numéro 63 le mot du colonel - commando...

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Mensuel –Numéro 63Directeur-Gérant : Capitaine HUBERT(Sur notre couverture : Entrée de la Citadelle à Bayonne.)

Le mot du Colonel

De l’esprit de Corps

La Brigade de Parachutistes Coloniaux appartient auxTroupes Coloniales. Elle appartient également aux TroupesAéroportées. Son effectif important, ainsi que sa valeur, fontqu’elle est réellement une grande Unité. Dispersée entre deux casernes à Bayonne, entre deux garnisons en France, entreplusieurs Régiments en Afrique du Nord, en Afrique Noire età Madagascar, il en reste pas moins vrai que les membres detous ces Corps, de toutes ces Unités, forment toujours laBrigade de Parachutistes Coloniaux.

Si j’insiste ainsi sur ce point qui peut paraître évident, c’est qu’il importe que chacun comprenne qu’il appartient à «LaBrigade », travaillant au sein de telle ou telle Unité et que sonesprit de Corps, s’il commence à son Unité, doit s’étendre jusqu’à l’échelon le plus élevé, c'est-à-dire « La Brigade »

L’esprit de Corps est louable en lui-même. Mais il ne faut pasqu’il aboutisse à un sectarisme outrancier et en arriver à une attitude méprisante d’une Unité à l’autre. Le Français a la réputation de se critiquer longuement devant les étrangers.Ces derniers jugent sévèrement cette attitude. Il en est demême des étrangers à la Brigade. Quel prestige croiraitpouvoir conserver une famille dont les membress’entredéchirent? Aucun. D’ailleurs, jamais malgré ce qu’il peut en croire, celui qui attaque l’un des siens, n’en tirer un

bénéfice quelconque. Aux yeux des étrangers il amoindrit lacommunauté dont il fait partie, donc il s’amoindrit lui-même.

On vente souvent l’esprit de «La Légion », la cohésion desses Cadres. L’idée de force qui est associée à l’idée « légionnaire». Les Paras Coloniaux n’ont rien à leur envier.Mais la Légion a presque cent ans, alors que les BéretsRouges n’ont par quinze ans d’âge. Mais ces quinze ans représentent un Passé et une Tradition exceptionnellementglorieux. Cette Gloire, c’est celle des Paras Coloniaux, en bloc. D’un Régiment à l’autre, il faut aussi que chez nous l’on sente une communauté d’esprit, une cohésion dans la fierté de nos Traditions, une Unité dans notre Idéal d’Action.

L’Histoire montre d’ailleurs que sauf faits particuliers exceptionnels, la Tradition ne retient pas le numéro ou lenom d’une Unité, mais seulement la caractéristique de cetteUnité. « Camerone», c’est «La Légion ». « Sidi Brahim »,c’est «Les Chasseurs », « Bazeilles» c’est «LesMarsouins». Il est désirable qu’à l’intérieur de chaque unité,les souvenirs glorieux et les traditions particulières soienthonorés. Par contre la gloire qui s’attache aux unités de Parachutistes Coloniaux est due à chacune de ces Unités Paraet qu’il est tout simplement loyal de la partager sans prétendre à en être le seul digne.

Allo Ancre !... Ici Commando GuillaumeADIEU TITOULET !Le 7 juillet 1957, le Lieutenant TITOULET tombait à la tête du Commando Guillaume. Une mort nette, simple, propre comme l’avait été toute sa vie. Une mort qui n’est pas anonyme, car il était visé personnellement. Trois rebelles ont été abattus avant qu’il soit atteint. Une mort de Chef, debout l’arme à la main, dans un combat où la valeur a pris le dessus sur le nombre.J’ai bien connu TITOULET: A Coetquidam en 1951-52 ; à Saint-Maixent en 1952-53, à la Brigade en 1954 et 1957. Deux fois j’ai pris sa succession : au stage Pré-A.F.N de la C.I 4, au Commando. Prendre sa suite, c’était l’assurance de trouver une maison en ordre. Tout son travail avait la marque de l’homme qui n’accepte pas les demi-mesures, les compromissions, les arrangements avec le ciel. Calme, froid même, juste,profondément imprégné de la discipline militaire, il a gardé ces qualités jusqu’au bout.En présentant l’article du Sergent-Chef DELMAS, j’ai voulu rendre à TITOULET l’hommage du Commando GUILLAUME, celui des Promotions « EXTREME-ORIENT » et « MARECHAL DE LATTRE », celui des Lieutenants de la Brigade.Lieutenant DOMINIQUE(Commando Guillaume)

Au début de juillet 1957, le Commando,opérant à partir du barrage de l’oued Fodda, avait pour mission la recherche derenseignements sur les bandes rebellesstationnant ou transitant dans la région Suddu Barrage. Dans la nuit du 5 au 6, le 2°stick en difficulté avait été secouru par unélément d’intervention composé du 3° stickdu Commando, de Harki, d’artilleurs aux ordres du Capitaine commandant le Sous-Quartier.Le 6 matin, le 2° stick récupéré, le 3°,couvet par l’élément d’intervention, s’installe pour rester sur le terrain.Au col, leLieutenant TITOULET avec une pièce F.Met deux équipes, 300 m. S.W le SergentDELMAS avec deux équipes. Mission :observation des mouvements des rebelles,capture des éléments isolés en vue d’en extraire des renseignements.A 09.00, l’élément d’intervention rentre auPoste du Barrage.10.45. Un homme monté sur une mule arrivedes Mechtas SEBBAK, observe les traceslaissées par l’élément d’intervention et repart.11.00. Cinq rebelles armés se présentent aucol. Au moment où le parachutisteMENANT ajuste pour tirer aux jambes, l’un d’eux tire un coup de fusil de chasse. Tout le paquet disparaît dans les fourrés. Chassedans le fond de l’oued, sans résultats. Le Lieutenant décide de quitter la positionéventée.14.00. Mise en place à 2 Kms S.W del’ancienne position.17.00. Un rebelle armé s’approche lentement. Il est abattu. Son corps roule dansun ravin. Les guetteurs signalent des bruitssuspects dans toutes les directions. A lajumelle, nous décelons quatre groupes derebelles autour de nous.80 hommes aux Mechtas BAISA.Un groupe non dénombré au col desBATAYA.

