nouvelles chaudiÈres et anciens conduits...

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POUR EN SAVOIR PLUS RÉGLEMENTATION • Arrêté du 22 octobre 1969 relatif aux conduits de fumée desservant des logements (JO du 30 octobre 1969). • Arrêté du 2 août 1977 modifié relatif aux règles techniques et de sécurité applicables aux installations de gaz combustible et d’hydrocarbures liquéfiés situées à l’intérieur des bâtiments d’habitation ou de leurs dépendances (JO du 24 août 1977 et modificatifs). • Arrêté du 15 septembre 2009 (JORF n° 253 du 31 octobre 2009) relatif à l’entretien annuel des chaudières dont la puissance nominale est comprise entre 4 et 400 kilowatts. Version consolidée au 2 novembre 2009. • Décret n° 2009-649 du 9 juin 2009 (JORF n° 0133 du 11 juin 2009) relatif à l’entretien annuel des chaudières dont la puissance nominale est comprise entre 4 et 400 kilowatts. NORMES • NF DTU 24.1 Travaux de fumisterie – Systèmes d’évacuation des produits de combustion desservant un ou des appareils (février 2006). • NF DTU 61.1 (Version corrigée) Installations de gaz dans les locaux d’habitation (juin 2010). • NF X50-010 Contrat d’abonnement pour l’entretien des chaudières à usage domestique utilisant les combustibles gazeux (novembre 2007). LIENS UTILES • Synasav (Syndicat national de maintenance et des services après-vente) http://www .synasav .fr / • Confédération des ramoneurs savoyards : www .confederation- ramoneurs-savoyards.fr 34 QUALITÉ CONSTRUCTION N° 123 NOVEMBRE / DÉCEMBRE 2010 PATHOLOGIE RÉNOVATION CHAUFFAGE NOUVELLES CHAUDIÈRES ET ANCIENS CONDUITS DE FUMÉE Le remplacement d’anciens générateurs par des chaudières basse température ou à condensation, qui constituent aujourd’hui la quasi totalité de l’offre marché, impose la réhabilitation des conduits de fumée existants pour garantir leur étanchéité. À ce jour, des solutions existent pour tous les cas de figure, excepté celle permettant de coupler ventilation et évacuation des fumées en logements collectifs. TEXTE : MARIE-PIERRE JOUAN PHOTOS & ILLUSTRATIONS: POUJOULAT, UBBINK Photo Poujoulat

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POUR EN SAVOIR PLUSRÉGLEMENTATION

• Arrêté du 22 octobre 1969relatif aux conduits de fuméedesservant des logements (JO du 30 octobre 1969).

• Arrêté du 2 août 1977 modifiérelatif aux règles techniqueset de sécurité applicablesaux installations de gazcombustible etd’hydrocarbures liquéfiéssituées à l’intérieur desbâtiments d’habitation ou deleurs dépendances(JO du 24 août 1977 etmodificatifs).

• Arrêté du 15 septembre 2009(JORF n° 253 du 31 octobre2009) relatif à l’entretienannuel des chaudières dont la puissance nominaleest comprise entre 4 et400 kilowatts. Version consolidée au2 novembre 2009.

• Décret n° 2009-649 du 9 juin2009 (JORF n° 0133 du11 juin 2009) relatif àl’entretien annuel deschaudières dont la puissancenominale est comprise entre 4et 400 kilowatts.

NORMES

• NF DTU 24.1 Travaux defumisterie – Systèmesd’évacuation des produits decombustion desservant un oudes appareils (février 2006).

• NF DTU 61.1 (Versioncorrigée) Installations de gazdans les locaux d’habitation(juin 2010).

• NF X50-010 Contratd’abonnement pour l’entretiendes chaudières à usagedomestique utilisant lescombustibles gazeux(novembre 2007).

