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L’imminente révolution des aptitudes pourrait transformer les soins de santé On demande D r Données Leadership avisé RBC

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L’imminente révolution des aptitudes pourrait transformer les soins de santé

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1Leadership avisé RBC | On demande Dr Données

Le remède : les aptitudes

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Rappelez-vous votre dernière visite à l’hôpital, dans un centre de consultation sans rendez-vous ou dans un centre d’imagerie médicale. Vous y avez probablement vu beaucoup de personnel, que ce soit aux postes de soins infirmiers, dans les salles d’examen ou aux commandes d’appareils complexes.

Dans un monde moderne constamment bousculé par les changements technologiques, les travailleurs de la santé ont tout de même un avantage.

Étant donné la nature essentiellement humaine du travail, l’automatisation ne menace pas autant les professionnels de la santé que les travailleurs d’autres secteurs. La technologie fera disparaître une partie des emplois, par exemple dans l’administration et dans les laboratoires de diagnostic, car elle répond à un besoin pressant d’efficacité, compte tenu de la demande croissante. Toutefois, personne ne s’attend à court terme à ce qu’un robot puisse poser un diagnostic de cancer ou effectuer des visites médicales à domicile.

Voilà qui est plutôt rassurant, et pas seulement pour les travailleurs de ce secteur. Le réseau de la santé du Canada doit faire face à un défi démographique. Notre société vieillit rapidement et les aînés exerceront bientôt une pression sans précédent sur le système. Les premiers baby-boomers ont eu 73 ans cette année ; il reste donc encore une décennie avant qu’ils atteignent l’âge moyen où les gens commencent à avoir besoin de soins de longue durée. Après cela, le réseau de la santé sera de plus en plus surchargé par les besoins d’une population vieillissante. Il faudra plus de personnel pour prendre soin de plus de personnes âgées.

Leadership avisé RBC | On demande Dr Données

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Le présent rapport complète les constatations du rapport Humains recherchés de RBC, qui portait sur l’incidence de l’automatisation sur les emplois de demain. Le rapport Humains recherchés et les recherches ultérieures sur les compétences de l’avenir avaient pour objet d’orienter le programme Objectif avenir, un engagement décennal de RBC qui vise à aider les jeunes Canadiens à se préparer au marché du travail des années 2020 et suivantes, qui sera fondé sur les aptitudes.

Pour en savoir plus au sujet des recherches de RBC sur la révolution des aptitudes :On demande Dr Données : rbc.com/drdonneesHumains recherchés : rbc.com/humainsrecherches

L’automatisation présente des avantages pour le réseau de la santé, mais également un énorme défi de mise à niveau des aptitudes. Les progrès réalisés dans les domaines de l’intelligence artificielle (IA) et de l’apprentissage machine devraient faciliter grandement les prévisions en matière de besoins médicaux. Cependant, les professionnels de la santé devront d’abord comprendre la nature et les limites des algorithmes utilisés. Les mégadonnées peuvent aider les hôpitaux à mieux répartir leurs ressources, mais les établissements devront d’abord engager des analystes de données. Certains outils numériques de pointe permettent déjà une collaboration étroite entre spécialistes et établissements, mais de nombreux médecins communiquent encore par télécopie.

Le défi du rehaussement des aptitudes ne touche pas que le réseau de la santé. Comme l’ont expliqué nos Services économiques et notre groupe Leadership avisé dans notre série d’études sur les emplois de demain, les bouleversements technologiques touchent tous les secteurs, de la construction au transport. Les nouvelles technologies nous font aussi découvrir de nouvelles façons de travailler et elles offrent au Canada l’occasion de se positionner parmi les chefs de file mondiaux dans certains secteurs, dont l’agriculture.

Les natifs du numérique qui amorcent aujourd’hui leur carrière dans le réseau de la santé sont bien au fait de la situation. Ils s’attendent à se servir de nouvelles technologies. Si le réseau de la santé ne met pas de l’équipement de pointe à leur disposition, ou s’il ne s’adapte pas aux nouvelles façons de travailler, il risque de perdre de grands talents au profit d’autres secteurs. Par ailleurs, le personnel déjà en place doit être encouragé à sortir de sa zone de confort en s’ouvrant aux nouvelles technologies.

L’automatisation ne remplacera pas les aspects les plus humains des soins de santé. Elle permettra plutôt aux professionnels de la santé de se concentrer davantage sur ce travail humain.

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Principales constatations

Le réseau de la santé a créé le sixième de tous les nouveaux emplois au Canada depuis 2010, soit environ 400 000.

D’ici 2025, le réseau de la santé créera encore 370 000 emplois.

