normalisation

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 INTERET DE LA NORMALISATI ON COMPTABLE : PERTINENCE DES CHIFFRES COMPTABLES ET OPPORTUNITES DE CROISSANCE Charlotte, Disle, Doctorante, ATER, Université Pierre Mendès France, CERAG, UMR 5820, BP 47 38040 GRENOBLE CEDEX 09, charlotte.disle@upmf-gren oble.fr Résumé  Les caractéristiques de l’entreprise et les normalisations comptables conditionnent la  pertinence des chiffres comptables. Nous montrons que la pertinence du résultat est influencée par les opportunités de croissance des entreprises. Cependant, ceci ne peut s’expliquer par le degré de  prudence du résultat, sous-jacent aux normalisations comptables. Mots clés Chiffres comptables, résultat, pertinence, opportunités de croissance, principe de prudence Abstract The characteristics of the company and the accounting standards condition the relevance of the accounting figures. We show that the relevance of the earning is influenced by the companies’ growth opportunities. However, this cannot be explained by the degree of conservatism of the earning defined by accounting standard. Key words Accounting figures, earning, relevance, growth opportunity, conservatism

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  • INTERET DE LA NORMALISATIONCOMPTABLE : PERTINENCE DES

    CHIFFRES COMPTABLES ETOPPORTUNITES DE CROISSANCE

    Charlotte, Disle, Doctorante, ATER, Universit Pierre Mends France, CERAG, UMR 5820,BP 47 38040 GRENOBLE CEDEX 09, [email protected]

    Rsum

    Les caractristiques de lentreprise et les

    normalisations comptables conditionnent la

    pertinence des chiffres comptables. Nous montrons

    que la pertinence du rsultat est influence par les

    opportunits de croissance des entreprises.

    Cependant, ceci ne peut sexpliquer par le degr de

    prudence du rsultat, sous-jacent aux

    normalisations comptables.

    Mots cls

    Chiffres comptables, rsultat, pertinence,

    opportunits de croissance, principe de prudence

    Abstract

    The characteristics of the company and the

    accounting standards condition the relevance of the

    accounting figures. We show that the relevance of

    the earning is influenced by the companies growth

    opportunities. However, this cannot be explained by

    the degree of conservatism of the earning defined

    by accounting standard.

    Key words

    Accounting figures, earning, relevance, growth

    opportunity, conservatism

  • INTERET DE LA NORMALISATIONCOMPTABLE : PERTINENCE DES

    CHIFFRES COMPTABLES ETOPPORTUNITES DE CROISSANCE

    Rsum

    Les caractristiques de lentreprise et les

    normalisations comptables conditionnent la

    pertinence des chiffres comptables. Nous montrons

    que la pertinence du rsultat est influence par les

    opportunits de croissance des entreprises.

    Cependant, ceci ne peut sexpliquer par le degr de

    prudence du rsultat, sous-jacent aux

    normalisations comptables.

    Abstract

    The characteristics of the company and the

    accounting standards condition the relevance of the

    accounting figures. We show that the relevance of

    the earning is influenced by the companies growth

    opportunities. However, this cannot be explained by

    the degree of conservatism of the earning defined

    by accounting standard.

  • 3Introduction

    Les chiffres comptables doivent permettre dinformer leurs utilisateurs sur la valeur desentreprises. Cependant, de nombreuses tudes soulignent la faible pertinence des chiffrescomptables. Nous tentons alors dtudier au travers de cette recherche dans quel contexte leschiffres comptables sont susceptibles dtre moins pertinents et comment linfluence ducontexte est intgre selon les cadres comptables. Plus prcisment, notre tude apprcie si lesopportunits de croissance influencent la pertinence du rsultat et si leurs impacts varientselon le principe de prudence.

    Les difficults de la comptabilit valoriser les entreprises ont, par exemple, t mises enexergue travers les start-up Internet. Ces entreprises sont le plus souvent dficitaires maisprsagent dune croissance future leve. Cependant, leurs rsultats, gnralement ngatifs, neparviennent pas toujours informer sur leurs valeurs. Les tats comptables traditionnelsprsenteraient des difficults valoriser des entreprises caractrises par des opportunits decroissance, du fait de linertie des chiffres comptables, de limpact du principe de prudence etde lincompltude des chiffres comptables.

    Dans le contexte de la normalisation comptable, deux approches sopposent : une approchecomptable dite traditionnelle appliquant lenregistrement au cot historique et le principe deprudence et une approche comptable en juste valeur qui envisage dintgrer immdiatementles fluctuations du march vitant ainsi des dcalages entre la comptabilit et la ralit desentreprises. Nous examinons ainsi si les influences du contexte sont conditionnes par lesapproches comptables.

    Aussi, nous tudions la pertinence des chiffres comptables selon les opportunits decroissance des entreprises et selon le degr de prudence du rsultat. Ltude est effectue surun chantillon dentreprises de seize pays europens sur la priode 1993/2001. Nousappliquons une mthodologie justifie pour dfinir les opportunits de croissance etexaminons le contenu informatif redondant du rsultat comptable et de la variation du rsultatcomptable selon les opportunits de croissance, laide dtudes dassociation. Des tudescomplmentaires considrent limpact du degr de prudence pour expliquer les rsultatstrouvs.

    Dans une premire section, nous prsentons une revue de la littrature sur le rle des chiffrescomptables en matire dvaluation et lintrt dune approche contextuelle. Nous nousintresserons plus particulirement linfluence des opportunits de croissance. Dans unedeuxime section, nous effectuons une tude empirique de la relation des chiffres comptableset de la valeur des entreprises, selon leurs opportunits de croissance. Puis, nous analysonslimpact du principe de prudence sur les chiffres comptables, selon les opportunits decroissance des entreprises.

  • 41. Chiffres comptables, valeur et opportunits decroissance

    1.1 Etude de la pertinence des chiffres comptables en matire dvaluation

    La comptabilit est une technique quantitative de collecte et dinterprtation des informationsrelatives une entit permettant de dfinir une image de celle-ci. En effet, quel que soit lecadre conceptuel, il apparat quun des objectifs de la comptabilit est de fournir uneinformation utile permettant dvaluer une entit. Aussi, il convient dapprcier si lacomptabilit parvient rpondre cet objectif, soit offrir un contenu informatif permettant dereflter les vnements pertinents en matire dvaluation de lentreprise.De plus, il nous semble intressant dtudier le contenu informatif des chiffres comptables enmatire dvaluation, compte tenu des derniers scandales financiers et cas de manipulationscomptables mais aussi eu gard aux interrogations sur la valorisation par les marchs. Cequestionnement convient galement dtre dvelopp de faon plus ardue pour les entreprisesnon cotes qui ne disposent pas dvaluation de march. Enfin, les diffrentes voies denormalisation comptable peuvent galement tre apprcies au travers de leur capacit rpondre cet objectif dvaluation.

    La pertinence des informations comptables est juge travers la qualit de la relation entre leschiffres comptables et la valeur de lentreprise. Selon LANDSMAN et MAYDEW (1999),une donne a un contenu informatif si elle est marginale par rapport d'autres sourcesd'informations alternatives et comptitives et si elle confirme ou complte une informationantrieure. Cette dfinition correspond une acceptation large de la notion de contenuinformatif ; elle considre deux approches : le caractre intrinsque et le caractre redondantde linformation. Comme prcis dans ltude de DUMONTIER (1999), le caractreintrinsque considre quune donne a un contenu informatif si elle complte une informationantrieure alors que le caractre redondant correspondant au fait que le contenu informatif dela donne confirme une information antrieure. Ltude de la pertinence de linformationcomptable dpend de lapproche considre.Dans le langage courant, le terme pertinence, provenant du terme latin pertinere signifiantconcerner, est usit pour qualifier un lment qui convient exactement l'objet dont il s'agit.La pertinence des chiffres comptable est apprhende par leur relation avec la valeur quilssont supposs retracer. Historiquement, deux courants de littrature se distinguent :- Un premier courant envisage l'tude du rle des donnes comptables dans l'valuation. On

    apprcie si les informations comptables renseignent sur la valeur de lentreprise ;- Un deuxime courant apprcie l'impact informationnel des annonces comptables sur le

    mouvement des prix des titres ou le volume de titres changs. On tudie si le marchragit face une information comptable.

