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lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS P. 2 À 4 Interview Samuel Besnard « Le Grand Paris concentre tous les enjeux liés à la mobilité de demain » Ivry-Paris XIII : 1,8 milliard pour l’usine de valorisation des déchets IssyGrid, quartier positif Une enquête inédite d’optimisation énergétique à l’échelle d’un quartier CRÉATEURS P. 5 Catopsys Immersion 3D Spraed Bouche à oreille numérique Adaccess Données automobiles DOSSIER P. 6-7 Paris-Ile de France Capitale Economique sonne la mobilisation générale pour réussir le Grand Paris Passer du projet aux réalisations concrètes MARCHÉS PUBLICS P. 8 Une obligation de recensement de ses marchés TERRITOIRES ACTUALITÉS P. 9 À 11 L’Orie prévoit un faible impact du télétravail sur le parc de bureaux francilien La Cour des comptes veut plus de concentration des aménageurs franciliens Les magistrats demandent de « poursuivre le processus pour leur donner une taille critique suffisante » « Le Grand Paris est trop traité avec des logiques de pouvoir, pas assez avec des logiques d’efficacité » Michaël Silly, Ville hybride p. 12 LA PHRASE SUR NOTRE SITE PORTRAIT LE CHIFFRE Serge Grzybowski, PDG d’Icade 1,87  emploi durable non délocalisable est généré par chaque logement neuf, selon l’AFTRP NUMÉRO 15 | DU 16 AU 22 FÉVRIER 2015 C ’est Jean-Christophe Lagarde lui- même qui le dit. Certes en off, et devant le Club des entreprises du Grand Paris, sous les lambris du Procope. Mais qu’importe. Cela doit être dit haut et fort, parce que c’est essentiel. « Qu’est-ce qui justifie que certaines communes de l’Ouest parisien disposent de centaines de millions d’euros de réserves budgé- taires, dus seulement au fait qu’un jour l’Etat a décidé d’y implanter La Défense ? Absolument rien », déclare sans détour le maire (UDI) de Drancy. Le président des centristes ne dresse pas ce constat par simple amour de la devise répu- blicaine. Et on ne peut le soupçonner d’ardeur marxiste. « Comment voulez-vous que les villes pauvres produisent du logement, alors qu’elles ne disposent pas des moyens de financer les équipements publics nécessaires à leur accompagnement, qu’il s’agisse des dépenses d’investissement, et a fortiori de fonctionnement », poursuit le député. Accroître, plus énergiquement que jusqu’à présent, la péréquation finan- cière au sein de l’Ile-de-France consti- tue donc indiscutablement, selon lui, une solution, au moins partielle à la crise du logement. Et c’est donc un centriste qui le dit… Pourquoi ne pas tenter ? Que cela passe par la métropole ou par d’autres canaux. Mais diantre, que les lignes bougent enfin. Car rien ne donne, aujourd’hui, des raisons de penser que la crise du logement en Ile-de-France – le blocage dit la Cour des comptes dans son tout frais rapport – va cesser. « L’année 2014 a été par- ticulièrement atone sur le marché de l’immobilier francilien » , a souligné Odile Renaud-Basso, la DGA de la Caisse des dépôts, lors d’un récent forum. Tous les indicateurs semblent orientés à la baisse. On aimerait croire Thierry Lajoie lorsqu’il décrit, avec verve et conviction, les bienfaits escomptés des outils annoncés à Créteil, le 13 octobre dernier par le Premier ministre lui-même : « Avec la combinaison de l’opération d’intérêt natio- nal multisites et de la procédure inté- grée pour le logement, ce ne sont plus les normes qui s’imposeront au projet mais les projets aux normes », résume le président de l’AFTRP. Mais avant même que ces outils soient opération- nels, nombreux sont ceux qui iro- nisent sur cette volonté de l’Etat de reprendre la main en matière d’urba- nisme, rappelant que son bilan, en la matière, s’est souvent révélé désastreux. Plus de péréquation pour plus de logements ÉDITORIAL par Jacques Paquier rédacteur en chef Rien ne donne aujourd’hui des raisons de penser que la crise du logement en Ile-de-France va cesser. Safran / Tradelab / Ennesys / Neteven / Buzzcar / Ineval / Bulldozair / LBMG Worklabs / Altran / Neosquat / YesPark / Usine IO / Cornis / Theravectys / Centimeo / Dualo / Trinov / Pefpartner / Finexkap / Particeep / eGreen / NCC / Prologis / Kap multiservices / Sulzer / DataMedCare / Finsquare / Flamefly / Verteego / Airboxlab

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lejournaldugrandparis.fr

ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ

SOMMAIRE

ENTREPRISES

ACTUALITÉS P. 2 À 4Interview Samuel Besnard« Le Grand Paris concentre tous les enjeux liés à la mobilité de demain »

Ivry-Paris XIII : 1,8 milliard pour l’usine de valorisation des déchetsIssyGrid, quartier positifUne enquête inédite d’optimisation énergétique à l’échelle d’un quartier

CRÉATEURS P. 5Catopsys Immersion 3D

Spraed Bouche à oreille numérique

Adaccess Données automobiles

DOSSIER P. 6-7Paris-Ile de France Capitale Economique sonne la mobilisation générale pour réussir le Grand ParisPasser du projet aux réalisations concrètes

MARCHÉS PUBLICS P. 8Une obligation de recensement de ses marchés

TERRITOIRES

ACTUALITÉS P. 9 À 11L’Orie prévoit un faible impact du télétravail sur le parc de bureaux francilien La Cour des comptes veut plus de concentration des aménageurs franciliensLes magistrats demandent de « poursuivre le processus pour leur donner une taille critique suffisante »

« Le Grand Paris est trop traité avec des logiques de pouvoir, pas assez avec des logiques d’efficacité »

Michaël Silly, Ville hybride p. 12

LA PHRASE SUR NOTRE SITEPORTRAIT LE CHIFFRE

Serge Grzybowski, PDG d’Icade

1,87 emploi durable non

délocalisable est généré

par chaque logement

neuf, selon l’AFTRP

NUMÉRO 15 | DU 16 AU 22 FÉVRIER 2015

C’est Jean-Christophe Lagarde lui-même qui le dit. Certes en off, et devant le Club des entreprises du Grand Paris, sous les lambris du Procope. Mais qu’importe. Cela doit

être dit haut et fort, parce que c’est essentiel. « Qu’est-ce qui justifie que certaines communes de l’Ouest parisien disposent de centaines de millions d’euros de réserves budgé-taires, dus seulement au fait qu’un jour l’Etat a décidé d’y implanter La Défense ? Absolument rien », déclare sans détour le maire (UDI) de Drancy. Le président des centristes ne dresse pas ce constat par simple amour de la devise répu-blicaine. Et on ne peut le soupçonner d’ardeur marxiste. « Comment voulez-vous que les villes pauvres produisent du logement, alors qu’elles ne disposent pas des moyens de financer les équipements publics nécessaires à leur accompagnement, qu’il s’agisse des dépenses d’investissement, et a fortiori de fonctionnement », poursuit le député.

Accroître, plus énergiquement que jusqu’à présent, la péréquation finan-cière au sein de l’Ile-de-France consti-tue donc indiscutablement, selon lui, une solution, au moins partielle à la crise du logement. Et c’est donc un

centriste qui le dit… Pourquoi ne pas tenter ? Que cela passe par la métropole ou par d’autres canaux. Mais diantre, que les lignes bougent enfin.

Car rien ne donne, aujourd’hui, des raisons de penser que la crise du logement en Ile-de-France – le blocage dit la Cour des comptes dans son tout frais rapport – va cesser. « L’année 2014 a été par-ticulièrement atone sur le marché de l’immobilier

francilien », a souligné Odile Renaud-Basso, la DGA de la Caisse des dépôts, lors d’un récent forum. Tous les indicateurs semblent orientés à la

baisse. On aimerait croire Thierry Lajoie lorsqu’il décrit, avec verve et conviction, les bienfaits escomptés des outils annoncés à Créteil, le 13 octobre dernier par le Premier ministre lui-même : « Avec la combinaison de l’opération d’intérêt natio-

nal multisites et de la procédure inté-grée pour le logement, ce ne sont plus les normes qui s’imposeront au projet mais les projets aux normes », résume le président de l’AFTRP. Mais avant même que ces outils soient opération-nels, nombreux sont ceux qui iro-nisent sur cette volonté de l’Etat de reprendre la main en matière d’urba-nisme, rappelant que son bilan, en la matière, s’est souvent révélé désastreux. ■

Plus de péréquation pour plus de logements

ÉDITORIALpar Jacques Paquierrédacteur en chef

Rien ne donne aujourd’hui des raisons de penser que la crise du logement en Ile-de-France va cesser.

