observatoire des professions de l'image 2009

20

Upload: jacques-hemon

Post on 09-Mar-2016

224 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

Etude documentaire annuelle présentant les tendances du marché de la photographie et de l'image en France

TRANSCRIPT

Page 1: Observatoire des professions de l'image 2009
Page 2: Observatoire des professions de l'image 2009

➜ © API 2

2008 :la grande conversation

tat, étaient habités par une véritable frénésie de prise de vue. Ces deux nouvellesformes de pratiques photographiques sesont imposées avec une rapidité stupé-fiante. Elles témoignent d’une rupture avecles codes de la photographie du XXe sièclequi dans la majorité des cas était destinéeà renforcer le caractère social de la famille.La photo amateur a progressivement laisséplace à la fin des années 60 à une « photo

affective », selon la sociologueIrène Jonas (*) qui, pour com-prendre l’émergence de cettenouvelle pratique, préconised’«appréhender tant les nou-velles manières d’être enfamille que le renouvellementdu rôle de l’enfant ».

Nouveau potentiel de marché Le marché de la photographie s’inscrit doncen 2008, dans des besoins nouveaux : à l’origine cantonnée au service de lamémoire familiale et à la créativité personnelle, la photo sert aujourd’hui lesbesoins individuels : construction d’iden-tité, réputation numérique, développe-ment de liens sociaux… autant d’usagesdécryptés par la septième vague du baro-

Le développement de Facebook, Dailymotion ou Flickr pour n’évo-quer que les plus populaires,

atteste du triomphe des nouvelles formesde sociabilités développées grâce à l’Inter-net. Le rôle des outils numériques de créa-tion individuels dans ce succès est central,au premier rang duquel se place l’appareilphoto numérique, suivi de près par lescaméscopes et autres camphones. Leconstat est majeur, puisque laphotographie, moyen facile etintime de représenter sa vie,est devenu avec l’Internet unpuissant outil de relationsociale : que seraient lesréseaux sociaux sans échangede photographies ?

La photo conversationnelleUn nouveau type de photo, que nous dési-gnerons « conversationnelle », s’est large-ment répandu depuis trois ans chez lesadolescents et les jeunes adultes, battanten brèche la photo « situationnelle » despremières années de découverte du numé-rique (2002-2005) : une époque où les amateurs fascinés par la gratuité de l’en-registrement et l’instantanéité du résul-

mètre API/Ipsos réalisées au cours de l’été2008 (voir pages 4/5).A ces pratiques déjà matures, d’autres necessent de s’ajouter au gré des innovationsintroduites par les fabricants d’équipe-ments numériques : vidéo HD sur lesreflex, téléprésence (cadres numériquesconnectés), ubiquité (sites de partage), géo-localisation des images ou encore recon-naissance biométrique servant l’indexationautomatique des photos. L’appareil photos’intègre désormais dans un écosystèmenumérique convergent et ouvre à desusages innovants quasi-infinis.

Le reflex, remède anticriseL’intérêt pour la prise de vue dès l’adoles-cence ne favorise pas seulement le main-tien des volumes de ventes à un niveau trèsélevé (4,8 millions d’appareils commercia-lisés en 2008),mais augmente la cultureglobale des consommateurs vis-à-vis deséquipements photo. Cette éducation pré-coce pousse au multi-équipement, et aurenouvellement du marché vers le haut, —vers les reflex—. Phénomène heureux quicontribue à compenser l’érosion généraledes prix. Imputable à la maturité du mar-ché français (66 % des foyers équipés), les

PAR L’OBSERVATOIRE DES PROFESSIONS DE L’IMAGE

SOMMAIRELes Français accros de photo 04

Équipements de prise de vue 06

Consommables 10

Services 12

Distribution 14

Photo d’art 15

Photo professionnelle 16

Bilan 2008 - Perspectives 2009 18

Les chiffres clés 2008 19

En 2008, les pratiques de prise de vue dessinent les nouveaux contours d’une culture photographique de massedans laquelle le recueil de souvenirs n’est plus qu’une descomposantes de la motivation à photographier. La frénésie despremières années du numérique a fait place à des habtitudescréatives et diversifiées qui exploitent largement lesressources de l’informatique et de l’Internet. Les usagessociaux de la photographie se déploient de façon inédite àtravers les réseaux communautaires venant soutenir lacroissance des marchés des biens d’équipements etnotamment celui des appareils de prise de vue. Le tiragephoto quant à lui, renoue avec la croissance tandis que le boomdu marché des albums photo se poursuit partout en France.

4,8 millionsd’appareils photo

ont été commercialisésen France en 2008

(Source Sipec)

Page 3: Observatoire des professions de l'image 2009

Distribution et services

Prise de vue professionnelle Art et culture

Fabricants

Circuits de distribution

physiques

Photographesen magasins

Muséeset galeries

Formationartistique

AArA tEdition

et presseEvénementset festivals

Prppprof

Photographesindépendants le e

Services auxprofessionnels

Agences etphotothèques

Equipements(appareils etaccessoires)

FaFConsommables

(encres/cartes mémoire/supports d’images)

Equipements du pointde vente

(bornes, minilabs,mobilier)

DDiD steet s

E-commerce / e-services

CCen(e

Fonction Commerciale Fonction Production

Fonction ConsommationFonction Création

Formationprofessionnelle

Univers desprofessionsde l’image

ventes de compacts et bridges voient leurvolume décliner pour la seconde fois depuisl’avènement du numérique (- 4,5% en 2008selon Sipec). Celle-ci n’est qu’insuffisam-ment compensée par l’engouement dupublic pour les reflex (+ 17 % en 2008 envolume selon Sipec soit près de 390 000 unités vendues). Ce marché géné-rateur d’une forte valeur ajoutée (+ 7 %)pèse selon GfK quelques 291 millions d’euros. Les reflex et leurs objectifs reste-ront les produits phare de l’année 2009 surle marché des équipements de prise de vue.

Priorité aux services créatifsLe volume de tirages ne saurait rendrecompte seul de la bonne santé du secteurdes services photographiques désormaisportés par les objets personnalisés et lesalbums. Les nouveaux services progres-sent dans tous les circuits, mais principa-lement sur l’internet en générant sur ceseul canal plus de 62 millions d’euros(source GfK) en progression de 14 % envaleur. Personnalisation et co-productionsont les deux moteurs de ce succès servispar des logiciels de création intuitifs et ledéveloppement d’une culture numériquede masse.

La généralisation des technologiesnumériques s’est traduit par unfort décloisonnement des métiersau profit d’une rationalisation des fonctions professionnelles.Désormais, l’essor du secteur de l’image, totalement converti au numérique, repose pour une part sur l’innovation des fabricants qui soutient la consommation,mais surtout sur le déploiementd’une économie de l’immatériel et de la connaissance dans laquellela photographie joue un rôle majeur.

➜ 3

Le e-commerce en pointeFace au succès populaire de la photographienumérique, les photospécialistes et les sitesde e-commerces engrangent les succès. Les premiers grâce au reflex, les second profitant d’un public à la recherche d’infor-mations comparatives et du meilleur prix :puissance d’achat, logistiques, visibilité, culture de la convergence numérique expli-quent ces performances. Le marché desreflex permet aux protospécia-listes de conforter leur parts demarché à 16 % en valeur sur lemarché photo-vidéo en crois-sance de 1 % (source GfK).

Des professionnels en résistanceAlors que la montée en puis-sance des sites de vente de photographie «low cost » se poursuit (Fotolia.com, iPhoto-Stock.com…), le géant Getty renforce saposition de monopole mondial en rachetantJupiter Images et en ouvrant son site à lavente de photos amateurs en partenariatavec flickr (Yahoo). Le « crowsourcing »(production par le grand public) devient undes symboles de la dérégulation du mar-ché de l’image. Un défi face auquel les pho-

tographes professionnels doivent s’adap-ter et se battre. Dans ce contexte, ledéploiement précipité par l’Etat françaisde dispositifs de prise de vue d’identité bio-métrique dans 2000 mairies aura été perçuen 2008 comme un camouflet à l’encontredes professionnels qui ont multiplié lesactions d’informations et de défense deleurs intérêts.

2008, l’année photoLe marché des biens d’équipe-ment photo n’est pas seul a profiter de l’engouementphotographique des Français: il touche également les acti-vités culturelles et les mani-festations, autour de ce qui estdevenu une véritable activité

de loisirs de masse : jamais dans le passé,Paris n’aura été le siège d’autant d’exposi-tions et évènements photographiquesmajeurs. Le salon de la photo organisé parles acteurs du marché illustre ce succès, etpour la première fois a enregistré le chiffrerecord de 53 000 entrées (+ 10 % par rap-port à 2007). Un quart des possesseursd’appareils photo numériques estimentd’ailleurs s’adonner à la photographie parpassion !

© API

66 % des foyers françaisdisposaient en 2008

d’au moins un appareilphoto numérique

(Source API / Ipsos)

Page 4: Observatoire des professions de l'image 2009

Les françaisaccrosde photo

➜ © API 4

0

10

20

30

40

5049

32

26

1924

18

20

12

14

3833 35

20

1613

8

Pour communiquer sur InternetPour me prendre moi-même en photo

RetraitésParentssans enfantsà domicile

Parentsavec enfants- de 6 ans

Parentsavec enfants+ de 6 ans

Couplessansenfant

Célibatairesactifs

sans enfant

EtudiantsLycéen0

20

40

60

80

100

Pour prendre des/mes enfants en photoPour me prendre moi-même en photo

RetraitésParentssans enfantsà domicile

Parentsavec enfant

de plusde 6 ans

à domicile

Parentsavec enfantde moinsde 6 ans

à domicile

Couplessans enfant

Célibatairesactifs sans

enfant

EtudiantsLycéen

A chaque étape de la vie, son usage photographique ! »Voilà comment on résume chez Ipsos les résultatsdes pratiques photo des Français, celles-ci n’étantpas analysées en fonction de l’âge, mais selon lesstades de la vie humaine. Deux de ces usagesconcernent directement la construction de l’identitéà travers la photo de soi et les besoins d’échangesociaux comme s’exposer sur le Web : site Internet,blog ou réseau social. L’arrivée des enfants marqueune rupture dans l’utilisation de l’appareil photo,dont l’objectif se tourne définitivement — et pour le reste de la vie —vers la descendance.

La parentalité est confirmée – sans surprise –comme facteur majeur d’activité photographique. Le baromètre API/Ipsos montre pour la premièrefois que « l’appétit photographique » se tourne versl’enfant à sa naissance, puis se réduit progressive-ment en perdant 14 % à partir de l’âge de six ans.Il reste encore très élevé chez les parents dont lesenfants ont quitté le domicile familial (75 %) et chezles retraités (70 %). Grâce aux photos, les parentsdeviennent les narrateurs de leur vie et de celle de leurs enfants, confortant leur image et celle deleur famille.

OPI 2009

L ’analyse de l’intimité des usagesphotographiques prend acte ducaractère individuel de l’utilisation

des équipements numériques à toutes lesétapes de la chaîne de production photo(prise de vue, traitement, impression).L’analyse par foyer ne détecte d’ailleurs pasune progression du taux d’équipement desménages (stabilisé à 66 % selon API/Ipsos)alors que les ventes se sont élevées à 4,8millions d’unités en 2008. Multi-équipe-ment et renouvellement caractérisent doncce marché des appareils photo, devenumature cinq années après avoir atteint leseuil des 15 % de foyers équipés, symboliquedu passage au marché de masse.

