nul ne crains n° 103

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BULLETIN DE LIAISON AMICALE NATIONALE 22°BCA NUL NE CRAINS N° 103 AVRIL 2011

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Page 1: NUL NE CRAINS N° 103
Page 2: NUL NE CRAINS N° 103

• 2 •

SOMMAIRE

PAGE 4 LA PAROLE DU PRESIDENT

LA VIE DE L’AMICALEPAGE 6 Galette des Rois

PAGE 8 Remise de diplômes

PAGE 10 Un petit mot du Général

PAGE 11 Compte rendu Assemblée Générale

DEVOIR DE MÉMOIREPAGE 20 Extrait de l’historique du 22ème BCA

PAGE 22 Conférence du Colonel Henri BERAUD

CLIN D’ŒIL HISTORIQUEPAGE 25 Le 22ème BCA en Kabylie

PAGE 29 Quelle différence entre Infanterie Alpine et Chasseurs Alpins ?

ACTUALITÉ ARMÉE DE TERREPAGE 34 L’Institution Militaire sait-elle honorer ses morts ?

PAGE 37 La solidarité Terre

RELATIONS EXTÉRIEURESPAGE 40 Assemblée Générale des Diables Bleus de Colmar

PAGE 42 Assemblée Générale des Diables Bleus d’Alsace

PAGE 44 Assemblée Générale de l’ANAESTM

PAGE 46 Assemblée Générale des Chassseurs du Mentonnais

PAGE 48 Hommage à notre ancien Président René OHL

Sommaire

Page 3: NUL NE CRAINS N° 103

• 3 • Sommaire

LE CARNETPAGE 49 ChancelleriePAGE 50 Poeme de Pierre LaurensPAGE 52 Poeme du Général Bruno Dary PAGE 54 Carnet de Santé / ErratumPAGE 55 Réponse Questions Souvenir n°102PAGE 56 Questions souvenirPAGE 57 Pour rirePAGE 58 Modifications ou changements d’adresses

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• 4 •

LA PAROLE DU PRÉSIDENT

Chers amis bonjour,

C'est toujours avec le plus grand plaisir que je vous retrouve, et ce,d'autant plus que l'édition de ce bulletin a été incertaine jusqu'audernier moment! En effet, les cotisations 2011 tardent un peu à rentrer(1/3 manquant à ce jour) mais, dans l'euphorie des bons résultats2010, nous avons quand même fait le pari que la plupart seraientrégularisées avant l'été... à défaut, eh bien, il faudra supprimerl'édition de l'été, et se donner rendez-vous pour celle de décembre.Dans ce cas, il y aura vraisemblablement aussi une autre conséquencemoins réjouissante, car il nous faudra alors augmenter la cotisation2012 à 25 ?... mais gageons que les retardataires auront à cœur derégulariser leur situation dès réception du présent bulletin : alors, nejouons pas les oiseaux de mauvais augure ! Dans les pages suivantes vous allez prendre connaissance du procèsverbal de notre assemblée générale 2010 : 42 présents et 30 pouvoirs ;le quorum était certes atteint, mais il y en a quand même une petitecentaine qui sont restés l'arme au pied! Je sais bien que ce n'est pasfacile de se déplacer, que c'est onéreux, qu'il y a des impondérables(notamment de santé) mais rien de tout cela ne s'opposait à l'envoi dupouvoir par la poste... d'autant que vous pouviez en profiter pourjoindre votre cotisation, ou encore mieux, un petit motd'encouragements ou des conseils, une photo, des archives…Vous pourrez également constater que l'année 2010 nous a apporté denombreuses satisfactions dans beaucoup de domaines... à l'image denotre "Semaine des Diables Bleus", animée par la prestigieuse fanfaredu 27°BCA ; une tournée presque triomphale, qui va peut- être nousconduire à organiser une semaine "Bleu Jonquille" en octobreprochain... en tout cas, les préparatifs vont bon train.Nous avons également de quoi être optimistes pour notre Devoir deMémoire car l'inauguration du nouvel emplacement de la stèle deNarvik à Saint-Jean-d’Angély aura bien lieu le 28 mai prochain.Même notre projet de musée semble avoir pris la bonne "trace" !!! Toujours dans ce domaine Mémoire, on continue à surfer sur la bonnevague car, tout dernièrement, nous avons eu la grande joie d'apprendre

Le Président

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• 5 • Le Président

que la municipalité de Nice répondait favorablement à notre demanded'apposer une plaque "22°BCA" sur la façade de l'ancien bâtiment del'officier de permanence, au quartier Saint-Jean-d’Angély....On nepouvait rêver meilleur emplacement que cet endroit, situé au milieu dece qui va devenir la pièce maîtresse d’un pôle universitaire quicomptera à terme plus de 4 000 étudiants…Je pense que nous pouvons du fond du cœur remercier tous ceux quinous apportent leur soutien et leur aide, notamment la CommunautéUrbaine de Nice, le Conseil Général 06, les municipalités de Nice etde Villefranche, mais également celles de Sospel, Menton, Grasse,Roquebrune, Antibes et de la Vésubie, lesquelles n'ont pas oubliéqu'elles ont accueilli en leur temps des bataillons alpins de chasseursà pied... Nice-Matin, enfin, n'oublions pas le Crédit Agricole de laVésubie, toujours fidèle chaque année grâce à la volonté de notreregretté Jean-Louis Otto-Bruc.Pour conclure, je tiens à signaler que nous avons non seulement réussià monter en puissance le volet "solidarité" de nos statuts, mais quenous sommes en bonne voie pour pérenniser ces actions. Elles visenten tout premier lieu à offrir de l'aide à ceux de nos compagnons quiseraient en difficultés pour la cotisation ou le bulletin, et à apporternotre modeste contribution à "l'entraide montagne" au profit desblessés de l'Armée de Terre, mais aussi au Téléthon , à Nice... En2010, nous avons même, aux côtés de l'UTM et de l'amicale du6°BCA, soutenu le "projet montagne" d'une trentaine de jeuneslycéens de seconde!Tout cela devrait me permettre de terminer sans trop faiblir cettedernière année de mon mandat, d'autant plus que je sais pouvoircompter sur l'aide et le soutien d'une bonne partie de l'équipe duconseil d'administration et du bureau!On se retrouve en juillet prochain j'espère!Bien amicalement à toutes et tous....et "au 22, on s'estime!"

Gérard LIEBENGUTH

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• 6 • La vie de l'amicale

Le mardi 25 janvier, nous étions une bonne quarantaine à nousretrouver à la maison du combattant pour la traditionnelle galette desrois....et des reines!Nous avions caressé l'espoir d'organiser cette galette à la Rascasse, surla route de Villefranche-sur-mer, en compagnie de nos amis AnciensMarins Marins Anciens Combattants.......malheureusement, les ventsnous ont été contraires ; mais ce n'est que partie remise!

Pour l'occasion, le président avait fait le déplacement depuisGrenoble....enfin, pour être honnête, j'ai réussi à joindre l'utile àl'agréable car j'étais également convoqué pour un exercice à ladélégation militaire départementale.Comme je le soulignais en introduction, les effectifs étant un peu plusimportants que par le passé, nous avons manqué de carburant sur lafin... heureusement, l'armée de l'air a opéré "in extremis" unravitaillement en vol, avec un petit pétillant qui n'a pas eu le temps des'éventer.

Après les quelques mots de bienvenue d'usage, le président a présentéses meilleurs vœux à toute l'assemblée et offert, au nom de l'amicale,un bouquet de fleurs à Viviane Baudry, responsable de la Maison duCombattant, afin de la remercier pour la qualité et la gentillesse de sonaccueil.

Il était ensuite plus que temps de déguster les brioches et les galettesà la frangipane, puis d'applaudir au fur et à mesure les reines et les rois2011... Un grand merci aux organisateurs pour nous avoir offert cesmoments d'amitié et de convivialité !

Au 22, on s'estime !

Gérard LIEBENGUTH

GALETTE DES ROIS

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• 7 • La vie de l'amicale

Discours de bienvenue denotre Président

Il manque une Reine, notre amie Jacqueline Peyramaure

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• 8 • La vie de l'amicale

Cette remise officielle des Diplômes d’Honneur se déroula à Nice levendredi 18 février 2011 à la Villa Masséna.La cérémonie, célébrée dans le magnifique grand salon, fut rehausséepar la haie des très nombreux porte-drapeau et des musiciens en tenued’apparat.Les récipiendaires présents étaient au nombre de 44 (la région niçoiseen compte 120) et l’émotion ainsi que la fierté se lisaient sur tous lesvisages de ces valeureux « Anciens » qui, pour la plupart, arboraientleurs très nombreuses décorations.La cérémonie était présidée par Monsieur Christian Estrosi, Député desAlpes-Maritimes, Maire de Nice et Président de Nice-Côte-d’azur,entouré à la tribune par Monsieur François Rabut, Conseiller MunicipalDélégué aux Anciens Combattants et Relation Armée Nation, etMonsieur Jacques Vables, Directeur Départemental de l’ONAC.Dans la très nombreuse assistance se trouvaient les familles et amisdes récipiendaires, ainsi qu’un très grand nombre- pour ne pas dire laquasi-totalité- des Présidents et représentants des AssociationsPatriotiques du Département.Au cours d’un très beau discours Christian Estrosi, rendit unhommage appuyé au courage, à l’engagement, au sacrifice de tous ces« héros » grâce à qui nous pouvons vivre libres.Il y associa également tous ceux qui, pour diverses raisons, ne purentêtre présents ce jour et à qui leur diplôme serait remis ultérieurement,chez eux, à l’hôpital où dans leur maison de retraite…Les « morts pour la Patrie » firent également l’objet d’un hommagebien particulier, tout comme ceux et celles qui nous ont quittés.Une minute de silence fut observée avec beaucoup d’émotion.Puis le Député-Maire remit personnellement, à chacun des 44récipiendaires son diplôme, ainsi qu’un sac contenant des cadeaux etdes livres offerts par la Mairie de Nice. Il fut en cela bien secondé parViviane Baudry, bien connue de tous ceux qui fréquentent la Maisondu Combattant à Nice dont elle est la responsable.A noter, parmi les récipiendaires, la présence de Monsieur Robert Fers

REMISE DES DIPLOMES D’HONNEUR AUX ANCIENSCOMBATTANTS DE LA SECONDE GUERRE MONDIALE

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• 9 • La vie de l'amicale

(né le 11/11/1911), bon pied bon œil à l’approche de ses 100 ans !Né à Saint-Étienne (Loire), il fut, après son affectation au 38ème RI,Lieutenant au 30ème RIA de 1936 à 1938 et fit même un (bref)passage au 22ème BCA : un de plus !Parmi les absents notre ami le Colonel Béraud, retenu par un autreengagement pris bien antérieurement à cette cérémonie.Mais son diplôme (ô combien mérité !) lui sera remis officiellementpar Monsieur François Rabut, lors de notre Assemblée Générale du 5mars, dans l’auditorium de la citadelle de Villefranche.Pour clôturer cette cérémonie, une vibrante Marseillaise, reprise partous les participants, retentit dans toute la Villa Masséna, dont le cadreet la majesté des lieux rehaussaient magnifiquement cet événementexceptionnel.Un magnifique buffet permit à tous les « Anciens » et présents de fairemieux connaissance, et ce dans une ambiance très chaleureuse que nousquittâmes à regret, Jacques Bonavita (en tenue Solferino avec le fanion)et votre serviteur (également en tenue chasseur et gilet d’arme oblige !)Ce fut une très belle journée, magnifiquement bien organisée en unlieu prestigieux et chargé d’histoire, et ce « Diplôme d’Honneur » (sitardif certes) permit à tous les récipiendaires de se rendre compte quel’on pensait toujours à eux et à ce que nous leur devions.Ne les oublions jamais !