    Le premier courant correspondant lapproche de la pertinence par le contenu informatifredondant ; le deuxime courant apprcie la pertinence des chiffres comptables travers soncaractre informatif intrinsque. Nous apprhenderons la pertinence des chiffres comptablesselon la premire acceptation, soit le contenu informatif redondant.

  • Pit= 0,t+ k,tVCi,tk+ i,tk=1

    n

    ou Rit= 0,t+ k,tk=1

    n

    VCi,tk Pit- 1+ i,tavec :Pit et Pit-1: la valeur boursire de la firme i la priode t et t-1;Rit : la rentabilit boursire de la firme i la priode t ;VCkit : la variable comptable k publie par l'entreprise i la date t norme par le prix t-1;ni,t et ei,t : les erreurs alatoires.La corrlation entre les donnes comptables et les valeurs de march est tudie l'aide ducoefficient de dtermination R2 de la rgression ou des coefficients de rgression des chiffrescomptables.

  • 6Sans ncessairement dfinir un modle dvaluation, on peut apprcier la pertinence deschiffres comptables en examinant la corrlation entre les chiffres comptables et la valeur delentreprise. Partant de lintuition que le comptable et le march financier observent la mmeralit, les tudes dassociation permettent dexaminer le lien entre les chiffres comptables etla valeur de march. Aussi, de nombreux travaux empiriques ont examin la relation entre leschiffres comptables et la valeur de lentreprise. Paralllement, ces travaux, des recherches sesont dveloppes afin de dfinir un lien thorique de ces relations empiriques. Les modles deOHLSON et FELTHAM et OHLSON (1995) sont les travaux les plus reconnus en la matire.La relation dfinie par ces auteurs permet dexprimer un lien entre le rsultat, la variation dursultat et la rentabilit dun titre.Le modle offre une formalisation thorique et oprationnelle permettant de relier la valeur demarch des donnes comptables courantes. La valeur de march est renseigne par la valeurdes fonds propres et des bnfices anormaux futurs actualiss. Les bnfices anormauxcorrespondent la partie du rsultat comptable en excs du rsultat attendu en appliquant letaux de rentabilit exig par les actionnaires aux fonds propres comptables de dbut depriode. La dfinition des rsultats anormaux est oprationnalise par le modle linairedinformation (LIM) qui statue dune relation entre la comptabilit courante, les rsultatsprvisionnels et les bnfices anormaux futurs. La valeur de l'entreprise sexprime alorscomme la somme de la valeur comptable et de l'esprance actualise des rsultats futursanormaux :

    Pt = BVt + E (Xt+a ) (1+ rit)-[ ]= 1

    Cette relation peut tre teste empiriquement par lexpression suivante :

    Rj,t = 0 + 1 Xj,t / Pj,t-1 + 2 Xj,t / Pj,t-1 + 2,j,tAvec Rj,t le taux de rentabilit du titre de lentreprise j en t,

    D Xj,t le changement de rsultat dans la priode t-1, tb 1 et b 2 les coefficients de rgressionb 0 linterception loriginem 2,j,t un terme derreur.

    Nous examinons la pertinence des chiffres comptables travers lexamen de leur contenuinformatif redondant qui peut tre mesure laide dune tude dassociation. Nous nousfocalisons sur les conditions de pertinence du rsultat.

    1.2 Ecueil de la relation empirique entre les chiffres comptables et la valeur & Influencedes opportunits de croissance

    De nombreuses recherches ont apprci de faon empirique la relation entre les chiffrescomptables et la valeur ; elles se sont dautant plus dveloppes ces dernires annes. Ilapparat, cependant, que la relation tudie est assez souvent dcevante car le rsultat neparvient gnralement expliquer que trs faiblement la valeur. LEV (1989) souligne lesdoutes quant au contenu informatif du rsultat ; en effet Une variable dinformation quiexplique seulement peu prs 5 % de la volatilit des cours, et dont la relation avec les

  • 7rentabilits est instable ne peut tre trs utile 1. Selon des travaux plus rcents2., le rsultatne parvient pas expliquer de faon satisfaisante la valeur de lentreprise. Les coefficients dedtermination de la relation varient de 1 % 49 %, selon les spcifications mthodologiqueset lintgration de linfluence du contexte de lentreprise.Ce rsultat peut paratre paradoxal. En effet, le rsultat a par dfinition pour objectifdobserver la cration de richesse des entreprises donc il devrait informer sur la valeur delentreprise. De plus, le rsultat occupe une place prpondrante dans la communicationfinancire. En outre, du fait de la marchisation grandissante, le besoin dune informationfiable, que peut constituer le rsultat, apparat essentiel. Ainsi les tudes ont tent dexpliquerau mieux la relation entre les chiffres du march et les chiffres comptables dont le rsultat.Ces amliorations se sont dveloppes selon deux approches : intgrer des raffinementsdordre mthodologique ou considrer la nature des variables explicatives et les conditionsinfluenant la relation.

    Nous envisageons la deuxime voie correspondant une approche contextuelle. Lentrepriseest une organisation qui se ralise dans un contexte singulier ; elle interagit avec sonenvironnement selon ses propres spcificits. Lapproche contextuelle permet alors de dfinirquelles sont les caractristiques spcifiques des entreprises prendre en compte et ainsidapprcier les conditions pour lesquelles le rsultat est pertinent. Dans le cadre de lapprochecontextuelle, nous nous focalisons sur la prise en charge de linfluence des opportunits decroissance. La prise en compte de la part des opportunits de croissance a t introduite parles travaux de MYERS (1977) qui propose de formaliser la valeur comme la somme des actifsen place et des opportunits de croissance de lentreprise. Les actifs en place reprsententlensemble des actifs dont dispose actuellement lentreprise ; alors que les opportunits decroissance correspondent aux possibilits pour lentreprise daccrotre, de moderniser sonactivit ou de dvelopper de nouvelles activits. Par leur nature, les opportunits decroissance sont plus difficilement apprhendables par les chiffres comptables, du fait de laplus grande marge manuvre dans la dfinition des chiffres comptables, de la moindrepersistance du rsultat, de limpact du principe de prudence et de lincompltude des chiffrescomptables.

    Lapproche comptable dite traditionnelle enregistre les actifs leur valeur historique. De plus,le fruit de lactivit est enregistr uniquement lorsque celui-ci sest vritablement ralis.Ainsi, cette comptabilit offre essentiellement une reprsentation patrimoniale de la valeur delentreprise. Contrairement une approche comptable de juste valeur, les chiffres comptablesrenseignent sur la valeur des entreprises dans une perspective de liquidation et non de crationde valeur. Les opportunits de croissance participent la valeur de lentreprise ; nanmoins,leur enregistrement est difficile car elles concernent des lments susceptibles de crer de lavaleur dans le futur. Nous pouvons nous interroger si lune ou lautre des approchescomptables permet de mieux apprhender la valeur de lentreprise. On peut penser quuneapproche patrimoniale intgre moins les opportunits de croissance quune approche de juste

    1 An information variable that explains only about 5 % of stock return variability, and whose relation withreturn is unstable, can not be very useful. (LEV, 1989)2 Cette synthse est tablie partir des travaux de LEV (1989), HOTHAUSEN et WATTS (2000) et JANIN(2000).

  • 8valeur. Cependant, comme lindique BERNHEIM (2001), il est difficile de postuler de laprimaut dune approche.

