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1 Conservatoire National des Arts et Métiers – 2011/2012 Master en Sciences de Gestion, mention Management, Spécialité Prospective, Stratégie et Organisation FICHE de LECTURE Pour l’UE « Comportements Organisationnels » du Professeur Y. PESQUEUX Présentée par P-A. LE GALLIC 1984 George ORWELL

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Conservatoire National des Arts et Métiers – 2011/2012

Master en Sciences de Gestion, mention Management,

Spécialité Prospective, Stratégie et Organisation

FICHE de LECTURE

Pour l’UE « Comportements Organisationnels » du Professeur Y. PESQUEUX

Présentée par P-A. LE GALLIC

1984

George ORWELL

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Sommaire

Biographie de l’auteur 3

Postulats 4

Hypothèses 4

Démonstration 5

Résumé de l’ouvrage 9

1ère partie 9

2ème partie 15

3ème partie 19

Principales conclusions 22

Actualité de la question 24

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Biographie de l’auteur :

George Orwell de son vrai nom Eric Arthur Blair, est né le 25 juin 1903 à Motihari en Inde. Eric a une grande sœur, Marjorie, et une petite sœur, Avril.

Eric est encore jeune, lorsque sa famille déménage en Angleterre. Il y fréquente les internats St Cyprian puis le très prestigieux collège d’Eton. Scolairement médiocre, il n’accède pas à l’université. Il rejoint les rangs de la police impériale britannique stationnée à Burma en Inde. Très vite, il n’aime pas la police et désapprouve les méthodes souvent brutales du système impérial. Il démissionne après 5 ans de service.

Orwell décide d’entamer une carrière d’auteur et s’en va vivre dans les chambres de Londres puis de Paris. Sans ressources, il mena à Paris une existence de Clochard avant de devenir plongeur dans un restaurant.

Ses premiers articles professionnels furent publiés en 1928, il fit débutât sa carrière en écrivant des articles et des critiques. Il fut un travailleur consciencieux et produisit un volume incroyable d’écrits divers.

Il se met en tête d’explorer les bas-fonds de la société anglaise, partageant la vie des vagabonds et des clochards, tantôt quelques jours, tantôt une semaine ou deux.

En 1931, il finit sa première nouvelle « La vache enragée » ou il décrit la vie de vagabond à Paris et à Londres.

Sa prochaine nouvelle, “Une histoire Birmane”, est inspire sur ses expériences à Burma. En 1935, il publie “La fille du pasteur” puis “Et vive l’Aspidistra” en 1936.

Il entreprend des recherches sur le chômage et la pauvreté dans le nord de l’Angleterre où il passe plus de deux mois à étudier les conditions de vie des mineurs. Ce qu’il y découvre a un impact profond sur lui. Il commence alors à développer des idées socialistes. A son retour, il écrit son premier succès, « Le quai de Wigan », 1937.

Orwell est très préoccupé par le fascisme et ses menaces sur les libertés qui commencent à ronger l’Europe. Quand la guerre civile éclate en Espagne, il part se battre contre les fascistes. A son retour en 1938, Orwell écrit « Hommage à la Catalogne », basé sur son expérience de la guerre. Son prochain ouvrage sera « La ferme des Animaux » qui sera son premier vrai succès majeur.

En 1945 Sa femme, Elieen, meurt d’un arrêt cardiaque à la suite d’un cancer foudroyant. Orwell, dévasté se met en retrait de la société et écrit son chef d’œuvre « 1984 » publié en 1949.

Ses fragilités pulmonaires qui l’ont suivi toute sa vie, viennent à bout de lui après une grave tuberculose. Il passe ses dernières années à l’hôpital. Il meurt le 21 janvier 1950.

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Postulat

Alors que l’utopie dépeint un système idéal, dans lequel l’Etat assure le bien être de son peuple, et donne l’image d’un modèle politique exemplaire, la contre-utopie, elle, correspond à un contre-exemple.

On peut qualifier le roman 1984 de contre-utopie puisqu’il décrit un système totalitaire, marquée par la souffrance, la haine, la peur et l’absence de tout espoir.

Orwell qui a été contemporain du nazisme et du stalinisme imagine un totalitarisme absolu, qui ne contrôlerait plus seulement les actes mais surtout les esprits, et avec eux la mémoire, et donc la vérité, la science et l'histoire.

La société imaginée dans 1984 représente pour l’auteur, une dérive du monde possible du monde réel en 1948.

Avec 1984, George Orwell met en garde ses lecteurs de ce que les être humains sont capables de produire comme modèle politique.

1984 a pour ultime but, de nous faire prendre conscience de l’inestimable prix de la liberté.

Hypothèses:

Une première analyse permet de mettre en perspective les hypothèses qui se dégagent de la lecture transversale de l’ouvrage.

L’hypothèse principale est :

� Une société « moderne », peut facilement sombrer dans le totalitarisme 1984 peut donc être vu comme une tentative de théorisation du totalitarisme puisqu’il met en lumière les principes fondateurs du totalitarisme. Les rouages d’un système pervers sont ici décris très clairement

Cette hypothèse se décline en trois volets :

� La deshumanisation de la société � La propagande et ses outils � Le contrôle du temps

La seconde hypothèse est :

� Aucun espoir possible dans un régime totalitaire, l’homme ne peut plus

rien pour améliorer sa condition.

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Démonstration :

Le passage vers le totalitarisme peut se faire très facilement. Cela commence par une deshumanisation de la société :

La société décrite dans « 1984 » est le résultat d’un travail de déshumanisation qui a commencé avec la révolution une vingtaine d’années plus tôt. Pour contrôler la société à 100%, le parti s’est vite engagé dans un travail de sape des relations entre les individus. Ce travail a commencé en exacerbant les tensions et en accentuant les distinctions entre les différentes classes de la société.

Une société, trois classes :

Dans le roman, la société est divisée en 3 classes bien distinctes :

-Le « parti intérieur » pour commencer, correspond à la classe politique. Ils vivent dans de beaux quartiers et ont le droit à de magnifiques appartements. Cette classe profite de ses avantages pour s’accaparer les richesses du système. Ils sont 6 millions soit 2% de la population totale d’Oceania.

-Le « parti extérieur » dont la majorité des personnages du roman font partie. Ils portent une combinaison bleue. C’est la catégorie la plus surveillée car ils sont « les mains » du « parti intérieur ».

-Les prolétaires sont la troisième classe dite inférieure. Ils sont assimilés à des animaux et sont maintenus dans un état tel qu’ils ne représentent aucune menace pour le système. Ils représentent 70% de la population d’Océania.

Le premier facteur de déshumanisation est la distinction très nette entre les trois classes. Il est interdit pour des personnes n’appartenant pas à la même classe de

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tisser des liens entre eux. Le but est de créer de la méfiance et de l’incompréhension entre les individus.

