numéro 94 hiver / printemps 2015 - théâtre denise-pelletier · 2020. 12. 4. · hiver /...

22
DU 11 MARS AU 1 ER AVRIL 2015 Le Barbier Séville de MADEMOISELLE MOLIÈRE DU 14 AU 30 JANVIER 2015 Texte et mise en scène d’Hubert Fielden Une production de La Dérive en codiffusion avec le Théâtre Denise-Pelletier VICTOR HUGO, MON AMOUR DU 11 AU 28 FÉVRIER 2015 Texte d’Anthéa Sogno Mise en scène de Léo Munger Une production du Théâtre de la Tartigou et des Productions Mistral en codiffusion avec le Théâtre Denise-Pelletier CHATROOM DU 4 AU 21 MARS 2015 Texte d’Enda Walsh Traduction d’Étienne Lepage Mise en scène de Sylvain Bélanger Une production du Théâtre La Combine en codiffusion avec le Théâtre Denise-Pelletier JAVOTTE DU 25 MARS AU 11 AVRIL 2015 Texte de Simon Boulerice Adaptation et mise en scène de Jean-Guy Legault Une production du Collectif les Casseroles en codiffusion avec le Théâtre Denise-Pelletier LES ZURBAINS DU 5 AU 15 MAI 2015 Mise en scène de Monique Gosselin Une production du Théâtre Le Clou en collaboration avec le Théâtre jeunesse Les Gros Becs (Québec), le Théâtre du Préau (Vire, France) et le Théâtre Denise-Pelletier Canta trice LA CHAUVE DU 6 AU 28 FÉVRIER 2015 suivie de La Leçon D’EUGÈNE IONESCO MISE EN SCÈNE DE FRÉDÉRIC DUBOIS UNE PRODUCTION DU THÉÂTRE DES FONDS DE TIROIRS PRÉSENTÉE PAR LE THÉÂTRE DENISE-PELLETIER DE PIERRE-AUGUSTIN CARON DE BEAUMARCHAIS MISE EN SCÈNE DE DANIEL PAQUETTE UNE PRODUCTION DU THÉÂTRE DENISE-PELLETIER LES CAHIERS Numéro 94 Hiver / Printemps 2015

Upload: others

Post on 25-Aug-2021

1 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

Page 1: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

Du 11 mars au 1er avril 2015

le

Barbier

sévillede

maDemOiselle mOliÈre

Du 14 au 30 JaNvier 2015

Texte et mise en scène d’Hubert FieldenUne production de la Dérive en codiffusion avec le Théâtre Denise-Pelletier

viCTOr HuGO, mON amOur

Du 11 au 28 FÉvrier 2015

Texte d’anthéa sognoMise en scène de léo mungerUne production du Théâtre de la Tartigou et des Productions mistral en codiffusion avec le Théâtre Denise-Pelletier

CHaTrOOm

Du 4 au 21 mars 2015

Texte d’enda WalshTraduction d’Étienne lepageMise en scène de sylvain BélangerUne production du Théâtre la Combine en codiffusion avec le Théâtre Denise-Pelletier

JavOTTe

Du 25 mars au 11 avril 2015

Texte de simon Boulerice Adaptation et mise en scène de Jean-Guy legault Une production du Collectif les Casseroles en codiffusion avec le Théâtre Denise-Pelletier

les ZurBaiNs

Du 5 au 15 mai 2015

Mise en scène de monique GosselinUne production du Théâtre le Clou en collaboration avec le Théâtre jeunesse les Gros Becs (Québec), le Théâtre du Préau (Vire, France) et le Théâtre Denise-Pelletier

Cantatrice

la

CHauve

Du 6 au 28 FÉvrier 2015

suivie de

la leçon

D’euGÈNe iONesCO

MISE EN SCÈNE DE FrÉDÉriC DuBOis

UNE PRODUCTION DU THÉÂTre Des FONDs De TirOirs

PRÉSENTÉE PAR LE THÉÂTre DeNise-PelleTier

DE Pierre-auGusTiN CarON De BeaumarCHais

MISE EN SCÈNE DE DaNiel PaQueTTe

UNE PRODUCTION DU THÉÂTre DeNise-PelleTier

Les CahiersNuméro 94

Hiver / Printemps 2015

Page 2: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE

Distribution par ordre alphabétiqueLuc Boucher ..................................................L’Éveillé, ....................................notaire et autres personnagesDaniel Desparois .......................................Don BazileKevin Houle ......................................Comte AlmavivaRoger Léger ...................................................BartholoMadeleine Péloquin ..........................................RosineCarl Poliquin ..................................................... Figaro

Concepteurs et collaborateurs artistiquesAssistance à la mise en scène et régie .............................................Claire L’HeureuxCostumes et perruques ................... daniel paquetteDécors et accessoires ............ Anne-Marie MatteauÉclairages .......................................... Mathieu PoirierMusique / environnement sonore.............................. .................................................Pierre-Marc BeaudoinMaquillages ........................... Jacques-Lee PelletierCoiffures ...... ........................Jean-Sébastien Chalut

Équipe de production – Théâtre Denise-PelletierDirection de production .....................Réjean PaquinDirection technique ...................................Guy Caron Attachée de presse .............................Isabelle Bleau

Équipe de scène – Théâtre Denise-PelletierChef machiniste ..................................Pierre LéveilléChef électricien .............................Michel ChartrandChef sonorisateur ....................................Claude CyrChef habilleuse ............................. Louise DesfossésChef cintrier .................................. Pierre Lachapelle

l'équipe du specTacle

LE BARBIER DE SÉVILLE

De Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais Mise en scène de daniel paquetteUne production du Théâtre Denise-Pelletier

Salle Denise-PelletierDu 11 mars au 1er avril 2015

Page 3: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

LE bARbIER DE SÉVILLE / pAgE 27

~ Portrait de Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais par Jean-Marc Nattier, 1755.

une Vie pleine d’inTriGues Pierre-Augustin Caron naît le 24 janvier 1732 à Paris dans une famille aisée, à l’esprit ouvert, dont le père est horloger. On y fait de la musique, on y discute de tout. Il commence très tôt à être connu comme homme d’affaires, il fréquente la cour, s’enrichit, s’achète un titre en 1761 et devient Monsieur de Beaumarchais. Il écrit d’abord deux drames – Eugénie en 1767 et Les Deux Amis en 1770. Pris dans un procès qui aura pour lui un mauvais dénouement, il laisse l’écriture et travaille fort pour être réhabilité auprès du roi.