Georges TREMOULET

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• 10 • La vie de l'amicale

Mes chers Amis de l’Amicale, après avoir attendu la dernière minuteavec le secret espoir de pouvoir me rendre « contre vents et marées »à l’Assemblée Générale le 5 mars, je décide d’y renoncer, ma placeactuelle étant en priorité auprès de mon épouse.

Comme je l’ai dit à notre Président, j’en suis particulièrement désolé.Ma pensée ne vous quitte pas pour autant tant vous gardez une placeimportante dans mon affectif.

J’ai la chance de pouvoir entretenir des liens épistolaires avec bonnombre d’entre vous.

Ce fil n’est pas près de se rompre grâce à votre fidèle amitié qui m’estun vrai cadeau.

Je tiens à remercier particulièrement le Président Gérard Liebenguthd’être demeuré avec un tel élan à la tête de notre Amicale.Ma reconnaissance va à ceux qui l’entourent avec tant d’efficacité etde disponibilité.

Plus que jamais on s’estime !

Général Bertrand VOUILLEMIN

UN PETIT MOT DU GENERAL…

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• 11 • La vie de l'amicale

Samedi 5 mars 2011L’Assemblée Générale Ordinaire annuelle de l’Amicale du 22°BCA etdes Troupes de Montagne s’est tenue à Villefranche sur Mer le Samedi5 Mars de 09h30 à 13h00.A l’issue des mots de bienvenue de M. G. Grosgogeat, maire deVillefranche, et le pointage des membres actifs présents (42) et despouvoirs (30), étant supérieur au quorum fixé par les statuts( ? membres cotisants), l’Assemblée Générale est déclarée ouverte à09h35.Le Président Gérard Liebenguth, remercie la municipalité pour sonaccueil toujours chaleureux ainsi que les personnalités présentes :

- M. GROSGOGEAT, maire de Villefranche et son 1°adjoint Mr MANGIAPAN,

- M. RABUT François, délégué aux Anciens Combattantset Relation Armée Nation de la ville de Nice représentant M. ChristianESTROSI, Député des Alpes Maritimes, Président de Nice Côted’Azur et Maire de Nice,

- Mme le Lieutenant Colonel FIX, DMD06 Adjointreprésentant le Colonel MOCHIN, DMD 06 et commandant la BA943,

- M. le Gal Morel, Président du Souvenir Français desAlpes Maritimes et président d’honneur de l'amicale,

- M. Jacques Visconti, président régional FNAC PACAreprésentant Mr JC JACOTOT, président de la FNAC,

- Messieurs POMMIER, VERGES, et LEPORTIER,Présidents des Associations Chasseurs du Mentonnais, ANAESTM et159°RIA,

- M. SICARDI, représentant Mr RICCI président del’ANA section Mondovi avec son fanion,

- Messieurs les Porte Fanions des amicales chasseurs dudépartement,

- Tous les amicalistes présents, notamment ceux venus del'extérieur du département et parfois de loin, comme M. CHARLIERdu Morbihan, le colonel BULCOURT de Lyon ou notre ami

COMPTE RENDU DE NOTRE ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

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• 12 • La vie de l'amicale

MICAELLI de Corse, Daniel LEPORTIER et JL BONNAIRE deBriançon, M. SICARDI de Mondovi, Robert TURBIER de Lançon deProvence et Pierre AZAM de La Seyne, M. MARCILLAC deMarseille….Le Président souligne également la présence de Madame PIGNARDJanine dont le papa a servi au 22°BCA en 1939/1940, et dont le grandpère, le capitaine Louis MONCHIO, commandeur de la Légiond'Honneur, Croix de Guerre 14/18 avec 10 étoiles et 1 palme, aeffectué toute sa carrière dans les chasseurs alpins (24°, 6°, 27°, 25°,et 65° BCA)....Enfin, le président fait part à l’assemblée des excuses d’un certainnombre de personnalités qui n'ont pas été en mesure de se joindre ànous comme M. Eric CIOTTI, président du Conseil Général, et lesnombreux amicalistes empêchés pour raisons de santé oud’éloignement, voire pour raisons familiales majeures comme le GalVOUILLEMIN, le Gal AVON, le Gal CHATENOUD, les ColonelsGUITART et ARDISSON…Il est ensuite rendu hommage aux 12 amicalistes ou leurs prochesdisparus cette année, ainsi qu’au Général Bigeard et aux 21 militairesfrançais morts au combat en Afghanistan depuis janvier 2010, dont 3soldats de montagne du 13°BCA, 2°REG et 7°BCA; à l’issue de laminute de silence, le président demande à l’assemblée d’avoir unepensée d’encouragement et de soutien envers tous ceux de noscompagnons qui luttent contre la maladie ainsi que pour les plus de250 soldats blessés en Afghanistan depuis 2001.Pour conclure ce préambule sur une note plus gaie, le présidentsouhaite un joyeux anniversaire à ceux de nos compagnons venus aumonde en mars, et demande d'applaudir Yves et Gisèle Pellegrin quiviennent de célébrer leurs noces de diamant !Le président rappelle ensuite l’ordre du jour et donne lecture de sonrapport moral qui s’avère positif car presque tous les objectifs fixés enfévrier 2009 ont été atteint:

- Les efforts de RECRUTEMENT ont porté leurs fruits :25 nouveaux amicalistes nous ont rejoint en 2010, et 2011 commencebien avec 4 nouvelles adhésions depuis janvier… le présidentremercie et félicite ceux qui s’investissent dans cette mission!

- Le volet « SOLIDARITE » de nos statuts qui prend de

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• 13 • La vie de l'amicale

l’ampleur : aide de quelques compagnons en difficultés pour lacotisation annuelle ou le bulletin, soutien d’un projet montagne d’unetrentaine de lycéens en classe de seconde, participation pour laseconde année consécutive au Téléthon, et pour 2011, le soutien quenous allons apporter aux soldats blessés en apportant notrecontribution à la Cellule d’Aide aux Blessés de l’Armée de Terre vial’Entraide Montagne !

- la régularisation des cotisations est devenue effective: fin2008, nous avions 3000 € de « retards » pour moins de 200 € findécembre 2010 ! En ce qui concerne les cotisations FNAC (6 €) etUTM (2 €), déduction faite des membres d’honneur, des veuves et desadhérents individuels, nous avons réglé 125 cotisations en 2010.A ce jour, nous avons enregistrés 106 cotisations 2011 et 173€ de donsà noter que le montant de la cotisation est demeurée inchangée, maisque nous serons peut être obligé de la porter à 25€ en juillet prochain !

- Le président souligne que les subventions allouées en2010 ont été très satisfaisantes, et il remercie la mairie de Nice(2000 €) et de Villefranche (500 €), ainsi que le Crédit agricole de laVésubie (250 €) . L’année 2011 sera également un bon crû avec lessubventions de Nice (2000 €), et du Crédit Agricole de la Vésubie(200 €); une subvention de 500 € du Conseil général 06 nous estégalement acquise, mais il nous faut modifier l'objet de la demande...Enfin, ressources à ne pas mésestimer, les 2 tombolas annuelles quinous ont apporté 835 € en 2010…

- Le rayonnement de l’amicale est très satisfaisant,notamment grâce aux différents vecteurs comme les 3 bulletins deliaison Nul Ne Crains, les 3 sites Internet, et diverses manifestationsdu type Rendez Vous des Associations de la ville de Nice, et laSemaine des Diables Bleus !

- En ce qui concerne les Relations Extérieures, l’année2010 a été plus que satisfaisante, notamment avec les Alpini deMondovi avec qui nous avons signé une convention de coopération!Malheureusement, nous n’avons pas encore réussi à nous déplacer àVincennes pour participer à la Sidi Brahim nationale…

- La vente d’objets promotionnels du « Foyer du 22 »devait nous permettre d’ajouter un peu de « beurre dans lesépinards » ; ce n’est pas encore tout à fait le cas, mais à ce jour les

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bénéfices retirés de ces ventes ont compensé les investissements : onpeut donc raisonnablement espérer maintenant quelques bénéfices !Bien entendu, tout n'est pas parfait, car il y a quand même deux grosnuages qui obscurcissent un peu le tableau :

- notre projet de la salle du souvenir… ce dossier n’avancepas bien vite, mais il avance : Nice étudie la solution ex-Batterie Russe(à proximité Caucade) que nous partagerions avec nos amisTransmetteurs et Marins !Pour Villefranche, 2010 a vu la naissance de l’Académie deMontolivo, association loi 1901 en charge de trouver des partenairesfinanciers privés pour la restauration de la Citadelle ; la phase maîtrised’ouvrage débute, et sera suivie d’une réalisation sur 5 ans… rendezvous donc en 2017 !D’ici là, persévérons dans nos efforts de restauration, et formalisonsavec la DMD 06 une Autorisation d’Occupation Temporaire pour leslocaux de stockage de nos matériels! Enfin, le dossier de transfert du patrimoine « chasseur » en place auQuartier Gardanne de la BA 943 est à l’étude par l’armée de l’Air,pour prendre effet lors de la fermeture de la base en août 2012 !