L’abolition des liens et des sentiments individuels

Le parti a crée ici une société ou les liens affectifs sont abolis. Il est interdit d’entrer chez les autres ou bien même de créer une intimité amicale ou bien même familiale.

L’endoctrinement est si profondément ancré qu’il est fréquent que des enfants dénoncent des comportements suspects de leurs parents. Cela illustre l’état des liens dans les familles…

L’objectif du parti est de diviser pour mieux régner.

Les relations entre les individus sont dénaturées par l’omniprésence du parti.

La suspicion, le contrôle, la délation font que toute forme de lien est quasi impossible.

L’objectif du parti est aussi de supprimer les sentiments individuels au profit d’un sentiment collectif uniformisé et facilement contrôlable.

Les régimes totalitaires fonctionnent sur une hypertrophie du pôle collectif par rapport au pôle individuel et sur une haine de la différence sociale.

Le monde inventé par George Orwell ne laisse aucune place à l’individu qui est sacrifié au profit de la collectivité. Il s’agit pour le Parti intérieur de faire disparaître toute vie privée qui nuit à l’extension de son pouvoir.

L’invention du télécran, cet écran que l’Océanien regarde et qui le surveille en retour est l’instrument qui permet l’anéantissement de la vie privée. Puisqu’il n’existe que peu d’endroits où l’homme est à l’abri de la surveillance du télécran, l’Océania est une société où l’individu ne se trouve jamais seul : « avec le développement de la télévision et le perfectionnement technique qui rendit possible, sur le même instrument, la réception et la transmission simultanée, ce fut la fin de la vie privée ».

À cette disparition de la vie privée s’ajoute l’impossibilité pour l’individu de penser par lui-même et de cultiver une vie intérieure, car toute pensée hétérodoxe, appelée « crime par la pensée », est susceptible d’être interceptée par la « Police de la Pensée ».

Pour se prémunir de penser par eux-mêmes, ce qui pourrait entraîner la naissance d’une pensée dangereuse, les Océaniens pratiquent l’arrêtducrime : « l’arrêtducrime » c’est la faculté de s’arrêter net, comme par instinct, au seuil d’une pensée dangereuse. Il inclut le pouvoir de ne pas saisir les analogies, de ne pas percevoir les erreurs de logique, de ne pas comprendre les arguments les plus simples, s’ils sont contre l’ « Angsoc ».

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La disparition de la vie privée et de toute pensée créative entraîne la dilution presque totale de l’individu dans la collectivité qui a pour conséquence l’exacerbation du pouvoir de la collectivité qui s’incarne dans la figure tyrannique de Big Brother.

Cet anti individualisme qui est aussi un antihumanisme est le propre des régimes totalitaires qui privilégient le groupe (qu’il soit aryen en Allemagne nazie ou prolétaire en URSS) sur l’individu qui ne peut exprimer sa singularité.

La propagande et ses outils

La propagande est la base du parti. Elle est là pour suciter l’admiration du système, mais aussi pour suciter des sentiment de haine envers les ennemis de la nation.

Les rituels sont de redoutables outils de propagande :

-Les deux minutes de la haine. C’est un rituel qui consiste tous les matins à passer deux minutes à exprimer en groupe sa haine envers de prétendus ennemis du système. Dans 1984, l’ennemi intérieur s’incarne dans la figure du « traître Emmanuel Goldstein », personnification du mal et ennemi du peuple. À l’instar du juif pour l’Allemagne nazi, cette figure bouc émissaire est destinée à cristalliser la haine.

-La semaine de la haine : elle a lieu une fois par an. C’est un événement comparable aux deux minutes de la haine mais a très grande echelle. Le peuple doit s’adonner à un déversement de haine envers les « ennemis » de la nation. Ici, c’est la nation « Eurasia qui est pointée du doigt. La semaine de la haine a pour but d’unifier les sentiments de la foule contre un ennemi commun et de créer un esprit nationaliste favorable soumit au régime de Big brother.

La guerre comme opium du peuple

La guerre est connue pour être un très bon moyen de souder une nation face un ennemi commun. La guerre est un formidable vecteur de propagande dans la mesure où elle endort l’esprit critique et favorise l’obéissance. De plus, focalisée sur les menaces extérieures, la population oublie les problèmes intérieurs et limite ses critique afin de ne pas donner l’impression avec l’ennemi.

Le parti entretient le conflit permanent, si bien que winston ne se souvient même plus quand son pays n’était pas en guerre. Les alliances entre les trois nations Eurasia, Océania et Estasia se font et se défont sans vrai raison, pourvu qu’il y ai toujours un ennemi à haïr. Ces alliances tournantes prouvent bien le caractère infondé de la guerre et que celle-ci, au lieu de répondre à de véritables enjeux stratégiques sur le plan extérieur, joue bien plus sur la politique intérieur.

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De plus la guerre est bien plus propice au repli sur soi car elle coupe la population de l’extérieur. Les dirigeant d’Océania constituent donc le seul modèle visible et référence pour les citoyens…

Le contrôle du temps

Les événements passé faisant l’objet de falsification constante, il est impossible pour les citoyens d’Océania de connaitre leur histoire. L’histoire d’avant et de la révolution a été complètement réécrite par le parti.

L’Océania est aussi un monde où règne le mouvement permanent, où aucune vérité n’est fixée une fois pour toutes. Le métier de Winston Smith qui travaille au ministère de la vérité consiste ainsi à détruire ou à réviser les journaux de l'époque antérieure de manière à ce que le Parti n'ait jamais tort, quels que soient ses changements de politique.

Ce règne du mouvement permanent est aussi un trait caractéristique des régimes totalitaires. Il s’agit de changer le réel au gré de la volonté du chef, Staline faisait par exemple souvent annoncer une récolte record pendant une année de famine.

En Océania, même les vérités scientifiques n’ont pas lieu d’être : un des slogans du parti est « 2+2=5 ».

La réécriture du passé s’appuie bien sûr, comme dans tous les régimes totalitaires, sur une propagande de tous les instants. Elle se manifeste notamment à travers le trucage de l’histoire et la « mutabilité du passé » que les dirigeants pratiquent au nom du slogan « qui détient le passé détient l’avenir ». 1984 est aussi un pamphlet contre le culte du progrès qui caractérise la société de son temps. Le développement rapide des moyens de communication, nous prévient Orwell, pourrait bien trouver son aboutissement dans l’assujettissement total des individus.

Dans le contrôle du temps, on peut dire que le parti contrôle le futur de la population puisque réfléchir, imaginer et entreprendre est formellement interdit…

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Le Novlangue est une formidable illustration de la manipulation d’Etat. Cette langue inventée de toute pièce par le parti a pour fonction de détruire les mots qui pourraient renvoyer à des réalités « déviantes », afin que ces réalités disparaissent aussi. Ce fut le cas pour les mots « Honneur, justice, moralité, internationalisme, démocratie, science, religion »

Le Novlangue est donc un outil au service du parti et est un formidable instrument de propagande. Il détruit les moyens intellectuels permettant de fomenter une révolution.