Expert en intrigues, il est chargé par Louis XVI en 1775 d’empêcher la publication d’un pamphlet d’un certain Angelucci sur la France qui n’a pas d’héritier parce que le roi a « l’aiguillette nouée ». Cette mission le conduit en Angleterre, aux Pays-Bas, dans les États allemands et en Autriche, où il fut pour un temps incarcéré pour motif d’espionnage.

Il est chargé à Londres, à la même époque, de récupérer des documents secrets détenus par le chevalier d’Éon, espion français resté célèbre pour son habillement qui le faisait passer pour une femme. À partir de juin 1777, Beaumarchais se lance dans une nouvelle aventure et il se fait l’avocat d’une intervention française dans la guerre d’indépendance des États-Unis. Il entame alors une correspondance enflammée où il défend la cause des Insurgents, ces hommes politiques américains en guerre contre l’Angleterre. Selon Patrice Boussel, la France « doit intervenir dans ce conflit colonial assez rapidement pour se trouver

légitimement au côté du vainqueur si l’Amérique l’emporte, et assez discrètement pour ne pas être officiellement compromise si l’Angleterre écrase la rébellion. Beaumarchais avait déjà prouvé son audace et son ingéniosité, son insolence et son goût de l’intrigue. Il était assez connu pour intervenir et assez compromis pour ne pas compromettre »1.

Le 10 juin 1777, le secrétaire d’État aux affaires étrangères lui confie une somme importante pour soutenir secrètement les Américains. Beaumarchais reçoit l’autorisation de vendre poudre et munitions 1 Beaumarchais le parisien universel, Berger-Levrault éd., 1983, p. 71.

présenTaTion eT résumé

beaumarchais eT son BARBIER…

Page 4: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

pAgE 28 / LE bARbIER DE SÉVILLE

pour près d’un million de livres sous le couvert de la compagnie portugaise Rodrigue Hortalez et Compagnie qu’il monte de toutes pièces. La société Rodrigue Hortalez et Cie, devait lui permettre, pensait-il, de s’enrichir en vendant armes et munitions et en envoyant une flotte privée pour soutenir les insurgés.2

une Vie dans le siècle Il se positionne en accord avec son époque, marquée par l’action des philosophes qui veulent diffuser le savoir et combattre l’ignorance. Avec la publication de l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, le XVIIIe siècle acquiert ainsi son surnom de siècle des « Lumières ». Beaumarchais partage de plus les idées du philosophe et écrivain Denis Diderot sur le théâtre comme moyen d´expression et il lance l´édition des œuvres complètes de Voltaire,

2 Cette péripétie est le sujet central du roman historique de Lion Feuchtwanger intitulé Beaumarchais, Benjamin Franklin et la naissance des États-Unis, paru en 1946.

un auteur qu’il admire parce qu’il est en faveur de la tolérance et de la liberté de penser et qu’il s’élève contre le fanatisme religieux.

présenTaTion eT résumé

~ Le Chevalier d’Éon, par Thomas Stewart, 1792.

� Portrait de Voltaire, d’après Maurice Quentin de La Tour, vers 1736.

� Portrait de Denis Diderot par Louis-Michel van Loo, 1767.

Page 5: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

LE bARbIER DE SÉVILLE / pAgE 29

Et le théâtre ? Les affaires, les voyages incessants, les femmes, la vie mondaine ne lui font pas oublier le théâtre. En 1772, Beaumarchais présente aux comédiens italiens un premier Barbier de Séville, opéra comique, qui est refusé. La pièce, remaniée, est finalement jouée en 1775 par la Comédie-Française. La première représentation du 23 février 1775 déçoit par ses longueurs mais elle est élaguée et Le Barbier de Séville ou La Précaution inutile, comédie en 4 actes, est créée le 25 février et connaît enfin un succès triomphal. La pièce sera présentée à Paris cinquante fois de 1775 à 1780, ce qui est un chiffre considérable pour l’époque.

Beaumarchais fut auteur de théâtre par amusement, avec toutes les qualités d’un auteur d’œuvres policières.

Beaumarchais milite au sein de la Société des auteurs et compositeurs dramatiques qu’il a fondée en 1777 et il obtient la reconnaissance des droits qui garantissent à l’auteur la paternité de son œuvre. L’écrivain passe du statut de bénévole, de passionné ou de mendiant à celui de gestionnaire de sa propre production.

En 1778, le 27 avril, il fait créer à la Comédie-Française La Folle journée ou le Mariage de Figaro, comédie en 5 actes et en prose. La dernière pièce de sa trilogie, L’Autre Tartuffe ou la Mère coupable, drame moral en 5 actes, sera donnée en première représentation le 6 juin 1792. Il écrit aussi ses Mémoires, chef-d’œuvre de pamphlet, et meurt à Paris le 18 mai 1799 à l’âge de 67 ans. Il est considéré comme un précurseur de la Révolution française et de la liberté d’opinion ainsi résumée dans Le Mariage de Figaro : « Sans la liberté de blâmer, il n’est point d’éloge flatteur ».

une pièce écriTe au chronomèTre

À Séville, le jeune comte Almaviva, déguisé en étudiant, a entrepris de séduire une jeune inconnue

qu’il a remarquée quelques mois plus tôt. Rosine, pupille du vieux docteur Bartholo, séquestrée jour et nuit par son tuteur jaloux à l’extrême, a remarqué le jeune homme qui tous les jours fait les cent pas sous sa fenêtre.

Avec l’aide de son ancien valet Figaro, devenu apothicaire et barbier du vieux Bartholo, Almaviva se mettra en tête d’entrer dans la maison pour enfin gagner sa belle. Mais comme le comte Almaviva veut que Rosine tombe amoureuse de lui et non pas de son titre, il se présentera sous plusieurs déguisements et fausses identités : il sera Lindor, puis un soldat ivre, et enfin Alonzo, maître de chant. Mais le temps presse car Don Bazile, légitime maître

� Horlogerie. Planche de l’Encyclopédie de Diderot.

Page 6: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

pAgE 30 / LE bARbIER DE SÉVILLE

de musique de Rosine, est chargé par Bartholo d’arranger son mariage avec la jeune fille et ce, pour le soir même.

Ce sont là les personnages traditionnels du traître, du vieil amoureux, de l’ingénue, du soupirant et du valet ingénieux, qui se jouent les uns des autres dans une comédie légère et riche en rebondissements. On pourrait en dire que c’est une « pièce à ficelles » avec des entrées et des sorties chronométrées et un jeu alternant entre le réel et la fiction. Une pièce qui ne manque pas de critiquer les mœurs sociales et politiques du

présenTaTion eT résumé

XVIIIe. Comment écarter un ennemi ? Calomnier, répond Bazile. Et l’éloge de la calomnie est un des morceaux de bravoure de la pièce.

