obtus magazine #1 – mars-avril 2013

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SUJET ELECTRIQUE POLITIQUE| Collectivités territoriales d’Alsace SANTE| Comment survivre à une crise cardiaque lorsqu’on est seul ? 30 04 18 12 28 16 20 24 10 26 14 RELIGION| Qu’est-ce que la mythologie? HUMANITAIRE| Physionoma - rééduquer Les victimes du noma SOCIETE| Mariage pour tous en débat SCIENCE| Bisphénol, OGM, Pesticides... Pourquoi leur toxicité nous échappe ? ART| La Musique classique VS le reste du monde ? ECONOMIE| La grande distribution…baffes SPORT| Qu’est-ce qui fait courrir les marathoniens ? HISTOIRE| Les origines des langues ECOLOGIE| Saint-atome, priez pour nous SUJET TOXIQUE 2013 MARS-AVRIL WWW.OBTUS.FR 01 SUJET RADIOACTIF SUJET BRULANT

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Page 1: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

sujet eLeCtRIQue

POLITIQUE| Collectivités territorialesd’Alsace

SANTE| Comment survivre à une crise cardiaque lorsqu’on est seul ?

30

04

18 1 2

28 1 620

24

10

26

1 4

RELIGION| Qu’est-ce que la mythologie?

HUMANITAIRE| Physionoma - rééduquer Les victimes du noma

SOCIETE| Mariage pour tous en débat

SCIENCE| Bisphénol, OGM, Pesticides... Pourquoi leur toxicité nous échappe ?

ART| La Musique classique VS le reste du monde ?

ECONOMIE| La grande distribution…baffes

SPORT| Qu’est-ce qui fait courrir les marathoniens ?

HISTOIRE| Les origines des langues

ECOLOGIE| Saint-atome, priez pour nous

sujet tOXIQue

2013

Mars-avril

w w w.obtus.fr

01sujet

RADIOACtIF

sujet bRuLAnt

Page 2: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

SOMMAIREPAGESS OcIétéMariage pour tous en débat 04 - 08

EcOnOMIELa grande distribution… de baffes

28 - 29

12 - 13h IStO IRELes origines des Langues

10 - 11REl IG IOnQu’est-ce Que La MythoLogie ?

14 - 15EcOlOGIEsaint-atoMe, priez pour nous

18 - 19S c IEncEbisphénoL, ogM, pesticides... pourQuoi Leur toxicité nous échappe ?

16 - 17S PORtQu’est-ce Qui fait courrir Les Marathoniens ?

20 - 21ARtLa MusiQue cLassiQue vs Le reste du Monde ?

24 - 25POl It IquEcoLLectivités territoriaLesd’aLsace

26 - 27 huMAn ItA IREphysionoMa - rééduQuer Les victiMes du noMa

SAntécoMMent traiter une réeLLe attaQue cardiaQue ?

30 - 31

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Edito la raison d’être de votre magazine

Editolise HalluiN

obtusla culture sous tous les angles

Raconter notre siècle , comprendre notre civilisa-tion individualiste, hyper-technologique et pré-datrice de ressources.

enfin de compte, il y a beaucoup à dire et à montrer. Devant tant de données, de questions, d’hy-pothèse en lice, il a fallu faire des choix, tous dicutables, tous as-sumés.

Je profite de cet édito pour vous présenter Obtus. Un projet né en Octobre 2012. L’idée étant de mettre à disposition des outils per-mettant à tous de partager sa cul-ture à travers 11 rubrqiues.

Vous allez feuilleter un magazine écrit par des citoyens pour des citoyens. Chaque article est une tranche de vie, une vision de notre monde, un raisonnement qui pour-rait être le vôtre.

la connaissance est nécessaire à notre créativité. Pour décrypter ce qui ce déroule sous nos yeux et sous nos pas, repérer l’évo-lution des valeurs est aussi im-

portant que suivre les mutations technologiques. D’où l’intérêt de donner aux contributeurs de l’écho à leur voix.

tous les articles témoignent dans ce premier numéro, du foisonnement de notre époque. Bonne lecture d’Obtus en ce début de printemps.

ObtusDesign Magazine

by HALLuIn Lise www.lise-halluin.fr

www.obtus.fr

Obtus MAgAzIne est DynAMIQue !

Pendant votre lecture, un simple clic sur un encadré bleu vous permettra de compléter vos connaissances. Livre, magazine, vidéo, définition, liens web...nous avons pensé à tout, pour rendre votre lecture la plus enrichis-sante possible.

Retrouver tous les rédacteurs sur notre site web

f. tribuZioM. siMoNP. THOMASL. DELORMEX. lAUPRêTRE

Motivé par la transmission de votre savoir ?Retrouvez votre article dans notre e-mag Obtus vous publie :

http://www.obtus.fr/comment-devenir-redacteur

Obtus c’est l’envie de partager, de décrire et d’expliquer la culture générale très simplement.

Les rédacteurs ont carte blanche, c’est très motivant d’avoir tout à inventer ! Pensez ludique, pédagogique et cognitif.

Remerciement

fABRiziO, PATRiCk, LOLiTA, MéLAniE,

LizOn, niCOLAS, JOnATHAn, xAViER ET

TOUS CEUx qUi DE PRèS OU DE LOin

PARTiCiPEnT, SAnS OUBLiER VOUS TRèS

CHERS LECTEURS.

Publicité

[email protected]

Fondatrice et rédactrice en chef

lise HalluiN

Direction édition digitaleNicolas baYlE

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l

sujet bRuLAnt

4 | obtus | Mars-avril | 2013

2 vISOnS - 2 AnGlES

La première chose que l’on peut constater dans le « Mariage pour tous », c’est le contresens porté par l’expression même. Le mot « mariage » dont l’éty-mologie renvoie à « mas », le mâle et l’adjectif lui correspondant est « matrimonium », soit matrimo-nial, lui-même issu de « mater » (la mère). On peut donc en déduire que la racine du mot mariage com-prenait déjà exclusivement l’union d’un homme avec une femme. Parler donc de « mariage pour tous » est contradictoire dans le sens où les politiques actu-elles l’entendent et il serait plus correct de parler d’« union civile » ou d’« union pour tous ».

La seconde chose à noter est la pauvreté argumen-taire dont font preuve les partisans de cette réforme sociale. que l’on soit pour ou contre, il est conster-nant de voir que les seuls arguments reposent sur le sentiment amoureux, au détriment des dimensions

juridiques et sociales. De même, on pourrait imaginer que l’argument devienne un leitmotiv pour les parti-sans de la polygamie, voire de l’inceste (sans les sou-tenir); si le sentiment amoureux est tout puissant, ainsi qu’en attestent certains, pourquoi serait-il l’exclusivité de l’ouverture du mariage aux homosexuels, d’autant plus que l’on parle de « mariage pour tous » ?

Toutefois, le véritable problème ne réside pas dans l’union des couples homosexuels, mais dans l’esca-lade des réformes familiales qu’elle va engendrer. En premier lieu se trouve l’adoption, que l’on peut décrier à plusieurs niveaux. Le premier étant que le couple homosexuel est stérile par nature. Deux individus du même sexe ne peuvent naturellement avoir d’enfants entre eux. Leur permettre d’adopter revient donc à instaurer une norme contre nature. Mais là encore, si la Procréation Médicalement Assistée peut être

Mariage pour tousen débat

L’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels va entraîner des modifi-cations de terminologie dans le code civil et plusieurs autres codes (relatifs aux transports, au travail, à la famille...) On peut légitimement se demander si le débat sur le “mariage pour tous” dévoile différentes conceptions de la famille. est-elle culturelle ou naturelle ? Obtus ouvre le débat voici deux angles, deux visions de cette bataille philosophique.

