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DOSSIER Numéro 53 I Décembre 2018 GRAND TÉMOIN FRANÇOIS DE MAZIÈRES : PRÉSERVER LE PATRIMOINE URBAIN EN LE RENOUVELANT PAGE 12 ENVELOPPE UN BÂTIMENT À ÉNERGIE POSITIVE AU PAYS DES IMPRESSIONNISTES PAGE 24 ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES PRÉVENTION DES INTOXICATIONS AU MONOXYDE DE CARBONE PAGE 34

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Numéro 53 I Décembre 2018 GRAND TÉMOIN FRANÇOIS DE MAZIÈRES : PRÉSERVER LE PATRIMOINE URBAIN EN LE RENOUVELANT PAGE 12

ENVELOPPE UN BÂTIMENT À ÉNERGIE POSITIVE AU PAYS DES IMPRESSIONNISTES PAGE 24

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES PRÉVENTION DES INTOXICATIONS AU MONOXYDE DE CARBONE PAGE 34

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Sommaire I 1

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Éditorial

BÂTIMÉTIERS n°53 / Décembre 2018 Revue trimestrielle de la Fédération française du bâtiment

02 I 3 mois express L’information du trimestre sur les métiers du bâtiment

10 I En imagesLa renaissance des sculptures de Fonscolombe

12 I Grand témoinFrançois de Mazières, maire de Versailles

15 I Métiers

Gros œuvre/ Structure ������������������������������������������������������������������������������������ P. 15

Enveloppe ������������������������������������������������������������������������� P. 23

Équipements techniques �������������������������������������������������������������������� P. 33

Aménagement/ Finitions ���������������������������������������������������������������������������������������� P. 43

50 I DossierQUALITÉ DE L’AIR INTÉRIEUR : L’EXIGENCE QUI MONTE

57 I Autour du chantierCQP TOTC Organiser les interventions sur cordes P. 57BATI Meeting® L’union fait la force et ouvre de nouveaux marchés P. 58Utilisation des NF DTU Les entreprises ont tout à y gagner P. 58Un bailleur social choisit le BIM pour faciliter la gestion de ses logements P. 60Prim’3E Un atout pour obtenir des chantiers P. 61Échafaudages Contenus et formateurs mieux encadrés P. 62

Les 34 métiers au service des entreprises P. 63 64 I La parole àJean Passini L’économie circulaire, un modèle à encourager intelligemment

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QAI : tout le monde respire !

N ous respirons par réflexe, sans même y penser… Et si nous prenions tout de

même le temps d’y réfléchir ?Quoi de plus normal que de vouloir emplir nos poumons d’un air sain chez nous, au bureau ou encore dans un magasin ? Or, l’air intérieur des bâtiments, même en ville, est souvent de moins bonne qualité que l’air extérieur.Nos intérieurs sont en effet soumis à de multiples sources de pollutions de l’air : CO2, composés organiques volatiles, air confiné, pollution extérieure... Y remédier afin d’améliorer la qualité de vie des occu-pants constitue une attente sociétale de plus en plus prégnante. La question de la prise en compte de cette attente dès la conception des bâtiments se pose.La qualité de l’air est une notion complexe regroupant un grand nombre de facteurs que nous connaissons mieux aujourd’hui. C’est pourquoi, il est essentiel qu’une sen-sibilisation soit de mise et ce, à tous les niveaux. Pour venir en aide aux entreprises, la FFB met à leur disposition sur son site Internet un guide pratique comprenant des fiches métiers.De la conception à l’utilisation d’un bâti-ment en passant bien sûr par sa réalisation, tous les acteurs de la construction peuvent œuvrer ensemble afin d’apporter les meil-leures solutions pour améliorer l’habitat de demain.

FRANCK COTTON, Vice-président de la FFB

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2 I 3 mois express BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

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WWW.FFBIM.FR DE NOUVEAUX CONTENUS POUR AVANCER SUR LA ROUTE DU BIM

Enjeu majeur de la transition écologique, la rénova-tion énergétique des bâtiments fait l’objet depuis le 10 septembre 2018 d’une grande campagne natio-nale afin de mobiliser les Français et les acteurs publics et privés sur le sujet. Sous l’impulsion du Gouvernement et de l’Ademe, l’objectif de la cam-pagne FAIRE – acronyme de « Faciliter, accompagner et informer pour la rénovation énergétique » – est de créer une marque, un symbole des actions et des acteurs de la rénovation énergétique. Dans un pre-mier temps, il s’agit de permettre de mieux identifier le « service public » d’information et de conseil sur le sujet. Celui-ci est animé par 400 espaces conseil soutenus par l’Ademe, l’Anah, l’Anil et les collectivités, qui répondent aux questions que se posent les particuliers et les orientent vers les professionnels en vue d’améliorer le confort et la performance énergétique globale du logement. En parallèle, la campagne FAIRE s’adressera aux professionnels du bâtiment et de l’immobilier, ainsi qu’aux collectivités à partir de janvier 2019 : il s’agira de soutenir et de

faire adhérer à certaines valeurs ou actions le plus d’acteurs possible en échange de l’apposition de la signature commune « Engagés pour FAIRE ». Cette signature doit marquer une certaine qualité dans l’engagement de ces acteurs en faveur de la rénova-tion énergétique. Dans le bâtiment, les profession-nels disposant de la qualification RGE peuvent se revendiquer de cette signature et sont d’emblée réfé-rencés sur le site www.faire.fr, qui aide les particu-liers à trouver un professionnel. Cependant, derrière cette campagne qui vise à atteindre les ambitieux objectifs du plan de rénovation énergétique des bâtiments (rénovation de 500 000 logements par an jusqu’en 2050 ; rénovation de toutes les passoires thermiques occupées par des personnes aux revenus modestes d’ici 2025), reste posée la question centrale du financement : face à des aides aux particuliers dont l’enveloppe globale diminue significativement, quels leviers reste-t-il pour les inciter à engager des travaux dont le retour sur investissement est très long ? J

CAMPAGNE « FAIRE » BOOSTER LE MARCHÉ DE LA RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE

Lancé en décembre 2016 par la FFB, le site www.ffbim.fr a pour but d’aider les entreprises à se familiariser avec le processus du Building Information Modeling (BIM). Pour ce faire, il propose des infographies, des éléments de méthode pour savoir par où commen-cer et comment s’y prendre, et des té-moignages d’acteurs de la construction. Depuis novembre dernier, l’accent a été mis sur les contenus vidéos, avec l’ajout chaque semaine d’un nouveau témoi-gnage, qui peut émaner de maîtres d’ouvrage et responsables institution-nels – Union sociale pour l’habitat (USH), Action logement, Habitat 76, Constructeurs-Aménageurs, Entre-prises générales de France (EGF-BTP) – qui exposent les enjeux du BIM et les progrès qu’ils attendent du recours à la maquette numérique. Le site met également en ligne des témoignages d’entrepreneurs – PME des secteurs gros œuvre, électricité, chauffage cli-matisation, couverture étanchéité bar-dage… – qui expliquent comment ils

ont appréhendé et intégré le BIM dans leur activité. Le BIM n’étant pas un procédé uniforme mais personnalisé selon les cas, toutes ces expériences ont pour but d’éclairer les entreprises

pour qu’elles puissent mettre en œuvre leur propre parcours, afin d’être au rendez-vous de cette étape majeure et inéluctable dans l’évolution de leurs métiers. J

LES NIVEAUX DE COLLABORATION DU BIM

NIVEAU 0

Juste le numériquePassage du dessin main

au Dessin Assistépar Ordinateur (DAO)

NIVEAU 2

Bim collaboratifPassage aux échangescollaboratifs autour de

bases de données

NIVEAU 3

Bim intégréMode intégré autour

d'une base de donnéesunique et structurée.

NIVEAU 1

BIM tout seul Conception Assistée par

Ordinateur (CAO) pouvantimpliquer du travail automatisé

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Su Mo Tu We Th Fr Sa

Planning Devis

€€€€

Devis

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en savoir plus

www.ffbim.fr

Vidéo

Bruno Poilpré, président de SOFIP Groupe, explique l’utilisation des Calepins de chantier.

bit.ly/BM53-VideoCalepins

Vu sur le net

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I 33 mois expressBÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

DU 2 AU 3 FÉVRIERSalon SAMSE Innovations entre Pros, Chambéry, SavoiexpoRencontre pour les professionnels du BTP

LE 6 FÉVRIERForum Avenir Construction, Metz, TechnopôleÉchanges entre entreprises du BTP et étudiants

LE 7 FÉVRIEREnerJ-meeting Paris, Paris, palais BrongniartJournée de l’efficacité énergétique et environnementale du bâtiment

DU 8 AU 11 FÉVRIERSalon de la rénovation, Paris, porte de Versailles

DU 13 AU 15 FÉVRIERBePositive, Lyon, EurexpoSalon de la performance énergétique et environnementale

DU 13 AU 15 FÉVRIERLighting Days, Lyon, EurexpoRendez-vous de la filière Éclairage & Technologie LED

DU 21 FÉVRIER AU 3 MARSBatibouw, Bruxelles ExpoSalon international des nouvelles technologies appliquées au BTP

DU 5 AU 7 MARSEcobuild, Londres, Centre ExCelSalon international de la construction durable et des énergies renouvelables

28 MARSJournée de la prévention Thématique : poussières et risque chimique

Vos rendez- vous

La loi Spinetta de 1978 a institué une obligation d’assurance tant pour les maîtres d’ouvrage que pour les constructeurs, dans le cadre d’un régime dit « à double détente ». Donnant la priorité à la réparation sur la recherche des responsabilités, elle a constitué un tournant essentiel dans le système de responsabilité et de garantie des risques de la construction. Mais 40 ans plus tard, ce régime est fragilisé. En cause notam-ment, les inquiétudes soulevées par la jurisprudence, qui étend toujours un peu plus le périmètre de la responsabilité décennale et de l’assurance obligatoire. Il en résulte une mobilisation accrue et imprévisible des garanties obli-gatoires, qui leste la balance éco-nomique des assureurs avec un impact, in fine, sur l’ensemble des assurés. Les incidences de cette situation sont désormais ampli-fiées par les défaillances d’assu-reurs exerçant en France sous le régime de la libre prestation de services (LPS). En effet, les règles prudentielles prévoyant que les provisions constituées par les assureurs doivent refléter fidèle-ment les risques souscrits ne sont

ni appliquées par ces compagnies européennes, ni contrôlées effica-cement par l’autorité du pays dans lequel l’organisme d’assurance est agréé. On estime aujourd’hui à plusieurs dizaines de milliers le nombre de contrats d’assurance « orphelins » en France. Au vu de l’ensemble de ces difficul-tés, des ajustements du régime semblent donc nécessaires pour mieux répondre aux nouvelles réalités techniques, juridiques et financières de la profession. La FFB contribue activement à cette réflexion. Après un travail d’étude confié à Michel Piron, ancien député, la Fédération a

formulé plusieurs propositions pour faire évoluer le système. Il s’agit en particulier de clarifier le champ de la responsabilité décen-nale et de pénaliser les assureurs dommages-ouvrage quand ils jouent mal leur rôle de préfinan-cement rapide des désordres. Sans oublier un meilleur contrôle des provisions des compagnies d’assu-rance par une identification claire des risques souscrits en France dans la branche construction. Le débat est à présent ouvert et la FFB, pleinement mobilisée, plaide pour un consensus le plus large possible entre toutes les parties prenantes. J

ASSURANCE CONSTRUCTIONLE TEMPS DE LA RÉFORME A SONNÉ

Le chantier de simplification et d’actualisation de sa nomencla-ture, engagé par Qualibat pour la rendre plus lisible, touche à sa fin. D’ici la fin de l’année, les 34 000 entreprises concernées auront été contactées individuel-lement et informées de ce qui va changer pour elles, en fonction de quatre situations possibles : soit la refonte n’a aucun impact sur leur qualification, soit elle implique un simple changement de numéro (reclassement simple),

soit leur qualification intègre de nouvelles exigences complémen-taires et les entreprises devront fournir de nouvelles pièces et compléter leur dossier, soit leur qualification est supprimée et elles se verront proposer une solution de reclassement adaptée à leurs métiers. En cette fin d’année, Qualibat procède aux derniers ajuste-ments informatiques afin que la nouvelle nomenclature soit

en place au 1er janvier 2019. À compter de cette date, tous les dossiers seront instruits sur la base de la nouvelle nomenclature. L’actualisation permanente de la nomenclature reprendra son cours dès le premier trimestre 2019. Les nouvelles demandes d’actualisation de certaines qua-lifications ont d’ores et déjà été recensées, et commenceront à être traitées dès que le projet de refonte aura été entièrement achevé. J

DERNIÈRE LIGNE DROITE POUR LA REFONTE DE LA NOMENCLATURE QUALIBAT

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4 I BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 20183 mois express

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Le 12 septembre dernier, 21 lauréats ont été distingués parmi 140 projets lors des 17e Trophées de la construction organisés par Batiactu, l’un des médias des professionnels du bâtiment, et le groupe SMA. L’occasion pour les filières du BTP et de l’architecture de mettre en avant le dynamisme et la modernité de leurs métiers en attribuant le Grand prix du jury au bâtiment de l’Eco-CFA BTP de la Charente, situé à Chasseneuil-sur-Bonnieure. Il s’agit d’un bâtiment d’enseignement conçu pour devenir lui-même un support pédagogique pour ses apprentis. Vincent Gadonneix, président de Batiactu groupe, sou-ligne que « les lauréats ont démontré cette année une capacité d’innova-tion sans faille dans l’ensemble de la filière. Le monde du bâtiment avance et le fait savoir grâce aux Trophées de la construction ! » Il s’agissait en effet de récompenser un secteur qui apporte « des solutions aux grands défis comme la transition énergétique, la révolution numérique, la durabilité ou la sauvegarde des savoir-faire »,

explique Pierre Esparbès, directeur général du groupe SMA. L’édition 2018 des Trophées a décerné exceptionnel-lement cette année un prix spécial du jury au centre d’hébergement d’ur-gence pour migrants et membres de la communauté du voyage d’Ivry-sur-Seine, afin de promouvoir son engage-ment au service d’un défi sociétal. Et pour la première fois cette année, les

infrastructures et l’aménagement exté-rieur ont également été récompensés, ainsi que les outils et services numé-riques au service des chantiers. Pour la FFB, partenaire pour la première année, ces Trophées sont l’occasion de rappeler que l’innovation est iné-luctable et qu’elle entend bien aider ses artisans et entrepreneurs adhé-rents à se saisir de tout son potentiel. J

TROPHÉES DE LA CONSTRUCTION L’ÉDITION 2018 SOUS LE SIGNE DE L’INNOVATION

Les contours de la future réglementation envi-ronnementale dans la construction neuve se précisent. La loi portant évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (dite ELAN) lui consacre ainsi plusieurs dispositions, nichées dans son article 181. Pour mémoire, il s’agit, à l’horizon 2020, de remplacer la RT 2012 par un nouveau standard environnemental, qui permettra d’évaluer et de limiter les émissions de gaz à effet de serre sur l’ensemble du cycle de vie d’un bâtiment neuf, tout en encourageant le stockage du carbone de l’atmosphère dans les constructions. Avant l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation, l’expé-rimentation E+C- (énergie positive et réduction carbone) peine cependant à trouver son rythme de croisière. Quelque 370 opérations ont déjà participé à cette démarche, amorcée à l’automne 2016. Les retours d’expérience qui en seront tirés doivent pourtant

permettre de calibrer les exigences de la future réglementation pour construire des bâtiments performants, à coûts maîtrisés. La FFB contribue activement à cette phase explo-ratoire. Selon une récente étude prospective menée en son sein, il ressort que la méthode d’évaluation du critère carbone n’est pas encore fiabilisée. En effet, nombre d’industriels n’ont tou-jours pas fourni de données environnementales, notamment pour les équipements techniques. Par ailleurs, certains éléments constructifs s’avèrent très pénalisants sur l’aspect carbone, comme les terres excavées, les parkings souterrains ou les fondations spéciales. Ils nécessiteraient des ajustements de la méthode de calcul. En 2019, la filière bâtiment restera aux côtés de l’État pour évaluer les résultats de l’expérimenta-tion. Ce travail reste indispensable pour entamer sereinement l’écriture de la future réglementation. J

LA RÉGLEMENTATION ENVIRONNEMENTALE SE CONSTRUIT PAS À PAS

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en savoir plus

Liste complète des lauréats sur le site de Batiactu https://www.batiactu.com/edito/trophees-construction-2018-decouvrez-laureats-53986.php

De gauche à droite : Pascale Richter, Anne-Laure Better et Jan Richter, de l’agence Richter Architectes & Associés, et Henry Brin, président du Conseil national de l’artisanat.

Communication

83 %des adhérents FFB considèrent que les publications techniques de la FFB et de ses Unions & Syndicats ont un fort niveau d’expertise.

Source : Étude FFB-IFOP juillet 2018

Enchiffres

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6 I BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 20183 mois express

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Près de 12 millions de Français ont visité des milliers de sites historiques les 15 et 16 septembre derniers lors des Journées du patrimoine. À l’initiative du Groupement des entreprises de restauration des monuments historiques (GMH de la FFB), un village des métiers et des forma-tions a été organisé au sein de

deux monuments d’exception à Paris, afin de faire connaître les métiers du patrimoine. Pendant deux jours, le grand public a ainsi pu découvrir les savoir-faire et les techniques anciennes adaptées aux innova-tions modernes des tailleurs de pierre, charpentiers-menuisiers, restaurateurs d’œuvres d’art,

sculpteurs et autres doreurs, au cœur même du palais de l’Élysée et de ses jardins, ainsi qu’à l’hôtel de Rochechouart, qui abrite le ministère de l’Éducation. Les visiteurs et les ministres ont pu s’essayer à la taille de pierre sur les stands tenus par des entrepre-neurs et leurs apprentis. Ils ont ainsi découvert des métiers de

passion aux multiples débouchés et les formations pour y accéder, grâce notamment à la présence du lycée des métiers Hector- Guimard et de l’École d’Art mural de Versailles. L’objectif de cette opération, soutenue par la FFB, était de faire naître des voca-tions pour ces métiers en déficit d’image et de main d’œuvre. J

Au 1er janvier 2019, la hausse du prix des carburants pourrait représenter 500 M€ de charges en plus pour les entreprises du BTP, 500 millions !

Jacques Chanut, président de la FFB(débat du 5 novembre 2018 sur BFMTV)

Ils ont dit

JOURNÉES DU PATRIMOINE 2018L’OCCASION DE VALORISER LES MÉTIERS DE RESTAURATION

La loi ELAN – Évolution du logement, de l’amé-nagement et du numérique(1) – introduit des changements dans les règles de construction pour les bâtiments d’habitation collective. Alors que, depuis 2005, 100 % des constructions neuves de-vaient être entièrement accessibles aux personnes en fauteuil roulant, la loi assouplit cette règle. Seuls 20 % des logements devront être accessibles entière-ment, les autres devant être évolutifs – c’est-à-dire pouvoir être rendus accessibles avec de simples tra-vaux (cloisons amovibles, douches…). Cependant, 100 % des entrées, des salons et des cabinets d’aisance devront tout de même rester accessibles. Par ailleurs, en matière de sécurité incen-die, la loi crée une nouvelle catégorie de bâtiments : les IMH, immeubles de moyenne hauteur (28-50 m). Ils remplaceront notamment les immeubles

de quatrième famille en matière d’habitation et les IGH-W1. L’objectif est d’unifier et d’harmoniser pour l’ensemble de ces bâtiments, quelle que soit leur destination (habitation, ERP, bureaux…), les règles de sécurité incendie en fonction de la hauteur de 28 m des échelles des pompiers, de faciliter la trans-formation de ces bâtiments et de combler une faille de sécurité qui existait au niveau de la propagation des incendies par les façades. Le niveau d’exigence sera donc inférieur à celui des immeubles de grande hauteur (IGH) mais différent de l’actuel règlement des immeubles de quatrième famille. Un décret et des arrêtés d’application viendront préciser les ca-lendriers et les mesures exactes à mettre en œuvre dans l’existant et dans le neuf. J

(1) Adoptée définitivement par le Parlement le 16 octobre 2018.

LA LOI ELAN FAIT ÉVOLUER L’ACCESSIBILITÉ ET LA SÉCURITÉ INCENDIE

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8 I BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 20183 mois express

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Le Syndicat national des entreprises générales de France du bâtiment et des travaux publics (EGF.BTP) constate depuis quelques années des tensions grandissantes sur le marché de l’emploi. Le risque encouru par les entreprises est de ne plus arriver à recruter pour faire face aux besoins générés par les nombreux projets à venir. Pour soutenir ses adhérents, le syndicat EGF.BTP lance une opération de communica-tion auprès des élèves et des étudiants afin de leur faire connaître les métiers de la construc-tion et de les attirer vers ces filières.

Le support choisi pour communiquer auprès des « millenials » est un agenda scolaire met-tant en exergue des opérations exemplaires menées par des entreprises générales fran-

çaises : Stade de France, Mucem, Grande Arche de la Défense…

C’est donc sous forme de grandes illus-trations légendées que des réalisations rythment la centaine de pages de l’agenda, alternant avec des interviews de salariés – décri-vant leur métier et témoignant de son intérêt – et des portraits de grands ingénieurs français à l’origine de nombreuses inventions. L’objectif étant de prouver aux jeunes que les métiers du BTP peuvent répondre en tous points à leurs attentes professionnelles : esprit entre-preneurial, travail collaboratif, défis techniques, quête de sens, parcours dynamiques, autono-mie, reconnaissance des talents, responsabilité sociétale et environnementale, stabilité de

l ’e m p l o i , conciliation entre vie professionnelle et vie privée…

L’agenda a été distribué lors des Coulisses du bâtiment, organisées du 11 au 13 octobre par la FFB, pour valoriser les métiers de la construc-tion auprès du grand public. Il est également transmis par les délégations régionales du syndicat aux écoles lors de leurs différentes rencontres. J

UN AGENDA SCOLAIRE MONTRE AUX JEUNES QUE « LE BTP, C’EST STYLÉ ! »

ÉLÉMENTS MÉTALLIQUES RAPPORTÉS Ce Calepin de chantier traite des éléments métalliques rapportés en façade de bâtiment : balcons, coursives, escaliers et brise-soleil. À télécharger sur www.programmepacte.fr

Les dernières publications techniques

CHAUFFAGE ET EAU CHAUDE SANITAIRE : ENSEIGNEMENTS POUR L’INSTALLATIONL’émergence des bâtiments très isolés bouleverse les habitudes de conception, de mise en œuvre et d’exploitation des installations de chauffage et d’ECS. Ce rapport alerte sur les écueils à éviter et rappelle les bonnes pratiques en vigueur.À télécharger sur www.qualiteconstruction.com

VALORISATION DES TERRES CHAULÉESCe guide technique fixe un cadre commun et opérationnel justifiant la valorisation de déchets issus de chantiers du BTP et de carrières par la technique de chaulage en installation de recyclage.À télécharger sur www.seddre.fr

VALORISATION DES DÉCHETS DU SECOND ŒUVREPour tout connaître du fonctionnement des filières de gestion de ces déchets afin de mieux les valoriser. À télécharger sur www.seddre.fr

RÈGLES PROFESSIONNELLES TOITURES-TERRASSES VÉGÉTALISÉES3e édition des règles professionnelles pour la conception et la réalisation des terrasses et toitures végétalisées, dix ans après la précédente et avec l’expérience des 10 millions de m² de végétalisation posés à ce jour. À télécharger sur www.etancheite.com

● NEUF ● RÉNOVATION

CALEPIN DE CHANTIER

ÉLÉMENTS MÉTALLIQUES RAPPORTÉSBALCONS, COURSIVES, ESCALIERS ET BRISE-SOLEIL

JUILLET 2018

VALORISATION DES MATÉRIAUX PAR TRAITEMENT À LA CHAUX SUR LES INSTALLATIONS DE RECYCLAGE

VALORISATION DES MATÉRIAUX PAR TRAITEMENT À LA CHAUX SUR LES INSTALLATIONS DE RECYCLAGE

GUIDE TECHNIQUE NATIONALMai 2018

Ce guide est soutenu par :

Guide d’informations sur les lières de valorisation des déchets du second-œuvre

pour la conceptionet la réalisation desterrasses et toitures végétalisées

RÈGLESPROFESSIONNELLES

Edit°

N°3 /

Mai

2018

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Au service des entreprises

Retrouvez les contacts des 34 Unions et Syndicats des métiers en page 63 ou sur notre site Internet

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GROUPEMENT DES ENTREPRISES DE RESTAURATION DE MONUMENTS HISTORIQUES (GMH)

Le Groupement des entreprises de restauration de monuments his-toriques (GMH) réunit les entre-prises qualifiées de restauration de monuments historiques et du patrimoine ancien dans 12 métiers différents : maçonnerie-taille de pierre, charpente-couverture, maître verrier, stuc et staff, menui-serie, sculpture, ferronnerie, dorure, restauration d’œuvres d’art.Au service des entreprises qu’il repré-sente, l’action du GMH s’exerce au-près des pouvoirs publics et des collectivités locales et territoriales, des maîtres d’ouvrage publics et privés, des instances et associations de la filière du patrimoine et des monuments historiques.

Nos missions - Faire connaître, valoriser nos

savoir-faire et nos métiers.- Former et transmettre.- Rassembler la profession, favo-

riser les échanges.- Rapprocher patrimoine et

tourisme.

Le GMH organise le colloque High Tech Patrimoine, le rendez-vous des professionnels pour présen-ter et débattre des innovations technologiques.

FormationLe GMH pilote la formation du brevet professionnel Taille de pierre des monuments historiques dispensée par le CFA Saint-Lambert et le lycée Hector-Guimard, à Paris.