- la stèle de Narvik notre commémoration du70°anniversaire de la victoire de Narvik n’a pas eu lieu en raison del’impossibilité d’accéder à cette stèle le 28 mai 2010 ! Notre demandeconcernant le transfert de cette stèle adressée à la municipalité de Niceet au Souvenir Français 06 a été prise en compte : le SF propose untransfert pour le Monument des Chasseurs à Caucade, et Nice proposed’ériger la stèle à Saint Jean d’Angély, berceau du 6° et du 22°BCA àNice ! Cette dernière proposition est retenue à l'unanimité car de loinla plus intéressante pour le Devoir de Mémoire… rendez-vous le 28mai prochain pour l'inauguration et le 71° anniversaire!

En conclusion de son rapport moral, le président rappelle les efforts àpoursuivre en 2011:

- Continuer à être offensif dans le domaine du recrutementcar le potentiel existe encore…

- Susciter plus de participation à la gestion et aux activitésde l’amicale ;

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• 15 • La vie de l'amicale

- Poursuivre notre effort de Solidarité et ne pas délaissernotre réseau « national »,

- Mutualiser autant que faire se peut entre les amicalesChasseurs du département, ou limitrophes ( Menton/Grasse, Nice etANAESTM PACA ) l’organisation des manifestations majeures, etrépartir harmonieusement les dates !

Après approbation unanime du rapport moral, le président passe laparole à Marylène MERGY, la secrétaire générale, pour le rapportd’Activités de l’année écoulée qui a été marquée par :

- Une activité « Relations Extérieures » assez intense, avecde nombreux rassemblements avec les Alpini pour l’Adunata àBergame, à Asti, Paspardo et La Brigue… Il faut également citer notreparticipation au congrès de la FISM à Bled en Slovènie, à l’AG del’UTM et à la Saint Bernard à Grenoble, ainsi qu' à la journéeEdelweiss de l’amicale du 159°RIA à Briançon. Il est simplement unpeu regrettable que la participation de notre amicale soit toujours aussiminime !

- les Sorties Montagne qui deviennent de plus en plusconfidentielles, vu le très faible effectif de participants, lesquels, enplus, se gardent bien de communiquer sur leur activité !

- les rassemblements Traditions avec l’organisation de laSidi Brahim départementale et surtout la Semaine des Diables Bleusdu 06, que nous allons essayer de reconduire en 2011 en partenariatavec toutes les anciennes garnisons chasseurs;

- dans le domaine du Devoir de Mémoire, l’amicale aégalement bien tenu son rang lors des différentes manifestationslocales (Nice, Villefranche et Antibes), mais aussi à l’extérieur,notamment pour le 70° anniversaire de la Bataille des Alpes à Menton,et pour le 10°anniversaire du Mémorial des Troupes de Montagne auMont Jalla (Grenoble), au cours duquel nous avons apposé une plaquedu 22/62°BCA sur le Mur du Souvenir…

- Les activités de cohésion sont toujours très appréciées,notamment la sortie cohésion du Cap Ferrat, ou la visite à l’Authion…La sortie de Printemps à Beuil, annulée en 2010, sera si possiblereconduite en 2011 !

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• 16 • La vie de l'amicale

En conclusion, Marylène Mergy présente le calendrier des activités2011, avec les quelques incertitudes qui demeurent à ce jour,notamment la Semaine Bleue Jonquille et le rassemblement de Beuil!Le rapport est jugé très satisfaisant et approuvé à l’unanimité.

La Trésorière Générale, Michelle Avigdor, prend ensuite la parolepour le rapport financier 2010 :

- le Bilan des 12 mois écoulés est bon.....le solde positifs'explique en raison de deux factures 2010 qui ne nous parvenus qu'enfévrier 2011,

- l’examen du Budget Prévisionnel 2011 est équilibré; lessubventions ont été demandées en temps utiles : Nice et le CréditAgricole de la Vésubie ont déjà voté le leur, et la municipalité deVillefranche nous informe de son souhait de participer àl’organisation de la semaine Bleue Jonquille 2011 !Mr Robert Peli, vérificateur aux comptes demande d'accorder lequitus à la trésorière Le rapport financier est approuvé à l’unanimité…

Le président reprend la parole pour rappeler les principesfondamentaux de notre budget. Point besoin de grande démonstration,les chiffres parlant d’eux mêmes : le montant des dépenses« incontournables » et celui des frais annuels de chancellerie avec lestrois éditions du bulletin se monte à 25€ par adhérent…avec lacotisation actuelle à 22 €, le déficit est de 3€ ! Certes les dons, lesrecettes des tombolas, ainsi qu'une subvention « de fonctionnement »viennent compenser ce déficit, mais ce type de recettes est aléatoire.En conséquence, en fonction de l’évolution de la situation financièrede l’amicale en juin 2011, le Pdt demande à l'assemblée la possibilitéd'augmenter si besoin notre cotisation annuelle à 25 euros : approuvéà l’unanimité !Enfin, le Président remercie la trésorière générale Michelle Zaniolo,épouse Avigdor, pour les six années de bons et loyaux services rendusà l'amicale; son départ était annoncé depuis 3 ans, et la relève seraassurée par Yves Pellegrin, qui a été élu à l'unanimité par le CA deDécembre 2010... il faut dire qu'il occupait déjà cette fonction avant latrésorière sortante!

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• 17 • La vie de l'amicale

Conformément à l’ordre du jour, le président aborde ensuite lechapitre Administratif avec le renouvellement et l’élection desmembres du Conseil d’Administration ; il est demandé à l’assembléegénérale de voter pour :

- la nomination de 3 Membres d’Honneur: M. RIGGUCCI, M. Norberto RICCI et le Major ® Jean LucBONNAIRE, membres d’honneur de l’amicale : élection àl’unanimité

- l’élection de 2 membres du Bureau « sortants » et qui sereprésentent :M. Yves PELLEGRIN , secrétaire adjoint en charge de laChancellerie, pour le poste de Trésorier Général : élu à l’unanimitéM. Jacques BONAVITA, conseiller Musée, Solidarité et porte fanion:élu à l’unanimité

- la sortie d’un membre du Bureau qui ne se représentepas : Mme Michelle ZANIOLO, épouse Avigdor, qui quitte sa fonction deTrésorier Général après 6 ans de bons et loyaux services : pris acte

- la validation de l’élection de 3 membres actifs del’amicale qui ont déposé leur candidature pour entrer au CA :M. Laurent VIGNERON, trésorier adjoint : validé à l’unanimitéM. Fabrice GHERARDI, porte fanion de l’amicale du 24°BCA :validé à l’unanimitéM. Jean Louis RAMBAUD, délégué régional Briançonnais : validé àl’unanimité

- la validation des décisions statutaires prises par le CA en2010 :L’élection du conseiller Georges TREMOULET comme viceprésident Relations Publiques : approuvé à l’unanimitéLa radiation de M. Armand PRANDI suite au non paiement de sescotisations 2009 et 2010, et surtout l’absence de réponse à nos 6courriers de rappel : approuvé à l’unanimité !La suspension de l’envoi des 3 bulletins 2011 aux 7 compagnons quin’ont pas régularisé leur cotisation 2010 : approuvé à la majoritémoins 1 voix contre de Georges Vergès !

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• 18 • La vie de l'amicale

La nomination du vice-président Alain Barale comme DéléguéVésubie : approuvé à l’unanimité !Les démissions du CA pour Claude PELLEGRIN et AndréAVIGDOR : validées !

- Hors Conseil d’Administration : notre vérificateur aux comptes, M.Robert Peli, souhaitant passer la main, il est remplacé par M. PascalBOIS

Pour le volet « Modifications des Statuts », le Président déclareouverte l’Assemblée Générale Extraordinaire qui approuve àl’unanimité les modifications statutaires suivantes :ARTICLE XX :

- au lieu de : « L’amicale prend en charge la conservation et la gestion des traditionset du patrimoine des 22° et 62°BCA et de la garnison de Nice / Villefranche sur Mer »

- écrire : « L’amicale prend en charge la conservation et la gestion des traditionset du patrimoine des 22° et 62°BCA, des Sidi Brahim de Cannes /Nice / Villefranche sur Mer, et de l’Amicale Bataillonnaire du24°BCA de Villefranche / Mer »

A l’issue, l’Assemblée Générale Extraordinaire est close.

Toutes les questions de l’ordre du jour ayant été développées, leprésident donne la parole aux personnalités présentes pour clôturerl’assemblée générale ; la séance est levée à 10h50 après avoir chantéen cœur une vibrante Sidi Brahim…La seconde partie de la matinée a été consacrée à une présentation dela Défense en Chiffres, ainsi qu’aux nouveaux matériels déployés enAfghanistan

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• 19 • La vie de l'amicale

Quelques anciens du 15/9

Les personnalités

M. François Rabutremet au ColonelBeraud le diplômedes ancienscombattants 39/45

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• 20 • Devoir de mémoire

Italie 1917

Les 24, 25 et 26 octobre, le front Italien s’effondrait littéralement sousla brusque poussée des masses Austro-Allemandes libérées de Russie.En quelques jours, de l’Adriatique à l’Asiago, l’ennemi s’avançaitjusqu’à 120 km à l’intérieur de la Vénétie, ne trouvant plus devant luique des armées désarticulées et fortement déprimées.Il fallait au plus vite aller au secours de nos alliés et arrêter l’invasion.Le 1er. novembre, par les cols des Alpes, les voies ferrées du MontCenis et de Vintimille, les troupes Françaises apportèrent à nosmalheureux alliés le fidèle appui de leurs armes.Rappelé du Chemin des Dames, embarqué au plus vite, le 22ème.Bataillon de Chasseurs Alpins mettait le pied sur la terre d’Italie le 6novembre.Le 8, il défilait à Brescia devant une population en délire.Le 26, il est en Bassano et Norostica, surveillant les débouchés de lahaute vallée de la Bilenta.Le 4 décembre, la situation étant inquiétante sur le front d’Asiago, lebataillon est porté sur la haute vallée de l’Astico ou il se tient prêt àintervenir au premier signal.Le 31, il apprend le brillant succès remporté sur le Monte Tomba etsur le Mont Fenere par trois bataillons de chasseurs de la 27ème.Division Alpine, qui ont fait 1400 prisonniers (dont 20 officiers), pris7 canons et 60 mitrailleuses.Cette heureuse nouvelle fit paraître encore plus brillant le beau soleilqui, le 1er. janvier 1918 se leva sur des plaines d’Italie emplies dusouvenir de nos anciennes victoires.Le bataillon regarde, avec des yeux remplis de confiance, poindre surles monts glacés (qui indiquent là-bas la direction de la France) l’aubede cette nouvelle année de guerre.

