noms de plante en berbère

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Noms de plante en Berbère La plante ci-dessous est originaire des montagnes autour de Tiznit. Le nom scientique est Dracaena draco. Il existe aussi un mot en tamazight pour la designer. Des sources écrites parlent de: Ajgal. Nom aussi employé, il me semble, par les gens du coin pour désigner la ruche. Ajgal porte le nom scientifique Dracaena draco ajgal. Comme on le voit, c'est une sous espece de Dracaena draco . pour les dérivés du mot ajgal, en amazi& de igawawen, nous avons : ajgugel = se balancer, bouger, = itejgugul deg umrar = se blancer sur la corde. je crois que il peut prendre aussi le sens d'une corde ou de lière, car comme le disait le feu Matoub Lounes dans une des ses chansons : ajgagal n lmisirya yugh amd iq di ddunit iw (la corde- liere de la misère (une plante) a prit une place dans ma vie. Le Souss réhabilite le dragonnier · Cette espèce est en voie de disparition · Des mesures de préservation mises en œuvre · Une exposition de photos lui est dédiée à Agadir Le sud-ouest marocain n’en finit pas de dévoiler ses richesses végétales. Déjà réputée pour ses arganiers, la région abrite aussi une espèce endémique qui intéresse les botanistes internationaux. Il s’agit du dragonnier, une plante très originale en Afrique du Nord. Le dragonnier est une véritable curiosité botanique qu’un photographe,

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Page 1: Noms de plante en Berbère

Noms de plante en Berbère

La plante ci-dessous est originaire des montagnes autour de Tiznit. Le nom scientique est Dracaena draco.

Il existe aussi un mot en tamazight pour la designer. Des sources écrites parlent de: Ajgal. Nom aussi employé, il me semble, par les gens du coin pour désigner la ruche.

Ajgal porte le nom scientifique Dracaena draco ajgal. Comme on le voit, c'est une sous espece de Dracaena draco .

pour les dérivés du mot ajgal, en amazi& de igawawen, nous avons :

ajgugel = se balancer, bouger, = itejgugul deg umrar = se blancer sur la corde.

je crois que il peut prendre aussi le sens d'une corde ou de lière, car comme le disait le feu Matoub Lounes dans une des ses chansons :

ajgagal n lmisirya yugh amdiq di ddunit iw(la corde- liere de la misère (une plante) a prit une place dans ma vie.

Le Souss réhabilite le dragonnier · Cette espèce est en voie de disparition

· Des mesures de préservation mises en œuvre

· Une exposition de photos lui est dédiée à Agadir

Le sud-ouest marocain n’en finit pas de dévoiler ses richesses végétales. Déjà réputée pour ses arganiers, la région abrite aussi une espèce endémique qui intéresse les botanistes internationaux. Il s’agit du dragonnier, une plante très originale en Afrique du Nord. Le dragonnier est une véritable curiosité botanique qu’un photographe, Saïd Aoubraim, présente actuellement via une exposition au musée du patrimoine amazigh à Agadir. Passionné, cet artiste s’est rendu dans des sites montagneux inaccessibles pour immortaliser à travers son objectif cette curiosité botanique.  Cette essence végétale niche dans les hautes falaises du Jbel Imzi et d’Adad Medni traversées par l’Assif Oumarhouz (Est de Tiznit). Une zone marquée par un relief rocheux et difficilement accessible. C’est peut-être cet isolement qui explique la découverte tardive du dragonnier au Maroc alors que l’espèce jouit d’une grande notoriété aux îles canaries depuis un millénaire.

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Dans le Royaume, il n’a été signalé qu’en 1996 par les professeurs Abdelmalek Benabid et Fabrice Cuzin. Aujourd’hui, cet arbre dont la hauteur peut dépasser les 10 m, semble exercer un certain attrait tant au niveau des visiteurs de la région que sur les populations locales. Ces derniers utilisent les troncs de l’arbre comme ruchers, d’où l’appellation donnée d’Ajgal (rucher en tachelhite) au dragonnier. De ses troncs, on extrait également une gomme-résine appelée sang-de-dragon en raison de sa couleur écarlate. Elle est utilisée localement dans la fabrication de certains vernis et de matières teintantes. Les peintures rupestres d’animaux retrouvées sur les parois rocheuses des montagnes de la contrée furent élaborées à partir de ces colorants, est-il indiqué. C’est en raison de ces attraits et des actions anthropiques destructrices dont fait l’objet aujourd’hui cet arbre remarquable, que des mesures de conservation ont été mises en œuvre. Une opération initiée par la direction régionale des Eaux et Forêts en partenariat avec le Conseil régional du Souss-Massa-Draâ et une ONG locale. La démarche qui s’inscrit dans le cadre d’un projet de développement adapté à la région prévoit des actions de valorisation écotouristique, la protection des pieds de dragonnier existants et la multiplication de l’essence végétale en pépinière.Pour l’artiste photographe Saïd Aoubraim, cette richesse botanique pourrait contribuer au désenclavement de la contrée. C’est en tous les cas le souhait de toute une population.

De notre correspondante, Malika ALAMI

La liste est la suivante : (5)1. LOCALISATION NON DÉTERMINÉE (6 noms) :1.1 wadafa "Arthratherum obtusum" (L. 509 : « Foureau 33 ; cf. åd’af "panicule de l’alfa" A. Seghr. ») (6)1.2 wafar / afar (Maroc) "chiendent" (Sijelmassi 231, 284)1.3 wars "Phelipaea lutea, Orobanchacées" (Foureau, 33 d’après L. 518)1.4 witfa "Arthratherum obtusum" (Foureau, 33 d’après L. 524)1.5 wiisu "Terfezia Leonis et divers champignons" (Foureau, 43 d’après L. 524)1.6 wazar / azar (Maroc) "figuier" (Sijelmassi 233, 244, 283) (7)2. CHLEUH (80 noms) :2.1 wabo (Indouzal) "Arisarum vulgare" (L. 508)2.2 wabiba (Tazerwalt, Tlit, O. Noun, Insendal) "moustique" (Stumme 239 ; L. 486)/ abiba (A. Messad : ibid.) ; abiba / wabiba "moustique" (D.)2.3 wabejjir (Tagountaft, Indouzal, Tiznit), wabjir (Tazerwalt : Stumme 239 ; Ida Ou Tanan), wabejdir (Illaln, A. Isaffen, Ida Ou Tgettoit), wajbir (Ida Ou Tanant) "mauve" (L. 485, 508, 515) / abejjir (Illaln, Amanouz) (8)2.4 wácc (f. tacc) "malheureux" (D.), "miserable, affreux" (Adghirni 1995 : 25, 56) ; ac / wac "malheureux, infortuné" (J. 47, 152)2.5 wacbäb (Illaln) "feuille d’arisarum" (L. 518) / acbäb (Ida Oumezdakal, Sous)2.6 wackiya "un chardon (Carthamus spec.)" (T.)2.7 waduda (Amanouz, Indouzal, Ida Oukensous) "nom du coquelicot et de diverses papavéracées" (L. 510) / tadûdat (Illaln)2.8 wadaf "Aristida ciliata, Graminées" (Foureau, 33 d’après L. 509 ; T.)2.9 wád’erna (Illaln) "gland" / áderna (Ida Gounidif), adern ("fruit du chêne vert", Ntifa, A. Messad, Igliwa) (L. 510) ; aderna / waderna (D.) wadernan "gland" (Aspinion 1953 : 7) "glands" (J. 152)2.10 wáduz’îz’en (Tagountaft) "plante employée comme combustible dans les mosquées pour faire chauffer l’eau des ablutions (L. 510)2.11 wafud / wafuz "genou" (9) / afud "id."2.12 wáfez’d’åd’ (Illaln, Tagountaft) "grande marguerite jaune des champs" (Achtouken) (L. 510) / afez’d’åd’ (Ida Ou Tanan, Imettougan, Imeghran, Ida Oumezdakal-Sous) (10)2.13 wagúltem (Imitek) "arbuste produisant des fruits recherchés par les brebis ; l’écorce pilée est employée au tannage des peaux" (L. 511) / agultem (Tlit), awultem (Todghout)

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2.14 wágmud (Indouzal) "plante indéterminée ; mortelle au bétail" (L. 511)2.15 wagänziz (Ida Ou Zikki) "bourdon" (L. 486)2.16 wagerzam "léopard" (Tazerw., Ida Ou Qais : Stumme 239 : pl. wa...en) (11) / agerzam (Ida Ou Zikki : L. 486) ; wagrzamn "panthère" (Mesfioua : Leguil 1986, n°21, note 1) ; agerzam / wagerzam "guépard" (D.) (12)2.17 waho (Tafilalt) "guêpe" (L. 486)2.18 wahudhud / hudhud "huppe" (D. 154).2.19 wah’nákku (Tazerwalt) "espèce végétale non spécifiée" (Stumme 240)2.20 wijjan (Imettougan) "un sureau" (L. 524)2.21 wajjaren (Ida Oultit) "les voisins" (13)2.22 wajjrg (Tissint) "une Composita (Anvilla radiata)" (T.)2.23 wakuz / akuz "charançon, ver" (J. 27, 152)2.24 walbenna (Tazerwalt) "hochequeue, bergeronnette" (J. 152 et Stumme 240 : pl. id-w. et id-walbennât) / talbenna (Stumme)2.25 waluda (Tazerwalt) "espèce végétale non spécifiée" (Stumme 240) (cf. peut-être waduda supra ?)2.26 wolgûrit (Ithamed : O. Noun) "plante indéterminée"(L. 524)2.27 wallâmen (Indouzal) "plante indéterminée"(L. 485)/ alâmen (Ida Oukensis : L. 516 ; Tazerwalt : Stumme 163)2.28 wamgnun (Tagountaft), wamgennun (Tazerwalt) "espèce végétale non spécifiée" (L. 485 et 516 ; Stumme Handb. 240) ; wamegnun / amegnun "ergot (du blé)" (D. 115)2.29 wamkuk (Illaln, Ida Oukensous) "arbuste épineux dont les fleurs blanches sont recherchées par les ânes" (L. 485 et 517)2.30 wamlal (Imettougan) "grande marguerite jaune des champs"(L. 485, 517) (14)2.31 wimineg "cyclône" (J. 153)2.32 wamsa "fenouil" (J. 152 ; Sijelmassi 284) "anis, Pimpinella Anisum" (Ihahan : T.)2.33 wamsigher (Imettougan) "un Erodium" (L. 485, 517)2.34 wametlam (Illaln) "plante indéterminée ; pousse dans les céréales ; la tige et les feuilles sont comestibles" (L. 485)2.35 wansfal (Ida Oukensous) "toute plante grimpante dans les haies, les buissons, les cactus, etc." (L. 485) (15)2.36 wagherrac (Indouzal) "plante indéterminée"(L. 485 et 511)2.37 wagherim (Igliwa, Ida Ou Tanan), warghim (Achtouken) "plante indé-terminée"(L. 511)/ wagherim (Ihahan ; Tissint) "un chardon (Sonchus oleraceus)" (T.)2.38 waghoris/aghris "glace, gelée blanche" (J. 152)2.39 waghetlim (Illalen) "plante indéterminée"(L. 511)2.40 warâru (Imitek) warúri (Ihahan) warwuri (Tlit) wairurud (A. Baâmran) wairurud (Tagountaft) "ricin commun" (16) (L. 485, 514-5, 518) ; aussi : wuiruru (Ihahan : T.), wriwra (Sijelmassi 239)2.41 wargiga "tremblement" (J. 152) (17)2.42 warinsa (A. Baâmran, Imettougan) "une plante grimpante produisant des fleurs employées comme remède contre les coliques" (L. 485)2.43 warmella (Amanouz, Ida Oukensous, Illaln), warmellat (Tagountaft) "plante indéterminée"(L. 485 et 518)2.44 warzan (Tazerw., Stumme 240) (18) ; war’z’z’uz, war’z’az’ai, wir’ez’z’an (D. 148) war’ez’z’an (Destaing 1940 : 130), warezzan/warzun (T.) "guêpe" ; warz’an, warz’az’ai, warz’uz’,wirz’an "guêpe, guêpier, guêpard" (J. 152-3)2.45 wirzan "lynx" (D. 174, pl. id w.)2.46 wasefsaf/asefsaf "peuplier" (J. 152) (19)2.47 waseksu "couscoussier" (J. 152) (20)2.48 waserkenna (Ilaln) waserkinna (Ihahan, Amanouz) "feuilles de l’az’uka ou « thuya à gomme sandaraque »"(L. 485 et 519)2.49 wasásnu / sásnu "arbouse" (D. 20) ; "arbousier, Arbutus Unedo, Ericacées" (L. 519)2.50 was’eld’ aman "raton" (D.)2.51 wassr’emt’t’ "flèche" (de essr’em "tirer") (D. 131 ; J.)

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2.52 witrîken (Tazerwalt) "espèce végétale non spécifiée (arabe : <ABARRU&NBSP;:T)" p tantum)< pl. 241, (Stumme> 2.53 watata "bègue" (de tata "bégayer") (J.)2.54 wawudid’ (Indouzal) "criquet" (L. 486) (21) (waudid Jourdan 1934 : 152)2.55 wawgerni (Imettougan) "plante indéterminée"(L. 485 et 519)2.56 wawoj (A. Bououlli) "perdrix mâle" (L. 486) (22), waghuct "pie" (Podeur 1995 : 118)2.57 wawan "larves d’abeilles" (J. 152) (23)2.58 waunifs (Amanouz, Achtouken, Ihahan) "fumeterre, Fumaria numidica, officinalis, etc." (L. 485 et 519 ; T.)2.59 waungrid (Tazerwalt) "espèce végétale non spécifiée" (Stumme 240)2.60 waurdal (Warzazat) "grande moutarde jaune des champs, Sinapis arvensis" (L. 485 et 519)2.61 wauwromt (= wawr’umt ?) "une plante des Labiées (Lamium album)" (T.)2.62 waurz’åz’ (Ida Oumezdakal : Sous) "plante indéterminée" (L. 520) (24)2.63 wiuttn (A. Bououlli) "lentes" (L. 486) (25)2.64 waxudzam (Illaln) "plante non persistante, pousse dans les céréales ; tige et feuilles comestibles" (L. 485 et 511)2.65 waxfenna (Illaln) "herbe qui pousse dans les céréales ; tige et feuilles comestibles" (L. 485 et 511)2.66 wayfes (Ida Oumezdakal, Ouameslakht : Sous) waifs (Illaln, Imitek) "Sinapis arvensis, Crucifères, vulg. grande moutarde jaune ou blanche des champs" (L. 485 et 511 ; Sijelmassi 284)2.67 wayel "huître" (D., J.) (26)2.68 wailûlu (Tazerwalt, Ihahan), waîlullu (Ida Ou Tanan) "espèce végétale non spécifiée" (Stumme 240) ; "« sa graine rend fou » disent les indigènes, Ihahan ; il s’agit peut-être de la jusquiame ou de la belladone" (L. 512)2.69 wainiu (Achtouken) "le doukkar ou inflorescence mâle du dattier" (L. 485 et 513 ; J. 152)2.70 wainri (Ida Oukensous), wairni (Ida Gounidif) "tubercule de l’arisarum vulgare dont on se nourrit les années de disette" (L. 485 et 513)2.71 waizîzu (Tazerwalt) "espèce végétale non spécifiée" (Stumme Handb. 240)2.72 wazduit (A. Baamran, O. Dra : L. 75) / auzzwit (Amanouz), tazduit "après-midi" (27) ; wazduit / azduit "goûter, casse-croute" (J. 50 et 153)2.73 wazekun (Ilaln, Tagountaft, Ouameslakht : Sous), wazkun (Imettougan), wåskun (A. Baâmran), wåz’kun / åz’kun (Tazerwalt : Stumme 240 et 21), wasqun (Warzazat), wizkun (Tazerwalt) "folle avoine, Graminée" (L. 485, 520) ; waz’ekkun "avoine" (Aspinion 1953 : 7)2.74 wazukenni (Ilaln) "divers « thyms » et parfois certaines « lavandes », surtout la Stœchas, Labiées" (L. 522) ; "thym" (J. 153) (28)2.75 wazúmär (Warzazat, A. Mzal) "papilionacée non identifiée" (L. 485 et 523)2.76 waz’may (Illaln) "jonc" (L. 485 et 522) (29)2.77 wizrûd’en (Imettougan) "plante indéterminée"(L. 524)2.78 wizrug "grand coquillage que les femmes chleuhs utilisent pour délayer leurs fards" (L. 1923 : 314), aussi buzrug, buzruq, buizrug ; selon T. wizruk = "moule (Mytilus edulis)"2.79 wazugen (A.Messad : L. 486),wazogen (= waz’ugen ? Ihahan : T.)/ az’ug (Tlit : L. 486) ; waz’uyz’ay et wiz’ugen. (J. 152-3) (30) ; wawz’ig (A. Daouchchen - renseignement personnel) "cigale"2.80 wáz’z’u (Illaln) "asperge, Asparagus acutifolius L., albus L., etc." (L. 485 et 523)DEMNAT (5 noms) :3.1 waruarit (Ntifa) "ricin commun" (L. 485 et 518)3.2 wattut (Ntifa) "me paraît être un ormeau" (L. 485 et 519)3.3 waujdem (A. Messad) "pissenlit" (L. 485 et 519)3.4 waizru (Haut Atlas, Demnat) "une petite plante (Evax pygmaea)" (signalé par René Euloge à U. Topper/Amazigh-Net)3.5 wazugen "cigale" (A. Messad : L. : 486) (31)