Culture de la prise de vueMais l’appareil photo n’est plus seul à géné-rer des usages photographiques : en 2008,59 % des foyers possèdent également untéléphone à fonction photo (+ 8 % par rap-port à 2007) et 31 % d’entre-eux un camé-scope numérique (+ 5% par rapport à2007). Cet environnement contribue à ladiffusion d’une culture de la prise de vuepuisque près d’un foyer sur deux a faitusage d’un mobile pour faire des photosdans les six mois précédent l’enquête.Chiffre à mettre en rapport avec les 18 % defoyers qui ont utilisé en 2008 un appareilprêt-à-photographier argentique.Un seuil semble toutefois être atteint : un

quart des foyers reste exclusif argentique,tandis que près de la moitié d’entre-eux ontdéfinitivement adopté le numérique commeunique solution de prise de vue. Enfin 18 %des foyers utilisent encore les deux techno-logies (en retrait de 6 % sur un an). Au final,ce sont trois foyers sur quatre équipé d’unappareil de prise de vue qui déclarent avoirpris des photos numériques au cours dessix derniers mois précédent l’enquête. Deschiffres qui rappellent que la photographiefait partie des pratiques créatives les pluscourantes de la vie sociale.

Pour la première fois le

baromètre annuel API/IPSOS

rend compte des pratiques

photographiques individuelles

des Français. L’occasion de

découvrir l’envers caché d’une

consommation photo

dynamisée par les nouveaux

usages. Aussi apprend-on que

les jeunes restent en contact

très régulier avec leurs grands-

parents par le partage de

photos via Internet ou encore

que le premier appareil photo

des adolescents de 15 ans est

un… téléphone ! Mais plus

encore, c’est le rôle majeur

tenu par les femmes dans les

services photo qui s’affiche à

l’évidence…

Raisons de photographier :une construction de l’identitéEn pourcentage de la catégorie de population interrogée(source : baromètre API/Ipsos 2008).

Raisons de photographier : l’enfant sujet roi(source : baromètre API/Ipsos 2008).

Page 5: Observatoire des professions de l'image 2009

➜ © API 5

Nombre de photos prises en moyenne par an et par équipementde prise de vue(source : baromètre API/Ipsos 2008).

(*) Par extrapolation du nombre de photo prises dans les six mois précédents l’enquête Ipsos/API de juin/juillet 2008.

(**) Sur la base de 30 photos/film enregistrées en moyenne sur 8,3 millions de films consommés en 2008 en France (source Sipec/SNSII).

0 500 1000 1500 2000

/ Reflex

/ Bridge

/ Compact

/ Camphone

/ Appareil argentique

(moyenne par appareil)

35

162

1 078

1 490

1 74410

20

30

40

50

60

70

80

Par passion: la photographie est un de mes Pour obtenir des photos de grande qualité

RetraitésParentssans enfantsà domicile

Parentsavec enfant

de plusde 6 ans

à domicile

Parentsavec enfantde moinsde 6 ans

à domicile

Couplessans enfant(actifs ouau foyer)

Célibatairesactifs

sans enfant

EtudiantsLycéen20

40

60

80

100

Camphones

Appareils numériquesAppareils argentiques

Autresmoments

Pendantla semaine

Lorsd'événements

publics

Pendantles

week-end

Lorsd'événements

privés

En vacances

Le nombre de photos enregistrées par les appareilsnumériques s’envole*. De plus de 1000 en moyenneavec les compacts à plus de 1700 avec les reflexnumériques contre seulement 162 avec les camphones (téléphones à dispositif de prise de vue intégré). Les sept millions d’appareils argentiquesencore actifs n’auront produit au cours de la mêmepériode que 35 photos en moyenne** correspondantà la consommation de 8,3 millions de films.

L’exigence de qualité est associée à l’utilisation de l’appareil photo pour plus de la moitié des personnes interrogées (51 %). Un quart de celles-cifont entrer la photo dans leurs centres d’intérêts jusqu’à la passion (24 %). Passion et exigence de qualité se retrouvent le plus massivement chezles individus en couple sans enfant : temps disponible,occasions de rencontres sociales (voyage, loisirs,week-end, fêtes…) et budget disponible expliquentcette surreprésentation. Une cible marketing dechoix !

Un lycéen sur cinq utilise quotidiennement son téléphone en fonction prise de vue. Les jeunesgénérations porteront donc une vraie culture de la prise de vue, même si les premiers pas photographiques sont réalisés avec un téléphone !Autre enseignement : 4 à 9 % des Français de 15 à 65 ans (soit de 1,5 à 3,5 millions de personnes environ) font des photos tous les joursavec leur téléphone ; 20 à 30 % d’entre eux photo-graphient au moins une fois tous les 15 jours ! Ces nouvelles habitudes constituent un socle favorable pour l’avenir du marché photo, notammentcelui des appareils de prise de vue.

2009 fait entrer le marché dans une phaseattendue de son développement : la maturité.Le seuil de deux foyers sur trois équipés d’un appareil photo numérique est dépassé, laissant derrière nous le pic de consommationlié au renouvellement du parc d’appareils

photo. Si à bien des égards, la crise a des effets néfastes pournotre marché (parité monétaire, moral des ménages ou ralen-tissement économique général) tout indique que celle-ci a peude prise sur l’envie des consommateurs de disposer d’un équipement photo de dernière génération. Il semble au contraireque l’extension des usages individuels de la photo, autant quel’importance statutaire accordée à ces objets, aiguisent l’appétit

photographique : en témoigne le volume élevé des ventes (4,8 millions d’appareils en 2008) et l’engouement toujoursaussi fort pour les reflex et leur gamme d’objectifs. Sur la scène culturelle, même constat : l’envie de découverte et d’émotionpousse les foules vers les lieux de la photographie dont leschiffres de fréquentation s’envolent. Face aux risques cumulésde la crise économique et de l’arrivée à maturité du marchéphoto, l’USPII ne peut que se réjouir d’intervenir sur un marchéoù l’implication des consommateurs n’a jamais été aussi élevée.Un facteur qui constitue un atout décisif pour ses membres en 2009.

(*) Union des Syndicats Professionnels de l’Image et de l’Information.

49%des photographesamateurs ont utiliséexclusivement desappareils photonumériques en 2008, ils étaient 42 % en 2007.(Source : API/Ipsos)

71%des utilisateursd'appareils numériquesarchivent sur ordinateurla totalité de leurs photostransférées, et 11 % enarchivent les 3/4. (Source : API/Ipsos)

55%des utilisateursd'appareils numériquesont consulté des photosde leurs amis en ligne encours des six moisprécédents l'enquête.(Source : API/Ipsos)

32%des utilisateursd'appareils numériquesmettent des photos en ligne.(Source : API/Ipsos)

85%des pratiquants de photonumérique se déclarentconfiant dans le stockagesur disque dur externe. (Source : API/Ipsos)

BER

NAR

D M

ATU

SSIE

RE

Raisons de photographier : désir de qualité et passionEn pourcentage de la catégorie de populationinterrogée (source : baromètre API/Ipsos 2008).

Équipements photo utilisés selonles occasions de prise de vue(source : baromètre API/Ipsos 2008).

DIDIER QUILAIN - PRÉSIDENT DE L’USPII*

Page 6: Observatoire des professions de l'image 2009

Le reflex tire le marchéA cette situation favorable pour le main-tien du marché des appareils à un hautniveau, s’ajoute le succès des reflex, quis’invitent en tête des intentions d’achat dubaromètre Ipsos/API : 14 % des personnesinterrogées (contre 11% pour les compacts)estimaient en septembre dernier avoir l’in-tention d’acheter un reflex au cours des sixmois suivants l’enquête. En repoussant leslimites de la prise de vue et en garantis-sant aux utilisateurs des résultats photo-graphiques très supérieurs à ceux fournispar les compacts, les reflex font rebondirle marché des objectifs et des accessoires.Cette montée du segment apporte auxréseaux de distribution une manne provi-dentielle : s’ils ne représente que 8 % desappareils vendus, l’univers du reflex (boî-

0

1000000

2000000

3000000

4000000

5000000

6000000

Reflex numériques

Compacts et bridges numériquesargentiques

20082007200620052004

272 69 19455

4057 4400 4220 4652 4400

333 390255180107

➜ © API 6

Parc actif* des équipementsde prise de vue photoEn millions d’appareils - (d’après baromètre API/Ipsos)(*) Ensemble des appareils de prise de vue utilisés au moins une fois entre avril et septembre 2008.

0

10

20

30

40

50

60

70

80

20082007200620052004

74%69%

60%

51%37%

0 5 10 15 20 25

Camphones

Camescope

Prêt-à-photographier

Appareils argentiques

Appareils numériques

(en millions)

22,8

7

5,3

3,2

18,7

La bonne tenue du marché des appareils photo en 2008, alors que les camphones poursuivent leurprogression (+ 3,1 % en 2008 selon GfK) contri-buent une nouvelle fois à faire croître le parc de dispositifs de prise de vue en activité. Un phénomènequi compense la désaffection pour les appareilsargentiques, notamment les prêt-à-photographier.Au total, ce ne sont pas moins de 57 millions dedispositifs de prise de vue qui ont été utilisés aucours des six mois précédent l’enquête API/Ipsos(de mars à août 2008).

En entrant dans sa phase de matu-rité que le recul des ventes sou-ligne (-4 % selon Sipec) le marché

des appareils photo, avec ses 4,8 millions deventes, reste toujours l’un des plus volu-miques sur le secteur des biens de consom-mation techniques. En 2008, alors quedeux foyers sur trois possèdent un appa-reil numérique en France (sourceAPI/Ipsos), le multiéquipement devient larègle pour 15 % d’entre-eux (source GfK).Le paneliste estime même que 4 % des foyers disposent de troisappareils et plus… Le remplace-ment constitue même la motiva-tion principale pour 29 % desacheteurs d’appareils numé-riques (source baromètreAPI/Ipsos). Si le taux d’équipe-

ment par foyer stagne à 66 %, la bonne labonne tenue du marché en volume — sansinflexion forte après la fin de la phase deremplacement de l’argentique — traduit levif intérêt du grand public pour les appa-reils de dernière génération, et cela d’autant plus qu’ils sont devenus des objetsstatutaires du quotidien. La recherche devaleur immatérielle dans la possessiond’un appareil renforce le critère de marqueau moment de l’achat, lequel est d’autant

plus élevé que l’appareil estsophistiqué. La marqueapparaît comme détermi-nante pour 31 % des ache-teurs de compacts, 39 % debridges et 57 % de reflex(source API/Ipsos).

Evolution des pratiques photographiques* des foyers françaisEvolution 2008 : + 5 %.(*) Part des foyers français ayant déclaré avoir pris desphotos entre avril et septembre 2008.(source : baromètre API/Ipsos 2007).

En 2008, trois foyers français sur quatre déclarentavoir utilisé un appareil de prise de vue au coursdes six mois précédent l’enquête API/Ipsos. Ce chiffre témoigne de la valeur d’usage croissantedes appareils photo numériques, qui pousse petit à petit les Français à les utiliser plus fréquemment :dans les mêmes conditions d’étude il y a cinq ans,les pratiques se limitaient à seulement un foyer surquatre ! L’appropriation des outils de la chaîne de l’image dont les usages se sont diversifiés hors du champ de la photo-souvenir, explique ce tauxd’utilisation élevé.

Le marché des appareils photo de 2004 à 2008Evolution 2008 : - 4 % (volume) ; -10 % (valeur).• Compacts et bridges numériques :

- 5,4 % (volume) ; - 17 % (valeur).• Reflex numériques : + 17 % (volume); +10 % (valeur).• Appareils argentiques : volume non significatif.

