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PRIX DE L'ABONNEMENT: Toulouse . Dép. Etr. 4n au 44 fr. 5o fr. 56 fr. 6 mois 23 fr. 26 fr. 29 fr. 3 mois 12 fr. 16 fr. 16 fr. Les abonnements ne sont reçus que pour 3 mois, 6 mois ou un an, et ne com- mencent que du ter ou du 16 de chaque crois. PRIS DES INSERTIONS, 30 c. la ligne. PRIX DES RÉCLAMES , 60 c. la ligne. OIJtL DE Les Lettres non affranchies ne sont pas reçues. Ce journal parait tous les jours, excepté le mercredi. SOMMAIRE. TOULOUSE, 2 mars : Quête à Saint-'ificolas; assises de l'Ariége. - PARIS , 26 février : Population de Paris; des chemins de fer; origine des troubles en Suisse. -- CHAMBRE DES DÉPUTÉS : Conseil d'état. - 27 février : CIIAaIBRE DES DÉPUTÉS : Suite de la discussion relative au conseil d'état; nouvelles de la Chine. AFFAIRES D'ESPAs.NE. NOUiELLES DE PORTUGAL. - FEUILLETON : L'oncle Scipion (Suite.) Un article publié dans la Gazette du Languedoc d'hier, à propos de la réception de l'orgue de l'église Saint-Nicolas, était terminé par les lignes suivantes « Pendant que M. Lefébure exécutait son dernier morceau, n MII1e Cabanis, épouse de notre jeune maire, a parcouru en què- » tant les rangs pressés de la foule ; elle était cretduite par M. Li- » gnières, adjoint. Nous ignorons encore à qui était destiné le pro- » duit de cette quête. » Ces lignes méritent une réponse. D'abord la quête n'a pas été faite par Mme Cabanis , mais bien, ainsi que nous l'avons dit hier, par deux jeunes personnes de la pa- -roisse S,-Nicolas, dont les noms étaient connus de tous les assistants. Certes la Gazette du Languedoc a dù, moins qu'une autre, les igno- rer, puisque des personnes de sa rédaction tau nombre desquelles se trouvait sans doute celle qui a écrit son article, occupaient des places officielles. La Gazette a donc menti sciemment au sortir de l'église. Quant à ce qui concerne la destination que doit recevoir le pro- duit de la quête, il nous semble que la Gazette du Languedoc au- rait pu s'en rapporter à M. le curé de Saint-Nicolas, à moins tou- tefois qu'on ne veuille élever des soupçons sur le compte de ce vé- nérable ecclésiastique : ce qui de la part de ce journal ne serait certainement pas inrpositible ; il a bien assez prouvé qu'il était ca- pable de tout. Aux noms des membres composant le jury qui a été nommé pour la réception de l'orgue de Saint-Nicolas , il faut ajouter ceux de MM. Puget , facteur d'orgues, et de Saint-Paul de Moissac. Urie plainteen diffamation a été déposée par M. de Maslatrie père, de Castelnaudary , contre M. de Labouïsse-Roehefort, homme de lettres , imprimeur à Toulouse , à propos de divers passages d'un livre publié parce dernier étayant pour titre: hia justi ficat;ota. M. de Aaslatrie a compris dans sa poursuite M. J.-B. Paya qui a imprimé l'ouvrage de M. de Labouïsse , ainsi que M.ll. Bon et Privas, librai- res , qui en sont les éditeurs. Mercredi dernier , cette allaite a été appelée devant la chambre de police correctionnelle et renvoyée à une autre audience. Feuilleton du dodrnal de Toulouse du 2 mars. L'ONCLE SCIPION. (Suite). - Une maison neuve ! s'écria l'oncle Scipion consterné. Comment fait-on les maisons dans ce pays-ci ? . - On les fait-comme vous voyez. Ce n'est pas le lieu de dis- courir. . - Vous devriez plutôt demander, dit frère Paul dans son épou- vante, non pas comment , mais pourquoi l'on en fait , des maisons. On serait plus sûrement au-grand air , et cela serait aussi plus éco- nomique et plus vite fait. Je pense qu'on en viendra là Mais ils virent le neveu si abattu qu'ils n'eurent pas le courage de se plaindre, et l'accompagnèrent dans la visite qu'il faisait à chaque étage. Il n'y avait de dégradé que les cheminées, la toiture les gouttières, les mansardes , le belvédère et quelques contrevents, - Allons, je crois que nous l'échapperons encore pour cette fois. dit le neveu un peu ranimé. Frère Paul tout tremblant, en fu tréduit à se trouver heureux de l'avoir échappé si belle, et l'on s'alla recoucher sur le matin pour tâcher de dormir un peu. Le lendemain, en l'honneur des voyageurs, on servit un dé- jeûner somptueux , et moins remarquable par la délicatesse des mets que par la recherche et le luxe du service. On mangea des plats froids sur des réchauds bien brillants , et l'on but , dans des verres ciselés de toutes formes , des vins détestables ; mais on fit honneur au festin par grand appétit, et d'ailleurs la belle apparence invitait à manger. - Au dessert, comme on était d'assez belle humeur , Dumarsouin prit la parole :, -- Ah ça , mais,'eaant , mon très cher oncle , nous allons parler d'affaires. Vous me voyez lancé à toutes voiles dans le courant de la fortune , et je vais vous donner quelque idée de mes principales entreprises. J'ai commencé dans un négoce modeste que l'abandon- nerai sans doute , mais qui ne. laisse pas encore de m'être utile , et j'ai là au bout de la cour mon ancien fonds d'épiceries et de produits Nous apprenons avec plaisir que quelques membres de la so- ciété dramatique se disposent à donner-, vendredi prochain , 7 courant , une soirée au bénéfice des pauvres , au théâtre Philhar- monique. coURS D'ASSISES DE L'ARIÉGE. PRÉSIDENCE DE M. DENAT, PRÉSIiiE 5T DU TRIBUNAL DE 11011.. Audience du lundi 19 février. Aveuglement produit par l'acide- nitrique. Une jeune fille de dix-neuf ans est assise au banc des accusés elle se répand en sanglots et s'évanouit même à la vue du premier témoin , jeune homme frappé de cécité et qui est conduit par un enfant. L'accusée Marianne Mandui avait écouté les protestations amou- reuses de ce jeune homme mais à la condition qu'elle serait sa femme légitime et non pas sa maîtresse. Le jeune homme avait promis; il avait même donné un commencement d'exécution à ses promesses, ers faisant faire les publications. Des emplettes avaient a ussi é.é faites et la jeune fille avait remis à sou amant une somme de 15 fr. , fruit de ses épargnes. Aussitôt , celui-ci change d'avis, renonce à sa promesse et propose à Marianne de rester sa maîtresse , lui refusant le titre de femme légitime. - Explosion d'indignation et de fureur, de la part de la jeune fille elle crie , menace s'irrite et., passant des paroles aux faits, elle jette quelques gouttes d'acide nitrique sur la ligure de son infidèle. La liqueur corrosive l'atteint aux yeux et t'aveagie à jamais. Depuis, Marianne désolée et inconsolable , ayant donné son cur au pauvre aveugle , lui offre encore sa main et celui-ci , peu louché de son excès Je tendresse , l'a refusée avec autant de persis- tance qu'avant. Marianne Mandui a été acquittée, sur la plaidoirie de M°Gouazé, avocat , et M. de Lisle, substitut. A la même audience , a encore été acquitté le nommé Dedieu, accusé du crime d'attentat à la pudeur sur la personne d'une jeune fille âgée de moins de quinze ans. Banqueroute frauduleuse. Audiences des 20, 21, 22 et 23 février Quatre audiences ont été consacrées à l'examen de celle affaire qui a été suivie par la population de poix avec un intérêt croissant et une avidité difficile à décrire. C'était la nouveauté de ce genre d'affaires, sur lequel la cour d'as- sises de l'Ariège n'avait pas eu encore à statuer; c'était la connais- sauce qu'on avait des accusés, leurs qualités, leur position et l'anti- pathie qu'inspirait l'un des deux, réactionnaire de 1815, qui atti- rait cette foule immense. Voici les faits tels qu'ils résultent de la déposition des témoins. François Lafont, principal accusé était , il y a à peine dix ans, simple colporteur ; garçon honnête, complaisant et loyal, il fai- sait de fréquents voyages dans la ville de Foix et y écoulait facile- ment ses marchandises à cause de la confiance qu'il inspirait à tout le monde. C'est sans doute ce qui le décida à se fixer dans cette ville. Il y leva un magasin qui, en peu de temps, eu fut le mieux acha- landé , et aussi bien assis dans son commerce , il chercha à former cnuntques_ Lit second lieu , l'exploite eu la compagnie de quatre hommes habiles une fabrique que je vous ferai voir aujourd'hui même ; et enfin je suis d'une troisième compagnie de commerce dont je vous donnerai l'explication. - Voilà bien des compagnies , dit frère Paul, il suffit qu'elles soient bonnes. - Celle-ci , dit Dumarsouin , est un effort de génie; c'est un système tout récent , et qui , peu pratiqué jusqu'à présent , nous promet des succès certains. Voici ce que c'est. Dix , vingt , trente capitalistes réunissent des capitaux et forment une association for- midable qui se rend maîtresse du commerce. Cette compagnie s'é- tablit dans un local immense , elle emploie cinq cents commis, elle paie vingt journaux , elle dépêche cent commis-voyageurs dans les départements ; on s'informe çà et là des fabricants gênés ; la com- pagnie a de l'argent comptant ; c'est le pistolet qu'on leur met sur la gorge. Des soieries , des tissus à 5 francs le mètre , je suppose, on les leur extorque à bas prix, et le lendemain cette étoffe par;ît derrière nos vitres à 45 sous l'aune. On se l'arrache. Le petit mar- chand , qui ne la peut vendre qu'au prix courant , ne la vend pas et ferme boutique, et la compagnie , qui réalise encore un bénéfice énorme sur la quantité , bàtit sa fortune sur les ruines de je ne sais combien de débitans réduits à rien. - Mais , dit frère Paul , ne la met-on point aux galères ? - Paix donc ! s'écria l'oncle Scipion , ne vois-tu pas que mon neveu en est ? - Et je compte bien que vous en serez aussi , mon oncle ; je veux faire votre fortune avec la mienne , et je suis un certain ma- got qui fructifiera , si vous le voulez , entre nos mains. Vous ne vous défiez pas d'une pareille affaire ? - Dieu m'en garde , et de toi moins encore , mon cher neveu mais je serais retenu par un certain scrupule.. touchant ces pauvres gens qu'on mène à l'hôpital. - Ce n'est que cela ? que voulez-vous ! Ils sont les maures da n'y point aller. Chacun pour soi dans ce monde Si l'on s'arrêtait à ces misères , on ne ferait rien dans le commerce. N'avez-vous point d'autre raison ? - Non , mon enfant , et si mon petit avoir t'est bon à quelque chose , j'en serai charmé. - Sur ce , dit Dumarsouin charmé en se levant de table , je Le, Annonces et Avis ootvent être remis la veille . et se paient d'avance. ON S'AItONNE au BUREAU du3OIIB rue St-Rome, 46 , A TOULOUSE. Chez les Libraires, des Messageries et Directeurs de Pastel. , CiSEY LEJOLLIV£T ET Ce DIRs.CTEDRS DE Office-Correspondance , Place de la Bourse , 5 , A PARIS. un établissement. Avant de faire des démarches, il voulut se rendre compte de sa position ; son inventaire lui fit découvrir un actif de 97,000 fr. eu marchandises et un passif de trente et quelques mille francs. Dans l'actif n'avait pas été comprise la valeur d'une maison qu'il axai t achetée depuis peu et dont il avait payé une partie. D'oû suit que l'actif et le passif étaient à très peu de choses près en balance. Si 'Lafont n'avait pas réalisé de grands bénéfices, il n'avait pas essuyé des pertes ; cependant il voulait trouver des avantages dans l'établissement qu'il se proposait de former, et cestà cause de cela qu'il jeta les yeux sur la demoiselle Soula. Louis Soula, Berger, est aussi habitant de ta ville de Foix. Pauvre d'abord, il est aujourd'hui à la tète d'une jolie fortune. Comment l'a-t-il acquise `I - D'après les gens de sou parti, honnê- tement et par le travail ; mais d'après la voix du peuple, qui juge plus sainement , par un travail opiniâtre d'abord et puis par l'usure. Lafont fut agréé et le mariage eut lieu en 18 12. A partir de cette époque, et quoique sa clientelle et son crédit se fassent accrus os- tensiblement, et d'après ses dires, son commerce lui faisait tous les jours essuyer des pertes. S'il en eût été ainsi, il l'eût restreint ; il lui donnait, ail contrai- re, une telle extension, qu'en tin an il avait acheté pour 68,000 f. de marchandises, et avait levé un nouveau magasin à Pamiers et un autre à Ax. Ses paiements, dans cette même année, ne s'étaient élevés qu'à la somme de 40,000 fr C'est ainsi, et alors que tout le monde le croyait dans " une belle position, alors qu'il n'avait encore essuyé aucun protêt, qu'il adresse une circulaire à tous ses créanciers pour les prévenir qu'il rte peut plus faire honneur à ses affaires; c'est ainsi encore qu'il lui échappe de dire que, si les créanciers ne veillent pa:7 agréer ses propositions, il s'en retournera en Espagne plus riche qu'il n'en est sorti. Les créanciers accourent de toute part et trouvent Lafont installé à son comptoir et vendant toujours ses indiennes, ses draps et autres marchandises de ce genre. L'un d'eux obtient une ordonnance du président du tribunal de commence qui lui permet de faire fermer les magasins et de faire placer les scellés. C'était le 9 décembre 1843, jour de foire ; le magasin était plein de monde qui allait acheter ; l'huissier se présente, le fait évacuer, s'empare des livres, et après avoir constaté qu'il avait été vendu ce jour-là pour environ une somme de . 400 fr. il court au comptoir et ne trouve que celle de 22 fr. Un livre de correspondance et un inventaire, fait par M. Lafont, avant d'adresser la circulaire aux créanciers, avaient dispcsu. Les soupçons de fraude ne faisaient encore que germer, lorsque, dans le mois de mars dernier, on apprend qu'un énorme ballot de marchandises a été expédié par f.afont à Castres à une personne imaginaire. Un créancier se rend dans cette ville et trouve le ballot portant pour adresse : - M. Cayon et compagnie, négociants, a Castres; - or, cette ville ne renferme aucun négociant de ce nom. Lafont est aussitôt arrêté. Quelques mois s'écoutent, et, par, les soins d'un homme qui, par haine, par vengeance et par esprit de rivalité, s'est livré à un espionnage corttitruel dans cette affaire, on apprend que Soula a recélé beaucoup de marchandises. On informe 'et on découvre en effet.qu'il.en avait donné à garder, soit à des personnes de la ville, soit à des personnes de la campa- crie; on découvre encore qu'un jour de foire, il en faisait vendre à vais vous montrer notre fabrique, qui vous donnera quelque idée des prodiges et de la prospérité de notre industrie. On monta dans la voilure de Dtnniarsouin (car Dumarsouin avait une voilure), et l'on sortit de Paris. En traversant un long faubourg qui avait envahi la campagne , Dumarsouin" le fit admirer +`tx voyageurs , parce que , disait-il, toutes ces maisons qui étaient des usines des fabriques , des manufactures , attestaient les conquêtes et les progrès de l'industrie. - Autrefois, dit-il , tout ce terrain n'était que prés, bocages, et jardins de nul rapport. - Et qui peut-être sentaient meilleur , dit frère Paul en se bou- chant le nez , car de toutes parts venaient des fumées d'une puan- teur insupportable. - Ah , dit Dumarsouin , cela n'est rien , c'est qu'il y a là une tannerie , plus loin une fabrique de produits chimiques, et sur la gauche cette maison que vous voyez est une fabrique de noir ani- mal où l'on amasse des os pleins de pourriture qui en font une vraie voierie. - Ah ri !dit frère Paul. - Mais quoi , dit Dumarsouin , les gens qui travaillent là y sont accoutumés , ils sont bien payés , et ces industries sont le bonheur du peuple. Parlez-moi de cette agitation pour faire fleurir les états. Vous allez voir comme tous ces ouvriers vivent en bon ordre, heu- reux et contents. Cependant le faubourg s'allongeait toujours , ce qui fournit à Dumarsouin de nouveaux sujets d'admiration sur l'agrandissemen de la capitale ; enfin on découvrit un bout de gazon , puis des ar- bres, et puis lacampagne. - Je ne suis pas fàché de voir quelques choux , soupira frère Paul Dans un site enchanteur, sur les bords d'une rivière qui en cet endroit baignait dans ses contours de petites îles verdoyantes , à mi- côte d'une colline couronnée de vieilles futaies, s'élevait une char- mante habitation d'un style ancien , qui jadis saris doute avait servi de maison des champs à quelque gros seigneur. Elle était environ- née de jardins qui s'étendaient à souhait sur la hauteur , avec des terrasses d'une vue admirable sur la rivière et les plaines. - C'est ici , dit Dumarsouin. - Voilà, dit l'oncle, un séjour enchanteur. Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

