notice - mines paristech

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- JOURNAL DES MINES. io3. GERMINAL .A.N 13. NOTICE S u n la découverte de l'Emeraudé dans le De'partenzent de Saône-et-Loire, Par M. CHAMPEAUX, SI les analogies peuvent mettre quelquefois sur la voie des découvertes dans les sciences naturelles , c'est particulièrement dans la re- cherche des substances minérales. Celui qui s'y livre ne doit donc jamais négliger aucune des circonstances de gisement qu'offrent ces subs- tances. Ce sont ces circonstances qui peuvent et doivent, jusqu'à un certain point, lui servir de guide , lui faire prévoir quel degré d'in- térêt lui offrira le pays qu'il parcourt, et ce qu'il peut espérer d'y rencontrer. C'est la con- sidération des analogies qui lie l'étude du géo- logue à celle du minéralogiste, et c'est par elles que l'un et l'autre offrent au mineur des leçons utiles , des données précieuses. Il serait si fa- cile de faire mille et mille applications de ce principe, que je m'abstiens d'en citer aucune: Il suit de son importance, que dans la décou- verte d'une substance, on doit observer avec grand soin son gisement noter tous les faits qu'il présente puisque lés phis minutieux eu A. 3

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JOURNAL DES MINES.

N° io3. GERMINAL .A.N 13.

NOTICES u n la découverte de l'Emeraudé dans le

De'partenzent de Saône-et-Loire,

Par M. CHAMPEAUX,

SI les analogies peuvent mettre quelquefoissur la voie des découvertes dans les sciencesnaturelles , c'est particulièrement dans la re-cherche des substances minérales. Celui qui s'ylivre ne doit donc jamais négliger aucune descirconstances de gisement qu'offrent ces subs-tances. Ce sont ces circonstances qui peuventet doivent, jusqu'à un certain point, lui servirde guide , lui faire prévoir quel degré d'in-térêt lui offrira le pays qu'il parcourt, et cequ'il peut espérer d'y rencontrer. C'est la con-sidération des analogies qui lie l'étude du géo-logue à celle du minéralogiste, et c'est par ellesque l'un et l'autre offrent au mineur des leçonsutiles , des données précieuses. Il serait si fa-cile de faire mille et mille applications de ceprincipe, que je m'abstiens d'en citer aucune:Il suit de son importance, que dans la décou-verte d'une substance, on doit observer avecgrand soin son gisement noter tous les faitsqu'il présente puisque lés phis minutieux eu

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6 SUR LA 1:)1COTIYERTL<-

apparence , -sont peut-être ceux dont on Seservira dans la suite avec le plus de succès. De

plus, si l'on veut étudier sous le point de vueorictognostique un pays quelconque, on doitfaire usage de toutes les inductions connues,et si l'on se propose de le décrire , il faut rela-ter tout ce qui leur a paru contraire ou favo-

rable. Sans prolonger davantage ces réflexions,dont personne ne peut contester l'importance,je passe à, l'objet spécial de cette Notice, qui

est la découverte de l'émeraude dans le Dépar-tement de Saône-et-Loire.

J'étais loin de prévoir, il -y a trois ans, lors-

que je trouvai l'urane oxydé, près Marmagne ,

que la même localité m'offrirait un jour Peine

raude , et sur-tout que je serais guidé dans cettedé couverte par la considération de l'analogie.

Je terminai mon Précis historique sur l'Uranede Marmagne , inséré dans le Journal desMines, au Np.. 53, par une annotation re-lative à l'existence, dans le même endroitd'une roche feld-spathique quartzeuse, à con-texture graphique ( granite graphique ).présence de cette roche intéressante fixa depuis

mon attention sur une remarque insérée dansla Description du Béni , journal des Mines,N°. 28, page 29.

cc La gangue la plus ordinaire du. béni (1)D, est le quartz en masse , le feld-spath,

rentes sortes de granites, entre autre celui

(1) On sait que depuis la publication de ce nunéro du

Journal , on a.recounn l'identité du bénii et de l'émeraude.

É' É L'ÉMERAUDE, eté:'qui porte le nom de pierre gra_philUé... Je

bis depuis, dans Pïlistoire des Minéraux deM. Patrin , tome 2, page 34 : cc Le granite

qui forme les parois de ce filon (filon d'éine-raude ) , est ce même granite graphique quisert de gangue aux topazes et aux émeraudesdes monts Ourals. Il semblerait que cettevariété de granite serait une indice de la.'pré=sen.ce de ces gemmesJ'avoue que c'est ce pbssage qui'présénte'ilit

fait, dont dans l'état actuel- de la science';'&4:ne peut rendre raison, et *une réflexion trèSsimple et très-naturelle , qui m'a mis siir-slkvoie de la découverte qui fait l'objet de CetteNotice. Cette découverte n'est donc "paS un.pur effet du hasard, et il, me semble que si elleoffre quelque intérêt, cela doit y contribuerpour beaucoup.