Aucun espoir possible dans un régime totalitaire, l’homme ne peut plus

rien pour améliorer sa condition.

La fin du roman montre Winston toujours vivant, mais anéanti de l’intérieur, privé de toute personnalité et de toute humanité. Fondamentalement pessimiste, la fin du roman ne laisse pas subsister la moindre lueur d’espoir… Face à la machine d’Etat totalitaire, l’individu n’a aucune chance.

Résumé de l’oeuvre

1ère partie

Chapitre I

Par une journée froide en Avril 1984 à Londres, un homme du nom de Winston Smith retourne à son domicile, un bâtiment délabré appelé « Maison de la Victoire ». Homme mince, frêle, de trente-neuf ans, il a du mal à monter les escaliers à cause d’un ulcère variqueux au-dessus de sa cheville droite. L’ascenseur est comme toujours hors service, il ne cherche pas à l'utiliser. Alors qu’il monte l'escalier, il est accueilli à chaque palier par une affiche représentant un énorme visage, soulignée par les mots "Big Brother is watching you." Winston est un fonctionnaire insignifiant dans le Parti. Le Parti est un régime politique totalitaire qui gouverne l'ensemble de ce que l'on appelait autrefois l'Angleterre qui n’est aujourd’hui qu’une partie d’un Etat plus grand : l'Océania. Bien que Winston soit techniquement un membre de la classe dirigeante, sa vie est toujours sous contrôle du Parti. Dans son appartement se trouve un instrument appelé « télécran », qui permet au parti de diffuser constamment sa propagande et à travers laquelle la Police de la Pensée surveillent les actions des citoyens. Winston fait attention à conserver son dos à l'écran pour conserver un peu d’intimité. De sa fenêtre, il voit le ministère de la Vérité, où il travaille

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comme agent de la propagande. Sa tâche est de modifier les documents historiques pour faire correspondre la version officielle du Parti aux événements passés. Winston réfléchit aux autres ministères qui existent dans le cadre de l'appareil gouvernemental : le Parti: le ministère de la Paix, qui s’occupe de la guerre, le ministère de l'Abondance, qui prévoit des pénuries économiques, et le redoutable ministère redoutable, le centre des activités répugnantes du Parti. D’un tiroir situé dans une petite alcôve à l’abri du télécran, Winston sort un petit agenda qu’il a récemment acheté. Il a trouvé le journal dans un magasin seconde main dans le quartier des prolétaires. C’est un endroit où les pauvres vivent relativement libres. Les prolétaires, comme on les appelle, sont si pauvres et insignifiant que le Parti ne les considère pas comme une menace pour son pouvoir. Winston commence à écrire dans son journal, alors même qu'il se rend compte que cela constitue un acte de rébellion contre le Parti. Il décrit les films qu'il a vu la veille. Il pense à son désir et sa haine pour une jeune fille brune qui travaille dans le département Fiction au ministère de la Vérité, et à un membre du Parti intérieur nommée O'Brien, un homme dont il est sûr que c'est un ennemi du Parti. Winston se souvient du moment deux jours plus tôt lors des « 2 minutes de la Haine », une assemblée au cours de laquelle les orateurs du Parti entrainent le peuple dans une frénésie de haine contre les ennemis de l'Océania. C’est à cette occasion qu’il avait vu dans les yeux d’O’Brien une haine envers Big Brother. Winston regarde vers sa feuille et se rend compte qu'il a écrit "A BAS BIG BROTHER" maintes et maintes fois dans son journal. Il a commis l'impardonnable crime de penser, et il sait que les policiers l’arrêteront tôt ou tard. C’est à ce moment que l’on frappe à la porte. Chapitre II Winston ouvre la porte avec peur en pensant que la « Police de la Pensée » est venue l'arrêter pour avoir écrit dans le journal. Toutefois, c'est seulement Mme Parsons, une voisine de son immeuble qui a besoin d'aide avec sa plomberie, tandis que son mari est absent. Dans l'appartement de Mme Parsons, Winston est interpellé par le degré d’endoctrinement des enfants Parsons qui sont des espions enfants. Les espions enfants sont une organisation d'enfants qui surveillent la loyauté des adultes envers le Parti. Ils n’hésitent pas à dénoncer leurs propres parents. Mme Parsons semble elle-même avoir peur de ses enfants zélés. Les enfants sont très agités parce que leur mère ne les laisse pas aller à une pendaison publique d’ennemis politiques du Parti qui a lieu dans le parc ce soir-là. De retour dans son appartement, Winston repense à un un rêve dans

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lequel la voix d'un homme, il pense à O'Brien, lui dit: «Nous nous rencontrerons à l'endroit où il n'y a pas de ténèbres." Winston écrit dans son journal que son crime de penser fait de lui un homme mort, puis il cache le livre. Chapitre III Winston rêve d'être avec sa mère sur un navire en perdition. Il se sent étrangement responsable de la disparition de sa mère dans une purge politique il y a presque trente ans de celà. Il rêve alors d'un endroit appelé Le Pays Doré, où une jeune fille brune se déshabille et court vers lui dans un acte de liberté qui anéantit tout le Parti. Il se réveille avec le mot "Shakespeare" sur ses lèvres, ne sachant pas d'où il vient. Un sifflement aigu retentit du télécran, c’est le signal qui indique que les travailleurs de bureau doivent se réveiller. Il est l’heure pour la séance d’exercice, c’est très pénible pour Winston qui est dans un état de santé médiocre. Pendant les exercices, Winston pense à son enfance, dont il se souvient à peine. Winston considère la relation d’Océania avec les autres pays du monde, l'Eurasia et Estasia. Selon l'histoire officielle, l'Océanie a toujours été en guerre avec l'Eurasia et en alliance avec Estasia, mais Winston sait que les dossiers ont été changés. Winston se souvient que personne n'avait entendu parler de Big Brother, le chef du Parti, avant 1960, mais des histoires sur lui apparaissent maintenant dans des histoires qui remontent aux années 1930. Alors que Winston est perdu dans ses pensées, une voix du télécran appelle tout à coup son nom afin de le réprimander pour ne pas travailler assez dur lors de la séance d’exercices. Winston n’en peut plus, mais essaie difficilement de toucher ses orteils. Chapitre IV Winston se rend à son travail, le commissariat aux archives du ministère de la Vérité, où il modifie des articles de journaux afin que les informations qu’ils contiennent soient conformes aux exercices de propagande véhiculés par le parti. Ce processus de retouches systématique permet de faire en sorte que le parti ai toujours raison. Ce jour-là, Winston doit modifier le dossier d'un discours prononcé en Décembre 1983, qui se réfère au camarade Withers, l'un des anciens hauts fonctionnaires de Big Brother qui a depuis été « vaporisés ». Alors que le camarade Withers a été exécuté en tant qu’ennemi du Parti, il est inacceptable d'avoir un document qui parle de lui en tant que membre fidèle du Parti.