Seulement 17 % des emplois du secteur de la santé sont véritablement à risque d’automatisation, comparativement à 34 % des emplois dans l’ensemble de l’économie.

Plus d’un million de Canadiens qui occupent actuellement un emploi à risque possèdent au moins trois des cinq aptitudes les plus recherchées dans le secteur de la santé.

Au cours de la prochaine décennie, le vieillissement de la population devrait coûter 120 milliards de dollars de plus en soins de santé.

En 2030, les soins de santé aux personnes âgées accapareront 55 % des budgets de santé provinciaux, comparativement à 45 % actuellement.

Le rehaussement des aptitudes du personnel devrait à terme augmenter l’efficacité du réseau, mais il exige des investissements en amont.

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Les robots menacent beaucoup d’emplois, mais pas dans le secteur de la santé

Dans notre rapport de 2018 intitulé Humains recherchés, ainsi que dans nos recherches

ultérieures, nous avons étudié de façon générale l’émergence de l’économie fondée sur les aptitudes afin de comprendre comment les Canadiens peuvent se préparer à un avenir marqué par l’intelligence artificielle et les autres technologies déstabilisatrices.

Nous avons établi que le quart des emplois canadiens seront fortement bouleversés au cours de la prochaine décennie, alors que les emplois fondés sur les aptitudes humaines telles que la pensée critique, l’écoute active et l’intelligence sociale seront beaucoup moins menacés par l’automatisation, même s’ils seront profondément transformés par la technologie.

En appliquant notre méthodologie aux soins de santé, nous avons constaté que la majorité des emplois sont peu à risque d’automatisation.

500

1 000

0

Risque faible Risque modéré Risque élevé

Sources : Statistique Canada, Frey et Osborne (2017), Services économiques RBC

Personnel de soutien

Technologues médicaux

Infirmiers

Autres professions du diagnostic et du traitement

Autres professions techniques

Pharmaciens, diététiciens et nutritionnistes

Médecins, dentistes et vétérinaires

Professions techniques de dentisterie

Professions de thérapie et d’évaluation

Total des professions non médicales

Sous-groupe de la CNP – Réseau de la santé

Postes non médicaux les plus à risque d’automatisationEmplois (milliers)

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Au cours de la prochaine décennie, l’automatisation présentera un risque important pour seulement 17 % des travailleurs de la santé. Les personnes touchées (environ 340 000) sont surtout des employés de soutien, par exemple des adjoints administratifs et des préposés aux comptoirs de services alimentaires.

L’automatisation ne remplacera pas la relation complexe entre l’écoute active, l’intuition, l’empathie et la prise de décision fondée sur des données probantes, des aptitudes qui sont en jeu dans tous les soins de santé, qu’on ait affaire à un médecin de famille ou à une équipe de médecine d’urgence.

Hébergement et restauration

57 %Fabrication

35 %Tous les secteurs

34 %

Soins de santé

17 %Services d’éducation

10 %

C’est pourquoi la majorité des emplois du secteur de la santé ne risquent pas de disparaître de sitôt.

De plus, les progrès technologiques créeront de nouveaux emplois dans le secteur. Pensons aux scientifiques des données, qui pourront sonder les bases de données toujours plus volumineuses des hôpitaux pour en dégager des enseignements qui permettront d’améliorer les soins ; aux technologues de l’impression 3D, qui pourront créer des modèles anatomiques aux fins de préparation aux chirurgies ; et aux spécialistes de l’apprentissage machine, qui pourront enseigner à une prothèse intelligente à prévoir les mouvements d’un amputé.

Risque d’automatisation dans les principaux secteurs

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La création d’emplois dans le réseau de la santé n’est pas près de ralentirEn comptant non seulement les médecins et les infirmiers, mais aussi les techniciens de laboratoire, les administrateurs, les préposés des services alimentaires et tous les autres employés de soutien, le secteur de la santé au Canada emploie plus de deux millions de personnes.

Et il continue de croître, comptant aujourd’hui pour 13 % des emplois au pays, comparativement à 8 % en 1980. Depuis 2010, le réseau de la santé a généré le sixième de la croissance de l’emploi au Canada, ce qui représente 400 000 nouveaux emplois. Environ 340 000 de ces nouveaux emplois relèvent des soins médicaux directs, et non des services de soutien.

Le rythme de création d’emploi dans le secteur de la santé continuera de dépasser celui de l’économie canadienne dans son ensemble. Emploi et Développement social Canada (EDSC) prévoit que le réseau de la santé créera 370 000 nouveaux emplois d’ici 2025 en raison du vieillissement de la population. Il faudra plus de médecins, d’infirmiers, de techniciens médicaux et d’aides-infirmiers.

