objectif sécurité 1-2015

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VÉLOS CLASSIQUE ET ÉLECTRIQUE Se rendre au travail à vélo SAFETYKITS POUR LES ENTREPRISES Facilement et immédiate- ment utilisables CONDUCTEURS SENIORS Promouvoir la responsabilisation 1/2015 Le magazine du bpa pour les partenaires de la prévention

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Le Magazine du bpa pour les partenaires de la prévention.

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Page 1: objectif sécurité 1-2015

VéLoS CLASSIQUE ET éLECTRIQUE

Se rendre au travail à vélo

SAFETYKITS PoUR LES ENTREPRISES

Facilement et immédiate-ment utilisables

CoNDUCTEURS SENIoRS

Promouvoir la responsabilisation

1/2015Le magazine du bpa pour les partenaires de la prévention

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Le chiffre: traiter rapide-ment les urgences grâce à Tox Info Suisse

ÉDITORIAL

11 674: c’est le nombre de coups de fil reçus au 145, le numéro de Tox Info Suisse en 2013 pour des urgences rela-tives principalement à des produits chimiques dans le cadre domestique. Un peu plus d’un quart de ces cas ont résulté en intoxications nécessitant un traitement, 6 à 8 % ont eu des consé-quences graves ou mortelles. Et ce n’est probablement que la partie visible de l’iceberg: les experts estiment que le nombre d’intoxications est 4 à 5 fois plus élevé. Ces chiffres révèlent un besoin d’informations relatives à la manipulation correcte des produits chimiques.

De nouveaux symboles de danger entreront en vigueur au milieu de l’an-née 2015. L’Office fédéral de la santé

publique (OFSP) informe largement pour que la population apprenne à les connaître. Il a aussi développé une application pour smartphone «info-chim» téléchargeable gratuitement pour iPhone et Android. tg

Plus de chiffres intéressants et de

conseils utiles pour prévenir les

accidents aussi sur les nouveaux

canaux de réseaux sociaux du bpa:

www.reseauxsociaux.bpa.ch

POUR COMMENCER

La sécurité toujours en tête!En Suisse, faire du vélo est un sport très populaire: 3 millions de têtes enfourchent leur vélo – sur les routes ou à l’écart, pour aller au travail ou faire des achats, avec ou sans assis-tance électrique. Oui, faire du vélo, c’est sympa!

Et il faut que ça le reste. Cela devrait être le cas pour les cyclistes qui respectent les règles, qui sont visibles dans l’obscurité pour les autres usagers de la route (soyez éclairés dans l’obscurité!) et qui – au cas où – protègent leur tête (les têtes intelligentes se protègent). Ceux qui se déplacent à vélo électrique doivent anticiper encore quelques mètres à l’avance. Car la vitesse des vélos élec-triques est souvent sous-estimée vu qu’ils sont perçus comme des vélos classiques.

Le printemps peut donc arriver. Bonne route, avec le casque, bien entendu!

Tom Glanzmann

IMPREssUMEditeur: bpa – Bureau de prévention des accidents, Hodlerstrasse 5a, CH-3011 Berne, [email protected], www.bpa.ch, tél. + 41 31 390 22 22 Changements d’adresse: [email protected] Rédaction: Ursula Marti (wortreich gmbh), Tom Glanzmann (bpa), Rolf Moning (bpa), Nathalie Wirtner Julmi (bpa) Adresse de la rédaction: Ursula Marti, wortreich gmbh, Maulbeerstrasse 14, 3011 Berne, [email protected], tél. + 41 31 305 55 66 Traduction: section Publications / Langues, bpa Illustrations et photos: page 1: thinkstock; pages 2, 5, 12, 13, 16: bpa; pages 3, 6, 7, 8, 9, 10, 11: Iris Andermatt; pages 14, 15: ATE Mise en page: SRT Kurth & Partner AG, Ittigen Impression: AST & FISCHER AG, Wabern Tirage: allemand: 9400, français: 3400, italien: 1200. Parution trimestrielle. ISSN 2235-8862 (version imprimée) / ISSN 2235-8870 (PDF)

© L’utilisation et la citation d’articles ne sont possibles qu’avec l’accord de la rédaction et moyennant l’indication exacte des sources.

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Esther Walter, spécialiste du bpa et membre de l’équipe de recherche: «les cyclistes peuvent faire beaucoup pour leur propre sécurité».

DOssIER VéLo

PRIORITÉ À LA PRUDENCE Alors que le nombre d’accidents de voiture a diminué ces dernières années, celui des accidents de vélo est resté constant. Toujours plus nombreux, les vélos électriques représentent un vrai défi. Entretien avec la spécialiste du bpa Esther Walter.

Se rendre au travail à vélo

Le bpa encourage donc l’idée de se rendre au travail à vélo. Aller au travail à vélo présente de nom-breux avantages pour la santé, l’envi-ronnement, mais aussi pour la qualité de vie de chacun. Le bpa encourage donc les entreprises à promouvoir ce moyen de déplacement et à sensibiliser leurs col laborateurs à la pratique sûre du vélo.

De quels aspects liés à la sécurité faut-il particulièrement tenir compte sur le chemin du travail?De manière générale, les dangers sont les mêmes que lors de n’importe quel trajet. Cependant, les automobilistes sont particulièrement nombreux du -

rant les heures de pointe. Ils sont sou-vent pressés, stressés et pensent encore au travail ou déjà à la maison. Sur le chemin du travail, nous sommes d’une humeur différente que lorsque nous faisons une simple excursion à vélo durant notre temps libre.