BAZILE : La calomnie, Monsieur ! […] D’abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l’orage, pianissimo murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné.

Telle bouche le recueille, et piano, piano, vous le glisse en l’oreille adroitement. Le mal est fait ; il germe, il rampe, il chemine, et rinforzando de bouche en bouche il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à vue d’oeil. Elle s’élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ?

BARTHOLO : Mais quel radotage me faites-vous donc là, Bazile ? Et quel rapport ce piano-crescendo peut-il avoir à ma situation ?

BAZILE : Comment, quel rapport ? Ce qu’on fait partout pour écarter son ennemi, il faut le faire ici pour empêcher le vôtre d’approcher. (Acte II, sc. 8)

Hélène Beauchamp

� Montres. Planche de l’Encyclopédie de Diderot.

Page 7: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

LE bARbIER DE SÉVILLE / pAgE 31

acTeurs eT personnaGes

LUC BOUCHER L’ÉVEILLÉ, NOTAIRE ET AUTRES PERSONNAGESJe l’ai vu puisqu’il m’a trouvé tout malade à ce qu’il dit…

© S

OP

HIE

DO

YON

© É

LIZ

AB

ETH

DEL

AG

E

DANIEL DESPAROIS DON BAZILE Ne pouvant avoir la femme, calculez, docteur, que l’argent vous reste !

© M

ARC

-AN

TOIN

E ZO

UEk

I KEVIN HOULE COMTE ALMAVIVA Rosine vous m’aimez ! Je ne crains personne et vous serez ma femme. J’aurai donc le plaisir de punir à mon gré l’odieux vieillard.

© M

ON

IC R

ICH

AR

D

ROGER LÉGER BARTHOLO Ah ! Fiez-vous à tout le monde, et vous aurez bientôt à la maison une bonne femme pour vous tromper, de bons amis pour vous la souffler, et de bons valets pour les y aider.

© M

ON

IC R

ICH

AR

MA

XIM

E C

ôTÉ

MADELEINE PÉLOQUINROSINEAu sortir de l’hiver, il semble que le cœur acquière un plus haut degré de sensibilité : comme un esclave, enfermé depuis longtemps, goûte avec plus de plaisir le charme de la liberté qui vient de lui être offerte.

CARL POLIQUIN FIGARO Votre excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d’être valets ?

Page 8: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

pAgE 32 / LE bARbIER DE SÉVILLE

Comment avez-vous découvert Beaumar-chais ? Dans quelles circonstances avez-vous été mis en contact avec cet auteur ?

Mon premier contact avec Beaumarchais s’est produit grâce à un vieux film des années cinquante, écrit et réalisé par Sacha Guitry, Si Versailles m’était conté. Dans une des scènes du film, le roi est assis sur un fauteuil et Beaumarchais vient

enTreTien aVec daniel paqueTTe, meTTeur en scène

daniel paquette est diplômé de l’École nationale de théâtre du Canada où il a reçu une double formation en interprétation et en mise en scène. Il a cofondé et dirigé la Société Richard III (1999-2014) qui tire son nom de la tragédie de Shakespeare qui fut la première production de la jeune compagnie. En plus d’avoir assuré la mise en scène de plus d’une quarantaine de productions, dont Les Fourberies de Scapin, Roméo et Juliette, le Cid, et Bérénice, il joue, conçoit des costumes en plus d’enseigner et à l’occasion, de prêter sa voix au doublage.

~ daniel paquette

s’asseoir près de lui. Or, s’approcher si près du roi est quelque chose d’impensable pour l’époque. Je trouvais que l’accent était mis sur le personnage de Beaumarchais et j’ai fait une recherche sur sa vie après avoir vu le film. J’ai aussi vu Beaumarchais l’insolent, adapté d’une pièce de Sacha Guitry, sorti en 1996. Ce film met en vedette l’acteur Fabrice Lucchini dans le rôle de Beaumarchais, et ce que les gens retiennent du film, d’après moi, c’est beaucoup la prestation de cet acteur.

Le personnage de Beaumarchais vous a beaucoup impressionné…

Il est extraordinaire. C’est un être fascinant, tout en contradictions. Il a critiqué la noblesse, mais a tout fait pour être noble. Il a fondé la Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques afin de défendre la reconnaissance du droit d’auteur mais, d’un autre côté, certains estiment qu’il a plagié Molière qui avait lui-même plagié Scarron. Le titre du film Beaumarchais l’insolent est tout à fait approprié. Beaumarchais a vendu des armes, passé quelque temps en prison, connu deux rois Louis XV et Louis XVI. Il a fait preuve d’une insolence constante et il réussira à convaincre Louis XVI d’investir dans la guerre d’indépendance américaine dont l’objectif était de se libérer de la monarchie anglaise alors que quelques années plus tard, Beaumarchais prendra part à la Révolution française et c’est ce même Louis XVI qui sera destitué.

Qu’est-ce qui vous a frappé lors de votre première lecture du barbier de séville ?

C’est une pièce écrite à l’époque des « Lumières », qui remet en question les conventions sociales. La pièce met en scène une jeune fille qui refuse d’être mariée de force, qui est une rebelle pour cette époque où les mariages d’amour sont quasi-inexistants. On y traite aussi de la condition sociale des personnages, ce qui est rare. Il y a un grand vent de changement à cette époque-là, on questionne

© L

UC

LAV

ERG

NE

Page 9: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

LE bARbIER DE SÉVILLE / pAgE 33

la place de la bourgeoisie, de la noblesse, et de l’argent. On s’interroge aussi sur la place de l’être humain dans l’univers, de la femme, de Dieu. Cette pièce de Beaumarchais est la première d’une trilogie qui comprend aussi Le Mariage de Figaro et La Mère coupable. Entre chacune de ces pièces, il y a une évolution dans la façon de s’adresser au public, d’aborder des sujets qu’on n’aurait pas osé traiter avant. En ce sens, Beaumarchais va à l’encontre des courants établis.

