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1 ÉVÉNEMENT DU 15/11/13 AU 16/02/14

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ÉVÉNEMENT DU 15/11/13 AU 16/02/14

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« Quand j’étais petit je n’étais pas grand et il y avait la guerre partout. Les circonstances de la vie firent de moi un enfant solitaire dans une campagne désertique et par la suite un individu halluciné dans un monde de martiens. Peu importent les péripéties, il en résulte que l’imagination reste pour moi la fonction cérébrale la plus séduisante. Il se trouve par ailleurs que je suis depuis toujours poussé à traduire en langage artistique les émotions qui me bouleversent. Et c’est pour cela que j’ai sans cesse tenté de dessiner, peindre, écrire, jouer de la musique, transformer des maisons, créer des jardins, tourner des films, mettre en scène des spectacles, bref organiser le monde en fonction de ma sensibilité esthétique. Et j’ai vite compris que je ne pouvais rien faire de bon si je n’étais poussé par une passion, d’amour, d’amitié, de révolte ou d’ailleurs. »Nino Ferrer, Textes, 1996

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« Quand j’étais petit je n’étais pas grand et il y avait la guerre partout. Les circonstances de la vie firent de moi un enfant solitaire dans une campagne désertique et par la suite un individu halluciné dans un monde de martiens. Peu importent les péripéties, il en résulte que l’imagination reste pour moi la fonction cérébrale la plus séduisante. Il se trouve par ailleurs que je suis depuis toujours poussé à traduire en langage artistique les émotions qui me bouleversent. Et c’est pour cela que j’ai sans cesse tenté de dessiner, peindre, écrire, jouer de la musique, transformer des maisons, créer des jardins, tourner des films, mettre en scène des spectacles, bref organiser le monde en fonction de ma sensibilité esthétique. Et j’ai vite compris que je ne pouvais rien faire de bon si je n’étais poussé par une passion, d’amour, d’amitié, de révolte ou d’ailleurs. »Nino Ferrer, Textes, 1996

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«  L’exposition  Nino Ferrer, il était une fois l’homme entend célébrer un artiste sensible, intelligent et droit, qui a  toujours  combattu la futilité du show-business pour se consacrer pleinement à l’expression artistique. 

Tout le monde a chantonné un jour Mirza, Le Téléfon, La Rua Madureira, Le Sud… L’homme est installé dans la mémoire collective avec l’image parfois d’un chanteur dandy à l’humour décalé. Mais que sait-on vraiment de l’Homme, de son histoire ? Il est temps de découvrir que derrière la  figure  du  chanteur,  se  cache  un  individu rare, hautement cultivé, un grand timide, un peintre, un formidable musicien pétri du swing et amoureux de jazz, un libertaire qui choisira une voie individuelle, loin du show-biz parisien, pour  s’installer  dans  le  Lot  afin  de  produire 

lui-même ses albums, s’opposant à la morale bien-pensante, une force tranquille mais fra-gile dans le tourbillon du succès, qui n’a jamais suivi que sa musique intérieure.

L’exposition réunit un nombre considérable de documents qui illustrent les différentes étapes du parcours de l’artiste : enfance, adolescence, le voyage, le jazz ; Paris, les succès, le show-biz, Le Sud ; qui m’aime me suive, le Lot, la peinture, les derniers albums. Une découverte à travers une  déambulation  entre  documents  inédits, manuscrits, objets de curiosités, tableaux, gra-vures, affiches, costumes de scène, des guitares et  également  des  archives  audiovisuelles  et radiophoniques, des photographies… »

Pierre Ferrari

À l’occasion des 15 ans de la disparition de Nino Ferrer,  la  Bibliothèque  de  Toulouse  propose un événement majeur autour de  l’artiste, de novembre 2013 à février 2014. Découvrez l'ex-position principale Nino Ferrer, il était une fois l'homme à la Médiathèque José Cabanis, ainsi 

que l'exposition Z’avez pas vu Nino ? à la Média-thèque Saint-Cyprien et de nombreuses autres animations : concerts, ateliers, projections dans les  médiathèques  José  Cabanis,  Grand  M  et Saint-Cyprien.

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«  L’exposition  Nino Ferrer, il était une fois l’homme entend célébrer un artiste sensible, intelligent  et  droit,  qui  a  toujours  combattu la futilité du show-business pour se consacrer pleinement à l’expression artistique. 

Tout le monde a chantonné un jour Mirza, Le Téléfon, La Rua Madureira, Le Sud… L’homme est installé dans la mémoire collective avec l’image parfois d’un chanteur dandy à l’humour décalé. Mais que sait-on vraiment de l’Homme, de son histoire ? Il est temps de découvrir que derrière la  figure  du  chanteur,  se  cache  un  individu rare, hautement cultivé, un grand timide, un peintre, un formidable musicien pétri du swing et amoureux de jazz, un libertaire qui choisira une voie individuelle, loin du show-biz parisien, pour  s’installer  dans  le  Lot  afin  de  produire 

lui-même ses albums, s’opposant à la morale bien-pensante, une force tranquille mais fra-gile dans le tourbillon du succès, qui n’a jamais suivi que sa musique intérieure.

L’exposition réunit un nombre considérable de documents qui illustrent les différentes étapes du parcours de l’artiste : enfance, adolescence, le voyage, le jazz ; Paris, les succès, le show-biz, Le Sud ; qui m’aime me suive, le Lot, la peinture, les derniers albums. Une découverte à travers une  déambulation  entre  documents  inédits, manuscrits, objets de curiosités, tableaux, gra-vures, affiches, costumes de scène, des guitares et  également  des  archives  audiovisuelles  et radiophoniques, des photographies… »

Pierre Ferrari

À l’occasion des 15 ans de la disparition de Nino Ferrer,  la  Bibliothèque  de  Toulouse  propose un événement majeur autour de  l’artiste, de novembre 2013 à février 2014. Découvrez l'ex-position principale Nino Ferrer, il était une fois l'homme à la Médiathèque José Cabanis, ainsi 

que l'exposition Z’avez pas vu Nino ? à la Média-thèque Saint-Cyprien et de nombreuses autres animations : concerts, ateliers, projections dans les  médiathèques  José  Cabanis,  Grand  M  et Saint-Cyprien.

7

introduction par didier varrod >p.8

quelques dates clés >p.14

interview croisée de kinou, pierre et arthur ferrari, propos recueillispar olivier souchard >p.19

programmation >p.30

abécédairepar pierre ferrari >p.40

pour aller plus loin >p.42

6

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introduction par didier varrod >p.8

quelques dates clés >p.14

interview croisée de kinou, pierre et arthur ferrari, propos recueillispar olivier souchard >p.19

programmation >p.30

abécédairepar pierre ferrari >p.40

pour aller plus loin >p.42

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98

C’est un soleil noir. Un garçon d’Italie qui s’est laissé brûler par la mélancolie d’un blues désespérément blanc. Nino Ferrer. Ce nom chante mezzo, sans frime, témoin qu’il n’est pas aisé d’être né Italien dans la douce France d’après-guerre. Une gueule à angles droits, et pourtant parfaitement sauvage, comme un ragazzo à faire pâlir Pasolini, Nino Ferrer c’est d’abord une présence. Celle d’Agostino Ferrari, né à Gênes le 15 août 1934, qui à l’aube des années 1960 va inventer un double maléfique, Nino Ferrer, né en 1966 en France d’une matrice qui s’appelait Mirza, ensemencée par de joyeux et tenaces cornichons.

Ceci est une bio-graphie absurde qui ressemble assez bien à l’arri-

vée de Nino Ferrer chanteur fantaisiste et acide dans le tourbillon yéyé. Sans réellement le préméditer, à 32 ans, le « macaroni », celui que l’on désigne comme l’étranger vient de semer la pagaille au royaume des copains. Il fait des tubes qui flinguent la révolution de velours yéyé. On écrit sur lui « il nous vient d’Italie, il est né sous le signe du lion. Grand blond comme on l’est souvent à Gênes, il repousse ses mèches rebelles sans s’énerver. Il a plutôt l’air d’un Anglais avec sa longue silhouette de nordique timide au regard clair. Il préfère la chanson poétique, la chanson d’amour ou le jazz aux onomatopées du rock ». Nino Ferrer, de sa voix rocailleuse et blême, exé-cute alors toute une génération bondissante élevée aux mirages de l’Oncle Sam. C’est une histoire pas

banale, celle d’un petit blanc-bec qui aurait voulu être noir. À la fois par dandysme (mémoire d’une aristocratique famille du nord de l’Italie) et surtout par nécessité. Il en fait un succès Je veux être noir et pourtant lui n’a pas fait un rêve. Nino n’est pas un prédicateur, ni même un enragé. Simplement un utopiste qui aime les femmes, les voyages, les belles voitures et la grande vie. En clair, des stigmates de show-business qui pourraient lui convenir et qui pourtant le dégoutent. Nino Ferrer a choisi d’être artiste parce qu’il ne pouvait pas en être autrement. C’est la condition humaine pour vivre au plus près de sa propre liberté. Et par conséquent de sa vérité. Il eut été peut être plus prudent d’écouter avec atten-tion son étrange profession de foi Ma vie pour rien. L’histoire d’un homme à contretemps, jamais heu-reux au bon moment. Malgré le succès et l’argent. Un être douloureux de partout, mais presque entiè-rement à l’intérieur. Un corps de malentendus dont les refrains qui ont collé au corps et au cœur d’une génération n’offraient pas les clés pour s’ouvrir à un autre répertoire plus glissant . Nino Ferrer, blanc qui voulait être noir, chanteur de charme qui voulait être pop. Dès le début des années 1970, il se libère du grand capital « show-biztique ». Il prend le maquis en achetant des maisons qui lui ressemblent et qui le transfigurent en artisan, bien-tôt en auto-entrepreneur artistique. Il enregistre ses

introduction par

didier varrod*

Nino Ferrer c'est d'abord une présence.

L’histoire d’un homme à contretemps, jamais heureux au bon moment.

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C’est un soleil noir. Un garçon d’Italie qui s’est laissé brûler par la mélancolie d’un blues désespérément blanc. Nino Ferrer. Ce nom chante mezzo, sans frime, témoin qu’il n’est pas aisé d’être né Italien dans la douce France d’après-guerre. Une gueule à angles droits, et pourtant parfaitement sauvage, comme un ragazzo à faire pâlir Pasolini, Nino Ferrer c’est d’abord une présence. Celle d’Agostino Ferrari, né à Gênes le 15 août 1934, qui à l’aube des années 1960 va inventer un double maléfique, Nino Ferrer, né en 1966 en France d’une matrice qui s’appelait Mirza, ensemencée par de joyeux et tenaces cornichons.

Ceci est une bio-graphie absurde qui ressemble assez bien à l’arri-

vée de Nino Ferrer chanteur fantaisiste et acide dans le tourbillon yéyé. Sans réellement le préméditer, à 32 ans, le « macaroni », celui que l’on désigne comme l’étranger vient de semer la pagaille au royaume des copains. Il fait des tubes qui flinguent la révolution de velours yéyé. On écrit sur lui « il nous vient d’Italie, il est né sous le signe du lion. Grand blond comme on l’est souvent à Gênes, il repousse ses mèches rebelles sans s’énerver. Il a plutôt l’air d’un Anglais avec sa longue silhouette de nordique timide au regard clair. Il préfère la chanson poétique, la chanson d’amour ou le jazz aux onomatopées du rock ». Nino Ferrer, de sa voix rocailleuse et blême, exé-cute alors toute une génération bondissante élevée aux mirages de l’Oncle Sam. C’est une histoire pas

banale, celle d’un petit blanc-bec qui aurait voulu être noir. À la fois par dandysme (mémoire d’une aristocratique famille du nord de l’Italie) et surtout par nécessité. Il en fait un succès Je veux être noir et pourtant lui n’a pas fait un rêve. Nino n’est pas un prédicateur, ni même un enragé. Simplement un utopiste qui aime les femmes, les voyages, les belles voitures et la grande vie. En clair, des stigmates de show-business qui pourraient lui convenir et qui pourtant le dégoutent. Nino Ferrer a choisi d’être artiste parce qu’il ne pouvait pas en être autrement. C’est la condition humaine pour vivre au plus près de sa propre liberté. Et par conséquent de sa vérité. Il eut été peut être plus prudent d’écouter avec atten-tion son étrange profession de foi Ma vie pour rien. L’histoire d’un homme à contretemps, jamais heu-reux au bon moment. Malgré le succès et l’argent. Un être douloureux de partout, mais presque entiè-rement à l’intérieur. Un corps de malentendus dont les refrains qui ont collé au corps et au cœur d’une génération n’offraient pas les clés pour s’ouvrir à un autre répertoire plus glissant . Nino Ferrer, blanc qui voulait être noir, chanteur de charme qui voulait être pop. Dès le début des années 1970, il se libère du grand capital « show-biztique ». Il prend le maquis en achetant des maisons qui lui ressemblent et qui le transfigurent en artisan, bien-tôt en auto-entrepreneur artistique. Il enregistre ses

introduction par

didier varrod*

Nino Ferrer c'est d'abord une présence.

L’histoire d’un homme à contretemps, jamais heureux au bon moment.

10 11

disques pour les transformer en expériences explo-ratoires. Pop, rock progressif, jazz déviant, il faut que le rock blanc puise dans ses racines noires pour être en déséquilibre constant. Nino Ferrer, amoureux de Rachmaninov, aurait dû être compositeur de sym-phonies psychédéliques. Il est devenu chanteur populaire. Malgré tout. Malgré lui. Dans l’industrie impitoyable des sentiments, il est considéré comme son propre et meilleur ennemi, comme un outsi-der tout de même capable d’échappées belles qui laissent alors sur place tous ces camarades chan-teurs les plus indisciplinés. C’est ainsi. Lorsque Nino Ferrer « fait » un succès, il compose de fait un clas-sique. Un standard instantané avant même d’avoir

été un tube. La Maison près de la fontaine ou Le Sud sont comme des chansons élues, bénies par la grâce de l’intem-poralité, donc de l’univer-sel. Des immenses objets de désir qui cachent de grandes et belles plages splendides et désertées.