Pourcentage de l’emploi total généré par le secteur de la santé au Canada(%)

8

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11

12

13

1980 1990 2000 2010 2020

Besoins en 2025

Médecins47 000

Infirmiers123 000

Techniciens et empl. de

soutien108 000

Aides-infirmiers et prép. aux

bénéficiaires93 000

+ + +

Sources : Statistique Canada, Services économiques RBC

EDSC prévoit qu’un grand nombre des nouveaux postes seront confiés à de nouveaux diplômés (250 000), à des immigrants (50 000) ou à des travailleurs provenant d’autres secteurs (50 000). Même en comptant sur toutes ces personnes – selon le scénario le plus optimiste –, le réseau de la santé devra encore trouver près de 20 000 travailleurs de plus que le bassin disponible.

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Une porte de sortie pour les travailleurs délogés ?Le risque d’être supplanté par l’automatisation est deux fois plus élevé dans le reste de l’économie que dans le secteur de la santé. Par conséquent, est-ce que le réseau de la santé – un secteur en croissance – présente un débouché pour les travailleurs délogés d’autres secteurs ? Oui, nous le croyons, surtout si on analyse la situation du point de vue des aptitudes.

L’importance croissante de la mobilité des aptitudes est la conclusion centrale de notre rapport

Humains recherchés de 2018. Nous prônons donc une stratégie

qui permettra aux Canadiens de survivre aux bouleversements technologiques : développer certaines aptitudes fondamentales communes à plusieurs professions, afin de faciliter la réorientation professionnelle.

Selon nos calculs, plus d’un million de Canadiens occupant un emploi à risque possèdent au moins trois des cinq aptitudes clés qui seront recherchées dans le réseau de la santé dans les années 2020. Ces aptitudes sont l’habileté en expression orale, l’écoute active, le souci du service à la clientèle, l’intelligence sociale et la capacité de monitorage – soit des aptitudes très humaines. Le potentiel d’emploi dans le réseau de la santé sera d’environ 330 000 postes où au moins trois de ces aptitudes seront exigées.

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Aptitudes nécessaires dans les

emplois à risqueUtilisation et surveillance

Monitorage Réparation

Aptitudes communesExpression oraleÉcoute activeSouci du service à la clientèleIntelligence sociale Surveillance

Aptitudes nécessaires dans le réseau de la santéPensée critiqueJugement et prise de décisionsSciencesRésolution de problèmes complexesDirectives

Est-ce à dire que des hordes de chauffeurs de camion délogés par la technologie de conduite autonome deviendront des médecins ? Non. Est-ce qu’un vendeur au détail pourrait devenir coordonnateur du cheminement des patients dans une clinique externe grouillante d’activité ? Oui. Nous croyons qu’avec la bonne formation, beaucoup de travailleurs à risque sont en bonne posture pour se réorienter dans le secteur de la santé. Les personnes pour qui ce sera le plus facile sont celles qui posséderont à la fois les aptitudes sociales mentionnées ci-dessus et certaines aptitudes numériques. Les possibilités dépassent toutefois ce cadre strict.

Il n’est pas facile de se réorienter profession-nellement. La formation nécessaire demande du temps et de l’argent, et donc de la détermination. Mais cela reste faisable, surtout grâce au soutien approprié. Dans le cas du secteur de la santé, il reviendra aux enseignants, aux employeurs

et aux décideurs politiques de reconnaître la transférabilité des aptitudes et de fournir des occasions de combler les lacunes éventuelles.

C’est ce que font déjà certains enseignants. Dans la région de Toronto, le collège professionnel privé Computek, qui offre des diplômes en services de soutien à la personne, en administration de cabinet médical et en technologie de l’information médicale, affirme que la majorité de ses étudiants sont en milieu de carrière et cherchent soit à rehausser leurs aptitudes, soit à trouver un emploi dans le réseau de la santé canadien après avoir occupé un emploi semblable dans un autre pays. Précisons que le nombre de programmes accélérés en sciences infirmières a presque triplé au cours des 15 dernières années. Ces programmes attirent des candidats qui ont déjà suivi des études pertinentes et qui veulent faire carrière en soins infirmiers sans avoir à suivre un programme complet de quatre ans.

Aptitudes transférables

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Chauffeur de service de livraison/messagerieConduit une automobile, une fourgonnette ou un camion léger pour prendre et livrer divers colis.

Risque d’automatisation : élevéLa popularité croissante des véhicules autonomes et de la livraison par drone feront chuter l’emploi dans les services de livraison.