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MAROC CENTRAL (32 noms) :4.1 waddäd (Iguerrouan) "« chardon à glu » Atractylis gummifera" (L. 509)4.2 wadal (Goulmima) "plante aquatique" (Z.) (32)4.3 wadmo (Iguerrouan) "variété de « mouron », plante médicinale employée dans la guérison des abcès" (L. 485 et 509)4.4 wademam (A. Ouirra) "arbuste épineux à feuilles minces, donnant un fruit de la grosseur d’une olive, rouge comestible et renfermant un gros noyau" (L. 509)4.5 wagu (Goulmima) "brouillard" (Z.) / aggwu "id." (Taïfi 144)4.6 wigwal "giron" (L. 1939 : 316) (33)4.7 wijjan (Goulmima) "parfum" (Z.) / ijujan "id." (Taifi 303)4.8 wakur (Goulmima) "estomac (d’animaux, par exemple bovins)" (Z.)4.9 wakuz (Goulmima) "charançon" (Z.)4.10 wilid’ / wilitt (Ait Ayyache) "orgelet" (34) (Taïfi 761)4.11 walez’z’az’ (Iguerrouan) "daphne Gnidium L. vulgairement garou ou Sainbois de la famille des Thyméléacées" (L. 485 et 515)4.12 wamsa (Goulmima) "plante aromatique et médicale, asir" (Z.) (35)4.13 wanslulfen "gros lézard" (Taïfi 764 : "Cf. slef, SLF")4.14 wághaz (A. Ouirra) "fruit du palmier nain" (L. 485 et 511)4.15 wari (Iguerrouan, Todghout) "fruit du jujubier sauvage, Zizyphus lotus" (L. 485)4.16 waru (Goulmima) "joie, bonheur" (Z.) (36) / ari "id." (Taïfi 558)4.17 wirkis (Iguerrouan) "plante non identifiée ; sert à teindre les flijs des tentes en noir" (L. 524)4.18 warghen (Goulmima) "renard" (Z.) (37)4.19 wirzan (Goulmima) "lynx" ( ?) (Z.)4.20 wasru (Goulmima) "mort des brebis" (Z.)(38) / asru "chancre, syphilis ?" (Taïfi 653)4.21 wawuf (Goulmima) "épouvantail" (Z.)4.22 wawefsu (Goulmima) "nom d’une herbe" (Z.)4.23 wawih’ "émouchet (oiseau)" (Taïfi)4.24 waulî (A. Ouirra) "fruit du lentisque" (L. 519) (cf. wari ?)4.25 wawarubia (A. Seghrouchen) "garance voyageuse, Rubia peregrina, Rubiacées" (L. 485 et 520) (39)4.26 wawerdal (Goulmima) "plante désertique à fleurs jaunes" (Z.) (40)4.27 wawssi (Ayt Ayyache) "onzième mois lunaire (correspondant à bin-la< (Taïfi> 4.28 wawter (Iziyan), wawtert (Goulmima) "humérus" (cf. Rif awtär "cuisse") (41) (Taïfi 775; Z.)4.29 wawzer "dépression entourée de hauteurs; partie non labourée d'un champ. Bande de terrain non labouré" (Taïfi).4.30 waxxu (Goulmima) "maladie grave" (Z.) (42)4.31 waynanas (A. Ndhir, A. Ayyache) "bourrache" (A. Ndhir), "mourron rouge" (A. Ayyache), (L. 485 et 514; Taïfi 777)4.32 wazläf (Iguerrouan) "Juncus maritimus, joncacées" (L. 485 et 521)KABYLE (14 noms communs et 1 toponyme):5.1 (w)acnaf "Sinapis arvensis" (Dallet)5.2 weh'h'a (A. Yiraten) "figues mâles tardives qui ne mûrissent pas et restent sur l'arbre" (Picard II 590: "f. sg."!?)5.3 (w)ah'rir "pied de coquelicot" (Dallet 332, 858)5.4 (w)ajdim "bot. non identifié; herbe à peignes" (Dallet). Selon Allioui (1990: 101): "coucou (?)"5.5 wejjir' "engourdissement avec fourmillement (causé paur une fausse position)" (Dallet et Amazigh-Net)5.6 walmam (/ walman?) "plante comestible non identifiée. Il donne des petites fleurs, avec des pétales blancs, et un centre jaune. " (Amazigh-Net) (43)5.7 wamellal "chrysanthème" (Amazigh-Net) (44)5.8 waghzen "ogre" (Dallet) (45)5.9 waghzaz "laiteron maraîcher" (Tim. 101)5.10 warneger "Osyris alba ou ruvet" (L. 485, 518 (46))

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5.11 warzigen, warjejig, werjedji (Amazigh-Net 11/10/96), warz'igen (A. Yanni, EDB 6: 176); wardjedjdji (Chemime 1991); (a)wer'djedjin (Allioui 1980: 134); iwrejrej (yi-), pl. iwrejejen (Amazigh-Net 13/10/1996) "cigale"5.12 wazi "renvois, éructations, aigreurs d'estomac" (Dallet) (47)5.13 wazdel "Daucus muricatus, Ombrellifères" (L. 485 et 520, cf. Hanot. et Letour. p. 95)5.14 (w)azduz "orobanche" (Dallet) "Chrysanthemum coronarium" (L. 485 et 520, cf. Hanot. et Letour. 100)5.15 Wilili (à rattacher à ilili "laurier-rose"), lieu-dit à l'est de Taourirt n At-MangellatTOUAREG (5 noms communs et 2 toponymes):6.1 wajij (tayert) "grillon, cigale", tahaggart wa-iz'z'eg'en, invariable au sg. et au pl., "(m. à m. celui qui ayant trait) grillon" (ainsi analysé par Foucauld IV, p.1936)/ tawellemmet de l'Est az'z'ik (pl. az'z'ikän, ét. ann. a-/a-).6.2 wajjag "Cenchrus biflorus, cram-cram" (Si on peut le comparer à la première partie de zenaga tejegt'äz' "esp. de cram-cram", Nicolas p. 139)6.3 wännag "conjonctivite, ophtalmie" (tawellemmet), correspondant à tahaggart ähennag' (48)6.4 weñhet (Ah.) "maladie des animaux. L'an. atteint renifle continuellement, ses narines s'emplissent de mucosité abondante (etc.)" (Fouc. III.1509) (49)6.5 waz'iz' "engourdissement avec démangeaisons (causé par le froid)" (on ne peut pas exclure un lien avec kab. wejjir', v. supra, 5.5)6.6 Wällam lieu-dit près de Niamey (cf., probablement, allam, n.v. de alem "ouvrir")6.7 Wéz'äy dune et puits entre Ingal et Tchin Tabaraden (cf. éz'äy "paturage sec")GHADAMÈS (5 noms propres):7.1 Wajaliden [(w)JLD(n)] "descendant légendaire de Wajalu:sen, et ancêtre de Warnughen ... (on a isolé par des parenthèses un préfixe et un suffixe possibles adjoints au radical)" (Lanfry 387)7.2 Wajalu:sen [(w)JLS(n)] "ancêtre légendaire (peut-être père) de Wajaliden.. (on a isolé par des parenthèses un préfixe et un suffixe possibles adjoints au radical)" (Lanfry 387)7.3 Waghzen "n.pr. d'un ogre que la légende appelle: dedda Wagzen"(Lanfry 391)7.4 Warnugen [(w)RNG(n)] "n.pr.masc. On a isolé par des parenthèses un préfixe et un suffixe possibles adjoints au radical. (...) Ce Warnughen était fils de Wajalid(en) et engendra Ulid et Wazit" (Lanfry 392) (50)7.5 Wazit "n.pr.m. Les deux frères Welid et Wazit, fils de Warnughen, sont les ancêtres éponymes des deux principaux groupements de population à Ghadamès: les Ayt Welid et les Ayt Waziten" (Lanfry 398)* * *Comme on l'a déjà observé, la plupart de ces noms sont noms de plantes ou d'animaux. Toutefois, on peut les regrouper dans plusieurs catégories de signifié:Noms de plantes (89): 1.1, 1.2, 1.3, 1.4, 1.5, 1.6, 2.1, 2.3, 2.5, 2.6, 2.7, 2.8, 2.9, 2.10, 2.12, 2.13, 2.14, 2.19, 2.20, 2.22, 2.25, 2.26, 2.27, 2.28, 2.29, 2.30, 2.32, 2.33, 2.34, 2.35, 2.36, 2.37, 2.39, 2.40, 2.42, 2.43, 2.46, 2.48, 2.49, 2.52, 2.55, 2.58, 2.59, 2.60, 2.61, 2.62, 2.64, 2.65, 2.66, 2.68, 2.69, 2.70, 2.71, 2.73, 2.74, 2.75, 2.76, 2.77, 2.80, 3.1, 3.2, 3.3, 3.4, 4.1, 4.2, 4.3, 4.4, 4.11, 4.12, 4.14, 4.15, 4.17, 4.22, 4.24, 4.25, 4.26, 4.31, 4.32, 5.1, 5.2, 5.3, 5.4, 5.6, 5.7, 5.9, 5.10, 5.13, 5.14, 6.2Noms d'animaux (25): Insectes, invertébrés, reptiles - 2.2 "moustique", 2.15 "bourdon", 2.17 "guèpe", 2.23 "charançon, ver", 2.44 "guêpe", 2.54 "criquet", 2.57 "larves d'abeilles", 2.63 "lentes", 2.67 "huître", 2.78 "moule", 2.79 "cigale", 3.5 "cigale", 4.9 "charançon", 4.13 "gros lézard", 5.11 cigale", 6.1 "grillon, cigale" Oiseaux - 2.18 "huppe", 2.24 "hochequeue, bergeronnette", 2.56 "perdrix mâle", 4.23 "émouchet", Mammifères - 2.16 "léopard", 2.45 "lynx", 2.50 "raton", 4.18 "renard", 4.19 "lynx"Parties du corps, maladies (12): 2.11 "genou", 4.6 "giron", 4.8 "estomac (d'animaux)", 4.10 "orgelet", 4.20 "mort", 4.28 "humérus", 4.30 "maladie grave", 5.5 "fourmillement, ankylose", 5.12 "aigreurs d'estomac", 6.3 "conjonctivite, ophtalmie", 6.4 "maladie des animaux", 6.5 "engourdissement"

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Epithètes, noms propres (12): 2.4 "malheureux", 2.53 "bègue", 4.21 "épouvantail", 5.8 et 7.3 "ogre", 5.15, 6.6-7, 7.1-2 et 7.4-5 noms proprestemps (athmosphérique et chronologique) (5): 2.31 "cyclône", 2.38 "glace, gelée blanche", 2.72 "après-midi; goûter, casse-croute", 4.5 "brouillard", 4.27 "onzième mois lunaire"Divers (7): 2.21 "voisins", 2.41 "tremblement", 2.47 "couscoussier", 2.51 "flèche", 4.7 "parfum", 4.16 "joie", 4.29 "partie non labourée d'un champ"Le rôle de wa- en tant qu'ancien article/pronom démonstratif peut être observé aussi par l'existence de formes parallèles dans différents parlers, où wa- est remplacé par des outils grammaticaux comme bu- dans la forme senh. buharu pour *wahar "lion", ou les formes chleuhs wizrug /buzrug, buzruq, buizrug "moule". Parfois il est remplacé par un préfixe nominal (a)m-: 2.3 wabejjir/ ameejjir/ mamejjir "mauve", 2.30 wamlal / mamläl "marguerite", 2.79 wazugen/ az'ug etc. "cigale"/ Ghadamès mez'z'eg "grillon", etc. Dans le processus de figement des formes soudées à l'article il arrive même que le préfixe soit rajouté une deuxième fois. Le fait est très évident avec des noms comme 4.25 wawarubia, du latin rubia, ou 2.79 wawz'ig (A. Daouchchen)/az'ug, wazugen, etc. (on peut supçonner ce processus dans les cas, très nombreux, de noms commençants par waw-). Parfois, on constate que des noms ainsi formés ont été "normalisés", plus récemment, par l'adjonction du préfixe "régulier" a- (ex.: 2.16 wagerzam "léopard" /awgirzim "lion"; 5.8 waghzen "ogre"/awaghzniw [probable réfection sur un pl.]; 5.11 wer'djedjin / awer'djedjin "cigale"). Cette tendence à une "normalisation" est très poussée dans le dictionnaire de M. Chafik, où l'on ne trouve plus aucun nom en wa-. Par exemple: s.v. su:s (charançon), il y a akuz / acuz et awakuz mais pas wakuz (vol. I p. 560). Le préfixe wa- peut être rattaché aussi bien à des bases nominales qu'à des bases verbales, et selon sa base il confère un signifié différent au nom qui en résulte:Base nominale:1) "celui de..." (ex.: 2. 47 wa+seksu "celui du couscous > le couscoussier") 2) "celui-là, c.-à-d. ..." > "le ..." (ex. : 2.18 wa+hudhud "le hudhud [< plus la bien semble ?article? d?ancien fonction Cette huppe?).> Base verbale:1) "ce qui relève de..." > "l’action de... (infinitif)" (ex. : 2.41 wa-rgiga(y) "le fait de trembler" > "tremblement") 2) "celui qui a rapport avec..." > une sorte de participe, actif ou passif (ex. : 2.53 "celui du bégayement" > "bègue" ; 2.51 wassr’emt’t’ "ce qu’on tire" > "flèche")A propos des participes, on peut observer la fréquence, parmi les noms en wa-, d’une termination -n qui parfois semble coïncider avec le morphème du participe. Par exemple, le nom du grillon en tahaggart, wa-iz’z’eg’en a toute l’apparence d’un participe (mais on ne voit pas pourquoi un "grillon" soit appelé "celui qui a trait"), sauf pour le fait d’être invariable au pluriel. Il est évident qu’ici -n n’a pas été accolé à la base verbale signifiant "traire", mais, comme le démontrent les nombreux parallèles dans les autres parlers touaregs et berbères du nord, à un nom signifiant "cigale/grillon" (cf. tayert wajij et chleuh az’ug / wazugen etc.). Et en effet le suffixe -n peut se retrouver avec des bases verbales (ex. : 4.13 wanslulfen "gros lézard"< SLF, inf. asluluf "caresser" = "celui qui marche en caressant le sol" ; 5.8 waghzen / aghwz’en"ogre" < ghez’z’ "ronger" = "le rongeur"), mais aussi bien avec des bases nominales (ex. : 2.9 aderna / waderna / wadernan "gland" ; 2.16 wagerzam "léopard"/ wagrzamn "panthère"). Ces observations sont à ajouter au dossier de ce morphème en nasale du "participe" que J. Drouin (1996) vient de rouvrir, en nous montrant les multiples possibilités de déplacement de ce morphème d’une façon très analogue aux "satellites" du verbe. Et en effet G. Marcy (1936, 1940-41) le considérait une particule indépendante, qu’il qualifiait de "pronom relatif-sujet".Pour revenir à la comparaison avec le sémitique d’où nous sommes partis, il est intéressant d’observer qu’un phénomène analogue se retrouve en hebreu, où plusieurs noms de lieux, personnes, animaux, maladies etc., commencent par un préfixe y- dans lequel Garbini (1984 : 84-88) reconnaît un ancien "thème pronominal", dont « la fonction devant les noms est comparable à celle du pronom

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arabe du "celui de" : il s’agit d’un pronom déterminatif, dans la fonction spécifique de nota designationis » (p. 87) Quelques exemples de ces noms : yiptah’ (rac. PTH’) "l’ouverture" ; yah’mu :r (<H’MR p la bien fonction propres.< noms des proche très catégorie une ?dénotatifs?, dérivés les sourtout c.-à-d. cela, à mieux prêter se semblent qui l’intérieur archaïques caractères de préservation dans analogies d’observer crois, je intéressant, est il Toutefois, ?chamito-sémitique?. isoglosse doute, sans pas, représentent ne y-...-o :n) en (et y- hébreux et -n) w-... w- berbères ressemblances, ces toutes Malgré Wällam. 6.6 wännag ; 6.3 wajjag ; 6.2 waghzaz ; 5.9 wamellal ; 5.7 walman ?) ; ( walmam 5.6 (w)acnaf ; 5.1 wazläf ; 4.32 wawerdal ; 4.26 walez’z’az’ ; 4.11 wademam ; 4.4 waddäd ; 4.1 waz’may ; 2.76 waxfenna ; 2.65 waxudzam ; 2.64 waurz’åz’ ; 2.62 waurdal ; 2.60 asefsaf ; wasefsaf 2.46 etc. ; war’ez’z’an warzan 2.44 warmellat ; warmella 2.43 wagherrac ; 2.36 wansfal ; 2.35 wametlam ; 2.34 wamlal ; 2.30 wagerzam ; 2.16 wáfez’d’åd’ ; 2.12 schéma : ce suivent plusieurs a y parmi même effet, Et, ?grand?. ameqqweran ou ?blanc? amellal tels aCC(C)an aCC(C)aC forme adjectifs sémitiques ?dénotatifs? équivalents comme considère Pennacchietti F. analyse, intéressante son Dans catégorie. sa membres tous envers individualisant? distinctif caractère ?un contraire au mais générique? ?qualité pas non substantif confère ?dénotative?, appelle 30) (1974 : que ont qutlâ) ’aqta :l arabes ?élatifs? -a :n -a :y, -i :y, celles (ainsi -a :n, formes Les -a :n). -o :n schéma le doute (suivant, suffixé nasale, élément, deuxième un parfois, a, aussi qu’ici c’est intéressant d’examiner, vient qu’on avec ressemblances voit On etc. ( ?)?, bossu ?le QSh) (< yoqsha :n Jordan? ; fleuve du descend="nom" ?celui RD) yarde :n vue? ; ?la R’Y) yir’o :n roux)? ; poil (prob.t chèvre ?une ?rouge?)> BIBLIOGRAPHIE :Ahmed Adghirni 1995 = Romeo d Juliet, Matabia Takatoul al WataniYoucef Allioui 1980 = Timsal, énigmes berbères de Kabylie, Paris, l’HarmattanGhoubeïd Alojaly 1980 = Lexique touareg-français, Copenhague, Akademisk ForlagMiguel Asín Palacios 1943 = Glosario de voces romances registradas por un botánico anónimo hispano-musulmán (siglos XI-XII), Madrid-GranadaRobert Aspinion 1953 = Apprenons le berbère. Initiation aux dialectes chleuhs, Rabat : F. MonchoJ. Bellakhdar, A. Baayaoui, A. Kazdari, J. Maréchal 1987 = "Herboristes et médecine traditionnelle à Tissint, oasis présaharienne du Sud marocain (province de Tata)", in Al-Birunya 3, n°1 : 7-49 (Rabat)Vermondo Brugnatelli (sous presse) = "L’état d’annexion en diachronie", C.R. de la "8.ème journée d’études chamito-sémitiques" (Napoli 25/1/1996).Mohammed Chafik 1993-96, Al-mu< 427 + 734 ’-k), t al-ta :ni : : al-juz’ ’-d’ ; al-awwal : (al-juz’ al-ama :zighi : al-<arabi :> Mokrane Chemime 1991 = Amawal amezyan n ugama - Petit lexique de la nature, Tizi OuzouDavid Cohen 1972 = "Sur quelques mots berbères dans un écrit du IXe-Xe siècle", GLECS 16 (1971-72), 121-127Edmond Destaing 1920 = Etude sur la tachelhit du Sous. I- Vocabulaire français-berbère, ParisEdmond Destaing 1940 = Textes berbères en parler des Chleuhs du Sous (Maroc), Paris, GeuthnerJeannine Drouin 1996 = "Les formes participiales en berbère. Essai de dialectologie comparée", L.O.A.B. 24 : 233-260Fernand Foureau 1896 = Essai de catalogues de noms arabes et berbères des plantes, arbustes et arbres algériens et sahariens ou introduits et cultivés en Algérie, Paris, ChallamelGiovanni Garbini 1984 = Le lingue semitiche. Studi di storia linguistica, Napoli2Esteban Ibañez 1959 = Diccionario español-senhayi, Madrid Jean Lanfry 1973 = Ghadamès II. Glossaire, Alger, Le Fichier périodiqueEmile Laoust 1920 = Mots et choses berbères, Paris (réimp. Rabat 1983)Emile Laoust 1923 = "Pêcheurs berbères du Sous", Hespéris 3, pp. 236-264 ; 297-361