Safran / Tradelab / Ennesys /

Neteven / Buzzcar / Ineval /

Bulldozair / LBMG Worklabs /

Altran / Neosquat / YesPark /

Usine IO / Cornis / Theravectys /

Centimeo / Dualo / Trinov /

Pefpartner / Finexkap / Particeep

/ eGreen / NCC / Prologis / Kap

multiservices / Sulzer /

DataMedCare / Finsquare /

Flamefly / Verteego / Airboxlab

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2 | Le journal du Grand Paris | N° 15 | Du 16 au 22 février 2015

ENTREPRISES / ACTUALITÉS

La ville augmente ses objectifs de logementsLe programme local de l’habitat (PLH) a été modifié par le Conseil de Paris le 9 février afin de relever les objec-tifs de production de logements. « Nous souhaitons tout faire pour faciliter les conditions de logement et trouver des solutions concrètes, plus accessibles et moins chères », affirme Iann Brossat, adjoint au logement. Côté logements sociaux, l’objectif est relevé de 4 000 à plus de 7 000 par an, avec une part d’environ 3 000 issus de conventionne-ments avec le privé. « Nous avons une volonté très forte de rééquilibrage de la production dans le centre et l’ouest de la ville », insiste l’élu. De plus, la part de logements familiaux dans la production de logements sociaux doit passer de deux tiers dans le document initial à trois quarts pour la période à venir. A l’inverse, pour le logement intermédiaire, ce sont surtout les arrondissements de l’ouest qui sont ciblés. Afin « d’intensifier les actions en faveur des classes moyennes », la mairie projette d’augmenter l’offre de ce type de l’ordre de 1 000 à 1 500 logements par an. ■ R.R.

PARIS

Opération immobilière à la gare d’Issy RER La Société du Grand Paris (SGP) a annoncé, le 10 février, le lancement d’une opération immobilière connexe avec le projet de la gare d’Issy RER du Grand Paris express. Il s’agit de la troisième consultation d’équipes d’opérateurs et d’architectes. « Cette consultation vise à retenir un opérateur ou un groupement d’opérateurs afin de réaliser un programme de logements. Le projet immo-bilier qui accompagnera la gare d’Issy RER, sur lequel les propositions des opérateurs et architectes sont attendues, s’inscrit au cœur du périmètre de la future ZAC Léon Blum portée par la ville et l’aménageur Seine Ouest Aménage-ment », souligne la Société du Grand Paris. Conçue par l’agence Brunet Saunier Architecture, la gare d’Issy RER de la future ligne 15 sud sera en correspondance avec la ligne C du RER existant. Un bâtiment signal pourra se développer en surplomb de l’émergence de la gare pour accueillir environ 100 logements libres et sociaux et des surfaces commerciales ou de services. ■ J.P.

VAL-DE-MARNE

En brefAménagement

Crise du logement. Tous en-semble. Les grands acteurs fran-ciliens de l’aménagement - SGP, Epfif, AFTRP, Anru et Anah - ont décidé d’unir leurs forces afin d’ac-célérer la production de logements. Leurs dirigeants ont mis en place un calendrier de rencontres régu-lières pour mieux coordonner leur action.

Paris. Moins d’investisseurs. 10 % des achats d’appartements ont été le fait d’investisseurs en 2014 à Paris, contre 35 % en 2013. « Autrement dit, 8 500 logements

à vocation locative ont disparu dans

la capitale », déplore Gilles Ricour de Bourgies, président de la chambre Fnaim Grand Paris.

CDT. Programmation insuf-fisante. « Les neuf contrats de

développement territorial (CDT)

signés ne contiennent que la pro-

grammation de 14 700 logements.

C’est peu au regard des objectifs

régionaux de 70 000 logements

annuels », constate également la Fnaim Grand Paris.

Etude d’impact. 4 saisons. « Je connaissais la pizza. Je viens

de découvrir l’étude d’impact 4 sai-

sons », ironise Patrick Hocreitere, avocat, directeur associé de Fidal. Une nouvelle exigence qui impose des procédures encore plus lon-gues et qui s’ajoute, déplore l’avo-cat, à « l’aléa pathologique » repré-senté par les nombreux recours abusifs qui jalonnent les opérations d’aménagement.

Mal français. L’exemple de la Samaritaine. « Bernard Arnault,

qui n’est pas le moins puissant des

promoteurs français, a commencé

à s’intéresser à la Samaritaine en

2001. 14 ans plus tard, le projet, dont

le permis de construire vient d’être

annulé, est toujours une friche ar-

chitecturale et fiscale. Alors que le

pays manque cruellement d’emplois

et de logements », a déploré Guil-laume Poitrinal, président de Woo-deum & cie, lors du Forum Grand Paris, Innover pour réussir.

JGP : Le Grand Paris va-t-il provoquer un appel d’air pour votre profession? Samuel Besnard : Certainement, mais il est bien trop tôt pour avancer quelque chiffre que ce soit. Actuelle-ment, nous sommes présents dans 49 villes d’Ile-de-France, avec environ 300 parcs et plus de 220 000 places gérées. Nous suivons bien entendu de près tous les développements du Grand Paris et du Grand Paris express. Mais il serait bien impru-dent de notre part de parier sur le nombre estimatif de places de par-king à construire.

JGP : On connaît pourtant, à présent, tant le nombre de gares que l’échéancier des travaux...Certes, mais le Grand Paris concentre pour nous tous les enjeux liés à la mobilité de demain. Les nouvelles gares vont créer de nouvelles mobilités, à partir, mais

QUESTIONS À…

aussi vers les localités desservies. Comment les riverains s’y rendront-ils, et comment les voyageurs y arrivant poursuivront-ils leur chemin ? Telle est la question qui se pose aujourd’hui à chaque collectivité, à chaque aménageur. Et lorsque la part de l’automobile aura été cernée, il ne s’agit pas simplement d’estimer un nombre de places de parking idéal, mais aussi de savoir quel sera leur usage.

JGP : L’extension de vos services au-delà du simple parking vaudra- t-elle aussi pour le Grand Paris ?Bien sûr ! D’ores et déjà, nous avons introduit sur certains de nos sites, comme à La Défense ou à Lobeau-Rivoli, des systèmes de prêt de vélos, de location de vélos ou de scooters électriques. Nos parkings se transforment en centres de mobilité. Nous avons aussi noué des partenariats avec des

opérateurs d’autopartage, et il est clair que nous devrons configurer chaque parking du Grand Paris express en réfléchissant aux options les plus appropriées à chaque situation. Nous devrons aussi intégrer un système d’information sur les transports à disposition, la circulation, etc. Autre évolution sans doute inéluctable : la mutualisation de plus en plus poussée des places de parking. Les entreprises, par exemple, doivent-elles avoir en permanence des places de parking attitrées, y compris la nuit et le week-end ? Sans doute le parking du futur sera-t-il plus flexible, plus programmable aussi. Enfin, nous devons aussi réfléchir au système de paiement. Le Grand Paris constituera une traduction de notre expertise en matière d’innovation et de stationnement. ■

PROPOS RECUEILLIS PAR CATHERINE BERNARD

« Le Grand Paris concentre tous les enjeux liés à la mobilité de demain »

Samuel Besnard Le directeur de la prospective de Vinci Park pèse les enjeux que le Grand Paris express représente pour son métier.

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Le journal du Grand Paris | N° 15 | Du 16 au 22 février 2015 | 3

ENTREPRISES / ACTUALITÉS

© A

IA

TRANSPORT

La SNCF accélère... dans le numériqueLors de la présentation de sa stratégie digitale, la SNCF a proposé des initiatives en direction des voyageurs, de ses salariés et des start-up. Symbole de ce denier aspect, la création des « 574 ». Des lieux collaboratifs, baptisés en réfé-rence au record du monde de vitesse sur rail, qui regrouperont incubateur, showroom et zone d’ex-périmentation. « C’est la vitesse que nous voulons incarner dans ces lieux. Il y aura les personnes qui travaillent sur les projets, des start-up incubées et des centres d’expertise : les fabs », détaille Yves Tyrode, directeur digital et communication. Ces centres travailleront sur quatre thèmes : le big data, l’open data (et les API), les objets connectés et le design. Prévus pour être implantés à Nantes, Tou-louse, Lyon et San Francisco, ces espaces auront aussi une adresse à Paris. Les premiers devraient ouvrir à partir de juin 2015. ■ R.R.

LES CHIFFRES DE LA SEMAINE

5 À 7milliards d’euros d’investissements supplémentaires sont nécessaires, selon Alain Taravella, « si l’on veut doubler la production de logements, et passer de 35 à 70 000 ».

7points de PIB, tel est, selon Pierre-Antoine Gailly, président de la CCI Paris Ile-de-France, le montant représenté par les sommes redistribuées chaque année de l’Ile-de-France vers les autres régions françaises.

2023C’est l’année de livraison annoncée du CDG express, qui reliera enfin l’aéroport de Roissy - Charles-de-Gaulle à Paris. Après un demi-siècle de débats, de faux départs, et de complications multiples.

Alain Taravella, président d’Altarea Cogedim

LA PHRASE

« Avant de transformer des bureaux en logements, il conviendrait peut-être d’éviter de construire des bureaux qui ne trouveront jamais preneurs »

tiers modernes BTP et Vinci éner-gies), Eiffage TP, Inova, Satelec, groupe Hitachi Zosen Inova, BG ingénieurs conseils et Architectes ingénieurs associés (AIA).