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Page 1: ON S'AItONNE OIJtL DE - …images.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1845/B... · On serait plus sûrement au-grand air, et cela serait aussi plus éco- ... -- Ah ça , mais,'eaant , mon

PRIXDE L'ABONNEMENT:

Toulouse .

Dép. Etr.4n au 44 fr. 5o fr. 56 fr.6 mois 23 fr. 26 fr. 29 fr.3 mois 12 fr. 16 fr. 16 fr.

Les abonnements ne sontreçus que pour 3 mois, 6mois ou un an, et ne com-mencent que du ter ou du 16de chaque crois.

PRIS DES INSERTIONS,30 c. la ligne.

PRIX DES RÉCLAMES ,60 c. la ligne.

OIJtL DELes Lettres

non affranchies ne sont pasreçues.

Ce journal parait tous les jours, excepté le mercredi.

SOMMAIRE.

TOULOUSE, 2 mars : Quête à Saint-'ificolas; assises de l'Ariége.- PARIS , 26 février : Population de Paris; des chemins de fer;origine des troubles en Suisse. -- CHAMBRE DES DÉPUTÉS :Conseil d'état. - 27 février : CIIAaIBRE DES DÉPUTÉS : Suitede la discussion relative au conseil d'état; nouvelles de la Chine.

AFFAIRES D'ESPAs.NE. NOUiELLES DE PORTUGAL. -FEUILLETON : L'oncle Scipion (Suite.)

Un article publié dans la Gazette du Languedoc d'hier, à proposde la réception de l'orgue de l'église Saint-Nicolas, était terminépar les lignes suivantes

« Pendant que M. Lefébure exécutait son dernier morceau,n MII1e Cabanis, épouse de notre jeune maire, a parcouru en què-» tant les rangs pressés de la foule ; elle était cretduite par M. Li-» gnières, adjoint. Nous ignorons encore à qui était destiné le pro-» duit de cette quête. »

Ces lignes méritent une réponse.D'abord la quête n'a pas été faite par Mme Cabanis , mais bien,

ainsi que nous l'avons dit hier, par deux jeunes personnes de la pa--roisse S,-Nicolas, dont les noms étaient connus de tous les assistants.Certes la Gazette du Languedoc a dù, moins qu'une autre, les igno-rer, puisque des personnes de sa rédaction tau nombre desquelles setrouvait sans doute celle qui a écrit son article, occupaient des placesofficielles. La Gazette a donc menti sciemment au sortir de l'église.

Quant à ce qui concerne la destination que doit recevoir le pro-duit de la quête, il nous semble que la Gazette du Languedoc au-rait pu s'en rapporter à M. le curé de Saint-Nicolas, à moins tou-tefois qu'on ne veuille élever des soupçons sur le compte de ce vé-nérable ecclésiastique : ce qui de la part de ce journal ne seraitcertainement pas inrpositible ; il a bien assez prouvé qu'il était ca-pable de tout.

Aux noms des membres composant le jury qui a été nommépour la réception de l'orgue de Saint-Nicolas , il faut ajouter ceuxde MM. Puget , facteur d'orgues, et de Saint-Paul de Moissac.

Urie plainteen diffamation a été déposée par M. de Maslatrie père,de Castelnaudary , contre M. de Labouïsse-Roehefort, homme delettres , imprimeur à Toulouse , à propos de divers passages d'unlivre publié parce dernier étayant pour titre: hia justi ficat;ota. M. deAaslatrie a compris dans sa poursuite M. J.-B. Paya qui a imprimél'ouvrage de M. de Labouïsse , ainsi que M.ll. Bon et Privas, librai-res , qui en sont les éditeurs. Mercredi dernier , cette allaite a étéappelée devant la chambre de police correctionnelle et renvoyée àune autre audience.

Feuilleton du dodrnal de Toulouse du 2 mars.

L'ONCLE SCIPION.(Suite).

- Une maison neuve ! s'écria l'oncle Scipion consterné. Commentfait-on les maisons dans ce pays-ci ?. -On les fait-comme vous voyez. Ce n'est pas le lieu de dis-courir.. - Vous devriez plutôt demander, dit frère Paul dans son épou-vante, non pas comment , mais pourquoi l'on en fait , des maisons.On serait plus sûrement au-grand air , et cela serait aussi plus éco-nomique et plus vite fait. Je pense qu'on en viendra là

Mais ils virent le neveu si abattu qu'ils n'eurent pas le couragede se plaindre, et l'accompagnèrent dans la visite qu'il faisait àchaque étage. Il n'y avait de dégradé que les cheminées, la toitureles gouttières, les mansardes , le belvédère et quelques contrevents,

- Allons, je crois que nous l'échapperons encore pour cette fois.dit le neveu un peu ranimé.

Frère Paul tout tremblant, en fu tréduit à se trouver heureux del'avoir échappé si belle, et l'on s'alla recoucher sur le matin pourtâcher de dormir un peu.