Dans ma dernière tournée dans l'arrondisse-ment d'Autun , Département de Saône---et-L,oire.,.descendant la montagne qui fait face au midiau Village rie Marmagne , et collectant des échan-tillons de ce granite graphique , dont sa penteinférieure est parsemée.,.,robservai , en suivantun ravin peu profond qui la sillonne, des frag,-mens de roches de différentes .grosseurs , com-posés de quartz opaque ou demi-transparent.de foin-spath rouge en très-gros grains , et demica blanc ou jaune en grandes lames. Cesfragmens , qu'il me fut aisé de reconnaîtred'après la simple inspection , pour provenird'un filon de granite, fixèrent plus particuliè-renient mort attention , et cela sur-tout d'aprègl'idée vague qu'ils pouvaient recéler des éme-raudes Bientôt mon espoir fut réalisé ; j'aper

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8 StrRL4DCqUVERT r,çus dans l'un d'eux, ramené à-peu-près àla mi-hauteur de la montagne,. un prisme hexaèdred'un jaune verdâtre, qu'aussitôt je reconnuspour émeraude. Je contin.eai ma recherche, quice jour cessa d'être fructueuse Mais je revinsplusieurs fois sur cette montagne, et c'est dansces différentes courses que j'ai réuni plusieurséchantillons très- caractérisés , et que j'ai re-cueilli sur le gisement de la substance les faitsque je vais bientôt présenter. Une de ces coursesa été faite avec M. Rouilla° , directeur de lafonderie du Creusot. Sa société a contribué àla'rendre, sous tous les rapports, très-intéres-unte et très,agréable. C'est même à lui que jesuiss redevable du cristal le mieux caractérisé,et le seul à sommet parmi tous ceux que j'ai pume procurer. Le don qu'il m'en a fait me lerend très-précieux.

La description minéralogique de l'émeraudede Marmargne ,n'offrant rien qui ne soit déjàconnu, il est inutile de suivre la série des ca-ractères qu'elle présente, je me contenterai defaire connaître ceux qui sans lui être particu-liers , ne sont pas néanmoins essentiels et spé-cgiques à cette espèce minérale.

Je ne l'ai rencontré que sous sa forme primi-tive, qui, comme on sait, est celle d'un prismehexaèdre. Sa couleur varie entre différentesnuances de vert ; elle est vert blanchâtre, vertjaunâtre , et même vert légèrement blan-châtre.

La grosseur des prismes est aussi très-varia-bic; le diamètre moyen est d'un centimètre etdemi , c'est celui du seul cristal à.sornmet qui

L'IMERAUDE etc. - 9ait été trouvé dans Mes courses ; mais jé pos-sède des fragmens., dont les prismes originairesdevaient avoir au. moins trois centimètres. Surquelques-uns de mes échantillons, on voit desstries parallèles entre elles et inclinées à l'axe ;.c'est même ,ordinairement dans le sens de cesstries que se cessent les cristauX , néanmoinson ne doit les - conSidéter que comme un acci-dent particulier car ils ne dénotent nullement

Structure.Enfin plusieurs prismes sont infléchis ; il sern

Lierait qu'ils aient été à demi-fracturés lors-que leur matière était molle. Je les appeleraisgénieutés,suivant l'idée que leprofessertr Haiiyat4o4e à Ge mot dans sa méthode, si l'angle do.fracture ne présentait aucune solution., de con-tinuité dans la substance ; mais ici la chese n'estpas toujours ainsi, il y a lé phis souvent solu-tion de continuité dans la matière . au sommetede l'angle extérieur, et l'intervalle" est renr)lipar du mica. -On trouve aussi quelquefois i.e'sprismes infléchis sans solution de continuité.Dans ceux-ci, comme dans les précédens, l'an-gle formé par les deux parties n'est pas cons-tant, de sorte que cet accident ne peut êtreattribué à la cristallisation. Au reste , il n'estpas,- particulier aux émeraudes de Saône- et-Loire. On peut voir ce que dit .à -ce sujet M. Pa-trin , au tome 2 de son Histoire des illincf-rizzix ,pag,e. 39.

