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Note de synthèse 2017 – VERSAILLES 1 VERSAILLES Département Yvelines, Région Île-de-France (88 618 habitants, 1 132 ha, catégorie « ville moyenne ») Éléments de contexte sur la collectivité Versailles est une ville attractive pour son offre de nature (167 m²/habitant), sa richesse architecturale, son commerce de proximité dynamique et le tissu important d'écoles /collèges/lycées et université. En trois ans, plus de 900 logements ont été construits. Son développement urbain modéré et respectueux de la nature bénéficie notamment de : - la récupération d'anciens terrains militaires (ZAC de PION (20 HA) et ZAC de Satory Ouest (230 HA) ; - la récupération d'emprise foncière de l'état (Ancien hôpital Richaud) avec rachat puis vente à un promoteur immobilier et récupération de 3500 m² de jardins ; - la récupération d'anciens réservoirs (appartenant au syndicat des eaux) transformés en jardins publics (Etang Gobert). Deux projets significatifs de ZAC sur le territoire versaillais sont à signaler : - la création de la ZAC de Pion : 20 hectares. Le terrain a été acheté par l'Etablissement Public Foncier des Yvelines au profit de la ville de Versailles en 2016 ; - la création de la ZAC de Satory Ouest sur 230 hectares en 2017. Une dépollution des sols a du être menée. Une piscine naturelle pour le traitement des eaux pluviales a été aménagée, et des mares naturelles créées (dans le cadre de la séquence ERC). La ville de Versailles compte plus de 322 hectares de forêts domaniales, et 109 hectares d’espaces verts. Fig. 1 / Vue sur la ville de Versailles depuis une parcelle surplombant les étangs de Gobert. ©MarieWagner Eléments relatifs à la politique globale de la collectivité en faveur de la biodiversité Versailles a une vocation de Ville jardin / ville nature depuis l’époque de Louis XIV. Engagée depuis 2009 dans des pratiques « zéro phyto », elle est ainsi à la fois héritière de son passé et un laboratoire urbain actif où se pense et se fabrique la ville de demain, se marient harmonieusement ville et nature. La mise en œuvre de l'objectif « zéro-phyto » est une mesure emblématique. Elle s’accompagne de la préservation de la ressource en eau, de plantations d’essences adaptées au changement climatique, du développement des circulations douces (85 km d’itinéraires cyclables), de mesures de protection des espaces boisés (450 hectares en Espaces boisés classés, dont 26 en zone urbaine), agricoles, verts dans les documents d’urbanisme, d’aménagements écologiques (OAP spécifiques à la biodiversité, la nature en ville, la TVB, EVIP,..), de mesures de gestion des cimetières et de programmes de sensibilisation du public au respect de l'environnement. Le règlement du PLU précise à propos des espaces verts que pour toute construction, la moitié se doit d’être en espaces verts, dont la moitié en pleine-terre.

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Note de synthèse 2017 – VERSAILLES

1

VERSAILLES

Département Yvelines, Région Île-de-France

(88 618 habitants, 1 132 ha, catégorie « ville moyenne »)

Éléments de contexte sur la collectivité

Versailles est une ville attractive pour son offre de

nature (167 m²/habitant), sa richesse architecturale,

son commerce de proximité dynamique et le tissu

important d'écoles /collèges/lycées et université. En

trois ans, plus de 900 logements ont été construits.

Son développement urbain modéré et respectueux

de la nature bénéficie notamment de :

- la récupération d'anciens terrains militaires (ZAC de

PION (20 HA) et ZAC de Satory Ouest (230 HA) ;

- la récupération d'emprise foncière de l'état (Ancien

hôpital Richaud) avec rachat puis vente à un

promoteur immobilier et récupération de 3500 m²

de jardins ;

- la récupération d'anciens réservoirs (appartenant

au syndicat des eaux) transformés en jardins publics

(Etang Gobert).

Deux projets significatifs de ZAC sur le territoire

versaillais sont à signaler :

- la création de la ZAC de Pion : 20 hectares. Le

terrain a été acheté par l'Etablissement Public

Foncier des Yvelines au profit de la ville de Versailles

en 2016 ;

- la création de la ZAC de Satory Ouest sur 230

hectares en 2017. Une dépollution des sols a du être

menée. Une piscine naturelle pour le traitement des

eaux pluviales a été aménagée, et des mares

naturelles créées (dans le cadre de la séquence ERC).

