non-discrimination et respect de la diversitÉ

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“concept paper” pour chacune des questions thématiques abordées dans la boîte à outils / Non-discrimination et respect de la diversité / Mai 2010 // 4 NON-DISCRIMINATION ET NON-DISCRIMINATION ET RESPECT DE LA DIVERSITÉ RESPECT DE LA DIVERSITÉ En effet, dans un pays donné, l’action Croix-Rouge/Croissant-Rouge en faveur des migrants peut être difficile : la population peut être hostile aux migrants, les autorités aussi. Dans un tel cas, changer les mentalités et les comportements pour faire mieux accepter les migrants et éviter la discrimination et l’hostilité à leur égard seront des actions d’autant plus importantes. L’action de la Société nationale en faveur des migrants devra être spécifique- ment conçue pour éviter la discrimination à leur égard. Par exemple, comment mener des activités dans des langues comprises par les migrants ? Comment assurer leur confiance dans les activités de la Société nationale, qui ne doit pas être perçue comme aidant les autorités à contrôler les migrants clandestins ? Comment assurer que les migrants connaissent leurs droits ? De plus, il est important d’insister sur la richesse (culturelle, économique…) qu’apportent les migrations. Dans l’histoire, tous les pays se sont construits grâce aux migrations. Mais ce type de message est rarement populaire. En effet, dans la plupart des pays, les migrants sont vus plus souvent comme un problème que comme un atout pour la société. Sur ce point également, le Mou- vement peut être un agent de changement des comportements dans les com- munautés, en faisant découvrir la richesse qu’apportent les migrants. Enfin, associer les migrants aux processus participatifs dans les communautés hôtes contribue à répondre à leurs besoins et à leurs aspirations de manière avantageuse pour ces deux groupes. C’est d’autant plus le cas quand les mi- grants sont eux-mêmes impliqués dans le travail de la Société nationale, où leur connaissance de la langue et des coutumes des personnes du même groupe leur permet de faciliter le travail de la Société en faveur de ces migrants. Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge Avec la collaboration du Département Principes et valeur Bureau régional de l’Afrique du Nord Publiposte 74, Les Berges du Lac, 1053, Tunis, Tunisie Téléphone : +(216 71) 86 24 85 Fax : +(216 71) 86 29 71 Courriel : tunisia.northafricaof[email protected] Avec le soutien de 01. NON-DISCRIMINATION ET RESPECT DE LA DIVERSITÉ Module sur les questions thématiques Boîte à outils - Les Jeunes comme Agents du Changement de Comportement (YABC - Youth as Agents of Behavioural Change) 2

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“concept paper” pour chacune des questions thématiques abordées dans la boîte à outils / Non-discrimination et respect de la diversité / Mai 2010 //

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É En effet, dans un pays donné, l’action Croix-Rouge/Croissant-Rouge en faveur des migrants peut être diffi cile : la population peut être hostile aux migrants, les autorités aussi. Dans un tel cas, changer les mentalités et les comportements pour faire mieux accepter les migrants et éviter la discrimination et l’hostilité à leur égard seront des actions d’autant plus importantes.

L’action de la Société nationale en faveur des migrants devra être spécifi que-ment conçue pour éviter la discrimination à leur égard. Par exemple, comment mener des activités dans des langues comprises par les migrants ? Comment assurer leur confi ance dans les activités de la Société nationale, qui ne doit pas être perçue comme aidant les autorités à contrôler les migrants clandestins ? Comment assurer que les migrants connaissent leurs droits ?

De plus, il est important d’insister sur la richesse (culturelle, économique…) qu’apportent les migrations. Dans l’histoire, tous les pays se sont construits grâce aux migrations. Mais ce type de message est rarement populaire. En effet, dans la plupart des pays, les migrants sont vus plus souvent comme un problème que comme un atout pour la société. Sur ce point également, le Mou-vement peut être un agent de changement des comportements dans les com-munautés, en faisant découvrir la richesse qu’apportent les migrants.