Le lendemain, en l'honneur des voyageurs, on servit un dé-jeûner somptueux , et moins remarquable par la délicatesse desmets que par la recherche et le luxe du service. On mangea desplats froids sur des réchauds bien brillants , et l'on but , dans desverres ciselés de toutes formes , des vins détestables ; mais on fithonneur au festin par grand appétit, et d'ailleurs la belle apparenceinvitait à manger. -

Au dessert, comme on était d'assez belle humeur , Dumarsouinprit la parole :,

-- Ah ça , mais,'eaant , mon très cher oncle , nous allons parlerd'affaires. Vous me voyez lancé à toutes voiles dans le courant de lafortune , et je vais vous donner quelque idée de mes principalesentreprises. J'ai commencé dans un négoce modeste que l'abandon-nerai sans doute , mais qui ne. laisse pas encore de m'être utile , etj'ai là au bout de la cour mon ancien fonds d'épiceries et de produits

Nous apprenons avec plaisir que quelques membres de la so-ciété dramatique se disposent à donner-, vendredi prochain , 7courant , une soirée au bénéfice des pauvres , au théâtre Philhar-monique.

coURS D'ASSISES DE L'ARIÉGE.PRÉSIDENCE DE M. DENAT, PRÉSIiiE 5T DU TRIBUNAL DE 11011..

Audience du lundi 19 février.Aveuglement produit par l'acide- nitrique.

Une jeune fille de dix-neuf ans est assise au banc des accuséselle se répand en sanglots et s'évanouit même à la vue du premiertémoin , jeune homme frappé de cécité et qui est conduit par unenfant.

L'accusée Marianne Mandui avait écouté les protestations amou-reuses de ce jeune homme mais à la condition qu'elle serait safemme légitime et non pas sa maîtresse. Le jeune homme avaitpromis; il avait même donné un commencement d'exécution à sespromesses, ers faisant faire les publications. Des emplettes avaient aussi é.é faites et la jeune fille avait remis à sou amant une somme de15 fr. , fruit de ses épargnes.

Aussitôt , celui-ci change d'avis, renonce à sa promesse et proposeà Marianne de rester sa maîtresse , lui refusant le titre de femmelégitime. -

Explosion d'indignation et de fureur, de la part de la jeune filleelle crie , menace s'irrite et., passant des paroles aux faits, ellejette quelques gouttes d'acide nitrique sur la ligure de son infidèle.

La liqueur corrosive l'atteint aux yeux et t'aveagie à jamais.Depuis, Marianne désolée et inconsolable , ayant donné son cur

au pauvre aveugle , lui offre encore sa main et celui-ci , peulouché de son excès Je tendresse , l'a refusée avec autant de persis-tance qu'avant.

Marianne Mandui a été acquittée, sur la plaidoirie de M°Gouazé,avocat , et M. de Lisle, substitut.

A la même audience , a encore été acquitté le nommé Dedieu,accusé du crime d'attentat à la pudeur sur la personne d'une jeunefille âgée de moins de quinze ans.

Banqueroute frauduleuse.

Audiences des 20, 21, 22 et 23 février

Quatre audiences ont été consacrées à l'examen de celle affairequi a été suivie par la population de poix avec un intérêt croissantet une avidité difficile à décrire.

C'était la nouveauté de ce genre d'affaires, sur lequel la cour d'as-sises de l'Ariège n'avait pas eu encore à statuer; c'était la connais-sauce qu'on avait des accusés, leurs qualités, leur position et l'anti-pathie qu'inspirait l'un des deux, réactionnaire de 1815, qui atti-rait cette foule immense.

Voici les faits tels qu'ils résultent de la déposition des témoins.François Lafont, principal accusé était , il y a à peine dix ans,

simple colporteur ; garçon honnête, complaisant et loyal, il fai-sait de fréquents voyages dans la ville de Foix et y écoulait facile-ment ses marchandises à cause de la confiance qu'il inspirait à toutle monde. C'est sans doute ce qui le décida à se fixer dans cetteville.

Il y leva un magasin qui, en peu de temps, eu fut le mieux acha-landé , et aussi bien assis dans son commerce , il chercha à former

cnuntques_ Lit second lieu , l'exploite eu la compagnie de quatrehommes habiles une fabrique que je vous ferai voir aujourd'huimême ; et enfin je suis d'une troisième compagnie de commercedont je vous donnerai l'explication.

- Voilà bien des compagnies , dit frère Paul, il suffit qu'ellessoient bonnes.

- Celle-ci , dit Dumarsouin , est un effort de génie; c'est unsystème tout récent , et qui , peu pratiqué jusqu'à présent , nouspromet des succès certains. Voici ce que c'est. Dix , vingt , trentecapitalistes réunissent des capitaux et forment une association for-midable qui se rend maîtresse du commerce. Cette compagnie s'é-tablit dans un local immense , elle emploie cinq cents commis, ellepaie vingt journaux , elle dépêche cent commis-voyageurs dans lesdépartements ; on s'informe çà et là des fabricants gênés ; la com-pagnie a de l'argent comptant ; c'est le pistolet qu'on leur met surla gorge. Des soieries , des tissus à 5 francs le mètre , je suppose,on les leur extorque à bas prix, et le lendemain cette étoffe par;îtderrière nos vitres à 45 sous l'aune. On se l'arrache. Le petit mar-chand , qui ne la peut vendre qu'au prix courant , ne la vend paset ferme boutique, et la compagnie , qui réalise encore un bénéficeénorme sur la quantité , bàtit sa fortune sur les ruines de je ne saiscombien de débitans réduits à rien.

- Mais , dit frère Paul , ne la met-on point aux galères ?- Paix donc ! s'écria l'oncle Scipion , ne vois-tu pas que mon

neveu en est ?- Et je compte bien que vous en serez aussi , mon oncle ; je

veux faire votre fortune avec la mienne , et je suis un certain ma-got qui fructifiera

, si vous le voulez , entre nos mains. Vous nevous défiez pas d'une pareille affaire ?

- Dieu m'en garde , et de toi moins encore , mon cher neveumais je serais retenu par un certain scrupule.. touchant ces pauvresgens qu'on mène à l'hôpital.

- Ce n'est que cela ? que voulez-vous ! Ils sont les maures dan'y point aller. Chacun pour soi dans ce monde Si l'on s'arrêtait àces misères , on ne ferait rien dans le commerce. N'avez-vous pointd'autre raison ?

- Non , mon enfant , et si mon petit avoir t'est bon à quelquechose , j'en serai charmé.

- Sur ce , dit Dumarsouin charmé en se levant de table , je

Le, Annonces et Avisootvent être remis la veille

. et se paient d'avance.

ON S'AItONNEau

BUREAU du3OIIBrue St-Rome, 46 ,

A TOULOUSE.

Chez les Libraires,des Messageries

et Directeurs de Pastel. ,

CiSEY LEJOLLIV£T ET CeDIRs.CTEDRS DE

Office-Correspondance ,Place de la Bourse , 5 ,

A PARIS.

un établissement. Avant de faire des démarches, il voulut se rendrecompte de sa position ; son inventaire lui fit découvrir un actif de97,000 fr. eu marchandises et un passif de trente et quelques millefrancs. Dans l'actif n'avait pas été comprise la valeur d'une maisonqu'il axai t achetée depuis peu et dont il avait payé une partie. D'oûsuit que l'actif et le passif étaient à très peu de choses près enbalance.

Si 'Lafont n'avait pas réalisé de grands bénéfices, il n'avait pasessuyé des pertes ; cependant il voulait trouver des avantages dansl'établissement qu'il se proposait de former, et cestà cause de celaqu'il jeta les yeux sur la demoiselle Soula.

Louis Soula, Berger, est aussi habitant de ta ville de Foix.Pauvre d'abord, il est aujourd'hui à la tète d'une jolie fortune.Comment l'a-t-il acquise `I - D'après les gens de sou parti, honnê-tement et par le travail ; mais d'après la voix du peuple, qui jugeplus sainement , par un travail opiniâtre d'abord et puis parl'usure.

Lafont fut agréé et le mariage eut lieu en 18 12. A partir de cetteépoque, et quoique sa clientelle et son crédit se fassent accrus os-tensiblement, et d'après ses dires, son commerce lui faisait tous lesjours essuyer des pertes.

S'il en eût été ainsi, il l'eût restreint ; il lui donnait, ail contrai-re, une telle extension, qu'en tin an il avait acheté pour 68,000 f.de marchandises, et avait levé un nouveau magasin à Pamiers et unautre à Ax. Ses paiements, dans cette même année, ne s'étaientélevés qu'à la somme de 40,000 fr

C'est ainsi, et alors que tout le monde le croyait dans " une belleposition, alors qu'il n'avait encore essuyé aucun protêt, qu'il adresseune circulaire à tous ses créanciers pour les prévenir qu'il rte peutplus faire honneur à ses affaires; c'est ainsi encore qu'il lui échappede dire que, si les créanciers ne veillent pa:7 agréer ses propositions,il s'en retournera en Espagne plus riche qu'il n'en est sorti.

Les créanciers accourent de toute part et trouvent Lafont installéà son comptoir et vendant toujours ses indiennes, ses draps et autresmarchandises de ce genre. L'un d'eux obtient une ordonnance duprésident du tribunal de commence qui lui permet de faire fermerles magasins et de faire placer les scellés.

C'était le 9 décembre 1843, jour de foire ; le magasin étaitplein de monde qui allait acheter ; l'huissier se présente, le faitévacuer, s'empare des livres, et après avoir constaté qu'il avait étévendu ce jour-là pour environ une somme de . 400 fr. il court aucomptoir et ne trouve que celle de 22 fr.

Un livre de correspondance et un inventaire, fait par M. Lafont,avant d'adresser la circulaire aux créanciers, avaient dispcsu.

Les soupçons de fraude ne faisaient encore que germer, lorsque,dans le mois de mars dernier, on apprend qu'un énorme ballot demarchandises a été expédié par f.afont à Castres à une personneimaginaire. Un créancier se rend dans cette ville et trouve le ballotportant pour adresse : - M. Cayon et compagnie, négociants, aCastres; - or, cette ville ne renferme aucun négociant de cenom.

Lafont est aussitôt arrêté.Quelques mois s'écoutent, et, par, les soins d'un homme qui,

par haine, par vengeance et par esprit de rivalité, s'est livré à unespionnage corttitruel dans cette affaire, on apprend que Soula arecélé beaucoup de marchandises.

On informe 'et on découvre en effet.qu'il.en avait donné à garder,soit à des personnes de la ville, soit à des personnes de la campa-crie; on découvre encore qu'un jour de foire, il en faisait vendre à

vais vous montrer notre fabrique, qui vous donnera quelque idéedes prodiges et de la prospérité de notre industrie.

On monta dans la voilure de Dtnniarsouin (car Dumarsouin avaitune voilure), et l'on sortit de Paris. En traversant un long faubourgqui avait envahi la campagne , Dumarsouin" le fit admirer +`txvoyageurs , parce que , disait-il, toutes ces maisons qui étaient desusines des fabriques , des manufactures , attestaient les conquêteset les progrès de l'industrie.

- Autrefois, dit-il , tout ce terrain n'était que prés, bocages, etjardins de nul rapport.

- Et qui peut-être sentaient meilleur , dit frère Paul en se bou-chant le nez , car de toutes parts venaient des fumées d'une puan-teur insupportable.

- Ah , dit Dumarsouin , cela n'est rien , c'est qu'il y a là unetannerie , plus loin une fabrique de produits chimiques, et sur lagauche cette maison que vous voyez est une fabrique de noir ani-mal où l'on amasse des os pleins de pourriture qui en font une vraie

voierie.- Ah ri !dit frère Paul.- Mais quoi , dit Dumarsouin , les gens qui travaillent là y sont

accoutumés , ils sont bien payés , et ces industries sont le bonheurdu peuple. Parlez-moi de cette agitation pour faire fleurir les états.Vous allez voir comme tous ces ouvriers vivent en bon ordre, heu-reux et contents.