Pas fréquentables par le tout venant. De véritables variétés verdâtres qui étourdissent. Élucubrations visionnaires, désir d’un alter monde, Nino Ferrer a eu le sens de la rencontre pour structurer sa solitude. Un guitariste irlandais, Micky Finn ouvre les veines d’un rock de desesperado dans lequel il irradie tout ce qu’il chante. C’est ici que l’on fait réellement connaissance avec cet individu « halluciné dans un monde de martiens » comme il se plaira à se définir

Nino Ferrer, amoureux

de Rachmaninov, aurait dû être

compositeur de symphonies

psychédéliques.

10 11

disques pour les transformer en expériences explo-ratoires. Pop, rock progressif, jazz déviant, il faut que le rock blanc puise dans ses racines noires pour être en déséquilibre constant. Nino Ferrer, amoureux de Rachmaninov, aurait dû être compositeur de sym-phonies psychédéliques. Il est devenu chanteur populaire. Malgré tout. Malgré lui. Dans l’industrie impitoyable des sentiments, il est considéré comme son propre et meilleur ennemi, comme un outsi-der tout de même capable d’échappées belles qui laissent alors sur place tous ces camarades chan-teurs les plus indisciplinés. C’est ainsi. Lorsque Nino Ferrer « fait » un succès, il compose de fait un clas-sique. Un standard instantané avant même d’avoir

été un tube. La Maison près de la fontaine ou Le Sud sont comme des chansons élues, bénies par la grâce de l’intem-poralité, donc de l’univer-sel. Des immenses objets de désir qui cachent de grandes et belles plages splendides et désertées.

Pas fréquentables par le tout venant. De véritables variétés verdâtres qui étourdissent. Élucubrations visionnaires, désir d’un alter monde, Nino Ferrer a eu le sens de la rencontre pour structurer sa solitude. Un guitariste irlandais, Micky Finn ouvre les veines d’un rock de desesperado dans lequel il irradie tout ce qu’il chante. C’est ici que l’on fait réellement connaissance avec cet individu « halluciné dans un monde de martiens » comme il se plaira à se définir

Nino Ferrer, amoureux

de Rachmaninov, aurait dû être

compositeur de symphonies

psychédéliques.

12 13

lui-même. Musicien « analphabetik », Nino Ferrer est aussi un redoutable homme son, auquel on mord pour approcher la divine modernité de la musique. De la musique entière, jamais sucrée, qui saigne les tympans toujours pour le meilleur. La beauté du blues, la verdeur du rock, la puissance du rythm and blues, la malice du psychédélisme, la grandeur de la variété. Nino Ferrer n’a qu’un territoire, celui de l’ima-ginaire qui lui donne envie d’écrire, de composer, de dessiner et de peindre. C’est un rendez-vous perma-nent avec son paradis perdu. Celui de son enfance en fuite. Peuplée du rêve en grand de Stevenson, où sur son île au trésor on peut imaginer croiser les humeurs aventurières de Corto Maltese. Au 20e siècle des marchands, il se trouve que Nino Ferrer ne pouvait pas être tout à fait à son aise. La nature dans ce qu’elle a de plus vibrante sera donc sa muse pour l’abriter des outrages d’un caractère ombra-geux. Protégé du fracas du monde, l’enfant blond

de Gênes entretient aussi sa belle mélancolie. Cela fait des chansons qui ne passent pas à la radio. Alcina de Jesus, Chanson pour Nathalie, Les morceaux de fer se perdent en che-min. Il faut être courageux pour ne pas se sentir blessé. Mais comment faire lorsqu’on refuse avec la même intensité le succès et l’échec ? Vivre ou survivre ? Un tel déséquilibre engendre une maladie qui sera celle de la fin de siècle : la désabu-sion. Tout est dit dans cette inven-tion réaliste de signor Ferrari. Une

lassitude latine, un sen-timent et un caractère, qui ne vont finalement pas si bien ensemble. Qui finit par produire l’irréparable. Un coup de pistolet en plein cœur, dans un champ de blé, au moment où l’été se meurt peu à peu. « Tant pis pour le sud, c’était pourtant bien, on aurait pu vivre plus d’un million d’année, et tou-jours en été ». Il faut toujours prendre ses classiques au sérieux.

* Didier Varrod, Directeur artistique et de la musique de France Inter

Nino Ferrer n’a qu’un

territoire, Celui de

l’imaginaire qui lui

donne envie d’écrire,

de composer, de dessiner

et de peindre.

Mais comment faire lorsqu’on refuse avec la même intensité le succès et l’échec ? Vivre ou survivre ?

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lui-même. Musicien « analphabetik », Nino Ferrer est aussi un redoutable homme son, auquel on mord pour approcher la divine modernité de la musique. De la musique entière, jamais sucrée, qui saigne les tympans toujours pour le meilleur. La beauté du blues, la verdeur du rock, la puissance du rythm and blues, la malice du psychédélisme, la grandeur de la variété. Nino Ferrer n’a qu’un territoire, celui de l’ima-ginaire qui lui donne envie d’écrire, de composer, de dessiner et de peindre. C’est un rendez-vous perma-nent avec son paradis perdu. Celui de son enfance en fuite. Peuplée du rêve en grand de Stevenson, où sur son île au trésor on peut imaginer croiser les humeurs aventurières de Corto Maltese. Au 20e siècle des marchands, il se trouve que Nino Ferrer ne pouvait pas être tout à fait à son aise. La nature dans ce qu’elle a de plus vibrante sera donc sa muse pour l’abriter des outrages d’un caractère ombra-geux. Protégé du fracas du monde, l’enfant blond

de Gênes entretient aussi sa belle mélancolie. Cela fait des chansons qui ne passent pas à la radio. Alcina de Jesus, Chanson pour Nathalie, Les morceaux de fer se perdent en che-min. Il faut être courageux pour ne pas se sentir blessé. Mais comment faire lorsqu’on refuse avec la même intensité le succès et l’échec ? Vivre ou survivre ? Un tel déséquilibre engendre une maladie qui sera celle de la fin de siècle : la désabu-sion. Tout est dit dans cette inven-tion réaliste de signor Ferrari. Une

lassitude latine, un sen-timent et un caractère, qui ne vont finalement pas si bien ensemble. Qui finit par produire l’irréparable. Un coup de pistolet en plein cœur, dans un champ de blé, au moment où l’été se meurt peu à peu. « Tant pis pour le sud, c’était pourtant bien, on aurait pu vivre plus d’un million d’année, et tou-jours en été ». Il faut toujours prendre ses classiques au sérieux.

* Didier Varrod, Directeur artistique et de la musique de France Inter

Nino Ferrer n’a qu’un

territoire, Celui de

l’imaginaire qui lui

donne envie d’écrire,

de composer, de dessiner

et de peindre.

Mais comment faire lorsqu’on refuse avec la même intensité le succès et l’échec ? Vivre ou survivre ?

14 15

15 août:NaissanceàGênes,Italie.décembre : DépartpourlaNouvelle-Calédonie.

RetourenItalie.septembre:laguerreestdéclarée,leretouràNouméaestannulé.

Écritsapremièrepoésiepourles30ansdesamère.

Findesesétudes.VoyagesenNouvelleCalédonieetàTahiti.

Paris,ildevientbassisteetjouedansplusieursformationsdontcellesdeRichardBennettetBillColeman.

SigneuncontratchezBelAir.Premier45tours:Pour oublier qu'on s'est aimé,Souviens-toi/C'est irréparable,5 bougies bleues. Ferme la porte, Je reviendrai

/ Oh ! Ne t'en va pas, Ce que tu as fait de moi (NinoFerreretlesJubilées).

SériesdeconcertsàSanRemo,LondresetParis.FélixMarouani,célèbreimprésario,devientsonagent.EmménageàLaMartinière.

juillet / août:tournéeenItalie.Je vends des robes, La Rua Madureira / Tchouk-ou-tchouk, Le show-boat de nos amours.

Viens je t'attends, Au bout de mes vingt ans / Jennifer James, Tchouk-ou-tchouk.

Mirza, Les Cornichons / Il me faudra... Natacha, Ma vie pour rien.

Le téléfon, Je cherche une petite fille / Madame Robert, Le millionnaire Mao et Moa, Je vous dis bonne chance / Mon copain Bismarck, N-F in trouble.EnchaînelesreprésentationsenFrance,enItalie,enBelgique,enEspagne,enAllemagneetenSuisse.RencontreKinouMonestier.

EnregistreRats and RollsenItalie.LemorceauPovero CristoestinterditderadioetdetélévisionàlasuitedesplaintesduVatican.IlréenregistrerauneautreversionquideviendraLa Maison près de la fontaine.Chantedegrandssuccèsenitalienetgagneennotoriétégrâceuneémissiondetélévisionitaliennequ’ilanime,Io, Agata e tu.

InstallationàParis,rueduMoulinVert.

SortiedeMétronomie(versionfrançaisedeRats and Rolls).Ninoconstruitbeaucoupdemaquettes:bateaux,avions,hélicoptères…

Lorsd'unejamsession,ilrencontreClaire,unejeunefemmeblondeauxyeuxbleuspourlaquelleilécriraunechansonéponyme.EntreàlaSorbonnepourétudierl’ethnologieetl’archéologiepréhistorique.

19341939

1942

1959

1960

1963

1964

1968

1969

1965

1966 1967

1970

1947 1971

1953

quelques dates clés

14 15

15 août:NaissanceàGênes,Italie.décembre : DépartpourlaNouvelle-Calédonie.

RetourenItalie.septembre:laguerreestdéclarée,leretouràNouméaestannulé.

Écritsapremièrepoésiepourles30ansdesamère.

Findesesétudes.VoyagesenNouvelleCalédonieetàTahiti.

Paris,ildevientbassisteetjouedansplusieursformationsdontcellesdeRichardBennettetBillColeman.

SigneuncontratchezBelAir.Premier45tours:Pour oublier qu'on s'est aimé,Souviens-toi/C'est irréparable,5 bougies bleues. Ferme la porte, Je reviendrai

/ Oh ! Ne t'en va pas, Ce que tu as fait de moi (NinoFerreretlesJubilées).

SériesdeconcertsàSanRemo,LondresetParis.FélixMarouani,célèbreimprésario,devientsonagent.EmménageàLaMartinière.

juillet / août:tournéeenItalie.Je vends des robes, La Rua Madureira / Tchouk-ou-tchouk, Le show-boat de nos amours.

Viens je t'attends, Au bout de mes vingt ans / Jennifer James, Tchouk-ou-tchouk.

Mirza, Les Cornichons / Il me faudra... Natacha, Ma vie pour rien.

Le téléfon, Je cherche une petite fille / Madame Robert, Le millionnaire Mao et Moa, Je vous dis bonne chance / Mon copain Bismarck, N-F in trouble.EnchaînelesreprésentationsenFrance,enItalie,enBelgique,enEspagne,enAllemagneetenSuisse.RencontreKinouMonestier.

EnregistreRats and RollsenItalie.LemorceauPovero CristoestinterditderadioetdetélévisionàlasuitedesplaintesduVatican.IlréenregistrerauneautreversionquideviendraLa Maison près de la fontaine.Chantedegrandssuccèsenitalienetgagneennotoriétégrâceuneémissiondetélévisionitaliennequ’ilanime,Io, Agata e tu.

InstallationàParis,rueduMoulinVert.

SortiedeMétronomie(versionfrançaisedeRats and Rolls).Ninoconstruitbeaucoupdemaquettes:bateaux,avions,hélicoptères…

Lorsd'unejamsession,ilrencontreClaire,unejeunefemmeblondeauxyeuxbleuspourlaquelleilécriraunechansonéponyme.EntreàlaSorbonnepourétudierl’ethnologieetl’archéologiepréhistorique.

19341939

1942

1959

1960

1963

1964

1968

1969

1965

1966 1967

1970

1947 1971

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quelques dates clés

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Sortied'Ex-LibrisenregistréàlaTaillade.Rééditiondel’album:Nino & RadiahaveccettefoisLe Sud.

SortiedeRock n’roll cow-boy(Vogue)enregistréetmixéàlaTaillade.

Sortiede13e Album aveclacollaborationdeDianeVeret.Spectacle:L’arche de Noéoùiljoue Dieu le Père.

SortiedeChe fine ha fatto Nino Ferrer.

SortiedeLa Désabusion. Prix Sacem.La vie chez les automobiles. SonfilsArthur,participeàl’album.

SortiedeConcert chez Harry.Tournée1995aveclesLeggsetDianeVeret.Lapochetteestundessind'HugoPratt.OfficierdesArtsetdesLettres.

Concert chez Harry sortauCanada.RencontreCarolineBouyer,artistegraveur,etsepassionnepourlagravure.

juin:MortdeMounette,samère.13août:MortdeNino.

1982

1983

1986

1989

1993

1996

1997

1998

RencontreleguitaristeMickyFinnetsongroupe:The Heavy métal KidàSaint-Tropez.IlsformentensemblelesLeggsetenregistrentaustudiod’Hérouville:Nino Ferrer and Leggs(Barclay).

NaissancedePierre,premierfilsdeKinouetNino.Élul’hommeidéaldelafemmeallemandedanslejournalPetra.Ninodécidedorénavantd’êtresonpropreproducteuretsignechezCBSpourtroisalbums.RencontrelamannequinRadiahchezCasteletenregistreenanglaisNino and Radiah.

RéenregistredanssonstudiodelaMartinièreNino and Radiahavecunautregroupe.

Sortieen45tours:Le Sud / The Garden.Grossuccèsetdisqued’or.ReçoitlePrixRolfMarbot(Sacem).RencontreHugoPratt,célèbreauteurdesCorto MaltesequidessineraNinosouslestraitsducapitainerusseNinodansCorto Maltese en Sibérie.

