numéro 48 - octobre/décembre 2010

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JOURNAL D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL D’AQUITAINE EN PYRÉNÉES ATLANTIQUES MALANDAIN BALLET BIARRITZ OCTOBRE > DÉCEMBRE 2010 Silvia Magalhaes & Giuseppe Chiavaro, Roméo et Juliette photo Olivier Houeix PAGE 3 PAGE 4 PAGE 11 PAGE 12 PAGE 14 PAGE 15 PAGE 16 ÉDITO L ÉVÉNEMENT ACTIVITÉ DANSE À BIARRITZ #43 SENSIBILISATION EN BREF CALENDRIER

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Malandain Ballet Biarritz ©YOCOM

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Silvia Magalhaes & Giuseppe Chiavaro, Roméo et Juliette • photo Olivier Houeix

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ÉDITO

L’ ÉVÉNEMENT

ACTIVITÉ

DANSE À BIARRITZ #43

SENSIBILISATION

EN BREF

CALENDRIER

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ÉDITO

non loin de la Casa di Giulietta, une attraction pour tous les cœurs enflammés, notre Roméo et Juliette a ensuite été présenté à Biar-ritz dans le cadre de la 20ème édition du Temps d’Aimer. C’est dire si cette incarnation du mythe de l’amour in-conditionnel vit le jour sous des aus-pices favorables. « Ce sujet sublime et toujours nouveau » (1), mis en musique par Hector Berlioz questionne on le sait l’idéalisme amoureux sur fond de querelles engendrées par « des pa-roles de vent » (2). A ce titre, sa portée est édifiante. Ainsi, les discours d’ex-clusion qui se sont installés en France cet été montrent que la haine trouve toujours mille raisons de se répandre. « Amis, pour toujours ! » : c’est en fai-sant appel à la paix entre les peuples que le compositeur qui s’enthousias-mait pour le socialisme d’essence uni-verselle et métaphysique prôné par le saint-simonisme, clôt son œuvre. L’Espoir, autrement dit, la passion furieuse de tirer la société vers le haut, de viser quelque chose de cos-mique étant l’immortelle flamme de l’homme romantique.

Mais pour avoir aussi ses états d’âme, le romantique est parfois en proie au spleen et à la mélancolie. Le Temps, par exemple, ce « joueur avide qui gagne sans tricher, à tout coup ! » (3), l’idéaliste aimerait pouvoir le sus-pendre. Notamment, quand fuient vers l’horizon des danseurs qui jusque-là occupaient le devant de la scène. Ainsi, après dix ans passés au sein de la compagnie, Véronique Aniorte et Mikel Irurzun del Castillo, s’en sont allés, et cette saison, Giu-seppe Chiavaro devrait également mettre fin à sa carrière. Danseur est un métier de vocation auquel on se dédie « corps et âme », le plus sou-vent sans renommée et pour une mo-deste rémunération. Il offre une vie hors norme et la transcendance vé-cue en scène dans le partage est sans commune mesure. Mais que reste-t-il d’un danseur ? Que reste-t-il de ses beaux jours ? Que reste-t-il de ses ef-forts singuliers ? Juste un nom dans l’histoire de cœur.

Bien que sculptant aussi l’éphémère, le chorégraphe, par sa position cen-trale, focalise davantage le succès et la reconnaissance. C’est ainsi qu’à l’occasion de la première française de Roméo et Juliette, la médaille d’or de la ville de Biarritz m’a été remise par le sénateur-maire Didier Borotra. Dans le même temps, j’étais décoré des insignes d’Officier des Arts et des Lettres par Brigitte Lefèvre, directrice du Ballet de l’Opéra national de Paris.

Dans son désir de rendre l’idéal réel, le romantique se définit plutôt comme un indépendant, cependant à propos de décorations, je ne suivrai pas Ber-lioz qui s’écria en 1837 : « Je me f… de votre croix ! Donnez-moi mon ar-gent » (4), lorsque le directeur de ca-binet du Ministre des Beaux-Arts vou-lut payer son Requiem avec la Légion d’Honneur au lieu des 3.000 francs promis. D’autant que l’Ordre des Arts et des Lettres, pour ne citer que cette distinction, n’est pas le ruban rouge dont les récipiendaires sont légion et parfois sans honneur. Peu distribué, il récompense « les personnes qui se sont distinguées par leur création dans le domaine artistique et litté-raire ou par la contribution qu’elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde ». Un chorégraphe n’étant rien sans les autres, cette distinction honore toute mon équipe et chacun de nos partenaires. Elle honore aussi la Danse comme source universelle d’amour, de vie et d’énergie. Enfin, elle invite à la modestie, puisque Marius Petipa, l’illustre chorégraphe du Lac des cygnes, mort le 14 juillet 1910, ne reçut en France que les Palmes Académiques et la Médaille de Sauvetage des Noyés.

n Thierry Malandain, septembre 2010

(1) Hector Berlioz, Mémoires, chapitre 49 (2) Roméo et Juliette, William Shakespeare(3) Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal (1857)(4) Hector Berlioz, Mémoires, chapitre 46

Créé à Vérone,

Page 4: Numéro 48 - Octobre/Décembre 2010

Présenté en avant-première au théâtre romain de Vérone, les 26, 27 et 28 août, Roméo et Juliette a été vu pour la première fois à Biarritz, le 11 septembre lors de la 20ème édition du festival Le Temps d’Aimer.

L’ ÉVÉNEMENT

Silvia Magalhaes & Giuseppe Chiavaro, Roméo et Juliette • photo Olivier Houeix

à Vérone et BiarritzRoméo et Juliette

Page 5: Numéro 48 - Octobre/Décembre 2010

Présenté en avant-première au théâtre romain de Vérone, les 26, 27 et 28 août, Roméo et Juliette a été vu pour la première fois à Biarritz, le 11 septembre lors de la 20ème édition du festival Le Temps d’Aimer.

L’ ÉVÉNEMENT

Silvia Magalhaes & Giuseppe Chiavaro, Roméo et Juliette • photo Olivier Houeix

à Vérone et BiarritzRoméo et Juliette

[…] L’humilité de la scénographie convie par ses images tous les amoureux du monde. […] Toute la puissance du récit vient de la danse et de la danse seule : la chorégraphie, comme toujours, belle et savante, se coule parfaitement dans le flux et les méandres de la symphonie. Les danseurs la servent avec une ferveur totale.

Le Figaro, Ariane Bavelier, 10 septembre 2010

La presse en parle

Roméo et Juliette parmi les anges

Thierry Malandain, reprend la mu-sique de Berlioz et dessine un Ro-méo et Juliette moderne s’appuyant sur d’excellentes intuitions. C’est ainsi que « l’estate teatrale » s’est clôturé, avec une première mon-diale faisant montre d’intelligence, de créativité et d’un bon rendu de composition. [...] Avec grâce, Ma-landain amène l’histoire dans un cli-mat hors du temps, hors du mythe shakespearien. Roméo et Juliette ne sont plus des protagonistes ro-mantiques, mais l’emblème d’une société qui par delà les époques, demeure en perpétuel conflit. ...

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En quête de pouvoir, elle se dis-pute, entre passions et pulsions, entre désirs et nécessités. Le choré-graphe bannit de sa mise en scène toute référence temporelle, il éli-mine les coulisses et oriente toutes les entrées et sorties vers le fond de la scène dans un jeu optique, qui semble faire apparaître et dispa-raître les danseurs directement des malles, seuls éléments présents. Ces mêmes malles deviennent à la fois des cercueils, des lits nuptiaux, des caisses de voyage, des éléments ar-chitecturaux et des miroirs où l’on peut voir l’âme au delà de l’image. L’histoire se déroule aisément, sans rupture en un seul et unique acte divisé en six scènes dans lesquelles Malandain a habilement réuni les moments essentiels de l’œuvre. La rixe entre Montaigu et Capulet, la fête chez les Capulet ; après le bal, la scène d’amour, la mort de Mercutio, le mariage et la mort des amants. Toutes les scènes dégagent un puis-sant souffle choral. Au-delà des danses de groupe, se dégagent des solos et des duos, comme pour ba-layer l’aspérité, les triomphes, l’ex-tase et les tourments. Les bras des danseurs se rencontrent et se mê-

lent pour évoquer les conflits puis de nouveau, forment un magma de lignes souples pour évoquer les temps de l’amour. Sur scène, point de danseurs, ni de personnages, mais des personnes. Des personnes luttant entre elles ou essayant de se rapprocher l’une de l’autre. Tous se battent pour la vie, pour défendre un brin d’élégance ou de dignité. Ainsi, ils commencent : d’abord un, puis deux, puis quatre, puis les couples se multiplient jusqu’à ce que les pensées de Roméo et Ju-liette deviennent celles de tous. Jusqu’à la fin. Après la mort, la com-pagnie évolue dans une dimension paradisiaque, presque angélique. Sur scène, les lumières très claires rappellent l’aube, un matin primor-dial où règne l’harmonie des corps. La danse y est quasiment classique mais avec des idées modernes don-nant un style, celui de Malandain, libre dans la forme et dans la nar-ration.