Signé le 2 février, le montant global du marché s’élève à 1,8 milliard d’eu-ros hors taxes sur 23 ans dont la moitié en investissements. Vinci en assumera l’essentiel, soit 513 mil-lions d’euros sur 12 ans. « Vinci réa-

Le cont rat de concep-tion-construction-exploita-tion a été attribué par le

Syctom, l’agence métropolitaine des déchets ménagers en charge de la gestion et de la valorisation des déchets de 84 communes franci-liennes, au Groupement IP13. Outre Suez environnement et SITA, il com-prend trois entités du groupe Vinci (Vinci environnement, Chan-

lisera le groupe turbo alternateur en sous-traitance d’Inova, ainsi que la moitié de l’électricité et du génie civil du projet », précise Arnaud Leverbe, directeur de la communication externe de SITA France, « le reste sera exécuté par les autres membres du groupement (Inova, Eiffage ou encore Satelec) ».

Le projet consiste à transformer le centre actuel en centre de valorisa-

tion organique et énergétique. D’une capacité totale de 544 000 tonnes, il pourra valoriser 350 000 tonnes de déchets par an en nouvelles res-sources énergétiques qui alimente-ront en électricité 23 000 logements (soit une production annuelle  de 116   000 MWh) et chaufferont 100 000 logements (890 000 tonnes de vapeur).

« Notre projet est innovant à plu-sieurs titres, souligne Arnaud Leverbe, l’intégration d’un système de traite-ment des fumées avec double filtration au bicarbonate permettra notamment à l’unité de valorisation énergétique d’atteindre une performance environ-nementale supérieure aux normes actuelles. L’utilisation du transport alternatif et de la Seine permettra par ailleurs au centre de valorisation de bénéficier d’une logistique particuliè-rement innovante et durable. »Les travaux débuteront en sep-

tembre 2015 par des études et des aménagements préalables à la construction et l’exploitation de la future installation. ■ FABIENNE PROUX

Ivry-Paris XIII : 1,8 milliard d’euros pour l’usine de valorisation des déchetsD’ici à 2027, un nouveau centre de valorisation des déchets remplacera l’équipement existant exploité depuis 2011 par SITA, filiale de Suez environnement. Le montant global du marché s’élève à 1,8 milliard d’euros.

AMÉNAGEMENT

Le nouveau centre pourra valoriser 350 000 tonnes de déchets par an en nouvelles ressources énergétiques.

« Le centre de valorisation bénéficiera d’une logistique particulièrement innovante et durable »

Arnaud Leverbe, directeur de la communication externe de SITA France.

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4 | Le journal du Grand Paris | N° 15 | Du 16 au 22 février 2015

ENTREPRISES / ACTUALITÉS

Fusion de Paris région lab et Paris développementParis région lab et Paris développement (Invest in Paris) ont fusionné avec une certaine discrétion depuis le 1er janvier pour former une unique agence de développement économique, d’innovation et d’attractivité au service de la municipalité : Paris&Co. Un nouveau logo et une nouvelle charte gra-phique ont déjà été arrêtés tandis que la stratégie numé-rique digitale sera mise en œuvre à partir de septembre. En attendant, les différentes marques continueront à coexister, puis elles seront fondues dans la nouvelle entité. Les organigrammes ont également fusionné sous la présidence du conseiller (PS) de Paris, Didier Guillot, et la direction générale de Jean-François Galloüin, ancien DG de Paris région lab. La DG de Paris développement, Karine Bidart, devient directrice générale adjointe attrac-tivité de la nouvelle structure, alors que le DG adjoint de Paris région lab, Loïc Dosseur, prend le titre de directeur général adjoint innovation. ■ R.R.

Etic Network crée une filiale de distribution et d’intégrationRécemment installé à Neuilly-Plaisance (Seine-Saint-Denis), ce spécialiste des infrastructures de télécom-munications pour les réseaux fixes diversifie son activité. Depuis septembre 2010, Etic Network accom-pagne les opérateurs, équipementiers et intégrateurs sur la mise en œuvre terrain et l’exploitation de leurs projets de réseau. « Cette activité nous a permis d’acquérir un volume d’activité stable et de bâtir une équipe technique, rapporte Pierre-Marie Pavageau, le gérant. Mais la sous-traitance de rang deux est fragile et nous nous battons au quotidien pour conserver nos marchés. » Début 2015, l’heure est à la diversification. Les dirigeants créent la filiale Partenaire télécom pour distribuer et intégrer des solutions informatiques et télécoms pour des PME de moins de 50 salariés. Une offre complémentaire à celle de la maison mère. En effet, « la filiale prospectera, analy-sera les besoins, fera des propositions, puis confiera la réalisation à Etic Network », explique le gérant. ■ R.R.

DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE TÉLÉCOM

En brefStart-up

INTERNATIONALFrench Tech Hub accompagne aux USALes PME prometteuses d’Ile-de-France sont choyées : sur les 90 sociétés aidées en 2014 par le French Tech Hub, 67 sont franciliennes. Cette filiale de Paris Région Entreprises accompagne le développement à long terme de sociétés tricolores aux Etats-Unis. Contre une somme comprise entre mille et plusieurs dizaines de milliers d’euros selon la nature et la durée de l’accompagnement, « les PME bénéficient d’une panoplie complète de services durant leur implantation outre-Atlantique », explique Vincent Durieux, président de l’US French Tech Hub et directeur des filiales de Paris Région Entreprises.

INNOVATION20 start-up de la smart mobilityLa 1re édition de 2015 des Innovation Datings s’est tenue le 25 janvier à Saint-Denis. La thématique retenue par JC Decaux et SNCF, membres du Club Open Innovation et coorganisateurs de l’événement, était la « Smart Mobility ». 82 start-up avaient répondu à l’appel à candidatures, 20 d’entre elles ont été retenues pour présenter en une minute leur projet devant les grands comptes.

SACLAY Hello Tomorrow Challenge L’établissement public Paris-Saclay et l’université Paris-Saclay organisent, le 17 février, une soirée pour le lancement du Hello Tomorrow Challenge, concours mondial dédié à l’entrepreneuriat technologique qui récompense les meilleurs projets dans six champs majeurs de l’économie de demain. Les entrepreneurs ayant développé une technologie innovante ou créé une start-up depuis moins de deux ans, et levé moins de 250 000 euros, pourront en savoir plus sur cette initiative qui peut rapporter jusqu’à 100 000 euros.

nous avons choisi de nous appuyer sur des partenaires. La ville d’Issy et un consortium composé d’entreprises (Microsoft, ERDF, etc.) et de start-up locales. » Les objectifs de ce réseau de quartier intelligent sont multiples : réduire les émissions de gaz à effet

de serre, mutualiser et optimiser l’uti-lisation des systèmes de consomma-tion, de production d’énergies renou-velables et de stockage.

Offres adaptées« La première phase du projet, qui

consistait notamment à connecter les bâtiments – logements, immeubles de bureaux, écoles, commerces, etc. – et les équiper, par exemple, de comp-teurs communicants, touche à sa fin.

L’expérience – programmée sur cinq ans – réunit la col-lectivité et un consortium

d’entreprises. «  Nous sommes capables de faire des bâtiments à énergie positive, commente Guil-laume Parisot, directeur du projet IssyGrid chez Bouygues Immobilier. Mais comment aller plus loin et agir sur un ensemble ? » En 2011, le groupe a donc commencé à réfléchir à la transposition de cette démarche d’énergie positive à l’échelle d’un quartier : « Il s’agit de jouer notam-ment sur la mixité urbaine. Les usages ne sont pas les mêmes : un immeuble de bureaux, vidé de ses salariés, va produire de l’énergie qu’il n’utilisera pas le week-end, alors qu’à proximité, les logements ont des besoins. »L e c h o i x s ’ e s t p o r t é s u r

Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) ; d’abord sur Seine Ouest, quartier d’affaires de 160 000 m2 et, depuis 2013, sur le Fort d’Issy, un écoquartier de 1 500 habitants. « L’énergie n’étant pas notre cœur de métier et IssyGrid, un vaste projet,

Cela nous permet de mesurer, d’ana-lyser et de comprendre les pics de consommation par exemple. Et pour l’utilisateur, ce sera le moyen de connaître sa consommation dans le détail et les leviers pour mieux la gérer. Des offres adaptées leur seront ensuite proposées. » Il s’agit égale-ment d’équiper le quartier pour intensifier la production de res-sources d’énergies renouvelables et d’installer des batteries de stockage d’énergie. « Tout cela se fait en osmose avec le réseau existant. C’est complémentaire », souligne Guil-laume Parisot. IssyGrid intègre aussi l’éclairage public, les véhicules élec-triques et bientôt la gare d’Issy-Val de Seine.L’expérience fait des émules. « Le

nouveau quartier de la ville de Nan-terre intégrera notre smartgrid [réseau de distribution d’électricité intelligent], se réjouit Guillaume Parisot. Nous étudions notamment la possibilité d’utiliser la chaleur produite par la piscine pour la réinjecter dans le réseau d’une école avoisinante. » ■ GÉRALDINE BOUTON

ÉNERGIE

IssyGrid, quartier positifInitiée en 2012 par Bouygues Immobilier, IssyGrid est une expérimentation inédite d’optimisation et de mutualisation énergétiques à l’échelle d’un quartier d’Issy-les-Mou-lineaux (Hauts-de-Seine).