SortiedeSuite en œuf (CBS)enregistréaustudiodeLaMartinière.Enregistrementdel’albumBlanatauchâteaudeBlanat.NinoetKinoudécouvrentLa Tailladeetl’achètent.

EmménageàLa Taillade etfaitconstruireimmédiatementlestudioafindemixerVéritables Variétés VerdâtresetdanslafouléeBlanat.

NinosigneaveclepetitlabelFree Birdaveclequelsortiral’album:Blanat.Lapressediradecetalbum:C’est une suite de diamants bruts.Naissanced’Arthur,lejourdelaSaint-Valentin.

SortiedeLa Carmencitaavecdenouvellesversionsde:Je voudrais être noir, Les Cornichons,etdeuxnouveautés:La CarmencitaetLa maison Tontaine et tonton.

NinojouedanslefilmdeJean-PierreMocky:Litan : La cité des spectres verts dontilcomposelamusique.

1972

1973 1974

1975

1976

19771979

1980

1981

16 17

Sortied'Ex-LibrisenregistréàlaTaillade.Rééditiondel’album:Nino & RadiahaveccettefoisLe Sud.

SortiedeRock n’roll cow-boy(Vogue)enregistréetmixéàlaTaillade.

Sortiede13e Album aveclacollaborationdeDianeVeret.Spectacle:L’arche de Noéoùiljoue Dieu le Père.

SortiedeChe fine ha fatto Nino Ferrer.

SortiedeLa Désabusion. Prix Sacem.La vie chez les automobiles. SonfilsArthur,participeàl’album.

SortiedeConcert chez Harry.Tournée1995aveclesLeggsetDianeVeret.Lapochetteestundessind'HugoPratt.OfficierdesArtsetdesLettres.

Concert chez Harry sortauCanada.RencontreCarolineBouyer,artistegraveur,etsepassionnepourlagravure.

juin:MortdeMounette,samère.13août:MortdeNino.

1982

1983

1986

1989

1993

1996

1997

1998

RencontreleguitaristeMickyFinnetsongroupe:The Heavy métal KidàSaint-Tropez.IlsformentensemblelesLeggsetenregistrentaustudiod’Hérouville:Nino Ferrer and Leggs(Barclay).

NaissancedePierre,premierfilsdeKinouetNino.Élul’hommeidéaldelafemmeallemandedanslejournalPetra.Ninodécidedorénavantd’êtresonpropreproducteuretsignechezCBSpourtroisalbums.RencontrelamannequinRadiahchezCasteletenregistreenanglaisNino and Radiah.

RéenregistredanssonstudiodelaMartinièreNino and Radiahavecunautregroupe.

Sortieen45tours:Le Sud / The Garden.Grossuccèsetdisqued’or.ReçoitlePrixRolfMarbot(Sacem).RencontreHugoPratt,célèbreauteurdesCorto MaltesequidessineraNinosouslestraitsducapitainerusseNinodansCorto Maltese en Sibérie.

SortiedeSuite en œuf (CBS)enregistréaustudiodeLaMartinière.Enregistrementdel’albumBlanatauchâteaudeBlanat.NinoetKinoudécouvrentLa Tailladeetl’achètent.

EmménageàLa Taillade etfaitconstruireimmédiatementlestudioafindemixerVéritables Variétés VerdâtresetdanslafouléeBlanat.

NinosigneaveclepetitlabelFree Birdaveclequelsortiral’album:Blanat.Lapressediradecetalbum:C’est une suite de diamants bruts.Naissanced’Arthur,lejourdelaSaint-Valentin.

SortiedeLa Carmencitaavecdenouvellesversionsde:Je voudrais être noir, Les Cornichons,etdeuxnouveautés:La CarmencitaetLa maison Tontaine et tonton.

NinojouedanslefilmdeJean-PierreMocky:Litan : La cité des spectres verts dontilcomposelamusique.

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1976

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18 19

interview croiséekinou ferrari,

pierre ferrari, arthur ferrari,commissaires d’exposition

Propos recueillis par Olivier Souchard

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interview croiséekinou ferrari,

pierre ferrari, arthur ferrari,commissaires d’exposition

Propos recueillis par Olivier Souchard

20 21

Commentvousêtes-vouspartagéletravailauseindevotretriofamilial,pourmettreenscènel’exposi-tionNino Ferrer : il était une fois l’homme,àlaBiblio-thèquedeToulouse?

Pierre On ne s’est pas partagé le travail, tout s’est déroulé normalement. Kinou a initié le projet d'une exposition autour de Nino. Arthur et son amie Perrine ont rencontré les gens de la Médiathèque José Caba-nis avec qui le courant est extrêmement bien passé...Kinou Nino fait partie de l’histoire de la chanson française. Son patrimoine musical est conséquent, comme celui du peintre, graveur et surtout de l’homme. Depuis plus d’une quinzaine d’années, j’archive de manière méthodique. Je me suis mise tout naturellement à la disposition de Pierre afin qu’il puisse réunir tout ce dont il avait besoin.Pierre Arthur a beaucoup travaillé sur les archives, les films et les vidéos de Nino et de nos grands-parents. Il a également restauré les instruments dont il se sert quotidiennement.Arthur Je suis très attaché à son patrimoine musi-cal et à son univers artistique. J’aime que le public puisse découvrir plus largement l’œuvre de Nino en participant aux différents projets qui lui rendent hommage.Pierre Ce qui m’a intéressé dans ce projet, c’était de reconstruire l’univers de Nino, mais en tant qu’Homme, pas seulement en tant qu’artiste, musi-cien, peintre ou personnage célèbre. Je voulais rendre un hommage à mon père en retraçant toute son his-toire, afin de faire ressortir sa personnalité. Je voulais montrer la période avant le personnage célèbre : la somme d’événements qui l’ont amené jusque-là.

Comments’estfaitlechoixdeprésenterbeaucoupd’objetsinédits?

Pierre Ne serait-ce qu’en partant de la chronologie : les objets de sa naissance, de son enfance, quand il était étudiant, quand il a commencé la scène, ses instruments de musique, ses objets personnels.Arthur Beaucoup d’objets racontent son parcours. Ils laissent des traces, l’impact d’une époque, d’une vie... Ces objets maintenant vivent autour de nous. Je prends beaucoup de plaisir à regarder la bouteille de Dom Pérignon signée de la main de Louis Armstrong ou à utiliser la console son de Nino installée dans le studio et en faire profiter d’autres musiciens.Pierre C’est aussi un choix de cohérence esthé-tique, je dois composer avec des objets pour racon-ter le personnage.

LaTaillade est un véritable cabinet de curiosités,d’oùproviennenttouscesobjets?

Kinou Cela a commencé avec sa maman, ensuite c’était plutôt moi qui archivais....Arthur Sa mère conservait tout ! Elle notait, réfé-rençait et rangeait chaque objet dans des cantines en faisant des listes collées sur les couvercles. Bibe-lots, cahiers, journaux intimes, correspondances, timbres, films, photos... Tout était soigneusement stocké. Mon grand-père et Nino entassaient beau-coup de choses.Pierre Ils étaient très méticuleux et cela nous aide énormément, car tout est bien organisé et Kinou nous aide beaucoup, elle sait où se trouve ce dont nous avons besoin.

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Commentvousêtes-vouspartagéletravailauseindevotretriofamilial,pourmettreenscènel’exposi-tionNino Ferrer : il était une fois l’homme,àlaBiblio-thèquedeToulouse?

Pierre On ne s’est pas partagé le travail, tout s’est déroulé normalement. Kinou a initié le projet d'une exposition autour de Nino. Arthur et son amie Perrine ont rencontré les gens de la Médiathèque José Caba-nis avec qui le courant est extrêmement bien passé...Kinou Nino fait partie de l’histoire de la chanson française. Son patrimoine musical est conséquent, comme celui du peintre, graveur et surtout de l’homme. Depuis plus d’une quinzaine d’années, j’archive de manière méthodique. Je me suis mise tout naturellement à la disposition de Pierre afin qu’il puisse réunir tout ce dont il avait besoin.Pierre Arthur a beaucoup travaillé sur les archives, les films et les vidéos de Nino et de nos grands-parents. Il a également restauré les instruments dont il se sert quotidiennement.Arthur Je suis très attaché à son patrimoine musi-cal et à son univers artistique. J’aime que le public puisse découvrir plus largement l’œuvre de Nino en participant aux différents projets qui lui rendent hommage.Pierre Ce qui m’a intéressé dans ce projet, c’était de reconstruire l’univers de Nino, mais en tant qu’Homme, pas seulement en tant qu’artiste, musi-cien, peintre ou personnage célèbre. Je voulais rendre un hommage à mon père en retraçant toute son his-toire, afin de faire ressortir sa personnalité. Je voulais montrer la période avant le personnage célèbre : la somme d’événements qui l’ont amené jusque-là.

Comments’estfaitlechoixdeprésenterbeaucoupd’objetsinédits?

Pierre Ne serait-ce qu’en partant de la chronologie : les objets de sa naissance, de son enfance, quand il était étudiant, quand il a commencé la scène, ses instruments de musique, ses objets personnels.Arthur Beaucoup d’objets racontent son parcours. Ils laissent des traces, l’impact d’une époque, d’une vie... Ces objets maintenant vivent autour de nous. Je prends beaucoup de plaisir à regarder la bouteille de Dom Pérignon signée de la main de Louis Armstrong ou à utiliser la console son de Nino installée dans le studio et en faire profiter d’autres musiciens.Pierre C’est aussi un choix de cohérence esthé-tique, je dois composer avec des objets pour racon-ter le personnage.

LaTaillade est un véritable cabinet de curiosités,d’oùproviennenttouscesobjets?

Kinou Cela a commencé avec sa maman, ensuite c’était plutôt moi qui archivais....Arthur Sa mère conservait tout ! Elle notait, réfé-rençait et rangeait chaque objet dans des cantines en faisant des listes collées sur les couvercles. Bibe-lots, cahiers, journaux intimes, correspondances, timbres, films, photos... Tout était soigneusement stocké. Mon grand-père et Nino entassaient beau-coup de choses.Pierre Ils étaient très méticuleux et cela nous aide énormément, car tout est bien organisé et Kinou nous aide beaucoup, elle sait où se trouve ce dont nous avons besoin.

22 23

Autoutdébutdesessuccès,oùhabitaitNino?

Kinou Il avait un studio rue Édouard Detaille, à Paris, mais tous les jours, il allait chez ses parents pour déjeuner et lire son courrier. Ses parents s’oc-cupaient de tout. Après, il a acheté une maison, La Martinière.

Kinou,commentavez-vousrencontréNino?

Kinou Un jour, je prenais un verre avec un ami qui travaillait à Europe 1. Il m’a dit que Nino Ferrer cher-chait quelqu’un pour l’assister. J’ai donc appelé son impresario, Jacques Hellman, qui m’a auditionnée puis il a fixé un rendez-vous chez Nino. C’est alors que je me suis retrouvée en face de sa mère, de son père et de Nino. J’ai trouvé ça dingue ! J’ai parlé deux heures avec eux pendant lesquelles ils m’ont posé beaucoup de questions. Puis ils m’ont dit que je pou-vais commencer le lendemain. La maman de Nino m’a donc expliqué ce qu’il fallait faire.

EnquoiconsistaitvotretravailavecNino?

Kinou Je m’occupais de gérer les rendez-vous avec les journalistes, les plateaux télé, les radios, le cour-rier avec les fans...Pierre Quand as-tu commencé à avoir une relation avec lui ?Kinou Pas tout de suite. À l’époque, j’étais avec quelqu’un d’autre qui était directeur artistique d’une boîte de nuit parisienne. Je passais presque tous les soirs dans ce club. De temps en temps, Monique, qui s’occupait de l’entrée, me prévenait de

Kinou Oui, j’ai fait des vitrines dans la maison où beaucoup de « souvenirs » sont exposés...Pierre La Taillade est comme un supermarché de la mémoire familiale, tu te balades dans les rayons, tu prends des objets et tu les assembles. Pour cette exposition, je prends l’essence des vitrines de La Tail-lade qui partent un peu dans tous les sens et je les mets en scène pour raconter une histoire.

Quanda-t-ilcommencélamusique?

Arthur Très tôt. À l’adolescence, il avait déjà la musique dans la peau. Un instinct poétique de créer des chansons d’amour coulait dans ses veines. Sa première chanson était Un an d’amour, il l’a créée à 17 ans. Tout ça mêlé à son amour pour le blues, le swing, le jazz, Les Messengers, Otis Redding, la musique black chantée.Kinou Je me souviens que la mort d’Otis Redding a été un choc pour lui, il a beaucoup pleuré.

Dèsl’adolescence,Ninosepassionnepourlejazz.Plustard,ilaccompagneraquelquesmusiciens…

Kinou Il a commencé sa vie de musicien comme contrebassiste dans des formations de jazz. Il a notamment travaillé avec Richard Bennett et Les Gottamou, Les Dixie Cats, puis il a accompagné Bill Collman et Nancy Holloway.

Quelaétésonpremiersuccès?

Kinou C’est Mirza, en 1965. Et Un an d’amour qui a été un gros succès en Italie, chanté par Mina.

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Autoutdébutdesessuccès,oùhabitaitNino?

Kinou Il avait un studio rue Édouard Detaille, à Paris, mais tous les jours, il allait chez ses parents pour déjeuner et lire son courrier. Ses parents s’oc-cupaient de tout. Après, il a acheté une maison, La Martinière.

Kinou,commentavez-vousrencontréNino?