    Par ailleurs, la prise en compte des opportunits de croissance introduit un compromis entre lafiabilit et la pertinence des chiffres comptables La pertinence des chiffres comptables dpendde la dfinition et de lapproche comptable adopte. Paralllement, la prise en compte desopportunits de croissance peut galement affecter la fiabilit des chiffres comptables. Eneffet, le suivi de la ralit conomique des entreprises susceptibles de crotre dans lavenirintroduit la prise en compte dlments plus complexes et plus abstraits que lenregistrementdoprations courantes relativement bien formalises concernant lexploitation des actifs enplace. Ainsi, la comptabilit au niveau de ces entreprises connat une marge de manuvreplus grande. Les chiffres comptables sont alors dfinis avec un pouvoir discrtionnaire pluslarge au niveau des choix comptables. Par exemple, des choix en matire dtalement descharges ou dimmobilisation des dpenses en R&D sont susceptibles de modifier la qualitdes chiffres comptables ; or ces choix sont plus nombreux pour ces entreprises. La prise encompte des opportunits de croissance des entreprises permet de considrer la latitude enmatire de choix comptable et le degr de manipulation comptable susceptible dinfluencer lapertinence des chiffres comptables. De plus, leur enregistrement est conditionn par le cadrecomptable.

    Ltude de la pertinence des chiffres comptables consiste examiner le lien entre la valeur delentreprise prsente, illustre par le march, aux chiffres comptables actuels. Cette relationlaisse donc supposer que les performances actuelles de lentreprise permettent dexpliquer lesflux futurs venir exprimant la valeur de lentreprise. Nanmoins, cette relation dvaluationcomptable induit une hypothse forte quant la nature des chiffres comptables. Notamment,on suppose implicitement que le rsultat est persistant et quainsi la valeur de demain pourraittre explique partir de celle daujourdhui. Cette hypothse ne peut pas tre valide pourtoutes les entreprises. Lapproche contextuelle permet alors dapprcier dans quel caslentreprise est susceptible de connatre une persistance de ses rsultats et donc dindiquerquand le rsultat prsent permet de reflter la valeur de lentreprise.En outre, les entreprises bnficiant dopportunits de croissance tirent leur valeuressentiellement des rsultats futurs et les rsultats prsents ne permettent pas de reprsenterles performances et crations de valeur venir. Les opportunits de croissance induisent alorsune non-persistance des rsultats qui remettent ainsi en cause leur pertinence. Certainesrecherches se sont intresses la prise en compte dune autre valeur que la valeur prsentede lentreprise correspondant son activit actuelle. Ces recherches vont alors dans le sens dela prise en compte doptions sur lavenir. En outre, BURGSTAHLER et DICHEV (1997)proposent de reconnatre les alternatives dutilisation des ressources de lentreprise. La valeurde lentreprise est alors considre comme la combinaison de la valeur de lactivit actuelle etde la valeur dautres activits futures3. Le rsultat fournit une mesure de la manire dont lesressources de la firme sont actuellement utilises. La valeur comptable donne une mesure desressources de la firme, indpendamment de leur utilisation actuelle. Quand le ratio rsultat survaleur comptable est lev, la firme va probablement perptrer sa manire actuelle

    3 BURGSTAHLER et DICHEV (1997) parlent de recursion value et adaptation value , BARTH etLANDSMAN (1995) voquent la managerial skill et STERLING (1968) parle de stationnary state

  • 9dutilisation de ses ressources. La valeur de lentreprise provient de ses ressources actuelles.Le rsultat reprsente alors le dterminant important de la valeur. Inversement, quandlentreprise puise sa valeur des opportunits de croissance, le rapport rsultat sur valeurcomptable est faible, les performances actuelles ne peuvent expliquer la valeur de lentreprise.Le rsultat nest pas pertinent pour expliquer la valeur de lentreprise, inversement la valeurcomptable peut davantage reflter la valeur de lentreprise. Lorsque lentreprise connat desopportunits de croissance, le rsultat nest pas pertinent pour illustrer la valeur delentreprise, car la valeur dpend des rsultats des activits futures.

    Par ailleurs, le principe de prudence apparat comme un des lments majeurs decontradiction de la lecture de lentreprise. Le principe de prudence conduit valoriserdavantage les pertes futures que les profits futurs. Aussi la pertinence du rsultat peut trebiaise par le principe de prudence. Le principe de prudence a plus ou moins dimpacts sur lavalorisation selon que lentreprise est sujette connatre des vnements futurs positifs ; dansce cas, ils ne sont pas intgrs et la valeur de lentreprise est sous-estime. Lapprochecontextuelle permet alors dapprhender dans quel cas lentreprise est susceptible dtreaffect par le principe de prudence, soit dans quelle situation le rsultat est moins pertinent.En particulier, le principe de prudence introduit un dcalage entre les charges et produits lisaux opportunits de croissance et affecte la pertinence des chiffres comptables. En effet, leschiffres comptables vont sous-estimer la valeur des entreprises bnficiant dopportunits decroissance. Ainsi, la prise en compte des opportunits de croissance permet de considrer lessituations o les chiffres sont susceptibles dtre moins pertinents du fait de limpact duprincipe de prudence qui conduit sous-estimer la valeur des entreprises de croissance.

    La prise en compte des opportunits de croissance permet de considrer les conditions danslesquelles les divergences entre les diffrentes normalisations sont susceptibles daffecterdavantage la pertinence des chiffres comptables. Leur considration permet, plusparticulirement, denvisager le degr de marge de manuvre de dfinition des chiffrescomptables, la persistance du rsultat, limpact du principe de prudence et lincompltude deschiffres comptables.

    Nous tudions ainsi la pertinence des chiffres comptables selon les opportunits de croissancede lentreprise. Nous supposons que les chiffres comptables sont moins pertinents lorsquelentreprise bnficie dopportunits de croissance. De plus, nous supposons que lesopportunits de croissance affectent davantage la pertinence des chiffres comptables dans lecadre comptable traditionnel que dans une approche en juste valeur, du fait de lapplication duprincipe de prudence.

    2. Etude empirique de linfluence des opportunits decroissance sur la pertinence des chiffres comptables

    Ltude empirique de linfluence des opportunits de croissance sur la pertinence des chiffrescomptable vise apprcier sil existe une diffrence de pertinence des chiffres comptablesselon que lentreprise bnficie dopportunits de croissance et ainsi dtudier lintrt des

  • 10

    diffrentes normalisations comptables qui nintgrent pas de la mme manire lesopportunits de croissance.Pour ce faire, dans un premier temps, nous dveloppons une mthodologie justifie - analysefactorielle et classification - pour dfinir les opportunits de croissance. Dans un secondtemps, nous appliquons des tudes dassociation pour mesurer linfluence des opportunits decroissance sur la pertinence des chiffres comptables. Nous supposons que les chiffrescomptables sont moins pertinents lorsque les entreprises connaissent davantagedopportunits de croissance. Enfin, au travers dtudes complmentaires, nous tentonsdexpliquer les rsultats trouvs. Nous envisageons, en outre, limpact du principe deprudence.