Nombre d’emplois actuel : 70 000

Ambulancier paramédicalProdigue des soins d’urgence aux patients blessés ou malades, puis les transporte jusqu’à l’hôpital afin qu’ils reçoivent les soins médicaux appropriés.

Risque d’automatisation : faibleNombre d’emplois actuel : 28 000Nouveaux postes : 4 000 d’ici 2025

Aptitudes en commun : Utilisation et surveillance d’équipement ou de systèmes, écoute active, expression orale,

monitorage, gestion du temps, souci du service à la clientèle

Démarches de mise à niveau des aptitudes : • Suivre une formation d’un à trois ans – services ambulanciers paramédicaux, services

médicaux d’urgence ou technologie médicale d’urgence – dans un collège, un hôpital ou

un autre établissement.

• Obtenir un permis de pratique auprès d’un organisme de réglementation.

Réorientations possibles

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Technicien en comptabilité/teneur de livresTient une comptabilité complète, tient un registre des comptes, vérifie la procédure d’enregistrement des opérations financières, et fournit des services personnels de tenue de livres.

Risque d’automatisation : élevéL’utilisation croissante de logiciels, l’émergence du commerce électronique et la technologie des chaînes de blocs feront chuter la demande pour les services des intermédiaires dans les opérations financières.

Nombre d’emplois actuel : 170 000

Diététicien/nutritionniste Planifie, met en œuvre et supervise des programmes de nutrition et de services alimentaires.

Risque d’automatisation : faibleNombre d’emplois actuel : 13 000Nouveaux postes : 3 000 d’ici 2025

Réorientations possibles

Aptitudes en commun : Demande de renseignements, écoute active, pensée critique, compréhension de

lecture, monitorage

Démarches de mise à niveau des aptitudes : • Obtenir un baccalauréat ou une maîtrise en diététique, en nutrition ou dans une

discipline connexe (p. ex. : science alimentaire), et effectuer un stage supervisé.

• Les diététiciens doivent s’enregistrer auprès d’un organisme de réglementation,

tandis que les nutritionnistes doivent s’enregistrer dans certaines provinces.

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11Leadership avisé RBC | On demande Dr Données

L’impératif du rehaussement des aptitudes : une population canadienne vieillissante

En 1961, la pyramide des âges du Canada avait une base très large en raison du baby-boom. À cette époque, les enfants d’un an dépassaient en nombre les personnes de 80 ans, dans un rapport d’environ 12:1. Aujourd’hui, la répartition des âges ne ressemble plus du tout à une pyramide. En 2018, le Canada comptait plus de personnes âgées (17,5 % de la population) que d’enfants de 14 ans ou moins (16,1 %).

À la fin de 2020, près d’un Canadien sur quatre sera une personne âgée. Certaines régions, en particulier les Maritimes et le Québec, seront plus grisonnantes que d’autres, mais tout le Canada fera partie de ce que l’ONU appelle les « sociétés super-âgées », soit celles qui comptent plus de 20 % de personnes de 65 ans ou plus.

De plus en plus de Canadiens seront atteints de multiples maladies (ou touchés par d’autres conséquences du vieillissement). Le vieillissement de la population exercera une pression supplémentaire sur nos hôpitaux, ainsi que sur notre capacité à fournir des soins à domicile – un sous-secteur qui devra faire face à une demande accrue. Cette perspective est inquiétante pour un secteur qui peine à attirer des préposés aux services de soutien à la personne, entre autres à cause des bas salaires et des exigences physiques de l’emploi. Il est donc impératif de se tourner vers les nouvelles technologies et les nouvelles méthodes de travail pour arriver à relever le défi.

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12Leadership avisé RBC | On demande Dr Données

Compte tenu du fardeau croissant qu’impose le

vieillissement de la population sur le réseau de la

santé, il est urgent d’agir. Les provinces et territoires du

Canada dépensent environ 160 milliards de dollars par

année pour les soins de santé. Nos recherches révèlent

que même si nos dépenses par habitant restent stables,

la population croissante de personnes âgées fera

grimper la facture – en chiffres absolus – à 193 milliards

de dollars en 2030. Cette année-là, le coût des soins

de santé sera de 20 milliards de dollars plus élevé que

si la répartition des âges au Canada restait la même

qu’aujourd’hui.

Au cours de la décennie, le coût supplémentaire

cumulatif sera de 120 milliards de dollars.

En 2030, les soins de santé aux personnes âgées

accapareront 55 % des budgets de santé provinciaux

et territoriaux, comparativement à 45 % actuellement.

