numéro 32 - octobre/décembre 2006

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Cet éclairage ne saurait éviter l’éloge d’un théâtre d’ombres dont les silhouettes s’activent au devenir du CCN. Je pense aux équipes administratives et techniques de Ballet Biarritz dont l’engagement conditionne la réussite de nos entrepri- ses. Bien souvent, sans que cela ne paraisse, leur contribu- tion tient du tour de force, mais cacher l’Art n’est-il pas le comble de l’Art ? En revanche, nous ne tairons rien du regret de n’avoir pu nous rendre au Liban pour y danser en août comme prévu. Pour ne pas dire notre désolation face à la destruction d’un pays qui nous avait si chaleureusement reçu en 2002. En ces circonstances, confions que nous aimerions disposer de cette merveilleuse lampe dont usait Aladin afin d’émettre un vœu : que l’Homme, cette lueur vacillante, n’ait plus besoin de l’obscurité et de la terreur pour resplendir. Thierry Malandain, septembre 2006. ÉDITO Les commencements sont parfois source d’appréhension et ce début de saison devrait l’être, puisque pour la première fois je créerai un ballet à l’Opéra avant de faire d’un opéra l'égal d’un ballet. Successivement L’Envol d’Icare destiné aux danseurs du Palais Garnier et Orphée et Eurydice à Saint- Étienne et Reims avec ceux du Ballet Biarritz. Des débuts appuyés à deux antiques figures: Icare et Orphée. L’une ser- vant d’exemple à l’orgueilleux tout en incarnant de lumineu- ses aspirations. L’autre, personnage symbole de la création poétique et musicale qui après un séjour au royaume des morts revient à la vie. Bref, deux parcours allant de l’ombre à la lumière sur lesquels nous mettrons pour l’instant les commentaires en veilleuse. En revanche, il sera plus aisé de rouler du tambour sur la suite de la saison. Laquelle prendra place au soleil d’Aquitaine, puisque sans compter les actions de sensibilisa- tion, près de vingt cinq représentations seront données dans les Pyrénées-Atlantiques, les Landes, la Gironde et le Lot-et- Garonne. Le Ballet Biarritz Junior 2, à partir de Donostia/San- Sebastián, prolongera ce rayonnement dans sa dimension transfrontalière et trois autres chorégraphes : Christine Grimaldi, spécialiste de la danse Renaissance, Gaël Domenger, chorégraphe résidant au BBJ et Christophe Garcia, jeune lauréat de maints concours y contribueront. Enfin, outre les représentations de Ballet Biarritz en France et à l’étranger, Mozart à 2, La Fleur de Pierre, Les Créatures et Sextet seront respectivement remontés à Avignon, West Palm Beach, Riga et Hong Kong. SOMMAIRE ÉVÉNEMENTS 2 LA DANSE À BIARRITZ N°27 5 COULISSES 7 BALLET BIARRITZ JUNIOR 9 LES AMIS DU BALLET BIARRITZ 10 EN BREF 11 CALENDRIER 12 BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDAIN OCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2006 Les Créatures © Olivier Houeix

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Malandain Ballet Biarritz 2006

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Cet éclairage ne saurait éviter l’éloge d’un théâtre d’ombresdont les silhouettes s’activent au devenir du CCN. Je penseaux équipes administratives et techniques de Ballet Biarritzdont l’engagement conditionne la réussite de nos entrepri-ses. Bien souvent, sans que cela ne paraisse, leur contribu-tion tient du tour de force, mais cacher l’Art n’est-il pas lecomble de l’Art ? En revanche, nous ne tairons rien du regretde n’avoir pu nous rendre au Liban pour y danser en aoûtcomme prévu. Pour ne pas dire notre désolation face à ladestruction d’un pays qui nous avait si chaleureusement reçuen 2002. En ces circonstances, confions que nous aimerionsdisposer de cette merveilleuse lampe dont usait Aladin afind’émettre un vœu : que l’Homme, cette lueur vacillante, n’aitplus besoin de l’obscurité et de la terreur pour resplendir.

Thierry Malandain, septembre 2006.

ÉDITO

Les commencements sont parfois source d’appréhensionet ce début de saison devrait l’être, puisque pour la premièrefois je créerai un ballet à l’Opéra avant de faire d’un opéral'égal d’un ballet. Successivement L’Envol d’Icare destiné auxdanseurs du Palais Garnier et Orphée et Eurydice à Saint-Étienne et Reims avec ceux du Ballet Biarritz. Des débutsappuyés à deux antiques figures : Icare et Orphée. L’une ser-vant d’exemple à l’orgueilleux tout en incarnant de lumineu-ses aspirations. L’autre, personnage symbole de la créationpoétique et musicale qui après un séjour au royaume desmorts revient à la vie. Bref, deux parcours allant de l’ombreà la lumière sur lesquels nous mettrons pour l’instant lescommentaires en veilleuse.

En revanche, il sera plus aisé de rouler du tambour sur lasuite de la saison. Laquelle prendra place au soleild’Aquitaine, puisque sans compter les actions de sensibilisa-tion, près de vingt cinq représentations seront données dansles Pyrénées-Atlantiques, les Landes, la Gironde et le Lot-et-Garonne. Le Ballet Biarritz Junior 2, à partir de Donostia/San-Sebastián, prolongera ce rayonnement dans sa dimensiontransfrontalière et trois autres chorégraphes : ChristineGrimaldi, spécialiste de la danse Renaissance, GaëlDomenger, chorégraphe résidant au BBJ et ChristopheGarcia, jeune lauréat de maints concours y contribueront.Enfin, outre les représentations de Ballet Biarritz en France età l’étranger, Mozart à 2, La Fleur de Pierre, Les Créatures etSextet seront respectivement remontés à Avignon, West PalmBeach, Riga et Hong Kong.

SOMMAIRE

ÉVÉNEMENTS 2LA DANSE À BIARRITZ N°27 5COULISSES 7BALLET BIARRITZ JUNIOR 9LES AMIS DU BALLET BIARRITZ 10EN BREF 11CALENDRIER 12

BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDAINOCTOBRE – NOVEMBRE – DÉCEMBRE 2006

Les Créatures © Olivier Houeix

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ÉVÉNEMENTS

L’envol d’Icare à Paris

PAGE 2 NUMÉRO 32 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ

À l’invitation de Brigitte Lefèvre, directrice du ballet de l’Opéra national de Paris, dans le cadre d’unprogramme où seront présentés Suite en Blanc et Les Mirages de Serge Lifar, Thierry Malandaincréera L’Envol d’Icare pour 14 danseurs de cette compagnie. À cette occasion l’Orchestre de l’Opéranational de Paris sera dirigé par Vello Pähn. Première le 9 octobre 2006 (Gala AROP) et représentationsles 10, 11, 15, 16, 17, 21, 22, 24, 26 et 28 octobre 2006.