L’Arena di Verona, GV, 28 août 2010

Les amants in loco

Une superbe réussite [...] Malandain a privilégié l’émotion qui se dégage de cette histoire, l’action propre-ment dramatique résumée dans la musique de Berlioz par le scherzo central n’étant pas négligée, avec

une superbe danse de la reine Mab, fée des songes, un solo d’une vir-tuosité épatante dansé à merveille par l’interprète de Mercutio, Ar-naud Mahouy, avant un combat avec Tybalt (Daniel Vizcayo) promp-tement mené. Si Silvia Magalhaes et Giuseppe Chiavaro sont admi-rables dans la scène d’amour qui suit la fête, ils se démultiplient en nombreux Roméo et Juliette dans les scènes du jardin et du tom-beau, créant avec un jeu de reflet sur l’acier des malles un effet dra-matique formidablement efficace. Très riche en idées chorégraphiques et utilisant un vocabulaire qui pri-vilégie l’expression et l’émotion, ce spectacle est certainement l’un des meilleurs que l’on ait pu voir de Thierry Malandain, avec une com-pagnie de dix-huit danseurs, récem-ment renouvelée en partie, dans une forme éblouissante.

Le Quotidien du Médecin, Olivier Brunel, 10 septembre 2010

Malandain triomphe avec Roméo et Juliette

[...] Près de dix minutes d’applaudis-sements, de rappels, la Gare du Midi a chaviré pour Roméo et Juliette. Des spectateurs essuient même des larmes, furtivement. Véritable travail d’orfèvre, ce ballet marque une étape dans le parcours de Ballet Biarritz et de son chorégraphe géné-reux, lumineux, pudique qui sait ra-conter des histoires et faire vibrer la corde sensible avec le mouvement des corps. Quelle bonne idée d’avoir opté pour le Roméo et Juliette de Berlioz plutôt que celui de Proko-fiev. Ce qui est un requiem est aussi une renaissance, une élévation, une entrée par les portes du paradis. Le Roméo et Juliette de Thierry Ma-landain accompagne le couple dans la mort, mais surtout dans sa joie de vivre et dans sa renaissance. Neuf Roméo et neuf Juliette sur scène (autre bonne idée) une multiplica-tion qui ne noie pas le couple, au contraire. Le talent de Malandain réside dans cette capacité à rester dans l’intime tout en étant collectif,

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En quête de pouvoir, elle se dis-pute, entre passions et pulsions, entre désirs et nécessités. Le choré-graphe bannit de sa mise en scène toute référence temporelle, il éli-mine les coulisses et oriente toutes les entrées et sorties vers le fond de la scène dans un jeu optique, qui semble faire apparaître et dispa-raître les danseurs directement des malles, seuls éléments présents. Ces mêmes malles deviennent à la fois des cercueils, des lits nuptiaux, des caisses de voyage, des éléments ar-chitecturaux et des miroirs où l’on peut voir l’âme au delà de l’image. L’histoire se déroule aisément, sans rupture en un seul et unique acte divisé en six scènes dans lesquelles Malandain a habilement réuni les moments essentiels de l’œuvre. La rixe entre Montaigu et Capulet, la fête chez les Capulet ; après le bal, la scène d’amour, la mort de Mercutio, le mariage et la mort des amants. Toutes les scènes dégagent un puis-sant souffle choral. Au-delà des danses de groupe, se dégagent des solos et des duos, comme pour ba-layer l’aspérité, les triomphes, l’ex-tase et les tourments. Les bras des danseurs se rencontrent et se mê-

lent pour évoquer les conflits puis de nouveau, forment un magma de lignes souples pour évoquer les temps de l’amour. Sur scène, point de danseurs, ni de personnages, mais des personnes. Des personnes luttant entre elles ou essayant de se rapprocher l’une de l’autre. Tous se battent pour la vie, pour défendre un brin d’élégance ou de dignité. Ainsi, ils commencent : d’abord un, puis deux, puis quatre, puis les couples se multiplient jusqu’à ce que les pensées de Roméo et Ju-liette deviennent celles de tous. Jusqu’à la fin. Après la mort, la com-pagnie évolue dans une dimension paradisiaque, presque angélique. Sur scène, les lumières très claires rappellent l’aube, un matin primor-dial où règne l’harmonie des corps. La danse y est quasiment classique mais avec des idées modernes don-nant un style, celui de Malandain, libre dans la forme et dans la nar-ration.

L’Arena di Verona, GV, 28 août 2010

Les amants in loco

Une superbe réussite [...] Malandain a privilégié l’émotion qui se dégage de cette histoire, l’action propre-ment dramatique résumée dans la musique de Berlioz par le scherzo central n’étant pas négligée, avec

une superbe danse de la reine Mab, fée des songes, un solo d’une vir-tuosité épatante dansé à merveille par l’interprète de Mercutio, Ar-naud Mahouy, avant un combat avec Tybalt (Daniel Vizcayo) promp-tement mené. Si Silvia Magalhaes et Giuseppe Chiavaro sont admi-rables dans la scène d’amour qui suit la fête, ils se démultiplient en nombreux Roméo et Juliette dans les scènes du jardin et du tom-beau, créant avec un jeu de reflet sur l’acier des malles un effet dra-matique formidablement efficace. Très riche en idées chorégraphiques et utilisant un vocabulaire qui pri-vilégie l’expression et l’émotion, ce spectacle est certainement l’un des meilleurs que l’on ait pu voir de Thierry Malandain, avec une com-pagnie de dix-huit danseurs, récem-ment renouvelée en partie, dans une forme éblouissante.

Le Quotidien du Médecin, Olivier Brunel, 10 septembre 2010

Malandain triomphe avec Roméo et Juliette

[...] Près de dix minutes d’applaudis-sements, de rappels, la Gare du Midi a chaviré pour Roméo et Juliette. Des spectateurs essuient même des larmes, furtivement. Véritable travail d’orfèvre, ce ballet marque une étape dans le parcours de Ballet Biarritz et de son chorégraphe géné-reux, lumineux, pudique qui sait ra-conter des histoires et faire vibrer la corde sensible avec le mouvement des corps. Quelle bonne idée d’avoir opté pour le Roméo et Juliette de Berlioz plutôt que celui de Proko-fiev. Ce qui est un requiem est aussi une renaissance, une élévation, une entrée par les portes du paradis. Le Roméo et Juliette de Thierry Ma-landain accompagne le couple dans la mort, mais surtout dans sa joie de vivre et dans sa renaissance. Neuf Roméo et neuf Juliette sur scène (autre bonne idée) une multiplica-tion qui ne noie pas le couple, au contraire. Le talent de Malandain réside dans cette capacité à rester dans l’intime tout en étant collectif,

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à décupler les émotions sans les dis-perser. La scénographie est épurée, sans fioritures, avec les couples qui évoluent sur ou autour de grandes caisses métallisées, comme sur un quai, plutôt dépouillés, prêts à par-tir, vers un ailleurs que l’on souhai-terait meilleur. La partition de Ber-lioz est romantique à souhait mais invite cependant à une danse plutôt joyeuse, et la scène finale respire cette joie. Les amants malheureux ont enfin droit à leur place au pa-radis. Toute la troupe brille mais Sil-via Magalhaes et Giuseppe Chiavaro sont au sommet de leur art. Quant à Véronique Aniorte et Mikel Irurzun del Castillo, ils n’ont pas loupé leur sortie !