Kinou Un jour, je prenais un verre avec un ami qui travaillait à Europe 1. Il m’a dit que Nino Ferrer cher-chait quelqu’un pour l’assister. J’ai donc appelé son impresario, Jacques Hellman, qui m’a auditionnée puis il a fixé un rendez-vous chez Nino. C’est alors que je me suis retrouvée en face de sa mère, de son père et de Nino. J’ai trouvé ça dingue ! J’ai parlé deux heures avec eux pendant lesquelles ils m’ont posé beaucoup de questions. Puis ils m’ont dit que je pou-vais commencer le lendemain. La maman de Nino m’a donc expliqué ce qu’il fallait faire.

EnquoiconsistaitvotretravailavecNino?

Kinou Je m’occupais de gérer les rendez-vous avec les journalistes, les plateaux télé, les radios, le cour-rier avec les fans...Pierre Quand as-tu commencé à avoir une relation avec lui ?Kinou Pas tout de suite. À l’époque, j’étais avec quelqu’un d’autre qui était directeur artistique d’une boîte de nuit parisienne. Je passais presque tous les soirs dans ce club. De temps en temps, Monique, qui s’occupait de l’entrée, me prévenait de

Kinou Oui, j’ai fait des vitrines dans la maison où beaucoup de « souvenirs » sont exposés...Pierre La Taillade est comme un supermarché de la mémoire familiale, tu te balades dans les rayons, tu prends des objets et tu les assembles. Pour cette exposition, je prends l’essence des vitrines de La Tail-lade qui partent un peu dans tous les sens et je les mets en scène pour raconter une histoire.

Quanda-t-ilcommencélamusique?

Arthur Très tôt. À l’adolescence, il avait déjà la musique dans la peau. Un instinct poétique de créer des chansons d’amour coulait dans ses veines. Sa première chanson était Un an d’amour, il l’a créée à 17 ans. Tout ça mêlé à son amour pour le blues, le swing, le jazz, Les Messengers, Otis Redding, la musique black chantée.Kinou Je me souviens que la mort d’Otis Redding a été un choc pour lui, il a beaucoup pleuré.

Dèsl’adolescence,Ninosepassionnepourlejazz.Plustard,ilaccompagneraquelquesmusiciens…

Kinou Il a commencé sa vie de musicien comme contrebassiste dans des formations de jazz. Il a notamment travaillé avec Richard Bennett et Les Gottamou, Les Dixie Cats, puis il a accompagné Bill Collman et Nancy Holloway.

Quelaétésonpremiersuccès?

Kinou C’est Mirza, en 1965. Et Un an d’amour qui a été un gros succès en Italie, chanté par Mina.

24 25

Ilasortibeaucoupdetubesenuntempsrecord.

Arthur Nino était un faiseur de tubes. Quand d’autres artistes de son envergure créaient un, voire deux tubes, Nino en faisait six ou sept.Pierre En plus, il était auteur, compositeur, inter-prète, il n’avait pas de parolier derrière lui. Il faisait vraiment tout, tout seul.Arthur Il a été propulsé dans une sphère colossale de notoriété, amusante au début, mais au bout d’un moment, il en pouvait plus. Il était saturé !

VouspartezvivreàRome,enItalieoùNinoentameunebellecarrièreen1969.

Kinou Oui, en 1969-1970, nous partons vivre à Rome. Au départ, il voulait quitter la France, car il en avait marre de jouer tout le temps les mêmes morceaux. Il ne reniait pas ses succès comme Le Téléfon, mais il en avait assez de jouer toujours les mêmes. En Italie, Nino chante de grands succès en italien et gagne en notoriété grâce une émission italienne qu’il anime, Io, Agata e tu. Mais c’était pire qu’en France. Les gens voulaient toujours entendre les mêmes tubes. Quand il a sorti l’album Rats and Roll's, il a eu un mor-ceau interdit à la radio, Povero Cristo, qui est devenu ensuite La Maison près de la fontaine.

la présence de Nino Ferrer. Je me demandais ce qu’il faisait là, c’était tout de même mon patron... Peu de temps après, il a décidé d’acheter La Martinière. Il m’a dit : « Si tu ne viens pas habiter avec moi, je ne l’achète pas ». J’habitais encore chez mes parents, alors je lui ai dit que j’étais d’accord. Pendant deux ans, il ne s’est rien passé, j’avais ma chambre dans cette magnifique demeure et cela restait stricte-ment professionnel. Puis en 1969, nous sommes sortis ensemble.

Nino était compositeur et interprète, mais aussiauteur.Prenait-ilsontempsàécriresestextes?

Kinou Non, il écrivait vite et les interprétait rapide-ment. Il écrivit Je vends des robes à une vitesse hal-lucinante. Je me demandais comment sur scène il pouvait chanter une chanson comme celle-ci, avec un tel débit de mots...Arthur Il avait une facilité déconcertante à chanter avec un débit très rapide et à monter dans les aigus rocailleux. Comme avec la chanson Les Cornichons. Il montait à la limite de la saturation, sur le tranchant de la lame... Tout près de dérailler sa voix. Manu Dibango me disait que Nino était le seul chanteur blanc qu’il aimait et respectait, car le seul à chan-ter comme les grands interprètes noirs américains. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Manu Dibango a accompagné Nino pendant plusieurs années. Nino était aussi le seul artiste blanc à proposer, aux arran-gements de cuivres, un noir. En France, cela ne se fai-sait pas, surtout à cette époque.

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Ilasortibeaucoupdetubesenuntempsrecord.

Arthur Nino était un faiseur de tubes. Quand d’autres artistes de son envergure créaient un, voire deux tubes, Nino en faisait six ou sept.Pierre En plus, il était auteur, compositeur, inter-prète, il n’avait pas de parolier derrière lui. Il faisait vraiment tout, tout seul.Arthur Il a été propulsé dans une sphère colossale de notoriété, amusante au début, mais au bout d’un moment, il en pouvait plus. Il était saturé !

VouspartezvivreàRome,enItalieoùNinoentameunebellecarrièreen1969.

Kinou Oui, en 1969-1970, nous partons vivre à Rome. Au départ, il voulait quitter la France, car il en avait marre de jouer tout le temps les mêmes morceaux. Il ne reniait pas ses succès comme Le Téléfon, mais il en avait assez de jouer toujours les mêmes. En Italie, Nino chante de grands succès en italien et gagne en notoriété grâce une émission italienne qu’il anime, Io, Agata e tu. Mais c’était pire qu’en France. Les gens voulaient toujours entendre les mêmes tubes. Quand il a sorti l’album Rats and Roll's, il a eu un mor-ceau interdit à la radio, Povero Cristo, qui est devenu ensuite La Maison près de la fontaine.

la présence de Nino Ferrer. Je me demandais ce qu’il faisait là, c’était tout de même mon patron... Peu de temps après, il a décidé d’acheter La Martinière. Il m’a dit : « Si tu ne viens pas habiter avec moi, je ne l’achète pas ». J’habitais encore chez mes parents, alors je lui ai dit que j’étais d’accord. Pendant deux ans, il ne s’est rien passé, j’avais ma chambre dans cette magnifique demeure et cela restait stricte-ment professionnel. Puis en 1969, nous sommes sortis ensemble.

Nino était compositeur et interprète, mais aussiauteur.Prenait-ilsontempsàécriresestextes?

Kinou Non, il écrivait vite et les interprétait rapide-ment. Il écrivit Je vends des robes à une vitesse hal-lucinante. Je me demandais comment sur scène il pouvait chanter une chanson comme celle-ci, avec un tel débit de mots...Arthur Il avait une facilité déconcertante à chanter avec un débit très rapide et à monter dans les aigus rocailleux. Comme avec la chanson Les Cornichons. Il montait à la limite de la saturation, sur le tranchant de la lame... Tout près de dérailler sa voix. Manu Dibango me disait que Nino était le seul chanteur blanc qu’il aimait et respectait, car le seul à chan-ter comme les grands interprètes noirs américains. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle Manu Dibango a accompagné Nino pendant plusieurs années. Nino était aussi le seul artiste blanc à proposer, aux arran-gements de cuivres, un noir. En France, cela ne se fai-sait pas, surtout à cette époque.

26 27

albums. Après Nino and Radiah et Suite en œuf, il préféra donc enregistrer et mixer Véritables variétés verdâtres afin d’honorer son contrat. L’album Blanat, lui aussi mixé à La Taillade, n’est sorti que deux ans plus tard, en 1979, sur un autre label, Free Bird.

Nino voulait-il s’installer loin du show-businessparisien?

Kinou Non, la presse a raconté cela. Ce n’est pas du tout vrai. Nous voulions vraiment vivre au grand air.

Ninoa-t-ilétélepremierartisteàs’auto-produire?

Pierre Oui, c’est le premier artiste en France à s’auto-produire et à être son propre éditeur. À cette époque, c’était très difficile. Mais il a ouvert une voie considérable pour l’industrie de la musique. Beaucoup d’artistes maintenant se produisent eux-mêmes. Mais il en a payé le prix... Quand il est devenu son propre producteur, il est passé sous contrat de licence et a perdu l’appui de sa maison de disques. Pour lui faire payer cette infidélité, le label ne fai-sait que le strict minimum. Pas de promo, moins de dates de concert, moins d’argent... C’était une galère, mais musicalement il faisait ce qu’il voulait. Pas de soutien mais une liberté totale !

L’artistejouissaitd’unegrandelibertémaisl’hommesouffrait-ildeneplusêtresoutenu?

Pierre Oui, je pense qu’il en souffrait...Arthur Il s’est mis réellement à l’écart et cela s’en ressent dans la couleur de certaines productions de ses

De1968à1977,vousvivezdansunesuperbemai-sondeRueil-Malmaison,unedemeured’apparencecoloniale,LaMartinière.Unemaisonduvieuxsudà l’américaine. Comment vivait-on dans cettedemeure?

Kinou C’était une maison de rêve ! Un endroit mer-veilleux. La grande vie, une espèce de bulle. Nino y avait fait installer un studio d’enregistrement. Il y avait tout le temps du monde, des musiciens, des dîners, des fêtes, des enfants, des animaux, la Rolls et la Bentley...Arthur C’est aussi dans cette maison que Nino a su rebondir avec d’autres tubes mais produits d’une autre façon, comme La Maison près de la fontaine…Kinou Oui, Le Sud a été écrit à La Martinière. « Le linge est étendu sur la terrasse et c’est joli », ce sont les couches de mon fils Pierre !

Pourquoiquittez-vousLaMartinièreen1977?

Kinou En 1976, nous avons loué pendant trois mois le château Blanat dans le Lot. Nous y avons emmené le matériel pour enregistrer le disque Blanat. Nino termine l’enregistrement en deux mois et demi alors nous en avons profité pour nous promener dans la région et nous avons trouvé La Taillade. Nous vou-lions quitter Paris, nous aspirions à d’autres inspira-tions, à la campagne, la paix, la tranquillité. Nous avi-ons envie de plus grand, de nature. Nous avons tout simplement « flashé » sur La Taillade. On emménage en septembre 1977. Très vite, Nino fait construire son studio. Il ne voulait surtout pas donner l’album Bla-nat à CBS, avec lesquels il était en contrat pour trois

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albums. Après Nino and Radiah et Suite en œuf, il préféra donc enregistrer et mixer Véritables variétés verdâtres afin d’honorer son contrat. L’album Blanat, lui aussi mixé à La Taillade, n’est sorti que deux ans plus tard, en 1979, sur un autre label, Free Bird.

Nino voulait-il s’installer loin du show-businessparisien?

Kinou Non, la presse a raconté cela. Ce n’est pas du tout vrai. Nous voulions vraiment vivre au grand air.

Ninoa-t-ilétélepremierartisteàs’auto-produire?

Pierre Oui, c’est le premier artiste en France à s’auto-produire et à être son propre éditeur. À cette époque, c’était très difficile. Mais il a ouvert une voie considérable pour l’industrie de la musique. Beaucoup d’artistes maintenant se produisent eux-mêmes. Mais il en a payé le prix... Quand il est devenu son propre producteur, il est passé sous contrat de licence et a perdu l’appui de sa maison de disques. Pour lui faire payer cette infidélité, le label ne fai-sait que le strict minimum. Pas de promo, moins de dates de concert, moins d’argent... C’était une galère, mais musicalement il faisait ce qu’il voulait. Pas de soutien mais une liberté totale !

L’artistejouissaitd’unegrandelibertémaisl’hommesouffrait-ildeneplusêtresoutenu?

Pierre Oui, je pense qu’il en souffrait...Arthur Il s’est mis réellement à l’écart et cela s’en ressent dans la couleur de certaines productions de ses

De1968à1977,vousvivezdansunesuperbemai-sondeRueil-Malmaison,unedemeured’apparencecoloniale,LaMartinière.Unemaisonduvieuxsudà l’américaine. Comment vivait-on dans cettedemeure?

Kinou C’était une maison de rêve ! Un endroit mer-veilleux. La grande vie, une espèce de bulle. Nino y avait fait installer un studio d’enregistrement. Il y avait tout le temps du monde, des musiciens, des dîners, des fêtes, des enfants, des animaux, la Rolls et la Bentley...Arthur C’est aussi dans cette maison que Nino a su rebondir avec d’autres tubes mais produits d’une autre façon, comme La Maison près de la fontaine…Kinou Oui, Le Sud a été écrit à La Martinière. « Le linge est étendu sur la terrasse et c’est joli », ce sont les couches de mon fils Pierre !

Pourquoiquittez-vousLaMartinièreen1977?

Kinou En 1976, nous avons loué pendant trois mois le château Blanat dans le Lot. Nous y avons emmené le matériel pour enregistrer le disque Blanat. Nino termine l’enregistrement en deux mois et demi alors nous en avons profité pour nous promener dans la région et nous avons trouvé La Taillade. Nous vou-lions quitter Paris, nous aspirions à d’autres inspira-tions, à la campagne, la paix, la tranquillité. Nous avi-ons envie de plus grand, de nature. Nous avons tout simplement « flashé » sur La Taillade. On emménage en septembre 1977. Très vite, Nino fait construire son studio. Il ne voulait surtout pas donner l’album Bla-nat à CBS, avec lesquels il était en contrat pour trois

2928

PierreetArthur,vousavezdessouvenirsdeséancesd’enregistrement,iciàLaTaillade?