Le MytheÀ la demande de Minos, roi de Crète, l’architecte Dédale construisit unLabyrinthe pour emprisonner le Minotaure, une chimère née desamours de la reine Pasiphaé avec un taureau blanc. À intervalles régu-liers, les athéniens devaient envoyer sept jeunes gens et sept jeunes filles destinés à servir de nourriture au monstre. Pour mettre fin à ce tribut, Thésée, prit un jour la place de l'un d’eux avec l’intention de tuerle Minotaure. Il fut aidé en cela par Ariane, fille de Minos et de Pasiphaéqui sur les conseils de Dédale, lui procura un fil pour retrouver son chemin une fois le monstre vaincu. L’apprenant, Minos décida de punirDédale en l’enfermant avec son fils dans le Labyrinthe. Ils imaginèrentalors d’en sortir en se fixant des ailes à l'aide de cire. Toutefois, avantde s'envoler, Dédale mit en garde son fils et lui conseilla de ne pas s’ap-procher du Soleil. Mais, pris de l'ivresse des hauteurs, Icare s'approchaplus que de raison, la cire fondit, et il chuta dans les eaux entourant laCrète.

En invitant les Hommes à ne pas se hisser au-dessus de leur condition,la morale antique fait du mythe d’Icare un avertissement contre l'or-gueil. Toutefois, Icare est aussi la figure symbolique d’une aspirationhumaine à s'affranchir de la pesanteur. On accusera l’adolescent dedésobéissance ou d’avoir follement voulu défier les Dieux. Mais, ens’approchant du soleil, peut-être voulait-il seulement l’adorer de plusprès? Au commencement, il y a le labyrinthe, une représentation del’Homme et de sa condition, mais aussi un théâtre où Icare obscur à lui-même va vers la lumière. À ce jeu, le Minotaure devient le monstre

enfoui en lui. Une chimère qu’il doit détruire pour rompre avec unedomination flairant l’animal. En se révoltant, il est Thésée tuant la créa-ture pour s’en affranchir. Aidé par Ariane, sœur du monstre et fille dePasiphaé « la toute lumière », il parviendra à quitter l’obscurité du laby-rinthe pour affirmer sa dimension lumineuse et sacrée. «Tous lesmythes du labyrinthe racontent d’une façon ou d’une autre cette qua-druple histoire : un voyage, une épreuve, une initiation et une résurrec-tion » écrit Jacques Attali. Cette résurrection, s’accomplit ici à travers lamétamorphose successive du Minotaure, de Thésée et d’Icare. Il s’agitdu même interprète qui de l’obscur accède à la lumière. À ses côtés,Ariane, fille de la lune et du soleil, déroule le fil de ce voyage que nousferons ajusté aux souvenirs antiques. Ainsi quatorze danseurs rappelle-ront le nombre versé en tribu au Minotaure. Leur danse tressant desfigures variées, se souviendra de La Geranos ou danse de grue, l’ancê-tre de la farandole qui témoignait des méandres du labyrinthe. Enfinpour s’attirer les bienfaits du ciel au jour de la nouvelle année, enPalestine, une cérémonie rituelle s’achevait par la précipitation dans levide d’un homme portant des ailes, sacrifié pour le bien de tous. Unrituel que nous renverserons, puisque tous se sacrifieront pour accom-plir le mythe. Sauf Icare toujours vivant. TM

L’Envol d’IcareMusique Alfred SchnittkeChorégraphie Thierry Malandain Décor et costumes Alain LagardeConception lumière Jean-Claude Asquié

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BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 32 PAGE 3

Orphée et Eurydice à Saint-Étienne et Reims

À l’invitation de Jean-Louis Pichon, directeur de l’Opéra Théâtre de Saint-Étienne, Thierry Malandainsignera la mise en scène et la chorégraphie d’Orphée et Eurydice de Christoph Willibald Gluck dansla version française revue par Paul Vidal pour l’Opéra Comique en 1921. À cette occasion l’OrchestreSymphonique et les Chœurs Lyriques de Saint-Étienne seront dirigés par Laurent Touche, tandis quedans les rôles principaux, Florian Laconi, Nathalie Manfrino et Pauline Courtin assureront les représen-tations des 12, 14 et 17 novembre. Au Grand Théâtre de Reims que dirige Serge Gaymard, les 1er et2 décembre, l’Orchestre du Grand Théâtre, le Chœur Ars Vocalis – Hélène Leroy, Florian Laconi, Magalide Prelle et Pauline Courtin seront placés sous la direction de Laurent Touche.

Le MytheOrphée est ce musicien dont l’art atteint une telle perfection qu’ilcharme autant les hommes, les animaux que les dieux. Épouxd’Eurydice, son histoire incarne l’un des plus beaux mythes : celui del’amour absolu, que même la mort ne peut détruire. Tout commenceaprès leurs noces, au moment où Eurydice succombe à la morsure d’unserpent. Accablé, Orphée chante sa douleur, et part à la recherche deson épouse au royaume des morts. Nul n’avait osé cela avant. Touchépar la grâce du chant d’Orphée, Hadès, le dieu des enfers acceptera delaisser Eurydice retrouver le monde des vivants — il y met une condi-tion : à aucun moment, Orphée ne devra se retourner, tandis qu’ils irontvers le jour. Mais presque arrivé, Orphée regarde derrière lui, et aussi-tôt Eurydice disparaît dans les profondeurs de la terre. Inconsolabled'avoir à nouveau perdu sa bien-aimée, Orphée pense qu’il la retrou-vera au moment de sa propre mort. Il ne sait pas encore que Gluck etson librettiste vont préférer une fin heureuse. Alors, quand Eurydice estperdue pour la seconde fois l’Amour, ému par tant de fidélité, récom-pense Orphée de sa constance et ramène Eurydice à la vie.

