note de synthese - france diplomatie · document n° 6 : la révolution numérique et emploi...
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DIRECTION GENERALE DE L’A DMINISTRATION ET DE LA MODERNISATION
——— DIRECTION DES RESSOURCES HUMAINES
———
Sous-direction de la Formation et des Concours ———
Bureau des concours et examens professionnels RH4B
CONCOURS EXTERNE ET INTERNE DE SECRETAIRE DES SYSTEMES D’INFORMATION ET DE COMM UNICATION
AU TITRE DE L’ANNEE 2018
EPREUVES ECRITES D'ADMISSIBILITE – 28 ET 29 MARS 2018
NOTE DE SYNTHESE
Note de synthèse, établie à partir d’un dossier à caractère scientifique et technique de vingt-cinq pages maximum permettant de vérifier les qualités d’expression, d’analyse et de synthèse du candidat dans les domaines scientifiques et techniques, ainsi que son aptitude à dégager des conclusions et à formuler des
propositions.
Durée : 3 heures Coefficient : 2
Toute note inférieure à 6 sur 20 est éliminatoire.
SUJET
L’industrie 4.0 influe sur différents aspects de notre société moderne. Cette révolution touche à la fois les aspects technologiques et économiques mais a également des impacts sociaux, politiques et environnementaux et pose aussi la question de la sécurité et l’emploi de salariés à travers le monde. A partir du dossier joint, vous rédigerez une note de synthèse sur l’industrie 4.0. Vous décrirez notamment les enjeux, les risques et les difficultés majeures à surmonter.
Ce dossier comporte 25 pages (page de garde non comprise).
Contenu du dossier
Document n° 1 : L’industrie 4.0 : la 4ième
révolution industrielle sauvera-telle l’industrie
française ?
Document n° 2 : L’industrie 4.0 : comment se protéger contre les cyber-menaces
Document n° 3 : Industrie du futur et cybersécurité
Document n° 4 : Intel donne un coup de pouce aux gants connectés des ouvriers de demain
Document n° 5 : La France doit s’inspirer du projet « Industrie 4.0 » allemand
Document n° 6 : La révolution numérique et emploi
Document n° 7 : Le digital au service de l'usine du futur
Document n° 8 : Le dirigeant d'entreprise doit faire sa 4ème révolution industrielle
Document n° 9 : Le role de l'Etat : Le numerique, enjeu majeur pour la competitivite
Document n°10 : Paroles d'experts BOA CONCEPT - L'industrie 4.0, enjeux, défis et
perspectives
Document n°11 : Qu'est que l'industrie 4.0 par Vinci
L’industrie 4.0 : la 4ème révolution industrielle sauvera-t-elle l’industrie française ?
La situation de l’industrie française est préoccupante : nous accusons un retard d’investissement de l’ordre de 40 milliards d’euros, notre parc de machines a dix ans de plus que le parc allemand, des usines ferment régulièrement…
Face à cette analyse, Emmanuel Macron s’intéresse actuellement au projet industriel allemand, l’« Industrie 4.0 ». Ce concept, qui porte la promesse d’une 4ème révolution industrielle, permettra-t-il de sauver l’industrie française ?
Success for what's next
document n°1
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2 | L’INDUSTRIE 4.0 : LA 4ÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE SAUVERA-T-ELLE L’INDUSTRIE FRANÇAISE ?
L’« INDUSTRIE 4.0 », UN PROJET LANCÉ PAR L’ALLEMAGNE
Le concept d’« Industrie 4.0 » vient d’Allemagne. Il définit une nouvelle organisation des usines, également nommées smart factories ou usines intelligentes, afin de mieux servir ses clients, grâce à une flexibilité accrue de la production et l’optimisation des ressources.
L’« Industrie 4.0 » est un projet industriel, introduit en 2010 à Hanovre lors du salon de la technologie industrielle (« CeBIT »). Il fut officiellement présenté et soutenu par la chancelière Angela Merkel lors du salon de 2012. Il est un projet clé de la stratégie des hautes technologies du gouvernement allemand, dans laquelle sont fortement mobilisées les fédérations professionnelles industrielles.
Parmi les pays européens, la France s’intéresse tardivement à ce concept. En effet, après l’Allemagne, qui a lancé en 2010 le projet Industrie 4.0, le Royaume-Uni s’est mobilisé dès 2011 dans son programme High value manufacturing catapult, suivi en 2012 par l’Italie et sa Fabbrica del futuro. Le gouvernement français a lancé le programme « Usine du futur », en septembre 2013, dans le cadre des 34 plans de la Nouvelle France industrielle. Cependant, la situation de l’industrie française est préoccupante. Emmanuel Macron estime que la France accuse un retard d’investissement de l’ordre de 40 milliards d’euros. Notre parc de machines est évalué plus âgé de dix ans en moyenne par rapport à l’Allemagne. L’ « Industrie 4.0 », qui porte la promesse d’une 4ème révolution industrielle sauvera-t-elle l’industrie française ?
QU’EST-CE QUE L’« INDUSTRIE 4.0 » ?
Le projet « Industrie 4.0 » vise à développer de nouvelles organisations de production sur toute la chaîne de valeur. L’« Industrie 4.0 » est annoncée comme la 4ème révolution industrielle. La 1ère révolution industrielle fut déclenchée dans les années 1780 par la création de la première usine de production mécanisée notamment grâce à l’invention de la machine à vapeur. La 2ème révolution industrielle débuta en 1850, avec l’invention de l’électricité puis de la production de masse. Dans les années 1970, se déclencha la 3ème révolution industrielle, l’ère de la production automatisée avec le développement de l’électronique et les débuts de l’automatisme et de l’informatique industrielle. La 4ème révolution industrielle débute, avec l’internet des objets connectés et le cloud, pour fabriquer des produits grâce à des systèmes intelligents, tels que les systèmes de simulation et les capteurs…
COMMENT FONCTIONNE UNE USINE 4.0 ?
Une usine 4.0 fonctionne selon six principes clés :
• L’usine est virtualisée afin de pouvoir simuler et suivre en 3D les produits, les processus et l’environnement de production,
• Les systèmes sont interopérables : ils ont la capacité de communiquer et d’interagir entre eux,
• Les décisions sont décentralisées : les systèmes cyber-physiques peuvent prendre des décisions de façon autonome,
• L’analyse et la prise de décision s’effectuent en temps réel, grâce à une communication permanente et instantanée,
• Elle est orientée service : maintenance améliorée et offre de nouveaux services,
• Elle est modulaire : elle s’adapte rapidement à une demande changeante.
L’« Industrie 4.0 », un projet lancé par l’Allemagne, auquel la France s’intéresse
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L’INDUSTRIE 4.0 : LA 4ÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE SAUVERA-T-ELLE L’INDUSTRIE FRANÇAISE ? | 3
POURQUOI EST-CE UNE RUPTURE INDUSTRIELLE ?
Notre vie quotidienne a été bouleversée par les smartphones et par internet. Ils nous permettent notamment de communiquer et de partager de l’information avec des personnes ou avec des objets. Pourquoi ne pas adapter ces technologies pour les usines ? C’est l’orientation prise par l’Allemagne avec son projet « Industrie 4.0 ». Constatant la concurrence accrue des pays émergents, notamment de la Chine, l’Allemagne souhaite ancrer sa suprématie, en entrant dans une nouvelle ère industrielle. Il est crucial pour la survie de son industrie que ce soit une véritable rupture, qui lui confère un avantage compétitif dans la durée.
Souvent présenté comme la numérisation de l’entreprise, il faut considérer ce concept de manière plus ambitieuse pour garantir une véritable révolution. Numériser des plans 2D pour la conception, la fabrication et la maintenance n’est aujourd’hui plus suffisant. La virtualisation implique le passage aux modèles 3D pour la conception, la modification du produit et la gestion du processus de production et de maintenance. Par ailleurs,
il est essentiel d’intégrer l’utilisation des objets connectés, le cloud computing, la réalité augmentée, l’impression 3D... Le but est de connecter tous les objets « intelligents » afin qu’ils puissent interagir, en temps réel entre eux et avec les postes de travail.