Tout cela se fait en osmose avec le réseau existant. C’est complémentaire.

Guillaume Parisor, directeur du projet IssyGrid

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Le journal du Grand Paris | N° 15 | Du 16 au 22 février 2015 | 5

CRÉATEURS

Incuballiance, l’incubateur technologique de Paris-Saclay« Toutes les start-up avec une vocation technologique qui vont se créer sur le plateau de Saclay seront incubées chez nous », affirme Philippe Moreau, directeur d’Incu-balliance. 40 à 45 projets y sont accompagnés en per-

manence, avec un tiers dans le numérique, un tiers dans les sciences de la vie et un tiers d’ingénieurs plus clas-siques. Toutes les sociétés n’y sont en revanche pas hébergées, car il n’y a pas de laboratoire.

CATOPSYSImmersion 3D

À peine rentrée du CES 2015 de Las Vegas, la société voit la version grand public de sa tech-nologie d’immersion 3D plébiscitée sur le site de crowdfunding Kickstarter. Ce nouveau produit - Immersis -, qui suscite déjà l’envie, ne sera toutefois disponible qu’en novembre prochain. Il permettra aux joueurs de projeter dans une pièce l’image d’un jeu vidéo. « Cette technologie améliore la sensation d’immersion et permet de partager les expé-riences de réalité virtuelle », précise Daniel Duhautbout, fondateur et président. A l’origine, Catopsys était un projet de recherche mené à l’université d’Auvergne qui a abouti à la créa-tion d’une entreprise proposant des applica-tions dans le domaine de la formation à partir de simulations.

Date de création : 2013

Activité : Imagerie 3D

Dirigeant : Daniel Duhautbout

Site web : www.catopsys.fr

Contact : [email protected]

SPRAED Bouche à oreille numérique

La société va lancer début 2015 son réseau social sur lequel les échanges se font en pré-sence physique, une manière de créer le bouche à oreille numérique.« Ce projet est une réponse au problème actuel d’infobésité. Face au nombre d’informations dif-fusées, il est à la fois difficile, pour ceux qui les reçoivent, d’être attentifs et, pour ceux qui les émettent, d’être audibles », observe un des fon-dateurs, François Mériaux. Face aux solutions automatiques reposant sur le big data, l’entre-prise vise à proposer une « solution plus humaine pour partager du contenu numérique ». Le contenu est créé par les utilisateurs à partir de différents éléments – photos, documents, etc. – et mis en forme comme une mini-page web, puis diffusé ensuite par le biais d’un QR code.

Date de création : 2013

Activité : Réseau social

Dirigeant : François Mériaux

Site web : spraed.net

Contact : [email protected]

SMARTAPPSDate de création : 2010Activité : médiation culturelle sur mobile. Déploie sa solution au musée Picasso.Dirigeant : Damien DebinSite web : www.smartapps.frContact : [email protected] : Welcome city lab76 bis rue de Rennes75006 Paris

MILLE PÉPITESDate de création : 2014Activité : plateforme éthique d’emploi direct entre particuliers. Remporte le prix « innovation et mutualisme ».Dirigeant : Frédéric ZydownikSite web : www.millepepites.frContact : [email protected] : Le Village55, rue La Boétie75008 Paris

SQUARP INSTRUMENTS Date de création : 2014Activité : Création d’instruments de musique électroniques. Vient de mettre son site en ligne.Dirigeant : Tom HurlinSite web : www.squarp.netContact : [email protected] : Pépinière 2727, rue du Chemin vert75011 Paris

BIZMEETINGDate de création : 2014Activité : Réservation de salles de réunion, salons et congrès.Dirigeant : Loïc PassemardSite web : www.bizmeeting.frContact : [email protected] : 23 bis rue Danjou92100 Boulogne-Billancourt

L’actualité des start-up, incubateurs et pépinières d’Ile-de-France

ADACCESS Données automobiles

Le bureau d’études et d’ingénierie automobile prévoit la mise en ligne d’une plateforme de partage de données récoltées lors de ses cam-pagnes d’essai pour septembre 2015.Créé en 2013 par un ancien chef de projet inno-vation de Valeo, Damien Alfano, Adaccess a développé sa solution d’instrumentation embarquée pour répondre au manque de don-nées des acteurs de l’automobile. Les cam-pagnes d’essai étant longues et chères, elles ne sont pas réalisées pour toutes les voitures. La société installe donc plus de 300 capteurs sur les véhicules, principalement électriques et hybrides, pour disposer de toutes les infor-mations qui peuvent intéresser ses clients, constructeurs, équipementiers ou des instituts de recherche.

Date de création : 2013

Activité : Bureau d’études

Dirigeant : Damien Alfano

Site web : www.ad-access.fr

Contact : [email protected]

Telex

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DOSSIER

6 | Le journal du Grand Paris | N° 15 | Du 16 au 22 février 2015

Jean Lemierre, président de BNP-Paribas, lors du 2e forum de « Innover pour réussir »

LA DATE

13.10.2014 Manuel Valls formule une série d’annonces en faveur du Grand Paris, signant son implication dans ce dossier. Un engagement salué par Paris-Ile de France Capitale Economique

© P

CE

Paris-Ile de France Capitale Economique sonne la mobilisation générale pour réussir le Grand Paris Passer du projet aux réalisations concrètes, en un mot accélérer le rythme pour ne pas prendre le risque

de lasser les investisseurs étrangers. Tels ont été quelques-un des mots d’ordre des multiples intervenants

du forum « Grand Paris : Innover pour réussir », qui s’est tenu le 9  évrier 2015.

directeur général de PCE.Pierre Simon, président de l’associa-

tion, a fait part, en préambule du forum, de plusieurs motifs de satisfaction. L’engagement personnel du Premier ministre sur le dossier du Grand Paris figure parmi eux. Pierre Simon s’est félicité de la volonté exprimée par le gouvernement d’accélérer la construc-

Le Grand Paris constitue l’un des plus beaux projets au monde. Mais il faut avoir conscience que les autres pays

avancent également. Il faudra que les délais de réalisation soient tenus »,  a déclaré Jean Lemierre, président de PNB Paribas (*), en conclusion du 2e forum « Grand Paris Innover pour réus-sir », organisé par Paris-Ile de France Capitale Economique (PCE). L’associa-tion entend peser pour que le Grand Paris atteigne ses objectifs de crois-sance, de création d’emplois, de loge-ments ou d’innovations. « Nous avons un rôle de facilitateur, notamment en diffusant les bonnes pratiques menées à l’étranger, tout en jouant un rôle d’aiguil-lon pour mobiliser les acteurs écono-miques, ainsi que les investisseurs étran-gers », souligne Chiara Corazza,

l’Exposition universelle de 2025, la création d’une opération d’intérêt natio-nal « multisites », celle de Grand Paris aménagement pour prendre le relais de l’AFTRP et accélérer la construction de logements figurent également parmi les points positifs relevés par PCE.

Rester vigilants. Mais le 2e forum « Grand Paris : Innover pour réussir » ne

tion de plusieurs lignes du Grand Paris express, notamment celles reliant les aéroports d’Orly à Paris-Saclay et Roissy à Carrefour Pleyel. La validation de la réalisation du CDG express annoncée pour 2023, qui offrira enfin une liaison directe de Roissy à Paris, le soutien du gouvernement à la candida-ture de la France à l’organisation de

ÉVÉNEMENT

Pierre-Antoine Gailly président de la CCI Paris Ile-de-France a salué un printemps de l’entrepreneuriat français, « comme l’a illustré le récent CES de Las Vegas, où la délégation française était la deuxième du monde par son importance ». « Les jeunes pousses d’aujourd’hui, que la CCIP accompagne, seront le CAC 40 de demain », a-t-il fait valoir.Etienne Guyot, directeur général de la CCIP a décrit

l’engagement total de la chambre consulaire en faveur du Grand Paris. Une mobilisation qui se traduit par la création d’une mission Grand Paris, confiée à Loïc Chouin, ancien DG de la CCI du Val-de-Marne. Elle travaillera à favoriser l’accès des PME aux marchés du Grand Paris. L’adaptation de l’offre de formation de la chambre aux besoins en emploi du Grand Paris constitue la seconde tâche de cette mission.

Un « printemps de l’entrepreneuriat français »

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DOSSIER

Le journal du Grand Paris | N° 15 | Du 16 au 22 février 2015 | 7

s’est pas résumé à une distribution de bons points et de satisfecit. Loin s’en faut. Le manque de lisibilité de la métropole a été décrié à maintes reprises avec, pour conséquence, un possible rejet des investisseurs, par manque de confiance.