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Emile Laoust 1939 = Cours de berbère marocain. Dialecte du Maroc central, Paris : Geuthner 19393Alphonse Leguil 1986 = Contes berbères de l’Atlas de Marrakech, Paris : INALCOGeorges Marcy 1936 = "Note sur le pronom relatif-sujet et le pseudo-participe dans les parlers berbères", BSLP 37 : 45-57Georges Marcy 1940-41 = "Observations sur le relatif futur en touareg ahaggar", BSLP 41 : 129-133Francis Nicolas 1953 = La langue berbère de Mauritanie, Dakar : IFANFabrizio A. Pennacchietti 1974 = "La classe degli aggettivi denotativi nelle lingue semitiche e nelle lingue berbere", Actes du 1.er Congrès Int. de Linguistique Sémitique et Chamito-sémitique - Paris 16-19 juillet 1969, The Hague-Paris, pp. 30-39André Picard, Textes berbères dans le parler des Irjen (Kabylie-Algérie), Alger 1958 (2 vols.)Jean Podeur 1995 = Textes berbères des Aït Souab (Anti-Atlas, Maroc), Aix-en-Provence, EdisudKarl-G. Prasse 1969 = A propos de l’origine de h touareg (tahaggart), KøbenhavnAbdelhaï Sijelmassi 1993 = Les plantes médicinales du Maroc, éd. Le Fennec CasablancaHans Stumme 1899 = Handbuch des Schilhischen von Tazerwalt, Leipzig.NOTE (1) D. Cohen 1972 : 121.(2) En alternative, on pourrait penser à une faute de lecture pour ’ry’d (d et r étant très semblables dans l’écriture hébraïque) et comparer ce mot (mais il faudrait aussi une métathèse) à ayrad, "lion" (kab.).(3) Formes données par F. Nicolas, p. 149 et 437. D’habitude le son transcrit ’ peut représenter la chute d’une consonne faible, comme *gh , le redoublement d’une consonne suivante ou la longueur de la voyelle précédente.(4) La chute de w- a lieu aussi dans la particule d’appel, a, dont un doublet archaïsant wa est gardé par quelques parlers du Nord, comme le kabyle et la tamazight.(5) Pour la transcription des mots des différents parlers, il est impossible d’adopter une transcription complètement homogène, et je me suis borné à utiliser de façon constante les consonnes suivantes : c au lieu de sh ; x au lieu de h, kh ; gamma au lieu de g’, gh [dans le texte imprimé. Dans cette version sur internet on écrit gh] ; epsilon pour le , dans des messages à Amazigh-Net en date 21/2, 23/2, 20/3, 7/4/1997.(6) Cf. wadaf 2.8 ?(7) A vrai dir, la forme en wa- (signalée seulement à la p. 283) est écrite, en caractères arabes, waza :z, mais il s’agit de la même coquille de la p. 233 (taquzzazt et azaz pour taquzzart et azar). En tous cas, la présence du w- initial est presque sûre, puisque le mot est inséré dans la liste des noms commençant par ce son.(8) Ailleurs aussi amejjir, amedjir, mjjir, mamejjirt, etc.(9) Harry Stroomer, communiqué pendant ce congrès.(10) Cf. aussi kab. afejd’ad "plante dont on fait des balais".(11) Mais Ida Ou Qais : agerzam (Laoust 486).(12) Cf. aussi Ihahan : Augirzim, Uirzim "lion" (selon U. Topper, Amazigh-Net). Il se peut que la fin de ce mot comprenne le nom du "lion" le plus répandu ailleurs dans le monde berbère, izem.(13) Harry Stroomer, communiqué pendant ce congrès.(14) « Encore appelée mamläl chez les Ihahan et mameläl à Imitek » (Laoust 517).(15) Cf. tanesfalt "salsepareille", Sijelmassi 240.(16) Jordan 1934 : 152 : wairurud "sureau".(17) Il existe aussi targigayt, n.v. de rgigi "trembler", cf. kab. argigi et targagayt.(18) Cf. Kab. ar’ez’, ar’z’az’ "guêpe".(19) Une forme avec deux s’ au lieu des s, étymologiquement plus exacte, est signalée aussi, mais seulement comme variante du mot commençant par a-.(20) A côté d’une forme taseksut "couscoussier".(21) Cf. O. Noun audid (ibid.).(22) Cf. [peut-être] ghuct "perdrix mâle" en d’autres parlers chleuh [ ?]

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(23) Cf. Dest. 167 : "« larves (d’abeilles) » awan ; ce mot est singulier ou pluriel."(24) « Correspondant sans doute à aurz’åz’ des Ihahan, également indéterminé. » (ibid.)(25) Mais Zemmour iut’t’en (ibid.)(26) Probablementt composé avec un ancien nom de la mer (ilel à Zouara). Cf. aussi "coquillage" agläl n uayll (Dest. Voc.)(27) Cf. Kab. tameddit "après-midi" (<*tamezdit).(28) Harry Stroomer, pendant ce congrès, m’a communiqué qu’il doute fortement de l’existence des formes à w- initiale de ce mot.(29) Harry Stroomer, pendant ce congrès, m’a communiqué qu’il doute fortement de l’existence des formes à w- initiale de ce mot. Toutefois, il faut rappeler que c’est justement de ce mot que se sert Laoust (1920 : 486) pour donner son interpretation de l’origine du préfixe, et je crois qu’il ait utilisé un mot qu’il connaissait très bien. On peut, certes, penser qu’il y ait eu une régression, tout récemment, dans l’utilisation de ces formes. Cela expliquerait l’abondance des noms rapportés par Laoust et Destaing qui aujourd’hui semblent "suspects" à H. Stroomer.(30) Ce dernier mot semble indiquer que la forme sans emphatique soit une faute de frappe de Laoust, mais on ne peut pas l’affirmer avec certitude car, comme on verra par les rapprochements dans les différents parlers, dans ce mot l’emphase n’est pas toujours présente.(31) Mais Tlit : az’ug (ibid.).(32) Cf. adal "algues" en chleuh et ailleurs.(33) Cf. Taïfi aguwwal / ayggwal "entre-jambes du pantalon bouffant ; le bas d’un vêtement qu’on relève pour porter des objets" ; chleuh igiwal "giron".(34) Cf. chl. ild’, tuar. alet’t’. Peut-être identique à walgit / walgid (Goulmima) "maladie des yeux " (Z.) (35) Cf. chl. wamsa "fenouil".(36) Ce mot n’est attesté que dans un ancien chant de mariage : on le repète deux fois et puis le chant commence. On m’en a donné le sens "dieu de joie amazigh ancien... Mais maitenant il est devenu un mot comme les autres c.-à-d. il a perdu son sens".(37) Cf. kab. abar’egh, Siwa eragh, Nef. uragh "renard".(38) Il proviendrait d’un verbe isra "il est mort". Cf. Taïfi 658 tisriyt "dépouille (d’animal)" ?(39) Cf. arubia "rubiol", Asín Palacios 1943 : 255. Dans cet ouvrage, et dans d’autres de ce genre l’on pourrait, vraisemblablement, glaner d’autres noms de ce type pour des parlers anciens (surtout nord du Maroc), par exemple wacaq / acaq "goma amoníaca" (136), walbac "variedad de euforbio" (17-8), wasma "hojas del índigo" (31 et 361), etc.(40) Cf. 2.60 chleuh waurdal "grande moutarde jaune".(41) En senhayi ce mot est aussi un nom de plante : "sagytaire".(42) Cf. Taïfi xxu "ê. mauvais, méchant, etc."(43) Communiqué par Khiar Nat Marzouk, de Chorfa et Hsen Ayt-Buaddu , 17/2/1997.(44) Kamal n Muh’end Wa<MAR’ , 11/5/1996.(45) Cf. le chleuh aghwz’en "ogre". A Ghadamès Waghzen est nom propre d’un ogre (cf. à Ghat ighej "ogre" ?). L’emphatique du chleuh permet de le ramener au verbe ghez’z’ "ronger" (kab. et chl.) .(46) Ibid. on dit que, d’après Hanoteau et Letourneaux (p.117) le signifié litt. est : "celui qui laisse des enfants mâles, des rejetons".(47) Cf. Maroc central (Taifi) azza "id.", Rif (Renisio) azza / izza "id.".(48) Et peut-être aussi à tayert zenu et/ou kab. tindaw, rif. kundu, senh. bekkindu / mekindu.(49) Cf. probablement, d’un côté teñhert etc. "narine", et de l’autre côté chleuh et tamazight tinzi "rhume, éternuement".(50) Ibid. : « Le nom se retrouve, pensons-nous, dans une inscription latine de la Nécropole de Ghirza en Tripolitaine (...) C.I.L. Addimenta, Pars I a, Prov. Tripol. I a, Ghirza 22660.

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Couscous : sur l’étymologie du mot.jeudi date_jnum7 juin 2004, par Agafay BENNANA

L’origine berbère du mot couscous ne fait pratiquement pas de doute, même si sa formation exacte présente quelques obscurités. En effet, le terme, sous la forme de base seksu (et diverses variantes phonétiques locales) est attesté dans quasiment tous les dialectes berbères algéro-marocains : kabyle, chleuh, rifain... ( Cf . Dallet 1982, p. 709, Destaing 1938, ou Laoust 1920, p. 78, qui donne un relevé de formes attestées). Les dialectes berbères sahariens (touareg, Ghadames) présentent une forme légèrement différente : keskesu (touareg : Foucauld II, p. 919 ; Ghadames : Lanfry 1973, n° 821, p. 167...). La dispersion géographique du mot est en elle-même un indice extrêmement fort en faveur d’une origine locale.On soulignera aussi que le terme présente, de manière généralisée, un trait morphologique tout à fait remarquable pour un nominal berbère : l’absence de la voyelle initiale ( a -). Or, cette caractéristique, sauf dans les cas d’emprunts non intégrés, est un indice net d’archaïsme, propre à quelques nominaux référant à des réalités non-dénombrables, non-segmentables (Chaker 1995).Un autre indice de l’appartenance du mot au fond lexical berbère réside dans le fait qu’il n’est pas isolé et s’intègre dans un champ lexical bien précis et très stable dans tout le domaine du berbère Nord, où l’on relève partout deux mots apparentés :

  aseksut ( a-seksu-t ) : "couscoussier" ; au plan de sa morphologie, le nom de cet ustensile culinaire à une forme parfaitement berbère et porte un suffixe -t , indice très net, là aussi, d’une formation ancienne.

  berkukes (nominal) et son féminin, taberkukest : "couscous à gros grains" ; ainsi que le verbe berkukes : "être en gros grains".La seconde forme est évidemment à analyser comme un composé expressif à préfixe ber -, à valeur augmentative, parfaitement bien établi ( Cf . Chaker 1972-73) ; le thème se décompose donc en ber-kukes . Le composant kukes est, sans aucun doute possible, une forme expressive à redoublement de la première radicale (Chaker 1972-73). Ce qui permet de poser une racine *KS qui pourrait être à l’origine de tous ces lexèmes.Cette racine est d’ailleurs confirmée par les formes sahariennes keskesu qui doivent s’analyser comme des formations expressives à redoublement complet sur une base bilitère * KS , dont la réalité est étayée l’existence à Ghadames (Lanfry 1973, n° 821, p. 167) d’un verbe dérivé par préfixe, skeskes , "rouler le couscous" (= s-keskes ).Sous réserve d’une vérification lexicographiques plus poussée, la racine * KS ne semble pas avoir, en synchronie, de représentation immédiate. Elle n’apparaît que sous ses formes dérivées expressives, à redoublement partiel ou total ( KS > ksks ; *KS > kukes ; *KS > sksu ).La dernière forme, la plus largement attestée à travers le nom même du couscous, pourrait en fait être un dérivé à préfixe (factitif/instrumental) s- sur la base *KS ; seksu, s’analysant alors en s-ksu.J’ai personnellement relevé en kabyle un adjectif imkeskes, "bien roulé, bien formé" (non attesté dans les dictionnaires existants), qui pourrait permettre d’attribuer à cette racine *KS une signification du type "bien formé", "arrondi"...Le seul point obscur reste donc la morphologie précise de seksu, mais tout un faisceau d’indices et de données confirment la thèse de l’origine locale, ancienne et berbère du mot couscous.Note inédite de Salem Chaker, Directeur du Centre de Recherche Berbère à l’INALCO et professeur des universités (berbère).

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***

Généalogie des Bebères selon Ibn Khaldoun.jeudi date_jnum27 juin 2004, par Agafay BENNANA

1. Les Berbères Branès1. Barrnass (Barrnas, Barrnoss, Barrnos, Barnos), ancêtre éponyme des Branès avait selon les auteurs sept ou dix enfants :1.1 Esdaj dont la descendance est Esdaja.1.2 Masmod dont la descendance est Masmoda.1.3 Awrab dont la descendance est Awraba.1.4 Ujjis dont la descendance est Ujjissa.1.5 Ktam dont la descendance est Ketama.1.6 Sinhaj (Senag) dont la descendance est Sanhaja.1.7 Awrigh dont la descendance est Awrigha ; il est aussi le père des Hawwara.1.8 Lamt dont la descendance est Lamta et sont des frères de Sanhaja et Hawwara.1.9 Haskor dont la descendance est Haskora.1.10 Kzoul (Gzoul) dont la descendance est Kzoula (Gzoula).Les branches de ces tribus avaient joué des rôles historiques importants et marqué le passé de l’Afrique et de la Méditerranée en général. Les branches les plus importantes retenues par les généalogistes font l’objet de l’exposé suivant :1.2 Masmoda (Maroc)1.2.1 Barghwata (Maroc atlantique compris grossièrement entre l’Oued Bou Regreg et l’Oued Tensift)1.2.2 Rhomara (Rif occidental et central)1.2.2.1 Banou Hamid1.2.2.2 Mtiwa1.2.2.3 Banou Nal1.2.2.4 Aghsawa1.2.2.5 Banou Ouzarwal1.2.2.6 Majkassa1.2.3 Ahl Jabal DarnIbn Khaldun désignait les montagnes de l’Atlas par Darn et signalait qu’elles s’étendent du Maroc (sud d’Asafa, Safi) jusqu’en Tripolitaine.1.3 Awraba (s’étendait dans le sens Ouest/Est du Pré-Rif jusqu’en Numidie)1.3.1 Bejaya1.3.2 Nefassa1.3.3 Na-ja1.3.4 Zahkouja1.3.5 Mezyata1.3.6 Rghiwa1.3.7 Da-y-kousse1.5 Ketama (s’étendait du Rif central jusqu’en Numidie)Comme les Ketama et les Awraba sont frères, les

 

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 [Agafay BENNANA]

 