Que peuvent faire les employeurs pour prévenir les accidents de vélo de leurs collaborateurs? Ils peuvent leur donner des conseils pour circuler à vélo en sécurité. Pour cela, le SafetyKit du bpa «Si vous n’êtes pas visible, personne ne freine» fournit des outils prêts à l’emploi: affiche, f lyer avec des conseils pour un trajet en toute sécurité, des catadioptres à fixer

Certains travailleurs préfèrent se rendre au travail à vélo, classique ou électrique, plutôt que d’emprunter des trains bondés ou de prendre la voiture. Qu’en est-il de la sécurité de ces cyclistes? Esther Walter: Selon la statistique des accidents, la voiture et les transports publics sont plus sûrs que le vélo. On s’expose donc à un risque supplé-mentaire en se rendant au travail à vélo. Cependant, les cyclistes peu-vent considérablement influer sur leur niveau de sécurité. Le risque n’est pas du tout le même selon qu’on emprunte les grands axes ou qu’on privilégie les quartiers à circulation réduite.

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DOssIER VéLo

sur les rayons, une présentation ainsi qu’une vidéo (voir encadré). Mais les entreprises peuvent faire encore plus.

A savoir?Elles peuvent créer des places de station-nement pour protéger les vélos des intempéries et des vols. Dans l’idéal, elles fourniront également des casiers destinés à accueillir le casque, les gants, les vêtements de protection contre la pluie, etc. Un bon équipement améliore la sécurité et si le cycliste dispose d’un endroit où le ranger, il l’utilisera plus souvent. Par ailleurs, les entreprises peuvent proposer une fois par an un ser-vice de réparation, afin que les lumières et les freins soient toujours en bon état.

Certaines grandes entreprises pro-posent même des cours de conduite pour cyclistes.Oui, certaines proposent des cours spé-cialisés pour le vélo électrique ou le VTT, ce qui est très utile. Contrairement aux cyclistes, les adeptes du vélo élec-trique sont souvent seuls à être impli-qués dans leur accident, c.-à-d. qu’il n’y a pas de collision avec d’autres usagers de la route. La difficulté de l’utilisation d’un vélo électrique ne doit pas être sous-estimée. Un cours permet d’ob-tenir de précieux conseils. Les cours proposés par les entreprises concernent plus souvent le vélo dans le cadre des loisirs, ce qui est tout à fait pertinent. En effet, les accidents survenus pen-dant les loisirs affectent toujours davantage les entreprises que ceux qui ont lieu sur le chemin du travail.

Que peuvent faire les cyclistes eux-mêmes pour leur sécurité? Beaucoup! Ils peuvent sensiblement ré-duire le risque d’avoir un accident en restant prudent, en respectant les règles de la circulation, en étant visible avec de la lumière et du matériel ré fléchissant et, enfin, en portant un casque.

La priorité est un thème important. En collaboration avec des partenaires, le bpa a lancé la campagne «Priorité à la prudence. Tu ne sais jamais ce qui va arriver!» Nombreux sont les cyclistes qui ne res-pectent pas la priorité, que ce soit à un STOP, en bifurquant ou même au feu rouge. Ils se mettent en danger, sans vraiment s’en rendre compte. A vélo, on a souvent une impression de tout maîtri-ser et on finit par passer, alors qu’on devrait s’arrêter. L’analyse de l’accidenta-lité montre que cette sensation est trom-peuse: le refus de priorité compte parmi les causes d’accidents les plus fréquentes.

Quel est le rôle des automobilistes?La sécurité des cyclistes dépend beau-coup du comportement des automobi-listes. Ils doivent être attentifs aux vélos et respecter eux-mêmes les règles de prio-rité. En effet, ils sont toujours plus nom-breux à se laisser distraire au volant par

le téléphone portable ou d’autres appa-reils électroniques. Avec l’augmentation du nombre de vélos électriques, l’atten-tion des automobilistes est mise à rude ép reuve. Lorsqu’un conducteur n’iden-tifie pas un usager de vélo électrique en tant que tel et qu’il sous-estime sa vitesse, ceci peut mener à une collision.

Est-ce vraiment si difficile d’évaluer la vitesse d’un vélo?Actuellement, le bpa mène une étude pratique qui examine les capacités des automobilistes à évaluer la vitesse des vélos classiques et électriques. Nous nous réjouissons d’en découvrir les résultats, qui paraîtront à l’été 2015.

Quel rôle le casque joue-t-il finale-ment? Il n’est pas mentionné dans cette campagne.Le port du casque est absolument essen-tiel, mais il ne suffit pas. Cet équipe-ment n’est pas une assurance-vie. C’est

Les chiffres• En 2013, 790 cyclistes et 114

utilisateurs de vélos électriques ont

subi des accidents graves, 17 et 4

respectivement ont perdu la vie.• En 2012, 439 cyclistes et 42

utilisateurs de vélos électriques ont

été gravement ou mortellement

blessés dans des collisions. Dans 2

cas sur 3, la collision a eu lieu avec

une voiture de tourisme. • Le refus de priorité est la cause

principale des collisions entre auto

et vélo. Pour ces deux catégories de

véhicules, les usagers sont déclarés

responsables à peu près aussi

souvent les uns que les autres

(46 % et 44 % respectivement).• Alors que le nombre d’occupants

de voitures de tourisme gravement

blessés a diminué de moitié entre

2002 et 2012, le bilan ne s’est

pas amélioré en ce qui concerne

les utilisateurs de vélos classiques

et électriques.

La campagne• «Priorité à la prudence. Tu ne sais

jamais ce qui va arriver!» a été

lancée par PRo VELo, l’ATE, le bpa,

la Suva, le TCS, les polices et le FSR.

Elle durera de 2014 à 2016.

www.priorite-prudence.ch

Conseils pour faire du vélo:

brochure «Faire du vélo –

Pédaler en toute sécurité» sur

www.objectifsecurite.bpa.ch.

Priorité à la prudence. Tu ne sais jamais ce qui va arriver!

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un outil de prévention secondaire; il ne peut donc pas empêcher un accident, il en limite efficacement la gravité. La campagne actuelle vise à éviter complè-tement qu’un accident se produise. C’est pourquoi le casque n’est pas au centre de cette campagne. Les entreprises devraient néanmoins aborder le port du casque dans le cadre des actions de pré-vention auprès de leurs collaborateurs.

