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Usages pédagogiques du numérique en collège 2015

Observations

des usages pédagogiques du numérique dans les

collèges

par les membres des corps d’inspection

Sixième édition à partir des années scolaires 2013-2014 et 2014-2015

Avertissement Les textes pour anglais, arts plastiques, documentation, espagnol, histoire-géographie, italien, lettres, mathématiques et orientation sont strictement identiques à ceux de la version sur les usages pédagogiques en lycée.

Usages pédagogiques du numérique en collège 2015

Sommaire Introduction de monsieur le recteur Usages pédagogiques du numérique en ALLEMAND p. 4 Usages pédagogiques du numérique en ANGLAIS p. 6 Usages pédagogiques du numérique en ARTS PLASTIQUES p. 8 Usages pédagogiques du numérique en DOCUMENTATION p. 11 Usages pédagogiques du numérique en ÉDUCATION MUSICALE p. 14 Usages pédagogiques du numérique en ÉDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE p. 18 Usages pédagogiques du numérique en ESPAGNOL p. 19 Usages pédagogiques du numérique en HISTOIRE-GÉOGRAPHIE p. 21 Usages pédagogiques du numérique en ITALIEN p. 23 Usages pédagogiques du numérique en LETTRES p. 24 Usages pédagogiques du numérique en MATHÉMATIQUES p. 26 Usages pédagogiques du numérique en PHYSIQUE-CHIMIE p. 18 Usages pédagogiques du numérique en SCIENCES BIOLOGIQUES ET SCIENCES SOCIALES APPLIQUÉES EN SEGPA p. 31 Usages pédagogiques du numérique en SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE p. 33 Usages pédagogiques du numérique en TECHNOLOGIE p. 36 Usages pédagogiques du numérique pour l’ORIENTATION p. 39

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Usages pédagogiques du numérique en collège - 3 2015

Observations des usages pédagogiques du numérique en collège par les corps d’inspection Années scolaires 2013-2014 et 2014-2015, académie de Nancy-Metz

Le partenariat avec les conseils départementaux dans le domaine du numérique éducatif au service des pratiques pédagogiques et de la formation des jeunes Lorrains est un point fort de notre académie.

Ce travail constant est concrétisé par : - un accompagnement pédagogique constant des usages numériques par la DANE ; - des liaisons fibre optique à très hauts débits pour l’ensemble des collèges de Meurthe-et-

Moselle et de Moselle ; - des politiques d’équipements en postes et en surfaces interactives (TBI/VPI) ; - la généralisation de l’ENT PLACE à l’ensemble de l’enseignement secondaire lorrain

depuis septembre 2013.

J’ai demandé aux inspecteurs de rédiger les constats de leurs observations sur le numérique au cours des inspections des deux dernières années scolaires. Ce document en est à sa sixième version : il couvre donc maintenant une période de douze ans, et permet de se rendre compte des évolutions des usages pédagogiques dans les différentes disciplines.

Sur toute cette période, on mesure l’importance du développement des usages des équipements, services et ressources numériques tant par les professeurs que par les élèves, dans les collèges mais aussi en dehors. Les enseignants ont manifestement intégré le numérique dans leurs pratiques quotidiennes, apportant grâce à lui une qualité professionnelle aux documents proposés aux élèves. Les outils de projections collectives, interactifs ou non, sont très largement mentionnés : ils font l’objet d’une vigilance particulière pour ne pas concourir à un enseignement magistral.

L’ENT PLACE est encore plus utilisé, non seulement pour l’accès aux outils de vie scolaire, mais aussi dans toutes les disciplines privilégiant les parcours individualisés des élèves : il favorise en effet les échanges et le travail collaboratif au sein des classes et des établissements. Des groupes de travail sont créés en fonction des besoins identifiés. Ils permettent une dimension collective du suivi des apprentissages des élèves. Le cahier de textes des classes est désormais numérique et devient une plateforme d’échanges pédagogiques, visible par les familles qui peuvent ainsi mieux suivre la scolarité de leurs enfants.

Des perspectives d’évolution s’ébauchent depuis septembre 2014, avec la labellisation de quatre collèges connectés, rejoints par sept autres collèges préfigurateurs en septembre 2015. Ainsi les usages des équipements individuels mobiles introduits massivement dans ces établissements par le plan numérique, constitue une ouverture à un immense potentiel d’évolution des pratiques pédagogiques.

Je souhaite que ce document soit, pour les professeurs, un encouragement à mettre en œuvre ces technologies, et, pour les collectivités, une incitation à les soutenir par des partenariats de plus en plus étroits et des financements adaptés.

Je remercie tous les membres des corps d’inspection qui ont participé à sa rédaction.

Gilles PÉCOUT Recteur de l’académie de Nancy-Metz

Usages pédagogiques du numérique pour l’allemand - 4

ALLEMAND Les attentes de l’institution et du corps social dans le domaine de l’enseignement des langues vivantes rendent indispensable l’utilisation de tous les outils qui peuvent en améliorer l’efficacité. Les outils numériques en font partie. Les IA-IPR d’allemand les préconisent dans la mesure où ils peuvent apporter une réelle plus-value et favoriser l’autonomie des élèves dans le cadre des apprentissages.

Equipement

Dans les collèges, les salles dans lesquelles se déroulent les cours d’allemand sont de mieux en mieux équipées : de nombreux professeurs disposent désormais de tous les outils audio-visuels et multimédia nécessaires à un cours de langue moderne et actuel. Aux rétroprojecteurs, téléviseurs, magnétoscopes et lecteurs de DVD sont venus s'ajouter ordinateurs et vidéoprojecteurs. Les TBI/TNI sont de plus en plus présents et utilisés, les baladeurs en revanche sont sous-utilisés voire inexistants ; les caméscopes, dictaphones numériques, tablettes ou ordinateurs portables également. Quand les professeurs ne disposent pas d’une salle attitrée ou au moins dédiée à l’enseignement des langues vivantes mais doivent changer fréquemment de salle, ils sont moins enclins à recourir aux outils numériques, nomades notamment.

Usages

Les professeurs d’allemand ne ressentent plus l’usage des outils numériques comme une pratique imposée :

- presque tous ont recours au web pour préparer leurs séances. Ils y trouvent des ressources précieuses : séquences de cours, articles de presse pour entraîner à la compréhension écrite, photos comme déclencheurs de parole, fichiers audio pour entraîner la compréhension orale, exercices interactifs, etc. La profusion de ressources, désormais à portée de main, a fait évoluer les pratiques, le travail par activité langagière pouvant aisément faire l’objet d’un entraînement plus régulier ;

- si internet est largement utilisé en classe, le recours aux outils numériques plus récents est cependant moins fréquent, les enseignants invoquant une maîtrise technique insuffisante ou encore la fiabilité aléatoire et la fragilité de ces outils ;

- la crainte de la panne informatique peut expliquer par ailleurs l’utilisation encore timide de certains outils numériques lors des inspections, ainsi que le décalage entre ce qui est consigné dans les cahiers de textes et les pratiques que nous avons pu constater. Ainsi, les séances en salle informatique ne sont qu’exceptionnellement présentées lors des inspections et l’usage du tableau interactif a été rarement observé ;

- certains professeurs ont montré à contrario une grande maîtrise du numérique, leurs élèves étant visiblement familiarisés avec les pratiques mises en place. Les IA-IPR ont pu ainsi, exceptionnellement, assister à des séances de cours réellement interactives, voire innovantes, grâce à une utilisation judicieuse de ces outils qui apportent alors une valeur ajoutée incontestable au travail réalisé.

Cette évolution traduit une démarche pédagogique qui vise davantage d’implication de la part des élèves et favorise une pratique effective de la langue par le plus grand nombre, dans un contexte de communication et d’interaction. Elle atteste également du souci des professeurs de proposer une image plus moderne, plus motivante de leur discipline. Ceci a des effets sur la dynamique du cours : on assiste à des échanges plus nombreux au sein du groupe et avec le professeur, on observe des élèves plus impliqués et plus motivés.

Usages pédagogiques du numérique pour l’allemand - 5

Le cahier de textes numérique

Bien que les enseignants aient à renseigner le cahier de textes numérique, les pratiques ont peu évolué et restent là aussi disparates. Les professeurs ressentant généralement cette pratique comme chronophage, le cahier de textes numérique est souvent renseigné de façon sommaire (comme l'était déjà autrefois le cahier de textes au format papier, dont les professeurs ne percevaient pas davantage l'utilité), et les indications concernant les contenus du cours ne sont que rarement accompagnées de conseils à l'intention des élèves, de fichiers joints ou de liens, comme le préconise la circulaire ministérielle. La fonction du cahier de textes numérique en tant qu'outil de communication avec les familles semble donc peu perçue par les enseignants, et, malgré les incitations fortes des IA-IPR dans ce sens, les potentialités de ce support ne sont guère exploitées. De façon plus générale, les nombreuses fonctionnalités de l'ENT restent encore méconnues et peu mises à profit.

Les activités mentionnées dans les cahiers de textes ou évoquées par les professeurs lors des entretiens :

- travail des élèves en autonomie sur ordinateur , à partir de CD-roms éducatifs ou de sites pédagogiques (exercices interactifs, entraînement à la compréhension de l’oral ou de l’écrit, recherches guidées) ;

- entraînement avec le baladeur mp3-mp4 ou Audacity (les élèves s'enregistrent/se filment et mettent leurs productions en ligne) ;

- baladodiffusion : les séances auxquelles nous avons assisté, ainsi que la consultation des cahiers de textes, nous laisse à penser que les baladeurs ne sont que rarement utilisés, les enseignants considérant les contraintes liées à la gestion délicate et chronophage de ce matériel comme un obstacle à son utilisation au quotidien. Pourtant, les professeurs qui y ont recours s'accordent à reconnaître le bénéfice que peuvent en tirer les élèves dans le cadre d’un entraînement ciblé de la compréhension et de l’expression orales. La réflexion sur la différenciation et l'individualisation, mise en place en allemand dans le cadre du plan académique de formation, devrait faire percevoir davantage encore l'intérêt que représente à cet égard la baladodiffusion dans le cadre du cours de langue.

Conclusion

En allemand, les pratiques en matière de numérique ont connu en collège une évolution encourageante : les outils numériques sont de plus en plus présents et utilisés dans les classes avec, même si ce n’est pas toujours le cas, une réelle plus-value pédagogique. Cette évolution est liée en partie :

• au regard que portent désormais les enseignants sur la culture numérique, qui fait partie des compétences du socle commun à valider de manière transversale ;

• à l'accent mis sur l'usage du numérique dans le cadre des formations proposées dans la discipline, qu'il s'agisse de la formation initiale ou de la formation continue ;

• à la politique incitative menée par les collectivités locales ; • et aux efforts de formation réalisés par la DANE pour sensibiliser et former les équipes

de langue. Mais la fracture numérique reste encore sensible dans le corps des professeurs d’allemand. Il nous appartient donc de poursuivre l'accompagnement des uns et les autres en encourageant les initiatives ou en faisant prendre conscience du levier pédagogique que ces outils constituent, si nous voulons leur donner la place qui leur revient dans l’enseignement des langues.

Emmanuelle COSTE et Jocelyne MACCARINI - IA-IPR d’allemand

Usages pédagogiques du numérique pour l’anglais - 6

ANGLAIS Tout au long de leur scolarité, les élèves sont entraînés et évalués dans les cinq activités langagières que sont la compréhension de l’oral, la compréhension de l’écrit, la production écrite et la production orale, continue et interactive. Les programmes nationaux, adossés au cadre européen commun de référence pour les langues encouragent vivement l'utilisation de tous les outils qui peuvent améliorer l'efficacité de l'enseignement des langues, et en particulier le numérique. Ainsi, le nouveau programme de la voie professionnelle en langue vivante identifie clairement les tâches pour lesquelles le recours au numérique est recommandé, voire considéré comme indispensable. Les nouvelles modalités d'évaluation au baccalauréat, général, technologique et professionnel, ont renforcé la nécessité d’entraîner les élèves à l’expression orale et justifient une utilisation accrue des outils numériques. Les inspecteurs accompagnent les enseignants pour que cette dimension apporte une réelle plus-value à l'enseignement de l'anglais, tout en réaffirmant la priorité qui doit être donnée à l'acquisition de la langue orale. La très grande majorité des enseignants présente des documents pédagogiques de grande qualité. Les supports proposés aux élèves sont en général appuyés par les technologies numériques. Parallèlement, on constate qu’un très grand nombre de tâches finales, que les élèves doivent réaliser dans le cadre de scénarii proposés par les enseignants en conformité avec l’approche actionnelle préconisée, font appel au numérique. En voici quelques exemples : « Vous présentez sous forme de MP3 ou de MP4 un message radiophonique » ; « Dans le cadre d’un échange eTwinning, vous présentez un événement local (…) aux partenaires des autres pays sous la forme d’un diaporama ou d’une annonce radio » ; « Vous présentez à l’oral un film que vous aimez avec l’aide d’une affiche ou un poster ou des images sur tablette » ; « Vous rédigez le questionnaire qui sera envoyé aux autres groupes par courriel dans l’ENT Place du lycée » ; « Vous réalisez une courte vidéo pour présenter un film. L’ensemble des vidéos de la classe sera soumis à un vote pour l’élection des trois meilleures vidéos ». Les démarches les plus pertinentes consistent, dès le début de la séquence mais aussi lors du déroulement de celle-ci, à bien expliciter ces scénarii, ainsi que les stratégies qui permettront de réaliser l’ensemble des tâches élémentaires nécessaires à la réalisation de la tâche finale. On constate néanmoins que certains professeurs omettent de s’appuyer sur cette démarche explicite, pourtant nécessaire pour donner du sens aux apprentissages et pour montrer en quoi le numérique est un outil mis au service de la communication.

Constats

Un certain nombre de constats s’imposent. Ainsi, le recours au vidéoprojecteur est très répandu : projection de documents iconographiques, d'exercices qui seront corrigés directement sur l'ordinateur par les élèves ; aide visuelle qui facilite la compréhension et l’accès au sens ; élaboration de la trace écrite, etc. Le vidéoprojecteur facilite l’attention collective, permet un « travail entraînant et intensif de réactivation du lexique et des structures » (Bulletin d’inspection du six février 2015, par exemple), appuie la prise de parole, favorise la mémorisation du vocabulaire et des règles syntaxiques par le biais d’activités interactives. C’est en fait la variété des canaux d’information (auditif, visuel) et des situations d’apprentissage (travail collectif, individuel, en binôme) qui permet ainsi de prendre en compte la diversité des élèves. En lycée professionnel par exemple, le vidéoprojecteur aide aussi à la mise en place d’outils méthodologiques pour une meilleure préparation des thèmes à présenter à l’épreuve du baccalauréat professionnel. La pratique des cartes heuristiques, produites par l’enseignant ou par l’élève et appuyées par cet outil, tend à se développer.