Les gouvernements chercheront à accroître l’efficacité

et la productivité du réseau de la santé, mais ils ne

réaliseront pas d’économies en automatisant les

postes. Comme les emplois à risque se situent dans la

fourchette inférieure des salaires, leur remplacement

n’aurait pas d’effet spectaculaire sur le coût croissant

du système. Si on automatisait l’ensemble des

340 000 postes à risque, on ne pourrait économiser

que 12 % des quelque 100 milliards de dollars que coûte

annuellement la rémunération des professionnels de la

santé au Canada.

Population de 65 ans ou plus contre population de 14 ans ou moins (prévision jusqu’en 2030)(%)

Groupe d’âges

14 ans ou moins65 ans ou plus

Société super-âgée

12,5

15,0

17,5

20,0

22,5

2000 2010 2020 2030

Sources : Statistique Canada, Services économiques RBC

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1313Leadership avisé RBC | On demande Dr Données

Pendant la préparation du présent rapport, nous avons organisé des tables rondes et parlé à des dizaines de personnes vivement intéressées par la question des aptitudes d’avenir dans le secteur de la santé : employeurs, praticiens, enseignants préparant la prochaine génération de travailleurs de la santé, jeunes pousses désireuses de réformer les modèles de prestation des soins établis. Certains thèmes ont émergé des discussions sur le rehaussement des aptitudes.

Les aptitudes les plus prescrites

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14Leadership avisé RBC | On demande Dr Données

Maîtrise du numériqueComme les soins de santé s’appuient de plus en plus sur des données, plus de travailleurs devront connaître et maîtriser le numérique ; en d’autres termes, ils devront être capables non seulement de recueillir des données, mais aussi de les utiliser et de les analyser. Les médecins devront avoir une connaissance pratique des modèles d’apprentissage machine à leur disposition pour établir de meilleurs diagnostics. Les infirmiers, qui doivent déjà lire beaucoup de documentation, devront en apprendre plus sur les mégadonnées.

Puisque tout le monde – des médecins aux préposés aux services de soutien à la personne – est appelé à utiliser des données, les établissements d’enseignement intègrent désormais la maîtrise du numérique à leurs programmes. Lori Cranson, doyenne, Services communautaires et Sciences de la santé au collège George Brown de Toronto, croit qu’il faut entre autres s’assurer que les étudiants aient les aptitudes fondamentales nécessaires pour être en mesure de s’adapter à n’importe quelle technologie, et non seulement à une technologie particulière.

Comprendre les avantages et les limites de l’intelligence artificielle en médecine

Le Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada a convoqué un groupe de travail sur l’intelligence artificielle et les technologies numériques émergentes en vue de comprendre de quelle façon l’apprentissage machine pourrait modifier la profession et pour guider la formation actuelle et future des médecins. Il ne s’agit pas de faire de tout le monde un spécialiste de l’intelligence artificielle, mais plutôt de renforcer la capacité des médecins à interpréter les données et à déceler les données aberrantes, précise Tanya Horsley, codirectrice de l’unité de recherche du collège. Selon son collègue Ken Harris, directeur général de l’enseignement spécialisé, l’initiative du collège est en partie motivée par le vieillissement de la population. Le groupe de travail, qui regroupe des experts canadiens de premier plan en intelligence artificielle, aidera le collège à comprendre quelles seront les aptitudes nécessaires dans un avenir où plus de gens seront à la maison, explique Ken Harris.

L’impressionnant parcours universitaire de Morgan comprend un baccalauréat en économie de la santé, une maîtrise en économie et un doctorat en méthodologie de la recherche médicale. Au sein de Trillium Health Partners, elle dirige la mise sur pied d’une plateforme de mégadonnées qui a pour objectif d’aider le réseau de l’hôpital à comprendre sa population de patients afin de mieux planifier les besoins d’aujourd’hui et de demain.

On fait souvent appel à Morgan pour expliquer au personnel du système hospitalier comment utiliser les données et pour traiter des questions éthiques liées à l’intelligence artificielle.

Morgan dit que les projets de gestion des données doivent être conçus conjointement avec les utilisateurs finaux des modèles. Il est essentiel d’obtenir l’adhésion et la confiance des destinataires. Elle s’appuie beaucoup sur la communication et sur ses aptitudes de transmission des connaissances – communication narrative au sujet des mégadonnées. « Il faut fournir le portrait d’ensemble aux décideurs, dit-elle, pas seulement des données partielles. Nous avons besoin de champions pour instaurer de nouvelles approches sur le terrain. Mon rôle consiste à créer un environnement où nous pouvons tirer des conclusions des données, puis passer à l’action. »

Morgan Lim, Ph. D.Directrice, Données, observations et analytique avancéeTrillium Health Partners, Mississauga (Ontario)