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territoires qu’ils occupaient se jouxtaient.1.5.1 Ghorsene1.5.1.1 Mossala1.5.1.2 Ayane1.5.1.2.1 Malloussa1.5.1.3 Qallane1.5.1.4 Yantassem1.5.1.4.1 Awfasse1.5.1.4.2 Ghasmane1.5.1.4.3 Ijjana1.5.1.5 M-aad1.5.1.6 Yannawa1.5.1.6.1 Lahissa1.5.1.6.2 Jamila1.5.1.6.3 Massalta1.5.2 Yassouda (Banou Bassouda)1.5.2.1 Fellassa1.5.2.2 Dinhaja1.5.2.3 Matwassa1.5.2.4 Warsine1.5.3 Banou Yastitine1.5.4 Hachta-y-na1.5.5 Msala1.5.6 Béni Qansila1.5.7 Zouwawa1.6 Sanhaja (s’étendait des montagnes de l’Atlas jusqu’au fleuve Sénégal dont le nom provient de l’altération du vrai nom de Senag, fils de Barnos)1.6.1 Talkana (Talkata)1.6.2 Anjfa1.6.3 Charta1.6.4 Lamtouna1.6.5 Massoufa1.6.6 Kaddala (Gaddala)1.6.7 Mandala1.6.8 Banou Warit1.6.9 Banou Yaltissine1.7 Awrigha1.7.1 Hawwara (s’étendait du Maroc jusqu’en Tripolitaine et la région sahelo-soudanaise)Les montagnes du Hoggar portent toujours le nom de leur ancêtre éponyme Hawwar devenu d’après Ibn Khaldun Hoggar.1.7.1.1 Eddassa1.7.1.2 Safra1.7.1.3 Endara1.7.1.4 Hanzola1.7.1.5 Dhari-ya1.7.1.6 Hadagha1.7.1.7 Awta-y-ta1.7.1.8 Taghala (Taghla)Le groupe Eddassa est considéré comme berbère Botr, mais comme Awrigh fils de Barnos s’est marié avec la mère d’Eddassa, ce dernier a fondu dans l’ensemble. Eddassa est le fils de Zahhik fils de Madaghis (Badaghis), ancêtre éponyme des Botr.1.8 Lamta

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1.8.1 Zakan1.8.2 LakhasseZakan et Lakhasse sont frères de Sanhaj et de Hawwar.1.9 Haskora (les montagnes du Darn, Atlas et Rif oriental)1.9.1 Mastawa1.9.2 Ajrama1.9.3 Fatwaka1.9.4 Zamrawa1.9.5 Antifite1.9.6 Banou Neffal1.9.7 Banou Roskounte2. Les Berbères MadaghisLes généalogistes et les historiens avaient rejeté les énoncés qui faisaient de ce groupe un groupe ethnique d’origine arabe remontant à une conquête fictive qu’aurait menée un roi du nom d’Africuch. La nature artificielle de l’histoire apparaît au même titre que le nom de ce roi qui rappelle étrangement le nom de l’Afrique et qui, par métathèse, donne le nom de Qoraïch la fameuse tribu arabe. Les ancêtres de Madaghis ou Badaghis semblent être issu du terroir africain comme le montre la consonance des noms berbères.En écartant les fausses généalogies qui les rattachent aux Arabes, signalons celle qui les rattache à Ham, fils de Noé. Les Zénètes sont les fils de Chana (Jana) ben Yahya ben Solate ben Warsak ben Dhari ben Maqbo ben Qarwal ben Yamla ben Madaghis ben Zajik ben Hamarhaq ben Krad (Grad) ben Mazigh ben Harik ben Barra ben Barbar ben Kan-ane ben Ham. Le patriarche des Zenata prétend, quant à lui, que ces derniers descendent directement de Barnos et ce, d’après Ibn Khaldun.2.1 Louwa le Grand2.1.1 Nefzawa (Banou Nafza formé à partir de Nafzaou, fils de Louwa le Grand)2.1.1.1 Banou Yattofene (d’après Tattofte)2.1.1.1.1 Walhassa (d’après Walhas)2.1.1.1.1.1 Bazghache2.1.1.1.1.2 Dihaya (Dihya)2.1.1.1.1.3 Laqos2.1.1.1.1.4 Makra2.1.1.1.1.5 Waratbounte2.1.1.1.1.6 Tarire2.1.1.1.1.7 Wartrine2.1.1.1.2 Ghassassa2.1.1.1.3 Zahla2.1.1.1.4 Sumata2.1.1.1.5 Oursife2.1.1.1.6 Zatima2.1.1.1.7 Warkol2.1.1.1.8 Marnissa2.1.1.1.9 Wardghros2.1.1.1.10 Wardine2.1.1.1.11 Majar2.1.1.1.12 Maklata2.1.2 Louwa le Petit2.1.2.1 Akouza (Agouza)2.1.2.2 Atroza

Page 15: Noms de plante en Berbère

2.1.2.3 Zayer2.1.2.3.1 Mzata2.1.2.4 Banou Katof (Gatof)2.1.2.4.1 Maghana (Maghna)2.1.2.4.2 Jdana2.1.2.5 Banou Nitate2.1.2.5.1 SedrataCe groupe fut absorbé par les Maghrawa après le mariage de leur mère avec Maghrao.2.2 Zahhik2.2.1 Tamsite2.2.1.1 Fatine (connu sous le nom de Dharsiya)2.1.1.1.1 Matmata (Maskab surnommé Matmat)2.1.1.1.1.1 Waranchete2.1.1.1.1.2 Louwa2.1.1.1.1.2.1 Warmaksene (Warmas)2.1.1.1.1.2.2 Yellaghef2.1.1.1.1.2.3 Waryakol (Waryagol)2.1.1.1.1.2.4 Yelissene2.1.1.1.2 Koumya (Goumya)2.1.1.1.2.1 Nadroma2.1.1.1.2.2 Sagh-ghara2.1.1.1.2.3 Banou Yelloul2.1.1.1.3 Lamaya (Lmaya, vivait au Maghreb central à l’orée du Sahara)2.1.1.1.3.1 Banou Wazkoufa (Wazgoufa)2.1.1.1.3.2 Mziza2.1.1.1.3.3 Banou Madnine2.1.1.1.4 Mtaghra (Mdaghra ?)2.1.1.1.5 Marina (Mrina)2.1.1.1.6 Maghila (vivait dans le Chelif et Mzouna au Maghreb central)2.1.1.1.6.1 Douna2.1.1.1.6.2 Kachtata2.1.1.1.6.3 Malzouza2.1.1.1.7 Makzouza (Magzouza)2.1.1.1.8 Kachata2.1.1.1.9 Dona2.1.1.1.10 Mad-youna2.2.2 Banou Yahya2.2.2.1 Warstaf2.2.2.1.1 MaknassaTaza, Tsoul, Plaine de Guercif, Bassin de la Moulouya aussi bien le Rif que le Moyen et Haut Atlas orientaux.2.2.2.1.1.1 Raflabesse2.2.2.1.1.2 Harate2.2.2.1.1.3 Mwalate2.2.2.1.1.4 Wartifa2.2.2.1.1.5 Wardoussen2.2.2.1.1.6 Taflite2.2.2.1.1.7 Mansara2.2.2.1.1.8 Wanfalta2.2.2.1.1.9 Qansara2.2.2.1.1.10 Banou Waridous2.2.2.1.1.11 Solate2.2.2.1.1.12 Banou Hawwate2.2.2.1.1.13 Banou Warfelasse

Page 16: Noms de plante en Berbère

2.2.2.1.2 Awkana2.2.2.1.2.1 Foughal2.2.2.1.2.2 Jarine (Tortine)2.2.2.1.2.3 Boulaline (Toulaline)2.2.2.1.2.4 Tadine (Tarine)2.2.2.1.2.5 Yastilene2.2.2.1.3 Wartnaj2.2.2.1.3.1 Foulal2.2.2.1.3.2 Hnata2.2.2.1.3.3 Sedraja2.2.2.1.3.4 Garnita2.2.2.1.3.5 Btalsa (Mtalsa)2.2.2.1.3.6 Mkansa2.2.2.2 Samkane2.2.2.2.1 Zwagha2.2.2.2.1.1 Dommar (Banou Simkane)2.2.2.2.1.2 Zahhik (Banou Watil)2.2.2.2.1.3 Ta-y-foune (Banou Makhir)2.2.2.2.2 Zwawa (vivait dans la région de Bjaya parmi les Ketama et les Sanhaja, fils de Barnos)2.2.2.2.2.1 Banou Majasta (Mjasta)2.2.2.2.2.2 Banou Mala-y-Kach (Mlay-Kach)2.2.2.2.2.3 Banou Koufi2.2.2.2.2.4 Machdala2.2.2.2.2.5 Banou Zourikif (Zrikif)2.2.2.2.2.6 Gersfina2.2.2.2.2.7 Wazlaja2.2.2.2.2.8 Khoja2.2.2.2.2.9 Ziklawa (Ziglawa)2.2.2.2.2.10 Banou Mrana2.2.2.2.2.11 Banou Kozite (Gozite)2.2.2.2.2.12 Banou MlikechToutes ces tribus antiques avaient une descendance comtemporaine à Ibn Khaldun et qui est constituée par les tribus Zwawa suivantes :Banou Manklate, Yatroune, Mani, Boughadrane, Yatouragh, Youssef, Absi, Choa-y-b, Sadaqa, Ghobrine et Kachtola.2.2.2.3 Ajana2.2.2.4 Zenata2.2.2.4.1 Wadlik (Walad Warsik)2.2.2.4.1.1 Massara2.2.2.4.1.2 Tajarte2.2.2.4.1.3 Rassine2.2.2.4.2 Farmi2.2.2.4.2.1 Yazmartene2.2.2.4.2.2 Mranjissa2.2.2.4.2.3 Warkla (Wargla)2.2.2.4.2.4 Namala2.2.2.4.2.5 Sbarta2.2.2.4.3 EddirteEddirte avait un enfant Jrao d’où la tribu Jrawa dont certains subdivisent en Banou Wadrene et Banou Warsik. À noter que la Berbère Dihya surnommée Alkahina, la sorcière, par les Arabes était une princesse des Jrawa.2.2.2.4.3.1 Dhammar2.2.2.4.3.1.1 Gharzoul

Page 17: Noms de plante en Berbère

2.2.2.4.3.1.2 Lqora2.2.2.4.3.1.3 Wartatine2.2.2.4.3.1.4 Berzal2.2.2.4.3.1.5 Yassadrine2.2.2.4.3.1.6 Saghmane2.2.2.4.3.1.7 Yettofete2.2.2.4.3.2 Zakya2.2.2.4.3.2.1 Banou Maghrao (Maghrawa)2.2.2.4.3.2.2 Banou Yafrene2.2.2.4.3.2.3 Banou Wassine2.2.2.4.3.2.4 Masra2.2.2.4.3.2.5 Yafrane2.2.2.4.3.2.6 Masine2.2.2.4.3.3 Ancha (Banou Anch)Les descendances des enfants de Barnos (ou Barrnass) ont pratiquement occupé tout le nord de l’Afrique depuis la nuit des temps. Le littoral et surtout les ports ont été occupés par les Phéniciens, les Doriens, les Carthaginois, les Romains puis les Vandales et les Wisigoths. Ces peuples avaient toujours respectes les royaumes situés à l’intérieur des terres.La conquête arabe qui fut une conquête terrestre et non maritime apporta des bouleversements jusque-là inconnus et changea le jeu politique qui a marqué jusqu’alors la stabilité ethnique des Berbères. Les Arabes apportèrent avec eux l’Islam, ses idéologies (chiite, kharidjite) et ses dynasties (ommeyyade, abbasside).Les Berbères allaient choisir de s’allier et de se battre pour leurs idées. Des combats conduisaient aux victoires des uns et aux défaites des autres et surtout à la mobilité des ethnies tribales qui allaient s’imbriquer les unes dans les autres géographiquement et ethniquement.Dans chaque pays du nord de l’Afrique, la mosaïque ethnique des Berbères rappelle jusqu’à aujourd’hui leur appartenance à un ancêtre commun qui, s’il n’était pas Barnos, il serait Amazigh, ancêtre éponyme de tous les Berbères.Compilé par E.M. Albarnoussi

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> Généalogie des Bebères selon Ibn Khaldoun. date_jnum16 septembre 2007, par louaty   [retour au début des forums] recherche genealogie

il a t il des el louati ou des tranformé par des naissanes louaty ou el louaty, curdialementsjean-paul

Répondre à ce message

> Généalogie des Bebères selon Ibn Khaldoun. date_jnum27 juin 2004, par aït u-lahyane atanane   [retour au début des forums] généalogie des berbères Etrange article, bien qu’intéressant, sans aucun fondement scientifique sans doute... quand on cherche à justifier une thèse on fait toujours appel à Ibn Khaldoun... Quelle valeur accorder à toutes ces théories ?

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> Généalogie des Bebères selon Ibn Khaldoun.date_jnum29 juin 2004, par Agafay Bennana.   [retour au début des forums]

Page 18: Noms de plante en Berbère

Je suis parfaitement d’accord : il est évident que, pour nous aujourd’hui, les procédés généalogiques utilisés par l’Historiographie médiévale, pour expliquer les origines des groupes ethniques qui peuplent l’Afrique du Nord, ne reposent sur aucun fondement scientifique.Cette pratique ne date pas d’Ibn Khaldoun, tous les historiens et les chroniqueurs médiévaux l’ont utilisée et souvent à des fins purement idéologiques : des ancêtres communs ont été inventés et nommés, pour remonter petit à petit jusqu’à l’arbre généalogique sémitique qui est, à son tour, complétement inventé !Néanmoins, une lecture critique de ces sources documentaires médiévales peut nous apporter des informations d’un intérêt inestimable.Par exemple, elles nous livrent un certain nombre de noms de tribus et de confédérations de tribus qui ne sont plus usités aujourd’hui. Et elles nous renseignent aussi sur la parenté entre certains groupes ethniques dispersés aux quatre coins du sous-continent Nord-Africain. Même si cette parenté n’est pas purement généalogique, une parenté linguistique est encore attestée aujourd’hui entre les parlers de ces groupes.La subdivision khaldounienne des Berbères en trois grands groupes, les Senhaja, les Zenata et les Masmouda, correspond encore aujourd’hui à une réalité linguistique. Car la proximité linguistique est évidente entre les parlers des groupes classés par Ibn Khaldoun sous chacune de ces appéllations.Pour illustrer ce qui précède, l’exemple des Zenata est très instructif :On est souvent frappé par l’extrême ressemblance des parlers amazighes du Rif, des Aurès (Algérie), de Djerba (Tunisie), de Ghedames (Libye) et de Siwa (Egypte). A priori, on a du mal à expliquer le fait qu’un Rifain puisse éprouver des difficultés à comprendre un Amazighe de Zemmour ( quelques dizaines de Km du Rif) et qu’il puisse comprendre sans aucune difficulté un Amazighe de Siwa (situé en Egypte et à plusieurs milliers de Km du Rif).Mais ce fait devient parfaitement explicable lorsqu’on sait que tous ces groupes ethniques appartiennent à l’ancienne confédération que Ibn Khaldoun désignait sous l’appellation Zenata.Il faut dire qu’il y a quelques milliers d’années (3000 ?), les Zenata sillonnaient les déserts de Libye et d’Egypte (les fameux Garamantes ?) et ils ne se seraient installés dans les montagnes du Nord et du Nord-Ouest que depuis l’antiquité romaineAu sujet des Senhaja, on peut citer parmi leurs descendants actuels les Amazighes du Moyen Atlas et du Sud-Est marocain, les Kabyles d’Algérie et les Zenaga de Mauritanie.. La parenté linguistiques est également évidente entre les parlers de tous ces groupes : un Amazighe du Sud-Est marocain se fera plus facilement comprendre d’un Kabyle que d’un Amazighe du Souss.Quant aux représentants actuels des Masmouda, eh bien c’est nous les Chleuhs, autrement dit, les Amazighes du Haut Atlas occidental, du Souss, de l’Anti Atlas et du Draa. Nous avons quelques cousins dans le Rif, mais leur parler est plus proche aujourd’hui du Rifain que du Chleuh D’autres cousins à nous ont occupé toutes les plaines du littoral atlantique jusqu’ à Bouregreg (les Bourghwata), aujourd’hui ils sont complétement arabisés (ce sont les Abda, les Doukkala ...).

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> Généalogie des Bebères selon Ibn Khaldoun.date_jnum2 juillet 2004, par Agafay Bennana   [retour au début des forums]

Voici un projet de recherche scientifique intitulé " le Berbère et les Berbères : diversité linguistique et génétique" mené sous la direction de Jean-Michel Dugoujon. http://www.ohll.ish-lyon.cnrs.fr/pdf/Dugoujon.pdf (vous devez laisser passer plusieurs pages avant d’arriver au texte).Cette étude traitera de la question de la proximité linguistique et génétique, ainsi que du degré de parenté linguistique et génétique entre les différents groupes berbères ( des Zenaga de Mauritanie aux Berbères de Siwa en Egypte, en passant par ceux du Maroc, d’Algérie, de Tunisie, de Libye et du Sahel ).

Page 19: Noms de plante en Berbère

Ce projet de recherche abordera également la question de la variabilité génétique et linguistique au sein de chaque groupe et celle de la justification de la classification dialectale en langue berbère.Cette recherche mettra à contribution trois disciplines scientifiques : la génétique, la linguistique et l’anthropologie.Bonne lecture.

Toponymie de la Kabylie

Aux XIXe siècle, "la France, à travers les "bureaux arabes" a procèdé à l'arabisation des noms de

familles et de lieux en Kabylie. C'est ainsi qu'Iwadiyen sont devenus les Ouadhias, At Zmenzer Beni

Zmenzer ou encore At Yahia Ould Yahia. Cette action de dépersonnalisation était devenue

systématique après la révolte de 1871 pour disloquer la cohésion de la société kabyle. L'état civil a

été aussi généralisé, attribuant des noms fantaisistes et différents aux membres d'une même

famille."

Ce processus d'arabisation s'est acceléré et généralisé avec l'algérianisation post-coloniale. Le

pouvoir central d'Alger a volontairement affaibli la Kabylie en annexant des communes entières

kabylophones comme Afir, Laaziv n Zaamum (arabisé Naciria), Isser, Si Mustapha, Tacaabet

(arabisée Chabet el Ameur), Tizi n Aït Aïcha (arabisée Thenia),Timezrit, Taourga, Aït Amrane

(arabisée Beni Amrane), Souk el Had.

D'autres communes ou daïras sont quasiment composés à 50% de Kabylophones ou de kabyles

bilingues tels que Bordj N Imnayen (arabisée Bordj Ménaël), Dellys, Tijelabin, Boumerdès,

Zemmouri, Aïn Taya, Budwaw, Sétif,"...