L’intercommunication entre les différents acteurs et objets connectés de la ligne de production est le point central de l’usine 4.0. Elle permet aux robots et systèmes d’accéder aux données (capteurs, commandes, simulation) en temps réel pour pouvoir réagir le plus rapidement possible à un évènement (incident, modification, non-conformité). L’information en temps réel et les systèmes robotisés vont bouleverser les modes de production et d’organisation de l’industrie manufacturière. Cela impactera tous les métiers, des ingénieurs aux opérateurs de maintenance et modifiera également l’implantation physique des usines.
En conséquence, l’« Industrie 4.0 » constitue une vraie rupture sur trois grandes innovations technologique : la robotique collaborative, l’auto-adaptation des systèmes de production (grâce aux capteurs intelligents et connectés) et le recours à la réalité augmentée.
Les différentes révolutions industrielles
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4 | L’INDUSTRIE 4.0 : LA 4ÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE SAUVERA-T-ELLE L’INDUSTRIE FRANÇAISE ?
CELA SE RÉDUIT-IL À UNE RUPTURE TECHNOLOGIQUE ?
Réduire l’« Industrie 4.0 » à une rupture technologique serait une erreur. Le projet allemand ne s’y trompe pas, en y associant les fédérations professionnelles et les syndicats. Les impacts sur l’organisation du travail, les compétences et les métiers sont très significatifs. En voici quelques illustrations :
• Les processus de fabrication sont simulés dès la phase de conception du produit. Les actes techniques de fabrication et de maintenance à réaliser par les opérateurs sont simulés. En conséquence, l’ergonomie est fortement améliorée, soit par transfert des actes difficiles sur des robots, soit par modification de l’environnement de travail.
• Les opérateurs sont équipés d’objets connectés, tels que des tablettes ou des lunettes qui permettent la réalité augmentée. Ces objets facilitent les opérations de maintenance et le contrôle qualité, par exemple. Le métier d’opérateur comporte de plus en plus de pilotage et de contrôle, et de moins en moins de travail manuel.
• Le rôle du management est renforcé. La prise de décision est décentralisée sur la ligne de production, les outils d’aide au pilotage se développent.
• La coexistence entre les hommes et les machines au sein de l’usine impacte les comportements. Dans un environnement où les robots et les systèmes sont de plus en plus présents, le rôle du manager dans la mise en œuvre et le maintien d’un esprit d’équipe et d’une bonne communication devient essentiel.
• Les compétences évoluent en conséquence : passage du 2D à la 3D, utilisation d’objets connectés, prise de décision. Ces évolutions s’accompagnent de plans de formation et de création de communautés d’expertises, afin d’échanger sur les meilleures pratiques.
En conclusion, l’« Industrie 4.0 » constitue une rupture majeure dans la manière de concevoir et de produire. C’est un projet qui s’appuie sur une réflexion globale mobilisant tous les métiers opérationnels : production, supply chain, engineering, maintenance …, et également les fonctions supports telles que la finance, les ressources humaines, les systèmes d’information, à tous les niveaux de hiérarchie : des chefs d’équipes opérationnels jusqu’au top management.
L’« Industrie 4.0 » constitue donc une opportunité pour la France de renforcer son industrie, et de conserver, voire développer les futurs emplois industriels. C’est une question de survie pour nos pôles de compétitivité tels que l’Aérospatial, l’Automobile, le Ferroviaire… Les principaux acteurs de ces secteurs l’ont compris, et ont déjà lancé des actions en ce sens.
QUELS SONT LES BÉNÉFICES ATTENDUS ?
L’« Industrie 4.0 » vise à rendre le produit à la fois plus attractif et plus abordable pour le client, par le développement de la personnalisation du produit, et la diminution du délai de mise sur le marché, tout en augmentant la qualité, et les services proposés. En résumé, avec « Industrie 4.0 », nous passons d’une production de masse à une production personnalisée à grande échelle et à l’explosion des services.
Le premier bénéficiaire est donc le client. La mise en place de lignes de production modulaires intelligentes permet de personnaliser le produit sans surcoûts ni délai supplémentaire. La qualité du produit est améliorée par la correction immédiate des défauts qui surgissent lors de la fabrication et par l’augmentation des contrôles automatiques. Par exemple, l’intégration d’une puce RFID à tous les composants améliore la traçabilité et le contrôle de la configuration tout au long du cycle de vie. L’analyse de la configuration du produit et de ses données de fonctionnement en temps réel, permet de déclencher de manière autonome, une intervention de maintenance préventive.
C’est une opportunité pour la France de renforcer son industrie, et de conserver, voire développer les futurs emplois industriels.
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L’INDUSTRIE 4.0 : LA 4ÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE SAUVERA-T-ELLE L’INDUSTRIE FRANÇAISE ? | 5
L’entreprise bénéficie également de cette révolution, en interne, par une meilleure communication et coordination entre les métiers. Le système logistique peut anticiper, par exemple, une demande de pièces à partir de capteurs mesurant le niveau de stock et l’avancement de la production. La gestion des données en temps réel accélère la prise de décision des opérateurs mais également des machines qui déclenchent d’elles-mêmes des actions en fonction de leurs informations, et de celles communiquées par les autres machines.
Les employés sont positivement impactés par l’amélioration de leurs conditions de travail. La robotisation a déjà libéré partiellement l’homme des tâches répétitives et pénibles. L’ergonomie sera encore améliorée grâce à des systèmes de préhension
et de positionnement automatiques dans l’atelier qui utilisent les données de la maquette numérique. Il faut cependant voir plus loin et placer les robots et autres automatismes comme des outils au service de l’homme. L’introduction des objets connectés devra s’accompagner de la montée en compétences des opérateurs qui seront plus polyvalents et plus disponibles pour des tâches de monitoring, et de retours d’expérience qui assureront l’amélioration continue des processus.
Enfin, l’impact financier pour l’entreprise est significatif, en raison d’un investissement conséquent, mais également en regard des gains attendus. Airbus, par exemple, envisage une réduction de ses coûts de production de 50%.
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6 | L’INDUSTRIE 4.0 : LA 4ÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE SAUVERA-T-ELLE L’INDUSTRIE FRANÇAISE ?
COMMENT LE METTRE EN ŒUVRE ?
Pour être sur la ligne de départ de cette révolution, il est essentiel de disposer d’un modèle virtuel 3D produit / processus complet et cohérent, entièrement numérisé et partagé entre tous les métiers, ses partenaires et ses fournisseurs. Ce modèle virtuel gère l’ensemble des informations, sur tout le cycle de vie du produit. Il permet la simulation du comportement produit, du système de production, de sa maintenance et des services associés.
Au cœur de ce modèle est situé le PLM (Product Lifecycle Management) qui assure la définition, la gestion et l’accessibilité des informations produits et processus en support de la conception, le MES (Manufacturing Execution System) qui garantit la descente et la remontée d’informations en temps réel en support de la production et la Réalité Augmentée qui permet une assistance pour le contrôle qualité, la maintenance, la réparation ou la formation.
L’intégration des solutions PLM/MES/Réalité Augmentée est un prérequis pour la continuité des modèles virtuels de la conception à la production.
La mise en œuvre d’une usine 4.0 est un projet qui commence par la définition de la stratégie d’entreprise et le partage de celle-ci avec tous les métiers. Un tel projet nécessite en effet un effort collectif significatif qui passe par une vision partagée des enjeux et de la transformation.
Pour aborder cette transformation et assurer le changement, une réflexion approfondie en amont qui prenne en compte toutes les dimensions technologiques, organisationnelles, humaines et financières est nécessaire. L’usine 4.0 a besoin d’outils et d’innovations technologiques, mais également d’ergonomie pour proposer aux différents acteurs internes et externes, un environnement enviable. Pour être un modèle compétitif et attractif, au-delà de l’aspect technologique, c’est l’aspect humain qu’il ne faut pas négliger.
