La différence de marche introduite par Dispositif Young

est

Young s.x / Dδ =

La différence de marche totale

s.x / D (n 1).eδ = + −

Page 34: Optique Physique

14

Si la lame a été introduite devant la source S1, la

différence de marche devient

s.x / D (n 1).eδ = − −

L’introduction de la lame entraine un déplacement de la

figure d’interférence et de la frange centrale.

Cas 2. Différence de marche source

Dans un dispositif de Young on déplace la source distante

de d des fentes vers le haut d’une valeur h.

La différence de marche introduite par le déplacement de

la source, est

source s.h / dδ =

La différence de marche introduite par Dispositif Young

est

Young s.x / Dδ =

La différence de marche totale

s.x / D s.h / dδ = +

Page 35: Optique Physique

15

Si on descend la source de h, la différence de marche

devient

s.x / D s.h / dδ = − Le déplacement de la source entraine un déplacement de la

figure d’interférence et de la frange centrale.

3.2. Biprisme Fresnel

Description

Ce dispositif est formé par deux prismes identiques accolés

et éclairés par une source principale. Les déviations

symétriques dues aux prismes donnent un champ

d’interférence (deux sources secondaires virtuelles).Les

franges sont rectiligne et non localisées.

Prisme

Un prisme est caractérisé par son indice et son angle

d’ouverture A. Les rayons entrant et sortant sont séparés

d’un angle appelé déviation.

Page 36: Optique Physique

16

A r r '= +

i i ' Aθ = + − (n 1)Aθ = −

Différence de marche

On note d la distance entre la source et le Biprisme et L la

distance Biprisme et écran. A partir du modèle de Young,

la différence de marche est donnée par

s.x / Dδ = Il suffit de remplacer les différentes valeurs

D d L= + tg s / 2dθ =

s 2d 2d.A.(n 1)= θ = −

2d.A.(n 1).x /(d L)δ = − +

Interfrange

L’interfrange est donnée par

i .((d L) / 2(n 1)A.d)= λ + −

Page 37: Optique Physique

17

Section 4. Dispositif division amplitude

4.1. Lame faces parallèles

Description

Un faisceau lumineux issu d’une source ponctuelle,

tombant sur une lame transparente d’épaisseur constante.

Le faisceau est, au niveau de chaque interface réfléchi et

réfracté.

On considère l’interférence entre les deux premiers

rayons réfléchis. Les autres rayons ont des énergies trop

faibles. L’interférence est observée au plan focal d’une

lentille mince convergente. Les franges sont des anneaux

concentriques d’égale inclinaison localisés à l’infini.

Formules de Fresnel

Les formules de Fresnel relatives à la réflexion et à la

réfraction permettent de déterminer les coefficients de

Page 38: Optique Physique

18

réflexion et de transmission en amplitude. Pour les angles

petits (faible incidence)

Coefficient de réflexion

12 1 2 1 2r (n n ) /(n n )= − +

Coefficient de transmission

12 1 1 2t 2n /(n n )= +

Différence de marche

Soit une lame d’épaisseur d et d’indice n éclairée par une

source ponctuelle sous incidence θ. La différence de

marche entre les deux premiers rayons réfléchis est

nIJ nJK ILδ = + − IJ JK d / cos= = θ IK 2dtg= θ

22nd(1 sin ) / cosδ = − θ θ

2ndcosδ = θ Au plan focal d’une lentille mince f, la différence de

marche en fonction r rayon vecteur du point M sur

l’écran est 2cos 1 / 2θ = − θ

r / fθ = 2 22.n.d.(1 r / 2f )δ = −

Ordre d’interférence 2 2p / 2.n.d.(1 r / 2f ) /= δ λ = − λ

Page 39: Optique Physique

19

Les franges sont des anneaux concentriques qui se ressert

quand r augmente. L’ordre de l’anneau au centre (r=0) est

0p / 2.n.d /= δ λ = λ

L’ordre d’interférence s’écrit 2 2

0p p (1 r / 2f )= −

Le rayon des anneaux est donné par 2 2

0r 2f (1 p / p )= −

4.2. Coin d’air

Description

Ce dispositif utilise une lame mince d'air comprise entre

deux lames de verre formant un petit angle ε.

Page 40: Optique Physique

20

Les franges sont rectilignes localisées sur la lame et

dessinent les lignes d'égale épaisseur : ce sont des droites

parallèles à l'arête du coin. Quand on passe d'une frange

à la suivante (deux franges de même type), l'épaisseur

varie de λ/2.