Après Don Juan de Gluck, le hasard du calendrier conduit Ballet Biarritzà se pencher sur Orphée et Eurydice du même compositeur. Deux par-titions composées dans cet ordre, et ayant chacune contribué à l’évolu-tion de la danse et de l’opéra au XVIIIe siècle. S’agissant d’une premièremise en scène lyrique, c’est avec simplicité que je compte aborder cet

ouvrage puisque les théories esthétiques présidant à la création de cesœuvres invitaient au naturel. Pour ramener Eurydice à la vie, Orphéereçoit des Dieux le conseil de marcher vers la lumière sans se retour-ner. Feindre l’indifférence est une terrible épreuve et il ne pourra s’yrésoudre. Comme il était difficile, après avoir chorégraphié Don Juand’oublier la quête de ce séducteur. D’autant qu’outre se suivre, les deuxouvrages renvoient peu ou prou à la même recette : duo de genrehumain sur lit d’amour et de mort. Pour Don Juan finir en ménage avecl’amour paraissait impossible, tandis qu’au regard d’Orphée il sembleinconcevable d’épouser la mort. Le premier se consume dans les flam-mes de l’enfer, alors que le second parvient à les vaincre en chantantl’amour. C’est donc d’une union dont il sera question à travers une miseen scène qui ne fera pas référence à l’Antiquité, mais à la cérémonied’un mariage. La partition appelant le geste, on pensera à un opéradansé, mais la chorégraphie n’interviendra pas comme un divertisse-ment. Elle cherchera plutôt à incarner les émotions tout en commentantle drame et sa résolution. TM

Musique Christoph Willibald GluckMise en scène et chorégraphie Thierry Malandain Décor et costumes Jorge GallardoConception lumière Jean-Claude AsquiéAvec Véronique Aniorte, Camille Aublé, Giuseppe Chiavaro, Annalisa Cioffi,Frederik Deberdt, Cédric Godefroid, Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei,Fabio Lopez, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Christopher Marney,Graciela Martinez Arribas, Miguel Pla Boluda, Magali Praud, Nathalie VerspechtDirecteur de production Jean-Claude AsquiéMaîtres de Ballet Richard Coudray, Françoise DubucRégie générale Oswald RooseRégie lumière Frédéric EujolRégie costumes Karine PrinsRégie son Éric Susperregui, Jacques VicassiauRégie plateau Chloé BreneurCoproduction L’Esplanade Opéra Théâtre de Saint-Étienne,Grand Théâtre de Reims, Centre Chorégraphique National de Biarritz

Éléments de décor d’Orphée et Eurydice dans les ateliers de Saint-Étienne.© Cyrille Sabatier

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Ballet Biarritz et Ballet Biarritz Junior 2 au Théâtre du Casino Municipal de BiarritzBallet Biarritz Junior 2 se produira le jeudi 28 décembre à 21h au Théâtre du Casino Municipal avecun programme associant des chorégraphies de Christine Grimaldi, Christophe Garcia, Gaël Domengeret Thierry Malandain. Le lendemain, vendredi 29 décembre à 21h et toujours au Théâtre du CasinoMunicipal, Ballet Biarritz présentera son programme Mozart Ballets composé de Mozart à 2 et desPetits Riens.

Billetterie Office du Tourisme de Biarritz (Javalquinto, Square d’Ixelles) Tous les jours de 10h à 19h Tél : 05 59 22 44 66 • Fnac www.fnac.com • Carrefour,France Billet Tél : 0 892 683 622 • www.Ticketnet.fr 0892 69 70 73 • Virgin Bayonne • Centre Culturel Leclerc Anglet (RN 10) • www.begira.com, Servikutxa,Telekutxa Tél : 943 00 12 00

Pour le Ballet Biarritz Junior 2 : Plein tarif : 20€ / Tarif jeune(1) : 10€ Amis du Ballet Biarritz : 18€

Pour Ballet Biarritz : Plein tarif : 27€ / Tarif réduit(2) : 20€ Tarif jeune(1): 10€ Amis du Ballet Biarritz : 18€

Forfait Ballet Biarritz + Ballet Biarritz Junior 2 : Adultes : 30€ / Enfants (moins de 18 ans), Amis du Ballet Biarritz et demandeurs d’emploi : 20€

(1) moins de 18 ans, carte étudiant, Carte Jeune, demandeurs d’emploi, élèves écoles de danse, du Conservatoire national de Région de Bayonne et scolaires sensibilisés par le CCN.(2) Carte Biarritz Culture, Les Amis du Théâtre, Les Amis du Musée de Guéthary,Synergie 2000, Les Amis d’Arnaga, Scène Nationale de Bayonne, Tournées Charles Barret, groupede 10 personnes, parents d’élèves des écoles de danse, des scolaires sensibilisés par le CCN et du Conservatoire national de région de Bayonne.

ÉVÉNEMENTS

Giuseppe Chiavaro et Magali Praud dans Mozart à 2.© Jose Usoz

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Plagesd’histoires

La danse à Biarritz # 27

l’heure de restaurer les productions détruites, sur quinze œuvres, uneseule sera un ballet. Mais, il ne s’agit pas de La Maladetta, puisquedepuis le 24 février 1893, date de la première, cette nouveauté n’a pasquitté l’affiche. Composée en deux actes, l’œuvre est signée du dan-seur et chorégraphe belge, Joseph Hansen connu pour avoir réglé àMoscou le Lac des cygnes de Tchaïkowski avant Marius Petipa et LevIvanov. Les rôles principaux de La Maladetta distinguent alors JuliaSubra en fiancée et Rosita Mauri en fée des neiges, deux artistes quifréquentent Salies de Béarn où Mauri possède la villa Rosita. Le chefdes gitans revient à l’un des rares danseurs de la troupe, MichelVasquez, tandis que le rôle de Cadual est tenu par un certain Ladam.Suivant le goût du jour, le livret signé de Gailhard et Hansen, traite d’unsujet régionaliste. D’autres œuvres telles Guernica ou Monsalvat don-neront à Vidal, Gailhard et Gheusi l’occasion de manifester leur atta-chement au Sud-Ouest. Pour l’heure, il s’agit d’une légende gasconneayant pour cadre la Vallée d’Oueil située dans le massif pyrénéen de laMaladetta. Le canevas emprunte au succès des ballets romantiquesavec un premier acte de caractère pittoresque, suivi d’un second fai-sant appel au fantastique. Comme dans La Sylphide, un être merveil-leux, ici la fée des neiges s’éprend d’un mortel. Scènes pyrénéennes etgitanes composent un premier acte au cours duquel Lilia et Cadual sejurent un amour éternel. On assiste au retour d’une chasse à l’ours, àun morceau d’anthologie : le Pas de l’amphore qui présente les danseu-ses évoluant avec une amphore sur la tête, jusqu’à l’instant où la féeattire Cadual vers les sommets de la Maladetta. On découvre alors sonpalais (les grottes de Gargas) où ébloui, négligeant ses serments,Cadual se déclare amoureux de la fée. Afin de l’éprouver, celle-ci faitapparaître à ses yeux une image des gens de la vallée célébrant le