Sud-Ouest, Olivier Bonnefon et Cé-line Musseau, 13 septembre 2010

Roméo et Juliette, dans les pas délicats de Thierry Malandain

[...] Thierry Malandain réinvente le mythe de Roméo et Juliette dans un ballet où la surprise s’ajoute à une émotion omniprésente. C’est avec cette magnifique création que le chorégraphe biarrot a ouvert la 20ème édition du festival de danse « Le Temps d’Aimer ». Un succès lar-gement salué à l’applaudimètre par l’enthousiasme du public. Pourtant dans ses choix, Malandain ne s’est épargné aucun risque. Il a voulu monter son Roméo et Juliette sur la symphonie d’Hector Berlioz, une partition de toute beauté, déjà utili-sée par quelques uns de ses illustres prédécesseurs, dont Maurice Béjart en 1966. [...] La musique emplit le spectacle de sa puissance roman-tique. La danse épouse, tout en nuances, ses mouvements intimes et tragiques. Fidèle à son vocabulaire néoclassique, Malandain travaille une danse savante et raffinée, dé-vouée à la beauté. [...] Moteur de la narration, la chorégraphie dit tout : du grotesque de la société, dans la scène du bal, à la pureté des senti-ments qui unissent les deux amants.

La Croix, Marie-Valentine Chaudon, 13 septembre 2010

Amour à mort

Honoré, élevé au grade d’Offi-cier des arts et lettres, médaillé par la ville, plébiscité par les biar-rots, Thierry Malandain est au faîte d’une carrière qu’il aurait pu vali-der par le simple exercice de style de ce grand classique. Revenu à la programmation du festival, il aurait pu en rester là, si l’on peut dire, en présentant avec le sourire de l’ironie ce cas d’école, un Roméo et Juliette devenu par la force des choses et le nombre d’adaptations, un passage obligé. Mais plus qu’une maîtrise aboutie de l’écriture cho-régraphique, ce Roméo et Juliette illustre une évolution dans le style Malandain, une appétence nouvelle vers plus de fluidité narrative, de co-hérence, de caractère aussi. Comme si les pointes d’humour passées, qui se moquaient du grand lyrisme de chacune des pièces, n’avaient été modelées que par la pudeur du chorégraphe. Malandain sort de sa réserve. Il ose tout dans cette pièce essentielle, de vie et de mort. Il en ressort une grande liberté et une grâce, certes impeccablement ca-dencée, presque corsetée, mais jouissive et vigoureuse. On ne peut mieux illustrer le désir, l’amour qui s’empare des corps de neuf Roméo et Juliette, jouant les partitions de

tous les amoureux, ou de toutes les interprétations que ce mythe a suscité. Avec la gravité de Berlioz, qu’avait déjà éprouvé Maurice Bé-jart, et la légèreté des amants. Le poids de la morale, la mort et le combat, l’amour à tous les genres, et un désir physique, violent et tellurique, que l’on contient dans l’acte pour un état de grâce. Thierry Malandain a fait l’amour et comme souvent la première fois, il a surpris. Une partie du public, encore alan-gui, avait rendez-vous au sortir de la création pour lever un verre aux vingt ans du festival, dans sa fou-gue intacte. Le temps pour le cho-régraphe de retourner à sa pudeur en balbutiant un « merci », quand d’autres auraient lancé un « alors heureuse ? » dans une bouffée de fumée. L’étreinte était belle comme cette fable irrésolue d’amour et de mort. Ce 11 septembre, sur le toit de la Gare du Midi, entre les deux twin towers de l’édifice, c’était bien à l’amour et à la mort que claquaient les bouteilles de champagne, cram-pées sur nos désirs assouvis.

Paysbasqueinfos.com, 12 septembre 2010

L’ ÉVÉNEMENT...

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Quand Berlioz mène le bal

« Nous sommes tous des Roméo et Juliette », semblent dire les danseurs qui chacun leur tour, se glissent sous les profils des amants de Vérone, au fil du drame revisité par Thierry Ma-landain : jusqu’à ne faire qu’une va-gue de corps enlacés, virevoltants, puis fracassés et avalés par le néant. Tandis que Frère Laurent, survivant désespéré de ce tourbillon de pas-sions qu’il ne contrôle pas, ferme l’histoire, porteur de toutes ses in-capacités à éclairer les hommes : il a tout permis, et il n’a rien pu empê-cher. C’est là une œuvre forte, sans pitié que nous livre le chorégraphe, et pour laquelle il reprend comme jadis Béjart, le Roméo de Berlioz. C’est dire que la splendeur musicale est au rendez-vous, donnant des ailes à la danse. Malandain a choisi d’élaguer l’œuvre de Berlioz, avec une liberté que lui permet la forme souple de la partition, construite sans vrai déroulement anecdotique, ne s’en tenant qu’aux protagonistes essentiels. Le mal social, les parents, sont ici dans la coulisse, même s’ils pèsent de leur implacable poids d’inanité sur le déroulement du drame. Le « Faites l’amour, pas la guerre » qui claqua si fort avec l’étendard béjartien, a fini de réson-ner depuis longtemps, et ce Roméo et Juliette que son créateur n’aimait plus - sans doute parce ce que ce fils du temps le trouvait trop daté - s’est peu à peu éteint. Il fut pourtant un absolu chef d’œuvre. Malandain, lui, affronte le mythe en le condui-sant vers un terme d’angoisse et de solitude, là où Béjart avait épousé le pompiérisme berliozien dans un grand crescendo humaniste. Le cho-régraphe, pour néo-classique qu’on le dise, est surtout un romantique moderne, et son ballet, rapide, ner-veux, violent - il a d’ailleurs choisi la version Gardiner, qui colle à son esthétique d’urgence -, témoigne d’une formidable intelligence mu-

sicale et scénique. Les corps se mêlent et se heurtent au fil d’une chorégraphie à la fois sinueuse, sensuelle et âpre, constamment exacerbée sans pour autant perdre sa structure. Des idées majeures se jouent des problèmes posés par la partition : ainsi le Scherzo de Mab, où la « messagère » se révèle être Mercutio, vite balayé par Tybalt. En un éclair, tout est joué. Le décor, lui, offre une vision austère, avec des malles en aluminium pour tout hori-zon : elles sont murs, tables, sièges, lits, coffres, cercueils. Un rien trop présentes peut-être car la choré-graphie est suffisamment nourrie pour pouvoir les laisser de côté. Minimalisme donc pour le cadre, maximalisme pour les danseurs, car la troupe, désormais devenue Ma-landain Ballet Biarritz y brille, por-tée par une nouvelle jeunesse qui vient allumer les formidables piliers de la troupe, de Giuseppe Chiavaro à Silvia Magalhaes, et au superbe Frederick Deberdt, frère Laurent à la tragique présence. Mais tous se-raient à citer, car ici point n’est de vedette. Ils sont engagés au même titre dans l’aventure, qui le leur rend bien. [...]

Concertclassic.com, Jacqueline Thuilleux, 15 septembre 2010

Neuf fois Roméo et Juliette

Thierry Malandain, chorégraphe du Ballet Biarritz est un artiste para-doxal. Créateur savant qui connaît sur le bout des lèvres l’histoire de la musique comme celle du ballet, il compose une danse qui se passe de mots. Le mouvement à l’état pur y coule de source. Ainsi pour sa version de Roméo et Juliette, il s’af-franchit des scènes attendues, relé-guant les familles des Capulet et des Montaigu ou le fameux balcon aux oubliettes de son histoire. Mieux encore, il offre une symphonie pour 9 couples, soit autant de Roméo et de Juliette. Et de danseurs. Enfin il débarrasse son plateau des décors chargés : selon Malandain, Vérone n’existe pas. Ou si peu. De simples cantines de fer grand format vont