LIENS UTILES

• Synasav (Syndicat national de maintenance et desservices après-vente)http://www.synasav.fr/

• Confédération des ramoneurssavoyards :www.confederation-ramoneurs-savoyards.fr

34 Q U A L I T É C O N S T R U C T I O N • N ° 1 2 3 • N O V E M B R E / D É C E M B R E 2 0 1 0

PATHOLOGIE RÉNOVATION

CHAUFFAGE

NOUVELLESCHAUDIÈRES ETANCIENS CONDUITSDE FUMÉE

Le remplacement d’anciens générateurspar des chaudières basse température ou

à condensation, qui constituent aujourd’hui la quasitotalité de l’offre marché, impose la réhabilitation desconduits de fumée existants pour garantir leur étanchéité.À ce jour, des solutions existent pour tous les cas defigure, excepté celle permettant de coupler ventilation etévacuation des fumées en logements collectifs.

TEXTE : MARIE-PIERRE JOUANPHOTOS & ILLUSTRATIONS:POUJOULAT, UBBINK

Photo Poujoulat

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Le marché français du chauffage, en lo-gement individuel ou collectif, est à 80 %un marché de rénovation et la premièreénergie utilisée est le gaz naturel.«Aujourd’hui, nous avons environ 7millions

de clients en chauffage dont 5 millions sont concer-nés par le remplacement de leur chaudière, relatePhilippe Schönberg, responsable de la missionRéglementation technique et sécurité gaz de GDFSuez (1). Il s’agit de chaudières individuelles muralesde 20 à 30 kW qui assurent le chauffage et/ou la pro-duction d’eau chaude sanitaire d’un logement. Cesappareils sont raccordés sur des conduits de fuméeindividuels ou collectifs ou de la VMC Gaz. » Lesnouvelles performances imposées par les régle-mentations thermiques et environnementales exis-tantes et à venir, contraignent les usagers à rem-placer leurs anciennes chaudières par des appareilsde nouvelle génération et notamment par des chau-dières à condensation. Or, le parc ancien à rénoverdispose de conduits de fumée non adaptés aux ca-ractéristiques d’évacuation des produits de combus-tion de ces nouvelles technologies, de par leurconception, leurs matériaux ou leurs dimensions.

Des caractéristiques d’évacuation différentesSchématiquement, une chaudière standard estmoins performante qu’une chaudière basse tem-pérature, elle-même moins performante qu’unechaudière à condensation. Sur une chaudière gazstandard d’ancienne génération, le brûleur éva-cue dans l’atmosphère des fumées très chaudes(140, 160 °C) qui ne condensent pas dans leconduit de fumée, et le seul moteur d’évacuationdes fumées est le tirage thermique. Les conduitsmaçonnés traditionnels sont parfaitement adap-tés à ces produits de combustion. Conçue pour récupérer l’énergie au lieu de larejeter dans l’atmosphère, la chaudière àcondensation optimise ses performances ther-miques jusqu’à 108 % sur PCI (2) pour les plusévoluées. L’eau de retour (refroidie) du circuit dechauffage capte au travers d’un échangeur-condenseur une partie de l’énergie contenuedans les fumées très chaudes et chargées de lavapeur d’eau produite par la combustion du gaz.Au contact de la paroi froide, la vapeur d’eaucontenue dans les fumées se condense surl’échangeur qui récupère sa chaleur. Cette der-nière réchauffe alors l’eau de retour du chauffageet les fumées sont refroidies. Ces fumées froidescondenseront très rapidement dans le conduit defumée qui doit être conçu pour résister à cescondensats et pour les évacuer. « L’eau résultantde la condensation (les condensats) est évacuéevers le réseau de traitement des eaux usées, ajoute

Jean-Louis Prost, directeur des ventes et dudéveloppement chauffage de Poujoulat. Unechaudière murale peut générer 15 litres de conden-sats par jour.».