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Success for what's next
Cabinet international de conseil en management, Kurt Salmon offre à ses clients l’ensemble des expertises indispensables pour devenir les leaders de demain. Nous offrons bien plus qu’un simple partenariat à nos clients. Nos équipes s’intègrent en toute transparence au sein de votre structure et développent des solutions innovantes et sur mesure pour résoudre la complexité que le XXIe siècle fait naître chaque jour. Réussir aujourd’hui ne signifie pas réussir demain. Il faut être proactif face à un futur incertain. Ensemble, notre challenge est de faire évoluer les approches stratégiques pour imaginer les entreprises du futur.
Nous appelons cela “Success for what’s next”.
CONTACTS
Alain GALLONIAssocié01 55 24 37 [email protected]
Caroline QUENEDEYDirectrice01 55 24 34 [email protected]
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92521 Neuilly-sur-Seine cedex, France
T +33 (0)1 55 24 30 00 F +33 (0)1 55 24 33 33
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Romain HOUELSenior manager02 51 80 14 12 [email protected]
Rémi BONAZConsultant 01 55 24 35 [email protected]
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Document n°2
6 façons de se protéger contre les cyber-menaces de l’industrie 4.0
Connecter son système informatique industriel avec son réseau informatique traditionnel va
permettre d’être plus agile, efficace et flexible. C’est ce que nous avions dans un précédent article,
en évoquant la nécessité d’une convergence de ces deux systèmes informatiques.
Qui dit plus de connexions, dit “portes ouvertes” à de nouvelles failles de sécurité. D’autant que les
anciens systèmes industriels n’ont pas été conçus avec nos enjeux actuels et sont parfois considérés
comme des îlots distincts du réseau d’entreprise. Ainsi, les systèmes d’automatisation et de contrôle
industriels représentent un risque.
A l’heure où les hackers deviennent plus sophistiques, la transformation digitale de l’industrie va
amener de nouvelles failles de sécurité. Cela représente donc un réel frein pour les industriels
français. Le secteur industriel a en effet des pratiques, politiques et infrastructures faibles en termes
de sécurité.
A l’heure de l’industrie 4.0, voici 6 façons d’anticiper les cyber-attaques.
1) Rédiger une politique de sécurité
De nombreux industriels n’ont pas forcément une politique de sécurité écrite sur papier. Mettez par
écrit ces règles et procédures pour votre usine, en mettant en avant les droits d’accès. Posez-vous les
questions suivantes :
• Qui doit pouvoir accéder à votre réseau ?
• Comment accèdent-ils au réseau (filair, sans fil, station de travail fixe ou mobile, téléphone,
équipement professionnel ou personnel avec le BYOD) ?
• A quelles données peuvent-ils accéder ?
• Qui doit avoir accès à quelle donnée ?
• Qui doit être alerté des différentes connexions ?
Votre politique de sécurité doit également contenir un plan de réponse à un incident, incluant des
procédures pour restaurer des systèmes de production critiques après un incident de sécurité. En
France, les OIV (opérateurs d’importance vitale) sont obligés par la loi de programmation militaire
de 2013 d’établir ces règles.
2) Coordonner cyber-sécurité et sécurité physique
Certains des plus graves dégâts arrivent de l’interne, depuis l’atelier de fabrication. Qu’il s’agisse de
prévenir la levée des stocks, la perte de données ou le vol de la propriété intellectuelle, les
entreprises peuvent bénéficier d’une solution complète de sécurité physique intégrée à leur réseau
industriel, filaire et sans fil. Protégez les données avec des restrictions d’accès physiques comme
des cadenas et de la vidéo-surveillance. Vous pouvez également ajouter des authentifications
d’appareils et des autorisations, avec de l’encryptage.
3) Cartographier les appareils de l’entreprise
Plus vous avez de connexions dans votre environnement industriel, plus vous êtes sujets aux failles
de sécurité. Rien ne peut sécuriser votre réseau intégralement. Pour protéger vos données
industrielles critiques, vous devez entreprendre une démarche globale avec plusieurs couches de
défense : physique, procédurale et digitale (réseau, appareil, applications), pour adresser les
différentes menaces. Commencez par lister et cartographier les différents appareils et logiciels de
votre réseau.
Attention, n’oubliez pas que même si un appareil (un robot ou autre) n’est pas connecté à votre
réseau, cela ne veut pas dire qu’il est complètement sécurisé. Une clé USB endommagée ou
malveillante peut mettre en arrêt votre machine isolée ou générer un incident de sécurité.
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4) Distinguer des zones
Utilisez les standards industriels, comme ISA IEC 62443, pour mettre en place des zones et établir
des schémas segmentant et isolant les différents systèmes de votre réseau. Créez une zone
démilitarisée entre votre entreprise et votre réseau industriel afin de limiter les menaces. Autour du
réseau, les firewalls et outils de détection des intrusions vous aideront à limiter les menaces à
distance. Au sein de votre réseau, utilisez les systèmes DPI (deep packet inspection) dans vos
routers, switches et autres appareils réseau pour détecter les virus, SPAM et autres intrusions.
5) Déployer votre politique de sécurité sur tous vos sites
Si votre entreprise dispose de plusieurs sites de production, vous devez trouver un moyen
d’appliquer et de mettre à jour votre politique de sécurité sur tous vos sites. Les solutions Cisco,
matériels et logiciels, sont utilisées par des groupes industriels internationaux pour gérer leurs
infrastructures, où qu’elles se situent sur une carte. Grâce à une console de gestion centralisée, il est
possible de contrôler à distance la sécurité des sites et de répondre rapidement en cas d’attaques.
6) Contrattaquer aux points d’entrée
L’un des principaux éléments critiques d’une architecture réseau est la bordure du réseau Internet,
où le réseau d’entreprise rencontre l’Internet public. Il s’agit de la passerelle vers le cyberespace.
Tandis que les utilisateurs surfent sur des sites web et consultent leurs emails, vous devez conserver
vos données accessibles et sécurisées. Passer de switches non gérés à des switches gérés va vous
permettre de mieux sécurisés les ports et d’améliorer la visibilité, le contrôle et la sécurité de votre
réseau.
Les industriels qui ont relever le défi de l’industrie 4.0 en implémentant des protections de sécurité nouvelle génération à l’ère de l’IIoT vont gagner en compétitivité. En entreprenant une démarche
globale, combinée par la multiplication des couches de défense, vous pouvez protéger à la fois la
propriété intellectuelle et physique des données des menaces et failles de sécurité, tout en
augmentant la résolution des incidents, réduisant les temps d’interruption et augmenter vos
bénéfices.
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Document n°3
LES EXPERTS DU NUMÉRIQUE, INDUSTRIE DU FUTUR, CYBERSÉCURITÉ |
PUBLIÉ LE 19 JUIN 2015 À 15H05
Les sites de production ont été relativement à l'abri des attaques au cours des dernières décennies.
La situation a changé, affirme Christophe Birkeland, directeur technique en charge de la division
malware analysis chez Blue Coat Systems.
L'interconnexion des systèmes de production est la promesse de gains énormes en matière de
rendement, poussant de plus en plus d'entreprises à ouvrir leurs réseaux. Mais connecter des réseaux
industriels à Internet présente de réelles menaces. Un pirate pourrait s’infiltrer dans l'environnement
de production, qui n’est généralement pas lié avec les systèmes de sécurité, donc pas sécurisé. Le
pirate peut récupérer des données sensibles, manipuler les processus de production ou même saboter
l'environnement de production tout entier. Les dégâts de ce type d'attaque sont bien plus élevés que
ceux d'un piratage classique.
En 2010, le ver Stuxnet a saboté le projet de recherche nucléaire iranien, prouvant qu’un code
informatique peut provoquer des dégâts sur des équipements matériels. En 2014, l’ICS-CERT
(agence américaine chargée de la protection des infrastructures critiques) a été consultée dans 250
cas d’attaques de ce type. Le rapport 2014 du BSI (équivalent allemand de l'Agence nationale de la
sécurité des systèmes d'information) détaille une attaque sur une aciérie allemande. Les pirates ont
infiltré l'environnement de production et causé d'énormes dégâts sur des systèmes de contrôle.