SOc Iété

PAR F. tRIBuZIO

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déclinée aux couples gomorrhéens pour abattre l’ob-stacle naturel, les couples uranistes pourront alors, en toute légitimité, demander à concevoir leurs propres enfants. Là où le bât blesse, c’est que les hommes ne pouvant être enceintés, le seul recours possible reste la Gestation Pour Autrui, soit les mères porteuses. Pourtant, l’article 16-1 du Code Civil dispose claire-ment dans ses alinéas deux et trois que « Le corps humain est inviolable. Le corps humain, ses éléments et ses produits ne peuvent faire l’objet d’un droit patri-monial ». L’enfant ne peut donc faire l’objet d’un con-trat, car cela reviendrait à faire de l’Homme un produit

commercial. Une circulaire émanant du Ministère de la Justice semble fâcheusement aller en ce sens, car en procédant ainsi, la Ministre use d’une voie dérobée afin d’éviter les débats, causant un véritable « couac » au sein de la majorité présidentielle qui eut du mal à assurer que la GPA resterait interdite, sans pour au-tant que la circulaire soit retirée…

En procédant ainsi, il n’est plus question de parler de bouleversement des valeurs, mais d’une véritable dé-structuration de la société.

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Mariage pour tousen débat

suite>

SOc Iété

PAR F. tRIBuZIO

Il n’ESt PluS quEStIOn dE PARlER dE BOulEvERSEMEnt dES vAlEuRS,

MAIS d’unE véRItABlE déStRuctuRAtIOn dE lA SOcIété.

Les nombreuses demandes de référendums ont en effet été déboutées par la Garde des Sceaux qui s’est fondée sur l’inconstitutionnalité, prétextant que la réforme n’est pas sociale, mais sociétale. Or, Aristote avait déjà établi dans Les Politiques que la famille est la base sur laquelle se construit toute société. La famille étant donc un noyau faisant de notre société une société atomique, car gravitant autour de ce noyau. Détruire celui-ci revient claire-ment à détruire une norme sociale et non sociétale on retient justement une citation de la Ministre des Droits de la femme certifiant que le gouvernement cherche à « construire une autre culture », ce qui revi-ent inévitablement et logiquement à détruire l’anci-enne pour ce faire.

Par ailleurs, on peut aussi douter de la bonne foi des élus de la majorité qui réclament un référendum au Président de la République, alors que les parlemen-taires de l’UMP sont suffisamment nombreux pour enclencher le mécanisme du référendum par voie parlementaire, qui nécessite un cinquième d’entre eux (soit 185 sur 925) ainsi qu’un dixième des élec-teurs inscrits (soit 4 606 631 personnes en 2012). Même si le processus achoppait aurait eu une preuve de bonne foi de nos représentants, ce qui ne fut malheureusement pas le cas.

Ainsi, il ressort que cette réforme sacrifie le bon sens à l’égalitarisme. S’il fallait effectivement élar-gir les droits du PACS, sans doute par la création d’une Union Civile par souci d’égalité, l’égalitarisme qui motive les socialistes va à l’encontre de règles naturelles en permettant aux couples homosexuels d’avoir des enfants, par le biais de l’adoption, de la PMA et prochainement de la GPA. La véritable prob-lématique n’est pas la réforme en soi, mais ce qui gravite autour, et force est de constater que finale-ment, ce sera encore le peuple qui sera perdant.

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D

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“ “

lES GAyS Et lES lESBIEnnES ESSAyAIEnt dE S’AIMER,

cAchéS(ES) dAnS unE SOcIété BIEn PEnSAntE, PAtRIARcAlE.

pourQuoi faire L’aMour avec deux doigts

et MiLiter contre Le projet de Loi taubira ?

SOc Iété

PAR P. thOMAS

Depuis plusieurs semaines, je me bats avec mon clavier pour “pondre” un texte qui diffère de tout ce qu’on peut lire et entendre dans les médias à propos du “mariage pour tous”.

Je pourrais très bien me casser la tête et remuer inutilement vos neurones en décortiquant l’his-torique, l’étymologie des mots “mariage”, “famille” ou encore “altérité”. Après avoir lu, durant des nuits interminables des bouquins sur ces sujets, j’avais le sentiment d’être noyé dans un énorme plat de pâtes qu’on devrait gober en quelques lignes. Tenter d’in-former des lectrices et des lecteurs, au risque de les faire vomir aurait été peine perdue.

Ce soir, devant ces dizaines d’ouvrages, devant ces tonnes d’information, un mot évident me vient à l’es-prit : Evolution. Oui, depuis des siècles, l’humanité évolue et l’amour me direz-vous ?

Ce sentiment ancestral, inné et enfoui en chacun(e) de nous a toujours gardé le même mode d’em-ploi, le même process. Un regard, quelques mots échangés, une caresse sur le visage provoquent une explosion de sensations fortes qui accélèrent votre rythme cardiaque et génèrent des frissons de la peau jusqu’au coeur de l’âme. Oui, ça toujours été

cela, l’amour. L’évolution, favorisée parfois par des révoltes sociales, a fait en sorte qu’au fil des siècles, les mariages arrangés, d’argent, politiques, mili-taires laissaient peu à peu la place à des mariages, des unions d’amour. Ce sentiment millénaire devînt enfin la raison essentielle de la volonté de construire ensemble un patrimoine, une famille.

Alors que les unions d’amour ou d’intérêt matériel étaient uniquement officialisées au sein de struc-tures religieuses, le temps était venu pour l’Etat Laïc de prendre la main sur ces mariages pour les valider civilement.

Tout comme la vie terrestre, les sentiments ne sont pas éternels et le divorce permit aux couples de mettre fin à une union qui aurait mal vieilli ou qui aurait pris une mauvaise tournure.

Alors que la femme avait un statut se rapprochant davantage d’un mineur d’âge, d’une maman par ob-ligation, l’évolution lui permit d’être indépendante, maitresse de sa vie, de son corps au sein du couple.

Parallèlement à tout cela, les gays et les lesbiennes essayaient de s’aimer, cachés(es) dans une société bien pensante, patriarcale. Durant des siècles, ils/elles pouvaient mourir d’aimer, brûlés(es) sur un bûcher ou pendus(es) sur une place publique. Après les révoltes de Stonewall en 1969, la communauté homosexuelle mondiale commença à sortir de cette sordide clandestinité pour enfin vivre l’amour au grand air. Tout devient clair et officiel, l’évolution se mit naturellement en marche.

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Le mariage étant devenu une union d’amour entre deux personnes qui s’aiment, des gays et des lesbi-ennes ont commencé à militer leur droit à officialis-er leur amour comme leurs frères et soeurs hétéro-sexuels(les). Les années SiDA viendront ternir les années d’insouciance, de liberté de nombreux cou-ples gays. La mort d’un des deux conjoints poussait souvent l’autre partenaire au-delà de la porte de la maison, de l’appartement qui devenait propriété de la famille du défunt. Certains(es) hommes et femmes politiques crièrent enfin le besoin de protéger les couples homosexuels(les) et le patrimoine qu’ils/elles avaient bâti ensemble. Des contrats d’union civil virent le jour avec bien évidemment des droits plus limités que pour les couples hétérosexuels qui avaient contracté un mariage civil mais c’était un début.

qui dit mariage, dit famille et ce concept n’est jamais resté figé durant des siècles, l’évolution est égale-ment passée par là.

Les familles recomposées après un divorce, les fa-milles monoparentales ou même les familles sans enfant sont quelques exemples de l’évolution récente de la famille.

Certains(nes) gays et lesbiennes n’ont pas atten-du que le législateur leur donne le droit d’élever, d’adopter et d’aimer leurs enfants. Cette volonté de paternité, de maternité est d’autant plus forte que le petit garçon, la petite fille est conçue depuis le coeur des parents.

Dans notre monde moderne où tout va si vite, où l’hu-main perd sa place au profit du gain matériel, ce n’est pas du luxe que d’apporter à un enfant en priorité de l’amour plutôt qu’une présence “absolue” d’un père masculin et d’une mère féminine.

nous revenons à l’amour qui après de longs siècles, est passé de la branche aux racines essentielles de l’arbre du mariage et de l’arbre de la famille !

Un mariage heureux fonctionne uniquement si l’amour est au coeur du couple tout comme une fa-mille peut s’épanouir si l’amour en est le moteur prin-cipal.

Aux opposants(es) à ce projet de loi, à ce progrès dans l’égalité des droits, je dis :

Regardez les Pays-Bas, la Belgique, le Canada, l’Af-rique du Sud, l’Espagne, le Portugal, la Suède, l’is-lande...Constatez-vous un effondrement des valeurs familiales, une disparition brutale de la différencia-tion sexuelle ?