Deux groupes de 50 dans un thalweg au Nord à700 m. Les commandements entendus nousfont comprendre que l’encerclement commence.21.00. Nous nous infiltrons entre les deuxbandes qui se trouvent au N.E. et au N.W.Le 7, à 02.00. Nous nous arrêtons et nousorganisons pour prendre un peu de repos. A07.00. Nous arrivons au col de DRAAKHALIFA.07.30. Contact avec le Sous-quartier qui nousaccorde trois camions.08.00. Contact avec un piper qui nous survolependant dix minutes. Rien d’anormal aux environs. Le piper s’en va.09.20. Arrivée des camions. Formation duconvoi en embarquement. Ordre : 1) Véhicule :Sgt DELMAS, équipe COUVALET, 2 guides,un élément de l’escorte artilleur.2) Véhicule : Lieutenant TITOULET, pièceF.M, équipe PHILBERT. 3) Véhicule : équipeSGARD, radio, agent de transmission, restedes artilleurs.Nous roulons lentement, car la piste est étroiteet difficile. A chaque virage, il faut faire aumoins une manœuvre pour passer. La distance entre les véhicules est d’environ 60 mètres.Au bout de 4 kms, nous abordons une lignedroite d’une centaine de mètres. Une rafale de F.M atteint le premier camion qui stoppe. Il est10h00.En dix secondes tout le monde est à terre et faitfeu. Le F.M prend à partie le F.M adverse. Lesrebelles semblent très nombreux. L’élément qui domine la piste est le plus important.Délaissant ceux qui se trouvent dans lethalweg, 60 m. au dessous de nous, nousessayons de gagner la crête. Tentative vaine.La pièce et deux équipes empêchent lesrebelles qui nous dominent de prendre pied surla piste. La troisième équipe bloque ceux quisont dans le thalweg.Deux artilleurs de l’escorte qui n’ont pas sauté assez vite sont tués dans le camion. Un autreest mortellement blessé à terre. COURVALET

est blessé peu après. Je suis moi-mêmeatteint dès le début de l’accrochage.Debout près du F.M, le LieutenantTITOULET dirige le tir de la pièce. Lesrebelles se lancent à l’assaut. Pendant que le tireur change une boite chargeur, leLieutenant vide son P.A sur les adversairesles plus proches. Chargeur vide, il fait troispas en avant et lance une grenade. Il estatteint à ce moment par une rafale de P.Mtirée à trois mètres. Touché à la face et aucou, il s’abat tué net.Quatre fois les rebelles reviennent à l’assaut. REYNAUD est blessé à son tour. Mais noscoups mieux ajustés creusent des vides dansleurs rangs. Ils faiblissent et commencent àse replier. Notre F.M sème le désordre dansleur repli. C’est la fuite. Tout est terminé. Il est 10.30.Les blessés et les morts sont embarqués dansle camion disponible. Le C/C SGARDramène le stick à pied par les crêtes. LeSous-quartier envoie un élément récupérerles véhicules hors d’état de marche et fouiller le terrain.14 cadavres de rebelles sont retrouvés sur lapiste. De chaque coté, les buissons flambent.Un renseignement d’interrogatoire obtenu plus tard parle de 67 rebelles hors de combatdont 40 tués. Une chose est certaine : labande n’a jamais reparu. Elle aurait été dissoute.L’embuscade était mal montée. Les rebellesavaient un poste 300. Nous l’avons vu. Ont-ils intercepté la demande de véhicule? C’est possible. Il semble que leur mise en placen’était par terminée quand nos camions sont passés. Nos blessés se sont rapidementrétablis. Notre seule, mais lourde perte est leLieutenant. Consolation pour les soldats quenous sommes: l’ennemi l’a payé cher.Sergent-Chef DELMASCommando Guillaume.

SALUT A L’ANCIEN!

Il pleuvait sur Bayonne le 15 janvierdernier. Les tours de Châteauneuf étaientnoyées dans la brume. Les deux rampesd’accès à la voûte inclinaient leurs rubans noirs d’entreprise funèbres

le long des murslépreux. Quelques rares

fenêtres aux carreauxsales trouaient la

monotonie de lafaçade. Une

petite lueur decierge marquaitlugubrement l’une

d’entre elles:celles du bureau

du Commandant de laCompagnie de Q.G (ex

CCS).Et c’est ce jour là qu’avait choisi, tel un fantôme, le Capitaine Grillet-PaysanMaurice, Ambroise pour venir hanter sonfief d’antan, rouvrir le Livre d’Or et boire un pot, évidemment.Les nouvelles sont bonnes. Après un longcarême à Valenciennes dans les Servicesde Recrutement, il vient d’être reçu brillamment au concours des HautesEtudes Mécanographiques. Sa nouvelleaffectation à Paris lui permettrad’organiser en vue de sa mise à la retraite, un atelier de peintre sculpteur.Peintre du subconscient, brevetémécanographique, Commandant la CIP deDian ou la CCS sans mollesse, nousl’avons retrouvé toujours dynamique, tel que l’évoque le journal de marcheparticulier de 1952 –1953 dont voiciquelques extraits.