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Winston invente une personne nommée camarade Ogilvy et pour remplacer la mémoire du camarade Withers dans les dossiers. Camarade Ogilvy, produit de l'imagination de Winston, est un membre idéal du Parti, il s’oppose au sexe et se méfie de tout le monde. Camarade Withers est devenu un "non être:", il a cessé d'exister. En regarder un homme du nom de camarade Tillotson dans la cabine de l'autre côté de la voie, Winston réfléchit sur l'activité du ministère de la Vérité, où des milliers de travailleurs corrigent l'histoire pour la faire correspondre avec l'idéologie du parti. Chapitre V Winston déjeune avec un homme du nom de Syme, un intelligent membre du Parti qui travaille sur un dictionnaire révisé de novlangue, la langue officielle de l'Océania. Syme dit Winston que la novlangue a pour objectif de réduire les possibilités de pensée et donc de rendre le crime de penser impossible. Si il n'y a pas de mots dans une langue qui sont capables d'exprimer des pensées indépendantes, rebelles, personne ne pourra jamais se rebeller, ou même de concevoir l'idée de rébellion. Winston pense que Syme sera vaporisé un jour à cause de son intelligence. Parsons, un fonctionnaire du Parti et mari de la femme dont Winston a fixé la plomberie, entre dans la cantine et demande une contribution de Winston pour la Semaine de la Haine dans leur quartier. Il s'excuse auprès de Winston pour le harcèlement de ses enfants la veille, mais est ouvertement fier de leur esprit. Soudain, un message du ministère de l'Abondance annonce une augmentation de la production à travers les haut-parleurs. Winston dit que l'augmentation présumée dans la ration de chocolat pour une vingtaine de grammes était en fait une réduction de la veille, mais ceux qui l'entourent semblent accepter l'annonce avec joie et sans soupçon. Winston se sent surveillé, il lève les yeux et voit la jeune fille aux cheveux noirs fixés sur lui. Il s'inquiète à nouveau qu'elle pourrait être un agent du Parti. Chapitre VI Ce soir-là, Winston écrit dans son journal les souvenirs de son dernier rapport sexuel, qui était avec une prostituée prolétaire. Il pense à la haine du

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Parti envers le sexe, et note que leur but est d'enlever le plaisir de l'acte sexuel, de sorte qu'il devient simplement un devoir envers le Parti, une façon de produire de nouveaux membres du Parti. Katherine Winston, son ex-épouse, détestait le sexe, ils se séparèrent dès qu’ils réalisèrent qu'ils n'aurait jamais d'enfants. Winston cherche désespérément à avoir une aventure sexuelle agréable, qu'il considère comme l'ultime acte de rébellion. Dans son journal, il écrit que la prostituée prolétaire était vieille et laide. Il se rend compte que l'enregistrement de l'acte dans son journal n'a pas atténué sa colère, sa dépression, ou sa rébellion. Il aspire toujours à crier des injures haut et fort. Chapitre VII

Winston écrit dans son journal que tout espoir d'une révolution contre le Parti doit venir venir prolétaires. Il croit que le Parti ne peut pas être détruit de l'intérieur, et que même la Fraternité, un groupe légendaire révolutionnaire, n'a pas les moyens de vaincre la puissante police de la Pensée. Les prolétaires, d'autre part constituent environ 70% de la population de l'Océania, et pourraient facilement trouver la force pour surmonter la police. Cependant, les prolétaires sont souvent des brutes ignorantes qui mènent une vie animale. Il leur manque à la fois l'énergie et la motivation à la révolte, la plupart d'entre eux ne comprennent même pas que le Parti les opprime. Winston regarde à travers d'un livre d’histoire pour enfants afin d’avoir une idée de ce qui s'est réellement passé dans le monde. Le Parti affirme avoir construit des villes idéales, mais Londres, où Winston vit, est une épave: l'électricité fonctionne rarement, la pourriture est présente qur tous les bâtiments, et les gens vivent dans la pauvreté et la peur. Faute d'un document officiel fiable, Winston ne sais pas quoi penser sur le passé. Le Parti prétend avoir augmenté le taux d'alphabétisation, réduit le taux de mortalité infantile, et donné de la nourriture et un abri à tous. Winston soupçonne que ces allégations soient fausses, mais il n'a aucun moyen de le savoir avec certitude, car l'histoire a été entièrement écrite par le Parti.

Winston se souvient d'une occasion quand il a surpris le Parti dans un mensonge. Au milieu des années 1960, une contestation culturelle avait entrainé l’arrestation de leaders de la révolution. Un jour, Winston est tombé sur une photo prouvant que les membres du Parti avait étaient à New York au moment où ils auraient étaient censés commettre leur trahison. Terrifié, Winston a détruit la photographie, mais garde cet épisode dans sa mémoire comme un exemple concret de la malhonnêteté du Parti.

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Winston imagine son écriture dans son journal comme une sorte de lettre à O'Brien. Bien que Winston ne sache presque rien sur O'Brien en dehors de son nom, il est sûr d’avoir détecté une souche d'indépendance et de rébellion en lui, une prise de conscience de l'oppression. Winston se rend compte que le Parti exige de ses membres à nier l'évidence de leurs yeux et leurs oreilles. Il croit que la vraie liberté réside dans la capacité à interpréter la réalité comme on la perçoit, pour être en mesure de dire: «2 + 2 = 4». Chapitre VIII Winston se promène dans le quartier prolétaire, et envie les vies simples des gens. Il entre dans un pub où il voit un vieil homme, un possible lien avec le passé. Il parle au vieil homme et tente de déterminer si, dans les temps précédant le Parti, les gens étaient vraiment exploités par les capitalistes bouffis, comme les dossiers du Parti le stipule. La mémoire du vieil homme est trop vague pour apporter une réponse. Winston se désole que le passé ait été laissée aux prolétaires, qui inévitablement l’oublieront. Winston se dirige vers le magasin d'occasion dans laquelle il a acheté le journal et achète un presse-papiers en verre à M. Charrington, le propriétaire. M. Charrington le conduit à l'étage dans une chambre privée sans télécran. Sur le chemin du retour, Winston voit la fille brune, qui apparemment le suit. Terrifié, il imagine la frappant avec un pavé ou avec le presse-papier dans sa poche. Il se précipite à son domicile et décide que la meilleure chose à faire est de se suicider avant que le Parti le rattrape. Il se rend compte que si la Police de la Pensée l'attrape, ils le torturont avant de le tuer. Troublé, il prend une pièce de monnaie de sa poche et regarde le visage de Big Brother. Il ne peut s'empêcher de penser aux slogans du Parti: «La guerre, c’est la paix», «La liberté c’est l’esclavage», «l’ignorance est une force." 2ème partie