Publications- Enduits à base de chaux, règles

de l’art et pathologies.- Restauration des bétons an-

ciens (parution 2019).- Organisation des chantiers

patrimoniaux en présence et avec maintien du plomb.

- Carnet d’accessibilité pour le patrimoine protégé.

- Prévention des incendies dans les monuments historiques.

Plus de 200 entreprises adhérentes, 12 délégations régionales

UNION NATIONALE DES ENTREPRENEURS DES SOLS INDUSTRIELS (UNESI-FFB)

Ancien Syndicat national des en-trepreneurs des sols industriels (SNESI), la structure a intégré la Fédération française du bâtiment (FFB) en tant qu’Union en 1999, afin de représenter la profession sur l’ensemble des départements et des régions. L’UNESI-FFB repré-sente le groupement des profes-sionnels des sols industriels (Dallage). Elle compte plus de 160 entreprises affiliées dont 55 % sont spécialisées dans les sols in-dustriels et assimilés.

Notre mission L’UNESI œuvre pour le maintien de la solidarité professionnelle afin d’assurer les mutations in-dispensables à l’évolution du métier. Ses missions s’exercent dans le domaine de la technique

et de la prévention essentielle-ment.

Nos actions- L’amélioration de l’environne-

ment économique en mutation pour les entreprises.

- La prévention au cœur du métier : l’Union œuvre pour l’amélioration des conditions de travail et de sécurité.

- L’apport d’une approche tech-nique spécifique aux entre-prises : l’Union est à l’initiative des travaux de normalisation et de qualification. Elle parti-cipe à la réalisation des guides par le biais du Programme de recherche et développement métiers de la FFB. Elle veille aux intérêts de la profession dans différents groupes d’experts.

160 entreprises adhérentes, réunissant 4 250 salariés

Contact : Marion Rogar, tél. : 01 40 69 51 68, [email protected]

Contact : 01 40 69 51 54, [email protected]

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LA RENAISSANCE DES SCULPTURES DE FONSCOLOMBE

Érigé en 1730 et propriété d’aristocrates avant d’être racheté en 2014 par le groupe hôtelier Caravelle, le château de Fonscolombe connaît une nouvelle vie. Situé à Puy-Sainte-Réparade dans la vallée de la Durance (Bouches-du-Rhône), ce bâtiment, construit dans le style Quattrocento au milieu d’un parc boisé de multiples essences, a été entièrement restauré et transformé en hôtel de luxe avant de rouvrir ses portes à l’été 2017. La rénovation a aussi porté sur la vingtaine d’ouvrages sculp-tés décorant le parc. Spécialisée dans la restauration et conservation de monuments historiques, œuvres d’art et vestiges archéologiques, ayant notamment à son actif les réfections de la statue de l’archange du Mont-Saint-Michel ou des marbres de la galerie des Glaces du château de Versailles, l’entreprise Socra s’est chargée des sculptures. Après démontage et transport dans son atelier de Périgueux en Dordogne, celles-ci ont été minutieusement traitées : nettoyage primaire à la brosse douce pour éliminer les salis-sures peu adhérentes ; micro-gommage des zones présentant des dépôts grâce à la pulvérisation de poudres à basse pres-sion ; fraisage à la mini fraiseuse des zones noircies et très dures ; traitement biocide ; consolidation de l’épiderme des sculptures par application de silicate d’éthyle renforçant les propriétés mécaniques de la pierre tout en la laissant respirer ; enfin, ragréage et sculpture d’éléments manquants. Cette dernière partie est entièrement manuelle. « Nous pourrions utiliser des outils numériques, mais l’intelligence de la main permet de respecter au mieux la personnalité du sculpteur d’origine », explique Patrick Palem, le dirigeant de Socra. Ainsi les œuvres gardent-elles leur authenticité.

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1 La façade du château, devenu un hôtel 5 étoiles.2 Une fontaine en cours de dépose.3 Partie sommitale de la fontaine aux

Dauphins en cours de restauration. 4 La fontaine aux Dauphins une fois

restaurée.5 Au premier plan : micro-fraisage

des zones noircies de la partie inférieure d’une statue. La partie supérieure n’a nécessité qu’un micro-gommage. Au fond : la statue d’Hercule attend son bras gauche et la main qui tient la massue. 6 Un bloc de pierre neuf prêt à

être sculpté pour combler un élément manquant. 7 Le même bloc, une fois taillé

et posé en prothèse.

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12 I Grand témoin BÂTIMÉTIERS n°53Décembre 2018

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Quels enseignements tirez-vous du premier Loto du patrimoine, dont vous avez été l’inspirateur en France ?

C’est un incontestable succès, qui témoigne d’un intérêt bien réel pour le patrimoine, de la part d’un large p u b l i c , e t q u i s’inscrit dans la même dynamique que les Journées du

patrimoine. Ce succès doit beaucoup également à l’élan donné par Stéphane Bern. Le résultat escompté a donc été obtenu. Pour autant, ce type d’initiative ne peut apporter qu’un complé-ment par rapport aux besoins financiers glo-

baux que nécessite l’entretien du patrimoine. Or, les inquiétudes dans ce domaine sont réelles. Du côté de l’État, si le budget consacré au patrimoine est relativement constant – envi-ron 400 millions d’euros par an –, le champ couvert s’est beaucoup élargi au fil des années, notamment au patrimoine du XXe siècle et au patrimoine végétal. Mais le plus préoccupant concerne les ressources des collectivités locales, qui ont vu leurs dotations budgétaires baisser de façon très importante. Les mécanismes de redistribution des richesses entre communes, imposés par l’État, aggravent encore la situation pour certaines d’entre elles.

Connaissez-vous de telles difficultés de financement dans votre ville de Versailles ?

Je vais prendre un exemple très concret. En dehors du châ-teau et du domaine de Versailles, qui ont leurs dispositifs de f inancement

propres, nous avons ici un bâtiment majeur du point de vue historique, l’église Notre-Dame, construite par Jules Hardouin-Mansart pour Louis XIV. Elle nécessite de gros travaux de rénovation, dont le montant avoisine les 10 millions d’euros. Ce montant correspond au budget total d’investissement de la ville

François de Mazières, maire de Versailles

Préserver le patrimoine urbain en le renouvelantRénover le patrimoine historique, en préservant ses savoir-faire de haute tradition, mais aussi le transformer pour de nouveaux usages : c’est ainsi que la ville se renouvelle, en reliant ses racines aux nouveaux enjeux urbains.

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Grand témoin I 13BÂTIMÉTIERS n°53Décembre 2018

sur un an, y compris les écoles et les voiries. C’est donc une dépense insupportable pour la ville seule, et du côté de l’État, l’ensemble des crédits pour les édifices religieux du département des Yvelines s’élève à 1 million d’euros par an. Cet exemple montre que nous sommes en France dans une situation contra-dictoire : nous avons la chance d’avoir un patrimoine d’une grande qualité, qui suscite un intérêt croissant et qui est un élément fort d’attractivité pour nos villes et nos territoires, mais, alors que chacun s’accorde sur la néces-sité de le préserver, les ressources pour le faire font défaut.

Y voyez-vous un risque pour la perpétuation des savoir-faire en matière de restauration ?

Oui, il y a un réel risque, il faut que les pouvoirs publics s’en saisissent. Les entreprises de res-tauration des monu-ments historiques

sont fragiles. Elles maîtrisent des savoir-faire de haute tradition, dont la transmission s’effec-tue d’abord par l’apprentissage et la pratique. De leur activité dépend la stabilisation de leurs emplois et donc la perpétuation de leurs savoir-faire. Nous le voyons bien ici, à Versailles, où nous avons la chance d’avoir de nombreuses entreprises artisanales qui maintiennent ces traditions, avec une grande exigence de métier.

L’une des solutions pour préserver le patrimoine n’est-elle pas de le transformer en lui trouvant de nouveaux usages ?

Tout à fait, c’est l’une de mes convictions fortes. Nous menons de nombreuses opé-rations de ce type à Versailles. Par exemple la transfor-mation de l’hôpital

Richaud, ancien hôpital royal de Versailles, dont nous avons rénové totalement la chapelle, devenue un lieu culturel, tout en créant des logements dans les autres bâtiments. Il ne faut pas opposer patrimoine et architecture contem-poraine mais au contraire les marier, pour créer de nouveaux environnements urbains. En dehors du patrimoine religieux, qui a une vocation spécifique, il y a de nombreuses pos-sibilités de « greffes architecturales » qui pré-servent la valeur historique des villes tout en créant de nouveaux usages, de nouvelles cir-culations… Versailles est l’une des villes de France qui compte le plus d’opérations de transformation de ce type, sachant que le prix du foncier, lié à la forte attractivité de la ville, nous permet d’équilibrer financièrement de tels projets.

Plus généralement, comment voyez-vous évoluer la façon de concevoir le cadre de vie et l’habitat urbain ?

Dans mes précé-dentes fonctions de président de la Cité de l’architecture et du patrimoine, et depuis dix ans en tant que maire de Versailles, j’ai vu s’opérer un change-

ment de paradigme, qui nous éloigne heureu-sement des erreurs du passé. Nous venons d’une époque, influencée en particulier par Le Corbusier, où dominait une vision moder-

niste de la ville « fonctionnelle » : l’espace urbain était totalement artificialisé et découpé en zones distinctes consacrées à l’habitat, au travail, aux loisirs. Aujourd’hui, on redécouvre la diver-sité urbaine, le rôle de la rue comme lieu de vie, la nécessaire prise en compte du contexte immédiat. La question environnementale, qui passionne en particulier les jeunes architectes, suscite un vrai renouveau dans la façon de concevoir les bâtiments mais aussi de réintroduire la nature en ville. Cette architecture écologique, qui est la marque du XXIe siècle, est une forme de retour à ce qui s’est pratiqué pendant des siècles – notamment quand Haussmann a repensé l’urba-nisme de Paris autour de ses parcs et jardins. Nous sommes en train de recréer un nouvel équilibre entre le construit et la nature, et c’est une excellente chose.

Quelle est la marge de manœuvre des élus, alors que des contraintes de plus en plus fortes pèsent sur les processus d’aménagement urbain ?

Dans ce faisceau de contraintes, nous d i s p o s o n s a u -jourd’hui d’un es-pace de liberté avec les appels à idées, qui permettent d’échapper au carcan des concours d’archi-tecture tradition-nels. C’est un cadre

beaucoup plus souple et ouvert. La mairie éta-blit un cahier des charges simple, définit la fina-lité de son projet d’aménagement et ses attentes au plan social, environnemental, culturel… Les groupements constitués pour répondre aux appels à idées peuvent réunir toutes sortes d’acteurs – architectes, urbanistes, promoteurs, associations, acteurs culturels… Ce cadre a re-donné un souffle, une créativité indéniables, notamment parce qu’il permet de penser glo-balement un projet d’aménagement en inté-grant tous les nouveaux enjeux urbains – den-sité, mixité, mobilité, développement durable… Nous l’avons utilisé plusieurs fois à Versailles. On mesure son potentiel d’innovation à grande échelle quand on voit les projets primés lors des appels à idées « Réinventer Paris » et « Inventons la métropole du Grand Paris ». Au fond, de la rénovation des monuments his-toriques à la requalification d’anciennes friches industrielles, des nouveaux espaces de nature aux pôles de transport multimodaux, la ville est en transformation permanente. Et nous sommes en train de redécouvrir la valeur du patrimoine urbain en le régénérant dans le res-pect de son identité profonde. J

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Maire (DVD) de Versailles et président de la communauté d’agglomération de Versailles Grand Parc depuis 2008, François de Mazières, ancien haut fonctionnaire, a été notamment directeur général de la Fondation du Patrimoine, conseiller pour la culture du Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, et président durant huit ans de la Cité de l’architecture et du patrimoine. Il a organisé à ce titre la consultation internationale des grands architectes autour de la question du Grand Paris. Très investi depuis une vingtaine d’années dans les questions de financement de la rénovation du patrimoine, il est à l’origine de l’idée de créer un tirage spécial du Loto pour les Journées du Patrimoine.

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Gros œuvre Structure

BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

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De la France au Sénégal La maçonnerie pour découvrir le mondeP. 15

Le Guide des bonnes pratiques des balcons en béton P. 16

Murs maçonnés L’apport de l’enduit dans la tenue au feu P. 18

Reconversion de grande ampleur pour le Grand Hôtel-Dieu de Lyon P. 19

Garantir la tenue au feu des éléments métalliques rapportés P. 20

En choisissant la maçonnerie, ils ne pensaient certainement pas qu’elle les amènerait à découvrir un pays d’Afrique noire. C’est pourtant ce qui est arrivé aux trois jeunes apprentis auxerrois qui ont participé à la mission organisée par l’association Apprenons Bâtissons le Monde (ABM), pour construire un mur de clôture autour du lycée Ngane Saer de Kaolack, au Sénégal. Outre les trois jeunes, cette mission a aussi emmené trois maçons français expérimentés, pour les accompagner et les encadrer durant tout le séjour. Tous ont rejoint 15 maçons sénégalais appartenant à la chambre des métiers de Kaolack. « L’association ABM a été créée il y a une vingtaine d’années à Auxerre, avec pour objectif de mettre en œuvre de nouvelles formes d’éducation et de formation professionnelle pour les apprentis, afin de leur donner une ouverture d’esprit et de les préparer à être des citoyens du monde, explique Christophe Gillet, l’un des maçons encadrants, dirigeant de l’entreprise Gillet Bâtiment implantée à Joux-la-Ville (Yonne). Cette mission au Sénégal a aussi permis de transmettre à nos confrères sénégalais des savoir-faire dans la préfabrication. » Pour mener à bien ses missions, l’association peut aujourd’hui s’appuyer sur différents partenaires. À commencer par des entreprises de construction qui sont un maillon essentiel

puisqu’elles encadrent des apprentis volontaires, qui partent avec l’accord de leur maître d’apprentissage, et fournissent gratuite-ment la majorité des matériels et matériaux. Au fil des années, ces entreprises ont été rejointes par des partenaires institution-nels (conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, conseil départemental de l’Yonne, Pro-BTP, CFA de l’Yonne et de la Nièvre, Éducation nationale), ainsi que par la FFB, qui ont soutenu la mission effectuée au Sénégal, avec l’accord des autorités locales(1).

En réponse à un besoin exprimé localement, la mission, qui a duré quatre semaines en février dernier, a consisté à concevoir et construire une enceinte de 600 m linéaires, en utilisant du béton préfabriqué, pour sécuriser les accès du lycée Ngane Saer, qui accueille chaque jour 1 200 élèves. Maçons français et sénégalais, soit une vingtaine de compagnons au total, ont étudié le terrain, puis établi le tracé où implanter les quelque 300 poteaux, supportant 1 200 plaques, nécessaires à l’ouvrage. En commençant très tôt pour profiter de la fraîcheur matinale, les travaux ont débuté par le creusement des fouilles pour accueillir les fondations en béton armé (dosage 200 kg/m3), notamment les semelles des poteaux de 30 x 30 cm et 70 cm de profondeur. En parallèle, poteaux (dosage 350 kg/m3) et plaques horizontales ont été coulés dans des coffrages apportés de France en pièces détachées, puis décoffrés, séchés et arrosés. Les différents élé-ments préfabriqués ont ensuite été mis en œuvre selon les règles de l’art, pour édifier la clôture.

« Au Sénégal, les ouvrages en maçonnerie se font principale-ment avec des blocs béton maçonnés qui se dégradent vite avec l’air salin et le climat très chaud, commente Christophe Gillet. Nous avons donc décidé d’utiliser du béton armé préfabriqué pour obtenir un ouvrage très résistant et de transmettre ce savoir-faire à nos amis sénégalais. Au-delà de la technique, le plus important reste la rencontre et l’accueil très chaleureux qu’ils nous ont réservé. » À l’issue de la mission d’ABM, 200 poteaux avaient pu être réa-lisés, le tiers restant a donc été mis en œuvre par les maçons de Kaolack, désormais formés à ce procédé constructif. Quant aux apprentis auxerrois, ils ont fait l’expérience d’un premier projet coopératif, découvert la réalité d’un pays en développement, et sans doute donné un sens nouveau au métier de maçon qu’ils s’apprêtent à vivre. J

(1) Depuis sa création en 1998, l'association a mené de nombreuses missions : en Italie, au Mali, en Côte d’Ivoire (3 missions), au Cameroun (2 missions dont la restauration de deux dispensaires), au Sénégal (3 missions) et à Madagascar (5 missions, dont la construction d’un dispensaire).

Dans le cadre d’une mission organisée par l’association ABM, des apprentis et maçons français sont partis au Sénégal pour réaliser avec des équipes locales une clôture en béton préfabriqué. À la clé, une ouverture d’esprit pour les jeunes, un transfert de savoir-faire et une expérience enrichissante pour tous.

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DE LA FRANCE AU SÉNÉGAL LA MAÇONNERIE POUR DÉCOUVRIR LE MONDE

en savoir plus

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

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16 I Gros œuvre / Structure BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

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«Ce guide est avant tout un recueil des points fondamentaux à respecter, de la conception à la

réalisation, et une sensibilisation aux spécifi-cités de l’ouvrage, explique Anne-Marie Vial, présidente de la commission technique de l’UMGO-FFB et dirigeante de l’entreprise CGEM (lire ci-contre) à Toulouse. Nous voulions remettre cette thématique à l’esprit de tous les professionnels qui interviennent sur l’ou-vrage : architectes, bureaux d’études, entre-prises et contrôleurs techniques. Il y a encore trop d’accidents, alors que le balcon est l’un des premiers ouvrages que l’on apprend à “l’école du béton armé”. » Exposé aux intem-péries, parfois soumis à des usages non prévus lors de la conception, le balcon doit tenir. « L’accident n’a jamais une cause unique mais plutôt un faisceau de causes », précise Éric Chambrin, directeur Qualité Produit au sein de l’unité opérationnelle Habitat social de Bouygues Bâtiment Île-de-France et membre de la commission SAV d’EGF.BTP (lire

ci-dessous). « Le balcon est le point de rencontre des réglementations thermique, sismique, incendie et accessibilité. Comme les difficultés s’imbriquent, il est intéressant d’avoir une vision systémique et c’est le point de vue que nous avons adopté pour ce guide. »

PRÉVOIR LA MAINTENANCE DÈS LA CONCEPTION« Le dialogue avec l’architecte est important, poursuit Éric Chambrin, il faut le sensibiliser à nos contraintes techniques. » En effet, pour créer une identité forte, l’architecte aura ten-dance à privilégier les grands porte-à-faux ou les très longs balcons. « Le guide pourra alors être une base commune d’échanges pour rappeler que la longueur du porte-à-faux influe sur la flèche ou que les grands balcons doivent être fractionnés tous les 6 mètres, avec des incidences sur la collecte et l’évacuation des eaux pluviales. » Sans oublier d’intégrer, dès le stade de la conception, une réflexion sur la maintenance pour la rendre la plus aisée

possible. Autour du balcon, la collecte et l’éva-cuation des eaux pluviales se complexifient. Les eaux pluviales peuvent créer ou aggraver des pathologies, notamment les infiltrations responsables de la corrosion des armatures. Elles doivent donc être rapidement évacuées. Le guide présente, à l’aide de schémas détaillés, les différents points de vigilance concernant l’évacuation de l’eau : pente du balcon, garde d’eau au droit des portes-fenêtres, protection de surface (résine) qui peut n’être que ponctuelle dans le cas de balcons non-étanchés. Il évoque également la géométrie des seuils et donne des exemples de conception de liaisons balcon-dalle intérieure permettant de répondre aux exi-gences des différentes réglementations.

PRIVILÉGIER L’AUTOCONTRÔLE AU RENFORCEMENT DES NORMESLa position des armatures et l’enrobage des aciers, sujets fondamentaux sur un tel ouvrage, sont abordés. « Les armatures calculées et

Le balcon est un ouvrage complexe qui ne supporte pas l’approximation. Sa conception et sa réalisation sont encadrées par un grand nombre d’exigences techniques et réglementaires, afin d’assurer la pérennité de l’ouvrage et la parfaite sécurité des habitants de l’immeuble. Pour répondre aux questions que se posent les professionnels, rappeler les bonnes pratiques et les textes de référence, l’UMGO-FFB et EGF.BTP viennent de publier, avec le soutien du Programme recherche et développement métier de la FFB, un guide des balcons en béton.

Éric Chambrin est directeur Qualité Produit au sein de l’unité opérationnelle Habitat social de Bouygues Bâtiment Île-de-France. Il est en charge du SAV et de la prévention qualité. Il s’investit également au sein de la commission SAV d’EGF.BTP (Syndicat national des entreprises générales françaises de bâtiment et de travaux publics), dont il apprécie l’esprit de partage, au profit de tous avec un objectif d’amélioration continue de la qualité au sein des entreprises générales. Cette commission collabore avec l’AQC pour alimenter les divers dispositifs, dont VigiRisques. En ce sens, les travaux menés dans cette commission présentent un intérêt indéniable quant aux retours d’expérience sur l’applicabilité des procédés innovants.

LE GUIDE DES BONNES PRATIQUES DES BALCONS EN BÉTON

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Gros œuvre / Structure I 17BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

RAPPELSur le même sujet, il existe une étude des balcons en liaisons ponctuelles ou avec des rupteurs thermiques, datant de 2016 et réalisée par un bureau d’études techniques à la demande de l’UMGO-FFB. Les phénomènes étudiés sont la vérification aux états limites et les souplesses dues aux sollicitations des usagers. Cette étude est disponible dans l’espace adhérent du site www.umgo.ffbatiment.fr.

Anne-Marie Vial est ingénieure Insa et dirige avec son époux l’entreprise CGEM (Compagnie générale d’entreprise moderne) à Toulouse. Elle représente la 3e génération à la tête de l’entreprise, après son grand-père et son père. CGEM emploie 95 personnes pour un chiffre d’affaires avoisinant les 18 millions d’euros en 2017. Ses métiers sont le gros œuvre, la menuiserie bois et la serrurerie métallerie – ces activités pesant respectivement 50, 35 et 15 % du chiffre d’affaires. Anne-Marie Vial est présidente de la Commission technique et environnement de l’UMGO-FFB depuis quatre ans et déléguée régionale Occitanie, en tandem avec Guy Durand.

dessinées sur les plans d’exécution ne sont encore malheureusement pas toujours correc-tement positionnées, ce qui peut engendrer les conséquences catastrophiques que nous connaissons », note Anne-Marie Vial. Le posi-tionnement des armatures en partie supérieure est déterminant, de même que l’enrobage mini-mal, qui est de 3 cm, sauf cas particuliers. Il est rappelé que les armatures doivent être dimen-sionnées selon les Eurocodes.Après un accident mortel survenu à Angers en

2016, Catherine Deroche, sénatrice du Maine-et-Loire, a interpellé le Gouvernement afin de demander l’obligation de certification des armatures du béton et de leur mise en œuvre. Pour l’UMGO-FFB, la mesure ne serait pas pertinente. « La qualité des armatures est déjà encadrée par de nombreuses normes, néces-saires pour être conforme au NF DTU 21. Une certification de pose n’amènerait rien de plus et elle pénaliserait les petites entreprises, réagit Anne-Marie Vial. Plutôt que d’ajouter des normes, mettons plutôt l’accent sur la vérifi-cation des travaux en autocontrôle. » Un point de vue partagé par Éric Chambrin : « Il s’agit de bien s’autocontrôler à l’exécution. Si cet autocontrôle n’est pas bien fait, certification ou pas, nous n’aurons pas avancé sur le sujet ! »Afin d’aider les entreprises à conduire cette phase d’autocontrôle, deux fiches sont propo-sées en annexe du guide, l’une pour les balcons coulés en place, l’autre pour les balcons préfabriqués. J

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ENTREPRISESGÉNÉRALES DEFRANCE • BTP

GUIDE DES BONNES PRATIQUES

BALCONS EN BÉTON

en savoir plus

• EGF.BTP (Entreprises générales de France.BTP), tél. : 01 40 69 52 78, www.egfbtp.com• UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59 www.umgo.ffbatiment.fr• Guide Balcons en béton téléchargeable sur www.umgo.ffbatiment.fr, espace adhérent et sur www.egfbtp.com, onglet technique.

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18 I Gros œuvre / Structure BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

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Pour établir la tenue au feu d’un mur en maçonnerie de blocs en béton, les acteurs concernés – bureaux d’études, entreprises, contrôleurs techniques – se réfèrent aujourd’hui à la fiche 130 du Cerib(1). Véritable juge de paix pour toutes les parties, cette fiche permet d’établir les performances, c’est-à-dire la durée de tenue au feu des murs maçon-nés, en fonction du type de bloc utilisé et de la hauteur maximale du mur, en prenant en compte les éléments d’appré-ciation de la tenue au feu selon l’arrêté du 22 mars 2004 modifié ; la capacité portante (symbole R), c’est-à-dire l’apti-tude de l’ouvrage à assurer son rôle mécanique et sa stabilité durant l’incen-die ; l’étanchéité aux flammes et gaz (symbole E), acquise quand le mur est étanche aux flammes et que les gaz émis par les matériaux sur la face non expo-sée ne s’enflamment pas ; et enfin l’iso-lation thermique (symbole I), acquise si la température de la face non exposée n’excède pas 140 °C en moyenne ou 180 °C en un seul point.