L'INFORMATION, LE POINT CRUCIAL
Les industriels ne doivent pas pour autant renoncer au potentiel offert par l'interconnectivité, mais
les services de sécurité doivent faire en sorte que les réseaux soient reliés à Internet de façon
sécurisée. Ils doivent aussi connaître leurs vulnérabilités, les vecteurs d'attaque et les outils de
piratage.
Des initiatives comme Shodan et honeypot Conpot ICS/Scada peuvent leur fournir ces
renseignements. Le moteur de recherche Shodan permet de rechercher sur le web une grande variété
de systèmes connectés à Internet. Si une recherche montre qu’un de vos systèmes de production est
visible sur Internet, c’est qu’il est mal configuré. Minimiser la visibilité d'un réseau industriel sur
Internet est un premier pas. Mais la recrudescence des menaces complexes (APT), créées sur
mesure pour passer à travers les systèmes de sécurité existants, oblige également les équipes de
sécurité à analyser l'éventail des menaces.
L’initiative honeypot Conpot (pot de miel), consiste à disposer sur Internet des systèmes virtuels
imitant des réseaux industriels non protégés. Une fois en place, le développeur n'a plus qu'à attendre
qu'un pirate attaque le site, et analyser l'attaque étape par étape. Habituellement, rechercher une
anomalie dans son réseau de production est comme chercher une aiguille dans une botte de foin. En
déployant un pot de miel dans son réseau, tous les événements qui atteignent ce terminal sont
susceptibles d'être des "aiguilles" car aucun élément réel n'est censé communiquer avec ce pot de
miel.
Les cyberattaques menées à l'encontre d'environnements industriels sont un phénomène réel. Les
entreprises doivent mettre en œuvre de meilleures pratiques de sécurité.
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Document n°4
Au CeBIT, Intel donne un coup de pouce aux gants connectés des ouvriers de
demain
Sur le stand d'Intel au CeBIT, la start-up allemande Smart Gloves présente un prototype de paires
de gants connectés, à destination des ouvriers. Elle est testée par plusieurs industriels allemands.
Au CeBIT, Intel donne un coup de pouce aux gants connectés des ouvriers de demain
Et si la "technologie à porter" la plus adaptée aux usines était... le gant connecté ? C'est l'intuition de
la start-up allemande ProGlove qui présente au CeBIT de Hanovre un prototype de gants
communicants.
Ce concept est visible sur le stand d'Intel. Et pour cause : le projet a remporté le troisième prix du
concours "Make it wearable" organisé à l'automne 2014 par le géant américain des puces. Depuis,
Intel accompagne la jeune pousse munichoise dans son développement, alors qu'elle est de plus en
plus sollicitée par des acteurs de l'industrie. L'exemplaire de test a été conçu à l'aide du module de
prototypage Edison, l'ordinateur miniaturisé d'Intel.
UN GANT VIBRANT POUR ASSISTER L'OUVRIER
Ce gant doté d'une puce RFID, relié à un bracelet connecté, a plusieurs fonctions. "Il permet de
scanner des pièces directement, ce qui évite de se saisir d'un pistolet, par exemple, explique Thomas
Kirchner, le fondateur de la start-up. Cela permet de gagner 2 à 3 secondes, et dans une usine, le
temps c'est de l'argent !" Le gant peut aussi servir de guide lors de certaines procédures. "On peut
imaginer qu'il vibre lorsque le travailleur se saisit du mauvais objet", poursuit l'inventeur, qui juge
que son approche est plus adaptée à l'environnement industriel que des lunettes intelligentes, par
exemple. "On a déjà beaucoup d'informations à traiter dans un environnement de travail, le gant est
simplement là pour apporter une aide au bon moment."
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Document n°5
La France doit s’inspirer du projet « Industrie 4.0 » allemand
Dorothée Kohler et Jean-Daniel Weisz, du cabinet de conseil Kohler Consulting & Coaching,
suggèrent, à travers « un projet collectif », avec les fédérations professionnelles et les
syndicats, de définir une stratégie de numérisation des usines.
Parmi les 118 recommandations du rapport Lemoine, remis le 7 novembre au
gouvernement, figure, en sixième position, celle « d’élever le niveau d’ambition du plan
industriel “Usine du futur” au même niveau que le programme allemand “Industrie 4.0” ».
Emmanuel Macron, ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique avait déjà
déclaré vouloir revisiter les 34 projets de la nouvelle France industrielle. Une réflexion
s’amorce sur une voie spécifiquement française dans le domaine de l’« usine du futur ».
Qu’en est-il de nos voisins allemands, avec leur stratégie high-tech et le projet « Industrie
4.0 », qui en est issu ? Dès 2006, l’Allemagne s’est interrogée sur le maintien de son
leadership dans les biens d’intensité technologique moyenne et supérieure.
Parallèlement, les entreprises de la nouvelle économie accumulaient des masses de données
sur leurs clients, se positionnant sur les services et les produits connectés et disposant de
capitaux leur permettant de grignoter la chaîne de valeur.
La question posée est bien de savoir qui, de Google et consorts ou de l’industrie allemande,
exercera demain son leadership. Et le gouvernement allemand est bien décidé à remporter la
bataille.
QUATRIÈME RÉVOLUTION INDUSTRIELLE EN MARCHE
Le terme « 4.0 » est explicite : une quatrième révolution industrielle est en marche,
comparable à l’introduction de la machine à vapeur, de l’électricité ou de l’électronique.
Le contrat de coalition entre la CDU-CSU et le SPD, signé le 17 décembre 2013, a d’ailleurs
réaffirmé haut et fort cet objectif de leadership technologique, avec la volonté « d’occuper le
champ Industrie 4.0 de manière active ».
Sans surprise, le sujet des normes pour la digitalisation des usines est actuellement une
préoccupation de premier ordre pour nos voisins.
Faut-il dès lors continuer à regarder « Industrie 4.0 » comme un projet purement technique,
alors que nous assistons à la montée en puissance d'un véritable projet sociétal ?
Une des pièces maîtresses d’« Industrie 4.0 » réside dans la création d'une instance de maîtrise
d'ouvrage, légère et éphémère, l’Union pour la recherche (Forschungsunion), composée de
personnalités légitimes, tant dans le monde scientifique qu'industriel.
Le rôle de cette maîtrise d’ouvrage a été d'impulser un processus de travail en commun pour
problématiser le sujet, le cadrer et émettre des recommandations.
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Depuis sa présentation, en 2011 à la foire de Hanovre, le projet « Industrie 4.0 » s’est
transformé en 2013 en une plate-forme « Industrie 4.0 », financée et pilotée par les trois
grandes fédérations professionnelles de la machine-outil (VDMA), des technologies de
l’information et de la communication (BITKOM) et des industries électriques (ZVEI).
Cette plate-forme coordonne désormais les axes de recherche et les différents projets pilotes.
ANTICIPER LES EMPLOIS DE DEMAIN
Les Allemands en oublieraient-ils pour autant l’aspect social ? C’est bien mal connaître ce
projet, qui associe les syndicats et explore les nouveaux champs de compétences, la
formalisation de nouveaux métiers, les questions d’ergonomie, l’évolution de la formation
professionnelle ou l'emploi des seniors.
Il s’agit d’anticiper les emplois de demain, qui seront créés et maintenus dans ces usines. Et
les syndicats comme DGB et l’IG Metall se sont saisis du sujet avec pour seules certitudes
qu’il y aura besoin d’individus dotés de compétences transversales, entre la mécanique et les
technologies de l’information, et de bonnes qualités relationnelles.
Sur ces points, les syndicats allemands mènent une veille active sur la prise en compte des
besoins d’évolution des compétences.
C’est une vision systémique de l’usine dans sa filière, de la filière dans l’économie et de
l’économie dans la société, que promeut le projet « Industrie 4.0 », avec le rapprochement
croissant de l’internet des objets et de l’internet des services.
Quelle sera dans ce monde la pertinence, déjà bien entamée, d’une distinction industrie-
services ? Certains experts allemands pronostiquent même la fin des frontières entre les
branches, avec une reconfiguration des grandes fédérations professionnelles.