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15Leadership avisé RBC | On demande Dr Données

Soins de santé virtuelsLes soins de santé virtuels ont le potentiel d’étendre la portée du réseau de la santé et de réduire le fardeau financier et humain que le vieillissement de la population impose au système. Ils peuvent aussi servir de lien vital aux millions de Canadiens qui vieilliront à la maison, souvent avec des problèmes de santé complexes. Les soins de santé virtuels pourraient de plus permettre d’offrir des services aux collectivités éloignées des Premières Nations. Pour que le système fonctionne, il faudra s’assurer que les travailleurs possèdent les aptitudes nécessaires pour évaluer et traiter les patients dans un environnement virtuel. Il faudra aussi s’assurer qu’une plus grande partie de la clientèle de base du réseau de la santé – les Canadiens les plus âgés – soit à l’aise avec les technologies en jeu.

Améliorer l’accès aux professionnels de la santé

eShift – une technologie canadienne – met en lien un infirmier autorisé de garde avec un ou plusieurs préposés aux services de soutien à la personne, en général au moyen d’un appareil portatif. Le préposé aux services de soutien à la personne est en quelque sorte « les mains, les yeux et les oreilles » de l’infirmier, qui lui donne des directives précises. Ce modèle de prestation exige plus de formation et de jugement de la part du préposé aux services de soutien à la personne, qui entretient aussi un lien plus étroit avec l’équipe de soins aux patients. Le programme est conçu pour compenser une pénurie d’infirmiers, dans les soins à domicile destinés aux enfants qui ont des besoins médicaux complexes, ainsi qu’aux personnes qui ont besoin de soins palliatifs.

John passe une semaine par mois sur la route pour visiter cinq Premières Nations du nord de la Colombie-Britannique. Le reste du temps, il pratique la télémédecine depuis son domicile, au sud de la Colombie-Britannique, où il fournit les mêmes services grâce à la technologie. Selon John, quand les soins de santé virtuels sont fournis correctement, l’aspect technique finit par s’effacer et le médecin peut nouer avec son patient une relation profonde et authentique.

Dans ce travail, il est essentiel de maîtriser le numérique, mais John dit que l’aptitude la plus importante est la capacité de nouer des liens ; il faut savoir établir un contact visuel, pratiquer l’écoute active, et communiquer de façon claire et cohérente.

En tant que pionnier de la télémédecine, John est appelé à former la nouvelle génération de médecins, tant au Canada qu’à l’étranger, afin qu’ils intègrent les soins de santé virtuels à leur pratique. « La pratique de la télémédecine est une expérience avant tout humaine plutôt que technique. La technique facilite la relation, mais elle ne la définit pas. »

John Pawlovich, M.D. Directeur médical, Médecin de familleCarrier Sekani Family Services, Abbotsford (C.-B.)

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16Leadership avisé RBC | On demande Dr Données

LiaisonLes soins de santé fonctionnent souvent en vase clos. Les praticiens – qui sont spécialisés et qui ont une fonction et des compétences bien définies – peuvent être coupés des autres parties du système. La mise en œuvre plus ou moins efficace des dossiers médicaux électroniques au Canada n’a pas aidé les choses, alors que cette mesure a le potentiel d’améliorer la collaboration et la transparence au sein du système. Les travailleurs disent qu’ils n’ont pas toujours l’aptitude – ou le langage – nécessaire pour partager des renseignements avec les autres spécialités. De plus, comme les patients âgés présentent souvent des maladies concomitantes (plusieurs maladies à la fois), le vieillissement de la population du Canada exigera des travailleurs de la santé qu’ils connaissent mieux les maladies concomitantes et qu’ils soient capables de communiquer avec de nombreux praticiens ou spécialistes de divers domaines.

Le besoin de communication entre les services a donné naissance à de nouvelles fonctions, dont celles d’infirmier-pivot et d’intervenant-pivot. Les titulaires de ces fonctions sont essentiellement des agents de liaison qui aident les patients à obtenir des services auprès des diverses composantes du réseau de la santé.

Programmes postsecondaires en soins de santé pour intervenants-pivots

L’Université York et le collège Humber font partie des établissements qui offrent un certificat en orientation des patients. Ils forment une nouvelle génération de professionnels de la santé qui aideront les patients atteints d’un cancer ou d’une autre maladie grave à s’y retrouver dans le réseau complexe des soins de santé. La fonction d’intervenant-pivot consiste à comprendre et à communiquer la disponibilité des services, à assurer la coordination avec des équipes interdisciplinaires et à assister les patients dans leurs décisions.