(en milliers d’unités - données sell-in - source : Sipec).

2008 marque le passage du marché des appareilsphoto numériques à sa phase de maturité et simultanément la disparition du marché des appareils argentiques (dont les statistiques ont étéabandonnées). La volumétrie du marché reste trèsélevée (4,8 millions de pièces selon Sipec) en dépitde la baisse des ventes de compacts (- 5 %). Le dynamisme du marché des reflex vient compensercette érosion des ventes tant en volume (+ 17%) qu’en valeur (+ 10 % selon Sipec). Au total il se sera vendu 2,5 fois plus d’appareils en 2008 qu’en 1998, l’année record des ventesd’appareils argentiques en France.

Le reflex,marché oubliéde la crise

EQUIPEMENTS

+17 %, c’est la croissance

en volume du marchédu reflex en France

en 2008.(Source Sipec)

Page 7: Observatoire des professions de l'image 2009

0

100

200

300

400

500

600

20082007200620052004

218296

364

471540

Plus de400 !De 300

à moinsde 349 !

De 250 à moinsde 299 !

De 200 à moins de 249 !

Moins de 100 !

De 150 à moinsde 199 !

De 350à moinsde 399 !

De 100à moinsde 149 !

25%

24%

10%

2%2%8%

9%20%

Structure du marché des compacts numériquesselon leur prix TTC en 2008Ventes totales : 4 025 000 appareils. Evolution 2008 : - 5 % en volume.Prix moyen marché : 232 " (-8 %)(Sources : Sipec / GfK)

Structure du marché des appareilsphoto numériques en 2008Evolution 2008 : - 5 % (CA total : 1,099 milliard d’"TTC)Prix moyen marché : - 8% (214 ")(En valeur - Source GfK)

Le marché des objectifs de 2004 à 2008Evolution 2008 : + 15 % (volume) ; + 3 %(en valeur).(En milliers d’unités – Source Sipec)

La baisse du prix moyen des appareils (- 8 % selonGfK) a profité cette année aux consommateurs quiont privilégié les compacts à moins de 149 euros(45 % des ventes selon Sipec). Cette catégorie aprogressé de 6 % en volume en offrant une résolu-tion dépassant les sept millions de pixels alors quela norme s’est installée entre huit et neuf millions depixels pour près d’un compact sur deux. La qualitédes modèles d’entrée de gamme proposés expliquece succès alors que les foyers sont massivemententrés dans une phase de multiéquipement (60 %des achats selon GFK), 15 % des foyers possédantdeux appareils ou plus selon le paneliste.

En progressant cette année de +15 % en volume, le marché des objectifs interchangeables talonnenaturellement celui des reflex (+17 % selon Sipec).Celui-ci aura plus que doublé en douze ans à 540 000 pièces soit un ratio constant de 1,4 objectif par reflex commercialisé. Les tendances? : apparition de zoom grand-angulaires offrant unetrès forte plage de variation de focale (visant àcontrer la concurrence des appareils bridges auxzooms toujours plus puissants) ; rajeunissementdes gammes professionnelles capables de satisfaire aux nouvelles exigences de qualité imposée par l’introduction de capteurs très haute résolutionsur les appareils professionnels.

Comme en 2007, les leviers de croissance du marchése nomment reflex et objectifs interchangeables. En ne représentant que 8 % des ventes totales desappareils, les reflex parviennent à générer 34 % de la valeur de ce marché ! L’érosion la plus sensible reste celle dont a été victime les bridges,avec une perte de –9 % en valeur en dépit des innovations proposées. « L’esprit reflex » a pourconséquence heureuse pour le secteur de stimulerles ventes d’accessoires : le poids de ses derniers a représenté 21 % de la valeur créée par la ventedes appareils en 2008 selon GfK.

➜ © API 7

1,1 milliardd’euros, le CA du marchédes appareils photo a reculé de 5 % en 2008en France.(données sell-out - Source GfK)

390 000 reflexont été commercialisé aux distributeurs françaisen 2008.(Source Sipec)

140 millionsd’appareils photo ont été commercialisé dans le monde en 2008 (Source GfK)

+11% c’est le chiffre decroissance mondiale du marché des d’appareilsphoto en 2008. (Source GfK)

23,6 millionsde téléphones mobilesdont 79% équipés de la fonction photo ont été vendus en France en 2008.(Source : GfK)

56 %34 %

9 %

Reflex+ objectifs

BridgesCompacts

tiers + objectifs) pèse 34 % dela valeur générée par lesventes totales d’appareils(source GfK). Sans parlerdes ventes d’accessoiresassociés (pour ne parler quedes sacs et des trépieds) dontle poids en valeur est évaluépar GfK à près de la moitié de celle généréepar les ventes d’objectifs !

Hybridation photo/vidéoCette effervescence autour du reflex estrenforcée par l’innovation de plusieursconstructeurs qui ouvrent la voie à laminiaturisation des reflex et à l’hybrida-tion. Tout à la fois bridge et reflex, appa-reil photo et caméscope les appareils Micro4/3 proposent de réunir les atouts de l’un et

de l’autre en profitant des progrèsdu numérique pour atteindre untrès haut niveau de qualité pho-tographique. Cet avènement auradonné naissance à de nouvellesgammes dédiées d’objectifs inter-changeable adoptant de nouvellesformulations optiques compactes.

La tendance à l’hybridation aura trouvéson paroxysme en 2008 avec l’introductionà partir du milieu de l’année de deux reflexdotés d’un mode vidéo HD. Un coup trèsremarqué par le marché, déjà habitué àtrouver un mode vidéo sur la quasi-totalitédes compacts (95 % des modèles selon GfK).Une réussite commerciale également,puisque les reflex à mode vidéo HD aurontreprésenté 3 % des ventes de l’année 2008et 8 % des ventes de décembre. Désormais

le chemin est tracé pour 2009 qui verrarapidement la généralisation de cette fonc-tion sur les nouveaux reflex.Les appareils bridges, premiers modèles àavoir promus le multi-usage photo/vidéoautour d’un design adapté à la prise de vuecontinue n’ont pas touchés les bénéfices dela montée des modes HD, et de la progres-sion stupéfiante vers des zoom à plage devariation de focale extrême (22x) : leursventes en léger déclin (-5 % selon Sipec),témoignent de la concurrence qui lesoppose aux compacts à zoom 10x et auxreflex plus accessibles et à peine plusencombrants.

Surpuissance du traitementAprès deux années marquées par la géné-ralisation des stabilisateurs optiques, puis

EQUIPEMENTS

34 %, c’est le poids en valeur

représenté par les reflex sur le marché

des appareils photo en 2008.( Source GfK)

Page 8: Observatoire des professions de l'image 2009

mémoire de l’appareil juste avant le déclen-chement ! Entre la déclaration d’amour desFrançais pour la photographie (24 % des per-sonnes interrogées estiment faire de la photopar passion selon le baromètre API/Ipsos),la présence de la vidéo sur les appareils enréponse aux attentes des consommateurs,et le développement de passerelles vers lemonde de l’Internet et de la télévision HD(connectivité HDMI par exemple), les condi-tions sont réunies pour le maintien d’uneattractivité élevée vis-à-vis des équipementphotographiques. Avec un atout culturelmajeur pour les industriels de la photo : enélevant toujours plus les critères de qualitéde leurs produits (fidélité, sécurité, et connec-tivité) ceux-ci se placent dans une positiontoujours plus favorable pour garder leuravance et créer la valeur ajoutée de demain.

➜ © API 8

Le marché des flashes de 2004 à 2008Evolution 2008 : - 21 % (volume).(En milliers d’unités - Source : Sipec)

0

10

20

30

40

50

60

20082007200620052004

35,537,2

45,2

51,2

40,5

0

100

200

300

400

500

20082007200620052004

144

447408

240

135

Le marché des flashes électroniques portatifsretrouve sa volumétrie des années 2005/2006 en encaissant un recul de – 21 % (source Sipec).L’augmentation de la sensibilité des capteurs peutexpliquer ce recul important autant que la prudencedes consommateurs vis-à-vis de leur budget d’équipement reflex. Cette contre-performance(avec un ratio de vente flash/appareil de seulement 1/10 en 2008 contre 1/6 en 2007 !) rappelle auxréseaux de distribution l’importance d’une mise en avant attrayante de cet accessoire indispensable.

mécaniques, et par la vulgarisa-tion des zooms grand-angu-laires, les compacts seconvertissent aux cadences deprise de vue élevées — voire trèsélevée —, sous un design de plusen plus « segmentant ». Appa-reils « durcis » (à la fois étancheset antichocs) design et couleursvintage (finitions roses ou bleu lavabo), nouvelles palettes de couleurs tendances…,l’hypersegmentation tend à répondre auxdésirs de singularité des consommateurs :l’appareil étant devenu un objet statutaire, ilne peut être le même pour tous.La puissance de calcul des appareils devientl’autre élément différenciant que les fabri-cants ont choisis de promouvoir en mettanten avant un bénéfice simple à démontrer.

La prise de vue ultra-rapideexprime la performance pureface à la concurrence, tout endémontrant la supériorité deleur processeur de traitement,organe stratégique qui détermine la qualité des pho-tos enregistrées. Désormais celui-ci assiste les amateurs en

détectant jusqu’à plusieurs dizaines devisages sur la photo, en déterminant la miseau point optimale et en déclenchant aumoment où les sourires sont synchronisés etles yeux tous ouverts. L’équation impossiblede la photo toujours réussie par des ama-teurs néophytes est en voie de résolution. Le pré-enregistrement permet en outredepuis 2008 de choisir a posteriorisur l’écrande l’appareil la photo enregistrée dans la

Marché des imprimantes photocompactes de 2004 à 2008Evolution 2008 : - 44 % (- 53 % en valeur)(En milliers d’unités - Source : Sipec)

Condamnées par les imprimantes multifonction que la polyvalence conduit à imprimer plus — enconfortant l’efficacité d’un modèle économique qui s’appuie sur la consommation d’encre à fortevaleur ajoutée—, les imprimantes compactes ont retrouvées leur vocation nomade oubliée à partirde 2004. Les volumes s’en trouvent lourdementimpactés, d’autant que le désengagement de trèsnombreux fabricants qui convoitaient ce marché nes’est pas fait attendre. Le prix moyen de 101 eurospour une imprimante 10 x 15, contre 92 euros pour un multifonction (source GfK), obligent les fabricants à miser sur d’autres bénéfices d’usages,notamment l’autonomie et la mobilité.

0

200

400

600

800

1000

Objectifs moyen format

Boîtiers moyen format

20082007200620052004

391

812763

895 909784

387495 472 456

Marché des appareils moyen format de 2004 à 2008Evolution 2008 : - 3 % (en volume)(En unité - Source Sipec)

La quasi-stabilité du marché des moyen format (-3 % selon Sipec) indique qu’en dépit des difficultés traversées par le monde professionnel, les acteurs les plus dynamiques du secteur trouventdans l’hyper-qualité une solution pour se différencieret rester compétitifs. Le marché se caractérise par un passage à des équipements 100% numé-riques, où l’investissement est partagé à part égaleentre l’appareil de prise de vue et le dos numériquequi intègre le capteur d’image haute résolution.Compte tenu des niveaux d’investissements ce marché est devenu essentiellement professionnel,les amateurs experts se repliant sur les reflex plein-format professionnels.