Lorsque la version numérique du manuel est utilisée (Be Active, aux éditions Hachette Technique, par exemple), on constate qu’elle occasionne parfois un mode de fonctionnement unique (travail collectif, même type de support, même type d’activité) qui ne permet pas de prendre en compte la diversité du public. On observe alors une certaine passivité d’une grande partie de la classe. Cet outil devrait néanmoins permettre de rendre plus attractif et plus interactif le travail proposé. La diffusion de vidéos ou, plus souvent, d'extraits trouvés sur Internet , permet de baigner les élèves dans un environnement authentique et motivant. L'utilisation d'outils permettant l'écoute de documents sonores est très fréquente. La baladodiffusion tend à se développer. Les professeurs y ont le plus souvent recours pour entraîner les élèves à la prise de parole en continu. On constate qu'elle est cependant utilisée parfois pour enregistrer un document auparavant rédigé. A défaut de baladeurs, on note lors de certaines séances que les élèves sont invités à enregistrer leur production orale sur leur propre téléphone portable ou en salle informatique. On a alors recours au logiciel Audacity. La baladodiffusion permet par ailleurs une écoute individualisée et différenciée de documents audio. Cette pratique est encore peu répandue. L’information et la formation des enseignants au regard de la plus-value de cet outil demandent à être développées : exposition accrue à une langue orale authentique ; possibilité d’un entraînement et d’une évaluation individualisés, en réception comme en production ; contribution à la construction des compétences du Socle commun par la démarche d’auto-évaluation qu’elle permet ; plus grand confort et souplesse d'utilisation pour l'élève qui peut avancer à son rythme sans être inhibé par le regard des autres, qui peut répéter les enregistrements afin d'obtenir le résultat attendu ; développement de l’autonomie de l’élève, etc. Le recours au TBI est encore peu répandu. Il est parfois réduit à un simple outil de projection (activité au TBI d’abord, puis sur photocopies de réactivation du lexique). Il est néanmoins parfois utilisé afin de mettre en activité des cartes heuristiques ou des diaporamas illustrés qui permettent de prendre en compte les compétences de chacun et de développer l’autonomie des élèves. Si certains professeurs ont judicieusement choisi de mettre en place des fiches méthodologiques pour aider à la manipulation des outils numériques, on constate encore que les problèmes techniques (longueur du téléchargement du logiciel Audacity, par exemple) ou la difficulté d’accès à certains équipements pénalisent l'efficacité du travail ainsi demandé. Exceptionnellement, il arrive de rencontrer des professeurs qui utilisent encore exclusivement le rétroprojecteur. Si celui-ci peut se révéler être un complément utile, au regard notamment de problèmes ponctuels d’équipement, les remarques de certains élèves soulignent leur sensibilité « au décalage entre le monde technologique dans lequel ils vivent et le côté relativement classique de la présentation de certaines activités ». Au-delà de la plus-value pédagogique qu’apportent les outils numériques, l’intégration de ces outils dans les pratiques de classe permet d’éviter par ailleurs la fracture numérique parfois constatée entre les élèves et leurs professeurs. Le recours aux ressources du WEB 2.0 reste peu fréquent. Les élèves peuvent être mis en situation de partager de l’information via internet. Mais ils sont rarement sollicités pour la création à distance de contenus en utilisant des wikis ou encore les réseaux sociaux. Les échanges sociaux sur des sites dédiés à l’apprentissage des langues gagneraient cependant à être répandus, car ils permettent de créer des situations d’échanges réellement communicatives et collaboratives, à même de donner du sens aux tâches que les élèves ont à réaliser (Livemocha par exemple). La Lettre TIC'Édu Langues vivantes est une précieuse source d’information qu’il s’agit de mieux faire connaître. L’utilisation de tablettes en cours d’anglais est à développer. Grâce à des fonctionnalités et à des applications diversifiées (Learningapps par exemple), ces outils offrent de nombreuses possibilités : ils permettent de créer des activités de révision et de faire pratiquer la langue en invitant les élèves à créer des exercices ou des activités ludiques ; ils favorisent un entraînement à la compréhension de l’oral individualisé et différencié ; ils rendent possible la mise en scène


des productions d’élèves (Tellagami), orales ou écrites. La Lettre TIC'Édu Langues vivantes n° 23 de juin 2015 dresse la liste des utilisations de tablettes en cours de langue.

Conclusion

Lors des visites d'inspection, les enseignants utilisent prioritairement les outils « collectifs » TBI, vidéo projecteurs, beaucoup plus rarement les outils plus individuels comme les baladeurs. Au-delà des craintes sans doute liées à la manipulation des outils, ce constat met en évidence le fait que l'outil n'a pas encore suffisamment fait évoluer la posture des enseignants vers une approche plus personnalisée. C’est la raison pour laquelle les inspecteurs et chargés de mission continuent à accompagner les professeurs dans leur réflexion pédagogique sur l'utilisation du numérique (en classe et hors de la classe), lors des entretiens d’inspections individuelles et des réunions d'équipes. Des formations d'équipes ont lieu à la demande des établissements, assurées par des professeurs de langues vivantes (DANE). Les usages du numérique pédagogique sont intégrés à la formation initiale des professeurs stagiaires, et font l’objet de formations inscrites au Plan Académique de Formation.

Martine KLEIN, Sylvie LEGUIL, Michèle VALENTIN - IA-IPR d'anglais Corinne TOMASINI - IEN d'anglais

ARTS PLASTIQUES Ce bilan s’appuie sur les inspections, les échanges avec les professeurs en formation, et l’observation des collèges connectés, en lien avec l’interlocuteur numérique.

Eléments de contexte :

- les élèves développent un rapport quotidien aux images par le biais du numérique : partage par les réseaux sociaux, fonction photographie du téléphone portable et selfies, jeux vidéo, etc. ;

- le développement des logiciels libres facilite l’appropriation par les élèves de logiciels de transformation d’images, de montage de vidéos, etc. ;

- l’accès aux collections des musées par le biais du numérique permet d’observer de manière fine les œuvres, jusqu’à en retranscrire la matière ;

- la création numérique est aujourd’hui largement diffusée, par internet mais également au sein d’expositions ou par le biais de lieux qui lui sont consacrés. Au-delà des enjeux technologiques, parfois spectaculaires, le numérique est un des potentiels d’écriture permettant à l’artiste de créer des situations conceptuelles, oniriques ou engagées.

La place du numérique dans les programmes en arts plastiques

Le numérique est présent dans chacune des compétences inscrites au cœur de l’enseignement des arts plastiques dans les nouveaux projets de programme, avec un déploiement progressif depuis le cycle 2 jusqu’au cycle 4 où il accompagne chacune des quatre compétences :

- expérimenter, produire, créer ; - mettre en œuvre un projet artistique ; - s’exprimer, analyser sa pratique, celle de ses pairs ; établir une relation avec celle des

artistes, s’ouvrir à l’altérité ; - se repérer dans les domaines liés aux arts plastiques et visuels, être sensible aux questions

de l’art.

Usages pédagogiques du numérique en arts plastiques - 9

En lycée, le numérique est présent au cœur d’une majorité de projets individuels des élèves. Il est évalué au baccalauréat, le dossier étant sous deux formats complémentaires, l’un numérique et l’autre matériel.

Observation des usages, à partir du référentiel de compétences des métiers du professorat et de l’éducation

Ces observations s’inscrivent dans le référentiel des compétences des métiers du professorat et de l’éducation, plus particulièrement l’item « Les professeurs et les personnels d'éducation, pédagogues et éducateurs au service de la réussite de tous les élèves - Intégrer les éléments de la culture numérique nécessaires à l'exercice de son métier ».

1- Tirer le meilleur parti des outils, des ressources et des usages numériques, en particulier pour permettre l'individualisation des apprentissages et développer les apprentissages collaboratifs.

La quasi-totalité des professeurs d’arts plastiques présente, à chaque séance, des références puisées dans les reproductions numériques d’œuvres du patrimoine mises à disposition par les sites des musées nationaux. Cet accès est facilité d’une part, par la présence dans chaque salle d’arts plastiques d’un vidéoprojecteur, d’un poste fixe avec accès internet et d’autre part, par le développement de portails construits en partenariat avec la culture : http://www.education.arts.culture.fr/ ; http://www.histoiredesarts.culture.fr. Ces références sont complétées par des corpus personnels aux professeurs : reproductions de livres d’art, de catalogues d’exposition, photographies effectuées lors de visites de musées ou d’exposition. Il reste cependant une attention à porter à l’occultation de la salle et à la qualité de l’espace de projection, un mur peint en blanc étant bien souvent la solution la plus pertinente pour permettre de varier les dimensions des reproductions projetées et une meilleure restitution des couleurs. Le remplacement des ampoules des vidéoprojecteurs est actuellement à prendre en compte, du fait de l’ancienneté des premiers appareils. Lorsque des enceintes de qualité sont à disposition, soit pour 2/3 des professeurs, les références s’enrichissent de vidéos plasticiennes, vidéos d’artistes au travail et extraits cinématographiques. On observe une utilisation croissante de l’ENT pour mettre à disposition des liens vers les références présentées en cours (plus de la moitié des usages). L’usage de tablettes numériques, et l’accessibilité à l’ordinateur, permet au professeur d’individualiser les références en cours de recherche. Encore trop rarement observé, le vidéoprojecteur interactif muni d’enceintes se révèle un outil de qualité pour l’analyse des œuvres, par les élèves sous la conduite du professeur. Comme indiqué dans les éléments de contexte, il s’agit également de donner accès à la création numérique qui se développe depuis les années 70. Certains professeurs exercent une veille sur les pratiques artistiques diffusées par internet. Il faut cependant souligner l’importance de la rencontre avec les œuvres pour se confronter aux conditions de présentation. Un exemple spectaculaire est le travail de Bill Viola lors de l’exposition récente au Grand Palais à Paris qui rappelle que l’intention prime sur la technologie. http://www.grandpalais.fr/fr/evenement/bill-viola Les professeurs ont la chance en Lorraine de bénéficier de structures culturelles ouvertes à cette création numérique : le Centre Pompidou Metz, mais également les collections de différents musées (Musée de Beaux-Arts de Nancy, Musée d’Art ancien et contemporain d’Épinal, etc.), des galeries telles que La Conserverie à Metz. Ils y emmènent régulièrement leurs élèves, dans la mesure des moyens de transport disponibles. Il faut également souligner le travail du Fond Régional d’Art Contemporain qui se déplace dans les établissements parfois éloignés des structures culturelles pour présenter une riche collection vidéo et photographique. Lorsque l’établissement dispose d’un Lieu d’Art et de Culture (une vingtaine actuellement dans l’académie), les élèves sont confrontés aux conditions de présentation de ces œuvres, dont certaines sont liées au numérique. Ce lieu est également un formidable levier pour les projets collaboratifs. Le projet personnel de l’élève étant au cœur de l’enseignement des arts plastiques,


l’individualisation des apprentissages est une nécessité pour permettre une autonomie en fin de cycle 4. Comme cela a déjà été souligné, l’ENT, la présence de tablettes ou d’ordinateurs facilitent cette démarche. L’individualisation s’enrichit nécessairement d’un apprentissage collaboratif, par des échanges de pratiques et l’analyse menée entre pairs. Lorsqu’il est observé, l’usage de visualiseurs (caméras de présentation) ou de dispositifs construits par les professeurs raccordant un appareil photographique numérique ou une caméra et un écran permettent la présentation des travaux de petites dimensions réalisés par les élèves et encourage la réflexion collective et collaborative.

2- Aider les élèves à s'approprier les outils et les usages numériques de manière critique et créative.

L’ensemble des professeurs d’arts plastiques incite les élèves à répondre par le biais du numérique. Il n’est pas rare de voir un professeur proposer aux élèves de déposer une photographie sur l’ENT. Certains élèves proposent également de courtes vidéos et la restitution papier n’est choisie que lorsqu’elle apporte une dimension spécifique au projet. De même, le téléphone portable, en accord avec l’équipe de direction de l’établissement, est un outil précieux, permettant de s’appuyer sur les pratiques des élèves et d’en questionner les usages et les limites. Un travail a été réalisé en 2014-2015 sur ce sujet au sein du groupe Travaux Académiques Mutualisés, mis à disposition sur les sites disciplinaires au niveau national et académique. 2/3 des professeurs consacrent environ 20% du temps dédié à l’enseignement des arts plastiques à un travail de l’ensemble des élèves sur des usages numériques : photographie, vidéo, film d’animation nécessitant l’utilisation de logiciels de montage et de travail sur l’image, ou encore des logiciels tels que Sketchup. Ces logiciels, pour certains libres ou gratuits, sont également mis à disposition des élèves par le biais de l’ENT ou du site disciplinaire pour inciter à leur utilisation en dehors du temps d’enseignement. Des projets collaboratifs ont été mis en place au niveau académique en 2012 et en 2014 pour développer leurs usages. 1/3 des professeurs réalisent également des blogs permettant aux élèves de partager leurs recherches, tant au niveau des productions que des ressources. En lycée, la majorité des élèves présentent des projets prenant en compte des pratiques numériques (photographie, vidéo, mais également blog, environnements interactifs, etc.). Lorsque les professeurs disposent d’outils au sein de la classe (ordinateurs, ultra-portables, tablettes numériques) les élèves sont constamment incités à articuler les pratiques numériques et celles ancrées dans la matérialité. Ils peuvent ainsi aisément réinvestir les outils explorés de manière collective au sein de projets individuels. Il faut souligner que les tablettes numériques permettent un accès pédagogiquement satisfaisant aux usages photographiques et à leurs traitements par le biais de logiciels. Depuis l’année 2014, une quinzaine de professeurs développent de manière plus aboutie l’exploration de l’image en partenariat avec des étudiants d’école d’art au sein d’un dispositif construit en partenariat avec la DRAC et le FRAC, intitulé Les petits laboratoires de l’image. Cet usage créatif, combiné à la réflexion critique qui est portée par l’enseignement de la discipline et l’accès à l’art numérique permet aux élèves de construire une réflexion sur les images qui les entourent, qu’elles soient artistiques ou non artistiques.

3- Participer à l’éducation des élèves à un usage responsable d’internet.

Outre les usages responsables d’internet habituels, l’ensemble des professeurs d’arts plastiques sensibilise les élèves au droit des images, en citant les sources des reproductions numériques présentées et, pour une majorité d’entre eux, en permettant aux élèves d’y accéder par le biais de l’ENT. Avec le relais des professeurs documentalistes, ils proposent une sélection de sites repérés et accompagnent la recherche sur internet. Il faut là encore souligner que ce travail est facilité de manière régulière au sein de l’heure de cours lorsque les élèves disposent d’outils individuels tels que des ordinateurs ou des tablettes. Le droit à l’image est également abordé de manière concrète lorsque les élèves travaillent en photographie et vidéo. Enfin, de nombreux projets d’élèves prennent appui sur des images choisies sur internet, comme source ou matériau. Cela


amène de manière systématique une réflexion au sein de la classe sur l’usage responsable d’internet.

4- Utiliser efficacement les technologies pour échanger et se former

Les professeurs d’arts plastiques sont majoritairement seuls dans leur discipline au sein de leur établissement et leur service est bien souvent partagé. Les technologies sont alors une nécessité pour la mise en œuvre de projets interdisciplinaires, par le biais de l’ENT ou des courriels. Au niveau disciplinaire, les professeurs d’arts plastiques sont tous inscrits à la liste de diffusion des arts plastiques, d’histoire des arts et de la DAAC et une majorité d’entre eux s’appuie sur les informations ainsi transmises, qu’elles soient institutionnelles ou partenariales. Par ailleurs, les arts plastiques ne disposant pas de manuels, les professeurs puisent dans la diversité des ressources mises à disposition sur internet pour préparer leurs séquences, et s’appuient notamment sur le site national et les sites disciplinaires.