En novembre, Ballet Biarritz créera Orphée etEurydice de Gluck dans la version revue en 1921par le compositeur Paul Vidal (1863-1931) pourl’Opéra Comique. Ce dernier ayant fréquentéBiarritz dans l’entourage de Pedro Gailhard(1848-1918) et Pierre-Barthélémy Gheusi (1865-1943), deux autres célébrités du temps, l’occa-sion était donnée de leur consacrer cette page.Né à Toulouse, Vidal intègre le conservatoire de cette ville avant derejoindre celui de Paris où il étudie auprès de Jules Massenet. En 1883,il remporte le Prix de Rome avec la cantate Le Gladiateur. En 1889, ilentre à l’Opéra comme sous-chef des chœurs, puis est promu directeurdu chant et chef d’orchestre en 1906. Il sera ensuite appelé à diriger lamusique à l’Opéra Comique. L’année de son Prix de Rome, le directeurde l’Opéra, Pedro Gailhard, propriétaire à Biarritz de la villa des Sableset un temps conseiller municipal, lui commande la musique d’un ballet :La Maladetta. Avant d’occuper ce fauteuil directorial et d’inspirer à cetitre, Gaston Leroux pour Le fantôme de l'opéra, Gailhard, toulousaincomme Vidal, fut chanteur lyrique. Son interprétation de Leporello duDon Giovanni de Mozart est restée célèbre. En revanche son règne àl’Opéra (1884 à 1907) fut sujet à critique car se concentrant presqueexclusivement à l’art lyrique, on l’accusa d’avoir frustré le développe-ment de la danse. Depuis 1875, date de l’ouverture de l’édifice deCharles Garnier, les frais de fonctionnement étaient devenus si ruineuxqu’il fallut établir des priorités. Naturellement, Gailhard privilégia leschanteurs et les musiciens au détriment des danseurs et le répertoirechorégraphique s’appauvrit. À ces circonstances, s’ajoute l’incendie quidévasta en janvier 1894 le magasin des décors. Et, lorsque viendra

Paul Vidal, Pedro Gailhard et Pierre-Barthélémy Gheusi

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sur fond de Belle Époque en témoigne. Ces années-là, le conseil muni-cipal souhaitant faire concurrence au Casino Bellevue décide d’édifierson propre établissement de jeux et de divertissements. Le projetconnaît maints ajournements, mais l’inauguration est annoncée pourl’été 1901. Les semaines précédentes, la Gazette de Biarritz informe del’avancée des travaux et promet pour l’ouverture «une série de fêtescomme seul Paris sait les offrir ». Finalement, le 17 août 1901, dans unthéâtre où afflue un public trié sur le volet aura lieu la soirée inaugurale.Elle débute par un concert sous la baguette d’Alexandre Luigini, auquelsuccède un divertissement du nom de Danses Grecques interprété pardes danseuses de l’Opéra. Après l’entracte, Marie Thiéry de l’OpéraComique recueille des bravos enthousiastes dans un extrait de Mireillede Charles Gounod. Puis arrive le « clou de la soirée », un ballet de Vidalet Gheusi, La Muse de Biarritz, dirigée par le compositeur. Le décorreprésente la plage de Biarritz, Madame Sizos de l’Odéon s’avance etrécite des vers louant le Pays Basque et l’Europe entière. On l’applauditvivement, puis le ballet se déroule dans l’ordre suivant : Ballet pyrénéensuivi d’une marche des Nations. Chaque pays est représenté par unepremière danseuse entourée de quatre seconds sujets de l’Opéra.Emma Sandrini est l’Espagne, Carlotta Zambelli l’Italie, Jeanne Régnierla Russie et Sandrine Viollat l’Angleterre. Zambelli aura les faveurs de la

presse « il faut voir comme elle danse pour avoir une idée exacte de sontravail merveilleux ! ». Puis le rideau tombe après une apothéose finalequi entraîne la salle à se lever pour acclamer les artistes et le compo-siteur. La semaine suivante, le portrait de Gailhard figure en premièrepage de la Gazette de Biarritz accompagnant un hommage au maîtred’œuvre des fêtes inaugurales. Surtout, on le remercie d’avoir fait pro-

fiter Biarritz du concours des artistes del’Académie Nationale de Musique. En 1918,ce sera au tour de Gheusi de bénéficier decette même reconnaissance, car lorsque la«grosse Bertha» menacera Paris de sesfeux, une partie de la troupe de l’OpéraComique se réfugiera à Biarritz et présenteradurant six semaines l’ensemble de sonrépertoire.

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mariage de sa fiancée avec un sosie de lui-même. Croyant à la réalitéde ce qu’il voit, un couteau à la main, il lève alors son arme sur le marié.Aussitôt tout disparaît par enchantement, le laissant pétrifié. Et, tandisque la neige tombe, le ballet s’achève sur une scène où Lilia, parvenueau sommet de la Maladetta pleure Caduel statufié. Le ballet restera aurépertoire jusqu’en 1927, après 176 représentations et d’autres inter-prètes comme Emma Sandrini ou Carlotta Zambelli. Quelques mois plustard, Vidal et Gailhard signent un ballet de circonstance intitulé FêtesRusses qui est présenté le 24 octobre 1893 dans le cadre des cérémo-nies organisées en l’honneur des marins de l'Escadre Russe de laMéditerranée. Deux années passent et en 1895, l’Opéra Comique créeGuernica, un drame lyrique qui apparaîtra ultérieurement comme lechef-d’œuvre de Vidal. Gailhard et Gheusi participent à l’écriture de sonlivret. Natif également de Toulouse, tour à tour romancier, auteur dra-matique, journaliste et directeur de théâtre dont l’Opéra Comique de1914 à 1918, Gheusi sera sous la IIIe République une figure en vue dela Côte Basque. Il rachètera la villa des Sables à Gailhard avant d’ac-quérir le château d’Ilbarritz. Deux demeures édifiées par le baron Albert

de l’Espée, la première à l’intention dela comédienne Biana Duhamel quiabandonnera un temps sa carrièrepour vivre auprès du baron. Son retourà la scène sera funeste et Gheusiusera des colonnes du Figaro en 1905pour organiser une collecte à son pro-fit. À Biarritz, c’est au bord de l’océanqu’il aime trouver repos et inspiration,et son roman : Biarritz des Goélands

Gheusi et Gailhard,Biarritz, 1900.Avec l’aimable autorisation d’Atlantica

Partition de La Maladetta, 1893.

Paul Vidal.

Villa des Sables 1896 © J.L. Ménochet

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C’est quoi les pointes?