Une double contrainte« Les produits de combustion des chaudières àbasse température et à condensation introduisentdeux contraintes, développe Cédric Normand,rapporteur du GS 14 « Installations de génie cli-matique et installations sanitaires, section com-bustion», et ingénieur au pôle Évaluation techno-logique au CSTB. D’une part, les fumées froides (40à 80 °C) et humides condensent dans le conduit. Lesmatériaux poreux comme les boisseaux et les jointsne résistent pas à ces condensats. Le conduit sedégrade et perd son étanchéité. Les joints laissentpasser les condensats qui forment des couluresinesthétiques à l’intérieur des logements. D’autrepart, la faible température des fumées réduisantfortement le tirage thermique, la section desconduits existants n’est plus adaptée, surtout dansl’habitat collectif en chauffage individuel, pourassurer l’évacuation naturelle des produits decombustion.» Ce dernier point revêt aussi un aspect sécuritaire,notamment avec les conduits collectifs de typeshunt. En effet, « si l’on remplace plusieurs chau-dières standard par des chaudières basse tempéra-ture ou à condensation sur un conduit collectif, lesfumées peuvent ne plus s’évacuer correctement,constate Philippe Schönberg. Il existe alors un ris-que de refoulement. Or, la sécurité des usagers estnotre priorité. Aussi avons-nous veillé lors de notreparticipation à la rédaction du DTU 24.1 à ce qu’ilsoit impossible de raccorder une chaudière bassetempérature ou une chaudière à condensation surun conduit de fumée maçonné existant tel quel,puisque le DTU définit le dimensionnement desconduits en fonction de la température et de l’humi-dité des fumées.»

Les types de chaudièresSelon le mode d’évacuation des produits de com-bustion et l’admission en air comburant, on dis-tingue trois types de chaudières.Le type A concerne les appareils non raccordés àun conduit de fumée, comme une gazinière parexemple. Il prélève l’air comburant dans la pièceet y rejette ses produits de combustion. Unecuisine équipée de ce type d’appareil doit obliga-toirement être ventilée pour respecter la régle-mentation liée à l’utilisation du gaz. Une entréed’air comburant est située en façade en partiebasse, l’air vicié est évacué en partie haute et par-fois par le coupe-tirage d’un appareil (chaudière)de typeB.

“Les fumées froides d’une chaudière à condensation condensent dans leconduit. Les matériaux poreux comme les boisseaux et les joints ne résistentpas à ces condensats, le conduit se dégrade et perd son étanchéité”

(1) Philippe Schönberg estégalement président de lacommission NF DTU 61.1.

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PATHOLOGIE RÉNOVATION

Classification des systèmes étanchesLa classification des appareils étanches (C1, C2, C3, C4, C5) s’effectue selon la configuration des conduitsd’amenées d’air et d’évacuation des fumées (concentrique, dissocié ou séparé), la position du terminal (horizontalou vertical) et le système (individuel ou collectif) :

Type ConfigurationType C1: appareil installé avec un conduit concentrique, de la sortie de l’appareil jusqu’au terminal. Le terminal horizontal (en façade)

assure l’admission d’air et l’évacuation des produits de combustion. Cette configuration est communément appelée«ventouse horizontale».

Type C3: appareil installé avec un conduit concentrique, de la sortie de l’appareil jusqu’au terminal. Le terminal vertical (en toiture)assure l’admission d’air et l’évacuation des produits de combustion. Cette configuration est communément appelée«ventouse verticale».

Type C4: appareil raccordé à un système 3CE (conduit collectif pour chaudières étanches) par l’intermédiaire de conduits d’amenéed’air et d’évacuation de fumées concentriques, avec un terminal vertical.

Type C5: appareil avec deux conduits séparés. Un premier conduit assure l’admission d’air entre la chaudière et l’extérieur. Un secondconduit permet l’évacuation des produits de combustion à l’extérieur du bâtiment. La sortie des gaz brûlés se fait le plussouvent en toiture mais peut éventuellement s’effectuer horizontalement. Cette configuration est communément appelée«biflux» ou «ventouse séparée».

À noter : Le type C2 n’est plus commercialisé en France.