Les familles homoparentales existent déjà par milliers en france, allez à leur rencontre et faites-vous une opinion après avoir vu leurs enfants. Les témoignages ne manquent pas vous savez...

Marié en Belgique à un fabuleux français, nous nous enrichissons mutuellement grâce à notre diversité.

Plutôt que de marcher contre les droits de vos conci-toyens(nes), si l’intérêt de l’enfant passe avant toute chose, manifestez contre toutes les formes de vio-lences conjugales et contre les abus sexuels sur les enfants. Ce sont les vrais dangers pour la famille et vous seriez bien plus utiles pour ces combats.

Pour terminer, je tenais à vous rappeler l’article premier de la déclaration universelle des droits de l’homme :

“Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dig-nité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.”

Comme on tourne sept fois la langue dans sa bouche avant de parler, si vous lisez et relisez cet article phare, trois mots élémentaires ressortiront de ce principe humaniste : Liberté, Egalité, fraterni-té, la devise de la République, cette République qui défend, qui protège et qui aime tous ses enfants.

(Éraste et Éromène, coupe attique à figures rouges, Ve siècle av. J.-C)

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expLiQuer L’inexpLicabLe,

teLLe pourrait

être La défi-nition de La MythoLogie.

de façon pLus pragMatiQue

La MythoLogie

tire son éty-MoLogie de

deux terMes grecs

« Myhtos » et « Logos » Qui

signifient respective-Ment « fa-

buLeux dis-cours ».

La mythologie se définit comme l’étude des mythes, ou encore l’en-semble de mythes qui sont propres à une ci-vilisation, à un peuple, voire à une religion. Ces mythes sont des récits légendaires, fabuleux, qui mettent en scène des dieux, des demi-dieux, des héros, des

monstres dans des lieux imaginaires ou localisés géographiquement. Ces récits servaient, entre autres, à trouver un sens à des évènements na-turels hors de contrôle par les hommes, comme la foudre, les tornades, l’amour, la haine… ils interviennent à un temps immémorial où l’homme

ignorait la science et où il trouvait son Salut dans l’interprétation fabuleuse de son environnement. Le mythe se veut donc l’explication à l’origine de tout phénomène in-explicable par l’homme. On peut distinguer trois sortes de mythes : les récits des origines, les aventures des dieux et celles des héros.

il n’existe pas de my-thologie unique. Chaque civilisation possède ses propres dieux ou déess-es. Difficile de ne pas avoir entendu parler de zeus, le dieu des dieux (mythologie grecque), Thor le dieu du ton-nerre (mythologie nor-dique), ou encore Cu-pidon, dieu de l’amour, (mythologie romaine) et pour finir Osiris, dieu des morts (mythologie égyptienne).

Le dieu égyptien Osiris sur un mur de la tombe TT3 de Deir el-Médineh.

Combat entre Zeus et Typhon sur une hydrie grecque à figures noires (v.550 av. J.-C.).

Qu’est-ce Que La MythoLogie ?

REl IG IOn

PAR l. dElORME

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La mythologie : ses dieux, ses héros, ses légendesedith HamiltionEd. Marabout

3 minutes pour comprendre les 50 légendes les plus célèbres de la mythologieRobert A.segalEd. Courrier Du Livre

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Le dieu Thor affrontant les géants, M. E. Winge, 1872.

Obtus sous un autre angle

Pour en apprendre plus sur la mythologie :

Ces mythes transmis depuis des millénaires ont bien souvent été su-jets à controverse par les passion-nés et mythologues. il faut dire qu’il n’est pas évident d’étudier des récits si anciens, qui n’ont parfois pas de créateur précis et reconnaissable.

Avec le temps, les mythes ont été in-terprétés, réinterprétés et déformés par les traditions populaires, voire même détruits par l’apparition de re-ligions monothéistes qui voyait dans ces récits des folklores païens.

La transmission de ces mythes dans le temps et dans l’espace s’est faite de façon orale par l’intermédiaire de poètes qui chantaient les origines de leur civili-sation. Puis les mythes furent écrits, les dieux dessinés et sculptés. Les œuvres artistiques tout au long des siècles au-ront favorisé la connaissance de la my-thologie.

qu’elle soit grecque, romaine, égypti-enne, celtique, amérindienne, hindoue, maya, chinoise, perse … chaque civili-sation dispose de sa propre mythologie.

Les mythes ne sont pas seulement de belles histoires, ils se veulent la réponse aux grandes questions de l’homme : qui suis-je ? D’où je-viens ? Pourquoi suis-je sur terre ?.... Personne ne nie que les mythes ne reflètent en rien notre réalité, mais on ne peut nier que la mythologie reste bien vivante et influence toujours pour bon nombre des chefs-d’œuvre artistiques. Aujourd’hui on ne peut se détourner de la mythologie dans notre histoire, car ce serait tout simplement faire fi de la psychologie, de la pensée et de la culture humaine.

zeus, Apollon, le Minotaure, Delphes, Ulysse, OEdipe ou Pygmalion… Bien sûr, vous en avez déjà entendu parler, mais savez-vous vraiment de quoi il s’agit ? Voici enfin un livre de « vul-garisation intelligente », qui vous fera découvrir les plus grandes légendes de la mythologie.

Edith Hamilton est sans doute le seul auteur à avoir saisi toute l’importance que gardent, à notre époque, les mythes et les légendes, qui sont le fondement même de notre culture, et où nous puisons encore une si large inspiration. De l’avis unanime, voici, sur la mythologie, l’ouvrage le plus clair et le plus complet. Avec trente il-lustrations et un index très détaillé.

“ “AujOuRd’huI On nE PEut SE détOuRnER dE lA MythOlOGIE dAnS nOtRE hIStOIRE, cAR cE

SERAIt tOut SIMPlEMEnt FAIRE FI dE lA PSychOlOGIE, dE lA

PEnSéE Et dE lA cultuRE huMAInE.

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12 | obtus | Mars - avril | 2013

DDu xViiie siècle à nos jours, la question de l’origine des langues a connu de multiples évolutions. Mais depuis trente ans, ce débat a retrouvé une véritable légitimité scientifique.

Dans l’histoire des théories sur l”origine des langues, le xViiie siècle est un moment clé. On renonce de manière définitive au myhte d’une langue originaire biblique, perdue après l’épisode de la Tour de Babel et on se passionne pour le sujet.

Johann Gottfried Herder (1744-1803) fait intervenir une caractéristique propre à l’homme, la Besonnen-heit, capacité de réflechir sur une image, et d’en saisir les qualités essentielles. Herder note qu’un homme ne regarde pas un mouton comme un loup. Le loup observe le mouton avec son instinct d’animal. il ne considère pas sa proie, il la guette. L’homme, lui se montre capable de déterminer que le mouton est

“blanc, doux, laineux” et surtout que cet animal bêle. Ce son produit par le mouton n’est pas anecdot-ique. Herder est persuadé que les bruits du monde ont donné les premiers éléments du langage ; “ l’ar-bre sera appelé le Bruissant, le zéphyr le Frémissant, la source le Murmurant”. Pour lui, “Le premier vocabulaire était donc formé de tous les bruits du monde”.

Les origines des Langues

nous allons remonter à la source des mots, retracer les débuts d’un processus qui a con-duit les populations humaines à se doter d’une identité propre. Les études des linguistes et autres paléoanthrologues ont beaucoup à dire et à montrer devant tant de données, de questions, d’hypothèses. Arrêtons-nous devant ce concept sans limites temporelles et géo-graphiques precises, là ou est né le verbe.

h IStO IRE

PAR OBtuS tEAM

unE lAnGuE n’A PAS d’âGE...On n’A jAMAIS vu nAîtRE unE

lAnGuE

Page 13: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

13 | obtus | Mars - avril | 2013

Mais il existe une autre approche de l’origine du lan-gage. D’apparence plus scientifique, elle s’incarne dans un penseur nomé Court de Gébelin (1725-1784) “Il compare une soixantaine de langues pour construire un dictionnaire de la langue primitive. Sa méthode, com-me celle des premiers linguistes qui suivront son exem-ple, est très sommaire : il met en parallèle des éléments gramaticaux, des tableaux de mots élémentaires. Mais ses apparentements sont si étendus qu’ils perdent toute signification. En définitive, tout fini par ressembler à tout”, explique Sylvain Auroux, linguiste et philoso-phe.

