odeurs et imagerie mentale

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Odeur et imagerie mentale en psychothérapie « De la perception à l'image mentale: rôles de la vision et de l'audition (et de l’olfaction…) » Séminaire GITIM Treviso mai 2011 Philippe Grosbois L’odeur représente l’un des modes le plus primitif, le plus archaïque de la communication, tant chez l’animal que chez l’Homme. Chez les animaux, l’odorat joue un rôle important dans le repérage de la nourriture ; il intervient dans l’établissement du territoire ; il trahit la présence de l’ennemi et peut même servir de moyen défensif comme chez le skunks ; il intervient également dans la sexualité. Le papillon du ver à soie peut repérer son partenaire à cinq ou six kilomètres de distance ; chez le cafard, trente molécules de substance sexotrope femelle suffisent à exciter le mâle, à lui faire dresser les ailes et tenter de copuler. Et il semble bien que ce soit l’odorat qui guide le saumon à travers l’océan sur des milliers de kilomètres… Dans les villes et les villages français, le promeneur peut fréquemment savourer le parfum du café fraîchement torréfié, des épices, des légumes, de la lessive… ainsi que l’odeur caractéristique des terrasses des cafés… Ces perceptions olfactives participent à l’impression de vie et ajoutent du piquant à la vie quotidienne… L’Homme, qui possède pourtant un odorat très atrophié génétiquement, comparé à l’animal, peut différencier plus de dix mille odeurs différentes ! C’est le premier sens à se développer lors de l’évolution de l’embryon. Les odeurs maître de conférences en psychopathologie et psychologie clinique et psychopathologie, anthropologue de la santé, Institut de Psychologie et Sociologie Appliquées, Université Catholique de l’Ouest, Angers, Equipe d’Accueil 4050 (Rennes-Poitiers-Brest-Angers), Laboratoire de Recherches en Psychopathologie « Nouveaux symptômes et lien social », [email protected] , ancien secrétaire général de la S.I.T.I.M. (Société Internationale d’Imagerie Mentale)

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Odeur et imagerie mentale en psychothérapie

« De la perception à l'image mentale: rôles de la vision et de l'audition (et de l’olfaction…) »

Séminaire GITIM Treviso mai 2011

Philippe Grosbois

L’odeur représente l’un des modes le plus primitif, le plus archaïque de la communication, tant chez l’animal que chez l’Homme. Chez les animaux, l’odorat joue un rôle important dans le repérage de la nourriture ; il intervient dans l’établissement du territoire ; il trahit la présence de l’ennemi et peut même servir de moyen défensif comme chez le skunks ; il intervient également dans la sexualité. Le papillon du ver à soie peut repérer son partenaire à cinq ou six kilomètres de distance ; chez le cafard, trente molécules de substance sexotrope femelle suffisent à exciter le mâle, à lui faire dresser les ailes et tenter de copuler. Et il semble bien que ce soit l’odorat qui guide le saumon à travers l’océan sur des milliers de kilomètres…

Dans les villes et les villages français, le promeneur peut fréquemment savourer le parfum du café fraîchement torréfié, des épices, des légumes, de la lessive… ainsi que l’odeur caractéristique des terrasses des cafés… Ces perceptions olfactives participent à l’impression de vie et ajoutent du piquant à la vie quotidienne…

L’Homme, qui possède pourtant un odorat très atrophié génétiquement, comparé à l’animal, peut différencier plus de dix mille odeurs différentes ! C’est le premier sens à se développer lors de l’évolution de l’embryon. Les odeurs entraînent chez le fœtus et le bébé des réactions inconscientes et viscérales automatiques dont nous prenons conscience plus tard sous la forme d’émotions induites, l’émotion étant la perception cognitive de ces réactions automatiques induites par un stimulus. Pour le pédiatre et psychanalyste BOWLBY, l’auteur de la théorie de l’attachement, « c’est à partir de ces petits débuts (olfactifs, tactiles, auditifs) que jaillissent tous les systèmes hautement discriminants et sophistiqués qui, plus tard, dans l’enfance, et même pour le reste de la vie, médiatisent l’attachement à des figures particulières ». 1 De nombreuses études sur les compétences sensorielles précoces ont été effectuées sur les perceptions olfactives : des enfants de deux à trois ans peuvent dans 70 à 75% des cas reconnaître de façon significative un tee-shirt qui a été porté par leur mère pendant deux à trois jours à même la peau.2 Le nouveau-né distingue très tôt le complexe odorant constitué par les sécrétions lactées, sudoripares et sébacées du sein et du mamelon de celui issu des mêmes sécrétions d’une autre mère.