Mercredi 29 octobre 1952Le Capitaine enfante péniblement d’uneproclamation mémorable à l’occasion de la Toussaint. L’évocation du jour des Morts doit tout naturellement aboutir à laKermesse nocturne prévue pour le 6décembre. Il nous été impossible deconcentrer notre esprit sur une tâche plusingrate étant invités toutes les 30 secondesà préparer les forceps d'une idée qui seprésente mal et dont la grandeur veut êtredénuée de toute pompe.Monsieur le Lieutenant P. desParachutistes Coloniaux a quitté le port dela chemise blanche. Il est apparu ce matintrès viril en tenue de saut et filet decamouflage en guise de foulard. La jouefraîche, l'œil rieur, il nous a tenu suivant son habitude des propos pessimistes. Il

préconise la semaine de 24 heures sinon lemois de 4 jours. Dans notre ruche activeorchestrée par les machines à écrirefonctionnant en rafales, ces propos objectifsde penseur sont pour nous particulièrementtoniques ; car ils laissent supposer qu'il y aencore à la Brigade des Officiers quiréfléchissent pour les autres.

6 novembre 1952Le Capitaine est allé au saut ce matin "Pa deMollesse". Ici malgré tout l'on fouette. LaHotchkiss du Lieutenant P. s'est évanouiecomme une flèche sur Meucon. Cette voitureplaît beaucoup au Capitaine mais les250.000 fr. demandés lui plaisent moins. Onentend l'avion tourner inlassablement. LeSAS V. médecin de la D.Z nous parlaitl'autre jour d'une thèse à envisager sur larétractibilité des anus parachutistes. Le SASV. est actuellement en convalescence. Il étaitprésent à toutes les séances de sauts, prenaitplace dans un stick, enlevait ses lunettes,contemplait la biroute quelques instants ets'isolait pour arroser la D.Z stérile d'uneurine féconde. Il faut reconnaître que,sensible à l'amitié particulière de sonmédecin, celle-ci lui fut toujours clémente.Le SAS V. n'a jamais attrapé que deshémorroïdes.

Lundi 24 novembre 1952Le Capitaine O., notre nouvel officier desSports, vient demander au Capitaine unsous-officier comptable. Le Capitaine luioffre généreusement M. dont il vante lesqualités passées avec chaleurcommunicative à laquelle nous sommes toussensibles.R. signale qu'il n'y a plus moyen de trouverune règle dans le bureau des officiers. LeCapitaine fouille ses tiroirs, le Lieutenant C.en fait autant. Pas de règle. C'est alors uneexplosion dans la salle de service : "Lebureau des officiers est une salle publique,un Forum. Chacun y entre comme à la foire,chacun se sert, la porte claque, et du tiroircentral du bureau du Capitaine, commandantla C.C.S. ; le Lieutenant adjoint retire 6règles, objet de toutes les investigations deDelestraint qui résonne du bruit des tiroirsouverts. Réflexion faite, l'exécution d'unordre offre beaucoup de similitude avec lapropagation des mouvements vibratoires,l'origine, la fréquence et l'amplitude descoups de gueules étant l'apanache du chef.

18 Décembre.Depuis quelques jours, la compagnie enrompant les rangs crie : "Vive la Quille". LeCapitaine réunit les appelés à part au rapportet les invite à crier à son commandement.

Une fois, ce n'est pas satisfaisant. Encoreune fois. Toujours au garde-à-vous. Onn'entend rien. Allons, quand on a uneconviction, il ne faut pas avoir peur de lacrier bien fort. "VIVE LA QUILLE". Encoreune fois. Allons, recommencez. Les fenêtresde Delestraint se sont ouvertes à tous lesétages, les têtes se penchent, le Capitaine ausourire doré orchestre les "VIVE LAQUILLE" de plus de 60 appelés, que laplaisanterie trop inattendue commence àlasser. Dorénavant, nous ferons toutes lessemaines un quart d'heure de quille et vousne percevrez vous permissions qu'enmontrant votre quille à l'adjudant decompagnie. Pigé ? Terminé.

12 Janvier.Catastrophe à la C.C.S. Les cordes de lacithare se sont ramollies à force de jouer.Pas de Mollesse. Quand à F. il lui arrive unehistoire extraordinaire, quand sa voiture estlancée à pleine allure, accélérateur auplancher, il entend deux coups de canon, àcroire ce qui est peut être vrai, qu'il adépassé le mur du son.

31 Janvier.Slogan pour la nouvelle année défunte : Demon bouquet de Nouvel An, je n'ai qu'unequeue à vous offrir.

Février 1953.HISTOIRE VECUE

La maternité est une certitude.La paternité est une croyance.

(Talleyrand)

Samedi dernier, vers 18h30, le CapitaineGrillet-Paysan Maurice Ambroise,commandant la C.C.S. engouffré dans sacanadienne, son cabas à la main, procédaitavec son adjoint à ses courses dominicales :Vins, pâté, saucisson. Deux flutes faisaientsaillies à proximité des goulots desbouteilles dans le champ visuel de tous lespassants et tanguaient à qui mieux-mieuxcontre les basques de la canadiennecapitaine.