Sophie RENAUDIN - IA-IPR d’arts plastiques

DOCUMENTATION Le développement de l'éducation aux médias et à l'information requiert une forte mobilisation des professeurs documentalistes qui sont au cœur des évolutions des supports pédagogiques, mais aussi des modes d'apprentissage et de pensée. Ils ont conscience de la complexification de leur mission et en même temps de l'importance croissante de leur médiation consécutive à la dématérialisation de l'information. Le professeur-documentaliste est souvent un pivot essentiel de l'établissement. Impliqué dans la mise en place des enseignements interdisciplinaires et des projets (accompagnement personnalisé, mise en place du nouveau socle, enseignement de l'histoire des arts, TPE, soutiens, orientation, etc.), il est au carrefour des enseignements et au centre du système d'information. Actuellement les outils en usage privilégient les informations sur le site de l'établissement et sur le portail e-sidoc qui joue son rôle de vitrine. Mais il n'est pas rare que soient utilisés certains réseaux sociaux tels que Facebook. De manière générale ces outils de communication s’adressent à un public plus large que les parents et permettent de mettre en valeur les activités menées et les travaux d’élèves dans le respect des droits d’auteur et des droits à l’image. Ces supports mettent également en relief les dates importantes et favorisent la communication sur des actions spécifiques en même temps qu'une véritable ouverture sur l’extérieur. L'ENT facilite une communication plus précise. Il est possible de ne s’adresser qu’à une partie des parents, aux parents d’une classe. Il est aussi possible de proposer une communication beaucoup plus ciblée et personnalisée. Le cahier de texte numérique met en valeur les objectifs liés à une activité, informe sur le déroulement d’une séquence, sur le calendrier de l’activité, sur le travail à effectuer et sur la charge qu’il représente. Reste la messagerie dont l'usage est plus inégal en raison de son caractère interactif et du temps de travail supplémentaire qu'elle engendre. Il n'existe pas pour le moment des études suffisamment fines pour en mesurer toute la portée. Les catalogues sont désormais informatisés. Le logiciel BCDI, utilisé partout, permet d’initier les élèves à un travail de recherche réfléchi, très formateur ; la dernière version est d’un usage facile même pour les collégiens. L’abonnement aux MémoNotices évite au documentaliste le dépouillement fastidieux des périodiques et permet aux élèves d’accéder facilement aux articles des revues archivées au CDI. Seules des revues très spécialisées lues dans les lycées

Usages pédagogiques du numérique en documentation - 12

technologiques et professionnels ne figurent pas dans les MémoNotices et exigent un dépouillement par le professeur-documentaliste. Le logiciel permet une gestion rapide et fiable du prêt, un suivi des commandes. On peut obtenir rapidement des données telles que le nombre d’emprunteurs, le nombre de prêts, leur fréquence, etc. Les usages pédagogiques observés le plus souvent, en lycée, le sont dans le cadre de TPE, de l'ECJS, mais aussi en accompagnement personnalisé et à l'occasion des enseignements d'exploration (SES notamment), tandis qu'en collège les usages se sont élargis à l'ensemble des champs disciplinaires lorsque le professeur documentaliste travaille en lien avec d'autres professeurs sur projet, ce qui est de plus en plus souvent le cas. La plupart du temps les travaux peuvent consister en :

- une recherche au moyen de BCDI pour repérer les ressources utiles dans le fonds du CDI ; - une recherche dans des encyclopédies ou dictionnaires numériques (CDRom ou en ligne),

par exemple Encarta, Littré, Robert. Les encyclopédies et dictionnaires papier sont utilisés en parallèle, leurs usages sont complémentaires ;

- une recherche sur la presse en ligne (par abonnement en général) ou sur les ressources des « kiosques » ;

- une recherche sur le web avec ou sans présélection des sites par le documentaliste ou le professeur de la discipline concernée ;

- la réalisation de dossiers, journaux, affiches, présentations PowerPoint, etc… au moyen de traitements de textes et de logiciels de PAO ;

- l'utilisation des espaces de travail personnels pour stocker et organiser leurs données au fur et à mesure de l’avancement de leur recherche. Cet usage est en train de s’établir progressivement.

On souligne en lycée et désormais en collège le développement des cours en ligne qui précèdent le cours (ou cours à l'envers) et en deviennent les supports. Celui-ci se déroule alors sous la forme d'échanges. Les élèves ayant connaissance du cours avant de s'y rendre peuvent préparer un questionnement qui devient l'objet même du cours. Toutefois, il existe une certaine disparité entre les établissements selon le degré de dynamisme des acteurs, de coopération et de mutualisation. Au cours des inspections, nous avons bien entendu constaté, dans les quatre départements en collège, LEGT et LP, une certaine disparité de fonctionnement. De nombreux professeurs documentalistes s'investissent dans un usage quotidien du numérique (accès aux ressources en ligne, B2i, TBI, expérimentation de manuels numériques, BCDI, e-sidoc), tandis que d'autres en font un usage plus modéré ou faible. D'autres encore font évoluer le CDI, développent des projets culturels, sont soucieux d'un bon usage des espaces et du numérique, mais ne parviennent pas toujours à créer d'authentiques situations de recherche et d'apprentissage pour les élèves. Ils ne savent pas aisément adopter la posture d'accompagnateur et de médiateur requises pour favoriser la construction des compétences info-documentaires. Les professeurs les plus récemment formés sont souvent les plus dynamiques, les mieux à même de penser les espaces d'accès à l'information et à la culture et de conduire les élèves efficacement dans leur recherche. On a alors un CDI central dans l'établissement qui est un lieu de vie et d'animation proche de la salle des professeurs, ouvert aux élèves (nombreuses coordinations, nombreux projets communs) avec un taux de fréquentation fort. C'est un cas de figure de plus en plus fréquent avec le développement d'une coordination du système d'information (développement numérique, site de l'EPLE, affichage de l'actualité...) qui conduit le professeur-documentaliste à s'impliquer au-delà du CDI dont l'ouverture peut être assurée par des personnes relais (AED et parfois un professeur). Le CDI est également un lieu de services en ligne ou en présentiel (soutien, orientation, entraînements aux exposés oraux et aux examens,..). Dans ce cadre dynamique le parcours de formation à la culture de l'information (PACIFI) et l'expérimentation pour la constitution de centres de connaissance et de culture prennent tout leur sens. La dimension culturelle est aussi plus affirmée. Des projets d'ouverture à la population locale dans la perspective de la constitution de centres de culture sont envisagés. Certaines activités d'entraînement s'effectuent dans les


lycées dans le cadre de la liaison avec l'université au sein des services communs de documentation. Le professeur documentaliste devient un médiateur culturel et inscrit son action au-delà du CDI dans une relation inter-établissements avec une ambition post-bac clairement affichée. De plus en plus de professeurs documentalistes utilisent non seulement le numérique comme supports des apprentissages, mais aussi comme sources d'enrichissement cognitif en prenant appui sur la dimension plus interactive qu'ils offrent et en allant même jusqu'à une intégration de l'erreur dans le processus d'apprentissage. La conscience pédagogique s'éveille à l'idée que ce sont les erreurs et obstacles qui déclenchent les processus cognitifs et non les bonnes réponses. Si l'on ne peut tirer d'enseignement trop systématique de pratiques qui ne sont pas réductibles à un ensemble homogène, on peut appréhender une croissance de ces usages. La quasi-totalité des inspections permet d’observer des groupes d’élèves utilisant l’informatique sous la direction du professeur documentaliste ou d’un professeur d’une autre discipline. Les supports se diversifient (expérimentation des tablettes tactiles, usage des TBI...) tandis que les pratiques s'enrichissent accordant une importance accrue aux apprentissages et à la démarche de projet seules de nature à mobiliser fortement les élèves. L’usage autonome (élèves venus au CDI sur leur temps libre) est très fréquent en lycée, encore trop limité au collège. Mais on ne saurait développer l'usage du numérique sans s'interroger sur les pratiques des élèves en la matière. Après la mise en œuvre du parcours de formation à la culture de l'information (PACIFI) qui se poursuit, l'exigence de la différenciation pédagogique illustrée dans son ancrage disciplinaire, l'examen des pratiques documentaires et informationnelles des élèves confrontés au copier-coller et à la recherche sans bornes et sans repères ou à un rapport de totale étrangeté à la culture et aux ressources, nous nous interrogerons sur les pratiques sociales des élèves en matière de numérique. C'est pourquoi nous avons choisi, au cours de l'année 2015-2016, de développer un parcours de formation autour des usages du numérique dans la documentation. Celui-ci se déroulera comme à l'accoutumée en trois temps :

- un premier temps visant à établir en bassin les clés d'une éducation citoyenne aux réseaux sociaux, à identifier les enjeux d'une éducation aux médias sociaux et ses difficultés de mise en place ;

- un second temps de conférence le 3 décembre à Nancy et le 4 décembre à Metz de Bruno DEVAUCHELLE, professeur d'université et animateur du Café Pédagogique sur la pédagogie du numérique, accompagnée d'échanges autour de celle-ci ;

- un troisième temps de création de situations pédagogiques permettant la formation du jugement critique et d'analyse de schémas de formation illustrés de séquences et proposés pour le collège, le LEGT et le LP.

Ce faisant, nous nous inscrirons dans la construction du parcours citoyen dont l'objectif majeur rappelé dans la circulaire de rentrée est de développer l'éducation aux médias et à l'information au cœur même de l'élaboration d'une politique documentaire. Il ne saurait en effet y avoir de démocratisation sans un partage des pratiques culturelles et sans l'enrichissement du jugement qui l'accompagne. La spontanéité reproduit les inégalités, l'éducation vise au contraire à compenser les disparités en matière d'héritage. La construction d'un véritable rapport critique aux ressources numériques nourrit le jugement et enrichit la pensée de tous et de chacun. Les apprentissages doivent porter sur la distinction des connaissances et des croyances, sur la capacité à mettre en question les préjugés, à construire un jugement fondé en raison, à savoir identifier un site à visée prosélytique et à savoir coopérer. Ils doivent prendre appui, non sur des cours dont la linéarité et la complexité conceptuelle favorisent l'ennui et le décrochage, mais sur des situations porteuses d'activités cognitives et supports d'étonnement et de curiosité. Les espaces d'apprentissages doivent être ouverts, pluriels et pluri-disciplinaires impliquant les familles, mobilisant l'éducatif et le pédagogique, dans le cadre d'un enseigner- et d'un éduquer-ensemble. Co-éducation et co-enseignement s'inscrivent pleinement dans le cadre des centres de connaissances et de culture qu'il importe de construire à l'image des espaces


d'échanges et d'acculturation, des espaces de rencontres et de culture fondés sur la mutualisation des savoirs, la coopération et la réussite de tous et de chacun.

Jean-Marc MARCHAL, Pierre-Jean VERGES et Jean-Michel WAVELET IA-IPR établissements et vie scolaire

ÉDUCATION MUSICALE et CHANT

CHORAL « Un des aspects très intéressants si l’on prend l’histoire de la musique sur un long terme, c’est un processus de sonorisation de la société. Il faut bien comprendre que les sociétés d’avant la révolution industrielle étaient ce que l’on appelait des sociétés du silence. L’écoute de la musique ou son exécution était limitée à des moments bien précis, les concerts, les fêtes, les veillées. Ce que l’on observe précisément avec l’apparition de la musique enregistrée, c’est une colonisation de l’ensemble de l’espace privé et public par le son. ». La dimension sonore contemporaine, ainsi définie par Ludovic Tournes dans une interview donnée pour l’émission Métropolis « D’Edison au MP3 » est largement illustrée en éducation musicale par l'usage du numérique devenu habituel de la part des professeurs comme de leurs élèves. 310 enseignants dans l'académie sont en charge de l'éducation musicale en collège. Lors des inspections réalisées entre 2010 et 2015 (qui ont touché 99% des professeurs de l'académie), l'usage du numérique est avéré. Cependant, si presque tous les professeurs utilisent la diffusion d'extraits audio ou vidéo en format numérique, le traitement sonore ou multimédia par le numérique pour une présentation active devant les élèves n’est pas encore généralisé (57% des observations en 2015) et seules quatre séances observées en cinq années scolaires se sont articulées à partir d'une manipulation informatique par les élèves. 20% des professeurs continuent à apporter leur propre ordinateur malgré un équipement total dans chaque salle de musique pour piloter leurs séances (100% des observations en 2015) alors que des propositions d'équipement leur sont parfois faites dans leurs établissements respectifs. Interrogés sur cette pratique, ils indiquent que les configurations particulières requises pour les logiciels de traitement du son confortent chez eux ce type d'usage. Il devient en effet très compliqué d'enseigner l'éducation musicale si l'ordinateur ou les logiciels ne sont pas exactement configurés comme lors des préparations réalisées par les professeurs chez eux sur leur matériel et il n'est pas aisé pour un établissement d'individualiser l'usage de tous les professeurs toutes disciplines confondues, surtout quand 45% des professeurs d’éducation musicale enseignent sur au moins deux collèges, ces derniers ne développant pas automatiquement la même politique d’équipement que leurs voisins. Si l'usage de l'ordinateur personnel du professeur peut se concevoir en fonction du souhait du professeur, l'équipement en vidéoprojecteur reste lui totalement incontournable pour les élèves. Cette utilisation numérique au quotidien par les professeurs d'éducation musicale et leurs élèves a pris une nouvelle dimension récemment grâce à l'implantation de l'espace numérique de travail PLACE dans tous les établissements de l'académie. En 2015, 20% des observations démontrent

Usages pédagogiques du numérique en éducation musicale et chant choral - 15

une utilisation pédagogique de cet espace (allant plus loin que l’emploi du cahier de texte numérique). Le professeur d'éducation musicale, seul représentant de sa discipline dans le collège, y trouve un endroit adapté pour soutenir l'exercice de son métier et le développement de sa réflexion pédagogique selon de multiples approches : classe inversée, affinement d’un travail sonore entamé en classe, apprentissage de la critique musicale, de la recherche documentaire, du classement par thématiques, de l’expérimentation sonore à des fins pédagogiques, etc. Ces pratiques sont à encourager et à évaluer. Il tisse également des liens avec ses collègues de collèges voisins ou d'académies lointaines par le biais de listes de diffusion nationales ou plus locales. Des échanges pédagogiques nombreux sur les supports, les contenues, les idées de mise en œuvre émaillent régulièrement ces listes de diffusion. Une liste inter-établissements dans l’espace numérique de travail favorise les échanges de pratique. Mise en fonction en 2014, elle nécessite un accompagnement pour en développer les contenus selon les attentes sur le terrain. Cette liste n’est malheureusement pas encore ouverte aux 6 professeurs de musique enseignant uniquement en lycées malgré le besoin de continuité pédagogique ressenti entre un enseignement obligatoire en collège et des options facultatives ou de spécialités en lycées (option facultative musique, option de spécialité L musique, TMD). Les professeurs d'éducation musicale s'appuient beaucoup sur le site académique de leur discipline pour rechercher des idées afin d'alimenter leurs préparations de séquences. Cette pratique maintenant ancienne ne faiblit pas. Une bonne gestion du site d’éducation musicale de l'académie est donc essentielle. L'utilisation généralisée des outils numériques nomades dans la vie quotidienne a de fortes répercussions sur la production musicale, sa diffusion et son enseignement. Le smartphone ou la tablette numérique, équipés de fonctions d'enregistrement, de diffusion, de mémorisation et de communication à distance, sont connus des élèves, de près ou de loin. Le professeur d'éducation musicale est un des garants de leur bon usage en proposant, à l'aide de ces outils, des travaux sur l'exploration sonore qui auraient été inconcevables autrement. L'utilisation encore embryonnaire de ces outils nomades en éducation musicale au collège est à encourager, malgré les contraintes de gestion de ces appareils dans les établissements. C'est également une bonne occasion pour sensibiliser les élèves aux risques auditifs inhérents à l'écoute de la musique avec casque ou dans des configurations acoustiques différentes et pour les éveiller à la découverte d'univers sonores contemporains. L'enseignant profite alors de cette occasion pour une prise de conscience collective des lois régissant le téléchargement des musiques en ligne. Le professeur d'éducation musicale prépare ses séquences d'enseignement en grande partie grâce aux outils numériques : il effectue des recherches sur internet, choisit en ligne les musiques qui lui serviront de références, peut consulter ou se procurer des partitions et se documenter sur les styles, les compositeurs et les interprètes qu'il va évoquer en cours. Grâce à un logiciel comme Final, il prépare des partitions adaptées aux élèves, Cubase et Music Maker l'aident à réaliser des arrangements orchestraux servant de soutiens au projet musical ou à d'autres pratiques. Quand il veut organiser des exercices s'appuyant sur l'improvisation, de nombreux applicatifs, dont Chordpulse (création de grilles harmoniques avec rythmiques) ou Music Grid (improvisation sur un mode pentatonique) par exemple, lui permettent de réaliser très rapidement des accompagnements instrumentaux dans tous les styles. Les 13 Smart-Faust, téléchargeables gratuitement sur Androïd, offrent un champ d’exploration sonore infini et très convivial. Ces différents logiciels sont connus et régulièrement utilisés par un nombre d'enseignants croissant. Pendant le déroulement d'une séance d'éducation musicale, les usages numériques sont donc omniprésents. L'utilisation de Powerpoint ou d'Activinspire couplée à un vidéoprojecteur aide le professeur à réaliser des présentations interactives, claires et attrayantes pour les élèves. Déposées dans l'ENT,


ces présentations sont modifiées en cours avec la participation orale ou gestuelle des élèves et enregistrées pour être mises à disposition de toute la classe. Chaque élève a donc accès directement à une documentation évolutive en phase avec ce qu'il a étudié en classe. Le professeur peut également lui demander, en prolongement de ce qu'il vient d'étudier, de compléter la présentation amorcée par une recherche personnelle. Si l'utilisation des logiciels de présentation sont monnaie courante, cette utilisation pédagogique de l'ENT est encore trop peu observée (20% en 2015). De plus en plus de professeurs s'en emparent toutefois progressivement pour y développer une pratique à la fois personnelle et adaptée à tous les profils d'élèves. En cours d'éducation musicale, c'est par la perception et la production que l'élève, guidé par les consignes de son professeur, construit une culture.