COULISSES

L’origine des pointes est incertaine, mais outre des représentationsantiques montrant des danseurs grecs dansant sur le bout desorteils, on pense qu’elles étaient pratiquées par des artistes de

foire napolitains avant le XIXe siècle. Des hommes utilisant cet artificecomme une spécialité qu’ils ajoutaient aux danses de corde, sauts detremplin et autres acrobaties. Au théâtre, danser sur les pointes seracouramment féminin, mais d’autres traditions continuent à en faire leprivilège des hommes. Ainsi, les danseurs caucasiens, chaussés de bot-tes non renforcées montent sur l’extrémité du pied pour briller d’unevirtuosité leur servant de faire- valoir. Car danser sur les pointes est uneprouesse. C’est aussi la réalisation d’un rêve qui invite le corps à sesoustraire à la matière pour s’envoler jusqu’aux sphères de l’esprit.C’est pourquoi leur usage servira l’imaginaire des poètes romantiques.Mais, avant que ceux-ci ne décrivent les danseuses «marchant sur lecalice des fleurs sans en courber la tige», revenons aux temps précé-dant cette illusion. Jusque-là, les danseurs portaient principalement deschaussures de ville. La Révolution française qui marque le passage dela chaussure à talons au soulier plat, symbole d’égalité, va installerd’autres usages. Alors renaissent les sandales gréco-romaines, les dan-seurs vont les utiliser en scène. Puis sous le Directoire apparaissent desballerines de soie que les «Merveilleuses» portent maintenues par desrubans. La danse s’en empare, comme elle va continuer à s’associer à« l’anticomanie », un engouement pour l’Antiquité qui invite les femmesà porter des vêtements faits d’étoffes légères. Un avantage pour lesdanseuses qui vont ainsi pouvoir lever les jambes, sauter et tourner plusaisément. Bref, rivaliser avec les hommes qui n’avaient pas à subir lacontrainte des robes à paniers. Quand la mode renouera avec les tissusplus lourds, que viendra l’heure des crinolines, les danseuses ne sui-vront plus la tendance dictée par la rue. La tarlatane ou la mousselineutilisée pour les tuniques à la grecque qu’on abandonne, va conduire ledécorateur Eugène Lami à concevoir pour le ballet La Sylphide (1832)un « juponnage» qui deviendra le « tutu ». Parce que la semelle des nou-veaux chaussons permet de se hisser plus facilement sur la demi-pointe, puis sur le trois-quart, la pratique des pointes apparaîtra pres-que simultanément en Europe. À St Pétersbourg, Avdotia Istominiadanse « tout à fait sur le bout de l’orteil » dit-on. À Naples, AmaliaBrugnoli «apporte un genre nouveau ; elle fait des choses extraordinai-res sur la pointe du pied» écrit en 1823, Marie Taglioni, la future créa-trice de La Sylphide. En France, on rapporte que la force musculaire deGeneviève Gosselin « lui permet de rester suspendue pendant uneminute sur l’extrémité de ses pieds». Mais, il faudrait également citer,Fanny Bias, Emilie Bigottini ou Maria de Caro qu’une gravure présentesur le bout des orteils dès 1802. L’introduction de cette pratique,conduit la technique à s’adapter, et à Paris, Jean-François Coulon tra-

vaille à son essor, Amalia Brugnoli et Geneviève Gosselin sont ses élè-ves. Quant à Marie Taglioni, elle obéit à la discipline de fer de son père,Filippo Taglioni, qui insiste sur les exercices permettant de monter surla pointe des pieds, mais aussi d’en redescendre avec grâce. «Si j’en-tendais ma fille danser, eh bien, je la tuerais ! » disait-il. Les débuts desinnovatrices sont hésitants, convoquant d’épisodiques ascensions,avant que les chaussons ne soient bourrés de coton et repiqués de bro-deries. Si l’Histoire retient surtout le nom de Marie Taglioni, c’est qu’àla maîtrise de cette technique nouvelle, elle y ajoutera la poésie, l’élé-gance et la fluidité. D’origine italienne, elle révèle son talent à Parisdans le ballet des nonnes de Robert le Diable, un opéra de GiacomoMeyerbeer. Toutefois, c’est avec La Sylphide, chorégraphiée par sonpère qu’elle devient une idole. L’action se déroule en Écosse, mise à lamode par Walter Scott, et raconte l’histoire d’un esprit féminin quis’éprend d’un mortel avant de disparaître dans d’aériennes funérailles.«À vos pieds, à vos ailes » écrira Victor Hugo. En illustrant le paradoxed’une simultanéité de la réalité et du rêve, La Sylphide incarne la pen-

Marie Taglioni,La Sylphide,lithographie de A.E Chalon,1845.

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sée romantique et selon ce schéma d’autres créatures fantastiquespeupleront des titres comme l’Ombre (1839), Giselle (1841) ou Ondine(1843). Autant d’œuvres où les pointes concourent à l’illusion tout enoffrant une vision idéalisée de la femme. Mais ce n’est qu’un phan-tasme poétique, car en vérité, Marie Taglioni finira ses jours dans le pluscomplet dénuement, tandis que le curé de Saint-Roch refusera unesépulture chrétienne à Geneviève Gosselin. Quant aux pointes, endur-cies de colle, elles survivront. C’est aux alentours des années 1860,voire plus tôt selon d’autres sources qu’est inventé le chaussonmoderne, un chausson renforcé qui sous l’influence des danseuses ita-liennes va permettre le développement de la technique. Parallèlement,le juponnage des héritières de La Sylphide va se raccourcir pour laisservoir les jambes. Les Abonnés de l’Opéra de Paris le nommeront « tutu »avant qu’il ne devienne avec les pointes l’emblème de la ballerine. Pourtenir sur les pointes, il ne suffit pas d’avoir des chaussons à bout ren-forcé, la rigidité de la semelle est également nécessaire. Ainsi les poin-tes sont-elles constituées d’une «boîte » entourant les orteils et du«cambrion», sorte de tige qui suit la semelle comme une colonne ver-tébrale. La «boîte » est fortifiée grâce à une superposition de toile dejute et de papier assemblée à l’aide d’une colle végétale, dont la com-position est souvent gardée secrète. L’extérieur sera ensuite enveloppéd’un papier de soie, avant d’être recouvert d’un satin formant le chaus-son. Les pointes neuves sont rigides et inconfortables, aussi la dan-seuse doit-elle les «briser » pour les adapter à son pied. Soit en les por-tant après les avoir assouplis avec les mains, soit en les cassant dans

l’encoignure d’une porte. La durée de vie d’une paire de pointes estvariable selon la danseuse et le temps d’utilisation, mais la norme indi-que qu’une paire permet d’assurer une à deux représentations, sanscompter les répétitions. Concernant leur apprentissage, on ne les prati-que pas sans danger avant l’âge de dix ans et quelques mois d’exerci-ces préparatoires. Elles sont en général réservées aux femmes, leshommes portant eux des chaussons non renforcés nommés demi-poin-tes et fabriqués en cuir ou en toile. Néanmoins, on a vu des danseursen mettre, comme l’anglais Anton Dolin (1904-1983), Jacques Chazot(1928-1993) dans Le Bal du Pont du Nord de Léonide Massine ou LesAlgues de Janine Charrat ou aujourd’hui les danseurs des BalletsTrockadéro et des Ballets Grandiva. Accessoire au rêve, les pointes ontcontribué à l’essor de la danse en plein accord avec le contexte d’éva-sion poétique et littéraire de l’époque romantique. À travers les œuvresde Marius Petipa comme La Bayadère (1877), Le Lac des cygnes (1895)ou d’autres ballets juxtaposant le rêve à la réalité, les pointes vontcontinuer à servir le surnaturel. Mais le réalisme qui succède au roman-tisme va peu à peu inciter le milieu chorégraphique à se détourner deces sujets sans pour autant renoncer aux pointes. Définitivement adop-tées par la danse et le public, trahissant d’une certaine façon les aspi-rations qui favorisèrent leur usage, elles vont devenir un attribut que leschorégraphes utilisent encore aujourd’hui. Sans doute parce que leurpouvoir de fascination reste entier et que danser sur pointes tient tou-jours du merveilleux.