Achat d'oranges.Une bonne petite vieille bretonne aux crinsbien bichonnés sous sa coiffe s'approche deson vaste client, lui souriant, hésite, pourpoursuivre enfin gentiment en montrantl'adjoint : "C'est votre grand fils, monsieur?"Les oranges de l'étalage de saisissement ysont encore.Pas de mollesse, restons jeunes.

Michel COSSART

LE CARNET DE LA BRIGADEMARIAGESLe Lieutenant Alain PELABON, du 3°Régiment de Parachutistes Coloniaux, avecMlle Maria CONRAD deKONRADSHEIM. Paris le 18 janvier1958.L'Aspirant René LIEB, avec MlleJacqueline COSCOJUELA. Jurançon, le21 décembre 1957.Que les jeunes époux trouvent ici nossincères félicitations et nos vœux de bonheur.

CARNET ROSELe Lieutenant et Madame Julien LAMIAUX,ont la joie de vous faire part de la naissance deleur fils Didier. Saint-André, le 31 décembre1957Le Lieutenant et Madame COLOMBANI sontheureux de vous faire part de la naissance deleur fille Isabelle. Dalaba, le 28 décembre1957Le Lieutenant et Madame QUATREPOINTont la joie de vous faire part de la naissance de

leur fils Philippe. Besançon, le 19 janvier1958.Le Capitaine et Madame LEBOUDEC ont leplaisir de vous faire part de la naissance de leurfils Michel. Bayonne, le 19 janvier 1958Le Sergent et Madame NEGREZ ont la joie devous faire part de la naissance de leur filsChristian, le 11 novembre 1957.

MUTATIONSMois de JANVIER 1958Sont affectés en Afrique du Nord :Au 2° R.P.C : Sous-Lieutenant SAMPRE–Capitaine ZIEGLERAu 6° R.P.C : Aspirant LIEB–Sous-Lieutenant SOUAMI–WILCZYNSKI, d'ALES–CASTELLIN–Aspirant NEMO.Au 8° R.P.C : Aspirant GINOT–Aspirant LEFEVRE–Sous-Lieutenants CHABRAN, SALESSY.A la 114° Q.G : Sous-Lieutenant HOURTAL–Lieutenant DOARE.

Sont attendus à la Brigade :- Sous-Lieutenant DESPLANCHES–Lieutenants CADIEUX, Le NOC, COMO- Médecin Capitaine GUELLOT, Capitaine BROCHART, LEVY, NAYRAL de PUYMUSQUE, DARRIEUSSECQ.

ANNONCESLe Capitaine BARRES, Infanterie Métropolitaine, rang du 1° janvier 1954, cherche Officier Infanterie Coloniale pour permutation. Ecrire au journalqui transmettra. (Il peut toujours rêver)

ICI LE 2° R.P.CLe 28 janvier 1958, à 01h30, la Compagniede Reconnaissance du 2° Régiment deParachutistes Coloniaux est prête àdémarrer, sans ses véhicules organiques,bien sûr ; les chauffeurs sont devenusgrenadiers-voltigeurs, les pointeurs au 106S.R servants de fusil-mitrailleur, le Sous-officier d'Ordinaire s'occupe de casse-croûtes assez spéciaux, servis par le tubede 57 S.R…. le reste à l'avenant. Quelquesdifficultés pour caser tout notre mondedans les G.M.C ; le Para étantcomprimable à l'infini, ça ira…Pour le ripatonnage dans nos "Chers"pitons de l'Atlas Blidéen, l'Unité sur Jeepsest mise "sur pieds". 3 Commandos, assezlégers à vrai dire, commandés par lesLieutenants SALVAN, HUBERT et leSous-Lieutenant BEUZON, une Section deGrenadiers-voltigeurs de la C.A nousrenforce.Notre mission ne sort pas de l'ordinaireAlgérien, accrocher les rebelles et endécoudre, si possible à notre avantage.L'endroit ? Peu importe ! Cette fois c'estquelque part entre Tablat et Champlain.Inch'allah.La Mitidja est traversée à bonne allure ettout va bien jusqu'au col des 2 Bassins. Là,finie la route goudronnée. Ce petit voyagede nuit sur une piste, carrossable il y aquelques lustres, a un petit quelque chosede charmant dont nos postérieurs sesouviendront longtemps. Et nous nesavions pas quelle piste allait suivre !Premier arrêt : poste de TOURTATSINE.A ce jour, la C. REC, continue son petitbonhomme de chemin en direction de lamaison forestière d'Ain-Boudouelt. Piste