Différence de marche

On note e l’épaisseur du coin d’air qui forme un petit

angle ε

2.eδ = Franges d’égales épaisseurs

tg e / xε = ε =

2. .xδ = ε

Page 41: Optique Physique

1

3. Diffraction lumineuse

3.1. Notion de diffraction

En 1665, le Père Grimaldi constate qu’au contour des

obstacles ou aux bords d’un trou, la lumière subit un

éparpillement, et appelle ce phénomène diffraction.

Si l’on cherche à isoler un rayon lumineux en envoyant un

faisceau parallèle à travers un trou de plus en plus petit, on

s’aperçoit que lorsque le trou est assez petit, le faisceau

émergeant diverge.

Le terme diffraction signifie toute déviation des rayons

lumineux de leur trajet rectiligne qui ne peut s’expliquer ni

par une réflexion ni par une réfraction.

Dans le cadre de l’optique, le phénomène de diffraction met

en défaut les lois de l’optique géométrique pour laquelle la

propagation de la lumière est rectiligne dans un milieu

homogène et transparent. En fait le phénomène de

diffraction apparaît chaque fois que l’onde lumineuse

rencontre un obstacle mais les effets ne sont manifestement

observables que lorsque les dimensions de cet obstacle sont

de l’ordre de grandeur de la longueur d’onde.

Page 42: Optique Physique

2

3.2. Principe Huygens-Fresnel

3.2.1. Enoncé

Chaque point P d’une surface diffractante atteint par la lumière

peut être considéré comme une source secondaire émettant une

onde sphérique. L’état vibratoire de cette source secondaire est

proportionnel à celui de l’onde incidente en P et à l’élément de

surface dS entourant le point P. Les vibrations issues des

différentes sources secondaires interfèrent entre elles.

3.2.2. Formulation

Si ψ(M) est l’amplitude complexe de l’onde produite en en un

point M de l’écran d’observation et ψ(P) est l’état vibratoire de

la source secondaire en P, on a d (M) (P).(exp( jk.r) / r). ( ).dS

S(M) d (M)

S(M) (P).(exp( jk.r) / r).K( ).dS

Page 43: Optique Physique

3

Où r=PM et ĸ(θ) est un facteur d’inclinaison qui dépend de la

longueur d’onde et de l’angle de diffraction. En général, les

angles de diffractions sont faibles on peut considérer le facteur

d’inclinaison ĸ constant.

Système de coordonnées

On note (u, v) les coordonnées du plan d’entrée PE (plan du

difractant dont le centre O est l’origine du référentiel) et on note

(x, y) les coordonnées du plan de sortie PS (plan d’observation)

Un point P du PE est repéré par OP (u,v,0)

Un point M du PS est repéré par OM (x,y,z)

La vecteur r et son module sont

r PM OM OP (x u,y v,z) 2 2 2 1/ 2r (z (x u) (y v) )

Le point M du PS peut être repéré par les angles de diffraction

θx et θy x yOM ( OM sin , OM sin ,z)

Page 44: Optique Physique

4

L’amplitude complexe de l’onde diffractée au point M peut être

exprimée par

S(x,y) h(u,v;x,y). (u,v).dudv

S(M) (P).(exp( jk.r) / r). ( ).dS

Fonction de transfert h ou kernel de diffraction ou propagateur

est exprimée par h(u,v;x,y) exp( jk.r) / j r

Facteur d’inclinaison ĸ

1/ j

Le vecteur r est donné par 2 2 2 1/ 2r (z (x u) (y v) )

3.2.3. Types de diffraction

Domaines d’approximation 2 2 2 1/ 2r (z (x u) (y v) )

2 2 1/ 2r z.(1 ((x u) / z) ((y v) / z) )

Développement de Taylor 1/ 2 2(1 ) 1 / 2 /8 ...

2 2r z.(1 ((x u) / z) / 2 ((y v) / z) / 2) 2 2 2 2 2 2 2r z.(1 (x y ) / 2z (xu yv) / z (u v ) / 2z )

Champ proche

On parle de diffraction en champ proche ou diffraction de

Fresnel lorsque l’on analyse la diffraction près de l’obstacle. On

utilise l’approximation Fresnel qui donne 2 2 2 2r z (x y ) / 2z (xu yv) / z (u v ) / 2z

Page 45: Optique Physique

5

Champ lointain

On parle de diffraction à l’infini ou diffraction Fraunhofer

lorsque l’on analyse la diffraction très loin de l’obstacle.