La première loi sur l’arabisation de l’état-civil date du 19 févier 1970, qui devait fournir un lexique

"national" des prénoms.

Des villes ont gardé des dénominations berbères en Kabylie, ainsi que les noms des montagnes et

des fleuves.

Certains noms kabyles remontent au Moyen âge. C’est le cas du nom de Dellys où il apparaît sous

la forme de Tadlest mot provenant du berbère adles, designant l'espèce tenax, une plante

rugueuse.

Bgayet, l'antique cité romaine Saldae, devient encore en arabe dialectal Bjaïa, puis sera connue

sous le nom de Bougie sous l'occupation française en raison de la cire que la ville exporte vers

l’Europe.

Le nom de Bgayet était peut-être à l’origine Tabgayet, le t initial, marque du féminin étant tombé. Il

est peut-être à rattacher à un mot berbère, tabegga, tabeghayt, ‘’ronces et mûres sauvage’’ que

l’on retrouve dans des noms anciens ou modernes, de quelques villes d'Afrique du Nord (

S. Aït Larba).

Les vrais/ Les faux :

Iɤil yezan /au lieu de Ghelizane

Page 20: Noms de plante en Berbère

Tala yemsan / Tlemcen

At Arif / Beni Arif

Ihesnawen / Hasnaoua

Tijelavin / Tidjelabin

Tamentefust / Bordj El-Bahri

At Flik / Béni Flik

Tizi n Summer / Ouled Meryem

At Wertiran /Béni-Ouartilane

At Mohli / Béni-Mohli

At Walvan / Beni Oualbane

At Hamdun / Beni Hamdoune

Tizi Lexmis / Theniet Nasr

Ilmayen / Elmain

Iεamuren / Amoura

Iεazunen / Azouna

At Sellam / Beni Sellam

Iɤil G’guilef / de Iɤil Nacer

Tala Tamellalt / Telemly

At Sεada / Boussaada

At Wizgan / Bouzeguène

At Yenni / Beni Yenni

Ibetrunen / Betrouna

Iɤil Larvεa / Sidi Ali Bounab

At Arif a/ Beni Arif

Iεallalen / Allala

Agnaw / Beni-Mançour

At ɤwebr’i / Beni Ghobri

Iεakuren / Yakouren

Taxarubt / Kerrouba

Iɤumrasen / Ghoumrassa

Iwanuγen / Ouanougha

Iɤil Mεabed / El-Kseur

Senhadja / Semaoun

At Wihdan / Beni Wihdan

At Waɤlis/ Ait Oughlis

Agwni n Tɤediwt / Ouled Jerrah

Page 21: Noms de plante en Berbère

At Mekla / Lfirma Uzitan

Tizi Uzid’ud’ / Ouled Aazi

Tala Yaεla / Ouled Messaoud

Ihidusen / Hidoussa

At Smaεil / Beni Smaïl

At Xerca/ Ben Khercha

At Maεmar / Maâmar

At Sa3da /Ben Saâda

Tala Malek/ Aïn Malek

Adrar Azegzaw / Djebel Bouzegza

Mettijet / Mitidja

Azemmur / Zemouri

Iγbuliyen / Béni-Ghboula

Tiçrahin / Béni-Brahim

Aseqif n Tmana / Ain el Hammam

At Iccir / Ouled Iccir

Inezliwen / Nezliwa

Tala Ufh’ima / Boufhaïma

At Xelfun / Beni Khalfun

Taɤiwant/Agerzu

At Yah’ya Musa / Oued-Ksari

Iɤil Umellil / Draâ-El-Mizan

At εisa Mimoun / Djebel Aissa Mimoun

At Dwala / Béni-Douala

Amarzi / Béni-Aissi

At Aysi / Béni-Aissi

Taltatt / la Main du Juif

At Ziki / Béni Ziki

At Wasif / Ouacif

Illulen / Illoula

At Jennad / Cap Djinet

Asif Isser / Oued Isser

Azru Aberkan / Rocher Noir

Iɤil u Xeda / Draâ Ben Khedda

At Zmenzer / Beni Zmenzer

Aɤbalu n Tala / Aïn Taya

Page 22: Noms de plante en Berbère

Aɤbalu / Aïn

Mezɤena / Alger

Iɤuraf / Haizer

Tizi n Sumer / Ouled Meriem

Tala Maamar / Oued Ksari

Tigergert / Djurdjura

Iwaryacen / Ouriacha

Tamentefust / Fort de l’eau

Tiɤzert / Tigzirt

Tadles / Dellys

Lberj n imnayen / Bordj Menael

Tacaεbett / Chabet el ameur

Yemma Kuda / Makouda

Imkiren / M’Kira

Tizi n At ɣica / Thenia

Tizi n Wezzu / Tizi-Ouzou

Tizi ɤef Nnif / Tizi Ghenif

Agwni / Agouni

Tubireƫ / Bouira

Bgayet / Bejaia

Laεzib / Naciria

Iwadiyen / Ouadhias

Imceddalen / M’chedallah

Iεezzugen / d’Azazga

Wakli / Ouakli

Ar assa / Arassa

Amiz’ur / Amizour

At R’zin / Ait Rzine

Adekwar / Adekar

At Smaεil / Ait Smail

Aqbu / Akbou

Akfadu / Akfadou

Amalu / Amalou

Amiz’ur / Amizour

Aweqas / Aokas

Ibar’bacen / Barbacha

Page 23: Noms de plante en Berbère

At Jlil / Beni Djellil

At Qsila / Beni Ksila

At Maεuc / Beni Maouch

At Mlikec / Beni Melikeche

Bujlil / Boudjellil

Buhamza / Bouhamza

Buxlifa / Boukhelifa

Icelat’en / Chellata

Cemini / Chimini

Dargina / Darguina

Iɤil Qayed / Draa Kaid

Ferεun / Ferraoun

Ifnayen Ilmaten / Ifnain Ilmathen

Iɤil Ali / Ighil Ali

Iɤram / Ighram

Ikendaren / Kendira

Xerat’a / Kherrata

Leflay / Leflaye

Melbu / Melbou

Msisna / M’cisna

Asif n Iɤir / Oued Ghir

Uzelagen / Ouzellaguen

Sedduq / Seddouk

Semεun / Semaoun

Suq letnin / Souk El Thenine

Suq Ufella / Souk Oufella

Tawrirt Iɤil / Taourit Ighil

Tinebdar / Thinabdhar

Asif / au lieu de Oued

At / au lieu de Béni, Ouled

Iɤil / Draâ

Adrar / Djebel

Taddart / Douar

Lεerc / Wilaya

Ressources :

Mouvement pour l'Autonomie de la Kabylie

Page 24: Noms de plante en Berbère

Rabah HAROUN sur Kabyle.com - "Il n’est pas utopique de réactualiser la carte de Kabylie "

Kabyle.com forums typonomie de quelques villes algériennes

Toponymie et microtoponymie en Kabylie maritime. Etude du langage spatial et des modèles

culturels (approche d’anthropologie linguistique et cognitive). Saïd TOUDJI Ecole des Hautes Etudes

en Sciences Sociales Paris 2004

Quelques Plantes Saharienne

Nom scientifique Nom berbère Nom arabe  

Anabasis aretoïdes   CHAARANE DEGUA

 

BOU ‘AMAMA

Plantes endémiques du Sud Oranais, appelée choux de Bou ‘Amama, c'est une plante sphérique d'apparence pierreuse, utilisant le mimétisme lithique et sa sphéricité contre le vent

Acacia radiana ABSAGH TALH Arbre épineux d'origine tropicale, symbolise le désert. Grains. et feuilles sont utilisé par les chameaux

Acacia seyal TAMARAT TALH Même type. Plus rare, vit dans les dépressions sableuses, les lits d'Oued et les canyons.

Artemisa alba   CHIH Armoise blanche très prisée par les moutons et les caprinés. Parfume la viande des ovins des hauts plateaux algériens. Sert de décoction. Antigastralgie, antispasmodique, vermifuge. Troubles nerveux etc.

aristide pungens   DRIN Excellent reconstituant. Lits d'oued et plaines sableuses.

Atriplex halimus   GTAF Pied d'Ergs, Tassili. Apprécié par le bétail

Calotropis procéra   KRANK OCHAR Plante très toxique, ulcérant pour le bétail. Latex irritant voir dangereux pour les yeux, selon les TOUAREG… ?

Caparis spinosa   KABAR Câpres, apéritif, diurétique. Laxatif. Astringent, dépuratif, tonique Béni Abbas, Tassili.

Colocynthis vulugaris   M'DAJ Coloquinte : utilisé pour l'aspiration mécaniques des hémorroïdes, Purgatif, tonique.Macération huileuse antirhumatismale. Existe dans toutes les régions pré-Sahariennes et le Tassilis. Egalement dans les hauts plateaux.

Cleome arabica   MEKHENZA Sahara : Analgésique des douleurs névralgiques.Antirhumatismal. Duérétique

Cassia obovata AJARJAR ICHREK C'est un genre de févier

 Calligonum comosum

  ARTA Colonisé généralement les hauteurs des Ergs. Hauteurs sableuses. Très apprécié des grands mammifères.

Page 25: Noms de plante en Berbère

Procure de l'ombre aux chameliers et autres pâtres.

L'héritage toponymique de la Kabylie

Le premier intérêt de l'étude des toponymes est de fournir des points de repère pour localiser des lieux et les mémoriser. La mémoire humaine ne peut se rappeler de tous les lieux, et si on ne les nommait pas on serait obligés à chaque fois de décrire la position, l'emplacement, donner des caractéristiques pour reconnaître le lieu en question.

La toponymie, dont l'objet d'étude est le nom de lieu, est une discipline aujourd'hui classée dans la linguistique ou science du langage et des langues.

Elle relève de l'onomastique ou étude des noms propre qui comporte, en plus des noms de lieux, l'étude des noms de personnes ou anthroponymie. Le champ de la toponymie étant très vaste, la discipline est subdivisée en plusieurs branches :

-Hydronyme : ou étude des cours d'eau, des ruisseaux, des sources, des oueds etc.

-Oronyme : ou étude des noms de sommets : montagnes, collines, vallons, plateaux, ainsi que des reliefs plats, comme les plaines,

-Odonyme : ou étude des noms de voie de communication, comme l'étude des noms de rues ou de monuments

-La microtoponymie, qui s'intéresse aux lieux dits, peu ou pas habités etc.

Dans de nombreux pays, la toponymie fait l'objet de recherches et dispose même de chaires à l'université. C'est que la toponymie n'est pas seulement une affaire de patrimoine, c'est aussi une question de souveraineté : elle est la marque indélébile de l'histoire d'un pays, de ses frontières et de sa personnalité. Dans les pays coloniaux, la décolonisation est souvent suivie de vastes remaniements toponymiques : C'est le cas de l'Algérie où après 1962, la plupart des villes dont le nom a été francisé ainsi que les agglomérations issues de la conquête, ont retrouvé leurs anciens noms ou acquis de nouveaux noms algériens.

Pourquoi faut-il étudier les toponymes ?Le premier intérêt de l'étude des toponymes est de fournir des points de repère pour localiser des lieux et les mémoriser. En effet, la mémoire humaine ne peut se rappeler de tous les lieux, et si on ne les nommait pas on serait obligés à chaque fois de décrire la position, l'emplacement, donner des caractéristiques qui pourraient permettre de reconnaître le lieu en question.

Dans beaucoup de cas, les noms semblent être essentiellement des noms propres et ne s'emploient que pour désigner des endroits (on ne peut leur trouver, du moins à l'époque moderne, des significations), l'écrasante majorité des autres recourent au vocabulaire usuel pour désigner ces endroits, en nommant les caractéristiques qu'on leur attribue, caractéristiques relatives à la forme géographique, à la végétation, à la faune, à la couleur... Parfois, l'information porte sur les populations qui habitent encore aujourd'hui dans ces lieux ou y ont habité : tribu, clan, fraction de clan, parfois encore, c'est un saint, qui donne son nom au lieu.

Il s'agit là de renseignements précieux pour le géographe, le géologue, le botaniste, le zoologue, l'historien, l'ethnologue... Quand on lit dans la presse que parmi les villages kabyles connaissant une sévère pénurie il y a Tigulmimin, il suffit de se retourner vers la toponymie pour apprendre qu'il n'en a pas toujours été ainsi, puisque tigulmimin signifie ''bassin d'eau naturel'', et qui dit bassin naturel, alimenté par les pluies, il y a des rivières, des sources, des puits etc. La toponymie, à elle seule, permet d'énumérer les différents types de réserves d'eau disponibles sur le territoire national: puits (lbir, anu, tirset), source (aïn, tala, aghbalou, leinsar), oued, fleuve (nahr, asif), ruisseau (ighzer), bassin naturel, lac d'eau salée (sebkha) etc. C'est toute la carte hydrologique de l'Algérie qu'on peut constituer et qui peut rendre compte des ressources de l'Algérie.

La toponymie vient apporter aussi son témoignage quand il s'agit de reconstituer la faune ou la flore antiques.

Ainsi l'éléphant, disparu à la fin de la période romaine est présent dans Aïn Talut, localité de la région de Tlemcen. On sait que l'éléphant est mentionné au Maghreb par les auteurs anciens, comme Hannon, le fameux voyageur carthaginois et Hérodote, le géographe grec. Les Carthaginois ont utilisés les éléphants comme animal de combat. Ils les ont emmenés avec eux en Sicile durant la première guerre punique, puis en Espagne. Les rois berbères ont en fait le même usage : dans la ''Guerre de Jugurtha'', Salluste indique que le roi numide a perdu 44 éléphants dans une bataille contre les Romains et Juba 1er a donné aux Pompéiens 120 bêtes pour combattre Jules César.

Déjà, dans l'antiquité, plusieurs auteurs signalent, pour l'Algérie et la Tunisie, des localités, portant le nom latin ou grec de l'animal : ainsi Elephantaria, peut-être un évêché dans les montagnes dominant la Mitidja, Castellum Elephantum, non loin de Constantine, Elephantaria, dans la vallée de la Medjerda etc. comme on sait que les auteurs anciens avaient tendance à traduire les toponymes africains dans leur langue, ces dénominations ne sont peut-être que la traduction de dénomination locale. Toujours pour ce qui est de l'éléphant, une localité antique conserve au moins son nom autochtone : Telepte, à lire telefte, (p latin transcrivant souvent f berbère, comme c'est le cas dans Tipaza<Tifeche) berbère moderne tileft, ''sanglier'' mais qui a pu désigner l'éléphant. Cet animal ayant disparu, son nom a peut être été affecté au sanglier. Aujourd'hui le seul dialecte berbère à conserver le nom de l'éléphant, élou/tellout est le targui : les éléphant ont également disparu du Sahara, mais chez les touaregs, son nom est encore porté comme prénom.

On peut dire aussi la même chose de l'ours de l'Atlas, dont l'existence aux temps historiques est remise en cause par les spécialistes, et évoqué par des toponymes, notamment celui de Aim Dhob.

Page 26: Noms de plante en Berbère

Combien de végétaux, d'essences aujourd'hui disparus subsistent, comme des vestiges, hélas fossilisés, dans la toponymie... à titre d'exemple, le genêt épineux, qui a donné le nom de Tizi Ouzou, est aujourd'hui devenu rare... De nombreux villages de Kabylie s'appellent Boumlal, nom de la marguerite, aujourd'hui disparue en de nombreuses contrées. Tadmaït est probablement le nom du palmier nain, auquel on attribue aujourd'hui, en pays kabyle, soit le nom du palmier dattier, tazdayt, soit le nom emprunté à l'arabe dialectal, doum.

La toponymie, comme objet linguistique

Le toponyme, c'est aussi un ''objet'' linguistique mais un objet figé dans un contexte linguistique soumis à l'évolution. Son étude permet donc de remonter aux formes les plus anciennes de la langue, de déterminer les transformations que celle-ci a pu subir au plan phonétique ou morphologique. Dans le cas du berbère, c'est même, en l'absence de textes, le moyen qui donne le mieux accès à la langue antique, notamment à son vocabulaire : alors que les auteurs grecs et romains et les stèles libyques déchiffrées ne livrent qu'une vingtaine de mots sûrs, la toponymie permet d'élargir le glossaire à plus d'une centaine de termes Il est vrai que la méthode qui consiste à poser les étymologies en établissant des rapports entre les formes anciennes et modernes peut manquer de rigueur mais dans l'état actuel de la recherche, c'est la seule qui permette d'éclairer quelque peu le sens des mots libyques.

Le toponyme est encore le meilleur témoin des pratiques linguistiques anciennes, le vestige de langues disparues. Les présences phénicienne et romaine en Algérie sont également attestées par des toponymes : c'est le cas de Jijel, provenant du punique, ou de Aïn Roua, où Roua est la déformation de Horréa, mot signifiant en latin ''entrepôts à grains''. Le nom complet de Aïn Roua était Horrea Aninicensis, dont le second élément se retrouve dans le nom du Djebel Anini, où se trouve la ville.

Le berbère, disparu, parfois depuis longtemps de nombreuses régions, est largement demeuré dans la toponymie de ces régions, tantôt modifié au point de ne pas être reconnu, tantôt conservé tel quel. Ainsi, Tiaret où il n'y a plus de berbérophones depuis longtemps, a conservé son nom de Tiaret, déformation du berbère Tihert, en cours au Moyen âge et signifiant le ''lion''. C'est encore le cas de Aïn Témouchent, composé arabo-berbère de aïn ''source'' et de témouchent ''chacal femelle'' etc. Et encore, les campagnes de débaptisation et rebaptisation qui ont suivi l'indépendance ont fait disparaître, intentionnellement ou non, avec les noms coloniaux, de nombreux toponymes berbères.