    2.1 Echantillon

    Ltude est applique un chantillon dentreprises de seize pays europens sur la priode de1993 2002. Les informations sont extraites de la base de donnes Thomson Analytics.Ltude sapplique pour chaque anne de la priode dtude ; en effet, nous pensons que lebnfice dopportunits de croissance pour une entreprise peut varier dune anne lautre.Nous considrons, pour chaque anne, les entreprises actives au 1er janvier de lanne dtude.Sont tes de ltude les entreprises des secteurs financiers, assurance, organisations desadministrations publiques et les inclassables car ces entreprises prsentent des particularitsqui pourraient nuire notre analyse. Sont supprimes de lchantillon dtude les entreprisespour lesquelles nous ne disposons pas dinformations sur les variables choisies pour dfinirles opportunits de croissance. Il apparat que la base de donnes est peu fournie carlchantillon est trs nettement rduit lorsque sont seulement considres les entreprisesinformes. Enfin, les entreprises dont les ratios de capitalisation sont ngatifs, ce quireprsente un non-sens dans la dfinition des opportunits de croissance, sont galementsupprimes de lanalyse. Nous excluons lanne 2002 de la priode dtude car nous nedisposons pas dassez dinformations pour cette anne. In fine, nous tudions 21 985entreprises annes soit en moyenne environ 2 200 entreprises par anne.Cet chantillon permet de dfinir les opportunits de croissance. Nous ne considrons pas lemme chantillon pour ltude dassociation et les tudes complmentaires. Cette dmarchepermet de ne pas biaiser la dfinition des opportunits de croissance en rduisant la dfinitiondes opportunits de croissance aux seules entreprises pour lesquelles nous disposonsdinformations sur les prix et rsultats, entre autres. Lchantillon pour ltude dassociationet les tudes complmentaires est donc constitu des entreprises ayant permis de dfinir lesopportunits de croissance et dont nous disposons des informations pour effectuer notre tudedassociation. Sont tes de lchantillon dtude, les donnes aberrantes soit les donnespour lesquelles la valeur absolue du rsultat net par titre rapporte au prix de dbut dexerciceest suprieure un et pour lesquelles les donnes de la rgression sont loignes de plus dedeux cart type de leur moyenne. Enfin, nous liminons les entreprises ne clturant pas au 31dcembre afin davoir des donnes cohrentes ; litem rsultat net correspondant au rsultat defin dexercice et le prix tant le prix de fin danne. Au total, lchantillon est constitu de10 393 entreprises annes sur la priode 1993 2001. Par ailleurs, afin dexpliquer linfluencedes opportunits de croissance, nous tudions limpact du principe de prudence. Pour mettreen uvre cette tude complmentaire, il convient de disposer pour chaque anne delhistorique sur trois annes des rentabilits. Aussi, cette tude nest effectue que sur la

  • 11

    priode 1996/2001 et pour les entreprises pour lesquelles nous disposons de cet historique,soit 6 071 entreprises annes Le tableau n1 prsente la constitution de lchantillon.

    TABLEAU N1 : ECHANTILLON DETUDE

    Echantillon 93 94 95 96 97 98 99 0 1 2

    1. Original 9 460 9 460 9 460 9 460 9 460 9 460 9 460 9 460 9 460 9 460

    2. Entreprises actives9 282 9 218 9 151 9 056 8 914 8 767 8 590 8 368 8 100 7 783

    3. Or division H, J et K7 092 7 051 6 994 6 926 6 816 6 707 6 582 6 409 6 209 5 978

    4. Inform sur les OC 2 544 2 708 2 731 2 725 3 196 3 394 3 322 3 389 3 541 805

    5. Non aberrant pourles OC

    1 923 2 250 2 294 2 241 2 693 2 753 2 653 2 495 2 249 434

    6. Inform pourlassociation

    1 591 1 727 1 680 1 967 2 405 2 753 3 044 3 241 3 120 968

    7. Non aberrant pourlassociation

    1 514 1 671 1 644 1 934 2 373 2 688 2 930 2 911 2 819 828

    8. Au 31/12 1 059 1 183 1 167 1 378 1 663 1 873 2 062 2 148 2 109 98

    9. Indicateurs dOC 989 912 881 1015 1211 1294 1416 1403 1272 36

    10. Principe deprudence

    - - - 887 984 1 018 1 059 1 071 1 052 -

    Lchantillon est construit en deux temps : dans un premier temps, pour la dfinition des opportunits decroissance (OC), puis pour lapplication des tudes dassociation et tudes complmentaires.1. Lchantillon Original reprsente lensemble des entreprises disponibles sur la base de donnes ThomsonAnalytics pour chaque anne de la priode dtude.2. Lchantillon Entreprises actives contient les entreprises actives au 1er janvier de lanne dtude.3. La division H soit les entreprises du secteur financier et de lassurance, la division J soit les organisations desadministrations publiques et la division K soit les entreprises inclassables, en terme de secteur, sont retires delchantillon formant ainsi lchantillon Or division H, J et K.4. Lchantillon Inform sur les OC correspond aux entreprises de lchantillon Or division H, J et K pourlesquelles nous disposons des informations sur les variables permettant de dfinir les opportunits de croissance(OC).5. Lchantillon Non aberrant pour les OC comprend les entreprises de lchantillon Inform pour les OC pourlesquelles les ratios de capitalisation sont positifs.6. Lchantillon Inform pour lassociation reprsente les entreprises pour lesquelles nous disposons desinformations sur les variables de la rgression (prix, nombre dactions, coefficient dajustement, rsultat).7. Lchantillon Non aberrant pour lassociation correspond lchantillon inform duquel ont t tes lesdonnes aberrantes.8. Lchantillon Au 31/12 comprend les entreprises de lchantillon nettoy qui clture leurs exercicescomptables le 31 dcembre. Les tudes dassociation sont effectues partir de cet chantillon.9. Lchantillon Indicateurs dOC contient les entreprises pour lesquelles ont t dfinis les indicateursdopportunits de croissance et prsentes dans lchantillon au 31/12.10. Lchantillon Principe de prudence est constitu des entreprises prsentes dans l chantillon IndicateursdOC et pour lesquelles nous disposons des rentabilits des trois annes prcdentes lanne dtude.

  • 12

    2.2 Dfinition des opportunits de croissance

    2.2.1 Variables

    Par dfinition, les opportunits de croissance sont difficilement valuables car elles sontinobservables et non informes dans les tats financiers. Il convient donc de dfinir desvariables subrogatoires pour apprcier les opportunits de croissance ; mais, comme lesoulignent GAVER et GAVER (1993), il nexiste pas de vritables consensus dans lalittrature quant la dfinition de ces variables subrogatoires : Les opportunitsdinvestissement sont inobservables et aucun consensus ne se dgage de la littraturecomptable et financire au sujet dun proxy appropri. 4.

    Diffrentes mesures sont communment proposes : ratios de mesures de march sur mesurescomptables ou inversement, coefficient de capitalisation des bnfices et indicateurssimilaires, intensit en R&D, mesures de risques et autres mesures alternatives.Nous proposons de considrer lensemble de ces mesures et de dfinir des indicateurssynthtiques laide dune analyse factorielle.Le tableau n2 rcapitule les mesures envisages et prcise les dfinitions et sens de chacunedes mesures. Nous indiquons le comportement de ces variables selon le bnfice ou nondopportunits de croissance. Nous supposons que plus une entreprise bnficiedopportunits de croissance, plus elle prsente un ratio de capitalisation, des investissements,des risques et des performances prvisionnelles leves

    2.2.2 Analyse factorielle

    On se propose deffectuer une analyse factorielle afin de dfinir un ou des indicateursdopportunits de croissance. Lanalyse factorielle est adapte notre recherche puisquellenous permet de slectionner et de regrouper les critres pertinents afin de dfinir un ou desindicateurs synthtiques des opportunits de croissance. Cette analyse requiert la vrificationde certaines conditions et des choix pour sa mise en uvre.Le tableau n3 prsente lensemble des lments de mise en uvre et rsultats de lanalysefactorielle pour une des annes de la priode observe.Les rsultats de lanalyse factorielle sont conformes nos hypothses. Les opportunits decroissance se dfinissent partir de trois indicateurs : intensit dinvestissement, ratio decapitalisation, risque conomique et financier. Le premier facteur regroupe les variablesrefltant les dpenses en investissement ; lindicateur intensit dinvestissement est dfiniselon les annes par lun des deux ratios investissement sur actifs ou chiffre daffaires ouconjointement par les deux ratios. Le deuxime facteur caractrise les ratios de capitalisation ;il sexprime selon les annes, au travers du ratio de capitalisation des actifs ou/ et du ratio decapitalisation des bnfices. Le troisime facteur permettant de dfinir les opportunits decroissance est le risque conomique et financier. Selon les annes, cet indicateur est form desseuls risques conomiques - risque conomique rduit et/ou large ou galement du risquefinancier.