La linguistique s’épanouit au xixe siècle grâce à franz Bopp (1791-1867) et Jocob Grimm (1785-1863) ”A partir des études sur l”évolution phonétique des langues on essaie de reconstituer les racines des langues qui n’existent plus comme l’indo-européen.“ ex-plique Chistian Puech spécialiste de l’histoire de la linguistique, professeur à l’université Paris iii.

Cependant, un argument de poid vient ébranler l’en-thousiasme de nos linguistes. Au xixe siècle on commence a dater les fossiles humains, et a s’aper-cevoir de l’écart considérable séparant les plus anci-ennes langues connues des plus lointains ancêtres de l’homme. Un grand linguiste ferdinand de Sauss-ure souligne que : les conditions de la vie des langues d’aujourd’hui sont les même que celles du passé. Pour lui, “une langue n’a pas d’âge” puisque pour en avoir un, il faudrait avoir une date de naissance et qu’on a jamais vu naître une langue. Ainsi, le français est du latin continué et le latin est lui même la continuation d’autre chose”,

En cette fin du xixe siècle, comme au début du xxe siècle, les linguistes se préoccupent assez peu de la question théorique de l’origine des langues. Le re-nouveau scientifique de ce débat va intervenir à par-tir des années 1960-1970. Dès lors, cette probléma-tique n’est plus l’apanage des linguistes. Grâce aux découvertes sur les bases neurologiques et physi-ologiques du fonctionnement du langage animal, la question se renouvelle et s’élargit.

Le cognitiviste canadien Steven Pinker, dans les an-nées 1980, affirme qu’il y a des “gènes grammati-caux”. Le gène fOxP2, qui s’exprime dans des ré-gions du cerveau contribuant à la programmation motrice du langage a particulièrement l’attention des chercheurs. Sylvain Auroux, comme beaucoup de linguistes, s’est montré d’un grand scepticisme vis-à-vis des thèses de Pinker:

“Je pense que le gène grammatical est une théorie ab-surde. Mais la science progresse aussi en prouvant que certaines hypothèses ne sont pas crédibles. si bien qu’au-jourd’hui je suis personnellement assez optimiste. je pense qu’on arrivera à comprendre l’origine du langage. même si on ne reconstruira jamais la première langue.”

La tour de Babel vue par Pieter Bruegel l’Ancien au xvie siècle.

Page 14: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

o

sujet RADIOACtIF

saint-atoMe, priez pour nous !

Les Présidents de la République se suivent et la vision française de l’énergie nucléaire reste la même. saint-Atome notre sauveur… Depuis des décennies, le lobby des nucléairocrates nous pollue l’horizon avec des contre-vérités que les journalistes n’osent pas aborder.

EcOlOG IE

PAR X. lAuPRêtRE

14 | obtus | Mars - avril | 2013

gRâCe Au nuCLéAIRe, nOtRe InDéPenDAnCe éneRgétIQue est AssuRée

Oui, comme chacun sait, la france est le plus grand producteur d’uranium et grâce à nos célèbres mines du Gers, du Calvados et du Var, nous n’avons pas besoin d’en importer de manière très concurrentielle du Canada (production : 10 457 tonnes), d’Australie (7572 tonnes), du ka-zakhstan (3300 tonnes), du niger (3143 tonnes), de Russie (3150 tonnes), de namibie (2036 tonnes), d’Ouzbékistan (1770 tonnes), des USA (846 tonnes), d’Ukraine (800 tonnes), d’Afrique du sud (824 tonnes),ou de Chine (750 tonnes).

De PLus, Cette PRODuCtIOn nOus LIbèRe Du PétROLe

nous consommons autant de pétrole que les Al-lemands, pourtant plus nombreux et moins nu-cléarisés. Cherchez l’erreur !

La France exporte moins d’électricité vers l’Alle-magne qu’elle n’en importe ! (Donnée Rte)

De plus, quand l’Allemagne nous vend de l’électricité, c’est généralement pendant les « pics de consom-mation » et donc à un prix très élevé. A l’inverse (et cela est dû aux caractéristiques même de la produc-tion nucléaire, c’est-à-dire sa grande inertie) nous lui vendons de l’électricité aux heures creuses… la balance commerciale sur l’électricité entre la france et l’Allemagne est donc doublement à l’avantage de nos voisins germanique !

Et on peut continuer comme ça, sur à peu près tous les sujets liés au nucléaire.

Un petit dernier ? Les éoliennes tuent les oiseaux et les chauves-souris. Oui, entre 0 et 3 par an, là où une ligne haute tension peut en tuer plus d’un millier.

Page 15: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

Les éOLIennes, çA ne MARCHe PAs, Ce n’est PAs suFFIsAnt. Evidemment, pris isolément, ce n’est pas suffisant, mais liées au solaire en utilisant des miroirs (filière cylindro-parabolique), aux autres énergies comme la géothermie par la chaleur des sous-sols, à la vapeur, à des efforts d’isolation, d’économie d’énergie, c’est parfaitement viable.

LA vAPeuR ? C’est RévOLue !

Au contraire trois cents ans après la “pompe à feu” de newcomen, la machine à vapeur se porte à merveille ! elle fournit les deux tiers de l’électricité mondiale et ne cesse de se réinventer. Après la course au rendement, l’enjeu est maintenant environnemental. La vapeur est très bon marché, disponible partout et relativement sûre.

Les éneRgIes RenOuveLAbLes, C’est CHeR

Et flamenville ? ne serait-ce que le dépassement de budget, alors qu’elle ne fonctionne toujours pas ? Et le prix du démantèlement des centrales qui n’est jamais pris en compte par EDf. Combien?

Enfin dernier argument :

Le nuCLéAIRe, Ce n’est PAs DAngeReuX, C’est tRès COntRôLé.

L’accident de Tchernobyl, c’est parce que c’était dans un pays communiste où la centrale était mal entretenue. Et fukushima, c’est parce que c’était un pays capitaliste où la centrale était trop bien entretenue, sans doute…

so watt edition de l’Aubede Benjamin Dessus et Hélène Gassin

il faut chercher à comprendre pourquoi notre société développe avec assur-ance des dispositifs inadaptés et ris-qués, pourquoi la grande majorité des gens s’accommodent des mensonges et des impasses, et comment il serait possible de faire autrement.

L’agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (AnDRA) publie son inventaire national. Le site internet permet désormais de consulter les endroits qui abritent des déchets radioactifs en france.

15 | obtus | Mars - avril | 2013

Obtus sous un autre angle

Les déchets radioactifs sont faciles à trouver.

A LIRe

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Page 16: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

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16 | obtus | Mars - avril | 2013

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lE MARAthOn, On lE FInIt SOu-vEnt dAnS lES lARMES, Il ESt RARE dE RESSEntIR unE tEllE

éMOtIOn dAnS nOS vIES

Qu’est ce Qui fait courir Les Marathoniens ?

SPORt

PAR OBtuS tEAM

Courir un marathon contribue à se valoriser dans sa construction identitaire car on se sent “héroïque”. Cette course lente est une métaphore de notre société en recherche d’économie d’énergie et de dépollution.

ils sont de plus en plus nombreux à enfiler leurs “runnings” pour avaler les kilomètres. Seuls, en fa-mille ou entre amis, ils sont accrocs.

En 1999, 22000 coureures étaient inscrits au mara-thon de Paris. En 2011, 40 000 ont pris le départ, un nombre bloqué pour des raisons d’organisation. Aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni, les demandes sont telles qu’une loterie désigne les coureurs. 69 mara-thons existent aujourd’hui en france, 625 aux Etats-Unis. “ Chaque grande ville a désormais son mara-thon”, constate Jean-Baptiste Tréboul, rédacteur en chef de “jogging internationnal” et coureur lui-même.

La course à pied, c’est facile, c’est pas cher, on court où l’on veut. Signe d’une époque où tout va toujours plus vite, où le temps des repas est de-scendu à vingt-deux minutes, la course est le sport le plus “rapide”.