Pour percevoir les sons dans toutes leur richesse et leur complexité, le numérique par le biais des formats mp3 (avec compression dosée) ou wav, apporte une qualité d'écoute nécessaire. Cette qualité doit être cependant renforcée par une prise en compte du matériel de diffusion et de l'acoustique des lieux : les élèves doivent pouvoir écouter les détails sonores les plus fins et porter leur attention sur certains d'entre eux plus que d'autres. Tous espaces dévolus à l'enseignement musical sont maintenant correctement sonorisés à l’exception de quelques unités et ceci pour des raisons de manque de maintenance du matériel. Sollicité 18H dans une semaine, celui-ci souffre et a besoin d’être partiellement ou totalement renouvelé tous les 5 ans. Des baffles qui vibrent et ne font plus entendre les fréquences graves par exemple, entravent la qualité d’écoute requise pour cet enseignement. Les fichiers numériques contenant les extraits audio sont diffusés sur des applicatifs très courants et universels comme VLC par exemple et 100% des salles de musique possédant un ordinateur "professeur" voué à cette diffusion. Pour la conduite des activités de perception, l'utilisation du vidéoprojecteur est incontournable : il développe l'intérêt culturel par la documentation iconographique que l'on peut projeter. Il permet de montrer une situation géographique, des frises chronologiques qui ont une place déterminante dans l’organisation de l’enseignement de l’Histoire des Arts. Il représente une aide précieuse à la compréhension d'une œuvre par l'utilisation de schémas interactifs, d'analyse graphique de la morphologie des sons ou de synchronisation de codages (partition par exemple) avec la musique et il offre des possibilités d'évaluation particulièrement performantes dans tous les domaines notamment par le biais des boitiers Activote : les élèves sont questionnés en direct sous la forme de QCM ou d’appariements à effectuer en temps réel. Chacun répond simultanément par l’intermédiaire d’un boitier, les réponses sont collectées automatiquement et diffusées au tableau, les capacités ou compétences ainsi sollicitées sont directement évaluées. 100% des salles d'éducation musicale observées en 2015 possèdent un vidéoprojecteur. Un pas important a été ainsi franchi en matière d’accompagnement pédagogique. Il s’agit maintenant de maintenir en état un matériel qui finira par s’user sans tarder.

Pour produire de la musique, les élèves ont besoin du soutien instrumental de leur professeur et d'outils leur permettant de se réentendre et de porter un regard critique sur leur travail. L'accompagnement du projet musical fait rarement appel au piano acoustique, trop sonore et n'offrant pas de possibilités de transposition automatique. 99% des salles d'éducation musicale observées en 2014-15 (sur une observation de 23% des professeurs de l’académie) sont équipées de claviers numériques, pour certains, machines simples pourvues de quelques types de sons numérisés, pour d'autres, véritables outils informatiques comportant de très nombreuses fonctionnalités dont un séquenceur et un dispositif permettant de modifier la morphologie des sons employés. On note d'ailleurs que la sophistication de certains claviers est telle que leur utilisation n'en est que très superficielle. Seuls deux enseignants possédant de telles machines performantes ont fait avec elles la démonstration d'un emploi à la fois varié et artistique. La complexité technique de ces synthétiseurs n'est donc pas un gage d'efficacité.


L’usage par les professeurs les plus avancés des logiciels séquenceurs (Cubase, Music Maker) leur permet de réaliser des outils particulièrement efficaces d’aide au montage vocal de polyphonies (ajout/suppression ou surlignage de certaines pistes par exemple). L’enregistrement des productions des élèves à des fins pédagogiques permet de stimuler l'écoute critique, d'améliorer les performances et d'évaluer les projets musicaux. Les enseignants sont de plus en plus nombreux à réaliser de tels enregistrements, soit au moyen de la station informatique équipée d'Audacity (excellent outil d’enregistrement, très simple d’usage), soit au moyen de petits enregistreurs numériques portables du type Zoom H4 (avec ainsi la possibilité de se déplacer pendant l’enregistrement, l’appareil étant de la grosseur d’un smartphone) dont les fichiers seront ensuite transférés sur l’ordinateur ou disposés sur l'ENT à l'usage des élèves. Notons que les usages du numérique observés dans le cours d'éducation musicale se déclinent de la même façon pour la pratique chorale, enseignement facultatif en collège. L'usage du numérique durant une séance d'éducation musicale par les élèves implique obligatoirement une mise en situation pédagogique qui sorte de l'enseignement frontal. Les élèves, répartis par groupes, construisent, à partir des consignes données par leur professeur, des extraits sonores qu'ils peuvent enregistrer puis réécouter sur les postes informatiques présents dans la salle d'éducation musicale. Ils développent ainsi des compétences impliquant le développement de l'esprit critique, de l'autonomie dans la création, de l'estime de soi, de l'aboutissement d'un projet, de la bonne maîtrise du numérique, etc. Ces pratiques, encore marginales, sont pourtant d'une grande efficacité. Pour cette mise en situation pédagogique, la salle informatique, bien souvent peu propice au travail sur le son et totalement inadaptée surtout quand elle fonctionne sous client léger, n'est plus préconisée. Quatre postes informatiques complets, reliés à internet, ceci en client lourd dans la salle d'éducation musicale, permettent aux huit élèves concernés par cet outil de travailler sur une activité différente de leurs camarades, ces derniers étant mobilisés sur d'autres productions : interprétation du projet musical, exercice de créativité avec des percussions corporelles ou des productions vocales, etc. Les actions de formation prévues dans le PAF académique permettent maintenant aux enseignants, quel que soit leur niveau de maîtrise du numérique, de se familiariser avec des pratiques simples, personnalisées et adaptées aux activités de chaque séance d’éducation musicale. L’attention portée aux usages du numériques lors des stages de formation continue est donc à maintenir et à orienter vers l’utilisation du numérique par les élèves durant les séances. La mise en place de groupes de travail sur ces problématiques depuis 2010 groupe (traAM musique) amorce une réflexion constructive dans ce domaine, réflexion qu'il est important de poursuivre.

Bilan de l'usage du numérique en éducation musicale pour le collège :

- une utilisation au quotidien et très diversifiée avec l'arrivée de l'ENT et des outils numériques nomades ;

- un besoin de formation qui doit évoluer vers la prise en main des outils numériques par les élèves ;

- l’attention portée à la maintenance du matériel et à son renouvellement régulier (vidéoprojecteur, chaîne HIFI et baffles adaptées) ;

- l'organisation pédagogique des séances avec une répartition des élèves par groupes pour une mise en situation différenciée et hybride demandant l'aménagement d'un pôle informatique de quatre postes en clients lourds dans chaque salle d'éducation musicale.

Objectifs pédagogiques visés en collège pour les trois années à venir :

- la dématérialisation progressive de l'écrit sur l'ENT pour permettre un travail uniquement oral en séance d'éducation musicale ;


- le développement de l'esprit critique avec les modalités d'enregistrement et de réécoute à la fois collectives et individuelles ;

- la généralisation des pratiques créatives avec la manipulation numérique des sons et les dispositifs mixtes (numérique et productions directes) ;

- la circulation d'une documentation inhérente aux séances de cours ou à la chorale, concernant des supports d'entrainement individuel pour le chant ou des informations sur les horaires, les dates de concerts et les répertoires proposés ;

- l’utilisation de l’ENT par les professeurs d’éducation musicale comme un lieu d’échange de pratiques avec l’inclusion des 6 professeurs enseignant uniquement en lycées.

Dominique TERRY IA-IPR d'éducation musicale et chant choral

EDUCATION PHYSIQUE ET SPORTIVE

La multiplication des appareils mobiles (tablettes, smartphones notamment) a ouvert une nouvelle ère dans l’usage pédagogique de ressources numériques en EPS. Les tablettes en particulier, matériels nomades, autonomes et peu encombrants, présentent une facilité d’utilisation pour les enseignants et les élèves qui ont contribué à leur adoption de manière croissante ces dernières années. Les usages se sont développés et diversifiés dans le même temps pour proposer un catalogue de ressources de plus en plus important.

Parmi les principaux et premiers usages, celui de l’image numérique tient une place centrale en EPS

Les tablettes et smartphones proposent tous les outils élémentaires pour la prise de vue et la visualisation des images enregistrées ou accessibles en ligne. Des outils plus sophistiqués apportent une plus-value en proposant une analyse plus fine, image par image, ou encore la possibilité d’annoter en surimpression une séquence d’images pour mettre en avant des points particuliers, voire de l’agrémenter d’un commentaire audio. L’ensemble peut être sauvegardé pour une visualisation différée dans le temps. L’information apportée à l’élève est plus riche et personnalisable. Coach’s Eye, disponible pour tous les systèmes d’exploitation, en est la parfaite illustration. Outil particulièrement abouti, d’un coût modique, sa simplicité d’utilisation le destine très bien à l’utilisation en EPS.

D’autres usages sont apparus et s’appuient sur diverses ressources

- Les ressources de contenus sont constituées de banques de données d’images ou de séquences vidéo dont certaines sont présentées sous la forme de diaporamas interactifs complets (démonstrations, visualisation, remédiation). Exploitées dans un premier temps dans les activités gymniques et artistiques, elles se diversifient progressivement et concernent aujourd’hui les activités de combat (boxe française) ou encore le STEP. Elles sont stockées sur les appareils mobiles et deviennent accessibles en classe sans nécessiter une connexion Internet.

- Les ressources d’aide à la prise de décision, à l’évaluation, la co-évaluation ou encore l’auto évaluation, ont pour ambition d’accompagner l’élève dans ses apprentissages

Usages pédagogiques du numérique en éducation physique et sportive - 19

pendant le cours d’EPS, de l’informer sur son action, en temps réel ou en léger différé. L’élève peut bénéficier de ces ressources dans les activités de recherche de performance maximale (demi-fond, course de relais-vitesse) mais également dans les activités d’affrontement collectif ou individuel. Ainsi, StopNow Free est une application pour smartphone et tablettes permettant de chronométrer un coureur et d’afficher les temps au tour accompagnés d’une courbe de régularité mise à jour à chaque tour. Il devient possible d’informer en temps réel le coureur qui peut corriger immédiatement son allure par rapport à l’objectif fixé et optimiser sa course pour rechercher la meilleure performance.

L’utilisation de l’ENT PLACE

En l’absence de connexion à Internet, les ressources sont stockées sur les tablettes afin de pouvoir en disposer en tout lieu. Néanmoins, l’Espace Numérique de Travail PLACE permet de mettre à disposition des élèves des ressources accessibles hors cours d’EPS. Parmi la grande diversité de l’offre, citons Padlet, un mur virtuel destiné à recevoir notamment des images ou séquences vidéo, les outils d’enquête en ligne qui permettent de recueillir des informations (par exemple pour la construction d’un projet de course), ou encore des ressources interactives. Ces ressources sont soient proposées par PLACE ou extérieures à l’ENT et peuvent être intégrées à celui-ci pour enrichir ses fonctionnalités à vocation pédagogique.

Conclusion

Aujourd’hui, l’usage, en classe, des appareils mobiles est encore majoritairement collectif (quelques tablettes pour une classe qui fonctionne en atelier ou encore une seule tablette « prof » disponible sur 1 atelier dédié à l’usage pédagogique du numérique). Demain, les EIM (Equipements Individuels Mobiles) équiperont les élèves des collèges préfigurateurs. Chacun disposera de son matériel individuel et l’intérêt de disposer de ressources en ligne ou stockées sur la tablette va s’accroitre.

Accès à un dossier en ligne consacré aux ressources pour les appareils mobiles : http://www4.ac-nancy-metz.fr/eps/site/dossiers/cat.php?val=175_tablettes-usages-ressources-eps (Site EPS de Nancy-Metz)

Annick AMADEUF, Régine JEANDROT et François MICHELETTI IA-IPR d’éducation physique et sportive

ESPAGNOL Pratiquement toutes les salles de langues (dans le public) sont maintenant bien équipées en outils numériques. Elles disposent presque toutes d’un vidéoprojecteur et sont équipées d’un dispositif audio performant. Nombre d’entre elles disposent d’un TBI ou d’un VPI. Elles sont pratiquement toutes reliées à l’Internet et à l’ENT. Les professeurs utilisent ce matériel de façon régulière. On peut cependant regretter que ce matériel de projection soit utilisé principalement comme un outil de projection et que toutes ses potentialités ne soient pas exploitées comme il se doit pour mettre en appétit les élèves.

L’ENT

Usages pédagogiques du numérique en espagnol - 20

Il est maintenant largement utilisé dans le public. Il est exploité en grande partie pour le cahier de textes et pour le relevé des absences. Une minorité l’exploite pour permettre aux élèves de véritablement s’entraîner aux différentes activités langagières. Un nombre encore plus réduit de professeurs y crée des groupes de travail ou des blogs pour permettre de mutualiser les travaux des élèves. Ils existent cependant et ce nombre est en augmentation mais lente. Par contre, des blogs d’échanges entre professeurs d’un même établissement et/ou d’un ou d’autres établissements existent (en nombre restreint). Echanges peu nombreux entre professeurs de langues différentes. Un nombre relativement restreint de professeurs dépose des documents d’accompagnement en direction des élèves et/ou demande aux élèves de déposer des documents de leur production, individuelle ou collective, et encore moins nombreux sont ceux qui proposent des travaux collectifs ou des inter-corrections. C’est bien le côté interactif qui reste encore à développer. Certains professeurs, en nombre réduit mais en augmentation, utilisent l’ENT lors de voyages à l’étranger et en direction des familles pour une part. L’ENT sert lors de la préparation de ces voyages pour la recherche de documents, pour la résolution d’énigmes, pour des échanges épistolaires entre élèves qui restent l’exercice le plus demandé aux élèves, notamment des sections européennes de collège. Très peu de professeurs sont totalement récalcitrants. Lorsque cela arrive, ils expliquent leur rejet par la peur de se voir dépassés par les élèves sur le plan technique.

Le TBI

Il est plus largement utilisé que par le passé mais reste cantonné à la fonction de projecteur. Un nombre de plus en plus important l’utilise aussi pour la correction d’exercices mais encore trop peu de professeurs y ont recours pour véritablement dynamiser le cours et l’enrichir de documents illustrateurs ou en interaction. Cela existe mais n’est pas encore la règle générale. Les plus jeunes d’entre eux, notamment les stagiaires, n’hésitent pas quotidiennement à utiliser ces outils et leurs élèves sont rompus à ces pratiques. Les différentes possibilités d’entraînement à l’expression orale que ces outils présentent sont largement sous exploitées. La partie compréhension est, elle largement pratiquée et la qualité du son est à souligner. Reste à réfléchir à ce que peut ou doit être un exercice d’entraînement à la compréhension de l’oral. Très souvent les professeurs confondent compréhension de l’oral et discrimination auditive (reconnaissance de mots ; ce qui n’aboutit pas à une compréhension globale du document).

Les clefs USB et les baladeurs

Ils sont eux aussi plus largement utilisées mais je ne n’en ai jamais fait l’expérience. Les professeurs me disent qu’ils demandent aux élèves des exercices mais je n’ai jamais pu être présent lors de l’exploitation d’un de ces exercices. La recommandation est pourtant toujours faite et répétée d’utiliser ces outils pour demander aux élèves des exercices de production orale (de rappel de cours antérieur par exemple) mais cela semble rester lettre morte. En règle générale, peu de travaux sont demandés aux élèves sur ce support et notamment à l’oral. C’est un point qui est abordé systématiquement dans les réunions et entretiens post-inspection.

Le vidéoprojecteur

Il équipe quasiment toutes les salles de langues et est largement utilisé mais, comme pour le TBI, reste un outil de simple projection et très rarement comme une possibilité d’interaction et un outil qui facilite la création de suspense ou l’organisation d’une logique d’analyse pour guider la réflexion de la classe (effacement d’une partie d’un document, mélange de paragraphes d’un texte, inversement de parties d’une phrase, traçage progressif des lignes de force d’un tableau, etc.).

Usages pédagogiques du numérique en espagnol - 21

La visio-conférence

Elle n’a jamais été intégrée à un cours lors d’une inspection et ne fait pas partie des techniques utilisées par les professeurs d’Espagnol.