Amalia Brugnoli et Jean Rozier,La Fée et le chevalier,Vienne 1823.

À gauche, chaussons d’Emma Livry, 1860.À droite, chaussons d’Anna Pavlova, 1914.

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Ballet Biarritz Junior (BBJ2)

Depuis 2006, associé à l’équipe de direction du BBJ, il se consacre à lachorégraphie et à l’enseignement tout en intervenant auprès des clas-ses option danse du Lycée André Malraux de Biarritz.

Christophe GarciaInitié aux arts du théâtre, du chant et de la musique,sa formation de danseur a été dirigé au fil des ansvers la chorégraphie. En 1996, il est admis à l’ÉcoleAtelier Rudra Béjart, puis entre au Béjart Ballet

Lausanne en 1998 où il a l’opportunité de présenter sa première créa-tion Alice. En 2000, il fonde sa propre compagnie Les Ballets de la[parenthèse] avec laquelle il constitue un répertoire de plusieurs pièces.Son travail est très vite présent lors de différents évènements euro-péens et nord-américains. À ce titre, il est lauréat de plusieurs concoursinternationaux de chorégraphie. Après avoir travaillé pour RobertWilson, l'Opéra de Marseille et les Grands Ballets Canadiens. En 2003,il danse avec la compagnie montréalaise Cas Public dirigée par HélèneBlackburn. Ayant pied à terre en France comme au Québec, il est suc-cessivement invité à créer pour différentes structures et interprètes telsque le Jeune Ballet de France et le Jeune Ballet du Québec. En 2005, ilinaugure une cellule montréalaise de sa compagnie qui devient ainsi [laparenthèse] Marseille.Montréal, compagnie franco-canadienne.

Christine GrimaldiDanseuse de formation classique (Théâtre d’Angers,Rouen, BTC Amiens, etc.), Christine Grimaldi quitte leballet classique pour se consacrer à la danse contem-poraine. À la recherche d’une expression nouvelle,

elle travaille sous la direction de Jérôme Robbins, Félix Blaska, AlwinNikolais ou Alwin Ailey, danse aux côtés de Dominique Bagouet,Caroline Carlson, Odile Azagury, étudie le Bharata Natyam, danse clas-sique de l’Inde du Sud. Passionnée par la musique ancienne et plusspécifiquement la musique médiévale, elle se plonge dans un long tra-vail de recherche, compromis entre l’art médiéval et une écriture cho-régraphique contemporaine, puis fonde sa compagnie à Bordeaux en1988. Elle y aborde tout d’abord la danse baroque, puis la danse deCour dans son ensemble, avant de se spécialiser dans les styles fran-çais et italien de la Renaissance (XVe et XVIe siècles). Son travail auprèsdes spécialistes européens donne aujourd’hui matière et ampleur à uneécriture chorégraphique qui inscrit la danse ancienne dans le corpscontemporain.

Avec l’appui de la Diputación Foral de Gipuzkoa, de la Ville de Donostia/San-Sebastián et duGouvernement autonome Basque, l’objectif du Ballet Biarritz Junior est de permettre à de jeunes dan-seurs d’accéder à une formation professionnelle. À ce titre, ils bénéficient d’une bourse et d’une for-mation se déroulant au Centre Culturel Egia à Donostia/San-Sebastián. Laquelle compte des classesquotidiennes de techniques classique et contemporaine, des ateliers d’improvisation et d’initiation àdifférentes disciplines complémentaires.

Après une audition où se présentèrent 63 candidats, ont été retenus :Ione Miren Aguirre (Bayonne), Mickael Conte (Bordeaux), Miren Gomez(Irun), Léa Guilbert (Grasse), Pierre Henrion (Anvers), Irama Hoffren(Donostia-San-Sebastian), Vivian Ingrams (Londres), Aurélie Luque(Oloron Sainte-Marie), Eric Odriozola (Gaviria), Gisela Riba (Barcelone)

Dès septembre, sous la conduite d’Adriana Pous et de GaëlDomenger, ils s’attacheront à la réalisation d’un premier programmequi regroupera des œuvres chorégraphiques dont les partitionsmusicales tracent un trait de la Renaissance au XXe siècle. Il s’agirade Paradisio de Christine Grimaldi, des Rêveuses de ChristopheGarcia, d’une création de Gaël Domenger et des reprises de Mozart à2, de La Valse des fleurs de Casse-Noisette et d’Ouverture Cubainede Thierry Malandain. Ainsi constitué, ce programme sera présentédans divers lieux des Pyrénées Atlantiques et du Pays Basque aucours de la saison 2006-2007, après une première au Théâtre duCasino Municipal de Biarritz le jeudi 28 décembre prochain.

Gaël DomengerFormé à l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris, puis auConservatoire National Supérieur de Paris. Il débute sacarrière à Euroballet au Luxembourg avant de rejoin-dre le Ballet de Leipzig dirigé par Uwe Scholz. On le

retrouve ensuite à l’Opéra Royal de Wallonie, au Scapino BalletRotterdam sous la direction d’Ed Wubbe, puis à Ballet Biarritz en 2003.En tant que chorégraphe, il est l’auteur une quinzaine d’opus présentésà Leipzig, Liège et Rotterdam. Les plus récents La Nuit transfigurée etPays de neige ont été créés en 2005 pour le Ballet Biarritz Junior.