maître de conférences en psychopathologie et psychologie clinique et psychopathologie, anthropologue de la santé, Institut de Psychologie et Sociologie Appliquées, Université Catholique de l’Ouest, Angers, Equipe d’Accueil 4050 (Rennes-Poitiers-Brest-Angers), Laboratoire de Recherches en Psychopathologie « Nouveaux symptômes et lien social », [email protected], ancien secrétaire général de la S.I.T.I.M. (Société Internationale d’Imagerie Mentale)1 BOWLBY J. (1969) Attachement et perte. Volume 1 « L’attachement », Paris, Presses Universitaires de France, 1978 (trad.).2 MONTAGNER H. Communication non-verbale et discrimination olfactive chez les jeunes enfants : approche éthologique in L’unité de l’Homme, Paris, Seuil, 1974.MONTAGNER H. L’enfant et la communication, Paris, Pernoud-Stock, 1978.

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Du point de vue neurophysiologique, le bulbe olfactif situé juste au-dessus du nez possède une sorte de carte d’activation des neurones dont la géographie est typique d’une odeur donnée : c’est une véritable « rétine » des odeurs. Les choix positifs, comme le sucré et le salé, les choix négatifs, comme l’amer et l’acide sont liés à des facteurs innés existant déjà in utero et les facteurs culturels modulent les choix alimentaires de base. Les facteurs culturels sont en effet très importants dans l’analyse cognitive du signal olfactif. 3 Les nouveaux-nés de mères mangeuses d’ail dans le Midi méditerranéen ou d’anis des pâtisseries en Alsace seront des dévoreurs de ces délicatesses locales ! A noter que le fait de fermer les yeux pour humer un arôme renforce notablement la perception olfactive, induisant une hyperesthésie qui présente d’ailleurs un intérêt sur le plan clinique, lorsque le patient est allongé, relativement déconnecté de ses perceptions sensorielles habituelles de l’état de veille et que nous lui demandons de fermer les yeux dans le cadre d’une séance d’imagerie mentale en psychothérapie.

Les stratégies de marketing sont par ailleurs familières de la manipulation commerciale des consommateurs grace aux odeurs : odeurs marines iodées dans les rayons de maillots de bain, chaussures de sport à la vanille pour les femmes et au vetiver pour les hommes, moquettes à fibre creuse parfumées dans les salles d’attente d’Air France… Ainsi la stimulation crée-t-elle l’appétence, l’émotion et le besoin… Il existe par exemple des fragrances relaxantes très régressives renvoyant à la sécurité idéalisée de l’enfance ou des grands-parents consolateurs et qui poussent de nombreux parfumeurs à créer des parfums aux odeurs alimentaires d’antan : de riz au lait, d’agrumes, de fruit de la passion, de melon, de pamplemousse ou de mandarine. L’aromathérapie a développé à l’excès les vertus soi-disant thérapeutiques de certaines odeurs, même si ses bases physiologiques sont bien réelles ! On commercialise même des parfums d’oreiller riches en lavande ou en tilleul, odeurs traditionnellement considérées comme sécurisantes. A Las Vegas, la diffusion discrète d’odeur de menthe autour des machines à sous a augmenté les mises de 45% ! La diffusion d’odeur de citron augmente de 70% la consommation des desserts dans les pizzerias !