On utilise l’approximation Fraunhofer qui donne 2 2r z (x y ) / 2z (xu yv) / z

La figure montre l’évolution de la figure de diffraction lorsque

l’on passe du régime de Fresnel (champ proche) vers un régime

de Fraunhofer (champ lointain). Dans ce cours on n’abordera

que la diffraction Fraunhofer

3.3. Diffraction Fraunhofer par Fente rectangulaire

Amplitude complexe du champ diffracté

0S

(x,y) h(u,v;x,y). (u,v).dudv

Fonction de transfert h(u,v;x,y) exp( jk.r) / j r

2 2r z (x y ) / 2z (xu yv) / z 2 2 jkzC exp(jk(x y ) / 2z).e / j z

Propagateur

h C.exp( jk(xu yv) / z)

Page 46: Optique Physique

6

Considérons une fente d’épaisseur a suivant x et de longueur b

suivant y. Si l’on envoie une onde plane sur la fente, tous les

points de la fente vibrent en phase.

Fente x a / 2 et y b / 2

0(x, y) C (u,v).exp( jk(xu yv) / z).dudv

2 2 jkzC exp(jk(x y ) / 2z).e / j z

Fonction de transmission de l’ouverture rectangulaire t.(u,v) 1 Fente

t.(u,v) 0 ailleurs

Champ incident

0(u,v) A

Distribution du champ diffracté a / 2 b / 2

a / 2 b / 2

(x, y) C.A exp( jk.xu / z).du. exp( jk.yv / z).dv

On a 0

0

x

0 0x

exp( j x).dx 2x .sinc( x )

La fonction sinus cardinal

Page 47: Optique Physique

7

sinc(x) sin x / x

Propriétés x 0 sinc(x) 1

x m. sinc(x) 0

x (m 1/ 2) sinc(x) 1/ x

Champ diffracté

(x,y) C.A.a.b.sinc(ka.x / 2z).sinc(kb.y/ 2z)

(x,y) C.A.a.b.sinc( a.x / z).sinc( b.y / z)

Distribution d’intensité 2 2I(x,y) I(0,0).sinc ( a.x / z).sinc ( b.y / z)

Intensité au centre est 2 2 2 2

maxI I(0,0) A .(a.b) / z

Intensité en fonction des angles de diffraction

xsin x / z ysin y / z 2 2

x y x yI( , ) I(0,0).sinc ( .asin / ).sinc ( .bsin / )

Les minimums d’intensité suivant l’axe des x sont

ma./ z m. x m. z / a

x x.asin / m. sin m. / a

Interprétation

Figure de diffraction : sinus cardinal entraine que le diffractant

est de forme rectangulaire et le premier minimum d’intensité

détermine sa taille par

1a z / x

Page 48: Optique Physique

8

Cas d’une fente (monodimensionnelle : b est grand) 2I(x) I(0).sinc ( a.x / z)

2I( ) I(0).sinc ( .asin / )

Page 49: Optique Physique

9

3.4. Pouvoir de résolution des instruments optique

3.4.1. Formation des images

Lors de la formation d’images par une lentille, le conjugué d’un

point source (objet ponctuel) n’est un point image (prévu par

l’optique géométrique) on obtient une figure de diffraction à

l’infini (diffraction de Fraunhofer).

3.4.2. Tâche d’Airy

Les lentilles limitent l’étendu du faisceau et jouent le rôle de

pupille diffractante. Si la lentille est circulaire de rayon a,

l’image d’un point est la figure de diffraction par une pupille

circulaire. L’intensité se concentre dans un cône d’angle ε telle

que (premier minimum de la fonction de Bessel cardinal)

sin 1.22. / a Le diamètre de la tache d’Airy est

0d 1.22. .z / a

Cette tâche s’appelle la tâche d’Airy et est entourée d’anneaux

peu visibles (intensité < 2% du maximum). Cette tache est

d’autant plus grande que a est petit.

(Voir annexe : diffraction par pupille circulaire)

3.4.3. Critère de Rayleigh

Prenons deux points objets A et B qui donneront, par un

système optique rigoureusement stigmatique (au sens de

l’optique géométrique) deux images A’ et B’. Tenant compte de

la diffraction nous savons qu’il apparaîtra sur l’écran deux

Page 50: Optique Physique

10

taches d’Airy. On dit que le système optique résout les deux

points, c’est-à-dire sépare les deux points, lorsque les taches

d’Airy sont séparés d’un distance A0B0 > r0 où r0 est le rayon de

la tâche de diffraction.