Les coureurs ont des motivations différentes : se défouler, prendre l’air, perdre du poids. Plaisir et convivialité sont très souvent évoqués. D’ailleurs, les marathon festifs, où l’on se déguise, où l’on de-guste des petits crus locaux, comme le marathon du Médoc, font un carton.

COURRiR LE MARTHOn, DERniER SPORT à LA MODE ?

On dirait bien. Dans la tranche d’âge la plus concernée, les 35-45 ans, les dîners entre amis deviennent le théâtre de discussions passionnées. “Avec quelles “running” tu cours ? T’as fait combiens de fractionnés ? J’ai gagné sept minutes à New York sur mon dernier chrono...” Un hobby proche du rite de passage, redonnant sens et rythme à ce moment de la vie que les anglo-Saxons nomment le “middle age”. Comme une case à cocher sur la liste des choses que l’on a envie d’accomplir sur terre.

“Le premier marathon, on le finit souvent dans les crampes et les larmes, il est rare de ressentir une telle émotion dans nos vies” constate Thomas Delpeuch di-recteur adjoint des épreuves sportives grand public.

Un mot qui revient dans la bouche de presque tous ceux qui s’alignent sur la ligne de départ : sensation de manque, addiction qui donne envie de repartir...

Le rôle des endorphines, hormones produites par l’organisme qui possèdent une structure moléculaire proche des opiacés, y est aussi pour quelque chose. La psychiatre américain William Glasser a même créé, en 1976, l’expression “addiction positive.”

Page 17: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

17 | obtus | Mars - avril | 2013

60€

A vOIR A LIRe suR Le web

17%

Obtus sous un autre angle

Boîte a outils du marathon

c’est le prix du dossard du marathon de Paris. A titre de comparaison, le dossard du marathon de Millau (Aveyron) vous coûtera 30€ et celui du marathon de new York, 230€

AuX ORIgInes : MARAtHOn, LA vILLeLes historiens de l’époque divergent, mais s’accordent sur l’histoire de ce messager grec qui, en 490 avant notre ère, parcourut les 42 kilomètre séparant Marathon d’Athènes pour annonc-er la victoire des Grecs sur les perses, lors de la première guerre médique. A bout de souffre à son arrivée sur l’Aréopage, siège du pouvoir, il y mourut d’épuisement. c’est en son hommage que la discipline a été instituée aux jeux olympiques d’Athènes, en 1896.

de marathoniens, en france, sont des femmes. Dans certaines courses américaines notamment celle de Port-land, elles constituent plus de 50% des coureurs.

jogging Internationalle mensuel des accrocs de la course à pied5,95€

www.marathons.frcalendrier des principaux marathon en france et dans le monde.

Marathon Mande john schlesinger1976

Page 18: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

l

18 | obtus | Mars - avril | 2013

Pour évaluer les risques sanitaires liés à l’environnement, tout un réseau d’experts est monopolisé. Or, leur méthodologie n’est pas fiable. et ce, pour 3 raisons...

nous ne sommes pas sortis d’affaire. les débats sur les dangers de l’aspartame, du bisphénole A, des pesticides, des OgM ou des émis-sions des centrales nucléaires ne seront malheureusement pas les derniers. Car les risques pour la santé liés à l’environnement sont extrêmement difficiles à évaluer. Bien plus que ce que pourraient laisser croire les discours tranchés, des industriels d’un côté, de certaines associations de santé environnementale de l’autre.

1 2

Aie aie aie !

Chaque substance est testée séparément

Les seuils pour l’homme sont calculés a

partir de l’animal

Emissions des centrales,

peintures, cosmétiques,

aliments, biberons...Le

débat sur les dangers

liés à l’environnement a

envahi notre quotidien.

Une science, la toxicolo-

gie, tâche d’évaluer ces

risques.

Les institutions chargées de la protection de notre santé sont en réalité dépassées par la complexité de leur objet d’étude; et sont, en l’état, strictement incapables de produire des conclusions fiables. L’arsenal mis en place pour protéger notre santé est pourtant impressionnant.

1les centaines de milliers de substances

de synthèse auxquelles nous sommes exposés sont, pour la pupart, testées une par une.

2De fortes doses d’une substance sont ad-

ministrées à des animaux, puis progressivement baissées jusqu’à ne plus observer d’effet.

3la dose sans danger pour l’homme est cal-

culée en divisant la dose sans effet chez l’animal par un facteur de sécurité.

4Or des effets peuvent réapparaître à des

doses encore plus faibles. Pas sûr que le facteur de sécuritré soit toujours suffisant.

La méthode ne reflète pas la complexité des liens entre santé et environnement

bisphénoL, ogM,

pesticides... pourQuoi Leur toxicité nous

échappe ?

Sc IEnc E

PAR OBtuS tEAM

sujet tOXIQue

Page 19: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

1 Un mélange de molécules inoffensives peut se révéler dangereux.

Plusieurs substances dont les effets sur la santé ont été jugés nuls peuvent, une fois mélangées dans notre air, nos assiettes ou nos produits cos-métiques, avoir un impact non négligeable. C’est ce qu’on appalle “l’effet cocktail”; un effet dont de nombreuses études confirment l’existence. Un dogme vieux de cinq siècles s’écroule : la dose ne fait pas le poison.

2 les resultats peuvent varier chez l’homme.

Métabolisme, gestation, mode de vie...un fossé sépare notre espace de celle qui peuplent les laboratoires, rendant hasardeuses les transpo-sitions à l’homme. Comment repérer un retard mental chez un rat par exemple ?

3 l’effet n’est pas proportionnel à la dose.Si les industriels contestent les effets des faibles doses, les scientifiques sont de plus en plus con-vaincus de leur existence.

Ce n’est pas une fatalité. Dans leur difficultés à évaluer les risques, les agences de santé ont une bonne part de responsabilité. Plutôt que de rendre ces pratiques obligatoires, les agences choisissent d’augmenter leur facteur de sécurité. Si l’agence française (Anses) commence à envisager de tester chaque substance aux doses auxquelles la popula-tion est réellement exposée, l’Efsa n’admet toujours pas l’existence des effets à faibles doses. quelles que soient les raisons c’est notre santé qui en fait les frais.

A qUi la fautE ?

Page 20: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

lLa musique classique est-elle toujours écoutée par ceux qui ne la pratiquent pas et qui ont moins de vingt ans ? Est-ce un genre musical que les jeunes d’aujourd’hui ne peuvent pas connaître comme le temps où l’on roulait en 2CV ? Ravel est-il devenu barbant ? il faut avouer que l’on ne peut véritable-ment ni dire si la musique classique est en déclin, ni si son écoute a gagné en puissance. Pourquoi ?

La musique classique, loin d’être une « oubliée des temps modernes », est toujours là, au détour d’une station de métro, dans un bon film de kevin Cos-ner, dans un pub nespresso, etc. Et elle est même utilisée pour « rétablir l’ordre ». Ses usages sont donc multiples. Toutefois, si la musique classique fait l’objet - encore aujourd’hui - de convoitises, les

« jeunes » (entendons par jeune, vingt ans ou moins) ont rarement du Mendelssohn dans leur ipod, lui-même coincé dans leur slim. Vous me direz « ah non moi j’ai du Wagner dans mon Mp3 » je répondrai qu’évidemment il y a des exceptions, comme à ch-aque règle.

De ce fait, on ne sait trop comment se positionner et quoi penser de ses usages : la musique est un lieu sacré de la culture, et comme tout art qui se respecte, elle n’apprécie pas d’être sur le banc de touche : elle tend à l’exclusivité. La musique clas-sique comme toute autre musique d’ailleurs, ne se contente pas d’être une musique de fond : elle doit s’apprécier pour ce qu’elle est. Dans une société où l’Homme ne sait plus faire une chose à la fois – alors

La MusiQue cLassiQue vs Le reste du Monde ?