CRÉER UN ÉLAN COLLECTIF
Est-ce notre esprit cartésien, farouchement analytique, qui nous empêche de saisir ces grandes
mutations à l’œuvre, ou bien la conviction que des interventions, par petites touches ici et là,
parviendront à écrire la partition de cette quatrième révolution industrielle ?
Certes, avec « Industrie 4.0 », l’Allemagne ne doit pas seulement « numériser » ses usines.
Elle doit également produire les machines et les robots qui équiperont les usines connectées.
Rien que dans les technologies de l’information et de la communication(TIC), les entreprises
allemandes prévoient d’investir près de 11 milliards d’euros d’ici à 2020.
Dans ce secteur, qui représente 4,2 % de son PIB en 2010, la France est un acteur de poids
avec ses entreprises, petites, moyennes et grandes. Et comme le souligne le rapport Lemoine,
elle peut compter sur la qualité et l’inventivité de ses ingénieurs, de ses mathématiciens et de
ses codeurs.
La révolution numérique va rebattre de nombreuses cartes. N’y-a-t-il pas là des opportunités
fantastiques pour faire grossir des PME et des ETI, initier de nouveaux modes de relation
entre les grands groupes et leurs sous-traitants ?
Cette révolution présente aussi l’opportunité de créer un élan collectif autour d’un grand
projet sociétal. C’est ce que font les Allemands avec l’intégration d’« Industrie 4.0 » dans un
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« Agenda digital 2014-2017 », visant la construction d’une infrastructure à haut débit pour
l’industrie.
PASSER À UN PROJET D'ENVERGURE NATIONALE, VOIRE EUROPÉENNE
En France, le risque est l’éparpillement sectoriel et régional, avec une concurrence entre les
acteurs, une déperdition de ressources et au final une faible responsabilisation de chacun.
Tous les acteurs n’ont pas positionné l’enjeu au même niveau : l’« usine du futur » se réduit
encore souvent à plus de robots ou à l’usine « écologique ».
L'Etat peut donner aujourd’hui un nouvel élan en passant du 34e plan à un projet d'envergure
nationale, voire européenne. Il y a ici matière à surmonter nos incompréhensions culturelles
mutuelles et à s'inspirer du projet « Industrie 4.0 », sans l’ériger pour autant en modèle.
C’est également un enjeu de taille, identifié par le Conseil national de l'industrie : tracer avec
les fédérations professionnelles et les syndicats les grandes lignes d’une stratégie « Industrie
4.0 » pour la France.
La pédagogie sera cruciale pour mobiliser les entreprises françaises et leur permettre de
s'approprier ce défi. Une étude récente menée par la DZ-Bank montre que la digitalisation
n’est pas un thème prioritaire pour près de 50 % des dirigeants du Mittelstand.
Il y a donc un véritable enjeu de mobilisation du tissu économique des PME et des ETI pour
l’« Industrie 4.0 », en France comme en Allemagne !
Le choix n’est pas entre un big bang ou une transformation silencieuse. Il s’agit de construire
et de rythmer un projet collectif, en dessinant une voie originale pour la France. Et d’en
profiter, peut-être, pour relancer la coopération franco-allemande dans une dimension
européenne.
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Document n°6
La révolution numérique menace plus d’un emploi industriel sur dix
Industrie suisse
Alléchante en termes de productivité, Industrie 4.0 remet en question l’emploi de 50 000 Suisses.
L’abcès est enfin crevé à propos des conséquences sur l’emploi en Suisse que pourrait avoir
Industrie 4.0, une révolution du fonctionnement des fabriques dont nous ont largement rebattu les
oreilles Swissmem il y a un an déjà, puis le Forum de Davos en janvier. Mais en s’abstenant bien
d’aborder la question épineuse de la réduction de postes que cette augmentation de la productivité va impliquer.
La donnée manquante a été fournie hier. Sur les 330 000 employés que compte l’industrie suisse
des machines, de l’électrotechnique et des métaux, abrégée MEM, «près de 13% d’entre eux
occupent des postes répétitifs (peu qualifiés), appelés à continuer à disparaître avec Industrie 4.0», a
lâché hier contre toute attente Hans Hess, en fin de conférence de presse. Le président de
Swissmem s’exprimait dans le cadre de la Journée de l’industrie, le plus important rendez-vous
annuel de la branche, qui tient aussi lieu d’assemblée générale. Elle s’intitulait «Allez
courageusement de l’avant».
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Certains en auront bien besoin, de courage, car traduit en nombre de postes, ce pourcentage
correspond à pas moins de 49 500 emplois suisses qui pourraient être biffés avec la montée en
puissance de cette réorganisation de la production et des rapports aux clients.
Déjà 10 000 jobs perdus
L’industrie suisse subirait ainsi une seconde importante saignée, elle qui a déjà perdu 10 000
emplois en une année à cause du franc fort et de la perte de compétitivité qui a fait suite à la levée
du taux de change plancher en janvier 2015.
Du reste, on peut se demander si l’association faîtière ne nage pas en pleine contradiction. Car juste
avant d’articuler ce pourcentage, le président de Swissmem a bien pris la peine de souligner que
«nous avons dans le public une fausse image des conséquences d’Industrie 4.0», et qu’elle «ne
débouchera pas sur une saignée dans l’emploi, même si son implémentation est exigeante».
Une occasion en or
En fait, ces déclarations se comprennent mieux en sachant que pour Swissmem, Industrie 4.0 va
créer in fine de nouveaux emplois et est une chance à saisir pour la Suisse, car son outil de
production est déjà fortement automatisé et elle fonctionne de façon très internationale. «La clé du
succès de cette révolution, ce sont la formation et la formation continue», a martelé hier Hans Hess.
En fait, la Suisse n’a pas vraiment le choix. Comme avec le franc fort, ce n’est qu’en proposant un
service de meilleure qualité, plus complet et complexe, qu’elle pourra compenser ses coûts de
production plus élevés, a relevé Swissmem.
Rappelons qu’Industrie 4.0 correspond à une automatisation encore plus poussée de la production.
Une machine pourra par exemple commander directement auprès d’un fournisseur de pièces de
rechange les éléments dont elle a besoin pour réparer un de ses moteurs endommagé. Ce
développement est rendu possible par les capteurs (de chaleur, de vibrations, etc.) que comptent
toujours davantage les installations, et de systèmes de communications transmettant en temps réel
les informations.
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Document n°7
Industrie
La révolution de l’IoT et de la data est au service de l’usine 4.0. Donnez de l’agilité à votre
outil de production sécurisé, fluidifiez votre logistique de bout-en-bout et facilitez le travail de
vos agents.
La transformation digitale des usines induit de nouveaux enjeux d’efficacité et de
sécurité pour le secteur industriel. L’explosion des échanges de données entre hommes,
machines et produits dynamise et fiabilise la production tout en donnant de la flexibilité
à toute la chaîne industrielle. L’IoT et la data analytics offrent chaque jour de nouvelles
opportunités pour maîtriser, fluidifier et améliorer vos processus de production en toute
sécurité. Donner de l’agilité à votre outil de production sécurisé
Repenser vos process
Améliorer la performance de vos opérations en utilisant le big data vous amène à repenser vos
process. Pour piloter vos actifs en temps réel, vous connectez vos machines pour mieux les
localiser et les superviser. Enfin, vous devez garantir la disponibilité de vos systèmes en
protégeant votre outil de production et votre Système d’Information contre les attaques.
Une sécurité renforcée pour vos activités
L’entrée de vos actifs de production et de vos produits dans le digital est une opportunité pour
consolider la cybersécurité de vos réseaux, de votre SI et des objets et machines dans vos
usines : il n’y a pas d’usine agile et connectée sans sécurité. Comprendre, évaluer et contrôler
les cyber-menaces spécifiques au monde industriel, telle que la sécurité SCADA, est le métier
d’Orange Cyberdéfense.