Pierre Bien sûr, c’était notre quotidien.Arthur Il y a eu cinq albums entièrement réalisés à La Taillade, des répétitions à l’enregistrement en pas-sant par le mixage. Je me souviens de câbles tirés dans toutes les pièces de la maison, d’une cabine batterie installée dans le salon... Dans le studio, nous étions évidemment libres de venir voir les musiciens, de nous asseoir dans un coin pour les écouter et suivre toutes les étapes de la réalisation d’un disque.Pierre Il y avait le guitariste Micky Finn, qui a notamment joué avec Jimmy Page, Murray Head. Il jouait jusqu’à très tard le soir sans le studio.Arthur Oui, et au réveil, il était toujours là à jouer sur sa guitare. Nino lui criait : « Micky, out of my house ! ».Pierre Sur la chanson L’Année Mozart, Nino chante : « Si Mozart avait connu Micky, ils auraient bu beau-coup de whisky, moi j’aurais conduit l’automobile car je suis le seul qui a son permis ».

Kinou,detousvossouvenirsavecNino,lequelestleplusmarquant?

Kinou Il y en a beaucoup... Un jour, Nino et moi étions assis sur le banc dans la cour, à La Taillade, et il m’a dit : « Je ne sais pas ce que je t’ai apporté, mais toi, tu m’as apporté le bonheur. » Ensuite, il a écrit la chanson Le Bonheur qui sortira sur l’album La Désa-busion.

albums des années 1980-1990. Il aurait du être accom-pagné par un arrangeur, un producteur associé...Pierre Très clairement, il y a eu une grosse décep-tion, plus qu’une amertume. Il en voulait à ce qu’il appelait le système. Il a très mal vécu d’être isolé, rejeté. Ça se comprend et c’est dommage. Cette déception se retrouve dans ses textes, dans les années 1980 avec des chansons plus engagées, plus pessimistes, remplies de rage contre ce système, comme Télé libre.Arthur Il s’en voulait peut-être aussi à lui-même, mais en même temps, il a construit avec l’aide de Kinou un quotidien familial, une bulle qui le proté-geait de tout cela.Kinou Il aimait ses enfants, ses animaux... Il adorait bricoler, construire de ses mains... Ce quotidien était son rempart, sa forteresse.

Cette solitude l’amène-t-elle à épouser d’autresformesartistiquescommelapeinture,lagravure?

Pierre Non, Nino dessinait déjà depuis son enfance...Kinou Il a commencé à peindre quand il est parti, bachelier, à Tahiti et à Nouméa. Il s’y est mis plus assidûment en 1982-1983. La peinture l’apaisait, il aimait beaucoup être seul devant sa toile avec ses pinceaux et ses couleurs. Une sorte d’antithèse à la musique où l’organisation plus lourde nécessite du matériel, de la technique, des musiciens et beau-coup d’argent. La gravure est arrivée plus tard avec Caroline Bouyer, qui l’a initié à cet art et avec laquelle il a fait son Traité de la navigation.

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PierreetArthur,vousavezdessouvenirsdeséancesd’enregistrement,iciàLaTaillade?

Pierre Bien sûr, c’était notre quotidien.Arthur Il y a eu cinq albums entièrement réalisés à La Taillade, des répétitions à l’enregistrement en pas-sant par le mixage. Je me souviens de câbles tirés dans toutes les pièces de la maison, d’une cabine batterie installée dans le salon... Dans le studio, nous étions évidemment libres de venir voir les musiciens, de nous asseoir dans un coin pour les écouter et suivre toutes les étapes de la réalisation d’un disque.Pierre Il y avait le guitariste Micky Finn, qui a notamment joué avec Jimmy Page, Murray Head. Il jouait jusqu’à très tard le soir sans le studio.Arthur Oui, et au réveil, il était toujours là à jouer sur sa guitare. Nino lui criait : « Micky, out of my house ! ».Pierre Sur la chanson L’Année Mozart, Nino chante : « Si Mozart avait connu Micky, ils auraient bu beau-coup de whisky, moi j’aurais conduit l’automobile car je suis le seul qui a son permis ».

Kinou,detousvossouvenirsavecNino,lequelestleplusmarquant?

Kinou Il y en a beaucoup... Un jour, Nino et moi étions assis sur le banc dans la cour, à La Taillade, et il m’a dit : « Je ne sais pas ce que je t’ai apporté, mais toi, tu m’as apporté le bonheur. » Ensuite, il a écrit la chanson Le Bonheur qui sortira sur l’album La Désa-busion.

albums des années 1980-1990. Il aurait du être accom-pagné par un arrangeur, un producteur associé...Pierre Très clairement, il y a eu une grosse décep-tion, plus qu’une amertume. Il en voulait à ce qu’il appelait le système. Il a très mal vécu d’être isolé, rejeté. Ça se comprend et c’est dommage. Cette déception se retrouve dans ses textes, dans les années 1980 avec des chansons plus engagées, plus pessimistes, remplies de rage contre ce système, comme Télé libre.Arthur Il s’en voulait peut-être aussi à lui-même, mais en même temps, il a construit avec l’aide de Kinou un quotidien familial, une bulle qui le proté-geait de tout cela.Kinou Il aimait ses enfants, ses animaux... Il adorait bricoler, construire de ses mains... Ce quotidien était son rempart, sa forteresse.

Cette solitude l’amène-t-elle à épouser d’autresformesartistiquescommelapeinture,lagravure?

Pierre Non, Nino dessinait déjà depuis son enfance...Kinou Il a commencé à peindre quand il est parti, bachelier, à Tahiti et à Nouméa. Il s’y est mis plus assidûment en 1982-1983. La peinture l’apaisait, il aimait beaucoup être seul devant sa toile avec ses pinceaux et ses couleurs. Une sorte d’antithèse à la musique où l’organisation plus lourde nécessite du matériel, de la technique, des musiciens et beau-coup d’argent. La gravure est arrivée plus tard avec Caroline Bouyer, qui l’a initié à cet art et avec laquelle il a fait son Traité de la navigation.

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EXPOSITIONnino ferrer, il était une fois l'hommeDu15novembreau16février Médiathèque josé cabanis

L’exposition Nino Ferrer, il était une fois l’homme propose au public de découvrir Nino Ferrer, artiste multi-facette, à travers un parcours à la fois ludique et didactique. Vous pourrez découvrir des documents inédits exceptionnellement confiés par la famille et les proches du chanteur, mais aussi des archives audiovisuelles et radiophoniques, des photographies, des guitares…

Un travail possible grâce à la complicité et la générosité des commissaires d’exposition que sont Kinou, Arthur et Pierre Ferrari, la femme et les enfants de Nino Ferrer, qui ont permis d’accéder aux archives de l’artiste et de construire cette véritable malle aux trésors.

Traité de la navigation, série de 9 gravurescoursive 1er étage

« En 1997, Nino avait envie d’explorer de nouveaux modes d’expression, nous nous sommes rencontrés et c’est tout naturellement que je l’ai initié à la gravure dans mon atelier.Nino a tout de suite aimé la gravure. En explorant cette technique rigoureuse, en multipliant les expériences avec passion et détermination, il a construit une œuvre emprunte de force et de sensibilité, à l’image de sa per-sonnalité. » Caroline Bouyer, graveur.

Écrits et partitionscoursive 2e étage

Les commissaires de l’exposition nous entraînent de l’autre côté des notes, dans l’intimité de l’homme, homme de lettres et musicien, passionné par les livres et l’écriture, Nino Ferrer écrivait, romançait, créait. Des cahiers intimes, où il s’amusait à illustrer ses écrits par ses photos, aux partitions musicales originales de ses succès internationaux, le public est invité à regar-der, lire et déchiffrer des traversées de vie du jeune homme, du musicien, de l’artiste.

Pochettes de disquescoursive 3e étage

Nino a toujours cherché une grande créativité dans les visuels de ses disques, faisant partie intégrante de son œuvre, en collaborant avec de grands artistes, comme Charles Maton (Suite en œuf), Franck Marge-rin (Rock'n'roll Cowboy), Claude Verlinde (Metronomie), Hugo Pratt… avant d’illustrer ses disques avec ses propres peintures.

Nino Ferrer raconté par ses souvenirs et ses objets personnels salle d’exposition

C’est devant une longue vitrine, comme une frise chro-nologique, que le public découvre Nino Ferrer comme dans un travelling de cinéma. Le visiteur avance à son rythme, cherche des détails comme une fouille archéologique. Un clin d’œil à Nino qui voulut ado-lescent être archéologue et collabora avec le profes-seur Leroi-Gourhan. Ses affiches de concerts et de disques restaurées ryth-ment les époques et sont ponctuées par des vitrines qui marquent les temps clés de sa carrière à travers des costumes de scène, instruments et objets personnels.

atriuM

Un film inédit qui retrace la vie de Nino réalisé à partir d’archives familiales d’une grande qualité, de scopi-tones des années 1960, d’interviews et de concerts, à découvrir dans une cabine de projection, sous le regard de Nino representé par un buste du sculpteur Cartel. En partenariat avec l'Ina.(Voir page 36 : Projection continue)

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EXPOSITIONnino ferrer, il était une fois l'hommeDu15novembreau16février Médiathèque josé cabanis

L’exposition Nino Ferrer, il était une fois l’homme propose au public de découvrir Nino Ferrer, artiste multi-facette, à travers un parcours à la fois ludique et didactique. Vous pourrez découvrir des documents inédits exceptionnellement confiés par la famille et les proches du chanteur, mais aussi des archives audiovisuelles et radiophoniques, des photographies, des guitares…

Un travail possible grâce à la complicité et la générosité des commissaires d’exposition que sont Kinou, Arthur et Pierre Ferrari, la femme et les enfants de Nino Ferrer, qui ont permis d’accéder aux archives de l’artiste et de construire cette véritable malle aux trésors.

Traité de la navigation, série de 9 gravurescoursive 1er étage

« En 1997, Nino avait envie d’explorer de nouveaux modes d’expression, nous nous sommes rencontrés et c’est tout naturellement que je l’ai initié à la gravure dans mon atelier.Nino a tout de suite aimé la gravure. En explorant cette technique rigoureuse, en multipliant les expériences avec passion et détermination, il a construit une œuvre emprunte de force et de sensibilité, à l’image de sa per-sonnalité. » Caroline Bouyer, graveur.

Écrits et partitionscoursive 2e étage

Les commissaires de l’exposition nous entraînent de l’autre côté des notes, dans l’intimité de l’homme, homme de lettres et musicien, passionné par les livres et l’écriture, Nino Ferrer écrivait, romançait, créait. Des cahiers intimes, où il s’amusait à illustrer ses écrits par ses photos, aux partitions musicales originales de ses succès internationaux, le public est invité à regar-der, lire et déchiffrer des traversées de vie du jeune homme, du musicien, de l’artiste.

Pochettes de disquescoursive 3e étage

Nino a toujours cherché une grande créativité dans les visuels de ses disques, faisant partie intégrante de son œuvre, en collaborant avec de grands artistes, comme Charles Maton (Suite en œuf), Franck Marge-rin (Rock'n'roll Cowboy), Claude Verlinde (Metronomie), Hugo Pratt… avant d’illustrer ses disques avec ses propres peintures.

Nino Ferrer raconté par ses souvenirs et ses objets personnels salle d’exposition

C’est devant une longue vitrine, comme une frise chro-nologique, que le public découvre Nino Ferrer comme dans un travelling de cinéma. Le visiteur avance à son rythme, cherche des détails comme une fouille archéologique. Un clin d’œil à Nino qui voulut ado-lescent être archéologue et collabora avec le profes-seur Leroi-Gourhan. Ses affiches de concerts et de disques restaurées ryth-ment les époques et sont ponctuées par des vitrines qui marquent les temps clés de sa carrière à travers des costumes de scène, instruments et objets personnels.

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Un film inédit qui retrace la vie de Nino réalisé à partir d’archives familiales d’une grande qualité, de scopi-tones des années 1960, d’interviews et de concerts, à découvrir dans une cabine de projection, sous le regard de Nino representé par un buste du sculpteur Cartel. En partenariat avec l'Ina.(Voir page 36 : Projection continue)

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vernissageNino, il était une fois l’hommeJeudi14novembreàpartirde18hMédiathèque josé cabanis

CONCERTUnivers NinoJeudi14novembreàpartirde18hMédiathèque josé cabanis

Avec la participation de DenisColin et Ornette.Denis Colin et Nino Ferrer ne se sont jamais croisés, n’ont jamais échangé un mot ni une note. Mais c’est comme si, tapis au creux de l’âme de Denis Colin, le chanteur avait en quelque sorte toujours été là…Par une sorte d’écho qui traverserait à la fois le temps et les genres, Denis Colin, tel un « chanteur aphone qui jouerait de la clarinette basse », rend hommage au créateur qu’était Nino, cet homme refusant la routine et la facilité, bouillonnant, casse-cou et fina-lement méconnu.Accompagné par la chanteuse et claviériste BettinaKee, alias Ornette, il nous livre une véritable aven-ture musicale, un défi poétique individuel et collec-tif, un fructueux échange de fluides et d’énergies entre passé et présent.