Les tablettes

Elles sont encore trop peu implantées pour avoir un recul suffisant. Une expérimentation était menée en allemand mais le professeur a muté et ne peut plus compter sur ces outils dans son nouveau collège. Rien encore en Espagnol (à ma connaissance).

Les smartphones

Ils commencent, au dire de quelques professeurs, à être utilisés mais je ne peux en témoigner car je n’ai jamais pu être présent.

Gérard MARI - IA-IPR d’espagnol

HISTOIRE GEOGRAPHIE

Les inspections pédagogiques permettent d'apprécier la fréquence et la diversité de l'usage du numérique parmi les enseignants d'histoire géographie. Les professeurs formateurs, au cours des stages proposés, sont eux-mêmes sources d'informations quant aux pratiques et interrogations de leurs collègues. L'usage du numérique continue à progresser dans l'académie de Nancy-Metz. Il convient toutefois d'analyser plus en détails ce premier constat. Il est ainsi possible de différencier les usages entre le collège et le lycée. Pour le premier, le numérique commence à influer les stratégies pédagogiques d'enseignants volontaires mais inégalement équipés. Au lycée, c'est principalement dans des dispositifs et/ou enseignements tels les TPE, l'ECJS et l'AP que le numérique prend une place plus importante. Les moyens sont en général aussi plus élevés.

Concevoir son enseignement, seul ou en équipe avec le numérique

Depuis de nombreuses années déjà, les enseignants recourent au numérique pour la préparation et la construction de leurs séquences pédagogiques. En effet, la presque totalité des professeurs fait un usage personnel du numérique à des fins professionnelles pour accéder aux programmes, documents ressources, recueillir des informations pour élaborer les séquences d'enseignement. Ce premier niveau d'usage du numérique est maintenant totalement répandu et acquis pour l'ensemble des enseignants. En revanche, ce sont l'utilisation pour la conception de ressources destinées aux élèves et l'utilisation collaborative en équipe d'outils de continuité et cohérence des apprentissages qui sont maintenant à développer. Le premier point reste encore relativement marginal dans la pratique des enseignants. Les explications semblent diverses. Il s'agit dans un premier temps d'un problème de formation puisque les enseignants ne connaissent pas forcément les outils et divers logiciels, adaptés à leurs disciplines ou plus largement à l'enseignement. À leur décharge, les évolutions technologiques sont rapides et il est parfois difficile aux enseignants de se tenir au courant. La question des moyens dont ils disposent peut aussi être soulevée : les établissements

Usages pédagogiques du numérique en histoire-géographie - 22

ne sont pas toujours équipés des derniers systèmes d'exploitation ou tout simplement de systèmes d'exploitation compatibles avec celui de l'équipement personnel à partir duquel ils ont pu travailler. Enfin, au collège, la prise en compte globale, à l'échelle d'une équipe, des compétences numériques des élèves ne s'était faite jusqu’alors que de manière formelle, au moment de leur validation dans le LPC. Enseigner, éduquer les élèves avec le numérique Lorsque les salles de classe sont équipées – vidéoprojecteur ou tableau blanc interactif - les professeurs en font un usage systématique : projection du manuel numérique - lorsque l'établissement a fait le choix d'en acquérir - présentation de documents vidéo et iconographiques et ressources disponible sur Internet. En géographie notamment, les globes virtuels - tel Google Earth - les sites tels Géoportail sont très parfois sollicités par les enseignants. Ils viennent en complémentarité des ressources fournies par les manuels et permettent le travail de compétences spécifiques à notre discipline. Internet permet aussi l'accès à de nombreuses ressources – médias, photographies, données actualisées, dont profite utilement l'enseignement dispensé. Le problème soulevé n'est plus l'accès aux outils numériques mais la réflexion posée par les matériaux disponibles, leur fiabilité. La priorité nationale donnée au numérique conduit les enseignants à développer encore plus leurs pratiques par la mise à disposition de portails comme Éduthèque, particulièrement utiles pour nos disciplines. Le constat pointé dans notre précédent rapport quant à l'utilisation du numérique en totale autonomie peut être reconduit. Il est fréquent que les élèves aient à effectuer des recherches documentaires pour préparer une activité ou un point précis d'une séance. En revanche, les séances en salle informatique dépassant la « simple » recherche documentaire restent le fait d'enseignants innovants, par leur propre maîtrise du numérique : utilisation des ENT avec mise à disposition de ressources audio, vidéos et travail en autonomie guidé par des consignes. Ces séances sont encore rares. Peut-être peut-on pointer le fait que les enseignants, par manque de formation le plus souvent, ne se sentent pas à l'aise avec le maniement d'outils numériques différents et qu'ils n'osent pas – par peur de mal faire – faire appel à ces outils en classe. Toutefois, il est à noter qu'une part non négligeable d'enseignants n'hésite pas à expérimenter ces outils, tels que Framapad, Prezi. Par ailleurs, les traitements de texte, Microsoft Word ou Writer d’OpenOffice, permettent la création de schémas, voire de croquis sans recourir à de coûteux et complexes logiciels de cartographie. La bonne volonté ou l'innovation des enseignants est toutefois freinée ou limitée par les contraintes de l'équipement de leur établissement.

Être acteur de sa formation avec le numérique

En histoire-géographie, les inspecteurs utilisent une liste professionnelle à laquelle sont abonnés les professeurs et par laquelle les informations relatives à nos disciplines sont communiquées. Par ailleurs, l'ensemble des enseignants font un usage régulier des divers services institutionnels I-Prof, messagerie professionnelle. La formation en ligne entre dans une nouvelle phase : elle est dans l'ensemble connue et utilisée par les collègues et est appelée à se développer du fait des réformes en cours et de la nécessité de former le plus grand nombre. En effet, elle permet de toucher simultanément et en direct tous les professeurs de l'académie, de mutualiser les ressources à l'échelle d'un établissement ou d'un bassin. Il convient aussi de signaler l'existence de nombreux sites, riches scientifiquement, tel Géoconfluences et qui sont encore trop peu visités. De même, le développement récent des MOOC - par exemple la plate-forme France Université Numérique – n'a pas encore touché les enseignants, alors que de nombreux cours pourraient être d'utiles apports d'enseignement voire de renforcement de connaissances disciplinaires. De même, la mutualisation des ressources créées dans le cadre de la formation à distance est à développer. La conception et production de ressources mutualisables sous format numérique est le fait de professeurs, voire formateurs, initiés au numérique et engagés dans des actions pédagogiques innovantes.

Usages pédagogiques du numérique en histoire-géographie - 23

Conclusion

Nous avions pointé lors d'un précédent rapport, la difficulté de mesurer les effets d'une modalité d'apprentissage par le numérique sur les acquis des élèves. Cependant, les professeurs sont majoritairement d'avis que le numérique affecterait plus leurs conditions d'enseignement que les modalités d'apprentissage des élèves. Cependant, l'importance des dispositifs d'accompagnement individualisé et leur développement annoncé, doit permettre de convaincre les enseignants de l'intérêt du numérique dans la prise en compte des besoins particuliers des élèves. Tout au plus pouvons-nous relever l'importance que revêt pour notre enseignement l'usage du numérique, particulièrement dans le cadre des parcours suivants ; éducation aux médias, parcours citoyen, EPI. Enfin, de l'avis des enseignants interrogés, les bénéfices du numérique en classe seraient principalement d'ordre comportemental, les élèves étant sensibles à l'aspect ludique que revêtent souvent les situations d'apprentissage construites autour et avec le numérique. Il semble cependant que cette première impression doive être dépassée, afin de faire de ces outils de véritables vecteurs d'apprentissage et d'autonomisation pour nos élèves. Ce qui a pour corollaire sans doute un changement de posture de l'enseignant.

Vincent BORELLA, Hergott GWENAELLE et Philippe WARIN IA-IPR d’histoire géographie

ITALIEN L’arrivée des TICE et surtout du réseau Internet, a redynamisé l’enseignement de la discipline : comme tous les groupes minoritaires, les professeurs d’italien ont perçu d’une part, les avantages de l’immédiateté de la communication que procure l’outil et, par ailleurs, le potentiel culturel que représente l’accès à l’actualité italienne, en temps réel, mais aussi aux sites culturels italiens à travers la visite de sites archéologiques ou de musées virtuels. La discipline s’est impliquée dans la création des pages spécifiques dès la création du site académique de Nancy-Metz. Les ressources en italien sur le net sont nombreuses et elles touchent tous les domaines. Les listes de diffusion sont très utilisées. La mise en activité des élèves par le numérique, quant à elle, a été plus lente et progressive.

Le numérique dans les classes d’italien

Leur développement est étroitement lié à l’équipement dont disposent les établissements, mais aussi à une démarche volontariste des équipes. Les classes observées travaillent souvent dans des salles réservées aux langues vivantes, parfois même étiquetées « classe d’italien ». Celles-ci disposent de plus en plus souvent de matériel informatique, d’un vidéoprojecteur, d’un TBI. L’utilisation des MP3 ou des MP4, pour l’entraînement à la compréhension et à la production orale se limite à quelques établissements, car si les actions de formation liées à la baladodiffusion ont bien montré les avantages de cette pratique, le matériel, quant à lui, n’est pas souvent à la disposition des professeurs. Peu d’entre eux pensent à utiliser la ressource que représentent les téléphones portables des élèves. Lorsqu’ils disposent de matériels innovants, les professeurs d’italien essaient de les intégrer dans leurs pratiques. L’usage du numérique, très répandu, demeure occasionnel chez les professeurs plus anciens dans la carrière ; il est plus systématique chez les jeunes enseignants. Souvent les TICE deviennent des outils de « remédiation » qui permettent à l’enseignant de transposer, dans un contexte de classe un peu différent, une approche maîtrisée. Par exemple, pour canaliser

Usages pédagogiques du numérique en italien - 24

l’attention d’une classe difficile ou pour varier la nature et le contenu des documents illustrant un thème ou une notion ; cet usage est souvent justifié par la complexité de la nature des supports utilisés, par exemple, un travail sur l’opéra qui exploite à la fois le son, l’image et le texte, ou bien l’exploitation d’un extrait filmique. La présence dans la salle de cours d’un Tableau Blanc Interactif incite les enseignants à utiliser des documents dont l’intérêt culturel est indéniable : documents d’archives, extraits de journaux télévisés et imprimés, bandes sons de films ou d’émissions, catalogues d’expositions, etc. Le numérique est utilisé pour entraîner les élèves à :

- la compréhension de l’oral à travers l’écoute de dialogues des manuels, textes enregistrés, émissions de radio ou de télévision, extraits filmiques) ;

- l’expression orale à travers l’approche d’œuvres picturales, filmiques ou des spots publicitaires ;

- la compréhension de l’écrit, à travers la lecture de courts articles ou de définitions projetées à la classe ;

- l’expression écrite, utilisation rare mais observée dans une classe, grâce à un clavier sans fil, qui a permis à un groupe de rédiger un texte.

Les élèves, familiers de ces outils, se montrent très coopératifs : ils sont plus disposés à travailler à partir de supports complexes. Leur apprentissage, lorsque le numérique est employé à bon escient, en est facilité. Les classes dans leur ensemble se concentrent plus facilement sur un document en langue étrangère enregistré dans une langue authentique et dont la forme offre des pistes d’exploitation qui se départissent de pratiques plus traditionnelles.

Perspectives

La validation des compétences du Socle, la réforme des épreuves du baccalauréat, mais aussi l’Histoire des arts ou le travail en interdisciplinarité ont fortement incité les professeurs d’italien à intégrer le numérique dans leur pratique. Si tous n’ont pas encore bien perçu les spécificités dont ils peuvent tirer parti, ils essaient, dans l’ensemble d’y avoir recours régulièrement. La réflexion disciplinaire, dans ce domaine, prend appui sur une utilisation plus performante du numérique.

Carmelina BOI IA-IPR d’italien

LETTRES Fréquence Il est maintenant courant de voir les professeurs de lettres utiliser, durant leurs cours, les outils numériques qui sont à leur disposition : l’équipement des salles de classe (ordinateur, TBI et vidéoprojecteur) a permis un accroissement de la fréquence et un développement très nets de leurs usages. L’observation de séances numériques reste encore rare en inspection. Les cahiers de textes de la classe et les classeurs des élèves observés témoignent cependant d’une utilisation plus fréquente du numérique au quotidien. A partir de l’ENT PLACE, tous les professeurs ont un accès libre par exemple à des extraits de vidéos (quatre pièces de Molière), à la BnF, au Site.TV, au Canal numérique des Savoirs, à l’ Encyclopédie Universalis, à Éduthèque, aux éditions de CANOPÉ et au Louvre. Ils peuvent surtout également en faire bénéficier leurs classes. Dans certains établissements, c’est ProNote qui est encore utilisé et les enseignants et les élèves ne bénéficient pas toujours des potentialités, plus larges, offertes par PLACE.

Usages pédagogiques du numérique en lettres - 25

Conditions matérielles

La plupart du temps, les professeurs préfèrent très nettement avoir accès aux outils numériques en restant dans une salle de cours plutôt que de se rendre dans une salle informatique. Dans certains cas, comme pour des activités de soutien, en accompagnement personnalisé ou pour des dispositifs individualisés comme D’COL, l’enseignant se rend en salle informatique ou au CDI et y met en place des activités variées, seul ou en collaboration avec le professeur documentaliste, un collègue du collège ou des écoles, en particulier dans le cadre de la liaison école-collège. Le travail en petits groupes ainsi qu’une approche différenciée sont alors les plus fréquents : une partie des élèves étant en binôme devant un ordinateur, pendant que d’autres, si les postes manquent, utilisent d’autres ressources documentaires. Très peu de professeurs de lettres ont expérimenté à ce jour les tablettes en classe. Une formation à leur usage en classe entière sera indispensable.

Les difficultés matérielles

Lors des projections dans les salles de classe, les conditions d’éclairage ne sont pas toujours satisfaisantes pour garantir aux élèves une bonne visibilité des écrans. Sont souvent à améliorer la qualité des rideaux, la puissance et le mode de fixation des vidéoprojecteurs ou la position de l’écran central, souvent trop bas, que les élèves des premiers rangs masquent aux rangées suivantes. Dans le cas de salles correctement obscurcies, à l’inverse, les élèves n’ont parfois plus assez de lumière pour prendre des notes, écrire ou lire. Les professeurs, contraints de manipuler les outils depuis leur bureau, ayant tendance à ne plus se déplacer dans l’espace de la classe, ne se rendent pas toujours compte de la qualité médiocre de la projection. Dotés d'un clavier sans fil, ils retrouveraient assurément leur mobilité pour être au plus près de leurs élèves.

Des usages pédagogiques en évolution

Dans une salle équipée, l’usage le plus répandu reste celui d’une projection ponctuelle d’images, de tableaux, d’extraits de films ou de mises en scène. Bien intégrées aux séquences pédagogiques, ces séances utilisant le numérique permettent d’enrichir la lecture des textes, de comparer les œuvres et leurs adaptations, de confronter des mises en scène. Elles favorisent également l’ouverture sur l’Histoire des arts et les Langues et Cultures de l’Antiquité. Le professeur apprécie de pouvoir procéder à des arrêts sur image pour mieux donner à voir certains détails ou, grâce à la boîte à outils, de mettre en relief ou en couleur les résultats des recherches effectuées sur les textes. On constate cependant que le stylet est rarement confié aux élèves en collège. Les enseignants qui commencent à utiliser le numérique entrent souvent par la fonction de projection, tendent à rester un certain temps dans la posture magistrale et sont souvent les utilisateurs principaux des outils numériques, pour saisir par exemple sous la dictée des élèves les traces écrites. Ils précisent qu’il leur est plus commode de pouvoir disposer dans leur salle de deux tableaux : l’un pour projeter, l’autre pour écrire. Des séances d’écriture de textes longs (contes, nouvelles, poésie, théâtre) qui trouvent leur finalité dans la publication de recueils ou la parution dans l’ENT de l’établissement, sont très souvent proposés par les enseignants qui incitent leurs classes à participer à des concours d’écriture. Une part du travail est alors réalisée hors de la classe. Les professeurs proposent parfois l’élaboration de premiers jets, un travail sur les brouillons et les corrections, de façon individuelle ou collective. Des projets vidéos et des films, portés par des professeurs de lettres sont tournés, montés et sonorisés avec les outils numériques (cf. centenaire de la première guerre mondiale). Pour dynamiser et soutenir la lecture cursive en autonomie, les professeurs commencent à utiliser la possibilité dans PLACE d’ouvrir des forums qui permettent la mutualisation et la confrontation entre les élèves. Quelques-uns expérimentent des retours sous forme de « murs » virtuels. Quelques professeurs se lancent également dans la baladodiffusion et proposent des activités qui

Usages pédagogiques du numérique en lettres - 26

permettent de développer les compétences des élèves à l’oral (enregistrement de récitation seul ou en binôme) mais aussi à l’écrit (entraînement à la dictée). Quelques établissements ont fait le choix de manuels numériques.