    4 The investment opportunity set is unobservable and no consensus has emerged in the accounting and financeliteratures concerning an appropriate proxy variable. , p130, GAVER et GAVER (1993)

  • 13

    TABLEAU N2 : VARIABLES SUBROGATOIRES DES OPPORTUNITES DE CROISSANCE

    POSITION RELATIVE

    DES VARIABLES

    SELON LES OCVARIABLES MESURES

    ITEMS

    THOMSON

    ANALYTICS

    SENS

    OC OC

    Ratio de

    capitalisation

    Ratio de

    capitalisation

    des actifs

    (MBA)

    Ratio de

    capitalisation

    des bnfices

    Price to book

    ratio close

    PER ratio

    close

    Mesure base sur les diffrences

    dapprciation de la valeur entre la

    comptabilit et le march. Lcart

    entre les deux estimations peut

    illustrer les opportunits de

    croissance.

    + -

    Intensit de

    lactivit

    dinvestissement

    Investissement

    (en immo.) par

    ventes

    Investissement

    (en immo.) par

    actifs

    Capital

    expenditure /

    sales

    Capital

    expenditure /

    total assets

    Condition de lacquisition de

    nouvelles opportunits

    dinvestissement, le poids des

    dpenses en investissement

    illustre la capacit et les moyens

    pour dvelopper les opportunits

    de croissance.

    + -

    Risque (1) Risque

    conomique

    large

    Risque

    conomique

    rduit

    Risque

    financier

    s (return on

    assets)

    s (return on

    invested

    capital)

    s (return on

    equity)

    En toute logique, une

    augmentation de rentabilit est

    associe une augmentation de

    risque. On peut donc penser que

    les opportunits de croissance sont

    associes une augmentation du

    risque de lentreprise.

    + -

    Performances

    prvisionnelles(2)

    Prvision du

    taux de

    rentabilit

    financire

    moyen

    ib. ROE mean

    curr FYR1

    Plutt que de se baser sur les

    informations passes ou prsentes,

    on considre une information sur

    lvolution future qui renseigne

    sur les opportunits de croissance

    venir.

    + -

    (1) Lcart type est calcul sur une priode de 6 ans : lanne dtude et les cinq annes prcdentes.

  • 14

    (2) Les performances prvisionnelles sont fournies par IBES et sont rcoltes dans la base de donnes deThomson Analytics. Cette variable a par la suite t carte, car nous ne disposions pas assez dinformationspour celle-ci.OC : Lentreprise bnficie dopportunits de croissance inversement OC

    2.2.3 Classification : dfinition des groupes dentreprises selon les opportunits decroissance

    Lchantillon dtude est segment selon le bnfice ou non dopportunits de croissance.Pour ce faire, sont dfinies les mdianes de chacun des scores factoriels des trois indicateurs.Nous proposons, ensuite, deux segmentations. Selon une segmentation stricte, les entreprisesdont les scores factoriels des trois indicateurs des opportunits de croissance sont suprieures la mdiane sont supposes bnficier dopportunits de croissance, inversement si les scoresfactoriels sont infrieurs. Selon une segmentation moins stricte, on admet quune entreprisebnficie dopportunits de croissance si les scores factoriels de deux indicateurs desopportunits de croissance sont suprieurs la mdiane ; de mme, on considre quuneentreprise ne bnficie pas dopportunits de croissance si les scores factoriels de deuxindicateurs dopportunits de croissance sont infrieurs la mdiane. Le tableau n4synthtise la manire de dfinir si les entreprises bnficient ou non dopportunits decroissance.

  • 15

    TABLEAU N3 : ELEMENTS DE MISE EN UVRE DE LANALYSE FACTORIELLE PERMETTANT DE DEFINIR LES

    INDICATEURS DES OPPORTUNITES DE CROISSANCE

    Contraintes Mthodes et critres

    Choix de la mthode

    danalyse factorielle

    Etude de lobjectif de lanalyse Application de lAnalyse en Composante

    Principale (ACP) permettant de rsumer

    les critres

    Conditions dapplication

    propres aux variables et

    indicateurs statistiques

    respecter5

    Nombre dobservations suprieur de

    30 50 au nombre de variables

    Matrice de corrlation

    Test de sphricit de BARTLETT

    Test de KAISER, MEYER et

    OLKIN

    2 200 entreprises - anne en moyenne >

    7 variables dfinissant les opportunits de

    croissance

    Coefficients satisfaisants

    Signification : 0,000

    Indice KMO > 0,5

    Dtermination du nombre de

    facteurs retenir6

    Rgle de KAISER

    Courbe des valeurs propres

    Restitution minimum

    Valeur propre > 1 3 facteurs

    Screen test 3 facteurs

    Variance explique > 50 % 3 facteurs

    Structure des facteurs7 Qualit de reprsentation des

    variables

    Rotation des axes

    Coefficient dextraction > 0,5 Vrifie

    le plus souvent

    Varimax

    Interprtation8 Etude des scores factoriels

    Etude de la composition des

    facteurs et de la signification des

    facteurs

    Scores factoriels > 0,5 trs significatifs

    Dfinition de trois facteurs :

    - Intensit dinvestissement

    - Ratio de capitalisation

    - Risque conomique et financier

    Validit Validit interne, qualit globale,

    qualit propre chaque variable

    Validit externe

    Respect des conditions et test statistiques

    Cohrence des facteurs obtenus

    (littrature)

    5 Les conditions sont respectes pour chacune des annes tudies6 Le nombre de facteurs dtermins est le mme pour chacune des annes tudies.7 La structure des facteurs est identique pour chacune des annes tudies.8 On retrouve les mmes facteurs pour chacune des annes tudies ; la composition des facteurs nestnanmoins pas toujours identique.

  • 16

    TABLEAU N4 : DEFINITION DES GROUPES DENTREPRISES SELON LES OPPORTUNITES DE CROISSANCE

    Position des scores factoriels Dfinition stricte Dfinition large

    Scores factoriels des 3 indicateurs suprieures leurs mdianesOC OC

    Scores factoriels de 2 des indicateurs suprieurs leurs mdianesIndfini OC

    Scores factoriels des 3 indicateurs infrieures leurs mdianes OC OC

    Scores factoriels de 2 des indicateurs infrieurs leurs mdianesIndfini OC

    OC : Entreprise bnficiant dopportunits de croissance ; OC : entreprise ne bnficiant pas dopportunits

    de croissance

    La premire dfinition (dfinition stricte) prsente lavantage dtre plus prcise que lautredfinition, nanmoins, environ 70 % de lchantillon nest pas catgoris. Quelle que soit ladfinition adopte, les groupes OC et OC sont homognes en terme deffectifs.L'tude de la stabilit des groupes, qui consiste apprcier le pourcentage d'entreprisesidentiques pour chacun des groupes entre le dbut et la fin de la priode, indique une faiblestabilit ; le bnfice dopportunits de croissance fluctue dans le temps.