Le type B vise les appareils raccordés non é-tanches. La chaudière prélève l’air comburantdans la pièce et évacue les fumées à l’extérieurvia le conduit auquel elle est raccordée. On distin-gue les types B22P et B23P dits « en pression »– pour lesquelles la pression générée par le ven-tilateur de la chaudière permet l’évacuation desproduits de combustion dans un conduit de plusfaible section que le conduit existant en toutesécurité –, des autres types à tirage naturel, en« dépression » (B22, B23, B11, B11BS). Ces der-nières, ceci étant, ne représentent quasimentplus rien du marché des nouveaux générateurs.« Le type B constitue la majorité des appareilsinstallés depuis des années, précise PhilippeSchönberg. Leurs fumées chaudes sont évacuéespar des conduits maçonnés dont la conception estrégie par un arrêté du 22 octobre 1969. La plupartdes conduits existants des maisons et des im-meubles sont de ce type. Or, si l’on raccorde sur cesconduits existants des appareils évacuant desfumées plus froides et à tirage naturel, il faut auto-matiquement, soit augmenter le diamètre duconduit, soit sa hauteur, ce qui est difficilement réa-lisable en réhabilitation. De plus, le premier réflexeétant de tuber le conduit pour lui donner les caracté-ristiques d’étanchéité idoines, sa section s’en trouveréduite, ce qui dégrade encore plus l’évacuation

des fumées. » La solution à privilégier est donc d’associer le tubage à une chaudière à pression.Dans le cas, de plus en plus rare, d’un tubageavec installation d’une chaudière à tirage naturel,il faut impérativement vérifier si le tirage est suf-fisant. Si ce n’est pas le cas, il est techniquementpossible d’installer un extracteur en sortie de toi-ture, mais cette solution est coûteuse.Par ailleurs, lorsque les chaudières (type B11)sont dotées d’un coupe-tirage situé au moins à1,80 m du sol, il fait office d’évacuation réglemen-taire d’air vicié de la pièce. «Lors du remplacementd’une ancienne chaudière qui assurait la ventilationde la pièce et l’évacuation des produits de combus-tion, par une chaudière à condensation qui a desrendements beaucoup plus élevés mais n’assurepas la ventilation, il faut solutionner à la fois la venti-lation et l’évacuation des produits de combustion»,insiste Cédric Normand.Le type C concerne les appareils étanches. Ap-parues, entre autres, pour des raisons sécuritaires,ces chaudières fonctionnent indépendamment del’air du local où elles sont installées. Autonomes,elles puisent l’air comburant et rejettent les pro-duits de combustion directement à l’extérieur dubâtiment, généralement au moyen de conduitsconcentriques (deux tubes l’un dans l’autre) débou-chant en façade. Le tube extérieur assure l’apportd’air nécessaire à la combustion, le conduit inté-rieur garantit l’évacuation des fumées. La chaudièreest parfaitement «étanche» vis-à-vis de la pièceoù elle est installée, et notamment des conditionsde ventilation de celle-ci. «Ce principe est totale-ment sécurisant, explique Philippe Schönberg. Iln’y a plus de danger d’intoxication au monoxyde decarbone puisque tout risque de refoulement de gazbrûlés à l’intérieur du logement est écarté. La chau-dière peut s’installer dans une pièce ne comportantpas de fenêtre (cellier, local technique en sous-sol…).Il devient possible de mettre la pièce en dépression,d’y installer la climatisation, une cheminée à foyer

“Si l’on raccorde sur les conduitsexistants des appareils évacuant desfumées plus froides et à tirage naturel,il faut automatiquement, soitaugmenter le diamètre du conduit, soitsa hauteur, ce qui est difficilementréalisable en réhabilitation”

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ouvert, etc. C’est donc cet appareil que nous déve-loppons et qui réhabilite à plus de 60 % les ancienneschaudières qu’il est destiné à remplacer à 100 %.»Le principe étanche repose sur une évacuation«en pression», tout comme les types B22P et B23P.«Les chaudières à condensation existent en configu-ration étanche (typeC) ou non étanche (type B), selonleur désignation et selon que l’on installe ou non unconduit d’amenée d’air», conclut Cédric Normand.Pour autant, 98 % des chaudières à condensationsont de type «en pression» (type C ou B23P).