servir tour à tour d’escalier, de mi-roir ou de tombeau. Un dépouille-ment qui sied à cette œuvre, un classique instantané qui a fait chavi-rer le public en ouverture du festival Le Temps d’aimer la danse à Biarritz. Le chorégraphe dit avoir eu une ré-vélation en visitant les catacombes du monastère capucin de Palerme. Au XVIe siècle, les moines y étaient inhumés, puis, bien vite, l’aristocra-tie s’y invita post mortem dans ses plus beaux atours. Sur scène, les in-terprètes féminines de ce Roméo et Juliette enfilent robes de mariée ou à bustier très années 1950. L’amour n’attend pas, semblent dire ces Ju-liette peu dupes. Sur la musique chargée de Berlioz, qu’il a préférée à celle de Prokofiev comme avant lui Maurice Béjart, Thierry Malandain épure encore sa gestuelle. Corps tendus comme des arcs, horizons de dos avec pour ligne de fuite ces mouvements de bras ondulants, baiser fougueux sur la pointe des pieds, on est sous le charme d’une danse offerte. Et parfois, au détour d’une course entre les amants d’un soir, on repense à West Side Story, le chef-d’oeuvre de Jerome Robbins, qui s’inspirait lui aussi du Roméo et Juliette de Shakespeare. Avec un couple vedette, Silvia Magalhaes et Giuseppe Chiavaro, sans oublier le Frère Laurent interprété par Fre-derik Deberdt, Malandain sait qu’il peut compter sur une compagnie à son meilleur. Il dit encore avoir vou-lu écrire une « messe ». Une chose est sûre, la grâce est bel et bien au rendez-vous. Après Magifique, pré-cédente création et sa plus forte à ce jour, Thierry Malandain montre qu’il est dans la pleine maturité de son art. Et célèbre à sa manière les vingt ans de « son » festival, Le Temps d’aimer. [...]

Les Echos, Philippe Noisette, 16 septembre 2010

L’ ÉVÉNEMENT

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Quand Berlioz mène le bal

« Nous sommes tous des Roméo et Juliette », semblent dire les danseurs qui chacun leur tour, se glissent sous les profils des amants de Vérone, au fil du drame revisité par Thierry Ma-landain : jusqu’à ne faire qu’une va-gue de corps enlacés, virevoltants, puis fracassés et avalés par le néant. Tandis que Frère Laurent, survivant désespéré de ce tourbillon de pas-sions qu’il ne contrôle pas, ferme l’histoire, porteur de toutes ses in-capacités à éclairer les hommes : il a tout permis, et il n’a rien pu empê-cher. C’est là une œuvre forte, sans pitié que nous livre le chorégraphe, et pour laquelle il reprend comme jadis Béjart, le Roméo de Berlioz. C’est dire que la splendeur musicale est au rendez-vous, donnant des ailes à la danse. Malandain a choisi d’élaguer l’œuvre de Berlioz, avec une liberté que lui permet la forme souple de la partition, construite sans vrai déroulement anecdotique, ne s’en tenant qu’aux protagonistes essentiels. Le mal social, les parents, sont ici dans la coulisse, même s’ils pèsent de leur implacable poids d’inanité sur le déroulement du drame. Le « Faites l’amour, pas la guerre » qui claqua si fort avec l’étendard béjartien, a fini de réson-ner depuis longtemps, et ce Roméo et Juliette que son créateur n’aimait plus - sans doute parce ce que ce fils du temps le trouvait trop daté - s’est peu à peu éteint. Il fut pourtant un absolu chef d’œuvre. Malandain, lui, affronte le mythe en le condui-sant vers un terme d’angoisse et de solitude, là où Béjart avait épousé le pompiérisme berliozien dans un grand crescendo humaniste. Le cho-régraphe, pour néo-classique qu’on le dise, est surtout un romantique moderne, et son ballet, rapide, ner-veux, violent - il a d’ailleurs choisi la version Gardiner, qui colle à son esthétique d’urgence -, témoigne d’une formidable intelligence mu-

sicale et scénique. Les corps se mêlent et se heurtent au fil d’une chorégraphie à la fois sinueuse, sensuelle et âpre, constamment exacerbée sans pour autant perdre sa structure. Des idées majeures se jouent des problèmes posés par la partition : ainsi le Scherzo de Mab, où la « messagère » se révèle être Mercutio, vite balayé par Tybalt. En un éclair, tout est joué. Le décor, lui, offre une vision austère, avec des malles en aluminium pour tout hori-zon : elles sont murs, tables, sièges, lits, coffres, cercueils. Un rien trop présentes peut-être car la choré-graphie est suffisamment nourrie pour pouvoir les laisser de côté. Minimalisme donc pour le cadre, maximalisme pour les danseurs, car la troupe, désormais devenue Ma-landain Ballet Biarritz y brille, por-tée par une nouvelle jeunesse qui vient allumer les formidables piliers de la troupe, de Giuseppe Chiavaro à Silvia Magalhaes, et au superbe Frederick Deberdt, frère Laurent à la tragique présence. Mais tous se-raient à citer, car ici point n’est de vedette. Ils sont engagés au même titre dans l’aventure, qui le leur rend bien. [...]

Concertclassic.com, Jacqueline Thuilleux, 15 septembre 2010

Neuf fois Roméo et Juliette

Thierry Malandain, chorégraphe du Ballet Biarritz est un artiste para-doxal. Créateur savant qui connaît sur le bout des lèvres l’histoire de la musique comme celle du ballet, il compose une danse qui se passe de mots. Le mouvement à l’état pur y coule de source. Ainsi pour sa version de Roméo et Juliette, il s’af-franchit des scènes attendues, relé-guant les familles des Capulet et des Montaigu ou le fameux balcon aux oubliettes de son histoire. Mieux encore, il offre une symphonie pour 9 couples, soit autant de Roméo et de Juliette. Et de danseurs. Enfin il débarrasse son plateau des décors chargés : selon Malandain, Vérone n’existe pas. Ou si peu. De simples cantines de fer grand format vont

servir tour à tour d’escalier, de mi-roir ou de tombeau. Un dépouille-ment qui sied à cette œuvre, un classique instantané qui a fait chavi-rer le public en ouverture du festival Le Temps d’aimer la danse à Biarritz. Le chorégraphe dit avoir eu une ré-vélation en visitant les catacombes du monastère capucin de Palerme. Au XVIe siècle, les moines y étaient inhumés, puis, bien vite, l’aristocra-tie s’y invita post mortem dans ses plus beaux atours. Sur scène, les in-terprètes féminines de ce Roméo et Juliette enfilent robes de mariée ou à bustier très années 1950. L’amour n’attend pas, semblent dire ces Ju-liette peu dupes. Sur la musique chargée de Berlioz, qu’il a préférée à celle de Prokofiev comme avant lui Maurice Béjart, Thierry Malandain épure encore sa gestuelle. Corps tendus comme des arcs, horizons de dos avec pour ligne de fuite ces mouvements de bras ondulants, baiser fougueux sur la pointe des pieds, on est sous le charme d’une danse offerte. Et parfois, au détour d’une course entre les amants d’un soir, on repense à West Side Story, le chef-d’oeuvre de Jerome Robbins, qui s’inspirait lui aussi du Roméo et Juliette de Shakespeare. Avec un couple vedette, Silvia Magalhaes et Giuseppe Chiavaro, sans oublier le Frère Laurent interprété par Fre-derik Deberdt, Malandain sait qu’il peut compter sur une compagnie à son meilleur. Il dit encore avoir vou-lu écrire une « messe ». Une chose est sûre, la grâce est bel et bien au rendez-vous. Après Magifique, pré-cédente création et sa plus forte à ce jour, Thierry Malandain montre qu’il est dans la pleine maturité de son art. Et célèbre à sa manière les vingt ans de « son » festival, Le Temps d’aimer. [...]