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Penny Aikens, Janine Alberti Coffinières, Peggy Aldey, Myriam Alstadt, Patricia

Althabe, Marie Pierre Azoulay, Monique Bache, Francoise Barate, Rolande

Battesti, Joseph Bergiron, Yveline Bonnamy, Annick Bontridder, Mme Bouquet,

Michel Bourie, Solange Bousquet, Jean-Claude Boussard, Roland Brethous,

Jacqueline Bright, Catherine Burucoa, Lucie Beaurain, Noemi Caldas Miranda,

Danie Canton-Broche, Donina Carena, Michelle Carpentier, Christine Carrere

Gee, Marie-Claude Cartigny, Odette Casenave, Maryse Cauderlier, Josette

Cazeaux, Colette Chambon, Danièle Charles, Dominique Chêne, Yolande Cohen-

Cadilla, Jeanne Combaudon, Arlette Cournollet, Cécile Crozat, Renée Daguerre,

Serge De Domingo, Hildegarde De Urresti, Patrick de la Sota, Bernadette de la

Sota Darricau, Rosine Delmotte, Monique Derouet, Claire Desjardins, Annie

Desmares, Donina Carena, Jeannine Dubois, Sido Ducaud, Olga Dussaut, Monik

Elgueta, Sophie Feral, Charlene Fernandez, Maud Ferris, Christine Frey,

Jacqueline Galian, Philippe Gapin, Alain Garanger, Nicole Goujet, Jacqueline

Graciet, Daniel Guichard, Paul Guicheteau, Paul Haim, Terri-Hanagan, Jeanine

Hargous, Claudette Hepburn, Leona Veronica Herbreteau, Danièle Hirtz Serralta,

Michel Hourcade, Hermine Huet, Eric Irubetagoyena, Marc Janet, Pierre Kerjean,

Maryse Kerouredan, Ulla Knayer, Josette Labarthe, Annie Labrouche, Francoise

Lacrambe, Cyrille Lafaurie, Josette Lafitte, Danièle Laherrère, Annick Landrieu,

Janine Languin, Anne-Marie Larrebat, Josiane Larrebat, Francis Larroudé,

Elisabeth Lecoeur, Sylvie Legrix de la Salle, Arlette Leguillou, Arlette Lejeunes,

Evelyne Lemaire, Giovanna Marchetti, Dominique Matton-Pujos, Jenny Maufre,

Catherine Mengelle, Christine Menou Arroyo, Chantal Moraiz, Francoise

Mousset, Marie-Yvette Muthular, Valerie Nicolescu, Jeanne Nieva, Marc

Pagniez, Annie Pascual, Alain Peltier, Annie Peyrissac, Maryse Philippe, Rose

Philippart, Jean Pierre Praud, Gaston Rabier, Martine Rapin, Robert

Raspiengeas, Martine Risch-Anglade, Brigitte Rivoire, Christophe Robert, Pierre

Rougé, Colette Rousserie, Francoise Saenz, Marie-France Saint-Germier, Liliane

Salamon, Jeanne Salles, André Sarrailh, Fanny Tcherniavsky, Belita Tesson,

U.S.B. Studio Ballet, Régine Uthurrisq, Bernard Vialelle, Nicole Wandel, Chiara

Zipoli, Guy Malandain, Gisèle Malandain, Catherine Gaston, Jean-Pierre

d’Antoni, Philippe Brème, Georges et Colette Saint-Mézard, Colette Renaud,

Gracieuse Arraou Jaureguiberry, Philippe Morel / Pharmacie de la Négresse,

Jean Sablé, Pierre Ségéric / Hôtel Mercure, Henri Grenade / Cabinet Henri

Grenade, Thierry Dulou / Icade Capri, Stéphane Lascaux / Camille Albane, Anne

Rousselle / Galeries Lafayette, Mr et Mme Mindurry / Mindurry Promotion,

Olivier Maillot / Société Générale, Christophe Degardin / Société Générale.

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Pharmacie de la

NégresseCabinet

Henri Grenade

Les Amis du Ballet Biarritz

Fondée en 2003, l’association Les Amis du Ballet Biarritz, présidée par Colette Rousserie, compte àce jour près de 200 membres, répartis entre grands amis, membres bienfaiteurs et membres dona-teurs. Intégrée au Cercle des Mécènes du Ballet Biarritz lequel est composé de l’Hôtel du Palais, del’entreprise 64, du Casino Barrière de Biarritz, des Éditions Atlantica et de l’Atelier du Chocolat deBayonne, l’association Les Amis du Ballet Biarritz supporte l’activité du Centre ChorégraphiqueNational et vous pouvez les rejoindre en devenant les amis de nos amis.

Parce que la danse est un Art Majeur qui contribue à la culture de cha-cun, c’est avec enthousiasme que nous avons créé en février 2003 l’as-sociation des Amis du Ballet Biarritz. Elle a pour objectif d’accompagneret de soutenir le Ballet Biarritz Thierry Malandain dans toutes ses mis-sions de création et de diffusion à Biarritz, dans le département, enFrance et à l’étranger. Après quatre ans d’existence, notre action desoutien se voit récompensée car vous êtes de plus en plus nombreux ànous rejoindre. Aujourd’hui, pour remplir ses missions, notre associations’appuie sur ses généreuses entreprises partenaires et sur la contribu-tion de fidèles adhérents amis du Ballet Biarritz. Nous organisons aussides dîners amicaux, des soirées à thème et des sorties axées sur ladanse au Pays Basque Sud, en Aquitaine et à Paris. Toute l’équipe desAmis du Ballet vous remercie très chaleureusement de votre amitié, devotre générosité et de votre amour de la danse !

Colette Rousserie, Présidente

Les grands amis Les membres bienfaiteurs

Informations

Les Amis du Ballet Biarritz

Colette Rousserie : 06 63 92 46 65

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EN BREF

Afrique en danse Avant une représentation à Espaces Pluriels de Pau, le CCNa reçu en résidence fin juin les lauréats des 6e RencontresChorégraphiques d’Afrique et del’Océan Indien : Andréya Ouamba,Orchy Nzaba et Panaibra Gabriel.Une répétition publique a permisle 23 juin de découvrir lesextraits de trois pièces d’unprogramme mis en œuvre parCultures France dans le cadre de la manifestation Afrique enCréation.

Daphnis et Chloéà Europa DanseCourant juillet, Françoise Dubuc a remonté le dernier tableau de Daphnis et Chloé de MauriceRavel dans la chorégraphie deThierry Malandain pour EuropaDanse que dirige Jean-AlbertCartier.

Les Rendez-vous de BalletBiarritz Junior Le mercredi 22 novembre à 19hau Colisée de Biarritz le BalletBiarritz Junior 2 proposera unerépétition publique de son travailen cours avec la participation deRichard Flahaut, conférencier.Renseignements et réservationsauprès de Sabine Lamburu :05 59 24 67 19

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Fabio Lopez, né à Lisbonne(Portugal). Il étudie la danse auConservatoire national de cetteville avant de rejoindre la JulliardSchool à New York, puis l’École-Atelier Rudra Béjart Lausanne en 2004. Il danse le Sacre duPrintemps, le Boléro etZarathoustra, le chant de ladanse avec le Béjart BalletLausanne et entre à BalletBiarritz en 2006.