Le choix des matériauxLes systèmes de réhabilitation de conduit mis aupoint en partenariat avec le Crigen (3) et lesindustriels, ont été réalisés pour permettre auxinstallateurs de poser les seuls appareils qu’ilstrouvent sur le marché. C’est-à-dire les chau-dières basses températures et à condensation,les appareils standard n’ayant plus cours.Indispensables au fonctionnement optimal deschaudières, les nouveaux conduits, sous AvisTechniques, doivent garantir sécurité, étanchéitéet durabilité. Un diagnostic du bâtiment s’imposeafin de s’assurer de la faisabilité d’un change-ment de technologie. Il doit relever s’il existe desconduits de fumée (individuels ou collectifs), ets’ils sont utilisables en réhabilitation (ventilationdu logement ou non). Enfin, avant travaux, undiagnostic du conduit existant doit être réalisé parun ramoneur qualifié.Conçus pour les chaudières à basse températureet à condensation, trois matériaux principaux ré-sistent à l’acidité des condensats: le polypropylène

(PPH), le polyfluorure de vinylidène (PVDF) et l’acier inoxydable 316L avec joints spécifiques. Ilsrésistent à des températures inférieures à 120 °C. « Avec une chaudière basse température, il fautprivilégier du PVDF ou de l’acier inoxydable. D’autresproduits, à base de résines thermodurcissables, sontégalement titulaires d’Avis Techniques », préciseCédric Normand. De son côté, Jean-Louis Prost signale que « les joints qui équipent l’inox rigiderendent le conduit étanche à la pression et à la condensation».

Le conduit individuelCas le plus simple à traiter, le conduit individuelse rencontre en maison individuelle et dans lesimmeubles anciens pour lesquels chaque chau-dière est raccordée à son propre conduit.Si le conduit est inaccessible, il est plus simple del’abandonner et de choisir une chaudière étanchede type C1 pour la placer près d’un mur extérieur,avec un conduit concentrique venant déboucherhorizontalement et directement en façade.Depuis plusieurs années, les fabricants pro-posent des solutions de rénovation réutilisant leconduit existant. Par exemple, les conduits defumées flexibles simple paroi FlexCondens dePoujoulat sont des systèmes de rénovation deconduit vertical droit ou dévoyé. Ils sont adaptésau raccordement des chaudières à condensationétanches (type C3 et C5), en pression (typeB22P/B23P) et en tirage naturel (type B22/B23).La gamme permet de réaliser des tubagescomplets jusqu’au raccordement de la chaudière.Les accessoires assurent l’étanchéité ���

(3) Centre de recherche etd’innovation sur le gazet les énergies nouvellesde GDF Suez.

Le système Flexcondens permetl’utilisation d’un conduit de fuméeindividuel existant pour desservirun appareil à condensationétanche, en pression ou à tiragenaturel : • tuber le boisseau avec le

conduit FlexCondens équipéde ses brides de centrage ;

• poser en partie haute,le terminal avec la plaque definition haute et la manchetterénovation ;

• positionner et fixer le support enbas du boisseau ;

• poser en partie basse, le coudeavec un conduit concentriqueafin de sortir du conduit existantet poser la plaque de finition(Illustrations Poujoulat).

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PATHOLOGIE RÉNOVATION

en partie haute du boisseau et du raccordementde la chaudière, ainsi que la récupération descondensats. Le procédé bénéficie d’un ATecn° 14/07-1132*01 Ext et figure sur la Liste Vertede la C2P de l’AQC. Autre exemple, la gammeChemilux Condensation d’Ubbink pour les chau-dières à condensation de type B, et RoluxCondensation pour les types C3 (ATec n° 14/06-1099 et Liste Verte de la C2P).