Par conséquent le pouvoir de résolution d’un appareil optique

est toujours limité à cause de la diffraction et en lumière visible

un instrument d’optique ne permet l’observation de détail < λ.

Page 51: Optique Physique

11

Annexe : Ouverture circulaire

Champ incident

0(u,v) A

Fonction de transmission de l’ouverture circulaire t.(u,v) 1 ouverture

t.(u,v) 0 ailleurs

Symétrie circulaire (coordonnées polaires) u pcos x rcos

v psin y rsin

Amplitude complexe

0(x, y) C (u,v).exp( jk(xu yv) / z).dudv

2 2 jkzC exp(jk(x y ) / 2z).e / j z 2 a

0 0

(r) C.A. p.dp.d .exp( jk.prcos( ) / z)

2 jkzC exp( jkr / 2z).e / j z

Fonctions de Bessel a 2

0 0

(r) C.A. exp( jk.prcos( ) / z)d .p.dp

2

0

0

2 .J (x) exp( jxcos( ))d

2

0

0

2 .J (k.pr / z) exp( jk.prcos( ) / z)d

a

0

0

(r) 2 .C.A. p.dp.J (k.pr / z)

Page 52: Optique Physique

12

On a u

0 1

0

J (x).x.dx u.J (u)

Avec 1u 0 2J (u) / u 1

Amplitude complexe 2

1(r) .C.A.a .2.J (ka.r / z) /(ka.r / z)

Distribution d’intensité 2

1I(r) I(0).(2.J (k.a.r / z) / k.a.r / z)

Intensité au Centre maximale 2 2I(0) ( a .A/ z)

Interprétation

Figure de diffraction : fonction de Bessel entraine que le

diffractant est de forme circulaire et le premier minimum

d’intensité détermine sa taille par

k.a.r / z 1,22. k.a.sin 1,22.

r 1,22.z. / 2.a sin 1,22.z. / 2.a

Page 53: Optique Physique

1

4. Réseaux de Diffraction

4.1. Définitions

Un réseau est une pièce de verre plane rayée de motifs

périodiques nommés traits, c’est un arrangement régulier

de motifs diffractants identiques. On distingue les réseaux

par transmission constitués de fentes infiniment fines

parallèles égales et équidistantes et des réseaux par

réflexion ou les fentes sont remplacées par des échelettes

réfléchissantes.

Le réseau est caractérisé par son pas a qui correspond à la

distance séparant deux motifs diffractants consécutifs. La

densité des traits est le nombre de traits par mètre n = 1/a.

On définit le nombre de fentes disponibles (utiles) N. Si le

réseau est de largeur L alors

N L/a n.L Le tableau suivant donne les ordres de grandeur pour

différents types de réseau.

Page 54: Optique Physique

2

4.2. Intensité diffractée

Considérons un réseau de N fentes verticales

périodiquement réparties. Notons a le pas du réseau et ε

la largeur de chaque fente. Quand on éclaire le système

par une onde plane en incidence normale, nous avons

l’interférence de la lumière diffractée par N fentes

déphasées (suite géométrique).

Terme de diffraction par une fente

L’amplitude complexe est donnée par

( ) (0).sinc(u)

u . sin /

Page 55: Optique Physique

3

L’intensité diffractée par la fente

0 dI( ) I .F (u)

Fd est la fonction de modulation de l’intensité diffractée 2

dF (u) sinc (u)

Terme d’interférence entre N fentes

L’amplitude complexe résultante jv j2v j(n 1)v

T ( ) ( ).(1 e e .. e )

Suite géométrique jn j j2 j(n 1) jN je 1 e e .. e (1 e ) /(1 e )

jN jN /2 jN /2 jN /2 jN /2(1 e ) e (e e ) 2j.e .sin(N / 2) j j / 2 j / 2 j / 2 j / 2(1 e ) e (e e ) 2j.e .sin( / 2)

jN j j(N 1) / 2(1 e ) /(1 e ) e .sin(N / 2) / sin( / 2)

L’amplitude complexe résultante j(N 1).v

T ( ) ( ).e .sin(Nv) /sin(v)

( ) (0).sinc(u) v .a.sin /

Page 56: Optique Physique

4

Intensité diffractée par le réseau

0 d iI( ) I .F (u).F (v) 2 2

0I( ) I .sinc (u).(sin(N.v) / sin(v))

Fi est la fonction de modulation de l’intensité

d’interférence 2

iF (v) (sin(N.v) / sin(v))

En incidence normale (θ0=0), la distribution d’intensité

en fonction de l’angle de diffraction est composée de deux

termes, l’un de diffraction et l’autre d’interférence.