ravinée, coupée de lacs de boue, de torrents :nous nous transformons en Entreprise deTravaux Publics.A 13h30. Au grand soulagement du Sous-officier Tringlot qui voyait déjà ses bahutsrépartis au fond de divers ravins, nousarrivons… Ce brave homme de Tringlot a bien failli fondre en larmes lorsqu'il a apprisqu'il devait sur l'heure faire demi-tour etrefaire le même chemin en sens inverse –etsans les Paras pour pousser.Après un regroupement, quelques ordresbrefs, en route vers le village de Sidi Ahmedqui doit devenir notre base arrière pourquelques jours. Sidi Ahmed est investi, fouillédans les règles de l'art. Le Capitaine LAHERest déjà en train de répartir les cantonnementset de repérer à la jumelle, l'air très intéressé,les troupeaux errants sur les pentes desDjebels. Hélas, ce sacré P.R.C 10 (inventiondu Diable) nous transmet l'ordre de nousinstaller aux Ouled Allal. Allons-y ! Mouettenous laisse une nouvelle fois entendre qu'il y apeut-être du rebelle–mais qui a vu du rebelle,hormis Mouette ? Le moral est bon, lesjambes rodées.Ordre de mouvement habituel, une seulevariante : le Commando SALVAN part avecun bon quart d'heure d'avance pour déborder'les Ouled Allal par le Nord et l'Est, afin decouper l'axe de fuite d'éventuels rebelles.Ces sacrés rigolos de fellagha avaient oubliéde nous prévenir qu'ils étaient peinardementinstallés à quelques kilomètres au Nordd'Ouled Allal, en plein dans l'axe deprogression du Commando SALVAN, etcelui-ci se retrouve bec enfariné en face de 40fellagha bien armés et richement dotés enmunitions. Pour ceux qui depuis deux moispleuraient l'accrochage, c'était réussi, car les

gars d'en face n'avaient visiblement par enviede se laisser faire.BEUZON va prêter main forte à SALVAN endébordant à gauche, HUBERT se dirige vers lacote 751 qui s'avère occupée par l'ennemi. Le57 SR trépigne d'impatience car le CommandoSALVAN est accroché de beaucoup trop prèspour qu'on puisse utiliser sans risque pour luicet engin précieux. Manœuvre, infiltration, SALVAN donne l'assaut aux mechtas duDouar Ouzana, puis avec BEUZON occupesuccessivement les mechtas réparties sur lapente. Les rebelles fuient à toute allure et sedirigent vers 751, protégés par d petitscamarades déjà en position.HUBERT "installé" sur la pente les assaisonneau passage et soutient la progression SALVAN– BEUZON, qui talonnent les rebelles etdonnent l'assaut à 751. Pendant ce rush, lachasse s'occupe d'un groupe rebelle qui fuitvers le Nord-est.La cote 751 voit beaucoup de poursuivantsessoufflés, rester en place en protection, tandisque SALVAN – BEUZON, infatigablescontinuent la poursuite jusqu'à l'Oued Isser, enface du Poste des Ouled Moussa…Le Général MASSU, délicatement posé parson Alouette au pied de 751 vient s'enquérirdes résultats. Les nouvelles sont maigres pourl'instant, l'antenne du poste de SALVAN étantrestée sur les lieux du début du combat. Ongrappille quand même un mort, un prisonnier,1 FM récupéré, promettant de faire mieux et derenseigner le commandement dans lesmeilleurs délais.En recevant le bilan en fin de soirée, l'E.M adû arroser ça de Whisky. Nous, pauvresripatonneurs, nous nous sommes contentés despoulets et du couscous de l'Armée deLibération…

Espérant faire mieux la prochaine fois, laC. REC du 2° R.P.C vous fait part desrésultats :Pertes amies : néantPertes ennemies :

Personnel : 14 tués, 2 prisonniers et denombreuses traces de sang, ce qui laisseespérer de nombreux blessés.Matériel : 1 Fanion, 1 FM, 3 PM, 5 Fusils deguerre, 3 Fusils de chasse, 1 Révolver Colt

11.43, des munitions pour doter uneCompagnie, des équipements, des vivres, desdocuments….

La Compagnie de Reconnaissance

ICI LE 8° R.P.C10 Décembre. 08h30.- Le 8° R.P.C chemine allègrement. Douzeheures de sommeil. Pas de sac sur le dos.Les parachutistes Mamadou et Tartempionse sentent pousser des ailes. Ils escaladentallègrement : 217-302-412-527, le nez auvent, l'œil aux aguets, du vif argent plein les jarrets.Employés par un secteur intelligent (il n'yen a pas tellement) les hommes sont bienreposés. Dans le secteur de Manarf, engénéral les renseignements sont bons etune forte bande est signalée à la MechtaAïn Kesseub. Mission ? La détruire etrevenir–Facile.Bleu et Blanc sont héliportés à 3 Kms àl'Est de la Mechta. Tout va bien.Le Régiment garde ses traditions : à midi,pose "Casse-croûte" Blanc se tape lareconnaissance de la Mechta pendant queVert et la P.C s'installent voluptueusementà 400 m. à l'Ouest et 527, en face dumamelon 469. Binoculaire, vin rouge,saucisson, camembert, on regarde Blanccrapahuter. Bientôt la mechta est atteinte.Encore un coup pour rien. Tiens, quelquescoups de feu. Puis ça se gâte. Encore desamis qui tirent sur nous. Mais non, Blancest violemment pris à partie de face parune cinquantaine de rebelles fortementretranchés et de flanc par deux armesautomatiques en batterie sur la cote 469.Mais l'affaire se corse, comme dirait leMajor. Le P.C aussi se fait arroser. LeCommandant trouve que l'on voit bien.Mais on est vu aussi…