François MILHAU

EXTRAIT DE L’HISTORIQUE DU 22eme BCA

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Répondant favorablement à l’invitation conjointe du Commandant (R)Laurent Toulet (Président de la ROF de Cannes et environs) et duCapitaine (H) Jean-Claude Dejardin (Président de l’AOHCA), leColonel Henri Béraud (Vice-Président de l’Amicale du 22ème BCA)commença sa conférence après la clôture de l’Assemblée Générale dela ROF, et ce à l’Hôtel Kyriad de La Bocca.

Le Commandant Toulet avait auparavant retracé le parcours duconférencier, tant sur le plan de sa carrière militaire que sur celui deses qualités d’historien et d’auteur de plusieurs ouvrages, notammentles deux fascicules parus dans la « Gazette des Uniformes ».Pour faciliter la compréhension et la visualisation géographique deslieux concernés, une carte avait été préalablement distribuée à chacundes nombreux auditeurs, et ce en complément du diaporama projetésur écran TV par le Commandant Toulet qui, secondé par le CapitaineDejardin, avait remarquablement organisé cette réunion.Durant une bonne heure, le Colonel Béraud captiva son auditoire, sansmicro ni la moindre note !

Après une rétrospective de la situation avant et après de début de laguerre, il mit en lumière ce qu’allait être la 2ème Bataille des Alpesen cette année 1944, et son déroulement en 1945.Il expliqua, avec force détails, quelles étaient les forces en présence,leurs moyens respectifs en hommes et matériels, et les différentesstratégies adoptées par le commandement français pour vaincre lesAllemands et leurs alliés Italiens.Les Alpes avaient été divisées en trois secteurs, à savoir (du Nord auSud) : la Tarentaise et la Maurienne ; Briançon, le Queyras et l’Ubaye ;les Alpes- Maritimes.

Avec une précision remarquable, il nous fit vivre les événementsheure par heure, minute par minute, détaillant les conditions

CONFERENCE DU COLONEL HENRI BERAUD le 25/03 Sur le thème « 1944-1945 : la seconde Bataille des Alpes »

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atmosphériques très rudes (neige, pluie, brouillard, froid), lesconditions de vie des soldats, les actions de combat, les assauts, lesfaits d’armes, etc…On avait vraiment l’impression d’y être ! D’être avec lui, car leColonel Béraud a participé à cette 2ème Bataille des Alpes et sontémoignage n’en a que plus de valeur et de véracité d’autant qu’à 86ans, sa mémoire est fabuleusement intacte ses talents de conteur toutaussi remarquables.

Sa conférence s’acheva d’ailleurs sous un tonnerre d’applaudissementsbien mérités, sa modestie bien connue dût-elle en souffrir !Bon nombre de questions lui furent posées, auxquelles il répondit avectout autant de clarté et de précisions, notamment en ce qui concernaitla présence d’une unité de Japonais (eh oui !) engagée dans cescombats en terrains montagneux et enneigés, (deux éléments plusqu’inhabituels pour eux), et ce, au sein des troupes américaines.Un sympathique cocktail clôtura cette exceptionnelle leçon d’histoire,à l’issue de laquelle plusieurs personnes purent acquérir unexemplaire d’un magnifique ouvrage écrit et illustré de centaines decroquis dessinés sur le terrain par son auteur : Maurice Passemard.Sous le titre « Haute Lutte », il retrace lui aussi cette même « 2èmeBataille des Alpes » en tant que combattant aux côtés du ColonelBéraud. En découvrant le contenu, celui-ci avait dit : « c’était ça ».Un excellent dîner, regroupant la quasi-totalité des auditeurs, permit àchacun de mieux se connaître et les conversations se prolongèrent tarddans la soirée.

L’Amicale du 22ème BCA était représentée par son Vice-Présidentchargé des Relations Publiques, le Lieutenant-Colonel (H) GeorgesTrémoulet, accompagné de son épouse Christine.Etaient également présents : le Colonel Michel Ardisson, le ColonelAndré Avigdor (Président du ROF d’Antibes-Juan les Pins) et sonépouse Michelle, ainsi que le Commandant Frédéric Trémoulet(également membre du Bureau de la ROF de Cannes).Un grand merci aux organisateurs de cette très belle soirée, hautementinstructive sur cette période et cette victoire française anormalement

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et injustement méconnues, tout comme le fait que nos troupess’apprêtaient à « envahir » l’Italie quand elles reçurent l’ordre destopper net et de ne pas franchir la frontière…Un immense coup de chapeau au Colonel Béraud pour son érudition,sa mémoire exceptionnelle, sa modestie, et les qualités humaines qu’ilincarne au plus haut degré.Longue vie à lui et à son épouse Monique.

Georges TREMOULET

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Une simple ouverture de route, opération banale, peut parfois tournerau tragique.Le 16 mai 1956, peu après 8h.00, une patrouille de la 4ème.compagnie quitte le poste de Tizi N’Djemaa que commande lelieutenant Vincent.Il s’agit d’aller « ouvrir la route » jusqu’au col de Tirourda.Le sergent Soulignac commande la demi-douzaine de chasseurs alpinschargés de cette mission.Ils avancent sur la piste de cette région très montagneuse.A l’ouest, l’énorme masse de l’Azerout Tidjer les domine de sespierrailles rongées par le vent, le gel et le soleil.A l’est, le regard plonge vers la vallée en contrebas, où se nichent lesvillages Kabyles de Summeur, Taklicht N’Aït Alsou et Tirourda.Il fait beau, quelques brumes de chaleur s’accrochent sur les sommetsdéchiquetés.Le sous-officier marche en tête, ses hommes le suivent à bonnedistance, de part et d’autre de la route, prêts à se couvrir mutuellementdu feu de leurs armes en cas de mauvaises rencontres.On compte un caporal, Aurensan, et cinq chasseurs presque tousoriginaires de la Côte d’Azur : Dolcini, Lau, Aubert, Cavanna etGiordano.La route s’accroche au flanc de la montagne et parfois même pénètredans le massif par des tunnels très sombres, un peu inquiétants.Le paysage lui-même a quelque chose d’hostile.Chacun sait que le pays regorge de « hors-la-loi » accrocheurs etrésolus.Le sergent Soulignac aborde un mauvais passage : la route s’enfoncecomme une tranchée entre deux barres rocheuses.C’est le décor même d’une embuscade.Très rapidement, une fusillade éclate ; l’écho répercute lesdétonations.Toute la montagne crépite, détonations et rafales se succèdent sur unrythme infernal.

LE 22ème. EN KABYLIEEmbuscade du 16 mai 1956

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On tire de tous les côtés à la fois !Les rebelles semblent partout ; le sergent Soulignac gît à terre, leventre ouvert par une décharge de chevrotines.Le chasseur Dolcini, blessé, riposte, mais il est touché une secondefois et s’écroule, mortellement atteint.Les chasseurs qui ferment la marche se trouvent eux aussi pris sous lefeu.Le caporal Aurensan et les chasseurs Aubert et Cavanna sont blessés.Par contre Giordano, qui marchait en « serre-file », n’a rien etparvient à décrocher pour aller prévenir le poste de commandement.Il y arrivera, non sans avoir reçu dans l’épaule une balle tirée par unguetteur ennemi.Le chasseur Lau est le seul chasseur indemne de la patrouille.Il commence à riposter au milieu de ses camarades morts et blessés.Armé d’un fusil Garand, il prend à parti les rebelles-qui ont eu le tortde se mettre à découvert en allant à la curée.Il entend des coups de feu derrière lui.Encouragés par son exemple, Cavanna et le caporal Aurensan, malgréleurs blessures, commencent eux aussi à riposter un peu au hasard, carmaintenant les hors-la-loi se terrent.Lau sent comme une claque sur la joue : il vient d’être atteint par unricochet ou un éclat de pierre ; son visage ruisselle de sang.Il se met à insulter ses adversaires :« Salauds ! » lance-t-il.Il a surtout crié pour se donner du courage, car il sent bien que lasituation devient dramatique.A quelques dizaines de mètres devant lui, il aperçoit des ombres quiquittent les couverts et bondissent pour trouver un autre abri et tenterd’encercler les survivants.Lau possède des grenades à fusil ; il fixe le manchon à son arme etexpédie les projectiles en direction des « fells ».Les explosions retentissent dans la montagne.Les éclats d’acier ricochent sur les rochers et n’en sont que plusmeurtriers.Les « fells » ne se dévoilent plus mais ils sont toujours là…Lau se rend compte qu’il va bientôt manquer de munitions ; il se

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retourne vers ses camarades et voit Aubert qui rampe pour lui passerun pistolet mitrailleur et quelques chargeurs.Il s’agit de tenir jusqu’à l’arrivée des renforts.Les « fells » continuent à tirer sur les chasseurs, les clouant au sol.Soudain, on entend des rafales de F.M.C’est un 24/29 français.Le lieutenant Vincent arrive avec tous ceux qu’il a pu récupérer dansle poste de Tizi N’Djemaa.Les rebelles décrochent à toute allure en emmenant leurs blessés.Presque seul face à une bande bien armée, Lau a tenu le choc et reprisla vieille tradition des chasseurs de « faire Sidi-Brahim ».Il sera promu caporal-chef, et le Président René Coty le décorera de laMédaille Militaire, aux Invalides, lors de la prise d’Armes du 14juillet.

Abonnement annuel 2011 : 27 euros

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Maurice LAU en compagnie de notre ami Pierre AZAM

A gauche Maurice Lau lors de sa remise de décoration

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A la fin de mes conférences sur la Bataille des Alpes (1940/1944-45),on me posait souvent la question traditionnelle : « quelle est ladifférence entre l’infanterie alpine et les chasseurs alpins ? ».La réponse était encore plus difficile lorsqu’elle était posée sur leterrain même des combats, à l’occasion de rencontres avec nosanciens adversaires germano-italiens (années 1980/90).Ils comprenaient difficilement cette spécificité française compterdeux infanteries de montagne alors que les Allemands avaient leursseuls « Gebirgsjäger » (chasseurs de montagne) et les Italiens leursfameux « Alpini ».