Modulation de la diffraction (basse fréquence) par

l’interférence (haute fréquence)

Page 57: Optique Physique

5

4.3. Relation fondamentale des réseaux (Condition

ou relation de Bragg)

Quand le réseau est éclairé par des rayons parallèles

monochromatiques de longueur d’onde λ en incidence

normale, on observe les rayons diffractés dans une

direction repérée par l’angle de déviation θ. Ces rayons

interfèrent entre eux à l’infini constructivement

(l’intensité sera maximale) lorsque les ondes sont en

phase, c’est à dire la différence de marche δ est un

multiple de λ. La condition d'obtention des maximas

principaux d'intensité lumineuse pour un réseau de

fentes est :

ma.sin m.

Page 58: Optique Physique

6

L’entier m correspond à l’ordre de diffraction. On

remarque que pour l’ordre m = 0, on a θ = 0 quelque soit

la longueur d’onde : une partie de la lumière traverse le

réseau sans être déviée. En lumière blanche, l’ordre m = 0

correspond à un faisceau de lumière blanche (ordre

achromatique). Par contre, pour les ordres m différents de

0, la déviation θ est fonction de la longueur d’onde : le

système est alors dispersif et en lumière blanche, on

observe une décomposition spectrale de la lumière

suivante différentes directions.

4.4. Dispersion angulaire

Pour un réseau de diffraction, éclairé en lumière

polychromatique, la dispersion angulaire est définie

comme le ratio aD d /d

ma.sin m. m ma.cos .d m.d

a mD d /d m/a.cos

La dispersion est plus importante lorsque l’ordre de

diffraction est grand et que le pas du réseau a est petit. La

dispersion est plus importante pour le rouge que pour le

bleu. Pour des faibles angles de diffraction la dispersion

angulaire est constante et vaut

aD m/a

Page 59: Optique Physique

7

Page 60: Optique Physique

8

Exercices

E1 Un réseau présente une densité de 4000 ligne/cm.

Sous quel angle trouve-t-on les maximas d’intensité en

lumière jaune de 600 nm de longueur d’onde.

E2. Un réseau est formé de lignes distantes de 2500 nm

est éclairé par un faisceau de lumière dont la longueur

d’ondes s’étendant de 400 à 700 nm. Dans le spectre

obtenu à l’aide de ce réseau, est-ce que les deux premiers

ordres se recouvrent.

Exercice : Principe d’un spectromètre à réseau Un spectromètre à réseau est constitué d’un réseau par

transmission comportant N = 600 traits/mm placé entre deux

lentilles. La lentille L1 sert à collimater le faisceau lumineux issu

de la fente source. La lentille L2 (focale f’2=30cm) sert à imager la

fente source sur l’écran d’observation. Le réseau est placé dans

un plan perpendiculaire à l’axe optique des deux lentilles. On se

place dans les conditions de Gauss. Dans le plan focal de L2, on

se repère avec l’abscisse x par rapport au foyer image F’2.

Page 61: Optique Physique

9

1. En incidence normale, calculer la position de la raie verte du

mercure λ0 =546 nm sur l’écran pour l’ordre 1.

2. Déterminer les longueurs d’ondes λ1 et λ2 des raies indigo du

mercure pour l’ordre 1 du réseau sachant que l’on mesure sur

l’écran les déviations correspondantes à x1 = 7,5 cm et x2 = 7,2

cm.

Page 62: Optique Physique

10

Solution

S1. Les maximas d’intensité sont donnés par la relation

fondamentale du réseau

msin m. / a

a 1/densité 1/ 4000 2500.nm

msin m. / a m.0.24

Position angulaire des maximas

1 1sin 0.24 14

2 2sin 0.48 29

3 3sin 0.72 46

S2. La relation fondamentale du réseau

msin m. / a

Pour le premier ordre

1sin / a

Lumière violette

1V V 1Vsin / a 9

Lumière rouge

1R R 1Rsin / a 16

On constate que le spectre d’ordre 1 s’étend entre 9 degré

et 16 degré. Le spectre d’ordre 2 s’étend entre 19 degré et

34 degré.

Page 63: Optique Physique

11

Exercice 3

La relation fondamentale du réseau

msin m. / a

Pou le premier ordre

1sin / a

sin tg x / f

La position est

x .f / a 9.8 cm

Longueurs d’ondes

i ix .a / f

λ1 et λ2 : raies indigo du mercure pour l’ordre 1

420nm et 400nm