Jean-Christophe Fromantin, venu présenter la candidature de la France à l’Exposition universelle de 2025, a dénoncé « la construction absurde et désespérante de la MGP. On ne peut avoir confiance dans un système où l’on ne parvient pas à comprendre qui décide quoi », a déploré le maire de Neuilly. « Le Grand Paris nous  a donné l’oppor-tunité d’en finir avec un certain french bashing, basé notamment sur notre supposé incapacité à nous réformer. Depuis deux ou trois ans, nous pouvons être enfin proactifs, et parler de ces for-midables projets du Grand Paris à l’étranger, a repris Serge Grzybowski. A condition toutefois qu’ils se concré-tisent sans trop attendre… »

La chasse aux aléas. Patrick Hocrei-tere, avocat associé, responsable du pôle droit de l’urbanisme et de l’amé-nagement du cabinet Fidal, a estimé qu’il était temps d’ouvrir la chasse aux aléas : juridiques d’une part, « la légis-lation relative à l’aménagement commer-cial a été modifiée trois fois au cours des neuf derniers mois, les retards dans la publication des décrets d’application des lois sont permanents », a-t-il dénoncé, mais aussi institutionnels avec la créa-tion d’un nouvel échelon, les établisse-ments publics territoriaux (EPT), qui partageront avec la MGP certaines compétences, dont l’aménagement, en fonction d’un curseur qui reste à définir.

« On peut craindre une période blanche, sans investissement, provoquée par les bouleversements institutionnels en cours, a fait valoir Gilles Ricour de Bourgies, président de la chambre Fnaim Grand Paris. Les neuf contrats de développe-ment territorial (CDT) signés ne contiennent que la programmation de 14 700 logements, c’est peu au regard

des objectifs régionaux de 70 000 loge-ments annuels », a-t-il poursuivi.

« Où vont aller les budgets dédiés au logement entre les établissements publics territoriaux et la métropole ? Quel schéma s’imposera entre le schéma directeur de la région Ile-de-France (Sdrif), le schéma de cohérence territo-riale (Scot) et le plan local d’urbanisme (PLU) ? », s’est-il interrogé.

L’avocat Frédéric Nouel (Gide-Loyrette-Nouel) a vivement déploré « le détrico-tage désespérant de la loi Maptam, les parlementaires revenant sur l’attribution du plan local d’urbanisme (PLU) à la métropole. Cela, alors que le sport favori de certaines communes consiste à atta-quer les PLU de leurs voisins, au motif qu’ils construisent des logements à leurs frontières, sans offrir les équipements publics nécessaires à leur accompagne-ment », a souligné l’avocat.

En matière de logement, Damien Robert, DG de l’Etablissement public d’aménagement de Plaine de France, et Pierre Veltz, président de l’Etablisse-ment public Paris-Saclay, ont insisté sur la nécessité de construire des loge-ments adaptés aux étudiants, notam-ment étrangers. « C’est ce que nous allons faire notamment au sein du projet Condorcet, qui sera, au nord de Paris, le pendant de la Cité internationale au sud », a indiqué Damien Robert.

Eloge de la densité. Thierry Lajoie a rappelé à la tribune de ce forum que l’objectif de construction de 70 000 logements neufs par an en Ile-de-France constituait à la fois une exi-gence démographique et économique. « L’Etat a décidé de s’impliquer pour dégripper la machine », a-t-il déclaré. Thierry Lajoie a vanté une nouvelle fois l’efficacité de l’opération d’intérêt natio-nal (OIN) « multisites », dont on attend la liste de 15 de ses 20 sites, qui sera jumelée avec la procédure intégrée pour le logement (PIL), dont le décret d’ap-plication devrait être prochainement transmis au Conseil d’Etat. « Avec ces outils, ce ne sont plus les normes qui s’imposeront aux projets mais les projets qui s’imposeront aux normes », a souli-gné Thierry Lajoie.

« Il faut placer l’attractivité au cœur des stratégies d’aménagement », a fait éga-lement valoir Hugues Parant. « Les grands plateaux d’affaires ne peuvent se développer sans construire des loge-ments adaptés à la demande actuelle », a poursuivi le DG de l’Etablissement public de La Défense (Epadesa). Sté-phane Layani, président de la Semma-

« La dynamique collective ajoute de la crédibilité aux territoires »Le plan Juncker est avant tout un projet politique défini par le président de la Commission européenne pour amener les Etats membres à indiquer là où ils souhaitent aller sur le moyen-long terme et avec quelles priorités. Trois projets du Grand Paris, le Grand Paris express, le CDG express et Eole, ont été retenus par les autorités françaises, dans la constitution d’une liste visant à bénéficier de ce plan. Cette liste indicative n’ouvre aucun « droit à financement ». Les décisions d’éligibilité seront prises au regard de trois critères : il faut que le projet puisse être mis en œuvre dans un délai de trois ans ; il faut qu’il s’inscrive dans une politique européenne, et enfin, il faut démontrer sa valeur économique et sociale. En l’occurrence, la dynamique politique me paraît essentielle, vitale. Tous les grands événements interna-tionaux, les jeux Olympiques, les Expositions universelles sont attribués en fonction d’une dynamique collective. Parce qu’elle ajoute de la crédibilité aux territoires. Cela montre que ce ne sont pas seulement les acteurs éco-nomiques, pas seulement les acteurs politiques, mais tout le monde qui est d’accord pour se projeter dans une ambition sur le long terme.

TEMOIGNAGE Henri Marty-Gauquié, directeur, bureau de représentation du Groupe BEI Paris

TEMOIGNAGE Odile Renaud-Basso, directrice générale adjointe de la Caisse des dépôts, directrice des fonds d’épargne

« Nous avons mis en place un prêt spécial Grand Paris »2014 a été une année relativement atone en termes de transactions finan-cières et immobilières, avec les plus bas niveaux de vente de terrains constructibles depuis 15 ans. La construction de logements neufs continue également de ralentir, tandis que les ventes de logements anciens reculent aussi. La Caisse des dépôts a pour axe stratégique d’appuyer ces transitions et d’employer l’ensemble de ses moyens, qu’il s’agisse d’ingénierie ou de financements, pour accompagner ces projets d’aménagement et de construction, en favorisant la maîtrise du foncier par les acteurs publics. On a créé un prêt spécifique au Grand Paris - le prêt Gaïa Grand Paris - qui permettra aux territoires de projet de la métropole de financer, dans les meilleures conditions possibles, le portage foncier de leurs opérations, avec de très longs différés qui permettent de lier l’amortissement du prêt avec la cession du foncier.

ris (Rungis), a insisté, pour sa part, sur la nécessité de privilégier des stratégies thématiques d’attractivité des terri-toires, à l’instar de l’image extrêmement favorable dont bénéficie Rungis aux quatre coins du monde. Chiara Corazza a rappelé que PCE s’efforce de structu-rer l’offre des différents territoires à l’international en valorisant leurs atouts dans un esprit de coopération et non de concurrence.

Fonds Grand Paris. Chiara Corazza a rappelé que la création d’un fonds Grand Paris figure parmi les proposi-tions-phares du groupe de travail de

PCE présidé par Jean Lemierre. Un tel fonds permettrait, en prenant une part du risque, de rassurer les investisseurs. Il offrirait également, en rassemblant différents projets au sein d’un même produit, d’atteindre une taille critique et « d’éviter le risque d’émiettement », comme l’a souligné Pascal Cuche, avo-cat associé (Freshfields Bruckhaus Deringer). ■ JACQUES PAQUIER

* Jean Lemierre est président de BNP Paribas, inspecteur général des finances, ancien président de la BERD, président du groupe de travail de Paris-Ile de France Capitale Economique. « Comment mobiliser plus fort, plus vite et mieux financements et investissements internationaux pour accélérer le Grand Paris ».

On peut craindre une période blanche, sans investissement, provoquée par les bouleversements institutionnels en cours

Gilles Ricour de Bourgies, président de la chambre Fnaim Grand Paris

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8 | Le journal du Grand Paris | N° 15 | Du 16 au 22 février 2015

LISTE PUBLIÉE AVANT FIN MARS 2015

Les acheteurs publics doivent lister l’ensemble de leurs marchés et accords-cadres, conclus durant l’année 2014, puis rendre publique cette liste (cf. art. 133 du CMP). Cela peut se traduire par une publication de la liste dans un support adapté (presse), une mise en ligne sur internet, un affichage, une mise à disposition en consultation gratuite sur simple demande à l’accueil. Cette liste doit comporter l’objet et la date du marché ; le nom de l’attributaire et son code postal (s’il est en France) ou le pays où il est établi (arrêté du 21 juillet 2011). Les travaux, services et fournitures sont listés de manière séparée, et selon les trois tranches suivantes : entre 20 000 et moins de 90 000 euros HT ; entre 90 000 et en dessous des seuils européens ; et à partir des seuils européens. ■

de l’Economie exige une fiche distincte pour chaque lot.Les acheteurs peuvent télécharger la fiche de recensement sur le site du ministère de l’Economie et des Finances(1).

4MODALITÉS DE TRANSMISSION

Quatre modalités permettent de procé-der à ce recensement : soit en ayant recours à l’application CHORUS (pour l’Etat) ou HELIOS (pour les collectivi-tés territoriales et leurs établissements publics), soit en remplissant et trans-mettant la fiche de recensement papier à l’OEAP, soit en transmettant les données de la fiche de recensement de manière dématérialisée, via l’applica-tion REAP (Recensement économique des achats publics).La transmission par courrier doit être réalisée à l’adresse suivante : Ministère de l’Economie – Direction des affaires juridiques – Bureau 1C – Observatoire économique de l’achat public – Tele-doc 341 – 6 rue Louise-Weiss – 75703 Paris Cedex 13.