Voici donc la réponse (un peu complexe) à cette question.

La « Belle Epoque » (1887-1914)

Après la funeste guerre de 1870/71 et la perte de l’Alsace-Lorraine, ilfallut revoir tout notre système fortifié, non seulement sur la « lignebleue des Vosges », mais aussi sur les Alpes où nous avions retrouvéla Savoie et le Comté de Nice en 1860.Pour occuper les nouveaux forts du système Séré de Rivières, on créa,le 1er. octobre 1887, 18 nouveaux régiments d’infanterie (RI) dont lestrois derniers furent affectés aux Alpes : 157ème., 158ème. et 159ème.Ces RI étaient dit « régionaux » à cause de leur recrutement local- le157ème. s’installa fort curieusement à Lyon (on y craignait déjà unerencontre entre l’armée allemande et les Italiens) ; le 158ème. tint lesforts de Savoie et du Dauphiné et le 159ème, ceux de la région de…Nice.Si, sur les Alpes, les RI dits « régionaux » représentaient la défensestatique, il fallut aussi une défense mobile pour contrebalancer lamenace causée par les 72 compagnies autonomes d’Alpini.Le 21 décembre 1888, une loi transforme donc les 12 bataillons dechasseurs à pied stationnés dans la zone alpine en 12 « BataillonsAlpins de Chasseurs à Pied ».

C’est un magnifique cadeau de Noël pour l’Armée et la Nation

QUELLE DIFFERENCE ENTRE INFANTERIE ALPINE ET CHASSEURS ALPINS ?

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française !Etant donné que les Français considèrent encore la montagne d’hivercomme un repoussoir, les chasseurs alpins ne vont donc passer que les4 mois d’été dans leur futur secteur de couverture, sur la frontièrefranco-italienne. Si les chasseurs alpins sont les « estivants » de la montagne, les soldatsdes RI dits « régionaux » en sont les « permanents ». Comme les chasseurs alpins, ils ont l’honneur de porter la « tarte », la« taiolle » (ceinture de flanelle bleue) et les bandes molletières bleufoncé, tout en gardant l’uniforme de l’infanterie (pantalon garance,capote gris de fer bleuté).En 1890, le « 15/7 » détache un bataillon en Ubaye, le « 15/8 »n’occupe plus que les forts de Savoie tandis que le « 15/9 » quitte Nicepour Briançon.Il y sera remplacé par un « Groupe de Bataillons de Forteresse »,formé par les IV° bataillons de quatre RI du 15ème. Corps.En 1891, les trois RI dits « régionaux » forment quatre bataillons.Tandis que les chasseurs alpins passent 8 mois de l’année dans lesvilles en participant activement à la vie locale, le « 15/9 » se livre àdes expérimentations de ski à partir de 1900.Devant les résultats obtenus par ces essais, Paris finit par accorder, en1904, l’ouverture d’une « Ecole Normale de Ski » à Briançon.C’est donc au « 15/9 » que viendront s’entraîner les stagiairesdétachés de tous les corps alpins.Le 1er. octobre 1913, nouvelle réorganisation. Le « 15/7 » installe son PC à Gap et détache deux bataillons enUbaye ; le « 15/8 » part pour les Vosges et est remplacé par le 97ème.RI de Chambéry.Le 163ème. RI, arrivant de Corse, permute à Nice avec le 173ème. RI,issu du « Groupement de Bataillons de Forteresse ».

La Grande Guerre :

Tandis que les 12 « Groupes Alpins » à base de chasseurs alpins sontdétachés auprès de divisions d’infanterie (DI), les quatre RI «régionaux » (à 4 bataillons chacun) forment la plus grosse division de

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l’Armée française, la 44ème. DI.Tous portent la « tarte » sauf le « 100-6-3 » de Nice qui garde son képi.Après les durs combats d’Alsace et des Vosges, la 44ème. DI seradisloquée car ses régiments seront engagés sur les points critiques du front.A partir de 1915, tandis que les BAPC sont regroupés en troisdivisions bleues, (46ème. 47ème. et 66ème. DI), les RI « régionaux »seront rattachés à des DI où ils prendront le titre « d’Alpin » (sauf le163ème. RI) par exemple, le « 159ème. Alpin »

Une seule unité d’infanterie de montagne a été envoyée sur le frontd’Orient (1917/18) : le « 157ème. Alpin de Gap et de l’Ubaye ».

Entre les Deux Guerres :

Après la saignée de la Grande Guerre, l’infanterie dite « alpine » seraenfin officialisée.Entre 1920 et 1929, quatre RI des Alpes prendront la dénomination de« Régiment d’Infanterie Alpine » (RIA).Les soldats de ces RIA auront désormais droit au titre d’ « alpin »(3ème. 99ème. 141ème. 159ème. RIA).Les deux divisions d’infanterie alpine (DIA) (27ème. à Grenoble et29ème. à Nice) comprennent chacune deux brigades, elles-mêmescomposées chacune d’un RIA et d’une demi-brigade à trois BCA.S’il existe un 173ème. RIA en Corse, il y aura aussi, à partir de 1931,un 15ème. (Albi) et un 81ème. RIA (Montpellier) destinés auxPyrénées.Quelle est la différence entre l’alpin d’un RIA et le chasseur d’un BCA ?Il y a d’abord la tenue : les chasseurs ont gardé la traditionnelle tenue« bleu-jonquille » tandis que l’alpin porte la tenue de l’infanterie, bleuhorizon d’abord, puis kaki.En ce qui concerne les traditions, si dans les BCA on entretient cellesdes chasseurs, l’alpin se réfère à l’historique de son régiment.Mais, sur le plan militaire et montagne, l’alpin n’a rien à envier auchasseur.Tout est une question de chef de corps…A la mi-octobre 1935, les IVe et Ve bataillons dit de « forteresse » desquatre RIA des Alpes (3ème. 99ème. 141ème. et 159ème. RIA)

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forment les sept « Bataillons Alpins de Forteresse » qui occupent lesnouveaux ouvrages fortifiés des Alpes.

La Seconde Guerre Mondiale :

Lors de la mobilisation générale de septembre 1939, les RIA vont sedédoubler.En plus des unités alpines de forteresse qui forment l’équivalent detrois divisions et des 10 bataillons de chasseurs pyrénéens, l’Arméemettra sur pied de guerre 5 divisions alpines, de la 27ème. à la 31ème.DIA (dont la 31ème. dans les Pyrénées) plus 2 divisions alpines desérie B- (64ème. et 65ème.), soit une dizaine de divisions demontagne.La France possède alors le corps de montagne le plus important aumonde…Au cours de la funeste campagne de mai-juin 1940, les DIA se battentavec acharnement sur la Somme et le Chemin des Dames tandis que,sur le front des Alpes, ce sont les 203ème. RIA (Alpes-Maritimes),299ème. RIA (Ubaye) et les 12 BCA de série B qui sauverontl’honneur.En conséquence, nos adversaires allemands qualifieront nos Alpins de« troupes d’élite »…C’est ainsi que dans « l’Armée d’Armistice » (1940/42), « Adolf »(Hitler) nous accordera 18 bataillons alpins (4 RIA et 6 BCA) alorsque, un demi siècle plus tard le Président Chirac ne nous laissera plusque 3 BCA…En 1944/45, on va reconstituer 4 RIA, 3ème. (Alpes Maritimes),99ème. (Ain/ Loire), 141ème. (Vaucluse/ Ardèche) et 159ème. RIA(Jura/ Ardèche/ Drome) et 7 BCA composés d’engagés volontairespour la durée de la guerre.Seuls, 6 BCA et le « 15/9 » seront endivisionnés (27ème. DA).Toutes ces unités sont engagées sur le front des Alpes.

Algérie (1954-62) :

Le 3ème. RIA (reconstitué en 1956) combat en Oranie, le 81ème. RIAdans le Constantinois et le 159ème. BIA en Kabylie.

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La Peau de Chagrin :

Avec la fin de la guerre d’Algérie et de la « guerre froide » (1990), onva assister à une diminution progressive du nombre d’unités del’Armée française.Les Alpins n’y échapperont pas, et on va voir plusieursréorganisations de la 27 ème. DA.Il ne reste plus qu’un seul corps d’infanterie alpine, le 159ème. RIA,mais c’est un leurre car il ne compte plus que l’effectif d’un BCA…Dans les réserves du Sud des Alpes subsistent deux RIA : le 157ème.,régiment frontière des Hautes-Alpes et de l’Ubaye, et le 163 ème. dansles Alpes-Maritimes.Sur mon intervention de 1981, ils deviendront respectivement 15ème.et 22ème. BCA par changement de dénomination en 1982. Avec la dissolution du « 15/9 » en 1994, c’est la fin de l’Infanterie Alpine !Il ne reste donc plus qu’une seule infanterie de montagne dansl’Armée Française : celle représentée par nos trois derniers BCA deSavoie.

Henri BERAUDAncien du « 15/9 » et du « 22 »

Défilé du 81ème RIA à Montpellier le 14 juillet 1939. Ces fiers Alpins ont-ils l’allure de futurs vaincus ?

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ARTICLES EXTRAITS DE LA LETTRE D'INFORMATION DU GROUPE DE LIAISON G2S de Mars 2011et publiés avec l'autorisation de l'équipe en charge de la rédaction.

AVERTISSEMENTL’équipe en charge de la rédaction de la lettre a décidé de renouer avec l’espritfondateur du G2S dans sa ligne éditoriale. Il est ainsi ouvert une rubrique «librespropos», qui n’engage pas la responsabilité de l’état-major de l’armée de Terre, nicelle du chef d’état-major de l’armée de Terre. Son unique but est de participer audébat d’idées autour des questions militaires et plus largement de défense, ens’affranchissant d’une rédaction «politico-militairement correcte», pourvu qu’ellene mette pas en cause les décisions prises et qu’elle ne soit pas la traduction d’unepensée nostalgique,partisane ou… apocalyptique.

Prompts à admirer les pratiques patriotiques de nos voisins anglo-saxons ou canadiens, nous aimerions que notre presse nationale sefasse pareillement l’écho de l’hommage rendu à nos morts enopérations. Est-ce à dire que l’institution fait défaut ? Ce court articlereprend quelques éléments des dispositions réglementaires pour entirer quelques réflexions.Comme en témoignent de nombreux documentaires, le cérémonial quirassemble autour du mort ses camarades de combat est empreint d’uneémotion et d’une dignité propres à la fraternité d’armes ; elless’expriment naturellement de façons diverses selon les contraintes del’environnement opérationnel. Là, porte rarement la critique.Incontestablement plus présente dans la vie de nos armées, et plus

L’INSTITUTION MILITAIRE SAIT-ELLE HONORER SES MORTS ?