Chapitre I Au travail, un matin, Winston remarque la jeune fille brune. Elle tombe, et quand Winston l’aide à se relever, elle lui donne une note avec marqué: «Je t'aime." Winston tente désespérément de comprendre le sens de la note. Il a longtemps suspecté la jeune fille aux cheveux noirs d’être un espion politique surveillant son comportement, mais maintenant elle prétend l'aimer. Winston, en plein dans ses pensées à essayer de comprendre cette surprenante situation, Parsons l’interromps pour lui parler des préparatifs pour la Semaine de la Haine. Avec la

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note de la jeune fille, Winston sent monter en lui d’un coup un puissant désir de vivre. Après plusieurs jours de tension au cours de laquelle il ne parle pas avec la jeune fille, Winston parvient à s'asseoir à côté d’elle à la cantine. Ils prévoient une rencontre à la place de la Victoire, où ils pourront se cacher des télécrans au milieu de la foule. Lors de la rencontre sur la place de la victoire, ils assistent à un convoi de prisonniers eurasiens étant vilipendés par une foule agitée. La jeune fille indique Winston l’endroit où ils pourront avoir un rendez-vous plus privée. Elle lui demande de prendre un train à la gare de Paddington. Ils parviennent brièvement à se tenir par la main. Chapitre II Winston et la fille se voient à la campagne. Bien qu'il n’ait aucune idée à quoi s'attendre, Winston ne croit plus que la jeune fille aux cheveux noirs soit un espion. Il s'inquiète du fait qu'il pourrait y avoir des microphones cachés dans les buissons, mais se sent rassuré par l'expérience évidente de la jeune fille. Elle lui dit que son nom est Julia, puis lui arrache sa ceinture de la ligue Anti-Sexe. Winston sent l’excitation monter alors qu’ils se dirigent vers le bois, où ils font l'amour. L'expérience est presque identique à l’acte sexuel passionné dont Winston a rêvé. Par la suite, Winston demande Julia si elle a déjà fait ça avant. Elle lui répond qu'elle l’a fait des dizaines de fois. Enthousiasmé, il lui dit que plus il y a eu d’hommes, plus il l'aime, car cela signifie que des membres du Parti commettent des crimes. Chapitre III Le lendemain matin, Julia fait les préparatifs en vue de leur retour à Londres, elle et Winston s’apprêtent à retourner à leurs vies normales. Au cours des prochaines semaines, ils organisent plusieurs rencontres dans la ville. Au cours d’un rendez-vous dans une église en ruine, Julia Winston raconte sur sa vie dans une auberge avec une trentaine d’autres jeunes filles et sur sa première rencontre sexuelle illicite. Contrairement à Winston, Julia n'est pas intéressé par la rébellion généralisée, elle aime tout simplement déjouer le parti et s'amuser. Elle explique à Winston que le Parti interdit des rapports sexuels afin de canaliser et transformer la frustration sexuelle des citoyens en une opposition fervente envers les ennemis du Parti.

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Chapitre IV Winston regarde autour de la petite chambre au-dessus de la boutique de M. Charrington, qu’il a loué pour son aventure avec Julia. Winston et Julia ont été occupés par les préparatifs pour la Semaine de la Haine, et Winston est frustré à cause de leur incapacité à se voir. Le problème a été exacerbé par le fait que Julia a eu ses règles. Winston souhaite que lui et Julia puissent mener une vie plus tranquille, une vie romantique comme un vieux couple marié. Julia entre dans la pièce avec du sucre, du café et du pain, ce sont des luxes que seuls les membres du Parti intérieur pourraient normalement obtenir. Elle met du maquillage, sa beauté et sa féminité submergent Winston. Allongée sur lit le soir, Julia voit un rat; Winston qui a peur des rats plus que de toute autre chose, est horrifié. Julia regarde à travers la salle, et remarque le presse-papier. Winston lui dit que le presse-papiers est un lien vers le passé Chapitre V Comme l’avait prédit Winston, Syme disparu. Pendant les préparatifs pour la semaine de la haine, la ville s'anime avec la chaleur de l'été, et même les prolétaires semblent bruyants. Parsons accroche des banderoles partout et ses enfants chantent un nouveau cantique appelé "chanson de la Haine», écrit dans la célébration de l'événement. Winston devient de plus en plus obsédé par la chambre au-dessus du magasin de M. Charrington, et pense à elle même quand il ne peut plus y aller. Il fantasme sur la mort de Katherine, ce qui lui permettrait de se marier avec Julia, il rêve même de modifier son identité pour devenir un prolétaire. Winston et Julia parlent de la Fraternité, il lui parle du sentiment étrange qu'il se sent chez O'Brien, et elle lui dit qu'elle pense que la guerre et les ennemis du Parti, comme Emmanuel Goldstein, sont des inventions du Parti. Winston est irrité par son manque prudence dans ses remarques irréfléchie, et elle lui reproche d'être un faux rebelle. Chapitre VI O'Brien prend contact avec Winston, c’est un moment qu’il attendait depuis longtemps. Au cours de sa brève rencontre avec O'Brien dans le couloir au sein du ministère de la Vérité, Winston est anxieux et excité. O'Brien fait des allusions à Syme. Ils organisent une rencontre chez O’Brien. Winston sent que sa rencontre avec O'Brien est dans la continuité du chemin qu’il a suivi depuis le jour de sa première pensée rebelle. Il pense tristement que ce chemin le mènera