La fiche se révèle cependant incomplète dans la mesure où les essais qu’elle répertorie ont été réalisés sur des murs non enduits. « Nous savons que le fait d’enduire les parois maçonnées améliore leur tenue au feu, mais il n’existait jusqu’à présent aucun essai qui puisse quantifier cet apport, et surtout aucun texte réglementaire auquel se référer, réagit Anne-Marie Vial, présidente de la Compagnie générale d’entreprise moderne, implantée à Toulouse. De ce fait, les entreprises suivent les prescrip-tions de leurs marchés (CCTP et plans), lesquelles ne sont certainement pas optimisées, ce qui peut les conduire à aller au-delà des performances mini-males demandées. »Pour connaître le rôle de l’enduit sur la tenue au feu des maçonneries de blocs de béton, l’UMGO-FFB a pris l’initiative de commander au Cerib une série d’es-

sais qui ont été réalisés au 1er semestre 2018 dans le cadre du Programme recherche développement métiers de la FFB, en cofinancement avec les indus-triels du secteur. Ces essais visent à appréhender le comportement et éva-luer les critères de performances « Étanchéité (E) » et « Isolation ther-mique (I) » de murs non porteurs enduits soumis à un incendie, en pre-nant en compte les configurations les plus courantes : blocs en béton de dimensions communes, creux avec 2 rangées et 6 alvéoles, hauteurs des murs de 4 et 6 m, enduction sur une ou deux faces. Ils ont été réalisés avec 8 enduits présents sur le marché, sélec-tionnés par l’UMGO-FFB et le SNMI(2), sur les faces exposées au feu et sur les faces non exposées, avec dans chaque cas des épaisseurs d’enduit de 10 mm, et une mise en œuvre conforme au NF DTU 26.1 « Travaux d’enduits de mortier ». À l’issue des essais et de leur

analyse, les enduits les plus pénalisants ont été sélectionnés. Une extrapolation des résultats constatés à l’aide d’un modèle numérique permettra de connaître la tenue au feu de tous les types de blocs béton enduits.

Les premiers résultats obtenus montrent que, dans tous les cas, l’enduction aug-mente la tenue au feu des maçonneries. « Nous attendons beaucoup de ce pro-gramme qui va nous permettre d’opti-miser les ouvrages, de réduire nos coûts de construction en utilisant la juste épaisseur exigée, et d’obtenir ainsi plus aisément les validations des bureaux de contrôle », ajoute Anne-Marie Vial. Les résultats des essais seront connus fin 2018 et devraient permettre de complé-ter utilement la fiche 130 du Cerib au 1er semestre 2019. J

(1) Centre d’études et de recherches de l’industrie du béton.(2) Syndicat national des mortiers industriels.

MURS MAÇONNÉS L’APPORT DE L’ENDUIT DANS LA TENUE AU FEUUne campagne d’essais réalisés par le Cerib permettra prochainement de connaître l’apport de l’enduit dans la tenue au feu des murs en maçonnerie non porteurs, et de mettre en œuvre les blocs béton correspondant exactement aux performances de tenue au feu exigées.

L’enseignement des premiers essais : l’enduit améliore la tenue au feu des maçonneries.

en savoir plus

UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr

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Gros œuvre / Structure I 19BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

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C’est l’un des plus grands projets de réhabilitation du moment. Depuis 2015, le Grand Hôtel-Dieu de Lyon opère une reconversion spectaculaire, menée par le groupe Eiffage. Les 51 500 m2 de programmes doivent suivre les plus hauts standards de construction tout en préservant l’intégrité de ce monument historique.

Fermé en 2010 après huit siècles de fonctionnement, le Grand Hôtel-Dieu de Lyon fait l’objet d’une transforma-tion de grande ampleur. Porté par le groupe Eiffage, il s’agit de la plus grande opération privée de reconver-sion d’un monument historique en France. Situé en bord de Rhône, le programme de 51 500 m2 (dont 11 500 m2 de constructions neuves) doit abriter un hôtel Intercontinental 5 étoiles, une Cité internationale de la gastronomie, un centre de convention, des bureaux, des commerces…

Pour les équipes d’Eiffage Construction, qui pilotent depuis 2015 les travaux de reconversion du site, composé de 24 bâtiments d’époques différentes constituant autant de chantiers, les défis techniques et d’organisation étaient de taille. Le premier fut celui des travaux préparatoires. Si le désa-miantage n’a pas posé de difficultés particulières, le curage, qui consistait à mettre le site totalement à nu pour n’en conserver que la structure, a pour sa part réservé son lot de surprises. « Nous avons dû évacuer au total 22 000 tonnes de déchets, soit un tiers de plus que ce que nous avions évalué initialement, nécessitant la rotation de 5 à 6 semi-remorques chaque jour pen-dant un an », se souvient Thierry Brossard, directeur du projet pour Eiffage Construction.

Une fois à nu, les structures bois d’ori-gine – 11 000 m2 de charpentes et 11 500 m2 de planchers – ont révélé leur mauvais état. Dans le cadre de ce chan-tier patrimonial, il fallait pourtant les conserver. Le volet « monument histo-rique » de l’opération constitue préci-sément le deuxième grand défi à relever. « Contrairement à un chantier classique, c’est ici le respect du monu-

RECONVERSION DE GRANDE AMPLEUR POUR LE GRAND HÔTEL-DIEU DE LYON

ment qui commande, il est prioritaire par rapport aux autres contraintes, bud-get ou délai », analyse Thierry Brossard. Ce respect trouve sa concrétisation dans le dialogue et les échanges constants que l’entreprise a instaurés avec l’archi-tecte du patrimoine et la Direction régio-nale des affaires culturelles (Drac), « qui doit valider en amont chacune de nos interventions ». Tous les corps d’état sont concernés, et chacun a dû bouscu-ler ses habitudes. « Par exemple, ne pouvant pas réaliser de saignées dans les voûtes de pierre pour encastrer les réseaux, nous avons dû imaginer des cheminements alternatifs », illustre Thierry Brossard. Le troisième grand défi tient dans l’installation d’un hôtel 5 étoiles situé en façade principale du site. « Là encore, nous devons concilier les standards de très haute qualité et une mise en œuvre irréprochable avec le respect du monument, poursuit Thierry Brossard. Les performances de conforts thermique et acoustique sont particu-lièrement difficiles à atteindre car nous

ne pouvons pas poser de doublage sur les murs, ni installer de flocage ou d’iso-lation en plafond afin de conserver les anciens plafonds à la française. » Pour parvenir aux résultats attendus, l’entre-prise a donc dû réaliser de nombreuses études complémentaires afin de trouver les techniques et les produits adaptés. Outre ces trois grands défis, l’acte de bravoure technique et architectural du projet tient dans la verrière de la cour du Midi, l’une des sept que compte le Grand Hôtel-Dieu. D’une hauteur moyenne de 17 m et d’une surface de 1 100 m2, celle-ci devait s’intégrer dans le bâti d’origine avec la plus grande discrétion possible. Dotée de 400 vitrages sérigraphiés portés par de fines poutres métalliques à inertie variable, la structure légère dessinée par le cabinet AIA est autostable, l’absence de points de liaisonnement avec le bâti garantissant l’intégrité totale de ce der-nier. Le groupe Eiffage et les 200 entre-prises (dont 70 % locales) qui l’ont accompagné ont jusqu’ici su tenir les délais. La première phase de l’opération a ouvert au public le 27 avril dernier, la seconde phase, comprenant l’hôtel, la Cité de la gastronomie et le centre de convention, devrait être livrée au 1er semestre 2019. J

Avec ses 400 vitrages portés par de fines poutres métalliques à inertie variable, la verrière s’intègre parfaitement au bâti d’origine.

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20 I Gros œuvre / Structure BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

Les éléments métalliques rapportés en façade de bâtiment (escaliers, balcons, coursives) conçus et mis en œuvre par les métalliers doivent répondre aux mêmes exigences réglementaires de stabilité au feu que le reste du bâtiment(1). La tenue au feu exigée pour ces éléments varie en fonction des bâtiments, ERP ou habitations, d’une demi-heure (R30) à deux heures (R120), avec une exigence d’une heure (R60) pour le petit collectif. « Il faut donc impérativement prendre connaissance du dossier sécurité incen-die compris dans les pièces écrites du marché, pour savoir à quelles exigences doivent répondre les ouvrages », déclare Laurent Gasse, dirigeant de l’entreprise de métallerie LG Bahuon (Lorient). Cependant, ces éléments, qui ne sont pas sujets au confinement, ne sont pas soumis à la réglementation incendie conventionnelle, qui provoquerait un surdimensionnement inutile.

Les éléments métalliques rapportés por-teurs, comme les escaliers et issues de secours, doivent faire l’objet d’une note de calcul, selon la méthode dite « des flammes extérieures ». Il s’agit d’une méthode normative, décrite dans l’an-nexe B de l’Eurocode 1 partie 1.2, et l’an-nexe B de l’Eurocode 3 partie 1.2 (qui contient des formules simplifiées). Il

conviendra de vérifier le degré EI de la surface de plancher chargé, permettant d’estimer la température maximale qui peut être atteinte par les éléments de structure en acier, situés à l’extérieur du bâtiment. La stabilité au feu de ces élé-ments est justifiée quand cette tempéra-ture maximale demeure inférieure à la température critique de l’élément, au-delà de laquelle il perd sa stabilité (par exemple 570 °C pour les poutres hyperstatiques, ou 540 °C pour les poutres isostatiques et les éléments tendus, selon les valeurs forfaitaires de l’annexe nationale de la norme NF EN 1993-1-2). « L’application de cette méthode, dans la plupart des cas, permet l’utilisation d’éléments porteurs métalliques sans aucune protection sup-plémentaire rapportée, à condition d’ex-clure l’aluminium », ajoute Laurent Gasse. Quand la stabilité au feu ne peut pas être justifiée sans protection, il convient d’y appliquer une peinture ou pâte intumescente, qui présente un procès-verbal d’essai établi par un labo-ratoire agréé, en appliquant les épaisseurs issues des abaques donnés dans le procès-verbal.

Pour les éléments non porteurs comme les balcons, situés par exemple devant une fenêtre ou une porte-fenêtre, la régle-mentation à appliquer est celle relative

aux façades. Il s’agit en particulier des dispositions de la règle dite du « C+D » empêchement de la propagation des flammes par les étages, qui impose une distance minimum entre deux baies superposées (C) et une distance horizon-tale pour la saillie du plancher (D), afin de créer un obstacle à la propagation du feu d’un étage à l’autre du bâtiment. Pour que la règle soit respectée, la somme des distances C et D doit être conforme à la valeur minimale fixée en fonction du type de bâtiment et de la masse combus-tible des matériaux utilisés en façade. Quand les éléments rapportés sont équi-pés de rupteurs thermiques, des disposi-tions constructives doivent être mises en œuvre pour garantir l’étanchéité de l’écran formé par la distance C. De même, des dispositions constructives doivent être prises pour assurer l’étanchéité aux flammes à la jonction entre les planchers de l’élément rapporté et les façades, par exemple sous la forme d’une tôle d’acier de faible épaisseur (« bavette »). Les règles constructives applicables au niveau des jonctions entre planchers et façades (emplacement des baies ou dimensions minimales des saillies) sont données par l’Instruction technique IT 249. La perfor-mance au feu de toute solution différente de celles proposées dans l’IT 249 devra être justifiée par un rapport d’essai au feu. Il y aura lieu de vérifier la stabilité au feu de l’élément rapporté, hors charge rajoutée, une heure par calcul ou une demi-heure par essai Lepir. J

GARANTIR LA TENUE AU FEU DES ÉLÉMENTS MÉTALLIQUES RAPPORTÉSLes éléments métalliques rapportés en façade peuvent faire l’objet d’une exigence de stabilité au feu (capacité portante pouvant aller d’une demi-heure à deux heures) et d’une exigence liée à la propagation du feu par les façades (application de la règles du C+D, étanchéité entre façade et élément rapporté). Un champ réglementaire important à prendre en compte par les métalliers.

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en savoir plus

FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00, www.metal-pro.org

Il faut impérativement prendre connaissance du dossier sécurité

incendie et savoir à quelles exigences doivent répondre les ouvrages.Laurent GASSE, dirigeant de l’entreprise de métallerie LG Bahuon (Morbihan).

(1) Les éléments présentés dans cet article sont tirés du guide RAGE Balcons et coursives métalliques rapportés de mai 2013 (https://fr.slideshare.net/Pascalf/guide-ragebalconscoursivesmetalliquesrapportes201305).

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Vous réalisez des travaux avecpoints chauds ?

Le permis feu est obligatoire,

ne l’oubliez pas !

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..............................PERMIS DE FEUConformément aux dispositions de l’arrêté du 19 mars 1993 fixant, en application de l’article R. 4512-7 du Code du travail, la liste des travaux dangereux, les entreprises du bâtiment sont tenues de suivre les conseils de ce présent document qui constitue un support destiné à aider les opérateurs.

Ce document doit être rédigé à l’initiative du maître d’ouvrage. Il recueille les informations nécessaires à la prévention des incendies et explosions occasionnés par point chaud (soudage, découpage, meulage…). Il doit être joint au plan de prévention ou au PPSPS, le cas échéant.La délivrance de ce document sous-entend que les signataires se sont informés préalablement de la configuration des locaux concernés par les travaux par points chauds et de ceux situés à proximité, des substances qui y sont utilisées ou entreposées, des activités effectuées (risques par-ticuliers) et de l’état du matériel devant être utilisé pour les travaux.

L’opérateur doit être en possession de ce permis pour commencer ses travaux

MAÎTRE D’OUVRAGE

ENTREPRISE INTERVENANTE

Nom

RENSEIGNEMENTS ADMINISTRATIFS

INTERVENTION

Représenté par

Fonction

Surveillant des travauxFonction

Plan de préventionAutorisation de travail

Permis de pénétrerProximité de zone Atex

Matériels utilisés :

Documentsassociés :

lasertronçonneuse, meuleuse,perceuse

poste à souderchalumeau

Raison sociale

Localisation des travaux

Formulaire «Permis de feu» réalisé par la FFB

Tél.

Nom

Fonction

Habilitation

Risques identifiés liés à la structure :

Risques identifiés liés à l’environnement :

Risques identifiés liés à l’activité du site :

Risques particuliers liés aux produits, au procédé, aux stockages

Opérateurs :

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Adresse

Début des travaux Fin des travaux

Fax

heure

Email

Représentée par

le soudage au chalumeau à gaz, de bandes de bitume du type bicouches élastomères, utilisé dans les travaux d’étanchéité de toitures le soudage à l’arc électrique le soudage au chalumeau à gaz (oxyacétylénique ou aérogaz)l’oxycoupage utilisé pour le découpage de métaux au jet d’oxygène les coupages et meulages au moyen de tronçonneuses, meuleuses d’angle ou ponceusestous les travaux susceptibles, par apport de flamme, de chaleur ou d’étincelles, de communiquer le feu aux locaux

DESCRIPTION DES TRAVAUX :Liste des travaux appelés «par point chaud» :

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Comment se protéger lors de travaux en présence

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d’amiante ?

Un carnet rappel les règles essentielles

pour le personnel déjà formé

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EnveloppeBÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

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Isolation des combles Lutter contrela fraude P. 25

De l’intérêt des Avis techniques pour le bon exercice de son métier en ITE P. 26

Toitures et terrasses végétalisées Règles professionnelles révisées P. 28

Ouvrir un nouveau CQP Une volonté collective P. 29

La qualification professionnelle progresse dans le secteur des portes et portails P. 30

Enveloppe bois Les techniques courantes gagnent du terrain P. 23

Un bâtiment à énergie positive au pays des impressionnistesP. 24

Stores et volets Des alliés pour les économies d’énergie et le confort P. 27

Artisan façadier Quand la maison se refait une beauté P. 28

Mise en œuvre de platelages extérieurs en bois Se former et bien informer les clients P. 30

Pour les enveloppes en bois, de nom-breux procédés constructifs récents sont devenus en quelques années des tech-niques courantes, grâce aux pro-grammes RAGE puis PACTE, qui ont généré un grand nombre de recomman-dations professionnelles, et aux diffé-rentes études réalisées à l’initiative du Codifab(1), dont les résultats ont permis de justifier certains de ces procédés constructifs pour les intégrer aux NF DTU. Rappelons que les techniques courantes sont celles reconnues par les assureurs car couvertes soit par les NF DTU, les recommandations profession-nelles RAGE (ou PACTE) ou les règles professionnelles acceptées par la Commission Prévention Produits de l’AQC (C2P), ce qui constitue le domaine traditionnel ; soit placées sur liste verte par la C2P, les Avis techniques, Documents techniques d’application (DTA) ou encore Appréciation technique d’expérimentation (ATEx) avec avis favo-rable, ce qui constitue le domaine non traditionnel. Contrairement aux procé-

dés et techniques constructives cou-rants, qui font l’objet d’un consensus normatif, les techniques non courantes exigent de la part des entreprises d’obte-nir une extension de garantie auprès de leur assureur, en anticipant ces ques-tions en amont du chantier. Le NF DTU 31.2 « Ossature bois » va inté-grer des dispositions nouvelles, qui permettent d’assurer l’isolation, l’étan-chéité à l’air, à la vapeur d’eau et à l’eau de l’enveloppe, répondant aux exigences de la RT 2012. Ces dispositions concernent aussi les parois dites « pers-pirantes » basées sur un contrevente-ment intérieur qui sert aussi de barrière à la diffusion de vapeur tout en assurant l’étanchéité à l’air. Les essais financés par le Codifab ont permis de définir des solutions accessibles en matière de résistance au feu, ainsi que de limitation de la propagation au feu par les façades(2).

Ces avancées se traduisent aussi par le nouveau NF DTU 31.4 « Façade à ossa-ture bois » (attendu en 2019). Pour les

toitures-terrasses à éléments porteurs en bois, les prescriptions du NF DTU 43.4 encadrent la mise en œuvre soit par un isolant au-dessus du panneau, soit en prévoyant une ventilation, pour prévenir les pathologies du bâti. Ici encore, des avancées ont eu lieu via le programme PACTE, en validant la solution 1/3-2/3 (isolant/pare-vapeur) en toiture et le panneau OSB comme support puisque celui-ci n’est pas encore validé dans la version actuelle du NF DTU.

Parallèlement, la construction en paille sur ossature bois bénéficie de règles professionnelles pour le remplissage isolant et support d’enduit depuis quelques années. Dans le domaine non traditionnel, les techniques sont aussi en progression à l’image de l’enduit sur isolant et des panneaux laminés à haute pression (HPL) qui sont désormais sous Avis technique placés sur liste verte. En ce qui concerne le panneau massif croisé contrecollé (CLT), il bénéficiait, en juin 2018, d’une quinzaine d’Avis techniques. Un cahier des prescriptions techniques est en cours de réalisation. Enfin, diffé-rentes solutions ont été introduites dans le NF DTU 31.2 pour l’intégration dans l’ossature bois des menuiseries en tenant compte de l’étanchéité à l’air et à l’eau, en vue d’obtenir une enveloppe performante. Elles auront leur pendant dans la version révisée du NF DTU 36.5 « Menuiseries extérieures ». L’ensemble des avancées des techniques nouvelles a pour effet de fiabiliser les ouvrages et de sécuriser les activités des entreprises de la construc-tion bois. J

Les nombreuses avancées des techniques reconnues courantes par les assureurs dans l’enveloppe bois sont un facteur d’amélioration de la qualité et de sécurisation pour les entreprises de la construction bois.

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ENVELOPPE BOIS LES TECHNIQUES COURANTES GAGNENT DU TERRAIN

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en savoir plus

UMB-FFB (Union des métiers du bois), tél. : 01 40 69 57 40, www.umb.ffbatiment.fr

(1) Comité professionnel de développement des industries françaises de l’ameublement et du bois.(2) Ces solutions sont mises à disposition sur le site du catalogue construction bois du FCBA (catalogue-construction-bois.fr) et dans le guide Bois Construction et Propagation du feu par les façades en application de l’Instruction technique 249 (IT 249). Disponible aussi sur : www.codifab.fr

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24 I Enveloppe BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

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UN BÂTIMENT À ÉNERGIE POSITIVE AU PAYS DES IMPRESSIONNISTES

Normandie. Et pour que l’esthétique du projet en fasse un signal dans le paysage urbain, la Métropole a confié les clés de la conception architecturale au très créatif cabinet Jacques Ferrier Architecture. « Pour nous, le défi technique posé par les très hautes perfor-mances environnementales n’est pas une contrainte, expose Jacques Ferrier. Cela nous donne au contraire l’opportunité de créer de nouvelles images. »

RÉVÉLER LA BEAUTÉ DES PANNEAUX PHOTOVOLTAÏQUESPour faire du siège de la Métropole un bâti-ment produisant davantage d’énergie qu’il n’en consomme, le programme prévoyait l’installation de 2 000 m2 de panneaux pho-

tovoltaïques. L’architecte a profité de la néces-saire présence de ces nombreux panneaux pour doter le bâtiment d’une double enve-loppe de verre intégrale. « Rouen étant la capitale de l’impressionnisme, nous avons aussi voulu rompre avec la couleur bleue habituelle des panneaux photovoltaïques pour élargir leur palette de couleurs. Tous les panneaux ont ainsi été revêtus d’une couche dichroïque, dont la couleur change subtile-ment suivant la distance et l’angle de vue de l’observateur. » Cette façade « impression-niste » rend ainsi hommage aux grands maîtres de ce courant artistique, qui « voyaient dans l’innovation technologique un moyen de fabriquer de la poésie et des émotions », assure Jacques Ferrier.

Q ui a dit que les contraintes techniques liées à la haute performance énergétique d’un bâtiment bridaient la liberté créatrice de l’archi-

tecte ? Le nouveau siège de la Métropole Rouen Normandie ou « Hangar 108 », situé sur la rive gauche de la Seine, au cœur du futur écoquartier Flaubert, balaie cette idée reçue. Le maître d’ouvrage a mis la barre très haut : il souhaitait faire de ce bâtiment admi-nistratif de 8 000 m2 la figure de proue envi-ronnementale de l’écoquartier. « Nous avons choisi de le labelliser “Passivhaus” et d’en faire dans le même temps un bâtiment à énergie positive (Bepos) », décrit Frédéric Boyère, responsable technique de la Métropole Rouen

Le « 108 », nouveau siège de la Métropole Rouen Normandie, marie très hautes performances énergétiques et qualité architecturale. Labellisé « Passivhaus », ce bâtiment à énergie positive a été conçu par l’architecte Jacques Ferrier en référence aux peintres impressionnistes. Sa construction fut un véritable défi lancé à l’entreprise générale, Sogea Nord-Ouest.

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Enveloppe I 25BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

UN BÂTIMENT À ÉNERGIE POSITIVE AU PAYS DES IMPRESSIONNISTES

RELEVER LES DÉFIS ÉNERGÉTIQUESLa réalisation de cet ambitieux projet pictural doté de deux corps de bâtiments obliques a été confiée en 2015 par la Métropole à l’entre-prise générale Sogea Nord-Ouest (filiale de Vinci Construction). L’entreprise avait fort à faire, car le label Passivhaus suppose d’at-teindre de très hautes performances en termes de besoin de chaleur/refroidissement, d’étanchéité à l’air et de consommation totale d’énergie. Les besoins de chaleur/refroidisse-ment devaient ainsi demeurer inférieurs à 15 kWh/(m².an). « Vue la complexité géomé-trique du bâtiment, c’était une véritable gageure de réduire tous les ponts thermiques et les fuites d’air parasites, décrit Laurent Pioton, chef de l’agence Sogea Nord-Ouest. Mais nous y sommes parvenus ! » Pour garantir ces performances énergétiques, ainsi que la qualité architecturale, l’entreprise a fait le choix de construire le bâtiment avec les outils du BIM. « Le BIM nous a aidés à gérer la complexité du projet, en permettant d’identifier en amont les “conflits” entre ouvrages, et surtout de simplifier les syn-thèses techniques et architecturales », pour-suit Laurent Pioton.Pour limiter les apports énergétiques exté-rieurs, plusieurs dispositifs complémentaires ont été mis en place. Une pompe à chaleur prélevant les calories dans le sous-sol à l’aide de 35 sondes géothermiques implantées à 100 m de profondeur a ainsi été installée. La ventilation double flux permet pour sa part de récupérer de la chaleur sur l’air extrait. Les panneaux de verre (façade nord) ou photovol-taïques (façade sud) constituant la double enveloppe forment quant à eux autant de brise-soleil positionnés de manière à laisser passer la lumière d’hiver et à stopper les chauds rayons d’été.

RENDRE AUTONOME L’EXPLOITATION DU BÂTIMENTMais le dispositif le plus innovant est sûre-ment le système de ventilation nocturne. « Durant les chaleurs estivales, toutes les fenêtres s’ouvrent automatiquement la nuit pour rafraîchir le bâtiment via un système motorisé asservi à la gestion technique du bâtiment (GTB) », détaille Laurent Pioton. Cette ventilation naturelle, qui permet de réduire les apports extérieurs pour le refroi-dissement, peut aussi être activée pendant les heures de travail. « Afin de procurer une plus grande liberté aux usagers du bâtiment, nous

souhaitions qu’ils puissent ouvrir les fenêtres lorsqu’ils le désirent », décrit Jacques Ferrier. Cette liberté a une contrepartie technique : dès qu’une fenêtre s’ouvre, un capteur commande l’arrêt local et momentané du système de ventilation, afin d’économiser de l’énergie. On le perçoit, la superposition des systèmes automatisés destinés à minimiser la consom-mation d’énergie rend complexe l’exploitation du bâtiment. C’est pourquoi le maître d’ou-vrage a souhaité impliquer le plus tôt possible le titulaire du contrat d’exploitation, Engie Axima. « Les équipes d’exploitation étaient sur place dès la fin de la phase de travaux, pendant la livraison, et leur présence était quotidienne durant les six premiers mois de fonctionnement, précise Frédéric Boyère.