La ville de Versailles compte plus de 322 hectares de

forêts domaniales, et 109 hectares d’espaces verts.

Fig. 1 / Vue sur la ville de Versailles depuis une

parcelle surplombant les étangs de Gobert.

©MarieWagner

Eléments relatifs à la politique globale de la collectivité en faveur de la biodiversité

Versailles a une vocation de Ville jardin / ville

nature depuis l’époque de Louis XIV. Engagée

depuis 2009 dans des pratiques « zéro phyto »,

elle est ainsi à la fois héritière de son passé et un

laboratoire urbain actif où se pense et se fabrique

la ville de demain, où se marient

harmonieusement ville et nature.

La mise en œuvre de l'objectif « zéro-phyto » est

une mesure emblématique. Elle s’accompagne de

la préservation de la ressource en eau, de

plantations d’essences adaptées au changement

climatique, du développement des circulations

douces (85 km d’itinéraires cyclables), de mesures

de protection des espaces boisés (450 hectares en

Espaces boisés classés, dont 26 en zone urbaine),

agricoles, verts dans les documents d’urbanisme,

d’aménagements écologiques (OAP spécifiques à

la biodiversité, la nature en ville, la TVB, EVIP,..), de

mesures de gestion des cimetières et de

programmes de sensibilisation du public au

respect de l'environnement. Le règlement du PLU

précise à propos des espaces verts que pour toute

construction, la moitié se doit d’être en espaces

verts, dont la moitié en pleine-terre.

Note de synthèse 2017 – VERSAILLES

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Une ceinture verte d’environ vingt hectares aux

abords de la ville existe grâce au maintien de

liaisons vertes permettant de relier des «points

d’articulation» constitués d’espaces verts boisés

avec création de mares et réouverture du lit d’un

ru.

Versailles dispose d’un patrimoine arboré

conséquent et emblématique dont presque la

moitié en alignement (grandes avenues

conduisant au château). La question de leur

préservation et adaptation est essentielle et

justifie la présence dans les équipes d’un

responsable du patrimoine arboré. Trois bâtiments

de la ville présentent une toiture végétalisée, soit

une surface totale de 1600m². L’intégration de la

biodiversité dans la politique de la ville se veut être

un travail collaboratif. En effet, travaillent en

collaboration : les services de la ville, les

associations naturalistes, l’ONF, les bureaux

d’étude, les services de l’agglomération,

l’architecte des bâtiments de France,…

Fig.2 / Végétalisation des pieds d’arbres.

©MarieWagner

Note de synthèse 2017 – VERSAILLES

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Action présentée dans le chapitre « Aménagement du territoire : démarches de planification en faveur de la

biodiversité » et en lien avec le thème 2017 « Aménager, rénover et bâtir en faveur de la biodiversité » :

La canopée : Création de vestiaires sportifs sur le stade de Porchefontaine

Extrait du dossier fourni par la collectivité :

« Le stade de Porchefontaine est un parc sportif, en

limite de la forêt domaniale de Versailles.

Il était nécessaire de faire de nouveaux vestiaires

pour les rugbymen et les footballeurs.

Le site d’implantation des vestiaires, tout en

longueur s’inscrit dans le relief entre deux niveaux

de terrains naturels et deux aires de sport,

impliquant la création d’un bâtiment singulier

répondant à plusieurs enjeux :

- s’inscrire dans le relief et la végétation très

présente du site et renforcer la présence végétale et

naturelle sur une zone encore très minérale ;

-offrir à tous les publics du parc un nouveau lieu

d’usage.

Les architectes (Agence Bm²) ont enterré

partiellement les vestiaires et réduit leur partie

immergée afin de respecter l’environnement boisé,

laissant l’horizon dégagé. La façade fait échos au

massif boisé, sa teinte verdâtre sombre et son

caractère abstrait confondent le bâtiment avec la

lisière de la forêt située en arrière -plan.

Se voulant être une continuité écologique entre la

forêt, les jardins de particuliers, le parc des Nouettes

et le complexe sportif paysager, ce nouveau

bâtiment semi-enterré s’inscrit dans le paysage avec

sa toiture végétalisée. Il s’agit d’un travail transversal

entre plusieurs directions des services techniques

pour intégrer de la biodiversité sur un bâtiment

enterré, avec une toiture végétalisée.