Tous nies échantillons ayant été. ramassés'la surface du soi, furent pendant plus ou Moinslong-tems exposés aux influences, météoriques.Elles se manifestent par une altération plus mimoins sensible., dont on peut même suiyle

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10 StJR LÀ DÉCOÛVEllprogrès. Son premier effet est., je pense , dédétruire peu-àzpeu , par un relâchement dansl'agrégation, la couleur verdâtre qui est celleque je regarde ici .comme originaire , au moinspour la plus grande partie des morceaux. Cettecouleur passe au vert jaunâtre et en même-tems la translucidité se perd insensiblement.Le second effet est de faire disparaître entière-Ment la couleur. La substance dénote dans cet-état une désagrégation plus avancée ; elle estblanche et ne conserve que peu de dureté. Saforme est presque le seul caractère extérieurqui lui reste. Continuant à suivre lesprogrès de'l'altération , on voit le prisme se déformer ,tomber en fragmen.s , et dès lors la structuredu crisal de-vient apparente , puisque ces frag--mens offrent des facettes _parallèles aux pansde la forme primitive. Enfin la désagrégationse complète, et la substance est presque tout-à-fait réduite en une poussière blanchâtre, quel'analyse chimique seule pourrait prouver êtrematière d'émeraude par la présence de la glu-,cine. Quelquefois on aperçoit dans les cristauxà demi-décomposés, des petites lames de mica,ainsi qu'en offrent souvent les feld-spath desroches primitives.

J'ai dit que, c'était à-peu-près à mi-cote dela montagne située au midi de Marmagne , eten suivant un ravin qui la sillonne au levantque j'avais ramassé mes premiers échantillons.J'en ai trouvé depuis sur presque toute la moitiéinférieure de la montagne.

Jusqu'à peu de distance de St.-Symphorienl'émeraude est ici partie constituante d'un gra-nite à gros grains, donties élémens sont le feld-

DE L'i:MERAITDE-, etc. itspath , le quartz, le mica , et auxquels se jointaccidentellement la; tourmaline, et plus rare-ment encore de petits cristaux de grenat. L'exa-men de ce granite portait à .croire que c'étaitune roche à filon, et l'ayant ensuite trouvée enplace, l'observation rue confirma ce que j'a-vais présumé. C'est dans la partie basse qu'existece filon., et il y a été mis à découvert par l'éva-sion des eaux. Là, je n'ai trouve l'émeraudesqiutieon.

très-altérée, même presque en décompo-

On aurait tort de penser que ce filon de gra-nite soit facile à observer, et qu'on puisse aisé-ment le suivre sur une grande surface ; au con-traire , ce n'est qu'avec peine qu'on peut le re-connaître dans les petits ravins qui sillonnentla montagne ; l'émeraude ne s'y présente quetrès - rarement ; il faudrait faire quelquesfouilles pour déterminer, d'une manière. pré-cise et rigoureuse, sa composition , sa natureet sa manière d'être. Néanmoins je suis parvenuà voir à nu, dans différens endroits, les bancsde la montagne qui l'encaissent, ou tout autreanalogue qui pourrait y exister. A la mi-hau-teur de cette montagne, qui, ainsi que je l'aidit, est celle où j'ai trouvé les premiers mor-ceaux d'émeraude, la roche dominante est àcontexture granitique, le feld-spath lui sert dehase; il est Cie couleur rose en petits grains ; lesélémens qui lui sont associés sont , «le quartz,gris demi - transparent , et le mica noir oublanc.

Telle est , à peu de modifications près ,laroche qui se trouve juSque dans la partie la plusélevée. En descendant, ses éléruens prennent

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1 SUR LA DL' couvERTde plus en plus de grosseur ; le feld -spatl1 deâvient plus abondant, le mica moins. Ces chan-gemens déterminent peu-à-peu une contexturegraphique, et dans les parties basses de la mon.tapie cette contexture est très- prononcée. Làroche est alors un Véritable granite graphique,tont à-fait analog-ué , pour son mode de coin-position, à celui trouvé ailleurs, en Corse, enSibérie , etc.

Je pense que quelques détails sur cette rocheintéressante ne seront point déplacés ici quemême ils peuvent et doivent y trouver place ,.puisque le plus souvent c'est dans son voisinageque se trouve à Marmagne le filon aux éme-raudes. Ses élérnens sont le feld- spath et lequartz ; le mica ne s'y trouve qu'accidentelle-ment ; sa présence diminue la contexture gra-phique , et même là fait entièrement dispa-raître , lorsqu'il devient assez abondant, pourinfluer sur la composition de la roché. Lefeld-spath est la matière prédominante, et c'estentre les lames que la matière quartzeuse estinterposée.