ATELIERs

écriture de chanson avec valérian renaultSamedi23novembrede10hà17hMédiathèque saint-cyprien

Une plume de caractère, un charisme de plomb, Valérian Renault s'immisce en scène, sincère, intime et poétique…Il n'a de cesse de bonifier ses aspérités d'artiste, alternances d'amertume et de douces saveurs. Son inspiration vient d'un voyage initiatique entre la France, l'Italie et le Québec. Ce voyage se poursuit maintenant sur scène, tour à tour chanteur ou poète, il s'invite sous un nouveau jour au creux de votre oreille au plus près de votre écoute… Tout reste prétexte à échanger sur la Vie, l'Amour et sous les projecteurs c'est comme si vous étiez fait pour le rencontrer, lui, Valérian Renault !Amateurs de Chanson Française et de Poésie : vous y serez très bien lotis !Inscriptions au 05 62 27 63 30

écriture de chanson avec Éric lareineMercredis4et18décembrede15hà17hSamedi21décembrede14hà18hMédiathèque grand M

Imaginons ensemble l'album Nino chante Noël.À peine son nom est-il prononcé qu’apparaît déjà une folle association d’idées. Imaginer Nino avec sur la tête un bonnet rouge, souriant un peu, sous une tempête de neige.Pourtant ils sont nombreux les chanteurs d’Amé-rique du Nord qu’il appréciait, qui se sont pliés à cet exercice de ferveur pâtissière. Elvis Presley, The Plat-ters, Nat King Cole, Johny Cash et même Henri Sal-vador. Jusqu’à Bob Dylan dans la catégorie sarcasme, ironie et dinde aux marrons.Imaginons ensemble l’album Nino chante Noël. On peut penser que ce disque serait nostalgique, surréaliste et empreint de romance et bourré d’ac-cumulations.Nous pourrons écrire, décrire un long paysage, une Italie de rêve sous un climat sibérien, les tempêtes d’équinoxe approchant les plages de la Riviera, les Dolomites qui guettent, silencieuses, l’arrivée d’une prochaine avalanche, avec, ici ou là, quelques calem-bours, bien sentis.La pochette ?Une image de Nino dans le reflet d’une vitrine de Noël, pleine de petites bagnoles.Inscriptions au 05 81 91 79 40

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vernissageNino, il était une fois l’hommeJeudi14novembreàpartirde18hMédiathèque josé cabanis

CONCERTUnivers NinoJeudi14novembreàpartirde18hMédiathèque josé cabanis

Avec la participation de DenisColin et Ornette.Denis Colin et Nino Ferrer ne se sont jamais croisés, n’ont jamais échangé un mot ni une note. Mais c’est comme si, tapis au creux de l’âme de Denis Colin, le chanteur avait en quelque sorte toujours été là…Par une sorte d’écho qui traverserait à la fois le temps et les genres, Denis Colin, tel un « chanteur aphone qui jouerait de la clarinette basse », rend hommage au créateur qu’était Nino, cet homme refusant la routine et la facilité, bouillonnant, casse-cou et fina-lement méconnu.Accompagné par la chanteuse et claviériste BettinaKee, alias Ornette, il nous livre une véritable aven-ture musicale, un défi poétique individuel et collec-tif, un fructueux échange de fluides et d’énergies entre passé et présent.

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écriture de chanson avec valérian renaultSamedi23novembrede10hà17hMédiathèque saint-cyprien

Une plume de caractère, un charisme de plomb, Valérian Renault s'immisce en scène, sincère, intime et poétique…Il n'a de cesse de bonifier ses aspérités d'artiste, alternances d'amertume et de douces saveurs. Son inspiration vient d'un voyage initiatique entre la France, l'Italie et le Québec. Ce voyage se poursuit maintenant sur scène, tour à tour chanteur ou poète, il s'invite sous un nouveau jour au creux de votre oreille au plus près de votre écoute… Tout reste prétexte à échanger sur la Vie, l'Amour et sous les projecteurs c'est comme si vous étiez fait pour le rencontrer, lui, Valérian Renault !Amateurs de Chanson Française et de Poésie : vous y serez très bien lotis !Inscriptions au 05 62 27 63 30

écriture de chanson avec Éric lareineMercredis4et18décembrede15hà17hSamedi21décembrede14hà18hMédiathèque grand M

Imaginons ensemble l'album Nino chante Noël.À peine son nom est-il prononcé qu’apparaît déjà une folle association d’idées. Imaginer Nino avec sur la tête un bonnet rouge, souriant un peu, sous une tempête de neige.Pourtant ils sont nombreux les chanteurs d’Amé-rique du Nord qu’il appréciait, qui se sont pliés à cet exercice de ferveur pâtissière. Elvis Presley, The Plat-ters, Nat King Cole, Johny Cash et même Henri Sal-vador. Jusqu’à Bob Dylan dans la catégorie sarcasme, ironie et dinde aux marrons.Imaginons ensemble l’album Nino chante Noël. On peut penser que ce disque serait nostalgique, surréaliste et empreint de romance et bourré d’ac-cumulations.Nous pourrons écrire, décrire un long paysage, une Italie de rêve sous un climat sibérien, les tempêtes d’équinoxe approchant les plages de la Riviera, les Dolomites qui guettent, silencieuses, l’arrivée d’une prochaine avalanche, avec, ici ou là, quelques calem-bours, bien sentis.La pochette ?Une image de Nino dans le reflet d’une vitrine de Noël, pleine de petites bagnoles.Inscriptions au 05 81 91 79 40

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EXPOSITIONz'avez pas vu nino ?Du2novembreau18décembre Médiathèque saint-cyprien

Du2janvierau16février Médiathèque josé cabanis

Cette exposition est l’occasion de découvrir 24 photos inédites du fonds photographique de l’Ina, témoignant de l’immense succès, dès 1965, de l’au-teur de Mirza, La Maison près de la fontaine…D’abord présentée à la Médiathèque Saint-Cyprien, du 2 novembre au 18 décembre, l’exposition sera ensuite déplacée sur le pôle musique de la Média-thèque José Cabanis, du 2 janvier au 16 février.Retrouvez les archives audiovisuelles autour de Nino Ferrer sur www.ina.fr.

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L'Ina rend hommage à Nino Ferrer

PROJECTIONMardis de l’INACycle Chansons françaises"On dirait Nino Ferrer»"Mardi19novembreà18h30Médiathèque josé cabanis

Réalisation:CaterinaProfili|Durée:53minutesProducteurs:Institutnationaldel’audiovisuel,InaEntreprise(INAEN),ZeugmaFilms(ZEUGM)

Peintre, musicien, personnage bien singulier aux mul-tiples facettes, Nino Ferrer a eu plusieurs vies : des tubes qui l’ont rendu célèbre, une période sombre mais féconde sur le plan artistique, une vie cachée – de son propre fait – en rupture avec le show-biz.Toutes ces facettes se concentrent en un person-nage brillant, complexe, écorché vif.Ce documentaire alterne les témoignages des proches collaborateurs et des intimes de l’artiste et les très riches séquences d’archives nationales, inter-nationales (TSR, TSI, RAI…), documents rares (films familiaux).Le film est aussi rythmé par le souvenir de musiciens célèbres comme Manu Dibango, Paul Personne, Zebda… avec les apparitions de Juliette Gréco, Serge Gainsbourg, Sylvie Vartan, Brigitte Bardot…

projection continueDu15novembreau16février Médiathèque josé cabanis

Du15novembreau12janvierMédiathèque grand M

Du15novembreau21décembreMédiathèque saint-cyprien

La délégationrégionaled’InaPyrénées propose de retracer la vie artistique de Nino Ferrer à travers un choix d’œuvres audiovisuelles et de photographies sélectionnées par Arthur Ferrari dans les archives de la télévision française depuis 1962. Un montage d’archives, issues des grandes collec-tions de l’ORTF et des programmes des chaînes de diffusion nationales et régionales, dresse le portrait de cet artiste profondément amoureux du jazz, peintre, travaillant avec des proches et prenant ses distances avec le show-biz.Ce choix est l’occasion de retrouver Discorama, Le Palmarès des chansons, Formule trois, Taratata, Stu-dio Gabriel, de revoir aussi les interviews et entre-tiens menés dans divers magazines et journaux télévisés. Autant de genres télévisuels dans lesquels l’artiste s’est exprimé. Avec une toute première apparition en 1962 de Nino Ferrer sur le petit écran, alors contrebassiste du Dixie Cats de Richard Bennett et une séquence de tour-nage où Nino Ferrer est l’interprète et l’auteur de musique d’un film de Jean Pierre Mocky en 1982.Ces archives s’offrent comme des perles rares sauve-gardées par l’Ina…

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EXPOSITIONz'avez pas vu nino ?Du2novembreau18décembre Médiathèque saint-cyprien

Du2janvierau16février Médiathèque josé cabanis

Cette exposition est l’occasion de découvrir 24 photos inédites du fonds photographique de l’Ina, témoignant de l’immense succès, dès 1965, de l’au-teur de Mirza, La Maison près de la fontaine…D’abord présentée à la Médiathèque Saint-Cyprien, du 2 novembre au 18 décembre, l’exposition sera ensuite déplacée sur le pôle musique de la Média-thèque José Cabanis, du 2 janvier au 16 février.Retrouvez les archives audiovisuelles autour de Nino Ferrer sur www.ina.fr.©

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L'Ina rend hommage à Nino Ferrer

PROJECTIONMardis de l’INACycle Chansons françaises"On dirait Nino Ferrer»"Mardi19novembreà18h30Médiathèque josé cabanis

Réalisation:CaterinaProfili|Durée:53minutesProducteurs:Institutnationaldel’audiovisuel,InaEntreprise(INAEN),ZeugmaFilms(ZEUGM)

Peintre, musicien, personnage bien singulier aux mul-tiples facettes, Nino Ferrer a eu plusieurs vies : des tubes qui l’ont rendu célèbre, une période sombre mais féconde sur le plan artistique, une vie cachée – de son propre fait – en rupture avec le show-biz.Toutes ces facettes se concentrent en un person-nage brillant, complexe, écorché vif.Ce documentaire alterne les témoignages des proches collaborateurs et des intimes de l’artiste et les très riches séquences d’archives nationales, inter-nationales (TSR, TSI, RAI…), documents rares (films familiaux).Le film est aussi rythmé par le souvenir de musiciens célèbres comme Manu Dibango, Paul Personne, Zebda… avec les apparitions de Juliette Gréco, Serge Gainsbourg, Sylvie Vartan, Brigitte Bardot…

projection continueDu15novembreau16février Médiathèque josé cabanis

Du15novembreau12janvierMédiathèque grand M

Du15novembreau21décembreMédiathèque saint-cyprien

La délégationrégionaled’InaPyrénées propose de retracer la vie artistique de Nino Ferrer à travers un choix d’œuvres audiovisuelles et de photographies sélectionnées par Arthur Ferrari dans les archives de la télévision française depuis 1962. Un montage d’archives, issues des grandes collec-tions de l’ORTF et des programmes des chaînes de diffusion nationales et régionales, dresse le portrait de cet artiste profondément amoureux du jazz, peintre, travaillant avec des proches et prenant ses distances avec le show-biz.Ce choix est l’occasion de retrouver Discorama, Le Palmarès des chansons, Formule trois, Taratata, Stu-dio Gabriel, de revoir aussi les interviews et entre-tiens menés dans divers magazines et journaux télévisés. Autant de genres télévisuels dans lesquels l’artiste s’est exprimé. Avec une toute première apparition en 1962 de Nino Ferrer sur le petit écran, alors contrebassiste du Dixie Cats de Richard Bennett et une séquence de tour-nage où Nino Ferrer est l’interprète et l’auteur de musique d’un film de Jean Pierre Mocky en 1982.Ces archives s’offrent comme des perles rares sauve-gardées par l’Ina…

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PROJECTIONRENCONTRENino, une adolescence imaginaire de Nino FerrerSamedi15févrierà17hMédiathèque josé cabanis

FilmdeThomasBardinet|1h15|2012Nino a 16 ans, les vacances commencent et son cœur balance entre Natacha, une très belle fille, comédienne au théâtre comme dans la vie, et la déli-cieuse Nathalie qu’il connait depuis toujours. Celle-ci refuse que « l’homme de sa vie » s’éloigne d’elle aussi inexorablement que son enfance…Rencontre avec le réalisateur Thomas Bardinet à l’issue de la projection.

CONCERTNino et nousDimanche16févrierà16hMédiathèque josé cabanis

NINO c’est, bien sûr, le grand Nino Ferrer, artiste aux multiples facettes, ayant produit, au fil de 4 décen-nies (des années 1960 aux années 1990), une œuvre originale et audacieuse. NOUS, c’est cette nouvelle génération de musiciens, qui a connu Nino dès le biberon et qui, plus ou moins régulièrement, a remis le nez dans son œuvre, comme on retourne à des plaisirs évidents. Nino, pour nous, c’est un peu comme le bonheur qu’il nous raconte dans son ultime album : « Il est juste à côté, là tout près, (…) à portée de ta main ». Il ne s’agit pas ici de dérouler une galerie de célé-brités, mais de créer un spectacle où l’œuvre est au cœur. Et c’est bien une visite des aspects variés et méconnus de sa discographie que nous proposons.Avec la participation de Zedrine, chanteur, poète slameur, qui a fondé en 2007 le collectif slam/rock EnterrésousX. Alima Hamel, chanteuse du groupe Monkomarok (1998 à 2008) a joué plus de 400 concerts, passant par les scènes de nombreux festivals jazz, world, rock. NicolasScharff, chanteur et percussionniste dans les groupes Partido Bom, Madrugada et Samba Funk Expérience est une figure toulousaine des musiques brésiliennes.

RENCONTREFred BernardSamedi18janvierà17hMédiathèque josé cabanis

FredBernard avait une vingtaine d’années quand il a rencontré Nino Ferrer, après lui avoir écrit une lettre avec sa bande d’amis. Fred venait d’entrer aux beaux-arts et ils ont tous débarqué dans le Lot à moto suite à l’invitation lancée par Nino. Très vite, ils se sont trouvé des passions communes et des liens forts ont commencé à les unir au fil des années. Auteur et illustrateur de nombreux livres jeunesse et de bandes dessinées pour les plus grands, (Albin Michel, Casterman, Delcourt, Glénat…) Fred a réa-lisé un livre-CD aux éditions du Seuil avec Nino et plusieurs autres collaborations qui ont vu le jour, ou pas, ainsi qu’avec Kinou, Arthur et Pierre Ferrari. Des collaborations et des amitiés très précieuses !