« Oh c’est la musique de la pub pour le parfum « Fuel For Life » de Diesel ! » non, c’est un trio pour violon, violoncelle et piano (opus 100, 2ème mouvement) de schubert. De même, ce n’est pas la musique d’une publicité vantant les mérites d’une Peugeot mais bien la Messe de Requiem de giuseppe verdi : Dies Irae, composée en 1874. La musique classique a une drôle de manière de parvenir à nos oreilles : un fond sonore, un accompagnement à peine remarqué, un outil de manipulation dans le cas de la publicité, etc. Celle-ci semble faire l’objet d’une désacralisation. Qui n’a pas vécu l’expérience du parking souterrain glauque au possible, aux odeurs jamais experimentées auparavant, aux peintures murales d’un art tou-jours plus fin, et surtout, aux musiques classiques diffusées dans les haut parleurs ? C’est vivaldi qui aurait été content.

A Rt

PAR M. SIMOn

20 | obtus | Mars - avril | 2013

Page 21: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

qu’il est souvent blâmé pour son incapacité à ne savoir faire deux choses à la fois – celui-ci ne prend pas de temps pour apprécier l’instant, il fait mé-caniquement les choses et veut toujours faire plus que ce qu’il ne fait déjà. C’est l’eternel divertissement pascalien qui rend l’homme perpetuellement insatis-fait le menant tout droit dans le domaine de la van-ité. C’est pourquoi vous pouvez désormais manger au cinéma, acheter des cartes postales dans les musées, écouter de la musique en marchant, vendre un produit grâce à Tchaïkovski, etc.

Où est-il passé ce temps où l’on écoutait de la mu-sique classique parce qu’on...aimait simplement l’écouter sans artifice? Ecoute-t-on encore vérita-blement la Lettre à Elise où n’est-elle qu’un signal sonore nous informant d’un appel de notre grand-mère ? La musique classique est réputée pour son « appartenance sociale ». Opposée à la musique « populaire », elle tient bien son rang de « no-blesse » sonore. Elle semble seulement réservée à « l’élite » mais aussi aux seniors. Pour preuve, sou-venez-vous, c’était en 2012 : trop de jeunes dans le parc de Coutrai au mois de juillet dernier et cela gène le maire de la ville belge : Graffitis, trafics de drogues et déchets y sont accumulés, cela n’est plus vivable. que faire ? Diffuser de la musique classique évidem-ment ! Comme un insecticide dégage les moustiques de nos belles villas, la musique classique dégagera la racaille ! Pourquoi sortir les grands moyens alors que l’on peut sortir des grandes sonates ? Un quoti-dien flamand Het nieuwsbald est allé à la rencontre des jeunes occupants du parc. Manifestement peu impressionnés, ils indiquent alors que la musique les dérangera d’autant moins qu’ils écoutent de la musique sur leur téléphone portable. Ce maire sou-haite-t-il vraiment faire fuir les jeunes en les arrosant de musique classique ? Secrètement, on les imag-ine volontiers lâcher leurs mp3 et les écouteurs de leurs téléphones portables et, les larmes aux yeux, charmés comme des cobras rebelles par une flûte invisible, portant leurs bras au ciel, abjurer joyeuse-ment leur jeune sauvagerie.

Ce n’est pas une breaking news du xxième siècle : la musique pénètre l’âme et, comme disait Aristote, « adoucit les mœurs ». Selon Platon, la musique est « partie maîtresse de l’éducation » comme il l’écrit dans la République, et son écoute sert à donner un sens de mesure et d’ordre aux enfants en guise de prélude à l’âge de raison. Aristote dans ses Poli-tiques, proposait qu’« en ce qui regarde l’éducation, on doit employer parmi les mélodies celles qui ont

un caractère moral » . La musique est d’autant plus efficace comme outil de rééducation morale qu’elle « agit manifestement en dehors de toute réflexion », Schopenhauer aurait-il été d’accord avec le maire de la ville belge ? Rien n’est moins certain : la musique ne doit pas faire fuir la jeunesse mais l’attirer comme un aimant ce qui n’est pas le but de la mannoeuvre dans ce projet.

Heureusement, certains ne perdent pas espoir : la musique classique et ses teintes émotionelles se doivent d’être transmises au peuple tout entier : C’est le cas de l’association « Papageno » fondée en

1998. Leur but : développer l’écoute et la pratique de la musique de chambre dans les milieux sociaux tels que les écoles, les hopitaux, les maisons de retraites et même...les prisons ! fleury-Mérogis, Chartres, la maisons de l’Arche (lieu de vie d’handicapés men-taux), etc. leur carnet de bord est déjà bien rempli. De plus, ces manifestations attirent l’attention d’im-portants médias : Radio france, Arte Radio, france télévision, etc. Des musiciens de l’Orchestre national de Lyon en font parti et c’est aujourd’hui près de 200 musiciens professionnels qui participent à l’activi-té de l’association. Une bonne tranche de « culture pour tous ».

Dans les publicités pour vendre un produit, dans les parcs pour faire fuir les jeunes, la musique classique est encore – rassurons-nous – la maitresse de l’émo-tion et des cœurs qui battent la chamade. Accessible à tous aujourd’hui – du moins via la radio ou internet – elle sait conquérir certaines jeunes oreilles même si elle n’en séduit pas la majorité, malheureusement. La musique classique bien qu’étant une prostituée du marketing, n’a pas perdu de son charme, elle n’a pas vieilli, elle s’écoute toujours aussi bien. Si elle n’a pas perdu sa grâce, tous ses usages multiples et variés pourraient nous pousser à dire si elle a perdu quelquechose, c’est le nom de celui qui la compose.

21 | obtus | Mars - avril | 2013

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lA MuSIquE clASSIquE BIEn qu’étAnt unE PROStItuéE du MARkEtInG, n’A PAS PERdu dE

SOn chARME

Page 22: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

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Page 23: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

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Page 24: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

l

sujet eLeCtRIQue

coLLectivités territoriaLesd’aLsace

Le 7 Avril prochain, un référendum se tiendra en Alsace. Cette pratique, assez rare en France depuis la démission de De gaulle, permettra aux Alsaciens de choisir ou non de fusionner leurs collectivités territoriales. Plusieurs questions se posent cependant quant au projet ; entre contradictions et flou, plusieurs voix s’élèvent contre celles qui en font la promotion.

POl It IquE

PAR F. tRIBuZIO

24 | obtus | Mars - avril | 2013

L’idée de fusion des collectivités en Alsace n’est pas de fraîche date. On peut facilement remonter dans la période d’entre-deux-guerres pour y retrouver le dé-bat. Celui qui anime aujourd’hui la volonté de fusion se base sur plusieurs volets, que l’on retrouve pour la plupart aussi bien chez les partisans du projet que chez ses détracteurs.

Le premier, c’est la fin du fameux « mille-feuille » administratif. Aujourd’hui, les Collectivités Ter-ritoriales d’Alsace sont composées de plusieurs strates qui rendent leur appréhension et leur fonctionnement pour le citoyen lambda abscons.

Le deuxième, c’est la volonté de faire des écono-mies. Celles-ci sont le premier souci des Alsaciens, et le sondage tombé le 7 février 2013 le met en tête des raisons pour lesquelles les Alsaciens voteraient « oui » ou « non » au référendum ».Le troisième volet reste le souci d’efficacité et de proximité. La conception d’efficacité est sensible ;

elle se porte aussi bien sur l’efficacité administrative que sur le poids de la probable future collectivité face à l’état.

il est donc important de décortiquer les tenants et aboutissants de ces enjeux.

La problématique du « mille-feuille » administratif paraît, à première vue, être réglée par la simple fu-sion des collectivités. Or, plusieurs points du projet ne permettent pas d’en affirmer l’évidence.

En effet, le projet qui s’appelait « Conseil Unique » est devenu « Collectivité Territoriale ». Cette modifi-cation nominative, si elle semble banale, permet de comprendre pourquoi, de fait, la Collectivité Territori-ale d’Alsace n’a rien d’un « Conseil Unique ». Elle serait, si elle était adoptée, formée elle aussi de plusieurs strates qui, selon les termes des détracteurs du projet, transformeraient le « mille-feuille » en « usine à gaz ».