+10 %c’est la croissance envaleur enregistrée sur le marché « sell-in »des reflex en 2008. (Source Sipec)

66%Le taux d’équipement des foyers français en appareils numériquesse stabilise. (Source API/Ipos)

4 millionsc’est le nombre decompacts délivrés par lesfabricants aux circuits dedistribution en 2008.(Source Sipec)

51%des compactscommercialisés en Franceen 2008 offraient unerésolution de 8 à 9millions de pixels. (Source Sipec).

- 6%c’est le recul enregistrésur les ventes d’appareilsbridges au cours del’année 2008 (Source Sipec).

25% des Français interrogés

en septembre 2008déclaraient avoir

l’intention d’acheter unappareil photo numérique

dans les six mois (source API/Ipsos)

EQUIPEMENTS

Page 9: Observatoire des professions de l'image 2009

➜ © API 9

Marché des caméscopes de 2003 à 2008Evolution 2008 : -4 %(En milliers d’unités - Source GfK)

0

100

200

300

400

500

600

700

800

20082007200620052004

680740 710 710 680

0

300

600

900

1200

1500

20082007200620052004

1500

900

5190

0

1

2

3

4

5

20082007200620052004

0,21,5

0,8

2,7

4,1

Marché des cadres numériques de 2004 à 2008Evolution 2008 :+67 %(En milliers d’unités - Source GfK)

Le boom se poursuit ! Le marché des cadres numériques est parvenu à dépasser les 1,5 millionde pièces et devrait atteindre les 1,9 million d’unitésen 2009 selon GfK. Une situation prometteuse au moment où les modèles haut de gamme reçoivent une connectivité WiFi permettant une intégration dans l’écosystème numérique domes-tique préfigurant un nouveau mode dynamique de visualisation et de partage des photographies.Seule ombre au tableau, l’érosion rapide des prixsur ce segment très concurrentiel : - 58 % en deuxans et demi ! Leur prix moyen évalué à 88 euros par GfK en 2008 pourrait atteindre 77 euros en 2009.

Marché des disques durs externesde 2004 à 2008Evolution 2008 : + 52 %(En millions d’unités – Sources GfK)

La progression de la résolution des capteurs desappareils et le nombre croissant de photos prisespar les Français génère une forte augmentation des besoins de stockage que les consommateursdésirent simples et rapides à utiliser (au détrimentdes disque optiques comme les DVD). Le marchédes disques durs profite de cette demande (+ 52 % selon GfK) tout en subissant une forteérosion du prix moyen au Go stocké fort heureuse-ment compensé par l’adoption de technologies plus efficaces (passage à 500 Go de stockage par plateau) ce qui explique la bonne résistance de cemarché en valeur.

“Je partirai d’abord d’un constat rassurant :comme nombre de produits de consomma-tion, le marché photo n’a pas été impacté visi-blement en 2008 par la crise financière. Ilfaut sans doute interpréter cette bonne situa-

tion par le prix accessible des produits photo, si on les compa-re à ceux de l’automobile ou de l’immobilier. Mais égalementpar l’envie des consommateurs de disposer individuellementde ces produits attractifs au regard de leur prix et du bénéficed’usage qu’ils en retirent. Fait éclairant, selon un sondageIpsos pour le magazine LSA paru en 2008, l’appareil photonumérique est perçu par les consommateurs français comme ladeuxième innovation technologique des cinquante dernières

années après l’ordinateur ! Le marché photo reste donc unmarché d’envie, et pas seulement de besoin : l’appareil photoest un produit d’implication, ce dont nous nous réjouissons.L’exceptionnel niveau de fréquentation du Salon de la photo(53 000 visiteurs en hausse de 10 %) en octobre 2008 ledémontre. Pour le Sipec, il s’agit pour 2009 de répondre à cesattentes fortes des consommateurs, par l’innovation dans lesproduits mis en vente mais également en profitant du formi-dable élan vers les nouveaux usages créatifs et communau-taires. Ils seront les leviers de croissance du marché photo desannées futures.

(*) Syndicat des entreprises de l’Image, de la Photo Et de la Communication

64 %des bridges (contre 20 %en 2007) proposaient unzoom 28 mm en 2008.(Source GfK)

29%des compacts (contre 18 % en 2007)disposaient d’un zoom 28 mm en 2008. (Source GfK)

2,5 xen dix ans ! Les ventesd’appareils photo ont plusque doublé de 1998 à 2008. (Source Sipec)

15,3 %c’est le taux d’équipementfrançais en caméscopesnumériques fin 2008.(Source GfK)

56%des ventes de cadresnumériques de l’année2008 ont été réalisées surles mois de novembre etdécembre.(Source GfK)

Après avoir atteint son apogée en 2005 avec 740 000 pièces commercialisées, le marché descaméscopes enregistre un recul régulier depuis,dont - 4% en 2008 (source GfK). Les 680 000caméscopes commercialisés en 2008 sont tousnumériques après l’extinction de la vidéo analogique en 2006. Le marché 2008 se caractérisepar une extraordinaire croissance de la technologie d’enregistrement sur carte mémoirequi a représenté plus de 16 % des ventes sur l’année alors que l’offre était encore anémique au printemps 2008 ! Le relais de croissance de la haute définition est au rendez-vous en repré-sentant déjà 15 % des ventes !

PATR

ICK

GR

IPE

EQUIPEMENTS

BAUDOUIN PROVÉ - PRÉSIDENT DU SIPEC*

Page 10: Observatoire des professions de l'image 2009

tous les ans). Pour les marques, le main-tien de la valeur passe par le développe-ment de gammes offrant des vitesses detransfert élevées particulièrement utilespour exploiter les ressources des reflexles plus performants, et plus générale-ment pour tous les appareils dotés demode d’enregistrement photo à cadencerapide et de mode vidéo HD. L’attrait

du mode vidéo restel’un des facteurs lesplus stimulant pour ce marché, poussantles consommateurs

vers les capacités de stockage toujoursplus élevée. Compte tenu des besoinscroissants, le marché des cartes devraitrester bien orienté au cours des années à venir.

0

500

1000

1500

2000

20082007200620052004

1620

200209 247 283265

14501330 1280 1280

11840

885359

37 120

➜ © API 10

0

2

4

6

8

10

12

20082007200620052004

4,05,0

8,69,7

11 30%

47%

16%6%

1%1 Go et <

>8 Go 8 Go

4 Go

2 Go

L e marché des consommables photo(cartes mémoire, cartouchesd’encre, supports jet d’encre et

thermiques) reste dopé par la progressiondes usages numériques que traduit l’extraordinaire progression du nombre dephotos prises (1 744 photos annuelles enmoyenne par possesseur de reflex et 1 078 photos par possesseur de compactselon le baromètre Ipsos API/Ipsos). Aprèsplusieurs années d’éclipse, la redécouvertedu supportpapier comme moyen de sauve-garde et de partage, contribue également àcorriger la consommation de papier argen-tique. Une situation vertueuse où la prisede vue numérique (pratiquée dans 67 %des foyers français) et la familiarité avecles outils Internet (le e-commerce a affichéune croissance de + 26 % en 2008),

fournissent au secteur photographique un nouveau potentiel de progression.

Cartes mémoire :de belles perspectivesLe marché des cartes mémoires, dont lacroissance est évaluée à + 13 % en volume(source SNSII) est stimulé par la montéeen puissance de la résolution des capteurs,le succès des reflex etla généralisation desmodes vidéo sur lesappareils photo. Labaisse de leur prixmoyen favorise l’utilisation par les consom-mateurs de cartes aux capacités de stockage toujours plus élevée, toujourscommercialisées à des prix inférieurs (le coût du gigaoctet est divisé par deux

Alors que l’année 2008 aura vu la commercialisationdes premières cartes 64 Go, la grande majorité des usagers font appel aux cartes de 2 et 4 Go (63 % des ventes). L’augmentation simultanée de la résolution des capteurs et l’attrait pour le mode vidéo (qui compte parmi les critèresd’achat dominants pour les jeunes) constituent deux facteurs favorables à la montée des capacités de stockage élevées d’autant que ce choix ne s’accompagne pas d’une augmentation sensible du prix d’achat de la carte (par rapport à celle de capacité deux fois inférieure vendue auparavant).Une situation qui pénalise les marges des fabricantsdéjà grevées par la redevance pour copie privée qui favorise les achats hors de France sur les sitesde e-commerce.

Après avoir été fortement impactée par le déclin des ventes de films, la consommation mondiale de papier argentique se redresse sous l’impulsionde la demande de tirages numériques. Le succèsdes sites de tirage en ligne et celui des albums réalisés en argentique en 1 heure en magasin ou fabriqués à partir de tirages contrecollés participent à ce redressement. Si le marché dessupports jet d’encre se stabilise, celui des supportsthermiques commence une remarquable ascension.Ce graphe ne fait pas apparaître la concurrenceintroduite par les presses numériques qui imprimentdes photos sous formes d’albums sur des supportsd’impression couchés : or 20% des photos maté-rialisées devraient l’être sous cette forme dès 2009d’après FutureSource.

Le marché des cartes mémoire reste bien orientéavec plus de 11 millions de pièces commercialisées(hors première monte) selon le SNSII, en progressionde 13 % par rapport à 2007. Le succès du marchédes reflex permet aux leaders de cette industried’adresser une cible de clientèle exigeante en proposant des cartes haut de gamme auxconsommateurs voulant profiter des pleines performances de leurs équipement. Ces modèles à vitesse de transfert rapide constituent, avec les services associés de récupération de données, l’une des méthodes pour se soustraire aux critèresd’achat standard —prix et capacité mémoire, où la valeur ajoutée est minimale.

Marché des cartes mémoire en France selon leur capacité Evolution 2008 : + 13 % en volume(Source : SNSII)

Le marché mondial des supportsphoto de 2004 à 2008Evolution 2008 : + 5,1 % (+ 34 % supports thermiques ; + 6,8 % support jet d’encre ; 0 % supports argentiques).En millions de m2 (Source : Lyra Research)

Marché des cartes mémoire de 2004 à 2008 en FranceEvolution 2008 : +13 %.En millions d’unités (Source : SNSII)

Consommables photo :l’âge de la maturité

CONSOMMABLES

Jet d’encre (Grand public)

Jet d’encre (Minilabs/Bornes)

Sublimation thermique

Papier argentique

2,2 milliard d’euros,c’est le CA des ventes de

cartouches d’encres et de toneren France. (Source : GfK).