Cependant le faubourg s'allongeait toujours , ce qui fournit àDumarsouin de nouveaux sujets d'admiration sur l'agrandissemende la capitale ; enfin on découvrit un bout de gazon , puis des ar-bres, et puis lacampagne.

- Je ne suis pas fàché de voir quelques choux , soupira frèrePaul

Dans un site enchanteur, sur les bords d'une rivière qui en cetendroit baignait dans ses contours de petites îles verdoyantes , à mi-côte d'une colline couronnée de vieilles futaies, s'élevait une char-mante habitation d'un style ancien , qui jadis saris doute avait servide maison des champs à quelque gros seigneur. Elle était environ-née de jardins qui s'étendaient à souhait sur la hauteur , avec desterrasses d'une vue admirable sur la rivière et les plaines.

- C'est ici , dit Dumarsouin.- Voilà, dit l'oncle, un séjour enchanteur.

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1

2lin prix bien au-dessous du cours.

Boula est arrêté à son tour.Il avoue avoir recélé des marchandises; mais il se défend, en

disant les avoir reçues de son beau-fils en paiement de ce qu'il luidevait.

Mais comme la valeur des marchandises recélées dépasse le chiffrede sa prétendue créance, il est obligé de dénier la déposition deplusieurs témoins, qui affirment avoir été détenteurs, pour le comptede Soula, de marchandises considérables provenant du magasin deLafont.

A l'époque de l'arrestation de son beau-fils, Soula disait J'aide l'or et des amis puissants dans la ville de Foix, Lafont peut être

Son or et ses amis ont été impuissants à faire fléchir la consciencedu jury. Reconnus coupables, avec des circonstances atténuantes,ils ont été condamnés chacun en trois années d'emprisonne-ment.

Mes Vidal et Dufrène présentaient leur défense, M. le procureurdu roi Blaja soutenait l'accusation

Avant l'ouverture des débats, les syndics, par l'organe de MeDelestang, avaient demandé à intervenir.

Quelques créanciers le demandaient aussi, par l'organe de Me

tranquille.

compter la population des faubourgs formant la banlieue), à 935,461habitants.

- Un ordre du jour de la première division militaire porte cequi suit :

Le nommé Hubert (Jean-Baptiste), chasseur au 11e léger, s'étanttrouvé, par hasard, sur le théâte d'une rixe , qui a éclaté le 27janvier dernier , entre des ouvriers charpentiers à la barrière du%lout-Paruasse, n'hésita pas à se jeter au milieu de la mêlée , etparvint, non sans peine , à désarmer un des combattants qu'il remitensuite entre les mains de la gendarmerie.

Le ministre de la guerre, à qui il a été rendu compte du zèle, ducourage et du sang-fioid dont ce militaire a fait preuve da4ts cette

plus riche et la plus belle parla des trois départements -de laFranche-Comté sera ruiné.

Nos montagnes et nos plaines n'y perdront pas moins Une dessources de richesses pour la montagne est dans le roulage; voussavez quelle quantité de routiers s'en vont par toute la Francechargés de fromages et autres produits , pour ramener en échangeles marchandises de Paris ou du midi. Les chemins de fer anéan-tiront ce roulage. Et les diligences , et les messageries , et lespestes , et la navigation que deviendront-elles avec les chemins defer? elles deviendront inutiles et tomberont.

circonstance, a décidé que sa belle conduite serait portée à la cou- ORIGINE DES TROUBLES EN SUISSE.naissance des troupes par la voie de l'ordre du jour.

Le lieuteuant-général, pair de France , commandant la première On lit dans le Journal des Débats :division militaire, est heureux d'avoir à décerner ce témoignage de Les troubles civils de la Suisse prennent chaque jour une gravitéhaute satisfaction au chasseur Robert, qui sera , en outre , -placé croissante, et d'un instant à l'autre on peut attendre la nouvelle dedans une compagnie de voltigeurs, en attendant qu'il remplisse les l'ouverture des hostilités. L'attention publique étant en ce momentconditions exigées pour être promu au grade de caporal. fixée sur ces événements, nous croyons devoir ers retracer sommai-

rement l'origine et cri apprécier les conséquences probables.On sait que le grand conseil de Lucerne ayant résolu d'appeler

- Le Franc-Contois publie sur les chemins de fer un article un certain nombre de jésuites pour leur confier l'enseignement dutropt singulier pour ne pas être livré à l'appréciation de nos fée- séminaire de la ville, une tentative d'insurrection fut faite par lesleurs. habitants de la campagne, et promptement réprimée par la force

En voici du moins les passages les plus saillants : légale. Cette tentative avait été préparée et fut ouvertement secondéepar les radicaux des cantons voisins qui envoyaient déjà au secours

1l y a près de Besançon, sur le Doubs, une petite commune que des insurgés de Lucerne des corps de volontaires ou corps-francs;le chemin de fer, tracé Pérandier, doit traverser. Sur l'invitation et comme il devint bientôt évident que, sous le prétexte d'empê-de M. le préfet, le conseil municipal délibéra quelle somme la cher l'introduction des jésuites, le parti radical ne visait qu'à une -

commune voterait en faveur du tracé : on proposait dix mille francs. révolution, politique et fédérale, le gouvernement de Lucerne pritLa délibération ne fut pas longue; à l'unanimité le conseil décida des mesures de sûreté qui ne firent qu'accroitre la fermentationqu'il accordait les dix mille francs, moyennant une condition, c'est universelle. Lucerne était à ce moment canton directeur. Tout leque le chemin ide fer, au lieu de passer par la commune, s'en mondelsait que c'est un privilége que ce canton partage avec Berneéloignerait le plus possible. Cette étrange délibération, par l'en- et Zurich, et que ces trois cantons exercent alternativement pendantgouement qui court, nous avait frappé; nous avons voulu onnaitre deux ans.sur quels motifs elle pouvait se baser. Au commencement de cette année, le pouvoir directorial passa

Voici ce que nous dit le maire de l'endroit : Vous autres , gens de Lucerne à Zurich. Le nouveau vorort, considérant l'agitationdes villes , vous croyez les paysans bien bêtes ; pourtant , avec leur que les derniers événements de Lucerne avaient jetée dans toute lagros bon sens , ils voient quelquefois mieux les choses que vous Suisse, crut devoir convoquer une diète extraordinaire. Deux ques-avec tout votre esprit. Depuis trois ou quatre ans vous rie parlez que tions principales devaient être soumises aux délibérations de cettedu chemin de fer, vous le réclamez à cor et à cri , on dirait que assemblée : celle de la légalité des corps-francs et celle de l'appelBesançon sera ruiné si ce fameux chemin n'y passe pas. Eh bien ! des jésuites à Lucerne.voulez-vous que je vous dise franchement ce qu'il vous apportera ? Des deux questions posées par le Directoire , la première n'était -Au lieu des monceaux d'or que vous rêvez et qu'on vous promet , pas sujette à contestation. Par le pacte fédéral, les cantons se sontil vous apportera la misère , il sera la ruine de votre ville. garantis réciproquement l'intégrité de leur territoire. L'invasion de

Quand tout le monde pourra, en quelques heures et à très-bas tout corps arrnéd'un canton dans un autre canton est donc une vio-prix ,se rendre à Lyon , à Strasbourg, à Paris, vous imaginez- lation manifeste du pacte.vous qu'on achètera dans vos magasins ce qu'on pourra trouver à Le Vorort proposait donc que tout corps-franc fpt déclaré illégal,bien meilleur marché et d'un meilleur choix au centre même de la et que chaque état fût considéré comme responsable , et tenu d'in-fabrication ? On prendra -les étoffes à Lyon , à Rouen ; les objets de demniser tout canton dont le territoire aurait été violé par des vo-modes, les habits , la bijouterie , l'horlogerie , les livres , les co- lontaires partis de chez lui. Cette proposition a été adoptée en gé-mestibles rares , en uri mot tous les objets de goût et de prix seront néral par les grands-conseils, et le sera sans aucun doute par latirés de Paris. diète, si toutefois la diète parvient à quelque résultat.

On trouverait chez vous les mêmes choses , aussi brunes et à La seconde affaire , celle des jésuites, est beaucoup plus difficileaussi bas prix , qu'on n'en voudrait point : la mode, la vanité, le à résoudre. La question religieuse se complique ici de la questiongoût des voyages se ligueront contre vous pour conduire ailleurs politique ; ce n'est plus seulement la Compagnie de Jésus , c'estceux qui peuvent acheter. Votre épouse ne voudra porter de robes, aussi le pacte fédéral qui est en cause.de chapeaux , de souliers, que fabriqués à Paris ; vous-même, vous La question religieuse était déjà par elle-même bien assez dan-croirez bientôt,çumme tous les riches d'aujourd'hui, qu'on ie peut gereuse pour qu'elle n'eût pas besoin d'être compliquée par laêtre bien habillé et chaussé que dans la capitale; et malheureuse- question politique. Il règne dans les cantons catholiques une fer-ment vous aurez raison. La fabrication y deviendra immense, et le mentation qui ne s'apaisera pas de Si tôt. Les populations catholi-goût toujours de plus en plus délicat, ce qui permettra de donner à queÇsont persuadées qu'on en teut à leur religion, et leurs alarmesla fois au meilleur marché, du meilleur et du mieux fait. Paris sera sont profondément excitées. La guerre est en réalité engagée de-le centre des approvisionnements de la France. puis plusieurs années, et les cantons s'attaquent et se répondent parQue deviendront alors vos tailleurs , vos modistes , vos bottiers , des révolutions intérieures. Ainsi à Lucerne, il y a trois ou quatrevos marchands de draps et de nouveautés, vos fabricants et mar- ans, le parti radical est renversé; la réaction se produit ailleurs,chauds de meubles , vos imprimeurs et vos libraires ? Que ferez- dans le canton d'Argovie, par la destruction des couvents. C'est levous de vos maisons , de toutes ces belles boutiques de la grande Valais qui répond à Argovie par une révolution qui écrase le partirue et de la rue des Granges , quand vous n'avez plus aucune radical et protestant ; puis, pendant que Lucerne appelle à son tourespèce de commerce pour les occuper ? Propriétaires et négociants les jésuites, voici le canton de Vaud qui met nu gouvernement ul_seront ruiné il t f dn a

Bouchage, avocat du barreau (le Toulouse.La partie civile, représentée par Me Bouchage, voulait faire

exclure les syndics de la faillite, sur le motif que ces derniers n'a-vaient pas des pouvoirs suffisants pour intervenir dans un procèscriminel.

La cour ne s'est pas arrêtée à ces prétentions, et en conséquenceles parties civiles, réunissant leurs conclusions, demandent unesomme de 38,000 fr. à titre de restitution et de dommages-in-térêts.

- A l'audience du 28 février, la cour a rendu un arrêt par le-quel elle condamne Lafont et Soula à payer solidairement, unesomme de 12,000 fr. aux syndics de la faillite, ers faveur de lamasse des créanciers, et fixe à cinq ans la durée de la contrainte parcorps.