Quel message concernant le casque cy cliste vous tient particulièrement à cœur? Le casque cycliste est seulement efficace s’il est porté correctement. En viron 10 %

AffAIREs INTERNEs

Changement au sein de la direction du bpaAprès 30 années de travail au bpa,

Jörg Thoma, membre de la direction,

a pris sa retraite à la fin 2014. Depuis

le 1er janvier 2015, Madame Regula

Hartmann-Bertschi a rejoint la direc-

tion du bpa. Le bpa remercie Jörg

Thoma pour son engagement et

souhaite la bienvenue à Madame

Regula Hartmann.

des cyclistes – 20 % des en fants – qui por tent un casque le portent de manière inadéquate. Un casque mal attaché parce que les réglages ne sont pas corrects peut avoir un effet contreproductif: en bou-geant, il restreint les mouvements de la tête et ainsi le champ de vision. Les entreprises pourraient faire un précieux travail de prévention en informant leurs collaborateurs et les familles de ces der-niers à ce sujet.

Entretien: Ursula Marti

SafetyKit du bpa

Le nouveau SafetyKit «Si vous n’êtes pas

visible, personne ne freine» vise à sen-

sibiliser les collaborateurs de PME à une

pratique sûre du vélo sur le chemin du

travail. Il est essentiellement desti né aux

responsables du personnel et aux chargés

de sé curité, qui pourront faire un travail

préventif sans grand investissement.

Voici ses quatre principaux messages:• Même en cas de priorité, ouvrez l’œil.• Soyez visible, même la journée.• Portez toujours un casque cycliste.• Attention! Le vélo électrique est

plus rapide qu’on ne le pense.

Le SafetyKit contient:• Affiche A3 (pour cantine, cafétéria,

cage d’escalier, ascenseur, panneau

d’affichage, accueil, etc.)• Flyer avec des conseils pour se

rendre au travail à vélo en toute

sécurité et des catadioptres à fixer

sur les rayons du vélo• Présentation PowerPoint (pour

séance d’information ou intranet)• Vidéo

Plus d’informations sur l’offre pour

les entreprises sur

www.entreprises.bpa.ch

Tous les thèmes des SafetyKits sur

www.safetykit.bpa.ch Affiche du SafetyKit «Si vous n’êtes pas visible, personne ne freine.»

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«Le casque m’a sauvé la vie»PORTRAIT Un agréable tour en VTT dans la vallée d’Uschinen qui tourne au cauchemar. Urs Etter fait une lourde chute avec son vélo et se casse plusieurs vertèbres cervicales. Mais il a de la chance: son casque cycliste lui évite des blessures bien plus graves.

Membre du comité du club de VTT de Spiez, Urs Etter est un vététiste che-vronné et encadre depuis longtemps des sorties en VTT. Un vendredi d’oc-tobre, ce passionné souhaite faire un tour dans la vallée d’Uschinen, près de Kandersteg (BE). C’est une prome-nade agréable. Plusieurs fois, Urs Etter mar que une pause pour photographier le panorama alpin. La météo est bonne et l’itinéraire ne présente pas de diffi-cultés particulières.

«Heureusement, j’ai réussi à attraper mon téléphone.»Urs Etter

Le chemin de gravier est certes raide, mais Urs Etter a déjà pratiqué ce type de terrain des dizaines de fois. Il ne repré-sente donc aucune difficulté particu-lière. Et pourtant, après le passage d’un sommet, Urs Etter rate un virage, sort du sentier, est projeté par-dessus le guidon et heurte violemment le sol avec la tête et l’épaule. «J’ai ressenti une douleur vive et cuisante dans l’épaule et ai immédia-tement tenté de bouger les bras et les jambes», raconte Urs Etter. Allongé à plat ventre dans un fossé à côté de la route, il tente de se relever, mais com-prend rapidement qu’il n’y arrivera pas.

Par chance, après avoir pris des pho-tos lors de la montée, il avait mis son téléphone portable dans la poche arrière de son maillot. Cependant, y accéder est difficile en raison de ses blessures. Puis, à cause la mauvaise couverture réseau, il met environ Urs Etter, quelques semaines après son grave accident de VTT.

DOssIER VéLo

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Sans son casque, Urs Etter aurait pu être blessé mortellement par cette pierre pointue.

25 minutes avant de pouvoir appeler les secours. Encore 25 minutes s’écoulent jusqu’à l’arrivée de la police, de l’ambu-lance et d’un hélicoptère de la REGA. Le brouillard tombe sur la vallée d’Uschi - nen, ce qui empêche l’hélicoptère d’at-terrir. Urs Etter est donc transporté en ambulance jusqu’à Kandersteg, où la REGA le prend en charge pour l’amener à l’Hôpital de l’Île, à Berne.

Le pire est évité A l’Hôpital de l’Île, les médecins stabi-lisent la colonne cervicale d’Urs Etter à l’aide de 12 vis, chacune mesurant près de 4 cm de long, et de 3 tiges en titane: «En fait, j’ai quasiment eu la même blessure que le candidat d’une émission télévisée qui avait lourdement chuté en sautant par-dessus une voiture et fini en chaise roulante. J’ai seulement réa-lisé la chance que j’avais en voyant l’état de mon casque à l’hôpital.» En effet, s’il avait chuté sur cette pierre tranchante sans porter de casque, il serait proba-blement paralysé, voire décédé dans l’accident, explique Urs Etter. Mais grâce à son opération et à la physio-thérapie, il peut refaire du vélo au bout de seulement quelques semaines. Tran-quillement et en position assise bien droite naturellement, précise le vété-tiste de l’Oberland bernois.

«sans casque cycliste, je serais probablement paralysé.»Urs Etter

Encore aujourd’hui, Urs Etter ressent les suites de son grave accident: il a des dou-leurs comparables à de fortes courba-tures, ne peut pas rester assis longtemps et présente des troubles sensoriels dans les doigts. Sa voix a elle aussi été affec- tée en raison des dommages subis par les cordes vocales lors de l’opération compliquée réalisée dans la zone du cou.