Conclusion

En utilisant le numérique et en proposant aux élèves de les utiliser, les professeurs de collège ont pour principal objectif la poursuite de l’acquisition de compétences transversales qui sont des clés en faveur de la réussite scolaire : savoir mener des recherches sans s’égarer, en hiérarchisant les informations et en les synthétisant lors de la prise de notes ; savoir établir des liens et resituer dans un contexte pour mieux comprendre ; savoir argumenter, convaincre et justifier son jugement ; savoir conduire un projet en équipe et exposer ses travaux, voire les publier, etc. (cf. Compétences 1, 4, 5 et 7 du Socle commun de Connaissances et de Compétences).

Patrice IZQUIERDO, Marie Laure KIEFFER, Eliane PEDON et Véronique ZAERCHER-KECK

IA-IPR de lettres

MATHEMATIQUES

L'utilisation du numérique par les professeurs et les élèves en cours de mathématiques continue à progresser dans les classes. Elle répond à un objectif affirmé dans tous les programmes de collège et du lycée. Les salles équipées de vidéoprojecteurs ou de tableaux interactifs sont aujourd’hui nombreuses dans les collèges. Dans leur grande majorité, les professeurs qui bénéficient de cet équipement l’utilisent volontiers. Au lycée, les compétences acquises dans l'utilisation de certains logiciels sont évaluées au baccalauréat, en série ES-L depuis la session 2000, en série STG-STMG depuis 2007, en série ST2S-STMS depuis 2009, en série S depuis 2012. Les programmes de lycée ménagent une part importante à l’enseignement de l’algorithmique, les nouveaux programmes du collège vont également dans ce sens. De nombreux enseignants se sont investis dans la découverte de logiciels de programmation : Algobox, Python, Scilab. Les actions menées autour de la mise en place de la spécialité ISN (Informatique et Sciences du numérique) en terminale S depuis la rentrée 2012, puis de l’enseignement d’exploration ICN (Informatique et Création Numérique) depuis cette rentrée montrent également que certains enseignants sont très motivés par une intégration importante de l’informatique dans les programmes d’enseignement comme outil, mais aussi comme objet d’étude. En BTS également, la place de l’informatique augmente avec l’apparition d’épreuves sur ordinateurs dans certaines spécialités. L’utilisation du numérique est donc plus que jamais une part importante de l’activité mathématique.

Les usages observés

Quasiment tous les professeurs de mathématiques utilisent un traitement de texte pour leurs écrits : exercices, contrôles, traces de cours, cahiers de textes … Le logiciel utilisé est généralement Microsoft Word ou Libre Office et leurs éditeurs d’équations. En lycée, une population non négligeable de professeurs de mathématiques utilise le traitement de texte LaTeX, dont l’usage est généralisé à l’université. Les logiciels utilisés sont en dehors des traitements de texte et des tableurs : GeoGebra, Algobox, LaboMep, Xcas, SciLab ou Python en lycée, des simulateurs de calculatrice, etc.

Usages pédagogiques du numérique en mathématiques - 27

En mathématiques, les professeurs présentent, en classe à l’aide de vidéoprojecteurs (interactifs ou non), les documents qu’ils mettent à la disposition des élèves, mais les fonctions spécifiques des tableaux numériques sont peu utilisées et l’interactivité reste artificielle. On constate également une augmentation de l’utilisation des manuels numériques, celle-ci demeure cependant encore confidentielle et réduite à la projection d’énoncés d’exercices. Sur l’ensemble des départements, on observe dans la pratique pédagogique quotidienne une utilisation de mieux en mieux intégrée de l’ordinateur vidéoprojeté. Il n’est pas inhabituel de voir un élève passer au clavier comme il passe au tableau pour réaliser une figure de géométrie ou effectuer un calcul sur un tableur. On notera également un développement de l’utilisation des interfaces de projection de type caméra HD ou visualiseurs permettant de montrer à toute la classe la production d’un élève. Les professeurs disposant de cet outil l’utilisent et l’apprécient beaucoup. A part en Moselle (du fait du dysfonctionnement quasi général des salles équipées de postes en clients légers), beaucoup de professeurs emmènent en complément leurs élèves plusieurs fois par an dans une salle équipée pour un travail autonome, surtout s’ils ont des groupes allégés (AP, enseignements d’exploration, ex-modules, etc.). L’utilisation de l’espace numérique PLACE pour la correspondance avec les élèves n’est pas encore installée dans les pratiques des professeurs qui utilisent pourtant la messagerie électronique dans le cadre de leur activité professionnelle. La correspondance avec les élèves par mail reste assez exceptionnelle, elle est utilisée surtout en lycée. L’usage des courriels pour le travail en équipe de professeurs est par contre généralisé. Plus généralement, PLACE n’est souvent considéré que comme l’interface unifiant le cahier de textes numérique et le logiciel de notation. Le cahier de textes numérique est généralisé, mais il n’y a pas toujours les documents qui devraient y figurer (énoncés d’activités, sujets de contrôles, etc.). Peu de professeurs de mathématiques investissent les potentialités pédagogiques offertes par l’ENT (en dehors de l’utilisation de l’exerciseur LaboMep). Quelques professeurs utilisent toutefois les groupes de travail de PLACE. Enfin, on trouve des enseignants qui proposent des extensions possibles du cours en fonction des besoins des élèves, sous forme de liens dans les contenus du cahier de textes, de documents mis en ligne dans un dossier spécifique ou par l’intermédiaire d’un forum. En parallèle de l’ENT, certains professeurs ont un site personnel. Paradoxalement, ces professeurs ne sont généralement pas moteurs dans l’utilisation de l’ENT. Ils peinent à intégrer leur pratique numérique rodée dans les nouveaux outils à leur disposition. Les devoirs en temps libre suggérant ou imposant l’utilisation du numérique sont encore peu nombreux, mais en progression. Quelques professeurs expérimentent cependant le principe d’un devoir à la maison à rendre par mail, de temps en temps. Il s’agit alors souvent d’un fichier de tableur, d’une figure de géométrie dynamique à restituer ou encore d’un algorithme. La difficulté d’écriture des mathématiques avec un traitement de textes est une des explications de la rareté de cette pratique : il est, en effet, difficile de demander à un élève de dactylographier une résolution d’équation. En collège, certains enseignants donnent des devoirs en temps libre à l’aide de l’exerciseur LaboMEP. L’évaluation du travail réalisé à l’aide du numérique reste une difficulté pour de nombreux enseignants. L’usage de vidéos par le professeur en classe fait son apparition, celui-ci est parfois lié à des expériences de classes inversées. L’usage du numérique favorise le développement de certaines compétences comme la prise d’initiative, la recherche… et permet l’appropriation des situations étudiées en particulier par l’automatisation de certaines tâches : calculs numériques ou formels, constructions graphiques… Par contre, l’usage abusif de diaporamas est regrettable. Si certains professeurs ont développé une pratique intéressante de production de la trace écrite projetée avec les élèves, on peut regretter que pour d’autres, le diaporama préparé en amont, ne s’appuyant pas sur des propositions d’élèves soit l’avatar numérique du cours magistral. Les élèves recopient

Usages pédagogiques du numérique en mathématiques - 28

passivement le cours projeté tandis que le professeur arpente la salle de classe et vérifie l’intégrité de la prise de notes. En revanche, une utilisation pertinente du diaporama prend de l’ampleur : son utilisation comme support à l’activité de calcul mental. Il faut enfin rappeler qu’un outil numérique est beaucoup utilisé en classe de mathématiques : la calculatrice.

Les perspectives

Nos actions à venir vont donc cibler : - le développement de compétences dans l’évaluation des productions réalisées à l’aide du

numérique ; - l’intégration optimale des potentialités interactives des TBI ou VPI et de l’ENT PLACE ; - L’intégration du numérique dans les aides offertes aux élèves ; - l’expérimentation et l’évaluation de nouveaux matériels ou pratiques pédagogiques tels

que l’usage des tablettes, la dématérialisation des cahiers, les classes inversées, etc.

Isabelle JACQUES, Philippe FEVOTTE, Pol LE GALL, Eric PAGOTTO - IA-IPR de mathématiques

PHYSIQUE-CHIMIE Depuis plus de vingt ans, le numérique est utilisé par les enseignants de physique-chimie aussi bien dans le domaine de la bureautique, que celui de la PAO (présentation assistée par ordinateur). C’est surtout l’EXAO (expérimentation assistée par ordinateur) qui a contribué à l’équipement des laboratoires et salles de travaux pratiques de sciences physiques en matériel informatique. Dans le cadre de la formation continue, les actions proposées intègrent chaque fois que cela se justifie, les apports du numérique.

Utilisation des outils numériques dans les domaines de la communication

Communication à destination des élèves

La quasi-totalité des enseignants inspectés utilisent un traitement de texte pour produire des documents pédagogiques de grande qualité. Nous avons observé très fréquemment l’utilisation de présentations assistées par ordinateur. Même si toutes les séquences pédagogiques ne se prêtent pas à l’utilisation de ces présentations, c’est un domaine dans lequel des progrès considérables ont été réalisés. Cependant, ces présentations sont parfois utilisées comme support figé à recopier par les élèves et remplacent alors le tableau sans créer de réelle plus-value. De plus en plus d’enseignants créent des sites à destination de leurs élèves, parfois hébergés par le site du collège. Les autres utilisent les espaces proposés par les fournisseurs d’accès privés. Un nombre croissant de professeurs utilisent les outils de communication et de partage mis à disposition à travers l’ENT PLACE, notamment les groupes de travail pour déposer divers documents (énoncés, corrigés) ainsi que la messagerie pour échanger avec les élèves. La quasi-totalité des professeurs utilisent le cahier de textes numérique ainsi que le logiciel de saisie de notes mis à disposition dans l’établissement. Le cahier de textes est de plus en plus consulté par les élèves et les parents.

Communication entre professeurs

Usages pédagogiques du numérique en physique-chimie - 29

Les listes de diffusion mises en place au niveau national ou académique (telle que la liste de diffusion académique des responsables de laboratoire) sont régulièrement fréquentées. L’utilisation de la messagerie électronique pour la communication des enseignants entre eux ou entre les enseignants et le corps d’inspection est devenue usuelle. Cependant des progrès restent à faire concernant l’utilisation systématique de l’adresse académique. Le site disciplinaire académique consacré aux sciences physiques est très riche et très consulté ; des documents créés par les enseignants et vérifiés par les IA-IPR sont régulièrement mis en ligne, ce qui permet de mutualiser les ressources académiques.

Activités pédagogiques utilisant l’outil informatique

L’outil informatique est utilisé par le professeur dans la classe pour présenter des activités, des documents, des animations. L’utilisation dans la classe par les élèves reste limitée en raison de l’insuffisance de l’équipement. Peu de collèges sont dotés de salles d’EXAO, la présence d’interfaces d’acquisition se réduit souvent à un unique poste utilisé par le professeur pour les démonstrations. Les salles multimédias éloignées des salles de sciences ne permettent pas de combiner l’activité expérimentale et l’utilisation de l’outil informatique. Malgré ces difficultés, on constate un investissement croissant des professeurs de physique-chimie dans le travail de la compétence 4 du socle commun.

Exemples d’usages

Le vidéoprojecteur permet de projeter l'écran de l'ordinateur ; on peut ainsi montrer : - des vidéogrammes et des DVD qu'on pourra mettre en « pause » pour légender certaines

images sur le tableau blanc ou en utilisant le TBI ; - des animations venant d’Internet ou de logiciels ; - des documents distribués aux élèves pour les commenter ou en faire la correction ; - des gestes techniques comme ceux pratiqués lors des manipulations de chimie ; - des manipulations ou expériences réalisées sur la paillasse du professeur et visualisées

grâce à une webcam ; - des travaux d'élèves ; - des photographies, des pages du manuel ; - des tracés, courbes et autres graphiques qui se construisent en temps réel à partir de

l'EXAO.

Les ordinateurs sont utilisés pour : - faire des recherches sur le web ; - utiliser des didacticiels, des logiciels de simulation, de visualisation de modèles

moléculaires en 3D en chimie ; - utiliser l'EXAO ; - utiliser des logiciels pour le traitement et la modélisation de données expérimentales et

imprimer les résultats de l’exploitation des données ; - utiliser des bases de données puis traiter les valeurs extraites ; - réaliser des comptes rendus après expérimentation ; - traiter des images (schématisation du réel, légendes, etc.) ; - consulter des fiches d’aide méthodologique et des fiches techniques ; - mutualiser des productions, permettre un travail collaboratif entre groupes d’élèves (par

exemple lors d’une démarche d’investigation ou dans le cadre d’un travail par projets) - gérer des cahiers de suivi ou des carnets de bord (en accompagnement personnalisé

notamment) élèves et professeurs ; - s’autoévaluer, suivre ses résultats (élèves) ; - communiquer avec les membres de la communauté éducative.

Usages pédagogiques du numérique en physique-chimie - 30

Les appareils photographiques et les webcams numériques sont utilisés pour photographier des expériences et utiliser les images afin d’illustrer la démarche expérimentale et effectuer de véritables mesures.

Les progrès attendus

De façon générale, l’utilisation du vidéoprojecteur est devenue usuelle. L’usage des tableaux blancs interactifs (TBI) commence à se répandre auprès des professeurs de physique-chimie : pour l’instant l’utilisation principale qui le différencie du vidéoprojecteur est l’enregistrement du document numérique proposé par le professeur et modifié en classe, qui peut ainsi être mis en ligne sur l’ENT. L’utilisation du TBI au maximum de ses possibilités nécessite de convertir les cours dans le logiciel du TBI, ce qui constitue une étape très chronophage et donc un frein à sa généralisation. Les salles n’étant pas toutes équipées de TBI, les professeurs sont réticents à préparer une séance utilisant cet outil sans avoir la certitude de pouvoir l’utiliser le jour J. La généralisation de cet équipement permettra d’en généraliser l’utilisation comme cela a été le cas pour le vidéoprojecteur. Les progrès les plus attendus sont dans le domaine de l’acquisition de données par les élèves et dans l’utilisation des livres numériques. On constate que l’utilisation de « boitiers de vote interactif » apporte une plus-value aux enseignants qui en disposent notamment au niveau des évaluations diagnostiques et formatives. De nombreux établissements, notamment en éducation prioritaire, commencent à s’équiper de tablettes dès la rentrée 2015. Certains enseignants commencent à construire des séquences dans lesquelles les élèves utilisent leurs smartphones en tant qu’outil pour faire des recherches internet ou comme appareil de mesures (son, image, accéléromètre etc.). Les IA-IPR seront attentifs à la plus-value pédagogique de ces nouveaux outils.

Les retards constatés dans certains établissements sont principalement liés : - à un débit insuffisant ou des connexions difficiles à l’internet dans l’établissement ; - à des salles multimédias éloignées des salles de sciences, ce qui ne permet pas de

combiner travail expérimental et utilisation de l’outil informatique ; - à l’impossibilité pour les élève de se connecter au réseau de l’établissement depuis la

salle de sciences physiques afin, par exemple, d’effectuer des recherches documentaires sur Internet ;

- à l'isolement des enseignants : dans 70 % des collèges, il n'y a qu'un ou deux professeurs de sciences physiques à l’augmentation du nombre de services partagés qui ne permet pas aux professeurs concernés de s’investir autant qu’ils le voudraient.