Vert part occuper 469. Juste le temps derecevoir deux obus fumigènes au "ras desmoustaches" et le Capitaine passe à la radio"j'y vais" aussi laconique que le " je bourredans le mou" de bleu trois jours auparavant.Ils y vont. Toute la compagnie se dressecomme un seul homme. Les Voltigeursarrosent le terrain au P.M. Au passage leCommando rafle les mitrailleuses qui tiraientsur Blanc. Pas de temps mort. Les hommesdes armes savantes, voltigeurs pour la journée,font eux aussi du french-cancan et enlèventleur objectif.Vert continue sa corrida. Le Capitaine discutede l'Union française à bâton rompus avec unH.L.L derrière un buisson. Il le convainc. LeSergent-chef XZU. Ramasse au vol au P.Msur un cadavre, fait un roulé boulé pour éviterune rafale, caresse son adversaire d'un demi-chargeur de P.M 40, et continue sa danse dufeu sur un rythme de "Rock N' Roll". Mais lesMAT 49 n'ont plus de munitions. Sèche, lavoix du Lieutenant ordonne : Continuez aucouteau. Mais déjà les P.M 40 rebellesservaient à trucider les rescapés. 469 est pris,avec l'élan 463 a été traversé, et bientôt unpiton à 500 mètres au Sud est pris dans lalancée. Trente minutes après le début del'assaut, la voix un essoufflée du CapitaineVert compte :"Je passe le gros : 2 mitrailleuses, 2 FM, jecompterai le reste après"Le reste ce sont : 11 PM, 34 Fusils, 2 PA, prisaprès un assaut ininterrompu de 1500 mètres.Deux morts chez nous et le Sergent-chefRICCI grièvement blessé. Blanc compte aussi

sept blessés, dont un grave. Mais les pertesrebelles sont dix fois plus fortes.Noir, en passant, abat quatre rebelles etrécupère 4 armes, juste derrière le PC. Queldésordre ! Tout se calme. Les hélicoptèresévacuent les blessés et les morts.Jaune, pendant ce temps, progresse à l'Ouest,dans un oued touffu, noyé dans les buissonstrès denses. Le contact est pris, très durement.Les Paras et les H.L.L, sont imbriqués. On setire dessus à 3 mètres.Le Lieutenant NAINTRE est tué d'une balledans la tête, une mort comme sa vie : nette etpropre. Deux paras meurent à côté de lui, neufautres sont blessés. Mais les rebelles le paienttrès cher. Une autre mitrailleuse est récupérée.La nuit est tombée et jusqu'à 4 heures dumatin, Jaune aidé de Blanc brancardera sesblessés et ses morts.Tout est calme maintenant. Réchauffé parl'action, le 8° R.P.C passe la nuit sur les pitons,sans couverture et sans ravitaillement.Le lendemain le régiment rejoint les véhiculessans "rouler les mécaniques" mais le sourireaux lèvres. Beaucoup d'équipement neufs"achetés" le 10 décembre à Aïn Kesseub,recouvrent les ceinturons râpés des nos paras.Mamadou et Tartempion rejoignentPhilippeville le cœur gai, avec la satisfaction de bons ouvriers après un travail bien fait.P.S. –Un ragot de cuisine fait état d'une soi-disant proposition du Capitaine Vert, pour lamédaille d'or de l'Education Physique.Motif : "A couvert un 1500 mètres en 30minutes."

TRAORE.

ECHOS DU 8 RPCLe 8° R.P.C est revenu à Tébessa le 21décembre, après un séjour de quatre moisdans le secteur d'El Milia. Malgré le froidtout le monde est heureux de retrouver laverdure clairsemée des Nementchas aprèsles pitons boisés de Kabylie.

Le dernier trimestre a vu le régimentpitonner en petite Kabylie, dans lessecteurs de Souk-Ahras, de Collo, de StCharles. Comme dit Mamadou, c'est"Régiment à droite à gauche". Mais lemoral monte proportionnellement à l'usuredes "Jungle-boots" (le moral du régiment

évidemment, celui du major est inversementproportionnel à l'usure des chaussures)

Des V.I.P, sont venues nous rendre visite.Le Capitaine MADEMBA SY (en sectionopérationnelle à Paris comme il dit) a marchéavec nous 24 heures sous la pluie dans lemassif de Collo avec un sourire constant.Nous espérons bien le revoir.

Le Général Delange a vu son inspectioninterrompue par un départ du régiment que leschapeaux de roues : 2 heures de préavis, et leGénéral s'est retrouvé seul à El Miliaabasourdi et agréablement surpris par cette

maniabilité. Il est vrai qu'en déménagementsnos gars en connaissent un rayon.

Le Colonel CHATEAU-JOBERT, nous aégalement expliqué en dix minutes ce qui nousest arrivé, ce qui nous arrive, et ce qui nousarrivera.

Au seuil de la nouvelle année, cher "AlloAncre Ici Dragon" nous vous demandons detransmettre à tous les membres de la Brigadeles meilleurs vœux du 8° R.P.C pour l'année 1958.

Coco TRAORE.

LE COURRIER DE JUDITHMilitaire perplexe : Elle n'aimait que lesbruns, moi que les blondes. Nous nous sommesrencontrés, fiancés. A quinze jours de notremariage, elle vient de m'avouer que ces reflets

dorés que j'adorais n'étaient dus qu'àl'artifice d'un coiffeur ! Que dois-je faire ?Réponse : Devant une traitrise aussiévidente, une seule chose possible.Vengez-vous ! Teignez-vous en roux !

Amis ou ennemis : Nous sommes du mêmepays. Sans le savoir, nous aimons la mêmejeune fille. Elle nous écrivait à tous les deux etnous venons de nous apercevoir, que les lettresque nous recevions étaient identiques, ainsi

que les protestations d'amour qu'ellescontenaient.Nous sommes désemparés !Réponse : Ne le soyez pas ! Suivez le mêmeprocessus et expédiez à votre communedulcinée deux missives absolumentsemblables. Puis tournez vos regards ailleurs,mais, autant que possible, chacun dans unedirection différente ; cette fois-ci.