Quand on évoque la toponymie de la Kabylie, il convient de s'interroger avant sur l'emploi du mot ''Kabylie''. Même si beaucoup de Kabyles l'emploient aujourd'hui, même dans leur langue maternelle, il n'appartient pas au fond toponymie originel.

Naissance du toponyme ''Kabylie''

Autrefois, quand on parlait de Kabylie, les Kabyles eux-mêmes utilisaient non pas un terme spécifique mais des noms de villes : 'Bordj Bouira, Bordj Tizi Ouzou, Bgayet (Béjaïa), etc. Mais surtout des noms de tribus qui peuplaient les régions en question : ainsi, on disait Igawawen, Ath Betrun, Ath Weghlis, Ath Abbas, etc.

Le mot arabe qaba'îl, qui donnera notre Kabylie, ne semble pas avoir été employé dans le sens d'une spécification régionale. En effet, il semblait plutôt indiquer les tribus berbères, aussi bien en Algérie qu'au Maroc. Ce sens apparaît, par exemple, dans le Rawd' al qirt'as, quand l'auteur anonyme évoque les armées mérinides : il prend soin de distinguer justement entre les contingents berbères, largement majoritaires qui formaient ces armées, et qu'il appelle les qaba'il, des contingents arabes. A partir du 16 siècle le mot qaba'il va être repris par les auteurs européens pour désigner aussi les populations berbérophones du Maghreb. On parle des qaba'ïles du Maroc (à propos des Chleuh et des Rifains), puis la dénomination sera surtout réservée aux populations du Nord de l'Algérie. Ainsi, certains documents parlent des Kabaïles de l'Aurès, de l'Ouarsenis, de la Mitidja, etc. Il faut attendre l'ère coloniale pour voir l'intérêt des Français se porter sur une région, qui allait combattre de toutes ses forces pour la liberté. Mais jusqu'à la fin du 19e siècle, on a continué de désigner sous le nom de Kakyles des populations berbérophones, comme celles de la région de Tipaza. L'administration française va forger, à partir du mot arabe, déformé en kabyle, le nom de Kabylie. Le même processus a été observé à partir du nom arabe d'Alger, al Djaza'ïr, littéralement les îlots, pour former le mot Algérie.

L'arabe, qui ne connaissait, au départ que de le mot Qaba'ïl, va forger, sur le modèle du français Bilâd al Qaba'îl, qui deviendra, par abréviation, al Qaba'îl, terme commun pris comme collectif.

Les géographes ont pris l'habitude de diviser la Kabylie en trois grands ensembles : la Grande Kabylie ou Kabylie du Djurdjura, la Petite Kabylie, du Djurdjua oriental au montagnes de Jijel, et la Kabylie Orientale dont la ville principale est Bouira. Dans la tradition kabyle, on se contente de Tamurt n Leqbayel, dénomination générale, qui n'englobe que les régions berbérophones.

Une autre dénomination autochtone pour la Kabylie ?

Les Algériens arabophones désignaient les Kabyles, autrefois, par le terme Zwawa, pluriel de zwawi. On désignait également langue kabyle par le mot zwawiya, des dénominations qui sont remplacés, aujourd'hui par qbayli, et le féminin qbayliya, pour désigner à la fois la femme et la langue. Les anciennes appellations, Zwawi, zwawiya, ne sont plus utilisés qu'en Oranie. On en trouve également des traces dans la toponymie algéroise : ainsi Zouaous, dans le quartier de Delly-Ibrahim.

Traditionnellement, azaoua est pris comme une déformation du mot agawa, de l'ancienne confédération des tribus du Djurdjura. Aujourd'hui on émet l'hypothèse que cette dénomination n'est pas la dénomination d'une région mais des Kabyles. Du coup, on remet en question l'étymologie de agawa, et on en fait une dénomination des Kabyles. Le principal argument est que Azwaw est un prénom et un nom de clan répandu en Kabylie. Or, non seulement on n'a pas de traces que les Kabyles aient porté un tel nom, mais on peut dire que d'autres noms de tribu et de clan kabyles, attestés également comme prénoms dans le passé : Waghlis, Yaala, n'aient pas fourni de pareilles dénominations.

Anciennes dénominations de lieux kabyles : tribus et fractions

Page 27: Noms de plante en Berbère

Beaucoup de noms de lieux kabyles étaient désignés par les tribus qui les habitaient. Parfois, le nom de la tribu suffit pour nommer le lieu : ainsi, on dit Aït Raouna, à 148 km d'Alger, où des sépultures préhistoriques ont été découvertes, les Ouadhias (francisation de Iwadhiyen), etc. Aujourd'hui encore, on continue à dire : ''Je vais aux Aït Yanni'', c'est-à-dire la région traditionnellement habitée par cette tribu, ou alors, ''Je vais aux Aït Waglis'', lieu habituel de la localisation de cette tribu. Il est certain que l'indication est vague, puisque chaque région, autrefois attribuée à une tribu, peut comporter plusieurs villages. Si l'on veut être précis, il faudra alors citer les villages.

Dans la toponymie actuelle, de nombreux villages gardent les anciennes dénominations ethniques. Ainsi, on a, par exemple :

-Larba Nath Yiraten, littéralement ''le souk de la tribu des Nath Yiraten'' où on s'approvisionnait, notamment en bestiaux

-Larba Nath Ouacifs, ''le souk des Ouacifs'', tribu des Ath Ouacifs ou ''gens du fleuve''

-Larba Nath Ouaglis, ''le souk des Aït Ouaghlis'', du côté de la vallée de la Soummam.

D'ailleurs, cette habitude de donner un lieu de marché pour les tribus se retrouvent en dehors de la Kabylie : ainsi, dans la région d'Alger, Larba Beni Moussa.

Le nom de la tribu est parfois accolé à d'autres noms qui, en général, représentent des caractéristiques géographiques : ainsi, Drâa Ben Khedda, où l'arabe drâa, littéralement ''bras'', a le sens d'élévation. Certains noms de tribus sont également accolés à des sommets : ainsi, dans les environs d'Azazga, on peut citer Tamgout de Nath Djennad ou, un peu plus loin, Tfrit Nath El Hadjj. Des forêts portent encore des noms de tribus : ainsi, on partant de Azazga, on passe dans le forêt de Bou Hini et la forêt des Beni Ghobri, la tribu, autrefois célèbre au Moyen âge pour avoir fourni des jurisconsultes.

Certaines dénominations ne figurent plus dans la toponymie, mais elles sont restées dans la mémoire populaire. Ainsi, Thénia, sur la route d'Alger à Tizi Ouzou, porte aujourd'hui un nom arabe, signifiant ''colline'', son nom était, autrefois, Tizi Nath Aïcha, ''le col des Nath Aïcha'', de la tribu kabyle qui l'habitait. D'ailleurs, le nom est parfois arabisé en Thénia des Beni Aïcha', exact pendant du toponyme kabyle. Le nom de tribu kabyle est souvent composé avec Ath (orthographié parfois en Aït), mais la cartographie française l'a souvent arabisé en Ben : c'est pourquoi, sur les cartes, comme sur les pancartes, on lit souvent : Beni Yenni, là où il faudrait lire Ath Yanni, Beni Abbes, là où il faudrait lire Ath Abbas, etc. Il a fallu attendre ces dernières années pour voir apparaître la forme originelle des toponyme.

Les hagiotoponymes

Les hagiotoponymes sont des noms associés à des saints. De nombreux noms de villages et de hameaux, qui ont abrite des saints, portent généralement leurs noms : ainsi Sidi Mansour, Sidi Yahia, Sidi Aïch, etc. Ces saint, dont les mausolées sont encore attestés, ont historiquement existé, mais certains saints semblent hypothétiques. Ainsi, dans la wilaya de Béjaïa, on cite un Sidi Rayhân, ''le Saint de la myrte'', que la seule légende évoque.

Certains noms kabyles ont été contestés et on y a vu des déformations qu'on a prises pour des noms de saints. Le cas le plus connu est celui de Baloua, mont de Kabylie, culminant à 700 m et qui borde, au nord, la ville de Tizi Ouzou. La montagne porte le nom d'un saint local, Sidi Baloua, dont le mausolée existe encore. On a parfois vu dans le nom la déformation de Benoit, ce qui a pu faire douter du caractère musulman du saint. Or, non seulement le mausolée est largement antérieur aux Français, qui auraient ''inventé'' le saint, mais le nom de Baloua est bien berbère, puisqu'il est attesté, aujourd'hui encore, dans l'onomastique du Moyen Atlas marocain (voir M. Taïfi). Ce nom se retrouve aussi chez les Touaregs du Hoggar, sous la forme d'Ebelew, féminin Tabelwit.

Les villes kabyles de l'Antiquité et du Moyen Age portent souvent des noms qui, même s'ils ne sont pas toujours identifiables, sont incontestablement.

Toponymie des villes antiques et médiévales

Beaucoup de villes kabyles ont porté, dans l'Antiquité et le Moyen آge, des noms berbères, ce qui atteste de la permanence berbère. On peut citer le nom ancien de Dellys, Rusuccuru, a été expliqué par le punique: ce serait la forme latine d'un nom phénicien, R'shqr', qui se lit rus ''tête, cap'' et hqr, que l'on a rapproché de l'hébreu, qore ''perdrix'', le mot ayant la signification de ''cap de la perdrix''. Mais on peut aussi proposer une autre explication, qui associerait le berbère au punique : rus ''cap, promontoire'' et berbère aqerru, également ''tête et, par extension, promontoire''. On sait que ce modèle de dénomination, dite tautologique (répétition d'une même idée en termes différents) est attesté dans la toponymie algérienne avec l'exemple de Oued Souf, ''cours d'eau pérenne, en arabe et en berbère''.

Le nom de Djamaâ Saharidj était, dans l'antiquité, bida. Il s'agit certainement d'un nom berbère et on peut le rapprocher d'un toponyme moderne, Tabouda, région marécageuse de la vallée de la Soummam. Pour l'étymologie, on pense, à abuda et à tabuda, nom du jonc des marais en kabyle, ou alors de la masette dans les parlers du Maroc central. Cette étymologie est possible quand on sait que Djamaâ Saharidj est un lieu où abondent les rivières et les points d'eau, avec justement une végétation spécifique, dont les joncs.

Dans le cas de Djamaâ Saharidj, on peut penser aussi à abudid, terme désignant le piquet, ce dernier mot se rattachant à la racine BDD, qui a donné le verbe bded, bedd, ''être debout''.

La ville d'Azeffoun occupait le site de la ville romaine de Ruzurus, qui à ses heures de gloire sous le règne d'Auguste. Aujourd'hui, encore, il en subsiste des vestiges de murailles, de termes et de conduites d'eau. Le nom antique d'Azzefoun, Ruzurus, est sans doute d'origine berbère : il pourrait provenir de la racine RZY, la même qui a fourni Arzew, et pourrait signifier ''rocher, éperon rocheux'' (le même mot a fourni le Targui, arzi ''broche'')..

Finissons cette revue des toponymes kabyles antiques par le nom de Babor, le massif montagneux au nord des Biban et du Guergour. Le nom est également donné à la région entre la vallée de la Soummam et la vallée de l'oued

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Djendjen. Les Babor sert encore à deux monts jumeaux, (point culminant : 2004 m) et Tababort (1969m).

Tiklalt, au pied du mont Fenaïa, correspondant à l'antique Tubusuptus (appelé également Tubuscum oppidum), à huit lieues de Saldae (Béjaïa). On pense, vu les ruines qui en subsistent que la ville a dû être importante. Les auteurs latins la citent surtout à propos de la guerre de Tacfarinas, qui s'est déroulée en 25 de l'ère chrétienne. Le prince berbère avait occupé la région de la Nasava (Soummam) et assiégé Tubusuptus, mais le proconsul Dollabela, a pu réunir de grands renforts et l'a forcé à lever le camp.

Trois siècles après, c'est un autre prince berbère, Firmus, qui va prendre Tubusuptus.. Mais livré par les siens, Firmus préférera se donner la mort plutôt que d'être prisonnier de l'ennemi.

Le nom antique de Tubusuptus, a une forme incontestablement berbère, avec un t- initial, probablement indice du féminin, quant au p, c'est la transcription romaine habituelle du f berbère dans les noms africains : ainsi, Tipaza, pour tifesh ou Telepté, sans doute pour tileft. Tubusuptu pourrait donc provenir de tubusuftu, où on pourrait reconnaître le mot asif/asuf ''rivière, fleuve'' et le diminutif tassift/tasuft ''affluent'', sans doute par référence à la Soummam.

Au Moyen Age, Tubusuptu change de nom pour devenir Timzizdegt. C'est l'émir Abd el Wadide, de Tlemcen, Abû Tachfin, qui, dans sa tentative d'occuper Béjaïa, a construit une ville fortifiée pour y loger ses troupes. D'après les chroniqueurs, la ville est construite au bout de quarante jours et, placée sur la route de Béjaïa, elle va la soumettre à un blocus. Le nom de Timzizdegt, dérive d'une racine encore vivante dans les dialectes berbères, ZDG, et qui a fourni plusieurs dérivés en rapport avec l'idée de propreté et de pureté. Le mot qui pourrait se reporter le plus à Timzizdegt est fourni par le Ratgui nigérien, amezzezdeg, féminin, tamezezdegt " purificateur "

On a souvent expliquer le mot babor par l'arabe babur, ''bateau'', berbérisé en lbabur et tababort ''petit bateau'', inspiré par la forme des montagnes, mais en fait, cette explication est venue après : en fait, le nom de la montagne vient d'un nom ethnique, antérieur à l'islamisation. Le nom provient certainement de Bavares ou Babares une confédération de tribus berbères de Maurétanie césariennes, citées dans les sources épigraphiques romaines des 3e au 5e siècle de l'ère chrétienne. Les Bavares, que certains auteurs citent, tantôt comme des populations semi-nomades et tantôt comme des populations sédentaires, hostiles à la présence romaine.

Au IIIe siècle, les Bavares se joignent à Firmus, un prince de la tribu voisine des Jubaleni, qui occupait la montagne des Bibans et dont la capitale se trouvait à Souma, dans la région de Thénia, connu encore sous le toponyme kabyle de Tizi Nat 'Aysha. En 372 Firmus s'est révolté contre le comte d'Afrique, Romanus, qui soumettant les populations à un joug insupportable. En plus des Bavares, d'autres tribus ont rejoint les Berbères, ainsi que les donatistes qui étaient nombreux dans la région. Malheureusement, après que les troupes berbères aient enregistré d'importantes victoires, les Romains, jouant comme d'habitude la carte de la division des Berbères, sont parvenus à écraser le mouvement.

Le nom de Béjaïa

La ville de Béjaïa, l'une des plus importantes villes kabyles, a son propre toponyme : Bgayeth. On sait que le toponyme Béjaïa, adopté à l'indépendance, est l'arabisation du premier nom : le g étant écrit dj, pour se conformer à l'écriture arabe, d'ailleurs, une forme ancienne que l'on retrouve chez les auteurs du Moyen آge, donne Bdjayet. Signalons que durant la période romaine, la ville portait un nom latin : les Saldae.

Les auteurs français du XIXe siècle font dériver le nom de Béjaïa de l'arabe baqaya, ''les restes''. Ainsi, Féraud, dans son Histoire de Bougie, raconte d'après des lettres kabyles, qu'après la conquête musulmane, les populations chrétiennes de Constantine et de Sétif, qui refusaient de se convertir, ont cherché refuge à Béjaïa, formant ainsi les ''restes'' de l'ancienne communauté.

Cette étymologie ne correspond pas à celle que donne Ibn Khaldoun dans sa grande Histoire des Berbères : pour lui, Béjaïa tire son nom de la tribu berbère qui habitait la région, les Béjaïa. C'était aussi, selon lui, le nom de la montagne qu'entourait la ville. On sait qu'en 1067, le prince hammadite, Al Nas'îr, s'est emparé de Béjaïa et a fondé sur l'emplacement de l'ancienne ville, une nouvelle cité qui sera alors sa capitale. An Nas'îr (''le victorieux'') va orner la ville de belles mosquées et de magnifiques palais, accueillant des écrivains et des artistes, faisant d'elle une rivale de Tunis et de Kairouan. Al Nas'îr, fier de sa ville, lui a alors donné son nom, al Nas'iriya. Mais ce nouveau nom ne va pas faire oublier l'ancien de Béjaïa. D'ailleurs, c'est sous ce nom que les portulans européens, les cartes maritimes du Moyen آge, la désignaient : Bugia, Buzia, Bugea, Buzana. Les langues européennes vont tirer de ce nom, celui de la bougie et de la basane, la peau de mouton tannée, deux produits importés alors en grandes quantités de Béjaïa..

La ville prend, durant la colonisation françaises, le Bougie, qui est forme francisée de Béjaïa.. A l'indépendance, la ville reprend son ancien nom de Béjaïa, que les populations locales continuent à prononcer Bgayet.

Le nom de Bgayet était peut-être à l'origine Tabgayet, le t initial, marque du féminin étant tombé. Il est peut-être à rattacher à un mot berbères, tabegga, tabeghayt, ''ronces et mûres sauvage'' que l'on retrouve dans des noms anciens ou modernes, de quelques villes du Maghreb : Thouga (transcrit en berbère TBG), l'actuelle Dougga, en Tunisie, Vaga, actuelle Béja, également en Tunisie, Bagaï, actuelle Ksar Baghaï, dans les Aurès etc. On peut aussi, au lieu de dériver le nom d'un nom, le dériver d'un verbe dit de qualité, bgayet, sur le modèle de mellulet ''elle est blanche'', zeddiget ''elle est propre'' etc. Cependant, cette forme n'est pas signalée dans la toponyme algérienne ou maghrébine, qui note plutôt des noms ou des adjectifs : Tamlilit (Melila), Timzizdegt (Tiklalt) etc. ------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

La toponymie actuelle de la Kabylie

Des villes ont gardé des dénominations berbères en Kabylie, ainsi que les noms des montagnes et des fleuves, mais la colonisation française en a changé beaucoup. Les dénominations berbères, bien attestées dans l'antiquité, le sont également au Moyen âge. Lorsqu'ils se sont mis à fonder de nouvelles cités, les Berbères –rien de plus naturel- vont leur donner des noms tirés de leur langue. C'est ainsi qu'en 935 ou 936, lorsque le prince sanhadjien, Ziri Ibn Menad, a fondé sa capitale dans le massif du Titteri, il lui a donné le nom d'Achir, mot provenant de achchir/ ichcher, ''ongle'', sans doute à cause de la forme du site. Le nom est encore conservé mais sous une forme arabisée : al Achir ou al Yachir.