On lit dans la Bigorre du 25 févrierAvant-hier matin , un cultivateur , habitant une maison située à

une petite distance de Luz , était occupé à débarrasser u cheminde traverse de la neige qui l'obstruait , lorsqu'un ours , d'une taillemonstrueuse , apparut tout-à-coup. Le paysan , qui n'était arméque d'une pioche , chercha vainement à opposer résistance à labête féroce. Il eut , en titi clin d'oeil la tête et les bras dévorés , etcela sous les yeux de sa famille éperdue , qui , debout , sur leseuil de la maison ne put porter aucun secours à ce malheurreux.

- On écrit de la commune de Labassère (Hautes-Pyré-uées) :

Jamais de mémoire d'homme on n'avait vu autant de neige dansnos contrées. Les magnifiques ardroisières dont l'exploitation estconfiée au zèle intelligent de M. Baylac , se trouvent cachées sousune couche de neige qui a deux mètres d'épaisseur. Les loups des-cendent par bandes et s'approchent des maisons avec une audacegttf recèle suffisamment le manque absolu de nourriture dans lequelils se trouvent.

Un de. ces derniers soirs , vers 7 heures , au clair de la lune,un de ces animaux est vertu saisir sur le seuil même d'une maison ,un chien de chasse qui suivait une petite fille âgée de dix ans qu'onavait envoyée chercher du bois à une grange voisine

PARIS, 26 février.M. le maréchal Bugeaud quittera Paris le 5 mars, pour aller

reprendre son gouvernement de l'Algérie.Uri des vieux et glorieux débris des armées de la république

et de l'empire, le général Dumarest, est mort à Guéret, à l'àge dequatre-vingt-six a ns.

uron p os que es pauvres a servir , a loger , tra-radical a la place d un gouvernement delà fondé sur le suffrageLa commission du budget a commencé l'examen des dépenses s sce qui les conduira bientôt à être aussi pauvres. universel. Ainsi poursuivies, il est difficile que la guerre rie de_du ministère des finances pour 1846. Ces dépenses sont portées à v.oi . t m v ..t

néant de président qui n avait qua bayer aux corneilles pour sedélasser de sa charge. Il avait fait ici des allées , des plates-ban-des, de gentils bosquets , des bibliothèques et des cabinets detaureaux. Vous allez voir quel parti nous avoirs tiré de cettebicoque.

Tout en causant, on entra dans la cour où des bruits étourdissantsmirent fin à la conversation, et l'on pénétra dans la maison, qui n'é-tait plus qu'une seule et vaste enceinte.

Les voyageurs ne purent d'abord rien voir, aveuglés par lesténèbres, assourdis par le vacarme , étouffés par une fumée brû-lante et fétide. Les grincements des machines, les coups sourdsdes marteaux , le grondement des rouleaux pesants , formaient unetempête infernale , et dans le fond de l'enceinte , au milieu destourbillons de fumée, s'élançaient par intervalles des flammeséblouissantes.

- Notre oncle, s'écria frère Paul, nous allons sauter ! Hors d'ici,nous cheminons comme là bas.

Mais Dumarsouin les arrêta en éclatant de rire, et, s'étant peu àpeu accoutumés à ces vapeurs suffocantes , ils commencèrent àdistinguer les objets. A travers les rouages compliqués des ma-chines , derrière ces noires pièces de fer et de bois , qui semblaientse mouvoir toutes seules comme des bêtes gigantesques , ils aper-çurent enfin quelque apparence de formes humaines , des hom-mes , des femmes , des enfants à demi nui , suans , livides., etqu'on aurait pu confondre avec les ressorts informes qu'ils fai-saient mouvoir.

Leurs yeux caves brillaient à peine sur ces faces dégradées ,noircies de cendre et de charbon,, et la sueur qui ruisselait de leursmembres étiques s'allait confondre avec l'huile infecte qui graissaitles rouages. Tous faisaient le même mouvement mécanique d'unair farouche et bestial , comme des animaux de ménagerie. Nul nese détourna à la vue de la compagnie , et ils se donnaient en spec-tacle avec la stupide indifférence de ces idiots qû on va voir dansleur loge. Quelques-uns soulevaient à temps égaux une lourdemanivelle , qui avait plus de semblants d'intelligence qu'eux-mêmes ; d'autres tournaient une roue; d'autres se tenaient toutnus , tout noirs , en des espèces de fourneaux ardents où eût cuitun beeuf , maniant des barres de fer rouge et s'agitant dans ces

q -> > , q 1 amures cantine des martyrs dans une tournais

623,402,185 ..., t,,._ .ës..,,,.-.vuaaa.va wauncuaut ce qu y ga- vienne pas utentut gener'are. Mi ce cas, elle serait longue et san-,185 fr. La différence en plus pour 1846 est de 1 4,8t4,t67 gneront les campagnes ? glanle. Les cantons catholiques sont bien déterminés à résister; ilsfr. C'est sur le service de la dette publique que porte principalement Notre richesse est dans nos vins , nos prés , nos bêtes. sont bien organisés, très-unis, bien commandés. Lucerne serait à facette augmentation.- Une fois le chemin de fer établi , les vins du Midi , qui ne tète de ce qu'on appelle les petits cantons, c'est-à-dire le noyau- D'après le recensement opéré en 1841 , la population de la gèlent jamais , qui sont toujours si abondants et à si bas prix , primitif de la Suisse, les montagnards descendants des premiers fi-ville de Paris, non compris les étrangers et provinciaux-- résidant arriveront en masse chez nous, feront concurrence aux nôtres bien bérateurs, et pour lesquels le reste de l'Helvétie a conservé une.temporairement; s'élève (en dedans du mur d'octroi , et sans plus encore qu'ils ne font aujourd'hui , et tueront vos vignobles. La <orte de respect hi,torique. Si l'on veut voir à quel degré sont exci_

-Oui dit le neveu cela appartenait autrefois à uel ire tai ll

Les voyageurs, jetant les yeux sur ce spectacle, frémirent en eux-mêmes ; puis frère Paul , frappant les mains l'une contre l'autre etles élevant toutes jointes vers le ciel :

- Hé mon Dieu ! qu'ont pu faire ces gens-là pour être jetésdans de tels tourments ! Notre oncle , votre neveu tient boutiqueaux enfers. Eh quoi donc , arracher ces pauvres gens à leurschamps , au bon air , au soleil du bon Dieu , et les plonger toutvivants dans ces chaudières , voilà ce que vous appelez des pro-grès !

L'oncle Scipion , saisi d'horreur , n'osait dire un mot.- Vous n'y entendez rien . s'écria Dumarsouin impatienté; vous

sentez encore votre village. Permettez que je vous explique le touters détail : tous ces gens-là travaillent , prennent de la peine à lavéri,é , mais ils gagnent leur vie.

- Moi bleu ! dit frère Paul , ils la perdent.-- Admirez plutôt l'ordre , l'ensemble et les effets prodi-

gieux de ces machines , reprenait Dumarsouin. Tenez , voyezceci.

Il les fit arrêter devant une lourde pièce de fer perpendiculairequi retombait avec fracas à coups égaux et précipités.

- Ceci est un découpoir, une sorte l'emporte-pièce qui trancheune feuille de métal, comme vous voyez, en la façonnant, et qui ,à chaque coup 'fabrique deux boutons de guêtres. L'homme quevoici ne fait que pousser et retirer la feuille à mesure ; et commecet homme est habile, il fait depuis le matin jusqu'au soir environdeux cent soixante-dix mille boutons de guêtres. En voici un autreemployé à gouverner un ressort à coup de pouce ; ce n'est qu'unehabitude, et elle est si bien prise chez titi , que son pouce droitcomme vous voyez , est devenu plus gros que toute la main.

- Et combien gagne-t-il par jour? demanda l'oncle.- Trente sous, mais il n'a que cette occupation.- Osons-vous, dit frère Paul il doit élre enragé.Et il sortit pour n'en point voir'davantage.Dumarsouin profita de son absence pour remettre sur le tapis la

proposition qu'il avait faite à son oncle de lui livrer ses fonds qui nepouvaient manquer de s'augmenter en peu de temps ; il n'était pasbesoin d'adresse avec le bonhomme, qui se trouvait fort heureux'd être en état de rendre serviee à sui cher neveu.

- fila petite fortune est à toi dès à présent lui dit-il t ', u n asqu'à la mettre dans toit commerce. 'Mais Dumarsooin, trompé sur celle fortune, et pour achever de

le séduire, lui détailla toutes les exp'éditiongasdont

il était ch,argé pourde lointains pays, et comme quoi lon y gnait gros; car disait-il,sur une pièce de cent aunes de drap, envoyée eut Perse en ballot ,rien n'est plus facile ue d'en ro n r iq g e une v ngtaine , et de mêmepour les a utres étoffes, les dentelles et les rubans ; il alla jusqu'à sevanter d'avoir envoyé dans les colonies une cargaison de vins pré-cieux en bouteilles dont la plupart étaient vides.

- Niais , dit l'oncle Scipion, ces pratiques-là ne doivent pas terester.- Il est vrai , dit Dumarsooin en riant , qu'elles se dégoûtentquelquefois ; mais le tour est fait , et l'argent est en poche.L'oncle Scipion s'étonna quelque peu de ces façons d'agir

, etsurtout du ton leste de son neveu, et frère Paul, revenant en cemoment :

- Es-tu malade, mon ami ? lui dit-il.Mais frère Paul lui lança un regard farouche sans répondre.On reprit le chemin de la maison dans la même voiture élé-gante , et , comme il s'agissait de fêter l'oncle Scipion , surtout aumoment de la-négocia!ion, Dumarsouin,

avait fait préparer un souperdigne des repas précédents. En attendant qu'on se mit à table, lanuit était tombée , et l'orale Scipion s'étonnait que la lumière nefat point allumée.- Je vous gardais une surprise, lui dit Dumarsouin.Il les fit descendre dans ses magasins, où bientôt deux hommes

entrèrent portant chacun au bout d'une perche une mèche alluméequ'ils ne firent que présenter au-dessus de chaque lampe, et toutà coup la flamme en jaillit avec un bruit surprenant.Frère Paul était prêt à fuir.- C'est ce que nous appelons le gaz

, dit fièrement Dumarsouinen montrant ses magasins éclairés comme d'un beau jour.

- C'est éblouissant ! dit l'oncle , mais par quel prodige ? quelest le secret de cette clarté? Vous brûlez assurément des barriquesd'huile.- Vous.parlez de l'ancien système , reprit le neveu. Fi de vos'quinquets puans.

Il - Mais, dit frère Paul en flairant , on ne sent point roses à l'ers

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Zées les passions nationales et religieuses de ces cantons, il suffit delire la proclamation adressée par le gouvernement de Schwytz àses concitoyens, et dont voici les principaux passages :

« Vous savez comment on a traité nos frères en la foi, commenton a foulé aux pieds le droit et la justice, même les exigences del'équité et de l'humanité.

» Et qu'avons-nous fait en opposition à tout cela ? Nous confianten Dieu et en notre droit, fidèles au pacte et aux obligations scel-lées par serment, nous sommes restés tranquilles. Nous n'avonsni provoqué nos adversaires ni abandonné nos droits.

» Ces hommes ne sont pas les fils de Tell, ils ne comptentparmi leurs aïeux ni un Stauffacher ni un `Vinkelried; leurs an-cêtres n'ont pas prêté de serment au Giütli, n'ont combattu ni àMorgarten ni à Sempach; ils n'ont pas fondé une Suisse libre et in-dépendante. Et ces gens-là nous gouverneraient !...