Le problème de la ventilationAujourd’hui, « la ventilation haute du local n’est plusréalisable avec les chaudières gaz modernes car elles sont dépourvues de coupe-tirage, expliqueJean-Louis Prost. Par méconnaissance, certainsinstallateurs ont pu remplacer d’anciennes chaudiè-res (type B11, B11BS) par des chaudières étanches,qui ne nécessitent pas de ventilation pour leur fonc-tionnement. Mais en supprimant la ventilation, ilsont créé un désordre qui génère de la condensationdans la pièce et des pathologies afférentes.» Il fautdonc bien dissocier les notions de besoins de ven-tilation de la chaudière et du local. Dédié auxchaudières non étanches et sorti en juillet 2010,« notre procédé Airflue Rénovation répond à unmarché de 2 millions de logements, dans le collectifet en maison individuelle, reprend Jean-LouisProst. Il permet la réutilisation d’un conduit indivi-duel maçonné existant pour desservir des chaudiè-res gaz à condensation B22P, B23P, B32, B33, tout enpréservant la ventilation existante de la pièce. Lachaudière prélève l’air comburant dans le local. Lesfumées jusqu’à 120 °C sont évacuées grâce autubage flexible. L’air vicié du logement remonte dans

l’espace entre le conduit existant et le conduit tubé.Les trois options existantes, grille de ventilation,extracteur ou bouche autoréglable, permettent derépondre aux besoins de la ventilation du local.» Leprocédé, commercialisé depuis quelques mois,est titulaire d’un ATec n° 14/10-1543 et figure surla Liste Verte de la C2P.

En logement collectifLes contraintes sécuritaires sont plus impor-tantes avec les conduits collectifs. «Dans les bâti-ments des années cinquante à soixante-dix, lesconduits shunt assuraient la ventilation du logementet l’évacuation des produits de combustion, expliqueCédric Normand. Pour installer une chaudière àcondensation, et c’est nouveau en terme de solutiontechnique, le conduit existant doit maintenir la venti-lation et avoir une évacuation des fumées qui résisteaux condensats. De plus, le conduit individuel dehauteur d’étage du shunt contribue à empêcher lapropagation d’un incendie d’un étage à l’autre. Or, lessolutions actuellement envisagées pour assurer cesdeux fonctions ne permettraient pas de conserverles caractéristiques existantes du conduit shunt.C’est la raison pour laquelle nous n’avons validéaucune solution à ce jour couplant ventilation et éva-cuation. Pour l’instant, la ventilation doit être traitéeà part, soit par un conduit shunt dédié à la ventilationd’origine et indépendant de l’évacuation des fumées,soit par un conduit individuel inutilisé, soit par uneventilation haute existante en façade».Par ailleurs, un copropriétaire ne peut pas changersa chaudière. Il ne peut ni tuber le shunt, ni instal-ler une chaudière à condensation sur un conduit

Bon à savoirLes conduitscollectifsexistants • Le conduit « shunt »

comprend un conduitcollecteur assurant soitl’amenée d’air, soitl’évacuation commune del’air vicié et/ou desproduits de combustiondes appareils raccordés,de locaux situés à desniveaux différents,et des raccordementsindividuels dont lalongueur correspondenviron à une hauteurd’étage. Le shuntaméliore la sécuritépar rapport au conduit« Alsace ».

• A contrario, le conduit« Alsace » est un conduitcollectif sans départindividuel. Sa constructiona été interdite en raisondes risques d’intoxicationpar refoulements (article 11 de l’arrêté du22 octobre 1969).

Raccordement individueld’une chaudière étanche de typeC3 avec réutilisation du boisseauexistant en maison individuelle etlogements collectifs. Le terminalassure l’alimentation en aircomburant qui transite jusqu’à lachaudière dans l’espace résiduelautour du tubage (Rolux

Condensation Rénolux –

Illustration Ubbink).