Enfi n, associer les migrants aux processus participatifs dans les communautés hôtes contribue à répondre à leurs besoins et à leurs aspirations de manière avantageuse pour ces deux groupes. C’est d’autant plus le cas quand les mi-grants sont eux-mêmes impliqués dans le travail de la Société nationale, où leur connaissance de la langue et des coutumes des personnes du même groupe leur permet de faciliter le travail de la Société en faveur de ces migrants. •

Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

Avec la collaboration du Département Principes et valeur

Bureau régional de l’Afrique du Nord

Publiposte 74, Les Berges du Lac,

1053, Tunis, Tunisie

Téléphone : +(216 71) 86 24 85

Fax : +(216 71) 86 29 71

Courriel : tunisia.northafricaoffi [email protected]

Avec le soutien de

01. NON-DISCRIMINATION ET RESPECT DE LA DIVERSITÉ

Module sur les questions thématiques

Boîte à outils - Les Jeunes comme Agents du Changement de Comportement (YABC - Youth as Agents of Behavioural Change)2

“concept paper” pour chacune des questions thématiques abordées dans la boîte à outils / Non-discrimination et respect de la diversité / Mai 2010 //

“concept paper” pour chacune des questions thématiques abordées dans la boîte à outils / Non-discrimination et respect de la diversité / Mai 2010 //32

La non-discrimination

La discrimination, c’est traiter de manière différente des personnes dont les besoins ou vulnérabilités sont les mêmes, en se fondant, en le disant ou sans le dire, sur des critères tels que la religion, la classe sociale, les opinions politiques, le handicap, etc. C’est, par exemple, refuser à quelqu’un l’accès à l’école en rai-son de sa race ; à un emploi en raison de ses opinions politiques ; à un bâtiment en raison de son handicap, etc. Les discriminations sont nombreuses et existent dans tous les pays du monde, sous des formes diverses.

À l’inverse, la non-discrimination, c’est traiter de manière identique des per-sonnes placées dans une même situation en termes de besoins ou de vulnéra-bilité, même si leurs situations diffèrent par d’autres aspects : religion, ethnie, opinions politiques, classes sociales, ou d’autres critères.

La non-discrimination est au cœur du travail de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. La discrimination est absolument interdite par le Principe d’Impartialité. Cette interdiction se retrouve en droit international humani-taire, mais aussi dans le droit international des droits de l’homme. C’est un des aspects fondamentaux de la démocratie et de l’état de droit : chaque individu doit être traité en tant que tel, sans discrimination. Comme le rappelle la Dé-claration universelle des droits de l’homme, « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits ». L’interdiction de la discrimination a des conséquences concrètes sur le travail Croix-Rouge / Croissant-Rouge. Par exemple, l’assistance fournie à deux per-sonnes ne peut être différente si cette différence est fondée sur leur religion ou leur ethnie – ou les autres critères déjà mentionnés. En revanche, un enfant et un adulte ne présentent pas la même vulnérabilité : ils pourront donc être traités différemment, simplement parce que leurs besoins diffèrent. Il ne s’agira alors pas de discrimination, mais d’une différence de traitement parfaitement justifi ée.

De la même manière, une personne souffrant d’un handicap pourra être traitée différemment d’une personne n’ayant pas ce handicap, pour certains aspects des actions Croix-Rouge/Croissant-Rouge : par exemple, si une distribution alimentaire est organisée, il faudra veiller à aider une personne ayant des dif-fi cultés physiques à se déplacer à apporter chez elle ce qu’elle a reçu. Dans le cas contraire, elle ne pourrait pas bénéfi cier de l’aide apportée et ce serait une discrimination. En revanche, apporter cette aide uniquement sur la base de la religion ou du groupe ethnique serait discriminatoire, car fondé sur un critère non pertinent.