    2.3 Etude dassociation selon les opportunits de croissance de lentreprise

    Nous effectuons une tude dassociation entre le rsultat et la variation du rsultat, norms parle prix des titres et la valeur de lentreprise, reprsente par la rentabilit boursire selon lebnfice dopportunits de croissance des entreprises. Nous examinons la rgressionsuivante :

    Ri,t = a 0 + a 1 RN i,t / P i,t-1 + a 2 D RN i,t / P i,t-1 + e i,t

    Avec R i,t : rentabilits boursires des actions calcules sur lanne fiscale,soit R i,t = (P i,t + DIVi,t - P i,t-1) /P i,t-1P i,t : le prix de laction i la fin de lanne fiscale t, ajust des ventuelles oprationssur capitalDIV i,t : les dividendes verss par lentreprise i durant lanne fiscale t, ajusts desventuelles oprations sur capitalP i,t-1 : le prix de laction i la fin de lanne fiscale t-1, ajust desventuelles oprations sur capitalRN i,t / P i,t-1 : le rsultat net de lentreprise i sur la priode t, norm par le prix del'action la fin de la priode t-1D RN i,t / P i,t-1 : la variation du rsultat net de lentreprise i sur la priode t, norm parle prix de l'action la fin de la priode t-1

    Le tableau n 5 prcise la dfinition des diffrentes variables de la rgression. La rgressionest effectue en coupe transversale sur la priode 1993 / 2001, selon que lentreprise bnficiedopportunits de croissance.

  • 17

    TABLEAU N 5 : VARIABLES DE LA REGRESSION

    Variables Dfinitions Thomson Analytics

    Prix de laction la fin de lanne fiscale ajustPrice close

    Rentabilit boursire des actions calcules sur lanne

    fiscale

    (Return indext - Return indext-1) / Return indext-1

    Rsultat net par titre (Net income / common share outstanding) / Adjustment

    Factor

    Les rsultats de la rgression, reports dans le tableau n6, montrent une diffrence depertinence selon le bnfice ou non dopportunits de croissance pour les entreprises. En effet,quelle que soit la dfinition des opportunits de croissance, il apparat que le rsultat et lavariation du rsultat prsentent un contenu informatif infrieur pour expliquer la valeur desentreprises bnficiant dopportunits de croissance. Le rsultat et la variation du rsultatapportent pour lensemble de la priode, sauf pour les annes 2000 et 2001, trs peudinformations sur la valeur pour les entreprises bnficiant dopportunits de croissance.Selon les dfinitions, les coefficients de dterminations ajusts varient entre environ - 3 % et3,5 % et entre 0 % et 2 % sur la priode 1993-1999. La relation dvaluation comptable estmeilleure pour les annes 2000 et 2001, puisque les coefficients de dtermination sont de 9 % 28 %, selon la dfinition des opportunits de croissance. On peut penser cependant que cestdavantage le benchmark qui sest ajust durant ces annes. Le march, valorisant fortementles opportunits de croissance au dbut de la priode de la nouvelle conomie, restime lesopportunits de croissance, aprs les dboires de nombreuses entreprises et une visibilit plusgrande de lconomie. De ce fait, chiffres comptables et rentabilit seraient davantage relis.Les coefficients de rponse du rsultat sont positifs et dans lensemble significatifs (plusparticulirement pour la dfinition large des opportunits de croissance) alors que la variationdu rsultat nest, sauf pour une anne, jamais significative pour expliquer la valeur desentreprises bnficiant dopportunits de croissance.

    Concernant les entreprises ne bnficiant pas dopportunits de croissance, il apparat que larelation dvaluation comptable est meilleure. Les coefficients de dtermination varient sur lapriode entre 2 % et 29 % et entre 0 % et 21 % environ, selon la dfinition des opportunitsde croissance. Le rsultat prsente des coefficients de rponse positifs et significatifs surlensemble de la priode ; la variation du rsultat nest par contre pas significative.Quelles que soient les opportunits de croissance, seul le rsultat est significatif pourexpliquer la valeur de lentreprise. Comme nous lavons suppos, la relation est plus fortepour les entreprises sans opportunits de croissance que pour les entreprises en bnficiant(coefficient de dtermination suprieur en grande partie). Le rsultat est donc plus pertinentpour expliquer la valeur de lentreprise, lorsque lentreprise est sans opportunits decroissance.Ainsi, nous pouvons conclure quil est intressant de considrer le niveau dopportunits decroissance de lentreprise afin dapprcier la valeur de lentreprise, partir des chiffrescomptables. Si on considre des entreprises ne bnficiant pas dopportunits de croissance, lersultat apparat comme une variable pertinente dvaluation de lentreprise. Au contraire, lersultat nest pas pertinent pour valuer des entreprises de croissance. Dans un second temps,

  • 18

    nous tudions si les diffrences de pertinence lies au bnfice dopportunits de croissancesexpliquent par lapproche comptable dfinissant le rsultat.

    TABLEAU N6 : CONTENUS INFORMATIONNELS DU RESULTAT NET ET DE LA VARIATION DU RESULTAT NETSUR LA PERIODE 1993 2001 DES ENTREPRISES SELON LES OPPORTUNITES DE CROISSANCE

    - Ri,t = a 0 + a 1 RN i,t / P i,t-1 + a 2 D RN i,t / P i,t-1 + e i,t OC OC

    Annes n a0 a1 a2 R2 n a0 a1 a2 R21993 58 0,49 1,00 -0,01 -2,37% 84 0,42 0,92 0,0217,13%

    (4,76) (0,81) (-0,15) (7,78) (1,49) (3,66)1994 166 0,13 0,59 0,00 1,48% 206 0,05 1,13 -0,02 9,44%

    (3,92) (2,02) (-0,27) (1,78) (4,42) (-1,11)1995 95 0,11 1,12 0,00 2,22% 148 -0,04 0,71 0,01 2,68%

    (1,82) (2,03) (-0,19) (-1,65) (2,22) (1,10)1996 253 0,43 0,58 0,01 -0,50% 255 0,16 0,44 0,01 2,31%

    (8,31) (0,86) (0,20) (5,71) (2,41) (1,36)1997 134 0,36 0,67 0,02 -0,66% 115 -0,07 3,11 -0,0229,06%

    (5,83) (0,84) (0,55) (-1,32) (6,69) (-1,05)1998 186 0,15 0,17 0,00 -0,45% 201 0,00 0,79 0,00 1,74%

    (2,59) (0,26) (1,03) (-0,13) (2,00) (0,72)1999 216 0,47 1,28 0,11 3,54% 216 -0,02 1,23 0,01 5,64%

    (5,61) (1,21) (2,69) (-0,46) (3,73) (1,05)2000 229 -0,11 3,49 0,01 22,05% 233 -0,10 1,58 0,0010,43%

    (-3,50) (8,09) (0,82) (-3,01) (5,38) (-0,02)2001 152 -0,23 4,67 0,03 27,92% 161 -0,18 2,46 0,0229,24%

    Dfinitionstricte des

    OC

    (-6,40) (7,76) (0,96) (-5,24) (8,16) (0,74)1993 532 0,51 0,88 -0,02 4,07% 557 0,47 0,70 0,01 2,26%

    (16,98) (3,61) (-3,27) (18,76) (3,43) (1,50)1994 415 0,11 0,61 0,00 1,64% 497 0,02 0,97 -0,01 7,51%

    (5,05) (2,96) (-0,30) (1,32) (6,32) (-0,99)1995 427 0,06 0,44 0,00 1,09% 454 -0,01 0,50 0,00 1,59%

    (3,06) (2,59) (0,33) (-0,55) (3,05) (0,15)1996 476 0,40 0,87 0,03 1,01% 539 0,14 0,78 0,01 6,13%

    (11,59) (2,18) (1,64) (7,54) (5,88) (1,43)1997 626 0,28 1,33 -0,02 2,10% 585 0,18 0,94 0,00 3,48%

    (9,35) (3,82) (-1,09) (7,32) (4,78) (0,93)1998 655 0,14 0,36 0,00 0,25% 639 0,07 0,22 0,00-0,01%

    (5,46) (1,40) (1,19) (2,68) (0,82) (1,04)1999 718 0,41 1,12 0,01 0,98% 698 0,08 1,07 0,01 2,56%

    (9,89) (2,81) (1,06) (2,91) (4,42) (0,67)2000 711 -0,08 1,93 0,00 9,52% 692 -0,06 1,16 0,00 5,42%