Après une assez longue période de réglages et de mises au point, nous sommes désormais en vitesse de croisière. » Les fortes chaleurs de l’été dernier, au cours duquel le thermomètre a atteint les 35 °C, ont permis de tester et de constater l’efficacité du système mis en place. « En fin de journée de canicule, nous atteignions une température maximale de 25-26 °C dans les bureaux. Celle-ci redescendait le matin à 22 °C grâce à la ventilation naturelle nocturne, le tout sans aucun apport extérieur », se félicite Frédéric Boyère. Finalement, le « 108 », comme l’ap-pellent désormais familièrement ses utilisa-teurs, est totalement autonome en énergie pendant l’été, et produit globalement sur l’année autant d’énergie qu’il en consomme. J

Le bâtiment est doté d’une double enveloppe intégralement composée de panneaux de verre et photovoltaïques.

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B Â T I M É T I E R S J SEPTEMBRE 2011

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Les mains courantes dans les ERPLes mains courantes en bois, en métal ou tout autre matériau, ont une fonction de guidage et de sécurité, notamment pour les personnes à mobilité réduite, les malvoyants, les personnes âgées ou les enfants. Il faut différencier le garde-corps (norme Afnor NF P01-012, protection contre les risques de chutes) et la main courante (barre fixée contre le mur intérieur d’un escalier ou d’une circulation pour permettre de le gravir en toute sécurité).

LA RÉGLEMENTATIONLes points clés de la réglementation pour les établissements recevant du public (ERP) en construction neuve sont :

• Toute main courante doit répondre à 4 exigences :– être située à une hauteur comprise entre 0,80 et 1,00 m. Toutefois,

lorsqu’un garde-corps tient lieu de main courante, celui-ci devra être situé, pour des motifs de sécurité, à la hauteur minimale requise pour le garde-corps ;

– se prolonger horizontalement de la longueur d’une marche au-delà de la première et de la dernière marche de chaque volée, sans pour autant créer d’obstacle au niveau des circulations horizontales ;

– être continue, rigide et facilement préhensible ;– être différenciée de la paroi qui la supporte grâce à un éclairage

particulier ou à un contraste visuel.

• Une main courante de chaque côtéL’escalier, quelle que soit sa conception, doit comporter une main courante de chaque côté.

• Largeur minimaleLa largeur minimale entre deux mains courantes doit être de 1,20 m. Il est recommandé que l’escalier présente à hauteur d’épaule au minimum la même largeur que les autres circulations, afin de pouvoir s’y croiser. Dans le cas d’un escalier encloisonné, la largeur

POUR EN SAVOIR PLUS• FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00, www.metal-pro.org• FFB-CMP (Fédération française du bâtiment charpente, menuiserie, parquets), tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr

de 1,20 m imposée entre deux mains courantes conduit à une largeur entre parois de 1,40 m. Dans le cas où un garde-corps tient lieu de main courante, la largeur de l’emmarchement peut être légèrement inférieure à 1,40 m, mais le passage mesuré à hauteur des épaules sera suffisant.

LES RECOMMANDATIONS• La circulaire du 30/11/2007Il est important de bien mettre en œuvre le prolongement de la main courante pour la sécurité des usagers qui empruntent les circulations communes adjacentes. Il pourra être judicieux par exemple, lorsqu’un escalier non encloisonné débouche perpendiculairement à une circulation, d’aménager ce prolongement parallèlement à l’axe de cette circulation en épousant l’angle du mur. Autre cas de figure : un escalier débouchant dans un grand volume (hall, par exemple), soit au milieu du volume, soit le long d’un mur. Du côté mur, la main courante sera prolongée de la longueur d’une marche. Du (ou des) côté(s) garde-corps, la main courante ne peut dépasser sans risque de créer un obstacle indétectable par une personne aveugle ou malvoyante. Dans ce cas, c’est le garde-corps qui devra se prolonger de la longueur d’une marche.Lorsque c’est possible, il est souhaitable que la main courante soit également continue au droit des paliers d’étage de manière à éviter une rupture de guidage pour les personnes aveugles ou malvoyantes et une rupture d’appui pour celles ayant des difficultés à se déplacer. De plus, il est recommandé par la circulaire d’application qu’une main courante soit installée dès que la pente dépasse 4 % sur le cheminement.

• Le site accessibilité-bâtiment(1) (ministère chargé du Logement)L’exigence de continuité de la main courante a pour but de permettre à une personne, en particulier mal ou non-voyante, de ne pas lever la main de la main courante. On peut donc considérer qu’une main courante est continue quand elle permet à la main d’être guidée sans discontinuité. Les mains courantes constituées de plusieurs éléments distincts peuvent être considérées comme accessibles si elles ne présentent pas d’espacements trop importants qui créeraient un risque que la main se “perde”.

• Le guide technique Comment faire des garde-corps ? (2) Il précise qu’il est recommandé d’installer une seconde main courante à hauteur intermédiaire (environ 70 cm) pour permettre l’accès des enfants et des personnes de petites tailles. De plus, cette seconde main courante doit être déportée pour laisser un passage libre de 50 mm minimum au droit des montants (dans ce cas, bien veiller avec l’architecte et les autres corps d’état que la largeur entre deux mains courantes reste bien d’au moins 1,20 m).

(1) http://www.accessibilite-batiment.fr/questions-reponses/erp-neufs/f-circulations-interieures-verticales-article-7.html#c225(2) Comment faire des garde-corps ? Conception et mise en œuvre, Collection recherche développement métiers, Union des métalliers, 2009, publié par la SEBTP.

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Enveloppe I 27BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

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Réalisé par le Syndicat européen de la protection solaire (ES-SO ; European Solar-Shading organization), le guide Protection solaire pour des bâtiments durables et à basse consommation est désormais disponible en français. Présenté début 2018 au salon R+T dans sa version anglaise, il balaye l’ensemble des aspects techniques sur lesquels stores et volets peuvent influer : économies d’énergie pour le chauffage et la climatisation, diminu-tion de la température intérieure en été, gestion de la lumière naturelle pour le confort des occupants… Il se destine plus particulièrement à un public de fabricants et d’installateurs de stores et volets, et vise à permettre à chacun d’acquérir de nouvelles connaissances, de s’ouvrir à de nouvelles perspectives, utiles notamment pour les relations avec ses clients. Le guide s’articule en cinq grandes parties, assorties d’explications techniques et d’illustrations ouvrant sur ce qui se fait de plus exigeant en la matière. Le premier chapitre reprend des éléments de base concernant les principes qu’il convient de prendre en compte pour évaluer la performance des dispositifs de protection solaire (spectre solaire, position du soleil, comportement des matériaux face aux rayonnements...). Le deuxième chapitre présente l’apport des produits sur l’isolation des parois vitrées. Il aborde la notion de coefficient U (coefficient de transmission ther-mique) et de résistance thermique addi-tionnelle (ΔR) apportée par la présence d’un store ou d’un volet, et explique leurs modes de calcul en fonction des normes européennes ou internationales.

Le troisième chapitre s’attarde sur la notion de facteur solaire, c’est-à-dire la fraction d’énergie qui est transmise à l’intérieur d’un bâtiment par rapport à l’énergie solaire extérieure. Le facteur solaire s’exprime en pourcentage : une valeur de 10 % signifie par exemple que 10 % de l’énergie solaire reçue sur une paroi vitrée passe à l’intérieur du bâti-

ment. Ce facteur solaire est déterminant pour calculer l’apport de chaleur poten-tielle par l’extérieur et évaluer la perfor-mance de différents types de volets ou stores utilisés. Là encore, les différents modes de calcul sont présentés et le guide rappelle l’existence d’une base de données européenne sur les produits, qui évalue de manière indépendante leurs spécifications et performances. Des informations de plus en plus exi-gées lors de la conception des bâtiments.

Le chapitre suivant propose un tour d’horizon de l’influence des stores sur la transmission de la lumière et les fonctionnalités qui vont avec (contrôle de l’éblouissement, performance d’obs-curcissement, vue vers l’extérieur…). Le guide propose des explications sur l’évaluation de cette transmission lumi-neuse selon les normes européennes et sur les classes de produits existantes. La dernière partie est consacrée à la qualité de la lumière du jour et au confort des occupants. Elle souligne l’importance de la lumière du jour pour la santé, le bien-être et les performances au travail

ou à l’école, et reprend les caractéris-tiques de celle-ci. Elle conclut qu’il est essentiel de choisir une combinaison de vitrages et de protections solaires dynamiques permettant de réduire à la fois les consommations de lumière artificielle, de climatisation et de chauf-fage, tout en profitant des bienfaits de la lumière du jour.

À partir de ce guide, le syndicat européen a développé deux référentiels de forma-tion. L’un, de niveau « élémentaire », reprenant les différentes notions de base et l’autre, de niveau « confirmé », où le stagiaire entre dans le détail des calculs des échanges thermiques du bâtiment avec ou sans protections solaires. L’objectif du syndicat européen est d’ac-corder un label (« Smart Solar Shading ») aux entreprises dont les collaborateurs auront été formés. En France, il est prévu de monter ces formations en y ajoutant des spécificités régionales ou réglemen-taires et d’en faire des formations qua-lifiantes. Ce travail devrait être effectué en 2019 pour des premières sessions en 2020. J

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en savoir plus

• Guide en ligne sur www.actibaie.org• Label et base de données européenne www.es-so.com• Actibaie-FFB (Groupement professionnel des portes, portails, volets et stores), tél. : 01 40 55 13 00, www.actibaie.org

LA PROTECTION SOLAIRE POUR DES BATIMENTS DURABLES ET A BASSE CONSOMMATION

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Comment les volets et stores réduisent l'énergie nécessaire aux bâtiments et améliorent le confort thermique et visuel des utilisateurs.

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Actibaie-FFB propose un guide technique de référence sur l’influence des stores et volets dans l’équilibre énergétique et le confort naturel du bâtiment. Des formations en lien avec ce contenu technique sont d’ores et déjà envisagées.

STORES ET VOLETS DES ALLIÉS POUR LES ÉCONOMIES D’ÉNERGIE ET LE CONFORT

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28 I Enveloppe BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

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Vers 20 ans, Javi Santos tombe amou-reux. Amoureux des enduits. Enfin, pas exactement en fait. Il tombe plutôt amou-reux de la fille d’un entrepreneur en rava-lement de façade… Et en gendre modèle, il prend la règle, la taloche, le gratton et entre dans le métier. Il va goûter pendant presque 15 ans à l’application d’enduit sur pavillons neufs, immeubles collectifs et parfois quelques belles demeures. En 1992, il se sépare et crée, quatre ans plus tard, son entreprise, épaulé par Sandrine, sa nouvelle compagne. Il se spécialise alors dans la restauration des façades. « J’aime le travail bien fait, les maisons qui ont une histoire que l’on peut faire rejaillir ou mettre en valeur », explique-t-il.

« Quand on passe de la façade tout-venant à la restauration de façades tradi-tionnelles, on entre dans un autre rapport au temps, un autre état d’esprit. Pas seu-lement parce que le bâti que l’on travaille est chargé d’histoire, mais simplement parce qu’on va prendre le temps : le temps du contact avec le client pour écouter ses attentes, le conseiller ou l’orienter, le temps “d’écouter” la façade, son vécu, ses atouts et ses fragilités. Pour pouvoir choisir les meilleurs produits et options techniques pour la restaurer et l’embellir, et ensuite le temps d’un chantier dont l’objectif n’est pas seulement de livrer un produit dans les temps mais bien de livrer un travail bien fait. Nous prenons donc le temps de protéger le chantier,

l’environnement. Nous respectons les habitants. » D’ailleurs, Javi Santos est fier de son tra-vail et de celui de sa dizaine de salariés. Il n’hésite donc pas à signer les façades d’un pochoir au nom de l’entreprise. C’est lui qui assure la partie commerciale, les devis et le suivi de chantier, instaurant une relation de confiance. La SAS 2FSR est mainte-nant connue dans la région, et les clients arrivent par le bouche-à-oreille. Ce sont essentiellement des particuliers, parfois des mairies, des maisons de Champagne et quelques syndicats de copropriétés.

Si les gestes et la plupart des techniques d’application sont identiques que l’on travaille sur une façade en parpaing ou sur un ancien bâti, la préparation du chantier, du mur, les supports et les produits à appliquer vont chan-ger. De manière exceptionnelle, Javi Santos fait des recettes de chantier pour ses produits. Il utilise générale-ment des produits industrialisés, prêts à l’emploi. « Notre industriel propose une gamme spécialisée en restauration dont les produits me conviennent. Cela permet d’obtenir à coup sûr une teinte régulière et présente une facilité d’emploi indéniable. Leur service technique est assez pointu et en tant qu’entreprise référente de la marque, je peux tester les produits en avant-première, donner mon avis, expri-mer des besoins spécifiques. C’est une

relation de confiance qui s’est construite depuis une vingtaine d’années avec eux. »

Chaque chantier est différent. « On peut toujours avoir des surprises et il faut s’adapter. Par exemple, sur une belle demeure bourgeoise du centre de Reims, nous avons réalisé un hydrogommage de la façade avant pour laisser les briques et les encadrements en pierre apparents, mais à l’arrière, nous sommes tombés sur des briques mal conservées et des carreaux de terre crue que nous avons dû enduire, détaille Javi Santos. Il faut aussi avoir la patience et le goût du détail. Nous sommes spécialisés dans les enduits – façon pierre, façon brique, bois… – et nous taillons des ornements en relief (fleurs, emblème ou bouteilles de champagne...). »

L’artisan regrette que le métier n’attire plus les jeunes. « Pourtant, lorsque l’on travaille à restaurer une église, une belle maison de maître, une cave de Champagne, c’est extrêmement valorisant. » C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles il prodigue conseils et enseignements au CFA et au GRETA de Reims, qui forment de nouveaux enduiseurs-façadiers. J

La grandeur d’une œuvre architecturale n’est possible que grâce à l’exigence apportée au moindre détail. Certifi cation connue et reconnue de tous, NF vous assure qualité et fi abilité à tous les niveaux.Pour les petits comme pour les grands travaux, choisissez la sérénité, choisissez des produits certifi és NF.

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ARTISAN FAÇADIER QUAND LA MAISON SE REFAIT UNE BEAUTÉDepuis plus de 35 ans, Javi Santos travaille dans le domaine de la façade. Et son dada, c’est la rénovation des bâtis anciens autour de Reims. Il témoigne de cette autre facette des façades : celle où l’on prend son temps, où l’on s’applique et s’implique.

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J’aime le travail bien fait, les maisons qui ont une histoire

que l’on peut faire rejaillir ou mettre en valeur. On peut toujours avoir des surprises et il faut s’adapter. Javi SANTOS, dirigeant de 2FSR (Marne).

Fier de son travail et de celui de son équipe, Javi Santos signe les façades restaurées du nom de son entreprise.

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30 I Enveloppe BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

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La pose de terrasse en bois s’est beaucoup développée ces dernières années, mais non sans quelques déconvenues du côté des clients. Lames qui changent de couleur, s’écartent, vrillent, autres singularités qui apparaissent après réception de l’ouvrage… Il s’agit parfois des évolutions normales d’un bois qui travaille, et parfois de vraies malfaçons. Dans tous les cas, les litiges sont nombreux. « C’est en suivant une journée de formation sur la sinistralité sur les terrasses en bois, concernant notamment ce qui pouvait les rendre impropres à leur usage, que je me suis rendu compte combien ces ouvrages, qui semblent souvent abordables à n’importe qui, nécessitent en réalité un savoir-faire et des connaissances assez poussées », témoigne Guy-Pierre Blanc, dirigeant de l’Atelier du bois, entreprise spécialisée en menuiserie à Puygouzon dans le Tarn.

En effet, les professionnels qui posent des plate-lages en bois sont d’origines diverses : paysagistes, menuisiers, maçons, charpentiers… Quand ils ne sont pas spécialisés dans ces ouvrages, il arrive qu’ils ne maîtrisent pas certaines prescriptions. On constate alors l’emploi de bois inadaptés, de bois mal séchés, de visserie non conforme…, qui peuvent donner lieu à de nombreux désordres. Face à cet état de fait, une seule solution : se for-mer aux exigences des platelages bois définies dans le NF DTU 51.4 « Platelages extérieurs en

bois » dont la révision vient d’être achevée (voir encadré) et, dans le cas d’emploi de matériaux non couverts par le NF DTU 51.4 (produits dits « non traditionnels » tels que les platelages en bois acétylés ou en bois polymère, par exemple), bien se référer aux Avis techniques et aux recomman-dations des fabricants. En matière de terrasses en bois, le professionnel a un véritable devoir de conseil à endosser. Le bois est un matériau vivant qui nécessite de l’entretien. Il va donc évoluer avec le temps. Mal entretenu, l’ouvrage peut devenir inesthétique, voire dangereux. « Il est essentiel de bien informer le client de l’évolution probable de sa terrasse, et ce dès le devis, précise Guy-Pierre Blanc. Pour ma part, je prends soin de lui expliquer que le bois va ternir et griser avec le temps, que certaines irrégularités dans

l’espacement des lames ou un léger désaffleur sont normaux, que sa terrasse va nécessiter un entretien et une maintenance (nettoyage à l’eau douce et sans jet à haute pression, vérification des échardes…). Et je consigne le tout par écrit. Cela reprend une synthèse des préconisations et des marges acceptées par le NF DTU 51.4. Par exemple, l’écartement des lames peut varier de 3 à 6 mm et, si moins de 3 à 6 % de lames défec-tueuses apparaissent, elles sont du ressort du client et non de l’entreprise. Ainsi informé, le client peut alors faire un achat éclairé. »

Par ailleurs, la réglementation est particuliè-rement complexe au regard des questions de garantie décennale ou biennale. Il est conseillé de prendre l’avis de son assureur au moment du devis, pour savoir si l’assurance va considérer l’ouvrage comme du bâti ou non, et quels types de désordres sont couverts. Quand les litiges se déclarent, la justice regarde notamment si l’ouvrage est devenu impropre à sa destination. Mais l’évaluation est assez variable dans la jurisprudence. Dans tous les cas, il est primor-dial d’établir avec le maître d’ouvrage le procès-verbal de réception, sans lequel l’assurance de l’entreprise de travaux ne peut s’appliquer. J

(1) Documents téléchargeables sur www.etancheite.com

De nombreux litiges sont constatés aujourd’hui en matière de terrasse en bois. Pour les éviter, les professionnels, notamment non spécialisés, doivent mieux se former aux exigences de ces ouvrages et, surtout, bien informer leurs clients de l’évolution normale dans le temps d’un platelage extérieur en bois.

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NF DTU 51.4 : la révision apporte des clarificationsLa révision du NF DTU 51.4, dont la parution est prévue fin décembre 2018, consiste essentiellement à mieux distinguer les différents types d’ouvrage. La version 2010 définissait deux types de conception : l’une classique, piégeante pour l’eau, et une autre, drainante, conférant une plus grande durabilité au regard des phénomènes de dégradation biologique (via notamment l’ajout de patins entre les lambourdes et les lames pour éviter les contacts bois/bois). La nouvelle version opère une distinction supplémentaire selon l’usage auquel est destinée la terrasse : elle définit des prescriptions différentes selon qu’il s’agit de la terrasse d’un particulier ou d’une terrasse accueillant du public (qui va donc subir une charge plus importante). Par ailleurs, la nouvelle version clarifie la frontière d’une part, entre les ouvrages qui relèvent d’une structure extérieure en bois et dépendent du NF DTU 31.1 « Charpente », et d’autre part, ceux qui relèvent d’un ouvrage d’étanchéité (terrasses en bois sur un toit par exemple) et ceux qui sont réellement de simples platelages bois couverts par le NF DTU 51.4. Notons que ce dernier ne vise pas les platelages bois sur plots mis en œuvre comme protection de toitures-terrasses et balcons étanchés, encadrés par des règles professionnelles spécifiques (1).

MISE EN ŒUVRE DE PLATELAGES EXTÉRIEURS EN BOIS SE FORMER ET BIEN INFORMER LES CLIENTS

Il est essentiel de bien informer

le client de l’évolution probable de sa terrasse, dès le devis. Je prends soin d’expliquer que le

bois va ternir et griser avec le temps. Guy-Pierre Blanc, dirigeant de l’Atelier du bois (Tarn).

en savoir plus

UMB-FFB (Union des métiers du bois), tél. : 01 40 69 57 40, www.umb.ffbatiment.fr

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BÂTIMÉTIERS n°53Décembre 2018

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I 33

Réseaux de protection incendie Quels sont les textes de référence ?P. 33

Prévention des intoxications au monoxyde de carboneP. 34

Fluides frigorigènes HFC Accompagner le client vers des solutions de substitution P. 37

Assainissement non collectif Rappel des points de vigilance P. 39

Sécurité incendieUn marché à la portée des électriciensP. 40

Équipements techniques

Ainsi, tout système automatique d’extinction d’incendie, du moment qu’il fonctionne avec de l’eau, est désormais admis dans les ERP de type M (magasins de vente et centres commerciaux). L’exigence de dispo-ser d’un système du type sprinkler est supprimée. Pour avoir une vue d’ensemble des règles de protection incendie en vigueur dans les maga-sins et commerces, il convient de distinguer le type d’établissement et le type de dispositif (tableau ci-dessous). Les robinets d’incendie armés (RIA) permettent une intervention rapide sur un feu naissant, en attendant les secours. Ils sont alimentés en eau de manière permanente pour être immédiatement opération-nels. Deux référentiels normatifs encadrent l’installation et la main-tenance des RIA :

• norme NF S 62-201 pour les règles d’installation et de maintenance ;• norme NF EN ISO 6708 pour les composants du réseau de tuyauterie. La norme NF S 62-201 stipule que le nombre ainsi que le choix des RIA et de leurs emplacements doivent être tels que :• toute la surface des locaux puisse efficacement être atteinte, compte tenu de l’agencement des locaux et de leur destination d’utilisation ;• tout point de la surface des locaux puisse être couvert par au moins deux jets en position « diffusé ». La portée à prendre en compte en diffusion est de 3 m. Cette même norme précise également les règles d’inspection et de maintenance préventive des installations. Les systèmes d’extinction automa-tique de type sprinklers assurent une protection automatique contre

l’incendie ; leur rôle est de déceler un début d’incendie, de donner l’alarme et de contenir le feu. Les exigences relatives à la fabrication et aux perfor-mances des sprinklers sont précisées dans la norme NF EN 12259-1+A1/A3. Pour les conditions d’installation et de maintenance des sprinklers, on se référera à la norme NF EN 12845, qui précise notamment les règles de répartition et les essais préalables à la mise en service. Les colonnes d’incendie (sèches ou en charge). Leurs conditions d’ins-tallation et de maintenance sont précisées dans la norme NF S 61 759 qui mentionne :• les prescriptions de mise en œuvre applicables aux colonnes proprement dites ainsi qu’aux prises d’incendie ;• les essais préalables à la mise en service (avec des modèles de rap-ports d’essais). J

RÉSEAUX DE PROTECTION INCENDIE QUELS SONT LES TEXTES DE RÉFÉRENCE ? Le contexte règlementaire de la protection incendie a relativement peu évolué ces dernières années, sauf en ce qui concerne les magasins et commerces. En effet, l’arrêté du 13 juin 2017, entré en vigueur le 1er juillet 2017, a modifié certaines dispositions notamment pour faciliter le recours aux solutions technologiques innovantes.

S’engager dans une démarche de qualification L’entreprise souhaitant intervenir sur l’installation ou la maintenance des réseaux de protection incendie peut s’engager dans une démarche de qualification Qualibat 5112 et Qualibat 5113.La certification APSAD n’a pas de caractère obligatoire mais elle est reconnue par les assureurs. Il est fréquent que ceux-ci exigent de leurs assurés qu’ils fassent appel à des professionnels certifiés APSAD. Les référentiels de certification dépendent du type d’équipement. Par exemple : • pour les RIA : référentiels APSAD J5 (validation des installations) et APSAD F5 (maintenance) ;• pour les colonnes d’incendie : référentiels APSAD J3 (validation de l’installation) et APSAD F3 (maintenance).Les certifications de validation et de maintenance peuvent être obtenues simultanément. Pour connaître les référentiels : www.cnpp.fr

LA LÉGISLATION EN VIGUEUR DÉPEND DU DISPOSITIF ET DU TYPE D’ÉTABLISSEMENT

Établissements recevant du publicImmeubles

de grande hauteur

Établissements recevant

des travailleurs

Robinets d’incendie

armés

Règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les ERP

(approuvé par l’arrêté du 25 juin 1980 et modifié) Arrêté du 30 décembre 2011 modifié Article

R.4227-30 du

Code du travail

Systèmes d’extinction

automatiqueArrêté du 12 octobre 2006,

arrêté du 13 juin 2017 (ERP catégorie M)(1)

Colonnes d’incendie

Règlement de sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans les ERP (approuvé par l’arrêté du

25 juin 1980 et modifié) : section 2, sous-sections 4 et 5

Arrêté du 30 décembre 2011 modifié,

article GH 54 et GH 55

(1) À noter que pour les ERP de catégorie M (magasins et commerces), l’arrêté du 13 juin 2017 actualise les règles de sécurité et d’incendie. Ainsi, tout système automatique d’extinction d’incendie, du moment qu’il fonctionne avec de l’eau, est désormais admis. L’exigence de disposer d’un système du type sprinkler est supprimée.

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34 I Équipements techniques BÂTIMÉTIERS n°53Décembre 2018

Comment parler du risque au client ? Le taux normal de CO dans une maison d’habitation est de 0,5 à 5 ppm. Si la mesure montre un taux supérieur à 10 ppm, j’édite le ticket d’analyse et j’alerte le client. En fonction du taux de CO, je lui expose la meilleure solution possible pour remédier à l’anomalie. Je veille à utiliser des mots simples, je suis transparent sur la nature du risque sans être anxiogène.

En cas de risque élevé, jusqu’où le professionnel peut-il aller ?Si le risque est élevé, nous pouvons fermer le compteur gaz ou consigner l’équipement. En général, ces situations sont extrêmement tendues car les conséquences sur la vie des gens sont lourdes. Il faut être conscient que le client peut rallumer l’installation après le départ du pro-fessionnel, mettant en danger la vie des membres de la famille. En cas de doute sur ce type de comportement, il ne faut pas hésiter à faire intervenir les services d’urgence gaz ou les pompiers afin qu’ils scellent le compteur.

