Joyeux Noël dans divers dialectes 7

Présentation de Noël 8

Comment vit-on Noël en France dans les autrescommunautés religieuses ? 12

L’Avent 14

Sainte Barbe 17

Saint Nicolas 19

Sainte Lucie 22

La couronne de l’Avent, les bougies, le calendrier 24

Le père Noël 28

Le houx, le gui et l’arbre de Noël 35

La crèche 40

La veillée de Noël et la messe de Minuit 47

Le bûche et le repas de Noël 50

Les chants de Noël 57

Les cadeaux au pied du sapin, les cartes de Noël et de vœux 71

Noël en France 76

Noël en Alsace (Bas-Rhin, Haut-Rhin) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76

Noël en Aquitaine (Dordogne, Gironde, Landes, Lot-et-Garonne, Pyrénées-Atlantiques) . . . . . . 83

Noël en Auvergne (Allier, Cantal, Haute-Loire, Puy-de-Dôme) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91

Noël en Basse et Haute-Normandie (Calvados, Orne, Manche, Seine-Maritime, Eure) . . . . . . . 96

Noël en Bourgogne (Yonne, Côte-d’Or, Nièvre, Saône-et-Loire) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 103

Noël en Bretagne (Côtes-d’Armor, Finistère, Ille-et-Vilaine, Morbihan) . . . . . . . . . . . . . . . 111

Sommaire

Noël en Champagne-Ardennes (Ardennes, Aube, Marne, Haute-Marne) . . . . . . . . . . . . . . 117

Noël en Corse (Haute-Corse, Corse-du-Sud) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 123

Noël en Franche-Comté (Doubs, Jura, Haute-Saône, Territoire de Belfort) . . . . . . . . . . . . . 128

Noël en Île-de-France et à Paris (Paris, Seine-et-Marne, Yvelines, Essonne, Hauts-de-Seine,

Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne, Val-d’Oise) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 133

Noël en Languedoc-Roussillon (Aude, Gard, Hérault, Lozère, Pyrénées-Orientales) . . . . . . . . 138

Noël en Limousin (Corrèze, Creuse, Haute-Vienne) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 140

Noël en Lorraine (Meurthe-et-Moselle, Meuse, Moselle, Vosges) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144

Noël en Midi-Pyrénées (Ariège, Aveyron, Haute-Garonne, Gers, Lot, Hautes-Pyrénées, Tarn,Tarn-et-Garonne) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150

Noël en Nord Pas-de-Calais (Nord, Pas-de-Calais) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 156

Noël en Pays de Loire (Loire-Atlantique, Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe, Vendée) . . . . . . . . 163

Noël en Picardie (Aisne, Oise, Somme) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 167

Noël en Poitou-Charentes (Charente, Charente-Maritime, Deux-Sèvres, Vienne) . . . . . . . . . . 170

Noël en Provence-Alpes-Côte d’Azur (Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Bouches-du-Rhône,Var, Vaucluse, Alpes-Maritimes) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 174

Noël en région Centre (Cher, Eure-et-Loir, Indre, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret) . . . . . . . . 183

Noël en Rhône-Alpes (Ain, Ardèche, Drôme, Isère, Loire, Rhône, Savoie, Haute-Savoie) . . . . . 189

Noël dans les territoires et départements d’outre-mer (Guadeloupe et dépendances, La Désirade,Marie-Galante, archipel des Saintes, Martinique, Guyane, La Réunion, Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Wallis-et-Futuna, Polynésie française,La Nouvelle-Calédonie) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 196

Les dictons et les superstitions de Noël 211

Gourmandises et recettes de Noël de nos régions 209

Bibliographie 231

Remerciements 232

Joyeux Noël !E gleckika Winachta ! (Alsace)Nedeleg Laouen ! (Bretagne)

Allegru Natalu ! (Corse)Jwaïeu Nouel ! (Guadeloupe)

Bon Nwèl ! (Guyane)Bon Nadal ! (Languedoc)

Frohe Weihnachte ! (Lorraine)Krismas Njema ! (Mayotte)

Jé Nwèl ! (Martinique)In Joïeux Noël ! (Nord)

Bouon Noué ! (Normandie)Zorionak ! (Pays basque)

Boune Nàu ! (Poitou)Bon Nouvè ! (Provence)

Mi souhèt à ou zwayé noel ! (Réunion)Bouna Shalande ! (Savoie)

Joyeux Noëldans divers dialectes

7

Photo Virginie B, DR.