    (-4,13) (8,75) (-0,68) (-3,30) (6,42) (0,47)2001 621 -0,16 2,37 0,00 15,35% 651 -0,17 2,29 0,0021,16%

    Dfinitionlarge des

    OC

    (-9,05)(10,70) (0,06) (-9,33)(13,17)(-0,19)

    Les coefficients significatifs au seuil minimal de 5 % sont en gras.RN : le rsultat net la fin de lexercice comptable ;RN : la variation du rsultat net ;

    P : le prix du titre de lentreprise la fin de lexercice comptableR : les rentabilits boursires relatives lexercice comptableR2 :coefficient de dterminationOC : Entreprise bnficiant dopportunits de croissance

    OC : entreprise ne bnficiant pas dopportunits de croissance

  • 19

    2.4 Prise en compte du principe de prudence

    La faiblesse de la pertinence des chiffres comptables des entreprises bnficiantdopportunits de croissance suggre que le rsultat parvient difficilement les incorporer.Dans une approche comptable traditionnelle, le principe de prudence est appliqu.Contrairement une approche en juste valeur, le rsultat nintgre pas ou avec un certainretard toutes les informations susceptibles daffecter la valeur de lentreprise. Le principe deprudence, en effet, induit que les vnements futurs favorables ne soient pas enregistrs tantquils ne se sont pas raliss. De ce fait, selon lapplication du principe de prudence, lacomptabilit a plus ou moins de difficults apprhender les entreprises disposantdopportunits de croissance. Nous proposons donc dapprcier le degr de prudence deschiffres comptables des entreprises afin dexaminer si ce biais comptable ne permettrait pasdexpliquer la faiblesse de la pertinence des chiffres comptables. Le degr de prudencecorrespond la plus ou grande affectation de la pertinence des chiffres comptables induite parle principe de prudence.

    2.4.1 Dfinition du degr de prudence

    Le principe de prudence introduit un dcalage entre les informations prises en compte par lacomptabilit et les informations intgres dans la valeur de lentreprise. Aussi, afindapprcier si le principe de prudence affecte les chiffres, nous pouvons examiner la relationentre les chiffres comptables prsents et futurs et la valeur de lentreprise prsente. En effet, sila comptabilit met un certain temps intgrer les vnements futurs susceptibles daffecter lavaleur, ce sont les chiffres comptables postrieurs aux vnements qui permettent davantagedexpliquer la valeur prsente. Ceci revient tudier la relation suivante :Ri,t = a 0 + a 1 RN i,t / P i,t-1 + a 2 RN i,t+1 / P i,t + + a n RN i,t+(n-1) / P i,t+n + e i,t

    Avec R i,t : rentabilits boursires des actions calcules sur lanne fiscaleP i,t : le prix de laction i la fin de lanne fiscale t, ajust des ventuelles oprationssur capitalRN i,t / P i,t-1 : le rsultat net de lentreprise i sur la priode t, norm par le prix del'action la fin de la priode t-1

    Si le principe de prudence naffecte pas le rsultat, a 2 a n ne sont pas significatifs et lersultat prsent suffit expliquer la valeur de lentreprise. Au contraire, si le principe deprudence affecte le rsultat, a 2 a n sont significatifs et les rsultats futurs sont ncessairespour expliquer la valeur de lentreprise.Afin dapprcier le degr de prudence, la littrature prconise plutt dtudier la rgressioninverse. La rgression inverse consiste apprcier le lien entre le rsultat prsent et lesrentabilits passes9. La rgression inverse consiste alors examiner la relation suivante :

    9 BEAVER et al. (1980) indique que la rgression inverse est prfrable la relation envisage prcdemment(relation 1) car une relation est mieux spcifie quand la variable suprieure en contenu informationnel, ici larentabilit, est considre comme variable indpendante et lautre variable, ici le rsultat, comme dpendante.

  • 20

    RNi,t / P i,t-1 = a 0 + a 1 R i,t + a 2 R i,t-1 + + a n R i,t-(n-1) + e i,t

    Avec R i,t : rentabilits boursires des actions calcules sur lanne fiscaleP i,t : le prix de laction i la fin de lanne fiscale t, ajust des ventuelles oprationssur capitalRN i,t / P i,t-1 : le rsultat net de lentreprise i sur la priode t, norm par le prix del'action la fin de la priode t-1

    Si le principe de prudence naffecte pas les chiffres comptables, a 2 a n ne sont passignificatifs et le rsultat en t est li simplement la rentabilit en t. Au contraire, si leprincipe de prudence affecte le contenu informationnel du rsultat, a 2 a n sont significatifset le rsultat en t est li la rentabilit en t et aux rentabilits prcdentes. Plus le degr deprudence est lev, plus les coefficients a 2 a n sont significatifs et levs.

    Comme lindiquent DUMONTIER et RAFFOURNIER (2002), les tudes prcdentesconsidrent gnralement que le march anticipe les vnements futurs au maximum troisannes avant quils ne soient intgrs dans les chiffres comptables. Nous tudions, alors, larelation suivante, afin dapprcier le degr de prudence :RNi,t / P i,t-1 = a 0 + a 1 R i,t + a 2 R i,t-1 + a 3 R i,t-2 + a 4 RN i,t-3 + e i,t

    2.4.2 Impact du principe de prudence selon les opportunits de croissance des entreprises

    Nous examinons le degr de prudence du rsultat selon la part dopportunits de croissancedes entreprises. Pour ce faire, nous apprcions la relation de la rgression inverse,RNi,t / P i,t-1 = a 0 + a 1 R i,t +a 2 Ri,t-1 + a 3 R i,t-2 + a 4 RN i,t-3 + e i,t , sur les sous-chantillonsdentreprises selon le bnfice dopportunits de croissance. Il est attendu que le degr deprudence soit plus lev pour les entreprises bnficiant dopportunits de croissance et pourlesquelles, nous lavons montr, les chiffres comptables sont moins pertinents.Le tableau n7 expose les rsultats de la rgression inverse selon la disposition dopportunitsde croissance.Quelle que soit la dfinition et le niveau des opportunits de croissance, la rgression inversenest pas de bonne qualit ni stable sur la priode tudie. Les coefficients de dterminationajusts sont compris entre 1 % et 30 %.Concernant les entreprises bnficiant dopportunits de croissance, les coefficients dedtermination ajusts sont relativement faibles, soit de lordre de 1 % 5 % sauf pour lesannes 2000 et 2001 o les coefficients de dtermination ajusts sont compris entre 11 % et30 %. La relation ne fait pas apparatre un fort degr de prudence des chiffres comptables desentreprises bnficiant dopportunits de croissance. Cest la rentabilit en t qui est davantagesignificative et relie avec le rsultat en t. Pour quelques annes (une deux annes), lesrentabilits des annes antrieures sont galement significatives mais pas davantage que pourles entreprises sans opportunits de croissance.

    Cette rgression est moins affecte que la rgression (1) par des problmes de multiconlinarit. Les rentabilitssont supposes non lies dans le temps, le march tant efficient

  • 21

    Les entreprises ne bnficiant pas dopportunits de croissance affichent une relation demeilleure qualit. Les coefficients de dtermination ajusts sont compris entre 1 % et 27 %environ, selon la dfinition des opportunits de croissance et les annes observes. Cependant,tout comme les entreprises bnficiant dopportunits de croissance, cest la rentabilit en tqui est majoritairement significative dans la rgression inverse. Les rentabilits des annesprcdentes apparaissent pour quelques annes significatives.