Page 11: Observatoire des professions de l'image 2009

STÉPHANE DOUVILLE PRÉSIDENT DU SNSII*

La bonne orientation du marché des consommables photo en 2008,symbolisée par la progression des ventes de cartes mémoire et declés USB, ne saurait éloigner la menace que la redevance pour copie privée fait peser sur ces marchés. En effet, notre syndicat a saisi le

Conseil d’Etat afin de faire évoluer les règles de calcul de la redevance, dont l’iniquitépénalise largement le marché français des supports de stockage d’images. Il est crucial que les pouvoirs publics comprennent que cette redevance pour copie privéene doit pas entraver l’évolution des ventes des cartes mémoires et clés USB, commece fut le cas pour les CD et DVD, — où plus de 50% des volumes achetés par les Français l'ont été en dehors de nos frontières ! — Il est vrai que le montant de la redevance pouvait en effet représenter jusqu’à 3 fois le prix du DVD !… Une décisioncontraire à toute logique de bon sens pourrait par ailleurs tuer le marché du Blu-Rayenregistrable, produit à peine né. Elle pourrait affecter également les ventes desdisques durs externes, produits plébiscités par les consommateurs français et dontle statut s’apparente de plus en plus aujourd’hui à celui de consommable.Si les écrans ont bouleversé les usages de la photo, la multiplication des modes d’accès aux images favorise toujours le support papier expliquant la bonne tenue dumarché. L’émotion d’une belle photo sur papier reste un facteur très porteur pour laconsommation. Les premières statistiques SNSII sur les supports jet d’encre dédiésaux applications photo en grand format viendront éclairer ce marché à partir de2009. Deux nouveaux adhérents (Canson/Hamelin et Hahnemühle) ont d’ailleursrejoint les rangs du syndicat dans ce but.(*) Syndicat national des supports d’image et d’information

➜ © API 11

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

3,5

Imprimantes

Cartouches (encre + toner)

20082007200620052004

2,212,322,232,221,98

1,22

3,23,36 3,32 3,26 3,11

1,14 1,09 0,94 0,90

+4%,c’est la croissance en volume du marché 2008 des cartouches d’encre et de toner en France. (Source GfK)

3,11milliardsd’euros représente le poidsdu marché de l’impressionen France en 2008, dont29 % sont générés par lesventes d’imprimantes. (Source GfK)

70 %des cartes mémoirescommercialisées enFrance en 2008 offrent unecapacité de 2 Gigaoctets et plus. (Source SNSII)

13 millionsde films photos et de prêt-à-photographieron été commercialisés en France en 2008. (Source SNSII)

11 millionsde cartes mémoires ontété commercialisées enFrance en 2008(Source SNSII)

Le chiffre d’affaires prévisionnel qui sera créé par le secteur de l’impression dépassera en 2009 de 100 millions d’euros celui dégagé par les ventesd’ordinateurs de bureau en France ! Une comparaisonqui rappelle l’importance de ce marché dont lavaleur est créée pour les 2/3 par les ventes deconsommables. Les profits générés sur ceux-civiennent compenser le faible prix de vente des équipements : le modèle économique, toujours vertueux, donne pourtant ses premiers signes d’essoufflements avec une baisse de 5% en valeuren 2008 pour la deuxième année consécutive.

CA du marché de l’impression en France de 2004 à 2008Evolution 2008 : -5 % en valeur.(Source Gfk. – En milliards d’euros)

Les CD/DVD pénaliséspar la redevanceL’effervescence des usages numériques neprofitent pas aux supports optiques de sau-vegarde (CD/DVD) durement concurren-cés par les disques durs (+ 52 % source GfK)et les clés USB (+ 24 % selon SNSII). Lesreculs de -20 % sur les ventes de DVD et -34% sur les CD-R/RW (source SNSII), sym-bolisent le passage des consommateursvers un mode de stockage dynamique plussouple ou offrant des capacités de stockageplus élevée. Pour les usages de partage, lesclés USB sont venus également cannibali-ser le marché des DVD : 70 % de celles com-mercialisées en 2008 proposaient descapacités de 2 et 4 Go rivalisant avec celledes DVD (qui rappelons-le offrent unecapacité de 4,7 Go). Les supports optiques,

— touchés comme les disques durs par laredevance pour copie privée—, restent lemoyen de stockage de masse le plus écono-mique, garantissant une sauvegarde sansentretien d’au moins cinq années.

Le second soufflede l’impression photoAprès deux décennies d’innovations quiauront permis à la technologie jet d’encred’affirmer sa suprématie pour la produc-tion de photos sur papier, le marché de l’im-pression personnelle entre dans une phaseplus apaisée de sa jeune histoire. Lesventes d’imprimantes se tassent (avec unevolumétrie toujours élevée de 5 millions depièces en 2008 selon Gfk) alors que le tauxd’équipements des foyers atteint 53 %.L’impression « maison » des photos pour-suit son développement et concerne désor-mais près d’un foyer sur deux. Le marchédes cartouches d’encre et de toner laser pro-gresse faiblement (+ 4 % en volume selonGfK) tandis que la pression concurrentielleentraîne leur prix à la baisse ( - 11% pour

les premières, - 8 % pour les secondes en2008). Le modèle économique de subven-tion à l’achat de l’équipement d’impressionreste vertueux. Le poids dominant pris parles multifonctions (il s’en vendra 3,7 mil-lions en 2009 en France selon GfK) estdéterminant pour la bonne santé du mar-ché des cartouches et supports d’impres-sion qualité photo : en imprimant trois foisplus que les monofonctions (grâce à leurpolyvalence) ces équipements dominent lemarché (leur poids représentent 67 % decelui-ci). Leur potentiel d’impression compense la baisse continue de leur prix(92 " TTC en moyenne en 2008). La même logique place les imprimantesgrands formats en tête des priorités desfabricants car leur consommation d’encre est l’assurance de profits élevés. Les impri-mantes A3+ répondent à un besoin croissantdes amateurs experts de pouvoir exercer jusqu’au bout la maîtrise de leur passion,tandis que les modèles allant jusqu’au formatA0 permettent aux professionnels de déve-lopper un marché BtoB au potentiel élevé.

CONSOMMABLES

© D

IMIT

RI C

OST

E

Page 12: Observatoire des professions de l'image 2009

12➜ © API

Le rebond du tirageDe son côté le marché du tirage reprend descouleurs : le journal PhotoFinishing Newsannonçait en octobre 2008 que le volume detirages rejoindrait au cours de l’année 2009celui de 2001, date à partir de laquelle l’impact de l’arrivée du numérique s’est traduit par une désaffection du public pource moyen de partage et de sauvegarde. Surce produit très traditionnel, la progressionla plus importante est celle enregistrée parles sites de service en ligne : + 27 % envolume selon GfK. Le poids du tirage photoreste dominant pour les sites marchandsoù la technologie argentique domine : ellereste seule à répondre à la triple contraintede qualité, de haute productivité et de faiblecoût. Toutefois, si l’argentique reste le support dominant du tirage en ligne et en

L es nouveaux leviers de croissancedes services photo se déploientcomme prévu autour d’une offre

personnalisable et coproduite par lesconsommateurs. Les albums photo impri-més sur presse numérique ou tirés surpapier photo symbolisent ce renouveau :avec 2,5 millions d’albums commercialisésen France en 2008 (données FutureSource), ce marché décolle et affiche uneperspective de croissance soutenue. Lepublic retrouve le goût de matérialiserleurs souvenirs : 32 % des foyers françaisayant réalisés des photos numériques sesont adressés à un professionnel pour obte-nir des photos, près d’un foyer sur deux faitappel à Internet pour le développement deses photos, tandis que 45 % des foyers (+ 7% par rapport à 2007) en ont imprimés

eux-mêmes (source : baromètre API/Ipsos).Cette progression va de pair avec une progression de 3 % du taux de possessiond’imprimante personnelle dans les foyers (53 % en 2008 selon le baromètreAPI/Ipsos).Le grand public s’est habitué aux nouveauxproduits personnalisables proposés partous les acteurs des services photo : il s’agitprincipalement d’albums photo, de calen-driers et d’agendas illustrés, mais égale-ment d’objets photographiques déclinéspar dizaines, comme des tasses, des tapisde souris ou des marques pages… Par sataille et l’engouement qu’il suscite auprèsdes consommateurs, le marché de l’albumphoto numérique représente le levier decroissance le plus important et le plus prometteur pour les prochaines années.

Marché des albums imprimés en Europe de l’ouestEvolution 2008 : + 65 % (en volume)(Source : Future Source

La montée des albums photo est un phénomènegénéralisé sur l’ensemble des pays d’Europe. La segmentation opérée par les prestataires permetd’adresser tous les consommateurs grand public,mais également les usagers professionnels. La diversité des formules de finition et d’embellisse-ment permet aux enseignes et sites de services dedifférencier leur offre. Pour le public professionnel,la montée en gamme peut aller jusqu’au contre-collage de tirages photo argentiques pourune valorisation extrême du travail de prise de vue(albums de mariage et de cérémonies). Les albumsrestent pourtant des outils sous-employés par les professionnels de la prise de vue en France…

Depuis 2007, l’ensemble des canaux qui interviennent sur le marché du tirage progresse. Les points de services (magasins et bornes) pèsent la moitié des volumes développés en 2008 et cette situation devraitse stabiliser selon les prévisions du cabinet londonien Future Source. Le poids du tirage en ligne se renforceau détriment de l’impression personnelle, même si cette dernière solution est plus fréquemment utilisée en 2008 qu’en 2007 (source baromètre API/Ipsos). Si le tirage reste le socle économique de l’activité deservices photo, il perd chaque année plus de poids en valeur face à la montée des services d’impressionpersonnalisés dont les albums photo symbolisent l’essor.

0

5

10

15

20

25

30

2012*2011*2010*2009*200820072006

3,5

7,5

12,3

17,8

23,3

29,927,6

* Pr

évis

ions

Le désir de personnalisationdope les services photo

SERVICES

Marché du tirage photo en France : poids des canauxEvolution 2008 : +13% (en volume)En millions de tirages équivalent 10x15 (Source : Future Source)

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

3500

Internet + retrait comptoir

Bornes en libre service

Internet+livraison postale

Travaux comptoir

Imprimante personnelle

2009*20082007200620052004

26%27%30%32%35%43%

49%49%48%47%

47%40%

14%14%14%

13%12%

7%7%2%

7%7%

5%1100

1663

20822390

29902710

4%

* Pr

évis

ions

Page 13: Observatoire des professions de l'image 2009

Marché des minilabs et desbornes autonomes de 2004 à 2008Evolution 2008 : - 28% (bornes autonomes*) ; - 31 % (minilabs) (source : Sipec)(*) Hors bornes connectées aux minilabs.

Marché des albums imprimés en FranceEvolution 2008 : +89%(Source : Future Source)

Evolution du CA des services en ligne de 2004 à 2008Evolution 2008 : + 14% en valeur.(En millions d’euros - Source : GfK)

Les sites de services en ligne enregistrent les plusfortes progressions du secteur avec une croissanceglobale de 14 % en valeur pour un chiffre d’affairesTTC proche de 75 millions d’euros en 2008 (source GfK). Les volumes sont tous bien orientés : + 27 % pour les tirages, + 11 % pour les impressions numériques (essentiellement albumsphoto et calendriers) et + 25 % pour les objets photographiques (tasses, tapis de souris, boule àneige…). Le potentiel d’innovation de ces sites estinfini, puisque la production d’une partie des objetspeut être sous-traitée permettant de proposer des nouveautés à tout moment, et donc de relancerl’intérêt du public.

Les perspectives de croissance du marché desalbums se confirment ainsi que son potentiel sur lescinq prochaines années selon Future Source. Ceux-ci répondent au désir de personnalisation parle public qui s’inscrit toujours dans une démarcheludique et créative. Les prestataires présents sur le marché rivalisent d’innovation, tant pour rendreplus facile la manipulation des logiciels de mise en page propriétaires (jusqu’à l’automatisationquasi-totale du processus), que pour donner une finition de « livre photo » aux albums imprimés. Ce marché photo introduit et précède la montéed’un autre marché, celui de l’impression à la demande qui révolutionnera bientôt le monde de l’édition.

Le marché des minilabs et des bornes d’impression—dont le chiffre d’affaires aura atteint près de 11 millions d’euros en France en 2008 — est ànouveau en pleine mutation : les Drylab (minilabsans chimie) ont commencé leur déploiement tandisque le parc de bornes autonomes arrive à saturation(ce qui explique la baisse des ventes). En s’ouvrantà la production de produits complémentaires à forte valeur ajoutée (albums, agrandissements,calendriers…), les nouveaux équipements de tiragenon-argentiques donnent de nouvelles perspectivesde profits aux exploitants. Si la jeunesse du marchédes Drylabs explique le nombre limité à 66 machines (selon Sipec), l’année 2009 verra son véritable décollage.