Le bâtiment a été éco-conçu en étant semi-enterré

(inertie thermique) et conforme à la RT 2012. La

couverture végétale vient renforcer l’inertie

thermique du bâtiment.

Ce bâtiment a été pensé en coût global : matériaux

bruts sans entretien, aucune circulation (locaux

donnant directement sur l’extérieur), accès PMR,

facilité d’entretien avec galerie technique arrière.

Le choix des essences (chênes) a été fait avec

l’agence d’architectes Bm² en lien avec le massif

forestier limitrophe existant. Une prairie fleurie a

été créée pour favoriser les pollinisateurs, ainsi

qu’une bâche de récupération des eaux de pluie de

toiture et d’une cuve de rétention, située en aval de

la construction pour éviter la saturation des réseaux

d’égouts (11 m3).

L’entretien est réalisé par les agents des sports. »

Fig. 3 / La canopée : vestiaire semi-enterré, Parc

sportif de Porchefontaine, ville de Versailles.

©ThibaultSavary

Fig. 4/ La toiture vue du stade de rugby. ©bm²

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Complément des évaluateurs :

L’utilisation de matériaux bio-sourcés n’a pas été

intégrée au projet de construction des vestiaires. Le

bâtiment est en béton, le garde-corps en métal et

non végétalisé. La toiture est composée d’une bande

de sedum sur substrat ayant une épaisseur

inférieure à 5 centimètres au niveau du point haut

de la toiture. Un gazon semé avec quelques arbres

plantés se situe sur la partie accessible au public. Le

feuillage des arbres pourra apporter de l’ombre à la

partie de la toiture en gradin, équipée de bancs en

béton. La partie la plus basse de la toiture est en

pleine terre.

La surface végétalisée de la toiture des vestiaires et

des locaux est de 500m².

Fig. 5/ La toiture végétalisée, vue de profil. ©Cerema

Fig. 7/ La toiture végétalisée, vue de face. ©Cerema

Fig. 8/ Situation de la toiture vue du ciel. ©Cerema

Fig. 6/ Coupe de situation du site de la Canopée.

©Cerema

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Action présentée dans le chapitre « Biodiversité locale : gestion et suivi » et en lien avec le thème 2017

« Aménager, rénover et bâtir en faveur de la biodiversité » :

Transformation des pratiques d’entretien par la végétalisation du cimetière des Gonards

Extrait du dossier fourni par la collectivité :

« Suite au passage au "zéro phyto " dans les

cimetières versaillais en 2009, un travail de

végétalisation des allées et des trottoirs a débuté

afin d’aider les agents des cimetières dans cette

démarche de changement.

Dans un second temps, la direction des Espaces

verts a souhaité augmenter la diversité de ces

plantations et agrémenter le cimetière d’espaces

fleuris et d’espaces plantés d’arbres : la création

d’un arboretum est en cours avec des essences

spécifiques au cœur même des cantons.

Ce cimetière entouré de forêt domaniale, avait sur

sa partie ancienne un aspect extrêmement minéral :

le but étant donc de végétaliser l’intérieur des

cantons, soit par des arbres, arbustes et massifs, soit

par des plantes vivaces.

Le souhait de la ville était de réintroduire de la

biodiversité et de participer à des continuités

écologiques en lien avec les espaces verts existants

(prairies) sur le cimetière et les allées plantées

d’arbres et faire une réelle continuité écologique

entre la forêt et les espaces verts du cimetière.

C’est un travail sur deux fronts qui a été mené :

1) au cœur des cantons : en concertation avec le

service des concessions, la conservatrice des

cimetières a travaillé sur les concessions libres ; dès

que 3/4 des concessions mitoyennes étaient libres,

celles-ci ont été cartographiées (SIG). Un travail sur

plan entre la conservatrice, la paysagiste, le

responsable du patrimoine arboré et le responsable

technique des cimetières a été mené. Le choix

définitif a pu être fait et certaines concessions ont

été interdites à la vente dans le but d’être

végétalisées. Un travail sur l’intégration paysagère

des arbres a pu être effectué, puis le choix des

essences a été fait. La disposition des espaces

plantés d’arbres et de massifs de vivaces s’est faite

définitivement sur le terrain et le budget a été

proposé. Les plantations d’arbres ont été réalisées

par une entreprise (fosse de plantation et plantation

d’arbres/tuteurage). Les plantations des massifs

arbustifs ont été réalisés par les jardiniers des

cimetières, l’ensemble a ensuite été paillé (broyat de

bois issus des déchets verts de la ville). Les plantes

vivaces choisies sont aussi bien des plantes

aromatiques (pollinisatrices) que des vivaces

colorées et odorantes. Le choix des végétaux a été

fait selon la résistance à la sécheresse, la diversité

des essences arboricoles et arbustives, leur

fructification (nourrissage des oiseaux en hiver), leur

floraison (insectes pollinisateurs et création de nids)

et également selon leur esthétique (port, écorce,

feuillaison).