C’est aussi frappant de réaliser que cette pièce ressemble beaucoup à L’École des femmes, de Molière. Beaumarchais ne s’en est d’ailleurs pas caché. Lorsque Molière a écrit sa pièce, il était très critiqué pour son mariage avec Armande Béjart qu’il avait élevée, et dont on ne sait toujours pas si elle était la fille ou la jeune sœur de sa compagne Madeleine1. L’École des femmes était en fait une

1 Mademoiselle Molière d’Hubert Fielden présenté à la Salle Fred-Barry en janvier dernier en traitait justement.

réponse à ces critiques, du point de vue d’un homme d’âge mûr, interprété par Molière lui-même. De son côté, Beaumarchais raconte l’histoire du point de vue du Comte Almaviva, donc du point de vue des jeunes protagonistes. Pourquoi Beaumarchais a-t-il utilisé l’œuvre de Molière, pourquoi celle-là ? Il aurait pu en choisir d’autres. Pour trouver des réponses à ces questions, je vais me pencher sur la vie de l’auteur et sur ce qui se passe politiquement à son époque. À mon avis, une des raisons pour lesquelles la pièce nous est parvenue est que Marie-Antoinette a déjà tenu le rôle de Rosine dans une représentation privée de la pièce donnée dans son théâtre à Versailles. Beaumarchais, cet auteur ouvertement politisé, qui critique la société gouvernée par le roi, est donc joué par la reine. C’est quelque chose d’assez inusité et qui suscite la curiosité. Le personnage de Beaumarchais et sa personnalité ont sûrement aussi contribué à ce que la pièce nous parvienne.

� Le Théâtre de la Reine à Versailles, au Petit Trianon.

© S

TARU

S 2

012

Page 10: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

pAgE 34 / LE bARbIER DE SÉVILLE

C’est là où j’en suis en ce moment. Je vais analyser les scènes et voir ce qui revient dans chacune d’elles. Je vais aussi me pencher sur les points forts de la pièce en me demandant ce que je retiens du texte et ce que j’en enlève. On parle beaucoup dans cette œuvre et ce n’est peut-être pas nécessaire de parler autant.

Est-ce qu’à la lecture de la pièce certains éléments comiques vous ont attiré que vous auriez envie de mettre en relief ?

Cette pièce-là, pour moi, est d’abord un conte de fées. Dans la pièce, Rosine est sauvée par un prince charmant. Il y a aussi un côté étrange à cette pièce. Un vieux monsieur qui élève une jeune fille, ce n’est pas évident pour nous aujourd’hui. Ça rappelle aussi La Belle et la bête, un conte un peu bizarre, étrange. J’ai tenu à respecter cette caractéristique du texte, en choisissant des comédiens de façon à ce que la jeune fille ait l’air jeune et à ce que le monsieur ait l’air d’un homme d’âge mûr. Bien sûr, dans la pièce, il y a des ressorts comiques, mais ce n’est pas une comédie dans le sens où on l’entend aujourd’hui. À l’époque, une comédie est une pièce qui finit bien. Qu’est-ce qui doit être joué dans la vérité et non dans le grotesque ? Qu’est-ce qui est drôle ? Il y a des jeux de cachette, des jeux de passe-passe avec des lettres. On pourrait dire des amoureux qu’ils sont naïfs, et c’est toujours drôle des gens maladroits en amour.

Quelles images vous sont venues en tête quand vous avez lu la pièce ?

Quand je lis, ce sont les costumes qui me viennent d’abord en tête. Pour cette pièce, à la lecture, je voyais des costumes classiques dans les tons de noir et blanc.

C’est aussi lors de ces premières lectures que je fais les coupures. Il y a ensuite rencontres et discussions avec les concepteurs, et dialogue

avec Véronique Borboën, professeure à l’UQÀM. Cette femme est une encyclopédie vivante. On discute de l’époque, je lui pose toutes les questions qui me passent par la tête, par exemple sur le quotidien des gens, sur la façon dont ils vivent. Je rencontre ensuite à nouveau les concepteurs. Nous nous appuyons alors sur le texte. Vient ensuite la rencontre avec les comédiens. Je leur donne le plus d’informations possible sur le spectacle. Je travaille beaucoup avec le cinéma comme référence et je conseille aux comédiens de visionner tel ou tel film. Ça aide beaucoup de s’inspirer d’univers cinématographiques. Une fois que c’est fait, on oublie l’époque pour se concentrer sur le jeu.

En ce qui a trait à cette pièce, j’ai déjà effectué les coupures, ce que je fais toujours dans les textes d’époque. On a souvent l’impression qu’on doit garder tout ce qui est écrit. Or, les auteurs s’adressent à leurs contemporains et lorsqu’une pièce nous parvient des dizaines, voire des centaines d’années après sa création, il nous manque des références. Dans Le Barbier de Séville, par exemple, j’ai coupé plusieurs chansons. Pour choisir celles que je gardais, je me suis posé la question suivante : est-ce que, dans ce passage, le personnage chante pour se divertir ou est-ce que le texte chanté est indispensable au spectacle ? Les nombreuses chansons présentes dans le texte s’expliquent peut-être par le fait que Beaumarchais était aussi un compositeur.

Comment choisissez-vous les comédiens ?Pour ce projet-là, je voulais travailler avec Carl Poliquin dans le rôle de Figaro et Daniel Desparois dans celui de Bazile, un autre personnage comique. Ils ont étudié ensemble et développé une belle complicité dans Les Fourberies de Scapin que j’ai mis en scène au Théâtre Denise-Pelletier en 2007. J’ai reçu 34 personnes en audition pour les rôles de Rosine et du Comte. Quand j’ai vu kevin Houle, j’ai su que c’était lui le Comte. J’avais déjà travaillé avec Madeleine Péloquin

enTreTien aVec daniel paqueTTe, meTTeur en scène

Page 11: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

LE bARbIER DE SÉVILLE / pAgE 35

qui joue Rosine. Le choix de Roger Léger pour le rôle de Bartholo résulte d’une concertation avec Claude Poissant.

Pour les productions importantes dont je signe la mise en scène, par exemple Les Fourberies de Scapin, Le Cid et Le Barbier de Séville, je fais des auditions. Pour des spectacles plus intimes présentés à la Salle Fred-Barry, je fais appel à des personnes avec qui j’ai déjà travaillé.

Notre entretien a lieu à la fin du mois d’octobre 2014, bien avant la première du barbier de séville prévue pour le mois de mars 2015. Quelles seront les prochaines étapes de votre travail ?

Pour ce qui est de l’environnement scénique, je compte m’inspirer de ce qui était dans l’air du temps à l’époque de Beaumarchais soit les automates, la mécanisation, le métier d’horloger, les boîtes à

les automates anthropomorphes Jaquet-droz, 1872-1874. Musée d’Art et d’Histoire de Neuchâtel, Suisse.

| La musicienne. La joueuse d’orgue enfonce les touches d’un véritable orgue avec ses doigts. Elle «respire», elle suit des yeux le jeu de ses mains, elle fait des mouvements du torse et termine son récital par une révérence au public.

~ Le dessinateur. Il peut exécuter quatre dessins  dont un portrait de Louis XV et un autre d'un couple royal (on pense qu’il s’agirait de Louis XVI et Marie-Antoinette).