Les Echos, Philippe Noisette, 16 septembre 2010

L’ ÉVÉNEMENT

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Roméo et Juliette : esthétiquement réussi

[...] C’est sur la partition d’Hector Berlioz, et non sur celle de Serge Prokofiev, que Thierry Malandain a choisi de se reposer pour son ballet Roméo et Juliette. Enfin, se reposer n’est ici qu’une formule, car le ly-risme déclamatoire du romantique français n’a rien du tout de repo-sant. Et si la musique si expressive de Prokofiev semble dicter pas à pas la gestuelle des chorégraphes qui l’adoptent, celle de Berlioz, qui n’était évidemment pas pensée pour un ballet, est un guide autre-ment difficile et redoutable à suivre. Tout est à inventer. Texte chanté so-lennel, sinon grandiloquent ; mu-sique souvent magnifique, mais fort peu émouvante : à cela répondent une mise en scène remarquable, simple, ingénieuse, et une cho-régraphie qui elle aussi ne laisse guère place à cette émotion que pourrait dégager le drame touchant des jeunes gens victimes des rivali-tés dérisoires et sanglantes de leurs deux maisons. Tableau après ta-bleau cependant, Thierry Malandain maîtrise superbement la mise en scène de son Roméo et Juliette. Et si la séquence du bal, un peu lourde, un peu germanique, offre une cho-régraphie d’un fort mince intérêt quand la partition éclatante de Ber-lioz en eût exigé davantage, celle des combats de rue est saisissante d’énergie, d’ingéniosité et de sim-plicité. Les tableaux esthétiquement réussis, la mise en scène va les mul-tiplier. Et c’est Thierry Malandain metteur en scène plus que Thierry Malandain chorégraphe qu’on est ici enclin d’admirer. Il compose des ensembles fugaces, mais impres-sionnants, obéissant à une esthé-tique sobre dictée par l’extrême ri-gueur des éléments du décor : des malles métalliques en grand nombre qui, sur un fond d’un gris lumineux, sont toute la scénographie. Partout ou presque, Thierry Malandain aura trouvé des solutions ingénieuses,

élégantes pour relater une histoire très périlleuse parce que si sou-vent contée. Bref, il échappe avec adresse à l’anecdote, même si cer-tains tableaux manquent de force et si la plupart sont dépourvus d’émo-tion autre que celle engendrée par leur beauté formelle. Ses danseurs, qui sont tout de même l’essentiel du spectacle, s’y fondent à la per-fection. Si deux d’entre eux portent les rôles-titres le temps d’une scène de tendresse, tous (ils sont dix-huit), filles et garçons, deviennent au final des Roméo et des Juliette multipliés à l’infini.[...]

NouvelObs.com, Raphaël de Gubernatis, 15 septembre 2010

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Roméo et Juliette : esthétiquement réussi

[...] C’est sur la partition d’Hector Berlioz, et non sur celle de Serge Prokofiev, que Thierry Malandain a choisi de se reposer pour son ballet Roméo et Juliette. Enfin, se reposer n’est ici qu’une formule, car le ly-risme déclamatoire du romantique français n’a rien du tout de repo-sant. Et si la musique si expressive de Prokofiev semble dicter pas à pas la gestuelle des chorégraphes qui l’adoptent, celle de Berlioz, qui n’était évidemment pas pensée pour un ballet, est un guide autre-ment difficile et redoutable à suivre. Tout est à inventer. Texte chanté so-lennel, sinon grandiloquent ; mu-sique souvent magnifique, mais fort peu émouvante : à cela répondent une mise en scène remarquable, simple, ingénieuse, et une cho-régraphie qui elle aussi ne laisse guère place à cette émotion que pourrait dégager le drame touchant des jeunes gens victimes des rivali-tés dérisoires et sanglantes de leurs deux maisons. Tableau après ta-bleau cependant, Thierry Malandain maîtrise superbement la mise en scène de son Roméo et Juliette. Et si la séquence du bal, un peu lourde, un peu germanique, offre une cho-régraphie d’un fort mince intérêt quand la partition éclatante de Ber-lioz en eût exigé davantage, celle des combats de rue est saisissante d’énergie, d’ingéniosité et de sim-plicité. Les tableaux esthétiquement réussis, la mise en scène va les mul-tiplier. Et c’est Thierry Malandain metteur en scène plus que Thierry Malandain chorégraphe qu’on est ici enclin d’admirer. Il compose des ensembles fugaces, mais impres-sionnants, obéissant à une esthé-tique sobre dictée par l’extrême ri-gueur des éléments du décor : des malles métalliques en grand nombre qui, sur un fond d’un gris lumineux, sont toute la scénographie. Partout ou presque, Thierry Malandain aura trouvé des solutions ingénieuses,

élégantes pour relater une histoire très périlleuse parce que si sou-vent contée. Bref, il échappe avec adresse à l’anecdote, même si cer-tains tableaux manquent de force et si la plupart sont dépourvus d’émo-tion autre que celle engendrée par leur beauté formelle. Ses danseurs, qui sont tout de même l’essentiel du spectacle, s’y fondent à la per-fection. Si deux d’entre eux portent les rôles-titres le temps d’une scène de tendresse, tous (ils sont dix-huit), filles et garçons, deviennent au final des Roméo et des Juliette multipliés à l’infini.[...]

NouvelObs.com, Raphaël de Gubernatis, 15 septembre 2010

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Invité par Frédéric Flamand, direc-teur du Ballet National de Marseille, à créer un ouvrage pour la troupe phocéenne, Thierry Malandain a choisi Les Nuits d’été d’Hector Ber-lioz. Premières représentations à l’Opéra de Marseille, les 14, 15 et 16 octobre 2010.

Chorégraphie Thierry MalandainMusique Hector BerliozCostumes Olivier LeclairConception lumière Jean-Claude Asquié

Les Nuits d’été, Op.7 est un cycle de six mélodies pour voix et piano composées par Hector Berlioz entre 1838 et 1841, sur des poèmes de Théophile Gautier, tirés de La Co-médie de la Mort. Bien qu’ayant chacune un sujet distinct, ces mé-lodies que le compositeur orches-tra en deux temps, en 1843, puis en 1856, ont pour thème central la perte et le deuil. L’ensemble consti-tue une sorte de voyage onirique au « pays des amours » qui débute avec la Villanelle sur un ton léger, presque innocent. Avec Le Spectre de la rose, Sur les lagunes, Absence et Au Cimetière, cet optimisme du début cède place aux humeurs noires. C’est le temps de la désillu-sion et des amours perdues. Enfin, L’île inconnue et son ironie désen-chantée, conclut sur une note lé-gère, mais résignée. De mémoire, il y a près de vingt-ans que je sou-haitais chorégraphier cette partition on ne peut plus romantique. C’est à présent chose faite, sans que je sache vraiment ni pourquoi, ni com-ment. Sans doute était-il temps que je me laisse porter par les ailes de cette musique rêveuse, lointaine, méditative sur laquelle à l’ombre de la nuit, quatre couples vont raviver le songe des amours mortes avant qu’un dernier baiser ne tombe.

n Thierry Malandain

Lundi 20, mardi 21 et mercredi 22 décembre à 20h30 à la Gare du Midi

Samedi 20 et dimanche 21 novembre à 20h au Teatro Victoria Eugenia Chorégraphie Thierry MalandainMusique Hector BerliozCostumes Jorge GallardoDirection de la production, concep-tion lumière Jean-Claude AsquiéRéalisation costumes Véronique Murat Avec Ione Miren Aguirre, Giuseppe Chiavaro, Olivier Coëffard, Ellyce Daniele, Frederik Deberdt, Cédric Godefroid, Aureline Guillot, Jacob Hernandez Martin, Miyuki Kanei, Mathilde Labé, Fabio Lopes, Nuria Lopez Cortes, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Abraham Muñoz Carrera, Joséphine Pra, Nathalie Verspecht, Daniel Vizcayo.

CoproductionGrand Théâtre de Luxembourg, Tea-tro Victoria Eugenia de San Sebas-tián, Opéra de Reims, Centre Cho-régraphique National d’Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques Malandain Ballet Biarritz.

PartenairesFestival de Vérone (Italie), Festi-val Le Temps d’Aimer de Biarritz, Théâtre Olympia d’Arcachon

Billetterie

Office de Tourisme de BiarritzJavalquinto, Square d’Ixelles64200 BiarritzRéservations tous les joursTél. 05 59 22 44 66www.biarritz.fr

Ticketnet / Virgin – LeclercTél. 0 892 390 100 (0,34€/min)www.ticketnet.fr

France Billet / Fnac-Carrefour-GéantTél. 0 892 683 622 (0,34€/min)www.fnac.com

Informations

Malandain Ballet BiarritzTél. 05 59 24 67 19

Billetterie San Sebastian

Victoria Eugenia Antzokia / Teatro Victoria Eugeniac/ Republica Argentina 1Tél. +34 943481818

Antzoki Zaharra / Teatro Principalc/ Mayor 3Tél. +34 943481970

Servikutxa, TelekutxaTél. +34 943 00 12 00www.kutxanet.net

ACTIVITÉ

Roméo et Juliette à Biarritz et San Sebastian

Les Nuits d’étéà Marseille

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« Connaissez-vous Biarritz ? C’est un pays enchanté avec son ciel bleu, ses rochers pittoresques qui sur-plombent une mer argentée, ses rues joyeuses ombragées de pla-tanes où courent les filles basques semblables à des duchesses, tant elles ont de finesse et de fierté, ses campagnes verdoyantes, ses côtes prolongées d’où l’on voit l’Espagne au lointain et les Pyrénées bleuâtres à l’horizon, et son casino perché au plus haut où rêvent les jeunes miss et flirtent les señoritas. Ce n’est pas tout. Comme si la nature n’avait pas fait encore assez pour ce coin de terre privilégié, tous les ans, à la belle saison, elle lui donne par sur-croît Pedro Gailhard, l’illustre direc-teur de l’Opéra. » écrit Henri Mo-reno, collaborateur du journal Le Ménestrel (1).