Sentimental : Je ne sais pas danser laRock N' Roll. Je sors avec une jeune fillequi me reproche de n'aimer que la valsehésitation. Elle me quitte pour allerrejoindre d'autres cavaliers. Je l'aime et nepeux trouver ainsi l'instant pour le lui dire.Réponse : Lancez-vous ! Sautez !Bondissez ! Faites la passer par-dessusvotre épaule. Et quand vous l'aurez mise

ainsi Knock-out, emportez-la dans votre valseet n'ayez plus d'hésitation. Elle sera fortheureuse de se reposer alors sur votre virileépaule !

JUDITH

LE COMMANDO GUILLAUME- VOUS, qui n'appréciez pas le petits plats cuisinés…- VOUS, qui avez le bruit en horreur…- VOUS, qui n'avez jamais vu, un lever de soleil, hors des lendemains de réveillon…- VOUS, qui aimez les longues nuits que ne semblent jamais devoir finir…- VOUS, qui possédez de bonnes chaussures bien faites à votre pied…- VOUS, qui aimez frapper fort et par derrière…

N'attendez pas pour demander votre mutation.LE COMMANDO GUILLAUME VOUS ATTEND

Le Commando Guillaume va bien. Toujoursamoureux de la verte (?) nature. Il n'a pasmanqué en décembre et janvier de poursuivrela réalisation de son programme touristique. Ila revu des régions connues, il en a découvertd'autres. Des succès, quelques anicroches, unbon séjour à Alger, mais procédons dan l'ordre.Au début de décembre, nous avons fait unmaquis et participé à une opération dans larégion de Bissa. Secteur de Tenes. LeLieutenant de Vaisseau GUILLAUME a vouluexpérimenter le saut sans parachute du hautd'une falaise. L'affaire s'est terminée à l'hôpital.Nous espérons le revoir bientôt. Nous avonsattrapé une petite bande à la course. Bilan : 5rebelles tués, dons un monsieur important quese rendait du Maroc à Médéa pour affaires. Leparachutiste JOUIN s'est révélé le meilleurcoureur à pied du Commando.Trois rebelles sur cinq à son compte. Quelquesjours plus tard nous avons levé une banded'une trentaine de fusils sans pouvoirl'accrocher.Avant Noël, nous sommes partis à ladécouverte du Secteur de Cherchell. Brillant

début : le lendemain de notre arrivée, nousavons surpris une bande au lit. 12 tués, desarmes, un drapeau. Le Sergent THERON agagné dans la circonstance un mois de repos àl'hôpital et le 2° classe ETCHEVERLEPO unejolie petite balafre au menton.

Noël ! Eh bien, nous avons passé Noël àAlger, dans le giron de la 114° Q.G notremère adoptive. Nous lui gardons lareconnaissance du ventre pour l'excellentrepas de ce jour de fête. Le GénéralGRACIEUX est venu au Commando remettreles croix de la Valeur Militaire gagnées depuisun an. Un vaste "pot" et un repas en communont souligné l'importance de la cérémonie.Et puis, il a fallu reprendre le Djebel.Cherchell nous avait réussis. Nous y sommesretournés. Nous l'avons regretté mais un peutard. C'est un pays horriblement chahuté.Nous avons marché le jour, la nuit, sans cesse,ne retrouvant notre petite ferme au bord de lamer que pour la quitter presque aussitôt. LeCommando est resté deux jours perdu dans latempête, sans liaisons avec qui que ce soit,dans une région isolée, bloquée par des oueds

en crue. Tout cela pour ramener unrevolver de cow-boy…Un coup de main où nous avons joué lesvoleurs volés. Un renseignement nousdonnait une bande dans son cantonnement.Progression, mise en place de nuit.Au point du jour, sous une pluie battante :à l'assaut. Au moment où nous démarrons,la bande qui n'était pas dans soncantonnement nous arrive dans le dos.Vous imaginez le spectacle. Cinq rebellesquand même au tapis. Vanité durenseignement…Au moins à Cherchell, avons-nous vécu aumilieu du gens sympathiques et valables,ce qui n'arrive pas tous les jours.Quelques anciens nous ont quittés :FERREIRA, DARDENNE, RULHING(tour de départ Colonial) Le départ de la56/1B sera lourd à supporter. Que lesjeunes en stage s'entraînent ferme. Il leurfaudra prendre le relai sans ralentir lacourse.Le Commando "Porte-plume"

HISTOIRES (vraies) DE GENDARMESUn petit matin de décembre… Tapis dans les buissons un groupe de parachutistes s'apprête àfondre sur une mechta. Là-bas, 3 Kms au Sud,des gendarmes mobiles sur A.M sont enbouclage.L'affaire se déclenche. Soudain, dans uncombiné du 300 : Amarante… Ici Pandore… Je vois vingt individus qui " déambulent" dansl'oued. Que dois-je faire ?- Revêtus de votre uniforme et agissantconformément aux ordres de vos chefs,verbalisez, bien sûr.

La nuit est tombée. Un "petit élément ami"s'est dégagé tant bien que mal d'un accrochageavec une bande rebelle très supérieure ennombre. Les A.M de la Garde arrivent et sepréparent à tirer au 37 sur les rebelles quidécrochent.