55% des entreprises déclarent avoir subi une cyberattaque en 2016
« Baromètre Cybersécurité 2017 : où en est l’industrie française ? », Orange Business
Services
Fluidifier votre logistique de bout-en-bout
Traçabilité accrue et logistique améliorée
Pour fiabiliser vos flux externes, vous tracez les produits et matériels entrants et sortants de
vos usines. Vous optimisez votre logistique en localisant vos équipements sur site. Garantir la
fiabilité des échanges avec vos partenaires vous oblige à sécuriser vos flux.
Une gamme complète de solutions
Localiser et connecter un équipement en amont, en aval ou dans vos usines nécessite d’utiliser
des réseaux adaptés (fonctionnalités spécifiques, géographies particulières…). Nous vous
accompagnons dans le choix, le déploiement et l’opération des réseaux répondant aux
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exigences de performance et de qualité de votre supply-chain.
Avec OCEAN, vous gérez vos flottes de véhicules.
1 milliardd’objets connectés dans les usines, soit un volume de données qui explose
Faciliter le travail de vos agents
Mieux collaborer, mieux informer
Pour donner de l’autonomie à vos opérateurs en usine, vous devez leur fournir les moyens de
collaborer plus efficacement. Prévenir immédiatement vos employés en cas de risque est
impératif pour mieux les protéger. Enfin, le développement des compétences de vos
collaborateurs nécessite de nouveaux modes d’apprentissage.
60%des techniciens utilisent leur mobile dans la sphère privée (vs. 5 % dans la sphère
professionnelle)
Etude IDC pour Microsoft, « Observatoire de l’impact du numérique sur le métier des Cols
Bleus », 2015
Une efficacité accrue pour vos équipes
L’efficacité de vos agents de production, de vos agents de maintenance ou de vos équipes
logistiques passe désormais par le numérique. Notre accompagnement centré sur l’expérience
utilisateurs et nos solutions métiers (formulaire en ligne, communications de crise, vidéo
expertise…) vous permettent de concevoir un poste de travail mobile adapté à chaque
situation.
Avec Mobile Threat Protection, vous protégez vos terminaux métiers contre les malwares.
Dynamiser votre offre et développer vos services
18%d’augmentation de la productivité sont prévus avec la digitalisation industrielle.
Réinventer la conception de vos produits
Pour proposer de nouveaux services, vous souhaitez explorer de nouveaux business models en
exploitant l’IoT et le big data. Vous accélérez l’évolution de vos produits en fonction de leur
véritable utilisation et adapter votre production en conséquence.
Enfin, instaurer la confiance numérique avec vos clients nécessite de sécuriser votre relation
avec eux à travers vos produits et vos infrastructures.
Des solutions pour traiter vos données
Nos solutions IoT et big data vous permettent de rester en contact avec vos produits. Grâce à
Flux Vision, vos données accélèrent vos décisions et la connaissance de vos produits. Vous
pouvez analyser leurs conditions d’utilisation afin d’en optimiser la maintenance ou le design.
Elles vous permettent donc de développer de nouveaux services pour vos clients.
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Document n°8
Le dirigeant d'entreprise doit aussi faire sa 4e révolution industrielle
CHRISTOPHE BYS USINE DU FUTUR , RESSOURCES HUMAINES PUBLIÉ LE 17/04/2017
À 12H55
Page Executive a organisé une table ronde sur le thème du leadership au XXI e siècle. Matteo
Guerra, directeur associé de Page Executive livre en exclusivité pour les lecteurs de L'Usine
Nouvelle, une synthèse des conclusions de cette rencontre. Pour lui, le management aussi doit
changer pour s'adapter aux nouvelles évolutions du monde du travail. Il devra notamment apprendre
encore plus qu'aujourd'hui à faire cohabiter dans la durée salariés et indépendants autour d'un
projet.
La 4ème révolution industrielle – ou technologique – impacte profondément l’entreprise dans son
organisation : aplatissement de la hiérarchie, immédiateté de l’information, devoir de transparence
et de réactivité dans un contexte mouvant, globalisé et hautement concurrentiel. Le changement de
rapport au travail oblige par ailleurs à un lâcher prise managérial et appelle des leaders plus agiles,
capables d’incarner une vision tout en laissant une place toujours plus importante aux
collaborateurs.
L’ENTREPRISE 4.0 : UN MODÈLE REVISITÉ
Les modes de production, de stockage, de distribution ont évolué. Ils impliquent de nouveaux
modes de travail par projets, par équipes d’experts agrégées, de plus en plus hors les murs pour
inventer une réactivité plus grande dans les réponses au marché, avec des logistiques et des
processus d’implantations totalement révisés. L’expertise technique et numérique devient
essentielle et les projets se changent en missions pouvant être effectuées par des collaborateurs
externes, des freelances, salariés de SSII, ... Se tourner vers ces profils permet de contourner les
difficultés de recrutement de profils experts rares, d’éviter certaines lourdeurs du code du travail
français et de gagner en flexibilité pour plus de compétitivité (gestion des coûts, réactivité, agilité).
Sans cesse confrontée à des risques de concurrence accrue des jeunes pousses qui peuvent
« uberiser » à tout moment leur modèle économique, les entreprises seront de plus en plus amenées
à placer la gestion de l’actif humain et des talents au centre de leurs préoccupations, comme
l’indiquait le DRH d’Altran Eric Bachellereau récemment lors de la conférence "Quel leadership
dans l'entreprise 4.0 ?". D’autant que la nature des emplois va changer beaucoup plus rapidement
que pour les générations précédentes, obligeant les professionnels à se former tout au long de leur
vie. Recherche constante de spécialisation ou expertise évolutive - car vouée à devenir obsolète
avec les nouveaux outils - seront certaines des clés de ces carrières nouvelle génération. Un aspect
que Clément Monteil, étudiant à l’ESSEC également présent lors de la conférence, a parfaitement
intégré : "Je sais que ma vie sera faite de formation continue et que ma formation actuelle n’est
qu’un passage".
Le dirigeant confronté à de nouvelles approches RH
Parmi les nouveaux défis des dirigeants : la gestion de collaborateurs internes et externes, la
question des salariés en CDI (ressources pérennes de l’entreprise) vs l’expertise projet, temporaire,
de travailleurs indépendants par exemple. Il s’agissait jusqu’ici de conserver et développer les
salariés de l’entreprise, il faut aujourd’hui construire le collectif entre collaborateurs internes et
externes. Or ces derniers peuvent apparaître comme des menaces pour les salariés pérennes de
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l’entreprise. Serons-nous amenés à encourager les salariés aujourd’hui en CDI à continuer de
travailler pour l’entreprise en tant qu’indépendants, pouvant également proposer leurs services à
d’autres structures ?
Cette idée semble en contradiction avec le mouvement actuel : le travail effectué au sein des
entreprises depuis la fin des années 2000 sur la Marque Employeur vise en effet à développer
l’engagement des collaborateurs, à les fidéliser et s’assurer de leur loyauté, dans une optique,
notamment, d’infléchissement du turn-over. Une question se pose : peut-on fidéliser un acteur
externe comme une ressource interne, tout à fait incluse dans l’entreprise et pour laquelle on pense
aujourd’hui même à des plans de développement personnel ? A première vue, le risque de
détachement, de désengagement lié aux "infidélités" d’un freelance qui aurait par exemple plusieurs
employeurs/clients semble réel.
MANAGER NARCISSIQUE TES JOURS SONT COMPTÉS !
La ressource temporaire, qui a de fait conscience de l’échéance, de l’aspect éphémère de la
collaboration, aura probablement un engagement fort avec l’entreprise le temps de sa mission. En
revanche, il est fort à parier que son attachement à celle-ci une fois le projet achevé sera moindre
voire inexistant. Si cette hypothèse semble probable dans la relation avec l’entreprise, comment
s’assurer que la relation d’un élément extérieur avec les salariés de l’entreprise permettra
d’atteindre un niveau élevé de performance ?
Dans les rapports humains qui régissent l’entreprise, le temps peut agir comme un frein ou une
contrainte. Comment créer de la confiance et un semblant d’unité entre les collaborateurs pour
s’assurer d’une performance optimale alors même que les délais sont réduits et que l’on attend des
résultats souvent rapides ? Le concept de bien-être au travail né il y a 10 ans, promu par la Fabrique
Spinoza et désormais mesuré avec des méthodes scientifiques prouvant peu à peu son efficacité
dans les entreprises privées autant que dans le monde associatif ou le secteur public, suffira-t-il à
protéger le modèle et l’ADN d’une entreprise ?