Pierre Samson Gailhard, dit Pedro Gailhard, naquit quai de Tounis à Toulouse le 1er août 1848. Son père était cordonnier. On a d’ailleurs conté que celui-ci avait chaussé l’impératrice Eugénie, lorsqu’elle n’était que Mlle de Montijo. Elle en gardait, sans doute, un bon sou-venir, puisqu’elle se montra par la suite, d’une grande bienveillance. Ainsi est-ce aux concerts qui se donnaient aux Tuileries, chez l’Em-pereur, que Gailhard se fit entendre solennellement pour la première fois. Doué d’une retentissante voix de basse chantante, il étudia dans sa ville natale, puis au Conserva-toire de Paris où il remporta trois premiers prix au concours de 1867. Le lendemain, il était engagé à l’Opéra-Comique. Il débuta dans Le Songe d’une nuit d’été d’Ambroise Thomas, mais c’est dans Rêves d’amour de Daniel-François-Esprit Auber, le 20 décembre 1869 que son talent fut consacré. Ce succès d’enthousiasme devait l’attacher à la salle Favart, mais la guerre, puis la Commune arrivèrent et Gailhard qui ambitionnait les premiers rôles à l’Opéra ne renouvela pas son contrat. Un moment, il songea à la scène italienne voyant que la direc-tion de l’Opéra ne répondait pas à ses prétentions. Mais il aurait été fâcheux de se priver de sa voix écla-tante, et en 1872, Olivier Halanzier

Pedro Gailhard, directeur de l’Opéra de Paris

LA DANSE À BIARRITZ # 43

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« Connaissez-vous Biarritz ? C’est un pays enchanté avec son ciel bleu, ses rochers pittoresques qui sur-plombent une mer argentée, ses rues joyeuses ombragées de pla-tanes où courent les filles basques semblables à des duchesses, tant elles ont de finesse et de fierté, ses campagnes verdoyantes, ses côtes prolongées d’où l’on voit l’Espagne au lointain et les Pyrénées bleuâtres à l’horizon, et son casino perché au plus haut où rêvent les jeunes miss et flirtent les señoritas. Ce n’est pas tout. Comme si la nature n’avait pas fait encore assez pour ce coin de terre privilégié, tous les ans, à la belle saison, elle lui donne par sur-croît Pedro Gailhard, l’illustre direc-teur de l’Opéra. » écrit Henri Mo-reno, collaborateur du journal Le Ménestrel (1).

Pierre Samson Gailhard, dit Pedro Gailhard, naquit quai de Tounis à Toulouse le 1er août 1848. Son père était cordonnier. On a d’ailleurs conté que celui-ci avait chaussé l’impératrice Eugénie, lorsqu’elle n’était que Mlle de Montijo. Elle en gardait, sans doute, un bon sou-venir, puisqu’elle se montra par la suite, d’une grande bienveillance. Ainsi est-ce aux concerts qui se donnaient aux Tuileries, chez l’Em-pereur, que Gailhard se fit entendre solennellement pour la première fois. Doué d’une retentissante voix de basse chantante, il étudia dans sa ville natale, puis au Conserva-toire de Paris où il remporta trois premiers prix au concours de 1867. Le lendemain, il était engagé à l’Opéra-Comique. Il débuta dans Le Songe d’une nuit d’été d’Ambroise Thomas, mais c’est dans Rêves d’amour de Daniel-François-Esprit Auber, le 20 décembre 1869 que son talent fut consacré. Ce succès d’enthousiasme devait l’attacher à la salle Favart, mais la guerre, puis la Commune arrivèrent et Gailhard qui ambitionnait les premiers rôles à l’Opéra ne renouvela pas son contrat. Un moment, il songea à la scène italienne voyant que la direc-tion de l’Opéra ne répondait pas à ses prétentions. Mais il aurait été fâcheux de se priver de sa voix écla-tante, et en 1872, Olivier Halanzier

Pedro Gailhard, directeur de l’Opéra de Paris

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Si pour avoir servi l’Art Lyrique tout entier, il fut élevé au grade d’Officier de la Légion d’Honneur par Aristide Briand, on reprochera à ce direc-teur de belle humeur méridionale, confiant en son étoile et en son goût, d’avoir défavorisé l’Art Choré-graphique. En effet, en l’espace de vingt et un ans, onze ballets à peine seront créés à l’Opéra. A titre de comparaison, sans parler des Folies Bergère et d’autres lieux où la danse s’illustra, l’Eden-Théâtre, ouvert en 1883, portera à la scène vingt-cinq ouvrages en dix ans.

Dans les dernières années de sa di-rection, il appellera auprès de lui le toulousain, Pierre-Barthelemy Gheusi, auquel il céda la Villa des Sables (4) à Biarritz, et avec lequel il avait écrit le livret de Guernica (5). Car il faut rappeler que Gailhard a par-fois fait tache de librettiste. On lui doit ainsi le livret du ballet La Mala-detta (1893), écrit en collaboration avec le chorégraphe Joseph Hansen, et mis en musique par Paul Vidal. Un autre toulousain attaché à Biarritz, qui comme Gheusi sera membre de La Luscrambo, une société d’assis-tance et de congratulation mutuelle fondée par Gailhard, qui regroupait les occitans de la capitale. Autre-ment dit, une « mafia » régionale qui bravait la centralisation en plein Paris. A Biarritz, qu’il adore - il sera élu conseiller municipal en 1895 - Gailhard partage ses loisirs entre : « la pêche à la fronde ou à l’arba-lète selon la pittoresque méthode basque », l’aquarelle et l’étude de ses mises en scène, dont il note mi-nutieusement les mouvements en marge de la partition : « Allons, tout le monde en scène pour le deux !... Les tritons à gauche... les nymphes à droite. Bien ; maintenant quelques groupes animés au fond... une dan-seuse sur la crête des vagues... Trois pas en avant... nous allons aborder la mer de front... » (6) C’est Gailhard-metteur en scène à Biarritz. A ses heures, le directeur de l’Opéra ta-quine la pédale comme disent les notes des journaux. Il est aussi un « fervent chauffeur » et c’est au vo-lant d’une luxueuse automobile qu’il traverse la France pour descendre à Gailhard-plage. Sinon, « il ne va ja-

mais sans un petit appareil de poche Dubroni, qui lui sert à prendre des vues instantanées des sites ou des groupes, qui lui plaisent. C’est sur-tout aux bains du Port-Vieux, qu’il exerce sa coupable industrie. Oui, mesdames, je vous en préviens, vous êtes toutes dans la collection de Gailhard-photographe. » (7) Il y aussi Gailhard-toréador, car pas de bonne course de taureaux à Saint-Sébastien sans sa présence. Enfin, il y a également Gailhard-chef d’or-chestre : « Les échos du Casino de Biarritz en savent quelque chose, et les habitants de cette charmante lo-calité montrent encore avec orgueil à leurs enfants des programmes pieusement encadrés, où flamboie le nom de Gailhard, comme direc-teur d’orchestre, à l’occasion d’une grande solennité. »(8)

On ignore jusqu’à quand Gailhard fréquenta la plage des princes et des souverains, où, cela va sans dire, il ne se trouva nullement déplacé. Quittant l’Opéra en 1907, il dirigea un temps le Conservatoire de New-York, puis se consacra à l’Associa-tion des artistes dramatiques dont il fut le président cordial et dévoué. Il n’avait jamais cessé d’espérer qu’un jour, il reviendrait à l’Opéra. Du moins, eut-il la joie d’y voir ap-plaudir deux œuvres (9) de son fils, le compositeur, André Gailhard, Grand Prix de Rome en 1908. Pedro Gailhard mourut des suites de la grippe, le 12 octobre 1918, à l’âge de soixante dix ans. Il venait de ren-trer de Luchon en passant par Tou-louse, car s’il établit un trait d’union artistique entre Paris et Biarritz, il était resté fidèle à sa ville natale.