Tous ces exemples illustrent le fait que, lors de la perception d’une odeur, la charge émotionnelle et les évocations mnésiques sont prépondérantes. Les contextes de bonheurs passés et les souvenirs sécurisants dominent. Il suffit de se rappeler du souvenir de PROUST du petit morceau de madeleine que sa tante Léonie lui offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul… 4 Il faut noter ici un fait que nous retrouvons dans la pratique clinique : les odeurs sont fréquemment impossibles à nommer autrement que par métaphores, à l’image du passage suivant du « Père Goriot » d’Honoré de BALZAC : « Cette pièce exhale une odeur sans nom dans la langue, et qu’il faudrait appeler l’odeur de pension. Elle sent le renfermé, le moisi, le rance ; elle donne froid, elle est humide au nez, elle pénètre les vêtements ; elle a le goût d’une salle où l’on a dîné ; elle pue le service, l’office, l’hospice… Eh bien, malgré ces plates horreurs, si vous la compariez à la salle à manger qui lui est contigüe, vous trouveriez ce salon élégant et parfumé comme doit l’être un boudoir ». 5

En psychothérapie, le matériau sur lequel nous travaillons est essentiellement verbal, y compris lorsque le patient évoque diverses perceptions sensorielles. Mais ces perceptions peuvent-elles avoir des effets thérapeutiques même lorsqu’elles ne font pas l’objet d’une mise en mots ni d’une interprétation de la part du thérapeute ou du patient ? Nicole FABRE, à

3 COBBI J., DULAU R. (dir.) Sentir. Pour une anthropologie des odeurs, Eurasie n° 13, Paris, L’Harmattan, 2004.4 PROUST M. (1913) A la recherche du temps perdu. « Du côté de chez Swann », Paris, Gallimard, 1946.5 BALZAC H. de (1835) Le Père Goriot, Paris, Gallimard, 1999.

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propos du rêve éveillé, si elle considère comme nécessaire la compréhension intellectuelle des problématiques névrotiques, souligne néanmoins que le rêve éveillé dirigé est efficace en lui-même parce qu’il permet que s’exprime l’angoisse et le désir, parce qu’il est complicité d’expression entre le thérapeute et le patient et parce que cette complicité permet de se savoir compris, de se savoir invité à dépasser les désirs interdits et les angoisses et enfin parce que l’image est en elle-même dynamique. 6 CHARBONNIER et GRANIER, disciples du psychiatre Marc GUILLEREY (1895-1954), l’inventeur suisse de la méthode dite du « rêve vécu », soulignent également que « la compréhension des images par le patient n’est pas toujours nécessaire » 7, constat qui prolonge ce qu’écrivait FREUD dans « Le Moi et le Ça » à propos du caractère archaïque des images : « La pensée en images est plus proche des processus inconscients que la pensée verbale et indubitablement plus ancienne que celle-ci tant au point de vue ontogénétique qu’au point de vue phylogénétique » (FREUD, Gesammelte Werke, t. XIII, p. 248).

Il est donc nécessaire que l’image ne soit pas seulement visualisée mais également sentie, c’est à dire assumée par le « Moi-corps », selon l’heureuse formule du philosophe Paul RICŒUR. Le « sentir » requiert la participation du corps ; les sensations proprioceptives et intéroceptives sont ainsi mobilisées pour la production des images mentales. Les diverses méthodes psychothérapiques faisant appel à l’imagerie mentale font apparaître des fantasmes archaïques témoins de phases très régressives. Ce matériel clinique archaïque incarné dans un transfert de type maternel s’exprime entre autres par des sensations de chaleur, des mouvements rythmiques, des perceptions gustatives et olfactives, tactiles et musculaires, le tout susceptible d’induire un état de bien-être aussi bien que de solitude désespérée.