� L’écrivain. Il écrit à l’aide d’un jeu de 40 caractères, avec une plume d’oie. Ses yeux suivent le texte au fur et à mesure qu’il l’écrit, et sa tête tourne lorsqu’il cherche de l’encre.

Page 12: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

pAgE 36 / LE bARbIER DE SÉVILLE

enTreTien aVec daniel paqueTTe, meTTeur en scène

musique. Il y avait déjà un ascenseur à Versailles et Louis XVI était amateur d’ingénierie.

~ Automate contorsionniste.

© A

ND

REA

201

3

J’imagine un îlot fermé, entouré de miroirs, où une jeune fille est prisonnière, un peu comme une ballerine de boîte à musique. Rosine aurait un peu ce rôle de la poupée qu’on garde, que l’on protège. J’ai envie d’utiliser des miroirs et des matériaux des années 1950-1960 pour les tissus, de travailler avec des textures différentes pour, par exemple, marquer les différences de classes sociales. Le grand couturier français Christian Dior a fabriqué des vêtements dans les années 1950 qui ressemblent à ceux du XVIIIe siècle. En ce moment, dans ses dernières collections, il ressort des redingotes, des vêtements du style des années 1950 qui rappellent aussi le XVIIIe siècle. Je souhaite m’en inspirer.

Propos recueillis et mis en forme par Émilie Jobin

Page 13: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

LE bARbIER DE SÉVILLE / pAgE 37

LUMIÈRES ET RÉVOLUTIONS dossier

C’est à Paris, en 1775, que Le Barbier de Séville a été joué pour la première fois. En effet, la comédie, dont l’action se déroule en Espagne, conserve une saveur bien française, ne serait-ce que par les thèmes abordés. On y note, par exemple, une certaine critique des pouvoirs de la noblesse, critique qui sera encore plus virulente dans la suite du Barbier, Le Mariage de Figaro (1784).

En 1775, la France est régie par une monarchie absolue. Le roi Louis XVI (1754-1792), dont le

règne a commencé l’année précédente, demeure ultimement le maître du destin du royaume, ce pouvoir lui venant de Dieu, autorité suprême s’il en est. Le roi s’appuie également sur la noblesse, qui représente environ 1% de la population du pays.

Les personnes vivant à cette époque pressentaient-elles l’effondrement, quatorze ans plus tard, de ce système de privilèges ? Combien d’entre elles avaient anticipé la Révolution française (1789), l’un des évènements les plus importants de l’histoire

le XViiie, siècle des lumières

� Marie-Antoinette jeune, portrait par Ducreux, 1769.

� Louis XVI en habit de sacre, par Joseph-Siffrein Duplessis, 1777.

Page 14: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

pAgE 38 / LE bARbIER DE SÉVILLE

occidentale, avec la Révolution américaine survenue un peu plus tôt (1776) ? Chose certaine, en cette fin du « siècle des Lumières », plusieurs individus veulent avoir leur mot à dire concernant la vie culturelle, économique et politique du royaume. Un fait marquant du XVIIIe siècle français est cette omniprésence de l’opinion publique qui, plus que jamais, se fait sentir par divers moyens.

Si les réseaux sociaux peuvent faciliter les révolutions de nos jours (on peut penser au fameux printemps arabe), les réseaux de circulation de l’information au XVIIIe siècle ont également eu un rôle significatif dans l’évolution des mentalités et des conceptions du pouvoir politique.

siècle des philosophes De nos jours, Paris demeure l’une des destinations touristiques les plus populaires au monde et c’était déjà le cas au XVIIIe siècle. La suprématie de la ville, en tant que capitale européenne des arts et des lettres, s’affirme alors. La France se présente comme la nation intellectuelle par excellence en Europe. Des voyageurs du monde entier y affluent. Le tourisme artistique et intellectuel est alors facilité par une amélioration considérable des moyens de communication, qui accélèrent la circulation du courrier, des livres, des journaux et des personnes, favorisant ainsi la diffusion des idées.

Le XVIIIe siècle est souvent appelé le « siècle des Lumières », du nom du mouvement de pensée qui y a pris une importance certaine. Les philosophes et écrivains qui se revendiquent des « Lumières » croient que leur rôle est d’apporter à leurs contemporains la lumière et le progrès par la promotion de la personne et des droits individuels. Le projet des Lumières se veut une autre manière de penser le monde, une tentative de trouver des lois naturelles qui guideraient la société. Se revendiquant de la « raison » par opposition à la « superstition », les philosophes appellent à

la tolérance religieuse et rejettent une vision du monde centrée sur Dieu. Certains d’entre eux n’hésitent pas à critiquer l’ordre social existant. Un exemple d’auteur « éclairé » au XVIIIe siècle ? Beaumarchais, évidemment ! Les (nombreuses) querelles entre les penseurs conservateurs et les philosophes des Lumières sont illustrées par les échanges entre Bartholo et Figaro dans la pièce.

La « République des lettres », dont parle Figaro en termes peu flatteurs dans l’acte 1, se veut, en théorie, un réseau d’intellectuels européens qui discutent dans une perspective égalitaire, sans distinction de rang, de nationalité ou de religion. Toutefois, si la République des lettres promeut un idéal d’entente entre les érudits, une véritable culture de controverses se fait sentir en France, qui met à mal cet idéal de collaboration entre gens de lettres. Ainsi que le dit Figaro dans l’acte 1,

dossier

~ Jean-Jacques Rousseau, pastel de Maurice Quentin de La Tour, 1753.

Page 15: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

LE bARbIER DE SÉVILLE / pAgE 39

« la république des lettres était celle des loups, toujours armés les uns contre les autres ».

de l’opinion eT de l’informaTion Si les intellectuels disposent de réseaux pour échanger entre eux, une partie importante de la population en bénéficie également. En effet, une autre révolution importante du XVIIIe siècle français est la « révolution de l’imprimé ». Par exemple, entre 1600 et 1789, près de 1300 journaux différents ont paru en France. Ces journaux discutent, entre autres, de l’actualité politique et certains journalistes (parfois sous le couvert de l’anonymat) n’hésitent pas à donner leur opinion sur la gestion du royaume.

Quant à la publication et à la circulation des livres, elle explose littéralement au XVIIIe siècle. Les ouvrages publiés ont divers thèmes : religion, philosophie, politique, ou fiction. De même, les romans (parfois écrits par des femmes) connaissent un succès important. Sous le couvert de la fiction, un roman peut s’avérer très subversif… Il n’y a qu’à penser à La Religieuse, de Diderot, qui raconte la rébellion d’une jeune fille ayant été forcée par ses parents à entrer au couvent, une pratique courante à l’époque.