Comment le professionnel exerce-t-il son devoir de conseil ? Le devoir de conseil est une obligation qui concerne tous les professionnels et dont le non-respect peut être lourd de conséquences. Le professionnel est le sachant, il est à même d’évaluer une situation et de décider des mesures à prendre. Il a l’obligation d’informer le client sur la nature de l’inter-vention, sur les choix techniques effectués et sur les conséquences et les risques liés à ces choix. En cas de litige,

c’est au professionnel d’apporter la preuve qu’il a effecti-vement et suffisamment informé son client. Le devoir de conseil doit donc s’accompagner d’une collecte de preuves montrant que ce conseil a effectivement été délivré. En intervention, nous nous appuyons sur plusieurs docu-ments. En entrant sur place, nous effectuons un état des lieux préalable afin de repérer immédiatement d’éven-tuelles anomalies comme des entrées d’air bouchées par exemple. En présence d’une telle situation, je le note sur l’état des lieux et je demande au client de déboucher les entrées d’air en ma présence ; s’il refuse, je lui fais signer une décharge. Le professionnel peut prendre des photos ou des vidéos des anomalies rencontrées. Puis, il faut systématiquement émettre un bon d’intervention ou une attestation d’entretien. Les anomalies y sont notées. Il est également obligatoire d’informer le client sur la date du prochain entretien de son matériel. De retour à l’entreprise, s’il a notifié une anomalie, par exemple un défaut de ven-tilation, le professionnel adresse au client un devis de mise en conformité. En ce qui nous concerne, dans les cas extrêmes où nous avons fermé un compteur ou consigné une chaudière, je le notifie immédiatement par courrier recommandé au bureau de contrôle.

Conseillez-vous l’usage d’un détecteur de monoxyde de carbone ? Le détecteur de CO n’est pas obligatoire. Cependant, je le recommande vivement en présence d’un conduit de cheminée à tirage naturel. Dans ce cas, il faut orienter le client vers un matériel certifié NF. J

PRÉVENTION DES INTOXICATIONS AU MONOXYDE DE CARBONEINSTALLATEURS ET MAINTENEURS EN PREMIÈRE LIGNEInodore, incolore, non irritant : certains médecins qualifient le monoxyde de carbone de « tueur silencieux ». Chauffagistes et techniciens de maintenance sont en première ligne dans la prévention des intoxications et la détection des situations à risque chez le particulier. Un rôle qui demande pédagogie et sang-froid face à des situations humaines parfois difficiles. Sans jamais oublier le devoir de conseil du professionnel.

Le devoir de conseil est une obligation qui concerne tous les professionnels.

Emmanuel MARTIN, dirigeant de l’entreprise de maintenance Celsius en Moselle, président de la filière gaz et fioul de l’UECF-FFB, partage son expérience.

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Équipements techniques I 35BÂTIMÉTIERS n°53Décembre 2018

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POURQUOI LE MONOXYDE DE CARBONE EST-IL AUSSI DANGEREUX ?

1 Selon le ministère de l’Intérieur, il y aurait en France environ 5 000 intoxications au CO par an, responsables de 1 000 hospitalisations et 100 décès (chiffres 2012).

Les pics d’intoxications sont souvent liés aux phénomènes météorologiques inhabituels (épisode de froid intense, vague de neige ou verglas) ; les habitants ont alors tendance à augmenter le chauffage et à calfeutrer les aérations. 2 Le monoxyde de carbone est

un gaz asphyxiant. Il est capté et transporté par l’hémoglobine, à

la place de l’oxygène, depuis l’appareil respiratoire jusqu’aux différents organes du corps. Il pénètre ensuite dans les cellules. Le traitement est un apport massif d’oxygène pur, via un masque ou, dans les cas les plus graves, un caisson hyperbare. Il n’est cependant pas rare que les intoxications graves laissent des séquelles à vie.

4 Toute personne ayant connaissance d’une intoxication par le CO avérée ou suspectée

doit la signaler à l’ARS (Agence régionale de santé) ou au centre antipoison.5 Les pellets (granulés du bois), en l’absence de toute

combustion, peuvent libérer du CO, provenant de l’oxydation des acides gras du bois(1). Leurs lieux

de stockage doivent être ventilés de façon suffisante et permanente. La vigilance des professionnels est de mise lors de leur manutention et en présence de lieux de stockage confinés.

(1) Pour plus d’information, consulter le site de l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité).

3 La gravité d’une intoxication au CO dépend de la concentration de gaz dans l’air, de la durée d’exposition et de la personne concernée. Enfants, femmes enceintes

et personnes âgées sont les plus vulnérables. Il convient d’être attentif aux symptômes : nausées, vomissements, fatigue, migraines (pour les intoxications faibles), perte de connaissance, coma (pour les intoxications aiguës). Les animaux sont concernés au même titre que les humains.

GUIDER LE CLIENT VERS LES BONNES SOURCES D’INFORMATION

Pour amorcer un dialogue avec le client, le professionnel peut s’appuyer sur les sites grand public suivants. On y trouve notamment un tableau des symptômes de l’intoxication : • www.stopmonox.com• bit.ly/BM53- InterieurGouv • bit.ly/BM53-InfosINPES

en savoir plus

UECF- FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr

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Équipements techniques I 37BÂTIMÉTIERS n°53Décembre 2018

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Le marché du refroidissement se porte bien. Les besoins augmentent au niveau mondial et, selon certains experts, vont croître bien plus vite que la consommation mondiale d’énergie. Cependant, après avoir déjà vécu la fin des HCFC (hydro-chlorofluorocarbures), les professionnels doivent désormais abandonner les hydro-fluorocarbures (HFC) à fort potentiel de réchauffement planétaire (PRP). En effet, les quantités de fluides HFC disponibles sur le marché, réglementairement plafon-nées depuis 2015, sont amenées à décroître de façon significative, par paliers : 100 % en 2015 ; 63 % en 2018-2020 ; 45 % en 2021-2023 ; 31 % en 2024-2026.Les pourcentages font référence à la quantité moyenne de fluides mise sur le marché entre 2009 et 2012, exprimée en tonnes équivalent C02. Cet indicateur corrèle les quotas au PRP des fluides. En programmant ainsi la raréfaction des fluides HFC, l’objectif du législateur est d’inciter le marché à glisser vers les fluides à faible PRP, et les fabricants à concentrer leurs efforts de recherche-développement sur des solutions nouvelles. En outre, concernant la climatisation, les quotas s’accompagnent de restrictions : dès 2020, les climatiseurs mobiles autonomes neufs avec un HFC à PRP ≥ 150 seront interdits. À partir de 2025, les split-systèmes neufs dont la charge en fluide est inférieure à 3 kg et contenant un HFC avec un PRP ≥ 750 le seront également.

Les entreprises de maintenance en clima-tisation, froid et conditionnement d’air n’ont pas d’autre choix que de changer leurs habitudes, se tourner vers les fluides à faible PRP et accompagner à court et à moyen termes le client vers des solutions de substitution. Celui-ci doit être informé des enjeux réglementaires et conseillé sur les alternatives. Il va devoir choisir entre prolonger son installation (par retrofit ou

drop-in) ou la remplacer par un équipe-ment utilisant un fluide autorisé à long terme. Si le coût financier d’une prolon-gation est moindre, le risque technique est, lui, plus élevé (par exemple baisse de puissance ou de performance, difficultés de réglage). L’âge de l’équipement est un critère déterminant. Il appartient à l’entre-prise d’éclairer le choix du client en appor-tant, par écrit : un diagnostic ; le rappel de la réglementation ; la présentation des solutions avec risques, limites et coûts ; la préconisation de l’entreprise, devisée.

Les alternatives aux hydrofluorocar-bures sont actuellement l’ammoniac, les hydrocarbures et le dioxyde de carbone. L’avantage des hydrofluorocarbures est leur stabilité. Or, c’est précisément cette stabilité qui pose problème au niveau environnemental, la destruction des molécules dans l’atmosphère étant très longue. Les alternatives sont des molé-

cules moins stables, pouvant présenter des risques de toxicité, d’inflammabilité ou nécessitant une mise en œuvre sous pression plus élevée. De nouvelles com-pétences et une adaptation des normes de sécurité seront nécessaires. La quantité de HFC disponible sur le marché se raréfiant, une vigilance accrue s’impose lors des phases de contrôle d’étanchéité, de charge et de récupération des fluides. L’entreprise veillera à ce qu’il n’y ait aucun rejet dans l’atmosphère, pas de dégazage ni de rechargement d’un circuit présentant un risque de fuite. Lors du démantèlement d’une installation, les fluides seront récupérés. Enfin, il est rap-pelé que l’entreprise a des obligations en matière de contrôle d’étanchéité. Celles-ci dépendent de la quantité de fluide dans l’installation, de sa nature, de la présence ou non d’un système de détection de fuite. En cas d’infraction à la réglementation, l’entreprise s’expose à des amendes. J

FLUIDES FRIGORIGÈNES HFC ACCOMPAGNER LE CLIENT VERS DES SOLUTIONS DE SUBSTITUTIONPour répondre aux enjeux du changement climatique, la réglementation européenne organise depuis 2015 la réduction des quantités d’hydrofluorocarbures (HFC) disponibles sur le marché, à commencer par les plus nocifs pour l’environnement. Les entreprises doivent s’intéresser sans tarder aux solutions alternatives et guider le client vers la transition.

en savoir plus

• Pour y voir plus clair sur ces fluides dits « de 4e génération », une étude a été publiée en 2014 par l’AFCE avec le soutien de l’Ademe et Uniclima. Téléchargeable sur www.afce.asso.fr• Texte de référence Règlement F-Gas (règlement UE 517/2014) relatif aux gaz à effet de serre fluoré, du 16 avril 2014, applicable depuis le 1er janvier 2015.• UECF- FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr

PRP des principaux fluides frigorigènes HFCTous les fluides HFC ont un potentiel de réchauffement planétaire (PRP), également appelé PRG (potentiel de réchauffement global). Il indique leur nocivité par rapport à l’effet de serre. Plus le PRP est élevé, plus le gaz est nocif.

Fluide R407C R410A R427A R417A

PRP 1 800 2 100 2 138 2 300

Quantités de fluides HFC disponibles sur le marché (en %)

2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026

100

75

50

25

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Équipements techniques I 39BÂTIMÉTIERS n°53Décembre 2018

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ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF RAPPEL DES POINTS DE VIGILANCE

Les habitations non raccordées au réseau public de collecte des eaux usées sont tenues d’installer un dispositif d’assainissement non col-lectif. Il s’agit d’une obligation réglementaire à laquelle tout propriétaire doit se soumettre. Les travaux réalisés, qu’il s’agisse de la mise en place d’une installation neuve ou d’une réhabilitation, donnent lieu à une attestation de conformité délivrée par le SPANC (Service public d’assai-nissement non collectif). L’installateur qui souhaite proposer à son client une prestation complète peut se positionner en coordonnateur du chantier. Les points de vigilance sont de plusieurs ordres.

Incidence du choix technique sur l’assurance professionnelleTrois grands types d’installations cohabitent sur le marché : les filières traditionnelles avec traitement par le sol (environ 80 % du marché), les filières agréées (comprenant notamment les micro-stations et les filtres plantés) et les toilettes sèches. Les filières traditionnelles, décrites dans le NF DTU 64.1, sont considérées comme des techniques courantes et couvertes par les assurances. Les dispositifs agréés sont considérés comme des techniques non courantes ; il convient alors de se rapprocher de son assureur afin d’envisager un avenant ou une annexe au contrat.

Dimensionnement de l’installation et règles d’implantationLe dimensionnement de l’installation dépend des « flux » de pollution à traiter exprimés en équivalent-habitant (EH). L’arrêté du 7 mars 2012 fixant les prescriptions techniques applicables aux installations d’assainissement non collectif stipule que 1 EH = 1 PP (pièce principale), sauf pour les éta-blissements recevant du public et certaines habitations individuelles où le nombre d’occupants est disproportionné par rapport au nombre de pièces principales. Il est important de ne pas surdimensionner les dispositifs (en particulier les micro-stations), ce qui entraînerait une diminution du ren-dement épuratoire. La réglementation précise que l’implantation est interdite à moins de 35 m d’un captage d’eau (puits ou forage). D’autres distances d’implantation minimales sont recommandées. On se référera au schéma ci-contre pour les filières traditionnelles et au guide d’utilisation pour les filières agréées. L’installation ne doit pas polluer les eaux souterraines : la

vigilance est donc accrue aux abords des zones dites « sensibles » (eaux de baignade, zone de conchyliculture, zone humide protégée…). La fosse toutes eaux sera positionnée au plus près possible de l’habitation. Son volume minimum est de 3 m3 (jusqu’à 5 PP), puis 1 m3 par pièce supplémentaire.

Ventilation de l’installationLa fosse toutes eaux génère des gaz de fermentation qui doivent être évacués par ventilation. Celle-ci est constituée d’une entrée d’air et d’une sortie d’air situées en hauteur, d’un diamètre d’au moins 100 mm. L’entrée et la sortie d’air sont distantes d’au moins 1 m. Les gaz de fermentation doivent être évacués par un système de ventilation muni d’un extracteur statique ou éolien, situé au minimum à 0,40 m au-dessus du faîtage et à 1 m de tout ouvrant et toute autre ventilation.

Que remettre au client ? L’installateur remet au propriétaire le guide d’utilisation de l’installation, qui indique la fréquence et la nature de l’entretien. Il remet également un plan de récolement (sauf en présence d’un maître d’œuvre). J

L’assainissement non collectif (ANC) concerne 15 à 20 % de la population française, principalement en zone rurale, soit environ 5 millions d’installations. Depuis quelques années, le marché s’ouvre à une plus grande diversité de solutions techniques avec notamment les micro-stations. Dans le même temps, les contrôles de conformité se multiplient.

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DÉCLARATION DE TRAVAUX À PROXIMITÉ DES RÉSEAUX : SUR LE DOMAINE PRIVÉ AUSSI !

Les travaux prévus à proximité de canalisations et de réseaux doivent être déclarés en amont, par le maître d’ouvrage (DT) et par l’exécutant des travaux (DICT). Les fouilles et terrassements sur le domaine privé ne font pas exception. Dans le cas d’un projet d’ANC, si le propriétaire est un particulier, il est admis que l’entreprise de travaux se charge de la DT, voire établisse une demande conjointe (DT/DICT). Sur ces projets, l’objectif est d’implanter la fosse et la zone d’épandage loin de tout réseau, ce que l’on vérifie en consultant le guichet unique.

en savoir plus

Guide « Règles et bonnes pratiques à l’attention des installateurs » édité par le ministère de la Transition écologique et solidaire avec la participation de la FFB, téléchargeable sur www.assainissement-non-collectif.developpement-durable.gouv.fr

SOURCE : RÈGLES ET BONNES PRATIQUES À L’ATTENTION DES INSTALLATEURS, MINISTÈRE DE LA TRANSITION ÉCOLOGIQUE ET SOLIDAIRE.

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40 I Équipements techniques BÂTIMÉTIERS n°53Décembre 2018

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Le marché des systèmes de sécurité incendie (SSI) est en bonne santé, et les installateurs élec-triciens qui veulent développer et diversifier leur activité ont tout intérêt à s’y intéresser. « Il s’agit même pour eux d’une aubaine, car les fabricants ne possèdent pas la compétence des intégrateurs et électriciens, et trouvent difficilement des partenaires pour installer leurs matériels, explique Stéphanie Tucoulet, secrétaire générale de l’Anitec(1). Les électriciens qui maîtrisent les lots courants faibles ont toute légitimité à répondre à cette attente. » Leur arrivée sur ce marché peut se faire de façon progressive, en commençant par certaines prestations simples comme la mise en œuvre des installations d’éclai-rage de sécurité, ou blocs autonomes d’éclairage de sécurité (BAES). Ces installations sont obliga-toires dans tous les établissements recevant du public (ERP) et/ou des travailleurs (ERT), dans le but de permettre, en cas d’incendie, l’évacuation du bâtiment en assurant l’éclairage des chemi-nements jusqu’aux sorties, et de maintenir un éclairage anti-panique.

Cependant, l’intégration de systèmes de sécurité incendie (SSI) ne s’improvise pas, et l’installateur électricien doit impérativement se familiariser avec une réglementation qui définit les équipe-ments à installer en fonction du type de bâti-

ment : habitat collectif, bâtiment tertiaire, site industriel… Le règlement de sécurité contre l’incendie définit des dispositions générales, particulières ou spéciales, en fonction des diffé-rents types d’ERP. Selon les cas, le SSI se compose d’un ensemble de fonctions – alarme, désenfu-mage, compartimentage (coupe-feu, fermeture de portes), déverrouillage automatique d’issues de secours, arrêt de certaines installations, extinction automatique – qui ont pour but d’assurer la sécurité des personnes, et qui sont connectées à une centrale de mise en sécurité incendie (CMSI).Concernant plus généralement le câblage, les installateurs de SSI sont par ailleurs tenus d’ins-taller des produits conformes au Règlement produits de construction (RPC) européen, qui renforce la crédibilité du marquage CE en obli-geant les fabricants, distributeurs et importateurs à une déclaration de performance de leurs pro-duits, incluant leur réaction au feu et aux émis-sions de substances dangereuses. Depuis le 10 juin 2016, le RPC s’applique aussi aux câbles, désormais rangés dans 7 Euroclasses (Fca, Eca, Dca, Cca, B2ca, B1ca et Aca) selon des critères de propagation de la flamme, de potentiel calori-fique, d’opacité des fumées, de production de gouttelettes et débris enflammés, et enfin d’opacité.

Les contraintes normatives impactent aussi les installateurs électriciens, puisque la norme NF S 61-933 impose que les collaborateurs de l’installateur ou le mainteneur d’un SSI soient dûment formés à la programmation, à la modi-fication de la programmation et à la mainte-nance du SSI.Malheureusement, les constructeurs ne dis-pensent que des formations partielles ne per-mettant pas d’exercer un devoir de conseil libre et éclairé. C’est pourquoi les installateurs électri-ciens ont tout à gagner à suivre une formation générique. « Les formations que nous proposons donnent une connaissance globale des problé-matiques de la sécurité incendie, qui permettent d’échapper aux systèmes fermés des fabricants et de conserver la valeur ajoutée liée à la dimen-sion études et conseil de ces marchés », recom-mande Stéphanie Tucoulet(2). Enfin, les SSI impliquent réglementairement une maintenance à intervalles réguliers, géné-rant une activité récurrente pour les entreprises qui les installent. J

(1) Alliance nationale des intégrateurs de technologies connectées, sécurisées et pilotées.(2) www.aforp.fr/formation-continue/?s=incendie&submit- search

En tant que spécialistes des courants faibles, les électriciens ont toute légitimité à développer leur activité sur le marché des systèmes de sécurité incendie, où les fabricants peinent à trouver des partenaires installateurs. À condition d’être au fait d’une réglementation exigeante et de suivre la formation qui leur apportera une expertise sur ce métier. Ils pourront ensuite être à même de faire les meilleures préconisations de produits en fonction des besoins de leurs clients.

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LES 7 CLASSES DE COMPORTEMENT AU FEU (PROPAGATION DE LA FLAMME ET POUVOIR CALORIFIQUE)

Aca Aucune réaction

B1ca Réaction très faible Non propagateur flamme, non propagateur incendie, dégagement chaleur faible.

B2ca Réaction faible Non propagateur flamme, non propagateur incendie, dégagement chaleur très faible.

Cca Réaction limitée Non propagateur flamme, non propagateur incendie, dégagement chaleur limitée.

Dca Réaction acceptable Non propagateur flamme, dégagement chaleur acceptable.

Eca Réaction basique Non propagateur flamme.

Fca Non classé

Le résultat aux tests et aux essais permet de trier les câbles dans une des 7 classes de comportement au feu, appelé « Euroclasse » : Fca, Eca, Dca, Cca, B2ca, B1ca et Aca.Critères supplémentaires : pour les classes B1ca, B2ca, Cca et Dca, 3 critères supplémentaires ont été ajoutés, à savoir : opacité des fumées, gouttelettes/débris enflammés et acidité.

en savoir plus

FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00 www.ffie.fr

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AménagementFinitions

BÂTIMÉTIERS n°53Décembre 2018 I 43

Douches à l’italienne À traiter avec soin P. 43

Les carreleurs voient (très) grand P. 44

En Lorraine, les peintres doivent s’adapter aux changements P. 46

15e Olympiades québécoises De l’or pour la FranceP. 47

Des peintures « intelligentes » pour valoriser la prestation des peintres P. 48

« Tout d’abord, lorsque je réalise des douches à l’italienne, je vérifie l’uniformité du support dans toute la salle de bains, explique Nathan Salomone, directeur associé de l’entreprise Kernen, à Lorient (Morbihan). Par exemple, je refuse de réa-liser une partie avec un isolant thermique. Le support doit être partout de même nature afin de ne pas avoir de différences de joints de fractionnement qui créeraient autant de points de faiblesse. » Cette précaution annoncée d’emblée par ce spécialiste des chapes et revêtements de sol n’est pas la première qu’il met en appli-cation. Les douches à l’italienne restent des ouvrages sensibles, parce qu’ils sont exempts de receveur en céramique – sans oublier que ceux prêts à carreler sont réservés aux locaux privatifs – et qu’un ouvrage carrelé à lui seul ne peut pas assurer une étanchéité. Ainsi, Nathan Salomone n’est pas avare de précautions : « Je refuse les appels d’offres avec plan-cher chauffant dans la zone de douche de plain-pied. Même quand le marché avance qu’un siphon scellé sur une dalle béton ne présente aucun risque. C’est hors NF DTU », martèle-t-il. De même, véritable enjeu pour ces ouvrages affleurants, il traite l’inclinaison du plan carrelé avec prudence. « Afin d’éviter toute retenue d’eau, je réalise plutôt une pente de 3 %. » Soit au-dessus des réglementaires 2 % a minima pour le revêtement, sachant que les pentes nulles sont à proscrire. En outre, les douches de plain-pied entiè-rement carrelées présentent un risque évident : celui de voir l’eau migrer vers les locaux périphériques ou sous-jacents

s’il y a lieu. L’étanchéité, clé de la durabilité de ces ouvrages, doit donc être traitée avec un soin tout particulier. « J’utilise des SEL (systèmes d’étanchéité liquide) sur la totalité des parois exposées à l’eau, poursuit Nathan Salomone. Je privilégie des produits sous Avis technique dont l’emploi en douches à l’italienne est visé. » Mais protéger la zone d’emprise de la douche ne suffit pas. Il faut aussi étudier celles concernées par d’éventuelles pro-jections d’eau. La présence ou non d’un pare-douche se vérifie dans les pièces du marché. Et si l’étanchéité au sol doit rejoindre un SPEC (système de protection à l’eau sous carrelage) sur les parois verti-cales, un relevé périphérique sera réalisé tout en veillant au recouvrement par chevauchement entre les deux procédés. Dans le choix des revêtements à mettre en œuvre en douches à l’italienne, Nathan Salomone a aussi ses préférences pour contribuer à la pérennité de l’ouvrage. « Avec toujours pour objectif d’éviter au maximum les flashs d’eau, je préfère coller des mosaïques de 5 x 5 cm. Des formats supérieurs signifient des largeurs de joint supérieures et autant de surface supplé-mentaire de retenue d’eau. » Pour ce qui concerne le choix des produits de mise en œuvre, comme pour les SEL, l’aptitude à l’emploi doit être adaptée en douches à l’italienne. Une donnée qui se vérifie en se référant aux Avis techniques. « En inté-grant le retour que je reçois de mes clients, je préconise la mise en œuvre de joints époxy. Ils sont plus faciles à nettoyer et à entretenir. Non poreux, ils ne retiennent pas les bactéries et ne s’encrassent pas. »

Le jointoiement, comme pour tout revêtement carrelé, est aussi une étape demandant un soin particulier. Même si l’ouvrage fini n’assure pas l’étanchéité, les points particulièrement sensibles, outre le siphon d’évacuation encastré dans le sol, restent les angles rentrants et sortants. Ces précautions sont particulièrement importantes pour les douches à l’italienne en plancher intermédiaire, situées au- dessus d’une pièce à vivre. Sans un traitement soigné de tous ces points singuliers, en intégrant dès la conception de l’ouvrage les contraintes spécifiques liées à l’étanchéité, « le sinistre est assuré », prévient le dirigeant de l’entre-prise Kernen. J

DOUCHES À L’ITALIENNE À TRAITER AVEC SOIN Aussi appelées « douches de plain-pied », ces espaces sans receveur céramique séduisent par leur esthétisme affleurant tout en apportant une solution d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite. Mais leur mise en œuvre doit être exécutée avec soin pour éviter toute infiltration d’eau dans les locaux périphériques ou sous-jacents.

