olympiades populaires vs. jeux olympiques (retour en...
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Olympiades Populaires vs. Jeux Olympiques (retour en images*)
Nous aussi on a eu nos olympiades, certes elles étaient moins spectaculaires que les JO de Rio, mais
au moins elles se voulaient populaires et révolutionnaires. Retour en images sur cette chouette
journée.
Il est encore bien trop tôt pour un dimanche matin, lorsque dans une partie du parc Paul Mistral
l'agitation commence à se faire sentir. Mais la motivation est là : nous voulons organiser de
sympathiques olympiades en mémoire des 80 ans des Olympiades Populaires de Barcelone 1936,
contre les JO fascistes de Berlin prévus la même année. (Pour en savoir plus sur cette initiative, c'est
par ici : https://haro-grenoble.info/spip.php?article74)
Sous un soleil qui prend ses aises, la pelouse voit accueillir toutes sortes d'objets inhabituels en de
tels lieux : pneus, palettes, pavés, bambous,…. Les passant·e·s semblent intrigué·e·s. Nous ça nous
fait marrer.
Des banderoles et des panneaux sont montés, les terrains sont délimités par de magnifiques fanions
rouges et noirs, comme par hasard. Ça commence à avoir de la gueule. Pendant que certain·e·s
s’animent à réaliser le parcours révolutionnaire, disposant les pneus, les haies, et toutes sortes
d'objets, d'autres fabriquent des cibles géantes pour stimuler le lancé de pavés et le tir au lance-
pierre. D'autres encore discutent de la pertinence des obstacles, de la difficulté du parcours et des
règles, car oui, nous on ose changer les règles du jeu lorsque c'est légitime. Enfin, la piste du 49.3 m
sprint est mesurée avec haute précision.
Après un pique nique façon auberge espagnole, on se pose un peu, on trouve un coin d'ombre et
vient le temps d'échanger avec l'historien Franck Mintz. Il nous parle de l'Espagne de 1936, du front
populaire, du coup d'état de Franco, de l’insurrection de Barcelone, des anarchistes, des
communistes, du mouvement féministe.
Grâce à son exposition itinérante d'une trentaine de panneaux disposés tout autour de nous, et les
bouquins qu'il a ramenés, on peut poursuivre la réflexion et s'informer à loisir sur les événements de
1936.
Le résultat est super classe, on rivaliserait presque avec la Fête des Tuiles et L'été Oh ! Parc en
terme d'infrastructures. Merci encore à Franck d'avoir généreusement accepté de venir.
On oublie pas la superbe expo présentée par Seka, du collectif des Photographes Debout, sur les
derniers mois de lutte contre la loi « travail » et son monde. (Pour revoir l'album de l'expo, c'est par
ici : https://www.facebook.com/seka.perso/media_set?
set=a.10154170933091041.1073741876.735546040)
Pendant que certain·e·s siestouillent, d'autres s’attellent aux chants révolutionnaires avec des
camarades de la chorale des Barricades (http://barricades.int.eu.org/). Un petit groupe, quant à lui,
fabrique dans une ambiance bon enfant des lances-pierres tous plus ingénieux les uns que les autres.
Une autre bande se charge de remplir les bombes à eau. La bataille s'annonce imminente.
Deux équipes : les rouges et les noirs (chacun choisi son camp en fonction de son humeur du jour).
On a même eu le droit à la visite d'une autre équipe, vêtue de bleu marine… on a cru qu'ils
voulaient participer, mais ce n'était pas leur jour apparemment, peut-être une prochaine fois ?
Les jeux commences. Le parcours révolutionnaire a du succès, quelques chutes mais rien de bien
méchant.
En fin de parcours, le lancé de pavés sur cible semble ravir le plus grand nombre.
Après les tribulations du 49.3 m sprint (course en équipe, pieds noués), tout le monde attend avec
impatience la grande épreuve du jour : le concours de la plus belle barricade suivie de la grande
bataille. Un jury impartial est chargé de veiller au bon déroulement de l'épreuve : l'équipe qui
fabriquera la meilleure barricade sera la première autorisée à commencer les hostilités. Après
plusieurs minutes de cafouillage, ça s'organise, les édifices prennent forme, les apprenti·e·s
insurrectionnalistes sont prêt·e·s, grand·e·s et petit·e·s se jettent sur les munitions : l’insurrection est
déclarée.
Plusieurs round suivront.
Puis vient la balle au prisonnier avec des règles un peu arrangées (pour se délivrer de la prison, il
faut viser le geôlier avec un lance pierre) et la thèque révolutionnaire (entraînement au renvoi de
lacrymogènes).
La journée touche alors à sa fin, et comme toute olympiade digne de ce nom, une cérémonie de
clôture vient célébrer cette joyeuse journée.
Trois guérilleros, porteurs de drapeaux venus de contrées en luttes, convergent et semblent se
chercher, ils finissent par se mettre d'accord sur un objectif commun, et se lancent avec
détermination sur la cible qui trône depuis bien trop longtemps devant nos yeux…
(Une vraie cérémonie avec une vraie morale, comme aux vrais JO!, enfin plus ou moins…)
Mais la journée n'est pas finie, c'est l'heure de l'Assemblée Populaire de nuit debout. Au
programme, bilan de la journée, discussion autour de nuit debout et le fameux faux JT (dérision,
humour et critique sont à l'honneur). Puis, pour finir en beauté et en lyrisme, la poésie et le slam
viennent clôturer le tout.
La nuit tombe, le moment est venu pour projeter le documentaire « Barcelone 1936, les olympiades
oubliées » d'Ariel Camacho et Laurent Guyot. Après un rappel historique de Franck Mintz, le film
commence. On est conquis·e, on ne connaissait pas cette histoire des olympiades anti-fascistes. Voir
tous ceux et toutes celles qui se sont battu·e·s contre un monde qu'ils et elles refusaient nous donne
la niaque et l'envie de partager et continuer ces luttes.
Après quelques discussions et remerciements, Nuit Debout est de retour dans la place avec le
Grestock. Karaoké et son à la Woodstock sont à l'honneur pour finir la soirée.
Une belle journée au léger parfum insurrectionnel… mais il en faudra encore de nombreux autres,
des moments populaires où l'on s’entraîne et où l'on cause des pratiques révolutionnaires, alors
espérons que des initiatives de la sorte se poursuivent et fleurissent de toutes part. Nous sommes
impatient·e·s !
Merci à tous ceux et toutes celles qui ont participé de près ou de loin à l'organisation de cette petite
journée.
*L'ensemble des photos de cet article est du photographe Seka (www.seka.fr), merci à lui.