Fig. 9 / Exemple de replantation des concessions

libres ©Cerema

2) Autour des cantons : Auparavant des haies de

thuya de trois mètres de haut les entouraient,

cassant les perspectives et n’apportant aucune

biodiversité. Il a été choisi et cela sur plusieurs

années de supprimer au fur et à mesure les haies de

Note de synthèse 2017 – VERSAILLES

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thuyas malades et de les remplacer par des haies

arbustives champêtres, avec des essences

permettant de trouver graines, brindilles ;des

essences pollinisatrices (douze ruches sont

implantées sur le cimetière des Gonards), ainsi

qu’un paillage systématique des nouvelles

plantations, évitant un arrosage des plantations et

permettant aux oiseaux de se nourrir en hiver.

Ces travaux permettent également de moins faire de

désherbage « classique » entre les sépultures et

apportent une fraîcheur au cœur des cantons non

négligeable par l’ombre portée des arbres, mais

également par l'évapotranspiration des végétaux.

Des inventaires de la flore spontanée, petite faune

et ornithologiques ont été réalisés depuis trois ans :

programme de sciences participatives avec relevés

de papillons (PROPAGE) et de flore spontanée

(FLORILEGES-Prairies urbaines). Bilan 2016 : ce sont

22 espèces de papillons, douze espèces de fleurs

dont des Dorycnium hirsutum et quatre espèces

d’orchidées qui ont fleuri spontanément dans les

cantons ou dans les zones enherbées. Vingt-neuf

espèces d’oiseaux ont été comptabilisées par

l’association des Naturalistes des Yvelines. »

Complément des évaluateurs :

Labellisé EcoJardin, le cimetière des Gonards est

encadré par :

- à l’est, un alignement d’habitations individuelles,

une route puis la forêt ;

- à l’ouest, la forêt ;

- au sud, une parcelle de boisement puis la N12 et au-

delà de nouveau la forêt ;

- au nord, on retrouve un tissu urbain dense, la voie

de chemin de fer et la gare des Chantiers.

Le cimetière est entouré par une enceinte

imperméable de murs de pierres. L’ensemble de la

démarche sur ce cimetière de taille importante avec

des cantons diversifiés est remarquable à plusieurs

titres : choix des essences (locales et diversifiées),

adaptation au contexte spécifique de chaque canton

ainsi que la volonté forte de consacrer des

emplacements de sépulture à la végétalisation.

Certains trottoirs ont été desimperméabilisés, tout

comme des cheminements et des espaces entre les

sépultures. Il existe encore des couloirs étroits entre

les sépultures qui sont rebétonnés régulièrement

pour faciliter la gestion.

Certains espaces situés au sud du cimetière, comme

le cimetière militaire des allemands, ont été laissés

en prairie.

Fig. 10 / Le cimetière militaire des allemands, zone

laissée en prairie. ©MarieWagner

Fig. 11/ Un exemple de la végétalisation du cimetière

des Gonards. ©Cerema

Note de synthèse 2017 – VERSAILLES

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Action 3, présentée dans le chapitre « Biodiversité et citoyenneté » et en lien avec le thème 2017 « Aménager,

rénover et bâtir en faveur de la biodiversité » :

Jardin du partage à Versailles : un lien social entre les différentes populations versaillaises

Extrait du dossier fourni par la collectivité :

« La ville de Versailles a mis à disposition de deux

associations, une parcelle d’espaces verts : “les

Colibris de Versailles” et l’association “SOS accueil”.

Cette parcelle de 1000 m² permet de créer des

potagers bio et favorise le lien social entre les SDF

accueillis quotidiennement par SOS accueil et les

membres des “Colibris de Versailles”. Ce sont par les

échanges de savoir, de plantes et d’expériences que

des liens se sont tissés entre des populations

différentes. La mixité des populations a permis

également d’avoir de la biodiversité au sein des

potagers gérés écologiquement.