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Certains noms kabyles remontent au Moyen âge. C'est le cas du nom de Dellys où il apparaît sous la forme de Tadlest (on lit aussi dans les sources arabes : Tadellest, Tadallis), mot provenant du berbère adles, ''diss, ampelodesmos tenax, une plante rugueuse''. Le nom actuel est la forme arabisée de adles, qui a donné le français Dellys.

Villes et villages ayant changé de noms

Si tout au long du Moyen âge et des période qui ont suivi, la toponymie algérienne a peu changé, gardant globalement une origine berbère ou arabo-berbère, la colonisation française, va la bouleverser, et, dans certaines régions de fond en comble. Et quand elle ne change pas un toponyme, elle le francise ou le couple avec un toponyme d'origine française.Bgayet (en arabe dialectal Bjaïa) devient Bougie, mot pris de Bagayet et pris comme dénomination de la bougie, parce que la cire qui servait à fabriquer ce produit, provenait justement de la ville qui l'exportait vers l'Europe. Ce nom allait dominer, tout au long du Moyen âge et s'imposer avec la colonisation française.Sur la route d'Alger à Tizi Ouzou, c'est toute la série des villages coloniaux, devenus plus tard des villes. On peut citer Ménerville, connue des Kabyles sous le nom de Tizi Nat Aïcha, le col des Nat Aïcha, du nom de la tribu kabyle, qui l'occupait, devenue, aujourd'hui Thénia, mot signifiant en arabe ''col''.C'est le cas de Naciria, qui succède au village colonial de Haussonvillers, créé par des colons venus de l'Alsace et la Lorraine, occupées par l'Allemagne, après la guerre de 1870. Les Kabyles l'appelaient La'zib ''ferme, établissement agricole, habitation isolée dans la campagne''. On disait aussi La'zib n Za'mun, du nom de la tribu qui appartenait à la région. Le village a pris, à l'indépendance, le nom de Si Nacer, un martyr de la guerre de Libération, issue de la région. Mais beaucoup de gens continuent à l'appeler La'zib, comme quoi, la toponymie officielle ne recouvre pas forcément la toponymie traditionnelle. .On citera un dernier exemple de villes ayant perdu son nom kabyle pour un nom français : Larba Nath Iraten, à 27 km au sud-est de Tizi Ouzou. La ville est réputée pour son artisanat, son marché qui se déroule le mercredi et jusqu'à ces dernières années, par sa grande fête des cerises, occasion à de grandes réjouissances annuelles. Mais Larbaâ Nath Iraten est avant tout le symbole de la résistance à la conquête et à l'oppression coloniales. Après avoir repoussé, sous la direction de Fadhma N'soumer les assauts du Maréchal Randon, l'héroïne kabyle tombe sous le nombre, le 25 mai 1857. Une grande partie de sa population est massacrée, des dizaines de maisons ont été rasées et, sur la crête la plus élevée est construit un fort, destiné à surveiller la région. Des remparts, entourant la ville, seront élevés par la suite. C'est le maréchal Randon qui a donné au fort, puis à la ville le nom de Fort Napoléon, en reconnaissance à Napoléon III, empereur des Français, qui a encouragé et financé la conquête de la Kabylie. Après la chute de l'empire et l'avènement d'un régime républicain, la ville prend le nom de Fort National qu'elle va garder jusqu'à l'Indépendance. Le nom kabyle, Larbaâ Nath Iraten qui signifie : ''Marché du mercredi de la tribu des Nath Iraten'', lui est donné ensuite. C'était en effet là, à cet endroit, que l'on se réunissait pour vendre le bétail, avant la conquête.

Oronyme et hydronyme

Rappelons que l'oronymie est l'étude des noms de sommets : montagnes, collines, vallons, plateaux, ainsi que des reliefs plats, comme les plaines, et l'hydronymie est ou étude des cours d'eau, des ruisseaux, des sources, des oueds etc.Les montagnes, les fleuves ne changent pas de nom. Certains noms semblent attestés depuis l'antiquité. Pline l'Ancien, dont on cite plusieurs passages sur l'Atlas, écrit que les populations autochtones appelaient cette montagne Addiris ou Diris, nom qui évoque irrésistiblement le berbère adrar ''montagne'', avec peut-être une finale latine en s. Ce nom pourrait suggérer que Atlas n'était pas autochtone et qu'il pourrait avoir été donné par les Grecs, le nom indigène étant Diris. On sait que la dénomination de la montagne, en berbère, a survécu au Moyen âge et que l'habitude d'appeler Djebel toute montagne en Algérie, à la place de adrar est une... habitude française ! En Kabylie et dans les pays berbérophones, les montagnes sont désignées sous le nom générique de adrar : Adrar n Djerdjer, Adrar n Ukefadu etc. Les noms propres de montagnes sont restés. Ainsi, Gouraya, nom de la montagne surplombant la ville de Béjaïa, célèbre pour porter le mausolée de la Sainte femme, patronne de la ville, à laquelle la tradition donne le nom de Yemma Gouraya, Mère Gouraya. La forme de la montagne, qui suggère la silhouette d'une femme étendue, a peut-être justifiée l'appellation, à moins que ce ne soit cette forme qui ait inspiré la légende de la sainte. Mais Yemma Gouraya n'est pas seulement une figure de légende puisque des sources historiques établissent son existence. Elle est notamment intervenue en 1512 lors de la tentative de Aroudj de délivrer Béjaïa du joug des espagnols. Selon la tradition, Yemma Gouraya, tout comme Lalla Khlidja, vivait en anochrète dans la montagne. Elle n'était pas mariée et se consacrait à la lecture du Coran et à la prière. On lui prête de nombreux miracles, dont celui de se transformer en colombe pour échapper à ses ennemis. Yemma Gouraya est appelée ta'assast n lbeh'er, la gardienne de la mer, parce que, selon la tradition, elle a arrêté, d'un signe de la main, la mer qui menaçait d'inonder la ville.

D'après le Ghazaouet, Arouj, le chef turc et ses frères, qui manquaient de poudre avaient décidé de se retirer et avaient congédié les centaines de Kabyles venus de la montagne pour délivrer la ville. Yemma Gouraya a alors maudit les Espagnols et a prédit leur défaite. La légende nous apprend encore que Yemma Gouraya était la fille de sidi Ayad, dont le mausolée se trouve à Tifra (Sidi Aïch), elle avait trois sœurs : Yemna Yamna, établie à Béjaïa, Yemma Timez'rit, à Timezrit et Yemma Mezghitan à Jijel.Une autre chaîne de montagnes de l'Algérie du Nord, en Kabylie, est le Djurdjura : elle domine si bien cette région qu'on a pris l'habitude de désigner celle-ci par Kabylie du Djurdjura, par opposition à la Petite Kabylie, elle, dominée par le massif de l'Akfadou.

En Kabyle, le Djurdjura est également appelé Adrar b°dfel, ''la montagne de la neige'', à cause des quantités abondantes de neige qui y tombent. La neige dure jusqu'au mois d'août, dans les grottes sont plus élevées : autrefois, on en ramenait et on l'utilisait comme rafraîchissement.Le point culminant du Djurdjura porte le nom d'une sainte, Lalla Khlija, qui vivait dans une grotte, et que l'on surnommait Lalla Khlija tu'kift, la paralytique. Le mont porte aussi le nom de Tamgout n Lalla Khlija, ''le pic de Lalla Khlija''.Le nom de la montagne est la déformation arabe, puis française, du kabyle jerjer, ou Adrar n Jerjer : le nom provient du verbe kabyle jjerjer ''être élevé, être haut, être plein de pierres, en parlant d'une montagne''. Il s'agit sans doute d'une formation onomatopéïque, une forme analogue existant en arabe classique : djarrara ''terrain déprimé couvert de cailloux'', rapporté à une base jerr ''dresser une grosse pierre, un rocher''.

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La ressemblance des deux mots, d'origine onomatopéïque, est sans doute une coïncidence.

La toponymie actuelle de la Kabylie

Nous continuons ici avec quelques hydronymes et des lieux dont les noms réfèrent à la situation géographique.L'Akefadou est la deuxième chaîne de montagne par laquelle se termine, dans la direction sud-nord, le Djurdjura. On la considère encore comme une voie de communication entre la vallée du Sebaou, en Grande Kabylie, et la vallée de la Soummam, en Petite Kabylie. Mais ces dénominations de Petite et de Grande Kabylie sont des dénominations administrative, datant de la colonisation.Cet étrange nom, Akefadou, n'a plus de pendant kabyle actuel, mais on peut le rapprocher du verbe encore vivants, dans certains parlers, ekfad, employé pour crème de lait qui déborde, autrement dit pour tout ce qui déborde, comme signe d'abondance. Le nom pourrait signifier ''la montagne des biens abondants''.

Hydronymes

L'un des plus grands fleuves de Kabylie est la Sebaou, long de 120 km environ. Il prend sa source dans la montagne du Djurdjura, près du col de Tirourda et traverse plusieurs localités avant de se jeter dans la mer, dans une plage à l'ouest de Dellys. Dans la toponymie actuelle, le nom de Sébaou est proche de Seybouse, fleuve de la région de Annaba, dans lequel on retrouve l'élément Seb- et, au Maroc, Sebou, cours d'eau qui se jette dans l'Atlantique. En revanche, un rapprochement avec des oronymes européens, tels Save, en France, pour justifier implicitement une origine latine de asif, doit être écartée : le nom courant du fleuve en latin n'est pas savus mais flumen. Selon une hypothèse récente, le nom de la Sébaou serait Adyma, nom qui semble avoir une consonance berbère.Un fleuve de Kabylie, la Soummam, qui traverse la Kabylie de Bejaïa, a reçu de nombreuses étymologies : au 19ème siècle, les Français ont voulu l'attacher à un notable de la région, on lui a donné une origine arabe, en le faisant venir de semmam ''le fleuve aux cailles'', du kabyle asemmam ''amer''. En réalité, on ignore l'origine de ce mot, dans lequel on reconnaît, cependant, le mot amam''eau''.

Un autre fleuve de Kabylie est l'Isser qui a donné son nom à la localité qui le traverse. à 64 kilomètres à l'est d'Alger, sur la route d'Alger à Tizi Ouzou. L'oued Yesser traverse l'oued Djemaa, tourne au nord pour se jeter dans la mer. Dans l'antiquité l'oued était appelé Usar, nom qui semble phonétiquement proche du nom actuel. Il faut signaler que l'oued Isser, affluent de la Tafna, en Oranie, portait, dans l'antiquité un nom proche : Isaris. Usaris, Isaris et Isser proviennent probablement d'une racine berbère SRY, illustrée par plusieurs mots, relevés dans différents dialectes : esri " faire courir, laisser galoper un cheval , p. ext. pratiquer la liberté de mœurs (homme ou femme) " sesri " faire courir " tasarayt, pl. tiserayîn " fait de courir, galop , temps " asri, pl. asriwen " liberté de mœurs, actes de liberté de mœurs " amesru, pl. imesra " homme qui pratique la liberté de mœurs " fém. tamesrayt, pl. timesra ; iseriyen, " animaux passant loin du campement " (Touareg) amsari " course à cheval, équitation " (Ouargla) srirrey " agir vite, faire vite, être rapide et efficace " asrirrey " fait d'agir vite, dénouement rapide et heureux " (Maroc Central) isrir " être dégagé (ciel) , être libre (local) " (Kabyle).Le nom de la vallée et du cours d'eau qui la traverse, Ighzar, a fourni plusieurs exemples de toponymes, dont Ighzer Amokrane '('la grande Vallée, le grand ruisseau'').

Villes et villages

De nombreux villages portent le nom de ''village'', taddart, en Kabyle, avec parfois une spécification : Taddart Ufella, le Village du Haut, et Taddart Bbwadda, le Village du Bas. Le nom de la ville, disparu du kabyle, est conservé par la toponyme. Ainsi, on peut citer Ighram, localité de Petite Kabylie, sur la rive gauche de la Soummam, non loin d'Akbou. C'est même l'une des rares attestations en Kabylie ighram, attesté dans d'autres dialectes. Le sens général du mot est agglomération et se retrouve en touareg : ighrem ''ville, bourg, village'', taghremt " petit village, petit château'', en néfousi, aghrem, ''ville''en mozabite, aghrem, " cité, ville, ville entourée de remparts, village'', en zenagi, dialecte de Mauritanie, irmi ''village, agglomération sédentaire''. Dans les parlers du Maroc central dans le groupe tamazi$t, ighrem a le sens de ''village, village fortifié'' et de ''magasin à grain'', le diminutif tighremt a le sens de ''maison fortifiée'', ce sens se retrouve également en tachelhit : igh$remt, ''maison fortifiée, maison pourvue de tours'', et le masculin igherm a plusieurs sens secondaires : ''mur de soutènement d'une culture, ruines d'une habitation, etc.Des qualificatifs suivent parfois le nom du village ou de la ville. Ainsi, par exemple, Tamokra, village de la région d'Akbou, au sud-est de Béjaïa, connu, dans toute la Kabylie pour sa zaouia et sa station thermale, tous les deux portant le nom de Sidi Yahya Al Aïdli. Tamokra est l'abréviation de Tamoqrant, c'est-à-dire Taddart Tamoqrant, ''le grand village, le gros bourg''.

Dénominations géographiques

On sait que dans de nombreuses langues, la toponymie, pour traduire le relief, utilise les parties du corps humain. Ainsi, en kabyle iglil ''le bras'' (colline, monticule), ixef ''la tête'' (pour la montagne), aarur ''dos'' etc. Dans la catégorie des Ighil, on peut citer Ighil Ali, village de Kabylie, à 20 km au sud d'Akbou, dans la tribu des Aït Abbas, sur le versant nord de la chaîne des Bibans. Ici, Ighil est déterminé par un nom propre d'homme, Ali, dont on ignore l'origine.C'est le cas également d'Ighil Ouantar, village de Kabylie, à quelques kilomètres au nord de Seddouk. Le village est célèbre par ses salines, Tamallah't en kabyle, exploitées depuis les temps immémoriaux par les populations locales. Ighil Ouantar signifie La colline de Antar, où antar est un nom propre d'origine arabe signifiant ''fort, preux''.

Le mot ighil est parfois couplé à un mot kabyle : par exemple Ighil Bbammas, chez les Aït Menguelat.Ifri est la dénomination de plusieurs villages, de grottes et de lieu-dits en Algérie et au Maghreb. L'Ifri le plus célèbre, en Algérie, est le village situé sur le versant ouest de la Soummam, dans la wilaya de Béjaïa et où s'est déroulé, le 20 Août 1956, le congrès dit de la Soummam, qui a réuni les responsables du FLN et qui a pris des décisions politiques importantes sur l'avenir de la Révolution. Le village, qui relève de la tribu kabyle des Ouzellagen (d'où le nom souvent donné au village, Ifri-Ouzellagen, pour le distinguer d'autres Ifri) est aujourd'hui transformé en musée de la Révolution. Le mot ifri provient d'une racine berbère, FRW, qui a fourni un verbe, afer, ''creuser'', aujourd'hui attesté uniquement dans le parler berbère de Qalat Sned, en Tunisie, et des dérivés divers , tafrawt, pluriel tifrawit ''trou'', dans le même parler, tafrawt, pluriel tifrawin, ''auge'' en touareg, tafrawt, pluriel tiferwin, '' cuve du moulin à huile dans laquelle on

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triture les olives'' , au Djebel Nefoussa, ''bassin de réception d'un puits'', en chleuh, et surtout ifri, pluriel ifran, ''grotte, trou, rocher esacarpé, abri sous roche (Djebel Nefoussa, Maroc central, chleuh, kabyle, chaoui etc.).Un autre lieudit, Ifrène, à quelque km au nord-est de Toudja où se trouvent les vestiges de l'aqueduc romain qui, sur une vingtaine de kilomètres, portait l'eau à la ville de Saldae (Béjaïa). Au niveau du col d'el Hanaïat, on peut voir encore les restes des piliers qui le portaient et qui atteignaient 15 m. Près du village d'el Habel, l'aqueduc passe sous un tunnel de 500 m de long. D'après les sources, c'est le vétéran Nonius Datus, de la troisième légion, qui a dirigé les travaux de creusement. Ifrène est le pluriel de ifri ''grotte'' (voir Ifri). Le col, appelé tizi en kabyle, a fourni Tizi Ouzou, sur laquelle nous reviendrons à propos de la botanique. Le toponyme est très courant en Kabylie et se retrouve même dans d'autres régions berbérophones.Le nom de la ''source'' est tala, également répandu en Kabylie. Si Tit, autre nom berbère de la source est absent en Kabylie, on rencontre, mais rarement Aghbalu, l'une des montagnes surplombant Toudja, dans la région de Béjaïa.