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particulièrement de l’armée de Terre, la mort au combat a nécessité lamise en oeuvre (Bouaké, 2004, Côte d’Ivoire, puis Usbeen, 2008,Afghanistan) d’une procédure, appelée plan Hommage qui entendrépondre aux besoins profonds des trois communautés concernées : lafamille de sang, la famille de coeur (militaire) et la Nation.Une fois la dépouille du soldat mort au combat rapatriée, uncérémonial très précis coordonné par le Gouverneur militaire de Parispermet de donner à cet instant douloureux toute la solennité, la dignitéet même l’intimité qui s’imposent :

- la dépouille arrive par voie aérienne militaire dans un desaéroports parisiens ; le conteneur de transport post mortem (CTPM),recouvert du drapeau tricolore et d’une photo du soldat, est installédans une chapelle ardente provisoire pour y recevoir les premiershommages des hautes autorités civiles et militaires et permettre à lafamille endeuillée de se recueillir ; les honneurs sont rendus par undétachement du corps d’appartenance du défunt. Cette cérémoniegrave, digne et simple est réalisée dans la stricte intimité familiale endehors de toute médiatisation ;

- le corps est ensuite transféré vers les Pompes funèbresgénérales ou l’institut médicolégal (autopsie). La Garde républicaineet la Préfecture de Police assurent l’escorte dans Paris ;

- la famille et la délégation régimentaire assistent à la mise enbière. L’assistance des représentants des différents cultes est toujoursproposée ;

- l’hommage national est enfin généralement rendu soit auxInvalides soit dans la formation d’origine du défunt selon uncérémonial connu qui permet une médiatisation appropriée ;

- dans la durée, la cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre(CABAT), en étroite liaison avec Terre Fraternité (TF) et l’associationpour le développement des oeuvres d’entraide dans l’armée (ADO),complète l’action de l’Etat en suivant et en aidant si besoin le conjointet les éventuels orphelins.Pour sa part, la communication officielle sur ces cérémonies doitrépondre aux besoins exprimés par l’autorité politique, l’institutionmilitaire (cellule communication de l’EMA) et la famille. Elle chercheà trouver un juste équilibre entre les souhaits et la douleur des

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familles, le respect de la dignité et de la mémoire des morts ainsi quela peine des camarades de combat, et les directives de communicationde nature à permettre à la presse d’informer le grand public.Légitimement sensible à l’hommage public rendu aux siens tombés«au champ d’honneur» ou blessés pour la France, la communautémilitaire est particulièrement vigilante à limiter les possibles dérivesmédiatiques qui la concernent. Pour leur part, les dispositions concrètesdu plan Hommage offrent toutes les conditions pour permettre auxfamilles de pouvoir se recueillir et surmonter la perte d’un être cher,entourées par la famille armée de Terre (CEMAT : «on ne recrute passeulement un soldat, mais une famille»), tout en confortant l’idée delégitimité ou de bien-fondé de l’opération concernée et en assurant lavalorisation de celle d’une armée au service de son pays. Si l’Institution sait donc bien honorer ses morts, aller au-delà seraitconfondre hommages funèbres et médiatisation, la première dans lamain de l’autorité, la seconde totalement libre dans notre démocratie.Général de division (2ème S) Hervé de Parseval

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La première manifestation tangible de soutien de la Nation aux blessésremonte à 1670 avec la décision de Louis XIV de confier à l’architecteLibéral Bruart la création de l’Hôtel National des Invalides. Cetétablissement accueille alors près de 4 000 pensionnaires voués à desemplois artisanaux et quelque 100 blessés invalides. L’Hôtel accueilleencore aujourd’hui une centaine de retraités et invalides.L’administration en charge de cette mission est l’Institution Nationaledes Invalides.Après la première guerre Mondiale et ses 3 millions de blessés, unvéritable système juridique et législatif se met en place sousl’impulsion d’A.Maginot et R.Cassin dans le droit fil de la célèbrephrase prononcée par Clemenceau à la tribune de l’AssembléeNationale «ils ont des droits sur nous».Dans les années 50, des associations destinées à proposer des produitsde prévoyance aux militaires voient le jour. Aujourd’hui il est possibled’affirmer que les hommes et les femmes de la communauté militairesont dans leurs très grandes majorités adhérentes à l’une de cesassociations.En septembre 1973, un décret porte création du fonds de prévoyancemilitaire alimentée par une cotisation prélevée, à la source, sur lesindemnités pour charges militaires. Ce fonds est géré par la Caisse desdépôts et consignations.En 2010, l’armée de Terre a déploré 147 tués (civils et militaires) dont49 en service et 98 hors service. Sur les 49 décédés en service, 21l’ont été en opérations dont 14 au combat. 395 blessés graves sontégalement à déplorer dont 282 en service et 113 hors service. Sur les282 blessés en service, 125 l’ont été en opérations dont 58 du fait del’adversaire. Ces chiffres, dans leur brutalité, font dire au GénéralCEMAT que l’émotion ne doit pas être sélective et que si la mort dusoldat au combat n’est pas une mort ordinaire, au final la douleur estla même, parfois pire lorsqu’elle n’est pas portée par un sacrificeconsenti à assurer par les armes la défense de la Patrie et les intérêtssupérieurs de la Nation. L’attention et la solidarité doivent s’exercerquelles que soient les circonstances du drame

LA SOLIDARITE «TERRE»

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• 38 • Devoir de mémoire

La solidarité s’exerce de deux manières : institutionnelle et fraternelle.Institutionnelle parce que nos soldats risquent leur vie pour leursconcitoyens ; elle découle du droit à réparation né durant l’entre-deux-guerres. Fraternelle, parce que nos tués et blessés sont nos frèresd’armes, nos compagnons d’armes.Contrairement à une idée véhiculée ici ou là, la solidaritéinstitutionnelle construite au fil des ans est loin d’être négligeable1.Pour autant la réalité de cette solidarité est souvent occultée par lemanque de réactivité de l’administration, la froideur et le caractèresouvent abscons des formulaires administratifs et une certaineincompréhension, notamment par les ascendants, des règles deplafonds de ressources et de conditions d’âges2 on imagine aisémentles difficultés auxquelles sont confrontées les familles de noslégionnaires résidant à l’étranger. Consciente de ces rigidités, laDRHD (Direction des Ressources Humaines de la Défense) s’efforced’en atténuer les effets.La solidarité fraternelle, quant à elle, repose pour une large part sur laCABAT (cellule d’aide aux blessés de l’armée de Terre) adossée àdeux associations, Terre Fraternité et l’ADO (Association pour leDéveloppement des OEuvres d’entraide dans l’armée). La première agit dans l’urgence en apportant une aide de proximité(contacts, visite dans les hôpitaux) et finance des besoins(déplacement des familles, aide d’urgence aux veuves, cadeaux deNoël aux orphelins….). L’action de la seconde s’inscrit dans la duréeen relais de Terre Fraternité avec un effort tout particulier dansl’attribution de bourses d’études. A titre indicatif, en 2009, TerreFraternité et l’ADO ont consacré 418.000 euros au soutien de lafamille armée de Terre. Depuis 1993, date de sa création, ce sont ainsi236 familles de tués et 4 900 blessés en service qui ont bénéficié del’accompagnement moral et administratif de la CABAT.A l’expérience il s’avère que le régiment, tout premier cercle desolidarité autour de la famille et du blessé, éprouve des difficultéspour assurer un suivi efficace dans la durée. Cela est dû à la rotationrapide des chefs, aux mutations du personnel ou tout simplement à latyrannie du quotidien.Aussi le Général CEMAT a-t-il décidé de faire davantage en donnant

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• 39 • Devoir de mémoire

à la CABAT un rôle de «tour de contrôle» des familles et des blessésqui passe nécessairement par leur recensement en remontant dans letemps. Ainsi il sera possible de «les prendre en compte» et le caséchéant leur apporter un soutien adapté (juridique, réinsertion…).Pour ce faire les effectifs de la CABAT ont été doublés et portés à 3officiers, 4 sous-officiers, 4 militaires du rang et 3 civils de la défense.Ce tour d’horizon de la «solidarité terre» serait singulièrement incomplets’il n’était fait mention des partenaires quasi-institutionnels que sontl’AGPM, le GMPA, la MAA, l’UNEO…. et du réseau de proximitéconstitué par les associations d’armes ou d’anciens combattants.Il va sans dire que ce dispositif qui a le très grand mérite d’exister etqui repose pour une large part sur le bénévolat sera encore appelé àévoluer afin de s’adapter à des situations individuelles nécessairementdifférentes et souvent délicates. Il est cependant un domaine où uneaction peut d’ores et déjà être entreprise ; elle consiste à mobiliserlocalement les associations relevant du monde combattant afin qu’unjuste hommage populaire soit rendu à ceux qui sont tombés au servicede la Nation à l’instar de ce qui se pratique spontanément à l’étrangeret singulièrement dans les pays anglo-saxons.1 A titre d’exemple la solidarité institutionnelle, en ordre de grandeur,pour un sergent tué au combat, marié et père de deux enfants s’élève à345 000 euros (203 500 euros pour la veuve et 71 000 pour chaqueenfant. A ces montants financiers s’ajoutent la prise en chargeforfaitaire des frais d’obsèques, le droit à la pension de réversion et à lapension militaire d’invalidité, la carte de réduction SNCF à 75% jusqu’àremariage ou fin des études des enfants ; le maintien pendant deuxannées du logement si celui-ci a été attribué par la défense, et 25 600euros de fonds par ascendant sous conditions d’âge et de ressources. Aces montants s’ajoutent le capital servi par les associations deprévoyance sous réserve d’être à jour de ses cotisations.2 on imagine aisément les difficultés auxquelles sont confrontées lesfamilles des légionnaires résidant à l’étranger.