Le Lieutenant : … à droite, 20Le Gendarme tireur : Mon Lieute-nant, vous avezbien dit à droite 20 ?Le Lieutenant : Oui, gendarme, j'ai dit à droite20.Le Gendarme tireur : Alors, je vais mettre àdroite 20.Le Lieutenant : C'est cela, mettez à droite 20.Deux minutes plus tard.Le Gendarme : C''est fait, mon Lieute-nant. Jesuis à droite 20.Le Lieutenant : Alors, feu, Gendarme.Le Gendarme : Vous avez bien dit feu, mon Lieu-te-nant ?Le Lieutenant : Gendarme, j'ai dit feu.Le Gendarme : Alors je vais faire feu, mon Lieu-te-nant.Boum. Coup parti. Non observé. Il est sans doutepassé au-dessus de la crête. Le Gendarme ne ditrien.

Le Lieutenant : (Philosophe) Il n'est par perdupour tout le monde.Le Lieutenant a été cité à la Division et leGendarme à la Brigade.

Une jeep crottée débouche d'une piste demontagne sur la route nationale. La route esttrès "pacifiée" puisque les gendarmescontrôlent la circulation. Coup de sifflet. Lajeep s'arrête. Ses occupants, un Lieutenant,quatre Sous-officiers.Le Gendarme : Votre jeep est sale, on ne peutmême pas lire le numéro.Eloquent silence des occupants du véhicule.Le Gendarme : Nom du chauffeur ?Réponse : Lieutenant X…Le Gendarme : Nom du chef de voiture ?Réponse : Lieutenant X…

Le Gendarme : C'est impossible. Le chef devoiture est le gradé assis à la place droite duchauffeur. Nom du gradé assis à la droite duchauffeur ?Réponse : Sergent Y…Le Gendarme : C'est donc vous le chef devoiture.

Le Lieutenant : Refusé. Le Sergent ne peut êtrechef de la voiture puisqu'il y a un officier à bord.Ce serait de l'insubordination.Le Gendarme (perplexe) De l'insubordination… De l'insubordination…Un démarrage brutal a laissé le Gendarme à saperplexité.

Aux dernières nouvelles, le Lieutenant n'atoujours pas reçu ses 10 jours de prison.

PELE-MELE A un journaliste quelque peu indiscret qui luidemandait si elle allait épouser Daryl Zanuck,Juliette Gréco a répondu, en balançanttristement les magnifiques boucles d'oreilles dediamant que lui a offert son soupirant :"L'amour doit être un sentiment tellementdésintéressé ! Daryl est trop riche !!!L'épouse légitime du metteur en scène (et quin'a aucunement l'intention de divorcer)supporte fort allègrement l'état de fortune deson mari.

Lorsqu'il était possible aux militaires faisantcampagne en Indochine de s'échapper vers lesdélices reposants du Cap Saint-Jacques, ils nesoupçonnaient certainement pas le péril qu'ilsencourraient !!! Retour de Saïgon, DominiqueWilm, fort connue par son illustration de laMôme Vert-de-Gris, nous raconte qu'elleéchappa à la mort grâce à la présence d'espritd'un naturel du pays. "Alors que je sortais del'eau, raconte-t-elle, un jeune Vietnamien seprécipita en m'enveloppa d'une serviette debain !! Si l'on ne se couvre pas immédiatement,le soleil est si terrible que c'est la mortimmédiate !!!Reconnaissons avec elle, que le jeune hommeen question ne manque pas de réflexe !!

Les Français étant essentiellement sportifs,nous nous en voudrions de passer soussilence, celle dont nous fait part Christinede Ryvoire dans son livre "Les Mandarins".Séverine, l'héroïne, est toujours prise d'unappétit féroce la nuit après que son jeuneépoux lui ai prouvé ses sentimentsaffectueux ! Celui-ci galamment, va luichercher du jambon et des biscottes à lacuisine ! Les yeux pleins de larmes,Séverine geint : "Tu sais bien que je n'aimeque le chaud !" Et rageusement,contemplant sa jeune poitrine ("fortappétissante" nous Christine de Ryvoire)elle mord vigoureusement dans cette tièdechair rosée !!!Christine de Ryvoire la veille du jour oùelle rédigea cette page héroïque, a dû voirl'écran sur les écrans de son quartierquelques danses de femmes d'AfriqueEquatoriale.

Une jeune speakerine indiquait l'autre jourun excellent exercice pour se délier la voix! Il suffit de dire correctement : " Si j'étaispetite cathédrale, je me décathédraliserait!!"

Ceci plusieurs fois de suite, à un rythmenormal.A indiquer à Darry Colw.

A une foire aux environs de Londres, l'ons'arrachait un coiffeur renommé pourfriser, de la manière la plus coquette, laqueue des vaches exposées pour la vente.Il est vrai, qu'avec la plus parfaiteinnocence, il affirmait sur une largepancarte avoir coiffé dernièrement laPrincesse Margareth.

Une jeune starlette connue pour sonimpitoyable rosserie, stupéfia son auditoirel'autre jour en disant le plus grand bien del'une de ses "amies"."Je vous assure qu'elle est charmante !Ainsi elle me rajeunit toujours ! Mais si,mais si ! Par exemple, quand nous étionsau Conservatoire, j'avais 16 ans, elle 21 ! Ily a de cela sept ans. Eh bien ; demandez-lui son âge, vous verrez, faites le calcul,elle ne me donne qu'à peine ma majorité !"