2,7 MILLIARDSde tiragesnumériques ont étéproduits en Franceen 2008.(Future Source)

20 %des photosimprimées le seront sous formed’albums en 2012(Estimation fabricants)

17000 BORNESde tiragesautonomesétaient exploitéesen France en 2008(Source Sipec)

80 MILLIARDSde tirages serontréalisésdans le monde en2009(PhotoFinishing News)

+11 %c'est l'évolution envolumedu marché desproduits impriméssur les sites deservices photoen france en 2008(Source GfK)

0,0

0,5

1,0

1,5

2,0

2,5

3,0

3,5

2010*2009*20082007

0,9

1,7

2,5

3,4

*Pré

visi

ons

0

10

20

30

40

50

60

70

80

20082007200620052004

7566

60

35

12

0

1000

2000

3000

4000

5000bornes autonomes

minilabs

20082007200620052004

+13%

-31%

+240%

-35%

+45%

+37%

-32%

-28%

+15%-41%

minilab, les Drylab (minilabs sans effluents chimiques) ont commencé leur percée surle marché français. Ceux-ci apportent auxmagasins des solutions de tirages flexiblespour un investissement inférieur à celuid’un équipement minilab argentique. Qu’ils’agissent de Drylabs ther-miques ou jet d’encre, leurconnectivité ouverte favoriseune production diversifiée enfonction des besoins du client :photo grand format, albumphoto à feuillets recto/verso,impression sur toile, etc. Cettediversité de l’offre et la flexibi-lité apportées par cette nouvellegénération d’équipements redéfinissent lesrègles économiques du magasin de services :la valeur ajoutée supérieure des services

proposés, conjugué aux niveaux d’investis-sements inférieurs des Drylabs favorisentune rentabilité élevée. Cette nouvelle équa-tion économique est en rupture avec cellequi dominait encore au début du XXIe siècle,caractérisée par un marché mono-produit,

essentiellement orienté vers letirage 10 x 15.

Services immédiats de proximitéLe niveau de productivité desbornes d’impression et des Dry-labs s’est adapté aux nouveauxbesoins de clients : commandesde plusieurs dizaines de photos

rapidement disponibles, formats multipleset personnalisation par l’ajout de texte oude décors fantaisies ; le poids des bornes

autonomes sur le marché du tirage croîttrès légèrement avec un parc installé deplus de 17 000 machines qui assure unecouverture dense du territoire. Où qu’il soiten France, l’utilisateur d’appareil numé-rique peut facilement obtenir des tiragesen quelques minutes. Cette infrastructurerépond aux besoins « d’imprimer plus » clairement exprimé par 20 % des femmesutilisatrices d’appareils numériques(source API/Ipsos). Celles-ci ont pleinementretrouvé leur rôle « de gardienne de lamémoire familiale » en faisant appel auxservices Internet et aux bornes autonomes(respectivement 56 % et 29 %) selon le baro-mètre API/Ipsos. En outre, elles plébisci-tent (73 % d’entre-elles) le développementpar un professionnel pour « la grande qualité d’image ».

➜ © API 13

« 73 % des femmes

plébiscitent le développement

par un profes-sionnel pour

la grande qualitéd’image »

Source API/Ipsos

Page 14: Observatoire des professions de l'image 2009

14➜ © API

pour l’attractivité des points de vente,l’arrivée des Drylabs permet le déploiementde services photos avec une plus grande faci-lité dans des zones commerciales ouvertes.

La photo d’identité en questionReste posée pour les photospécialistes et lesréseaux self-service (Photomaton) la grandeincertitude concernant l’avenir de la photo-graphie d’identité biométrique, activité stratégique pour l’équilibre financier desentreprises de commerce photo. La profes-sion très mobilisée (grâce à l’action de l’API)a reçu le soutien de très nombreux éluslocaux au cours du premier trimestre 2009,laissant espérer une issue positive au dos-sier. Il en va de la sauvegarde de milliers demagasins qui font vivre par leur activité lescentre-villes et les galeries marchandes.

L es photospécialistes et les sites deventes en ligne sont les grandsgagnants de l’intérêt des consom-

mateurs pour les reflex et leurs accessoires.Après une année 2007 mouvementée quimettait fin à plusieurs années d’indécision,les réseaux photospécialistes sont en ordrede marche, fortifiés par l’essorde ce marché qui leur corres-pond et où le conseil et la com-pétence font la différence. Sileurs parts de marché restentstable en valeur (18 % selonGfK) sur les appareils, ilsgagnent 3 % de parts de marchésur les objectifs. La montée descircuits e-commerce constitue l’autre faitmarquant de 2008. Ces résultats ont étéobtenus dans un contexte de parité moné-

taire yen/euro défavorable pour les marges. Pour les réseaux engagés sur les services , la mutation vers la vente d’al-bums photo se poursuit. La richesse despropositions stimule le marché avec l’apparition en 2008 de concepts associantles avantages du magasin de proximité et

ceux des services en ligne. Lamise en scène de la diversité del’offre créative accessible à par-tir des photos souvenir consti-tue un enjeu pour ledéveloppement des servicesphoto en magasin. L’évangéli-sation du public se poursuitdonc pour favoriser une atti-

tude active autour des photos trop souvent« oubliées » sur le disques dur des ordina-teurs. Dans ce contexte plutôt favorable

DISTRIBUTION

En progressant de +7 % valeur sur le marché des reflex + objectifs + caméscopes — alors que l’année2008 aura vu la fermeture de 16 % des implantations vieillissantes — le réseau des photospécialistesdémontre à l’évidence son extrême compétitivité. Le circuit grande distribution et Internet « Pures Players » est pénalisé par les contre-performances de la grande distribution, ne laissant pas apparaître les bons résultatsdu e-commerce. Le circuit des multispécialistes soumis à une concurrence plus frontale sur des produitsengendrant une moindre valeur ajoutée reste quasi-stables en valeur (-3 %).

18% c’est la pdm en valeur des

photospécialistessur les ventes

d’appareils photo.(source GfK)

Les photospécialistes et l’Internetportés par le succès des reflex

Total photo + vidéo Appareils photo numériques

Objectifs interchangeablesCaméscopes numériques

Grande distribution+ sites pures players

Grande distribution+ sites pures players

Grande distribution+ sites pures players

Grande distribution+ sites pures players

Multispécialistes+ réseaux microinformatiques

Multispécialistes+ réseaux microinformatiques

Multispécialistes+ réseaux microinformatiques

Multispécialistes+ réseaux microinformatiques

Photospécialistes

Photospécialistes

Photospécialistes

Photospécialistes

Autres Autres

Autres Autres

35%

7%16%

42%

35%

6%18%

41%

36%

49%

5%10%

23%

1%

41%

35%

PHILIPPEPAILLATPRÉSIDENT DE LA CFP(CONFÉDÉRATIONFRANÇAISE DESPHOTOGRAPHES)

« En dépit de la crise, 2008 aura finalement été unebonne année grâce au reflex mais également grâceaux appareils bridges : les deux segments ne sesont pas cannibalisés ce qui fut une bonne surprisepour le négoce. Sur les services photo, l’inquiétudereste sur la création de valeur autour des tirages,bien que la progression reste supérieure à 12 % envolume. Une situation qui doit inciter la distributionà promouvoir les produits innovants à forte valeurajoutée comme les albums imprimés.En prise de vue sociale, le constat est simple,toutes les entreprises qui sont allées vers la qualitéont progressé ! Ce qui a été vrai pour 2008, le res-tera en 2009 : l’innovation et la créativité est le prin-cipal facteur de croissance sur les services. Début 2009 tout s’annonce bien : la photo concernel’individu, la famille, les amis et le patrimoine affectif,autant de valeurs refuges que les consommateursprivilégient dans les périodes d’incertitudes. Reste la question du déploiement des équipements dephotographie d’identité biométrique dans les mairies. En retirant « leur baguette de pain » aux photographes l’Etat condamnait à court terme 8 000 emplois dans la distribution et l’industrie. Avec la mobilisation des Maires de France et dessénateurs nous retrouvons espoir. Si le déploiementaura bien lieu, la mise en œuvre des appareils deprise de vue est rejetée par de nombreux Maires.Cette reconnaissance du service apporté par lesphotographes aux concitoyens est pour nous unesource de grande satisfaction. Mais la vigilancereste de mise vis-à-vis des acteurs industriels de la biométrie soutenus par nos gouvernants. »

Poids des circuits de distribution en France en 2008(Source : GfK)

© J

H

3200 c’est le nombre dephotospécialistes en France fin 2008. (source API)

25% La part de marché du e-commerce a progressé de 8% en valeur sur le marché EGP en France en 2008. (source GfK)

+6 % c’est la croissance dusegment des accessoires photoen France en 2008. (source GfK)

Page 15: Observatoire des professions de l'image 2009

216 750 ! c’est le prixrecord d’achat d’un daguerréotypedu baron J-B-L Gros lors de la venteJammes. (source artprice.com)

57000 !, record absolumondial pour la vente d’une œuvrecontemporaine française de GérardRancinan. (source artprice.com)

60 000 !, c’est le prixdéboursé par François Pinault pour acquérir « Eden », une œuvrede Pierre & Gilles. (source artprice.com)

➜ © API 15

L a démocratisation de la photo d’artse poursuit dans le monde entier.Cet intérêt croissant du grand

public aura permis au marché de résisterau désengagement des collecteurs frappéspar la crise : sans surprise la baisse du prixmoyen des œuvres, amorcée doucement en2007 s'est donc poursuivie en 2008 selonartprice.com. Le phénomène, mesuré surles grandes ventes mondiales, affecte éga-lement l'activité des galeries françaisesdont le CAa été révisé à la baisse. Les ama-teurs du monde de la finance se font rares,au grand dam des galeristes. Les grandesventes, comme celle de la collectionJammes, organisée par Sotheby ennovembre, au plein cœur de la tourmentefinancière, n’est pas parvenue à dépasserles 2 millions d’euros avec pourtant un tauxde vente égal à 75 % des œuvres présentées.La photographie classique tient le haut dupavé, suivi par les photographies primi-tives au détriment de la photographiecontemporaine qui avait atteint des som-mets les années passées : simple réajuste-ment estiment les experts qui voient dansce phénomène un assainissement favo-rable aux vrais collectionneurs, aux pas-sionnés d’émotions et non de spéculation.Toutefois, les photos qui appartiennent àl’histoire restent des valeurs refuges, larareté devant toutefois se conjuguer avecqualité après plusieurs années de sur-chauffe sur les œuvres du XIXe siècle.

La révolution de l’art en ligneReste que 2008 aura vu le boom attendu —et redouté par les acteurs historiques—d’une nouvelle forme de distribution desphotos d’art, sur des sites qui n’ont cesséde se multiplier en trouvant progressive-ment leur public. Pionniers de cette révo-lution Yellow Korner : créé en 2005 le site aouvert en mars 2008 à Paris une grandegalerie permettant d’être en contact directavec sa clientèle tout en renforçant sa légi-timité de « vraie galerie » vis-à-vis de ceuxqui douteraient encore du sérieux de cemode de distribution. Edités en tirageslimités — souvent au-delà du chiffre sym-bolique des 30 exemplaires qui définit fis-

Vers une nouvellesegmentationdu marché de l’art

MARCHÉ DE LA PHOTO D’ART

calement la nature artistique d’un objet —,les œuvres de dizaines de photographespeuvent être choisies et payées en ligneavant leur expédition dansle monde entier. Desdizaines de galeries ouvertesdans les grands magasins decinq pays européens don-nent à Yellow Korner, unepuissance commerciale en rupture avec ladiffusion très sélective et « happy few » dumonde des galeries traditionnelles. Unesegmentation s’est donc créé en réponseaux besoins du public pour un accès faci-lité à la photographie d’art, témoignantd’une culture photographique partagée partous. L’engagement de photographesreconnus comme Yan Arthus-Bertrand ouJean Dieuzaide démontre l’intérêt que por-tent les artistes au potentiel commercialde ces nouveaux circuits où art, décorationet marketing font bon ménage.Malgré leur poids commercial croissant,l’exiguïté des salons du Carrousel duLouvres n’aura pas permis à ces « start-upde l’art » d’être accueillies à la 12ème édition

de Paris Photo 2008, temple mondial de laphotographie d’Art. Les galeries confir-mées ne s’en sont pas plaint, voyant dans

cette effervescence autour dessites de tirages les risquesd’émiettement de leur pouvoiret de dérégulation du marché.Les 40 000 visiteurs (+18 %)qui se sont pressés à Paris-

Photo en novembre 2008 confirment l’en-gouement extraordinaire suscité par laphotographie d’art en France.