CONCERTArthur FerrariDimanche2févrierà16hMédiathèque josé cabanis

Dans le cadre du festival Détoursdechant.Arthur Ferrari et ses musiciens nous font découvrir un univers dandy et décalé à la croisée des chemins du jazz, de la chanson française et de la pop parfois rock. Arthur Ferrari a composé sa propre couleur, faite de poésie et de mélodies envoûtantes, qui se prolongent sans complexe pour le simple plaisir de la partie instrumentale.C’est une ballade onirique à laquelle il nous convie, si l’on se retrouve dans un bain à bulles de mots entre une chambre à air et un cowboy, il ne faut pas s’éton-ner, il faut juste se laisser aller…La composition est inspirée par la douceur de vivre de l’enfance et les méandres de l’amour.AvecArthurFerrari:guitare,chantetÉtienneCho-quet:guitare,chœurs.

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PROJECTIONRENCONTRENino, une adolescence imaginaire de Nino FerrerSamedi15févrierà17hMédiathèque josé cabanis

FilmdeThomasBardinet|1h15|2012Nino a 16 ans, les vacances commencent et son cœur balance entre Natacha, une très belle fille, comédienne au théâtre comme dans la vie, et la déli-cieuse Nathalie qu’il connait depuis toujours. Celle-ci refuse que « l’homme de sa vie » s’éloigne d’elle aussi inexorablement que son enfance…Rencontre avec le réalisateur Thomas Bardinet à l’issue de la projection.

CONCERTNino et nousDimanche16févrierà16hMédiathèque josé cabanis

NINO c’est, bien sûr, le grand Nino Ferrer, artiste aux multiples facettes, ayant produit, au fil de 4 décen-nies (des années 1960 aux années 1990), une œuvre originale et audacieuse. NOUS, c’est cette nouvelle génération de musiciens, qui a connu Nino dès le biberon et qui, plus ou moins régulièrement, a remis le nez dans son œuvre, comme on retourne à des plaisirs évidents. Nino, pour nous, c’est un peu comme le bonheur qu’il nous raconte dans son ultime album : « Il est juste à côté, là tout près, (…) à portée de ta main ». Il ne s’agit pas ici de dérouler une galerie de célé-brités, mais de créer un spectacle où l’œuvre est au cœur. Et c’est bien une visite des aspects variés et méconnus de sa discographie que nous proposons.Avec la participation de Zedrine, chanteur, poète slameur, qui a fondé en 2007 le collectif slam/rock EnterrésousX. Alima Hamel, chanteuse du groupe Monkomarok (1998 à 2008) a joué plus de 400 concerts, passant par les scènes de nombreux festivals jazz, world, rock. NicolasScharff, chanteur et percussionniste dans les groupes Partido Bom, Madrugada et Samba Funk Expérience est une figure toulousaine des musiques brésiliennes.

RENCONTREFred BernardSamedi18janvierà17hMédiathèque josé cabanis

FredBernard avait une vingtaine d’années quand il a rencontré Nino Ferrer, après lui avoir écrit une lettre avec sa bande d’amis. Fred venait d’entrer aux beaux-arts et ils ont tous débarqué dans le Lot à moto suite à l’invitation lancée par Nino. Très vite, ils se sont trouvé des passions communes et des liens forts ont commencé à les unir au fil des années. Auteur et illustrateur de nombreux livres jeunesse et de bandes dessinées pour les plus grands, (Albin Michel, Casterman, Delcourt, Glénat…) Fred a réa-lisé un livre-CD aux éditions du Seuil avec Nino et plusieurs autres collaborations qui ont vu le jour, ou pas, ainsi qu’avec Kinou, Arthur et Pierre Ferrari. Des collaborations et des amitiés très précieuses !

CONCERTArthur FerrariDimanche2févrierà16hMédiathèque josé cabanis

Dans le cadre du festival Détoursdechant.Arthur Ferrari et ses musiciens nous font découvrir un univers dandy et décalé à la croisée des chemins du jazz, de la chanson française et de la pop parfois rock. Arthur Ferrari a composé sa propre couleur, faite de poésie et de mélodies envoûtantes, qui se prolongent sans complexe pour le simple plaisir de la partie instrumentale.C’est une ballade onirique à laquelle il nous convie, si l’on se retrouve dans un bain à bulles de mots entre une chambre à air et un cowboy, il ne faut pas s’éton-ner, il faut juste se laisser aller…La composition est inspirée par la douceur de vivre de l’enfance et les méandres de l’amour.AvecArthurFerrari:guitare,chantetÉtienneCho-quet:guitare,chœurs.

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Alfred dunhill, l' Bateau radiocommandé construit à la Martinière par Nino dont les roues à aubes sont en boîtes de tabac, les pâles en morceaux de cintres et la cheminée en tube d’as-pirateur.

Arthur ferrAri Auteur-compositeur-inter-prète, fils cadet de Nino, talentueux dandy, pince-sans-rire et flegmatique, né à Cahors en 1979, papa de Marcus.

BArBerine Barberine est un être tout à fait imaginaire 1.

BArBerine production Créée par Pierre et Arthur en 2007, décoration, édition musicale, production mais aussi studio d’enregistre-ment originellement créé par Nino en 1977 où il enre-gistre ses albums. Arthur remet le studio en activité pour y enregistrer son album et l’ouvrir aux artistes.

BlAnAt Album autoproduit dans le château du même nom en 1976.

BlAnAt, châteAu deChâteau du Lot où Nino a enregistré son album épo-nyme en 1976.

cAroline BouyerArtiste graveur, elle initie Nino à cet art en 1997 et ils deviennent très vite amis.

crosio, ilMaison de la famille Ferrari à Stazzano dans le Piémont où Nino a passé une grande partie de son enfance pen-dant la guerre.

diAne VeretDe Montrouge, artiste céra-miste, musicienne, ingénieur du son, compositeur, muse et amie.

estArdy, BernArdDit le Baron, musicien, ami et faiseur de tubes, il crée le studio CBE en 1966.

fiAt BAlillA MilleAutomobile acquise par Nino dans les années 1950, laissée chez M. Tenconi à Milan en restauration pen-dant 30 ans.

fred BernArdDessinateur, illustrateur, artiste, ami de Nino, bour-guignon et motard.

GottAMouTrio composé par Nino Ferrer, Bernard Estardy et Richard Hertel en 1966.

hiGelin, JAcquesNino l’adorait. Micky a joué avec lui.

huGo prAttAmi de Nino. Rencontre en 1975, ils se laissent des mes-sages au Caffè Florian à Venise. Il donnera les traits de Nino au capitaine roman-tique de Corto Maltese en Sibérie.

itAliePays natal de Nino, spécialité de pâtes, entre autres.

JuBilées, lesChoristes du 1er groupe de Nino.

Kinou ferrAriFigure majeure des 20e et 21e siècles, épouse de Nino, mère de Pierre et Arthur. Productrice, photographe, cuisinière, attentive et pré-venante, généreuse et sans concession. Indispensable.

leGGsGroupe britannique com-posé de Keith Boyce, Ron Thomas, Brian Johnston, Micky Finn (les Heavy Metal Kids) qui accompagna Nino sur Nino Ferrer & Leggs, Bla-nat et Concert chez Harry.

lionSigne astrologique de Nino, il s'est inspiré d'une bague à tête de lion qu'il portait pour dessiner l'emblème qui orne sa basse Favino et la pochette de Rats and Roll's.

MAnu diBAnGo Musicien et artiste, accom-pagnateur de Nino en 1967 à qui il confie la direction de son orchestre en 1967 et 1968.

MArtinière, lAMaison du vieux sud à l’amé-ricaine dans le hameau de la Jonchère à Rueil Malmaison où Nino et Kinou s’installent en 1968.

MAtton, chArles Grand artiste, il réalise la pochette de l’album Suite en œuf. Radiah a présenté Charles à Nino en 1972.

MirzANom du chien qu’une dame avait perdu lors d’une soirée à Juan les Pins en 1964 qui a inspiré à Nino son célèbre tube.

MicKy finnGuitariste de génie et grand ami de Nino, disparu en 2013. « Si Mozart avait connu Micky ils auraient bu beaucoup de whisky. »2

MontecristoCigares préférés de Nino.

Montcuq46800, chef lieu de canton dans le Lot. Nino se voit remettre les clés de la ville en 1991. Célèbre pour sa tour et son facteur.

MounetteMère de Nino, lectrice invé-térée, amoureuse des arts et des lettres, romantique apo-litique, cuisinière de talent, conteuse. Lors d'un voyage en avion en 1934, un moteur prend feu, l’avion se pose en catastrophe et lui cause une peur terrible : Nino a tou-jours voyagé en voiture ou en bateau.

nino ferrer1934-1998, auteur, composi-teur, interprète, peintre, gra-veur, mari, père, ami, bâtis-seur et amoureux de la vie...

noé, l'Arche deSpectacle mêlant cirque et théâtre avec le Théâtre de l’Unité, à Pantin en 1986, Nino écrit et compose la musique, il interprète Dieu le père.

nouVelle-cAlédonieîle du Pacifique, terre natale et paradis de Mounette, maman de Nino.

oscAr, Milton, ity, roddy, BAtou, uGêne, VAnille, Victor, tApotAM, rAGnAGnA, « VAniA, poMpon, siAM etVAlentin » 3

Beloved fury companions, bêtes à poils qui de tout temps ont accompagné Nino.

pierre ferrAri pietro luiGi MArcello MAriA 3-12-1901 / 1-8-1981Père de Nino, poète, ingé-nieur pour le nickel, inven-teur, relieur, électronicien, spécialiste en fabliaux médiévaux, grand ami de Carlo Mollino qui dessina l’ex-libris de la famille Ferrari.

pierre ferrAriFils ainé de Nino, chef déco-rateur, scénographe et direc-teur artistique. « Le linge étendu sur la terrasse ce sont ses couches… »

philippe seillerÉditeur et grand ami de Nino, il reprend la suite de Roger Seiller à la tête des éditions Paul Beuscher.

pipeObjet servant principale-ment à fumer. Nino est élu 1er fumeur de pipe par la confrérie des maîtres pipiers de Saint-Claude en 1993.

perrine cruBilé Maman de Louise, com-pagne d'Arthur et attachée de presse.

quinou voir Kinou

rAdiAhMannequin, artiste, chan-teuse, muse, le sud, le bon-heur. Kinou : « Radiah, c'est la famille ! ».

roBert, MAdAMeChanson de 1967 et institu-trice.

rocKenBolGroupe composé en 1980 de Magali Pietri, Philippe Rigal, Joël Segura, Alain Lecocq et Michel Salvagniac. Magali aux chœurs, Philippe à la gui-tare, Joël à la basse et Alain à la batterie, basse, clavier, et ingénieur du son, accompa-gneront Nino sur les albums la Carmencita (Magali), Ex Libris, Rock’n roll cowboy, et 13e album (Alain).

richArd BennettMusicien de jazz ayant monté sa formation : Les Dixie Cats, il a été directeur artistique chez CBS, voyant extralucide, tout de blanc vêtu, un ami de longue date…

souchArd, oliVierRéalisateur multi-talent, soutien et grand ami de Pierre et de la famille Ferrari.

sud, le C’est un endroit qui res-semble à la Louisiane, à l’Ita-lie, le temps dure longtemps et c’est joli.

tAillAde, lAMaison forte de 1430 dans le Lot, près de Montcuq, où Nino s’installe avec sa tribu à la fin de l’été 1977.

tAillAde, le studioStudio d’enregistrement crée par Nino en 1977, voir BArBerine production.

thérèse chAsseGuetChef de produit chez Barclay, unique et irremplaçable.

uGêne voir oscAr

Verlinde, clAudePeintre. Kinou et Nino se pro-mènent rue de l’Université en 1970 et tombent en amour de sa toile qui deviendra la pochette de Métronomie.

VoituresUne de ses passions, Rosen-gart, Fiat 508 S Balilla sport « Coppa d’Oro », Roll’s Royce Silver Wraith, Bentley Conti-nental S2, Austin Healey, Jaguar MKII, Maserati, Aus-tin mini break countryman, Range Rover, 205 GTI, 4L…

WhisKyAvec ses Montecristo, Nino préfère un armagnac.

XlrConnecteur utilisé pour relier différents appareils professionnels appartenant au domaine du spectacle, Nino en utilisait couram-ment. Au studio de la Tail-lade : « Arthur, passe moi un jack xLR s'il te plaît ».

yeuXBleus, taille 1m79, 70 kg, nom Ferrari, prénoms Nino Agos-tino Arturo Maria.

zAnziBAr« … Et puis chez un Monsieur de Zanzibar qui s’appelle Mil-ton Édouard, Je l’ai cherché à Marcq-en-Bareuil, à la porte d’Auteuil, à Gallipoli, aux États-Unis, Je n’ai jamais pu savoir où est-ce qu’il était, et pourtant je l’ai vraiment bien cherché. »4

1 : Barberine, La Carmencita, 19852 : L’année Mozart, La Désabusion, 19933 : Chanson pour petit bout, Suite en œuf, 19754 : Mon copain Bismark, 1967

abécédaire par pierre ferrari

40 41

Alfred dunhill, l' Bateau radiocommandé construit à la Martinière par Nino dont les roues à aubes sont en boîtes de tabac, les pâles en morceaux de cintres et la cheminée en tube d’as-pirateur.

Arthur ferrAri Auteur-compositeur-inter-prète, fils cadet de Nino, talentueux dandy, pince-sans-rire et flegmatique, né à Cahors en 1979, papa de Marcus.

BArBerine Barberine est un être tout à fait imaginaire 1.

BArBerine production Créée par Pierre et Arthur en 2007, décoration, édition musicale, production mais aussi studio d’enregistre-ment originellement créé par Nino en 1977 où il enre-gistre ses albums. Arthur remet le studio en activité pour y enregistrer son album et l’ouvrir aux artistes.