Le programme de rééducation person-nel d’Urs Etter comprend notamment des promenades quotidiennes avec la chienne de la famille. En l’accompa-gnant dans sa convalescence, l’animal est devenu pour lui une sorte de théra-peute, s’amuse le passionné de sport. Prochaine étape: le retour au travail. Chef de projet en informatique, Urs Etter a pu, durant son absence, soutenir un peu ses collègues depuis son domi-cile. Il reprendra prochainement le tra-vail à un taux de 40 %, avant de revenir progressivement à une activité normale.

Plus jamais sans casque!Malgré son accident, Urs Etter n’a pas perdu le plaisir du VTT. Il se réjouit déjà de ses prochaines excursions. Une chose est sûre: «je ne remonterai jamais sur un vélo sans casque, même pour de courtes distances». Ce dernier aspect est le plus important pour Urs Etter. Il dit être quelque peu angoissé en voyant des cyclistes rouler sans casque. En effet, les accidents n’arrivent pas seulement sur les sentiers de VTT exigeants, souligne-t-il. Dans son club, il entend régulièrement parler d’accidents survenus après une

Se déplacer en sécurité

En Suisse, plus de 3 millions de

personnes estiment que le vélo est

un moyen de transport rapide et

facile d’utilisation. Cependant, plus

de 8 000 accidents se produisent

chaque année. Faire du vélo en

sécurité commence par le choix

d’un équipement adéquat. Vous

trouverez de précieux conseils ici:

Brochure du bpa «Faire du vélo»

Brochure du bpa «Faire du VTT»

Liste de contrôle d’Urs Etter

(seulement en allemand)

Tous les documents sont

disponibles sur:

www.objectifsecurite.bpa.ch

sortie en VTT, au retour du restaurant ou sur le chemin de l’hôtel. Pour lui, le casque cycliste est bien plus qu’un élé-ment d’équipement, c’est une protec-tion contre les blessures graves.

Camilla Krebs

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8 objectif sécurité 1/ 2015

DOssIER VéLo

POINT DE VUE de Jean-François Steiert, conseiller national et président de PRo VELo Suisse, sur l’initiative vélo, qui vise à promouvoir le vélo et d’autres formes de mobilité douce.

La promotion du vélo passe par une plus grande sécurité

Plus de la moitié des personnes exer-çant une activité professionnelle

parcourent moins de 5 km par jour. En Suisse, nous pourrions donc facilement effectuer de nombreux trajets en vélo au lieu de contribuer à la formation d’em-bouteillages ou de surcharger les trans-ports publics au centre-ville. Depuis l’arrivée du vélo électrique, même les pentes ne représentent plus un obstacle à l’utilisation toujours plus fréquente du vélo au quotidien.

Le fait que davantage de personnes se déplacent à vélo ou à pied présente un intérêt public indéniable: un changement dans ce sens favorise la santé et diminue les coûts, réduit les rejets de CO2 et d’autres gaz à effet de serre et contribue ainsi à l’amélioration de la qualité de l’air. Enfin, il diminue le besoin d’espace dans la circulation routière et garantit plus de commodité et moins d’embou-teillages aux automobilistes et aux usa-gers des transports publics qui parcourent de longs trajets.

L’un des aspects les plus importants dans la promotion du vélo est la sécurité, non seulement objective mais aussi celle qui est perçue de manière subjective. Elle comprend les pistes cyclables, des bandes cyclables suffisamment larges et surtout la sécurisation des intersections, encore trop souvent dangereuses. A cela s’ajou tent des aspects immatériels tels que le comporte-ment des cyclistes et des autres usagers de la route qui doit mener à une meilleure sécurité pour tous par l’intermédiaire de l’éducation routière, de l’information, mais aussi des sanctions nécessaires. La sécurité augmenterait éga lement grâce à des mesures à l’encontre du vandalisme

et des quelque 100 000 vols de vélos qui se produisent chaque année ainsi qu’à l’encouragement au respect mutuel dans les trajets quotidiens ou liés aux loisirs.

L’initiative vélo cherche donc à faire pression sur la politique nationale. D’ail-leurs, le fait qu’elle soit soutenue par de nombreuses organisations et par des élus de presque tous les partis révèle un large consensus en faveur de son objectif: la promotion en Suisse d’une mobilité douce plus sûre. •

Initiative vélo

Le conseiller national fribourgeois

Jean-François Steiert est le président

de PRo VELo Suisse et du comité de

l’association porteuse de l’initiative

vélo, qui sera lancée en mars 2015.

Cette dernière souhaite que le vélo

soit ancré dans la Constitution au

même titre que la randonnée et la

marche. Elle vise en particulier la

promotion de réseaux cyclistes sûrs

dans le trafic du quotidien et des

loisirs.

www.pro-velo.ch

Jean-François Steiert: «Il existe un

large consensus en faveur de la pro-

motion en Suisse d’une mobilité douce

plus sûre.»

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fORMATION CONTINUE Tous les deux ans, le bpa organise des congrès pour les délégués à la sécurité afin de leur transmettre des connaissances fondées sur des thèmes préventifs d’actualité. «objectif sécurité» s’est invité à l’un de ces dix congrès.

Connaissances de première main pour les délégués bpa à la sécurité

Il est 9 heures du matin au Centre interrégional de perfectionnement à Tramelan, dans le Jura bernois. Plus de 50 délégués à la sécurité de Suisse romande sont arrivés. Dehors, il y a encore du brouillard mais, optimiste, Brigitte Buhmann, directrice du bpa, prédit une journée ensoleillée.

Ces congrès consistent, d’une part, à présenter l’actualité du bpa et, d’autre part, à travailler sur des thèmes pré-ventifs dans des ateliers. Tous les deux ans, dix congrès au total ont lieu dans toute la Suisse. Cette année, ils re -groupent quelque 650 délégués à la sécurité.