» Nous ne nous sommes jamais mêlés des droits ecclésiastiqueset confessionnels de rios confrères protestants; nous respectons lestraités de paix qui subsistent encore; jamais nous rie nous sommespermis le moindre empiètement. Nous ne souffrirons pas qu'ilsnous fassent la loi, nous enseignent la voie par laquelle nous devonschercher le salut de nos ames, nous prescrivent quelles doctrines etquels maîtres il nous sera permis de donner à nos enfants. Nous nevoulons pas la guerre; ce que nous vouions, c'est la conservation dupacte fédéral, de nos droits-garantis par des traités et des serments,le maintien de l'église catholique, la protection du pays et de seshabitants. Nous voulons vivre et mourir comme catholiques, ci-toyens libres, ayant les mêmes droits que les autres confédérés.Notre mission constante sera donc de protéger notre foi et nos droitscontre des attaques injustes et criminelles , et de léguer à nos des-cendants, intacte et pure de toute souillure, la liberté qui nous a ététransmise par nos pères. C'est pour cette juste cause que vous pren-drez les armes; c'est pour la conservation de tous ces biens quenotre devoir et le serment que trous avons prêté nous engagent àordonner l'armement général du pays. Ne craignez pas, chersconcitoyens, d'être seuls et sans protection dans cette juste et saintelutte. Autour de nous se rallieront encore grand nombre de loyauxconfédérés. Non seulement nos frères de la Suisse primitive sejoindront à nous dans cette lutte pour Dieu et la .patrie, mais danstous les cantons les cteurs de tous les honnêtes gens battent pournous. Le ciel enfin vient en aide à une juste cause Dans lestemps difficiles, en face des périls et de la mort, nos pères ont tou-jours mis leur confiance en Dieu, et Dieu les a toujours sau-vés. »

Le foyer de la révolution est à Berne. Ce canton, le plus puissande la Suisse, aspire ouvertement à se faire le centre, le chef-lieuet le directeur d'une république unitaire. La domination qu'il vou-lait exercer autrefois au nom du patriciat, il la poursuit maintenantau nom du radicalisme. La révolution de Vaud a cela de fâcheuxqu'elle achève de détruire l'équilibre. ,Ce canton, le troisième enimportance dans la confédération , aurait pu servir de médiateur.Al'heure qu'il est, Berne se trouve sans 'contrepoids , et il entrai-neta forcément la confédération dans la guerre civile , si on la laisseéclater, elle sera sanglante, et il serait difficile d'en prévoir le terme.S'il y avait d'un côté ou de l'autre une forte majorité, ce ne seraitqu'une crise passagère ; mais les cantons sont presque égalementpartagés, et lesdeux partis combattraient long-temps avant quel'un ou l'autre fût réduit.

Cet état de choses n'est pas grave seulement pour la Suisse, ill'est aussi pour l'Europe, et les conséquences qu'il peut amenersont de nature à porter atteinte à l'équilibre établi par les traités.Sans aucun doute les puissances étrangères n'ont point le droitd'intervenir dans les affaires intérieures de la Suisse, mais ce n'estqu'autant que la Suisse elle-même ne change pas les conditionsauxquelles son existence est garantie par les grandes puissances.Les traités de Vienne et de Paris ont constitué la Suisse en républi-que fédéraÏve, et reconnu sa neutralité perpétuelle. La révolutionque poursuivent en ce moment les radicaux unitaires serait le ren-versement de l'une et de l'autre.

M. LHERBETTE se prononce en faveur du doctorat. Il croit qu'il 1est plus utile peur les fonctionnaires détudier le droit romain quel'économie politique. (Ou rit).

M. DUFAURE pense que les études qui mènent au doctorat ontleur utilité pour l'administrateur, mais que ce grade doit être surtoutréservé aux jurisconsultes. il appuie l'amendement.

M. MARTiv (du Nord) , en présence du nombre croissant decandidats qui ambitionnent la place d'auditeur au conseil-d'étal, legouvernement a besoin d'une arme qu'il trouve dans l'exigence dudiplôme de docteur en droit.

La chambre décide que ces mots : « licencié en droit » rempla-ceront dans le projet ceux de : « docteur en droit. »

M. BERRYER propose d'ajouter : « ou licencié ès-sciences. »Cet amendement, combattu par M. Dejean et appuyé par AI.

Vivien , est adopté.M. ODtLON-BARROT pense que l'autorité législative n'a pas à s'oc-

cuper de la composition de la commission , ni de la matière desexamens. Il propose d'ajouter à ces mots de l'amendement : « Jugéadmissible par une commission spéciale, » ceux-ci : « Cette com-mission , et les conditions d'examen, seront déterminées par un rè-glement d'administration publique. »

Le reste de l'amendement est adopté.Art. 9. (Nouvelle rédaction de la commission ) Le service extra-

ordinaire se compose .11 De trente conseillers d'état21 De trente maîtres des requêtes.Le titre de conseiller d'état ou de maître des requêtes en service

extraordinaire ne peut être conféré qu'à des personnes remplissantou ayant rempli des fonctions publiques.

Art. 10. Les conseillers d'état eu service extraordinaire ne peu-vent prendre part aux travaux et délibérations du conseil qu'autantqu'ils y sont autorisés.

La listedes conseillers d'état auxquels cette autorisation sera ac-cordée est arrêtée chaque année par ordonnance royale.

Le nombre des conseillers-d état ainsi autorisés ne peut excéderles deux tiers du nombre des conseillers-d'état et des maitres desrequêtes en service ordinaire. - Adopté.

Art. 11. Peuvent être nommés par le roi , conseillers-d'état oumaîtres des requêtes honoraires , les conseillers-d'état et les maîtresdes requêtes qui , pendant dix ans au moins , ont fait partie duconseil. - Adopté.

La séance est levée.

(Correspondance part iculiçre.)CHAMBRE DES DEPUTÉS.

PRESIDE\CE DE M. SAUZET.

Séance du 27 février.

A deux heures, la séance est ouverte.M. LE PRÉSIDENT procède, par la voie du sort, au tirage men-

suel des bureaux.M. SOULT, ministre de la guerre, présente un projet de loiou-

vrant un crédit pour l'entretien de 22,000 hommes en Afrique etpour le complément de l'effectif en chevaux.

L'ordre du jour appelle la suite du projet de loi sur le conseild'état.

La chambre en est restée au titre 2 du projet, traitant des fonc-tions du conseil d'état.

M. CRÉMIEUX reproduit contre ce titre et contre l'art. 17 une par-tie des arguments qu'il a déjà fait valoir dans la discussion générale.Il cherche à se justifier de l'intention qui lui a été prêtée alors ,d'avoir usé de tactique pour empêcher la discussion de la loi , etd'avoir ainsi organisé un échec pour le ministère. S'il a engagë lachambre à ne pas passer à la discussion (les articles , c'est qu'ilcroyait la loi mauvaise. Il persiste dans cette opinion. Mais puis-que la chambre a commencé cette discussion, il voudrait, du moins,qu'elle s'efforçât d'améliorer la loi , et , dans ce but, il lui proposede résumer tout le titre 2 en un amendement , qui remplacerait lesart. 15 , 16 et 18.

M. ODILON-BARROT n'approuve ni l'amendement tri la rédactionde la commission ; il préférerait l'art 15 tel que l'avait proposé legouvernement. Cette dernière rédaction, sans satisfaire complète-ment au vueu de la charte, qui promettait une loi spéciale sur laresponsabilité du pouvoir et des ministres, rappelle du moins d'unemanière générale les lois qui ont donné des attributio s au conseild'état.

L'énumération faite par la commission a des dangers. La rédac-tion ministérielle a l'avantage de confirmer une des meilleures dis-positions de la constitution de l'an 8.

L'orateur eu se résumant, pense qu'en peut , comme M. Cré-mieux, reproduite les art. 15, 16 et 17 dans un texte plus concis etplus geuéral. Mais , cri d'autres termes et dans un autre esprit quel'honorable préopinant.

M DE CHASSELOUP-LAUBAT, rapporteur. La commission avait eula même idée que l'honorable orateur ; mais en examinant de plusprès la question, elle a recourir, que le conseil d'état comportaittrois genres d'attributions : 1° Celles conférées par la loi ; 21 cellesconférées par ordonnances ; 3° celles qui sont purement facultati-ves. l)e cette distinction, la-commission a conclu qu'il fallait pré-senter autant d'articles qu'il existe de genres d'attributions et énu-mérer chaque espèce de ces attributions.

La rédaction de la commission ne dit rien de plus, rien de moins,que celle du gouvernement. Elle l'a trouvée plus méthodique , etpar ce motif, elle l'a préférée. On a eu tort c;'en tirer une inten-tion d'envahissement d'attributions, exercée d'une manière subrep-tice. Il ne s'agit que d'une classification.

M. ODILON-BARROT persiste Tans son opinion. Les classificationssont bonnes dans les livres; elles peuvent avoir leurs dangers dansles lois. En général, avant d'introduire de nouvelles dispositionsdans la législation, il faut les examiner de près, et prévoir les inter-prétations qu'elles peuvent recevoir.

Quant à la classification méthodique exposée par M. le rappor-leur elle parait à l'orateur cumplètement arbitraire ; un texte sim-ple et clair vaut beaucoup mieux Il maintient sou amendement.

M. LE GARDE DES S;:EAUx L'honorable M. Barrot préfère larédaction du gouvernement ; et cependant ii vous a proposé nnamendement improvisé, qui s'éloigne autant de l'article ministériel

CHAMBRE DES DEPUTÉS.Fin de la séance du 26 février.

La chambre continue la discussion sur le conseil d'état.le. ODILON BARROT trouve étrange que les fonctions administrati-

ves , qui donnent, pour ainsi dire , charge d'aires comme cellesde préfet et sous-préfet , ne soient entourées d'aucun noviciat.

L'orateur repousse le doctorat et se prononce pour un examenspécial.

viron, ci ,i lest votre gaz qui repaud ces pai foras , ce n'est qu'unmalhonnête.

- Je veux [lire, poursuivit Dumarsouin , que l'ancien éclairageentraînait beaucoup d'incommodité.

L'autre allait répliquer.- Tais-toi , frère Paul , interrompit l'oncle , laisse parler mon

neveu.En ce moment on vint avertir que le souper était servi , et l'on se

mil à table où la conversation roula sur les affaires et les marchan-dises de la maison. Il fut question d'étendre une provision de tabacavec de l'ellébore noire, autrement dit verratrum nigram , et l'ondiscuta s'il valait mieux y mêler de l'alun, du chlorure de mercureou de l'oxide de plomb , et s'il était mieux coloré avec du marc decafé ou des feuilles de noyer ; ou demandait aussi s'il serait plusprofitable de grossir les envois de farine avec du carbonate ou duphosphate de chaux, ou tout simplement avec des cailloux concas-sés, procédé récemment découvert et supérieur à fous autres. Ons'entretint encore d'une forte partie d'eau-de-vie destinée aux nè-gres de Saint-Domingue , où l'on devait infiltrer je ne sais quellenotable quantité d'acide] sulfurique , autrement dit huile de vitriol.

- Eh ! quoi donc ! demanda l'oncle Scipion , on ne fait plus lepain avec du blé ?