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UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs de carrelage du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr

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44 I Aménagement / Finitions BÂTIMÉTIERS n°53Décembre 2018

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Q ui a dit que les carreleurs n’inno-vaient pas ? Certains d’entre eux sont même au fait des dernières

tendances architecturales. C’est le cas de l’entre-prise familiale toulousaine Crespy et de sa filiale M3 dédiée à 100 % au carrelage. Fait encore rare en France, celle-ci a mis en œuvre en faïence murale du carrelage très grand for-mat, dont les carreaux forment des rectangles de 3 m par 1 m ! Réalisée en 2017 pour le compte de Toulouse Métropole Habitat, l’opération de rénovation thermique de la résidence Le Couserans à Toulouse, pilotée par Demathieu Bard, comprenait aussi la remise en état des dix halls d’immeubles. « Les architectes souhai-taient marquer l’entrée de ces espaces communs d’un geste qualitatif original », expose Mathieu Dumas, responsable de M3. Ceux-ci ont donc opté pour du carrelage mural très grand format, « pour son côté massif, sans joints, donnant l’impression que l’on a de la pierre au mur, précise Mathieu Dumas. Dans le haut de gamme, le carreau très grand format est une tendance architecturale déjà établie dans cer-tains pays comme l’Italie ou l’Espagne, mais qui émerge seulement en France. »

DÉFIER LES CONTRAINTES LOGISTIQUESAu total, la commande portait sur 150 m2 de carreaux, soit 15 m2 et seulement 5 carreaux par hall. Évidemment, les contraintes logistiques et de pose de carreaux de cette taille ne sont pas tout à fait les mêmes que celles des classiques carreaux 20 x 20 cm. « La pose d’un carreau rendu très souple par sa grande longueur et son grand élancement nécessite la présence de deux compagnons », poursuit Mathieu Dumas. Les carreaux sont tout d’abord sortis des palettes par l’intermédiaire d’un châssis métallique de notre invention (également disponible chez certains fabricants spécialisés) auquel sont fixées des ventouses de vitrier. Une fois les ventouses collées, les deux compagnons posi-tionnés de part et d’autre de la palette soulèvent le carreau et le posent à l’horizontale sur une

table de travail. Là, ils procèdent à sa découpe afin de lui donner la géométrie correspondant à la configuration exacte des lieux, qui peut inclure une sonnette, des boîtes aux lettres… « La découpe, qui s’effectue classiquement à la disqueuse, demande une minutie particulière, avertit Mathieu Dumas. À la moindre erreur, ce sont 3 m2 de carreau que l’on jette d’un coup ! »

UNE EXIGENCE EXTRÊME POUR UNE PAUSE MINUTIEUSEUne fois découpé, le carreau est redressé verticalement face à l’emplacement qu’il occupera, puis les carreleurs le collent à son

support. Ils peuvent alors décoller les ven-touses. Là encore, il ne faut pas « se louper ». « Il faut absolument s’assurer que les cales de réglage soient bien positionnées, car une fois le carreau collé, on ne peut pas rattraper les défauts d’horizontalité », prévient Mathieu Dumas. Outre les difficultés de pose, la mise en œuvre des carreaux très grand format suppose que l’environnement de pose soit parfait, la tolérance de planéité du support étant de l’ordre de 3 mm sous 2 m de règle. « Si le carreau est posé sur une surface irré-gulière présentant des défauts, il cassera forcément au cours de la vie de l’ouvrage », détaille Mathieu Dumas. C’est pourquoi ce type de carreau est particulièrement adapté à un usage mural, où le support est souvent plus régulier qu’au sol. Il faut cependant être particulièrement attentif à la phase de récep-tion du support. « Lors de la préparation de chantier, le carreleur se doit d’avertir le maître d’œuvre qu’il sera intraitable sur cette phase, puisque contrairement aux chantiers clas-siques, il ne pourra pas ici rattraper le support et les défauts de planéité liés aux interven-tions précédentes. » On le perçoit, la bonne mise en œuvre des carreaux très grand format demande un soin particulier et une excellente

Plébiscité par les architectes pour son esthétique de pierre massive, le carrelage très grand format fait ses premiers pas dans l’Hexagone. Le carreleu r M3, filiale du toulousain Crespy, a ainsi réalisé son premier chantier utilisant des carreaux de 3 m par 1 m. Pour poser ces éléments XXL, l’entreprise a dû relever un nouveau défi en termes logistiques.

LES CARRELEURS VOIENT (TRÈS) GRAND

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Le carreleur sera

intraitable, il ne pourra pas rattraper le support et les défauts de planéité

liés aux interventions précédentes. Mathieu Dumas, responsable de M3, (Haute-Garonne)

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Aménagement / Finitions I 45BÂTIMÉTIERS n°53Décembre 2018

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1 Les carreaux grand format sont déplacés et posés à l’aide de ventouses. 2 Prisé pour son aspect design

et épuré, le très grand format nécessite un soin et un savoir-faire bien particuliers.

LE RÉFÉRENTIEL TECHNIQUE CHANGE DE FORMATAlors que l’engouement pour les carreaux grands formats est réel, leur référentiel technique évolue pour suivre la tendance. Ainsi, le Cahier des prescriptions techniques (CPT) 3666_V2, portant sur leur mise en œuvre en revêtement de sol, sera mis à jour avant la fin de l’année. Y seront intégrés les formats oblongs de longueur jusqu’à 180 cm (contre 120 cm) et d’élancement compris entre 3 et 10 (contre 3 et 8). Ces nouvelles dimensions ont déjà été intégrées dans le e-cahier du CSTB 3778_V2 publié en juillet 2018, qui porte sur les spécifications techniques des revêtements de sol céramiques pour le classement UPEC. En revanche, aucun document n’a jusqu’ici été publié sur l’usage mural des carreaux grands formats ou sur les carreaux très grands formats dépassant 180 cm. L’entrepreneur qui souhaite les mettre en œuvre devra appliquer les préconisations des fabricants de colles et de carreaux, et se rapprocher de son assureur avant de signer son marché pour être sûr que son chantier sera couvert en cas de désordre.

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connaissance du métier, d’autant qu’aucun NF DTU n’existe encore sur le sujet. « Sur ce chantier, j’ai fait appel à deux carreleurs parmi les plus expérimentés de l’entre-prise », confirme Mathieu Dumas. Tout en mettant en avant son savoir-faire, l’entreprise a ainsi pu créer davantage de valeur ajoutée qu’elle ne l’aurait fait sur un chantier classique. J

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46 I Aménagement / Finitions BÂTIMÉTIERS n°53Décembre 2018

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Pour répondre aux interrogations des entre-prises de peinture sur les orientations à donner à leurs activités afin de coller aux évolutions du marché, les fédérations départementales du BTP de Lorraine et leurs partenaires ont sollicité le CERC Grand Est pour réaliser une étude sur la situation économique des mar-chés de la rénovation (rénovation énergétique, isolation, ravalement de façade…) et sur la place des peintres face aux nouvelles normes.En Lorraine, le métier de peintre en bâtiment est particulièrement en tension. Ainsi, entre 2008 et 2016, le nombre d’entreprises de pein-ture/vitrerie en Lorraine a diminué de 23 %, contre 17 % en moyenne pour l’ensemble des entreprises du bâtiment. Cette baisse d’acti-vité s’accompagne en outre d’un déficit de recrutement des jeunes : la part des moins de 25 ans est inférieure à celle des futurs départs en retraite et, depuis 2010, les effectifs en for-mation initiale ont diminué de 16 %.

Parallèlement, l’analyse de l’activité des entre-prises lorraines de peinture montre que 75 % de leur chiffre d’affaires proviennent du marché de la rénovation. La construction neuve n’a en effet cessé de décroître dans la région depuis 2009. Or, l’étude souligne aussi qu’une bonne part de la rénovation concerne la rénovation énergé-tique et en particulier l’isolation thermique par l’extérieur (ITE). Les peintres-façadiers sont-ils présents sur ce marché ? Sont-ils armés pour s’y maintenir ? Oui et non, montre cette étude.

Ainsi, l’ITE est déjà une source non négligeable d’activité pour une entreprise de peinture sur deux. Elle représente alors en moyenne 30 % de l’activité de l’entreprise. Mais sur ce marché, la concurrence est forte entre corps de métiers. Ainsi, seulement 46 % des poses d’ITE sont le fait de peintres-façadiers. Le marché de l’ITE et de la rénovation énergétique en Lorraine, notamment pour les maisons individuelles, devrait se main-tenir dans les cinq années à venir. Les différents scénarios envisagés par les auteurs de l’étude estiment que, durant cette période, le mar-ché pourrait augmenter de 2 à 5 % (hypothèse haute et médiane) ou baisser de 2 % (hypothèse basse). En tout état de cause, il semble essentiel pour les entreprises de peinture de monter en compétences en matière d’ITE et de renforcer leur adaptation aux nouvelles normes environ-nementales ou de développement durable. En effet, sur ces aspects, les entreprises de peinture lorraines sont encore peu investies : seules 16 % d’entre elles sont à la fois RGE et qualifiées pour l’ITE, et seules 11 % de celles pratiquant l’ITE font appel à des matériaux biosourcés.

Du côté des entreprises, pour les plus grandes (plus de 20 salariés), les demandes portent plutôt sur un renforcement des fonctions d’encadrement et d’hygiène et sécurité, alors que les plus petites sont demandeuses d’une progression au niveau des techniques métiers. Dans les deux cas, on s’aperçoit que l’offre de formation est insuffisante.

L’outil de formation en ITE a besoin de muter : il faut à la fois poursuivre le développement déjà entamé de la formation continue, et élargir l’offre vers l’apprentissage en visant à la fois des publics destinés à l’encadrement et à la production. Cela passera par d’importants investissements dans les centres de formation car la formation à l’ITE nécessite beaucoup de matériels et de compétences (supports péda-gogiques à l’échelle 1 notamment). Face à ces constats, plusieurs actions devraient bientôt être mises en place : information des entre-prises sur les matériaux biosourcés, campagne de mobilisation des jeunes, optimisation des formations professionnelles via des sessions interentreprises…

Les résultats et les conclusions de cette étude, bien que menée en Lorraine, pourraient être identiques dans des régions proches ou simi-laires du grand quart nord-est de la France. Les initiatives qui s’ensuivront pourraient aussi être transposables à d’autres régions. J

EN LORRAINE, LES PEINTRES DOIVENT S’ADAPTER AUX CHANGEMENTSFace à la baisse de l’activité et aux transformations du marché, les acteurs du BTP lorrain ont fait réaliser une étude sur le devenir du métier de peintre en bâtiment. Elle apporte un éclairage sur les opportunités du marché, les compétences à développer et la place que les peintres peuvent occuper dans ce cadre.

POTENTIEL DE TRAVAUX D’ITE EN LORRAINE (en millions €) - Hypothèses basses / hautes - Estimation CERECO

Logements individuels

Logements collectifs

Parc tertiaire public

Parc tertiaire privé Total

Meurthe- et-Moselle 170 / 232 37 / 50 40 / 55 87 / 118 333 / 454

Meuse 50 / 69 11 / 15 12 / 16 26 / 35 99 / 135

Moselle 236 / 322 51 / 70 56 / 76 120 / 164 463 / 632

Vosges 95 / 130 21 / 28 22 / 31 49 / 66 187 / 256

Lorraine 552 / 753 119 / 162 130 / 177 281 / 384 1 082 / 1 477

23 %c’est la diminution du nombre d’entreprises de peinture/vitrerie en Lorraine entre 2008 et 2016, contre 17 % en moyenne pour l’ensemble des entreprises du bâtiment.

75 %du chiffre d’affaires des entreprises lorraines de peinture proviennent du marché de la rénovation.

46 %des poses d’ITE sont effectuées par des peintres-façadiers.

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Aménagement / Finitions I 47BÂTIMÉTIERS n°53Décembre 2018

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Toujours plus prisé dans la construction et en aménagement intérieur pour son esthétique particulière, authentique et naturelle, le bois apporte aussi des réponses constructives et réglemen-taires nouvelles. Pourtant, il reste un milieu où il est peu représenté : dans les établissements hospitaliers. En effet, sa surface poreuse le rend inapproprié dans des environnements sensibles aux infections bactériennes. D’où une utilisation restreinte dans ces locaux. Afin d’ouvrir un débouché potentiel à ce matériau dans ces milieux où

l’hygiène prévaut, une étude a été lan-cée. Financée par le Codifab (Comité professionnel de développement des industries françaises de l’ameublement et du bois) et réalisée par le groupe ESB (École supérieure du bois) en parte-nariat avec les établissements Oniris (École nationale vétérinaire, agroali-mentaire et de l’alimentation), le centre hospitalier universitaire d’Angers et la société YouR-Research, cette étude a pour objectif de fournir les éléments scientifiques sur les propriétés anti-microbiennes du bois massif envers les

pathogènes responsables d’infections associées aux soins (IAS). Plusieurs essences de bois usuelles ont été testées vis-à-vis de 29 souches bactériennes sensibles ou non aux antibiotiques. Les résultats ont montré une activité forte contre le développement de cer-taines bactéries comme le staphylococ-cus aureus, ou staphylocoque doré. Des études complémentaires sont en cours. Mais au regard des premiers résul-tats, le bois pourrait enfin trouver des voies de développement sur ce marché sensible. J

BOIS EN MILIEU HOSPITALIER DES PROPRIÉTÉS ANTIBACTÉRIENNES

À 22 ans à peine, Yann Miller a déjà l’âme d’un représentant de l’excellence. Salarié depuis deux ans chez Peintures Koehl (Bas-Rhin) et titulaire d’un BTM (brevet technique des métiers), il n’en est pas à sa première compétition. Après avoir affûté ses pinceaux aux sélec-tions régionales de la région Grand-Est, puis aux finales nationales des Olympiades des métiers à Bordeaux, ce jeune peintre s’est envolé en mai dernier vers Montréal. Il a concouru aux 15e Olympiades québécoises des

métiers et des technologies, et empoché une médaille d’or. « Ce n’est pas l’objec-tif que je m’étais fixé, avance en toute humilité Yann Miller. Néanmoins, le niveau au Canada est moins élevé que le nôtre. Il n’a pas grand-chose à voir avec celui de l’Équipe de France des métiers. D’ailleurs lorsque j’ai été sélec-tionné pour en faire partie, j’ai ressenti beaucoup de fierté, une grande joie et une grande satisfaction personnelle. Mais je suis sûr que les Canadiens vont vite nous rattraper. Nous leur avons donné quelques tuyaux », dévoile solidaire et amusé l’Alsacien qui porte haut les couleurs de sa région. Coaché par Éric Métivier, ancien expert métier peinture WorldSkills (compéti-tion mondiale), et aujourd’hui expert EuroSkills (compétition européenne), le candidat a terminé sa préparation pour les EuroSkills de Budapest (Hongrie), en septembre dernier… un peu moins détendu : « Depuis dix ans, la France ramène des médailles en peinture. J’ai la pression », confie-t-il. Ses épreuves préférées ? « La laque et le logo. » En espérant qu’elles lui ouvrent les voies vers Kazan (Russie), où aura lieu la prochaine compétition mondiale des Olympiades des métiers, à l’été 2019. J

15E OLYMPIADES QUÉBÉCOISES DE L’OR POUR LA FRANCE

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UMB-FFB (Union des métiers du bois), tél. : 01 40 69 57 40, www.umb. ffbatiment.fr

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48 I Aménagement / Finitions BÂTIMÉTIERS n°53Décembre 2018

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Finies les peintures qui ne font que décorer ou protéger le support. Depuis plus de dix ans, de nouvelles solutions arrivent sur le marché. Sans changer les habitudes de mise en œuvre, elles apportent d’abord plus de confort et de bien-être aux utilisateurs. Face à des consommateurs et des maîtres d’ouvrage animés par la valeur du bien-vivre, les fabricants ont réagi en élaborant des peintures aux fonctionnalités diverses. À côté de certaines caractéristiques discutables – telles que celles qui annoncent isoler ther-miquement – d’autres dites « intelligentes » détruisent les ondes magnétiques, les bactéries des mains sales posées sur les murs, contribuent à améliorer la lumière tout en réalisant des économies d’énergie. Sachant que la grande ten-dance portée par les lois Grenelle 1 et 2, puis par la réglementation sur la qualité de l’air intérieur (QAI), est désormais relayée par de nombreux fabricants : ces derniers ont développé des pein-tures capables de dépolluer l’air intérieur, voire de détruire les mauvaises odeurs.

Autres moteurs pour ces peintures intelli-gentes : les certifications environnementales auxquelles de nombreux prescripteurs ne peuvent plus déroger, telle la HQE, désormais réputée dans l’Hexagone, et ses deux pendants internationaux, la LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) et la BREEAM (Building

Research Establishment Environmental Assessement Method). Dès lors, maîtres d’ouvrage privés et publics comme maîtres d’œuvre sont de plus en plus sensibles aux peintures estam-pillées a minima NF Environnement et A+, selon l’étiquetage environnemental au regard des émissions de COV (composés organiques volatils) dans l’air.

De même, ils manifestent un intérêt croissant pour les peintures aux propriétés dépolluantes. Certes, ces fonctionnalités restent en quête de notoriété, mais les industriels ont décidé de faire de ces prestations leur fer de lance pour innover et se différencier. De nouvelles offres sont d’ores et déjà programmées pour 2019, ajoutant à la capacité de dépollution la lutte contre le formaldéhyde et le benzène. D’autres surfent sur le courant du biosourcé. S’il reste un marché de niche pour clients for-tement motivés et convaincus, il a été évoqué au niveau politique un objectif d’augmentation de 30 % de ces produits à l’âme verte. Inscrites dans un contexte porteur, de nouvelles pein-tures d’origine biosourcée devraient voir le jour prochainement, cumulant bilan carbone réduit et fonctions dépolluantes, et affichant une meilleure analyse du cycle de vie (ACV) que les peintures existantes destinées à améliorer la qualité de l’air intérieur.

Les industriels de la peinture font donc flèche de tout bois. Il leur faut bien sûr répondre aux contraintes réglementaires, mais ces presta-tions, dans un contexte où les prix des chantiers sont sans cesse tirés vers le bas, apportent aussi une réelle valeur ajoutée. De plus, alors que la filière bâtiment se structure pour donner une seconde vie aux matériaux et produits de construction afin de limiter l’épuisement des ressources, les clients, toutes catégories confon-dues, vont être de plus en plus demandeurs vis-à-vis de ces peintures à fonctionnalités.

Au-delà d’une peinture estampillée NF Environnement ou Ecolabel européen, il est ainsi opportun de valoriser une prestation environnementale globale en proposant des solutions durables, pérennes et bonnes pour la santé de l’homme, les clients étant en attente de cette démarche. Certes, ce mouvement est encore émergent à l’heure de la reprise, quand il faut d’abord relancer l’outil de production. Mais certaines entreprises se sont déjà spé-cialisées en décoration environnementale. Peintures Onip, par exemple, promeut une nouvelle filière de peintres dépollueurs d’air intérieur en s’appuyant sur un réseau structuré, avec outils de communication, de marketing et de merchandising. Signe qu’il faut songer désor-mais à valoriser ces prestations sur le chantier. J

DES PEINTURES « INTELLIGENTES » POUR VALORISER LA PRESTATION DES PEINTRESDans un contexte réglementaire et normatif qui pousse vers des solutions toujours plus environnementales, les industriels développent des peintures actives aux fonctionnalités efficientes. Une offre à réelle valeur ajoutée, pour se différencier sur le chantier.

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UPMF-FFB (Union professionnelle des métiers de la finition), tél. : 01 40 69 53 73, www.upmf.ffbatiment.fr

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50 I Dossier I Qualité de l’air intérieur

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BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

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BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018 réalisé en partenariat avec 51

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Enjeu majeur de santé publique, une bonne qualité de l’air intérieur résulte de la combinaison d’un grand nombre de facteurs : ventilation, choix de matériaux peu émissifs en polluants, bonnes pratiques sur chantier pour prévenir humidité et poussières, sans oublier un comportement approprié de la part des occupants. Les professionnels du bâtiment ont un rôle important à jouer pour mettre en œuvre des solutions qui permettent de respirer un air plus sain.

Au fil des années, le thème de la qualité de l’air intérieur a pris une place croissante dans l’actualité, au point de devenir une question de

santé publique. Nous passons environ 80 % de notre temps dans des lieux clos, qu’il s’agisse d’établisse-ments recevant du public (ERP), de bâtiments pro-fessionnels (bureaux, commerces) ou privés (logements individuels ou collectifs). Or, l’avancée des connaissances a mis en évidence un nombre croissant de polluants présents dans les bâtiments et responsables de pathologies diverses. Ainsi, les composés organiques volatils (COV) sont le plus souvent à l’origine d’irritations des yeux et des voies respiratoires. Plus grave : certains polluants peuvent être neurotoxiques, avoir des effets sur la reproduc-tion (pesticides, phtalates…), voire être classés « cancérogènes certains » (formaldéhydes, benzène). Par ailleurs, un air saturé en CO2 provoque des maux de tête et un sentiment d’inconfort, et un air insuf-fisamment renouvelé, associé à un taux d’humidité élevé, génère des moisissures reconnues pour

provoquer des pathologies allergiques et respira-toires (dont l’asthme chez les jeunes enfants). Finalement, la mauvaise qualité de l’air intérieur a un coût exorbitant pour la collectivité, évalué dans une fourchette basse à 19 milliards d’euros par an(1), dû notamment aux conséquences sanitaires, arrêts maladie et coût des médicaments, mais aussi à la sinistralité dans les bâtiments, liée le plus souvent à un taux d’humidité excessif qui entraîne une dégradation du bâti. Pour remédier à la situation, les pouvoirs publics ont pris des initiatives dans le cadre du Plan d’actions sur la qualité de l’air intérieur. À titre d’exemple, le décret du 2 décembre 2011 a défini des valeurs guide pour l’air intérieur (VGAI), établies par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES), pour deux polluants identifiés comme cancérogènes : le for-maldéhyde et le benzène. Ce sont ces valeurs guide qui définissent les seuils au-delà desquels des effets sur la santé des occupants peuvent être constatés.L’Observatoire de la qualité de l’air intérieur (OQAI) a rendu public, en juin dernier, les résultats d’une campagne de mesure réalisée entre 2013 et 2017 sur un échantillon représentatif de 301 écoles mater-nelles et élémentaires en France. Cette campagne montre que la qualité de l’air dans les écoles est globalement assez satisfaisante, puisque la très grande majorité d’entre elles respectent les valeurs guide réglementaires en formaldéhyde et benzène. Quatre points de vigilance ont cependant été détec-tés. Ils concernent le confinement de l’air (concen-tration excessive de CO2 liée à une aération/ventilation insuffisante), les particules, les composés organiques semi-volatils dans l’air, et le plomb dans les peintures. Cette étude s’inscrit dans le contexte d’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation qui impose, depuis le 1er janvier 2018, une extension progressive de la surveillance de la qualité de l’air dans les ERP (lire encadré p. 54).

80 %C’est le temps passé dans des lieux clos, qu’il s’agisse d’établissements recevant du public (ERP), de bâtiments professionnels (bureaux, commerces) ou privés (logements individuels ou collectifs).

19 MD€ C’est le coût estimé de la mauvaise qualité de l’air intérieur (conséquences sanitaires et sinistralité des bâtiments). Régis Croguennoc, responsable recherche &

développement chez Trecobat (Lannilis, Finistère)

Dans l’objectif de faire baisser les consommations

énergétiques, la priorité a été donnée à des enveloppes de plus en plus étanches qui exigent une ventilation plus performante.

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52 I Dossier I Qualité de l’air intérieur

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VENTILATION : UN POTENTIEL SOUS-EXPLOITÉLes bâtiments sains sont ceux où la ventilation fonctionne. Celle-ci est donc le premier levier sur lequel peuvent agir les professionnels. Dans les bâtiments tertiaires, la ventilation est régie par le règlement sanitaire départemental. Ce texte dis-tingue les locaux « à pollution spécifique » et « à pollution non spécifique », et définit des débits minimaux d’air neuf en prenant comme seul critère le volume de CO2 produit par le nombre d’occu-pants, sans tenir compte des COV émis par les produits de construction, les peintures ou les meubles, dont le rôle est aujourd’hui avéré. Dans les logements, le texte de référence est l’arrêté de mars 1982, modifié par l’arrêté du 28 octobre 1983, qui fixe un principe d’aération générale, pour main-tenir un taux d’hygrométrie satisfaisant – entre 40 et 70 % pour une température située entre 18 et 22 °C – au moyen de débits minimaux à renouveler, des pièces principales vers les pièces de service, quel que soit le type de ventilation, et en fonction du nombre de pièces du logement.Cependant, ce cadre réglementaire a été mis à mal, en particulier pour les maisons individuelles, par l’arrivée des réglementations thermiques succes-sives. « La RT  2005 et surtout la RT 2012 ont généré des exigences contradictoires : dans l’objectif de faire baisser les consommations énergétiques, la priorité a été donnée à des enveloppes de plus en plus étanches, qui, par définition, exigent une ventilation plus performante, explique Régis Croguennoc, responsable recherche & développe-ment chez Trecobat (Lannilis, Finistère), l’un des leaders français de la construction de maisons individuelles. Résultat : les systèmes de ventilation ont été dimensionnés au plus juste pour consom-mer le moins possible, et ils n’assurent pas le renouvellement nécessaire à une bonne qualité de l’air intérieur. » Comme le rapporte le Livre blanc de la ventilation, publié en mai 2018, 58 % des logements neufs présentaient, en 2015, des non-conformités aux exigences de la réglementation relative à l’aéra-tion des logements(2). Le même document rappelle que les dysfonctionnements des systèmes de ventilation sont une cause majeure de dégradation du bâti, attribuée à des problèmes de condensation dans 42 % des cas en logement collectif, et dans 51 % en maison individuelle.Face à un parc de logements à la ventilation ina-daptée et sous-dimensionnée, la ventilation double-flux – qui a pour principe de récupérer les calories contenues dans l’air vicié expulsé pour chauffer avec moins d’énergie l’air froid insufflé dans le logement – constitue une solution. « Cette techno-logie, très intéressante sur le plan énergétique et sanitaire puisqu’il est possible de filtrer les polluants

qui arrivent de l’extérieur par une bouche unique, n’équipe qu’une infime partie des maisons indivi-duelles, de l’ordre de 1 %, en raison de son coût et de sa consommation supérieure à une ventilation simple flux, souligne Laurent Henry, gérant de Ventil Pur Habitat à Haubourdin (Nord). En com-plément des enveloppes très performantes, elle devrait logiquement figurer parmi les premiers équipements d’énergie renouvelable. » Autre frein à sa plus grande diffusion, la VMC double flux génère davantage de contraintes pour l’architecte et le concepteur de la maison individuelle, notam-ment pour intégrer les gaines de ventilation dans le bâti. Elle apparaît toutefois comme un facteur de progrès pour la qualité de l’air intérieur, en particu-lier dans les maisons à enveloppe « sans erreur », comme le montrent les résultats obtenus dans d’autres pays européens où elle est beaucoup plus répandue.