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au ministère de l'Amour, où il s'attend à être exécuté. Bien qu'il accepte son sort, il est ravi d'avoir l'adresse d'O'Brien. Chapitre VII Un matin, Winston se réveille en pleurant dans la salle-dessus du magasin de M. Charrington. Julia est avec lui, et lui demande ce qui ne va pas. Il lui répond qu'il a rêvé de sa mère, et que jusqu'à ce moment, il a toujours inconsciemment cru qu'il l'avait tuée. Il est tout à coup saisi par une séquence de souvenirs qu'il avait refoulés. Il se souvient de son enfance après le départ de son père: lui, sa mère, et sa petite sœur ont passé la plupart de leur temps dans des abris souterrains à l’abri des raids aériens. Rongé par la faim, Winston leur a volé un peu de chocolat, s’est enfuis et ne les a jamais revues. Il déteste le Parti pour avoir éliminé les sentiments humains. Il croit que les prolétaires sont encore humains, mais que les membres du Parti comme lui et Julia sont obligés de supprimer leurs propres sentiments au point qu'ils deviennent presque inhumain. Winston et Julia s’inquiètent, car ils savent que lorsqu’ils seront capturés, ils seront torturés, peut-être tués, et que la location de la chambre au-dessus du magasin de M. Charrington augmente considérablement la probabilité de se faire capturer. Ils se rassurent mutuellement, même s’ils savent que la torture saura sans aucun doute leur faire avouer leurs crimes. C’est plus fort qu’eux, ils ne peuvent pas les cesser de s’aimer. Ils conviennent que le plus sage serait d’abandonner la chambre pour toujours, mais ils ne peuvent pas. Chapitre VIII Julia et Winston prennent un risque sérieux en se rendant à O'Brien ensemble. A l'intérieur de son somptueux appartement, O'Brien chocs Winston en éteignant le télécran. Estimant qu'il est libre de toute observation du Parti, Winston déclare hardiment que lui et Julia sont des ennemis du Parti et qu’ils souhaiteraient rejoindre la Fraternité. O'Brien leur dit que la Fraternité est réelle, qu’Emmanuel Goldstein existe et est vivant. Il commence un chant rituel pour les initier à l'ordre de la rébellion. O'Brien leur donne du vin, et Winston propose que l'on trinque en mémoire du passé. Julia s’en va, et O'Brien promet de donner à Winston un exemplaire du livre de Goldstein, le manifeste de la révolution. O'Brien propose à Winston d’organiser une nouvelle rencontre. Winston demande si il veut dire à l'endroit où il n'y a pas de ténèbres, O'Brien confirme en répétant la phrase. O'Brien remplit les versets manquant de Winston à partir de la rime de

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l'église Saint-Clément. Winston s’en va, O'Brien rallume le télécran et retourne à son travail. Chapitre IX Après une semaine de travail de quatre-vingt-heure, Winston est épuisé. Au milieu de la Semaine de la Haine, l'Océania a changé ses ennemis et alliés dans la guerre en cours, Winston a pour charge une énorme quantité de travail pour accompagner le changement. Lors d’un rassemblement, le haut-parleur s’est vu forcé de changer son discours à mi-parcours et souligne que l'Océanie n'est pas, et n'a jamais été en guerre avec l'Eurasia. Au contraire, dit l'orateur, l'Océanie est, et a toujours été, en guerre avec Estasia. Les gens deviennent gênés de porter des insignes anti-Eurasie et le blâment les agents d’Emmanuel Goldstein pour les avoir floués. Néanmoins, ils présentent tout de suite une vraie haine envers Estasia. Dans la chambre, chez M. Charrington, Winston lit le livre de Goldstein, La théorie et la pratique du collectivisme oligarchique. Ce livre volumineux, avec des titres de chapitre tirés de slogans du parti comme «LA GUERRE EST LA PAIX" et "L'IGNORANCE C'EST LA FORCE», retrace la théorie des classes sociales à travers l'histoire récente Selon le manifeste, l'Eurasie a été créé lorsque la Russie a absorbé toute l'Europe, l'Océania a été créée lorsque les États-Unis ont absorbé l'Empire britannique, et Estasia est constitué des autres nations. Ces trois nations gardent leurs populaces respectives préoccupées par une guerre de frontière perpétuelle afin de préserver le pouvoir aux mains de quelques-uns. Goldstein écrit que la guerre n’avance pas de façon significative, deux nations alliées ne peuvent vaincre la troisième. La guerre est tout simplement un fait de vie qui permet aux pouvoirs en place pour maintenir les foules ignorantes. Alors que Winston lit, Julia pénètre dans la chambre et se jette dans ses bras. Elle est heureuse de savoir qu'il a le livre. Après une demi-heure dans le même lit, Winston lit à Julia l'ouvrage. Goldstein explique que le contrôle de l'histoire est un outil central du Parti. Il ajoute que double pensée permet aux membres du Parti intérieur d’être plus zélés quant à la poursuite de la guerre, même s'ils savent que l'histoire qu'ils écrivent est fausse. Julia et Winston s’endorment.

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Chapitre X Lorsque Winston se réveil, il regarde par la fenêtre, et imagine que les prolétaires pourront un jour donner lieu à une course de conscience, de travailleurs indépendants qui seront libérés du joug du Parti. Winston et Julia se disent: «Nous sommes morts», et, sortie de nulle part, une troisième voix s'exclame: «Vous êtes morts." Soudain, les deux se rendre compte qu’un télécran se cachait derrière un tableau. La maison est entourée. La fenêtre se brise, et des troupes vêtues de noir entrent dans la chambre. Ils fracassent le presse-papier, Winston pense à sa petitesse. Les troupes plaquent Winston au sol et commencent à battre Julia. Winston devient désorienté, il ne peut pas lire l'heure sur l'horloge de la chambre. M. Charrington entre dans la pièce ordonne à un policier de ramasser les morceaux du presse-papiers brisé. Winston se rend compte que la voix de M. Charrington était celle du télécran, et que M. Charrington est un membre de la Police de la Pensée… 3ème partie

Chapitre I Winston se trouve dans une cellule très lumineuse où les lumières sont toujours allumées, il est enfin arrivé à l'endroit où il n'y a pas de ténèbres. Quatre télécrans le surveillent. Il a été transféré ici à partir d'une cellule de détention dans lequel une femme prolétaire énorme connue sous le nom de famille Smith se demande si elle n’est pas la mère de Winston. Dans sa cellule solitaire, Winston imagine déjà ses ravisseurs le battre, et s'inquiète du fait que la douleur physique va l'obliger à trahir Julia. Ampleforth, un poète dont le crime a été de quitter le mot «Dieu» dans une traduction de Rudyard Kipling, est jeté dans la cellule. Il est bientôt emmenée dans la redoutée salle 101, un lieu d'horreur mystérieux et indicible. Winston partage sa cellule avec un des codétenus, il son voisin Parsons, qui a été dénoncé par ses propres enfants pour avoir commis des crimes de pensée. Imaginant la famine, les coups et l’enfer de la détention, Winston souhaite que la Fraternité lui envoie une lame de rasoir avec laquelle il pourrait se suicider. Ses rêves de la Fraternité sont brisés lorsqu’O’Brien, son espéré le lien avec la rébellion, entre dans sa cellule. Winston crie: «Ils vous ont eu!" O'Brien répond, "Ils m'ont eu il y a longtemps», et se présente comme un opérateur du Ministère de l'Amour. O'Brien affirme qu’il a connu Winston en tant qu’opérateur, et Winston admet que cela est vrai. Un garde frappe fort Winston, celui-ci se met à