Le leader de l’entreprise 4.0 devra adopter une posture nouvelle, moins égocentrique et dans
certains cas, moins narcissique. Celle d’un leader à la fois inspirant et porteur du changement,
capable de s’effacer devant un collectif fait de ressources diverses et créateur non plus uniquement
de richesse, mais de valeur et de sens pour les collaborateurs.
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Document n°9
Le role de l'Etat
Le numerique, enjeu majeur
pour la competitivite
Par Pascal Faure, Directeur General de la Competitivite, de l’Industrie et des Services (DGCIS)
L’importance du numerique est cruciale pour la competitivite des entreprises de demain, et leur
organisation, leur systeme de production, leurs marches, leur capacite d’innovation, seront dans
presque tous les metiers largement impactes par le numerique, directement ou indirectement. Lors des
assises de l’entrepreneuriat organisees par le president de la Republique les entreprises et experts ont
converge sur ces constats.
Le numerique structure les entreprises de demain
L’environnement dans lequel les entreprises vont evoluer a l’horizon 2020- 2030 sera influence par
plusieurs facteurs qui forgent le cadre de ce qu’on s’accorde a nommer industries et services
intelligents. Parmi ces facteurs, figurent la diffusion des nouvelles technologies, en particulier
numeriques, au sein de la societe, le travail cooperatif, la montee en puissance de productions micro-
industrielles, a la demande et decentralisees, rendue possible par les systemes de production avances.
Cela implique que les entreprises de demain seront polymorphes, transgressant les frontieres classiques
entre services et industries, valeur ajoutee materielle et immaterielle, entreprise technologique et non-
technologique. Qu’elles seront collaboratives et travailleront en reseau avec l’ensemble de leur
ecosysteme (autres entreprises, acteurs institutionnels et sociaux, clients, salaries, citoyens) pour
concevoir, produire et distribuer leurs produits/services - et dans certains cas leur propre energie.
Qu’elles utiliseront les nouvelles technologies, notamment numerique, comme levier de creation de
valeur, meme lorsque l’entreprise n’evolue pas dans le secteur technologique. Qu’elles seront hyper-
connectees aux donnees externes et s’ouvriront pour innover dans une optique de co-creation de valeur
avec les acteurs de leur ecosysteme. Qu’elles seront organisees
suivant une forme moins hierarchique et moins centralisee, sous l’effet des multiples « intelligences
connectees » et des exigences de cooperation des nouvelles generations. Ces modifications sont a l’œuvre des maintenant.
L’emploi, premiere priorite des Francais et du gouvernement, depend de la croissance qui, elle-meme,
depend ultimement de la competitivite des entreprises et de leur productivite. Celle-ci doit donc etre
renforcee, tant dans l’industrie que dans les services, ces derniers etant de plus en plus entrecroises
avec l’industrie, et, par leur poids dans l’economie, majeurs, alors que les efforts de productivite et
d’efficacite y ont ete en moyenne plus faibles en France que dans l’industrie jusqu’a une periode
recente. Simultanement, dans un monde qui continue a croitre - mais ou la croissance est en moyenne
plus forte que sur le territoire national -, il importe d’orienter les outils numeriques en faveur
d’innovations, de produits, qui s’adaptent aux marches a croissance rapide et forte valeur ajoutee, ou qu’ils soient dans le monde. Cela passe, pour les grandes structures, par des reorganisations de chaines
de va- leur, qui conservent dans toute la mesure du possible au territoire national une part importante
de valeur ajoutee et d’emplois. Les etudes convergent pour laisser esperer des gains de productivite significatifs en l’espece.
Cette recherche de productivite et de performance dans l’industrie manu- facturiere et les services lies
ou a forte valeur ajoutee, passe par l’integration et l’exploitation des technologies du logiciel et du
numerique dans les processus de production (capteurs, logiciels de pilotage, simulation, robotique,
objets connectes...). A titre d'exemple, afin d’engendrer des gains de productivite significatifs,
l’informatique dans les usines doit gagner en agilite, en integration, en automatisation et en
intelligence entre les multiples fonctions qui la com- posent. Pour ce faire, beaucoup de solutions
developpees pour l’informatique de gestion peuvent etre adaptees a l’informatique de production
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(PLM, CAO...). Il s’agit donc de developper et adapter les technologies numeriques aux besoins
industriels, ainsi que des projets de demonstrateurs pilotes. Cela concerne egalement la logistique, le
marketing, la promotion des marques, la gestion intelligente et conquerante de la propriete intellectuelle.
Agir a tous les niveaux, individuel, entreprises, filieres, sphere publique
Le numerique permet a fois des gains de productivite au niveau des individus : outils de conception
acces aux grandes bases de donnees (« big data »), gains de cout grace au cloud computing en prenant
garde a sa securisation. Il les permet au niveau des ateliers, des services operationnels des entreprises,
de leur R&D. Il les permet aussi entre entreprises : il s’agit egalement de de-materialiser les echanges,
au niveau de la conception ou de la chaine d’approvisionnement, entre les differents maillons de la
chaine de valeur d'une filiere, ce qui permet d'importants gains de competitivite de l'ensemble de la
filiere, et requiert de ne pas agir isolement mais selon la logique de filieres et de grands projets que
l’Etat, pour sa part en liaison etroite avec les entreprises et les federations professionnelles, a mis en
œuvre.
A titre d’exemple, des projets ambitieux portes par les acteurs importants d’une filiere, a l'image de la
plateforme Boost- Aero pour l'aeronautique, ont fait la preuve de leur efficacite economique et de la
facilite de mise en œuvre par les PME. Les filieres economiques portees par quelques grands donneurs
d'ordre avec plusieurs niveaux de sous-traitance sont particulierement adaptees pour repeter cette
demarche d’utilisation d’outils partages tout au long de la chaine de valeur.
De telles demarches sont aussi a l’œuvre pour la sphere publique, et sont necessaires pour la rendre
plus reactive, alleger les couts administratifs pour les entreprises, et reduire plus globalement le cout
de la sphere publique, a qualite de service au moins egale. Une mutation en profondeur de
l’environnement administratif et reglementaire des entreprises est necessaire pour se preparer a demain.
Il s’agit de permettre l’acces a un espace numerique unifie, de simplifier l’environnement et les
procedures administratives et les rendre plus interactives, d’auditer les delais de reponse des
administrations, de mettre a disposition des entreprises, via les « open data » les informations et
donnees publiques qui leur faciliteront le developpement de produits et de services, et plus
generalement leur developpement tant national qu’international (et sur ce dernier point de mieux
deployer les reseaux mondiaux publics d’intelligence economique au profit des entreprises francaises).
Il s’agit aussi de favoriser l’innovation dans le logiciel, ce a quoi servent et le programme
d’investissement d’avenir, et les poles de competitivite dedies a cet effet. De developper les fablabs.
De developper les usages des TIC et la robotisation dans les PME, en s’appuyant sur les structures
professionnelles.
Il s’agit d’avoir de plus en plus recours, dans le domaine de l’enseignement et de l’enseignement
superieur, aux progres que permet le numerique. Les cours massivement en ligne (MOOCs), sont a cet
egard un enjeu considerable pour l’avenir : la competitivite des entreprises depend ultimement de la
qualite des femmes et des hommes qui les com- posent, de leurs formations initiales et tout au long de
la vie.
Il s’agit egalement d’avoir de meilleurs acces aux capitaux necessaires. A cet egard on voit par
exemple se developper des formes de notation des PME fondees sur des flux de donnees plus
importants que ce dont disposent d’ordinaire les banques, et qui sont de nature a ameliorer la
necessaire confiance. Mais aussi, des operations comme le financement de masse (crowdfunding).