CHOIX DES MATÉRIAUX : SE REPÉRER PARMI LES ÉTIQUETTESLes professionnels du bâtiment peuvent aussi agir par le choix des matériaux qu’ils mettent en œuvre, en sélectionnant les moins émissifs en termes de polluants. Depuis le 1er janvier 2012, les produits de construction et de décoration en contact avec l’air intérieur font l’objet d’un étiquetage obligatoire sur

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Stanislas Lacroix, vice-président Ventilation et qualité de l’air intérieur de Uniclima

« Permettre à la ventilation de jouer tout son rôle »« Tout le monde reconnaît que la ventilation est un levier essentiel pour améliorer la qualité d’air intérieur, mais je crois que nous pouvons faire beaucoup mieux collectivement dans différents domaines (prescription, dimensionnement, installation, maintenance…), car des études montrent que les logements ne sont pas aujourd’hui correctement ventilés. Pour cela,

nous croyons beaucoup à l’instauration d’une obligation de résultat, par la réception réglementaire des systèmes de ventilation dans le neuf, pour contrôler le débit d’air effectif dans chaque pièce. Dans la rénovation, il serait judicieux d'inscrire l’installation de systèmes de ventilation thermodynamiques, qui récupèrent les calories de l’air expulsé, parmi les énergies renouvelables, et de les intégrer dans les bouquets de travaux soutenus par les aides publiques, en commençant par exemple par les ménages les plus modestes. Enfin, je me réjouis de l’inscription de la notion de qualité d’air intérieur dans la loi ELAN, aux côtés des objec†ifs énergétiques et environnementaux, une avancée qui devrait se traduire par des mesures concrètes concernant la ventilation à l’horizon 2020. »

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École maternelle de Plélan-le-Grand (Ille-et-Vilaine).

Le décret n° 2015-1000 du 17 août 2015 a rendu obligatoire la surveillance de la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant un public sensible, notamment ceux accueillant des enfants.

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leur niveau d’émission en polluants volatils (décret du 23 mars 2011). Rappelons que cet étiquetage – qui attribue au produit une note allant de A+ pour les moins émissifs à C pour les moins vertueux – s’applique aux revêtements de sols, murs ou pla-fonds, aux peintures et vernis, aux cloisons et faux-plafonds, aux produits d’isolation, aux portes et fenêtres, ainsi qu’aux produits destinés à la pose et à la préparation de ces différents éléments. Un étiquetage est actuellement en préparation pour d’autres familles de produits également émissifs en COV, notamment les produits désodorisants à combustion et les meubles. Pour aller au-delà de la réglementation, des certifications de produits telles que NaturePlus, Indoor Air Comfort ou encore l’Ecolabel européen définissent pour de nombreux produits des exigences sur les émissions de polluants. Franck Sorel, dirigeant des Menuiseries Ferreyrolles à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), reconnaît qu’il s’agit d’un grand pas en avant pour la qualité de l’air intérieur, mais regrette que la clientèle des particu-liers reste dans l’ensemble assez peu sensibilisée à la question. « Nous avons identifié trois profils de clientèle qui sont pointilleux sur l’emploi de pro-duits peu émissifs, explique-t-il. Il s’agit du client “écologiste”, exigeant sur les produits verts et la

qualité de l’air respiré par ses enfants ; de l’architecte ou prescripteur proche de la nature, qui utilise des produits biosourcés et veut des matériaux en cohé-rence avec ses projets ; et des élus qui ont des comptes à rendre à leurs administrés sur la qualité de l’air intérieur dans les ERP de leur commune. » En dehors de ces clientèles spécifiques, les attentes se résument à la mise en œuvre de produits sans formaldéhydes, alors qu’il existe une grande quan-tité d’autres polluants. » Le chef d’entreprise émet une autre réserve : pour environ un tiers des produits concernés par l’éti-quetage réglementaire, il n’existe tout simplement pas de fiche technique faisant état des polluants contenus. Du point de vue du menuisier, la défini-tion des exigences est trop souvent incomplète : « Les appels d’offres nous demandent simplement de respecter la réglementation en vigueur, avec pour objectif d’obtenir un “air sain”, sans savoir exactement à quoi cela correspond », ajoute Franck Sorel.

DE L’IMPORTANCE DES BONNES PRATIQUES SUR LE CHANTIERIl est aussi possible d’agir sur la qualité de l’air intérieur par les bonnes pratiques mises en œuvre sur le chantier(3). Pour le professionnel de la ven-

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BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

VMC : entretien indispensableEn l’absence d’obligations réglementaires, les professionnels de la ventilation ont un rôle de conseil essentiel à jouer auprès de leurs clients pour l’entretien des installations de ventilation, afin que celles-ci continuent de remplir leur double fonction de renouvellement d’air et de prévention de l’humidité. Il est indispensable de procéder, au moins une fois par an, à un démontage et nettoyage des bouches d’aération, et à un changement des filtres. En cas de VMC double flux, un nettoyage de l’échangeur thermique doit être réalisé tous les 2 à 3 ans par un professionnel, de même qu’un contrôle des circuits des condensats.

Murielle Douté-Bouton, mairesse de Plélan-le-Grand (Ille-et-Vilaine)

« Utiliser des matériaux peu émissifs et sensibiliser les usagers »La commune de Plélan-le-Grand (3 900 habitants) s’est emparée de la problématique de la qualité d’air intérieur

dès 2014. « Nous avons saisi l’occasion de la rénovation d’une école maternelle pour remplacer le sol en PVC, qui exigeait une métallisation annuelle génératrice de polluants, par un sol en caoutchouc naturel lavable à l’eau, l’utilisation de peintures peu émissives, et l’installation d’une VMC double flux », explique sa mairesse Murielle Douté-Bouton. Un second projet d’ERP, actuellement en cours, donnera lieu à des mesures de qualité d’air à la livraison, et à la mise en place d’un suivi, ce qui permettra de sensibiliser les usagers, professeurs, parents d’élèves et personnels administratifs à cette problématique. Selon l’élue, l’arrivée de la nouvelle réglementation sur les ERP « sensibles » va généraliser ce type de mesures, et amener l’ensemble des communes à s’organiser pour pouvoir y répondre.

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tilation, il convient de bien concevoir et dimensionner le système qu’il installe, conformément aux NF DTU en vigueur pour la VMC simple flux et la VMC double flux. « Le système doit notamment assurer un bon balayage avec de l’air neuf dans le local à ventiler, grâce notamment à un bon positionnement des entrées d’air, qui ne doivent pas se trouver à côté des bouches d’extraction », rappelle Laurent Henry (Ventil Pur Habitat). Un calepinage des réseaux doit être réalisé minutieusement en amont des travaux, en identifiant clairement les passages de gaines, afin de garantir les bons débits et d’éviter au maximum les piquages qui provoquent des pertes de charges. Afin de ne pas encrasser les systèmes de ventilation, ces bonnes pratiques concernent aussi les mesures à prendre sur le chantier pour limiter la production de poussières, qui impliquent les métiers des revêtements de sols, des revêtements muraux, des menuiseries intérieures et agencement bois. « Il est préférable d’effectuer les traitements et finitions du bois en atelier plutôt que sur le chantier pour limiter les émissions à l’intérieur du bâtiment, indique Franck Sorel (Menuiseries Ferreyrolles). De même, les opérations de rabotage, découpe et ponçage sur le chantier doivent être effectuées à l’extérieur du bâtiment ou dans une pièce dédiée, pour éviter la dispersion des poussières. » Le menuisier doit aussi, en fonction du système de ventilation mis en œuvre, veiller au détalonnage des portes en cas de VMC, et à la présence d’entrées d’air au niveau des fenêtres et volets roulants. Ces bonnes pratiques visent aussi à prévenir, pendant le chantier, la formation d’humidité résiduelle qu’il sera ensuite très difficile d’éradiquer. Pour les métiers du plâtre et de l’isolation, il faut impérativement protéger les isolants stockés sur le chantier contre les intempéries, pour éviter le développement de micro-organismes, et poser l’isolant sur la totalité de la sur-

face, pour éviter les ponts thermiques générateurs de condensation de vapeur d’eau. « Il faut réduire autant que possible les apports d’humidité intérieure en phase chantier. Ainsi, nous n’utilisons pas de chape à l’étage grâce à l’emploi de béton autonivelant pour le coulage de la dalle de compression sur laquelle sont posés directement tous types de revêtements de sols. Par ailleurs, nous coulons la chape du rez-de-chaussée dès la fin du clos couvert, avant même la pose des cloisons, afin d’augmenter de 2 mois le temps de séchage, ajoute Régis Croguennoc (Trecobat). Pour le reste de la mai-son, nous mettons en œuvre des solutions sèches. » La présence de certains matériaux et la mise en œuvre de certains appareils de combustion peuvent avoir une incidence sur la qualité de l’air intérieur. Il convient dans ce cas d’appliquer la réglementation spécifique en vigueur – par exemple sur le retrait d’amiante, le chauffage au gaz ou au bois. Sans oublier la présence dans certaines régions de radon, un gaz radioactif d’origine naturelle, cancérogène, qui fait l’objet d’une réglementation spécifique. Enfin, la qualité de l’air intérieur implique aussi de garantir un confort d’été, en faisant en sorte que la température reste agréable pour les occupants, grâce par exemple à une concep-tion bioclimatique de la maison et à un contrôle des apports solaires.

INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES ET ÉVOLUTIONS RÉGLEMENTAIRESFace au défi de la qualité de l’air intérieur, certaines solutions viendront certainement de l’innovation technologique, en particulier en matière de ventilation. « Nous avons commencé à commercialiser un système par insufflation très performant, mis au point avec l’un de nos partenaires, explique Régis Croguennoc. Il consiste à créer une entrée d’air unique, comme pour la VMC double flux, à mettre la maison en surpression

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BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

Une réglementation spécifique aux ERPLe décret n° 2015-1000 du 17 août 2015 a rendu obligatoire la surveillance de la qualité de l’air intérieur dans certains établissements recevant un public sensible, notamment ceux accueillant des enfants. Le dispositif réglementaire comporte une évaluation des moyens d’aération et la mise en œuvre, au choix, d’une campagne de mesures de polluants (formaldéhyde, benzène, CO2 pour évaluer le confinement et éventuellement perchloréthylène pour les établissements contigus à un pressing) par un organisme accrédité, ou d’une autoévaluation de la qualité de l’air au moyen d’un guide pratique, permettant d’établir un plan d’action pour l’établissement. La réglementation s’applique depuis le 1er janvier 2018 pour les écoles maternelles, élémentaires et les crèches, au 1er janvier 2020 pour les accueils de loisirs et les établissements d’enseignement du second degré, et au 1er janvier 2023 pour les autres établissements.

Franck Sorel, Menuiseries Ferreyrolles, Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)

Un logiciel d’évaluation

serait un grand pas en avant, en associant par exemple une banque de données des matériaux et de leurs émissions polluantes à un outil de type BIM.

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et à positionner les bouches d’insufflation au plafond dans les pièces où il y a une forte concentration de polluants, pour obtenir un balayage complet de haut en bas. Si, avec une VMC simple flux classique, on atteint couramment une concentration en CO2 de 3 500 ppm/m3 dans la chambre parentale le matin, nos tests ont montré que ce procédé par insufflation limite cette concentration à 700 ppm/m3. » Le constructeur de maison individuelle appelle aussi de ses vœux la création d’un contrôle obligatoire du débit des systèmes de ventilation au moment de la livraison pour en vérifier la conformité et l’efficacité, ce qui est aussi l’une des propositions majeures du Livre blanc de la ventilation. Cette attestation de fin de chantier pourrait par exemple être réalisée pour un coût modique en même temps et avec les mêmes instruments que le contrôle de l’étanchéité à l’air de l’enveloppe imposé par la RT 2012. Un renforcement des compétences des professionnels de la ventilation par la formation, ainsi que la reconnaissance d’un métier spécifique de « ventiliste » seraient d’autres facteurs de progrès. Pour ce qui est du choix des matériaux de construction et de décoration, l’instau-ration d’un contrôle final des émissions polluantes non plus des produits mais des ouvrages de menui-serie et d’agencement intérieur permettrait de sensi-biliser davantage l’ensemble des acteurs. « Un logiciel d’évaluation serait un grand pas en avant, en associant par exemple une banque de données des matériaux et de leurs émissions polluantes à un outil de type BIM », avance Franck Sorel.

ACCROÎTRE LA SENSIBILISATION DU PUBLICEnfin, une bonne qualité de l’air intérieur dépend en grande partie du comportement des occupants des bâtiments, en particulier dans les logements. Un important travail de sensibilisation reste à faire, afin de bannir les produits les plus émissifs de polluants, comme les encens, bougies, brûle-parfums, diffu-seurs, sprays, ainsi que certains produits d’entretien. Vis-à-vis de leurs clients, les professionnels du bâti-ment ont un grand rôle à jouer pour les accompagner dans la quête d’un air intérieur de qualité, en leur expliquant notamment la logique de fonctionnement de leur VMC, afin que la ventilation fonctionne de façon continue, de supprimer les comportements opposés à son bon fonctionnement (obturation des entrées d’air) et d’assurer les opérations nécessaires de maintenance et d’entretien. Les professionnels se doivent aussi de rappeler les mesures à prendre pour maintenir une bonne hygrométrie à l’intérieur du bâtiment. À savoir aérer quotidiennement et main-tenir une température minimale en intérieur pour éviter les phénomènes de condensation sur les parois et la sensation d’air froid. C’est en agissant ainsi sur tous les leviers concernés – une ventilation efficace, des matériaux de construction peu émissifs en polluants, le bannissement des produits émetteurs comme les désodorisants – et en privilégiant certains matériaux que la qualité de l’air intérieur garantira à la fois la santé des occupants du bâtiment et le maintien dans le temps de la qualité du bâti. J

BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

QUALITÉ DE L’AIR INTÉRIEUR

Enjeux et bonnes pratiques

pour les métiers du bâtiment

Collection Recherche

Développement Métier

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(1) Étude exploratoire du coût socio-économique des polluants de l’air intérieur ANSES-OQAI.(2) www.cerema.fr/system/files/documents/2018/05/LivreBlancVentilation_VF.pdf (3) La FFB met à la disposition de ses adhérents un ensemble d’outils, guides et fiches pratiques, pour une bonne qualité de l’air intérieur (http://www.ffbatiment.fr/lacaisseaoutils).

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Guide disponible sur bit.ly/BM53-GuideQAI

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des équipements en l’absence

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et consignes

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éviter les envols

• Aucun brûlage ni enfouissement

de déchets

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du chantier

• Entretien des palissades

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chantier et de ses abords

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de livraison

Réduisons

les émissions

dans l’air• Humidifi cation des matériaux et

voies de circulation par temps sec

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éviter les envols

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I 57Autour du chantierBÂTIMÉTIERS n°53

Décembre 2018

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Le Syndicat français des entreprises de travail en hauteur (SFETH-FFB) élabore depuis l’été 2018 le CQP Technicien en organisation de travaux sur cordes (TOTC). Il s’agit de faire évoluer le certificat de qualification profession-nelle de niveau 3 (CQP3) en poste de technicien (CQP TOTC). Il correspon-dra ainsi à la certification du référent ayant en charge l’organisation des travaux sur cordes grâce à ses compé-tences managériales, administratives et QHSE (Qualité, hygiène, sécurité et environnement). Les premières ses-sions expérimentales sont organisées début 2019 pour un déploiement mi-2019. À terme, chaque entre- prise de travaux sur cordes devrait employer un tel diplômé pour chaque établissement.

Le CQP de cordiste a été le premier créé dans le secteur du bâtiment. Il a été mis en place par le SFETH-FFB en 1996 et s’organise en trois niveaux de certi-fication : le CQP1 correspond au niveau de compétence minimum requis pour travailler sur cordes, sous la responsa-bilité d’un cordiste expérimenté CQP2. Ce dernier correspond au niveau de compétences nécessaires pour travail-ler en autonomie sur cordes afin de s’adapter aux configurations de travail variées inhérentes au métier. Le CQP TOTC, qui supervise les deux premiers, devient ainsi le troisième niveau de l’édifice. C’est l’association DPMC (Développement et promotion des métiers sur cordes), mise en place par le syndicat en 2002, qui gère les for-mations et la certification des 16 orga-

nismes de formation spécialisés agréés (AB Certification). Les travaux sur cordes nécessitent une parfaite formation du cordiste, un matériel conforme et contrôlé, ainsi que le respect de modes opératoires adaptés. C’est pour cette raison que le syndicat se doit de structurer et d’adap-ter régulièrement les formations et les certifications de la profession. En effet, les cordistes doivent maîtriser les tech-niques d’accès, de déplacement et de secours sur cordes dans les métiers du bâtiment, de la maintenance indus-trielle, du génie civil et des travaux publics. Cela nécessite d’adapter les savoir-faire traditionnels des métiers aux méthodes d’intervention particu-lières à la corde, afin d’exercer sans prendre de risques. J

CQP TOTC ORGANISER LES INTERVENTIONS SUR CORDESPour accompagner l’accroissement de l’activité, le Syndicat français des entreprises de travaux en hauteur fait évoluer la formation de cordiste.

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Au commencement est née l’idée d’initier des partenariats entre les entreprises du bâtiment issues de corps de métiers différents, pour qu’elles soient en capacité, à travers des grou-pements d’entreprises, d’accéder à de nouveaux marchés, en particulier celui de la rénovation énergétique. Les atouts du groupement ne sont plus à démontrer pour l’ensemble des parties prenantes : que ce soit du côté de la maîtrise d’ouvrage, qui bénéficie alors d’un interlocuteur unique (le mandataire commun), de délais respectés et de budgets maîtrisés, ou du côté des entreprises, qui mettent en commun leurs moyens (hommes, matériel, capacité financière et savoir-faire), pour faire ensemble ce que chacune ne peut faire séparément dans le cadre d’un chantier donné. De plus, la réponse en offre globale sert un besoin de marché : certaines plateformes territoriales de rénovation énergétique indiquent dans leur charte vouloir privilégier les groupements. C’est dans cet esprit que les BATI Meeting® ont été conçus fin 2016 par la FFB Auvergne-Rhône-Alpes, avec l’envie d’aider les entreprises à nouer des contacts entre pairs, dans un climat de transparence, et à aller jusqu’au groupement, qu’il soit momentané ou permanent, pour créer de la valeur et capter, in fine, des marchés porteurs. Depuis deux ans, une vingtaine d’événements ont été organisés avec succès sur l’ensemble de la région. Concrètement, les BATI Meeting® proposent un lieu de rencontres et d’échanges entre professionnels du BTP (entrepreneurs, maîtres d’ouvrage, maîtres d’œuvre…), préalablement sélectionnés et qualifiés, mais selon une formule inédite : le speed meeting. Les par-ticipants disposent ainsi, pour chaque rendez-vous, de cinq minutes pour se présenter à leur interlocuteur et leur donner envie de prolonger leur prise de contact, voire d’envisager, pour ceux qui le désirent, de travailler en groupement. Les premiers retours d’expérience sont particulièrement prometteurs. En effet, 90 % des entreprises considèrent y avoir rencontré de futurs partenaires de travail ou plus simplement avoir promu l’image de leur entreprise. Certaines plateformes de rénovation énergétique ont également manifesté leur intérêt à bénéficier de l’action des BATI Meeting® sur leur territoire. Face au succès de cette démarche régionale, ceux-ci s’ouvrent naturellement à la maîtrise d’ouvrage. Longue vie aux BATI Meeting® ! J

LES BATI MEETING® L’UNION FAIT LA FORCE ET OUVRE DE NOUVEAUX MARCHÉS

CHIFFRES CLÉS 2016-2018 - Premier événement fin 2016.- Une vingtaine d’événements organisés en 2 ans.- Près de 300 entreprises participantes.- Plus de 2 000 rendez-vous générés.- 90 % des entreprises estiment y avoir rencontré de

futurs partenaires de travail.

Un sondage(1) de l’Ifop commandé par le BNTEC(2) en 2016 sur la pra-tique des normes NF DTU par les professionnels du bâtiment démontre que ces règles de savoir-faire sont largement utilisées dans les marchés de travaux. Il laisse paraître également que les entre-prises et maîtres d’œuvre recon-naissent, sur le plan technique et juridique, la valeur ajoutée des NF DTU, qui constituent un socle pour mieux maîtriser la bonne réa-lisation des ouvrages à travers des solutions réputées traditionnelles. Pour rappel, la traditionalité dans le bâtiment concerne les mises en œuvre d’ouvrages bénéficiant d’un retour d’expérience efficient de l’ensemble des acteurs du bâtiment, ces derniers approuvant ces mises en œuvre en tant que techniques traditionnelles.

Il existe aujourd’hui près de 110 NF DTU. Mais quel est leur statut ? Ces normes sont avant tout des pièces de marché. Elles constituent des clauses techniques types d’un contrat de travaux entre l’entrepre-neur et son client, dont l’objet est explicité dans le domaine d’applica-tion du NF DTU concerné. Il en découle qu’un NF DTU n’est ni régle-mentaire (car aucune loi ne le rend d’application impérative), ni obliga-toire de facto. Sa prise en compte dans le marché relève en effet de l’accord contractuel entre le maître d’ouvrage et l’entrepreneur. Les NF DTU sont généralement compo-sés de trois parties répondant cha-cune à un objectif précis : décrire la mise en œuvre des ouvrages (c’est le cahier des clauses techniques types - CCT) ; choisir les matériaux répondant aux besoins de la mise en œuvre (c’est le guide de choix des matériaux, produits ou compo-sants - CGM) ; préciser les disposi-tions administratives à insérer au contrat (c’est le cahier des clauses

administratives spéciales types - CCS). Les NF DTU font partie des règles de l’art. Certes, ils ne sont pas des modes d’emploi complets et figés, ni des encyclopédies contenant une réponse à toutes les questions ren-contrées lors de l’exécution. Leur principe de rédaction est d’éviter de constituer un frein à l’innovation ou à l’esprit d’initiative, notamment de la part de la maîtrise d’œuvre, laquelle rédige les pièces de marché et s’appuie justement sur les NF DTU. Les professionnels atten-tifs à leur métier le savent : si les NF DTU ne sont pas obligatoires, les entreprises ont tout intérêt à connaître et à suivre les évolutions de ceux correspondant à leur métier, car ils apportent le retour d’expé-rience réussi et fiable des hommes de l’art. La rédaction et la révision des NF DTU s’effectuent au sein des commissions de normalisation orga-nisées principalement par le BNTEC, fondé par la FFB en 1990. Les entre-preneurs ont tout intérêt à y partici-per pour défendre les intérêts de la profession et être les premiers infor-més de l’évolution des textes. Alors que le secteur de la construction s’apprête à intégrer d’importantes évolutions réglementaires avec le « permis de faire », porté par la loi « Confiance » d’août 2018 (qui ouvre la possibilité de déroger aux règle-ments de la construction dès lors que les solutions envisagées per-mettent d’atteindre des résultats identiques ou supérieurs), le recours aux NF DTU s’avère plus que jamais nécessaire pour la bonne exécution des ouvrages. J

(1) Les résultats de ce sondage sont disponibles dans la partie publication du site www.bntec.fr (2) Bureau de normalisation des techniques et équipements de la construction du bâtiment.

en savoir plus • www.afnor.org• www.bntec.fr• www.cstb.fr• www.qualibat.com

UTILISATION DES NF DTU LES ENTREPRISES ONT TOUT À Y GAGNER

58 I Autour du chantier BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

QB - QUALITÉ POUR LE BÂTIMENT - LA MARQUE DE CERTIFICATION DU CSTBRepère de qualité, de performance et de fiabilité des produits ou procédés de construction, QB couvre aussi la certification d’outils et de services. QB s’adresse aux fabricants, entreprises, prescripteurs et maîtres d’ouvrage, pour les accompagner dans leur choix. QB, la marque de certification du CSTB,

pour tous les acteurs de la construction, en France et à l’international.

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Pour prévenir les risques

Suivez les recommandations du

carnet de chantier

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Vous construisez nous sommes à vos côtés !

d’incendie en rénovation

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60 I Autour du chantier BÂTIMÉTIERS n°53

Décembre 2018

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UN BAILLEUR SOCIAL CHOISIT LE BIM POUR FACILITER LA GESTION DE SES LOGEMENTS

Rares encore sont les logements col-lectifs réalisés avec les outils du BIM. Le bailleur social Logirep s’en est pourtant emparé en décembre 2016 pour la réalisation d’un programme de 80 logements à Carrières-sous-Poissy (Yvelines), actuellement en cours de travaux. Le maître d’ouvrage souhaitait notamment récupérer à l’issue de l’opé-ration un dossier des ouvrages exécutés (DOE) numérique au sens du BIM. Son objectif : utiliser la puissance du système d’information patrimonial offert par la maquette numérique pour améliorer les processus de gestion de son programme après la livraison : location, entretien, maintenance, exploitation et travaux à venir. « Le maître d’ouvrage, pour qui c’est une première, souhaitait être accompagné pas à pas », explique Xavier Tournillon, directeur technique et de la transition numérique du bâtiment de l’entreprise Paris Ouest Construction (280 collaborateurs, basée à Paris), lau-réate de l’appel d’offres en entreprise générale.