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penser que personne ne peut devenir un héros en affrontant la douleur physique, c'est trop à supporter. Chapitre II O'Brien supervise les sessions de torture prolongées de Winston. O'Brien dit à Winston que son crime a été de refuser d'accepter le contrôle du Parti sur l'histoire et sa mémoire. Comme O'Brien augmente la douleur, Winston s'engage à accepter que O'Brien montre cinq doigts, alors qu’il sait que O’Brien en montre 4, car il est d'accord que tout ce que O'Brien veut lui faire croire est vrai. Il commence à aimer O'Brien, parce O'Brien arrête la douleur, il se convainc même lui-même que O'Brien n'est pas la source de la douleur. O'Brien dit que Winston est fou, mais que la torture saura le guérir. O'Brien dit à Winston que le Parti a remis à jour le système pratiqué par l'Inquisition, les Nazis, et les Soviétiques. Il a appris à éliminer ses ennemis sans faire d’eux des martyrs. Il les convertit, puis veille à ce que, dans les yeux des gens, ils cessent d'exister. Lentement, Winston commence à accepter la version des événements O'Brien. Il commence à comprendre comment pratiquer double pensée, refusant de croire que ses souvenirs sont réels. O'Brien propose de répondre à ses questions, et Winston pose des questions sur Julia. O'Brien lui dit que Julia l’a trahi immédiatement. Winston demande si Big Brother existe de la même manière que lui-même, O'Brien répond que Winston n'existe pas. Winston pose des questions l’existence de la Fraternité, et O'Brien répond que Winston ne saura jamais la réponse à cette question. Winston demande ce qui l'attend dans la salle 101, O'Brien réponds que tout le monde sait ce qui l'attend dans la salle 101… Chapitre III Après des semaines d'interrogatoire et de torture, O'Brien parle à Winston des motivations du Parti. Winston spécule que le Parti gouverne les prolétaires pour leur propre bien. O'Brien le torture pour cette réponse, en disant que le seul but du Parti est le pouvoir absolu, sans fin et sans limites. Winston fait valoir que le Parti ne peut pas modifier les étoiles ou l'univers; O'Brien répond qu’il le pourrait, si il en a besoin, car la seule réalité qui compte, c'est dans l'esprit humain, que le Parti contrôle. O'Brien force Winston à se regarder dans un miroir, il s'est complètement détériorée et est gris et squelettique. Winston se met à pleurer et blâme O'Brien

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pour son état. O'Brien répond que Winston savait ce qui arriverait au moment où il a commencé son journal. O'Brien reconnaît que Winston a un certain courage pour ne pas avoir trahi Julia. Winston se sent submergé d’amour et de gratitude envers O'Brien pour reconnaître sa force. O'Brien dit Winston de ne pas s'inquiéter, car il sera bientôt guéri. O'Brien note ensuite que ce n'est pas grave, puisque, à la fin, tout le monde est abattu en tout cas. Chapitre IV Après un certain temps, Winston est transféré dans une chambre plus confortable et la torture est moins dure. Il rêve sans cesse de Julia, de sa mère, et de O'Brien dans le Pays Doré. Il prend du poids et est autorisé à écrire sur une petite ardoise. Il arrive à la conclusion qu'il était insensé de s'opposer au Parti, et tente de croire aux slogans du Parti. Il écrit sur son ardoise "LIBERTÉ C'EST L'ESCLAVAGE», «deux et deux font cinq». Un jour, un seul coup, Winston crie le nom de Julia à plusieurs reprises, se terrifiant lui-même. Bien qu'il sache que crier de cette façon conduira O'Brien à le torturer de nouveau, il réalise son désir profond de continuer à haïr le Parti. Il tente de refouler sa haine de sorte que lui-même ne puisse la reconnaître. Par conséquent, lorsque le Parti le tuera, il mourra en haïssant Big Brother, une victoire personnelle. Mais il ne peut cacher ses sentiments. Quand O'Brien arrive avec les gardes, Winston lui dit qu'il déteste Big Brother. O'Brien répond que l'obéissance à Big Brother n'est pas suffisante, Winston doit apprendre à l'aimer. O'Brien demande alors aux gardes de d’emmener Winston à la salle 101… Chapitre V Dans la salle 101, O'Brien sangle Winston à une chaise, afin qu'il ne bouge pas. Il raconte à Winston que la salle 101 contient «la pire chose dans le monde." Il rappelle à Winston son cauchemar, d'être dans un endroit sombre avec quelque chose de terrible de l'autre côté du mur, puis l'informe que des rats sont de l'autre côté de la paroi. O'Brien ramasse une cage pleine de rats énormes, se tortillant. Il place la cage près de Winston. Il annonce que quand il appuiera sur le levier, la porte glissera et les rats sauteront sur le visage de Winston pour le manger. Avec les rats affamés à quelques centimètres de lui, Winston craque. Il crie vouloir que O'Brien soumette Julia à cette torture à sa place. O'Brien, satisfait par cette trahison, éloigne la cage.

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Chapitre VI Winston, désormais libre, est assis au Café du Châtaignier, où les membres exclus du Parti vont boire. Il boit un verre de Gin de la Victoire en regardant le télécran. Il accepte tout ce que le Parti dit et fait. Sans se l'avouer à lui-même, il peut encore sentir les rats. Sur la table, Winston écrit «2 + 2 = 5" dans la poussière. Il se rappelle avoir vu Julia un jour froid de Mars. Elle s’était épaissi et raidit, il trouve maintenant la l’idée de relations sexuelles avec elle écœurante. Ils reconnurent tous deux s’être trahi mutuellement, et ont convenu de se voir à nouveau, même si aucun n’était vraiment intéressé à poursuivre leur relation. Winston croit entendre les paroles d’une chanson qu’il a entendu de prisonniers politiques, il y a de nombreuses années. Il commence à pleurer. Il se souvient d'un moment de bonheur avec sa mère et sa sœur, mais pense que ce doit être un faux souvenir. Il lève les yeux et voit une photo de Big Brother sur le télécran, le faisant sentir heureux et en sécurité. En écoutant les nouvelles de la guerre, il se rassure à la fois de la grande victoire qu'il a remporté sur lui-même et de son nouvel amour pour Big Brother.

Principales conclusions:

Quand l’utopie devient contre-utopie

Tout d’abord, nous pouvons remarquer que nous sommes ici en présence d’un monde gouverné par une dictature on ne peut plus totale: Personne n’a le droit de penser, tous les faits et gestes sont consignés et espionnés. Les principes de l’Angsoc, philosophie du Parti, sont : la mutabilité du passé (c'est-à-dire qu’on modifie le passé), le novlangue et la double-pensée. Le Parti ne permet pas d’erreurs : si quelqu’un en fait une, il est « vaporisé » (comprenez : tué et effacé de tout les registres, photos,…). Le gouvernement met tout en œuvre pour appliquer ces principes et il y parvient. Cette dictature est incarnée par le Parti tout-puissant. Il met en place le contrôle de l’Histoire (changer les faits pour glorifier le Parti) le peuple est donc plongé dans un mensonge permanent. Le Parti exerce aussi contrôle de la pensée par l’adoption d’un nouveau langage : le novlangue : le novlangue est une réduction du langage qui empêche les « crimes par la pensée », elle consiste à restreindre les limites de la pensée et la double-pensée en enlevant la pensée qu’inspire un mot comme « bon » ou « mauvais ».