Sophie COLOGNAC, Laurent ARER, Thierry LEVEQUE IA-IPR de Physique-Chimie

SCIENCES BIOLOGIQUES ET

SCIENCES SOCIALES

Usages pédagogiques du numérique en SBSSA en SEGPA - 31

APPLIQUÉES EN SEGPA

Les enseignants du secteur des sciences biologiques et sciences sociales appliquées, PLP BSE (biotechnologies-santé-environnement) utilisent de façon systématique l’outil informatique, les logiciels de bureautique plus particulièrement, pour l’élaboration des séquences pédagogiques, des supports d’activités à destination des élèves et pour la construction des traces écrites remises aux élèves. Conformément au référentiel des compétences professionnelles des métiers du professorat et de l'éducation, la place du numérique a été affirmée dans les équipes pédagogiques et la compétence 9 Intégrer les éléments de la culture numérique nécessaires à l'exercice de son métier est systématiquement prise en compte lors de l’entretien d’inspection. Les professeurs se sont pour la plupart appropriés les différentes fonctionnalités de l’outil informatique et déploient leurs utilisations selon plusieurs thématiques développées ci-après.

Veille réglementaire et didactique

Les professeurs utilisent les nouvelles technologies pour s’informer sur la didactique des disciplines via le site académique disciplinaire et certains (non encore majoritaires), fréquentent le site institutionnel http://www.education.gouv.fr/ afin d'obtenir des réponses réglementaires à leurs interrogations.

Pédagogie

L’installation de vidéoprojecteurs dans les salles de classe a facilité la pratique et permet de proposer aux élèves des outils visuels qui facilitent la compréhension des contenus scientifiques et techniques par les élèves majoritairement visuels. Le vidéoprojecteur est encore trop souvent utilisé de façon basique, mais nous constatons que les séquences vidéos sont de plus en plus utilisées tant pour l’enseignement des savoirs associés que pour le travail des techniques professionnelles. Internet est une ressource fréquemment exploitée par les enseignants dans les stratégies d’apprentissage pour rechercher des informations servant de supports à la construction des compétences et des savoirs. L’utilisation d’un tableau interactif est maintenant optimisée, notamment chez les jeunes enseignants stagiaires, qui ont bénéficié de formation. Le taux d'équipement académique est cependant très hétérogène et de nombreux enseignants n'ont toujours pas accès à cet outil. Les PLP intervenant en SEGPA ont tendance à utiliser fréquemment l’outil informatique dans le cadre d’activités relevant des champs pré professionnels. L’ordinateur est alternativement outil d’apprentissage et objet de connaissances. Les observations et recherches sont ciblées sur la découverte des métiers du champ professionnel à travers des ressources vidéo qui permettent de construire de manière dynamique et attractive le cours. Cette année, dans le cadre d'un groupe de travail, des enseignants ont construit une séquence pédagogique au cours de laquelle les élèves seront amenés à créer, puis animer un site internet, présentant les activités pédagogiques proposées par un réseau de classes de plusieurs collèges. Ainsi, le numérique se décline, au travers de cet exemple, comme une interface entre enseignants et élèves, enseignants de plusieurs établissements scolaires dans le cadre d'échanges de pratiques, entre élèves partageant leurs expériences avec d'autres collèges. Un groupe de travail SBSSA a travaillé sur l'appropriation pédagogique du logiciel NIPIB (Nouvelle Imagerie Pédagogique de l’Invisible) dans les disciplines relevant du champ SBSSA. Les enseignants ont ainsi mis en parallèle les contenus de certains référentiels avec les ressources

Usages pédagogiques du numérique en SBSSA en SEGPA - 32

offertes par NIPIB afin de construire des activités pédagogiques utilisant ce logiciel. Les travaux seront prochainement publiés sur le site académique disciplinaire. Certaines images pourront être exploitées dans le champ Hygiène-Alimentation-Services, notamment en microbiologie appliquée à l'hygiène alimentaire.

Communication professionnelle

La messagerie électronique est devenue le mode de communication le plus répandu auprès des enseignants. Nous constatons que nombre d'entre eux utilisent leur boite personnelle plutôt qu'académique. Ce constat est à mettre en relation avec la capacité de stockage des boites académiques qui limite leur utilisation. Les enseignants utilisent de plus en plus les espaces numériques de travail, via PLACE et échangent davantage avec les élèves et leurs familles. Cet outil participe au nécessaire travail en équipe pédagogique.

Les élèves et le numérique

Les élèves, très impliqués dans l'utilisation des services numériques, notamment par le biais des réseaux sociaux, utilisent préférentiellement des fonctionnalités récurrentes et dont le spectre n'est pas toujours étendu. Ainsi, à la lecture des documents présentés par ces derniers, il apparaît que certains élèves maîtrisent peu certains logiciels de bureautique courants. L’usage d’internet par les élèves est fréquent et se fait avec davantage de méthode mais cet outil demeure objet de consultation tout comme l’est un support papier. L’utilisation d’internet par les élèves est peu observée en visite d’inspection. Le public de SEGPA, dont la durée de concentration est courte, est telle, que l’utilisation du numérique est une des solutions permettant de répondre aux attentes des élèves en matière de supports pédagogiques et de diversification des méthodes d’apprentissage. Il peut devenir un excellent outil pour mettre en œuvre une pédagogie différenciée. Pourtant, nous observons une dichotomie entre les enseignants particulièrement investis dans l'utilisation du numérique (notamment parmi les jeunes enseignants) et ceux plus réfractaires à son utilisation. Les raisons invoquées peuvent être d'ordre pédagogiques (beaucoup d’enseignants ne se sont pas encore convaincus que le numérique peut augmenter leur répertoire de stratégies pédagogiques) ou relever d'un manque de formation ou d'une représentation erronée du numérique (certains enseignants ne s'estiment pas capables d'utiliser certains équipements ou certains services). Il nous semble pertinent d'engager une réflexion sur les opportunités pédagogiques offertes par la généralisation du numérique, insuffisamment exploitées selon nos constats, mais également sur la possible évolution vers une systématisation de son utilisation qui tendrait à brouiller les objectifs visés et conduire à la disparition en classe du travail d'autres compétences sans rapport avec le numérique.

Fabienne MERRIAUX et Virginie WAWRZYNIAK IEN SBSSA

Usages pédagogiques du numérique en sciences de la vie et de la Terre - 33

SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERRE

Année 02-03 04-05 06-07 08-09 10-11 12-13 14 -15

Utilisation du numérique

Collège (en % de séances) 9 22 24 50 69 88 93

Année 2007 2009 2011 2013 2015

Usage uniquement par le professeur 15 34 45 62 10

Usage par les élèves, guidés par leur

professeur (ponctuellement ou

régulièrement) 9 15 23 26 90

Personne n’utilise le numérique 76 51 32 12 0

Les SVT sont une discipline avant tout expérimentale dont l’enseignement s’appuie prioritairement sur l’observation du réel et le travail sur le concret : échantillons, paysages, expériences, etc. Les professeurs de SVT ont globalement une culture numérique forte, intégrant quasi systématiquement ce type d’outils dans leurs pratiques ce qui constitue une véritable plus-value. Cela s’explique par une entrée très ancienne de l’ordinateur dans les pratiques des enseignants de SVT avec le développement de l’Expérimentation Assistée par Ordinateur puis, très vite le développement de banques de photographies, de vidéos, de schémas animés, de logiciels pédagogiques dédiés… qui ont permis de montrer le réel, et d’en illustrer le fonctionnement. Désormais, presque toutes les séances amènent le professeur et parfois ses élèves à utiliser un outil numérique à un moment ou à un autre (en 2014-2015, sur plus de 110 observations en classes, seules 7% des séances se sont déroulées sans faire appel au numérique). Pour le professeur, la vidéoprojection est un désormais outil incontournable pour illustrer les propos, montrer à tous sur l’écran un objet placé sous une caméra, sous l’objectif d’un microscope, afficher le plan du cours, etc. L’arrivée dans les salles des TBI, ou des VPI a permis de dépasser la simple présentation d’images pour aller vers des utilisations dynamiques : annotations d’images, élaboration collective de schémas ou de murs collaboratifs, comparaisons de productions réalisées par des groupes distincts d’élèves… Pour les élèves, l’utilisation des outils numériques est conditionnée à la qualité des équipements et à leur disponibilité. La situation est contrastée. Ainsi, en 2014-2015, sur plus de 110 visites de classes, on a pu constater que seuls 36% des collégiens utilisent régulièrement le numérique pendant des cours de SVT, 61% se contentant d’un accès occasionnel (et 3% jamais). Dans les collèges les mieux équipés, des ordinateurs en nombre suffisant sont installés dans la salle de science, et les élèves les utilisent autant que nécessaire pour exploiter des supports, réaliser des recherches, des productions personnelles… Dans d’autres cas, en revanche, faute d’ordinateurs disponibles en salle de sciences, il faut utiliser une salle multimédia préalablement réservée, donc pas toujours disponible sur les créneaux souhaités. Notons que les supports intéressants en SVT sont sans cesse enrichis, renouvelés, et actualisés. Très vite les parcs d’ordinateurs non mis à jour, vieillissants, ou les réseaux obsolètes (avec en


premier lieu le souci des clients légers en Moselle) rendent leur utilisation très aléatoire voire impossible dans certains collèges.

Les usages de l’ENT par les professeurs de SVT

Ils sont multiples (groupes de travail, messagerie, accès à des ressources numériques…) courants et diversifiés.

Utilisation des groupes de travail

- Les groupes établis par niveaux de classes semblent particulièrement pertinents pour un enseignant ayant plusieurs classes par niveau, car cela lui permet de ne pas copier de multiples fois certains fichiers. Par ailleurs, ce type de groupes de travail facilitent et développent le travail en équipe des différents professeurs de la discipline.

Pour illustrer cela, on peut prendre l’exemple de la classification des êtres vivants qui est à construire progressivement et collectivement sur les quatre années du collège. Son stockage dans l’ENT, permet de la conserver plus facilement d’année en année, contrairement à une version papier. À la fin de chaque année scolaire, les professeurs transfèrent la classification qui a été enrichie par les exemples étudiés au cours de l’année. On peut envisager chaque année une impression du document à placer dans le classeur de chacun. En classe de troisième, on dispose ainsi d’un document complet qui peut être exploité.

- Des groupes peuvent également être créés sur l’ENT pour un nombre plus limité d’élèves (par exemple pour suivre le travail dans le cadre de la démarche de projet en troisième, sur un sujet en lien avec la « responsabilité humaine en matière de santé et d’environnement »). Les élèves concernés disposent ainsi d’un espace réservé (dédié à chaque binôme, trinôme ou quadrinôme), dans lequel ils interagissent entre eux et avec l’enseignant qui peut y annoter les productions, donner des conseils…

- Des groupes « inter-établissements » permettent aux enseignants de SVT de communiquer entre eux et d’échanger des ressources (groupe des professeurs de SVT en collège.

L’utilisation d’un forum de l’ENT

Elle peut permettre une approche ludique. Les échanges constituent une expérience enrichissante. On peut utiliser cette modalité pour des moments de « questions/réponses » prolongeant un cours.

L’usage de ressources numériques de l’ENT

L’ENT facilite l’utilisation des granules de ressources d’origines différentes par le professeur ou les élèves: une vidéo en ligne, une image d’une banque de données, un article d’une encyclopédie, tout en disposant constamment d’un dictionnaire de français intégré. L’authentification unique rend les accès complètement transparents pour les élèves, dans la classe, comme à leur domicile. C’est comme si le professeur avait reconstitué un manuel scolaire pour une séance, adapté à sa progression et à sa classe. Cette fonctionnalité est utilisée par les enseignants qui proposent des séances de type « pédagogie inversée ». En général, ils proposent des aides méthodologiques que chacun utilise en s’il en a besoin (exemple : une vidéo sur les étapes de la réalisation d’un graphique), ou bien un apport cognitif utile pour bien comprendre la séance à venir. Les granules peuvent être utilisés autant que de besoin, avant ou après une séance pour réviser. On voit ainsi en quoi ce type de ressource est propice à la prise en charge de l’hétérogénéité des groupes. Cela permet une grande souplesse d’usages à condition bien évidemment de disposer des banques de granules nécessaires, et de veiller à ne pas reporter à la maison le travail qui doit être fait en classe. Parmi les ressources, on peut citer la plate-forme NIPIB, banque d’images de microscopie en haute définition qui complète les observations réalisées en classe sur des échantillons réels avec des images de très haute qualité.


Le dépôt des productions dans les espaces de travail de l’ENT

L’ENT assure la possibilité de conserver des échanges entre enseignants et élèves en dehors de la salle de classe et de l’heure de cours. L’intérêt du groupe de travail est d’assurer le stockage transitoire, puis définitif des productions des élèves. Cela permet aux élèves absents de rattraper le travail ou au professeur de préparer du travail sans sa présence lorsque cela est prévu. La modification possible, dans le temps, des droits conférés à chaque rôle permet de gérer le dépôt des productions des élèves à destination de l’enseignant de manière dynamique. Cette possibilité offerte dans l’ENT ajoute de la souplesse aux échanges entre enseignant et élèves.

Les outils d’échanges entre élèves, parents et enseignants (messagerie et cahier de textes)

Le cahier de textes est au centre des échanges entre l’enseignant, ses élèves et leurs parents. Il est au cœur des pratiques pédagogiques. C’est un outil très consulté par les familles. Les professeurs y font figurer le plan du cours ainsi que toutes les informations et documents utiles (énoncés de devoirs par exemple). La messagerie permet des échanges entre élèves et enseignants, mais aussi entre parents d’élèves et enseignants. On ne note pas de dérives ni sur le nombre de messages échangés, qui reste modeste, ni sur le forme des messages qui est adaptée à des échanges professionnels.

Des points de vigilance demeurent

- Le professeur qui a parfois pris du retard, ou prévu trop d’activités, peut profiter de l’ENT pour déposer le bilan de la séance ou pour donner un travail à terminer à la maison. Cela peut permettre de gagner du temps mais il faut veiller à ne pas systématiquement déporter du temps de travail de la classe au domicile en jouant sur les facilités permises par l’ENT. De telles pratiques doivent rester exceptionnelles.

- Toutes les ressources sur l’ENT, dès lors qu’elles sont dans l’espace personnel de l’élève font partie de son « cahier ». Ainsi se pose la question de l’articulation entre le papier et le numérique pour que chacun dispose des outils nécessaires à un bon apprentissage. Il n’est, cependant, pas envisageable de limiter le cahier de l’élève aux seuls fichiers numériques, ne serait-ce que pour des raisons d’équité. Le cahier papier demeure un outil incontournable qui permet de retrouver la démarche suivie, les ressources exploitées, les bilans notionnels et méthodologiques.

- Si l’enseignant dépose des documents en particulier photographiques dans un espace d’échanges d’une classe, il ne doit pas perdre de vue les droits qui y sont associés...

Les questions qui sont aujourd’hui posées par les usages de l’ENT

- Progressivement les élèves produisent de plus en plus fréquemment des productions numériques stockées dans un espace de classe, mais aussi dans un espace personnel, ces fichiers numériques remplacent une partie du classeur de l’élève, et constituent des ressources avec une dimension multimédia indispensable dans un enseignement moderne : Comment structurer les espaces numériques pour une bonne lisibilité et une appropriation par tous avec mise en cohérence des espaces numériques et du cahier des élèves ? Quelles nomenclatures utiliser pour les groupes de travail, les dossiers, les fichiers proposés ou demandés aux élèves?

- Pour ce qui touche à plusieurs disciplines (en accompagnement personnalisé par exemple) : Comment utiliser les potentialités offertes par l’ENT pour construire des espaces ? En quoi cela peut-il être un outil pour garder trace des étapes des « parcours » des élèves : parcours d’éducation artistique et culturelle, parcours avenir, etc.