Même si les livres et journaux sont soumis à la censure royale, il est parfois difficile pour le pouvoir d’empêcher leur circulation. Il n’y a qu’à penser au cas célèbre de l’Encyclopédie.

un besT-seller : l’encyclopédie

L’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des arts et métiers, dont se moque Bartholo dans la pièce, est éditée par Denis Diderot (1713-1784) et par Jean Le Rond d’Alembert (1717-1783). Comptant sur la collaboration de plusieurs philosophes des Lumières, l’œuvre se veut une compilation de la somme des savoirs humains.

Elle est également subversive. L’Encyclopédie n’hésite pas, par exemple, à critiquer le pouvoir de l’Église catholique. Publiée entre 1751 et 1771, elle est rapidement censurée, mais continue d’être diffusée massivement de façon illégale. Jusqu’en 1789, 24 000 collections complètes (comptant près de 200 volumes) sont vendues en Europe.

De plus, les lettrés disposent d’autres moyens pour diffuser leurs idées subversives. On peut penser aux affiches, collées sur les murs de la capitale, où ils écrivent leurs opinions sur des sujets d’actualité. Ces affiches font figure d’ancêtres des « blogues ». Les caricatures, genre particulièrement en vogue à l’époque, paraissent dans les journaux et dans les pamphlets, ces courts feuillets subversifs, notamment pendant la Révolution française (voir la caricature de Louis XVI en Roi-cochon, publiée pendant la Révolution). Beaumarchais lui-même sera chargé de débusquer l’auteur d’un pamphlet qui révèle à la face du monde l’impuissance sexuelle de Louis XVI.

Cette révolution de l’imprimé ne pourrait prendre racine sans une progression considérable des capacités de lecture. Ainsi, le taux d’alphabétisation des femmes en France passe de 14% en 1690, à 27% en 1789, tandis que celui des hommes passe de 29% à 47%. À l’aube de la Révolution, près de 40% de la population française sait désormais lire et écrire. Et qui dit lecture et écriture dit… accès à l’information !

les cafés eT les salons Le projet des Lumières est aussi celui de la sociabilité, de réseaux dans lesquels la conversation est possible et devient alors un moyen de collaborer au développement des idées. Les cafés représentent un lieu de rencontre important tout comme maintenant. Tout en sirotant le célèbre breuvage, les clients y discutent, que ce soit avec des amis ou des inconnus : qu’il s’agisse du dernier livre

Page 16: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

pAgE 40 / LE bARbIER DE SÉVILLE

dossier

à la mode, de ce qui se passe à la Cour ou des évènements politiques. On pense au célèbre Café Procope, fréquenté par Diderot, d’Alembert, Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) ou Voltaire (1694-1778)… et qui est toujours en activité.

L’établissement, qui porte le nom de Le Procope, devient rapidement l’un des cafés littéraires les plus courus. Après la mort de François Procope en 1716, son fils lui succède. Le café attire des auteurs comme Voltaire ou Rousseau, qui y ont leurs habitudes. La « légende » du café dit que Diderot y écrivit des articles de l’Encyclopédie, que Benjamin Franklin y prépara « le projet d’alliance de Louis XVI avec la nouvelle République » et qu’il y aurait conçu des éléments de la future Constitution des États-Unis. « Ce café n’est point orné comme les autres de glaces, de dorures et de bustes, mais il est paré du souvenir des Grands Hommes qui l’ont fréquenté ». Camille Desmoulins.

Une institution emblématique des Lumières demeure le salon, un lieu de discussion informel. Dans ce cadre, la salonnière, généralement une femme de la noblesse ou de la bourgeoisie, reçoit périodiquement des invités chez elle, et engage une discussion à plusieurs. Les salons parisiens se politisent dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, participant au développement de l’opinion publique.

« Chacun court après le bonheur » (Almaviva)

À l’aide de ces différents médiums, les idées des Lumières chemineront graduellement à travers la population. Parmi ces idées, l’une d’entre elles trouve un écho particulier : celle du droit au bonheur. Ce fameux « droit à la poursuite du bonheur » individuel, inscrit dans la déclaration d’indépendance américaine de 1776 (une cause que Beaumarchais appuiera sans relâche), est relativement radical. Il s’agit de chercher le bonheur ici-bas et maintenant, plutôt que dans l’au-delà, ainsi que le prescrivait alors l’Église catholique. Et ce bonheur de l’être humain, pour Beaumarchais, passe également par l’exercice de ses droits individuels… parmi lesquels celui de se gouverner soi-même.

Ève-Marie Lampron

~ Café Le Procope.

Page 17: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

LE bARbIER DE SÉVILLE / pAgE 41

En 1774, après avoir perdu un procès important, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais se retrouve ruiné, sans statut, au ban de la société française de l’époque. Pour ce fils d’horloger qui avait su, par son inventivité et son opportunisme matrimonial, se rapprocher du roi Louis XV et du pouvoir, l’avenir est glauque. Louis XV meurt le 10 mai 1774.

Pourtant, l’avenir avait été prometteur pour cet inventeur d’un système d’entraînement mécanique permettant de réduire de façon importante le format des montres et d’un nouveau mécanisme de contrôle de pédale pour la harpe de concert. En 1755, il était devenu horloger du roi et en 1759, maître de harpe des princesses du royaume. Parallèlement, il avait épousé madame Franquet, ce qui lui avait permis d’ajouter la particule de Beaumarchais à son nom, lui donnant accès à une apparence de noblesse nécessaire à ses ambitions. Profitant de sa fréquentation du palais, il s’était acheté quelques charges lucratives telles : contrôleur de la bouche – c'est-à-dire maître d’hôtel du roi - (1755), secrétaire du roi (1761) et lieutenant général des chasses (1763). En plus d’être très bien payées, ces différentes tâches lui assuraient un prestige dont il se délectait.

À partir de 1760, il s’acoquine avec un financier nommé Joseph Pâris-Duverney. Un arrêté de compte signé par les deux hommes faisait de Beaumarchais le seul récipiendaire de la fortune de Pâris-Duverney advenant son décès. Évidemment, son légataire légitime, le comte de La Blache, s’empressa de contester cette situation. S’ensuivit un procès rocambolesque, fait de parjures, de pots-de-vin et de revirements judiciaires, à la

conclusion duquel Beaumarchais fut déchu de l’ensemble de ses droits civiques.

C’est dans ces circonstances que, sous le pseudonyme de Monsieur de Ronac (anagramme de Caron), Beaumarchais accepte de devenir espion pour Louis XV. Ayant déjà été diplomate en Espagne en 1764-1765, il n’était pas étranger à la joute internationale à laquelle il était appelé à participer. C’est au cours d’une de ses missions en Angleterre en 1775 qu’il rencontre Arthur Lee, un émissaire du parti des insurgés américains à Londres. Il se passionne pour ce peuple d’outremer qui ose se révolter contre le pouvoir décadent de

beaumarchais, capiTalisTe eT réVoluTionnaire

� Benjamin Franklin, homme politique américain, par Joseph-Siffrein Duplessis, vers 1785.