Les mollécules feld - spathiques paraissentavoir joui, lors de la formation de la masse,de toute leur tendance à cristalliser ; elles ontdonc déterminé la cristallisation, et les mollé-culessuartzeuses qui ont eu assez de- forceattractive pour se réunir, n'en ont pas eu assezpour former des cristaux. Elles sont restées in-terposées en feuillets minces entre les lames dufeld-spath.

Il suit de cette disposition , que c'est le feld-spath qui doit caracétriser la cassure, et qu'en

DE L'EMERATJDE , etc: 13conséquence cette cassure doit être très-lamel-leuse dans deux sens au moins , puisque c'estun des caractères de cette substance, de pré-senter ,dans deux sens de grandes lames per-pendiculaires entre elles ; cela est en effet con-forme à l'observation ; il suit encore de ce quiprécède, que les formes que présentera la ma-tière quartzeuse, seront déterminées par l'effetde la cassure du feld-spath. Donc, lorsque cettecassure aura lieu dans le sens des lames per-pendiculaires entre elles, les feuillets quartzeuxmis à découvert sur la troisième face, seron t cou-dés à angle droit. Au contraire, lorsque la cas-sure aura lieu dans le sens d'une des bases dufeld-spath et d'un pan de prisme, les feuilletsquartzeux mis à nu sur l'autre face serontcoudés à angle aigu. C'est ainsi que d'après lastructure du feld-spath on peut rendre raisondes formes bizarres par leur régularité que pré--sente dans la roche graphique la matière quart-zeuse. On conçoit au reste que la dispositiondes feuillets de quartz a clet être modifiée parbeaucoup de causes accidentelles; une des prin-cipales est l'intervention du mica. Ce nouvelélément donnant lieu à un nouveau jeu d'affi-nité , a nui à la cristallisation du feld - spath,servi celle du quartz, et il en est résulté unvéritable granite (1). Mais c'est à tort qu'onapplique la dénomination granite à la rochegraphique. C'est un vrai porphyre à base defeld-spath; ce sera si l'on veut un feld-spath en

(1) J'ai déposé dans la collection du Conseil des Minespresque tous les échantillons mentionnés dans cette«Notice.

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14- SUR I.A. iri,couvriursmasse, cristallisé uni à du quartz interposéentre les lames.

Il arrive quelquefois que le quartz disparaîtentièrement par place ; alors le feld-spath restéseul, présente souvent encore une apparence dematière étrangère, ce qui lui donne toujoursune contexture remarquable. Après cette di-gression, je reviens au gisement des émeraudesde Marmagne. Elles sont, ainsi qu'on l'a vu,dans un granite à gros grains qui forme filondans les bancs de la montagne, et qu'on voit ànu dans plusieurs petits ravins situés dans sapartie inférieure. Mais comme d'une part onretrouve des indices d'émeraude sur presquetoute la longueur de cette montagne, entreMarmagne et Saint-Symphorien (i) , que d'au-tre part presque tonte cette étendue offre des.fragmens de granite graphique, on doit en con-clure que ce granite existe en bancs ailleurs que

(1) C'est dans cette même partie, du côté de St-Sympho-rien que j'ai trouvé , il y a quelques années, l'urane oxydé,,Voilà donc sur une très-petite surface deux substances re,marquables, l'urane oxydé et l'émeraude, et une roche dontla structure et le gisement offrira toujours de l'intérêt. Jepourrais mentionner encore ici la tourmaline 3 car de l'autre'côté de la rivière Mesvrin , dans les champs des environs deMartigny , on la trouve en très-gros cristaux engagés dansdu quartz. Avec un peu d'adresse on parvient quelquefoisà dégager les sommets de leur gangue. Enfin le prisme offresouvent aussi ce fuit intéressant , d'être divisé perpendicu,lairernent à l'axe par des zônes quartzeuses. Les montagnes'des environs de Martigny ne présentent plus de granite gra..phique , elles sont constituées d'une autre ordre fie roches,et c'est ici la rivière Mesvrin qui parait former la sépaea-

..

't.i9n des deux teryairp....