Sabrina est infirmière-pivot au département d’oncologie de L’Hôtel-Dieu, un hôpital d’enseignement affilié à l’Université Laval. Elle joue le rôle de ressource centrale pour les patientes atteintes d’un cancer gynécologique.

Sabrina travaille surtout au téléphone. Elle traite environ 15 appels par jour, au cours desquels elle évalue les symptômes, fournit des renseignements sur les effets secondaires des médicaments et réconforte les patientes bouleversées. Sabrina dit que son travail suppose un apprentissage continu. Elle est le lien direct entre les patientes et les divers intervenants du réseau de la santé, dont les médecins traitants, les travailleurs sociaux, les psychologues et les préposés aux services de soutien à la personne.

Sabrina détient un diplôme d’infirmière ainsi qu’un baccalauréat en études multidisciplinaires. Avant de devenir infirmière-pivot, elle a travaillé quelque temps en néphrologie et en chimiothérapie. « J’adore mon travail, dit-elle, parce que c’est un des seuls postes où on répond à tous les besoins d’un patient. »

Sabrina LavoieInfirmière-pivot L’Hôtel-Dieu de Québec, Québec (Québec)

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17Leadership avisé RBC | On demande Dr Données

Empathie et résilienceLe secteur de la santé ne convient pas à tout le monde. Le travail peut y être compliqué, stressant et émotivement difficile, et il exige souvent des qualités humaines que les robots ne possèdent pas. L’empathie est la qualité la plus souvent mentionnée, mais l’empathie qu’on doit manifester dans les soins de santé n’est pas la même que dans le commerce de détail. La technologie venant compliquer le défi, les enseignants préparent le terrain. De plus en plus d’écoles incorporent les compétences générales dans leurs programmes d’études, mettant l’accent sur la résolution de problèmes, la résilience et, surtout, l’adaptabilité.

Les écoles de médecine remettent l’accent sur le rôle fondamental des médecins

Trevor Young, doyen de la faculté de médecine de l’Université de Toronto, explique que l’école se désintéresse peu à peu de la moyenne pondérée cumulative pour se concentrer plutôt sur les aptitudes sociales et interpersonnelles des candidats. Le président du Conseil médical du Canada, Jay Rosenfield – qui est également vice-doyen de la faculté de médecine de l’Université Western Ontario – ajoute que le milieu de la médecine est en train de repenser sa façon d’évaluer les médecins en formation. On envisage de mettre l’accent sur « l’intelligence fluide » – soit l’aptitude à la résolution de problèmes dans de nouvelles situations – plutôt que sur « l’intelligence cristallisée » – soit les connaissances acquises et les faits. L’intelligence cristallisée (les savoirs théoriques) demeurera pertinente, mais son poids dans la balance sera revu. « Nous cherchons à former des maîtres de l’apprentissage adaptatif », conclut Jay Rosenfield.

Pour Grace, le vieillissement de la population du Canada est la réalité actuelle de l’établissement de soins de longue durée dans lequel elle travaille, car la Nouvelle-Écosse est la province qui compte la plus forte proportion de personnes âgées. Grace procure les soins les plus intimes qui soient – réveil, aide à l’habillage, aide à l’alimentation, aide à la toilette – à des patients atteints de multiples problèmes de santé. Grace dit que la patience et l’empathie sont des aptitudes essentielles dans son travail, qui est exigeant sur les plans physique et émotionnel.

Elle a cultivé ces qualités avant même d’entreprendre ses études d’aide en soins continus au Collège communautaire de la Nouvelle-Écosse. Dans un poste de service à la clientèle, elle a appris à résoudre des problèmes difficiles. À titre de serveuse, elle a appris à comprendre rapidement les besoins des gens. Et en tant que cuisinière dans l’armée, elle a approfondi sa connaissance de la nutrition et de la préparation des aliments, ce qui l’aide aujourd’hui à effectuer quelques tâches occasionnelles en cuisine. « La clientèle des soins de longue durée a aujourd’hui des problèmes plus complexes qu’hier, ce qui demande plus d’aptitudes de la part du personnel soignant. »

Grace CummingsAide en soins continusShannex Corp., Enfield (Nouvelle-Écosse)

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Les acteurs clés du réseau canadien de la santé ont pris connaissance du diagnostic, et il est troublant. Notre population vieillissante exercera bientôt une grande pression sur les hôpitaux, les cliniques et les centres de soins de longue durée. La technologie peut répondre à certains besoins ; par exemple, on voit apparaître des robots d’assistance pour les personnes âgées, des distributeurs automatiques de médicaments, des outils de diagnostic s’appuyant sur l’intelligence artificielle et des services de télémédecine par communication vidéo. Mais malgré toutes ses promesses, la technologie ne pourra pas remplacer la grande majorité des interventions humaines de première ligne. Comme l’a exposé le présent rapport, nous aurons besoin de plus de gens que jamais dans le réseau de la santé, et la demande va croître au moment où la main-d’œuvre disponible se fera plus rare qu’avant. Si le réseau de la santé n’adopte pas d’urgence une nouvelle approche axée sur les aptitudes, la situation pourrait se détériorer rapidement.