(1) Le Ménestrel, 9 septembre 1888(2) Le Ménestrel, 19 avril 1891(3) Le Ménestrel, 11 octobre 1891(4) Edifiée par le baron Albert de l’Espée pour sa maîtresse, l’actrice Biana Duhamel (5) Guernica, drame lyrique en 3 actes, par P. Gailhard et P-B. Gheusi, musique de P. Vidal, créé à l’Opéra-Comique le 5 juin 1895(6) Le Ménestrel, 9 septembre 1888(7) Le Ménestrel, 9 septembre 1888(8) Le Ménestrel, 10 novembre 1889(9) La Fille du Soleil (1910) Le Sortilège (1913)

l’engagea pour chanter Méphisto dans Faust de Charles Gounod qui resta durant vingt ans l’un de ses meilleurs rôles avec le Leporello du Don Juan de Mozart. Plus tard, en 1884, associé à Eugène Ritt, un ancien négociant qui s’était révélé directeur de théâtre, Gailhard fut nommé pour sept ans à la direction de l’Opéra par Armand Fallières, alors ministre de l’Instruction Pu-blique et des Beaux-Arts. Un mandat controversé, puisque jouant la carte de la sécurité, il n’exécuta pas selon certains, les clauses d’un cahier des charges qui imposait la représenta-tion d’un ouvrage nouveau chaque année. On lui reprochera aussi de ne pas avoir fait une plus large part au répertoire allemand et à celui de Wagner en particulier. Bref quand il se retira le 1er Janvier 1892, la nomi-nation d’Eugène Bertrand et d’Au-guste Deloche, dit Campo-Gasso, sera saluée de la sorte : « Nous ne pouvons aujourd’hui nous appesan-tir longuement sur cet heureux évé-nement. Disons seulement que le départ de MM. Ritt et Gailhard est un véritable soulagement pour tous ceux qui s’intéressent aux choses de la musique ; c’est presque une vic-toire personnelle pour Le Ménestrel qui n’a cessé de batailler rudement contre ces deux tristes directeurs. Il a fallu pour cela trouver un ministre indépendant qui n’écoute que sa conscience, ce qui est bien plus rare qu’on ne croit ! » (2)

C’est sur ce même ton qu’on an-noncera en 1891 son acquisition d’une demeure à Biarritz : « L’émi-nent directeur vient d’acheter une fort belle villa à Biarritz, où il a l’in-tention de passer une grande partie de l’année. Bien, cela ! Qu’il y reste le plus longtemps possible ! » (3) Il y séjournera certes, mais moins longtemps que prévu, puisque le 31 mars 1893, au départ de Cam-po-Gasso, il sera appelé à partager avec Eugène Bertrand la direction de l’Opéra. A la mort de celui-ci en 1899, il restera seul pour conduire cette grande maison jusqu’en 1907. Après quoi, Clémenceau qui lui re-prochait le licenciement de son amie, la soprano, Rose Caron, s’op-posera fermement à son maintien.

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Une semaine d’immersion dans l’univers chorégraphique de Thierry Malandain qui ont déjà permis à ces étudiants d’interpréter des extraits de Boléro, Ouverture Cubaine, Sextet, Quiero, Bal Solitude et Mozart à 2. Pour cette 6ème édition, le Malandain Ballet Biarritz a reçu du 5 au 12 septembre, les 12 nouveaux lauréats venus des facultés de Bayonne, Biarritz, Bordeaux, Caen et Toulouse afin de poursuivre auprès de Dominique Cordemans la transmission et la relecture de Bal Solitude et Mozart à 2. A cette occasion, ils ont découvert les activités du CCN et assisté le 11 septembre à la première de Roméo et Juliette.

Le lendemain, dans le cadre des Scènes ouvertes du Festival Le Temps d’Aimer / Biarritz Culture, ils présentaient leur propre travail. Fin octobre, ces 12 étudiants seront

Scène nationale de Bayonne - Sud-Aquitain20 janvier : Compagnie Georges Momboye, Clair de lune30 mars : Ballet de Madrid Antonio Najarro, Jazzing flamenco17 avril : Compagnie La Baraka - Abou Lagraa & Quatuor Debussy, Un Monde en soi13 mai et 14 mai : Compagnie Hors Série, La Géographie du dangerRenseignements tél. 05 59 59 07 27 - www.snbsa.fr Gare du Midi Biarritz / Entractes Organisations5 Novembre 2010 : St Petersburg Ballet Théâtre*, Casse Noisette

30 Novembre 2010 : Otango, The Ultimate Tango Show from Buenos Aires 8 Décembre 2010 : le Grand Ballet de Cuba, Havana Tropical 21 Février 2011 : St Petersburg Ballet Théâtre*, La Belle au bois dormantRenseignements tél. 05 59 59 23 79 fax 05 59 25 63 47 www.entractes-organisations. com e-mail : [email protected]

Gare du Midi Biarritz4 décembre : Show Dance, nouveau spectacle

5 décembre : Lord of Dance, Feet of flames

Biarritz Culture19 octobre 2010 20h30 : Ballet Béjart Lausanne*, Ce que l’amour me dit & Aria

Renseignements tél. 05 59 22 20 21www.biarritz-culture.com

RéservationsOffice de Tourisme de Biarritztél. 05 59 22 44 66et points de vente habituels

SENSIBILISATION Saison danse à Bayonne et Biarritz

rejoints par les 12 lauréats de l’édi-tion 2009 pour vivre l’expérience d’une tournée. C’est ainsi qu’ils se produiront dans les villes universi-taires d’Aquitaine : Pau, Bayonne et Bordeaux avec l’appui logistique et technique du CCN.

Enfin, en avril 2011, ils se retrouveront pour le spectacle de clôture des 7ème Rencontres Inter-Universitaires, au cours desquelles Dominique Cordemans animera des ateliers chorégraphiques autour du répertoire de Thierry Malandain.

Partenaire de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour depuis 2005, le Centre Chorégraphique National Malandain Ballet Biarritz accueille en résidence, 12 lauréats sélectionnés lors des Rencontres inter-universitaires UPPADanse.

* En collaboration avec Malandain Ballet Biarritz

photo Françoise Gisbert

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Une semaine d’immersion dans l’univers chorégraphique de Thierry Malandain qui ont déjà permis à ces étudiants d’interpréter des extraits de Boléro, Ouverture Cubaine, Sextet, Quiero, Bal Solitude et Mozart à 2. Pour cette 6ème édition, le Malandain Ballet Biarritz a reçu du 5 au 12 septembre, les 12 nouveaux lauréats venus des facultés de Bayonne, Biarritz, Bordeaux, Caen et Toulouse afin de poursuivre auprès de Dominique Cordemans la transmission et la relecture de Bal Solitude et Mozart à 2. A cette occasion, ils ont découvert les activités du CCN et assisté le 11 septembre à la première de Roméo et Juliette.

Le lendemain, dans le cadre des Scènes ouvertes du Festival Le Temps d’Aimer / Biarritz Culture, ils présentaient leur propre travail. Fin octobre, ces 12 étudiants seront

Scène nationale de Bayonne - Sud-Aquitain20 janvier : Compagnie Georges Momboye, Clair de lune30 mars : Ballet de Madrid Antonio Najarro, Jazzing flamenco17 avril : Compagnie La Baraka - Abou Lagraa & Quatuor Debussy, Un Monde en soi13 mai et 14 mai : Compagnie Hors Série, La Géographie du dangerRenseignements tél. 05 59 59 07 27 - www.snbsa.fr Gare du Midi Biarritz / Entractes Organisations5 Novembre 2010 : St Petersburg Ballet Théâtre*, Casse Noisette

30 Novembre 2010 : Otango, The Ultimate Tango Show from Buenos Aires 8 Décembre 2010 : le Grand Ballet de Cuba, Havana Tropical 21 Février 2011 : St Petersburg Ballet Théâtre*, La Belle au bois dormantRenseignements tél. 05 59 59 23 79 fax 05 59 25 63 47 www.entractes-organisations. com e-mail : [email protected]

Gare du Midi Biarritz4 décembre : Show Dance, nouveau spectacle

5 décembre : Lord of Dance, Feet of flames

Biarritz Culture19 octobre 2010 20h30 : Ballet Béjart Lausanne*, Ce que l’amour me dit & Aria

Renseignements tél. 05 59 22 20 21www.biarritz-culture.com

RéservationsOffice de Tourisme de Biarritztél. 05 59 22 44 66et points de vente habituels

SENSIBILISATION Saison danse à Bayonne et Biarritz

rejoints par les 12 lauréats de l’édi-tion 2009 pour vivre l’expérience d’une tournée. C’est ainsi qu’ils se produiront dans les villes universi-taires d’Aquitaine : Pau, Bayonne et Bordeaux avec l’appui logistique et technique du CCN.