DE L'ÉMERAUDE , etc.' 15dans les ravins où on l'observe en place, et queles couches, de la montagne se trouvent cou-pées dans divers endroits par des filons d e rochesgranitiques contenant des émeraudes. Quant àla position de ces couches, j'ai observé que.dans la partie de la montagne, à l'Est, elle està-peu-près Nord-Nord-Est, et l'inclinaison de70 à 8o0. La roche graphique présente quelque-fois des filets de tourmaline aciculaire , maisnulle part des cristaux de forme régulière.Les bancs de ce granite, dans l'endroit oit onles voit à nu , sont séparés par des couchesminces d'une roche micacée, presqu'entière-ment formée 'de mica noir. Enfin, je crois pou-voir assurer, d'après l'examen des localités,qu'à Marmagne le granite graphique ne setrouve pas en bancs Continus, mais que lemême banc peut , dans différens endroits,présenter la contexture qui a valu à la -rochela dénomination graphique.

_ On voit par ce qui précède:, que c'est très-certainement les couches de la montagne situéeentre Marmagne et Saint - Symphorien ,contiennent l'émeraude : mais les filons où setrouve cette substance, sont-ils en grand nom-bre doit-on espérer de la trouver plus puredans ..1a. profondeur ? A ces questions et toutes -autreS de cette .nature on ne peut répondreautrement que par .des présomptions. Il n'ya que des nouvelles recherches, et des fouillesconvenablement suivies, qui pourraient servir4 les résondre..

Je croiS -,(Wil; ne sera pas déplacé de fairele rapprochement des différentes localités

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16 s u r, LA LèCOUVERTtde la France où l'émeraude a été trouvée. 1ien existe trois où sa présence peut être con-testée , et deux où on a découvert des subs-tances qui paraissent s'y rapporter ; mais à l'é-gard de celles-ci , il faudrait, pour être en étatde prononcer affirmativement sur leur nature,être éclairé par l'analyse chimique, la présenceou l'absence de la glucine leverait à cet égardpresque toute espèce de doute. Les trois pre-mières localités sont , en suivant l'ordre desdécouvertes , 1°. au Département de la Haute-Vienne, du côté de Limoges ; ici l'émeraudeest en masse considérable ; elle contient etforme seule des filons dans le terrain primitif.C'est la vraie patrie des émeraudes, si l'on consi--&redans la substance, le volume, la quantitéde la matière plutôt que les variétés de formeset la beautédes couleurs. On sait que c'estau Conseiller des, mines Lelièvrà que l'on: estredevable de cette. découverte.

Entre Marrinigne et St.-Symphorien, ar-rondissement d'Autun , Département de Saôneet-Loire , c'est l'émeraude de cet endroit quifait l'objet de cette Notice.

Au Département de la Loire-Inférieure,près Nantes-, -l'émeraude y a été trouvée très:-

« récemment par M. Dubuisson. ; elle est par-tie constituante d'une roche dont les élémenSprincipaux paraissent être le feld-spath et lequartz.

Les deuX-lodalités douteuses sont:1°. Dans le Département de la Loire, aux

environs de Montbrisson, le minerai ("id, y, ar - . .

e L' emERAUDE 17

eté trouvé par M. de Bournon ,n'a point enacore été eiaminé et étudié avec soin, à causede la petitesse et de la rareté -des cristaux,Le Professeur Haiiy le met dans son Traité,parmi les substances dont on ne connaît' pasassez la nature pour les classer.

2°. Dans le Département de Saône-et-Loireà Sain t Romain-sou s-Gourdon , près le montSaint-Vincent, le minéral qui par sa forme etson facies paraît se rapprocher de l'émeraude,

a été observé par M. Guyton - Morveau. Jevu dans sa collection , et-41 pense qu'il

faudrait en faire l'examen avant de prononcersur sa nature. D'après ce rapprochement desgîtes de l'émeraude en France, on voit que cepays est plus que tout autre la vraie patriede ce minéral.

Si l'on considère le grand nombre de subs-tances intéressantes, qui depuis peu d'annéesque l'on se livre dans notre pays à des re-cherches minéralogiques , ont enrichi notresol , on a lieu d'être étonné de l'heureuxrésultat de ces recherches , et on est très-porté à croire qu'avant peu le territoire fran-çais , qui, sous le rapport minéralogique, pa-raissait inférieur à quelques-unes des. contréesqui l'avoisinent, occupera layremière place,et deviendra pour les étrangers du plus grandintérêt à parcourir et à visiter. On ne satuoaittrop le répéter, si déjà nous sommes riches,que sera-ce , lorsque toutes nos montagnes etnos vallées, toutes nos chaînes premières au-ront été interrogées par des yeux observa-

Volume 18.

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