Le recensement économique des achats publics permet, d’une part, de respecter la réglementation française, mais également de satisfaire aux obli-gations statistiques de l’Union euro-péenne, L’Observatoire économique de l’achat public (OEAP) collecte ces informations.

1 ACHETEURS CONCERNÉSTous les pouvoirs adjudicateurs

soumis au Code des marchés publics, ou à l’ordonnance n° 2005-649 du 6 juin 2005. Cela vise donc tous les ser-vices de l’Etat et ses établissements publics, mais également les collectivi-tés territoriales, établissements publics locaux, sociétés d’économie mixte, etc.

2 MARCHÉS CONCERNÉSDoivent être recensés, tous les

marchés passés sur la base du code des marchés publics ou de l’ordon-nance du 6 juin 2005 ; les contrats de partenariat ; les marchés globaux pas-sés selon l’article 3 de la loi n° 2002-1094 et l’article 2 de la loi n° 87-432 ; leurs modifications en cours d’exécu-tion (avenants, sous-traitance, …).

3FICHE DE RECENSEMENTLe recensement doit être réalisé

avec le modèle 2012. Ce dernier ne doit pas être modifié par l’acheteur. Toutes les rubriques doivent être remplies, sans ajout ou suppression. Le format A4 doit être respecté et les recto-verso sont interdits. La fiche est très vite remplie : elle tient sur une seule page. Par contre, il faut remplir autant de fiches qu’il existe de marchés, accords-cadres, avenants, ou marchés subsé-quents. Et comme chaque lot constitue juridiquement un marché, le ministère

Pour la déclaration sous une forme dématérialisée, l’acheteur doit deman-der la création d’un compte REAP, en remplissant le formulaire proposé sur la page d’accueil du site : www.reap.economie.gouv.fr. Les transmissions sous la forme de fichiers informa-tiques, joints à un courriel, ou de CD-Rom ou DVD, ne sont pas autori-sées.

5DÉLAI DE TRANSMISSIONLa fiche doit être transmise,

soit au fur et à mesure des conclu-sions de marché, soit au plus tard, le 31 mai 2015 pour l’année 2014. Les acheteurs recourant à la procé-dure dématérialisée REAP pourront saisir leurs données 2014 jusqu’au 30 juin 2015.

(1) www.economie.gouv.fr/files/files/directions_ser-vices/daj/marches_publics/formulaires/recense/Fiche_recensement_2012.doc

MARCHÉS PUBLICS LE DÉCODEUR

Une obligation de recenser ses marchésComme chaque année, les acheteurs publics doivent non seulement rendre publique la liste des marchés attribués en 2014 avant fin mars 2015, mais également remplir des fiches de recensement du ministère de l’Economie.

L’AUTEURJérôme Michon, consultant, enseignant, auteur de nombreux ouvrages, intervient à vos côtés pour tous vos besoins en marchés publics. Contact : [email protected]

INDEMNISATIONMaitrise d’œuvreUne société d’architecture a droit à être indemnisée des prestations supplémentaires de maîtrise d’œuvre qui ont été utiles à l’exécution de ses modifications. Le litige opposait ladite société à un office public d’habitat, concernant la construction d’une résidence universitaire. CAA Douai, 22 janvier 2015, req. n° 14DA00324.

MARCHÉ À FORFAITDroit à indemnisationDans le cadre d’un marché à montant global et forfaitaire, une entreprise de travaux a droit à une indemnisation pour un préjudice lié à des difficultés rencontrées dans l’exécution du marché, l’entreprise justifie, soit que ces difficultés ont eu pour effet de bouleverser l’économie du contrat, soit qu’elles sont imputables à une faute de la personne publique. CAA Douai, 29 janvier 2015, req. n° 13DA00894.

GARANTIE DÉCENNALERéparations duesUn arrêté municipal demandant à une tierce société d’assurer la continuité des services de l’eau potable et de l’assainissement ne revient pas à organiser une nouvelle passation de délégation de service public. Donc la société titulaire ne peut arguer d’une candidature potentielle ou d’une perte de chance éventuelle. CAA Marseille, 30 janvier 2015, req. n° 13MA03765.

En brefJurisprudence

Retrouvez toute l’actualité des marchés publics sur LEJOURNALDUGRANDPARIS.FR

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Le journal du Grand Paris | N° 15 | Du 16 au 22 février 2015 | 9

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

En brefTransport

LIGNE 15 SUD Premiers tunneliers fin 2016Les tunneliers de la ligne 15 sud, première ligne du Grand Paris express, ne débuteront pas leurs travaux avant la fin de l’année 2016. L’année 2015 verra s’engager les travaux de déviation de réseaux, autrement appelés travaux de concessionnaires.

GRAND PARIS EXPRESS Marchés de génie civilLa Société du Grand Paris va continuer, cette année, l’élaboration des dossiers de marchés pour les chantiers de génie civil des lignes du Grand Paris express, et poursuivre ses travaux avec le Stif en vue des dossiers de passation de commande des matériels roulants. « Nous souhaitons par ailleurs achever l’ensemble des enquêtes publiques à la fin du 1er trimestre 2016 et avoir pu soumettre au conseil de surveillance de la société l’ensemble des investissements », souligne Philippe Yvin, président de la SGP.

RATP La 4G bientôt sur toute la ligneLe réseau mobile 4G, après une expérimentation sur les lignes A du RER et 1 du métro, sera en service sur l’ensemble du réseau de métro parisien, et ce dès 2016.

EPARGNEAbondance de liquidités« Sur les 16 000 milliards d’euros que représente l’épargne privée au sein des différents pays de l’Union européenne, seulement 1 % va naturellement sur le financement des infrastructures, constate Henry Marty-Gauquié, directeur de la représentation du groupe BEI à Paris. Il faut donc inciter cette épargne à s’investir dans des projets tels que ceux du Grand Paris », estime le banquier.

AMENAGEMENT PROSPECTIVE

L’Orie prévoit un faible impact du télétravail sur le parc de bureaux francilien en 2030Selon l’Observatoire régional de l’immobilier d’entreprise (Orie), le coût économique du travail à distance constitue le premier frein à son développement. 

Des investissements en hausse de 5,5 % en 2015Le conseil général a voté, le 9 février, un budget pri-mitif 2015 dont les dépenses d’investissement sont en hausse de 5,5 % par rapport à 2014. Le Val-de-Marne doit faire face à une baisse de 27 millions d’euros de la dotation globale de fonctionnement qui devrait atteindre près de 200 millions cette année (- 12 %). En revanche, selon les premières estimations, le montant de la cotisa-tion sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) à per-cevoir serait en hausse de 6,2 % par rapport au BP 2014, et de 3,1 % par rapport au réalisé 2014. Les recettes d’in-vestissement, hors autofinancement (77,5 millions) et emprunt (160 millions), s’élèvent à 98,5 millions d’euros soit une augmentation de 18,2 % par rapport au BP 2014. Les dépenses d’investissement, quant à elles, s’élèvent à 335,2 millions d’euros contre 317,9 millions au BP 2014, soit + 5,5 %. 60 % des investissements sont consacrés à l’équipement, avec principalement 73 millions d’euros pour les routes et 69 millions pour les collèges. ■ R.R.

VAL-DE-MARNE

Le T10 passe en phase d’enquête publique Le conseil général des Hauts-de-Seine a voté, le 9 février, plusieurs rapports concernant le T10, notam-ment le financement des études qui vont débuter. La commission permanente a tout d’abord validé le schéma de principe et les dossiers d’enquête préalable à la décla-ration d’utilité publique et d’enquête parcellaire pour la réalisation de ce tramway, qui reliera en 2021 les stations Croix-de-Berny (Antony) et Place du Garde (Clamart). « Au stade du schéma de principe, le coût du projet a été évalué à 351 millions d’euros HT (valeur décembre 2011), hors matériel roulant, dont 166 millions HT sous maîtrise d’ouvrage des Hauts-de-Seine », indique le rapport. Le schéma de principe et le dossier d’enquête seront pré-sentés à la validation du conseil du Stif afin de les trans-mettre à la préfecture des Hauts-de-Seine pour une orga-nisation « souhaitée des enquêtes conjointes à l’automne 2015 », préalable à la déclaration d’utilité publique et parcellaire. ■ R.R.

HAUTS-DE-SEINE

Àl’horizon 2030, les estima-tions de l’Orie montrent qu’entre 620 000 et 800 000

actifs franciliens pourraient travailler à distance, contre 180 000 à 510 000 aujourd’hui. Ainsi, la surface de bureaux inoccupés passerait d’une fourchette comprise entre 700 000 et 2 millions de m2 à l’heure actuelle - soit entre 1 % et 4 % du parc de bureaux en Ile-de-France - à une four-chette comprise entre 2,5 à 3 millions de mètres carrés - soit 5 % du parc.Néanmoins, au vu de ces estimations, l’impact du travail à distance sur le parc de bureaux et la demande restent limités, estime l’Orie, du fait de la part marginale de travailleurs à distance, du rythme hebdomadaire de travail, et du faible taux de travail à distance dans les tiers lieux, le coût économique res-tant le premier facteur dissuasif.