Brigitte Buhmann présente les nou-velles offres pour les entreprises (voir p. 5 SafetyKit du bpa) et le nouveau projet pour les écoles «École sûre». Elle évoque aussi les campagnes de prévention 2015 et la présence du bpa sur les réseaux sociaux qui permet aux personnes intéressées d’élargir leurs connaissances, de recevoir des conseils ou de regarder des vidéos.

Pour le bpa, il est important que ses partenaires reçoivent des connais-sances de première main. C’est pour-quoi il proposera aux délégués à la sécurité une formation de spécia - liste sécurité. Ceci à la demande des dé légués eux-mêmes: en effet, une enquête a révélé que 80 % d’entre eux sont intéressés à une telle formation. Le module de base est consacré aux normes, aux risques et à la communica-tion relative à la prévention des acci-dents. Les modules thématiques per-mettent ensuite d’approfondir cer tains thèmes. Le bpa testera cette for mation

Apprendre, c’est expérimenter: les délégués à la sécurité expérimentent les propriétés

antidérapantes des revêtements de sol.

sUR LE TERRAIN CoMMUNES

avec des candidats choisis avant de la proposer, dès 2016, à tous les délégués à la sécurité.

Apprendre en expérimentantLa formation continue, c’est aussi apprendre en expérimentant. Ainsi, pour la deuxième partie du congrès, les délégués à la sécurité se répar-tissent dans trois ateliers. Les thèmes traités sont l’efficacité des mesures de sécurité routière, l’eau sur les aires de jeux ainsi que les propriétés antidéra-pantes des revêtements de sol. Au vu des 270 000 chutes annuelles qui ont lieu dans l’habitat et pendant les loi-sirs (dont 61 % de plain-pied), les revê-tements de sol représentent un thème central. Sur quatre différents échan-tillons de revêtements, les délégués

peuvent expérimenter de leurs mains les propriétés antidérapantes de revê-tements secs et mouillés. L’eau agit comme un lubrifiant et change con-sidérablement l’adhérence entre la peau et le revêtement. Puis, les dé -légués doivent déterminer le revête-ment approprié pour deux lieux concrets. La documentation technique du bpa «Revêtements de sol: liste d’exigences» a été élaborée à cette fin.

Le temps passe vite. Alors que le soleil fait son apparition, les participants se dirigent vers le restaurant pour un repas pris en commun, un remerciement du bpa aux délégués pour leur engagement digne d’éloges en faveur de la sécurité.

Tom Glanzmann

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10 objectif sécurité 1/ 2015

sUR LE TERRAIN ENTREPRISES

sAfETYKITs Facilement et immédiatement utilisables en plus d’être gratuits, tels sont les principaux avantages des SafetyKits lancés par le bpa au milieu de l’année passée. «objectif sécurité» a demandé à deux entreprises comment ils sont accueillis.

Peter Lyner: Oui, une fois. C’est arrivé quand, après avoir allumé un feu d’arti-fice, j’ai dû déguerpir. Je me suis cassé la jambe et j’ai été en arrêt de travail pendant trois mois.

Dans votre entreprise, comment se répartissent les accidents profession-nels et les accidents de loisirs?Nous n’avons pratiquement pas d’acci-dent dans l’entreprise. Les accidents de

loisirs posent beaucoup plus de pro-blèmes. En moyenne, nous avons deux cas par année qui entraînent des absences allant d’une semaine à cinq mois. Les autres employés doivent tra-vailler plus. Et, malheureusement, nous avons déjà eu deux cas mortels.

Quel est pour vous le plus grand défi relativement aux accidents de loisirs?Je dois sensibiliser mes employés à leur comportement pendant les loisirs sans les restreindre et sans gâcher leur plai-sir. Au début, cela demande passable-ment d’efforts mais, à long terme, ces efforts sont payants.

Que faites-vous concrètement pour prévenir les accidents?Plusieurs fois par année, tous les employés reçoivent une formation rela-tive aux accidents dans l’entreprise et pendant les loisirs. Et nous traitons aussi ponctuellement de certains thèmes. Nous avons utilisé le SafetyKit «Visibilité» car, même en été, nous nous rendons au travail alors qu’il fait encore nuit. Nous avons joint le f lyer à la fiche de salaire et avons placardé l’affiche dans le fournil, les vestiaires et la cantine. Le SafetyKit est vraiment facile à utiliser.

Quels effets avez-vous notés? Cela incite les employés à réfléchir. Ils prennent conscience et changent de comportement. Mais pour un effet durable, thématiser la sécurité est une tâche permanente. C’est pourquoi nous utiliserons aussi les prochains Safety-Kits du bpa.

Lyner est la plus ancienne boulange rie de Winterthour. Elle occupe 50 em ­ployés répartis dans deux filiales. Peter Lyner, le propriétaire, a été rendu attentif aux SafetyKits du bpa «Chutes» et «Visibilité» par l’Associa­tion suisse des patrons boulangers­confiseurs.

Monsieur Lyner, avez-vous déjà été accidenté pendant vos loisirs?

Peter Lyner dans l’une de ses filiales: «Les accidents de loisirs représentent un défi

beaucoup plus grand que les accidents professionnels.»

«Accidents de loisirs plus problémati- ques que les accidents professionnels»

Page 11: objectif sécurité 1-2015

objectif sécurité 1/ 2015 11

Steve Eggenberger est chargé de sécu­rité à la Compagnie industrielle de Monthey SA (Cimo). L’entreprise em­ploie quelque 380 personnes et offre des prestations aux entreprises du site chimique BASF, Syngenta et Huntsman qui totalisent environ 1 600 employés.

Monsieur Eggenberger, avez-vous déjà été accidenté pendant vos loisirs?Steve Eggenberger: Oui, j’ai trébuché sur une pierre et me suis foulé la cheville, ce qui m’a valu un arrêt de travail d’une semaine.

Combien d’accidents y a-t-il chez Cimo?L’année passée, nous avons eu 17 acci-dents de loisirs avec absences et seule-ment deux absences dues à des acci-dents professionnels. Le problème des accidents de loisirs est donc bien plus important que celui des accidents pro-

fessionnels. Mais prévenir et sensibili-ser activement sans empiéter sur la sphère privée des employés constitue un véritable défi.