Nouveaux venusEn remplacement de Rosa Royo, de Roberto Forleo engagé aux Ballets Grandiva à New York et de GaëlDomenger qui intègre l’équipe conduisant le Ballet Biarritz Junior 2, le CCN accueille trois nouveauxdanseurs :

Miyuki Kanei, née à Hiroshima(Japon). Elle étudie la danse à Hiroshima auprès d’Itsuko Takiavant de rejoindre le CNSMD de Lyon, puis la Danse ClassiqueAcadémie de Pascale Courdioux.Elle fait partie du Jeune Ballet du CNSMD de Lyon, de laCompagnie Lyon Ballet et intègreBallet Biarritz en 2006.

Graciela Martinez Arribas, née à Madrid (Espagne). Elle étudie la danse au Conservatoire Royalde Danse de Madrid avant derejoindre l’English National Balleten 2002, puis le Ballet d’Irlandeet le Ballet de Leipzig sous ladirection d’Uwe Scholz. En 2004,elle entre au Ballet de l’Opéra deNice dirigé par Marc Ribaudavant d’être engagée à BalletBiarritz en 2006.

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J’adhère à l’association Les Amis du Ballet Biarritz en tant que : MEMBRE ACTIF / 20 €

COUPLE / 35 €

MEMBRE DONATEUR / à partir de 50 €

MEMBRE BIENFAITEUR(1) / à partir de 1000 €

Je joins un chèque bancaire à l’ordre de : Les Amis du Ballet Biarritz Je souhaite recevoir des informations concernant les grands amis

NOM PRENOM

ADRESSE

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TÉL E-MAIL

Merci de retourner ce coupon-réponse à : ASSOCIATION DES AMIS DU BALLET BIARRITZ / Gare du Midi / 23, avenue Foch / 64200 BiarritzContact : Colette Rousserie / Présidente 06 63 92 46 65 – [email protected](1) 66% (pour les particuliers) et 60% (pour les entreprises) de la somme versée sera déductible de vos impôts – Loi du 1er août 2003 dite loi «Aillagon».

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Centre Chorégraphique National Ballet Biarritz Thierry MalandainGare du Midi23, avenue FochF-64200 BiarritzTél. : +33 5 59 24 67 19Fax : +33 5 59 24 75 [email protected]

Président Pierre DurandTrésorier Marc JanetSecrétaire Paul Barrière

ARTISTIQUEDirecteur / Chorégraphe Thierry Malandain

Maîtres de ballet Richard Coudray,Françoise Dubuc

Artistes chorégraphiques Véronique Aniorte, Camille Aublé,Giuseppe Chiavaro, Annalisa Cioffi,Frederik Deberdt, Cédric Godefroid,Mikel Irurzun del Castillo,Miyuki Kanei, Fabio Lopes,Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy,Graciela Martinez, Miguel Pla Boluda,Magali Praud, Nathalie Verspecht

Professeur invité Angélito Lozano

Pianistes Alberto Ribera,Miyuki Brickle, Corinne Vautrin

Responsable sensibilisationDominique Cordemans

ADMINISTRATIFAdministrateur Yves Kordian

Assistante administrative / Chargée de diffusion Françoise Gisbert

Chargée de communication Sabine Lamburu

Comptable principale Rhania Ennassiri

Chargée de l’accueil et de la logistique Lise Saint-Martin

DONOSTIA/SAN-SEBASTIÁNConseiller technique Filgi Claverie

Coordinatrice artistique Adriana Pous

Assistante administrative Sofia Alforja

Chorégraphe invité / Ballet Biarritz Junior Gaël Domenger

Professeur de contemporain / Ballet Biarritz Junior Iñaki Landa

Danseuses / Ballet Biarritz JuniorIone Miren Aguirre, Mickael Conte,Miren Gomez , Léa Guilbert,Pierre Henrion, Irma Hoffren,Vivian Ingrams, Aurélie Luque,Eric Odriozola, Gisela Riba

TECHNIQUEDirecteur de production / Concepteur Lumière Jean-Claude Asquié

Régisseur général Oswald Roose

Technicien Lumière Frédéric Eujol

Technicien Plateau Chloé Bréneur

Techniciens Son Jacques Vicasiau,Éric Susperegui

Techniciens Chauffeurs Jean Gardera, Anthony Mota

Costumière Véronique Murat

Régie costumes / Couturière Habilleuse Karine Prins

Responsable construction décorsMichel Pocholu

Techniciennes de surface Annie Alegria, Ghita Balouck

Attaché de presse Yves Mousset /MY Communications

NuméroDirecteur de la publication Thierry Malandain

Création graphique Jean-Charles Federico

Imprimeur Imprimerie SAI (Biarritz)

ISSN 1293-6693 - juillet 2002

www.balletbiarritz.com

CALENDRIER / OCTOBRE-NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2006

REPRÉSENTATIONS EN FRANCEMa 10/10 Saint-Palais Mozart Ballets

Ve 13/10 Mimizan Les Petits Riens (jeune public)

Ve 13/10 Mimizan Mozart Ballets

Ma 17/10 Morlaas Mozart Ballets

Sa 11/11 Elancourt L'Après-midi d'un faune

Di 12/11 Saint-Étienne Orphée et Eurydice

Ma 14/11 Saint-Étienne Orphée et Eurydice

Ve 17/11 Saint-Étienne Orphée et Eurydice

Me 22/11 Biarritz Les Rendez-vous de Ballet Biarritz Junior

Ve 24/11 Sochaux Les Petits Riens / Don Juan

Ve 01/12 Reims Orphée et Eurydice

Di 03/12 Reims Orphée et Eurydice

Ma 05/12 Mazamet Mozart à 2 / La Mort du cygne Cie Cave Canem Philippe Combes

Ve 22/12 Arcachon Casse-Noisette (jeune public)

Ve 22/12 Arcachon Casse-Noisette

Je 28/12 Biarritz Ballet Biarritz Junior

Ve 29/12 Biarritz Mozart Ballets

REPRÉSENTATIONS TRANSFRONTALIÈRESSa 7/10 Cadix Les Petits Riens / Don Juan

REPRÉSENTATIONS À L’ÉTRANGERMa 12/12 Pordenone Casse-Noisette

Je 14/12 Reggio Emilia Les Petits Riens / Don Juan

Sa 16/12 Ferrara Casse-Noisette

Di 17/12 Ferrara Casse-Noisette

Le Cercle des mécènes de Ballet Biarritz apporte son soutien aux nouvelles productions,aux tournées internationales de prestige,aux projets à caractère évènementiel.

Les Créatures © Olivier Houeix

Don Juan© Olivier Houeix