Page 25: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

à ce propos justement, les détracteurs du projet qui dénoncent son aspect « bâclé » et « précipité » se font souvent railler par les promoteurs du fait que l’idée de fusion, elle, ne soit pas neuve. il y a pourtant une dif-férence nette entre parler d’une idée de projet et con-struite le projet lui-même…

il y a d’ailleurs sur ce point-là une énorme contradiction de la part des conseillers territoriaux alsaciens. ils cla-ment haut et fort qu’ils ont élaboré le dit projet et, lor-squ’il leur est reproché son aspect flou, voire creux, ils rétorquent que c’est au Parlement de s’en charger.

il revient en effet au Parlement de se charger d’éla-borer la loi, mais alors pourquoi les élus font tant de gabegies là-dessus en affirmant en premier lieu que ce seront eux les architectes du projet ? Certes, ils joueront certainement un rôle, mais c’est au législa-teur seul de décider.

Reste enfin une question que posent souvent les parti-sans du « non » et qui trouve à chaque fois une réponse très évasive : pourquoi n’a-t-on pas basé le référendum sur un projet de loi préexistant, comme ce fut le cas de la Corse en 2003 ? Les réponses se somment notam-ment par une fausse excuse, selon laquelle le référen-dum ne provient pas du pouvoir central ; ce qui est de

toute façon erroné étant donné que la loi organique rend obligatoire la consultation populaire.

Un autre point crucial reste le droit local. Mis au placard par la majeure partie des élites, il est no-toire que le pouvoir central cherche aussi depuis plusieurs années à nous spolier la caisse d’assur-ance maladie. La préférence marquée pour le droit du travail allemands que les élus territoriaux sou-haiteraient transposer en Alsace-Moselle (ce qui est juridiquement impossible) et la loi de générali-sation de couverture des frais de santé qui n’a pas pris en compte la particularité du droit local laisse présager le pire (bien que cette dernière ne soit pas encore passée au Parlement)…

Malgré tout cela, le sondage sur les intentions de vote est implacable : 75% des Alsaciens seraient pour et 25% contre, malgré la curieuse absence d’une troisième tranche « ne se prononce pas » (sachant que 30% des Alsaciens n’ont jamais en-tendus parler de la CTA), On peut aussi s’inquiéter de l’important désintéressement des jeunes, alors qu’ils portent l’avenir de la région. La conclusion peut sembler triste, mais ce seront à eux de payer les pots cassés d’un projet intellectuellement sédui-sant, mais techniquement indéfini.

25 | obtus | Mars - avril | 2013

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M

huMAnItAIRE

27 | obtus | Mars - avril | 2013

Le noma est une forme de gangrène foudroyante qui sedéveloppe dans la bouche et ravage les tissus du visage. Il touche principale-ment les enfants en bas âge (moins de 6 ans). ses causes étant principale-ment le manque d’hygiène et la mal-nutrition, le noma est souvent associé à des conditions de pauvreté extrême.

Mentionné dès l’Antiq-uité, l’affection du noma a été décrite par de nombreux scientifiques depuis le xViie siècle jusqu’à nos jours, et ce sur tous les continents.

Le noma a quasiment disparu des pays dits développés à la fin du xixe siècle, à part une réapparition dans cer-tains camps de concen-tration durant la seconde Guerre Mondiale. Des cas sporadiques ont également été décrits chez des pa-tients atteints du Hiv.

ePIDéMIOLOgIe

On estime le nombre d’enfants touchés dans le monde à environ 500 000 par an. S’ils ne sont pas pris en charge rapidement par anti-biothérapie, le taux de mortalité peut atteindre 80%. L’affection atteint essentiellement le jeune

enfant (1 à 4 ans) mais des cas plus tardifs ont été décrits.

Le noma est présent dans tous les pays du tiers-monde, mais par-ticulièrement en Afrique sub-saharienne où sontaux d’incidence atteint 1 pour 1 000 par an.

COnséQuenCes sOCIALes FRéQuentes

La maladie aboutit, sans traitement, au décès dans près de 80% des cas. Elle laisse, sinon, de lourdes séquelles anatomiques, fonctionnelles (difficulté de mastication, d’élocu-tion…) et psychologiques.

Selon des croyances lo-cales très répandues, ces enfants ont reçu un mau-vais sort. En plus d’être défigurés à vie, ils sont la plupart du temps exclus du système scolaire et en marge de la communauté villageoise. ils ne sont sou-vent ni regardés, ni enten-dus, ni soignés.

physionoMa - rééduQuer Les victiMes du noMaPAR G. vARIn,

A. cAMuS, c. MARIE

Page 27: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

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nOS MISSIOnSnE PEuvEnt S’InScRIRE quE SuR dES duRéES AllAnt dE 6 à 10 SEMAInES,

AlORS quE cEttE RééducAtIOnnécESSItE dES SuIvIS SuR PluSIEuRS

MOIS.

26 | obtus | Mars - avril | 2013

L’action de Physionoma sur le ter-rain vise avant tout à répondre à une demande locale et à transmettre un savoir-faire en s’adaptant autant que possible aux contingences et aux cou-tumes locales. Physionoma intervient localement si et seulement si l’associ-ation partenaire bénéficie d’un centre de santé fixe avec une équipe de per-sonnel soignant stable à former. Avant la mise en place d’une collaboration à long terme, une mission d’état des lieux du centre et de la demande est réalisée afin d’envisager au mieux les

MIssIOns De L’AssOCIAtIOn Physionoma

Physionoma est une association loi 1901, crée en février 2003. Composée unique-ment de bénévoles, orthophonistes et kinés, qui travaillent en étroite collabora-tion avec des OnG partenaires et leurs centres de santé locaux. Les fonds réunis pour ses actions viennent de subventions publiques ou privées, des adhésions an-nuelles des membres et de l’organisation d’événements (concerts, bals, vide-gre-niers…).

missions de rééducation et de formation à venir.Le traitement du noma comprend des spécificités in-hérentes aux conditions de vie des patients pris en charge. Un ajustement de certains principes réédu-catifs est nécessaire, compte tenu des différences culturelles, linguistiques et des distances (entre les lieux d’habitation et les centres de soins, entre les thérapeutes et les patients, entre les équipes eu-ropéennes et africaines…).

On comprend donc bien l’intérêt de la « transmission » au niveau des patients comme du personnel soi-gnant : “le travail rééducatif doit se poursuivre au cen-tre et à domicile, sur de longues périodes. C’est pourquoi il est nécessaire de concevoir les missions en termes de rééducation, mais aussi de formation des équipes locales. Par ailleurs, il est essentiel de veiller à autonomiser les patients dans la pratique quotidienne de leurs exercices (création de supports ludiques, sensibilisation des fa-milles, suivi et évaluations régulières par l’équipe…). “

Conclusion, les premières expériences sur le terrain de cette prise en charge rééducative prend tout son sens au regard des perspectives de réinsertion so-ciale de ces patients. Dans le cas de jeunes femmes, la résorption d’un bavage peut par exemple être un facteur déterminant en termes d’avenir (le mariage a en effet souvent une valeur sociale cruciale dans les cultures concernées par le noma).

La rééducation autour des CPM (constriction per-manente des mâchoires) reste en revanche un volet aussi capital que délicat. Le travail conjoint des or-thophonistes et des kinésithérapeutes permet d’éla-borer de nouveaux protocoles de prises en charges de ces patients et d’affiner petit à petit la formation des soignants locaux.