Des barbecues hebdomadaires permettent d’avoir

des moments de convivialités entre jardiniers. Un

travail transversal a été fait entre la direction des

familles et solidarités (CCAS) en lien avec le conseil

de quartier et la direction des espaces Verts, pour

associer les deux associations à ce projet. Le Maire a

fait le choix délibéré de mettre à disposition à ces

deux associations, un terrain de 1000 m² en cœur de

ville dans de très brefs délais. Ce terrain fait partie

de la nouvelle ZAC des Chantiers, proche d’un

nouveau parc paysager, lien entre deux quartiers et

visible de tous.

La ville de Versailles a offert un cabanon de jardin,

compost et broyat de bois. Versailles Grand parc a

offert des composteurs et les deux collectivités ont

permis l’installation de composteur sur la voie

publique accessible aux riverains du quartier.

Une inauguration festive a permis à 80 personnes

d’être rassemblées autour des potagers

nouvellement créés.

La communication a été relayée auprès de la presse

locale La parcelle a été plantée de merisiers et

d’érables champêtre, en lien avec le massif forestier

voisin et le jardin des étangs Goberts.

Une petite mare a été créé (Colibris de Versailles),

des plantes potagères ont été plantées, selon les

techniques de permaculture. La récupération d’eau

de pluie est prévue via la gouttière des voisins. Du

compost est fait sur place à partir des déchets des

potagers et des espaces verts environnants.

De nombreux oiseaux, batraciens et insectes

pollinisateurs sont présents sur cette parcelle. »

Fig. 12/Jardin du partage : ville de Versailles en lien

avec les associations 'Les colibris de Versailles' et 'SOS

accueil'. ©VilledeVersailles

Note de synthèse 2017 – VERSAILLES

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Complément des évaluateurs :

Le site n’est pas alimenté par l’eau du réseau, aussi,

la récupération d’eau de pluie des bâtiments voisins

en cours de réalisation est attendue avec

impatience.

Le jardinage est naturel : aucun intrant n’est utilisé,

ni produit phytosanitaire. Le jardin de l’association

des Colibris de Versailles est ouvert à tout public le

samedi matin. Le jardin de « SOS accueil » reçoit

immigrés et SDF. Le lien social avec les Versaillais est

assuré par la localisation même du site (au cœur de

la ZAC des chantiers), l’ouverture à tous, ainsi que

l’organisation de moments festifs et la possibilité

pour les riverains de disposer de l’accès au

composteur. Des maisons à hérissons ont été

récemment installées afin de lutter contre les

limaces.

A noter que sur le territoire de la ville, sont

présentes 530 parcelles de jardins familiaux et

quatre de jardins partagés, soit 6 990 m² d’espaces

cultivables.

Fig. 13/ Le jardin partagé des étangs de Gobert.

©Cerema

Fig. 15/ Maison à hérisson aménagée le long de la

clôture du jardin partagé des étangs de Gobert.

©MarieWagner

Fig. 14/ Une partie du jardin partagé des étangs de

Gobert. ©MarieWagner

Note de synthèse 2017 – VERSAILLES

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Autres actions en lien avec le thème « Aménager, rénover et bâtir en favorisant la biodiversité »

Les étangs de Gobert

Les étangs de Gobert est un site valorisé dans le

cadre du projet de la nouvelle gare des Chantiers,

composé de deux « étangs», le premier appartenant

à la commune et le second au Château de Versailles.

Il s’agit en réalité de bassins artificiels maçonnés aux

parois abruptes. L’inventaire floristique n’a pas

permis de mettre en avant des espèces de milieux

humides, mais une friche arborée. Le site de la

commune a gardé son intégralité et un travail

d’ouverture de clairière avec l’installation d’un long

banc sinueux inspiré des contours d’un étang a été

réalisé, des cheminements ont été mis en place pour

rejoindre la nouvelle gare des Chantiers. On trouve

également sur ce site un belvédère, un city-stade et

un jeu d’eau en circuit fermé (et eau traitée) sur un

parvis imperméable. Le parvis est soumis à des

règles architecturales et patrimoniales (ABF).

Fig. 16 / Cheminement aménagé sur les sites des

étangs de Gobert. ©MarieWagner

Projet « fleurissons nos murs »

Une campagne d’ouverture de trottoir en pieds de

mus sera lancée en septembre. Elle sera basée sur le

volontariat des habitants. La tranchée sera réalisée

par la ville sur 15 cm de large et 40 cm de

profondeur. Les graines, un mélange de mellifères

et d’indigènes, seront fournies par la ville.