- Si vraiment, dit Dumarsouin , mais cela s'est beaucoup per-fectionné , et l'on y ajoute à volonté du sulfate de cuivre , du sous-carbonate de magnésie,, du sulfate de zinc , du sous-carbonated'ammoniac , du carbonate ou bi-carbonate de potasse , du sulfateet carbonate-de chaux , ou , pour parler humainement, de la.craie,-du plâtre, de la chaux et de la terre de pipe.

A ce moment frère Paul laissa tomber sa fourchette , et bientôtaprès se retira. Comme on sortait de table, Dumarsouin, saisissantle moment , recondui,it chez lui l'oncle Scipion , pour lui remettrel'affaire en tête , et le presser d'écrire en Savoie Il fut grandementsurpris et penaud d'apprendre que l'oncle portait toute sa fortuneavec lui , et qu'elle se réduisait à une centaine de louis ; toutefois ilosa les prendre,

Pour l'oncle Scipion , il livra son argent sans regret, sans ar-riere pensée , se fiant à son neveu qui devait l'enrichir, et s'en-stlormit en faisant des rêves d'or ; mais il fut bientôt réveillé pargère Paul , qui Poussait de longs gémissements derrière la cloison.

que de l'article de la comni siou.Je crois que la chambre lie peut instantanément, et sans exa-

men, faire un choix entre ces trois articles ; je proposerai, en con-séquence , le renvoi à la commission.

M. DUEAURS ue s'opposera point au renvoi, mais il ne balancepoint à donner la préférence à la rédaction de la commission surcelle de l'ameodenlerit. Ces avantages sont si évidents, que lachambre, selon lui, pourrait de suite passer au vote.

M. ODII.ON-BARROT se rallie à l'opinion du renvoi de la commis-sion.

La chambre prononce le renvoi des trois articles et des amende-encens qui s'y réfèrent.

Elle passe au titre 3 du projet relatif aux formes de procédureen matière administrative.

Art. 19. Pour l'examen des affaires non contentieuses , le conseild'état est divisé en comités correspondant aux divers départementsministériels. Cette division est opérée par une ordonnance royalecorrespondant à leur ministère. Dans chaque comité, un conseillerd'état est nommé vice-président par le roi.

Une ordonnance royale délibérée en conseil d'état déterminequelles sont , parmi les affaires désignées par le dernier paragra-phe de l'article 15 , celles qui ne sont soumises qu'à l'examen descomités et qui ne peuvent pas être portées à l'assemblée généraledu conseil d'état. - Adopté , sous la réserve de ce qui est dit del'art. 15.

Les articles 20, 92 , 23 sont adoptés également sans discussion.ÀL'article 24 est relatif aux matières administratives contentieuses.

De nombreux amendements sont présentés sur cet article.M. LE RAPPORTEUR demande la réserve du vote, afin d'examiner

au sein de la commission tous ces amendements.La chambre passe à l'article 25.M. DE LESPÉE combat la rédaction de cet article oar la commis-

sion. Il lui préfère la rédaction -lu projet du gouvernement.La discussion continue.

PARIS , 27 février.

Le 3 010 est à 85 fr. 00 c.Le 5 010 est à 121 fr. 85 c.Les actions de la banque , 3,240 fr.L'actif espagnol n'a pas été coté.

La liquidation et les spéculations en chemins de fer occupaient lesgens de Bourse , plus que les nouvelles politiques.

Les nouvelles de Suisse qui avaient fait opérer quelques ventes ,semblent aujourd'hui n'inspirer qu'un médiocre intérêt.

- On écrit de Genève , le 93 février -On dit ici que le gouvernement français ayant adressé des solli-

Il t'appela a diverses reprses ; frire Paul ,sans répondre , s'agi- plaisant , ceint de claies vertes où s'épanchaient la vigne et letait de plus belle. L'oncle Scipion , fatigué d'appeler inutilement , chèvre-feuille , frère Paul se jeta d'un saut dans le jardin , cueillitse rendormit.de ses mains une laitue , s'assurant bien qu'il la tirait de bonneAu point du jour, frère Paul entra dans sa chambre , pâle , tout terre.habillé et l'air résolu.

- Cette fois , s'écria-t-il , nous mangerons des légumes commeNoire oncle , dit-il , il nous faut partir d'ici. Dieu les fait.- Et pourquoi , mon ami ?Et entrant dans la maison- Parce que nous y mourrons de faim. - Tenez , la femme, vous allez nous éplucher bien proprement- Mais , cher frère, je n'aurais pas cru que tu fusses précisé- cette laitue et nous l'étaler gentiment dans un plat. Avez-vous dement. menacé de cela, vu tes contenances à table.

bon paire frais? Et votre vin ? Je le soupçonne :- Oui, bien, nous mourrons de faim , notre oncle, car tout est P quelque piquettefranche ; mais nous y mettrons de l'eau. . Dépêchez ; vous servirezempoisonné ; tout étant empoisonné , nous rie mangerons plus , et le tout sans cérémonie , sous cette tonnelle.cela ne peut nous mener loin. C'est pourquoi , si vous m'en croyez, Un pareil régal fut bientôt prit, et nos gens, mis en appétit parnous irons déjeuner loin d'ici. Allons sus , notre oncle , levez-vous. l'exercice, l'air du matin et la vue joyeuse de la campagne, firent- Je ne saurais quitter si brusquement mon neveu ; mais nous honneur au festin. lis oublièrent même de mettre de l'eau dans leirons , si lu veux , faire une promenade matinale dans la campagne

1 vin, qui n'était que du clairet fort aigre ; mais, selon frère Paul,pour le remettre. Aussi bien je n'ai point l'estomac net, et ce qu'on ce goût naturel valait mieux que tous les vitriols de Dumarsouin.a dit à soudégoût.

per sur le rafiide

nemenj des comestibles m'a causé beaucoup 1 L'oncle Scipion avoua qu'il n'avait pas fait ni, meilleur repas de-'- Levez-vous donc et marchons , et allons-nous-en bien loin ;

il nous viendra peut être un bon avis

il avait quitté la Savoie.puis quQuant ils eurent fini, ils demandèrent leur chemin à l'hôtesse

et s'en retourèrent gaiement. Frère Paul se t,

-L'oncle Scipion s'habilla à la hâte , en causant des merveilles b ll h 'il lia l'oncle Sr s fede e umeu qu supp p on de lui li.asserrlal 'qu'il avait vues depuis son arrivée , à quoi frère Paul , indigné , de galoubet dont les pàtres de leur vallée ramenaient les vaches lemaion

plliquilsait firent sans qu'on

personneles unira et

encoreevéada

ns laa

soir. Cette musique fusait couler ;es larmes de l'oncle Scipion, qui9 p gI

se vit tout à coup transporté en esprit au milieu de ses belles mon-dessein. tagnes; mais il fut rappelé à la triste réalité par une de ces vivesIls parcoururent un grand nombre de rues jusqu'à la barrière , tranchées qui l'incommodaient depuis son arrivée à Paris. A peineet marchèrent dans la campagne aussi loin qu'ils purent. en eut-il dit un mot, que frère Paul s'écria- Car , disait frère Paul , je sens de loin l'étable , et il me - Ouf! nous sommes certainement empoisonnés, car dans ce

noue ° C 6 .iz s t' h tbl L momen, o al erine . osem ouisone que je m en retourne c e mime le sens comme un millier de bêtesqui me dévorent.

vaches tri d d b I' tot L ld nt

estquan pourrai-le embrasser vos q nous onnenlait?

- Tais-toi , dit l'oncle Scipion , tais-toi donc , ce que tu dislà m'aiguise l'appétit.

- Et moi , dit frère Paul , je me meurs de faim : faim ou poi-son , c'est tout un. Mais j'ai mon projet ; nous voici loin , cher-chons quelque cabaret isolé, nous mangerons une salade. Je comptequ'ils n'auront pas perfectionné l'herbe des champs.

Sur ce , avisant un petit logis propret , accosté d'un courtil

es omac. e ma date-t-il de ce matin oD des jo édents r Jers épru cn'en puis plus. Allons consulter un médecin.- Je le veux bien dit l'oncle Sci ion en tenant son ventre à, pdeux mains.- Ah! reprenait frère Paul, j'ai bien peur, notre oncle, que

nous ne laissions le meilleur de nos os dans ce malheureux pays.ÉDOUARD OURLIAC.

(La fin à un prochain NI

Bibliothèque municipale de Toulouse - Tous droits réservés

Page 4: ON S'AItONNE OIJtL DE - …images.jdt.bibliotheque.toulouse.fr/1845/B... · On serait plus sûrement au-grand air, et cela serait aussi plus éco- ... -- Ah ça , mais,'eaant , mon

citations pressantes à la cour de Rome pour que l'in,tallatiou pro-jetée des jésuites à Lucerne n'eût pas lieu , la cour pontificale eobtenu du général de l'Ordre qu'il renoucàt à l'établissement deLucerne. Si ce bruit se confirme , les heureuses négociations de laFrance auront rendu à toute la Suisse un service des plus grands.

On mande du Caire , le 21 janvierM. Antoine d'Abadie nous écrit d'Adra , en date du 17 octobre,

gar'il vient de découvrir les sources du Nil-Blane ; elles se trouventdans le pays des Gamrus, peuple dont la langue a beaucoup d'ana-logie avec celte du pays de Kafa. Les montsPochi ou l)ocbi s'élè-vent à tété de la roui ce, en sorte qu'on pourrait les appeler motsGamra. Garni signifie, en arabe , la lune c'est ce qui expliquecette expression erronée de : montagnes de la Lune.

Les sources de l'Abbay [le Pidese , ou bras occidental de l'Abbayet du Nil-Blanc, bout des marais , ce qui confirme les assertions del'tolémée. Comme j'avais à mon service un Docko, j'ai pu vérifiersi le peuple les l)ockos était un peuple nain , comme le dit Iléro-dote. Mon Lorko n'avait que dix-huit centimètres de moins quemoi : ainsi , il était petit , mais non pas un nain. Il m'a été im-;}ossible vie trouver des tains dans le pays ; mais ou dit qu'il y aduras le pays des Dockos et des éléphans nains , sauvages, et deschevaux saut,,ges. J'ai aussi constaté l'existence d'un métis , issu ducommerce d'une vache et d'un hippopotame. Cependant, comme ilm'a été bien difficile de prendre ce métis , je crains qu'on ne mecroie pas.

- Plusieurs dames anglaises , qui ne font pas connalire leursnoms , viennent d'écrire à une feuille de Londres pour réclamerdans le service des chemins de fer une amélioration qui nous pa-rait juste et désirable. Llles demandent que les compagnies soientobligées d'avoir dans chaque train , une voiture , ou partie de voi-ture exclusivement réservée aux femmes.. Celles qui voyageraient seules , dit-on , auraient ainsi la facultéde ne se trouver qu'avec des personnes de leur sexe ; elles seraientà l'abri de ces désagréments auxquels elles sont exposées et qu'unemauvaise honte les empêche.de rendre publics par leurs plaintes. Unplus grand nombre de femmes voyageraient en chemins de fer; l'ac-croissement des recettes qui et résulterait formerait une large com-pensation pour les premières dépenses faites par les compagnies.

Sur les bateaux à vapeur , une chambre spéciale a toujours étéréservée pour les dames. Il devrait eu être ainsi , à plus forte rai-son , dans les convois des chemins de fer.- Les correspondantes anonymes du journal promettent leur recon-naissance à ceux qui appuieront leur demande.