Engouement populaireL’activité de l’automne 2008, marqué parl’organisation simultanée à Paris de troisévénements photographiques majeurs(Paris-Photo, Le Salon de la Photo et Le Mois de la photo à Paris) illustre ledynamisme du secteur. La progression dela fréquentation des trois manifestations(respectivement + 18 %, + 10 % et + 7 %)donne la juste mesure de l’intérêt que portentles Français pour ce médium familier aveclequel ils accèdent à un autre registred’émotions et de connaissance.

Sans surprise, le prix moyen des photos mises aux enchères à travers le monde souffre de la crise écono-mique et d’un réajustement du marché engagé dès 2007. La photographie garde une très grande attractivitésur le marché de l’art par son accessibilité qui favorise aujourd’hui les collecteurs passionnés. Seulement4,46 % des œuvres photographiques ont dépassé la barre des 10 000 euros en 2008 lors de ventes auxenchères selon artprice.com.

250

200

150

100

50

0

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009

« Avec ce médium familier,les Français accèdent à unautre registre d’émotions

et de connaissance. »

Prix moyen des enchères sur les photos d’art de 1989 à 2008(Source : Artprice.com) Base 100 en 1989

Page 16: Observatoire des professions de l'image 2009

➜ © API 16

A lors que l’économie de la connais-sance se développe à partir decontenus visuels qui auraient pu

constituer une manne pour eux, les photo-graphes sont restés les parents pauvres del’explosion des usages de la photographie.La diversité de leurs statuts, leur isolementet la variété des modes de rémunérationauxquels ils font appel rend très délicateune approche globale de cette professionpourtant touchée depuis plus de quinze anspar une crise profonde.

Autopsie d’une mutationPour les photographes illustrateurs et publicitaires la dérégulation mondiale dumarché a été symbolisée par l’arrivée audébut des années 90 par les photos « Libresde droits ». Cette formule, qui permet aux utilisateurs de photographies — et majori-tairement aux agences de communication— de se fournir à bon compte en visuelsd’illustration a été vécue comme une rup-ture majeure par les professionnels. En per-mettant l’achat d’une simple licenced’utilisation pour plusieurs centaines dephotos, les « Libres de droits » sont venusconcurrencer puis court-circuiter le dispo-sitif de rémunération français des droitsd’auteurs. Celui-ci assurait jusqu’alors uneprotection relativement efficace des reve-nus des photographes. En droit français eneffet chaque utilisation d’une photo – quellequ’elle soit - donne lieu à rémunération pourson auteur en fonction de son usage et de sadiffusion.

Amateur producteur Cette première déstabilisation qui a frappéles agences photo « en droits réservés » s’estvue renforcée par l’arrivée il y a trois ans de sites de commercialisation de photos « low-cost » (comme fotolia.com et istock-Photo.com), dont le nombre ne cesse decroître depuis… En 2008, nouvelle étapeavec l’initiative de Getty Images « d’édito-rialiser » les images de flickr afin de lesinjecter dans ses collections en rémunérantleurs auteurs (amateurs et professionnels)en fonction des ventes. En légitimant uneproduction amateur sur son site marchandBtoB, le n°1 mondial de la photo plonge un

peu plus le monde professionnel dans la per-plexité. Une interrogation renforcée par lerecours aux forfaits (qui verrouillent lesgroupes de presse autour d’un fournisseurd’images unique) et la monopolisation desfonds photographiques mondiaux. Seulsdeux groupes américains, Corbis et Getty,dominent le marché mondial des images,après l’acquisition par le second de Jupite-rImages le 3 novembre 2008 pour la sommede 86 millions de dollars (acquisition quiaura suivi son propre rachat début 2008 parle fond d’investissement Hellman & Fried-man pour la somme de 2,4 milliards de dol-lars !). Face à ces géants, le français Eyedaavec un fonds photographique deprès de 30 millions d’images (issusde huit agences historiques dontGamma) peut faire valoir une posi-tion de n°1 en Europe sans toute-fois prétendre à la puissance de sesdeux concurrents d’Outre-Atlan-tique.De son côté, le site parisieneyeka.com surfe également sur laproduction de contenus photos parles internautes : depuis début janvier 2008celui-ci relaie des appels à création demarques ou institutions auxquels peuventrépondre les amateurs et les professionnelsqui sont ainsi mis en compétition…

Spécificité française ?Face à l’hyper-concentration et aux conte-nus produits par les amateurs, les agencesfrançaises luttent avec leurs armes, cellesde la qualité et de la singularité culturelle.La créativité peut également se situer sur leterrain de la technologie. : c’est le cas pourPixWays qui est devenu en France l’un desplus important diffuseurs de photosd’agences auprès des organes de presse etdes groupes de communication. Le « fil »PixPalace qu’il diffuse, fournit chaque jourplus de 15 000 nouvelles photos en prove-nance de plus de quatre vingt agences oucollectifs de photographes français. Si lesprofessionnels craignent un assèchementde la production photographique, le secteurde la diffusion devient un secteur de pointequi devrait voir son potentiel se développerau cours des années futures (notammentpar l’essor de l’Internet mobile).

Inclusion numériqueLa transversalité des technologies numé-riques est un facteur d’éviction des photo-graphes professionnels. L’intégrationnaturelle de la production photo à l’inté-rieur des systèmes d’information, voire enl’incluant dans une compétence métier enest la principale cause. Architectes, agentsimmobiliers, professionnels de la construc-tion, professionnels du tourisme ou de l’ur-banisme… tous multiplient les productionsphoto qui s’inscrivent dans le flux normald’informations de l’entreprise (rapportsd’étape, photo constats, présentations illus-trées, etc.). Conséquence de cette inclusion

numérique à tous lesétages de la société, lesprofessionnels ont vuleur volume de com-mandes de pack-shots oude reportages d’entre-prise s’évanouir, alorsque ces activités consti-tuaient une part impor-tante de leur marge. Les

besoins restant présents, les pack-shots seretrouvent internalisées (dans les sitesmarchands notamment) où dirigés vers desgrands studios obéissant à des règles deproduction standardisées.

L’Etat concurrent des photographes !Largement représentés dans les centrevilles les professionnels de la photographiesociale (portraitistes et « mariagistes ») nesont pas moins touchés par l’activité desamateurs et des auto-créateurs d’entre-prise. Pourtant leur activité reste bienorientée grâce à un relationnel solide et unprofessionnalisme rassurant. En 2008,ceux-ci se sont battus toute l’année auxcôtés de Photomaton pour faire valoir leursdroits face à la politique gouvernementaled’installation de dispositifs de prise de vued’identité biométrique dans 2 000 mairiesen France. En offrant la gratuité des photosbiométrique le décret gouvernemental lescondamnait à une mort certaine en les privant de 10 à 20 % de leur chiffre d’affaires. Finalement le lobbying organisépar l’API (Association pour la promotion

Les photographesface à la dérégulation du marché

PHOTO PROFESSIONNELLE

En offrant la gratuitédes photos

biométriques en mairie, le décret

gouvernementalcondamnait lesphotographes

à une mort certaine

Page 17: Observatoire des professions de l'image 2009

de l’image) auprès des élus, aura permisde convaincre de très nombreux maires derenoncer à la fonction prise de vue sauvantainsi des milliers d’emplois. La mise enœuvre controversée de cette réglementationeuropéenne aura eu l’avantage d’éveiller

l’attention des sénateurs sur le rôle écono-mique et social des photographes. Ungroupe de réflexion « Images et Libertés »initié par les sénateurs Philippe Marini(UMP) et Michèle André (PS) devrait per-mettre au cours de l’année 2009 de mieux

expliquer aux parlementaires et au grandpublic les difficultés auxquelles les photo-graphes doivent faire face alors que ceux-cicontribuent au développement économiqueet social et à la bonne marche de la démo-cratie.

PHOTO PROFESSIONNELLE

2,4 milliards de dollars, c’est le prix de rachat deGettyImages par le fondHellman & Friedman en2008

15 000photographesprofessionnels sontréférencés par l’INSEE en 2007.

100 000photographes occasionnelsreçoivent chaque annéedes revenus sous forme dedroits d’auteurs (sourceAgessa).

2000c’est le nombre de mairiesqui seront équipées en France d’au moins un dispositif de prise de vue biométrique (d’ici fin juin 2009).

110millions d’euros,seront consacrés audéploiement desdispositifs d’identitébiométriques en France.

➜ © API 17

Le paysage, toujours orageux, évolue à grandevitesse. Internet est devenu un marché, enplus d'un outil incontournable. Mais en tantque nouveau marché, il est devenu aussi le

lieu de tous les abus. Les micro-stocks se multiplient et abondenten offres folles qui tuent le marché. Vendre une photo « libre dedroits » à 0,14 cents d'euro (par abonnement) peut-être intéres-sant pour le marchand (Fotolia et consorts) mais utopique etsuicidaire pour les auteurs. On tue le droit d'auteur autant quele marché. Ceux qui donnent gracieusement leurs images pourflatter leur égo sont aujourd'hui légions ! Soyons francs, le marchéde la photographie est aujourd'hui en pleine dépression. La photo,tout comme le travail, ne vaut plus rien !

Sur le front du DR les choses ont évolué. Après six mois de tra-vail au sein de la commission spécialisé du CSPLA**, un avisattends sur le bureau de notre Ministre de la culture pourdevenir projet de loi. C'est notre proposition qui a été étudiéeet adoptée par cette commission et par l'ensemble du CSPLA ;nous sommes fiers mais pas contents. Tant que cet avis nedeviendra pas Loi, les abus persisteront.Notre association travaille sur plusieurs chantiers, tous impor-tants et urgents. 2009 promet d'être une année riche en évé-nements, mais économiquement difficile pour les auteurs.

(*) Union des photographes créateurs(**) CSPLA : Conseil supérieur de la propriété littéraire et artistique

JORGE ALVAREZ-IBERLUCEASECRÉTAIRE AUX AFFAIRES JURIDIQUES DE L’UPC*

0

30

60

90

120

150

2003200220012000199919981997199619951994

100108

118126

138129

117128

143134

0

500

1000

1500

2000

2500

3000

2003200220012000199919981997199619951994

1937 19772151

2492

2808 2837

20422315

25522805

Le photographe portraitiste reste un artiste pour 41%des personnes interrogées. L’étude GNPP/Ipsos réalisée fin 2007 constitue un outil unique d’évaluationdu métier de portraitiste, qui aura permis au GNPPdès 2008 de définir les actions prioritaires du groupement en faveur de la photographie sociale en France.