BlAnAt Album autoproduit dans le château du même nom en 1976.

BlAnAt, châteAu deChâteau du Lot où Nino a enregistré son album épo-nyme en 1976.

cAroline BouyerArtiste graveur, elle initie Nino à cet art en 1997 et ils deviennent très vite amis.

crosio, ilMaison de la famille Ferrari à Stazzano dans le Piémont où Nino a passé une grande partie de son enfance pen-dant la guerre.

diAne VeretDe Montrouge, artiste céra-miste, musicienne, ingénieur du son, compositeur, muse et amie.

estArdy, BernArdDit le Baron, musicien, ami et faiseur de tubes, il crée le studio CBE en 1966.

fiAt BAlillA MilleAutomobile acquise par Nino dans les années 1950, laissée chez M. Tenconi à Milan en restauration pen-dant 30 ans.

fred BernArdDessinateur, illustrateur, artiste, ami de Nino, bour-guignon et motard.

GottAMouTrio composé par Nino Ferrer, Bernard Estardy et Richard Hertel en 1966.

hiGelin, JAcquesNino l’adorait. Micky a joué avec lui.

huGo prAttAmi de Nino. Rencontre en 1975, ils se laissent des mes-sages au Caffè Florian à Venise. Il donnera les traits de Nino au capitaine roman-tique de Corto Maltese en Sibérie.

itAliePays natal de Nino, spécialité de pâtes, entre autres.

JuBilées, lesChoristes du 1er groupe de Nino.

Kinou ferrAriFigure majeure des 20e et 21e siècles, épouse de Nino, mère de Pierre et Arthur. Productrice, photographe, cuisinière, attentive et pré-venante, généreuse et sans concession. Indispensable.

leGGsGroupe britannique com-posé de Keith Boyce, Ron Thomas, Brian Johnston, Micky Finn (les Heavy Metal Kids) qui accompagna Nino sur Nino Ferrer & Leggs, Bla-nat et Concert chez Harry.

lionSigne astrologique de Nino, il s'est inspiré d'une bague à tête de lion qu'il portait pour dessiner l'emblème qui orne sa basse Favino et la pochette de Rats and Roll's.

MAnu diBAnGo Musicien et artiste, accom-pagnateur de Nino en 1967 à qui il confie la direction de son orchestre en 1967 et 1968.

MArtinière, lAMaison du vieux sud à l’amé-ricaine dans le hameau de la Jonchère à Rueil Malmaison où Nino et Kinou s’installent en 1968.

MAtton, chArles Grand artiste, il réalise la pochette de l’album Suite en œuf. Radiah a présenté Charles à Nino en 1972.

MirzANom du chien qu’une dame avait perdu lors d’une soirée à Juan les Pins en 1964 qui a inspiré à Nino son célèbre tube.

MicKy finnGuitariste de génie et grand ami de Nino, disparu en 2013. « Si Mozart avait connu Micky ils auraient bu beaucoup de whisky. »2

MontecristoCigares préférés de Nino.

Montcuq46800, chef lieu de canton dans le Lot. Nino se voit remettre les clés de la ville en 1991. Célèbre pour sa tour et son facteur.

MounetteMère de Nino, lectrice invé-térée, amoureuse des arts et des lettres, romantique apo-litique, cuisinière de talent, conteuse. Lors d'un voyage en avion en 1934, un moteur prend feu, l’avion se pose en catastrophe et lui cause une peur terrible : Nino a tou-jours voyagé en voiture ou en bateau.

nino ferrer1934-1998, auteur, composi-teur, interprète, peintre, gra-veur, mari, père, ami, bâtis-seur et amoureux de la vie...

noé, l'Arche deSpectacle mêlant cirque et théâtre avec le Théâtre de l’Unité, à Pantin en 1986, Nino écrit et compose la musique, il interprète Dieu le père.

nouVelle-cAlédonieîle du Pacifique, terre natale et paradis de Mounette, maman de Nino.

oscAr, Milton, ity, roddy, BAtou, uGêne, VAnille, Victor, tApotAM, rAGnAGnA, « VAniA, poMpon, siAM etVAlentin » 3

Beloved fury companions, bêtes à poils qui de tout temps ont accompagné Nino.

pierre ferrAri pietro luiGi MArcello MAriA 3-12-1901 / 1-8-1981Père de Nino, poète, ingé-nieur pour le nickel, inven-teur, relieur, électronicien, spécialiste en fabliaux médiévaux, grand ami de Carlo Mollino qui dessina l’ex-libris de la famille Ferrari.

pierre ferrAriFils ainé de Nino, chef déco-rateur, scénographe et direc-teur artistique. « Le linge étendu sur la terrasse ce sont ses couches… »

philippe seillerÉditeur et grand ami de Nino, il reprend la suite de Roger Seiller à la tête des éditions Paul Beuscher.

pipeObjet servant principale-ment à fumer. Nino est élu 1er fumeur de pipe par la confrérie des maîtres pipiers de Saint-Claude en 1993.

perrine cruBilé Maman de Louise, com-pagne d'Arthur et attachée de presse.

quinou voir Kinou

rAdiAhMannequin, artiste, chan-teuse, muse, le sud, le bon-heur. Kinou : « Radiah, c'est la famille ! ».

roBert, MAdAMeChanson de 1967 et institu-trice.

rocKenBolGroupe composé en 1980 de Magali Pietri, Philippe Rigal, Joël Segura, Alain Lecocq et Michel Salvagniac. Magali aux chœurs, Philippe à la gui-tare, Joël à la basse et Alain à la batterie, basse, clavier, et ingénieur du son, accompa-gneront Nino sur les albums la Carmencita (Magali), Ex Libris, Rock’n roll cowboy, et 13e album (Alain).

richArd BennettMusicien de jazz ayant monté sa formation : Les Dixie Cats, il a été directeur artistique chez CBS, voyant extralucide, tout de blanc vêtu, un ami de longue date…

souchArd, oliVierRéalisateur multi-talent, soutien et grand ami de Pierre et de la famille Ferrari.

sud, le C’est un endroit qui res-semble à la Louisiane, à l’Ita-lie, le temps dure longtemps et c’est joli.

tAillAde, lAMaison forte de 1430 dans le Lot, près de Montcuq, où Nino s’installe avec sa tribu à la fin de l’été 1977.

tAillAde, le studioStudio d’enregistrement crée par Nino en 1977, voir BArBerine production.

thérèse chAsseGuetChef de produit chez Barclay, unique et irremplaçable.

uGêne voir oscAr

Verlinde, clAudePeintre. Kinou et Nino se pro-mènent rue de l’Université en 1970 et tombent en amour de sa toile qui deviendra la pochette de Métronomie.

VoituresUne de ses passions, Rosen-gart, Fiat 508 S Balilla sport « Coppa d’Oro », Roll’s Royce Silver Wraith, Bentley Conti-nental S2, Austin Healey, Jaguar MKII, Maserati, Aus-tin mini break countryman, Range Rover, 205 GTI, 4L…

WhisKyAvec ses Montecristo, Nino préfère un armagnac.

XlrConnecteur utilisé pour relier différents appareils professionnels appartenant au domaine du spectacle, Nino en utilisait couram-ment. Au studio de la Tail-lade : « Arthur, passe moi un jack xLR s'il te plaît ».

yeuXBleus, taille 1m79, 70 kg, nom Ferrari, prénoms Nino Agos-tino Arturo Maria.

zAnziBAr« … Et puis chez un Monsieur de Zanzibar qui s’appelle Mil-ton Édouard, Je l’ai cherché à Marcq-en-Bareuil, à la porte d’Auteuil, à Gallipoli, aux États-Unis, Je n’ai jamais pu savoir où est-ce qu’il était, et pourtant je l’ai vraiment bien cherché. »4

1 : Barberine, La Carmencita, 19852 : L’année Mozart, La Désabusion, 19933 : Chanson pour petit bout, Suite en œuf, 19754 : Mon copain Bismark, 1967

abécédaire par pierre ferrari

40 41

LIVRes

La méLaNcoLie de NiNo *Franck Maubert | Scali | 2006

c’est irréparabLe *Henry Chartier | Le Bord de l’eau | 2007

chaNsoNs de NiNo Ferrer eN baNdes dessiNées *Petit à Petit | 2007

du Noir au sud *Christophe Conte | Éditions n°1 | 2005

Le téLéFoN *Nino Ferrer | Didier jeunesse | 2001

Je chaNte NiNo Ferrer *Paul Beuscher | 1994 (partition)

top NiNo Ferrer *Paul Beuscher | 1999 (partition)

oN dirait NiNo *Paul Beuscher | 2005 (partition)

L’arche de NiNo *Frédéric Bernard | Seuil jeunesse | 2000

textes *Nino Ferrer | Belles lettres | 1994

ALBums

eNregistremeNt pubLic *1966

NiNo Ferrer 1967

NiNo Ferrer 1969

rats aNd roLL’s 1970

metroNomie * 1972

NiNo Ferrer aNd Leggs * 1973

NiNo aNd radiah et Le sud * 1974

suite eN œuF * 1975

VéritabLe Variétés Verdâtres * 1977

bLaNat * 1979

La carmeNcita 1981

* Les documents suivants sont disponibles à la Bibliothèque de Toulouse.

ex-Libris 1982

rock aNd roLL cow-boy * 1983

13e aLbum * 1986

La désabusioN 1993

NiNo Ferrer & compagNie 1993

coNcert chez harry * 2002

CompILAtIons

oN dirait Le sud 1987

sataNée mirza * 1989

Je Veux être Noir 1998

sacré NiNo * 1998mamadou mémé *2000

L’iNdispeNsabLe * 1991

NiNo Ferrer * 2001

Le téLéFoN 2001

teNdres aNNées 2003

NiNo Ferrer *2004

NiNo Ferrer « iNtégraLe » 2004

Les 50 pLus beLLes chaNsoNs * 2007

L’iNtégraLe * 2013

NiNo swiNg * 2013

NiNo kids * 2013

42 43

Pour aller plus loin

LIVRes

La méLaNcoLie de NiNo *Franck Maubert | Scali | 2006

c’est irréparabLe *Henry Chartier | Le Bord de l’eau | 2007

chaNsoNs de NiNo Ferrer eN baNdes dessiNées *Petit à Petit | 2007

du Noir au sud *Christophe Conte | Éditions n°1 | 2005

Le téLéFoN *Nino Ferrer | Didier jeunesse | 2001

Je chaNte NiNo Ferrer *Paul Beuscher | 1994 (partition)

top NiNo Ferrer *Paul Beuscher | 1999 (partition)

oN dirait NiNo *Paul Beuscher | 2005 (partition)

L’arche de NiNo *Frédéric Bernard | Seuil jeunesse | 2000

textes *Nino Ferrer | Belles lettres | 1994

ALBums

eNregistremeNt pubLic *1966

NiNo Ferrer 1967

NiNo Ferrer 1969

rats aNd roLL’s 1970

metroNomie * 1972

NiNo Ferrer aNd Leggs * 1973

NiNo aNd radiah et Le sud * 1974

suite eN œuF * 1975

VéritabLe Variétés Verdâtres * 1977

bLaNat * 1979

La carmeNcita 1981

* Les documents suivants sont disponibles à la Bibliothèque de Toulouse.

ex-Libris 1982

rock aNd roLL cow-boy * 1983

13e aLbum * 1986

La désabusioN 1993

NiNo Ferrer & compagNie 1993

coNcert chez harry * 2002

CompILAtIons

oN dirait Le sud 1987

sataNée mirza * 1989

Je Veux être Noir 1998

sacré NiNo * 1998mamadou mémé *2000

L’iNdispeNsabLe * 1991

NiNo Ferrer * 2001

Le téLéFoN 2001

teNdres aNNées 2003

NiNo Ferrer *2004

NiNo Ferrer « iNtégraLe » 2004

Les 50 pLus beLLes chaNsoNs * 2007

L’iNtégraLe * 2013

NiNo swiNg * 2013

NiNo kids * 2013

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Pour aller plus loin

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exposition

Cette exposition qui voit le jour grâce au soutien de la Bibliothèque de Toulouse, est coproduite par Production Nino Ferrer et Barberine Production, en partenariat avec les éditions Paul Beuscher / Arpège, l'Ina, France Bleu et France 3.Commissariat d'exposition : Pierre FerrariCo-commissaires : Kinou Ferrari, Arthur FerrariCommissaire associé : Olivier SouchardCoordinatrice : Perrine CrubiléScénographie : Pierre Ferrariwww.nino-ferrer.comwww.barberine.com

Livret

Photo de couveture © Pietro PascuttiniPhotos pages 2, 8, 10, 13, 14, 16, 18, 20, 23, 24, 27, 28, 30, 32 © Mirela PopaPhotos pages 4, 6 © Kinou Ferrari

Rédaction : Pierre Ferrari, Olivier Souchard, Bibliothèque de ToulouseGraphisme : Amélie Castan-RoiRemerciements : Caroline Bouyer, Fred Bernard, Mirela Popa, Arianna Pascuttini, Didier Varrod, Perrine Crubilé, Kinou Ferrari, Chloé Demey, Olivier Souchard

Événement Nino Ferrer

Communication : Marie MortierSuivi de communication : Claire GramontGraphisme : Amélie Castan-RoiEspace web : Fleur Bouillanne, Sébastien GueuxCoordination générale : Laurie Araguas, Claire RamonAssistante et programmation : Adeline PinetChargée d'administration : Gégé BorregoRégisseurs : Alexandre Linares, Fabrice Rastoul, Jonathan RubioRessources bibliographiques : Danièle Fumat, Amandine Minnard, Mouna NasserIna : Héléne Bettembourg, Chantal Delmont

Livr

et •

Impr

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mpr

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Po

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40)

Bibliothèque de toulouse

www.bibliotheque.toulouse.fr