Dans le cadre de la pratique de l’onirothérapie d’intégration d’André VIREL, la mise en condition physique et psychologique préalable s’apparente aux états d’isolement sensoriel : le patient est allongé, les yeux fermés, dans une pièce à l’éclairage très atténué ; il est invité à s’abstenir de tout effort de concentration, de façon à faciliter l’entrée dans un état d’attente passive. Le sujet est amené à abandonner les filtrages habituels imposés à ses perceptions sensorielles, ce qui l’amène peu à peu à vivre des déformations subjectives de l’image de son corps. Cette technique dite de « décentration » conduit à une sorte de désintégration du corps réel pour laisser place à un moi corporel imaginaire. Vont surgir progressivement des images, d’abord corporalisées, puis des images mentales visuelles discontinues, enfin des paysages cohérents au sein desquels le sujet va imaginer se mouvoir, habitant un corps imaginaire. On peut dire que l’image naît du corps dans un décor imaginaire dans lequel le patient projette sur un mode le plus souvent visuel ses difficultés psychiques qui s’étaient d’abord manifestées sur un plan cénesthésique. Le monde extérieur est alors moins présent et le sujet est plus réceptif aux sensations corporelles, qu’il est invité à verbaliser s’il le souhaite et comme il le souhaite. Vous aurez compris que dans cette approche psychothérapique, aucune image de départ n’est systématiquement proposée ou suggérée puisque les images mentales naissent du vécu corporel imaginaire induit par la décentration.

C’est dans ce contexte psychothérapique que l’emploi d’odeurs inductrices peut être utilisé parce que celles-ci activent la mémoire affective et favorisent électivement la résurgence d’états émotionnels anciens. Roger FRÉTIGNY et André VIREL ont expérimenté dans les années 1960 trois substances - la vanilline, le thymol et l’héliotropine - en

6 FABRE N. Cures par le rêve éveillé dirigé sans interprétation, Etudes Psychothérapiques, 1971, 3, p. 28-34.7 CHARBONNIER G., GRANIER J. La technique des images du docteur GUILLEREY, L’Evolution Psychiatrique, 1966, XXXI, 4, p. 849-866 (conférence d’un cycle organisé à la Sorbonne par R. FRÉTIGNY et A. VIREL sous l’égide du Groupe des Etudiants de Psychologie de l’Université de Paris).

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imprégnant un porte-tampon placé à 25 centimètres des narines des patients pendant une à deux minutes dans le cadre de leur pratique de l’onirothérapie, après une phase préalable de mise en condition telle que je viens de la décrire. 8

L’héliotropine induit des images de jardins, de fleurs ou d’objets parfumés. Exemples : - chez une patiente un grand jardin avec des massifs de rhododendrons, suivi d’une

imagerie évoquant une ambiance de vacances ; - chez un patient de 55 ans, l’image des sous-vêtements de sa mère, puis sa mère nue et,

dehors, son père accidenté (cette dernière image correspondant à un souvenir vers l’âge de 6-7 ans).

Le thymol induit plutôt des émotions sexuelles. Exemples : - un patient voit de vieilles images moisies, un grenier rempli d’archives puis a une

image gustative de girofle dans la bouche et le souvenir précis d’un dentifrice utilisé vers l’âge de 6 ans ;

- un prêtre se retrouve dans un champ de jonquilles ; il est nu et des oiseaux viennent se poser sur lui ;

- une femme voit une source ; elle est nue, dans la nature ;- une femme se trouve dans un hôpital où une femme (la maîtresse de l’homme qu’elle a

aimé étant jeune) accouche d’un enfant mort-né ; ressurgit alors toute une tranche de passé sexuel oublié.

La vanilline évoque dans la plupart des cas des images alimentaires et favorise la reviviscence d’expériences émotionnelles contemporaines de la première enfance. Exemples :

- un homme voit un temple au sous-sol duquel on fabrique des bonbons ;- une femme est sur la plage de Cannes et perçoit l’odeur de gaufres (qu’elle avait

l’habitude de consommer l’été vers l’âge de 3-4 ans) ;- un patient est avec sa mère qui fait des gâteaux ; il a 6 à 7 ans ; puis il se retrouve

emmailloté et serré contre elle, comme un nourrisson.