Autres actions sans lien avec le thème « Aménager, rénover et bâtir en favorisant la biodiversité »

Objectif zéro pesticide : état des pratiques de la collectivité

La collectivité a une volonté de tendre vers le zéro

phyto depuis douze ans. En effet, en 2005 déjà, tous

les parcs et jardins de la ville était en zéro phyto.

Sont ensuite venus au zéro phyto la voirie en 2006

et enfin les cimetières (18,5 hectares) en 2009.

En 2017, la ville de Versailles ne fait plus d’usages de

produits phytosanitaires hormis sur les espaces à

contraintes, en l’occurrence les terrains de sport. La

ville de Versailles a tenté de réduire les apports de

produits phytosanitaires sur les terrains, et s’est fixé

comme objectif le palier minimal d’un traitement

sélectif par an et par terrain.

Depuis 2013 :

- un traitement sélectif en 2013 ;

- rien en 2014 ;

- en 2015, la prolifération des trèfles, pissenlits,

plantains a amené à faire deux apports malgré les

essais alternatifs évoqués (arrachage manuel des

pissenlits, stress mécanique via débout, déplacage) ;

- en 2016, lutte toujours mécaniquement

(arrachage manuel), dès apparition de ces espèces

(notamment pissenlit et trèfle) mais pour limiter la

prolifération, un nouvel apport de sélectif sur

chaque terrain (sauf Montbauron qui a subi une

année « particulière » avec l'Euro 2016) a été réalisé.

Note de synthèse 2017 – VERSAILLES

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- en 2017, un traitement en local (trèfle et pissenlit)

de désherbant sélectif `Greenor' sur trois terrains

enherbés, soit moins de 10 m² par terrain. Versailles

a mis en place un plan de gestion différenciée, un

plan de désherbage et a adhéré à la charte Zéro

Phyto de contrat de bassin. La ville de Versailles met

également en place des formations zéro phyto et

gestion écologique des cimetières, qui ont déjà

permis de former 550 communes.

Fig. 17 / La végétalisation au cimetière des Gonards.

©MarieWagner

Réhabilitation de l’Hôpital Richaud

L’ancien hôpital Richaud était à l’abandon, une

friche s’était développée sur les espaces non bâtis

du site et le bâtiment a subit plusieurs incendies.

La commune a trouvé acquéreur et un projet de

réhabilitation du site a été mené. L’ancien

bâtiment principal à été réhabilité en

appartements, centre culturel, crèche et

entreprise. Deux nouveaux bâtiments d’habitat

social ont vu le jour de part et d’autre possédant

chacun des allées paysagères. La friche a laissé

place à des vergers palissés de type jardins à la

française, présentant une diversité d’arbres

fruitiers, avec plus de 70 variétés différentes.

Fig. 18/ L’ancien hôpital Richaud réhabilité et ses

vergers. ©Cerema

Fig. 19/ Allée piétonne aménagée à la sortie de

l’ancien hôpital Richaud. ©Cerema

Note de synthèse 2017 – VERSAILLES

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Fig. 20/ Vergers plantés sur le site de l’ancien hôpital

Richaud. ©MarieWagner

Deux jardins particuliers en cœur de ville : le jardin des musiciens italiens et le jardin de Sévigné-Charcot

Le jardin des musiciens italiens est un jardin à

l’anglaise, entretenu et paysager. Une réflexion sur

les essences des haies a été menée pour la

nidification (épineux) et la nourriture (baies) de

l’avifaune. Lors de l’aménagement de ce jardin, les

arbres présents ont été conservés, hormis les

arbres malades. Concernant le jardin de Sévigné-

Charcot, l’ancienne cours d’école a été

réaménagée en jardins familiaux et jardin partagé,

avec une zone de repas avec tables et bancs. Ces

jardins sont gérés par la maison des associations

et se trouve au cœur d’une zone d’habitations

collectives sociales.