Après plusieurs années de pratique dans certains centres, les retours d’expériences montrent des ré-sultats probants dans le traitement des constrictions permanentes des mâchoires. Pour autant, Physion-oma poursuit son travail de recherche sur le terrain ainsi que sur le plan théorique, pour affiner les tech-niques de prise en charge chez ces patients, à la fois au niveau de l’évaluation et des modalités de réédu-cation : quand, comment et auprès de qui intervenir, sachant que chaque patient présente des séquelles bien spécifiques, nécessitant des approches réédu-catives particulières et précises à chaque fois. La ré-flexion se poursuit donc en même temps que le travail de terrain sur les deux volets que sont la rééducation et la formation.

www.physionoma.comCOnTACT [email protected]

Page 28: Obtus Magazine #1 – Mars-Avril 2013

l

La grande distribution… de baffes

A la suite de Libération, le Canard enchaîné parle de la vie sans hypermarché à Puy-guil-laume en Auvergne. Avec une certaine délectation, le tonitruant Michel Charasse, maire à l’époque de ce village de 2700 habitants, raconte la venue de trois hommes de la grande distribution qui lui laissent une enveloppe contenant 500 000 francs

EcOnOMIE

PAR X. lAuPRêtRE

28 | obtus | Mars - avril | 2013

L’un d’eux lui dit « qu’il en aura bien l’utilisation… ». Mais Charasse n’est pas du genre à se laisser faire. ni une, ni deux, il répond que si c’est une tentative de corruption, il appelle le garde champêtre qui notifiera le délit et si c’est une donation pour le bureau d’aide sociale de la ville, il leur signe un reçu. Les hommes surpris par sa réaction répondent en bafouillant que « oui, c’est un don… ».

il n’y aura jamais d’hyper ou de super à Puy-Guil-laume et la vie économique locale s’en ressent avec pas moins de 38 commerces pour l’habillement ou l’alimentation.

Je ne peux m’empêcher de comparer Puy-Guil-laume avec Toucy, puisque c’est le même nombre d’habitants. Certes, la « capitale » de la Puisaye a encore des commerces en centre-ville, mais qui vi-vent difficilement avec la concurrence des deux su-permarchés et des deux grands magasins de brico-

lage. Ajoutons à cela que les « hypers » sont, tout de même, loin vers Auxerre.

La france est pour une fois championne du monde. Cela pourrait nous réjouir si ce n’était un autre re-cord que la densité d’hypermarchés par habitant. On trouve dans l’hexagone un hypermarché pour 46 000 habitants, alors qu’en Allemagne c’est pour 51 000 et en italie pour 130 000. Curieux pour un pays dont on rabâche sans cesse qu’il est sous-équipé au niveau des supermarchés à cause de la loi Royer (voir doc-ument ci-joint) ?

LA gRAnDe DIstRIbutIOn FACe A LA LOI ROyeR

La grande distribution française représentée par ses cinq grands groupes (Système U, Carrefour, Casino, Leclerc, Auchan et les Mousquetaires) a fait un chif-fre d’affaires de 245 milliards d’euros (en 2009), soit l’équivalent du PiB du Venezuela ou la Colombie et

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cinquante fois celui du niger. Mais hélas, malgré leur implantation dans le monde entier (Carrefour est le second distributeur mondial), les ventes marquent le pas, voire chutent carrément !

Toujours à la recherche des nouvelles formes de consommation, la grande distribution se cherche…

Actuellement elle lorgne du côté du bio, qui est pourtant un nain économique (3,3 milliards d’eu-ros), mais qui connaît des progressions parfois à deux chiffres selon les années.

Bien sûr, quand la grande distribution se met au bio, c’est avec ses méthodes d’étranglement des agriculteurs, des coûts et de l’éthique. D’ailleurs, la plupart des produits bio proposés en supermarché, viennent de l’autre bout de la planète.

De même quand l’hypermarché tente de séduire la clientèle avec le nouveau concept de la proximité, le producteur local n’est jamais bio. On ne peut pas tout avoir !

Alors comment peut-on encore s’étonner de trouver du cheval dans des lasagnes au bœuf ?

tOujOuRS à lA REchERchE dES nOuvEllES FORMES dE

cOnSOMMAtIOn, lA GRAndE dIStRIButIOn SE chERchE

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Obtus sous un autre angle

LOi ROYER, que dit le texte ?

Depuis de nombreuses années en france, on

a tenté de protéger les petits commerces face

à l’essor de la grande distribution. Plusieurs

textes ont été votés: loi Royer, loi Galland, loi

Raffarin qui limitent les ouvertures des grandes

surfaces par zones géographiques et exigent

des autorisations préalables pour l’ouver-

ture des hypermarchés. Or, ces lois n’ont pas

empêché l’agonie des petits commerces. Pire,

elles n’ont pas favorisé le pouvoir d’achat puis-

que selon plusieurs études, les prix sont, en

france, supérieurs d’au moins 5% à ceux de

nos voisins. Enfin, ces réglementations ont eu

un effet pervers avec la création de monopoles

dans certaines zones géographiques.

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qc o M M e n t survivre a une cr ise c a r d i a Q u e L o r s Q u ’ o n est seuL ?

cette info c ircuLe ac-tu eLLeMent sur Les ré-seaux so -c iaux , Mais e s t - e L L e v é r i f i é e ?

obtus vous donne Les cLés contre cette désin-f o r M at i o n .

La crise cardiaque ap-pelée en terme médical infarctus du myocarde est une obstruction par-tielle ou totale d’une ou plusieurs artères irri-guant le cœur.

C’est une urgence médi-cale car elle peut en-trainer l’arrêt cardiaque, donc la mort !

quand on ressent les signes typiques suiva-nts : douleur thoracique retro-sternale ou dorsale oppressante avec ou non irradiation dans le bras et/ou la mâchoire il convient de se mettre au repos en s’allongeant sur le côté et d’appel-er ou de faire appeler par une personne le

SAMU (15) ou les Sa-peurs Pompiers (18) afin d’être dirigé en urgence vers un service de car-diologie pour subir une coronarographie afin de désobstruer l’artère !

Les maladies cardio-vas-culaires demeurant la cause majeure de mortal-ité dans les pays occiden-taux, il était étonnant que jusqu’ici aucun hoax 1 n’ait abordé ce sujet touchant de près beaucoup d’entre nous.

C’est désormais chose faite avec ce message “médical” qui voyage sur le web et nous arrive des Etats-Unis après avoir transité par le québec.

il serait tellement simple de se sauver la vie en cas de crise cardiaque :tousser violemment per-mettrait d’effectuer une

coMMent traiter une réeLLe attaQue cardiaQue ?

SAnté

PAR OBtuS tEAM

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Obtus sous un autre angle

Appellez les secours avec le 112

américaine conteste formellement sur son site la pertinence médicale de cette technique d’auto réanima-tion.

De son côté, l’Université de Laval citée dans le message a confirmé qu’il s’agissait d’une fausse informa-tion n’émanant pas de l’un de ses professeurs.

L’intensité de la compression thora-cique qu’il faut pour que le massage soit efficace hémodynamiquement,

sorte d’auto massage cardiaque et d’éviter ainsi de perdre connaissance en attendant l’arrivée des secours

Comme d’habitude pour ce type de mes-sage, une caution scientifique incon-tournable est apportée par l’émetteur du Hoax : un professeur de l’Université de Laval à Québec. Ce message paraît d’autant plus crédible que le massage cardiaque fait parti des soins d’urgence délivrés par toute équipe médicale.

Cependant, l’association de cardiologie

demande une dépression du sternum de plusieurs centimètres ! C’est illusoire de penser qu’il suffit de tousser pour maintenir une pression artérielle suffisante pour le cerveau.

Depuis le Décret n° 2007-705 du 4 mai 2007 relatif à l’utilisation des défibrillateurs automatisés externes par des personnes non médecins et modifiant le code de la santé publique, « Toute personne, même non médecin, est habilitée à utiliser un défibrillateur automatisé externe répondant aux caractéristiques définies à l’article R. 6311-14 ». Depuis le 4 mai 2007, tout citoyen français est donc autorisé à utiliser un défibrillateur automatisé externe, que ce soit un DEA ou un DSA, sans précisions concernant la formation initiale et/ou continue.

1. Un hoax est une information fausse, périmée ou invérifiable propagée spontanément par les internautes.

“ “ c’ESt cOMPlètEMEnt IlluSOIRE dE PEnSER qu’ Il SuFFIt dE tOuSSER POuR MAIntEnIR unE PRESSIOn ARtéRIEllE SuFFISAntE

POuR lE cERvEAu.

A vOIR A LIRe suR Le webLa Crise cardiaque : Avant - Pendant - Après.edition : beLInCe livre pratique et sim-ple dédramatise la crise cardiaque

calendrier des principaux marathon en france et dans le monde.

http://jaimemoncoeur.fedecardio.org1 vie 3 gestesadopter la bonne attitude et faire les gestes qui sauvent !

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blanche, c’est très motivant d’avoir tout à inventer !

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