Général de corps d'armée (2ème S) Robert Rideau

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• 40 • Relations extérieures

Deux membres honorés

Ce dimanche 20 février, l’amicale des Diables Bleus de Colmar etenvirons avait organisé sa traditionnelle Assemblée Générale àl’Hôtel Restaurant Kyriad à Colmar.La section des DB de Colmar est composée d’anciens chasseurs à piedou alpins dont le point commun est d’avoir porté la tenue bleue. Leurbut est de pérenniser les valeurs et les traditions des différentsbataillons bleus à l’origine de cet esprit chasseur qu’ils perpétuent.Dans son allocution, le président Tom Borocco a ouvert la séance ensouhaitant la bienvenue à tous les membres présents, dont Alain FinelVice-président de la fédération des DB d’Alsace (représentant leprésident régional Pascal Boës) et son épouse. Trois nouveauxadhérents de l’amicale ont été présentés : Georges Bossler, HubertRiethmuller, Andrée Finel. Une minute de silence a suivi, en l’honneurdes militaires morts sur les théâtres d’opérations extérieurs, ainsi qued’Andrée Borocco, membre d’honneur de l’amicale des DB deColmar, qui nous a quittés en 2010. Après le rapport d’activités del’année par Tom Borocco et le discours d’Alain Finel sur la FédérationRégionale, les porte-fanion Robert Bouillon et Bernard Lienhart ontdonné lecture de leurs différentes participations aux cérémonies où ilsreprésentaient la 301ème. section. Le bilan financier détaillant lesdépenses et les recettes a été développé par le trésorier Marcel Vouge.Le vérificateur aux comptes Jean Pierre Oberzusser l’a approuvé encertifiant la bonne tenue des comptes et en demandant aux membresprésents de donner quitus au trésorier. Deux membres méritants ontété à l’honneur : Médaille du Chasseur de Vincennes à Marcel Vouge,trésorier depuis 17 ans, pour services rendus à l’amicale ; Médailled’Argent de la Fédération Nationale (FNAC) à Jean Robert Haefélé,attribuée sur proposition de l’amicale du 22ème. BCA à Nice, dont ilest membre depuis 1994 et délégué régional. Lors de l’élection ducomité, tous les membres ont été réélus à l’unanimité - avec quelqueschangements lors des attributions des postes internes au bureau. Leverre de l’amitié offert par l’amicale a précédé un excellent repas decohésion dans une ambiance de convivialité propre aux chasseurs.

JR. HAEFELE

Assemblée GÉNÉRALE DES DIABLES BLEUS DE COLMAR

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• 41 • Relations extérieures

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• 42 • Relations extérieures

Ce samedi 12 février, le Quartier Cambours (Gendarmerie) deSélestat était le cadre, depuis sa création, de la première AssembléeGénérale de la Fédération des Diables Bleus d’Alsace.

Le président régional Pascal Boës a ouvert la séance par le refrain dujour. Une minute de silence a suivi en l’honneur du Caporal/ChefHervé Guinaud ( RICM), tué en Afghanistan et de Jean-ClaudeSchirmer et Serge Froussart, deux membres de l’amicale disparusrécemment. L’ordre du jour a débuté avec le rapport moral duprésident régional : le « dynamisme » des Amicales alsaciennes (quirecrutent chaque année) est reconnu par la Fédération Nationale desAnciens Chasseurs ; les comités ont besoin de renouvellement,notamment certains présidents qui souhaiteraient passer la main ; ledroit local, qui impose qu’un comité soit composé au minimum desept membres a créé un problème supplémentaire ; le présidentd’honneur Julien Dentz avait, sous l’appellation Diables Bleusd’Alsace, ouvert la voie en développant une cohésion régionale, pardes réunions entre présidents d’amicales et un rassemblement régionalannuel. Dans le but de disposer d’une coordination et d’une solutionaux difficultés statuaires des amicales, j’avais proposé latransformation des DB d’Alsace en « Fédération Régionale dotée deses propres statuts ». L’assemblée constituante s’est déroulée àKientzheim (67) en novembre 2009 et les statuts ont été déposés enfévrier 2010, avec l’adhésion de sept amicales. L’organisation durassemblement régional par la fédération, a constitué la premièredécision du comité, le choix du lieu s’étant porté sur la ville deStrasbourg. Ce rassemblement du 3 octobre place de la République aété, de l’avis de tous les participants extérieurs ou ceux des amicales,une réussite totale. Le point fort de la cérémonie a été la remise duFanion Régional, symbole de l’unité des Amicales des deuxdépartements. Le secrétaire général Jean-Robert Haefélé, dans sonrapport des activités depuis la création de la fédération , a résumé avecprécision les ordres du jour des différentes réunions du comité, ainsique les cérémonies où les membres et le Fanion étaient présents. Le

ASSEMBLÉE GÉNÉRALEDES DIABLES BLEUS D’ALSACE

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• 43 • Relations extérieures

trésorier Roland Hofmann et son adjoint Daniel Bonnewitz ont donnélecture du rapport financier avec le détail des postes dépenses etrecettes. Les vérificateurs aux comptes Daniel Minicus et GérardOhmeyer ont certifié la bonne tenue de ces derniers et demandé aumembres présents de donner quitus aux trésoriers. Lors des électionsdes sortants, les membres ont renouvelé leur confiance au comité envotant à bulletins secrets; le poste vacant de secrétaire adjoint a étéattribué. Le comité s’est réuni pour l’élection à main levée desdifférents postes à pouvoir ; deux candidats s’étant présenté pour leposte de Vice-président , il a fallu recourir au vote secret. Le nouveaucomité 2O11 se présente ainsi : Président,Pascal Boës ; 1er Vice-président, Gilbert Dollé ; 2ème Vice-président, Alain Finel; 3èmeVice-président, Michel Hulné ; Trésorier général, Roland Hofmann ;Trésorier adjoint, Daniel Bonnewitz ; Secrétaire général, Jean-RobertHaefélé ; secrétaire adjoint, Georges Bossler ; Porte-Fanion, RenéGreiner et Roland Lessinger. Une gerbe de l’amicale a été déposée aupied du mât des couleurs au quartier Cambours. Un excellent repasde cohésion servi au mess a mis un terme à cette rencontre chasseurs.

JR. HAEFELE

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• 44 • Relations extérieures

Elle s’est tenue comme chaque année à La Colle-sur-Loup, au« Restaurant du Clos du Loup », le samedi 5 février à 11h.00.Le Président Georges Vergès (également membre du Conseild’Administration de l’Amicale du 22ème BCA) a ouvert la séanceentouré des membres de son bureau.Une minute de silence a été observée en hommage aux compagnonsdisparus : Bernard Guedel, Paul Hoffman et Jean-Louis Otto-Bruc. Cedernier faisait également partie du 22ème BCA et œuvrait toujourstrès efficacement dans sa fonction de Délégué pour la Vésubie.Après lecture des rapports d’activité et financier, acceptés à l’unanimité(dont également l’augmentation à 25€ de la cotisation), le Présidentdonna lecture des nombreuses activités pour cette année 2011.Bon nombre d’entre elles verront l’ANAESTM et l’Amicale du22ème BCA se retrouver, notamment lors de la 84ème ADUNATA desAlpini à Turin les 6, 7 et 8 mai, plus d’autres événements en France eten Italie.Une date sympathique à retenir : le dimanche 10 juillet, pique-niqueau bord du Loup. (détail ci-dessous)

L’Assemblée Générale se clôtura par un sympathique apéritif et laréunion se prolongea comme chaque année par un excellent déjeuner(arrosé de bleu-cerise) réunissant les adhérents et leurs compagnes.L’Amicale du 22ème BCA était représentée par Jacques Bonavita (avecle fanion) et Georges Trémoulet (accompagné de Christine son épouse).Diverses photos furent prises, notamment une très belle photo degroupe par un reporter de Nice-Matin mais sur laquelle votre serviteurne figure pas car le reporter, en raison d’un emploi du temps chargé,l’avait prévue un peu avant le début de la réunion.Avant l’heure c’est pas l’heure…Dommage, mais l’essentiel n’est-ilpas de participer ?

Dimanche 10 juillet, journée magnifiquement bien organisée et conviviale,avec apéritif, possibilité de baignade, partie de boules, sieste…

ASSEMBLEE GENERALE ANAESTM PACA 2011

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• 45 • Relations extérieures

L’année dernière, Georges Vergès nous avait même permis depratiquer le tir sur cibles au pistolet à plomb.Et ce, grâce à l’installation d’un véritable « stand de tir » en plein air(et à l’ombre)…Venez nombreux (accès sur le site en voiture) : vousne le regretterez pas, et votre présence « amicale » fera chaud au cœurà tous les organisateurs.

Georges TREMOULET

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• 46 • Nos bataillons

Le Président Henri Pommier, a au cours de son Assemblée Générale(placée sous la présidence effective de Jacques Visconti, PrésidentRégional FNAC PACA), mis en exergue le dynamisme de l’Amicaleet les nombreuses actions entreprises dans le cadre du Devoir deMémoire.Il rendit hommage aux 4 derniers Bataillons de Chasseurs Alpinsencore en activité (7ème. 13ème. 27ème. et 16ème. Mécanisé), ainsiqu’à leur professionnalisme, unanimement reconnu dans toutes lesOPEX où ils sont engagés.Une minute de silence (ponctuée de la sonnerie « Aux Morts ») futobservée à la mémoire de tous les soldats Français « morts au champd’Honneur » pour défendre entre autres, la liberté, et notamment enAfghanistan.Il s’éleva fermement contre les agissements intolérables de certainsqui bafouent le Drapeau Français, sifflent notre hymne national,dégradent les monuments et profanent les tombes.Pour conclure, il félicita et remercia toutes celles et ceux qui, avec luiet les membres de l’équipe dirigeante, œuvrent sans compter auservice de la cause chasseur, de son esprit, de sa tradition, ainsi qu’audéveloppement des relations amicales avec les amis Alpini.Après les diverses interventions, félicitations et encouragements de lapart des autorités présentes, une vibrante Marseillaise clôtura uneAssemblée Générale organisée et conduite magistralement, commesait si bien le faire Henri Pommier.Tous les nombreux participants et leurs compagnes partagèrentensuite le « verre de l’amitié ».Un excellent déjeuner de cohésion, servi sur place par le Traiteur «Signature », prolongea très agréablement cette belle journée.Les refrains des Bataillons et la Sidi-Brahim furent sonnés avec sonhabituel brio par le clairon Franck Combe (chasseur de 1ère. Classeréserviste à la Fanfare du 27ème. BCA).L’Amicale Nationale du 22ème. BCA et des Troupes de Montagne

ASSEMBLEE GENERALE DE L’AMICALE DES CHASSEURS DU MENTONNAIS ET DE SES SECTIONS

GRASSE/VALLAURIS.(le 30/01/2011)

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• 47 • Nos bataillons

était représentée par le Colonel Henri Béraud et le Lieutenant-ColonelGeorges Trémoulet. Tous deux Vice-Présidents.Le fanion était porté par Jacques Bonavita, qu’il convient de remerciertout particulièrement pour sa présence compte tenu des soucis causéspar les problèmes de santé de son épouse- à laquelle nous adressonstous nos vœux de prompt et complet rétablissement car « au 22 ons’estime » !