Que faites-vous pour la sécurité des employés? Nos mesures sont variées et, en tant qu’entreprise industrielle, les accidents professionnels sont naturellement cen-traux. Au vu du nombre précité d’acci-dents non professionnels, la préven-tion des accidents de loisirs occupe une place de plus en plus importante. Outre des formations de base, nous nous adressons 2 à 3 fois par année à l’ensemble du personnel par le biais d’actions comme des ateliers.

Comment avez-vous pu utiliser les offres du bpa?Pour nos ateliers, nous avons utilisé des éléments des SafetyKits du bpa. Par

exemple, nous avons traité du thème de la visibilité et distribué du matériel réfléchissant et le f lyer aux employés. Les présentations, que nous avons adaptées à nos objectifs, ont aussi été d’une grande aide. Pour nous, ces kits représentent à la fois une source d’ins-piration et une base pour les ateliers. De plus, nous avons aussi coordonné une présentation thématique. Les employés se sont montrés très intéressés par la démonstration en direct de l’effet pro-tecteur du casque cycliste.

Qu’est-ce qui est particulièrement important dans le cadre de vos efforts?Il faut, d’une part, le soutien de la direc-tion et, d’autre part, l’interaction entre les chargés de sécurité et les respon-sables du personnel. Pour nous, il est important de motiver les employés à devenir acteurs de leur sécurité et à protéger leur santé. Parallèlement, ils peuvent aussi jouer le rôle d’ange gar-dien auprès de leurs collègues et des membres de leurs familles.

Entretiens: Tom Glanzmann

Steve Eggenberger: «Pour l’élaboration de nos programmes de prévention, les

SafetyKits du bpa représentent à la fois une source d’inspiration et une base.»

DIsTINCTION

Prix de la sécuritéTous les deux ans, le bpa distingue

une commune ou une ville qui

s’engage résolument pour la pré-

vention des accidents. Le prochain

prix, doté de CHF 15 000, sera

remis en automne 2015.

Participez! Le bpa se réjouit de

recevoir votre candidature.

Dernier délai pour envoyer vos

projets: 30 juin 2015

Plus d’informations sur ce prix sur

www.commune-engagee.bpa.ch

«Accidents de loisirs plus problémati- ques que les accidents professionnels»

Page 12: objectif sécurité 1-2015

12 objectif sécurité 1/ 2015

sUR LE TERRAIN PARTENAIRES

fORUM DU bpa Quelles mesures permettraient d’améliorer la sécurité des conducteurs seniors? Les tests d’autoévaluation sont prometteurs. Il conviendrait aussi d’améliorer la qualité de l’évaluation médicale de l’aptitude à la conduite.

Promouvoir la responsabilisation des conducteurs seniors

Le Forum du bpa du 25 novembre 2014 avait pour thème «Les seniors au volant sont-ils vraiment dangereux?» Une question d’actualité! Selon les prévisions, la part des plus de 65 ans vivant en Suisse passera de 18 à 24 % entre aujourd’hui et 2030. De manière générale, les aînés restent plus long-temps en bonne santé, ont un besoin de mobilité et sont plus souvent en possession d’un permis de conduire

que les générations précédentes. Par conséquent, la proportion de conduc-teurs seniors augmente.

Une perspective différenciée est nécessaireMais les seniors au volant sont-ils vrai-ment aussi dangereux que le suggèrent souvent les médias après un accident? «Il faut adopter une perspective diffé-renciée», a déclaré la directrice du bpa Brigitte Buhmann lors du Forum. «Les chiffres absolus de la statistique des accidents pour les seniors sont relative-ment bas. Ils parcourent aussi moins de kilomètres que les plus jeunes». Le risque d’accident par kilomètre par-couru augmente certes dès l’âge de 65 ans, mais se situe toujours nettement en dessous de celui des jeunes conduc-teurs. Néanmoins plus élevé que la moyenne, le risque d’accident s’explique notamment par la plus grande vulnéra-bilité des usagers plus âgés.

La statistique révèle également qu’en comparaison aux conducteurs plus jeunes, les seniors ne sont pas spéciale-ment dangereux. Entre 2011 et 2013, les seniors étaient les principaux respon-sables de 36 décès dans la circulation routière sur 309 en moyenne par an. Dans 21 cas, les aînés étaient à la fois responsables et victimes, et dans 15 cas, ils ont causé la mort d’autres usagers de la route (voir graphique).

Les améliorations de Via sicuraBrigitte Buhmann précise que la loi pré-voit toujours comme mesure préventive les examens de l’aptitude à la conduite effectués par un médecin-conseil pour

les conducteurs 70 ans et plus. «Cette évaluation bisannuelle est maintenue avec Via sicura. Les exigences médicales minimales seront néanmoins actuali-sées et élargies. La mise en place de mesures homogènes à l’échelle natio-nale garantissant la qualité des évalua-tions de l’aptitude à la conduite s’avère également nécessaire. Les décisions du Conseil fédéral à ce sujet sont attendues dans les prochains mois. Selon Brigitte Buhmann, «le bpa estime qu’il faut tout faire pour que les seniors puissent conduire le plus longtemps possible en sécurité. Pour cela, le rôle des médecins est primordial. De plus, il faut des ins-truments fiables permettant de déceler les cas dans lesquels les aînés deviennent dangereux pour eux-mêmes et pour les autres usagers de la route.»

Britta Lang, directrice de recherche au Traffic Research Laboratory TRL à Londres, insiste sur l’importance de la mobilité pour les aînés. «La voiture per-met aux seniors de participer à des acti-vités sociales et d’entretenir des contacts. La perte du permis de conduire s’accompagne souvent de la perte d’au-tonomie et de confiance en soi.» C’est pourquoi Britta Lang estime que la voi-ture, moyen de locomotion flexible et relativement sûr, conservera son attrait sur les seniors, en dépit de l’importance croissante des transports publics.