    TABLEAU N7 : DEGRE DE PRUDENCE DU RESULTAT NET ET DE LA VARIATION DU RESULTAT NETSUR LA PERIODE 1993 2001 DES ENTREPRISES SELON LES OPPORTUNITES DE CROISSANCE

    - RNi,t / P i,t-1 = a 0 + a 1 R i,t + a 2 R i,t-1 + a 3 R i,t-2 + a 4 RN i,t-3 + e i,t -

    OC OCAnnes

    n a0 a1 a2 a3 a4 R2 n a0 a1 a2 a3 a4 R21996206 0,05 0,01 -0,03 0,01 0,00 3,06%231 0,05 0,04 -0,01 0,02 0,03 2,44%

    (8,56)(1,17)(-3,07)(0,46)(0,09) (3,87) (1,70)(-0,25)(0,57)(2,03)1997112 0,06 0,01 -0,01 -0,01 0,00-1,02%101 0,06 0,10 -0,01 0,02 0,0333,48%

    (6,83)(0,49)(-1,14)(-0,87)(0,01) (8,30) (6,95)(-0,60)(0,82)(1,72)1998142 0,07 0,01 0,00 -0,01 -0,04 2,91%172 0,07 0,03 0,00 0,00 0,04 7,49%

    (8,08)(0,61)(-0,04)(-0,66)(-2,64) (12,14)(2,01)(-0,33)(-0,28)(3,50)

    1999123 0,04 0,01 -0,02 0,00 0,00 0,65%180 0,08 0,04 -0,01 0,01 0,00 2,32%(3,81)(1,85)(-1,16)(0,09)(0,15) (10,49)(2,75)(-0,60)(0,46)(-0,04)

    2000137 0,05 0,07 0,00 -0,01 0,0022,66%201 0,10 0,08 -0,01 -0,01 0,0013,52%(8,22)(5,59)(-1,20)(-0,68)(-0,28) (17,97)(5,49)(-1,12)(-0,97)(0,32)

    2001107 0,03 0,08 0,01 0,00 0,0130,54%147 0,09 0,11 0,02 -0,01 -0,0226,69%

    Dfinitionstricte des

    OC

    (6,41)(7,05)(0,96)(1,18)(0,98) (20,02)(6,75)(1,37)(-0,86)(-1,72)

    1996396 0,05 0,01 -0,01 0,01 0,00 0,82%487 0,05 0,07 0,00 0,00 0,01 4,96%(10,55)(2,32)(-1,06)(0,90)(-0,57) (7,25) (5,27)(0,13)(0,04)(0,77)

    1997503 0,06 0,02 -0,01 0,00 0,00 2,01%481 0,07 0,04 0,00 -0,01 0,03 4,33%(16,15)(3,24)(-1,76)(-1,35)(-0,18) (12,36)(4,34)(-0,52)(-0,49)(2,55)

    1998506 0,07 0,02 0,00 -0,01 -0,02 2,14%512 0,08 0,02 0,00 -0,02 0,01 1,69%

    (14,04)(1,92)(1,86)(-1,77)(-1,98) (20,76)(1,82)(-0,76)(-2,56)(1,86)1999489 0,07 0,02 -0,03 0,00 -0,02 5,04%570 0,08 0,02 -0,01 0,00 -0,01 1,46%

    (11,95)(3,27)(-3,50)(0,16)(-2,31) (19,74)(2,95)(-0,67)(1,17)(-1,54)2000489 0,07 0,05 0,00 -0,02 0,0011,00%582 0,09 0,05 -0,01 -0,01 0,00 6,90%

    (18,77)(5,76)(-2,10)(-3,32)(0,55) (26,63)(5,24)(-2,27)(-2,46)(-0,63)2001483 0,06 0,07 0,01 0,00 -0,0114,16%569 0,08 0,08 -0,01 0,00 -0,0220,73%

    Dfinitionlarge des

    OC

    (16,77)(8,64)(1,45)(0,54)(-1,15) (33,62)(10,68)(-1,80)(-1,58)(-3,26)

    Les coefficients significatifs au seuil minimal de 5 % sont en gras.RN : le rsultat net la fin de lexercice comptableRN : la variation du rsultat net

    P : le prix du titre de lentreprise la fin de lexercice comptableR : les rentabilits boursires relatives lexercice comptableR2 :coefficient de dtermination ajusteOC : Entreprise bnficiant dopportunits de croissance et inversement OC

    Ltude de la rgression inverse, quelles que soient les dispositions dopportunits decroissance, ne dmontre pas un grand degr de prudence : le rsultat est principalement li larentabilit en t. On note, nanmoins, si on considre la dfinition stricte de lopportunit de

  • 22

    croissance, que le rsultat en t est davantage significatif pour les entreprises sans opportunitsde croissance, et que les rentabilits des annes prcdentes apparaissent moins significativescomparativement aux entreprises avec opportunits de croissance. Cependant, ceci ne sevrifie pas, si on apprhende les opportunits de croissance, partir dune dfinition pluslarge.

    Il ny a pas de diffrences majeures entre le degr de prudence des entreprises bnficiant ounon dopportunits de croissance qui pourraient expliquer la moindre pertinence des chiffrescomptables pour les entreprises bnficiant dopportunits de croissance.

    Conclusion

    Le rsultat est une variable essentielle parmi lensemble des chiffres comptables produits, ilconstitue un lment fondamental dans lvaluation et la communication financire delentreprise. Aussi, il nous apparat intressant dapprcier la qualit de cette informationcomptable et dexaminer lintrt des diffrentes normalisations comptables relativement lapertinence du rsultat.En effet, les diffrentes voies de normalisation : approche comptable dite traditionnelle, basesur le cot historique et le principe de prudence et approche comptable en juste valeurconditionnent la dfinition du rsultat et donc sa pertinence.

    Notre tude prsente diffrents apports. Dun point de vue scientifique, nous montrons que laqualit des tudes dassociation est reconsidrer en intgrant des amliorationsconomtriques mais aussi en repensant les conditions dtudes de la pertinence des chiffrescomptables. En outre, lapproche contextuelle se prsente comme une voie richedapprofondissement. De plus, au travers de cette tude, nous voulons souligner dans quel casil est intressant de porter une rflexion sur limpact des normalisations comptables. Dunpoint de vue managrial, nous visons offrir une dmarche permettant de considrerlentreprise dans son ensemble et de dfinir les variables comptables pertinentes selon lesopportunits de croissance de lentreprise. Dautre part, nous montrons dans quel cadre ilconvient de se soucier plus particulirement de limpact des normalisations comptables.

    Nous montrons que les chiffres comptables sont moins pertinents lorsque les entreprisesbnficient dopportunits de croissance. Nous pensons alors que lintrt des diffrentesnormalisations comptables est davantage examiner pour ces entreprises.Une des diffrences entre les deux voies de normalisation et qui est susceptible daffecter lesentreprises bnficiant dopportunits de croissance est le principe de prudence. Nousmesurons alors le degr de prudence du rsultat selon le poids des opportunits de croissance.Il apparat que quel que soit le niveau des opportunits de croissance, les entreprises ne sedistinguent pas par des degrs de prudence diffrents qui auraient pu altrer la pertinence deschiffres comptables.

    Ce rsultat rduirait alors lintrt dtudier limpact des diffrentes normalisations sur lapertinence des chiffres comptables en matire dvaluation. Il conviendrait, sinon, dapprcierdautres lments qui pourraient expliquer les diffrences de pertinence et qui dpendraientdes normalisations comptables, telles linertie ou la compltude des chiffres comptables.

  • 23

    Cette recherche pourrait donc tre poursuivie en considrant ces lments. Une autre voie derecherche serait dexaminer directement la pertinence des chiffres comptables selon lesapproches comptables appliques ; les lments contextuels peuvent, en effet recouvrirdautres influences indpendantes des normalisations comptables.Enfin, lapproche contextuelle ne saurait se limiter la considration des opportunits decroissance. En outre, le secteur, le niveau technologique, la taille, la phase du cycle de viesont susceptibles de conditionner linfluence des opportunits de croissance et se prsententgalement comme des lments susceptibles dinfluencer la pertinence des chiffrescomptables.

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