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Nous voyons donc que le Parti dictatorial essaie, par divers moyen (dont l’Angsoc), de créer une utopie, un monde parfait. Malheureusement pour eux, leur plan échoue. Cela va impliquer le naufrage de leur système dans la contre utopie. Passons aux faits qui permettent de qualifier ce roman de contre-utopie : Tout d’abord, l’amour contrôlé. Le Parti manipule les gens et les empêche d’avoir des relations amoureuses, sexuelles (avec sentiments) entre eux. Le but du mariage est de faire naître des enfants pour le service du Parti et pour faire naître ces enfants, seule l’insémination artificielle est autorisée. La fidélité entre homme et femme ainsi le plaisir sexuel ne doit pas exister. Pour ce faire, il utilise la propagande ainsi que des groupements de jeunesses comme « La ligue anti-Sexe » qui prône le célibat des deux sexes pour arriver à leur fin. Ce qui dérange le Parti n’est pas tellement l’amour, mais l’érotisme, que ce soit dans le mariage ou hors du mariage. Pourquoi ? Car tout cela pourrait être difficile à contrôler, donc il préfère endiguer ce phénomène en dégoutant les gens du sexe. Mais il y a aussi une autre raison : quand quelqu’un fait l’amour, il se sent heureux et se moque de tout après. Le Parti ne peut admettre cela donc il l’interdit, ce qui fait que la privation sexuelle entraine l’hystérie que le Parti peut transformer en fièvre guerrière et en dévotion pour les dirigeants. La guerre. Le Parti n’est pas seulement en guerre contre des « ennemis » (l’Estasia et l’Eurasia) dont on sait qu’il ne conquerra jamais mais il l’est aussi contre tout le peuple car la guerre a pour fonction de détruire les avancées technologiques (qui pourraient apporter au peuple plus de liberté, une réduction du travail) pour les faire régresser afin que le peuple travaille constamment, que le Parti puisse rester au pouvoir et que la hiérarchie sociale soit maintenue. Cette guerre permanente, contribue à la destruction, au sentiment de haine envers le pays opposé et à la continuité de la production. Les Bombes-fusées sont utilisées contre les prolétaires pour maintenir leur hystérie de la guerre. L’extermination de masse. Les régimes totalitaires reposent sur une mécanique d’extermination des masses au nom d’un grand savoir. Les exterminations de masse, dont le génocide constitue la forme la plus dramatique, sont l’essence de ces régimes qui ne se contentent pas d’éliminer les opposants politiques, mais constituent en ennemi de façon arbitraire une partie de la population sans avancer de raison rationnelle à son élimination. Le monde inventé par George Orwell repose également sur ces mécaniques d’extermination. Dans 1984, le procédé d’extermination utilisé est la « vaporisation », elle consiste à faire

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disparaître un individu qu’on considère, pour des raisons plus ou moins rationnelles, comme un ennemi du Parti. Le plus souvent, l’individu destiné à être « vaporisé » est tué au hasard d’une rue d’une balle dans la nuque. L’originalité du procédé est d’éliminer non seulement le corps de l’individu, mais aussi tout souvenir ou image qui pourrait rappeler son existence passée. Ce procédé d’élimination de la mémoire d’un individu rappelle le projet d’Hitler qui voulait « rayer le peuple juif de la surface de la terre », mais aussi toute sa culture et sa mémoire, ce qui a partiellement fonctionné puisque la langue des juifs de l’Est, le Yiddish, a quasiment disparu. Dans 1984, l’ennemi intérieur s’incarne dans la figure du « traître Emmanuel Goldstein », personnification du mal et ennemi du peuple. Il est l'objet de séances d'hystérie collective obligatoires, les « deux minutes de la haine ». À l’instar du juif pour l’Allemagne nazi, cette figure bouc émissaire est destinée à cristalliser la haine. Un monde sans liberté. Lorsque Winston se fait torturer, son corps n’est qu’un « tas de cellule » et donc sans importance pour le Parti. Ce que veut le Parti, ce n’est pas la privation de la liberté au sens physique, mais une privation au sens mental. C’est ainsi, qu’après la torture physique et mentale, que le Parti parvient à faire admettre que « 2+2=5 » et ainsi à avoir un contrôle total de l’individu. La « rééducation » peut alors être commencée. Selon le Parti, un homme qui a commis un crime par la pensée ne peut trouver l’éternité (la mort) sans être rééduqué. Le but final est alors de convertir la pensée de l’homme. Actualité de la question

Concernant l’actualité de la question, Georges Orwell critique les fondations de nos sociétés occidentales, les pouvoirs mis en places, l’économie. Il critique aussi les relations qu’il pourrait y avoir entre le contrôle, la technologie et la communication. Ces aspects peuvent nous concerner dans le sens où, dans certains gouvernements, nous pouvons percevoir une réelle motivation à vérifier la vie privée des gens, au nom du terrorisme, ou de sureté d’état afin de contrôler nos gestes. Il peut aussi y avoir violation de vie privée par exemple, lorsque les téléphones sont mis sous écoute, les caméras qui sont placées partout, les ordinateurs qui peuvent être tracés… C’est en ce sens que tout cela peut nous concerner de nos jours. Un autre aspect critique du livre est la critique de la dictature. L’auteur nous met en garde contre cette politique qui restreint les droits des citoyens. Le livre se pose plusieurs réflexions, sur la société parfaite, sur la ruine des hommes par la pensée, et la prolifération de la technocratie.

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Ici l’auteur nous donne l’exemple d’une société où le totalitarisme est de mise. Le résultat nous prouve que cela ne peut-être une bonne idée et que ce n’est en aucune façon ce type de gouvernement qui rendra meilleure la société. Les rapports humains sont très mauvais. Tout le monde a peur et se méfie des autres. Personne ne sait vraiment ce que l’autre fait. Les dirigeants usent de la répression, du contrôle de la pensée, qui donne au final une privation de la vie privée. Ils rendent les gens fous (un exemple : rien que pour faire réparer un toit, cela nécessite plusieurs années de longues procédures). Les gens sont dépersonnalisés, maintenant on dit « camarade » et non plus « monsieur » ou « madame ». Il y a un réel lavage de cerveau. Les gens qui violent les lois (« crime-pensée ») sont torturés par le Parti pour qu’ils se remettent dans le droit chemin. Dans cette société il n’y a plus d’égalité. Il nous pousse aussi à réfléchir sur l’abrutissement de la masse populaire. Comment en sont-ils arrivés là ? Un des éléments de réponses est la propagande, sujet qui nous pousse aussi à la réflexion : de nos jours, la publicité est une propagande, mais est-ce nous qui dirigeons la publicité ou elle qui nous dirige?