8

Aux premiers siècles de notre ère, les Grecs célébraient la venue de Jésus-Christ le 6 janvier, à l’occasion de l’Épiphanie, mot d’origine grecque dont l’étymologie signifie « manifestation » ou « apparition ». Son utilisation est d’ailleurs antérieure au christianisme. Ce jour-là, ils célébraient son baptême par Jean le Baptiste dans les eaux du Jourdain ou le miracle des noces de Cana lorsque l’eau fut transformée en vin, ou la présentation du nouveau-né aux Rois mages. Le culte de Mithra, divinité persane de la lumière, importé par les légionnaires romains, était célébré dès le premier siècle avant J-C. à Rome. Une fête était organisée le 25 décembre, pour le solstice d’hiver, Dies natalis solis invicti la naissance de Mithra, « le soleil invaincu » (Sol invictus). Un jeune taureau était sacrifié à cette occasion. Les Gaulois célébraient aussi le solstice d’hiver, fête celte de Yule. En 274, l’empereur Aurélien déclara le culte de Mithra religion d’État. Il fixa la célébration du solstice au 25 décembre. En 313, par l’édit de Milan, l’empereur Constantin reconnaît la religion chrétienne comme religion d’Empire. Il est désormais possible d’organiser les festivités liées à « la venue du Seigneur parmi les hommes » et occulter les fêtes païennes du solstice d’hiver, célébrées à Rome le 25 décembre. En 354, le pape Libère instaura la fête du 25 décembre qui marquait le début de l’année liturgique. Cette date de la fête du 25 décembre a une valeur symbolique car, en lisant les saintes Écritures, Malachie 3/19 et Luc 1/78, les chrétiens reconnaissaient la venue du Christ comme « le lever du Soleil de justice ». La fête de Noël du 25 décembre célèbre ainsi la naissance de « Jésus soleil de justice ». La fête du 25 décembre s’est propagée petit à petit en Orient et en Gaule : en 379 à Constantinople, au début du Ve siècle en Gaule, au cours du Ve à Jérusalem puis à la fin du Ve en Égypte. Dans les églises d’Orient,

Présentation de Noël

9

au IVe siècle, on célébrait, sous des formes diverses, le 6 janvier, la mani-festation de Dieu. Ce fut l’empereur Théodose, en 425, qui codifia les cérémonies de la fête de Noël. La fête du 25 décembre devint exclusivement chré-tienne. Clovis, roi des Francs, fut baptisé dans la nuit du 25 décembre 496. En 506, le concile d’Agde en fait un jour d’obligation. En 529, l’empereur Justinien instaure un jour chômé le 25 décembre. La messe de Minuit est célébrée dès le Ve siècle, avec le pontificat de Grégoire le grand. Au VIIe siècle, l’usage s’établit à Rome de célébrer trois messes : la vigile, au soir du 24 décembre, la messe de l’aurore et la messe du jour le 25 décembre. À partir du XIIe siècle, la célébration religieuse de la fête de Noël est accompagnée de drames liturgiques, les mystères, mettant en scène l’Adoration des bergers, la Procession des mages. Le Mystère de la Passion d’Arnoul Gréban, daté de 1450, relate la vie du Christ, depuis l’Annonciation. Les fêtes se déroulent sur plus d’un mois. Elles commencent le 6 décembre, avec la Saint-Nicolas, patron des enfants puis, à la suite de la Nativité sont célébrés saint Étienne (26 décembre), saint Jean l’Évangé-liste (27 décembre) et les saints Innocents (28 décembre), la circoncision de l’enfant Jésus (1er janvier) et l’Épiphanie (6 janvier). Le pape Léon Ier, dit Léon le Grand (mort le 10 novembre 461), a laissé aux chrétiens un très beau texte dans lequel il parle d’une manière simple, noble et enthousiaste du mystère de Noël. « Pas de place pour la tristesse le jour de Noël, le jour où naît la joie, le jour où naît la vie. Ce jour-là, les hommes doivent comprendre la dignité de leur nature, car le Fils éternel de Dieu a pris notre nature humaine, il a pris la forme de l’esclave pour l’élever vers la nature divine. » La doctrine de saint Léon, nous dit l’Église, est exprimée dans la prière qu’il a composée et qui est récitée à la messe du jour de Noël : « Dieu qui a créé d’une manière admirable la dignité de la nature humaine et qui l’a rétablie d’une manière plus admirable encore, donne-nous de participer à la divinité de celui qui a voulu participer à notre humanité, Jésus le Christ, ton Fils, notre Seigneur. » D’un point de vue religieux, Noël exprime la venue du fils de Dieu dans le monde pour le bonheur des hommes. Au sens humain, familial et social, Noël est une fête de famille consacrée aux enfants. D’après un sondage, seuls 14 % des Français considèrent cette fête comme une fête religieuse. Pour ceux qui, hélas, se trouvent exclus dans notre société,

des associations caritatives, comme le Secours catholique, organisent le jour de Noël des distributions de cadeaux pour les sans domicile fixe, les isolés, les malades, les personnes âgées. Les Petits frères des pauvres réveil-lonnent avec les personnes âgées. L’Armée du Salut offre un repas pour les « sans toit », « moment de fraternité essentiel, un temps où les personnes en situation de précarité et les bénévoles peuvent montrer l’intérêt qu’il y a de faire attention aux autres [...] un temps de trêve, qui permet de témoigner qu’au milieu de la nuit, de la détresse, de l’angoisse, une lumière peut jaillir et réchauf-fer nos existences parfois blessées par la vie ».

Adoration des bergers,église de Chiren.