Ce sont bien souvent les clichés, les préjugés, la stigmatisation, qui conduisent à la discrimination. Le Mouvement doit donc rester vigilant sur ces phénomènes. Notamment, il doit constamment chercher à comprendre les phénomènes d’in-tolérance et de discrimination. Il doit aussi être un exemple sur ces questions, tant à l’intérieur du Mouvement que dans ses relations avec les autres acteurs de la société : État, autres organisations, secteur privé… Les volontaires et les employés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge doivent donc se poser en tant qu’agents du changement dans la communauté, et essayer de convaincre les autres acteurs de rejeter la discrimination.

Au-delà de la non-discrimination dans les activités de la Société nationale, il faut également que toutes les personnes qui le souhaitent puissent participer au travail de celle-ci, comme volontaires ou employés, sans aucune discrimination.

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ÉSeuls la capacité, la volonté et l’engagement des personnes doivent être pris en compte. Aussi, dans les dernières années, le Mouvement a élargi sa réfl exion sur la non-discrimination, en se focalisant, d’une manière plus large, sur le respect de la diversité.

Le respect de la diversité

Ce que signifi e le respect de la diversité, c’est que le Mouvement se doit d’ac-cueillir toutes les personnes, et de rechercher activement la participation et la valorisation de tous. On parle parfois « des diversités » au lieu de la diversité, afi n de montrer qu’une personne a une identité qui n’est pas défi nie par un seul facteur, mais par de nombreux aspects : sexe, âge, nationalité, groupe ethnique, statut social, religion, orientation sexuelle, opinions politiques…

Ainsi, les personnes de tous les profi ls doivent pouvoir être admises au sein de la Société nationale, et participer à ses activités et à ses organes de décision. Rien, ni dans le cadre de travail de la Société nationale (par exemple ses Sta-tuts), ni dans sa pratique, ne doit poser de telles barrières. Aucune personne ne devrait se voir refuser la possibilité de participer au travail de la Société natio-nale en raison de son âge, de sa nationalité, de son orientation sexuelle, de son handicap, de son groupe ethnique, etc.

Les volontaires et les employés, que ce soit au niveau local, national ou interna-tional, devraient refl éter la variété des groupes d’âge, de convictions politiques, de genre, de religion, etc. de la société tout entière. Il ne s’agit pas nécessaire-ment d’imposer des quotas et d’avoir des systèmes contraignants, mais plutôt de chercher à faire en sorte que la composition des volontaires et employés d’une Société nationale refl ète réellement la diversité des personnes existant dans le pays. Qu’en est-il, par exemple, des groupes minoritaires sur le plan ethnique ? Des personnes venant des catégories sociales les plus défavorisées ? Des personnes ayant un handicap ou une maladie grave ? Ou, généralement, des femmes, des jeunes ?

Assurer le respect de la diversité demande aussi de communiquer les messages dans des langues que le public peut comprendre, et par des moyens appropriés. Par exemple, une campagne visant les personnes exclues socialement risque de ne pas atteindre ses objectifs si elle est menée uniquement par Internet…

L’exemple des migrants

Les migrants sont souvent une catégorie de personnes victimes de la discri-mination, car ils sont « d’ailleurs ». Les migrants sont fréquemment victimes des clichés, des préjugés, de la stigmatisation – voire de la violence, verbale ou physique.

Les discriminations à l’égard des migrants peuvent être graves, et les migrants sont souvent dépourvus de moyens d’y mettre fi n : parce que leur droit de sé-journer dans le pays d’accueil peut être précaire, parce qu’ils ne parlent pas toujours la langue du pays, parce qu’ils ne connaissent pas les moyens de réa-gir, parce que leur discours sur les discriminations auxquelles ils font face n’est pas toujours reconnu ou apprécié… La société dans laquelle ils évoluent n’est pas toujours prête à les écouter. Même traditionnellement les pays les plus ac-cueillants envers les migrants peuvent soudainement évoluer vers plus d’hostilité à leur égard, et la xénophobie, voire la violence, peuvent se propager rapidement.

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