L’efficacité de l’autorégulation Selon Britta Lang, la bonne sécurité routière des seniors s’explique en grande partie par leur aptitude d’«autorégula-tion», c.-à-d. leur capacité à comprendre et à déceler les altérations dues à l’âge et

Britta Lang, directrice de recherche au Traffic

Research Laboratory TRL, décèle un fort poten-

tiel dans l’autoévaluation de l’aptitude à la

conduite par certains tests.

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objectif sécurité 1/ 2015 13

à y réagir de manière appropriée: p. ex. en évitant les situations potentiellement risquées ou en réduisant progressive-ment la conduite, jusqu’à l’abandon définitif du permis.

Ce processus de réflexion respon-sable est porteur d’un fort potentiel et pourrait être encouragé davantage. «Un bon timing lors de la remise du permis de conduite est essentiel pour la sécu-rité. Nous pouvons soutenir les seniors en complétant leur perception subjec-tive par une opinion objective sur leur aptitude à conduire», suggère Britta Lang. L’expérience montre que nom-breux sont les aînés qui acceptent volontiers ce feed-back et en tiennent compte lors de leur prise de décision.

Deux types de testsBritta Lang explique que deux concepts différents existent en matière d’outils préventifs. D’une part, des tests visent à améliorer la perception de soi des

conducteurs âgés à l’aide de questions ciblées sur des expériences négatives ou sur des difficultés rencontrées lors de la conduite. D’autre part, un autre type de test permet d’évaluer la performance maximale des seniors pour diverses capacités relatives à la conduite, dans le but d’identifier d’éventuels déficits fonctionnels. Ces deux types de tests donnent aux conducteurs âgés des indi-cations spécifiques sur les mesures qu’ils devraient prendre pour conti-nuer à conduire en sécurité ou sur le moment de rendre le permis.

Déjà réalisés dans plusieurs pays européens, ces tests pourraient à l’ave-nir être utilisés aussi en Suisse, selon la directrice du bpa.

Ursula Marti

Les seniors sont-ils vraiment dangereux?

Ø 2011 – 2013 Tués Blessés graves

Nombre total 309 4 256

Part des seniors impliqués en tant qu’automobilistes

47 537

Part des seniors principaux responsables

– victimes = seniors responsables– victimes = usagers non responsables

36

21 (58 %)15 (42 %)

389

112 (29 %)277 (71 %)

LOIsIRs

Randonnée à raquettesTrès appréciée, la raquette est un

mode de déplacement dans la neige

profonde et la neige fraîche. Elle per -

met de répartir le poids corporel sur

une plus grande surface et la chaussure

s’enfonce moins. Raquettes aux pieds,

même les non-skieurs peuvent s’aven-

turer dans de magnifiques paysages

d’hiver. Mais cette activité n’est pas

sans danger: attention aux avalanches

et à la perte de l’orientation. Chaque

année, 3 randonneurs en moyenne

trouvent la mort à raquettes. Le sauve-

tage alpin est de plus en plus utilisé

pour sortir d’affaire des randonneurs

accidentés ou bloqués.

Pour une meilleure sécurité, suivez

les conseils suivants:• Si vous êtes débutant, choisissez

un itinéraire pour raquettes à neige

balisé et sécurisé. • Choisissez un itinéraire qui corres-

pond à vos capacités. • Informez-vous des conditions de

neige et de la météo. • N’entreprenez jamais seul une

randonnée à raquettes. • Planifiez plusieurs possibilités de

rebrousser chemin et une marge

de temps suffisante.

Le bpa met à la disposition des

exploi tants de sentiers raquettes

balisés un guide pour l’aménage-

ment, la signalisation, l’entretien

et l’exploitation de ces sentiers.

Il est disponible sur

www.objectifsecurite.bpa.ch

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14 objectif sécurité 1/ 2015

sUR LE TERRAIN CoMMUNES

Sur le chemin de l’écolePLANs DE MOBILITÉ sCOLAIRE L’ATE et le bpa main dans la main pour répondre aux attentes des enfants, parents et partenaires des écoles de plusieurs villes et communes romandes. Une démarche globale et participative afin de réduire les risques d’accidents.

fants interrogés sur le chemin de l’établissement scolaire de Geisendorf à Genève.

D’autres trajets scolaires à Montreux et à Genève ont été passés au crible par l’ATE au cours de ces derniers mois. L’accessibilité, la sécurité et la proxi-mité de l’école sont de la responsabilité des collectivités. Le plan de mobilité proposé par l’ATE permet d’identifier les habitudes de déplacement des élèves

et les points considérés comme dange-reux par les usagers sur le trajet de l’école, avant de recommander des solutions en conséquence.

Le bpa a été sollicité par l’ATE pour collaborer à la phase de recommanda-tions du plan et amène ses connais-sances techniques ainsi que son exper-tise en matière de sécurité de l’enfant. «Le plan de mobilité scolaire répond aux soucis principaux des parents et se place du point de vue de l’utilisateur», selon Claude Morzier, ingénieur civil et conseiller technique de la circulation au bpa. Ainsi, les points principaux sont par exemple examinés d’une hau-teur de 1 mètre, correspondant à la hauteur de l’œil d’un écolier. «L’amé-lioration de la visibilité grâce à la réor-ganisation de places de stationnement ou l’avancement de trottoirs, voire simplement la taille de la verdure, la modification des feux, l’instauration d’une zone 30 et le respect des règles qu’elle implique sont quelques-unes des mesures préconisées», note Claude Morzier.

Il souligne encore que «les parents-taxis occasionnent de grands soucis, quand bien même le bpa est conscient qu’il n’y a parfois pas d’autres alterna-tives, mais il faut trouver des endroits sûrs pour la dépose, quitte à prévoir une zone à 200 – 300 m de l’école. Sans oublier les Pédibus qui sont une variante lorsque le domicile est proche de l’école». Au final, c’est le droit à la mobilité de l’enfant en toute sécurité qui doit primer.