Evidemment, tout thérapeute n’est pas en mesure d’exposer ses patients à des extraits de parfums naturels ou de synthèse ! Mais l’investigation clinique peut porter sur l’existence, chez les patients, de souvenirs olfactifs agréables et désagréables de son enfance : « Y a-t-il des odeurs qui vous viennent à l’esprit quand vous repensez à votre enfance ? ». Ces souvenirs sensoriels peuvent porter par exemple sur la maison de l’enfance, les proches, les aliments, les animaux et les objets favoris ainsi que le milieu naturel, à l’image de la topoanalyse suggérée par Gaston BACHELARD dans sa « Poétique de l’espace ». Exemples :

- l’odeur de l’haleine de sa mère, de son parfum ou de ses cheveux ;- l’odeur d’un lieu favori où le patient se cachait étant enfant ;- l’odeur de l’intérieur de l’automobile des parents, d’un vêtement des parents, d’une

couverture favorite ou d’une peluche préférée de l’enfance.

Je me souviens ainsi d’un patient évoquant l’odeur du linge humide et de la vapeur du fer à repasser utilisé par sa mère alors qu’il jouait sous la table à repasser lorsqu’il n’avait pas encore acquis la marche, souvenir contemporain de l’âge d’un an, un an et demi… Ou de cet autre patient qui, à l’âge de trois-quatre ans, se réfugiait dans l’une des étagères du magasin de sa mère en se pelotonnant dans les imperméables professionnels qu’elle vendait aux

8 FRÉTIGNY R., VIREL A. Imagerie mentale et odeurs, conférence au VIe Symposium Méditerranéen sur l’Odorat, 1969, Grasse - Monte-Carlo.

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ouvriers de la région et qui dégageaient une forte odeur de caoutchouc induisant chez lui une forte excitation sexuelle…

L’intérêt clinique est ici de favoriser chez le patient les associations d’idées et d’images qu’il fait à partir de ces odeurs, notamment vis à vis de sa problématique œdipienne. Peu importe alors qu’il s’agisse d’une représentation mentale reconstruite à partir d’une réelle expérience de l’enfance ou de la résurgence d’un véritable souvenir olfactif. La réalité psychique en lien avec la sensation olfactive renvoie plutôt à la notion d’« enveloppe olfactive » développée par Didier ANZIEU dans son « Moi-peau » 9 ou à la notion de « cadre atmosphérique » de l’enfant développée dans l’approche phénoménologique de TELLENBACH qui souligne que les odeurs jouent un rôle fondamental dans le développement de soi parce qu’elles participent à notre relation au monde. 10

Je terminerai en évoquant le fait que porter un parfum spécifique représente une forme de communication interpersonnelle digne d’une exploration clinique en psychothérapie… : le parfum a-t-il été offert ou choisi par la personne elle-même ? Le patient (ou la patiente) porte-t-il un parfum pour lui-même, pour autrui ou pour une audience particulière ? S’agit-il d’attirer ou de repousser l’autre ? Ce parfum est-il lié à des expériences intimes ou à des fantasmes particuliers ? Les répercussions psychiques suscitées par ce type d’ « objet transitionnel » à la WINNICOT, tout comme les diverses odeurs faisant partie de l’expérience olfactive humaine, méritent d’être explorées sur le plan clinique…

Et pour conclure, un petit conseil éducatif à propos des objets transitionnels… : si vous êtes amenés à vous occuper d’un jeune enfant, ne prenez surtout pas l’initiative de laver son nounours ou sa couverture de prédilection avant de lui avoir demandé et expliqué le pourquoi de l’opération car vous risquez fort de voir l’enfant refuser de l’utiliser à nouveau, jusqu’à ce que celui-ci retrouve son odeur familière…

9 ANZIEU D. Le moi-peau, Paris, Dunod, 1985.10 TELLENBACH H. (1968) Goût et atmosphère, Paris, Presses Universitaires de France, 1983.

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