Il s’agit enfin de developper la culture scientifique et technique, cruciale pour disposer, sur le tres long
terme, d’une population bien au fait de l’etat de l’art dans les diverses disciplines, d’en mesurer les
possibilites et d’en reduire les risques, et capable ainsi de repondre au mieux aux attentes et besoins
futurs.
Cet enjeu nous concerne tous. La demarche est engagee par le ministre du redressement productif, au
travers du soutien a un plan industriel relatif a l’usine du futur. Il doit mobiliser chacun comme l’une
des voies majeures pour aider le pays a sortir de la crise, et renforcer la confiance qu’il doit avoir en
son avenir.
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Document n°10
Paroles d'experts BOA CONCEPT - L'industrie 4.0, enjeux, défis et
perspectives
Le concept d’industrie 4.0 est né face à la nécessité d’organiser les nouveaux moyens de
production. Pour participer à la nouvelle révolution industrielle, les acteurs, quels qu’ils
soient, sont obligés de revoir leur modèle économique et d’adopter des procédés tels que la
digitalisation ou la dématérialisation. Jean-Lucien Rascle, président de la société BOA
Concept, nous a fait profiter de son expertise pour éclaircir ce sujet.
Apparu il y a à peine 5 ans, l'industrie 4.0 est un concept dont l'objectif est de permettre la
mise en place d'installations industrielles plus évolutives tout en permettant une gestion plus
efficace des ressources. Il consiste à intégrer de l'électronique, de l'algorithme ainsi que de
l'intelligence artificielle dans des métiers essentiellement mécaniques afin de les flexibiliser.
En plein démarrage, la nouvelle révolution industrielle se caractérisait par la digitalisation et
la dématérialisation. Selon Jean-Lucien Rascle, il n'est pas facile de s'adapter à ces
changements. En effet, l'injection de l'électronique et de l'intelligence artificielle dans le
business model d'une entreprise exige une modification complète de la structure interne de ses
équipes.
Spécialisée dans le convoi modulaire intelligent, BOA Concept est une société qui a pris le
chemin de la digitalisation et qui souhaite entraîner ses clients dans cette voie. Elle cible
essentiellement les entreprises évoluant dans l'e-business et les prestataires logistiques en
pleine croissance ou souhaitant modifier leur mode de travail. Pour se démarquer sur le
marché, la société propose des solutions innovantes en matière de préparation de commandes,
adaptées aux possibilités d'investissement et aux besoins des clients. Son objectif est de
permettre à ces derniers de faire évoluer leurs installations pour qu'ils ne soient plus obligés
de subir les contraintes des installations traditionnelles. Pour améliorer ses services, BOA
Concept envisage de modifier son business model et de privilégier la fonctionnalité. Ainsi, au
lieu de vendre du matériel, elle vendra une fonction ou un service. Consciente de l'importance
de l'intelligence artificielle dans la révolution industrielle, la société sait dans quel domaine se
concentrer pour les années à venir.
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Document n°11
Industrie 4.0 : l'usine du futur sera autonome
Si votre représentation d’une usine rejoint celle de Charlie Chaplin dans son film Les Temps
Modernes, préparez-vous à être surpris par l’industrie 4.0. Ultra-connectée, ultra-moderne et ultra
sophistiquée, l’usine du futur tiendrait plutôt du film de science-fiction.
Usine du futur, industrie 4.0, cyberusine ou usine connectée, peu importe la manière de la nommer,
cette mutation du secteur propose une révolution du process industriel, basée sur les nouvelles
technologies et l’innovation.
Pourquoi ce nom d’industrie 4.0 ?
Parce qu’avant d’en arriver là, 3 révolutions industrielles se sont succédées :
• la première, au XVIIIe siècle, est caractérisée par la production mécanique avec l’utilisation
du charbon, le développement de la machine à vapeur…
• la seconde, à la fin du XVIIIe siècle, permet la production de masse avec l’arrivée de
l’électricité.
• la troisième, au milieu du XXe siècle, permet la production automatisée, avec automates et
robots.
Avec l’industrie 4.0, le secteur entre donc dans sa quatrième révolution, caractérisée par une fusion
entre Internet et les usines. A chaque maillon des chaines de production et d’approvisionnement, les
outils et postes de travail communiquent en permanence grâce à Internet et aux réseaux virtuels.
Machines, systèmes et produits échangent de l’information, entre eux ainsi qu’avec l’extérieur. En
optimisant l’outil de production, les industriels espèrent produire plus rapidement, à meilleur coût et
plus écologiquement.
Une mutation de l’industrie plus qu’une révolution
Les principaux outils nécessaires à cette mise en œuvre de l’industrie 4.0 existent déjà : capteurs,
automates, big data, Internet des objets, cloud computing… Plus qu’une révolution technologique,
l’industrie 4.0 s’apparente plutôt à une réorganisation complète du mode de production avec les
outils existants et donnant une plus grande importance au réseau. Cette nouvelle génération d’usines
a pour objectif de relancer le dynamisme de l’industrie européenne via plusieurs actions :
modernisation de la production, augmentation de la compétitivité, positionnement face aux enjeux
de la mondialisation…
En 2014, le gouvernement a lancé 34 plans pour redynamiser le secteur de l’industrie en France.
Parmi eux, le plan "usine du futur" a pour objectif d’aider à la modernisation de l’appareil productif
des PME.
Concrètement, c'est quoi l’usine du futur ?
Derrière cette organisation se cache une vraie révolution : en étant connectées entre elles, les
machines sont capables de produire intelligemment. Dans les faits, cela se retrouve sur de nombreux
points, par exemple :
• Une production plus flexible qui permet de s’adapter à la demande en temps réel,
• Une traçabilité poussée, qui permet de savoir où et quand a été fabriqué le produit, mais
aussi comment. A cela s’ajoutent des contrôles de sécurité tout au long de la fabrication, qui
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permettent de rappeler un produit en cas de défaillance, de manière ciblée et plus
rapidement.
• Des machines capables de contacter un spécialiste apte à les dépanner à distance, ou pour se
mettre à jour et améliorer leurs performances, grâce à Internet,
• Une scénarisation du cycle de production grâce à laquelle la fabrication est pilotée en
fonction du client et qui est capable de personnaliser le produit (taille, couleur, type
d’emballage…),
• Une optimisation des consommations par l’efficacité énergétique : la production est
optimisée en fonction du coût de l’énergie et de sa disponibilité au cours d’une journée,
lorsqu’elle est moins chère ou lorsque les énergies alternatives sont utilisables. Une mise
hors tension des machines est également effectuée si elles n’ont pas besoin de fonctionner.
Les remontées d’informations peuvent aider à optimiser les consommations et participent
ainsi à l’efficacité énergétique de l’usine.
Ces usines permettront, en plus d’améliorer la sécurité et la santé au travail des collaborateurs, de
valoriser l’humain en lui assignant des tâches à valeur ajoutée.
L’usine du futur par VINCI EnergiesActemium, la marque de VINCI Energies dédiée au process
industriel, participe à optimiser la production, la maintenance ou encore l’efficacité énergétique des
usines. Elle a par exemple mis en place un système d’informatique industrielle qui permet la
réalisation en temps réel, et donc la livraison à la demande, de sièges de voitures. La fabrication
d’un siège est ainsi lancée en même temps que la production du véhicule dans lequel il sera monté,
c’est le « juste à temps ». Actemium a également conçu un logiciel qui permet de virtualiser en 3D
une usine. Les lignes d’assemblage sont dessinées avec les technologies connectées et de
modélisation d’aujourd’hui. L’usine prend forme sous nos yeux. Toute évolution importante (ajout
d’une ligne d’assemblage, d’un élément d’une chaine de production…) est modélisée pour vérifier
sa bonne intégration à l’existant.
Les connexions entre les machines amènent de nombreux défis pour les industriels : pouvoir les
faire communiquer entre elles mais aussi savoir collecter, stocker et gérer les milliers
d’informations provenant de leurs capteurs. Axians, la marque de VINCI Energies dédiée aux
solutions IT, y participe et met en place des infrastructures de télécommunication performantes ou
encore du cloud computing. C’est également elle qui crée, gère et assure la maintenance des réseaux
IP nécessaire à la communication inter-machines.
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