Fig. 21 / Le jardin des musiciens italiens ©Cerema

Fig. 22/ Une parcelle de jardin familial au jardin

Cevigné-Charcot. ©MarieWagner

Le parc forestier des Nouettes

Il existe une convention de gestion entre la

commune et l’ONF pour une partie forestière

limitrophe du stade de Porchefontaine. On y

trouve des aires de jeu pour enfants, des espaces

de clairière et une source. La source émerge au

sein d’un petit amphithéâtre maçonné, circule de

manière enterrée quelques mètres pour ressortir

sous la forme d’un ru dont les berges ont été

Note de synthèse 2017 – VERSAILLES

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végétalisées par le service de l’urbanisme. Il

alimente ensuite un bassin de stockage qui

alimente à son tour, après avoir atteint sa capacité

maximale, un plan d’eau. Ce plan d’eau est

régulièrement entretenu du fait de son usage de

pêche, avec la coupe de la végétation des berges.

Les berges sont abruptes et artificielles. On note la

présence d’une roselière en formation et d’un îlot

formé de manière naturelle. Le ru est ensuite

entièrement couvert en ville.

Ce site participe au protocole Florilèges – prairies

urbaines et fait l’objet de fauches tardives. Des

accès sont travaillés en gestion différenciée afin de

renforcer la visibilité des enfants dans les hautes

herbes et l’accès à l’hôtel à insectes. Il n’y pas

d’éclairage sur le parc et il reste accessible à toute

heure, sauf avis de tempête.

Fig. 25/ Le parc forestier des Nouettes.

©MarieWagner.

Fig. 23/ Hôtel à insectes, parc forestier des Nouettes.

©MarieWagner

Fig. 24 / Bois mort laissé au sol au parc des

Nouettes. ©MarieWagner

Note de synthèse 2017 – VERSAILLES

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Les jardins des écoles

La ville a mis en place un accompagnement

pédagogique de certaines écoles sur le thème du

jardin et de la biodiversité. Cette opportunité est

soumise à l’étude des projets pédagogiques sur

trois ans des écoles par l’inspection académique et

la ville. Trois éco-jardiniers animent les activités

qui ont lieu toute l’année.

Les animations ont pour thèmes : la récupération

(compost, eaux de pluie, matériaux), la

« dédiabolisation » des animaux qui font peur

(araignées, chauves-souris, insectes en

général…),…

La ville de Versailles compte quarante-trois

groupes scolaires, et plus de vingt-trois potagers

cultivés en bio, chaque école ayant son potager. Le

jardinage est naturel, permettant ainsi de

sensibiliser les enfants au zéro phyto. L’école Pierre

Corneille a réalisée son potager sur le site d’un

ancien parking désimperméabilisé. Les graines

utilisées sont issus de culture biologique, la récolte

des plantations est ramenée par les enfants à leur

domicile. Divers aménagements sont présents sur

ce potager : récupérateur d’eau de pluie, bac à

compost, maisons à hérisson, nichoirs à

chiroptères et hôtel à insectes. Deux écoles

possèdent également une toiture

végétalisée. Une animatrice est dédiée à

l’animation de ces espaces.

Fig. 26 / Jardin potager de l’école Pierre Corneille

©MarieWagner

Note de synthèse 2017 – VERSAILLES

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Évaluateurs : Julie Larcher, chargée d’études Environnement et Aménagement, Cerema – Isabelle Robinot-

Bertrand, chargée de mission Territoires et Développement durable, Cerema – Laura Albaric, responsable du

pôle Environnement, ville de Saint Germain en laye – Marie Wagner, élève ingénieure écologue, UPMC

Date de la visite de terrain : 27 juin 2017

Personnes rencontrées : Cathy Biass-Morin, directrice des espaces verts, ville de Versailles – Magali Ordas,

maire adjoint à environnement, propreté et qualité de vie, ville de Versailles – Marie-Catherine Poggi,

directrice de l’urbanisme, ville de Versailles – François De Mazière, maire de la ville de Versailles – Leguay,

directeur de la construction, ville de Versailles – Madame Gignoux, directrice des Sports, ville de Versailles –

Bruno Anzieu, animateur, association Les Colibris – Madame Savoie, animatrice, association SOS-Accueil –

Thibaut Petit, chef du service Espaces verts, ville de Versailles – Madame Joudrier, animatrice jardins des

écoles, ville de Versailles – Serge Claudel, directeur généraux des services techniques, ville de Versailles –

Charles Dubreux, responsable du patrimoine arboré, ville de Versailles – Daniel Petit, responsable technique

des cimetières, ville de Versailles – Nadège Begard, paysagiste à la direction des espaces verts, ville de

Versailles