L’étude identifie de nombreux freins au télétravail :• juridiques (principe de réversibilité,

sécurité des salaires, rigidité des baux commerciaux),

• techniques (mise à disposition du matériel, sécurisation des réseaux),

• économiques (mise en place du programme notamment en informa-tique, prise en charge des frais de travail à domicile, double-loyer),

• et comportementaux (management présentiel, sentiment d’isolement).

Outils modernes

L’Orie indique, dans cette étude bap-tisée « Travail à distance : quels impacts sur le parc de bureaux ? », que les Franciliens consacrent en moyenne 58 min pour se rendre au bureau, tous modes confondus, et 40 min en transports collectifs (soit

4 min du plus qu’en 2001). « La qua-lité  et le confort des trajets se dégradent d’année en année  », constate également l’Observatoire. L’Orie rapporte que « l’à-côté du tra-vail se renforce de plus en plus. On passe 10 % de sa vie à travailler, contre 40 % au début du XXe siècle. Le travail en débordement chez soi, le soir et le week-end, se répand et fra-gilise, voire déstabilise, les équilibres vie privée/vie professionnelle », indiquent les auteurs de cette étude.L’Observatoire fait également état d’une généralisation des outils de communication modernes : 94 % des Franciliens possèdent un smart-phone, 45 % naviguent sur internet via un mobile, 63 % disposent d’un ordinateur portable pour travailler, et 66 % consultent leurs mails depuis un téléphone mobile. ■ J.P.

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10 | Le journal du Grand Paris | N° 15 | Du 16 au 22 février 2015

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

PARIS

Lancement d’une mission sur les filières industrielles d’avenirLe Conseil de Paris a voté le 10 février, à l’initiative du groupe communiste-Front de gauche, la mise en place d’une mission d’information sur les filières industrielles d’avenir.

La mission sur le travail dominical achevée, la mai-rie se penche sur une autre

thématique : « Fabriquer à Paris pour relever les défis sociaux et environne-mentaux : quelles filières industrielles d’avenir ? » Nicolas Bonnet, pré-sident du groupe communiste-Front de gauche à la mairie, note que Paris fait l’objet d’une « désindustrialisa-tion très accélérée. La population ouvrière ne représente que 5 % et l’in-dustrie 3 % de l’activité ».Le but de cette démarche est de

« dresser un état des lieux de la situa-tion industrielle parisienne et des poli-tiques publiques qui accompagnent son développement », est-il indiqué dans la délibération. Ce dernier pré-

voit aussi l’identification des filières industrielles d’avenir et leur possibi-lité d’implantation dans la ville, « au terme d’une large concertation avec l’ensemble des acteurs concernés ».La municipalité place cette déci-

sion, à la fois dans la perspective de la Conférence des parties des Nations Unies sur le changement climatique et au niveau de ses enga-gements dans le cadre du plan cli-mat-énergie. « Tout ce qui est lié à l’environnement peut être un facteur pour relancer l’emploi et l’industrie à Paris », affirme Nicolas Bonnet. La délibération précise donc que la mis-sion examinera « les moyens de don-ner un nouvel élan à [l’]industrie, à la capacité de fabriquer à Paris, de créer

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des emplois durables et non délocali-sables dans la mise en œuvre concrète de [la] politique de progrès écologiques » de la ville.

Pas de réindustrialisationL’élu, qui présidera la mission, note

deux autres sujets qui devront être abordés : le foncier des ZAC peut-il être consacré à l’installation d’indus-trie ? Et les dispositifs d’aide à l’in-novation conduisent-ils à des projets fabriqués à Paris ? « Nous ne souhai-tons pas une réindustrialisation et l’installation de chaînes de montage, signale-t-il, mais plutôt le développe-ment de petits systèmes, des fab lab ou des artisans. » Le rapport doit être finalisé pour le 10 août. ■ R.R.

En brefTélex

Concertation métropolitaine sur la pollution. Un plan de lutte contre la pollution atmosphé-rique liée au trafic routier a été voté au Conseil de Paris du 9 fé-vrier. Au 1er janvier 2016, la com-pétence qualité de l’air ira à la métropole. Un comité de pilotage a donc été installé au niveau mé-tropolitain pour étendre ces me-sures à cette échelle. Grand Paris Seine Ouest, Plaine commune et Est ensemble auraient déjà mani-festé leur accord.

Data center dans le Val-d’Oise. Le conseil général du Val-d’Oise a autorisé son président, le 13 février, à signer un partenariat avec la Caisse des dépôts pour un accompagnement en cofinancement et expertise dans l’étude de faisa-bilité pour l’installation d’un data center communautaire régional à Champagne-sur-Oise.

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Le journal du Grand Paris | N° 15 | Du 16 au 22 février 2015 | 11

TERRITOIRES / ACTUALITÉS

N° 1 | 15 octobre 2014 | 11

DU 20 AVRIL 2015 AU 25 AVRIL 2015IntermatExposition internationale des matériels et technique pour les Industries de la construction et des matériaux.Tous les acteurs de la construction et travaux publics en un seul et même lieu Tous les trois ans, Intermat réunit l’ensemble des acteurs du secteur : tous les matériels pour toutes les étapes de la construction : mines et carrières, bâtiment et chantier, levage et manutention, sondage, forage et fondations spéciales, terrassement et génie civil, construction et entretien des infrastructures routières, véhicules et transport des matériaux, matériels et personnels, composants, équipements et accessoires, environnement, démolition et recyclage, topographie, ingénierie, automatismes & nouvelles technologies.Paris-Nord Villepinte

LE 13 MARS 2015Premières rencontres Euro PPLa 1ère journée consacrée au marché du placement privé se déroulera le vendredi 13 mars 2015. Cette journée est organisée par l’ensemble des associations qui ont signé la charte Euro PP : AF2i, AFG, AFTE, AMAFI, ASMEP ETI, CCIP IDF, FBF, FFSA, GEMA, MEDEF, Paris Europlace.Cette journée sera l’occasion pour l’ensemble des acteurs concernés par le marché du placement privé de se rencontrer et de découvrir au cours d’interventions les spécificités et les enjeux du développement des Euro PP.Maison de la Chimie, 28 rue Saint Dominique, 75007 Paris

LES 10 ET 11 MARS 2015Congrès Big Data ParisCe congrès réunit les décideurs venus assister à de nombreuses conférences et participer aux ateliers et sessions organisés selon des

niveaux de technicité différents. Les Trophées de l’Innovation récompenseront les expériences les plus innovantes et performantes.CNIT - Paris La Défense, 92053 La Défense

DU 22 AU 25 MARS 2015Franchise Expo Paris Le rendez-vous réunit créateurs d’entreprises, commerçants et de grandes marques. 450 marques françaises et internationales sont présentes. Franchise Expo Paris s’adresse à tous ceux qui veulent devenir franchisés, franchiseurs, qui sont désireux de tout savoir sur la franchise ou qui souhaitent trouver un financement. Chaque édition est l’occasion de conférences et d’ateliers gratuits.Du dimanche au mardi de 9h30 à 19h. Mercredi de 9h30 à 18h. Porte de Versailles, 75015 Paris

LES 31 MARS ET 1ER AVRIL 2015ProDurableDepuis 8 ans, Produrable organise un événement professionnel en faveur du développement

durable et de la responsabilité sociétale des entreprises. Cette année, le fil conducteur sera « Un pour tous, Tous pour un ! » Au programme : cinq grandes plénières, des tables rondes « enjeux et bonnes pratiques », des ateliers « Solutions », etc. Une journée sera consacrée à la thématique « Entreprises & Territoires ». Palais des Congrès, 2 place de la Porte Maillot, 75017 Paris

DU 31 MARS AU 2 AVRIL 2015Intralogistics EuropeCe Salon des équipements de manutention pour l’industrie et la distribution accueille des visiteurs issus notamment des secteurs de l’industrie, prestataires transport et logistique ou encore professionnels de la distribution et du commerce. Diverses conférences figureront au programme d’Intralogistics Europe ainsi que la remise des Prix de l’Innovation.Parc des expositions, Porte de Versailles, 75015 Paris

AGENDALes événements du développement économique en Ile-de-France

10-13 MARS 2015LE MIPIM : LE PLUS GRAND SALON À DESTINATION DES PROFESSIONNELS DE L’IMMOBILIER

Le MIPIM, le plus grand marché international des professionnels de l’immobilier, réunit les acteurs les plus influents de tous les secteurs de l’immobilier (bureaux, résidentiel, commerces, santé, sport, logistique et industriel), offrant un accès inégalé aux plus grands projets de développement immobiliers et aux sources de capitaux à l’international.Sa 26e édition se tiendra à Cannes, du 10 au 13 mars 2015.