Quelques usages d’autres outils numériques, observés chez les enseignants de SVT

- manuels numériques : dans les établissements qui en disposent, actuellement uniquement des collèges ;


- numérisations d’images fixes ou animées : acquisition d’images d’observations (microscopie, loupe…) pour les annoter et se substituer ainsi au dessin d’observation manuel dans le cadre d’un compte rendu d’activité pratique ;

- plates formes de système d’information géographiques (ou SIG) (type Google Earth ou Google Maps) en appui des séances en sciences de la terre par exemple (sorties, etc.) ;

- TBI ou VPI : ces outils de plus en plus développés dans les salles de sciences permettent d’impliquer les élèves dans la construction du cours, de conserver des productions pour les travailler ultérieurement (par exemple : évaluations diagnostiques, recueil des conceptions initiales, listes de questions qui se sont posées au cours d’une séance, hypothèses énoncées), de construire en commun des documents collaboratifs (murs collaboratifs), structuration collective des savoirs pour tendre vers une production commune, cartes mentales, etc. ;

- tablettes tactiles : encore peu présentes dans les établissements elles peuvent constituer des outils de choix notamment en cas de mobilité en dehors de la classe (comptes rendus de sortie) ;

- baladeurs ou caméras numériques : pour enregistrer des prestations orales (entraînement aux oraux de groupes par exemple) ;

- projets e-twinnings : pour des échanges avec d’autres établissements en France ou à l’étranger pour des projets pédagogiques sur des thématiques communes ;

- blogs alimentés conjointement par des élèves d’établissements distants (par exemple écoles et collège de rattachement sur des projets de culture scientifique en rep+) ;

- plates formes de science collaboratives : contribution aux plates-formes collaboratives de type vigie-nature.fr » ;

- réseaux sociaux : quelques essais en cours avec Twitter par exemple ; - etc.

Roger CHALOT et Marianne WOJCIK IA-IPR de SVT

TECHNOLOGIE Comme évoqué dans les écrits précédents liés à l’observatoire des TICE, la technologie est une discipline en lien avec les évolutions de la société. Fondée sur une approche concrète du réel, la technologie construit pour l’élève des compétences lui permettant d’appréhender les systèmes techniques dans leur contexte sociétal. Dans ce contexte, un groupe de travail académique composé de 6 professeurs a mené une analyse réflexive sur le thème :

Utilisation de l'image "numérique" en technologie pour analyser, tester, simuler et comprendre la structure et le fonctionnement d’un objet technique (d’une construction, d'un assemblage de composants, d’un circuit d’énergie ou de commande).

Ces travaux ont abouti à l’élaboration de plusieurs ressources et exemples d’activités pédagogiques qui mettent en œuvre l’utilisation de l’image numérique en technologie. Une présentation multimédia et les différentes ressources produites sont accessibles à l’adresse : http://www4.ac-nancy-metz.fr/technologie/index.php?page=index_traam

Les réflexions conduites ont pris appui sur deux thématiques : Quelles applications pédagogiques pouvons-nous faire des images numériques dans l'enseignement de la technologie au collège ?

Usages pédagogiques du numérique en technologie - 37

Quels sont les outils que nous pouvons utiliser aujourd’hui, et peut être ceux de demain, pour créer et exploiter les images numériques à des fins pédagogiques ?

Le groupe a produit des ressources à destination des élèves et des exemples d’activités où l’image, sous différentes formes (vidéo, animation flash, modélisation 3D,…), est utilisée pour aider à comprendre le fonctionnement d’un objet technique, pour guider lors de l’investigation ou encore pour observer des phénomènes invisibles à l’œil nu. Les productions sont disponibles à l’adresse ci-dessus.

Les perspectives pour l’année 2015/2016 : le groupe de travail souhaite engager la réflexion sur la thématique suivante :

Comment renforcer l'éducation aux médias et à l'information (EMI) dans l’enseignement de la technologie au collège ?

recentrée sur deux problématiques : Comment développer l’usage des équipements mobiles (tablettes) dans les enseignements de la technologie pour permettre à l’élève de maitriser la communication, nécessaire à l’aboutissement de son activité, tout en développant chez lui les automatismes du bon usage des outils accessibles sur ces équipements ? Quelles activités mettre en place dans les enseignements de la technologie afin de permettre aux élèves de s’approprier les moyens informatiques nécessaires, pour exploiter des données, échanger et produire des documents et comment développer la capacité des élèves à coopérer pour réaliser un document de communication ?

Equipement des laboratoires de technologie – matériel numérique

Les laboratoires de technologie sont globalement bien dotés en matériel numérique même si des disparités importantes subsistent entre les collèges des différents départements (difficultés en Moselle liées aux clients légers, constat d’un nombre de plus en plus important d’ordinateurs obsolètes dans les Vosges). Les supports de communication types TBI ou VPI sont présents dans tous les laboratoires et très fréquemment utilisés notamment lors des phases d’introduction et de lancement des investigations, de restitution des élèves et des moments de synthèse et structuration des connaissances. Les imprimantes 3D sont des équipements en expansion cette année, de plus en plus d’établissement en font l’acquisition. Une liste des établissements équipés avec retour d’expérience est en cours de construction. C’est un équipement très attrayant, et son utilisation avec les collégiens est fréquente. L’impact des formations pour leur mise en œuvre est visible. Dans le cadre de la réforme du collège, le prototypage rapide (impression 3D) constitue une réponse appropriée à la finalisation des EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires) à travers la réalisation concrète d’un projet. En ce qui concerne les tablettes pas d’utilisation n’a été rencontrée sur les deux dernières années. Des expérimentations sont en cours dans 11 collèges des 4 départements dont les COCON. De nombreuses applications sont identifiées et notamment prise de photos et de vidéos d’expérimentations, pilotage à distances, instrumentation et relevées de mesures.

Utilisation de l’ENT

L’ENT est un parfait outil de communication pour l’établissement ; gestion des absences, cahier de texte et communication avec les parents mais semble présenter, pour les professeurs, des difficultés quant à son application pédagogique. Le cahier de textes numérique est maintenant utilisé par tous les enseignants, mais d’autres applications (mise à disposition des synthèses de cours, d’exercices numériques, de questionnaires interactifs) doivent être d’avantage approfondies. Le partage de documents (groupe de travail) est relativement peu utilisé du fait de sa « lourdeur » : le dépôt et la modification de documents de partage (textes, diaporamas…) sont

Usages pédagogiques du numérique en technologie - 38

trop lents ou trop complexes au regard de la concurrence. Le stockage local (sur le serveur de l’établissement) est encore privilégié. Très peu d’établissements possèdent des livres numériques à disposition dans l’ENT.

Logiciels et ressources numériques utilisées

La plupart du temps ce sont des logiciels libres qui sont utilisés notamment en bureautique mais aussi en agencement et de modeleur volumique. Certains collèges ont été subventionnés pour l’achat de Solidworks (conseils départementaux de Meurthe-et-Moselle et de Meuse). Ils utilisent aussi des logiciels de pilotage de maquettes automatisées (gestion des entrées/sorties). La maintenance informatique pose souvent problème (matériel, droits insuffisants pour installer, mise à jour des logiciels fréquente…). Des sites internet sont souvent utilisés : animations flash le plus souvent (simulation de fonctionnement de mécanismes ou d’objets techniques, simulation tests efforts, animations sur les énergies…).

Compétences développées les plus observées

- s’approprier l’environnement numérique de travail ; - créer, traiter exploiter des données : document texte ou présentation, feuille de calcul

numérique, fichier 2D et/ou 3D ; - s’informer, se documenter ; - communiquer et échanger.

Extraits de rapports d’inspection

« [...] Les élèves, répartis sur des îlots et par groupes de 2 ou 3 sont motivés et participent bien à la réflexion. Puis, à partir de sites internet et de l’étude de cas proposée sous maquette virtuelle de modélisation 3D, les différents groupes étudient et proposent une solution technologique [...] »

« [...] En fin de séance, l’enseignant fait le point sur les travaux en cours et informe les élèves d’un travail personnel mis en ligne sur l’espace numérique de travail à faire pour la semaine prochaine. L’exercice permet aux élèves la prise en main d’un logiciel d’étude cinématique qui simule les mouvements mécaniques d’un portail. Un tutoriel est mis à leur disposition [...] »

« [...] À l’aide d’un vidéo projecteur et d’un outil didactique numérique, le professeur suit à chaque instant et de tous points de la classe, l’état d’avancement des travaux. Ce logiciel donne la possibilité d'avoir le contrôle total sur tous les ordinateurs se trouvant sur réseau de la classe. Le professeur agit à distance sur chacun des ordinateurs, pour exécuter une commande, ou bloquer tous les ordinateurs au moment d’apport d’information à toute la classe [...] »

« [...] Puis les élèves sont rapidement répartis en îlot par groupe de 4 à 5 et commencent leur investigation. A chaque îlot est attribué un robot différent. Chaque groupe d’élèves dispose, de deux ordinateurs reliés en réseau et à internet, d’un dossier ressource. Les élèves se répartissent les tâches. Les productions attendues sont :

- le questionnaire technique relatif au fonctionnement du robot étudié ; - les schémas fonctionnels complétés des chaînes d’énergie et d’information du robot

étudié. [...] À l’aide d’un vidéo projecteur et d’un outil didactique numérique, le professeur suit à chaque instant et de tous points de la classe, l’état d’avancement des travaux [...] »

Bernard LEHALLE, Eric SEUILLOT et Romuald TOMASINI IA-IPR de STI

Usages pédagogiques du numérique pour l’orientation - 39

ORIENTATION Le numérique est utilisé par la totalité des acteurs concernés par l’orientation :

- les élèves ; - les équipes pédagogiques des collèges et des lycées ; - les conseillers d’orientation-psychologues ; - les parents ; - le service d’information et d’orientation (SAIO), les centres d’information et

d’orientation (CIO) et la délégation régionale de l’Onisep Lorraine.

Les pratiques des équipes éducatives et des COP

Ces deux dernières années la généralisation du numérique à l’école et la mise en œuvre de nouveaux parcours éducatifs en devenir conduit à un développement des usages du numérique de plus en plus fréquents dans le champ de l’information et de l’orientation. La généralisation de l’ENT PLACE notamment du côté des collèges a constitué une porte d’entrée sur les ressources numériques de l’Onisep plus importante et plus particulièrement l’accès direct au Webclasseur Orientation (service numérique dédié à l’orientation) qui favorisent l’accompagnement du projet de formation et d’orientation des élèves par les équipes. Intégré comme service de l’ENT PLACE, les demandes d’utilisation et les usages sont stimulés voire « spontané » et « systématique » pour certains établissements. Pour preuve, sur l’année scolaire 2014-2015, un établissement sur deux (publics et privés) a utilisé le Webclasseur Orientation comme support de la mise en œuvre de leur volet orientation. Les enseignants et les conseillers d’orientation-psychologues s’appuient sur les nombreux sites d’information et les services personnalisés en ligne comme la banque de stages www.monstageenligne.fr par exemple pour accompagner le projet d’orientation des élèves. Souvent initié en classe, les équipes éducatives puisent dans les sites numériques dédiés à l’orientation (www4.ac-nancy-metz.fr/lio, www.onisep.fr et www.onisep.fr/Mes-infos-regionales : des documents d’information, des activités pédagogiques, des pistes d’utilisations (démarches, partage d’expériences d’établissements scolaires)) utiles pour animer des séances d’information et pour travailler en petit groupe avec les élèves sur leur projet de formation et d’orientation (autoévaluation, connaissance de soi), mais aussi aborder la découverte des métiers et des formations. En ce qui concerne l’intérêt porté aux questions d’orientation et des ressources numériques, il dépend souvent de la maturité et de l’investissement des établissements dans la mise en œuvre de leur programme d’information et d’orientation dans le cadre de l’ex PDMF-PIIODMEP et du Parcours Avenir depuis la rentrée 2015 et des conditions matérielles disponibles dans les établissements scolaires :

- les collèges par rapport aux lycées sont davantage innovants, on constate dans le champ de l’orientation et du numérique, plus d’investissement et d’attentes du côté des collèges notamment sur la connaissances des ressources numériques en lien avec l’orientation ainsi qu’une demande de formation de la part des équipes de collèges plus forte ;

- plus de difficultés à surmonter du côté des LP, les situations individuelles des élèves souvent liées aux difficultés scolaires interfèrent sur une réflexion globale sur la construction du projet de l’élève, ce qui entraine moins d’activités de classe au profit d’un accompagnement plus individualisé ;

- les lycées eux, ont souvent profité de la mise en place de l’accompagnement personnalisé, notamment du volet orientation, de la participation à deux manifestations importantes en Lorraine comme le salon Oriaction et Cap sur l’enseignement supérieur ainsi que


l’admission post-bac pour dynamiser le travail avec les groupes d’élèves et l’accompagnement personnalisé.

Les principaux contextes d’utilisation sont les dispositifs suivants : - PDMF (parcours de découverte des métiers et des formations), PIIODMEP, dorénavant

parcours Avenir - découverte professionnelle 3h - prépa pro 6h - accompagnement personnalisé - période de formation en milieu professionnel - heures de vie de classe - mini entreprises - concours - ....

Les objectifs pédagogiques visés sont : - aider à la construction et au suivi du projet d’orientation des élèves ; - effectuer des recherches d’informations sur des sites spécialisés sur les filières d’études

et leurs débouchés ; - stocker des documents et garder trace de son parcours tout au long de sa scolarité ; - valider des items du B2i ; - savoir s’informer ; - découvrir des métiers et des formations ; - préparer l’orientation post-Bac ; - exploiter les stages et les PFMP périodes de formation en milieu professionnel ; - mieux communiquer au sein de l’établissement et vers les familles ; - élaborer son dossier d’orientation ; - rendre les élèves autonomes par rapport à l’information. - …

Les pratiques des élèves et des parents

Les connexions aux différents sites internet de l’Onisep sont en constante évolution. La recherche d’informations par Internet constitue la première démarche des élèves et des familles. En un an, d’octobre 2014 à octobre 2015, le portail www.onisep.fr (y compris la plateforme www.monorientationenligne.fr) a compté près de 25 millions d’utilisateurs, soient environ 200 millions de pages vues. Dans un second temps, les élèves et les familles se tournent vers les professionnels comme le conseiller d’orientation-psychologue et le professeur principal. Ces derniers jouent dorénavant plus le rôle d’un médiateur face à l’information que celui de détenteur d’un savoir. L’usage du numérique au sens large modifient les postures de chaque professionnel. Ceux-ci ne sont plus reconnus par les élèves uniquement pour détenir et délivrer la bonne information mais pour les aider à faire le tri et à hiérarchiser toutes les informations trouvées sur Internet compte-tenu de leur propre situations personnelle (résultats scolaires, centres d’intérêt, projets d’études, mobilité envisagée…). Reste aux professionnels à les mettre en adéquation avec les résultats et les ambitions des élèves et des familles.

Conclusion

Les ressources numériques développées par les services d’information et d’orientation (SAIO et CIO) et par la délégation régionale de l’Onisep contribuent à informer, à construire et à accompagner la démarche d’information et d’orientation des jeunes et de leurs parents. Si le


numérique réduit les inégalités d’accès face à l’information, il met en exergue la nécessité de renforcer chez les élèves la capacité à savoir la trier et à l’analyser. Le numérique fait partie intégrante de la mise en œuvre des politiques éducatives. Il se traduit par la mise en place de services spécifiques comme par exemples : l’application FOLIOS pour faciliter la mise en œuvre des parcours Avenir, Education artistique et Culture, santé et citoyen, un site mobile pour les personnes aveugles et mal voyantes http://mobile.onisep.fr/totalacces et la plateforme http://masecondechance.onisep.fr pour des jeunes en situation de décrochage scolaire. Si les pratiques du numérique dans le champ de l’information et de l’orientation se développent dans les établissements scolaires, il reste cependant à « guider » les pratiques à partir d'exemples concrets et d'outils pour faciliter le travail des équipes éducatives. Pour aider les équipes ainsi que les CIO, dans leur mission d'information, de conseil et d'accompagnement du projet de l'élève, les services académiques -SAIO, CIO, DANE, DAET, DSI - et la délégation régionale de l’Onisep travaillent ensemble pour apporter des réponses appropriées aux besoins et aux enjeux nationaux et régionaux : développer de nouvelles modalités de formation (classes virtuelles, parcours M@gistère, visioconférences), poursuivre le travail sur le profil du conseiller d’orientation-psychologue dans l’ENT PLACE et sur l’interopérabilité entre le Webclasseur Orientation/FOLIOS et le Lorfolio (portefeuille numérique de compétences porté par le Conseil Régional). Les nouveaux challenges à venir pour développer les usages du numérique et répondre aux comportements des usagers sont : de nouveaux services personnalisés pour Smartphone, pour un usage sur tablettes en établissements scolaires et des livres numériques pour s’orienter (la collection eParcours Onisep).

Laurence NAERT IA-IPR - CSAIO

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