- On lit dans le Moniteur Algérien du 15 févrierR Jeudi, 6 février, M. le lieutenant-général de Bar a reçu les

chefs arabes qui viennent de rentrer à Alger, et qui -lui ont étéprésentés par M. le lieutenant-co!orret Daumas, directeur centraldes affaires aral.es. Il s'est entretenu longuement avec eux de lotitée qui avait dû les intéresser pendant leur voyage; puis il leur a dit :

e Maintenant que vous avez vu la France, ce pays si fertile, sin riche par sou sol, son commerce, le travail e. l'activité de ses» habitants; que vous avez visité nos places fortes, nos arsenaux;» que vous avez été admis ers présence de notre auguste souverain,» qui vous a traités comme de nouveaux Français, allez redire à» vos compatriotes, sous la tente et dans vos villes, ce dont vous» avez été témoins, l'accueil que vous ont valu `os services et votree dévouement; apprenez-leur enfin ce que peut la (rance pour» ses amis comme pour ses ennemis. »

» Le kalifa Aly-Ba-Hamed s'empressa de répondre, au nom detous, qu'ils ne pourraient jamais oublier ni témoigner assez de le-ronuaissance pour la généreuse hospitalité qu'ils avaient reçue. ilsn'avaient pas attendu ce moment pour se dévouer de corps et d'aineà nos intérêts; mais aujourd'hui, après avoir obtenu de la munifi-cence royale des marques de distinction d'un si haut prix, ils com-prenaient mieux encore toute l'étendue de leur devoir.

a Oui, nous avons vu, ajouta-t-il, votre puissance, votre richesse,» vos vaisseaux et vos soldats dont Dieu seul sait le nombre; nous» avons vu Paris, cette grande capitale don! rien dans le monde nee saurait approcher; trous avons vu ces monuments dont noir,» avions entendu parler et que tous avons trouvés plus étonnants» encore que les descriptions qui nous en avaient été faites, et nous» saurons (lire à tous ceux dont le roi des Français noirs a confié le

A V ÿ1i y ! J59 :L9 Ir-.

UNBEL LIOTEL

entièrement neuf , avec porte-cochère?ayant trois étages a!.-dessus dit rez-de-chaussée, avec cour, jardin[ , écuries, re-mises et divers a:vraicrnentS d'une loca-

commandement que ce grand prince n'a pour tous que des senti-» ments de père, et qu'ils doivent rendre grâce à Feu d'appartenir

ncoref .ous edésormais à une aussi grande nation 1 ous leurVous avez tons admire les fils du roi des Français s occupant devos intérêts ou bravant au milieu de vous les dangers de laguerre ; eh bien1 nous les avons retrouvés au milieu des splen-

deurs rte la royauté tels que vous les avez connus, nobles, granitset gér,éteux »» Puis tous vinssent à parier de ce qui avait le plus excité leur

étonnement lis avaient pendant tout leur voyage marché de sur-prise en surprise ; après avoir visité un monument on l'un de nosgrands établissements industriels, ils pensaient ne pouvoir rien voir

de plus beau, et le lendemain, et tous les jours suivants, leur admi-ration allait en croissant. Enlin Sid-el-Iiadj-Bel-Krerouby terminaen disant :

« La France est une reine que nous avons trouvée magnifique,» bien que dépouillée de ses ornements; que serait-ce donc si nous» avions pu la voir parée de tous ses joyaux (au printemps) ? »

e Comme on le voit, cet essai de voyage, qu'il serait peut-êtred'une bonne politique de renouveler pour les chefs de l'ouest, adéjà porté ses fruits. Sid-El-Hadj-Bel-Krerouby, ancien secrétaireintime de l'ex-émir Abd-el-Kader, marabout et savant dont la ré-putation s'étend au loin chez les Arabes, se propose de rédiger sesimpressions de voyage. Une pareille publication, venant d'un telhomme, contribuera sans doute à initier les indigènes à la connais-sance de notre puissance, comme à abaisser un peu la barrière quinous en sépare encore. »

NOUVELLES DE LA CHINE.Des désordres assez graves ont éclaté à Hong -Kong , par suite

d'un décret d'enregistrement publié par le gouvernement , et quin'a pas été du goût des Européens. Ceux ci dans une pétition auconseil , l'ont taxé d'inique, arbitraire , inconstitutionnel et despo-tique. Il en résulta une foule de pourparlers entre le gouvernementet les Européens , car le premier refusa de répondre à la pétition3,000 Chinois abandonnèrent l'île ; et enfin le gouvernement jugeaprudent d'amender et modifier l'ordonnance d'enregistrement. Maisil existait toujours quelques articles reprochables dans le décretmodifié : ainsi celui qui obligeait tout navire chinois de s'annoncersur-le-champ et d'inscrire ses passagers dans les 24 heures. Il eurésulte que tandis que Macao est envahi de jonques , elles brillentpar leur absence pre-que complète à Hong. )Ajoutons que la plusgrande partie des Chinois récalcitrans est rentrée dans l'île. Quantau bruit qu'on avait fait courir sur l'abdication de l'empereur cri fa-veur d'un pioche parent , ce bruit est tout-à-fait faux.

C'est le 6 dernier que s'est effectuée la première vente d'opium ;les prix étaient plus bas qu'on ne l'attendait. Le patna était cotéà 1,235 et le benarez à 1,067 roupies. La veille du départ de lamalle on a fait la plus grande vente d'indigo qui ait jamais été con-nue dans l'Inde. Il en a été vendu 1,683 caisses à d'excellents prix.

MURES E'ESPAG E,NOUVELLES DE 51ADntn.

- On lit dans le Phare des Pyrénées :Contrairement à ce qu'on, avait annoncé, le congrès , qui depuis

quelques jours a suspendu ses séances , ne s'était pas encore réuni àla date du 24. On n'explique pas la cause de cette suspension dansles travaux législatifs ; il parait que cela tient à ce que la commis-sion du budget n'a pas encore terminé l'examen de ce travail , nonplus que celui des autres projets financiers qui lui ont été soumis.Ces différents projets , et celui pour la dévolution au clergé de sesbiens, fixent seuls en ce moment l'attention publique ; aussi at-ten.i-on avec beaucoup d'impatience que leur discussion commenceau congrès.

- On annonce de Madrid que M. Castillo y Ayensa , qui lorsde soir premier voyage à Rome n'était revêtu , au moins ostensiblement , d'aucun caractère officiel , doit se présenter maintenant aveccelui de ministre plénipotentiaire auprès du saint siége. M. Castilloy Ayensa , qui est parti de Madrid le 23 au soir pour se rendre àsoir poste , emmène avec lui, en qualité de secrétaire , M. Arnau ,anaien connl d'Espagne à Lisbonne. Les journaux modérés tirent

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de la nomination de M. Castillo y Ayensa la conséquence que lasignature d'un concordat est une chose certaine , et qu'elle ne peutse faire attendre très-long-temps-

- Il y a eu le 17 et le 18 à Valence , entre les soldats du ba-taillon provincial de Lérida et les artilleurs cri garnison dans lamême ville , des rixes qui pendant quelques heures ont tenu enalarme toute la population. On n'explique pas clairement la causede ces rixes , qu'on attribue généralement à la rivalité qui existetoujours entre les soldats d'infanterie et ceux d'un corps privilégié,tel que l'artillerie. Un grand nombre d'artilleurs , ayant plusieurssous-officiers en tête, se sont présentés devant la caserne du Ite fttgio,où loge le bataillon de Lérida , au moment où ce corps étaitdehors pour l'exercice. Les artilleurs commencèrent à insulter lessoldats du poste, et l'officier qui le commandait s'étant avancé pourengager les premiers à se retirer , il fut frappe d'un coup de sabredont il est mort plus tard. Les soldats de Lérida , voyant leur capi-taine grièvement blessé , firent feu sur les artilleurs , et en blessè-rent plusieurs. Aussitôt que le général Roncali a été informé de cesfaits, il est monté à cheval , et , accompagné de tout son état-major, il s'est rendu sur les lieux , et est parvenu sans trop depeine à renfermer dans leurs quartiers respectifs les artilleurs et lessoldats du provincial de Lérida.

Le lendemain il y a eu encore quelques attaques isolées sur plu-sieurs ponts de la ville , lorsque le hasard faisait que des artilleursse rencontraient avec des soldats du bataillon de Lérida ou avecceux du régiment de Navarre , qui paraissent avoir pris parti pource dernier corps.

La population est restée entièrement étrangère à tous ces conflits,ce qui donne beaucoup de poids à l'opinion de ceux qui pensentqu'ils n'ont été provoqués par aucune cause qui se rapporte à la po-litique.

- Noirs apprenons par la voie de Barcelone que la gouletteanglaise F'riendship, capitaine Dieper, qui avait chargé des vins àBenicarlo et des fruits à Tarragomre , en destination pour Londres,s'est perdue à l'embouchure de l'Ebre le 16 février. L'équipage aété sauvé. Il n'y a que quelques jours encore que nous avons an-noncé la perte dans les mêmes parages de la polacre espagnoleAmalia , qui se rendait de Barcelone à la Havane. On sait que lecommerce réclame depuis long-temps la construction d'un pharésur ce point dangereux du littoral

Nous avons appris également par la même voie que le bateau àvapeur de guerre français le Cerbère , venant d'Oran avec 115 ma-lades et M. Denis , dép;; é , se rendant à Toulon , a été forcé derelâcher à Roses le 22 février. On pensait qu'il lui serait impossi-ble de continuer sa route avant le 24, ayant des avaries à ses chau-dières,

On lit dans le Mémorial des Pyrénées :Les carlistes se remuent plus que jamais. Ils s'agitent sur-

lotit beaucoup , dit-on , dans la Navarre et dans la vieille Cas-tille. Ils nourrissent l'espoir de renouveler le drame qui s'est jouéen 1833.

NOUVELLES DE PORTUGAL.Lisbonne , 18 février.

Hier, à onze heures du soir , la reine a donné naissance à unefille. S. M. et l'enfant royal sont en bonne santé.

Un fait curieux , c'est que le vicomte Sada Bandeira , qui refusade faire aucun traité avec l'Angleterre pour la suppression du com-merce des esclaves , lorsqu'il était ministre des affaires étrangères

,est devenu un des partisans les plus zélés de l'abolition de ce tra-fic. Ainsi , dans la séance du 12 , il a présenté une motion à lachambre des pairs pour qu'il soit présenté à la reine une adresseeu faveur de la population noire de la colonie portugaise d'Angola;quoique libres , les malheureux habitants de cette île sont traitésavec la plus grande cruauté, étant forcés de faire le travail des bêtesde somme dans le transport des marchandises qui servent d'échangepour des esclaves. Le projet de donner à la compagnie de confiancele privilège ctclusif d'établir des caisses d'épargne dans le pays, aété approuvé le 12 courant par la chambre des députés.

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lithographe, habitant à Toulouse; sur lapoursuite du sieur Jacques Bonnet, ex-lithographe , habitant actuellement àParis.

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Cette vente aura lieu mardi, quatremars mil huit cent quarante-cinq, à huitheures du matin, par le ministère du sieurGailhard , commissaire-priseur, dans lamaison, rue Saint-Rome, n 31.

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