Nathalie Wirtner

Les enfants aiment «rencontrer leurs amis sur le chemin de l’école, papoter, acheter des bonbons au kiosque, quand les voitures les laissent traverser»! Ils n’aiment pas «quand les voitures roulent trop vite, quand il y a des tra-vaux, des vélos et scooters qui passent malgré le panneau de la patrouilleuse, arriver en retard et … marcher sous la pluie»! Telles sont les réponses les plus fréquentes des quelque 500 en-

Heure d’affluence à l’école de Chernex sur les hauts de Montreux pour laquelle

un bilan de mobilité est en cours de réalisation.

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A quel moment choisissez-vous d’avoir recours aux conseils du bpa?Françoise Lanci-Montant: Une fois l’en-quête et le bilan de mobilité dressés, l’ATE sollicite la collaboration du bpa et nous formulons ensemble des recom-mandations techniques et organisa-tionnelles. Le bilan de mobilité est l’analyse des questionnaires remplis par les parents, les enfants et les ensei-gnants, complétés par la consultation des partenaires du quartier (ludo-thèque, maison de quartier, association de parents, crèches, etc.). Il fournit les informations clés pour comprendre et améliorer la sécurité des déplacements autour de l’école: itinéraires empruntés par les enfants, points problématiques mentionnés par les parents et les parte-naires de l’école, ressentis et préfé-rences des enfants, modes de transports utilisés, durée des déplacements, rai-sons de l’accompagnement, etc.

Le premier projet pour lequel vous avez sollicité le bpa est celui de l’école Micheli-du-Crest à Genève. Quel bilan tirez-vous de cette collaboration?Cette collaboration est très positive. Grâce aux données fournies par le bilan de mobilité, le bpa peut formuler ses recommandations sur la base d’infor-mations objectives et chiffrées, en dehors de toute interprétation émotionnelle. C’est une base de travail solide. Les recommandations du bpa gagnent donc en légitimité. Nous collaborons avec le bpa car nous voulons tenir compte avant tout de la perception particulière de l’en-fant et de ses besoins, et avoir l’avis de professionnels sur la sécurité routière.

Quelles sont les réactions des parents, enfants et enseignants à ce jour?

Les enfants sont curieux et intéressés de parler de leurs déplacements et des différents types de mobilité. Dans le cadre du plan de mobilité, des activités pédagogiques sont organisées à leur intention, les enfants sont au cœur de la démarche et sont très enthousiastes vis-à-vis des animations proposées (memory mobilité, journée internatio-nale à pied à l’école ou journée mobi-lité avec les transports publics, etc.). Les enseignants sont intégrés dans la démarche: des prêts de vélos élec-triques leur sont proposés pour tester un autre mode de déplacement. Leur avis sur les déplacements avec les élèves pendant les heures scolaires est égale-ment pris en compte. Enfin, ils sont partie prenante lors des activités péda-gogiques. Leur intérêt s’accroît tout au long du processus. Il y a aussi un très bon retour à nos questionnaires (en moyenne 80 % de réponses), ce qui assure une excellente représentativité des parents. Les associations de parents d’élèves et les autres acteurs du quar-tier sont aussi consultés et sont actifs dans la démarche.

Françoise Lanci-Montant

«Une base de travail très solide»Le point de vue de Françoise Lanci-Montant, responsable du Bureau-Conseil romand de l’ATE.

Quelles sont souvent les raisons initiales à la mise en œuvre d’une telle démarche et qui sont les principaux instigateurs (communes, associations de parents, etc.)?Nous sommes généralement mandatés lorsque des problèmes récurrents se présentent autour d’un établissement scolaire et que les réponses apportées au cours des années n’amènent pas de changement notable. Certaines com-munes veulent aussi avoir une vision globale de la mobilité de l’école avant d’envisager des mesures. Actuellement, nous travaillons sur des mandats du service des écoles de la Ville de Genève, de la Direction des affaires sociales, familles et jeunesse de la Commune de Montreux ou encore du Service de l’édilité pour la Ville de Sion.

Dans quel laps de temps pouvez-vous observer les premiers résultats sur le terrain?Cela dépend des mesures préconisées. Les actions d’information et de sensibi-lisation ainsi que les mesures organisa-tionnelles sont mises en place durant la réalisation du plan de mobilité scolaire (qui dure environ 12 mois). Les mesures d’aménagement dépendent du calen-drier des services techniques concernés et des votes des budgets nécessaires à leur réalisation. nw

www.objectifsecurite.bpa.ch

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CAMPAGNE

«ouvre l’œil, même si tu es prioritaire»La campagne de prévention moto met les gaz pour la deuxième saison. L’émotion montera d’un cran afin de sensibiliser les motards, les inciter à ouvrir l’œil et à rouler de ma nière défensive. Car c’est leur meilleure assurance-vie.

Diffusé à large échelle, le message touchera aussi les autres usagers de la route. Après SWISS-MOTO, les membres de la Fédération Motocycliste Suisse FMS, partenaire de la campagne, seront présents à une vingtaine d’événements. Rendez-vous par exemple au 15e Moto Show du Moto Club Vevey, à la Love Ride de Dübendorf ou encore aux Rombo Days de Locarno. Sur le stand, vous pourrez notamment tester d’une manière ludique votre réactivité et gagner au détour un prix. Retrouvez l’actualité, de nouveaux films et concours sur le site et les réseaux sociaux.

Ne vous faites pas shooter et protégez votre peau, au propre comme au figuré, amis motards! Pour ce faire, le choix des vêtements revêt une importance primordiale. Quelques

1.02

9.02

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3.2

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Love Ride: nous serons aussi de la partie en 2015.

conseils vestimentaires sont ainsi énumérés sur un nouveau flyer disponible en ligne et dans les magasins dépositaires de vêtements de protection pour motocyclistes.

Attitude préventive et équipements adé-quats sont les atouts pour vivre une saison de plaisir pur. Bonne route! nw

www.stayin-alive.ch

www.facebook.com/stayinalive.ch