Une fois le marché obtenu, parallèle-ment au lancement des travaux prépa-ratoires, l’entreprise s’est donc attelée à recueillir les besoins du futur gestion-naire. « Pour répondre au mieux à ses contraintes et habitudes, nous avons mis au point, six mois après l’ordre de service, un “témoin virtuel BIM”, pour-suit Xavier Tournillon. À la manière d’un appartement témoin que les futurs pro-priétaires d’un logement peuvent visi-ter pour mieux s’y projeter, ce modèle numérique 3D immersif permet au ges-tionnaire de visualiser et de comprendre la façon dont il pourra concrètement piloter l’exploitation de son bâtiment. »

En l’occurrence, ce témoin virtuel BIM modélise un logement représentatif parmi les 80 unités du programme. Conforme aux plans d’exécution, il intègre et présente l’ensemble des équi-pements techniques prévus dans le cahier des charges. Lorsqu’on se déplace virtuellement dans l’appartement, on peut cliquer sur les différents produits et l’on accède alors immédiatement à leurs fiches techniques (que l’on retrouve habituellement dans les DOE « papier ») au format pdf. « Ce témoin n’est pas une simple interface visuelle destinée à séduire la maîtrise d’ouvrage, tient à pré-ciser Xavier Tournillon. C’est un véritable

Le bailleur Logirep souhaitait disposer d’un DOE (dossier des ouvrages exécutés) BIM à l’issue de son chantier de 80 logements à Carrières-sous-Poissy (Yvelines). Accompagné par l’entreprise générale Paris Ouest Construction, le maître d’ouvrage et futur exploitant a pu exprimer ses besoins précisément grâce à la mise au point d’un « témoin virtuel BIM ». Ce modèle 3D immersif représente un logement type qui rassemble la totalité des données techniques nécessaires à sa bonne exploitation.

DÉFINITION DU DOELe DOE (dossier des ouvrages exécutés) est un document contractuel fourni au maître d’ouvrage à la livraison du bâtiment, ayant pour objectif de faciliter sa gestion ultérieure. Dans les marchés publics, il doit comporter au minimum, selon l’article 40 du CCAG Travaux, les plans d’exécution conformes à l’ouvrage exécuté, ainsi que les notices de fonctionnement et de maintenance. Mais il peut intégrer de nombreux autres éléments.

Modélisation d’un appartement intégrant tous les équipements et leurs fiches techniques.

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Autour du chantier I 61BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

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Chez LV Rénovation, entreprise de couverture et isolation créée en 2015 à Vannes (Morbihan), le dispositif Prim’3E permet de profiter pleinement des certificats d’économies d’énergie (CEE) et d’en faire bénéficier ses clients. Cette PME de 15 sala-riés, qui s’est rapidement développée sur tout le Grand Ouest et compte aujourd’hui deux autres agences à Quimper et à Brest, s’est lancée en 2016 dans l’ITE et l’isolation de combles. En 2017, elle adhère à la FFB et prend connaissance du dispo-sitif Prim’3E avec le partenariat de Total. Un dispositif dont l’entreprise est plutôt satisfaite et qu’elle a désormais complètement intégré à sa démarche professionnelle et commerciale, comme en témoigne Maud Roturier de la société LV Rénovation.

Quel volume d’activité Prim’3E représente-t-il pour votre entreprise et quels types de clients en bénéficient?M. R. : Potentiellement, tous les clients peuvent profiter de Prim’3E dès lors que les travaux sont éligibles. Bien sûr, comme la prime est propor-tionnelle à la surface des travaux, le dispositif est plus ou moins bonifié selon la nature de la rénovation. Les clients aux revenus les plus modestes sont aussi mieux aidés et c’est parfois un levier décisif pour qu’ils se lancent dans de tels travaux, car les montants sont loin d’être négligeables pour l’isolation. Pour un chantier à 15 000 €, le client peut par exemple recevoir 2 000 à 3 000 € de prime. Aujourd’hui, nous avons systématisé les demandes de prime. Dès qu’un client peut être éligible, nous remplissons le dossier auprès de Total. Depuis septembre 2017, nous avons rempli 248 dossiers, un seul a été refusé. Cela représente potentiellement 157 000 € de primes. À ce jour, 43 000 € ont déjà été versés, 15 000 € sont en attente de paiement.

Vous dites avoir systématisé le processus, est-ce un travail administratif compliqué ou long ? Comment cela se passe-t-il dans votre entreprise ?M. R. : En soi ce n’est pas un travail administratif compliqué. L’estimation de la prime s’obtient très facilement via le site www.prim3e-total.uecf.fr avec quelques informations de base sur les reve-

nus du client, le type de travaux et leur surface. Une fois qu’on a compris le principe, la demande de dossier se fait très rapidement et la réponse est extrêmement rapide. Le client reçoit généra-lement dans la semaine une lettre recommandée lui indiquant le montant de la prime à laquelle il est éligible s’il accepte le devis renseigné dans le dossier. Le fait qu’il reçoive une lettre recomman-dée et que ce soit lui qui, finalement, va recevoir le chèque de la prime est très important. Cela confère au dispositif et à notre entreprise une image sérieuse et professionnelle. Nous pouvons ainsi jouer notre rôle de facilitateur et de conseil. Les documents à fournir n’ont rien d’exception-nel : attestation RGE, devis détaillé… Cela repré-sente tout de même un travail administratif de photocopies, d’envois par mail ou par la poste, avec parfois, s’il y a des erreurs ou des oublis, des allers-retours qu’il faut suivre au fur et à mesure. Il faut donc être bien organisé. Heureusement, le site est plutôt ergonomique, il permet un suivi vraiment facile des dossiers.

Quels retours avez-vous des clients ? Le dispositif est-il avantageux par rapport à d’autres CEE ? Quels seraient les points à améliorer ?M. R. : Les clients sont généralement très contents quand ils apprennent qu’ils peuvent recevoir cette prime, qui peut d’ailleurs s’ajouter au crédit d’impôt sur la transition énergétique (CITE). Depuis début 2018, les délais de paiement ont légèrement augmenté, car Total a dû traiter l’af-flux des dossiers de CEE suite au passage de la 3e à la 4e période. Par rapport à d’autres dossiers de certificats d’économies d’énergie dont j’ai pu avoir connaissance, le dispositif Prim’3E est vraiment plus accessible et simple. Certains autres obligés demandent de tels détails tech-niques sur les travaux qui vont être effectués qu’il devient décourageant de remplir les dossiers. Alors, même si parfois je trouve que Total est un peu tatillon, cela me semble beaucoup plus aisé que d’autres dispositifs et cela reste vraiment un bon atout pour obtenir des chantiers. J

Les CEE peuvent être un très bon levier pour convaincre des clients indécis ou à faibles revenus. L’entreprise bretonne LV Rénovation l’a bien compris et s’en sert désormais quotidiennement. Témoignage de Maud Roturier.

PRIM’3E « UN ATOUT POUR OBTENIR DES CHANTIERS »

outil opérationnel issu d’un processus de travail itératif ! » Le modèle s’est en effet affiné au fil de séances de travail qui réu-nissaient plusieurs collaborateurs de la maîtrise d’ouvrage, dont les responsables de l’exploitation. « Il s’agissait notamment d’adapter le niveau de détail des éléments du DOE aux besoins réels que le client exprimait au cours des discussions », souligne Xavier Tournillon. Le principe suivi était celui du « trop d’informations tue l’information ! » Par exemple, « les emplacements des interrupteurs élec-triques d’une pièce, qui figurent en phase exécution dans les modèles BIM, pour-raient être supprimés du DOE, puisque l’exploitant les verra directement lors de son intervention sur place », illustre-t-il. À l’instar des interrupteurs électriques, la totalité des maquettes des différents corps d’état techniques a été simplifiée et adaptée aux particularités d’usage du DOE. « Ce travail est représentatif du processus BIM qui, en réunissant l’ensemble des acteurs autour d’une même table, suppose de supprimer les silos pour apporter de l’intelligence à chacune des étapes du cycle de vie d’un bâtiment. » Et Xavier Tournillon de s’éle-ver contre une idée reçue : « On entend souvent dire qu’avec le BIM, l’entreprise générale va pouvoir se passer de ses sous-traitants. C’est tout l’inverse : avec la maquette numérique, l’expertise métier de chaque corps d’état reste primordiale, mais doit en revanche être intégrée le plus en amont possible pour optimiser le processus. C’est ce que nous avons fait sur ce projet en formant ceux de nos sous-traitants qui en avaient besoin. »

Alors que le chantier devrait être livré courant 2019, Paris Ouest Construction continue de collecter et centraliser toutes les données techniques afin de constituer le DOE. Une opération faci-litée par le fait que l’entreprise assure en propre le BIM management du projet. « Au début, le maître d’ouvrage envisa-geait de confier la mission de pilotage de la maquette numérique à un BIM manager indépendant, précise Xavier Tournillon. Finalement, nous avons réussi à le convaincre que nous avions, en tant qu’entreprise générale, toute légitimité et toutes compétences pour l’assurer nous-même. » J

en savoir plus www.prim3e.fr

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62 I Autour du chantier BÂTIMÉTIERS n°53

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Installations photovoltaïques en auto- consommation Un outil de dimensionnement À l’initiative de l’INES, le centre de référence européen sur l’énergie solaire et le bâtiment, et en collaboration avec le GMPV-FFB (Groupement des métiers du photovoltaïque), l’outil AutoCalSol a été conçu afin d’obtenir une pré-étude d’installations en autoconsommation. Ce dispositif didactique, accessible en ligne, s’adresse aussi bien aux particuliers qu’aux professionnels. Fondé sur le logiciel Calsol, dédié à l’estimation de la production d’une installation photovoltaïque, AutoCalSol calcule une production avec sa part d’autoconsommation grâce aux données de localisation, orientation/inclinaison et puissance de l’installation. Pour l’instant disponible en version gratuite, cet outil de dimensionnement propose les fonctionnalités de base pour les particuliers. Du côté des professionnels, « AutoCalSol met à leur disposition l’expertise de l’INES et leur garantit un outil de qualité, adapté à leurs besoins », explique Jean Damian, président du GMPV. Ce logiciel est donc destiné à évoluer en s’appuyant sur le retour des utilisateurs adhérents de la FFB, afin de leur proposer à terme une version plus complète accompagnée de développements plus pointus.

en savoir plus • AutoCalSol : http://e-learning.ines-solaire.org/rubrique Outils numériques• INES, tél. : 04 79 26 53 28, www.ines-solaire.org• GMPV (Groupe des métiers du photovoltaïque), tél. : 01 40 69 52 24, www.gmpv.ffbatiment.fr

Du peintre au déconstructeur en passant par le poseur de bardages, les professionnels travaillant sur les façades ont besoin d’équipements de protec-tion collective adaptés. Le bon choix repose avant tout sur une analyse des besoins et des risques. Ainsi, la première question à se poser est : « Quel est le meilleur équipement par rapport aux travaux que je dois réaliser sur ce chantier ? » Il est parfois tentant de vouloir utiliser un même équipement sur tous ses chantiers pour le rentabiliser. Mais ce n’est pas la meilleure solution, car aucun équipe-ment ne peut répondre à l’ensemble des contraintes de protection collective. Les critères d’analyse sont multiples (voir encadré), et l’objectif est de faire valoir son choix au donneur d’ordre le plus en amont possible du chantier, afin d’éviter que des équipe-ments « par défaut » qui s’avéreraient inadéquats soient imposés.On distingue trois familles de protections collectives en façades :

- Les échafaudages fixes ou roulants. Équipement de protection collective le plus familier sur les chantiers, l’échafaudage possède le triple avantage d’être installé à demeure, de permettre le stockage de matériel et d’être modifiable en cours de chantier. Du côté des contraintes, l’échafaudage fixe doit disposer d’un support suffisamment résistant, ainsi que d’une façade où l’ancrage est possible. L’échafaudage mobile, quant à lui, est limité en hauteur et doit être mis en œuvre sur un sol plan et rigide.- Les plateformes sur mât et suspendues. Ces pla-teformes mécanisées permettent de travailler à la hauteur souhaitée tout en limitant les efforts de manutention et donc les risques de TMS. En revanche, elles nécessitent une alimentation élec-trique dédiée et un support adapté : pour les plate-formes suspendues, le toit doit être plan ; pour les plateformes sur mâts, le sol et la façade doivent être capables de reprendre les efforts exercés. - Les plateformes élévatrices mobiles de personnes (PEMP) ou nacelles. Ces solutions mobiles offrent l’avantage de la souplesse, l’utilisateur choisissant sa zone et sa hauteur de travail. En revanche, elles disposent d’une faible surface d’accueil et sont limitées en hauteur. Ces trois familles d’équipements possèdent au moins trois points communs : elles doivent faire l’objet de vérifications périodiques, elles nécessitent une formation préalable au montage et à l’utilisa-tion, et elles peuvent toutes être mutualisables sur les chantiers. Mais quel que soit son choix, l’entre-preneur devra se rapprocher de ses fournisseurs pour disposer d’un matériel conforme aux normes. J

PROTECTIONS COLLECTIVES EN FAÇADE FAIRE LE MEILLEUR CHOIX ANTI-CHUTEDe nombreux professionnels sont amenés à travailler en hauteur sur les façades. À chaque situation correspond un matériel de protection collective adapté. Aux côtés du classique échafaudage, les plateformes sur mât ou suspendues, ainsi que les nacelles, complètent le catalogue des solutions.

en savoir plus • SFECE-FFB (Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement), tél. : 01 40 55 13 00, www.echafaudage-coffrage-etaiement.org• Guide INRS « Aide au choix d’un équipement de travail en hauteur – travaux sur façade », édité en septembre 2015• OPPBTP, www.preventionbtp.

LES CRITÈRES DE CHOIX Quelques questions à se poser dans son analyse (liste non exhaustive) : - Caractéristiques des travaux : S’agit-il d’une activité légère ou lourde ? Devra-t-on stocker du matériel lourd sur l’équipement ?- Surfaces de façades à réaliser : Doit-on traiter le pignon d’une barre HLM ou d’un petit collectif ? Selon les cas, l’équipement adapté ne sera pas le même. - Type de façades : La façade est-elle plane, droite ou avec du relief, des courbes ?- Modalité d’accès : Quels sont les accès possibles à la façade ?- Ancrage et supports : Quels types d’efforts peut encaisser le support porteur ? A-t-on l’autorisation d’ancrer provisoirement l’équipement dans la façade ?- Mutualisation : L’équipement doit-il être mutualisé entre plusieurs corps d’état pendant la durée du chantier ? Le cas échéant, il peut être rentable pour tous d’installer un équipement plus « lourd ». - Coût : Le coût de l’équipement n’est pas le premier élément à considérer. La solution la plus simple, souvent, est aussi la moins adaptée !

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Autour du chantier I 63BÂTIMÉTIERS n°53

Décembre 2018

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AGENCEMENT Chambre française de l’agencement (FFB Agencement) Tél. : 09 60 11 29 18 www.chambre-agencement.org CARRELAGE – MOSAÏQUEUnion nationale des entrepreneurs de carrelage du bâtiment (UNECB-FFB)Tél. : 01 40 69 58 20 www.unecb.ffbatiment.fr

CHARPENTE MENUISERIE – PARQUETSUnion des métiers du bois (UMB-FFB)Tél. : 01 40 69 57 40 www.umb.ffbatiment.fr

CONSTRUCTION IMMOBILIERE Les constructeurs et aménageurs de la FFB (LCA-FFB)Tél. : 01 40 69 58 40 www.lesconstructeursamenageurs.com

CONSTRUCTION MÉTALLIQUE Syndicat de la construction métallique de France (SCMF-FFB)Tél. : 01 47 74 66 15www.scmf.eu

COUVERTURE PLOMBERIEUnion nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France (UNCP-FFB)Tél. : 01 40 69 53 07www.uncp.ffbatiment.fr

DÉCONSTRUCTION ET RECYCLAGE Syndicat des entreprises de déconstruction, dépollution et recyclage (SEDDRe-FFB)Tél. : 01 40 69 53 20 www.seddre.fr

ÉCHAFAUDAGE Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement (SFECE-FFB)Tél. : 01 40 55 13 00 www.echafaudage-coffrage-etaiement.org

ENDUITS DE FAÇADE Union nationale des entrepreneurs d’enduits de façade (UNEEF-FFB)Tél. : 01 40 69 51 69 www.uneef.ffbatiment.fr

ENTREPRISES GÉNÉRALES Entreprises générales de France-BTP (EGF.BTP)Tél. : 01 40 69 52 78www.egfbtp.com

ENVELOPPE MÉTALLIQUE DU BÂTIMENT Association de fabricants de panneaux, profils et systèmesTél. : 01 40 69 58 90, www.enveloppe-metallique.fr

ÉTANCHÉITÉ Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE-FFB)Tél. : 01 56 62 13 20 www.etancheite.com

FERMETURE ET STORESGroupement professionnel des portes, portails, volets et stores (ACTIBAIE-FFB)Tél. : 01 40 55 13 00www.actibaie.org

FINITIONS Union professionnelle des métiers de la finition (UPMF-FFB)Tél. : 01 40 69 53 73 www.upmf.ffbatiment.fr

GÉNIE CLIMATIQUE Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France (UECF-FFB)Tél. : 01 40 69 52 94www.uecf.fr

GESTION DE L’ÉNERGIE Syndicat national de l’exploitation climatique et de la maintenance (SNEC)Tél. : 01 44 70 63 90www.snec-energie.fr

INSTALLATION ÉLECTRIQUE Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique (FFIE-FFB)Tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr

ISOLATION Syndicat national de l’isolation (SNI-FFB)Tél. : 01 40 55 13 70, www.snisolation.fr

JOINTS ET FAÇADES Syndicat français des joints et façades (SFJF-FFB)Tél. : 01 56 62 10 03 www.sfjf.ffbatiment.fr

MAÇONNERIE GROS ŒUVRE Union de la maçonnerie et du gros œuvre (UMGO-FFB)Tél. : 01 40 69 51 59 www.umgo.ffbatiment.fr

MENUISERIE ALUMINIUM Syndicat national de la construction des fenêtres, façades et activités associées (SNFA-FFB)Tél. : 01 40 55 11 80, www.snfa.fr

MENUISERIES EXTERIEURES Union des fabricants de menuiseries extérieures (UFME-FFB)Tél. : 01 47 17 69 37www.ufme.fr

MÉTALLERIE Union des métalliers (FFB Métallerie)Tél. : 01 40 55 13 00www.metal-pro.org

MONTAGE-LEVAGE Union du montage-levage (FFB Montage-Levage)Tél. : 01 40 55 13 00 www.montage-levage.org

MONUMENTS HISTORIQUES Groupement des entreprises de restauration des monuments historiques (GMH)Tél. : 01 40 69 51 68 www.groupement-mh.org

MULTISERVICE IMMOBILIER Syndicat professionnel des entreprises de multiservice immobilier et de facilities management (SYPEMI)Tél. : 01 44 70 63 90 www.sypemi.com

PHOTOVOLTAÏQUEGroupement des métiers du photovoltaïque (GMPV-FFB)Tél. : 01 40 69 52 24 www.gmpv.ffbatiment.fr PLÂTRE – ISOLATION Union des métiers du plâtre et de l’isolation (UMPI-FFB)Tél. : 01 40 69 52 14 www.umpi.ffbatiment.fr

PROTECTION INCENDIEGroupement des installateurs et mainteneurs de systèmes de sécurité incendie (GIMSSI-FFB)Tél. : 01 40 69 52 51 www.gimssi.ffbatiment.fr

SOLS INDUSTRIELS Union nationale des entrepreneurs de sols industriels (UNESI-FFB)Tél. : 01 40 69 51 54 www.unesi.ffbatiment.fr

SOLS – RÉSINES Syndicat français des métiers de la résine (SFMR-FFB)Tél. : 01 40 69 51 46 www.sfmr.ffbatiment.fr

THERMIQUE INDUSTRIELLE Syndicat national des entrepreneurs et constructeurs en thermique industrielle - fours et cheminées (SNECTI)Tél. : 01 40 69 51 02

TRAVAUX EN HAUTEUR Syndicat français des entreprises de travail en hauteur (SFETH)Tél. : 04 90 09 55 36 www.sfeth.com

VERRE – MIROITERIE Fédération française des professionnels du verre (FFPV-FFB)Tél. : 01 40 55 13 55 www.ffpv.org

34 métiers au service des entreprises

Retrouvez toutes les coordonnées

des métiers sur notre site

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64 I La parole à… BÂTIMÉTIERS n°53 Décembre 2018

Jean PASSINI, président de la commission Environ-nement et construction durable de la FFB

L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE, UN MODÈLE À ENCOURAGER INTELLIGEMMENT

Ingénieur Arts et Métiers, dirigeant depuis 1991 du groupe familial H2E (250 collaborateurs) comprenant des entreprises spécialisées en étanchéité des toitures-terrasses et en enveloppe des bâtiments, Jean Passini, 55 ans, est membre du comité exécutif de la FFB, dont il préside la commission Environnement et construction durable depuis 2014. Depuis de nombreuses années

déjà, le secteur de la construction fait des efforts considérables

pour réduire la consommation énergétique des bâtiments. C’est ainsi qu’en France, les émis-sions de CO2 de l’ensemble des bâtiments sont stables depuis 1990 alors que les surfaces construites ont augmenté de plus de 30 % dans le même temps. Parallèlement à la poursuite et à l’amplification de cet effort, notre profession prône depuis de nombreuses années le développement d’un second comportement vertueux en matière environnementale, reposant sur le principe de l’économie circulaire. Ce modèle vise à réduire la consommation de matières premières à la source et aussi le coût de leur transport en s’approvisionnant localement ; à réutiliser les matériaux une fois l’objet en fin de vie ; et à recycler les déchets pour réalimenter les gise-ments de matières premières. Des initiatives privées ont ainsi été lancées dans le BTP pour faciliter la collecte et le recyclage à grande échelle du plâtre, du verre plat, du PVC, du bois, des métaux. Et des filières similaires se mettent en place pour les isolants thermiques, les chapes bitumineuses, les briques plâtrières ou encore les moquettes textiles. Mais le modèle de l’économie circulaire reste encore très fragile. Le développement de la valorisation des déchets recyclables se heurte ainsi au trop faible maillage territorial des points de collecte, prin-cipalement en régions rurales, ce qui limite l’accès aux gisements de déchets recyclables et empêche donc un traitement à grande échelle qui permettrait de faire baisser les coûts. Par ailleurs, les pouvoirs publics n’incitent pas financièrement les maîtres d’ouvrage à aider au développement de l’économie circulaire. Du coup, les chantiers exemplaires sont trop peu

nombreux pour permettre l’émergence d’une nouvelle filière industrielle. Comment y parvenir ? À défaut d’accompagner les initiatives existantes, l’État a intégré dans sa nouvelle feuille de route gouvernementale sur l’économie circulaire, mais sans concerta-tion avec les professionnels concernés, une réflexion sur la mise en place d’une filière Responsabilité élargie du producteur (REP) appliquée aux déchets du bâtiment, comme il en existe déjà pour les équipements électriques et électroniques, les pneus ou les médicaments. Selon ses promoteurs, un nouvel éco- organisme, financé par une taxe payée par le client final, serait créé dans le but de collecter, trier et recycler les déchets du bâtiment, ce qui permettrait la reprise gratuite des déchets dans les communes. En réalité, la taxe ainsi créée augmenterait les coûts de construction pour financer la nouvelle structure de collecte. Par ailleurs, calculer cette taxe serait d’une incroyable complexité dans nos métiers où, bien souvent, le produit n’est terminé que lorsqu’il est mis en œuvre ; il faudrait donc taxer à la fois les différents matériaux à l’origine du produit fini, et l’entrepreneur qui les a assem-blés. Enfin, l’instauration de cette filière REP risquerait de porter un coup fatal aux initiatives déjà engagées. Depuis, le Gouvernement semble avoir entendu nos critiques. Mais l’on ne sait pas encore précisément ce qui ressortira des réflexions en cours. Doit-il encourager un nouveau modèle économique en soutenant l’initiative entrepreneuriale et les solutions innovantes, ou bien en usant de la contrainte et en créant un nouvel impôt ? Pour notre part, nous sommes intimement convaincus de la supériorité de la première solution sur la seconde, et sommes en ordre de marche pour être force de proposition sur ce sujet. J

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Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris Cedex 16 - Tél. : 01 40 69 52 58 www.ffbatiment.fr - Association déclarée – Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E –ISSN 1772-3078 - Dépôt légal à parution DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Jacques Chanut DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Philippe Tempere COMITÉ DE RÉDACTION : Membres de la Fédération française du bâtiment, de ses fédérations départementales et régionales, de ses unions et syndicats de métiers JOURNALISTES : Déborah Azgut, Claude Barjonet, Olivier Baumann, Sophie Hoguin, Stéphanie Lacaze, Morgane Marchais, Sophie Michelin-Mazéran, François Salanne CONCEPTION ET RÉALISATION :

IDIX, Frédéric Savarit, Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline Palma, Katia Boudet, Céline Binet FABRICATION : Cesar/Sib TIRAGE DE CE NUMÉRO : 55 500 exemplaires PHOTO DE COUVERTURE : © Getty Images/Thierry Dosogne RÉGIE COMMERCIALE : IT-FFB - Tél. : 01 40 69 57 68 ANNONCEURS : Afnor (p. 29), Apave (3e couv.), BTP Banque (p. 31), CGI Bâtiment (p. 56), CSTB (p.59), EBP (p. 21), EDF (p. 32), Engie (p. 41), Kiloutou (p. 14), Ledvance (p. 36), Loxam (p. 42), Onaya (p. 21), Opel (p.22), OPPBTP (p.26), Pro BTP (p. 7), Prolians (p. 56), Recylum (p. 38), Renault Trucks (4e couv.), Sécurité sociale indépendants (2e couv.), SMA Vie (p. 5).