Développé avec le Crigen dansle cadre du projet Prebat, Airflue

Rénovation permet d’adapter leconduit individuel existant auxchaudières à condensation tout en maintenant la ventilationexistante du local en logementindividuel et collectif. La ventilation haute de la pièce oùse trouve l’appareil est réaliséepar l’espace annulaire entre leconduit flexible et le conduit defumée maçonné existant. Trois options de ventilation ont étédéveloppées en partenariat avecAtlantic Ventilation (Illustration Poujoulat).

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collectif inadapté aux fumées froides. Il faut que tousles copropriétaires votent en assemblée généralele changement de toutes les chaudières et les tra-vaux de réhabilitation du conduit, ce qui est trèscompliqué, contrairement au bailleur public qui estseul à prendre la décision.

Les conduits collectifs en pression Les conduits collectifs concentriques étanches(3CEp: Conduits collectifs pour chaudières étan-ches) permettent de réutiliser les conduits shuntet « Alsace » dédiés uniquement à l’évacuationdes produits de combustion. Le conduit individuelde hauteur d’étage du shunt est abandonné, et laventilation existante doit être indépendante del’évacuation des fumées. Ils acceptent le raccor-dement de chaudières individuelles étanches àcondensation ou basse température de type C4dont la température de fonctionnement normalest inférieure à 160 °C. Les chaudières étanchesgaz (2 à 6, les shunts comportant 6 chaudières aumaximum) étant raccordées en direct sur lenouveau conduit, cette solution offre la mêmesécurité que dans le neuf vis-à-vis des risquesd’intoxication au monoxyde de carbone. « Notrespécialité est devenue beaucoup plus complexequ’elle ne l’était auparavant, développe Jean-LouisProst. Pour relever le défi de la condensation et àpartir de notre savoir-faire en simple paroi inox,nous avons mis au point le système 3CE P Multi+,un conduit concentrique collectif en inox 316L. Maissurtout, nous avons utilisé la légère pression posi-tive générée par les chaudières pour la réinjecterdans le conduit rendu étanche grâce à des joints à

lèvres. Cela permet d’évacuer les gaz brûlés entoute sécurité dans le conduit intérieur, d’assurerl’amenée d’air comburant dans l’espace annulaire,le tout dans un diamètre extérieur de 20 cm seule-ment. Cette compacité facilite l’intégration en réno-vation de ce conduit 3CE P Multi+ qui peut cohabiterdans une gaine technique verticale avec d’autresréseaux (VMC, EU, EP…).»Le fonctionnement en légère pression (20 à 25 Pade pression effective) implique l’utilisation dechaudières équipées d’un clapet anti-retour surle circuit air-fumée. Il permet aussi la mise enœuvre du conduit avec un dévoiement à 45°, cequi facilite son intégration dans les petits im-meubles collectifs. Le procédé existe en versionintérieure et extérieure (ATec n° 14/10-1599).Le procédé de tubage ou de chemisage FuranFlexde Kompositube permet de traiter les cas particu-liers, tels que les conduits dévoyés ou de formesirrégulières, et ce, dans n’importe quelle section.Le principe consiste à introduire une

Les évolutions futuresAfin de combler un vide en collectif, le Crigen (1) de GDF SUEZ oriente sesrecherches, en collaboration avec les industriels, vers des systèmes capablesd’assurer à la fois la ventilation du logement et l’évacuation des produits decombustion. En cours de développement, des solutions devraient aboutirprochainement. Dans un premier temps, elles s’adresseront uniquement auxbailleurs ou gestionnaires d’immeubles qui sont seuls à prendre la décisiond’un remplacement global des chaudières, a contrario d’un copropriétaire quine peut prendre seul cette décision. (1) Centre de recherche et d’innovation sur le gaz et les énergies nouvelles de GDF Suez.