La toponymie actuelle de la Kabylie

Altitude, flore et végétation se retrouvent largement dans la toponymie kabylie.L'altitude se retrouve dans des mots comme tizi et surtout adrar. On la retrouve également dans des mots sortis de l'usage aujourd'hui. Ainsi, Toudja, village à 22 km à l'ouest de Béjaïa, construit autour d'une résurgence de rivière souterraine qui alimente de luxuriants jardins, où poussent toutes sortes de fruits savoureux. Toudja se rattache sans doute au verbe berbère référant à l'altitude : adjdj ''être au-dessus de, p. ext. veiller, regarder de haut'' d'où iggi ''lieu élevé''(touareg), jjaj ''se pencher pour voir, épier'' (ouargli), agg ''voir d'un lieu élevé un endroit placé plus bas'' d'où uggug ''barrage, digue'' (Maroc central), sidjdj ''regarder d'en haut'' (rifain) etc. Le kabyle n'a pas conservé le verbe mais en dérive la particule nnig ''au-dessus de''. Le toponyme réfère à la position du village. Le bourrelet s'appelle iâkouren en kabyle. On peut citer comme exemple de lieu, Yakouren, forêt et village se trouve à 800 mètres d'altitude : c'est un relais de chasse très connu et un lieu d'excursion, autrefois très fréquenté par les touristes. Yakourène est la déformation du kabyle i'akuren, au propre ''bourrelet, aspérité, et par extension, tout ce qui dépasse, qui peut gêner'', dans le vocabulaire géographique, a'ekkur est une élévation de terrain, bourrelet et colline. Le mot dérive du verbe 'ekker, 'ukker '' être en bourrelet, par extension être difficile''.Parmi les localités kabyles connues, citons Guenzet, à 10 km au nord de Zemmoura, dans la région de Bordj Bou Arréridj, dans ce que l'on appelle la Kabylie orientale. Longtemps centre de la grande tribu kabyle des Ath Ya'ala, Guenzet est entourée de nombreux villages dont certains comportent de vieilles mosquées. Au 19ième siècle, et bien qu'il n'y ait aucun vestige de ruines, le Français Charrette l'a identifiée avec l'antique Equizetum, station romaine sur la route de Setifis (Sétif). Il est vrai que le nom est phonétiquement proche de Guenzet mais cette étymologie a été depuis rejetée. le nom de guenzet est la forme arabisée de tagenza, l'une des variantes du berbère tawenza, au propre, ''front'', dans la toponymie, flanc de montagne, barrière montagneuseTigzirt, station balnéaire et petit port de pêche de la Kabylie maritime, à 125 km à l'est d'Alger. Le site a été occupé depuis la préhistoire et, aux temps historiques on pense que tigzirt doit son nom à l'ilôt qui se trouve à quelques dizaines de mètres de l'ancien port, en kabyle, tigzirt. Comme le mot est isolé en berbère, on songe à une origine arabe, djazira, mais le mot peut aussi provenir du phénicien, le site ayant été occupé par les Carthaginois, langue proche de l'arabe, ou alors appartenir à un fonds commun aux langues chamito-sémitiques.Hammam Guergour est une localité à 110 km de Béjaïa, sur l'oued Bousellam, un affluent de la Soumam, à la sortie des gorges de Guergour. Hammam Guergour est surtout connu pour sa station thermale. Le nom est berbère : il provient de akerkur, kerkur, arabisé en gergur, au propre ''pierre placée pour délimiter une frontière, tas de pierres commémorant un événement''

Flore et végétation

Nous n'allons pas aborder ici tous les noms afférant à la flore : ainsi, les Boumlal (''marguerite''), Boudafel (''Lierre '') etc. sont nombreux dans toute la Kabylie. Par contre, nous allons citer quelques noms qui se sont rendus célèbres dans le passé. On peut citer, parmi les sites préhistoriques de la Kabylie, Draâ Zeboudja, lieudit, dans la région de Bordj Ménaïel. Une aire de cuisson des poteries, remontant à la protohistoire y a été découverte. A 1,5 km de ce lieu se trouve une aire de cuisson entourée de murs semi-circulaires, en pierres sèches, qui s'enfoncent dans le sol, soit pour alimenter les foyers, soit pour permettre la circulation de l'air. Selon les spécialistes, cette aire a pu fonctionner comme centre de cuisson de poterie. Le nom de Draaâ Zeboudja est un composé arabo-berbère, formé de draâ ''bras'', et zeboudja/ tazebbujt ''oléastre ou olovier sauvage.Tarihant est un village de la commune de Boudjima, dans la wilaya de Tizi Ouzou (130 km, à l'est d'Alger). Le village se trouve non loin d'un site préhistorique, notamment des gravures rupestres, aux lieux-dits Azrou Imedyazen (''Rocher des poètes), Azrou Uzaghar (Rocher de la plaine) Garuna etc. Tarihant est la berbérisation de l'arabe al rayêan ''basilic''.

Comme nom référant à la végétation, on peut citer un quartier dans la banlieue est d'Alger, appelée par les Français Maison Carrée, par référence au bordj turc qui s'y trouvait sur une rive du fleuve et qui s'appelait Bordj al Qantara, forteresse du pont, ou bordj al Agha, forteresse de l'agha, et construit en 1724. Les Français ont occupé le bordj dès 1830, après la conquête d'Alger. Le mot “al ثarrac” vient de l'arabe “êirâsh”, pl. aêrash ''forêt, bois'', ici, ''lieu boisé, lieu avec végétation touffue''. On le retrouve en kabyle sous la forme taêaôact, pluriel tiêaôacin, avec les mêmes significations. Taêeract et tiêaôôacin se retrouvent dans la toponymie kabyle (par exemple tiêaôôacin, zone industrielle dans la région d'Akbou). Autre nom redevable à une plante : Feraoun, commune à 50 km au sud-est de Béjaïa. La région est connue depuis les temps immémoriaux par sa production de sel, aujourd'hui encore assurée, quoi qu'en quantité moindre par les villages d'Imallahènes, littéralement ''les producteurs de sel''. Selon la légende, c'est un saint de la région, Sidi Ahmed A'adnan, dont un village, I'adnanen, porte le nom, qui, d'un coup de canne, a fait monter d'une source le sel. En réalité c'est la chaleur du soleil qui fait remonter, de la saline le sel. Si le nom d'Imellahène a bien été inspiré par le sel, celui de Feraoun, le chef-lieu de la commune, lui, a été fourni par la flore locale : Féraoun, un des noms kabyles du coquelicot. ...On connaît l'étymologie de Tizi Ouzou, dont le nom signifie ''le col des genêts'', en raison du passage, large de 3 km, par lequel on peut contourner les gorges du Sébaou.. Le genêt, cet arbrisseau épineux à fleurs jaunes, était autrefois très abondant dans la région. Aujourd'hui, il est devenu rare, les terrains ayant été défrichés pour la construction. Signalons qu'au sud-est de la ville, un lieu dit porte le nom d'El Guendoul, gendul étant la dénomination en arabe dialectal du genêt.

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Tadmaït est une localité sur la route de Tizi Ouzou, à 86 km d'Alger, sur la rive gauche de l'oued Sébaou. La ville actuelle a été créée par les Français, qui lui avaient donné le nom de Camp-du-Maréchal par référence à la conquête de l'Algérie et qui l'avaient peuplée de colons alsaciens qui avaient fui leur pays après son annexion par l'Allemagne en 1870. Le nom kabyle signifie ''palmier nain'', arbre autrefois abondant dans la région.

La faune

Ifira est une grotte située entre les villages d'Aourir et d'Ifigha, dans la wilaya de Tizi Ouzou, sur le versant ouest de la montagne d'Aourir. La grotte, qui contient une inscription libyque, a été signalée en 1909 par S. Boulifa, puis décrite la même année par R. Basset. Le nom d'Ifira ressemble à celui d'Ifigha, le village situé non loin de la grotte, celle-ci étant souvent appelée Grotte d'Ifigha, mais les deux noms doivent être distingués. Ifigha signifie ''serpents'', terme inusité en kabyle, mais conservé dans d'autres dialectes berbères, Ifira est l'un des pluriels attestés de ifri ''grotte, caverne'', l'autre forme étant ifran (voir Ifri*). M'chedallah, ville à 42 km à l'est de Bouira, à une altitude de 450 m. La ville actuelle a été construite en 1882 par les Français qui lui ont donné le nom de Maillot. Le nom de M'chedallah, en kabyle, imchedellen, provient du nom d'une fourmi rouge à gros yeux, amceddal, pluriel imchedallen, qui a dû être abondante dans la région.Koudiat Aserdoun est un barrage qui sera, à son achèvement le deuxième d'Algérie. Il est implanté sur l'oued Yesser, dans la commune de Maâla, au sud de Lakhdariaé, à 35 km de Bouira. Les travaux, confiés en 1993 à une entreprises italienne, devaient être achevés en 1998, mais le terrorisme les a stoppés et ils n'ont repris qu'en 1999. Les intempéries ainsi que tremblement de terre du 21 mai 2003, qui ont provoqué un glissement de terrain les retardent de nouveau. Des travaux d'aménagement sont entrepris pour prévenir d'autres glissements.L'ouvrage, une fois achevé pourra alors alimenter en eau potable et en eau d'irrigation plusieurs wilayas : Alger, Bouira, Tizi Ouzou, Djelfa, Msila, la ville de Boughzoul (Médéa) la Mitidja-Est et( la zone des Issers. Le nom du barrage, Koudiat asedoun, est un composé de l'arabe kudia, kudiat, '' gros rocher, par extension, colline rocheuse'' et du berbère aserdun ''mulet'', autrement dit, ''le rocher, la colline du mulet''.

La langue berbère : Les emprunts antiques De tous ces emprunts de la La langue berbère - la liste n’est pas exhaustive-il n’ y a que la série des noms de mois qu’on peut rattacher, sans hésiter, au latin. Tous les autres emprunts sont douteux. Durant la période coloniale ,les emprunts latins ont été parfois interprétés comme des restes de latinité, voire des survivances de Rome au Maghreb.lundi 20 juin 2005.

Les Romains sont restés moins longtemps au Maghreb que les Carthaginois, mais leur influence linguistique semble plus importante, si l’on croit les listes d’emprunts latins en berbéres, dressées par différents auteurs.

A la différence du phénicien, apparenté au berbère (ils appartiennent à la même famille de langues : le chamito-sémitique), le latin est une langue indo-européenne, donc génétiquement différente. Cependant, les aires linguistiques des deux langues étant géographiquement proches, il n’est pas exclu qu’elles se soient mutuellement influencées et même qu’elles aient partagé un fonds commun que l’on appelle parfois fonds méditerranéen.

Rappelons d’abord que la rencontre de Rome et du monde berbère s’est faite dans la violence : celle d’une longue conquête qui a commencé avec les guerres puniques et la lutte entre les Romains et les Carthaginois pour l’hégémonie dans la Méditerranée occidentale, qui s’est poursuivie par des ingérences politiques et militaires et qui s’est achevée par une occupation qui devait durer plusieurs siècles.

Les historiens français de la période coloniale ont souvent parlé de miracle romain fait, en Afrique comme dans le reste de 1’ Empire, d’unité et de stabilité. Cette vision idéaliste et apologétique de l’impérialisme romain est non seulement fausse mais surtout elle voile, pour ce qui est du Maghreb, les résistances militaires et culturelles des populations autochtones à la romanisation.

Si dans les villes, le modèle culturel et donc la langue latine ont fini par s’imposer, dans les campagnes, les populations sont restées largement berbérophones. On parlait mais aussi on écrivait le berbére, ainsi qu’en témoigne l’abondance des inscriptions libyques datant de la période romaine.

Que des inscriptions soient bilingues ou que beaucoup d’autres aient été retrouvées à proximité des centres puniques ou romains ne signifie pas, comme on l’a parfois affirmé qu’il n’ y avait pas, avant la pénétration carthaginoise ou romaine, de tradition épigraphique libyque et que c’est par imitation des Carthaginois et des Romains que les Berbéres se sont mis à graver des textes sur les pierres. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas encore retrouvé d’inscriptions dans les régions éloignées des centres romains que l’écriture n’était pas utilisée dans ces régions. Bien des stèles ont dû disparaître et d’autres restent à découvrir. Pour le seul Maroc, indigent en matière d’inscriptions, le nombre de stèles découvertes a été multiplié par trois, en trente ans. Enfin, signalons que des inscriptions autochtones ont été retrouvées au Sahara, dans une région où les Romains n’ont pas exercé d’influence. Et de nos jours, le seul groupe berbérophone à avoir conservé l’usage de l’écriture, est celui des Touaregs.

Page 33: Noms de plante en Berbère

Comme pour le punique, on peut reconnaître dans les dialectes berbères actuels, des mots d’origine latine mais les longues listes d’emprunts dressées depuis plus d’un siècle, sont certainement exagérées. Il ne faut pas oublier, non plus, que des considérations idéologiques ont souvent présidé les recherches, notamment durant la période coloniale où les emprunts latins ont été parfois interprétés comme des restes de latinité, voire des survivances de Rome au Maghreb.

Mots latins ou supposés latins en berbère

a- série des mots du calendrier julien, (donnés ici dans leur forme kabyle) encore en usage dans les campagnes maghrébines

  yannayer, nnayer, latin januaris “janvier”   furar, latin : februarius “février”   meghres, latin : mars “mars”   brir, yebrir, latin, aprilis “avril”, on rapporte également à ce mot le nom de la grêle, abruri   mayyu, maggu, latin : maius “mai”   yanyu, yulyu, latin : junius “juin”   yulyu(z), latin julius “juillet”   ghuct, latin : augustus “août”, on rattache également à ce nom le mot awussu qui désigne, dans les

parlers libyens, une période de canicule.   ctember, latin : september “septembre”   tuber, ktuber, latin : october “octobre”   nwamber, wamber, latin : november “novembre”   djember, dudjember, latin : december “décembre”

b- Plantes cultivées et sauvages   tarubia (Chleuh) “garance voyageuse”, latin : rubia   tifirest (Chleuh, Kabyle etc.etc.) “poire commune”, latin : pirus   ulmu (Kabyle) “orme champêtre », latin : ulmus   gernunec (Chleuh), gerninuc (Kabyle) “cressons”, latin : crisonus   ifilku (Kabyle) “fougère”, latin : felix, felicis   blitu (Kabyle) “chenapodium album, latin : blitum   azebbuj (Rifain, Kabyle) “oléaster”, latin : acerbus “amer”   tinuat (Chleuh) “tan”, latin : tanum   akerruc (Kabyle) “chêne”, latin : qercus   tilintit, tlintit (Chleuh) “lentilles”, latin : lens, lentis   ikiker (Chleuh) “pois chiche”, latin : cicer (prononcé : kiker)   abawn (Chleuh) ibawen (Kabyle) “fève”, latin : fabae   ileli “millet” (Ghadames) ilni (Nefousa), latin : milium   tayda (Wargla) “écorce de pin servant à tanner”, latin : taeda etc.

c- Agriculture, matériel agricole   urti (Chleuh) “jardin, verger”, latin : hortum, horti   iger (Chleuh, Kabyle etc.) “charnp”, latin : ager   anarar (Ghadames) “meule de paille” armar (Chleuh, Kabyle) “aire à battre”, latin : area   atemun (Rifain, Maroc Central, Kabyle) “flèche de la charrue”, latin : temonem   awraru, awatru (Chleuh) “perche de la charrue”, latin : aratrum “charrue”   tayuga (Chleuh, kabyle etc.) “attelage, paire de bœufs, couple », latin : yagum “joug” et “attelage,

couple, paire”   azaglu (Kabyle, Chleuh etc.) “joug”, latin : Jugulum “gorge, clavicule”

d- Animaux   afalku (Kabyle etc.) “gypaète barbu (oiseau de proie) », latin : falco “faucon”   amergu (Kabyle) “grive”, latin : mergus   tafullust (Chleuh) “poule” abullus “coq”, afullus (kabyle) “poussin” latin : pullus   asnus (Chleuh) “âne”, latin : asinus   ajatt’us (Chleuh), aqitt’us (Néfousa) “chat”, latin : cattus etc.

e- Objets   taghawsa (Touareg, Nefousa, Kabyle, chaoui etc.) “chose, objet”, latin : causa   afarnu (Chleuh, etc.) “four”, latin : furnus   anaw (Chleuh) “navire”, latin : navis   tabburt (Kabyle, Maroc Central, etc.) “porte”, latin : porta   kamur (Wargla) “chambre, pièce d’appartement”, latin : camera   tara (Sokna) “terrasse”, latin aera “sol uni, ernplacement, place etc.”   abelun (Nefousa) “tapis”, latin : velum   tut’ebla (Nef) “table, tronc de palmier scié”, latin tabula

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  tusebla (Nefousa) “alene”, latin : sebula   gbasru (Nef) “ksar, village fortifié au Sahara”, latin castrum, plutôt que de l’arabe qas’r, qui

dériverait lui aussi du latin etc.

f- Autres mots   akurat (Wargla) “chef de clan, de quartier”, latin curatus   amerkidu (Wargla, Mzab) “grâce”, latin merces   abekkad (Touareg) “péché”, latin peccatum anedjlus (Touareg) “ange, chéri”, latin angelus tafaska

(Touareg) “fête du sacrifice”, latin : pascua “pâques” etc.

De tous ces emprunts - la liste n’est pas exhaustive - il n’ y a que la série des noms de mois qu’on peut rattacher, sans hésiter, au latin. Et encore, il n’est pas sûr que l’emprunt se soit effectué directement du latin au berbére. On pense, en effet, que les dialectes berbéres n’ont fait que reprendre les dénominations du calendrier copte d’Egypte, calqué sur le calendrier julien et que les conquérants arabe ont diffusé au Maghreb sous le nom de aam al aagamî, “I’année profane”.

La preuve est que certaines mansions du calendrier copte, comme abeggan, nnissan etc., se retrouvent dans le calendrier berbére alors que les subdivisions romaines, ides, calendes et nones, y sont inconnues. Tous les autres emprunts, comme nous le verrons, dans un prochain article, sont douteux.

M. A. Haddadou (A suivre), depechedekabylie.com