La solution devra s’appuyer sur autre chose que des chiffres. De nouvelles aptitudes sont nécessaires. Dans toutes les disciplines médicales, de nouveaux besoins apparaissent qui ne sont pas pris en compte dans la formation. Il faut par exemple former des personnes capables d’analyser des données, de surveiller des capteurs ou de programmer des dispositifs portables. Même si la technologie est appelée à jouer un rôle important, on devra répondre à une demande croissante pour les qualités humaines qui ont toujours caractérisé les bons soins : l’écoute active, la pensée critique et la capacité de résoudre des problèmes complexes. Alors que le réseau de la santé automatisera les tâches simples et répétitives – la tenue de livres, par exemple –, ces qualités humaines auront plus de valeur que jamais. Elles seront également nécessaires pour poursuivre le développement de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage machine, ces technologies qui ont le potentiel d’améliorer la compréhension, le dépistage et la prévention des maladies.

Vers un réseau plus efficaceCe que les aptitudes d’aujourd’hui peuvent faire pour les soins de santé de demain

Le secteur de la santé n’a pas à s’attaquer seul à cet enjeu. Il peut d’abord apprendre d’autres secteurs également aux prises avec la révolution des aptitudes, puis partager ses propres découvertes. Cette démarche est déjà en cours dans de nombreuses écoles de médecine, où on adapte des cours provenant d’autres disciplines afin que les étudiants maîtrisent certaines compétences spécialisées (programmation, robotique) ou générales (empathie, sensibilité culturelle). Les enseignants devront aussi aider ceux qui exercent déjà leur profession à mettre à jour leurs connaissances de façon continue. Le plus grand défi, toutefois, sera de trouver des façons d’aider les travailleurs d’autres secteurs à se réorienter dans le domaine des soins de santé. Ce défi énorme et complexe exigera des gouvernements et des ordres professionnels qu’ils remettent en question les cheminements de carrière et les modèles de rémunération traditionnels.

S’il est bien conçu, un nouveau modèle combinant la technologie, les aptitudes et une approche de gestion novatrice pourrait atténuer le choc du vieillissement de la population et empêcher le coût des soins de santé d’atteindre un niveau dépassant la capacité de payer des gouvernements. Ce nouveau modèle pourrait même attirer une nouvelle génération dans le réseau de la santé, ce qui contribuerait à rééquilibrer un secteur essentiel à notre société.

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• Encourager les provinces à concevoir conjointement une stratégie nationale de développement des aptitudes dans le réseau de la santé et à recenser les pénuries de talents qu’elles ont en commun

• Concevoir un système de congés pour soins aux personnes âgées afin que les familles puissent s’occuper de leurs parents vieillissants plutôt que de les confier au réseau de la santé

• Créer des programmes de réorientation de carrière (comme des programmes de deuxième cycle en soins infirmiers) pour attirer des professionnels dans le réseau de la santé sans que ceux-ci aient à suivre une nouvelle formation de plusieurs années

• Encourager le secteur de la santé à s’associer à des laboratoires d’innovation pour réaliser des projets de pointe en utilisation des données et de l’intelligence artificielle afin d’améliorer l’efficacité du réseau

• Établir, à l’échelle du secteur de la santé, des normes de gouvernance relativement à l’utilisation des données et fournir aux travailleurs les outils nécessaires pour respecter les exigences éthiques et de protection des renseignements personnels propres aux soins de santé

• Créer un tableau de bord d’information pour afficher l’emplacement des pénuries de main-d’œuvre dans le réseau canadien de la santé

• Créer, dans le réseau de la santé, plus d’occasions d’apprentissage intégré au travail à l’intention des étudiants d’autres disciplines afin de susciter un intérêt pour le secteur

Mesures à prendre

collaborateurs :John Stackhouse, premier vice-président, Bureau du chef de la directionAndrew Agopsowicz, premier économisteCarolyn King, directrice de rédactionKevin Vuong, conseiller en recherche Darren Chow, premier directeur, Médias numériquesAndrew Schrumm, premier directeur, Recherche

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Leadership avisé RBC | Novembre 2019

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