Palais des festivals, Cannes

En bref

INTERCOMMUNALITÉ L’Essonne et la Seine-et-Marne redécoupéesLa commission régionale de coopération intercommunale du 12 février a conclu les discussions sur le futur schéma de la grande couronne. A cette occasion, deux territoires ont été remaniés. En Essonne, les CA Evry Centre Essonne, Seine-Essonne, les SAN Sénart en Essonne et Sénart ville nouvelle ainsi que Grigny se regrouperont ; la CA du Val d’Orge se rapprochera de la CC de l’Arpajonnais. En Seine-et-Marne, la fusion des CA de Marne-et-Chantereine, Marne-la-Vallée/Val Maubuée et de la Brie francilienne se fera sans le SAN Val d’Europe et la CA Marne-et-Gondoire qui conserveront leur périmètre actuel.

qui comprend 64 entreprises publiques locales (EPL), et dont l’activité est l’aménagement urbain.

Absence de visibilitéPlusieurs facteurs conduisent à cette

conclusion : l’accroissement de la taille des opérations, leur complexifi-cation, leur renchérissement, l’allon-gement de leur durée qui peut atteindre 20 à 25 ans, et donc l’ac-croissement des risques, voire l’ab-sence de visibilité sur les coûts de sortie. « La nécessité de regrouper les opérateurs publics locaux procède ainsi avant tout de la nécessité de ren-forcer leurs compétences techniques en mutualisant des compétences de plus en plus pointues », est-il indiqué.

Le rapport suggère enfin de « généra-liser les pratiques de précommercialisa-tion, de partage des résultats et de création de filiales de portage foncier », en parallèle à un renforcement de la connaissance des opérations et de l’analyse des risques. ■ R.R.

Dans son rapport annuel, pré-senté le 11 février 2015, la Cour des comptes consacre

un chapitre aux opérateurs publics d’aménagement franciliens dont elle considère que l’avenir est « à confor-ter ». Les magistrats remarquent, en introduction, que les projets d’amé-nagement « ne suffisent ni à réduire les disparités entre territoires – qui tendent même à se renforcer –, ni à satisfaire les besoins de la population en emploi ou en desserte de transports en Ile-de-France ». Un constat tiré par la chambre régionale des comptes qui a examiné, sur les quatre der-nières années, la gestion de plusieurs des acteurs et des opérations d’amé-nagement conduites.

« Cette évaluation globale met au jour le rôle stratégique des acteurs publics locaux autant que les difficultés qu’ils rencontrent et les contraintes qu’ils subissent. » Le rapport préconise tout d’abord « une augmentation de la taille critique des opérateurs » de ce réseau,

La Cour des comptes veut plus de concentration des aménageurs franciliens Les magistrats demandent de « poursuivre le processus de concentration des entreprises publiques locales en petite et en grande couronnes pour leur donner la taille critique suffisante ».

TERRITOIRE AMÉNAGEMENT

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COULISSES / PORTRAIT

Société éditrice JGPmedia au capital de 100 000 euros, 27 rue du Chemin Vert - 75011 Paris - Tél. 01 75 77 87 25CPPAP : 1116 T 92553 - ISSN : 073-3454

Directeur de la publication : Jacques Paquier Rédacteur en chef délégué : Raphaël Richard Rédaction : Géraldine Bouton, Jérôme Michon, Fabienne Proux, Marie Bidault

Directrice de clientèle : Dominique PillasConception graphique : Rampazzo & Associés Imprimerie : ISI Print, 15 rue F. de Pressensé, 93210 La Plaine-Saint-Denis

Il voulait devenir cos-monaute pour « explo-rer l’espace de tous les possibles ». Il a réussi. A cette nuance près

que la fusée s’est transformée en scooter et que le territoire à explorer a changé d’échelle. Mais il reste l’es-sentiel. Car en devenant développeur urbain endogène, Michaël Silly explore un vaste territoire : la ville hybride et son champ des possibles. Son leitmotiv : faire de l’hybridation une réponse aux défis des villes en mutation, en multipliant les passe-relles entre les acteurs et les métiers. Une réflexion façonnée au fil d’un parcours… hybride lui aussi. Il y eut d’abord la sociologie liée à ce « besoin de comprendre ce qui l’entoure », et ce depuis l’enfance. « Je plongeais dans les cartons de bouquins que mon père, éditeur, ramenait à la maison. » Plutôt introverti, il fait des livres ses compa-gnons de route et les laissent lui ouvrir des perspectives. Alors quoi de mieux que la sociologie, « vaste entreprise de

notamment du Paris région innovation Tour. Grands comptes et start-up s’y rencontraient autour de filières structu-rantes pour la ville de Paris. Pépinières et autres incubateurs commençaient tout juste à s’inviter dans le paysage. » Mais très vite, « j’ai eu l’impression que l’innovation était circonscrite à un microcosme, alors que le net et l’appa-rition de tiers-lieux faisaient émerger des pratiques plus ouvertes ». Il sent qu’il y a là un champ à explorer. Il creuse, enquête auprès d’une centaine d’acteurs : urbanistes, architectes, artistes, élus, habitants. En 2010, il crée Ville hybride et se taille un job sur-mesure de « développeur urbain endogène auprès de la maîtrise d’ou-vrage et de la maîtrise d’œuvre en phase de diagnostic et de programma-tion », récite-t-il avant d’expliciter. Son premier travail : le terrain. Il l’explore, s’en imprègne pour « cartographier les usages, échanger le plus possible avec les experts du quotidien : les habitants. Il faut les replacer au centre de la réflexion», insiste celui qui préconise « l’hybridation des politiques publiques et des initiatives portées par le monde local associatif, économique et cultu-rel ». Ville hybride, c’est aussi un club qui réunit chaque mois des acteurs du

Grand Paris sur un ter-ritoire de la métropole pour en évoquer ses spécificités, ses centra-lités urbaines mécon-nues. Des sessions organisées dans ces lieux en apparence alter-natifs « qui favorisent les interact ions » . Des fabriques culturelles et citoyennes disséminées sur tout le territoire m é t ro p o l i t a i n q u e Michaël a regroupées sous la forme d’un réseau : Nomad’s land. « Le Grand Paris est en cours d’hybridation et va se construire de plus en

plus sur les ressources propres à chaque territoire… » Et, il en est per-suadé, « avec les habitants… Les poli-tiques publiques ne structurent pas la société. C’est l’inverse. » ■ G.B.

démythification » pour satisfaire son insatiable curiosité. Etudiant à l’heure où émergent le 2.0 et le développement durable, il choisit de se spéciali-ser en sociologie des usages. Il se questionne sur « la façon dont la société reçoit l’innovation technologique. Je ne crois pas à cette idée qui veut que ce soit à l’usager de s’adapter à l’innovation. C’est tout l’inverse. »

Construire collectif « Le hasard d’une ren-

contre » le conduit à tra-vailler, en 1995, chez Young & Rubicam, où il est chargé « de détecter les tendances émer-gentes ». Puis cet homme de réseau décide d’explorer d’autres territoires. Son passage à l’Agence de dévelop-pement économique de Paris, de 2005 à 2009, sera décisif. « Je m’occupais

PORTRAIT

Michaël Silly Croisé« Père » de la structure et du concept Ville hybride, Michaël Silly porte haut l’idée qu’il est nécessaire de croiser élus, techniciens, investisseurs et habitants pour répondre aux défis transversaux de la mutation urbaine.

Michaël Silly, membre du conseil des partenaires socioéconomiques de la mission de préfiguration de la MGP.

© G

.B.

Candidature aux JO. Les conseils d’Huchon. « Faire

preuve d’humilité - pas d’arrogance

française - insister sur l’importance

de la transition écologique dans le

projet, et mettre en avant son por-

tage par le mouvement sportif. »

Tels sont conseils que donne Jean-Paul Huchon à Paris pour remporter l’organisation des Jeux olympiques de 2014.

PLU métropolitain. L’exemple de Grenoble. Patrick Hocreitere souhaite bon courage aux techni-ciens qui élaboreront les Plans lo-caux d’urbanisme (PLU) des terri-toires de la métropole du Grand Paris. « J’ai suivi les travaux de la métropole de Grenoble pour unifier les PLU de 49 communes, et je peux vous affirmer qu’il ne s’est pas agi d’une mince affaire », résume l’avo-cat (Fidal).

Plan Juncker. Mode d’emploi. La fondation R. Schuman s’apprête à publier un guide sur le plan Junc-ker. Un mode d’emploi attendu, alors que certains, en coulisse, doutent de la capacité des projets du Grand Paris - insuffisamment précis et programmés - à convaincre son comité de sélection.

Loi NOTRe. Retour à l’as-semblée. L’examen par les dépu-tés de la loi NOTRe contenant les dispositions relatives à la réécriture de l’article 12 de la loi Maptam re-lative au Grand Paris débutera le 17 février. 1 400 amendements ont été déposés sur l’ensemble du texte.

Logements intermédiaires. Bercy freine. Alain Taravella, président d’Alterea Cogedim, re-grette que Bercy s’emploie à com-plexifier et à freiner l’essor des loge-ments intermédiaires, qui pourraient intéresser 60 % des Français, « tout

simplement parce qu’ils bénéficient

d’un taux de TVA réduit à 10 % ».

En brefCoulisses

BIO EXPRESS

2000 Directeur du pôle conférence à l’Usine Nouvelle

2010 Crée le concept et la structure Ville hybride

2013 Crée Nomad’s land, réseau de fabriques culturelles et citoyennes

2014 Membre du conseil des partenaires socioéconomiques de la mission de préfiguration de la MGP