En 2003 les photographes rémunérés en droitsd’auteurs représentaient près de 33 % des auteursaffiliés à l’Agessa. Leur nombre n’a cessé de croîtreau cours des dix années précédentes, témoignantdu passage de nombre salariés au statut d’auteursuite aux difficultés rencontrées par de très nom-breuses agences photo.

Le montant brut des sommes versées par les Agessaa presque doublé en neuf ans, mais le revenumoyen par photographe n’a augmenté que de 29 %(soit 3,2 % par an). En 2003 plus de la moitié desphotographes rémunérés en droits d’auteurs ont un revenu inférieur au Smic. Un quart d’entre euxont des revenus supérieurs au plafond de la sécuritésociale.

Image du métier de photographepour le grand public(Source : GNPP/IPSOS 2007)

Nombre de photographes rémunérés en droits d’auteurs(Source : AGESSA)

Évolution des revenus des photographes rémunérés en droits d’auteurs(Source : AGESSA) - Base 100 en 1994

Page 18: Observatoire des professions de l'image 2009

➜ © API 18

L ’année 2008 reflète une nouvellefois l’engouement du public pourla photographie que le succès des

reflex symbolise avec ses +17 % de pro-gression en volume se traduisant par 10%de croissance en valeur, si on y associe lemarché des objectifs, segment inséparablede celui des boîtiers. Certes, l’essor desreflex ne vient pas compenser le recul desventes de compacts lié à la maturité dumarché (- 10 % selon Sipec), mais au moinsparvient-il à donner à celui-ci une nouvelledynamique en le tirant vers le haut.C’est l’ensemble de l’écosytème photogra-phique qui profite de cette montée engamme par la promotion auprès du publicd’une qualité photographique supérieure,condition essentielle au maintien et audéveloppement de la valeur du marché. Denombreux segments profitent de ce succèsdes reflex : ventes de cartes mémoire et dedisques durs externes de haute capacité,ventes d’accessoires (sacs et trépieds),ventes d’imprimantes grand format et desupports jet d’encre de haute qualité,ventes d’objectifs répondant aux nouvellesnormes de qualité du numérique haut degamme… Cette quête d’excellence répondà la passion que portent les Français pourla photographie et que révèle le baromètre2008 API/Ipsos : en septembre 2008 unFrançais sur quatre déclarait que la pho-tographie était un de ses centres d’intérêt.Cet appétit ne se limite d’ailleurs pas à lapratique de la prise de vue, mais s’étendaux événements photographiques cultu-rels en général (exposition, manifestations,salons) dont le succès s’est une nouvelle foistraduit en 2008 par une fréquentation enhausse de 10 % en moyenne.

Maturité et innovationLa vente de 4,8 millions d’appareils photoen France en 2008, en baisse de 4 % selonSipec, marque le passage attendu du mar-ché des appareils photo dans sa phase dematurité. Sa volumétrie reste élevée, attes-tant de besoins photographiques indivi-duels croissants (mesurés depuis 2008 parle baromètre API/IPSOS) que ne canniba-lisent pas les ventes de 19 millions de cam-phones (téléphones à dispositif de prise de

vue intégré) dans la même période. Lesinnovations introduites par les fabricantsau cours de l’année 2008 autour de zoomstoujours plus puissants, de mode vidéo HDet d’enregistrement ultra-rapide, ou encorede détection dynamique de personnagessur l’image ne sont que quelques exemplesqui permettent aux fabricants de creuserun fossé « de sécurité » entre appareilsphoto et camphones.

Mobilisation des professionnelsSi le marché grand public traverse la criseavec confiance, le monde professionneltend à s’enfoncer toujours plus dans ladérégulation mondiale. Droits d’auteursremis en cause face au droit anglo-saxon,influence des sites de ventes « low cost »,dumping, judiciarisation rampante, juris-prudence souvent défavorable face à lacontrefaçon, concurrence des auto-créa-teurs d’entreprise…et difficile reconnais-sance de leur statut sont autant de raisonspour les photographes de s’inquiéter pourleur métier. L’installation en 2009 parl’ANTS (Agence Nationale des Titres Sécu-risés) de dispositifs de prise de vue d’iden-tité biométriques en France dans 2 000mairies aura porté à son paroxysme lemalaise entre les photographes et l’Etat.L’action de lobbying exem-plaire menée par l’API,aura conduit les politiquesà prendre conscience desrisques économiques etsociaux de telles mesures prises sansconcertation. A la compréhension desmaires — qui par centaines ont fait sus-pendre la prise de vue en mairies—, s’estajoutée le soutien de représentants natio-naux inquiets vis-à-vis du respect desrègles démocratiques en matière d’utilisa-tion des images. A l’instigation des séna-teurs Michèle André (PS) et PhilippeMarini (UMP), la création en avril 2009d’un groupe de travail « Images et Libertés», réunissant les représentant des organi-sations professionnelles, des journalistes,des photographes et des intellectuelsdevrait permettre d’engager un processusde revalorisation du statut du photographeprofessionnel aux yeux de tous.

Outils de création de lienssociauxAu-delà du souvenir, les motivations desFrançais à photographier de plus en plus(+5 % en 2008 selon le baromètreIpsos/API) sont diversifiées : constructionde l’identité personnelle pour les jeunes,création et entretien de liens sociaux ouencore besoin d’accomplissement par l’ex-pression photographique. En dix années,l’instantanéité et la gratuité d’usage de laphotographie numérique, autant quel’étendue des expériences personnellesauxquelles elle donne accès (partage immé-diat, construction d’une visibilité numé-rique, échanges sur les réseauxcommunautaires, retouche, impressionimmédiate, édition d’albums et fabricationd’objets personnalisés à distance…) aétendu le champ photographique. Si fixerle temps par l’image reste attaché aux pra-tiques amateur, la création de liens sociauxvia Internet constitue le nouveau moteurde la prise de vue, évacuant du même coupla nostalgie au profit de la relation immé-diate. Une photo « conversationnelle » s’estdéveloppée massivement qui s’ajoute auxusages cérémoniels d’avant les années 70et à ceux de la photo affective sur laquellele marché de la photo s’est développé jus-

qu’à la fin du siècle dernier.Bénéficiaires d’une culturenumérique partagée partous, les pratiques photo-graphiques de 2009 profi-

tent de l’avancée des infrastructures decommunication (Internet fixe et mobile),de l’engouement pour les réseaux sociauxsur lesquels 22 millions de français se sontconnecté en décembre 2008 (source Com-score) et d’une familiarité croissante avecl’acte photographique devenu quotidienpour un français sur cinq (sourceAPI/Ipsos). L’inclusion de la photographiedans la vie de tous les jours autant que l’at-trait exercé par les expositions toujoursplus fréquentées constituent les meilleurssignes de solidité pour un marché arrivéen phase de maturité. De tels fondamen-taux constituent un creuset de développe-ment dont beaucoup de secteurssouhaiteraient pouvoir profiter.

La création de lienssociaux via Internetconstitue le nouveau

moteur de la prise de vue

2009 : un marchédopé par les usages

B ILAN 2008 - PERSPECTIVES 200980 milliardsde photosseront tirées ou imprimées en 2009dans le monde (Source Photofinishing News).

10 milliardsde photos étaient stockées sur les serveurs de Facebook fin 2008.(Source Facebook)

22 millions de Françaisse sont connectés à un réseausocial en décembre 2008 (source ComScore Inc.)

Page 19: Observatoire des professions de l'image 2009

19

Réalisation / RédactionJacques Hémon ([email protected])Maquette Ronan GuennouLa loi du 11 mars 1957 n’autorisant aux termes des alinéas 2 et 3 de l’article 41, d’une part, que “les copies ou repro-ductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective”, et d’autre part,que les analyses et courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, “toute représentation ou reproduction inté-grale, ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite” (alinéa 1er de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit, constituerait donc unecontrefaçon, sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal. © Reproduction réservée pour tous pays.

Remerciements Nous tenons à remercier toutes les personnes qui nous ont aidés dans la collecte de ces données, notamment les organisations professionnelles réunies sous l’égide de l’USPII :le SIPEC, le SNSII, la CFP,ainsi que les sociétés Future Sourceet GfK Marketing Services qui nous ont autorisé à publier certaines données de leurs études.

Les données marché publiées dans ce document sont, sauf mention contraire, les ventes effectuées par les marques aux réseaux de distribution (sell-in). Elles ont été fournies par lesprincipales organisations professionnelles françaises réunies sous l’égide de l’Union des Syndicats Professionnels de l’Image et de l’Information(USPII), du Syndicat des entreprisesde l’Image, de la Photo Et de la Communication (SIPEC) et du Syndicat National des Supports d’Image et d’Information (SNSII). Les données distribution (sell-out) ont étéreprises du panel photo de GfK Marketing Services France. Toutes les évaluations réalisées à partir de données recoupées sont spécifiées explicitement.

USPII Union des Syndicats Professionnels de l’Image et de l’Information, associée à la Ficime (www.ficime.fr). SIPEC Syndicat des entreprises de l’Image, de la Photo Et de laCommunication (www.sipec.org) membre de l’USPII, associé à la Ficime (www.ficime.fr).SNSII Syndicat National des Supports d’Image et d’Information (www.snsii.org),membre de l’USPII associé à la Ficime (www.ficime.fr). CFP Confédération Française de la Photographie.

➜ © API

APPAREILS NUMÉRIQUES en unités évolution

Compacts numériques 4 024 000 -5 %Bridges numériques 373 000 - 6 %Reflex numériques 390 000 +17 %Total appareils numériques 4 787 000 - 4 %Objectifs 540 400 +15%Flashes 40 500 - 21%Appareils moyen-format 456 -3 %

FILMS ET PRÊTS-À-PHOTOGRAPHIER en millions d’unités évolution

Films négatifs couleur (135 et APS) 7,7 - 47 %Films noir et blanc 0,6 -47 %Prêts-à-photographier 5,3 -41 %Total (films et prêt-à-photographier) 13,6 - 45%

EQUIPEMENTS DE TIRAGE ET IMPRESSION en unités évolution

Imprimantes photo compactes 135 500 - 44 %Bornes autonomes 2 284 - 28 %Minilabs 236 - 31 %

SUPPORTS DE STOCKAGE volume évolution

Cartes mémoires (hors première monte) 11 000 000 +8%Clés USB 4 400 000 +23%CD-Rom 61 500 000 -34 %DVD 41 000 000 -20 %

DISTRIBUTION D’ÉQUIPEMENTS (ET DE SERVICES) 14 000dont spécialistes 9 250

PRESTATAIRES DE SERVICES PHOTO 2 100dont laboratoires de photofaçonnage 500

PHOTO PROFESSIONNELLE 15 000dont emplois paraphotographiques 4 700

ART ET CULTURE 2 000INDUSTRIE 4 000

Chiffre d’affaires global estimé : 5 milliards d’euros TTC

La consommation

Sour

ces

: Sip

ec (é

quip

emen

ts),

SNSI

I (su

ppor

ts d

'impr

essi

on),

SNSI

I (Su

ppor

ts d

e st

ocka

ge) e

t est

imat

ion

OPI

(em

ploi

s).

Les emploisPoids total : 37 100 emplois (estimation)

CHIFFRES CLÉS 2008

Page 20: Observatoire des professions de l'image 2009

Un document

© A

PI/.

Editi

on 2

009

43-45, rue de Naples75008 ParisTél. : (+33) 01 44 69 40 76Fax : (+33) 01 44 69 40 61E-mail : [email protected]

Sites à consulter :www.sipec.orgwww.uspii.orgwww.snsii.org