Page 18: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

pAgE 42 / LE bARbIER DE SÉVILLE

dossier

la noblesse et qui met de l’avant les principes des droits de l’homme qu’avaient réclamés les philosophes français Voltaire et Jean-Jacques Rousseau.

beaumarchais DANS la réVoluTion À son retour en France après un court emprisonnement en Angleterre pour espionnage, il s’empresse de convaincre le secrétaire d’État aux Affaires étrangères, le comte de Vergennes, de l’importance pour la nation française de s’impliquer auprès des insurgés dans leur lutte pour la liberté et l’indépendance. Évidemment, cela ne va pas de soi. Il semble paradoxal au gouvernement français, alors une monarchie absolue, de soutenir un soulèvement anti-royaliste. Beaumarchais s’entête. Si la France a perdu la Nouvelle-France à la fin de la guerre de Sept Ans, il est impératif de protéger ses colonies antillaises qui représentent un intérêt économique majeur. Il convainc le nouveau roi Louis XVI que tant que les Anglais seront occupés à défendre leurs intérêts en Amérique du Nord, ils ne tenteront pas d’étendre leur hégémonie sur les autres colonies françaises. Il explique aussi que, vu le potentiel économique que représente le développement futur de la nouvelle nation, il est important que la France soit perçue comme un allié des premiers instants afin de profiter d’une relation commerciale

privilégiée avec les Américains. Vergennes et le Roi se rendent aux arguments de Beaumarchais et consentent à lui donner les moyens de négocier avec les Américains et à les aider sous le couvert du secret le plus complet.

Cet accord avec le gouvernement français fait de Beaumarchais un des capitalistes français les plus ambitieux. Il reçoit une subvention d’un million de livres de Vergennes, plus une somme équivalente du royaume d’Espagne qui ne répugne pas, lui non plus, à embêter l’Angleterre dans ses relations avec ses colonies. Il trouve un autre million auprès d’investisseurs privés. Enfin, il fonde la société Rodrigue Hortalez et cie dont il est le seul actionnaire afin de mettre en route son projet révolutionnaire. Il reprend contact avec Arthur Lee avant de réaliser que le délégué américain pour la France se nomme Silas Deane. Entre 1776 et 1778, Deane, Lee et Benjamin Franklin, lui aussi représentant du Congrès, forment à Paris un triumvirat qui tantôt aidera, tantôt nuira aux relations complexes que Beaumarchais entretiendra avec les États-Unis. Silas Deane représente un allié indéfectible. Benjamin Franklin se méfie de cet homme qui, même s’il lui a consenti un prêt important afin de rendre possible son séjour à Paris, semble un peu trop excentrique pour qu’on lui confie le destin d’un peuple. Au fil du temps Arthur Lee devient extrêmement méfiant face à Rodrigue Hortalez et cie.

rodriGue horTalez eT compaGnie Pendant sa courte existence, la compagnie Hortalez lancera près de trente navires vers différents ports des Antilles et d’Amérique du Nord afin de livrer dans le plus grand secret des équipements militaires au général Washington et à ses troupes. Les équipages sont souvent formés de pirates et de corsaires ce qui donne des maux de tête à Beaumarchais qui peut difficilement expliquer à Vergennes comment il compte ne pas être

~ Représentation de l'union des colonies américaines à l'époque de la révolution.

Page 19: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

LE bARbIER DE SÉVILLE / pAgE 43

remarqué par les Anglais quand ses marins pillent allègrement les vaisseaux croisés sur leur route. Au fil du temps, Rodrigue Hortalez et cie livre aux Américains des cargaisons « d’armes, de munitions, et d’équipement - en tout, assez de matériel pour équiper vingt-cinq mille hommes1 » moyennant des paiements en matières premières et en notes de change. Une grande partie de ces équipements provient de surplus dont l’armée française doit se départir afin de compléter sa modernisation. La compagnie permet aussi à des militaires français, tel Lafayette, de se joindre aux combats des insurgés. Ses navires sont même impliqués dans certaines batailles dans lesquelles des navires anglais sont coulés corps et biens.

Éventuellement, la France consentira une deuxième subvention d’un million de livres afin de soutenir les activités de la compagnie. De son côté, Beaumarchais dépensera environ dix millions de

1 Grendel, Frédéric, p. 190 (traduction Bernard Lavoie). Les références complètes se trouvent à la rubrique « Pour en savoir plus… ».

livres dans cette entreprise dont quatre millions à titre personnel. Franklin et Lee considèreront que les millions de la France et de l’Espagne sont des dons au Congrès américain qui ont été détournés à des fins personnelles par Beaumarchais et jugeront qu’il n’a pas à être payé pour des dons d’un état à un autre. Le Congrès américain, malgré plusieurs promesses, ne paiera donc jamais Beaumarchais pour sa contribution à l’effort révolutionnaire.

Comment celui-ci réussit-il à survivre avec un déficit commercial si important ? Son énergie et son imagination capitalistes n’ont pas de limite. Il achète diverses propriétés en France, il cherche à restaurer les droits civiques des protestants, il s’intéresse à l’achat de moulins, il développe un plan pour faire le commerce avec l’Inde en passant par l’isthme de Panama (ce projet ne sera réalisé que beaucoup plus tard), il cherche à établir une loterie publique et à construire divers équipements urbains à Paris tel un pont à l’Arsenal.

� Marche des femmes sur Versailles, 6 octobre 1789.

Page 20: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

pAgE 44 / LE bARbIER DE SÉVILLE

une Vie d’enGaGemenTEn 1787, Beaumarchais achète un terrain près de la Bastille sur lequel il se fera construire une immense résidence.

C’est une maison de campagne qui ne ressemble à aucune autre, bâtie avec la simplicité hollandaise et la pureté athénienne. [...] Cette « folie » aux deux cents fenêtres s’ouvrait par une colonnade en rotonde sur un parc où l’on trouvait, outre un temple de Bacchus, une pièce d’eau, un pont chinois et ... un buste de Duverney, le second père2.