Georges TREMOULET

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• 48 • La vie de l'amicale

Ce samedi 11 décembre, la 301ème. section des DB de Colmar s’étaitretrouvée au cimetière de Logelbach pour rendre hommage à sonancien président René Ohl : un devoir de mémoire à l’occasion du10ème anniversaire de sa disparition. Moment de recueillement autourde la tombe, en présence de Jeanne-Marie Ohl, son épouse, etquelques membres de l’amicale coiffés de la « Tarte », dont leprésident Tom Borocco (qui lui avait succédé) et les deux porte-fanion, Robert Bouillon et Bernard Lienhart en tenue chasseur. Aprèsun dépôt de gerbe, et une minute de silence, une émouvante allocutionfut prononcée par notre camarade Joseph David ; avec des motssimples, il retraça de façon élogieuse le parcours de René Ohl à la têtede la 301ème section, mettant en valeur sa contribution à l’image del’amicale, connue, reconnue, appréciée en Alsace et bien au-delà.Notre ami Jean Robert récita un poème , inspiré sans doute parl’esprit chasseur : « chasseurs et amis nous voici tous réunis, dans cegrand jardin de fin de la vie, dans la froideur du matin, en ce mois dedécembre, nous honorons un membre, de notre grande famille, parti il

y a déjà dix ans, au paradis deschasseurs parsemé dejonquilles, aux montagnesenneigées, d’un blancimmaculé : un chasseur nemeurt, que si on l’oublie ».Après la cérémonie, tous lesparticipants se sont retrouvésau domicile de Jeanne-MarieOhl, pour partager le verre del’amitié, prouvant que ladevise « Chasseur un jour,chasseur toujours » est bienencore d’actualité.

Jean Robert HAEFELE

HOMMAGE À NOTRE ANCIEN PRÉSIDENT RENÉ OHL

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• 49 • Le Carnet

Médaille d’Argent avec rosette :- Serge CARPENTIER.

Médaille d’Argent avec 1 palme :- Alain BARALE.

Médaille d’Argent :- Robert HAEFELE,- Georges TREMOULET

Médaille de Bronze :- Jean PEYRAMAURE, - Bernard CHARLIER, - Serge PEPINO, - Maurice BONSIGNORI.

Diplôme Fédéral :- Roger MOURIES, - Paul COMTE, - Emmanuel VERDUN, - François PATINO, - Roland MATHIEU, - Georges BUTET, - Yves RICHARDIN, - Frédéric TREMOULET, - Philippe TROUPEL.

Lettre de Reconnaissance :- Jacqueline PEYRAMAURE, - Christine TREMOULET.

Félicitations aux récipiendaires.

CHANCELLERIE

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• 50 • Le Carnet

POEME DE PIERRE LAURENS

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• 51 • Le Carnet

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• 52 • Le Carnet

Au Soldat inconnu

Depuis ce jour unique où le hasard voulut, Que tu reposes à jamais en plein cœur de Paris, Tout à la fois héros, anonyme, et ami, Tu demeures pour tous le "soldat inconnu".

Inconnu ? Oui, tu l'es ! Car nul ne sait ton nom. Personne ne se souvient de ton sourire, de ton visage, Du jour de ta naissance, du nom de ton village !Etais-tu Auvergnat, Breton, Corse ou Gascon ?

Avais-tu une épouse, qui veilla des années,Voyant son cœur frémir dès que quelqu'un frappait ?Avais-tu des petits, avais-tu des aînés,Qui n'eurent pas de tombe, où pleurer, où prier ?

Es-tu ce paysan, qui dût quitter ses champs, Ou cet instituteur, à la classe délaissée ? Ou encore un pêcheur, regrettant la marée ?Etais-tu artisan, travailleur, étudiant ?

Etais-tu même Français ? Pourquoi pas étranger ? Dans le fracas, l'horreur et la boue des tranchées,Dans le désarroi des corps enchevêtrés,D'aucuns pourraient penser que tu étais allié ?

Es-tu donc condamné à rester sans passé,Idole respectée, mais d'un siècle accompli ? Car à ne pas pouvoir imaginer ta vie, Le passant se lasse et risque d'oublier.

Mais pour les survivants, tu n'es pas inconnu ! Tu es l'enfant unique, bien trop tôt disparu ! Tu es le père aimé, à la photo jaunie ! Tu es l'époux fidèle, à tout jamais chéri !

Tu es ce fantassin, qui par un froid matin

POEME DU GÉNÉRAL BRUNO DARY

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• 53 • Le Carnet

Est monté à l'assaut le fusil à la main. Tu es cet aviateur aux dix victoires connues, Tombé en pleine gloire, sans savoir qui le tue.

Tu es cet infirmier, tombé pour être alléOu trop tôt ou trop loin, secourir un blessé ! .Tu es cet officier ou ce vieux chibaniQui n'eut pas le temps de trouver un abri !

Tu es ce légionnaire, venu du bout du monde Sauver la liberté ? Mourir pour une blonde ? Tu es cet aumônier qui au soir des combats, Apportait la paix avant l'heure du trépas.

Mais sous cet arc immense, où tu reposes en paix, Pour ceux qui de partout sont rassemblés ce soir, Venus pour honorer un instant ta mémoire, Tu représentes bien plus que l'exemple de hauts faits.

Que tu fusses un héros, reconnu, ignoré,Que tu fusses un gradé ou un simple soldat, Et que tu crus au ciel ou que tu n'y crus pas, Tu nous montres le prix de notre liberté !

Mais tu es au delà, car tu es immortel !Et pour que tes souffrances ne soient sans lendemain,Pour que ton sacrifice ne demeure pas vain,Ton silence ici-bas, plus qu'un cri, nous appelle !A nous tous réunis, autour de cette flamme Qui brûle pour la paix, l'unité et l'espoir, Tu montres à chacun le chemin du devoir, Le souffle d'un pays, son honneur et son âme.

Ta tombe nous rappelle les valeurs d'un pays Que par l'effort de tous, la nation se construit, Que ce qui est reçu n'est pas toujours acquis Mais doit être transmis au péril de sa vie !

Général Bruno Dary,Gouverneur Militaire de Paris

« La Charte » (Fédération Maginot)-Janvier-Février 2011avec l’aimable autorisation de l’auteur

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• 54 • Le Carnet

Tous nos encouragements et nos vœux de rétablissement à BernardSchuck, victime d’un sérieux accident de ski, « patience et boncourage ».

Ainsi qu’à Marcel Héraudet qui vient de sortir d’une périoded’hospitalisation.

CARNET DE SANTÉ

Nous sommes sincèrement désolés, mais les reçus fiscaux 2010 quenous avons fait parvenir à certains d’entre vous, comportentmalheureusement des erreurs de date.Veuillez nous en excuser et surtout nous faire savoir si vous avezbesoin d’un nouvel exemplaire corrigé.

ERRATUM

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• 55 • Le carnet

DE QUOI S'AGIT IL ? PASSATION DE COMMANDEMENT 22°BCA DE RESERVE

LE LIEU ? QUARTIER ST JEAN D'ANGELY NICE

EN QUELLE ANNEE ? 1983

NOMS DES 2 OFFICIERS QUI ENCADRENT LA GARDE AU FANION ?

à gauche : Col. BORRA - à droite : Col. PETITOT

REPONSE QUESTION SOUVENIR N° 102

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• 56 • Le Carnet

DE QUOI S'AGIT IL?

LE LIEU?

NOM DU QUARTIER?

EN QUELLE ANNEE?

QUESTION SOUVENIR

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• 57 • Le Carnet

Un chef d’entreprise en fin de carrière reçoit une jeune secrétaire.Comme il lui dicte un courrier, la jeune femme s’aperçoit que lepantalon de son patron a la braguette ouverte.Gênée, elle ne sait comment l’en informer.Il lui vient une idée.« Monsieur, dit-elle, la porte de la guérite est ouverte »…Son patron, concentré sur l’importance du courrier auquel il doitrépondre, ne saisit pas la portée de la remarque.Mais en fin de matinée, en voyant sa braguette ouverte, il comprendla remarque de la jeune secrétaire.Il appelle la jeune femme dans son bureau et lui dit : « Mademoiselle,ce matin lorsque vous avez remarqué la porte de la guérite ouverte,n’avez-vous pas également remarqué un beau militaire au garde-à-vous ? »« Non monsieur, rétorque la belle enfant, tout ce que j’ai vu c’est unancien combattant handicapé assis sur deux vieux sacs à paquetage ».

Jacques

POUR RIRE...

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• 58 • Le Carnet

Hubert LASSERELe Panorama3 rue des Abeilles06510 Carros

Pascal BOIS11 Bld. Raimbaldi06000 Nice

Jean-Paul GIABBANELLI60 Av. Ceux de Verdun06690 Tourette Levens

MODIFICATIONS OU CHANGEMENTS ADRESSES

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Directeur de la publication : Gérard LIEBENGUTHRédacteur en Chef : Alain BARALE

Correctrice : Josette THIERY

Réalisation technique : FAC COPIES - OFFICE DOCUMENTS - Tél. 04 93 55 20 20

BULLETIN DE LIAISON DE L'AMICALE NATIONNALE DU 22ème BCAET DES TROUPES DE MONTAGNE; SIDI-BRAHIM de CANNES, NICE, VILLEFRANCHE SUR MER

Siège social : Maison du Combattant 36 bis Boulevard Risso 06300 NICE

Association n° W062000495 du 25/02/1958 Régie par Loi du 01/07/1901

N° Siren 522821651

Affiliée à la Fédération Nationale des Amicales de Chasseurs sous le n° 1905 et à l’Union des Troupes de Montagne. Reconnue d’utilité publique

et Affiliée à la Fédération Nationale André Maginot sous le n° 30

Site : www.22bca.fr - Courriel : [email protected]