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PATHOLOGIE RÉNOVATION

chemise souple à base de matériaux composites(résines synthétiques renforcées de fibres deverre) à l’intérieur du conduit existant. En chemi-sage, la mise sous pression de vapeur permet à lachemise souple d’épouser les formes du conduitet après durcissement, de constituer un chemi-sage continu sans joint ni emboîtement, étancheaux fumées et aux condensats. En tubage, la misesous pression permet à la chemise souple de se gonfler afin de constituer un tubage rond ouoblong continu, toujours sans joint ni emboî-tement. La limitation de l’expansion de la mem-brane lors des phases de gonflage et de poly-mérisation est assurée par une membraneextérieure cousue au diamètre désiré.Rigide, ce conduit assure l’évacuation des produitsde combustion des appareils à gaz étanches detype C4 raccordables à un conduit collectif fonction-nant en pression. L’amenée d’air s’effectue dansl’espace annulaire entre la gaine et le conduit exis-tant. En réutilisation de shunt ou « Alsace », ceprocédé permet de desservir un appareil par niveausans nuire au bon fonctionnement et à la sécurité.La mise en œuvre de ce procédé exige un savoir-faire et une expérience professionnelle. Il possèdeun Avis Technique du CSTB en individuel (n° 14/09-1479) et en collectif (n° 14/10-1541).

Entretien et ramonage une fois l’anRécente, la réglementation (arrêté du 15 sep-tembre 2009 et son décret d’application n° 2009-649 du 9 juin 2009) rend obligatoire l’entretienannuel d’une chaudière dont la puissance nomi-nale est comprise entre 4 et 400 kW, mais ne rendpas obligatoire le contrat d’entretien. À noter : leRèglement sanitaire départemental type (RSDT)rendait déjà obligatoire l’entretien des appareilsde chauffage.Le RSDT de 1978 rend obligatoire l’entretien annueldes conduits de fumée. «La chaudière à condensa-tion génère très peu de suie, souligne Jean-LouisProst. L’entretien consistant le plus souvent à uncontrôle de vacuité du conduit, tous nos systèmespermettent au ramoneur de l’ouvrir et de regarder àl’intérieur.» Pour Philippe Schönberg, « le ramonages’applique aux conduits de fumée conformes à l’arrêtédu 22 octobre 1969 et ne concerne pas les conduitsd’évacuation des produits de combustion des sys-tèmes étanches de type C. L’encrassement est infimeet la pression évite tout dépôt de suie.» De son côté,Frédéric Grundmann, président de la Confédéra-tion des ramoneurs savoyards déplore que « lestrois quarts des tubages soient difficiles, voire impos-sible à ramoner et à contrôler parce que les installa-teurs ne mettent pas de trappes de visites dans lescoudes à 90°. Or, les oiseaux arrivent à faire leur nidsur le conduit et un animal mort peut le boucher. Bienque la sortie en façade d’une chaudière étanche nese ramone pas, il est bon de s’assurer que rien nel’obstrue. On peut y trouver un nid de guêpes, voiredes billes ou d’autres objets déposés par des enfantslorsque le débouché est accessible.» �

“Le Règlement sanitaire départementaltype de 1978 rend obligatoire l’entretienannuel des conduits de fumée”

Le 3CE P Multi+ intérieur assure,en logements collectifs, l’amenéed’air comburant et l’évacuationdes fumées de chaudières gazindividuelles étanches type C4équipées d’un clapet anti-retoursur le circuit air-fumée(Illustration Poujoulat).

Le Rolux 3CEp Rénovation permetde raccorder sur un conduitcollectif installé dans un conduitexistant shunt ou «Alsace» etfonctionnant en pression,plusieurs appareils àcondensation gaz de type C4. L'air comburant est prélevé enextérieur via le terminal et estacheminé à chaque appareil parl’espace annulaire du conduit de fumée existant. Les produitsde combustion de chaque appareilsont évacués par le conduitvertical collectif en PPTL viale terminal (Illustration Ubbink).