Enfin, en avril 2011, ils se retrouveront pour le spectacle de clôture des 7ème Rencontres Inter-Universitaires, au cours desquelles Dominique Cordemans animera des ateliers chorégraphiques autour du répertoire de Thierry Malandain.

Partenaire de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour depuis 2005, le Centre Chorégraphique National Malandain Ballet Biarritz accueille en résidence, 12 lauréats sélectionnés lors des Rencontres inter-universitaires UPPADanse.

* En collaboration avec Malandain Ballet Biarritz

photo Françoise Gisbert

Blé Noir à Europa DanseBlé Noir de Thierry Malandain, composé sur des musiques tradi-tionnelles bretonnes sera à nouveau à l’affiche d’Europa Danse que di-rige Jean-Albert Cartier. Première le 28 septembre au Cratère, Scène Nationale d’Alès, puis à Caudry, Coignières, Chambéry, Ris-Orangis, Beauvais, Maisons-Alfort, Massy, Montauban, Millau et Courbevoie.

Repetto soutient le Malandain Ballet BiarritzRepetto, la célèbre marque fran-çaise, fondée en 1947 par Rose Re-petto, la mère du chorégraphe Ro-land Petit, et dont la production des chaussons de danse est implantée en Aquitaine, entre dans le Cercle des Mécènes du Malandain Ballet Biarritz.

EN BREF

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Olivier Houeix Un photographe et la danseLe 15ème Festival International de Contis qui s’est déroulé du 16 au 20 septembre dans le Département des Landes, à Contis-Plage, sur la commune de Saint-Julien en Born, a accueilli des projections géantes en plein air des clichés d’Olivier Houeix autour des créations du Malandain Ballet Biarritz.

NotationDans le cadre du Diplôme de 2ème cycle supérieur en notation du mouvement Benesh, dispensé par le CNSMDP, Frank Logeais qui fit carrière au Ballet Théâtre Français de Nancy, au Ballet du XXème siècle et au Ballet de Hambourg est venu noter courant août des extraits de Roméo et Juliette.

Nouveau venuJacob Hernandez Martin. Né à Las Palmas de Gran Canaria, il étudie aux Canaries, auprès de Gelu Barbu, puis intègre l’Ecole du Bal-let de Hambourg, dirigée par John Neumeier. Il débute sa carrière en 2003 dans la Compania Nacional de Danza 2 de Nacho Duato, puis re-joint en 2005 la compagnie formée par Tamara Rojo. En 2006, il danse comme soliste auprès de Pascal Touzeau, avant de faire partie du nouveau Gran Canaria Ballet que dirige Anatol Yanowsky. En 2008, il participe au programme de télé-vision « Fama a bailar » et remporte un contrat offert par le Victor Ullate Ballet. Il entre au Malandain Ballet Biarritz en 2010.

Gaël DomengerA la tête du Laboratoire de recherche chorégraphique sans frontière, Gaël Domenger a créé Un coup de dés jamais n’abolira le hasard en ouver-ture du Festival Le Temps d’Aimer.

La presse en parle

« A signaler pour la profondeur de son travail chorégraphique et d’in-terprétation la création de Gaël Domenger, Un coup de dés jamais n’abolira le hasard. Le chorégraphe avec la collaboration du violoncel-liste Gaspar Claus réinterprète le texte de Mallarmé avec une sensi-bilité aigue. Le corps du danseur et l’instrument deviennent une seule entité, musique et sensibilité corpo-relle se mêlent à l’unisson, accom-pagnés par la séquence des mots du poème qui se succèdent sur l’écran sans ordre, comme un chaos prêt au même temps à créer l’harmonie de ce ballet et lui donner sa significa-tion. »

Note di Danza, Antonella Poli, 17 septembre 2010

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Page 16: Numéro 48 - Octobre/Décembre 2010

CALENDRIER OCTOBRE > DÉCEMBRE 2010

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Villefontaine

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Sainte-Maxime

Compiègne

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Vendôme

Arcachon

Biarritz

Biarritz

Biarritz

Roméo & Juliette

Roméo & Juliette

Roméo & Juliette

Magifique

Carmen / Amour sorcier

Roméo & Juliette

Roméo & Juliette

Roméo & Juliette (scolaire et tout public)

Roméo & Juliette

Roméo & Juliette

Roméo & Juliette

Représentations en France

Roméo & Juliette

Roméo & Juliette

Roméo & Juliette

Mozart à 2

Pas de 2 Le Portrait de l’Infante

Roméo & Juliette

Roméo & Juliette

Magifique

Représentations à l’étranger

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Cuba / La Havane

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Espagne / San Sebastian

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Espagne / Alcobenda

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Gare du Midi 23, avenue Foch F-64200 Biarritz Tél. : +33 5 59 24 67 19 Fax : +33 5 59 24 75 40 [email protected]

Président Pierre Durand Vice-Président Pierre Moutarde Trésorier Marc Janet

Directeur / Chorégraphe Thierry Malandain Directeur délégué Yves Kordian

Maîtres de ballet Richard Coudray, Françoise Dubuc

Artistes chorégraphiques Ione Miren Aguirre, Aurélien Alberge, Giuseppe Chiavaro, Olivier Coëffard, Ellyce Daniele, Frederik Deberdt, Cédric Godefroid, Aureline Guillot, Jacob Hernandez Martin, Miyuki Kanei, Mathilde Labé, Fabio Lopes, Nuria López Cortés, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Abraham Muñoz Carrera, Joséphine Pra, Magali Praud, Nathalie Verspecht, Daniel Vizcayo

Professeur invité Angélito Lozano

Pianistes Alberto Ribera, Miyuki Brickle, Corinne Vautrin

Sensibilisation des publics et transmission du répertoire Dominique Cordemans Formation et accueil studio Gaël Domenger

Administrateur Jacques Jaricot Comptabilité, mécénat Rhania Lacorre Communication Sabine Lamburu, Mélissandre Lemonnier Accueil, logistique, diffusion, secrétariat technique Lise Philippon, Carine LabordeSecrétariat-comptabilité Arantxa Lagnet

Directeur de production / Concepteur lumière Jean-Claude Asquié

Régisseur général Oswald Roose Régie lumière Frédéric Eujol, Christian GrossardRégie plateau Chloé Bréneur Régie son Jacques Vicassiau, Nicolas RochaisTechnicien plateau Gilles Urrutia Régie costumes Karine Prins Construction décors & accessoires Alain Cazaux Technicien chauffeur Thierry Crusel Agents d’entretien Ghita Balouck, Sabrina Guadagnino

Attaché de presse Yves Mousset / MY Communications Consultant en communication Frédéric Néry / Yocom

Projet transfrontalier / Fonds européen Interreg IV A

Coordination ACG Productions

Malandain Ballet Biarritz Yves Kordian, directeur délégué Carine Laborde suivi du projet Sabine Lamburu, Mélissandre Lemonnier communicationArantxa Lagnet, relations partenaire, traduction basque

Teatro Victoria Eugenia Atton Azpitarte, co-directeur Norka Chiapuso, responsable artistique du projet Cristina Olaizola, coordination et communication

NuméroDirecteur de la publicationThierry MalandainConception & réalisation graphique Frédéric Néry Imprimeur SAI (Biarritz) ISSN 1293-6693 - juillet 2002

centre chorégraphique nationald’aquitaine en pyrénées atlantiques