Il y installera sa sœur Julie, complice de toujours, ainsi que son épouse et sa fille, Marie-Thérèse et Amélie Eugénie. La somptuosité de cette résidence suscite la méfiance des citoyens parisiens qui deviendront les révolutionnaires de 1789. Les murs sont souvent maculés de graffitis et le jardin est souvent vandalisé même avant que l’ensemble ne soit complété. De plus, la proximité de Beaumarchais avec la noblesse de la ville, inquiète. On le soupçonne d’entreposer des armes et du grain destinés aux aristocrates dans cette immense résidence. Il doit donc ouvrir les portes de la maison à quelques reprises afin de prouver à la foule révolutionnaire qu’il n’est pas complice du régime. Si le discours révolutionnaire du Mariage de Figaro le rend sympathique à la foule, l’ostentatoire de sa résidence est un irritant important.

En 1790, il devient membre provisoire de la commune de Paris et se positionne ainsi officiellement dans le camp de la révolution. Son instinct entrepreneurial l’amène à tenter de se procurer des armes en Hollande afin d’aider la France à combattre l’Autriche en guerre contre-révolutionnaire avec la nouvelle république. Le secret de sa démarche est éventé et les membres de la Convention, soupçonnant un acte de trahison,

2 Beaumarchais considérait Duverney comme un père. De Beaumarchais, Jean-Pierre, p.77.

le font emprisonner. Il évite la guillotine de justesse grâce à l’intervention d’amis proches et s’exile à Hambourg (Allemagne). Rentré en France en 1796, il écrit ses mémoires et meurt d’apoplexie le 18 mai 1799, à l’âge de 67 ans.

L’implication de Beaumarchais dans les deux révolutions, l’américaine et la française, a été catastrophique financièrement. On pourrait penser qu’il est mort ruiné. Il n’en est rien. En plus de son immense propriété parisienne, sa femme et sa fille hériteront de plus d’un million de francs. Il demeure que la dette américaine restera un irritant pour la famille Caron de Beaumarchais. Sa petite-fille Palmyre intentera des procédures judiciaires en 1814 afin d’obtenir réparation pour les sommes engagées par son grand-père afin de soutenir la révolution américaine. « La dette Américaine de Beaumarchais sera finalement réglée, après une série de longues et complexes négociations, en 1835. Cette année-là, le Congrès offrit aux héritiers de Beaumarchais d’accepter 800 000 francs en dédommagement final ou rien du tout. Les héritiers ont accepté les 800 000 francs »3. Affaire finalement classée.

Bernard Lavoie

3 Central Intelligence Agency (traduction Bernard Lavoie).

dossier

~ La Bastille. Reproduction d’une gravure du XVIIIe siècle.

© J

ÉRô

ME

BLU

M, 2

006.

Page 21: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

LE bARbIER DE SÉVILLE / pAgE 45

sur beaumarchaisDE BEAUMARCHAIS, Jean-Pierre. Beaumarchais : Le Voltigeur des lumières. Découvertes, Gallimard, 1996.

LECARPENTIER, Sophie. Le Langage dramatique dans la trilogie de Beaumarchais. Efficacité, gaieté, musicalité. Nizet,1997.

GRENDEL, Frédéric. Beaumarchais : The Man who was Figaro. Thomas Y. Crowell Company, New York, 1977. Traduction Roger Greaves.

GUITRY, Sacha, Beaumarchais, comédie en dix-neuf tableaux. Paris, Solar, 1950.

SCHERER, Jacques. La Dramaturgie de Beaumarchais. Paris, Nizet, 1980.

l’époque de la révolution françaiseCHARTIER, Roger, Les Origines culturelles de la Révolution française. Paris, Seuil, 2000 [1990].

DARNTON, Robert. « Blogging Now and Then (250 years ago) » in European Romantic Review, Vol. 24, no 3, pp. 255-270 (2013).

FARGE, Arlette. Dire et mal dire. L’opinion publique au XVIIIe siècle. Paris, Seuil, 1992.

FURET, François et Jacques OZOUF. Lire et écrire. L’Alphabétisation des Français de Calvin à Jules Ferry. Paris, Minuit, 1977.

GOODMAN, Dena. The Republic of Letters : A Cultural History of the French Enlightenment. Ithaca, Cornell University Press, 1994.

VAN DAMME, Stéphane. Paris, capitale philosophique. De la Fronde à la Révolution. Paris, Odile Jacob, 2005.

sur la révolution américaineCentral Intelligence Agency, Beaumarchais and the American Revolution : French intelligence assists at the birth of the United States.

https://www.cia.gov/library/center-for-the-study-of-intelligence/kent-csi/vol14no1/html/v14i1a01p_0001.htm, Historical Document, Posted : May 08, 2007 08:27 AM, Last Updated : Aug 05, 2011 02:20 PM

FEUTCHWANGER, Léon. Beaumarchais, Benjamin Franklin, et la naissance des États-Unis. Slatkine Reprints, Genève, 2013. (Réimpression de l’édition de Paris, 1931)

GATTY, Jannette. Beaumarchais sous la révolution : l’affaire des fusils de Hollande : d’après des documents inédits. Leiden, Brill, 1976.

POUR EN SAVOIR PLUS...

Page 22: Numéro 94 Hiver / Printemps 2015 - Théâtre Denise-Pelletier · 2020. 12. 4. · Hiver / Printemps 2015. pAgE 26 / LE bARbIER DE SÉVILLE Distribution par ordre alphabétique Luc

pAgE 46 / LE bARbIER DE SÉVILLE

~ Beaumarchais par Louis Clausade, Paris, 4e arrondissement.

Dans le jeu vidéo Assassin’s Creed III, la deuxième partie du jeu se déroule à Boston et le joueur incarne Connor kenway (personnage principal de l’histoire) dont la mission consiste à participer à la Boston Tea Party en jetant la cargaison de thé du navire anglais tout en tuant et repoussant les soldats britanniques tentant de l’arrêter.

Regarder Beaumarchais, l’insolent (1996) film réalisé par Édouard Molinaro sur la vie de l’auteur, avec dans le rôle-titre Fabrice Luchini.

La pièce Le Jeu de l’amour et du hasard (1730) de Pierre Carlet de Marivaux, est une comédie en trois actes où le déguisement est également à l’honneur.

Lire L’École des femmes (1662), une comédie de Molière en cinq actes et en vers dont s’est inspiré Beaumarchais.

la révolution en chansonsAh ! ça ira, ça ira, ça ira !Les aristocrates à la lanterne.Ah ! ça ira, ça ira, ça ira !Les aristocrates on les pendra.Si on n’ les pend pasOn les rompraSi on n’ les rompt pasOn les brûlera.Ah ! ça ira, ça ira, ça ira,

Chanté par Édith Piafhttp://www.youtube.com/watch?v=bzu01gO3pi4

Dansons la Carmagnole - avec des images de la Révolutionhttp://www.youtube.com/watch?v=UexdWkqkrp0

POUR ALLER PLUS LOIN...

dossier

© J

AST

RO

W